TH I N K S M AR T, LOOK AM A Z I N G
DÉCEMBRE - JANVIER 20/21 — 5,90 €
EN COUVERTURE
SPÉCIAL CADEAUX
DES IDÉES À TOUS LES PRIX POUR (SE) FAIRE PLAISIR
LÉA SEYDOUX “Je me suis souvent
CONSTANCE JABLONSKI,
UNE OPTIMISTE AU TOP POLÉMIQUE
NOTRE ÉPOQUE EST-ELLE TROP PRUDE ?
sentie transparente” INSTAGRAM A 10 ANS
L’APPLI QUI A RÉVOLUTIONNÉ LES CANONS DE BEAUTÉ
MODE
L’HIVER EN COULEURS
MAKE-UP
REPORTAGE
CES AFGHANES QUI DÉFIENT LA MORT POUR DONNER LA VIE
ET SI ON OSAIT LA FÉERIE ?
RÊVER
MALGRÉ TOUT
MESSIKA.COM
ÉDITO
Pas de marchés de Noël, de concerts, de spectacles… Les boutiques, les bars, les restos sont fermés. Et au moment de boucler ce magazine, nous ne savons même pas si nous pourrons voir notre famille, quelques amis avant de dire adieu à cette année si difficile. Pourtant, chez Marie Claire, nous avons voulu vous inciter à « rêver malgré tout » grâce à des idées de cadeaux pour (vous) faire plaisir, des séries mode et beauté féeriques, des conseils pour vous sentir bien, des gourmandises, des reportages loin de chez vous… à l’image de ces guirlandes qui illuminent les rues, malgré tout. Et, surtout, grâce à des paillettes d’espoir. Des sagesfemmes afghanes qui défient la mort pour donner la vie (p. 20) à Tom Ford, créateur de vêtements qui donnent le sourire (p. 46), en passant par ces jeunes femmes qui se battent pour leurs libertés, celle de s’habiller comme elles le souhaitent (p. 60) ou de ne pas avoir d’enfant (p. 70) sans être jugées. Autant d’antidotes à cette période déprimante. Alors, suivons les conseils de Constance Jablonski (p. 89) et, en attendant des jours meilleurs, profitons des petits bonheurs du quotidien et continuons à rêver. Nous vous souhaitons de joyeuses fêtes. Malgré tout ! Julie Rouffiange Rédactrice en chef adjointe jro@marieclaire.be
PHOTO PERSONNELLE.
LES FÊTES MALGRÉ TOUT
BOUTIQUE EN LIGNE DIOR.COM - Dior OnLine 02/620.00.00
I N F I N I M E N T
F E M M E
L A N O U V E L L E E AU D E PA R F U M
INFINISSIME
p. 18 Elles défient la mort pour donner la vie
SOMMAIRE ÉDITO
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TOUT CE QUI VA FAIRE VIBRER L’HIVER
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ÉPOQUE
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NEWS L’actu qui nous touche, nous
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RENCONTRE Léa Seydoux, étoile secrète INTERVIEW Tom Ford, créateur de bonheur
interpelle
REPORTAGE Elles défient la mort pour
donner la vie
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Suivez-nous sur marieclaire.be/fr
TÊTE-À-TÊTE(S)
STYLE
LES TENDANCES DÉCRYPTÉES PAR MARIE CLAIRE
54 56 58
CULTURE
AGENDA Expos et sorties LIVRES Anne Gruwez
CINÉMA Citizen Mank
MUSIQUE La poésie selon Alo Parks
IMAXTREE. SANDRA CALLIGARO.
p. 27 Les manteaux longs de l’automne
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Photos Bruno & Nicoletta Van Mossevelde. Réalisation Anne-Sophie Thomas. Robe et boucles d’oreilles Givenchy. Cuissardes Roger Vivier. Assistante stylisme Agathe Gire. Mannequin Constance Jablonski/Viva Paris. Casting Rama. Coiffure Sébatien Le Corroller/Airport Agency. Maquillage Sandrine Cano Bock/ Artlist Paris. Manucure Séverine Loréal/Call My Agent. Production Zoé Martin, assistée de Zoë Derks/Producing Love.
p. 106 Coup d’éclat
MAGAZINE
60 64 70 74 76
SOCIÉTÉ Notre époque est-elle
trop prude ? TENDANCES Une saison pour se faire du bien TÉMOIGNAGES Ces jeunes femmes qui ne souhaitent pas être mères EN VOITURE Mini, maxi coup de cœur MOI LECTRICE « Le jour, je soigne à l’hôpital ; la nuit, je danse au crazy »
MODE
80 90
L’étoffe des rêves Soleil d’hiver
MODE D’EMPLOI
96 98
ACCESSOIRES Rétro-cool NEWS Repérages
100 ZOOM Zalando
102 EN BREF Curriculum Tiffany
BEAUTÉ
106 MAKE-UP Coup d’éclat
112 ZOOM Belges et belles
117 NEWS Les 5 envies de l’hiver
119 EN BREF Klapp, 40 ans d’innovation 120 INTERVIEW Les fondamentaux
de Gisele Bündchen
LIFESTYLE
124 MASTERCLASS La volaille rôtie 128 HOROSCOPE
130 LE QUESTIONNAIRE Stéphane De Groodt
LAURENT HUMBERT. BRUNO & NICOLETTA VAN MOSSEVELDE.
