JA3121 du 1er février 2023 Dossier Mines

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Rébellion du M23, bras de fer avec Félix Tshisekedi, critiques de la communauté internationale, mais aussi longévité au pouvoir et présidentielle rwandaise de 2024… Entretien exclusif avec le chef de l’État.

www.jeuneafrique.com N0 3121 – FÉVRIER 2023 3’:HIKLTD=[U\^U^:?n@b@c@b@k";M 019363121F: 7,90 ERD RD CONGO LA DERNIÈRE LIGNE DROITE SPÉCIAL32 PAGES CAMEROUN Motaze, le neveu qui pourrait être roi CÔTE D’IVOIRE-MALI Les secrets d’une affaire d’État MAROC Nos amis à Washington
KAGAME
PAUL
Al lemag ne 9 € • Be lg iqu e 9 € • Ca nad a 12 ,9 9 $C AN Co ng o Br az za vi ll e 5 000 F CF A • Dji bo ut i 12 € • Es pa gn e 9 € Fr an ce 7, 90 € • DO M 9 € • It al ie 9 € • Mar oc 50 MA D Mau ri ta nie 20 0 MR U • Pay sBas 9, 20 € • Po rt ug al 9 € RD Co ngo 10 USD • Su is se 15 CHF • Tu ni si e 8 TD N • TO M 1 000 XP F Zo ne CF A 4 800 F CF A • IS S N 19 50 -1 28 5 DOSSIER MINES CE QUE NOUS RÉSERVE 2023
«Je n’accepte pas que le Rwanda soit le bouc émissaire des dirigeants congolais»

Dossier Mines

PERSPECTIVES

Ce que nous réserve2023

Nouveau pacted’actionnaires pour le Simandou, cryptomonnaie dans l’uranium namibien, accélération de l’exploitation des ressourcesalgériennes…L’année s’annonce riche en avancées décisives.

DAVIDWHITEHOUSE,JULIEN CLÉMENÇOT,BAUDELAIREMIEU, AREZKI SAÏD,EMRE SARI,STANIS BUJAKERATSHIAMALA

Après plusieurs années difficiles entre les autorités zambiennes et les miniers, l’arrivée du président Hakainde Hichilema aété un soulagement pour les industriels. Ici, le puits Henderson de la mine de Mufulira, exploitée par Mopani Copper Mines Plc, en mai 2022.

ZINY ANGE AU NT ONY/BL OOMBERG VIA GETTY IMA GES
JEUNE AFRIQUE –N°3121 –FEVRIER 2023 144

Cuivre, lithium,graphite, cobalt…Latransitionénergétiquemondialeaentraîné une augmentation des besoins en minerais.Or, si l’Afrique possède,selon lesestimations, 30 % desréserves minéralesmondiales, de nombreuses régions restentsous-explorées. Même le cuivre, pour lequel lesperspectivesàcourt termesont mitigéesenraison du ralentissement de l’économie mondiale,devrait renoueravecdes perspectivessolides àmoyen terme :latransitionénergétique induira 50 %delacroissance de la demande mondiale du minerai au coursdes cinq prochainesannées, notamment pourl’énergie éolienne et l’amélioration desréseaux nationaux africains, selonles analystes de Fitch Ratings.

L’or,quant àlui, conserve sonrang de valeur refuge, et sonexploitation resteparticulièrement attractive.L’exploration, en revanche,est devenue beaucoupplus précaire, les grandessociétés minières ayant de plus en plus tendance àconfier les travauxàdepetitessociétésextérieures,cequi augmenteles risques, déjà considérables,pour lesinvestisseurs. Lesexploitants doivent avoir le couragedeseretirer rapidement d’une licencesi elle ne fonctionne pas, jugeTim Livesey, directeur général de la sociétéd’exploration aurifère Oriole Resources, active notamment au Cameroun. «Tropdepetits projetsd’exploration ne réussiront jamais vraiment, maisils continuent àdépenser parce que c’estplus facile qued’assumersonéchec»,assure-t-il.

•Carburants lourdseténergie solairepour la plus grande mined’ordeGuinée

L’or estaucœur desambitions

d’Andrew Pardey,directeur général de Predictive Discovery,qui compte soumettreune étuded’opportunité au gouvernement guinéen d’ici à la fin de 2023,cequi permettraità l’entreprisededemander un permis d’exploitation minièrepour sonprojetd’extractiond’oràBankan,dansle bassinde Siguiri,larégion la moins explorée de la ceinturederoches vertes birmiennes(richesenminerai)d’Afriquedel’Ouest.Lesréserves ysont estimées à4,2 millions

d’onces. Des chiffres qui reposent en grande partie sur desminesàciel ouvert doivent êtreréévalués d’ici au début de février, préciseAndrew Pardey,lequel argue queles forages souterrains devraient permettrede revoir àlahausse lesestimations, faisantdeBankanlaplusgrande mined’ordeGuinéeetl’unedesplus importantes en Afrique de l’Ouest.

Pour Predictive Discovery, coté en Bourse en Australieetqui compte BlackRockparmi ses investisseurs, se posera aussilaquestion de l’énergie.Selon Andrew Pardey,la solution la plus probable sera une combinaisondedieseletdecarburantslourds, avec un peud’énergie solaire. Le manque de puissance desbatteriessolairessignifie que le dieseletles carburantslourds continuent de dominer en Afrique de l’Ouest, estime en effet Andrew Pardey,anciennement PDGde Centamin, exploitant de la seule mine d’or d’Égypte.« Un camion sur deux roule au dieselouaucarburant lourd»,constate-t-il, ajoutantque «lesolairenefonctionnequelorsque le soleil brille ».

