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L’ÉDITO
PAR SONIA LAZZARIOn se souvient de « Fit for a Queen », l’installation de Patrick Dougherty mise en place dans les douves du château lors de la 3e édition du Voyage à Nantes.
Un labyrinthe végétal dont la fragilité répondait de manière vibrante aux pierres des murs centenaires.
CI-DESSUS
Cursive Takes a Holiday ou Quand l’écriture cursive part en vacances, une installation monumentale, tout en brindilles de saule, de Patrick Dougherty, qui fait partie de la collection du Tippet Rise Art Center, un parc de sculptures abrité par un ranch en activité du Montana.
Par Neka Champey.
Photo James Florio.
Les branchages entremêlés semblaient pris dans une danse éternelle, embrassés dans un mouvement perpétuel. On en oubliait presque la nature éphémère d’une œuvre qui serait, un jour, appelée à disparaître. Les Nantais en avait fait l’un de leurs repères quotidiens, les enfants s’amusaient dans les per cées et les oiseaux, au printemps, y abritaient leurs nids. Deux ans plus tard, la pluie et le vent d’une violente tempête mirent à mal les délicates arabesques et il en fut fini de la forteresse en bois tressé à laquelle tous s’étaient attachés. Telle est la réciprocité avec la nature d’installations qu’elle a contribué à créer... puis à reprendre. Parfois plus clémente, elle peut permettre d’ajouter une page à l’histoire initiée quelques années plus tôt. Auteur d’une première installation au Tippet Rise Art Center, un parc artistique au cœur du Montana, le sculpteur américain a été invité l’été dernier à la compléter, sept ans plus tard. Une « recréation » difficile car paradoxale pour un homme inspiré par l’éphémère et l’impact visuel immédiat. L’envolée tourbillonnante, tout en brindilles de saule ramassées dans le parc, de Cursive Takes a Holiday arrime encore plus dans son environnement l’originelle Daydreams, réplique d’une école de la moitié du xixe, typique de l’épopée des pionniers. Comme pour mieux tisser aussi une filiation symbolique entre la mythologie de la conquête de l’Ouest et l’investissement artistique de l’espace naturel. Relier le présent à la mémoire d’un lieu, penser la création à partir des différentes facettes de l’expé rience humaine, le travail de l’artiste rejoint celui de l’architecte et du designer, chargés de s’inscrire dans le réel, l’existant. C’est avec humilité et cette même recherche d’harmonie que le designer Patrick Jouin a dessiné la nouvelle chaise de la salle Ovale de la BNFRichelieu, réouverte après dix ans de travaux. Produite par la manufacture basque Alki, tout en bois et cuir épais, épousant des lignes en continuité et sans arrêtes, « Orria » entre en résonance par son épure cossue, sa discrétion, avec l’espace studieux. Ville d’art et d’histoire depuis vingt ans, Rouen poursuit en dou ceur la métamorphose de ses bords de Seine, entamée il y a une dizaine d’années. Un nouveau visage porté par les hangars reconvertis, à la silhouette dynamique, en écho avec la ville et son héritage, parmi lesquels se distingue, rive gauche, le 108, siège de la Métropole Rouen Normandie, qui a reçu l’American Architecture Prize en 2017. Le bâtiment, facetté d’écailles de verre coloré, joue avec la lumière, les nuances du ciel normand et les reflets de l’eau, évocation contemporaine des représentations impressionnistes du portail de la cathédrale de Rouen par Claude Monet. Tout autant passerelle entre les époques, l’aître SaintMaclou, nécropole du xive siècle rénovée il y a deux ans, abrite désormais des galeries d’art et accueille début octobre la première Nuit blanche rouennaise, avec une interprétation digitale et monumentale du Jardin des délices de Jérôme Bosch. Ou quand l’art, l’architecture, le design interrogent le temps qui passe.
IMMERSIONS SEREINES
14 SCULPTURES VÉGÉTALES
Dans le Montana, le sculpteur Patrick Dougherty vient de dévoiler sa dernière œuvre en bois tressé conjuguant poésie de la nature et force de l’Histoire.
58 VIBRATIONS SOUS-MARINES
Taillés pour la précision, chronographes et montres citadines incarnent l’élégance éternelle, l’esprit sportif et le parfum des grands voyages.
64 ACTION DE GRÂCE
À Bruxelles, la designer Pascaline Lefebvre a investi le couvent SainteAnne et son beau jardin. Une rénovation tout en pureté et éclectisme délicat.
ACTU ET CULTURE
23 TERRES D’EXPRESSION
Éditions limitées, objets complices du quotidien, sculptures à vivre… Sélection de pièces affectives, ancrées dans la passion d’une culture.
28 QUE LA LUMIÈRE SOIT
Entre savoirfaire artisanal et esthétique intuitive, les luminaires luxuriants de Jean et Oliver Pelle.
30 CULTIVER LE DESIGN
Dans le Perche, la Galerie Rateau présente la fine fleur de la création contemporaine dans un lieu de partage.
32 ATELIER VIVANT
Totems exotiques, animaux flamboyants et assiettes fines, les univers féeriques de Clémentine Aguettant.
34 VUE SUR MER
L’architecte d’intérieur Daphné Desjeux invite Biarritz à Paris et joue les associations créatives en dessinant le cadre d’un restaurant qui fait voyager.
40 PAUSE PLAISIR
Le nouveau lieu gourmand de Marie et Jacques du Sordet où toute la déco est à vendre.
42 PÉRENNE ÉLÉGANCE
Un beau livre, porté par les aquarelles d’Alexandre Serebriakoff, rend hommage aux douzaines de « folies » du parc du château XIXe de Groussay.
44 EXTÉRIEUR DURABLE
En teck, résine tressée ou aluminium laqué, le mobilier Tectona a prouvé sa robustesse. Une excellence artisanale qui fête ses 45 ans.
48 AUTOMNE INTROSPECTIF
Réflexive par essence, la photographie offre une résonance juste avec la saison du retour sur soi.
52 UN ŒIL NOUVEAU
Sous la direction artistique de Laura Serani, le festival Planches Contact cultive sa fibre internationale.
54 UTOPIE FLORISSANTE
À Roubaix, une scénographie célèbre William Morris qui a enraciné les Arts & Crafts.
56 QUATRE VISIONS
La 5e édition de ChaumontPhotosurLoire invite quatre photographes aux œuvres quasi picturales.
DÉCO ET STYLES
74 AU FIL DE LA NATURE
Au cœur d’un jardin ouvrier, Charlotte Mansted a revisité un cabanon en cultivant sa sobriété joyeuse entre chêne brut et design coloré.
82 PAYSAGE ÉMAILLÉ
À l’île de Ré, la maisonatelier de la céramiste Sophie Touet reflète la belle sérénité de son environnement et des peintres qu’elle aime.
90 FIL ROUGE
L’architecte Constance Delaux a transformé une maison des années 1960 en un intérieur contemporain, en faisant la part belle au street art.
98 L’ESPRIT VACANCES
À Hossegor, l’architecte et décoratrice d’intérieur Dorothée Delaye signe une « surf house » solaire au cœur d’une villa traditionnelle.
104 AUDACES VEGAN
La cheffe et photographe Aude Richard ose la mayonnaise sans œufs et le kouignamann sans beurre pour une cuisine éthique et saine.
110 L’ÉVASION
Seule ville française reconnue pour sa créativité gastronomique par l’Unesco, Rouen se réinvente en réaménageant ses quais.
134 CUISINES D’ÉBÉNISTES
Designers et artisans explorent les possibilités du bois autour d’associations de matières.
144 NOUVELLES CUVÉES
Grands crus et électroménager millésimé, l’esprit sommelier s’invite en cuisine.
148 L’EXPÉRIENCE DU TEMPS
En bouteille, les vins continuent d’évoluer. Décryptage de l’alchimie des vins de garde.
ÉCOLE BUISSONNIÈRE
La réplique d’une petite école typique de la fin du xixe siècle dans le Montana a servi de décor pour deux installations de Patrick Dougherty, à sept ans d’intervalle, au Tippet Rise Art Center : Daydreams , 2015, et Cursive Takes a Holiday, 2022.
SCULPTURES VÉGÉTALES
Le travail singulier, ou « stick work », de Patrick Dougherty conjugue la force brute de branches entrelacées à un répertoire de symboles poétiques. Ses installations architecturales trouvent un environnement à leur mesure au Tippet Rise Art Center, dans le Montana, qui vient de dévoiler sa dernière œuvre.
PAR Neka ChampeyÉCRITURE AVEC STYLE
PAGE DE GAUCHE
1. L’installation Cursive Takes a Holiday, 2022, a été conçue à partir de branches de saule ramassées sur le site exceptionnel du centre Tippet Rise,
à Fishtail. Ce lieu d’art, de musique, d’architecture et de nature est abrité par un ranch en activité de 125 hectares, avec les montagnes Beartooth comme toile de fond.
2. Daydreams : le bois tressé prend la forme
de tourbillons et symbolise les rêves d’aventures des élèves. Plusieurs sculptures occupent l’intérieur de l’école, deux autres se trouvent à l’extérieur.
L’installation de 2022 poursuit un thème similaire, mais seulement à l’extérieur.
PAGE DE DROITE
1. Patrick Dougherty au cœur de son œuvre Daydreams.
2. Avec Simple Pleasures, 2001, l’artiste a investi le parc universitaire rattaché au Bowdoin College, à Brunswick, dans le Maine.
1.
2.
ŒUVRE À VIVRE
Cursive Takes a Holiday . Quand l’écriture cursive part en vacances, elle devient une aire de jeu pour enfants. On retrouve les boucles et le mouvement d’une belle graphie, mais elle est libérée des contraintes des trois lignes parallèles pour devenir ludique, vivante et totalement naturelle.
Cette sculpture a été construite sur trois semaines avec l’équipe de Patrick Dougherty.
ARABESQUES
Out of the Box, 2009, occupe un mur du café du North Carolina Museum of Art, à Raleigh. Cette sculpture semi-permanente, bien qu’éphémère de nature, semble prendre son élan depuis le sol pour traverser le mur avec énergie et esprit. Hauteur, 4,8 m, longueur, 21 m. Jeunes arbres d’érable.
Né en 1945 en Caroline du Nord, Patrick Dougherty est un pion nier du land art américain. Ses installations, imposantes sculptures qui imbriquent des branches d’essences variées, frappent par l’hommage sincère qu’elles rendent aux techniques de construc tion primitive. Sa première création, Maple Body Wrap, exposée à la Biennale d’art de la Caroline du Nord en 1982, était une pièce simple présentée sur piédestal. Au fil des années, l’expertise s’est affinée, sophistiquée et les branches de saule, noisetier ou d’orme ont donné naissance à des sculptures monumentales construites in situ. En trente ans, l’artiste a conçu plus de 330 œuvres organiques à travers le monde. On les admire dans les jardins botaniques, les musées, les parcs des universités. Une histoire racontée, l’émotion transmise par la beauté naturelle d’un lieu sont le point de départ original, avec, toujours, l’envie de s’inscrire dans le paysage. Pour longtemps. En juillet dernier, Patrick Dougherty a complété
une installation créée sept ans auparavant au Tippet Rise Art Center, dans le Montana. En 2015, Daydreams avait pour décor la réplique d’une école typique du temps des pionniers. La sculpture imbrique, à l’intérieur, cinq ensembles de branches, tandis qu’à l’extérieur ce sont deux formes sinueuses qui se rejoignent, pour mieux symboliser l’envie d’échappée belle, vers la nature toute proche, des élèves « vissés » à leur table de travail… Dévoilée cet été, Cursive Takes a Holiday est venue compléter ce tableau scolaire. Cette fois, c’est la ligne d’écriture qui est la muse inspiratrice : elle part en vacances en s’envolant vers les bois, sous la forme d’une vrille, depuis le toit du porche d’entrée. Les lignes d’écriture se libèrent, s’échappent, à l’image des enfants qui se précipitent dans un tohubohu enthousiaste et turbulent en récréation. Une énergie primale et une joie de vivre qui deviennent, sous la main de l’artiste, principes d’architecture.
TERRES D’EXPRESSION
CE SONT DES ÉDITIONS LIMITÉES OU DES OBJETS COMPLICES DU QUOTIDIEN, DES SCULPTURES À VIVRE ET DES RÉINTERPRÉTATIONS DE MATIÈRES. DE L’UNIVERS SINGULIER ET VISCÉRALEMENT BASQUE DES ÉDITIONS DU COTÉ, QUI FÊTENT LEUR 5 E ANNIVERSAIRE, À L’ASSOCIATION FERTILE ENTRE LE DESIGNER PATRICK JOUIN ET LA MANUFACTURE – TOUT AUSSI BASQUE – ALKI, DES PIÈCES AFFECTIVES, ANCRÉES DANS LA PASSION D’UN SAVOIR-FAIRE ET D’UNE CULTURE LOCALE.
1. « Ovide », « Horace », « Homère », « Nèfle », design Pierre Casenove, collection Les Sages, vases, extraits d’une série limitée de dixsept vases en céramique imaginés pour créer des compositions graphiques, jouer sur les assemblages de volumes, tex tures et matières, qui rendent hommage à la magie du quotidien. Plusieurs dimensions, à partir de 69 €, Jars Céramistes. 2. Falaise, 2022 (détail), de Simone Pheulpin, sculpture textile, plis de coton, présentée en avantpremière à l’occasion de la Paris Design Week, à travers une technique qui lui est propre, consistant à accumuler des bandes de tissus de coton pliées puis subtilement épinglées et modelées, l’artiste pose un regard poétique sur la nature qui se découvre par strates, panneau 66 x 31 cm, prix sur demande, Maison Parisienne. 3. Sophie Salager, propriétaire de la Manufacture de Couleuvre, une fabrique artisanale de porcelaine installée dans l’Allier depuis 1789, fait perdurer l’esprit de cette maison réputée pour son travail du motif en décor. 4. Collection Les Perles, d’après un modèle des années 1930, vase, en biscuit kaolin blanc de blanc, coulé à la main selon les techniques traditionnelles, H 32 cm, prix sur demande, Manufacture de Couleuvre. JR
SILLAGES DÉLICATS
1. « Ionik », collection Fragments, design Anthony Guerrée, tabouret, en travertin, extrait d’une collection de meubles et d’objets fonctionnels présentés par la Fondation Le Corbusier à l’occasion de l’exposition « Fragments » à la maison La Roche, construite par Le Corbusier et Pierre Jeanneret, L 52 x P 35 x H 45 cm, prix sur demande, M éditions. 2. « Elkano », au côté de son designer Ucka Ludovic Ilolo, sculpture à vivre, en aluminium, acier inoxydable thermolaqué et corde danoise, présentée à l’occasion de l’exposition « Paysage », jusqu’au 4 novembre, L 103 x D 50 x H 86,5 cm, en édition limitée à 8 exemplaires + 1 prototype, 8 500 €, Éditions du coté. 3.4. « Matières Vivantes », d’Audrey Guimard (photo), exposition qui met à l’honneur la pierre et les matériaux durables, présentée à l’occa sion de la Paris Design Week sur une scénographie conçue par En Bande Organisée, à l’Atelier Tarkett. 5. « Magister Ludi », design Blandine Rinkel (photo), bibliothèque sculpture, en multiplis de bouleau, plaquage chêne, chêne massif et acier, réalisée en collaboration avec les artisans d’art de l’Atelier de la Torre à Biarritz, L 108 x D 49 x H 180 cm, en édition limitée à 8 exemplaires + 1 prototype, 15 000 €, Éditions du coté. JR
1. Le Mobilier national, créé au xviie siècle et riche de milliers d’objets historiques, soutient aussi la production contemporaine à travers son atelier de recherche et de création. Il a ainsi commandé un siège pour la Bibliothèque nationale de France et sa splendide salle Ovale, enfin ouverte au public. 2. La chaise « Orria » a été dessinée par Patrick Jouin (à droite), et fabriquée et éditée par la manufacture Alki, dirigée par Eñaut Jolimon de Haraneder. Du Pays basque où elle est née et puise ses savoirfaire jusque dans le monde entier, Alki porte haut l’artisanat allié au design contemporain. 3. Aucune chaise historique ne figurait à l’inventaire de la salle. Il fallait donc créer un nouveau classique. Légère et confortable, discrète et élégante, en bois cintré et cuir, cette assise conjugue, selon son créateur, « la tradition, inspirée du lieu, de son mobilier, de ses boiseries restaurées, et la modernité d’une écriture épurée ». 4. « Orria » équipe désormais les cent soixante postes de lecture de la salle Ovale (20 000 livres à disposition) sur le site Richelieu de la BNF, réouvert en septembre après dix ans de travaux. Pour nos intérieurs, une seconde version d’« Orria » sera commercialisée en 2023 par Alki. BB
New York
QUE LA LUMIÈRE SOIT
COUPLE AMÉRICAIN À LA VILLE COMME SUR LA SCÈNE DU DESIGN INTERNATIONAL, JEAN ET OLIVER PELLE SONT LES VISAGES DU STUDIO À LEUR PATRONYME. CONTEXTUALISATION INTUITIVE DE L’UNE ; CONCEPTUALISATION GÉOMÉTRIQUE DE L’AUTRE : LEUR SYMBIOSE ÉCLATE DANS DES LUMINAIRES ARCHI-ARTISTIQUES QUI EFFEUILLENT L’ESTHÉTIQUE ARTISANALE. PAR Anne-Laure Murier
Fantaisie totale, la suspension « Nana Lure » donne la mesure de la maestria du studio américain Pelle. Caractéristique de ce luminaire en lévitation, sa fronde de banane est un spécimen animé, sculpté à la main en une seule feuille géante de coton peint. Pendant que cet abatjour met à profit ces fibres végétales très courtes, qui restent accrochées aux graines de certains cotonniers, puis peuvent davan tage s’enchevêtrer et absorber la peinture, la tige est ornée de cuir et de laiton de même excellence artisanale, créée en collaboration avec A. Jason Ross d’Artemas Quibble. À côté de cette illustration botanique, une applique de la collection Stem Shade offre une variation lumineuse du laiton et du cuir, ici en brun foncé, ailleurs en blanc aussi. Géométrie aussi présente qu’épurée, sa silhouette tranquille a l’art de mettre en valeur sans faire de l’ombre. Et ainsi de quatre autres créations, toutes présentées lors de la Paris Design Week 2022. C’est un coup de cœur de Jacques Barret, esthète averti qui a l’œil. « Depuis quelques années, de l’autre côté de l’Atlantique, la notion de design d’auteur émerge avec la caractéristique du “maker” : les créateurs sont
STUDIO PELLE
Carte blanche à la galerie showroom Triode, à Paris, jusqu’à fin 2022.
aussi producteurs et éditeurs de ce qu’ils développent à l’atelier, où il est possible d’acheter en direct », commente le fondateur de la galerie, référence en cette matière américaine. Et si les luminaires, particulièrement, mettent plein feu sur la scène newyorkaise contemporaine, c’est que l’espace nordaméricain voit grand, de la conception initiale à l’agencement final. Direction Brooklyn, Red Hook, où une ancienne usine en briques rouges étage galerie, bureau de design et atelier avec une dizaine de talents aux compétences multiples. « Très personnel et en constante évolution, notre travail se conçoit au gré d’un processus à plusieurs niveaux où se chevauchent nos approches distinctes. Nous créons et résol vons nos propres problèmes et, ce faisant, nous trouvons de nouvelles idées en cours de route », expliquent Jean et Oliver Pelle. En trait d’union ? « Nous croyons en l’importance des objets physiques et des relations humaines avec ces objets. » Credo magnifiquement fédérateur.