p. 80 L’étoffe des rêves
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La Collection
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AALST ZWITSERLAND , MOLENSTRAAT 3-5 ANTWERPEN SLAETS, DE KEYSERLEI 46-48 ARLON HENRION, PLACE LEOPOLD 8 BASTOGNE POL-HENRY MARTIN, 11 RUE DU SABLON BATTICE-HERVE BAURENS, OUTRE-COUR 26 BRASSCHAAT SPOOREN, DONKSESTEENWEG 240 BRUGGE VERSATO, ZUIDZANDSTR. 8 GENTBRUGGE VAN RUYSKENSVELDE, MERELBEKESTATIONPLEIN 5 HALLE BOSMANS, BASILIEKSTR. 52-54 HASSELT VERSATO, KONING ALBERTSTR. 13-15 KNOKKE JAN ROELANDT, LIPPENSLAAN 154 KORTRIJK NYS, LEIESTRAAT 41-43 LEUVEN VERSATO, BONDGENOTENLAAN 14 LIEGE KUYPERS, 1 RUE DE LA RÉGENCE MONS HEURE & OR, 1 RUE DE LA CLEF NIEUWPOORT-BAD KIMBERLY, ALBERT 1 LAAN 140 NIVELLES LIVIS-LAFORGE, SHOPPING DE NIVELLES, 18A CHAUSSÉE DE MONS OOSTENDE VERSATO, KAPELLESTR. 41 RONSE DE TANDT, WIJNSTR. 57 SCHAARBEEK VAN CRAENENBROECK, 26-27 PLACE DAILLY SOIGNIES LIVIS-LAFORGE, RUE DE MONS 19 VISE JANSSEN, RUE HAUTE 9WAR EMME TEMPS ET OR, 32 RUE J. WAUTERS WIJNEGEM VERSATO EXCLUSIVE, WIJNEGEM SHOPPING CENTER, SHOP 165
La Collection
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TOCADES
DÉCEMBRE & JANVIER
TOUT CE QUI VA FAIRE VIBRER L’HIVER Par Marie Geukens
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NOS SOUHAITS POUR 2021 1. CHALEUR Cette année, plus
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que jamais, on vous souhaite des fêtes chaleureuses. Plaid rayé Zahir, The Belgian DesignLab, 121 €. 2. HUMOUR Cette silhouette ludique, signée Julien Dosséna, est inspirée de la matriochka russe, un puissant antidote à la morosité du moment, Paco Rabanne F20. 3. ATMOSPHÈRE Treize bougies parfumées merveilleusement fraîches, florales ou boisées. Collection Osynlig par Ben Gorham, créateur de Byredo pour IKEA, à partir de 4,99 €. 4. STYLE Du 100 % fait main en Belgique, une histoire mère-fille et un design irrésistible. Sac à dos rouge, AWardt, FW20, 408 €. 5. Plateau coqueliquot rond, 45 cm, Bensimon, 55 €. 6. RESTER SOI-MÊME. Parmi ces bougies, aucune ne se ressemble, tout comme vous. Coffret Piu, Ann Vincent Studio, 43,5 €.
CATHERINE PANCHOUT. DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM. ANNE-CLAIRE HÉRAUD. PRESSE.
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RESSE. STUDIO DES FLEURS. CHARLES NEGRE. XAVIER PORTELA.
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1. BONHEUR Il se cache souvent dans les plus petits détails. Un brin de nostalgie qui fait plaisir. Robin, Daniel Ost, 28 €. 2. LUMIÈRE Parce que nous en avons tous besoin, surtout maintenant, cette suspension en cuivre brillant tombe à pic. Multi lite all brass, Bensimon, 809 €. 3. GLAMOUR Les diamants sont nos meilleurs amis : une vérité qui se passe de commentaire. Messika par Kate Moss, prix sur demande. 4. SOLEIL SUR TOUTE LA LIGNE Jaune vif et chaud, pour vivre de folles aventures en 2021, Lacoste Man AW20, 450 €. 5. MOMENT ZEN Enlevez votre kimono, plongez dans un sentô en bois rempli d’une eau à 42 °C. Les huiles essentielles et le verre de saké feront le reste. Spa japonais Atsukan par Lionel Jadot pour le Jam Hotel, 132 chaussée de Charleroi, 1060 Bruxelles, 50 €. 6. ÉCOCHIC Ruinart s’habille cette année d’un manteau écologique et super stylé. Seconde Peau rosé, Ruinart, 57,95 €. 7. CAVIAR Les boules de caviar doré gomment les rides et les poches, la texture est légère et crémeuse, le parfum de rose détend. Un pur instant de luxe incroyablement efficace. Lifting liquide Skin Caviar, La Prairie, 639 €.
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TOCADES
DÉCEMBRE & JANVIER
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1. LOVE Des slogans personnalisés en leds, tels de jolis tatouages pour le salon. Yellow Pop, à partir de 390 €. 2. POUR LUI Les hommes tiennent aussi à leur rituel beauté du matin ou du soir. AfterShaveBalm LeLabo, 34 € les 120 ml. 3. GO FOR GREEN Puisque toutes les fleurs ont une tige verte, cette couleur va forcément avec tout. Christian Wijnants AW20men. 4. TIME Un
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calendrier reprenant les 12 étiquettes de bière les plus emblématiques de la Brasserie de la Senne, dessinées et commentées par le graphiste bruxellois Jean Goovaerts sur grafik.brussels et brasseriedelasenneshop.be, 18 €. 5. PLAISIR DES YEUX Plongez dans le monde visuel de Wes Anderson et découvrez ses personnages emblématiques. Wes Anderson: the iconic filmmaker and his Work, un ouvrage commenté par Ian Nathan, éd. Gallimard, 35 €. 6. ENSEMBLE Le plaisir de se retrouver réunis autour d’un jeu. Un must pour diminuer le stress. WE DO MI NO d’EVDMEULEN, we do not work alone, 150 €. 7. BEAUTÉ PURE S’entourer de luxe pour donner ce petit supplément d’âme à notre maison. Nappula, Iittala, 59 €.
TCD/PROD.DB/ALAMY STOCK PHOTO. PRESSE.
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NEWS
ÉPOQUE
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NELLIE BLY
LA PIONNIÈRE OUBLIÉE
Infiltrée en usine, dans un asile ou défiant le héros de Jules Verne, cette journaliste américaine, engagée aux côtés des plus fragiles, a redéfini l’essence du métier de reporter. Par Françoise-Marie Santucci
La journaliste, vers 1890.
H.J. MEYERS/LIBRARY OF CONGRESS. TIRA LEWIS/DOUGLAS STEWART FINE BOOKS. PRESSE (X3).
Issue de la classe moyenne, tôt orpheline, Nellie Bly* arrive en 1885 à Pittsburgh. Elle a 21 ans, sa carrière démarre en trombe. Le journal Pittsburg Dispatch déplore que les femmes ne sachent plus coudre ni cuisiner ? Elle adresse une missive cinglante au rédacteur en chef. Intrigué, il la rencontre et l’embauche. La méthode Bly s’impose vite : raconter les choses de l’intérieur. Ses reportages dans les usines exposent les conditions de travail indigentes des ouvrières. Mais ces investigations provoquent la colère des industriels : on la relègue aux rubriques « féminines ». Le jardinage, la mode. Qu’importe : elle part au Mexique et en tire un livre, aussi pittoresque qu’engagé. De retour, elle travaille pour le quotidien New York World. Mais que dénoncer ? Comment agir ? Elle se fait hospitaliser dans un « asile de fous », où elle consigne hurlements, cruauté des soignants… Le reportage provoque un séisme, qui contribue à améliorer les conditions d’internement en psychiatrie. Nellie Bly est une star ! Son nouveau but ? Battre le record de Phileas Fogg, le héros fictionnel de Jules Verne, en bouclant le tour du
Around the world with Nellie Bly, jeu de l’oie édité aux États-Unis vers 1890.
monde en moins de 80 jours. Sponsorisée par le New York World, elle tient en haleine les lecteurs qui suivent son périple entre trains et bateaux à vapeur, contrées lointaines et… rencontre avec Jules Verne. Sans jamais quitter sa robe longue, son pardessus et un petit sac de voyage, elle revient à New York triomphalement, 72 jours après. Une foultitude de livres et biographies lui est consacrée. Mais elle quitte le journalisme pour épouser un riche industriel, plus âgé. À la mort de ce dernier, elle reprend les rênes de l’empire avec l’idée d’améliorer le sort des ouvrier et ouvrières. Hélas, elle s’avère piètre gestionnaire. C’est la faillite et le retour à l’écriture. Nellie Bly est envoyée en Europe pour « couvrir » la Grande Guerre. Elle meurt d’une pneumonie en 1922, à 57 ans. Aux États-Unis, sa vie devient une histoire merveilleuse qu’on raconte aux enfants, puis tombe dans l’oubli. Mais elle réapparaît depuis quelque temps via des biographies et B.D. Et on peut aussi la lire en français ! (*) Auteure de 6 mois au Mexique, éd. du Sous-Sol, 10 jours dans un asile, éd. de poche Points et Le tour du monde en 72 jours, éd. de poche Points.