•Unnouveaupacted’actionnaires pourleferduSimandou

Le 22 décembre2022, toutes lespartiesprenantesaumégaprojet guinéen de Simandou étaient réuniesà Conakrypourfaireun pas, peut-être décisif,versl’exploitation du gisementdeferquelaGuinéeespèrelancer depuis plus d’un quartdesiècle

Àl’issue de plusieursmois de travail,l’anglo-australien Rio Tinto et le chinois WinningInternational Groupontactéaveclesautoritésguinéennesl’arrivéedans le projet d’un nouvelactionnaire,lechinoisBaowu Steel. S’il sembleacquisque ce dernierrachètelamajorité desblocs détenus par Winning Consortium Simandou (qui réunit Winning, China Hongqiao Group et UMS) et entreaucapital de la Compagniedu Transguinéen (CTG, codétenue par WCS, Rio Tintoetl’État guinéen), le détaildesprisesdeparticipationsn’a pasencoreétédonné.Etpourcause: selonune source de Jeune Afrique impliquéedans ce dossier, lesdiscussions se poursuivent pour définirlepacte d’actionnaires,qui

MATIÈRES PREMIÈRES : LES PRIX S’ENVOLENT

Cuivre 5USD/livre 4 3 2 20192020 2021 2022 Or 2019 2020 2021 2022 2200 USD/t. d'onces 1800 1400 1000 Fer 2019 2020 2021 2022 225 USD/t. 175 125 75 25 Lithium 2019 2020 2021 2022 600 000 yuans/t. 400 000 200 000 0
SO URCE :T RADING ECONOMICS JEUNE AFRIQUE –N°3121 –FEVRIER 2023 145

ne devrait pas être arrêté avant plusieurs mois.

Selon les termes du contrat signé par le représentant de Baowu Steel, Gongyang Jiang, qui a obtenu l’aval de Pékin, le groupe chinois s’est notamment engagé avec ses nouveaux partenaires à apporter les 15 milliards de dollars de financement nécessaires à la construction d’un chemin de fer de 657 km, ainsi qu’à celle d’un port en eau profonde.

Totalement enlisé, le projet Simandou a redémarré après l’obligation, faite le 25 mars 2022 à Rio Tinto et WCS par le colonel Mamadi Doumbouya, chef de la junte guinéenne, d’unir leurs efforts pour financer les infrastructures indispensables à l’évacuation du minerai. Dans le même temps, Conakry avait imposéauxgroupesminiersdedétenir une part gratuite de 15 % dans CTG, finalement créé le 27 juillet.

L’exploitation du gisement, qui contient 8 milliards de tonnes de fer, pourrait démarrer en 2025, selon le calendrier du gouvernement, et représenterait plus de 8 % de la production mondiale du minerai pendant plusieurs décennies.

•TechnologieCILpourlamined’or deSéguéla,enCôted’Ivoire

Enattendantsaconventionminière, lecanadienFortunaSilverMines,qui a acquis en 2021 son compatriote Roxgold, se prépare à démarrer dès cette année la production de sa mine d’or de Séguéla, dans le nordest de la Côte d’Ivoire. Cette dernière devrait être opérationnelle mi-2023 et atteindre sa pleine puissance au cours du troisième trimestre. Selon les premières études, la société minière produira 133000 onces d’or par an pendant les six premières années, et devrait rester active durant huit ans et demi, le temps d’exploiter un peu plus de 1 million d’onces.

Les travaux de construction de l’usine se poursuivent sur le site, où Fortuna Silver a déclaré investir plus de 173,5 millions de dollars. Pour l’extraction de l’or, l’entreprise a annoncé son intention de déployer le procédé de carbone en lixiviat (CIL, pour carbon in leach), qu’elle assure être plus protecteur pour

l’environnementquelaméthodetraditionnelle, car elle évite un contact direct entre le cyanure et le sol.

•Accélération de la mise en valeur dupotentielalgérien

En Algérie, on suivra notamment le mégaprojet de la mine de fer Gara Djebilet (Tindouf), relancé en 2022, qui permettra la production de 2 à 3 millions de tonnes de minerai de fer dans une première phase puis de 40 à 50 millions de tonnes par an à partir de 2026. Le pays attend également beaucoup du Projet de phosphate intégré (PPI) de Tebessa Fruit d’un investissement de près de 7 milliards de dollars, ce projet doit permettreaupaysdedevenirl’undes principaux exportateurs d’engrais et de fertilisants, avec une production

Skikda,etconseilleretdirecteurstratégie au ministère de l’Énergie sur le dossier pétrole et mines, l’Algérie dispose d’un potentiel exceptionnel, estimé entre 10 % et 20 % des ressources minières mondiales. Des ressources confirmées notamment grâce à des technologies modernes comme la télédétection, l’intelligence artificielle (IA), la modélisation et le calcul économique, assure l’expert, régulièrement cité par la presse algérienne

•Négociations fiscales entre Rio Tintoetl’Étatmalgache

annuelle prévisionnelle de plus de 6 millions de tonnes de produits phosphatés.

Cette année devrait également voir l’entrée en exploitation du gisement de zinc et de plomb de Oued Amizour (Béjaïa), dont le potentiel minier exploitable est estimé à 34 millions de tonnes, pour une production annuelle de 170000 tonnes de concentré de zinc. Outre les gisements aurifères du Hoggar, de nombreux projets miniers sont en cours delancement :bentoniteàHammam Bougrara (Tlemcen), dolomite à Teioualt (Oum El Bouaghi), carbonate de calcium et diatomite à Sig (Mascara), feldspath à Aïn Barbar (Annaba) et baryte à Koudia Safia (Médéa).

Terres rares, fer, potasse, nickel, cuivre, vanadium, lithium, or, diamants… Selon Ali Kefaifi, directeur du complexe pétrochimique de

QMM, filiale de Rio Tinto qui produit de l’ilménite, et l’État malgache doivent renégocier leur convention fiscale avant la fin de février, sous peine de revenir à la fiscalité du code minier, moins avantageuse – et qui pourrait encore augmenter, selon une version intermédiaire d’un nouveau texte de loi. Ces négociations se déroulent sur fond de conflitsocial.Endécembre2022,des riverains ont bloqué la route vers la mine Ils réclament plus d’indemnisations foncières. QMM a déclaré la « force majeure » le 13 décembre, et a baissé sa production électrique pour la grande ville voisine de FortDauphin (Tôlanaro), avant qu’un accord de sortie de crise temporaire soit trouvé, le 18. L’entreprise, dont le projet approche le milliard de dollars d’investissements, comprend un port et une centrale électrique et génère environ 2 000 emplois, a déjà affronté des manifestations de quelques centaines de personnes en 2022,ainsiqu’ennovembre2021eten 2018. Mais il est impossible de savoir quelle part de la population soutient ces mouvements.