1. Installée dans une ancienne écurie, au cœur du village percheron de La Perrière, la Galerie Rateau est spécialisée en mobilier, luminaires et art textile du xxe siècle. À l’aube de son premier anniversaire, un nouveau lieu installé à quelques pas ouvrira prochainement ses portes. 2. 4. « Réchauffement Chromatique », une exposition qui interroge le rapport à la couleur. 3. Création florale de Gil Boyard, meilleur ouvrier de France installé sur la place du village. Vase en grès, Mercédès Balaye, Circa 1980.
La Perrière
CULTIVER LE DESIGN
LA RÉCOLTE EST PROMETTEUSE. À FOISON, TISSAGES DE BÉATRICE BLANCK, TABLE BASSE DE PIERRE GUARICHE, SOFA « C248 » DE GEOFFREY HARCOURT, OU ENCORE LAMPADAIRE « CALLIMACO » D’ETTORE SOTTSASS… AU CŒUR DU PERCHE, LA GALERIE RATEAU PRÉSENTE LA FINE FLEUR DE LA CRÉATION DANS UN LIEU IMAGINÉ COMME UNE VÉRITABLE TERRE D’ÉCHANGES. PAR Julie Rebeyrol
Des champs de la conception graphique et de la direction artistique à une galerie spécialisée en mobilier et luminaires de designers fran çais, de l’aprèsguerre aux années 1980, l’idée a germé. Pour prendre racine à La Perrière, dans le Perche. Pour Jonathan Rateau, présenter des pièces des Arts décoratifs du xxe siècle au cœur d’un village de moins de 300 habitants est avant tout un projet qui rassemble et inspire, en faisant grandir quelques graines autour d’expositions, de projections ou de conférences. Une ambition pas tout à fait comme les autres, non calibrée, qui pousse plus loin le design. Un design nourri d’influences et d’authenticité, qui permet de croiser les points de vue. En témoigne l’exposition « Faisons table basse du passé », qui court actuellement à la galerie, mettant en scène une dizaine de tables basses signées par France Bertin, Alain Richard et même Philippe Starck, aux côtés de fauteuils et chauffeuses de designers édités par les plus grandes maisons de l’époque. La scénographie invite le visiteur à s’assoir pour observer peintures et dessins, choisis en collabora tion avec la galerie parisienne Tadeusz Koralewski, et spécialement
GALERIE RATEAU
Vendredi, samedi, dimanche, de 11 h à 19 h, sur RDV.
accrochés à hauteur. Une vision qui éclaire. La recherche de l’équi libre entre formes et fonctions est ce qui lie naturellement le choix des pièces collectionnées depuis ces dernières années. De véritables pépites que ce passionné déniche et restaure. Pour redonner vie à ces trouvailles et écrire la suite de l’histoire, Jonathan Rateau ne se fie pas seulement à son sens de l’intuition et de l’àpropos. Près d’une dizaine d’années de recherches constitue son fonds de docu mentation, compilation de sources d’époque permettant d’identifier certaines pièces, de les remettre dans leur contexte. Un véritable travail de fourmi. Revenir aux origines est source d’avenir. Pour rénover la structure, valoriser matériaux et savoirfaire, Jonathan Rateau s’entoure de spécialistes, tels que des ébénistes, des tapissiers, mais aussi des tourneurs et métal liers aux techniques traditionnelles affûtées. En lisière de l’artisanat, la modernité trouve sa place, sans anachronisme, ni rupture.
Ars-en-Ré
ATELIER VIVANT
SES ŒUVRES ONT DES ACCENTS D’AILLEURS, UN MONDE IMAGINAIRE AUQUEL SEULE NOTRE ARTISTE AURAIT ACCÈS. TOTEMS EXOTIQUES, ANIMAUX FLAMBOYANTS, CLINS D’ŒIL À JEAN COCTEAU, MAIS AUSSI COUPES ET ASSIETTES DÉLICATES DESTINÉES À EMBELLIR LE QUOTIDIEN… PÉNÉTREZ LES UNIVERS FÉERIQUES DE CLÉMENTINE AGUETTANT. PAR Agnès Benoit PHOTOS Christophe Dugied
Sur leurs étagères de bois, les pièces en grès, encore toutes pâles, comme des figurines de plâtre, attendent patiemment d’être émail lées et cuites. Tout un monde se mêle de vases artichauts épanouis, pièces mythologiques, totems empreints d’arts premiers, bougeoirs « Nez bouche » en hommage à Cocteau, mais aussi un bestiaire fantastique avec ces bougeoirs autruches et ces vases aux têtes de lions. Dans la boutique, de l’art de la table si poétique qu’on dirait des pièces uniques, coupe reposant sur des citrons, assiettes peintes représentant le vol d’un oiseau qui s’estompe progressivement. Quelle grâce ! Son art interroge. D’où vient cette folle inspiration ? Clémentine Aguettant sourit : « Je me raconte des histoires et ceux qui viennent ici s’en racontent aussi ! » On comprend mieux lorsque l’on découvre son parcours. Notre artiste est céramiste et scénographe. Elle a étudié aux Arts décoratifs de Strasbourg et à l’École de théâtre de la rue Blanche, à Lyon. Elle s’est associée à plusieurs metteurs en scène de théâtre pour la conception et la mise en œuvre de décors. Créatrice accessoiriste d’Emmanuel DemarcyMota, le directeur du
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théâtre de la Ville, à Paris, elle a aussi collaboré avec des maisons de haute couture, façonnant les fabuleux décors des défilés Chanel au Grand Palais ou des vitrines d’Hermès. La production personnelle de Clémentine Aguettant est imprégnée de cette féerie. Depuis toute petite, elle vient aux PortesenRé en vacances et, même si elle adore Paris, elle a fini par rejoindre l’île, dont elle aime le côté « intermittent », il y a six ans. « On est ravis d’y recevoir des amis… et de les voir repartir », ritelle. Ses œuvres sont aussi influencées par la nature de l’île, ciels rétais sur ses plats « Boréal », couleurs de la terre et de la mer. Elle utilise sou vent les mêmes émaux mais les emploie différemment. « Pour mes pièces uniques, je grandis en volume petit à petit. J’aime travailler l’hiver, horssaison, et créer des objets qui peuvent être autonomes, si beaux qu’ils vivent d’euxmêmes. » Une artiste guidée par sa curiosité, en perpétuelle recherche.
VUE SUR MER
VENT D’AILLEURS
L’architecte d’intérieur Daphné Desjeux a misé sur un registre Belle Époque pour ancrer le décor du restaurant basque Maria Belza, installé quai de Jemmapes, à Paris. En cuisine, le chef Christian Zerlini compose autour du répertoire terre-mer.
On se croirait à quelques pas de la Grande Plage, en plein cœur de Biarritz. L’emblématique villa Belza en ligne de mire et le rocher de la Vierge à l’horizon. Installé en bordure du canal SaintMartin, le restaurant basque Maria Belza fait souffler l’esprit Belle Époque de la station balnéaire sur la rive droite de la Seine. Les couleurs océanes ont dicté la palette de décoration, confiée à l’architecte d’intérieur Daphné Desjeux. Coup de soleil sur le bleu qui baigne l’atmosphère feutrée des lieux. C’est dans le nuancier de l’éditeur de peintures MériguetCarrère, dont chacune des teintes trouve son origine dans l’histoire des Arts décoratifs français, que l’architecte d’intérieur a puisé ces tons « Abysses » et « Panne de velours ». Au mur, comme pour s’offrir un grand angle sur les flots, une fresque illuminée de couleurs marines a été réalisée par les artisans spécialistes en peinture et patine de Rosatelier. Choisis chez l’éditeur anglais Morris & Co, les textiles offrent une plongée dans l’univers Art nouveau. Les velours habillent les banquettes dessinées sur mesure par Daphné Desjeux et réalisées par l’éditeur La Fibule, ils enveloppent les chaises et
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Un petit Biarritz à Paris, service 7 jours sur 7, de 12 h à 1 h.
les fauteuils chinés. Bondieuseries, cierges et bougies, colombes en porcelaine et objets décoratifs en coquillages… Dans la biblio thèque traversant le restaurant, comme sur les étagères, l’architecte d’intérieur a joué sur l’accumulation, par vague. En cuisine, le chef Christian Zerlini offre un beau panorama d’une gastronomie vivi fiée par la houle, mêlant poissons de la criée au meilleur du terroir basque et de l’Espagne voisine. Telle une carte postale qui raconte tout en saveurs la mer nourricière et la nature grandiose, le menu croise les chemins entre le littoral, les vignobles et les villages de la campagne environnante. L’itinéraire gourmand est riche en décou vertes. Couteaux à la plancha, ceviche de bar aux fruits de la passion, poulpe à l’hi biscus, foie gras micuit ou encore confit de canard font partie des incontournables. Sans oublier les fromages de pays et le gâteau basque, pour les initiés. Ou com ment prendre le large au cœur de Paris.
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LE NOUVEAU DÉFI DE MARIE ET JACQUES DU SORDET DÉCOIFFE, ET C’EST LE MOT ! L’INFATIGABLE TANDEM A TRANSFORMÉ LE LIEU À L’ABANDON D’UN PRO DU CISEAU, AU HAUT DE LA VILLE, EN RENDEZ-VOUS GOURMAND. SITUÉE ENTRE LEUR BOUTIQUE ET LEUR SHOWROOM ET BAPTISÉE TONTON, UNE HALTE FRIENDLY OÙ TOUTE LA DÉCO EST À VENDRE ! PAR Laurence de Calan
À force de passer devant ce coiffeur fermé depuis dix ans pour aller de leur boutique Chez les voisins à leur showroom, et inversement, le duo, féru de chine et de Bellême, finit par s’y arrêter. « Depuis longtemps, on se disait qu’il manquait à la ville un lieu sympa, ouvert en journée, où boire un jus frais à l’extracteur, déguster un plat du jour pas cher, partager un moment convivial, manger un bon clubsandwich (Club Med, Club des Cinq…) avec les enfants à la sortie de l’école, pourquoi pas travailler… » Tout alla très vite. On récupéra pierre, brique et jolis linteaux derrière le plâtre, choisit chez Reca Peintures, à Margon, des teintes de terroir blanc cassé, champignon, caramel à partir du papier peint psychédélique 1970 d’origine conservé, retira un mètre au vieux bar de bistrot déniché à Quimper. Et le 6 août, à l’occasion du Salon des antiquaires et de la brocante, ouvrait Tonton, 40 m2 pour une vingtaine de personnes, dont une grande table d’hôtes, et autant sur la terrasse mise à disposition par la mairie dès le premier rayon de soleil. Ni bar ni restaurant, mais plutôt pause gourmande, chaleureuse, dont le décor vit au rythme des achats
TONTON, LIEU GOURMAND
Une nouvelle halte savoureuse et chaleureuse à Bellême.
de Marie à l’émission « Affaire conclue » et de la chine coup de cœur du couple. Dans l’esprit décalé qui leur est cher, mêlant brut et sophistiqué, neuf et vintage, surprenant jusqu’au kitsch assumé, façon verres de cristal sur table en formica. « Un lieu qui nous res semble, à l’ambiance souriante, condition première, où tout, hormis le bar, peut s’acheter. » Sont venus les rejoindre, Monsieur Benoit, journaliste art de vivre rencontré par Marie sur l’émission, et Sandrine, pho tographe, tous deux vrais passionnés de cuisine. Les plats du chef, autodidacte intuitif, comme il se décrit, sont simples et créatifs, à base de fruits et légumes de saison de producteurs locaux, et s’accompagnent de vin bio. « Je cuisine ce que je préparerais pour des amis, c’est le concept ! » Quant à Sandrine, elle est la reine de la pâtisse rie. Rêvant déjà d’ouvrir tous les jours et d’utiliser sa belle cave voûtée, Tonton, dès son lancement, faisait un carton.
PÉRENNE ÉLÉGANCE
TRENTE HECTARES ORNÉS D’UNE DOUZAINE DE « FOLIES » ENTOURENT LE CHÂTEAU XIX E DE GROUSSAY, À MONTFORT-L’AMAURY. L’ŒUVRE DU CRÉATEUR DE DÉCORS ET COLLECTIONNEUR CHARLES DE BEISTEGUI, QUI L’ACQUIT EN 1938 ET Y FINIT SA VIE. LES DÉLICATES AQUARELLES DU PEINTRE ALEXANDRE SEREBRIAKOFF NOUS EMPORTENT DANS SON RÊVE… PAR Laurence de Calan
Ce fut, à n’en pas douter, un personnage ! Le déco rateur mexicain et espagnol Charles de Beistegui (18951970), héritier d’une fortune familiale, n’eut de cesse de théâtraliser sa vie. Nostalgique d’une civilisa tion bouleversée par deux guerres, il acquit en 1938 le château de Groussay, qu’avait fait construire en 1815 la duchesse de Charost, en modifia la façade, ajouta deux ailes, un théâtre, une salle de bal où donner des fêtes fastueuses et agrémenta le parc de trente hectares d’une douzaine de « folies » inspirées du xviiie siècle. Temple d’Amour, Pagode chinoise, Pont palladien, Tente tartare, volière, colonne, statues inspirées de la commedia dell’arte, théâtre de verdure virent le jour grâce à l’architecte décorateur Emilio Terry et au sculpteur Constantin Papachristopoulos. Ce qui n’em pêcha pas l’esthète passionné d’acquérir, en 1948, le palais Labia à Venise, où sera donné en 1951 le
fameux « Bal du siècle », puis de le revendre en 1964 pour finir ses jours à Groussay. Le peintre décora teur d’intérieur de la haute société parisienne et londonienne, Alexandre Serebriakoff (19071995), fut chargé de magnifier à l’aquarelle l’ensemble du domaine. Troisième ouvrage du conservateur Pierre ArizzoliClémentel sur la collaboration artistique qui lia Charles de Beistegui et Alexandre Serebriakoff, Le Parc de Groussay, belle édition de Gourcuff Gradenigo, raconte l’histoire et les origines des fabriques, leurs sources d’inspiration, les projets non réalisés…, illustrés de documents d’archives et des aquarelles d’époque. Classé au titre des Monuments historiques en 1993, récemment racheté et restauré, ouvert au public, lieu de tournages de films, d’émissions télé visées, de représentations théâtrales ou défilés haute couture, Groussay n’a pas fini de nous émerveiller.
LE PARC DE GROUSSAY
Un beau livre, illustré d’aquarelles, retrace l’incroyable destin du domaine, par Pierre ArizzoliClémentel, éd. GourcuffGradenigo, 112 pages, 95 €.
SYMBIOSE NATURE
L’iconique banc circulaire de la marque, en teck massif, « Circle Bench », chef-d’œuvre d’ébénisterie par son assemblage de tenons et mortaises, vit et vieillit au sein des jardins. Aussi résistant que l’arbre avec lequel il semble pousser…
TISSÉ MAIN
Le fauteuil studio de la collection Colonial, en résine tressée légère et durable, sur structure en aluminium, est réalisé à la main. En cas d’accroc, le service après-vente de Tectona le répare et lui rend sa splendeur initiale.