LE FOODING A 20 ANS « On nous donnait vingt jours, vingt semaines, vingt mois, et ça fait vingt ans, constate Emmanuel Rubin, cofondateur du Fooding. Il y a une différence entre être dans la mode et être dans la modernité. Le Fooding s’inscrit dans la seconde proposition. » Des détracteurs, il y en a eu lors de l’invention de ce mot, contraction de « food » et « feeling », inventé à l’aube de l’an 2000 par Rubin et Alexandre Cammas (boss du Fooding avec Marine
Bidaud), qui portait un mouvement fondé sur l’envie d’en découdre avec une gastronomie alors cocardière et poussiéreuse. Le Fooding a, en vrac, inventé le terme de bistronomie (bistrot + gastronomie), libérant une génération de chefs de bistrot, repéré les chefs les plus brillants (Iñaki Aizpitarte, du Chateaubriand, en tête), poussé les cuisiniers à sortir la tête de leurs fourneaux. À force d’audace, ils ont fait bouger les lignes et enfoncé
le clou d’une cuisine devenue un fait pop-culturel autant que la musique, la mode, le design. Ils ont aussi imaginé des fêtes débridées, des pique-niques géants aux recettes reversées à des associations caritatives, noué des partenariats avec des marques – le Fooding est une
entreprise qui a vu Michelin entrer à son capital. Et créé le seul guide de restaurants désembourgeoisé. Si la cuisine française du XXIe siècle est ce qu’elle est, c’est grâce au Fooding, qui a su la faire entrer dans son époque. 20 ans, et toujours mordant. Elvira Masson
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ÉPOQUE
ENQUÊTE
INSTAGRAM A-T-IL CHANGÉ LES CANONS DE BEAUTÉ? Le réseau social, qui vient de fêter ses 10 ans, a bouleversé notre rapport à l’image et permis de faire évoluer la représentation des corps dans l’espace public vers plus de diversité. Pour autant, les codes esthétiques ont la peau dure, et l’algorithme fait de la résistance. Enquête. Par Christelle Murhula
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LE 6 OCTOBRE 2010, LE PAYSAGE DES RÉSEAUX SOCIAUX
Une nouvelle application de photos faisait surface : Instagram. Très vite incontournable, elle devient un terreau pour blogueuses mode, mannequins et égéries de marques de cosmétiques. Le fil d’actualité ressemble à un enchaînement d’images d’individus tous aussi beaux les uns que les autres. Utilisé au fil du temps par des millions de personnes, le réseau social est accessible à tous. Dès lors, les beautés montrées ne sont plus forcément celles considérées comme « conventionnelles ». De nombreux comptes ont alors éclos, créant une représentation des corps bien moins normée. « Je me suis inscrite sur Instagram pour suivre mes blogueuses grosses favorites quand elles y ont migré », nous explique Pelphine, dont le compte Corps Cools (16 400 abonnés à ce jour) CHANGEAIT À TOUT JAMAIS.
déconstruit les normes liées au corps et lutte pour une inclusivité radicale. Ainsi, l’on peut voir des femmes grosses, handicapées et/ou racisées avoir leur propre plateforme sur le réseau social, qui célèbre leur splendeur trop souvent oubliée, voire dénigrée. Bourrelets, poils et boutons sont de moins en moins cachés. « Instagram m’a permis de voir plus de femmes qui me ressemblent, c’est-à-dire noires, grosses et foncées de peau », rapporte la poétesse Kiyémis. Ces profils diversifiés se comptent par milliers, comme Sugar McD ou encore Non Air Brushed Me. On y voit tous les types de physiques. Et chacun d’entre eux est suivi par de (très) nombreux internautes. Résultat : au fil de cette décennie, les magazines, la publicité ou encore la mode ont eux aussi présenté des visages plus divers. « Instagram est un miroir
1. Un post de l’artiste et youtubeuse Shera Kerienski, repris sur @onveutduvrai. 2. L’illustration de Marie Guillard pour le podcast Manger #9 (autrefois Plan Culinaire), postée sur @corpscools. 3. Cette photo de Nyome NicholasWilliams par Alexandra Cameron a, en août dernier, fait le tour d’Instagram, qui l’a supprimée « par erreur ». 4. Le mannequin Lily Buckley, qui incarne la beauté des éphélides pour la marque Zalando Beauty.
@SHERA. @MARIEGUU. @CORPSCOOLS. @CURVYNOME. @ALEX_CAMERON. @LILYFBUCKLEY. @ZOLANDO_BEAUTY.
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@BARBARABUTCH. @BODYPOSIPANDA. @KENNYETHANJONES. @ALEX_CAMERON. @MPJINSTITUTE. @PETERDEVITO. @NAZHAYABARCELONA. @AERIE.