•EnRDCongo,desattentesdansle cuivreetlezinc

Sont notamment attendus par Kinshasa l’accélération de la production de Kamoa-Kakula et le lancement du projet cuivre-cobalt de Kisanfu (KGM), développé par China Molybdenum (CMOC), le grand actionnaire chinois de Tenke Fungurume Mining (TFM). Se prépare aussi la reprise de la production du gisement de zinc de Kipushi, coentreprise du canadien

JEUNE AFRIQUE – N°3121 – FEVRIER 2023 146 DOSSIER MINES
Totalement enlisé, le projet Simandou a redémarré après l’obligation faite à Rio Tinto et WCS par le colonel Doumbouya d’unir leurs efforts.

Ivanhoe Mines et de la Gécamines, après trente ans d’arrêt [lire aussi pp 199-200].

•First Quantum de nouveau à l’offensiveenZambie

Après plusieurs années difficiles entre les autorités zambiennes et les miniers, l’arrivée du président Hakainde Hichilema, élu en août 2021, a été un soulagement pour les industriels du secteur. Au point que Tristan Pascall, directeur général depuis mai 2022 de First Quantum Minerals,leplusgrandproducteurde cuivredupays,seditprêtàdemander de nouvelles licences d’exploration. La société a ainsi annoncé un projet d’expansion de 1,25 milliard de dollars pour sa mine de Kansanshi, qui produit plus de cuivre que tout autre site africain First Quantum exploite également la mine de cuivre à ciel ouvert Sentinel, à 150 km à l’ouest de Solwezi, dans la province du NordOuest,etlegisementdesulfuredenickel Enterprise à 12 km de là, ce qui lui permet de mutualiser les infrastructures. Enterprise, qui doit commencer à produire du nickel en ce début d’année, est voué à devenir la plus grande mine d’Afrique de ce minerai, avec un potentiel de production annuelledeplusde30000tonnes.De

DOSSIER MINES

quoi inscrire la société canadienne, déjà sixième producteur mondial de cuivre (816000 tonnes en 2021), parmi les dix premiers producteurs mondiaux de nickel.

•Une première en Éthiopie depuis 1994

La production à Segele, dans le sud-ouest de l’Éthiopie, près de la frontière avec le Soudan du Sud, commencera au premier trimestre de cette année, a confié à Jeune Afrique et à TheAfricaReport Jørgen Evjen, directeur général du norvégien Akobo Minerals, qui a mené les travaux d’exploration. Ce sera la première fois depuis 1994 qu’un nouveau gisement est exploité en Éthiopie.

Les ressources minérales sont estimées à 41000 onces d’or Présent dans le pays depuis 2010 et sur un permis d’exploration qui couvre 182 km2 , Akobo compte utiliser les liquidités générées par la future production pour poursuivre l’exploration, dans l’or et éventuellement dans d’autres minéraux. L’Éthiopie souhaite attirer des entreprises étrangères pour lancer des projets d’exploration de ses ressources : l’or, qui domine l’industrie – le minerai a généré 560 millions de dollars en

exportations au cours de l’année fiscalequis’estterminéele7 juillet2022 –, mais aussi la potasse et le tantale Le gouvernement offre notamment des incitations fiscales dans l’objectif de faire passer la contribution de l’industrie minière au PIB d’un taux pré-Covid de 3 % à 10 % d’ici à 2030

•De la cryptomonnaie pour l’uraniumdeNamibie

Madison Metals, coté en Bourse au Canada, a conclu en septembre 2022 un accord inédit de fourniture exclusive d’oxyde d’uranium U308 pour cinq ans avec l’opérateur blockchain Lux Partners, par lequel ils’engageàlivrerjusqu’à20 millions delivresdemineraiprovenantdeses gisements en Namibie en échange de jetons non fongibles (NFT), mis à disposition sur toutes les principales blockchains.

Son PDG, Duane Parnham, espère tirer de leur vente « un financement à un prix supérieur aux évaluations de la société par les analystes ». Contrairement aux autres matières premières, l’uranium ne s’échange pas sur un marché ouvert, mais les prix sont négociés directement. Les NFT peuvent donc créer une plus grande transparence du marché, estime Parnham.

PE T R U S S A AY MAN
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En RD Congo, la production du gisement de zinc de Kipushi, coentreprise du canadien Ivanhoe Mines et de la Gécamines, va reprendre après trente années d’arrêt.

Managem joue la carte ouest-africaine

Après s’être lancé en Guinée, le groupe marocain a racheté plusieurs projets aurifères dans la sous-région, avec pour objectif de doubler sa production dans les prochaines années. Décryptage.

Manag em mar que un nouveau tournant dans sa stratégie aurifère. Le groupe minier marocain a signé, le 19 décembre 2022, un accord avec la compagnie canadienne Iamgold pour lui racheter plusieurs actifs stratégiques au Sénégal, en Guinée et au Mali. Une transaction de 280 millions de dollars (265 millions d’euros) qui permet à la filiale du holding royal Al Mada de mettre la main sur trois gisements aurifères dont les ressources sont estimées à 155 tonnes (t) d’or, soit plus de vingt fois la production du groupe en 2022.