Prenez le parasol « Roma », icône de la marque, à lui seul il dit l’exi gence Tectona depuis 45 ans : support en fonte d’acier, soufflet de ventilation, fourchettes en bois taillées et insérées dans le support du mât pour limiter tout risque d’envol, corolles cousues main en toile de bâche de coton imperméabilisé, pin Douglas des baleines et du mât façonné dans l’atelier italien. Autre challenge, le banc circulaire « Circle Bench » aux traverses et lattes d’assise découpées en forme dans le teck impérial. Cette excellence artisanale, la marque ne s’en est jamais éloignée. Depuis sa création en 1977, elle a traversé les générations tout en conservant sa rigueur d’exécution. Avec le teck mais aussi la résine tressée ou l’aluminium laqué, comme pour la collection 1800 inspirée de Madeleine Castaing ou le salon de jar din Bamboo. Un banc Tectona, dans les parcs de Chambord ou de Versailles, des musées Rodin ou Picasso ou dans les jardins privés, se reconnaît à son assise généreuse, sa patine argentée, son dessin raf finé. Et sa longévité. Dès 1992, la marque éditait un banc dessiné par Andrée Putman pour le musée d’Art contemporain de Bordeaux. La
TECTONA
La beauté d’un mobilier d’extérieur qui résiste au temps.
suivirent d’autres grands designers, tels Christophe Delcourt, Ronan et Erwan Bouroullec, Pierre Charpin, Inga Sempé, Barber&Osgerby, Constance Guisset, BIGGAME… et leurs créations, « Pebble », en forme de panier renversé, douche d’extérieur « Delta », gamme modulable Chelsea, Clubhouse compact empilable. Sous la houlette de Blanche Aloisi de Crépy, Tectona innove, étudie de nouvelles essences. Présente dans cinq boutiques en France, en Suisse, à Madrid et à Milan, elle est dotée d’un studio de design ouvert aux jeunes talents et d’un atelier en Normandie qui, dirigé par un meilleur ouvrier de France, vérifie, scrute, affine chaque détail avant de valider les prototypes. Là, un service aprèsvente aux petits soins peut aussi changer une toile de parasol, une latte de siège. La marque a l’œil sur la provenance de ses bois issus de forêts à gestion durable. Le temps est son défi autant que son allié. « Il magnifie nos meubles dans la nature où ils vivent… »
Automne introspectif
RÉFLEXIVE PAR ESSENCE, LA PHOTOGRAPHIE NOUS TEND UNE MULTIPLICITÉ DE MIROIRS EN CETTE SAISON DE RETOUR SUR SOI. INTIMEMENT OU COLLECTIVEMENT, IN SITU ET D’AILLEURS. LE NOIR ET BLANC SE MÊLE À LA COULEUR, LE SON S’INSTALLE, LA MATIÈRE FAIT ÉCHO. AU PASSÉ COMME AU FUTUR, CES SENSIBILITÉS CROISÉES RÉINVENTENT UN TEMPS SUSPENDU… SUBLIME PRÉSENT ! PAR Béatrice Brasseur et AnneLaure Murier
instant. N°1 Épau
L’abbaye sarthoise propose une médi tation à ciel ouvert par le prisme de six photographes : temps océanique suspendu par Pierrot Men, nuits stu dieuses sous l’éclairage public ou les étoiles par Baudouin Mouanda, légumes flétris mais pas gaspillés par Pauline Daniel… Belle 10e édition de sa Saison Photo. Jusqu’au 6 novembre, abbaye royale de l’Épau, route de Changé, 72530 Yvrél’Évêque, epau.sarthe.fr ALM
1. Éric Pillot. Sa série « In situ », dont ce Toucan et liane (détail), se tourne vers l’animal sauvage qui nous fascine dans les zoos. Bête paradoxe ?
instant. N°2 Jumièges
À la faveur d’une coopération menée par le département de Seine-Maritime, l’abbaye de Jumièges se pare des couleurs du Liban. Pendant que l’architecte Hala Wardé nimbe ce haut patrimoine d’une installation recueillie dans ses ruines, une quinzaine de photographes et vidéastes vitalisent l’ancien logis. Avec un décadrage sensible, leurs regards contemporains subliment les représentations d’effondrement. Lumineuse résistance des imaginaires ! « Au bord du monde vivent nos vertiges », jusqu’au 6 novembre, abbaye de Jumièges, 24, rue Guillaume-leConquérant, 76480 Jumièges, abbayedejumieges.fr ALM
instant. N°3 Bordeaux
Les œuvres de près de quatre-vingt-dix artistes femmes du xvie au xxie siècle, issues des réserves de la collection du musée des Beaux-Arts de Bordeaux, sont exceptionnellement mises en lumière dans cette exposition. Des stars comme Berthe Morisot, cofondatrice de l’impressionnisme, ou Marie Laurencin, côtoient des consœurs moins célèbres, voire méconnues. « Elles sortent de leur(s) réserve(s) », jusqu’au 13 février 2023, musée des Beaux-Arts, 20, cours d’Albret, 33000 Bordeaux, tél. 05 56 10 20 56. BB
instant. N°4 Roubaix
Alchimiste de la matière en usant de savoir-faire complexes, Odile Levigoureux a travaillé le vitrail, la tapisserie ou encore le feutre, avant de privilégier la céramique pour ses expérimentations. De multiples Jardins des délices à une imposante Nature morte, ce terrain de prédilection se révèle matière à une œuvre exubérante, fantastique, voire hypnotique, tel un buisson ardent. « Odile Levigoureux : les fruits de la terre », jusqu’au 8 janvier 2023, La Piscine, 23, rue de l’Espérance, 59100 Roubaix, roubaix-lapiscine.com ALM
Je suis ces doux bonjours comme ces beaux au revoir.
Deauville
ŒIL NOUVEAU
POUR SA 13 E ÉDITION, PLANCHES CONTACT, LE FESTIVAL NORMAND DE PHOTOGRAPHIE CRÉÉ EN 2010, AUJOURD’HUI L’UN DES PLUS IMPORTANTS DU GENRE, CULTIVE SA FIBRE INTERNATIONALE ET LA DIVERSITÉ RENOUVELÉE DE SES SUJETS. SOUS LA DIRECTION ARTISTIQUE DE LAURA SERANI, CE NOUVEAU CRU S’ANNONCE FORT EN SURPRISES ET AUDACES DE L’OBJECTIF. PAR Laurence de Calan
Le fil conducteur reste le même, « la multiplicité des langages photogra phiques et des sujets traités, la variété des regards », annonce la directrice artistique du festival. Photographie, mais aussi vidéo, architecture, édi tion, dessin, musique ; auteurs français, mais aussi d’Italie, du Sénégal, de Malaisie, du Maroc, de Roumanie, d’Angleterre ; et puis, première en France et clin d’œil au cinéma américain cher à Deauville, une invitée d’honneur que l’on connaît mieux pour son jeu d’actrice que pour son talent photographique, la comédienne Jessica Lange dont le Leica a su capter, au cours de ses voyages, des scènes d’humanité maintes fois primées et exposées. Conviés également cette année, l’observateur engagé Raymond Depardon et ses très grands formats en couleurs réalisés à la chambre, hors saison, le long du littoral, ou bien la portraitiste avantgardiste Bettina Rheims et ses enchevêtre ments ébouriffants de stars des années 1990, et les illusions d’optique du plasticien Georges Rousse inspirées par l’ancien Deauville Yacht Club. Sans oublier l’« OutsideIn », de The Anonymous Project, soit une collection unique de diapositives amateur du xxe siècle, véritable
mémoire collective. Même éclectisme chez les artistes en résidence et leur vision du territoire normand, parfois plus sociale avec la fondation photo4food, ainsi que chez les jeunes talents émergents et leur œil porté sur la pêche, la nuit, les amours perdues… « Le festival est une pause de réflexion sur nos sociétés, un espace où abandonner préjugés et habitudes, en toute liberté », rappelle Laura Serani, qui a ima giné des scénographies inédites avec JeanCharles RemicourtMarie. Ainsi l’événement transformetil la cité normande en vaste galerie extérieure et intérieure, de la plage jusqu’aux Franciscaines, du Point de Vue aux Petit et Grand Bains, de l’embarcadère à la Chatonnière. Des prix très attendus, remis par un jury que préside la photographe réalisatrice Sarah Moon, le concours de la 25e heure Longines ouvert à tous durant la nuit du 29 au 30 octobre, c’est tout Deauville qui s’ouvre, une fois encore, à cette déferlante artistique.
PLANCHES CONTACT, 13 E ÉD.
Du 22 octobre 2022 au 3 janvier 2023, dans toute la ville. planchescontact.fr
Je m’évade dans le bleu acier et me voici à Singapour.
VOTRE PISCINE, LE PLUS BEAU DES VOYAGES.
Nous aimons imaginer nos piscines comme des voyages. En Suisse, ce bassin en inox étincelant nous emmène à Singapour, ou même ailleurs car c’est à celui qui y nage de choisir sa destination. Très tendances avec leur aspect poli miroir, les piscines en inox Carré Bleu séduisent par leur beauté. Elles sont conçues en pensant au respect de notre planète. Quitte à voyager, autant que ce soit dans un bel environnement. Carré Bleu, créateur de bleu. piscines-carrebleu.fr
UTOPIE FLORISSANTE
EN RÉACTION À LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE, WILLIAM MORRIS A RÊVÉ ET FABRIQUÉ UN ART DANS TOUT ET POUR TOUS, REDORANT LES SAVOIR-FAIRE DÉCORATIFS. ASSORTIE D’UN CATALOGUE PASSIONNANT, UNE SCÉNOGRAPHIE IMMERSIVE REND GRÂCE À CE DESIGNER TEXTILE, MILITANT SOCIALISTE AUTANT QUE POÈTE, QUI A ENRACINÉ LES ARTS & CRAFTS.
« Toutes les œuvres de l’homme au milieu desquelles nous vivons et que nous manipulons seront en harmonie avec la nature, seront raisonnables et belles […] ; et chaque homme aura sa part du meilleur… […] C’est vrai, c’est un rêve ; mais des rêves se sont déjà réalisés, des rêves de choses si bonnes et si nécessaires pour nous que nous n’y pensons guère plus qu’à la lumière du jour : bien qu’autrefois les gens aient dû vivre sans elles, sans même en avoir l’espoir. » Lorsqu’il prononce cette conférence, William Morris (18341896) a écarté depuis longtemps sa tentation de carrière ecclé siastique pour s’engager dans une voie artistique, à l’instar de son ami le peintre Edward BurneJones. Tous deux ont pris cette déci sion après un voyage en Belgique et en France, qui les laissent béats devant la splendeur des cathédrales gothiques et leur art inspiré des valeurs médiévales. Dès lors, ce visionnaire, précoce dès son enfance au cœur d’une famille aisée, n’aura de cesse de défendre une soli darité humaine, au service de la beauté et de la qualité. Et, en cette année 1877, un nouveau jalon concrétise les aspirations de ce dessi nateur, décorateur et entrepreneur, qui s’illustre en parallèle dans
WILLIAM MORRIS : L’ART DANS TOUT
Jusqu’au 8 janvier 2023. La Piscine.
la traduction, l’imprimerie, la broderie, sans compter la politique. Il ouvre sur Oxford Street un magasin où sont vendues les productions de sa firme Morris & Co ; des artisans y fabriquent, à leur juste valeur, des papiers peints, des textiles, des meubles, des vitraux comme des céramiques dessinés par les artistes préraphaélites. C’est peu dire que sa réinvention d’un monde vibre avec la même force un siècle et demi plus tard, comme s’enthousiasme Sylvette BotellaGaudichon, commissaire de l’exposition « William Morris : l’art dans tout ». Le sens du travail, au sein d’un écosystème vertueux pour la société entière, plutôt que la rentabilité économique à tout prix ? Précurseur de la décroissance, même, cet humaniste laisse un héritage au centre de l’actualité. Son œuvre, qui a tissé les Arts & Crafts, n’avait jamais été exposée en France : dans le musée d’Art et d’Industrie de Roubaix, longtemps cataloguée comme la Manchester du Nord, elle redouble de sens.
Aérez sans même avoir à y penser.
Chaque jour, il est essentiel d’aérer votre intérieur. Avec les fenêtres motorisées et connectées par Somfy, faites-le en toute sérénité.
Chaumont-sur-Loire
QUATRE VISIONS
DANS LE CADRE D’EXCEPTION DU DOMAINE, ENGAGÉ POUR LA BEAUTÉ ET LE RESPECT ENVERS LA NATURE, CHAUMONT-PHOTOSUR-LOIRE, 5 E ÉDITION, INVITE QUATRE PHOTOGRAPHES DONT LES ŒUVRES QUASI PICTURALES, DU DÉTAIL AUX PLANS LARGES, RAVISSENT L’ŒIL. UNE PARTITION EN QUATRE STYLES SUR L’INOUÏE PRÉCIOSITÉ DE NOTRE ENVIRONNEMENT.
Si l’amour de la nature les rassemble, chacun exprime avec force sa propre volonté photographique. L’Anglais Michael Kenna travaille « sur le motif », à la façon des impressionnistes, en petit format et noir et blanc. Ses « Arbres », saules, chênes, pins aux graphismes complexes et dégradés nacrés, à l’aube, au crépuscule, dans la brume, la neige, le vent que l’on devine, semblent raconter une histoire. « J’aime les connaître intimement, les retrouver », confie ce voyageur, adepte des longs temps de pose, jusqu’à dix heures, qui réalise lui-même ses tirages argentiques. Denis Brihat habite Bonnieux, en Provence, où il connut Doisneau, Picasso, Fernand Léger et enseigna. Il milite depuis toujours pour la reconnaissance de la photographie comme art à part entière. Tulipes, lichens, aulx, aiguilles de cèdres, fleurs de carottes sauvages, ses images sont construites avec rigueur, tirées en noir et blanc, virées avec métaux et pigments. Le végétal semble y prendre vie dans une quête philosophique autant qu’esthétique. Six mois par an, huit heures par jour, Éric Bourret accomplit ses marches photographiques, en France ou par les forêts primaires de Chine, de Finlande. « Je suis constitué de
CHAUMONTPHOTO-SUR-LOIRE
Du 19 novembre 2022 au 26 février 2023, domaine de Chaumont. domaine-chaumont.fr
paysages que je traverse et qui me traversent… En marchant, je vois avec le corps autant qu’avec les yeux… » Ses grands formats sont des débordements poétiques emplis de la puissance créatrice de la nature arpentée. Flore, la Franco-Espagnole, dont les grands-parents connurent l’Indochine de Marguerite Duras, voyage dans le temps, entre imaginaire et réalité, pour retrouver ce qui avait fasciné l’écrivaine et qui demeure. Au polaroïd ou à l’argentique, elle poursuit sa mythologie personnelle en noir et blanc, teinté au thé et ciré. Son livre L’odeur de la nuit était celle du jasmin reçut le Prix Nadar 2020 et sa série, exposée au palais de l’Institut, le Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière, en partenariat avec l’Académie des beaux-arts. On ne saurait mieux dire que Chantal Colleu-Dumond, commissaire de l’événement : « Entre ces quatre univers, il y a le temps et le silence, deux ingrédients photographiques qui offrent aux beautés de la nature la possibilité de se laisser contempler. »
VIBRATIONS SOUS-MARINES
Des gardetemps qui illustrent les valeurs et le savoirfaire des grandes maisons horlogères. Chronographes et montres citadines, forts de leur boîtier acier ou céramique, parés de bracelets en cuir ou métal, agrémentés de fuseaux horaires et de mécanismes complexes... Des pièces qui incarnent l’esprit sportif et le parfum des grands voyages, l’audace technologique et l’élégance éternelle, taillées pour la précision.
PAR Anne Pericchi DraegerMÉCANIQUES FLUIDES
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1. Montre « Fiftysix calendrier complet », mouvement à remontage automatique, affichage date, jour, mois et une phase de lune, fond transparent avec glace saphir, chiffres arabes, index et lune en or gris, bracelet en cuir d’alligator,
boîtier acier 40 mm, étanche à 30 m, Vacheron Constantin.
2. Montre « Marine 5517 », mouvement à remontage automatique, avec date, spiral en silicium, bracelet en cuir, fond saphir, couronne vissée, boîtier 40 mm, étanche jusqu’à 10 bar (100 m), Breguet.
3. Montre « Arceau Le temps voyageur »,
mouvement mécanique à remontage automatique, affichage heures, minutes et second fuseau horaire avec indication des villes, le mécanisme développé exclusivement pour Hermès déploie 24 fuseaux horaires dans un disque circulaire, le satellite gravite sur une carte fantastique imaginée par Jérôme Colliard, bracelet en
alligator, boîtier acier 38 mm, Hermès.
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Montre « Oyster Perpetual Datejust 31 », mouvement Perpetual à remontage automatique, Rolesor gris (combinaison d’acier Oystersteel et d’or gris), cadran bleu azzurro, décor floral serti de 24 diamants, finitions soleil,
mat et grené, lunette cannelée, bracelet Oyster, fermoir Oysterclasp à boucle déployante avec rallonge de confort Easylink de 5 mm, boîtier 31 mm, étanche jusqu’à 100 m, Rolex.
En fond, « Résonance Indigo », dessiné par Laur Meyrieux, papier peint à la feuille, impression écologique et française, feuille de 60 x 85 cm.
TAILLÉES POUR L’AVENTURE
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1. Montre « Bulgari Aluminium », mouvement automatique, chronographe, bracelet noir en caoutchouc et aluminium, cadran gris, boîtier en aluminium,
caoutchouc et titane, 40 mm, étanche jusqu’à 100 m, Bulgari.
2. Montre « Pasha », mouvement mécanique chronographe à remontage automatique, bracelet en cuir d’alligator gris foncé, boucle déployante interchangeable en acier,
boîtier acier 41 mm, étanche jusqu’à 10 bar (100 m), Cartier.
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1. Montre « Polaris Automatic », mécanique à remontage automatique, 195 pièces, 28 800 alternances par heure, 40 heures de
réserve de marche, bracelet acier, boîtier acier 41 mm, étanchéité 100 m, Jaeger Lecoultre.
2. Montre « Ultra-Chron Diver », calibre automatique haute fréquence, bracelet NATO, boîtier 43 mm, étanche à 300 m, Longines.
3. Montre « Presage GMT »,
collection Sharp Edged, calibre automatique, acier, boîtier 42,2 mm, Seiko.
En fond, « Résonance Noir de gris », dessiné par Laur Meyrieux, papier peint à la feuille, impression écologique et française, feuille de 60 x 85 cm.
HEURES VOYAGEUSES
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1. Montre « Polo Date », mouvement mécanique à remontage automatique fond en verre saphir, bracelet en cuir, boîtier acier 42 mm, Piaget.