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grossissant de la société, analyse Sylvie Borau, enseignante-chercheuse à la Toulouse Business School. C’est un média d’image qui, de fait, exacerbe les normes esthétiques. Et plus les normes sont chamboulées, plus l’espace public va les capter et les suivre. » Même constat pour Pelphine, de Corps Cools : « Les marques se sont emparées de ce mouvement et ont donné plus de visibilité aux corps qui sortent des normes de beauté pour en faire un argument de vente. » Et qui dit marques et publicité dit modèles, ce qui a permis à de nombreuses femmes d’embrasser une carrière de mannequin, comme Jari Jones ou Tess Holliday Outre-Atlantique. Ou encore Odile Gautreau, en France, qui a débuté sa carrière de mannequin en 2013 : « J’ai obtenu plus de portée grâce à Instagram. Devenir mannequin est compliqué, ce réseau permet une ouverture sur le monde qu’il n’y a pas ailleurs. » En moins d’un an, elle professionnalise son compte. « Sur Insta, nous sommes nos propres vitrines en fonction de nos corps, nos visages, mais également en fonction de nos engagements », analyse-t-elle. En plus de publier ses shootings et campagnes de publicité, elle parle ouvertement du rapport qu’elle entretient avec son corps depuis son adolescence, qui a pu être ambivalent. De nombreuses personnes se sont reconnues en elle. Une vitrine pour toutes donc, qui prend en considération l’ensemble des physiques. Ou qui semble le faire. Car cette diversité demeure, en réalité, limitée. De nombreuses activistes dénoncent une uniformisation des beautés représentées sous les hashtags encourageant l’inclusivité. « La représentation des corps s’est améliorée, mais en même temps pas tellement. Mon type de corps est très peu visible sur Instagram, et dans les médias, il n’existe pas, analyse Pelphine de Corps Cools. Sont tolérés les corps qui débordent juste un tout petit peu de la norme », déplore-t-elle. Une analyse que partage la chercheuse Sylvie Borau : « Cette représentation de la beauté était jusque-là très peu diffusée dans les médias, et donc remet en cause sa perception. Mais les codes esthétiques ancrés dans la société ne vont pas changer du jour au lendemain. Les personnes présentées restent jeunes, sont en majorité claires de peau, comportent des traits considérés comme fins, et sont plus ou moins estimées comme “pas trop grosses”. » Et il est possible que l’algorithme d’Instagram valide cette théorie. « Quand je verrai des influenceuses grosses, avec le même nombre d’abonnés que les minces, valorisées par l’algorithme de recherche, je me dirai qu’il y a un vrai changement. Pour l’instant, je suis plutôt sceptique », confie Kiyémis. Car il semble que le réseau social, très à cheval sur les politiques de censure, filtre plus facilement les personnes grosses que les personnes minces. En février 2020, la DJ et militante contre la grossophobie Leslie Barbara Butch publiait sur son compte personnel une image d’elle, en une du magazine Télérama, accompagnée du titre « Pourquoi on rejette les gros ? » Quelques minutes plus tard, sa publication se voyait supprimée pour cause de nudité, et son profil, banni temporairement. Pourtant, cette image ne montrait ni sexe ni tétons, seulement beaucoup de peau.
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5. Leslie Barbara Butch
activiste, DJ et féministe, a subi plusieurs fois la censure d’Instagram, notamment avec une couverture de Télérama en février. 6. Megan Crabbe, féministe et activiste, et Kenny Ethan Jones, transgenre, photographiés par Alexandra Cameron. Série de photos reprises sur Instagram pour défendre la diversité et liberté de tous les corps et couples. 7. Un post du Marshall P. Johnston Institute pour défendre les droits de tous.
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8. La mannequin Barcelona, photographiée par Peter DeVito pour Marie Claire Mexique. Une image devenue virale. 9. La photo d’un modèle atteint de vitiligo, tirée de la campagne 2018 de la marque de lingerie Aerie et repostée par @plume_positive.
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ÉPOQUE
REPORTAGE
AFGHANISTAN
DÉFIER LA MORT POUR DONNER LA VIE En mai dernier, le centre des naissances de Médecins sans frontières de Kaboul était la cible d’une attaque terroriste dont la violence avait sidéré le monde entier. Six mois plus tard, nos reporters ont suivi Hafiza, 24 ans, l’une des “sages-femmes courage” de la maternité de Maidan Shar, à 20 km au sud de Kaboul. Malgré les bombes, les Talibans omniprésents et le patriarcat religieux qui règne encore dans cette région rurale d’Afghanistan, la jeune femme n’échangerait son métier pour rien au monde. Par Solène Chalvon-Fioriti Photos Sandra Calligaro
Sur la route trouée d’ornières qui mène à Maidan Shar, la capitale de la province du Wardak, à l’ouest de Kaboul, le visage d’Hafiza se détend entre deux pointes de vitesse. Certaines portions de route sont devenues dangereuses ces derniers mois. Les coups de feu se sont multipliés, alors le minibus accélère pour tromper la mort. « À trois reprises, cette année, on est passés au travers indemnes », se félicite dans un rire la sage-femme de 24 ans, entourée d’une dizaine de consœurs venues de la capitale. Les tirs proviennent de larges fossés au pied d’une rangée de peupliers. Derrière ce rideau épais se dessinent les toits carrés d’un village ocre, où des talibans sont infiltrés. Personne, ici, n’a oublié ce jour funeste où des terroristes, probablement issus du groupe État Islamique (EI), ont attaqué un sanctuaire de la naissance : la maternité de Médecins sans frontières, en plein Kaboul. Vingt-quatre personnes ont perdu la vie dans l’attaque de ce 12 mai 2020, surtout des femmes enceintes qui n’ont pu s’échapper. Le personnel de santé est visé par les extrémistes, parce que ce sont en majorité des femmes qui y travaillent. À Jalalabad,
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Page de gauche : Dans l’allée principale de l’hôpital provincial de Maidan Shar, dans le Wardak. La région est peuplée par l’ethnie pachtoune, conservatrice, où les femmes se déplacent toutes couvertes du long tchadri bleu, obligatoirement accompagnées par leur mahram (mari, frère, fils ou tout homme de la famille). L’hôpital étant fréquemment la cible d’attaques – la dernière remonte à quelques jours avant notre arrivée –, la police y siège en permanence. Page de droite : vue sur les montagnes du Panjshir.
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ÉPOQUE
REPORTAGE
capitale de l’est du pays, c’est une école de sagesfemmes qui avait été ciblée par l’EI en 2018. Aux imprimés criards de leurs tenues, à leur visage découvert, à cette gouaille presque assurée qui caractérise les Afghanes des villes, on distingue le profil social des sages-femmes du bus blanc : la classe moyenne urbaine. Un groupe social balbutiant en Afghanistan, qui a su profiter des milliards de dollars de l’aide au développement, le soft power par excellence de la coalition internationale présente dans le pays depuis 2001, mais qui s’apprête à en partir, tenue en échec par la guérilla talibane. Formées par des ONG ou soutenues par des bourses au sein d’instituts médicaux, ces sages-femmes ont été encouragées à travailler dans un pays où les mortalités maternelle et infantile sont parmi les plus élevées au monde. Comme ces Kaboulies déployées à Maidan Shar, qu’une navette transporte avant que le soir ne tombe, synonyme d’autres dangers : check-points criminels sur la route et kidnappings. Tandis que son trajet prend fin sur le parking de la maternité où stationnent des pick-ups de l’armée, Hafiza nous désigne le dernier témoignage visible du conflit, un marquage calciné au sol, près d’une queue de roquette. À cet endroit, il y a deux semaines, une ambulance a été pulvérisée. Le mois dernier, c’est une infirmière en formation à l’hôpital qui a reçu une balle dans la cuisse.