Au Sénégal, où l’entreprise, cotée à la Bourse de Casablanca, fait sa première incursion, l’un des projets acquis (Boto, détenu à 10 % par l’État sénégalais) recèle à lui seul une réservede50td’or.AuMali,Managem a fait l’acquisition des actifs de Diakha-Siribaya,unprojetquidispose de huit permis d’exploration sur une superficie totale de près de 600 km2 . Autre projet aurifère qui entre dans le giron du groupe : Karita, situé dans le nord-est de la Guinée, avec un permis d’exploration qui s’étale sur une surface de 100 km2

« Cette acquisition concrétise la stratégie amorcée depuis quelques années pour renforcer notre présence dans l’or et équilibrer notre

portefeuille entre les autres métaux. L’or étant une valeur refuge importante, un portefeuille équilibré nous permet de construire une assise plus pérenne Cela ne peut se faire qu’en atteignant une taille critique », confie à Jeune Afrique le PDG de Managem, Imad Toumi.

Exploration et acquisitions

Déjà présente dans huit pays du continent en plus du Maroc, la filiale d’Al Mada exploite 15 mines produisant cuivre, zinc, plomb, or, argent et des métaux dits spéciaux, comme le cobalt. Mais ce n’est qu’en 2015 qu’elle a mis au centre de sa stratégie l’activité aurifère, qui se limitait alors à l’exploitation de la mine d’Akka, au Maroc – devenue progressivement depuis2007uneminedecuivre–etde celle de Bakoudou, au Gabon – épuisée depuis 2017.

Nommé en 2016 pour succéder à Abdelaziz Abarro, Imad Toumi a multiplié l’exploration hors chantiers (greenfield) et les acquisitions en Afrique subsaharienne. Dans la région de Mouila, au sud du Gabon, le groupe mène ainsi des travaux d’exploration dans la mine d’or d’Etéké, sur une surface de 1408 km2 Il en est de même depuis quelques années au Soudan, où la mine de Wadi Gabgaba a produit 2 t d’or en 2022, après une baisse de régime en 2021 « à cause de

la situation politique », explique le rapport annuel de 2021 de Managem. Entrée en production en juin 2021, la mine de Tri-K, en Guinée, a d’ores et déjà atteint sa vitesse de croisière, avec une production de 5 t en 2022, contre 3,4 t en 2021. Avec une production globale de 7 t en 2022 (contre 4,9 t en 2021 et 1,83 t en 2020), l’activité aurifère représente désormais 40 à 45 % du chiffre d’affaires, contre 32%en2021 «C’estl’objectifquenous nous étions fixé à moyen terme », se réjouit le polytechnicien, passé par Orano (ex-Areva) et par le canadien La Mancha.

Risques opérationnels

La filiale royale ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. L’objectif est désormais de jouer dans la cour des grandsenAfriquedel’Ouest,àl’image du canadien Barrick, en doublant sa production pour atteindre, dans les

OR
JEUNE AFRIQUE – N°3121 – FEVRIER 2023 148 DOSSIER MINES

prochaines années, 14 ou 15 t. « Dans l’or, il faut grandir et être présent dans plusieurs pays, sur plusieurs sites, avec des mines de la taille de Tri-K. C’est ainsi que nous pouvons minimiser les risques opérationnels,

DOSSIER MINES

Répartition du chiffre d’affaires 2021 par activité

Or : 32 %

Cuivre : 31 %

Cathode de cobalt : 14 %

Argent : 9 %

Zinc : 6 %

Plomb : 2 %

Autres métaux : 2 %

Autres activités : 4 %

Imad Toumi, dirigeant de l’entreprise (2e en partant de la g.), sur le site de Tri-K, en Guinée, le 15 octobre 2019.

jihadistes ? Thierry Lauriol, avocat associé du cabinet Jeantet, où il est responsable du département énergie, mines et infrastructures, n’y voit pas de contradiction. « Ce n’est pas parce qu’il y a des problèmes dans ces pays que les investissements et les mines sont en péril. Ces projets jouissent en général d’une protection particulière », juge-t-il.

Deux ans de pause

années dans les projets d’acquisitions et les investissements greenfield – dont la réalisation doit s’étaler sur « une dizaine d’années » – pour se consacrer au développement des trois nouvelles mines du groupe. Sa priorité immédiate va à Boto, au Sénégal, dont l’unité, en cours de construction, doit entrer en production dès l’année prochaine. Suivront la Guinée et le Mali. « Il nous faut digérerl’acquisitionquenousvenons de réaliser, ce qui nous prendra entre dix-huit et vingt-quatre mois », explique notre interlocuteur, selon lequel«ilnefautpascomptersurune production en 2023 ».

logistiques et politiques. Le rachat desactifsdeIamgolds’inscritdanscet objectif-là », développe Imad Toumi.

Minimiser les risques en investissant dans deux pays en transition et dont l’un est miné par les attaques

« C’est aussi pendant les périodes troubles que sont négociés les meilleurscontrats,ajoutel’expert.AuMali, par exemple, il est possible d’adapter certaines clauses en fonction des circonstances. Managem est une entreprisequiétudiebiensesprojets,prend le temps de les construire et de les développer, là où beaucoup d’autres ne font que de la spéculation. »

Pour l’heure, Imad Toumi explique vouloir faire une pause de quelques

En attendant, l’exploration continuesurplusieursblocsauSoudan,en partenariat avec le chinois Wanbao Mining, comme au Gabon, où le projet d’Etéké, dans la région de Mouila, est en phase d’études. En Guinée, les travaux se poursuivent également et « révèlent de nouvelles ressources », indique le rapport annuel de 2021. « Nous disposons d’actifs de très bonne qualité en matière de ressources minières et de géographie, ce qui permet de développer beaucoup de synergies », conclut le patron du mastodonte minier, qui a réalisé en 2021 un chiffre d’affaires de 7,4 milliards de dirhams (675 millions d’euros).

SO URCE : RAPPORT ANNUEL 2021
« Ce n’est pas parce qu’il y a des problèmes géopolitiques que les investissements et les mines sont en péril.»
JEUNE AFRIQUE – N°3121 – FEVRIER 2023 149
MANA GEM

BURKINA FASO

Adama Soro

Président de la Chambre des mines

Orpaillage, insécurité, mauvaise conjoncture… Le patron du principal syndicat corporatiste du secteur fait le point.