2. Montre « J12 », mouvement mécanique à remontage automatique, calibre 12.1, en céramique haute résistance blanche et acier, boîtier 38 mm, Chanel haute horlogerie.
3. Montre « Dandy », mouvement mécanique suisse
à remontage automatique, bracelet en cuir d’alligator, couronne cannelée sertie d’un saphir bleu, boîtier acier 38 mm, Chaumet.
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1. Montre « Tambour Street Diver », mouvement
automatique, bracelet interchangeable en caoutchouc bleu, boîtier acier 44 mm, étanche à 100 m, Louis Vuitton.
2. Montre « Aquaracer Professional 300 GMT », automatique, calibre 7 GMT, bracelet caoutchouc, boîtier
acier 43 mm, étanche à 300 m, Tag Heuer. En fond, « Résonance Indigo », dessiné par Laur Meyrieux, papier peint à la feuille, impression écologique et française, feuille de 60 x 85 cm.
ACTION DE GRÂCE
Au cœur de la capitale belge, la designer de mobilier sur mesure Pascaline Lefebvre a pris ses quartiers familiaux dans le couvent SainteAnne, qu’elle a découvert aussi en déshérence que son jardin alentour. Après une rénovation et un réagencement de fond en comble, cette passionnée de formes pures et de détails audacieux a convoqué un miracle décoratif et artisanal.
PAR Marzia Nicolini TEXTE AnneLaure Murier PHOTOS Jan VerlindeVOCATION REVISITÉE
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Transformé en paradis familial, le presbytère du couvent conserve sa valeur patrimoniale sur deux étages assortis d’extensions.
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Telle cette armoire d’entrée en chêne teinté de noir, les meubles, conçus par la créatrice, racontent une nouvelle histoire.
DRESSING CULTE
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1. La cuisine habille son ergonomie d’un mix précieux et brut. Buffet en bois massif brossé dont les lattis triangulaires jouent avec la lumière ; niche en pierre verte, tablette en noyer et autre minéral. Avec un comptoir en Ceppo, îlot en bois métallisé. Suspension en laiton et acier.
2. Pascale Lefebvre conçoit des meubles « avec du caractère ».
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Continuum clair, le salon harmonise la table et les chaises iconiques du Belge Henry Van de Velde.
Pour cette artiste et architecte d’intérieur de formation, passée par l’École SaintLuc de Bruxelles, « créer est un besoin vital ». Avec le couvent SainteAnne, qui attendait une bonne âme pour le ressusciter, Pascaline Lefebvre a pu se don ner à cœur joie. De ce presbytère, autrement dit maison du recteur, elle a conservé la valeur patrimoniale d’appa rat, sacralisant l’esprit des lieux à sa façon. « À l’abandon depuis plusieurs années, il en émanait un charme particulier. Comme je procède avec mes clients, je me suis laissé imprégner par cette inspiration, puis je suis partie d’une page blanche, à remplir de croquis, matières et couleurs. » Pendant que le meuble se dessine, elle intègre des éléments qui correspondent à la personnalité et au goût des occupants. Soit, dans son cas, de la lumière, de la fluidité, avec une modernité référencée qui invite l’art comme le voyage. « J’adore les petites différences, peutêtre invisibles pour la plupart, mais qui évoquent pour moi des rencontres, des efforts de recherche et des émotions », développe cette minutieuse qui loue le « résultat sublime du travail bien fait ». En faisant appel à des artisans traditionnels, en optant pour des matières nobles comme le bois ou le métal, en donnant forme à des lignes très personnelles, aussi et surtout, ce pari d’ob jets d’exception s’illustre cette foisci pour son compte. Dès l’entrée, une armoire sculpte sa créativité singulière dans un noir massif, cadrée par une fenêtre plein cintre repeinte en vert profond et un mur d’une virginale modernité. Au sol, un granito calibre ses éclats minéraux,
qui débordent dans la salle de bains ; minime, la variation n’en fait pas moins des vagues, avec la subtilité qui carac térise la maison. « J’ai trouvé un Italien qui disposait de stocks de marbre », explique Pascale Lefebvre, avec une félicité de connivence. Prenez son « Meuble aux Oiseaux », au hasard de sa collection : d’inspiration Art déco, sa maes tria invite pierre naturelle, bois peint et laiton patiné. Son bureau « Dialogue » ? Acier patiné et bois au naturel lui donnent une plus brute expression. Cette palette d’inspi rations se personnalise au gré de sa vaste maison, dont le rezdechaussée déploie les espaces à vivre ensemble avec un cloisonnement minimal. Volume éclatant et plein cadre sur le jardin, le living paraît même déplafonné avec son escalier ouvert, de haute volée conceptuelle. Par un double foyer, une cheminée y regarde vers la salle à manger, faisant courir un meuble en autre trait d’union. « Centrale et ouverte, la cuisine est probablement la pièce à laquelle j’ai apporté le plus de soin ; j’ai voulu qu’elle soit habillée en même temps que facile à vivre. » En témoignent les lattis en bois massif brossé, triangulaires pour optimiser les jeux de lumière, ou encore le métal patiné de l’îlot central, aussi éclatant que la pierre naturelle en plateau. Ici, un rose fuchsia, qui apporte sa touche joyeuse ; là, un paysage japonisant dont la contemplation a été restaurée. « Le luxe discret n’est ni vaniteux ni ostentatoire », confesse Pascale Lefebvre, qui conçoit ses meubles comme « des compagnons intimes de notre quotidien, au temps long ». La messe est dite. Et ce n’est jamais une redite.
BÉATITUDE LUMINEUSE
Qui dit page blanche, dit salon aérien, avec un escalier ouvert et une baie de six mètres. Intemporalité chinée : fauteuils verts, table en métal patiné, bibelots, console bricolée à partir d’un piétement et plateau. Son tableau aux tulipes ? Un foulard ancien encadré. À côté, vase en porcelaine de Marie Laillé. Côté fenêtre, regardant le jardin, cactus en grès et émail, signé Claire Lézier, de la galerie Fracas. En contrebas, création maison sculptée dans du marbre noir et rehaussée de lave émaillée.
RITES DÉCORATIFS
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1. Inspirée de la Maison de verre de Pierre Chareau à Paris, bibliothèque en acier ciré noir laqué, avec trois portes en bois qui coulissent devant le téléviseur.
Textures en couleurs aussi : mur peint à la brosse, en bleu « Rive Droite », et plafond au rouge « Carmen », de Ressource.
2. Place au voyage : souvenirs décoratifs et peinture du Marocain Mohamed Mrabet.
3. Harmonieux contraste entre le granito coulé sur place et le parquet vieilli à doubles bâtons rompus.
4. Vintage bienvenu : table en miroir, fauteuil « Mushroom », de Pierre Paulin, console surplombée d’une photo de Laura Viale, tissu ligné revêtant les poufs maison.
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Cheminée ouverte sur le living et la salle à manger, que fait flamber un meuble en noyer et travertin.
ÂME DES LIEUX
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Les fenêtres d’époque sont mises en valeur par un vert profond et la palette de matières. Les objets chinés cohabitent avec ces conceptions maison.
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Une excellence à façon concourt à cette modernité intemporelle. Confié à un artisan italien, le granito trame idéalement les tapis chinés à Tanger et fait léviter la baignoire.
LES ADRESSES DE PASCALINE LEFEBVRE
Pour chiner à tous prix, du marché aux puces du Jeu de Balle jusqu’aux antiquaires des rues Haute et Blaes, le quartier des Marolles. Pour du mobilier et du design du xxe siècle, belges, scandinaves ou encore italiens, l’espace XL de Via Antica. Pour de l’art contemporain interdisciplinaire, les galeries Alice, Spazio Nobile et Maniera. Pour des accessoires déco, le magasin Scènes de Ménage. Pour son art de vivre, au goût bio de la maison, le caféconcept store Chyl. Pour des beaux livres inspirants, la librairie Peinture Fraîche. Adresses page 153
POUSSE CRÉATIVE
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La maisonnette de ville à la campagne s’aère de fenêtres au look industriel.
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Sur mesure, table en teck massif. Pour alléger sa compacité, chaises « Fourmi » d’Arne Jacobsen et suspensions de Jacob E. Bang pour Fog & Morup. Au sol, échantillons de la designer.
AU FIL DE LA NATURE
Matières pures, formes originales quasiment sans coutures, détails précieux sans préciosité… Créatrice de tricots siglés de son patronyme ou de N.o.K., à partir de l’été 2023, Charlotte Mansted décline cette même inspiration artisanale dans ses quartiers de Copenhague. Au vert d’un jardin ouvrier, le cabanon qu’elle a revisité cultive sa sobriété joyeuse entre chêne brut et design coloré.
C’est une échappée belle, tricotée par une designer de mode qui a la main verte. Alors que les col lections de Charlotte Mansted filent doux laine d’agneau ou de yak, coton, lin ou encore chanvre, son cabanon architecture un art de vivre grandeur nature, har monisant chêne rustique et stuc Marmorino. Le volume ne fait pas davantage dans la folie des grandeurs, à la dimension de cette parcelle enracinée dans l’histoire. À la fin du xixe siècle, ce jardin ouvrier et son habitat sommaire se limitaient à une vocation potagère, loin des turpitudes industrielles et urbaines. Si la ville a gagné du terrain, son agitation bruisse encore à l’écart de cette oasis, si proche, si loin. Ici, tout exhale la relaxation, comme les fleurs jaunes parfumées du faux ébé nier, qui rivalisent d’éclat avec les coquelicots. La végétation grimpe même à foison, faisant chatoyer l’ombre et la lumière des fenêtres jusqu’à la toiture vitrée de la loggia. À l’intérieur, cette même fluidité déploie un appel d’air. Sous quatre mètres de haut, l’aménagement décloisonne cuisine, couloir, salon et salle à manger, en jouant sur les niveaux. Pendant que cette dernière s’aborde en descendant une marche, la salle de bains encastre une baignoire dans le sol. Des huisseries de style industriel accentuent cette segmentation en apesanteur, qui distille une intimité lumineuse côté chambre, tout en dépla fonnant plein ciel la pièce à vivre. Le mobilier ne démérite pas, avec ses lignes claires contemporaines comme vintage. Ainsi de la cuisine, dont le minimalisme bonne franquette joue sur des portes à bouton poussoir et une crédence antiprojections rétractable. Le tout sous les feux des suspensions iconiques du designer Henning Klok. Dans le living, c’est un autre maître danois, Hans Wegner, qui perpétue l’excellence scandinave. Conçu aussi dans les années 1950, son canapé « Airport » assoit un beau contraste au sein d’une palette à l’exotisme bohème : une paire de fauteuils marocains en roseau, un tapis à la trame africaine, sans compter d’inaltérables caisses à marchandises utilisées pour le transport d’épices depuis les Indes et recyclées en buffet. La créatrice maille aussi la décoration de ses propres textures et couleurs, disposant ici des échantillons de ses recherches, là des coussins valorisant son cahier de tendances. D’autres œuvres personnelles donnent le ton, signées par son oncle typographe et son frère sculpteur sur bois. Ajoutez des bonbonnes en fer blanc, qui nourrissent une deuxième vie utilitaire, ou encore des chaises longues, qui font la planche sur la pelouse après un astucieux tronçonnage et assemblage. À l’instar des coquillages qui boutonnent certains vêtements de la marque maison, l’art de la taille hybride celui du détail. Prolifique décroissance !
DESIGN FERTILE
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Dans une fluidité de chêne rustique et d’enduit Marmorino, la cuisine s’ouvre sur un espace où dîner, côté gauche, et se relaxer, sur la droite. Sa
simplicité fonctionnelle et décorative est à nouveau rehaussée de suspensions lumineuses des années 1950 signées Henning Klok.
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1. Contribuant à la synergie entre maison
et jardin, la façade arbore du pin thermo-traité, qui se patine joliment et diversement selon son exposition au soleil.
2. Autre touche organique, le roseau vient tresser fauteuils, paniers et corbeilles.
MAILLE À RESTER
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Telle cette banquette en cuir pleine fleur embrassant le jardin, des coins de repos bercent l’inspiration.
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La sensorialité spatiale est démultipliée par
une fenêtre de toit ; y lévite une œuvre du frère de la propriétaire, sculpteur sur bois. Canapé iconique de la série « Airport », de Hans Wegner, caisses recyclées ayant servi au transport des épices, table basse au cœur d’ébène, tapis autrement exotique
avec ses motifs africains… Dans cette ambiance aussi informelle que choisie, une nouvelle collection de Charlotte Mansted a éclos, dont le toucher luxueux sera mis en vente à partir d’août 2023 : « N.o.K. », acronyme anglais pour « la nature du tricot ».
LES ADRESSES DE CHARLOTTE MANSTED
Pour des meubles d’excellence conceptuelle et formelle, faits main à Copenhague, le studioatelier KØbenhavns MØbelsnedkeri.
Pour du design de collection vintage comme contemporain, mis en scène dans des murs datant du xviiie siècle, la galerie The Apartment.
Pour des luminaires Louis Poulsen et autres décorations scandinaves d’intérieur, parmi d’autres marques stylées, la boutique Illum Bolighus.
Pour un miroir vénitien, un tabouret sculptural ou encore du linge de maison, sélection tous azimuts du bien nommé Beau Marché.
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PLANS PAYSAGERS
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Encastrée dans le sol, la baignoire permet de buller à hauteur de jardin. Le tabouret en liège ajoute au minimalisme gris clair.
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Côté chambre, cet appel d’air est étayé par un design en bois sommital. Jeté de lit chiné à Esthers Garage, brocante XL, comme Antik Pjot. Lampadaire d’Arne Jacobsen.
ESPRIT SHAKER
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Un bouquet de roses fraîches du jardin, qui s’accorde aux tonalités des vases encore en biscuit.
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Pendant la rénovation de sa maison, Sophie Touet a conservé des petites niches dans les murs, comme au centre de ce salon.
Sol, Richard Carrelages, peinture de Sylvie Gabard, chaise en rotin Drucker, chinée.
PAYSAGE ÉMAILLÉ
Dans un atelier épuré installé dans son jardin, où elle donne également des cours et expose ses créations, la céramiste Sophie Touet imagine un art de la table du quotidien, des pieds de lampes et des pièces uniques. Sa maison reflète la belle sérénité de l’île de Ré et des peintres qu’elle aime, portée par un camaïeu de nuances poudrées.
SALON D’ARTISTE
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1. Mugs en grès émaillé.
2. Dans le salon bardé de bois, fauteuil chiné aux Portes-en-Ré, céramiques de Sophie Touet, dans la niche, et portrait de jeune femme déniché chez Puce Marchand
d’Objets à La Rochelle.
3. Sur la table, vaisselle en grès émaillé.
Au mur, peinture d’Annick Hadacek et, à sa gauche, céramique murale dans les mêmes teintes. Suspension en grès et porcelaine papier.
4. Vases en porcelaine, lampe en grès et oiseau sculpté puis émaillé.
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La cuisine a été dessinée et fabriquée par la menuiserie Le Cormier, à Périgny. Table et console, Côté Jardin. Chaises, Tapiovaara, modèle « Fanett », des années 1960. Cheminée de Florent Vauclair, à La Flotte, et peintures de Sandrine Merrien.
Sur les marchés rétais, ses pièces attirent l’œil. Des assiettes en grès émaillé dont les teintes évoquent les marais salants, entre bruyère et lichen, des tasses aux abstractions monochromes, japonisantes. Parmi ses inspirations, Sophie Touet aime aussi bien le raku, les peintures de Claire Basler ou Pola Carmen que les motifs Arts & Crafts ! C’est le travail de la couleur qui la passionne, l’étude des émaux, dont elle nous montre fièrement un beau nuancier composé par ses soins. « Je recherche des bleuvert céladon, des jaune tournesol. Tout le monde peut faire des formes, mais c’est l’émail qui les distingue ! » explicitetelle. Sophie Touet veut simplifier les formes et produit en petites séries, pour ne pas s’enfermer dans un style. Notre ancienne infir mière, qui fut aussi championne du monde de voile que de vies ! , a découvert la céramique en participant à des stages de raku en Ardèche, puis en se perfectionnant à Saint AmandenPuisaye. Rochelais depuis une vingtaine d’années, c’est en cherchant une maison de vacances sur l’île qu’elle et son mari sont tombés amoureux de ces vieilles pierres, avec leur grand jardin et une dépendance idéale à convertir en atelier. « Loix est un peu à l’écart, comme une presqu’île… dans l’île ! » ajoutetelle. C’est ici qu’elle travaille, à la plaque et à l’estampage, avec une croûteuse, qui lui permet de fabriquer des objets aux parois fines. Elle dépose la terre entre deux morceaux de tissu, un rouleau passe dessus et constitue des plaques qu’elle assemble et qu’elle moule grâce à la technique de l’estampage. « Je viens d’une famille où les femmes sont autonomes, je voulais tout de suite vivre de mon art. Je produis donc toute l’année, mais je n’ai jamais assez de pièces, surtout l’été, et je dois dégager du temps pour travailler. C’est donc plutôt à l’automne que je prends les commandes de services complets et de surmesure ! » expliquetelle. Dans son atelier, où elle organise des stages et où l’on peut lui rendre visite, sur rendezvous, on trouve aussi une petite boutique très désirable. « J’aime la poésie du quo tidien, que les gens prennent du plaisir avec leurs objets utilitaires, agréables à regarder mais également très solides, ce qui est une des propriétés intéressantes du grès ! » Dans sa maison, on retrouve bien sûr ses créations comme un fil conducteur, vaisselle, pièces uniques, pieds de lampes, qui donnent des touches vives à l’atmosphère lumineuse. Le décor mélange allègre ment ancien et moderne, une cuisine vert sapin réalisée par des artisans de Périgny, avec son robinet anglais, et des élé ments porteurs d’histoire, comme les meubles de Côté Jardin à ArsenRé, des petits trésors qu’elle chine ou récupère. « Ici, les objets se placent naturellement, on ne planifie rien », souritelle.