SI MAIDAN SHAR ET SA MATERNITÉ RESTENT OFFICIELLEMENT
sous contrôle du gouvernement, la ligne de front est de plus en plus proche. L’armée afghane défend le territoire quelques kilomètres plus loin, ses véhicules stationnés tout près. Sous un porche de béton criblé de balles, Hafiza déplace un rideau bleu élimé, à la légèreté presque ironique : il symbolise la purdah, la ségrégation des sexes, un impératif absolu dans bien des provinces de l’Afghanistan. « Si un homme entre ou si une femme fait courir le bruit qu’un homme est rentré, ce sera la fin de cette maternité », résume Hafiza, désormais vêtue d’une blouse violine. Dans un couloir, nous croisons un homme, pourtant, le Dr Ashraf Majeed : « Moi, c’est différent, je bénéficie du statut de médecin, très respecté dans les campagnes isolées, qu’elles soient ou non sous contrôle taliban. Aux femmes qui ont peur que je les approche, je leur dis : ma sœur, fais comme si j’étais ton “mahram”. Ça aide à faire passer la pilule », sourit-il. Le “mahram” était le chaperon masculin – père, frère, oncle – que les Talibans imposèrent aux femmes lors de leur régime mortifère, de 1996 à 2001. Soudain, une femme, se cachant le visage d’une main, interpelle le Dr Majeed. Elle veut du paracétamol pour sa fille qui vient d’accoucher. Mais le stock est vide. À cause de l’insécurité, les livraisons de médicaments tout comme les flux de patientes sont très ralentis. C’est l’une des premières causes de mortalité des parturientes en
Les employées de l’hôpital provincial de Maidan Shar dans le bus qui les ramène chez elles, après leur journée de travail. La plupart viennent de Kaboul et font le trajet tous les jours.
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À gauche : La pelouse
de l’hôpital. Les mentalités changent peu à peu : depuis une quinzaine d’années, les pères sont de plus en plus impliqués dans la maternité. À droite : Dans l’hôpital provincial de Maidan Shar, Hafiza, jeune sage-femme de 24 ans, donne quotidiennement des sessions de « Health Education », dans lesquelles elle rappelle des principes basiques de santé pour la mère et l’enfant.
Afghanistan. La nuit, les trajets en urgence d’ambulances sont impossibles. Les femmes accouchent chez elles, souvent seules. Les hémorragies post-partum peuvent alors être fatales. Hafiza examine le col d’une femme sans âge, Orzala, au front marqué de tatouages bleutés, des points, des fleurs, un triangle entre les sourcils. Elle est pliée en deux. Ses gémissements sont à peine perceptibles, crier signerait un affront aux yeux de sa belle-mère, enveloppée de noir, qui veille : si sa bru crie trop fort, son fils en sera déshonoré. « Que je ne t’entende pas pleurer. On a toutes eu des enfants avant toi. Bois ça plutôt, et tais-toi », glisse le visage au fouillis de rides en tendant un verre d’Energy Drink à la mère immobile, sidérée par la douleur. Quinze minutes plus tard, son bébé est sorti « tout vite, comme une tourte qu’on sort du four », s’amuse une infirmière. Le huitième enfant d’Orzala est une fille. Sa belle-mère choisira le prénom et sera la première à tenir l’enfant contre elle. « C’est difficile à entendre, parce que ce sont des femmes, mais les belles-mères sont une plaie dans ce pays », lâche Parwana, une conseillère psychosociale. « Sur la contraception, sur la qualité des soins pour les femmes enceintes, il est plus facile de faire évoluer les maris que les belles-mères, car celles-ci s’accrochent aux seuls privilèges dont elles disposent : torturer leurs belles-filles. Il n’est pas rare qu’elles injurient nos soignantes parce qu’on refuse qu’elles coupent le cordon ombilical. » Mais les mentalités évoluent vaille que vaille. «Plus
de 25 % des patients masculins de Maidan Shar acceptent la contraception, contre 5 % il y a quinze ans », se félicite la jeune femme au maquillage sophistiqué. Le consentement des mâles reste obligatoire pour prescrire une pilule, un implant ou une césarienne. LES FEMMES DE TALIBANS SUBISSENT UN SORT SEMBLABLE
aux autres épouses, même si Parwana note « leur plus grande solitude » et leur « dépression », car « leurs hommes restent des mois au combat en montagne ». Elles viennent à Maidan Shar, la maternité la plus réputée de la province, en cas de grossesse compliquée. Et se mélangent d’autant plus facilement aux autres patientes qu’elles sont elles aussi pachtounes, l’ethnie la plus conservatrice du pays, et survivent comme elles au labeur harassant des campagnes, placées dans un état de quasi-servitude vis-à-vis de leur mari et de leur famille. « La femme de taliban, c’est la femme paysanne. Nous partageons la même vision du monde. Nous tenons à notre pudeur. Le reste, c’est de la politique », affirme Bibi Amina, ancienne sage-femme traditionnelle de la région, qui cache son visage même en la présence de l’équipe de Marie Claire, pourtant composée de femmes. Bibi Amina cherche à convaincre Sanna, une jeune mère de 15 ans, de laver son vagin. L’adolescente aux jupons chamarrés tend une oreille distraite. Les mariages précoces restent la norme dans
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ÉPOQUE
REPORTAGE
les zones pachtounes, sans respect pour l’âge légal, établi à 16 ans pour les filles. Dans certaines tribus, une croyance veut que le sexe de la femme ne soit pas lavé les quarante jours qui succèdent à l’accouchement, afin de ne pas empêcher de futures grossesses. DE SON CÔTÉ, LA JEUNE HAFIZA A, ELLE AUSSI, UN MESSAGE
à faire passer. Face à une dizaine de femmes couvertes de la burqa et de quelques maris, elle s’époumone à rappeler des principes basiques de santé de la mère et de l’enfant. « L’allaitement est très important pour vos bébés. En plus, il vous évite de retomber enceinte tout de suite. Si vous êtes gênée de montrer votre poitrine, isolez-vous pour donner le sein. Si vous êtes en extérieur, utilisez votre burqa pour vous cacher.» Hafiza ne marque même pas de pause lorsque deux roquettes explosent sur une montagne voisine. « Vous Messieurs, soyez bons, partagez votre nourriture avec votre femme, donnez-lui plus que vos restes. Dieu apprécie cela. Il a voulu que ses fidèles aient une vie saine et un corps sain. » En Afghanistan, la malnutrition des mères et des enfants est un fléau pointé par tous les rapports de santé. Près d’un nourrisson sur deux en souffre, selon l’Unicef. Parce qu’elle parle d’une voix forte, découvre par moments son visage, s’exprime en langue pachtoune avec un léger accent, Hafiza fait mouche. Le directeur de la structure, Mohammed Nader, lui témoigne un grand respect. Surtout depuis le printemps dernier,
quand la maternité a été fermée pendant trois jours sur ordre des Talibans. « Même s’ils ne s’en prennent jamais aux médecins, ils font la loi dans la région », glisse-t-il, gêné. Après l’attaque d’un de leurs dispensaires de santé, les Talibans suspectaient les forces gouvernementales de vouloir s’en prendre à d’autres centres médicaux – des bavures courantes, des deux côtés du combat. Malgré les risques, Hafiza s’est portée volontaire pour venir accoucher les femmes, dans une maternité désertée par les autres soignantes. « Elle a le courage dans le sang », confirme D r Majeed. Mais Hafiza, employée modèle, l’avoue, la violence assombrit ses rêves : « Quelque chose s’est brisé en moi après l’attaque chez MSF. Jusqu’alors, je pensais que les plus radicaux des extrémistes respectaient les mères. Comme l’Islam les y oblige. Et finalement non. Même si moi j’accouche une femme de Daech, je peux être leur cible. » En Afghanistan, le drame a bouleversé l’opinion publique profondément religieuse et attachée aux valeurs familiales. Il touche à l’interdit moral le plus profond : le massacre de la figure quasi iconique de la mère, et celui du nourrisson, la plus innocente des créatures. Celui-là naît juste avant que le soir ne tombe. Il s’appelle Mohsin, pèse 4 kg et dessine son premier sourire. Alors le regard d’Hafiza revient à sa douceur naturelle. « Je fais naître la nouvelle génération d’Afghanistan, celle qui, peut-être, connaîtra la paix… Comment pourrais-je trouver meilleur travail ? »
La salle postaccouchement de l’hôpital de Maidan Shar, occupée à la fois par des femmes qui viennent d’accoucher et d’autres en plein travail, accompagnées de leurs belles-mères. Dans les zones pachtounes, les femmes n’ont pas le droit de se laisser photographier le visage, c’est pourquoi elles tournent le dos ou se cachent derrière leur long voile.