Pour le président du principal syndicat corporatiste minier du Burkina Faso, le secteur, qui pèse 2021 milliards de F CFA (3,09 milliards d’euros) de recettes d’exportations et jusqu’à 20 % des recettes fiscales de l’État, fait grise mine. Également vice-président des affaires publiques chargé du Burkina chez Endeavour, Adama Soro anticipe une baisse d’au moins 15 % de la production annuelle d’or en 2022, face aux 66,8 tonnes (t) extraites en 2021 (7,6 % de plus qu’en 2020). Entretien.

JeuneAfrique:Quellessont lesattentesdusecteurdansle contextedetensionsavecles partenairesextérieurs?

Adama Soro : Nous suivons avec attention l’évolution des rapports du gouvernement de transition avec ses partenaires. Le secteur ne peut que partager les priorités définies par le Premier ministre [Kyélem Apollinaire de Tambèla] : sécurité, pouvoir d’achat et gouvernance. Nous sommes évidemment sensibles à la dimension sécuritaire et attendons que des efforts soient consentis pour protéger les investissements. Des voix s’élèvent pour demander la révision du code minier [déjà révisé en 2015]. Nous appelons au contraire ànepasstigmatiserlesinvestisseurs :

il est excessif d’affirmer que l’or n’apporte rien au pays, alors que les seize sociétés actives mobilisent 20 % des recettes fiscales. En comparaison, le secteur informel, qui représente près de 80 % du tissu économique national, ne contribue à celles-ci qu’à hauteur de 0,96 %…

Perkoa,l’uniqueminedezincdu pays,détenueparTrevaliMining, aferméennovembre2022.Est-ce unmauvaissignalpourvous?

Dans ma position, assister à la fermeture de quatre sites (Taparko, Karma, Youga et Perkoa) en six mois est très difficile. Nous estimons la baisse de recettes à 30 milliards de FCFAaumoins,àlaquelleilfautajouter le gel des contrats de fournisseurs locaux et plus de 700 emplois perdus rien que pour Perkoa, ainsi que l’arrêt des taxes que percevaient les communautés locales. Si nous n’avons pas encore les chiffres de 2022, nous anticipons une baisse drastique des volumes, de l’ordre de 15 %. Or les mines confèrent une résilience au pays. Malgré la pandémie, la productiond’oryafaitunbonden2020,avec 62 t extraites [contre 50 t en 2019].

Commentl’insécuritéserépercute-t-ellesurleschargesd’exploitationdesminiers?

L’insécurité génère un surcoût,

notammentlogistique :pouracheminerlesbiensetlespersonnes,nombre d’acteursoptentpourlavoieaérienne, engendrant des millions de dollars de dépenses Il faut aussi sécuriser les lieux d’opération. Et il y a des frais moinsévidents,telleslesprimesd’assurances,quisesontaccruesàmesure que le risque pays s’élevait. Tout cela, ajouté à l’environnement sociopolitique[deuxcoupsd’Étatenhuitmois], entame la compétitivité du secteur, même si le pays demeure attractif sur le plan géologique. Pour rassurer les investisseurs et pouvoir continuer les opérations, nous plaidons pour la mise en place d’un plan incluant des mesuressécuritaires,économiqueset fiscales.

Commentrelancerl’exploration?

Malgré l’onde de choc causée par l’enlèvement et le meurtre du géologue canadien Kirk Woodman, en 2019, et la chute des dépenses d’exploration (de 10 millions de dollars à moins de 3 millions par an), les sociétés minières continuent d’investir. Elles ont en revanche restreint les recherches aux zones à fort potentiel. Malheureusement, les délais de délivrance des autorisations administratives pénalisent les demandeurs.

QuepréconiselaChambrepour encadrerl’orpaillage?

L’orpaillage est une question cruciale. Nos membres ont respectivement produit 62 et 66,8 t d’or en 2020 et en 2021 L’Initiative pour la transparence de l’industrie extractive [Itie] évalue à 270 kg l’or extrait par les orpailleurs, mais les enquêtes statistiques estimaient à 10 t la production artisanaleen2016[l’Agencenationale d’encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées, liée au ministère des Mines, parle même de 20 t pour 2020]. Avec la crise sécuritaire, qui a provoqué un déplacement des populations des régions d’orpaillage du Sahel ou de l’Est, des conflits éclatent entre les orpailleursetlesmines,etnousappelons l’État à organiser ce secteur. Des réformes sont en cours, telle l’instauration d’une carte de l’artisan minier ou l’organisation des orpailleurs en coopératives, pour une meilleure collaboration avec les industriels.

« Quatre sites fermés, ce sont 30 milliards de F CFA de perdus »
PROPOS RECUEILLIS PAR NADOUN COULIBALY, À OUAGADOUGOU
JEUNE AFRIQUE – N°3121 – FEVRIER 2023 150 DOSSIER MINES

AVIS D’EXPERT

TITANOBEL DYNO

PrésentenAfrique, et plus particulièrementen Afrique de l’Ouest depuisplus de 20 ans, Titanobel propose àses clients, exploitants de carrière dans cette région, des explosifs produits en France ainsi quedes prestations de forage minage. L’année 2022 aura été une année déterminante, année où le Groupe australien Dyno Nobel aacquis 100% des parts de Titanobel. Cette évolution d’actionnariat permet maintenantà Titanobel d’étendreconsidérablement son offredeservices en Afrique, en particulier en fournissantdes solutions éprouvées de fabrication d’explosifs sur site, répondantainsi aux besoins des clients exploitantdegrands sites miniers..

Stéphane, présentez-nous votreGroupe en quelques lignes.