ESPACE DE CRÉATION
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L’atelier de Sophie Touet a été imaginé dans un ancien chai avec un grand volume cathédrale, pour l’espace, car ses pièces nécessitent sept étapes de fabrication et deux
de cuisson. Réalisées à la plaque avec une croûteuse ou, pour les gros éléments, avec la technique du colombin, les céramiques sèchent. L’ouverture de la baie vitrée a été réalisée par les établissements rétais
Durand Rapin pour la maçonnerie et Pichaud pour la menuiserie.
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1. La céramiste décore un vase émaillé posé sur une girelle, qui lui permet de faire tourner la pièce sans la toucher.
2. Deux hauts vases en grès aux motifs inspirés des balises de navigation qui ont jalonné l’autre grande passion de sa vie.
LES ADRESSES DE SOPHIE TOUET
Pour la sélection inspirante de l’artiste et galeriste Bérengère Auvergnat, La Mini Galerie. Pour sa palette de tons naturels, issus des paysages des marais et des landes, la peintre Sandrine Merrien. Pour ses étagères de pots décoratifs sur fond noir mat, la peintre Sylvie Gabard. Pour leurs meubles anciens chinés dans toute la France et leurs patines « point trop n’en faut », Côté Jardin, à ArsenRé. Pour leur professionnalisme, l’optimisation des rangements, leur travail de qualité, les établissements Le Cormier, à Périgny, qui ont réalisé la cuisine. Adresses page 153
LILAS POUDRÉ
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1. Rideau en lin, Madura, petite table chinée chez Mark Chapman et lampe à retrouver dans la boutique parisienne de l’éditeur de tissus Schumacher. Au-dessus, peinture de Sandrine Merrien.
2. Pied de lampe et table de chevet en céramique assortis à la tête de lit.
3. Assiette fleur créée pour une commande.
4. Dans la salle de bains, le plan de travail et la douche en béton ciré mettent en valeur les boîtes en céramique émaillée vert d’eau.
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Peintures de Bérengère Auvergnat, de La Mini Galerie, suspension rose et vert en grès émaillé à la plaque, fauteuil de chez Mark Chapman Antiquités.
PLEIN AIR
Située dans un quartier résidentiel de Bordeaux, la maison des années 1960 arbore des tons terre cuite que l’on retrouve à l’intérieur. La façade est peinte en « Sinople », de chez Argile. Table, chaises, fauteuils, table basse, Emu. Lampadaires, Fermob. Lampes à poser, Lumisky.
FIL ROUGE
L’architecte bordelaise Constance Delaux a transformé une maison moderne en mal de style en dessinant un intérieur contemporain. Un projet ambitieux porté par des pièces sur mesure, travaillé autour des goûts de la propriétaire, qui valorise sa collection de street art, la cuisine structurée autour d’un îlot central et le salon, convivial, rehaussé par une cheminée sculpturale.
C’était une maison neutre et aseptisée, sans personnalité. La propriétaire a laissé carte blanche à l’architecte Constance Delaux, du Studio Add, qui a apporté une radicalité élégante à l’intérieur tout en infusant, par des pièces réalisées sur mesure, une atmosphère intimiste et sereine. Le pavillon des années 1960, situé dans un quartier résidentiel de Bordeaux, avait été rafraîchi et agrandi par un rezdejardin sur l’initiative des anciens propriétaires, en 2014. Si le bâtiment paraît en bon état au premier regard, Constance Delaux ne tarde pas à déceler de nombreuses malfaçons. « La partie semi enterrée n’était pas isolée. Il y avait des problèmes d’humidité partout. Ce qui devait être un simple projet de décoration est devenu une rénovation structurelle complète, les fondations ont dû être mises à nu. » Pour l’intérieur, le choix s’est porté sur des meubles sur mesure, qui apportent le cachet à cette maison jusqu’alors dépourvue d’élé ments structurels intéressants. La palette de couleurs, pensée pour s’accorder avec les œuvres de street art, qui faisaient partie du projet dès le départ, épouse les tons chauds des tableaux de Franck Pellegrino tout en offrant un contraste essentiel à la mise en valeur du marbre blanc de L’Atlas. L’élément central, intime et chaleureux de la pièce à vivre est la cheminée. Celleci sculpte l’espace en longueur en faisant la jonc tion entre la salle à manger et le salon. « Sa hotte pèse quatre cents kilos, précise l’architecte. C’était un challenge
structurel de la suspendre à la charpente existante. Nous avons dû faire intervenir un bureau d’études pour cela. » Sa surface convexe est recouverte d’Airslate, un matériau en pierre naturelle mise en poudre qui se présente comme une feuille souple, parfaite pour habiller les arrondis. Les pieds des tables, les portes de la biblio thèque et la tête de lit en sont également revêtus. « J’aime travailler la continuité des matériaux entre les pièces pour avoir une cohérence », ajoute Constance Delaux. Ingénieuse, la table basse vient s’insérer autour de la cheminée avec une partie amovible sur roulettes afin de l’avancer devant le canapé. De l’autre côté, la grande table conviviale de la salle à manger lui répond en symétrie. Son long plateau en béton ciré donne à la pièce un aspect sculptural. Ces éléments minéraux sont réchauffés par le velours des assises, le bois de la charpente et de la bibliothèque. Le mur peint en « Sinople », de chez Argile, un terracotta, contribue également à l’atmosphère feutrée de ce grand espace. La chambre, imaginée comme une suite d’hôtel avec dressing et salle de bains en enfilade, reflète la même recherche d’élégance et de fluidité des matières et des couleurs, qui tissent une toile de fond sobre et forte dans toute la maison. Depuis le lit, le regard file sur la plaque d’onyx rétroéclairée qui illumine la douche située à l’autre extrémité. Ou quand la salle de bains apparaît comme le prolongement naturel d’un intérieur qui a le bienêtre pour trame principale.
CHALEUR MINÉRALE
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1. La cuisine en bois et granit est la seule pièce conservée de l’ancienne maison. Autour de l’îlot, les chaises Ondarreta font écho à la couleur du mur. Au centre, « Vase des Phases », de Dror Benshetrit, pour Rosenthal. Vaisselle, Guy Degrenne.
2. La propriétaire avec ses deux cavaliers King Charles.
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La table en béton ciré, dessinée par le Studio Add, fait écho à celle du salon. Ses pieds en béton ont été coulés sur place autour d’une ossature légère en Wedi. Chaises, Ondarreta. Suspension, Flos. Plantes et pots, Stéphanie Desclouds.
STREET ART AU SALON
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La surface arrondie de la hotte de la cheminée est recouverte d’Airslate, Porcelanosa. Elle accueille une œuvre de SupaKitch, figure de l’art urbain.
Fauteuil, Guy Besnard vintage, chiné par Studio Add et retapissé par Laurent Forniaux, tissu Nobilis. Console, Maison Sarah Lavoine.
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1. L’applique Flos, à la ligne décalée, éclaire le tableau de
l’artiste français de street art Jules Dedet Granel, dit « L’Atlas ».
2. L’architecte bordelaise fondatrice du Studio Add, Constance Delaux.
3. La table basse et la bibliothèque ont été conçues par Studio Add. Canapés, Maison
de Vacances et Bérengère Leroy. Coussins, Maison Sarah Lavoine. Bougies, Cire Trudon. Théière et tasse, Bodum. Au mur, un tableau de Franck Pellegrino, héritier de l’art de rue, qui a inspiré la palette de couleurs de l’intérieur.
LES ADRESSES DE LA PROPRIÉTAIRE
Pour son travail de ferronnerie, l’Atelier Fer Émeraude aux Chartrons. Pour ses magnifiques plantes, compositions florales et objets déco, la fleuriste bordelaise Stéphanie Desclouds. Pour les textiles et objets colorés et graphiques, la Maison Sarah Lavoine. Pour les œuvres d’art urbain, la galerie Ground Effect à Paris. Pour le style bohème, La Maison Poétique à Bordeaux et au Cap Ferret. Pour la richesse de la sélection, véritable bricàbrac du chic cocooning, la boutique Cabanes et Châteaux. Adresses page 153
DE LA SUITE DANS LES IDÉES
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1. Visible depuis le lit, la plaque d’onyx rétroéclairée (Porcelanosa) illumine la salle de bains en béton ciré (Mercadier). Vasques sur mesure, design Studio Add. Baignoire et robinetterie, collection « Tono », par Norman Foster, Porcelanosa. Miroir, Maison Sarah Lavoine. Luminaire, Fabbian. 2. Au rez-de-jardin, la salle de jeux du fils de la propriétaire, agencée sur mesure par l’architecte. Moquette, Bolon. Tabouret lapin, Maisons du Monde. 3. Dessinée par le Studio Add, la porte d’inspiration Art déco sépare la chambre de l’espace dressing et salle de bains.
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Avec ses jeux de lumières et de matières, la chambre a été imaginée comme une suite douillette d’hôtel. Miroir, Maisons du Monde. Linge de lit, Bonsoirs. Édredon, Bérengère Leroy. Tapis, Moooi. Pouf, Kristina Dam Studio. Suspensions « Wink », Houtique.
L’ESPRIT VACANCES
Campé sur la rive ouest du lac marin, Les Bords du Lac est le nouveau repaire intimiste de la collection Iconic House. Une maisonhôtel qui reprend des couleurs sous l’impulsion de l’architecte et décoratrice d’intérieur Dorothée Delaye. Derrière les murs de cette villa traditionnelle bascolandaise, se dévoile aujourd’hui une « surf house » inspirée et solaire, avec un accès direct à la plage Blanche.
PAR Julie RebeyrolMAISON DE COLLECTION
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La nouvelle demeure hôtelière d’Hossegor, la villa Les Bords du Lac, prend ses aises entre pinède et océan.
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Dans l’entrée, console en travertin, Talka, suspension en papier et bambou, HK Living, rideaux, Manuel Canovas.
D e la couleur, pour ne pas se laisser prendre dans les sables mouvants d’une architecture traditionnelle, pour souligner, réveiller et imprimer l’esprit des lieux… À Hossegor, entre forêt de pins et océan, l’architecte et décoratrice d’intérieur Dorothée Delaye signe la toute dernière adresse confidentielle de la collection Iconic House. S’affranchissant des codes classiques de l’hôtellerie, cette villa traditionnelle bascolandaise, à l’origine imaginée par l’architecte français Louis Lagrange, renaît en maison de famille et d’amis. Un lieu de villégiature intimiste de 380 m2, pensé comme une surf house californienne et composé de six suites à la décoration unique, d’une grande cuisine conviviale, d’une cave à vin, d’une « épicerie » qui réinterprète le minibar hôtelier en version XXL, d’un salon avec cheminée, d’un espace dédié aux enfants et d’une salle de projection de cinéma. Cultivant la tension des lignes et du jeu chromatique, naviguant entre les vagues de vert émeraude, de jaune soleil ou encore de rouge basque, Dorothée Delaye donne le ton. Avec panache. L’architecte d’intérieur a également choisi de convier la laque afin de faire vibrer les plafonds et les sols de teintes monochromes puissantes. Dans le salon, un travail de patines et de laques miroirs minutieux a été réalisé par le spécialiste Rosatelier pour sublimer les bois et révéler, avec brillance, leurs finitions. Véritable trame de l’histoire, la rayure traditionnelle basque,
si ancrée dans le paysage, porte haut les couleurs de cette réhabilitation. Elle s’exprime et s’imprime en bayadères ou en versions plus géométriques, sur les rideaux, les têtes de lits et jusqu’aux abords de la piscine chauffée, avec vue sur le lac. « Nous nous sommes amusés de la rencontre d’éditeurs de tissus, comme Pierre Frey, Manuel Canovas, Gaston y Daniela ou encore Nobilis, avec du mobilier plus rétro. Par touches, l’esprit des années 1970 est convoqué, sans jamais en faire une obsession démesurée », explique l’ar chitecte d’intérieur. Un lieu libre où l’esthétique ne fige rien, mais au contraire emporte loin. Des lignes fortes qui entrent en résonance avec les pièces de mobilier. En y associant le sens du détail qui rappelle l’origine des lieux et sa nature environnante, toute une collection de meubles en bois massif a été spécialement réalisée en collaboration avec un ébéniste local, comme la table « Surf » dans la salle à manger, la fresque murale en bois sculpté dans l’une des chambres, ou les fau teuils, chevets et miroirs qui habitent le temps comme les espaces. Choisies en collaboration avec la cura trice Joséphine Fossey, une collection d’une centaine d’œuvres d’art ajoute un supplément d’âme à cette maison de collection. À l’intérieur comme à l’exté rieur, l’idée que Dorothée Delaye se fait des vacances offre une page blanche pour prendre le large. En témoignent planches de surfs waxées, paddles, body surfs, ou encore canoës à disposition dans le garage, qui ne contribuent pas seulement à la leçon de style.
CULTURE SURF
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1. Façades blanche et rouge basque, encorbellements, colonnes, boiseries et briquettes… Cette demeure traditionnelle basco-landaise est une des plus belles villas du pourtour du lac marin d’Hossegor. 2. L’architecte et décoratrice d’intérieur Dorothée Delaye.
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Dans le salon, l’esprit surf shack se précise autour de la table de repas en bois « Surf » pouvant accueillir jusqu’à douze convives. Table basse, édition Dorothée Delaye, chaises, Taller de Las Indias, fauteuil chiné, canapé, HK Living, lampadaires, Lucien Gau & Campoy Ceramica, tapis, design Dorothée Delaye, Toulemonde Bochart.
VAGUES À L’HORIZON
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1. La couleur comme fil rouge. Chacune des six suites abrite surprises et contrastes autour d’un décor unique et d’une palette de couleurs qui oscille
entre nuances saturées et blancs lumineux. Banc, appliques et coussin à motif, Honoré Déco, tapis, Kilims Ada.
2. Dans le pool house qui longe la piscine chauffée, fresque de l’artiste Sonia Laudet, salon en rotin,
Monnarita, banquette, Roolf Living, lampadaires, Lucien Gau & Campoy Cerámica.
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Chaque chambre est équipée d’une salle de bains privative, dont l’univers singulier est
mis en scène à travers des partis pris forts sur les matériaux, les couleurs, le travail de textures. Meuble réalisé sur mesure, Ennovy, applique, Corsini Antiquités, store bateau en tissu, Gaston y Daniela.
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Boisson fraîche sarrasin et fruits
NOTES FRUITÉES
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Inspirée du sobacha, l’infusion japonaise de graines de sarrasin torréfiées, cette boisson désaltérante mêle les fruits de saison, ici, la pêche, au sarrasin grillé
et se boit chaude l’hiver, glacée en été.
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Composé de farine de riz et de polenta, de zestes et jus de citron bio, un cake sans gluten à la saveur fruitée intense.
AUDACES VEGAN
Et si vous osiez l’automne vegan, la mayonnaise sans œufs, le kouignamann sans beurre (pardon, les Bretons), les madeleines au lait végétal, les tomates farcies ou le hachis parmentier sans viande? C’est la proposition alléchante et joyeuse de la cheffe et photographe culinaire Aude Richard (instagram the_greenquest). Son ouvrage « Terroir vegan. 80 recettes gourmandes et végétales à base des meilleurs produits de nos régions », paru aux Éditions Solar, revisite nos saveurs d’enfance et nous donne envie de tester, vegan ou pas, sa cuisine éthique et saine.
HYMNE AU VÉGÉTAL
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1. Panais, pommes et noisettes pour un délicieux velouté automnal.
2. Une crème à la farine de pois chiches et polenta nappe les champignons.
3. Carottes, betteraves et céleri dorent au four avant de venir relever
les lentilles avec une sauce aux herbes.
4. Cette tartinade, à base de nori, échalote, pois chiches, se marie à merveille au pain à la courge ou au miso.
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Courgettes, crème de soja, farine de pois chiches et herbes sur pâte brisée : une savoureuse tarte facile, cuite en 30 minutes.
DOUCEURS D’HIVER
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Pâte à la compote de pommes et morceaux de pommes mitonnent durant 1 h 15 pour donner ce gâteau moelleux et fondant, « l’un des meilleurs qui existent ! », assure Aude Richard.
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La crème à la purée d’amandes et clémentines de saison patiente au frais une heure avant d’être caramélisée au chalumeau : un régal !
Gâteau crémeux aux pommes
Crème brûlée à la clémentine
L’ART À LA VERTICALE
Ses églises sont ses parures éternelles. Des pierres millénaires qui résonnent avec les œuvres des peintres impressionnistes et de Gustave Flaubert. Mais la cité de Jeanne d’Arc, en pleine effervescence, s’inscrit plus que jamais dans le présent : aménagement des quais de Seine, première Nuit blanche et seule ville française reconnue pour sa créativité gastronomique par l’Unesco. Rouen nous donne une belle leçon d’art de vivre.
CHORÉGRAPHIE URBAINE
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Dominant le grand escalier du musée des Beaux-Arts, la sculpture WVZ n° 182, 2005, de l’artiste Elmar Trenkwalder, et la peinture Inter Artes et Naturam, 1890, de Puvis de Chavannes.
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La tour de l’horloge, du même style Art nouveau que la gare au-dessus de laquelle elle s’élève depuis leur construction, en 1928.
MÉDIÉVAL
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Vue du Gros-Horloge sur l’emblématique palais de justice, qui occupe l’ancien parlement de Normandie, dont la partie la plus ancienne fut construite entre 1499 et 1507.
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1. Les maisons à pans de bois de la place du Lieutenant-Aubert, dans le quartier des antiquaires, et le toit de l’église Saint-Maclou.