It’s time.
www.domesresor ts.com
SALVATORE DRAGONE/IMAXTREE.COM. COURTESY OF PRESS OFFICE/IMAXTREE.COM. CARLO SCARPATO/IMAXTREE.COM. DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM (X2).
LES MANTEAUX LONGS DE L’AUTOMNE De gauche à droite : collections automne-hiver 2020-2021 Stella McCartney, Sies Marjan, Nehera, Isabel Marant, Agnona.
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UN SAC JAUNE
En cuir J.W. Anderson, 650 €.
UNE COMBI SUR UN PULL COL ROULÉ
Robe-bustier à fines bretelles Fenty, 560 €. Pull en laine vierge Forte_Forte, 195 €.
UN BOMBER CEINTURÉ LONG En nylon et polyamide IKKS,
265 €. Ceinture en cuir imprimé poney Forte_Forte, 120 €.
DES BOOTS À BOUCLE
En cuir Zadig & Voltaire, 465 €.
Chaîne trois médailles en or, et chaîne à pendentif trèfle en or Thomas Sabo, 259 € et 98 €.
Tod’s, collection automne-hiver 2020- 2021
PILOTE DE LIGNES
LA PANOPLIE
DES BOTTES CRANTÉES ET CHAÎNÉES En cuir Claudie Pierlot,
295 €.
LA BONNE SILHOUETTE
Bomber en nylon et polyamide Guess, 160 €. Top en jersey Vaillant, 320 €. Ceinture vintage.
Opération : libérer la longue ligne des jambes. Mission accomplie avec ce bomber kaki XXL qui vient réchauffer une minirobe bleu ciel. Réalisation Alexandra Conti
SALVATORE DRAGONE/IMAXTREE.COM. THIERRY LEGAY (X7). MISE EN PLACE EMMANUELLE MATAS.
DES COLLIERS MÉDAILLES
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FILLES DE L’OUEST
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Jupes en jean, longs manteaux et gros ceinturons : l’esprit Calimity Jane fait des ruades dans nos vestiaires d’hiver. Réalisation Agathe Gire
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1. Porte-clés Loewe. 2. Timbre Annie Oakley, édité en 1994. 3. Belles de l’ouest de Jonathan Kaplan, avec Madeleine Stowe, Andie MacDowell, Mary Stuart Masterson et Drew Barrymore (1994). 4. Cardigan Marni. 5. Fourreaux en chèvre Mysore et en veau Rouge Hermès Hermès. 6 et 7. Défilé automnehiver 2020-2021 Chloé. 8. Veste Staud. 9. Jupe J.W. Anderson. 10. Cuissarde Isabel Marant. 11. Trench Vetements.
NATIONAL POSTAL MUSEUM. EVERETT/BRIDGEMAN IMAGES/RUE DES ARCHIVES.
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STUDIO DES FLEURS/HERMÈS. DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM (X2). PRESSE (X6).
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DES LUNETTES DE SOLEIL AVIATEUR En acétate Longchamp,
159 €.
UN PULL MIMOSA
En cachemire Caroll, 120 €.
DES SANDALES COMPENSÉES En daim & Other Stories, 89 €.
UN SAC CARRÉ
En cuir Patrizia Pepe, 258 €.
DES B.O.
En argent avec des diamants, Diamanti per Tutti, 495 €.
DE LONGS GANTS
LA BONNE SILHOUETTE
UN MANTEAU POUDRÉ CEINTURÉ En laine ‘double face’ Inès de la Fressange chez Uniqlo, 129 €.
Miu Miu, collection automne-hiver 2020-2021
LA PANOPLIE
JARDIN D’HIVER
Manteau en laine Stand Studio, 579 €. Tunique en popeline à broderies Tory Burch, 595 €. Pantalon en flanelle DA/DA, 595 €. Ceinture en cuir Comptoir des Cotonniers, 75 €.
Contrastes de saisons pour allier délicatement les extrêmes : sur une longue robe de princesse jaune mimosa au buste paré de cristaux brodés se glisse un large manteau rose bégonia. Réalisation Alexandra Conti et Linda Heynderickx.
SALVATORE DRAGONE/IMAXTREE.COM. THIERRY LEGAY (X8). MISE EN PLACE EMMANUELLE MATAS.
En cuir Valentino Garavani, 420 €.
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COME-BACK
LE VELOURS
1986
2020
Mylène Farmer, dans une robe de Kate Barry.
Défilé Ann Demeulemeester, automne-hiver 2020-2021.
QUEL EST LE POINT COMMUN ENTRE LOUIS XIV ET MYLÈNE FARMER ? Le velours. Atour de la royauté et des icônes pop, cette étoffe venue d’Orient symbolisait d’abord richesse et opulence avant de devenir, au fil des époques, un marqueur du chic androgyne. Mais ne nous fions pas à son apparente douceur. S’il absorbe la lumière, il n’en est pas moins ostentatoire : côtelé, gaufré, frappé ou broché, il est une touche de style affirmée. En Italie, dès le XIVe siècle, les nobles l’agrémentent de broderies d’or et d’argent tandis qu’en France, rois et reines le parent de grenades ou d’arabesques. Il revient en force et uni au XXe siècle, avec les figures du rock : Keith Richards et Mick Jagger s’en font des costumes cintrés, Jimi Hendrix le préfère en pattes d’éléphant. En 1998, Mylène Farmer, audacieuse, apparaît à la télévision dans une robe victorienne : son jupon en taffetas est assorti à un corsage de velours. Matière fétiche de l’hiver, il revient cette saison comme une exploration de ces symboliques du passé, mais avec une touche moderne. Graphique chez Balmain, il se fait mordoré à motif byzantin chez Acne Studios, tandis qu’Ann Demeulemeester lui confère une allure Renaissance.
