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At home
Les belles saisons de Clotilde Ancarani Le confinement, Clotilde Ancarani l’a encaissé, comme tout le monde. Mais chez elle, il s’est traduit par des toiles aux couleurs fraîches et joyeuses, enluminées d’or chatoyant. Comme un automne qui se prendrait un coup de printemps.
Les forces et les faiblesses du végétal, feuilles qui volètent comme plumes au vent, troncs puissants abattus, écorces mangées de mousse, sont depuis longtemps sa source d’inspiration. Rien d’étonnant, les arbres l’entourent là où elle vit, aux confins d’Uccle, dans ce paysage brabançon qui a inspiré tant de peintres. Un jardin moitié sur Linkebeek, moitié sur Uccle, avec une vue dégagée sur une campagne qui pourrait être celle de Breughel, c’est le bonheur! Mais c’est à Ixelles, paradoxalement, qu’elle a trouvé un calme de campagne pour y créer ses toiles et ses sculptures qui empruntent beaucoup à la nature. Son atelier, une ancienne menuiserie en fond de cour derrière un immeuble anonyme, se niche dans une petite maison qu’on verrait bien dans un village. Par pur hasard, il se trouve… rue de l’Eté, peut-être bien sa saison préférée. Celle, en tout cas, où pendant ses balades en forêt avec son Border Collie, elle ramasse la plupart des matériaux qui servent de support à son imaginaire. Un imaginaire plutôt concret, puisque Clotilde pratique ce qu’elle qualifie elle-même d’“art fonctionnel”.