Titanobel est un groupe français multi séculaire, trouvant ses origines àlafin du 17ème siècle au moment de la création de la Poudrerie Royale de Vonges. Sans revenir sur chacune des étapes qui ontconduit, au fil des décennies, àceque Titanobel est aujourd’hui, on peut néanmoins préciser que Titanobel est aujourd’hui le leader en France en fournitured’explosifs. Le marché français étantessentiellementunmarché de carrières, nos clients sontdonc des exploitants de carrières. Le type d’explosifs utilisé abien évolué depuis la poudrenoire, en passantpar la dynamite, et aujourd’huiavecdes émulsions, dontnotre famille Emulstar,considérée par nombredenos clients comme un produit d’excellence.

Nous nous sommes développés àl’international depuis plus de 20 ans, avecune présence en croissance régulière en Afriqueoùnous fournissons des explosifs ainsi que des prestations de forage minage dans plus de 20 pays,principalementà des clients exploitants des carrières. Nous avons des filiales au Sénégal, au Bénin, au Cameroun, et en Afrique du Sud.

Notreambition pour les années quiviennent est d’accélérer notrecroissance sur ce segmentdemarché carrière, en particulier dans les pays de l’Afrique de

Rue de l’industrie

21270 Pontailler-sur-Saône

Tél.:(+33) 380476710

Email :contact@titanobel.com titanobel.com

Stéphane RABUT Directeur général NigelCONVEY Président

l’Ouest, mais aussi de se lancer sur le segmentdes clients miniers.C’est là toutl’intérêt pour nous d’être devenus, en 2022, une filialeduGroupe Dyno Nobel, groupe de renommée mondiale dans le domaine de la fournitured’explosifspour les mines.

Alorsjustement Nigel, vous faites partie du groupe Dyno Nobel, et depuis l’été 2022, êtes devenu le Président du Groupe Titanobel, pouvez-vous nous direcequi amotivécette acquisition ?

Commeledisait Stéphane, le Groupe Titanobel aune véritable expertise dans le domaine des explosifs, et ses clients sontenEurope, en Afrique, régions où Dyno Nobel n’était pas présent. Avoir la capacité de fournir des produits et services de Dyno Nobel dans cette région EMEA(Europe, Middle East, Africa)était devenu un axededéveloppementmajeur pour Dyno Nobel, en particulier dans le domaine croissantdes mines en Afrique. Cette acquisition va donc permettre au Groupe Dyno Nobel de rentrerdans ce marché bien plus rapidement, profitantdelaprésence de Titanobel depuis des années en Afrique, et de sa connaissance de ces pays,Dyno Nobel apportantsacompétence du secteur minier,aveclafournitured’usine modulairede fabrication d’explosif sur site, la fourniturededétonateursDyno Nobel, ainsi que de services de minage et d’optimisation des tirsdemine.

C’est donc un défi pour nous maintenantdeconcrétiser,dès cette année, notreambition àservir des groupes miniers, exploitantdes mines en Afrique. C’est pour cette raison que nous vous retrouverons dans les allées du salon Mining Indaba cetteannée.

COMMUNIQUÉ
NOBEL, une alliance explosive JAMG -P HOT OS DR
TITANOBEL

Samuel Abu Jinapor

Ministre ghanéen des Terres et des Ressources naturelles

Pourfendeur des mines illégales

À 39 ans, Samuel Abu Jinapor doit relever le défi de l’exploitation aurifère informelle. Une pratique séculaire mais de plus en plus préjudiciable à l’environnement et à l’économie du Ghana Pour y parvenir, il croit à la ténacité et à l’application, y compris musclée, de la loi.

Au Ghana, le terme « galamsey » désigne l’exploitation illégale et à petite échelle de l’or, dont le pays regorge. Une activité séculaire qui, avec le temps, a fini par peser dangereusement sur l’environnement, l’économie et la santé de ceux qui en vivent. Ils sont nombreux : le galamsey emploie directement plus de 1 million de Ghanéens en milieu rural, fait vivre des millions de personnes et contribue à hauteur de 43 % à la production aurifère totale Mais plus de 85 % des opérations minières à petite échelle se déroulent dans le secteur informel et illégal de l’économie et restent non réglementées. Une situation qui ne peut plus durer, selon le président Nana AkufoAddo, qui a nommé, en mars 2021, celui qui devra mettre de l’ordre dans la production du métal le plus précieux du monde, dont le Ghana est le premier producteur africain et le sixième mondial. Samuel Abu Jinapor a pris la tête du ministère des Terres et des Ressources naturelles pour s’attaquer à cette problématique complexe.

Élégant et détendu, il se veut à la hauteur du défi que lui a confié son parrain politique « J’ai trouvé une industrie minière robuste et très active, […] mais entravée par de nombreux défis, dont celui de l’exploitation minière illégale à petite échelle », raconte Jinapor

Si cette activité de galamsey fournit un moyen de subsistance à

de nombreux « galamseyeurs », mais aussi à des ressortissants chinois sans papiers, elle a également causé de graves dommages à l’environnement, entraînant la destruction de terres agricoles et la pollution de nombreux plans d’eau. Récemment, l’importation d’équipements lourds tels que des excavatrices a intensifié l’impact environnemental dans la plupart des régions. Par ailleurs, elle a privé l’État de recettes estimées à 2,3 milliards de dollars (2,16 milliards d’euros) en 2016.

Optimiste et déterminé, Jinapor est convaincu que la plupart des mesures qu’il a prises depuis son entrée en fonction finiront par porter leurs fruits. « Un grand travail a été fait, estime-t-il. Nous avons pu construire un cadre qui nous aidera à résoudre cette question. » Réaliste, il ajoute : « Nous sommes conscients que, même si nous continuons à faire des efforts pour réformer l’industrie, les gens continueront à bafouer les règles. C’est pourquoi nous faisons

appliquer la loi en déployant des soldats pour réprimer les petits exploitants miniers illégaux. »

Énorme coût politique Jinapor, qui a commencé sa carrière comme assistant en communication de l’ancien président John Kufuor, est conscient du fait que la lutte contre l’exploitation minière illégale a un coût politique énorme. Il sait que son patron, Nana AkufoAddo, a perdu de très nombreuses voix dans les régions occidentales du Ghana après avoir lancé une campagne de répression contre les mineurs illégaux lors de son premier mandat.