BERNARD MOUILLON/DALLE. PAOLO LANZI/IMAXTREE.COM.
C’est la noble étoffe des reines et des rois, à la ville comme à la scène. Il revient chez Balmain ou Ann Demeulemeester et illumine la saison de sa douceur. Par Louise des Ligneris
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COMPTOIR DES COTONNIERS
RADIOGRAPHIE
La marque française Comptoir des Cotonniers, qui fête ses 25 ans, a confié à Nathalie Marchal, sa nouvelle directrice artistique, la mission de repenser ses essentiels. Auxquels la créatrice souhaite rendre toute leur noblesse.
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Par Louise des Ligneris
L’ÉLOGE DE LA SIMPLICITÉ
Quand on lui demande si sa mode applique le principe du less is more, Nathalie Marchal répond : « Ce n’est pas faux ! » Dans sa première collection Comptoir des Cotonniers, elle présente des essentiels et intemporels pensés pour le quotidien : « J’ai beaucoup d’affection pour le vêtement d’usage, je trouve qu’il a une certaine noblesse. Pour cette collection, je me suis par exemple inspirée de la blouse d’institutrice, de laborantine, d’épicière... Je suis sensible au côté modeste et noble du vêtement de travail. » Le mouvement est aussi placé au cœur de sa réflexion : « Je réfléchis à la manière dont je peux permettre aux femmes d’être libres dans leurs mouvements. La société nous pose assez de limites pour que le vêtement n’en impose une de plus. »
1. Silhouette de la collection automne-hiver 2020. 2. Pull en cashmere point mousse et denim ceinturé. 3. Nathalie Marchal. 4. La campagne printemps-été 2003. 5. Pièce emblématique de Comptoir des Cotonniers – la marinière – revue pour l’automne-hiver 2020.
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LA PLURALITÉ À L’HONNEUR
« J’ai une aversion particulière pour le concept de “la femme”, je pense qu’elle n’existe pas, pas plus que “la Parisienne”. J’ai envie de m’adresser à toutes les femmes, androgynes ou hyper-féminines. D’ailleurs, qu’est-ce c’est qu’être féminine aujourd’hui ? Je n’ai pas la réponse », tranche Nathalie Marchal. Si la griffe s’est popularisée à la fin des années 90 grâce à son concept de communication qui célébrait les duos mères-filles, aujourd’hui un changement de ton s’opère. « J’ai envie que l’on s’ouvre à toutes les femmes : mères, filles, sœurs, copines, concubines... Ce qui compte, c’est que chacune trouve chez nous des pièces qui lui conviennent. » DES PIÈCES POLYVALENTES
Robe chemise à rayures, veste rouge inspirée du bleu de travail, manteau en laine souple, combinaison tilleul esprit saharienne : avec une attention portée aux matières, la mode de Nathalie Marchal est aussi hyperréaliste. « C’est important que les vêtements soient au service de celle qui les porte, et non l’inverse. Chaque femme doit pouvoir se les approprier, dit-elle. Face à une surconsommation effarante, c’est aussi une question de respect que de concevoir des pièces polyvalentes. Le vêtement qui n’a qu’un seul usage est assez ennuyeux. » comptoirdescotonniers.com
LAURENT HUMBERT. PRESSE.
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x Veritas
Faites le plein d’inspiration pour tricoter vos propres vêtements cet hiver Faites de cet hiver une période chaleureuse à la fois pour vous et pour vos proches : tricotez votre nouveau débardeur ou votre prochain cardigan préféré, ou offrez-les à vos amis et à votre famille. Ces modèles sont très faciles à réaliser et parfaits pour débuter si vous n’avez que peu (ou pas) d’expérience. DÉBARDEUR OVERSIZE
La version oversize du débardeur est totalement tendance et omniprésente cet hiver. Envie de le fabriquer vous-même ? C’est possible, même si vous êtes une vraie débutante ou un vrai débutant. Une pelote de laine Babette (19,99 €) et un jeu d’aiguilles à tricoter, c’est tout ce dont vous avez besoin pour créer votre propre pièce unique. Ce débardeur so mode trouvera sa place dans votre dressing en un temps record ! CARDIGAN BABETTE
Le cardigan Babette deviendra bientôt un indispensable de votre dressing. Il garde non seulement bien au chaud, mais il se coordonne en plus avec presque toutes les tenues. Offrez une touche cosy à un t-shirt basique et à un jean, ou un look plus hivernal à une robe girly. Babette existe en deux modèles, l’un moyen, l’autre long. Deux pelotes de laine Babette suffisent pour tricoter un cardigan long ou un cardigan court et son écharpe assortie. Ajoutez une pelote supplémentaire et réalisez le combo parfait : cardigan long et écharpe à enrouler. Variez les combinaisons de coloris et créez vos propres vêtements uniques. ÉCHARPE EN LAINE D’HIVER
PRESSE.
Vous aimez la simplicité ou vous n’avez jamais vraiment tricoté ? Commencez par une écharpe bien chaude en laine. Vous maîtriserez rapidement l’art du tricot et vous pourrez bientôt afficher fièrement votre nouvel accessoire à assortir à toutes vos tenues. À la recherche de plus d’inspiration ? Retrouvez chaque mois de nouvelles couleurs de laine et de nombreuses idées de bricolage sur veritas.be et sur le compte Instagram @veritaseu. Vous avez attrapé le virus du tricot ? Rejoignez la communauté de tricoteuses et tricoteurs sur Facebook : tricoter avec Veritas ! Cet article a été rédigé en étroite collaboration avec Veritas. Veritas.be
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SUR LE FIL INSTA DE
SUPERGA
La marque de baskets Superga est plus tendance que jamais. Fondée il y a un siècle, la griffe turinoise revient en force, boostée par le hashtag #SupergaLovers. Explication. Par Elspeth Jenkins
PAR AMOUR DE L’ART
Au cours de ses cent ans d’existence, la marque a fait appel à une foule d’artistes en vue. Cette fois, c’est le concept store Mini Shop Madrid qui joue le jeu de la collab’. L’HOMME AUSSI
À partir de cette saison, Superga présente une nouvelle collection masculine très haut de gamme : Artifact by Superga qui rend hommage au savoir-faire de la marque dans le registre de la chaussure.
L’ICÔNE
Chaque label a son icône. Chez Superga c’est la sneaker Tank. Les fans vont se damner pour la 2790 Tank que sa semelle surélevée rend totalement tendance.