2. Comme un cabinet de curiosités du xixe siècle, le Muséum d’histoire naturelle, avec son décor suranné
et ses collections qui inspirèrent les écrivains, de Guy de Maupassant à Philippe Delerm. Aujourd’hui, il se destine à devenir un lieu de débats sur les questions scientifiques.
3. Longeant la cathédrale, la rue Saint-Romain, chère aux peintres et graveurs.
GÉNIE HUMAIN
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1. Le centre de la façade occidentale de la cathédrale Notre-Dame, en gothique flamboyant, construite du xiie au xvie siècle, avec son tympan orné de l’arbre de Jessé entouré de contreforts où
des statues posent sous leurs dais protecteurs.
2. Les vitraux de l’église moderne Sainte-Jeanne-d’Arc, élevée sur le lieu même de son martyr, appartenaient à l’ancienne église Saint-Vincent, datant de la Renaissance.
3. Dans la salle des pas perdus de la gare,
les fresques peintes par Robert Savary à la fin des années 1960 représentant le vieux Rouen et le port de la ville.
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Maquette du Panthéon d’Agrippa, de Georges Chedanne, léguée en 1948 au musée des Beaux-Arts de Rouen.
L’HISTOIRE XXL
« Amis ! C’est donc Rouen, la ville aux vieilles rues, […] la ville aux cent clochers carillon nant dans l’air », écrit Victor Hugo, dans Les Feuilles d’automne, en 1831. « Combien de fois déjà, dans ma vie, n’aije pas vu le jour vert du matin paraître à mes carreaux, autrefois à Rouen dans ma petite chambre de l’HôtelDieu à travers un grand acacia », ajoute Gustave Flaubert en 1852, qui naquit dans la capi tale normande et dont l’œuvre Madame Bovary s’y déroule. Dotée d’un patrimoine exceptionnel, la cité est la muse des peintres comme des écrivains, parmi lesquels Pierre Corneille, Guy de Maupassant et Simone de Beauvoir, qui évoque sa vie rouennaise dans La Force de l’âge. Dans cette ville de
la démesure, combien de chefsd’œuvre architecturaux du gothique flamboyant et de la Renaissance ! Avec la cathédrale, bien sûr, qui inspira trente tableaux à Claude Monet, mais aussi l’église SaintMaclou avec son portail à cinq porches ornés de magnifiques portes sculptées Renaissance, ou l’abbatiale SaintOuen, qui abrita l’un des plus puissants monastères bénédictins de Normandie entre les xive et xvie siècles et dont les vitraux du chœur et du déam bulatoire ont été exécutés en 1325. Cette dernière est actuellement en rénovation pour servir d’écrin à de futures expositions. Entre ces merveilles de dentelle de pierre, quelque deux mille maisons à pans de bois
se déploient dans le centreville, dont une centaine de l’époque médiévale, dites « à encorbellements », reconnaissables à l’avan cée de l’étage supérieur sur la rue. On rêve les yeux ouverts. Rouen fut détruite par les Alliés en 1944, surtout les bords des quais, car ils visaient les ponts. La ville en compte six aujourd’hui, dont le dernier, imaginé en 2008, le pont Flaubert, est le plus haut pont levant d’Europe, laissant ainsi passer les bateaux de l’Armada de Rouen. Depuis 1989, la cité, qui veut reconquérir son fleuve et son identité maritime, accueille tous les cinq ans une des plus grandes concentrations de voiliers du monde, dont la prochaine édition se tiendra du 8 au 18 juin 2023.
POP GOTHIQUE
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1. Les façades et statues de l’Hôtel d’Étancourt ont été remontées, en 1970, rue d’Amiens.
2. Le nouveau et magnétique concept
Epoxy, qui regroupe un bar et une galerie d’art contemporain. Fresque ornée d’une pluie de météorites, de Julien Colombier. Sur les murs, peintures d’Olivier Catté, de Tania Mouraud et de Hense.
3. Chez Rose & Max, délicieuse cuisine du monde dans un décor vintage, avec des chaises Verner Panton.
4. Sur les murs du palais de justice, un geste artistique éphémère de Jan Vormann, des petites
briquettes de Lego pour redécouvrir les impacts d’obus des bombardements alliés.
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L’éblouissant escalier de la librairie, dans la cathédrale Notre-Dame, commencé en 1477.
LA NOUVELLE SEINE
Sur les quais de la Seine, un ambitieux projet d’aménagement a vu le jour qui vise à transformer cet ensemble de terrains industrialo portuaires en nouveau quartier. Dans cette architecture de hangars reconver tis, très contemporaine, se distingue le 108, siège de la Métropole, qui a reçu l’Ameri can Architecture Prize 2017, dont la forme rappelle deux navires qui s’entrecroisent et, les façades aux reflets colorés, une palette impressionniste. Le weekend, les quais et les terrasses des restaurants s’animent. À Rouen, l’art est à la fête ! Toutes les collec tions permanentes des musées sont gratuites, notamment celle du musée des BeauxArts, la seconde collection impressionniste de France. Depuis le 30 avril, on peut visiter la Maison sublime, sous le palais de justice, le plus ancien monument juif conservé en Europe, datant du Moyen Âge. Superbement
rénové en 2020, l’aître SaintMaclou, une nécropole créée lors de la grande peste noire de 1348, dévoile ses décors de danses macabres du xvie siècle et héberge de nou velles adresses tendance. « Début octobre, s’y est délocalisée la première Nuit blanche, avec une réinterprétation en numérique du célèbre trip tyque du Jardin des délices de Jérôme Bosch », nous explique MarieAndrée Malleville, la créatrice de la galerie Telmah, qui organise beaucoup de résidences d’artistes. Quant à La Galerie des Arts du feu, elle dévoile le travail des céramistes Anaïs Dupont et Sabine de Ligny, qui rêverait de travailler avec de la terre trouvée directement dans la nature. Un programme baptisé « Rouen Art & Nature », qui s’échelonne de 2022 à 2026 et vise à végétaliser cette ville très minérale, ainsi que beaucoup de projets artistiques sur la thématique de la Seine, de Giverny au
Havre, accompagnent la candidature de Rouen comme capitale européenne de la culture en 2028. Et il ne faut pas oublier le festival Normandie impressionniste en 2024. Que d’événements ! Epoxy, le nouveau concept hybride, entre galerie d’art contem porain et bar faisant également office de salle de standup, fait venir des artistes renommés, afin que le public n’ait pas à se rendre dans la capitale. Dans le quartier des antiquaires, près de l’église SaintMaclou, entre les luthiers, les restaurateurs et les bro canteurs de l’emblématique rue Damiette, immortalisée par Pissarro, flotte un air du Rouen d’avantguerre, mais pas seulement. Le spectre est large, de la Galerie de l’As trée, très xviii e, à L’Atelier de Sasha, qui propose design danois et italien, ou à la Galerie Guillaume Fouquet, spécialisée dans les céramiques d’artistes du xxe siècle.
QUAIS MÉTAMORPHOSÉS
PAGE DE GAUCHE
Ambiance loft new-yorkais pour le restaurant La Fabrik, à l’image de ces nouveaux quais de Seine, avec leur architecture contemporaine de hangars rénovés.
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Le 108, siège de la Métropole Rouen Normandie, conçu par l’architecte Jacques Ferrier, à la façade de verre irisée et diffractant la lumière solaire.
POISSONS ET CRUSTACÉS
Dans le nouveau restaurant de Thomas Lemelle, au décor marin à la fois chic et plein d’humour, signé Kat’Styliste d’intérieur, qui a déjà œuvré dans des établissements à Deauville et Étretat, on partage des bancs de poissons et le homard se déguste avec des frites !
CHEFS ENGAGÉS
1. Chez Tranché, Élisa Simon nous fait découvrir sa Déclinaison d’oignons, crème de gorgonzola et pain toasté, ainsi que son épicerie 100 % normande.
2. À La Galerie, le chef Bruno Poret nous régale d’un Tartare de crevettes aux herbes fraîches, au curry de Madras, chips de pain.
3. Le chef Théophile Gratien, du restaurant Alba, un petit bijou culinaire au pied de l’église Saint-Maclou, revenu au pays après s’être formé au Pavillon Ledoyen.
4. La façade fleurie du Café Love, un amour de coffee shop sucré-salé, qui propose aussi une sélection de vaisselle.
5. Laurent Blanchard, à la tête du restaurant bistronomique In Situ et de l’épicerie In Fine, qui privilégie les circuits courts.
6. Demi homard et ses petits légumes de chez Le Fish.
LIEU SACRÉ
PAGE DE GAUCHE
La cour de l’aître Saint-Maclou, une nécropole dont l’origine remonte à la grande peste du xive siècle, avec ses magnifiques décors en bois sculptés de danses macabres aux frontons des galeries.
PAGE DE DROITE
L’aître abrite plusieurs adresses très inspirées.
1.2. Dans La Galerie des Arts du feu, dont la plupart des exposants sont normands, la céramiste Sabine de Ligny au travail et les créations d’Anaïs Dupont.
3. Ce printemps, une exposition de
Rodolphe Huguet, « Les gens pressés sont déjà morts », avec les œuvres S.O.S., 2004-2022, Rien, 2000, et Wall, 1997, à la galerie Telmah.
4. Snacking chic au Café Hamlet, avec le chef Damien Duboc, sans oublier les douceurs des Pâtisseries de Gill.
CAPITALE GASTRONOMIQUE
Rouen est devenue une référence gour mande par la richesse de son terroir, entre terre et mer : fromage de Neufchâtel et coquilles SaintJacques, confitures de Jumièges et sucre de pommes, cidre et crème, évidemment ! La capitale normande est la première et l’unique ville française à avoir intégré le Réseau des villes créatives de l’Unesco dans le domaine de la gastrono mie, fin 2021, grâce à ses chefs restaurateurs, ses producteurs locaux et ses savoirfaire culinaires. Le troisième weekend d’octobre, c’est la Fête du ventre autour de la place du VieuxMarché. Et cette année, ouvre l’école Fauchon, un centre de formation dédié à la pâtisserie, la boulangerie et la restauration. Si la cité a perdu quelques étoilés, elle a développé sa palette de saveurs avec beau coup de nouveaux établissements. « Malgré le port de Dieppe, il y avait peu de restaurants de
poissons à Rouen », raconte Thomas Lemelle, créateur du Fish, la dernière adresse ten dance où déguster un homard frites ! Théophile Gratien, le chef du restaurant qui monte dans le quartier SaintMaclou, Alba, qui a travaillé avec Yannick Alléno, témoigne du fait que les chefs rouennais réinvestissent le territoire depuis quelques années. « La ville est à taille humaine, très dynamique et les gens sortent beaucoup, parfois plusieurs fois par semaine ! », précisetil. Pour Caroll Criquioche, qui enchante nos papilles sucrées avec ses merveilleux gâteaux, chez Dame Cakes, « Rouen s’est vraiment développée sur le plan gustatif depuis une dizaine d’années, peutêtre aussi sous l’influence de programmes comme “Top Chef”. Il n’y avait plus de salon de thé. La ville propose aujourd’hui beaucoup d’adresses indépendantes et gagne des habitants. Le week end, les Parisiens qui possèdent des résidences
secondaires en Normandie viennent faire leurs courses ici. On fait tout à pied dans la journée ! » Créateur de la boutique E2 at home, le déco rateur Wameq Nezam renchérit : « Tous les weekends, les rues sont noires de monde comme à Noël. » Doublement étoilé pendant plus de trente ans, le chef Gilles Tournadre a aban donné cette compétition pour se concentrer sur l’essentiel : « bonifier, honorer le produit ». Son influence est grande sur la ville, notam ment avec des « élèves » qui sont passés par ses cuisines avant de créer le Café Hamlet et Les Pâtisseries de Gill, qu’il supervise, dans l’aître SaintMaclou ! Avec sa superbe devan ture de fleurs séchées, signée Jackie Fleurs, le Café Love est un véritable lieu de vie. Son coffee shop à la déco pastel contempo raine offre un service en continu, tous les jours, et une cuisine saine. À 1 h 10 seule ment de la capitale, il faut savoir innover !
TABLES
D’EXCEPTION
PAGE DE GAUCHE
1.2. Vue éblouissante sur la cathédrale du balcon de L’Odas et création étoilée à quatre mains des chefs Olivier Da Silva et Suzanne Waymel, Foie gras poêlé, fine mousseline de petits pois, coques et émulsion iodée. 3. Raviolis végétaux de tourteau à la livèche, un des plats signatures de Gilles Tournadre, avec le Pigeon à la rouennaise ou le Turbot au cidre.
4. Devant son Restaurant Gill, Gilles Tournadre, figure incontournable de la gastronomie à Rouen, qui possède également le Café Hamlet et Les Pâtisseries de Gill, à l’aître Saint-Maclou, créés par d’anciens collaborateurs.
PAGE DE DROITE
Les lignes pures, l’éclairage doux et les tons harmonieux du Restaurant Gill.
EN RÉSONANCE
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La galerie d’antiquités de l’Astrée, de Pierre Lemaître, spécialisée dans le xviiie, avec un cabinet en ébène de cette époque et le buste romain d’un poète.
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1. Une des chambres de l’Hôtel Littéraire Gustave Flaubert, avec, sur la tête de lit, une citation de L’Éducation sentimentale.
2.3. Cannelloni végétal de saumon, sarrasin croustillant et sa crème courgettes basilic par le chef rouennais du restaurant l’Epicurius, Quentin Le Deunff.
4. Une des pâtisseries phares de la Maison Vatelier, la Rose Saint-Ouen, créée pour soutenir la restauration de l’abbatiale, un crémeux citron vert avec sa mousse coco et framboise.
5. La brasserie Victor 1880 de l’Hôtel de Dieppe, une institution.
6. La statue de Gustave Flaubert, qui veille sur la place des Carmes.
NOUVEAUX ANTIQUAIRES
PAGE DE GAUCHE
1. Le salon de thé Dame Cakes, installé dans l’ancien atelier du ferronnier Ferdinand Marrou, et sa vue plongeante sur la cathédrale.
2.3. Table de Roger Capron et céramiques des Dalo, dans la Galerie Guillaume Fouquet, spécialisée
dans les arts décoratifs du xxe siècle, et son propriétaire sur un canapé brésilien des années 1930, table de Jacques Adnet.
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L’Atelier de Sasha, lumineuse brocante vintage, avec une enfilade Regain en orme massif, une lampe de Reggiani et un fauteuil de Pierre Guariche.
Icône éternelle
Rouen, c’est aussi Jeanne d’Arc, figure marquante de l’histoire de France, qui y périt sur le bucher le 30 mai 1431, et dont on peut apercevoir ce portrait, rue Saint-Romain, de Method Graphic. Une œuvre réalisée dans le cadre du parcours Rouen Impressionnée 2016. Son souvenir imprègne les murs de la ville, du donjon où elle a été interrogée à la place du Vieux-Marché où elle a été brûlée. L’Historial permet de revivre, de manière immersive et moderne, l’enquête judiciaire liée à son procès. Car c’est entre les murs de l’archevêché, où se trouve le musée, que s’est tenu le procès de réhabilitation de la Pucelle. Les Nouvelles Fêtes Jeanne d’Arc, mettant en valeur le patrimoine de Rouen, avec des expositions, des conférences et des spectacles, sont organisées chaque année, en mai. historial-jeannedarc.fr et rouentourisme.com
SÉJOURNER
HÔTEL LITTÉRAIRE GUSTAVE FLAUBERT
Une invitation au voyage dans l’univers de l’écrivain. Bibliothèque de livres rares et petit boudoir Madame Bovary font de cet hôtel un point de départ idéal pour visiter le Rouen de Flaubert, en suivant leur plan historique.
— HÔTEL DE DIEPPE 1880
Juste en face de la gare, une institution, avec sa délicieuse brasserie Victor 1880 orchestrée par le chef Benjamin Bouloché.
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DÉJEUNER/DÎNER
RESTAURANT GILL
Carpaccio de langoustines et mousse d’huîtres ou Raviolis végétaux de tourteau à la livèche, la table du chef Gilles Tournadre est un must.
— L’ODAS
Vue panoramique sur la cathédrale et mets étoilés d’Olivier Da Silva et Suzanne Waymel.
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ALBA
Le chef Théophile Gratien propose une carte courte bistronomique. Réservation conseillée !
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L’EPICURIUS
Encore un élève de Gilles Tournadre ! Le chef Quentin Le Deunff ravit nos papilles. Une « Assiette » au Michelin bien méritée.
— IN SITU ET IN FINE
Le chef Laurent Blanchard, membre du mouvement Slow Food, vous propose une cuisine maison locale. Dans son épicerie In Fine, Bun curry ou Focaccia végétarienne à emporter.
— LA GALERIE
Avec le chef Bruno Poret, ce petit semi-gastronomique tient toutes ses promesses. Tartare de crevettes aux herbes fraîches, œuf parfait à la crème de marrons, espuma au lard fumé.
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LE FISH
Pour un Lobster Roll, des huîtres chaudes en sabayon de champagne ou un classique et tout à fait délicieux plateau de fruits de mer, cap sur ce nouveau lieu, à l’écrin vitaminé.
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CHEZ ROSE & MAX
Dans un décor seventies, tout droit sorti d’Orange mécanique, Brochette de tofu pané, Fish and chips, Pavlova aux fruits exotiques.
— TRANCHÉ
Élisa Simon propose un concept de restauration basé sur une épicerie 100 % locale salée
CARNET DE ROUTE
et sucrée, une sélection de vins et une cuisine chaleureuse, comme ces Nems à la normande !
— CAFÉ HAMLET
Pour une halte snacking très gourmande pendant la visite de l’aître Saint-Maclou.
— CAFÉ LOVE
Amira Brahimi a créé un coffee shop sucré-salé, des pancakes à l’Avocado toast, avec un service en continu, dans un concept store qui propose à la vente vaisselle et bouquets de fleurs séchés.