Mais il sait aussi qu’il doit tenir bon et continuer à s’engager auprès des chefs traditionnels et des communautés locales. « La coopération entre les autorités traditionnelles et les dirigeants politiques est absolument cruciale », affirme cet avocat de formation de 39 ans.

« Je considère la situation comme un défi national, qui nécessite une détermination nationale, sans esprit de parti. Malheureusement, de nombreuses formations ont politisé la question », déplore-t-il. « Dans tout ce que vous faites, en particulier lorsque vous traitez des ressources et de l’argent dont dépendent bien des gens, il y a ceux qui vous applaudiront et ceux qui seront directement affectés », assure ce père de quatre filles qui estime faire « ce qu’il faut » pour accomplir sa mission.

RENCONTRE
AVEC…
JEUNE AFRIQUE – N°3121 – FEVRIER 2023 152 DOSSIER MINES
FA CEB OOK SAMUEL AB U JINAPOR

PERENCO, PARTENAIRE DE LA RDC DEPUIS PLUS DE 20 ANS

Perenco est fier d’accompagner le pays dans le développement durable de ses ressources pétrolières et gazières, et d’avoir,aucours des deux dernières décennies, apporté une importante contribution àl’économie et au social.

UNE APPROCHE RESPONSABLE SUR LE LONG-TERME

Depuis 2000, Perenco ainvesti massivement dans de nouveaux puits et développé de nouvelles solutions industrielles afin de maintenir les niveaux de production et de ralentir le déclin naturel des réservoirs. Cette stratégie démontreleprofond savoir-fairetechnique et l’ingéniosité des équipes de cette société. Aujourd’hui, Perencopoursuitsesinvestissementsdanslavalorisation du gaz en RDC avec des projets de récupération du gaz torché et de production de GPL.

DÉVELOPPER DES COMPÉTENCES ET L’AUTONOMISATION DES COMMUNAUTÉS

Perenco soutient activement un large éventail de programmes communautaires dans l’éducation, la santé, l’agroforesterie et la protection de l’environnement, ainsi que la fournitured’eau et d’électricité aux habitants de Muanda. Ils s’inscrivent dans une stratégie de soutenabilité pour les communautés :des projets profitables, durables, positifs et pérennes.

www.perenco.com

UNE ASSISTANCE COMPLÈTE À3ORPHELINATS

Au sein de son action sociale, Perenco porte une attention particulièreàl’assistance aux orphelinats avec la prise en charge de 121 enfants orphelins dans 3 structures de Muanda. Perenco apporte une assistance alimentaire, scolaireetsanitaireaux enfants, soutient la réfection des infrastructures et la desserte en eau et en électricité et enfin finance les études universitaires des orphelins.

DES APPUIS IMPORTANTS POUR L’EDUCATION

Perenco finance plus d’une centaine de bourses d’études supérieures pour les enfants issus des villages des zones d’exploitation pétrolière. La société participe également àdes dotations d’équipements pédagogiques pour les universités et écoles d’ingénieurs du pays. Perenco intervient aussi dans la construction et la réhabilitation d’infrastructures scolaires, le don en mobilier,enmatériel didactique et en fournitures, manuels et ouvrages scolaires pour les élèves de Muanda

Fondé il yatrente ans, Perenco est un producteur indépendant d’hydrocarburesqui intervient sur l’ensemble du cycle de vie des projets, de l’exploration au démantèlement. Sa production brute est supérieure à475 000 BEP de pétrole et de gaz par jour.Laforce du Groupe réside dans l’ingéniosité technique et la polyvalence de ses 6800 employés, qui apportentdes solutions sûres et respectueuses de l’environnement aux champs pétroliers et gaziers du monde entier.Envalorisant et en développant les ressources locales, Perenco est fier de soutenir la croissance économique et le développement social partout où il opère. Perenco, basé au Royaume-Uni, est présent dans 15 pays partenaires.

COMMUNIQUÉ

Le port d’Abidjan se muscle pour les mines maliennes

Les gisements de Leo Lithium et de Kodal Minerals entreront bientôt en production. Le terminal minéralier ivoirien s’est déjà assuré le premier de ces marchés à l’export.

Les chantiers se poursuivent sur le port autonome d’Abidjan,lapremièreporte d’entrée de la Côte d’Ivoire. Au terminal minéralier, concédé au belge Sea Invest en 2018, des travaux sont en cours pour augmenter la capacité de stockage et d’exportation. Objectif : passer de 200 000 à 300000tonnesdestockageensimultané d’ici à neuf mois afin de permettre d’exporter plus de 3 millions de tonnes de minerais par an.

Outre le clinker, le manganèse des mines ivoiriennes, la bauxite et une partie du nickel de l’Ouest montagneux qui y transitent déjà, l’opérateurcomptesurlaproductionminière des pays limitrophes, et en premier lieu des mines de lithium du Mali. Il a donc investi plusieurs dizaines de millions d’euros sur le terminal minéralier pour le rendre compétitif à l’échelle mondiale, notamment avec la construction d’un système de barge par voie lagunaire qui permet de charger des navires à 14 mètres de tirants d’eau, pouvant contenir 100000 tonnes, soit deux fois plus qu’un chargement à quai. Surtout, Sea Invest bénéficie de l’appui de l’État ivoirien, décidé à constituer un hub à même de desservir ses voisins de l’hinterland.

Pour assurer au mieux cette fonction, Abidjan compte sur la performance de ses infrastructures routières, qui permettent de rallier Bamako depuis la capitale économique ivoirienne en moins de vingtquatre heures. Un atout face à la

concurrence de Dakar, ou de Tema, au Ghana.

Le port autonome, qui a perdu le concentré de zinc de Perkoa depuis la fermeture de la mine burkinabè (lire p. 150), montre une forte ambition et s’efforced’accueillirdenouveauxopérateurs,commeleconfiesondirecteur général, Hien Sié, à Jeune Afrique. L’infrastructureaainsidéjàconvaincu l’australienRedstoneResources,quia commencé en mai 2022 à y faire transiter le minerai de fer qu’il produit au

L’État ivoirien semble bien décidé à constituer un hub à même de desservir ses voisins de l’hinterland.