— LA FABRIK
En terrasse, on profite de la carte copieuse, du coucher de soleil face à la Seine et de l’ambiance joyeuse des quais animés.
— SALON DE THÉ DAME CAKES
Au pied de la cathédrale, Caroll Criquioche nous régale de sa Tarte à la rhubarbe meringuée, du Cake cassis et violette, nappage chocolat blanc, avec une belle carte salée au déjeuner.
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MAISON VATELIER
Avec la délicate Rose Saint-Ouen et leurs brioches championnes de France, Benoît et Marie-Pierre imposent leur style tout en sublimant les classiques de la pâtisserie.
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LES PÂTISSERIES DE GILL
On craque pour la Pomme, la Jeanne d’Arc ou le Pavé de l’Aître, des gâteaux individuels d’exception, et d’autres, à partager.
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RAPPORTER
GALERIE DE L’ASTRÉE
Une société qui est née d’une passion, la recherche d’objets et de meubles rares. Pierre Lemaître est la troisième génération de ces antiquaires spécialisés dans le xviiie siècle.
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GALERIE GUILLAUME FOUQUET
Le président de l’association Réunion des antiquaires rouennais a organisé, en juin, la première édition du RAR week-end pour présenter des objets d’exception. Dans sa galerie regroupant des antiquités du xxe siècle, on admire des céramiques d’artistes et du mobilier signé.
L’ATELIER DE SASHA
Que de trésors du xxe siècle dans la caverne de Sasha ! Du design danois et italien en majorité, mais aussi des pièces de Charles Eames, Knoll, Pierre Guariche et Louis Paolozzi.
EPOXY
Créée par des collectionneurs, cette galerie lounge permet de découvrir, sur près de
600 m 2 , des lithographies contemporaines comme des artistes venus de l’art urbain, en journée, sur rendez-vous, ou le soir, en buvant un verre et en écoutant les humoristes de stand-up qui s’y produisent.
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JACOTTE ET JAVOTTE
Attention, brocante vivante ! Esprit anglosaxon, pièces acidulées catch eyes, enseignes publicitaires, éclairages de rues, meubles industriels. Stéphanie Portier est une avant-gardiste qui a traversé la Manche avant tout le monde !
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LA GALERIE DES ARTS DU FEU
Pour découvrir la scène des artistes et artisans normands et leur travail sur le métal, le verre ou la terre. Coup de cœur pour la poésie et la force des céramiques de Sabine de Ligny, en résidence dans les lieux depuis janvier 2021.
— E2 AT HOME
Chez le décorateur Wameq Nezam, on trouve des luminaires, du design hollandais, des créateurs locaux, comme les bougies Saints Esprits, mais encore les lampes Design sur Seine et Yangat de Yann Gueudeville.
— BAZARDELUXE
Jacques-Antoine et Anne-Sophie designent des objets et textiles aux teintes actuelles et matières naturelles, parfaits pour nos maisons et joliment présentés en colorama.
— MOA INTÉRIEUR
Dans l’univers cosy et déco de Nathalie Leprêtre, se côtoient les canapés Sofarev et Sits, les meubles Imperial Line, les tapis Idaho et mille idées cadeaux. Une caverne aux trésors.
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S’INSPIRER
MUSÉE DES BEAUX-ARTS
Pour (re)découvrir Caravage, Vélasquez, Géricault, Delacroix, mais aussi la première collection impressionniste hors de Paris.
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MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE
Riche de 800 000 objets d’histoire naturelle et d’ethnographie, dans un esprit cabinet de curiosités à l’ancienne, le musée est aussi devenu un lieu de découverte sur les questions scientifiques et culturelles du monde actuel.
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GALERIE TELMAH
Sa pétulante créatrice, Marie-Andrée Malleville, encourage la scène contemporaine française par des résidences artistiques et des expositions. En octobre, Rachel Labastie et Nicolas Delprat.
Adresses
Tous nos remerciements à Marion Rabiller de Rouen Normandie Tourisme et Pascal Margueron de l’agence AirPur, pour leur professionnalisme et leur disponibilité. rouentourisme.com et agence-airpur.fr
ESPRIT INDUSTRIEL
« Cucinand’o », design Attila Veress, un projet de cuisine réalisé en collaboration avec le chef italien Davide Oldani, pensé autour d’un îlot central,
étagères en aluminium noir intégrées, plan de travail en acier inoxydable prolongé d’un plan snack circulaire, en bois d’orme, zone de cuisson à induction, réalisation sur mesure, prix sur demande, Aran Cucine.
CUISINES D’ÉBÉNISTES
Noyer, palissandre, chêne fumé, frêne laqué, bambou massif teinté… Designers, fabricants et artisans continuent l’exploration du bois dans la cuisine autour d’associations de matières à l’épure radicale, telles que l’Inox ou la pierre polie, qui permettent de multiples interprétations contemporaines. Un choix qui fait perdurer l’esprit de la belle menuiserie.
LE FIL DU BOIS
PAGE DE GAUCHE
« Convivium », design Antonio Citterio, îlot opérationnel qui intègre une grande table en chêne fumé, plan à double rebords en marbre calacatta or, table de cuisson à gaz « Arclinea 5 », avec grilles en fonte, évier en Inox, portes escamotables du système « New Pocket », en acier Inox PVD bronze dissimulant les rangements, hotte « New Convivium », en PVD bronze et verre, réalisation selon projet, prix sur demande, Arclinea.
PAGE DE DROITE
« Sign », design Giuseppe Bavuso,
un système de cuisine ouverte modulable, qui peut être complété par la structure « Back System », avec tiroirs et étagères fixes et mobiles permettant de créer des espaces de rangement, mais aussi d’intégrer cave à vin et garde manger, éléments bas et plan de travail en Fenix beige Arizona, péninsule avec plan snack coulissant en bambou massif teinté, panneau de boiserie équipé du système d’étagères « Stay », plusieurs configurations possibles, large choix de matériaux et de finitions, réalisation selon projet, prix sur demande, Ernestomeda.
1.
2.
NATUREL ET MINÉRAL
1. « Alea Pro », un système de cuisine composée autour d’un îlot, avec portes en LCT super blanc, plan de travail Planar en Inalco MDi calacatta oro touch, éléments bas muraux en STM champagne avec plan et côtés de finition en stratifié tuttocolore touch super blanc, plusieurs finitions possibles, réalisation selon projet, prix sur demande, Poliform chez Silvera.
2. « Intersection », design Vincent Van Duysen, un projet de cuisine appliquant le concept du choix unique de la pierre naturelle, avec îlot, dont les « feuilles » en pierre naturelle sont appliquées sur des panneaux alvéolaires d’aluminium, travaillées et excavées selon des procédés mécaniques de haute précision afin d’alléger les plaques, prolongé d’un plan snack en bois, disponible en différentes essences, plusieurs configurations et finitions possibles, prix sur demande, Dada.
VOUS N’ACHÈTEREZ PAS CETTE CUISINE
LA VÔTRE, NOUS ALLONS LA CRÉER ENSEMBLE
Il y a le sur-mesure standardisé… et il y a le sur-mesure Arthur Bonnet. Le vrai. Celui qui commence par une rencontre, votre rencontre avec votre concepteur-décorateur. Une personne aussi passionnée que créative, à qui vous allez confier vos idées, vos goûts, vos envies, vos besoins. Vous échangerez vos points de vue, il vous conseillera, vous proposera son regard de créatif, et à coup sûr, il vous étonnera. Ensemble, vous aurez conçu votre cuisine à vous et elle ne ressemblera à aucune autre. Pas même à une autre Arthur Bonnet. Le vrai sur-mesure se crée avec vous.
1. « K14 », design Norbert Wangen, un projet de cuisine compacte imaginée autour d’un îlot regroupant zones de préparation, de lavage, de cuisson et de rangements, façades en bois d’orme américain, plusieurs finitions possibles, du bois à l’acier, du marbre au Corian, prix selon projet, Boffi. 2. « Origines », un modèle de cuisine au caractère artisanal, associe deux décors mélaminés bois, noyer Orlando foncé et noyer regia clair, avec îlot prolongé d’une table de comptoir, réalisation sur mesure, prix selon projet, Arthur Bonnet.
DU PROJET
1. « Frame Marmo Blade Edge », design Carlo Presotto et Andrea Bassanello, avec îlot « Frame » en noyer et marbre blanc de Lasa, associé aux rangements verticaux « Blade », en noyer massif, finition métal Dust Bronze, réalisation selon pro jet, prix sur demande, Modulnova. 2. « Lumina », design Vuesse, un projet qui explore les nuances chromatiques avec de nouvelles finitions à l’effet perlé, alternant laqués mats et brillants, îlot avec portes en plaqué à listels chêne Pepper, plan de travail en porphyre Valcamonica et plan snack en acier foncé, linéaire mural avec colonnes en laqué à listels, meubles bas et hauts en laqué mat Cuvée, plans de travail en verre Cuvée et éléments coulissants avec tôle percée Round, réalisation sur mesure, prix sur demande, Scavolini Store Paris.
DE L’ÎLOT
KITCHENAID
L’essentiel
Doté du système de rotation à mouvement planétaire, le robot pâtissier multifonction Artisan KitchenAid permet de pétrir, fouetter et battre toutes les préparations. Nouvelle édition de la collection Design, « Blossom » arbore une allure vintage qui rend hommage aux premiers robots pâtissiers, avec un vert thym pastel contrastant avec le cuivre martelé du bol. Une belle association qui fait de la cuisine un lieu de vie créatif et inspirant. En option, plus de quinze accessoires le transforment en un robot haute ment polyvalent. Prix : 869 €. kitchenaid.fr
EUROPISCINE
Bassin d’exception
Rénover son bassin, c’est aujourd’hui penser cet espace aquatique comme un lieu de vie et de partage à part entière. On le personnalise,
RENDEZ
VOUS
BERGAMOTTE
Au fil des saisons
Un automne en couleurs avec Bergamotte. L’atelier végétal et responsable en ligne pro pose une collection de bouquets de fleurs aux teintes survitaminées. Dahlia orangé, rose de jardin saumon, achillée jaune doré… Des nuances chaudes pour prolonger l’été. Les fleurs proviennent de producteurs triés sur le volet en France et en Europe. Leur équipe de fleuristes assemble chaque bouquet à la com mande pour une livraison le jour même à Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille et Nantes, et le lendemain dans toute la France. bergamotte.fr
JACOB DELAFON
Intemporel
La collection Cléo 1889 rend hommage à la mythique baignoire « Cléo » à pattes de lion, incarnation de l’élégance haussmannienne. Pièce maîtresse de la salle de bains, habillée d’un gris intense, sa forme enveloppante invite à la détente. Faite en fonte émaillée, son inertie thermique maintient l’eau parfaitement chaude. Meubles, vasques, robinetterie… l’ensemble de la collec tion est inspirée du classicisme, avec des moulures, des pieds à cannelures en bois massif ou encore des poignées en céramique. jacobdelafon.fr
BAOBAB
Bijoux d’intérieur
en l’embellissant d’un liner soulignant sa sil houette et en optant pour une margelle et une plage qui lui donnent du caractère et l’ancrent dans le paysage environnant.
Baobab Collection puise son inspiration au rythme des voyages et des richesses de la nature. Les bougies sont coulées main dans des verres soufflés bouche, faisant de chacune d’entre elles une création unique, un véritable objet de déco ration, qui possède son histoire propre. La bougie « Kilan », issue de la nouvelle collection Bohomania, arbore un motif graphique bleu gris et vert céladon texturé tel un parchemin. Son parfum boisé d’ambre, d’encens et de cèdre invite à la méditation. baobabcollection.com
1. « Design et Sophistication », un projet de cuisine d’inspiration professionnelle, îlot fonctionnel avec deux points d’eau, armoire coulissante, cave et service à vin, espaces de rangement intégrés, en bois de palissandre Santos, finition veloutée noir mat, et frêne laqué noir, disponible dans près de trente coloris, réalisation sur mesure, prix sur demande, Perene. 2. « B3 », un système de cuisine à composer, avec îlot en aluminium champagne, armoires en placage de noyer, intégrant espaces de travail ou de rangement, étagères, bacs et tiroirs, plusieurs configurations possibles, large choix de matériaux et finitions, prix selon projet, Bulthaup
Adresses page 153
« Vario série 400 », cave à vin, intérieur en Inox, portes en verre, clayettes à bouteilles en chêne massif et aluminium anthracite totalement extrac tibles, deux zones de climatisation avec contrôle séparé, température constante avec réglage précis de + 5 °C à + 20 °C, taux d’humidité réglable, L 45,1 x H 212,5 x P 60,8 cm, plusieurs configurations pos sibles, prix sur demande, Gaggenau.
CHAI À DOMICILE
NOUVELLES CUVÉES
Grands crus et électroménager millésimé, l’esprit sommelier s’invite en cuisine autour de caves à vin expertes. À encastrer, à combiner à d’autres centres de fraîcheur, équipées de technologies intuitives, voire parées pour la connectivité, ces armoires de conservation rivalisent de technicité pour bonifier et faire vieillir tout en préparant à la dégustation.
1. « ICBBW30 », cave à vin encastrable, en acier inoxydable, porte en verre résistant aux UV, tablettes cou lissantes, deux zones de stockage et de température indépendantes, 146 bouteilles, L 76, 2 x H 213,4 x P 61 cm, 16 890 €, SubZero. Associée au réfrigérateur et congélateur à double porte « ICBBI42UFDID », en acier inoxydable, L 106,7 x H 213,4 x P 61 cm, 22 800 €, SubZero. 2. « iQ700 », réfrigérateur multiportes, avec congélateur et cave à vin intégrés, portes en verre noir, compartiment vitré de 17 bouteilles avec étagères en chêne, contrôle et réglage de la température à distance avec Home Connect, L 90,6 x H 183 x P 73,6 cm, 3 999 €, Siemens. 3. « Bespoke », réfrigérateur et congélateur multiportes, panneaux en verre, coloris Clean White et Clean Navy, L 59,5 x H 185,3 x P 68,88 cm, disponible dans différentes tailles, extrait d’une collection à composer sur mesure, existe en douze couleurs et deux finitions, verre et acier, prix sur demande, Samsung.
ET COMBINAISONS
1. « KWT 6833 SG », cave à vin, façade en verre teinté filtrant les UV, trois zones de températures distinctes, réglage individuel, clayettes extractibles, éclairage LED, L 59,5 x P 55,9 x H 45,5 cm, 5 999 €, Miele. 2. « Vertigo », module réfrigérateurcongélateur, en acier inoxydable, avec cave à vin intégrable, porte en verre protecteur triple vitrage, équipée du système Total NoFrost permettant de refroidir la cave à vin rapidement après ouverture de la porte, 81 bouteilles, L 292 x H 205 x P 60 cm, 25 000 €, KitchenAid.
3. « EWT 9175G », cave à vin, en acier et verre, deux zones de températures, ampli tude de + 5 °C à + 20 °C, écran tactile et éclairage « InfinityLight » pour un contrôle précis et intuitif, 75 bouteilles, L 45 x P 61 x H 212,6 cm, 9 299 €, Liebherr. Associée au réfrigérateur et au congélateur, prix sur demande, Liebherr.
Adresses page 153
1. Fruit d’une réflexion tant technique qu’environnementale et esthétique, le nouveau chai du Carillon d’Angélus, l’autre vin de la prestigieuse propriété de Saint-Émilion, se veut résolument moderne. Fort de ses 18 cuves tronconiques inversées et 100 % gravitaire, ce temple bacchique assure des conditions optimales de vinification et d’élevage. 2. Pas moins de vingt cloches, dont deux gros bourdons, forment le fameux campanile qui coiffe la bâtisse historique d’Angélus.
L’EXPÉRIENCE DU TEMPS
L’ALCHIMIE DU VIN DÉPASSE LE STADE DE LA VINIFICATION ET DE SON ÉLEVAGE EN FÛTS. UNE FOIS EN BOUTEILLE, LE SANG DE LA VIGNE CONTINUE D’ÉVOLUER, DE SE BONIFIER. SA COMPLEXITÉ AROMATIQUE EXPLOSE, SA PERSISTANCE EN BOUCHE AUSSI. MAIS RIEN N’OBLIGE À L’ATTENDRE : BEAUCOUP DE CONSOMMATEURS PRÉFÈRENT LE SAVOURER JEUNE. C’EST UNE AFFAIRE DE GOÛT.
Faire la part entre les flacons bons à boire et ceux qu’il faut attendre suppose de (re)connaître les vins de garde. Faute de les déguster (si l’on en possède peu), il convient d’en apprécier les origines pour jauger leur développement au-delà du millésime. Car le vin, produit vivant, se transforme avec le temps, se bonifie plus ou moins rapidement. On distingue trois étapes dans la vie d’un vin de garde. La jeunesse se caractérise par une forte présence en tanin, de l’acidité, une structure puissante et, généralement, des notes florales et fruitées ainsi qu’un côté boisé dû à l’élevage en fûts. Arrive ensuite la maturité : le vin devient plus suave, plus souple, les tanins se fondent, des notes de fruits confits apparaissent. Il atteint son apogée : sa complexité aromatique explose, l’acidité s’estompe. C’est le meilleur moment pour le déboucher, car il amorce ensuite son déclin. Les éléments constitutifs (tanin, acidité, alcool) d’un vin de garde sont influencés par plusieurs variables : le millésime, l’âge des vignes, la concentration, le cépage, les techniques de vinification… Certaines variétés de raisins se prêtent plus à l’exercice que d’autres. Les cabernets – franc
PAR Philippe Bidalon
et sauvignon – font des grands vins à Bordeaux et dans la Loire ; le riesling alsacien se révèle un excellent passeur de temps, comme le chardonnay et le pinot noir en Bourgogne. Dans le Sud, grenache et syrah, carignan et mourvèdre, roussanne et marsanne bâtissent des chefs-d’œuvre œnologiques. Mais c’est la nature du sol, le terroir, qui prime. La notion de « cru » trouve ici tout son sens. En Bourgogne, les mentions « premier cru » et « grand cru » sur l’étiquette constituent de précieuses indications sur la capacité de garde des vins. En Champagne aussi, mais c’est surtout la décision du chef de caves de millésimer –ou non – une partie de la vendange qui augure d’un vieillissement au long cours. Dans la vallée du Rhône tous les crus en appellation (châteauneuf-du-pape, hermitage, côte-rôtie, condrieu…) sont synonymes de longévité. L’Alsace n’est pas en reste avec ses cinquante et un grands crus. Même le vignoble de Nantes, plutôt réputé pour ses blancs vifs à consommer jeunes, recèle des pépites à oublier en cave. À Bordeaux, enfin, les élus des classements du Médoc, des Graves et de Saint-Émilion sont autant de valeurs sûres pour les années à venir.
On peut les acheter en primeurs et les conserver jusqu’à l’acmé. « Cela préserve l’âme du vin, son histoire, et respecte le travail du vigneron », se réjouit JeanCharles Joris, du Château La Marzelle, grand cru classé de SaintÉmilion. Cette propriété de 17 hectares conduits en biodynamie a été reprise par sa famille en 1998. Pour lui, ses vins atteignent leur apogée, selon les millésimes, au bout de huit à quinze ans. Et restent d’un très bon commerce longtemps avant d’entamer leur déclin. « Les 2007 sont actuellement délicieux », précise le jeune Belge. À quelques lieues, Hubert de Boüard explique, lui, qu’un vin de garde est tout simplement un « grand vin, bon à toutes les étapes de sa vie ». « Harmonieux, ni bourré de bois ni trop extrait », ajoute le copropriétaire du Château Angélus et conseil de nombreuses exploitations des deux rives de la Garonne et d’ailleurs. À l’ombre du célèbre campanile, les merlots puisent leur énergie dans des argiles bleues, qui comme leur nom l’indique, retiennent l’eau : « le rêve du vigneron ». Ces formidables réserves de nutriments pour la vigne se retrouvent de l’autre côté du fleuve, à SaintEstèphe,
au Château Meyney, où une large veine régale cabernetsauvignon et petit verdot. Voisin du Château Montrose, ce domaine de 51 hectares fait figure de grand oublié du classement de 1855. Forts du meilleur rapport qualité prix de l’appellation, ses vins sont déjà pleins de charme, séveux et flamboyants dans leur jeunesse, et affichent une aptitude à la garde impressionnante. De quoi conforter l’Héraultais JeanClaude Mas, le fondateur des Domaines Paul Mas, pour qui les vignes raisonnablement alimentées (sans stress) donnent des vins au long vieillissement. Le vigneronnégociant vinifie 45 cépages sur plus de 2 000 hectares à travers le LanguedocRoussillon, c’est dire si son expérience est probante. Parmi les 140 cuvées qu’il concocte, certaines sont taillées sur mesure pour la garde, comme ses nectars du Clos Astelia. Mais pour apprécier au moment opportun tous ces vins, il est impératif de les conserver dans une cave obscure, à l’humidité (75 %) et à la température régulée (14 °C). Sinon, comme le souffle Hubert de Boüard, n’oubliez jamais qu’il vaut mieux boire un vin trop tôt que trop tard.
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1. Boisson fraîche sarrasin et fruits
Pour 4 personnes
Préparation 10 min. Cuisson 5 à 10 min. Infusion 10 min. 55 g de sarrasin, 2 pêches ou 150 g de fruits rouges, 1 l d’eau, le jus d’1⁄2 citron. Dans une poêle, à feu moyen, faire griller le sarrasin de 5 à 10 min ou jusqu’à ce qu’il soit doré. Éplucher, couper et dénoyauter les pêches. Dans une casserole, faire compoter légèrement les fruits afin d’extraire le maximum des saveurs. Faire bouillir 1 litre d’eau. Dans un grand bol, verser l’eau chaude sur le sarrasin grillé et laisser infuser 10 min à couvert. Filtrer, ajouter la compotée de pêches (ou d’autres fruits) et le jus de citron dans le thé clair. Laisser refroidir et transférer dans une bouteille. Servir froid.
2. Cake citron-polenta
Pour 8 personnes
Préparation 20 min. Cuisson 40 min à 1 h. 230 g de yaourt de soja, 180 g de sucre blond, 180 g de farine de riz blanc, 50 g de polenta instantanée ou de farine de maïs, 25 g de fécule de maïs, 1 pincée de sel, 2 citrons bio (zestes + 8 cl de jus), 90 g d’huile d’olive + pour le moule, 10 g de poudre à lever, 2 g de bicarbonate alimentaire. Pour le glaçage. 170 g de yaourt de soja,1 citron bio (optionnel).
La veille, mettre à égoutter le yaourt de soja pour le glaçage dans une passoire ou une étamine. Le lendemain, préchauffer le four à 180 °C (th 6) en chaleur tournante. Préparer le moule à cake en le graissant et en ajoutant de la farine ou en mettant du papier cuisson. Dans un cul-de-poule, fouetter le yaourt et le sucre, puis ajouter la farine, la polenta, la fécule et le sel. Mélanger au fouet afin de ne pas avoir de grumeaux, puis intégrer les zestes finement râpés d’1 citron, 8 cl de jus (environ un citron et demi) et l’huile d’olive. Incorporer enfin la poudre à lever et le bicarbonate, mélanger et verser dans le moule à cake. Enfourner pour 40 min à 1 heure. Tester la cuisson en plantant un cure-dents, s’il ressort propre, c’est cuit. Laisser le cake refroidir, puis le glacer avec le yaourt égoutté nature, ou y ajouter 1 petite c. à café de jus de citron et quelques zestes finement râpés.
3. Velouté pommes, panais et noisettes Pour 4 personnes
Préparation 20 min. Cuisson 35 à 40 min. 1 oignon moyen, 350 g de panais, 2 pommes (250 g), 3 c. à soupe de noisettes entières, 1⁄2 c. à café de sel, 1⁄4 de c. à café de thym, 950 ml de bouillon de légumes, huile d’olive. Dans une poêle, faire torréfier les noisettes à sec pendant une dizaine de minutes. Éplucher et détailler le
panais et les pommes grossièrement.
Dans une cocotte, faire suer l’oignon avec un peu d’huile d’olive. Ajouter le panais, les pommes, les noisettes torréfiées, le thym, le sel et le bouillon de légumes. Laisser cuire l’ensemble 25 à 30 min à couvert sur feu doux. Lorsque le panais est cuit, mixer longuement jusqu’à obtenir un beau velouté.
4. Quiche aux champignons
Pour 4 personnes
Préparation 20 min. Cuisson 30 à 40 min. 1 pâte brisée (cf tarte à la courgette ci-après), 500 g de champignons variés, huile d’olive. Pour l’appareil à quiche. 55 g de farine de pois chiches, 30 g de polenta fine ou de farine de maïs, 1 c. à soupe de levure maltée, 1⁄2 c. à café de paprika fumé (optionnel), 1 pointe de couteau de curcuma (optionnel), 2 pincées de sel kala namak + pour servir, 480 ml de bouillon de légumes, 20 cl de crème liquide de soja (ou alternative végétale). Nettoyer et couper les pieds terreux des champignons. Les faire dorer à la poêle quelques minutes avec un peu d’huile. Dans un cul-de-poule, mélanger la farine de pois chiches, la polenta, la levure maltée, les épices et le sel. Dans une casserole, porter à ébullition le bouillon de légumes et la crème végétale. Dès que la préparation bout, verser en pluie le mélange sec dans la casserole tout en fouettant bien pour éviter les grumeaux. Baisser le feu et faire mijoter 5 à 6 min en remuant constamment. La préparation va s’épaissir. Préchauffer le four à 180 °C (th 6) en chaleur tournante. Étaler la pâte brisée dans le moule à tarte. Étaler les champignons sur la pâte brisée. Verser l’appareil à quiche par-dessus. Mettre quelques champignons sur le dessus pour décorer. Enfourner pour 25 à 30 min. Laisser refroidir la tarte complètement pour qu’elle fige. Parsemer d’un peu de sel noir kala namak avant de servir.
5. Salade de lentilles aux betteraves et carottes rôties, sauce au yaourt végétal Pour 4 personnes
Préparation 30 min. Cuisson 20 à 25 min. 150 g de lentilles du Puy sèches, 1 feuille de laurier, 1 c. à café de bouillon de légumes en poudre, 370 g de carottes, 400 g de betteraves crues, 1 branche de céleri (70 g), 2 c. à soupe d’huile d’olive, 1 botte de persil, 1 poignée de graines de courge et tournesol mélangées, sel et poivre. Pour la sauce yaourt. 110 g de yaourt végétal nature, 10 g d’aneth, 1 échalote, 2 c. à soupe de vinaigre de cidre, sel et poivre. Faire cuire 20 à 25 min les lentilles dans une grande casserole d’eau avec la feuille de laurier et le bouillon en poudre. Préchauffer le four à 200 °C (th 6-7) en chaleur tournante. Éplucher les légumes. Couper les carottes et les
betteraves en petits dés. Couper la branche de céleri en deux. Étaler le tout sur une plaque de cuisson, arroser d’huile d’olive, saler et poivrer. Enfourner au milieu du four pour 20 min. Pendant ce temps, préparer la sauce yaourt en mélangeant le yaourt nature, l’aneth et l’échalote ciselés ainsi que le vinaigre de cidre. Saler et poivrer au goût. Égoutter les lentilles et les passer sous l’eau froide pour les refroidir plus vite. Mélanger les lentilles aux légumes rôtis coupés et napper de sauce au yaourt. Parsemer de graines de courge et de tournesol, et de persil ciselé.
6. Tartinade de la mer aux pois chiches Pour 4 personnes
Préparation 15 min.
1 feuille de nori, 1 échalote, 1 boîte de pois chiches (240 g), 4 c. à soupe de mayo vegan, 1 c. à café de moutarde, 1 c. à soupe de levure maltée, 3 à 4 c. à soupe de jus de citron, 2 c. à soupe de tamari, sel et poivre. Dans un mixeur, mixer par impulsion la feuille de nori pour obtenir des paillettes. Faire pareil avec l’échalote pelée. Ajouter ensuite tous les autres ingrédients et mixer plusieurs fois. Servir pour l’apéritif sur des tartines ou en sandwiches.
7. Tarte à la courgette facile Pour 4 personnes
Préparation 20 min. Cuisson 30 à 35 min. Pour la pâte brisée. 100 g de farine complète, 120 g de farine T55, 1 grosse pincée de sel, 70 g d’huile d’olive + pour le moule. Pour la garniture. 1 courgette d’environ 300 g, 20 cl de crème liquide de soja, 30 g de farine de pois chiches, 1 grosse pincée d’herbes séchées, sel et poivre. Préchauffer le four à 180 °C (th 6). Dans un cul-de-poule, mélanger les farines et le sel, puis ajouter l’huile. Commencer à mélanger afin que toute la farine soit enrobée, puis verser petit à petit 6 à 7 cl d’eau et pétrir jusqu’à former une boule homogène. Étaler la pâte et foncer un moule à tarte. Faire cuire la pâte à blanc pendant 5 min dans le four chaud. Couper la courgette en fines rondelles. Dans un saladier, mélanger la crème et la farine de pois chiches jusqu’à avoir une pâte homogène sans grumeaux. Intégrer les rondelles de courgette. Saler, poivrer et ajouter le mélange d’herbes. Verser le tout sur la pâte précuite et enfourner pour 25 à 30 min.
8. Gâteau crémeux aux pommes
Pour 6 à 9 personnes Préparation 30 min. Cuisson 1 h 15. 4 pommes, 150 g de sucre, 200 g de compote de pommes non sucrée, 100 g d’huile d’olive + pour le moule, 320 g de farine T55 + pour le moule, 10 g de poudre à lever, 1 pincée de sel, 240 ml de lait de soja. Pour la garniture
(optionnel). 25 g de margarine, 60 g de sucre, 1 c. à café de cannelle en poudre. Préchauffer le four à 180 °C (th 6) en chaleur tournante. Graisser et fariner un moule de 24 cm de diamètre. Éplucher et couper les pommes en petits dés et les mettre de côté. Dans un bol, mélanger avec un fouet le sucre avec la compote de pommes. Ajouter ensuite l’huile d’olive. Intégrer lentement la farine, la poudre à lever et le sel, mélanger au fouet. Commencer par le centre, puis faire de plus grands cercles au fur et à mesure que la farine s’incorpore. Verser le lait et mélanger jusqu’à obtenir une pâte homogène. Verser la moitié de la pâte dans le moule préparé. Ajouter ensuite les dés de pommes (ça semble beaucoup, c’est normal), et recouvrir avec l’autre moitié de la pâte. Réaliser la garniture en mélangeant tous les ingrédients afin de former une sorte de crumble. Placer les morceaux sur le dessus de la pâte à gâteau. Enfourner pour 1 heure à 1 h 15 ou jusqu’à ce qu’un cure-dents en ressorte propre.
9. Crème brûlée à la clémentine Pour 4 personnes Préparation 10 min. Cuisson 10 à 15 min. Réfrigération 1 h.
Le jus de 3 clémentines (90 g), 2 clémentines non traitées pour les zestes, 50 g de sucre + pour caraméliser, 20 g de fécule, 30 g de purée d’amandes blanches (ou tahini ou autre purée d’oléagineux), 100 ml de lait de soja, (ou autre alternative végétale), 40 cl de crème liquide de soja (ou alternative végétale), 2 g d’agar-agar.
Zester finement 2 clémentines et presser le jus de toutes les clémentines pour en avoir 9 cl. Dans une casserole, fouetter le sucre, la fécule et la purée d’amandes. Verser le jus des clémentines, les zestes, le lait, la crème et l’agar-agar tout en remuant au fouet.
Faire chauffer le mélange jusqu’à épaississement, puis légère ébullition, 10 à 15 min, sans cesser de fouetter. Verser dans des ramequins individuels, laisser refroidir, puis laisser prendre au frais au moins 1 heure. Juste avant de servir, saupoudrer les crèmes de sucre et le faire caraméliser au chalumeau.
Recettes
de l’ouvrage
», par Aude Richard,
Éditions,
Sculptures végétales Page 14 Patrick Dougherty. stickwork. net Tippet Rise Art Center. tippetrise.org North Carolina Museum of Art. ncartmuseum. org Bowdoin College. bowdoin. edu
Terres d’expression Page 23 Éditions du coté. editionsducote. com Jars Céramistes. jarsceramistes.com M éditions. meditions.com Patrick Jouin. patrickjouin.com Alki. Alki.fr Que la lumière soit Page 28 Pelle. 55 Ferris Street, Brooklyn, New York 11231, USA, tél. + 1 212 645 2602 et pelledesigns. com Triode. 28, rue Jacob, 75006 Paris, tél. 01 43 29 40 05 et triodedesign.com Cultiver le design Page 30 Galerie Rateau. galerierateau. com
Atelier vivant Page 32 Clémentine Aguettant. 64, route de la Prée, 17590 Ars-en-Ré, Îlede-Ré (sur rendez-vous), tél. 06 60 92 86 46 ou atelier@clementineaguettant.fr et clementine aguettant.fr
Vue sur mer Page 34 Tectona. tectona.net
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1000 Bruxelles, Belgique, tél. +32 2 513 33 07 et alicebxl.com
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Cuisines d’ébénistes Page 134 Arthur Bonnet. arthur-bonnet. com Arclinea. arclinea.com
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Une erreur s’est glissée dans l’article Maison d’hôtes, « Les Folies de Sophie », paru dans le numéro 160 de Côté Ouest, page 34. La propriétaire de la maison d’hôtes O’Folies, à La Couarde-sur-Mer, est Sophie Mounicot. Réservation sur ofoliesdesophie@gmail.com
Fondé en 1994 par Élisabeth Lefebvre
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Ont collaboré à ce numéro : Agnès Benoit, Amandine Berthon, Béatrice Brasseur, Laurence de Calan, Neka Champey, Martina Hunglinger, Anne-Laure Murier, Marzia Nicolini, Anne Perrichi-Draeger, Julie Rebeyrol
Photographes et illustrateurs : Christophe Dugied, Julien Fernandez, Mads
Mogensen, Aude Richard, Jan Verlinde
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Publicité région Ouest RCM Fabien Paul, Marjorie Le-Lohé, Tél. 06 21 62 70 95.
Publicité Benelux et Suisse ABELLA, Jean-Charles Abeille Tél. : +33(0)66 44 137 17. jcabeille@infopac.fr
Publicité Italie MASICOMUNICAZIONE, Mariolina Siclari Tél. +39 33 57 78 1848. mariolina.siclari@masicomunicazione.com
Publicité Royaume-Uni GREG CORBETT ASSOCIATES, Patricia Corbett Tél. +44 20 77 306 033. patricia@gca-international.co.uk
Publicité Espagne AIM. Olga Martinez. Tél. +34 91 320 37 70. olga.martinez@aboutim.es
Diffusion Production
Fabrication Laetitia Vantillard. Tél. 01 70 19 33 80. lvantillard@cotemaison.fr
Événements et salons Léna Sene. Tél. 01 70 19 33 68. lsene@cotemaison.fr Julie Guillemin. Tél. 01 70 19 33 69. jguillemin@cotemaison.fr
Abonnements 1 an – 6 numéros – 31 € Maisons Côté Ouest. 45, avenue du Général Leclerc, 60643 Chantilly Cedex. Tél. 01 55 56 70 89. abonnements@cotemaison.fr
Vente au numéro Stand Up Presse. Tél. 06 60 90 93 41/06 60 18 81 46.
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