Mali,etsoncompatrioteLeoLithium, coté à la Bourse de Melbourne. Ce dernier, selon le contrat conclu en novembre pour une durée de dix ans avec Sea Invest, prendra en charge la manutention et le stockage des minerais de lithium de son projet de Goulamina, situé à 150 km de Bamako,avantlesopérationsd’exportation.Surcetteminedontladuréede vieestestiméeàvingtans,l’opérateur table sur une production annuelle de 436000 tonnes, qui pourrait monter à 800000 tonnes.

Les changements de pouvoir au Mali et la précarité sécuritaire liée

au jihadisme n’ont pas stoppé le projet, pas plus que la suspension de la délivrance des permis miniers par les nouvelles autorités de transition. Avec son partenaire chinois Jiangxi Ganfeng Lithium, le numéro un mondial du secteur, qui apportera un financement d’environ 194 millions de dollars, Leo Lithiumadéjàlancéla constructiondesonusinedetransformation sur place. Les premiers chargementssontattendusàAbidjanpour la fin de cette année. Les ressources minérales prouvées de 108 millions de tonnes à Goulamina feront de Leo Lithium le premier exportateur de lithium d’Afrique de l’Ouest, du moins jusqu’à l’entrée en production de la mine de son concurrent Kodal Minerals, à Bougouni, plus au nord.

Concurrence de Dakar et de Tema Selon nos informations, le britannique, passé par Dakar pour exporter 600 tonnes d’échantillons à analyser à l’usine de Shengli, à Yishui, dans la province de Shandong, en Chine, n’a pasencoreprissadécisionquantàson portd’attache Enattendantl’installation de son usine de transformation, d’unecapacitédeproductionannuelle de 330000 tonnes de concentré de spodumène,ilévaluelessitesdeDakar et d’Abidjan – aucune discussion formelle n’a encore eu lieu avec ce dernier. La junior australienne Atlantic Lithium a, quant à elle, opté pour Tema pour l’exportation de sa mine d’Ewoyaa, dans la région de Cape Coast,danslesudduGhana,pourtant plus proche d’Abidjan.

BAUDELAIRE MIEU, À ABIDJAN
LITHIUM
JEUNE AFRIQUE – N°3121 – FEVRIER 2023 154 DOSSIER MINES

AVIS D’EXPERT

EY &Associés

Tour First,1 placedes Saisons, TSA 14444,92037

Paris-La Défense cedex, France

E-mail: christian.mion@fr.ey.com

moez.ajmi@fr.ey.com

raphael.salganick@fr.ey.com

www.ey.com

Les opportunités business en Afrique continueront àl’emporter sur les risquesminiersen2023

La publication de la 15e édition de notrepanorama sur lesrisques et les opportunitésdusecteur minier en Afrique et les témoignages d’experts internationaux lorsduWebcast annuel organisé parEYFrance, qui arassemblé plus de 450 personnes représentant 29 pays,nousmontrent àquelpoint tout est une question d’équilibredans la réussite d’un projetminier entre:

-L’émergence des questions environnementales, sociales et climatiques ;

-Laprise en comptedes attentes de l’ensemble desparties prenantes et non seulement les intérêts des actionnaires financiers;

-Ladigitalisation et la recherche d’un modèle opératoireplus agile et axésur la création de la valeur

Les trois enjeux arrivant en tête de notrepanoramasur lesrisques et les opportunités du secteur minier en Afrique sontles suivants :

l Enjeux1:Environmental,Social and Governance (ESG)

L’ESGest classé premier cette année selon les répondants ànotre enquête. Les acteursminiers en Afriqueintègrent de plus en plusles facteurs ESG dans leurs stratégies, leursdécisions d’investissement et leur communication. Ces facteurs ESG deviennent même un élément de différenciation entreles différents acteursminiers, comptetenude leur importancepourbeaucoupde partiesprenantes.

l Enjeux 2:LaGéopolitique

Sans surprise,lagéopolitique arrive en deuxième position du fait des évènementsqui ontcaractérisél’année 2022 :Laguerreen Ukraine et son impactsur la chaine d’approvisionnement des matières premières, les tensions habituelles entreles Etats-Unis et la Chine,et les élections dans certains pays miniers.

l Enjeux 3:Lechangement climatique

La neutralitécarbone est toujours d’actualité, mais les acteursminiers atténuentégalement les risques liés àlasécuritédes sites et cherchent àatténuerleur empreinteenvironnementale. Les entreprises doivent jouerunrôledans la miseenplace d’une transition juste, en atteignant les objectifs de décarbonation tout en tenant comptedel’impactàlong termedes fermetures de minessur les travailleursetles communautés.

Plusieursfacteurs pourraientimpacter l’industrie minièredans les mois àvenir:

-Leralentissementdelacroissance chinoise et la crise du secteur immobilierchinois ;

-L’inflation et la hausse des taux d’intérêts ;

-L’incertitude géopolitique et l’augmentation des dépenses de réarmement ;

-Etlatransition énergétiqueet son impact surles politiques d’approvisionnements en métaux stratégiques.

Lesacteursminiers vont devoir adresser ces facteursderisques en agissant surleurs modes opératoires et leur portefeuille. Ceux qui réussiront obtiendrontunavantage concurrentiel.

COMMUNIQUÉ
JAMG -P HOT OS DR
Lesacteurs miniers en Afrique intègrent de plus en plus les facteurs ESG dans leursstratégies, leursdécisions d’investissement et leur communication.
Moez AJMI Western Europe, Maghreb and French-speaking AfricaEnergy Leader Raphael SALGANICK Manager,Western Europe,Maghreb and French-speaking Africa Energy KnowledgeLeader Christian MION EY &Associés, Senior Partner, EMEIAAdvisory MiningLeader

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