ACCORD PARFAIT
EN EXCLU
Pour l’été 2021, Superga mixera streetwear et esprit couture en s’associant à la marque italienne Paura di Danilo Paura.
INSTAGRAM.COM
L’INFLUENCEUSE
L’influenceuse superstar @chiaraferragni a annoncé sa deuxième grossesse début octobre en publiant une photo de son fils qui tenait la précieuse écographie. L’autre star de l’image, c’est l’Alpina, modèle phare de Superga.
Les baskets Superga sont encore plus cool lorsqu’elles sont accompagnées de jolis bas. Et comme la marque Calzedonia s’avère être un #SupergaLover, les deux marques italiennes ont eu l’idée de s’associer. Viva lItalia !
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BEAUTÉ
CLARINS
RADIOGRAPHIE
Née de la vision d’un homme dans le Paris des années 1950, la marque de soins de luxe Clarins a su traverser les décennies sans jamais perdre de vue ses valeurs essentielles : passion, famille et respect de la nature. Par Charlotte Deprez
UNE HISTOIRE DE FAMILLE
C’est en 1954 que Jacques Courtin-Clarins a l’idée de créer une marque de soins au service de la beauté des femmes. Il commence par fabriquer ses propres huiles raffermissantes et les vend depuis son institut de beauté rue Tronchet, à Paris. Grâce à sa vision moderne de la beauté, le succès est au rendez-vous et la marque grandit. En 1974, Christian Courtin-Clarins, fi ls aîné de Jacques, rejoint l’entreprise familiale pour en développer la présence à l’international. Il est suivi en 1990 par son frère, le Dr Olivier Courtin-Clarins. Aujourd’hui, la relève est assurée grâce aux petites-fi lles de Jacques Courtin-Clarins, troisième génération qui s’apprête à reprendre les rênes de cette marque toujours détenue à 100 % par la famille.
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LE DOMAINE CLARINS
Le développement responsable, cher à Clarins depuis les débuts, a vu sa plus belle concrétisation dans l’ouverture du Domaine Clarins. Installé au cœur du massif alpin depuis 2018, ce véritable laboratoire à ciel ouvert est l’endroit idéal pour cultiver leurs propres plantes dans le respect de la nature. Ici, par exemple, vous ne trouverez pas de matériel motorisé, mais bien des chevaux pour labourer les sols en douceur. Ce domaine de 10 ha est un beau résumé de toute la stratégie et la philosophie du groupe Clarins : « Faire mieux, faire plus et aimer le faire ». DU CHAMP AU FLACON
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1. L’Huile Très Démaquillante aux herbes des Alpes bio du Domaine Clarins. 2. L’institut de beauté de la rue Tronchet. 3. La Lotion Tonique Purifiante. 4. Jacques Courtin-Clarins. 5. Le Domaine Clarins, au cœur des Alpes.
Ce qui fait la qualité d’un produit de beauté, c’est sa matière première. L’objectif à long terme du Domaine Clarins est donc une production 100 % sourcée du champ au flacon. Les polyphénols de fleur de safran et les herbes des Alpes sont désormais la source de la nouvelle ligne de lotions toniques et démaquillants de la marque. Pour ces derniers, les ingrédients 100 % bio sont cultivés et récoltés au sein même du Domaine Clarins, à 1400 m d’altitude. Le début d’une nouvelle ère pour Clarins, plus que jamais tournée vers la nature.
CLARINS. PRESSE.
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Léa Seydoux, 42
TÊTE-À-TÊTE(S)
RENCONTRE
étoile secrète
Révélée au grand public en 2013 dans La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche, elle se partage aujourd’hui entre cinéma d’auteur et projets internationaux. Et affichera une belle actualité au printemps, avec The french dispatch de Wes Anderson et Mourir peut attendre, dans lequel elle endossera pour la deuxième fois le rôle de James Bond girl. À la fois timide et solaire, toujours entre candeur et clairvoyance philosophe, elle se confie à nous, profondément attachante. Par Loïs Flayac Photos Philip Gay Réalisation Anne-Sophie Thomas
On ne fait pas plus proustien que cet état civil : dans Spectre, le James Bond de 2015, et dans Mourir peut attendre (1), le prochain cru, elle s’appelle Madeleine Swann, rarissime « James Bond girl » à s’autoriser un come-back – l’agent 007 étant plutôt coutumier du zapping amoureux. Le blockbuster annoncé devait sortir à l’automne, mais crise sanitaire oblige, c’est en mars 2021 qu’il a été repoussé in extremis. Repoussé aussi, le prochain Wes Anderson, The french dispatch, au casting duquel elle figure en bonne place. Des reports et coups du sort que Léa Seydoux envisage avec philosophie. Sa vie d’actrice, d’ailleurs, est tout sauf à l’arrêt, elle qui tourne en ce moment, pour la deuxième fois, avec Arnaud Desplechin : d’Hollywood aux pointures littéraires hexagonales, Léa Seydoux, star planétaire, est à l’aise partout. Pour tant , loin de l’assurance et de l’aplomb qu’on pourrait du coup lui supposer, l’actrice parle tout bas, timidement, hésite souvent entre le oui et le non, laisse parfois mourir ses phrases à petit feu. « Proustien » est un adjectif qui lui va bien, à elle aussi, car elle a ce mélange d’acuité et de mélancolie qui passe dans le regard,
et cette façon de décortiquer les pensées et sentiments qui la traversent. Quand on l’interroge, il lui arrive de réfléchir tout haut, se demandant à elle-même « qu’est-ce que je pourrais dire de plus que ça ? », « comment je pourrais décrire ça ? », ou nous demandant : « Et vous, vous en pensez quoi ? » Comme si elle se méfiait un peu des mots qu’elle pourrait prononcer. Léa Seydoux, toutefois, a beaucoup à nous dire. Et l’écouter parler est un vrai plaisir : entre candeur et autodérision, entre poésie innée et haute clairvoyance, rencontre avec l’étoile mystérieuse du cinéma. Vous êtes l’une des rares personnes dans le monde à avoir vu Mourir peut attendre, le dernier James Bond dont la sortie a été repoussée en mars prochain. Alors, verdict ?
Et encore, je n’ai vu qu’une version dont le montage n’était pas terminé et à laquelle il manquait certains effets spéciaux ! Mais j’ai quand même trouvé ça super. Et très drôle : j’aime les réparties smart et cinglantes du héros, son chic anglais. Je p r e n d s u n g r a n d p l a i s i r, i c i , a u x courses-poursuites. Quant à Daniel Craig, il réussit à donner une densité, une épais-
seur, une vraie complexité à ce personnage iconique. Il paraît d’ailleurs que c’est Daniel Craig lui-même qui vous a réclamée pour incarner à nouveau la James Bond girl…
C’est quelque chose que j’ai entendu dire et que j’aime bien me dire aussi, car ça me flatte, mais lui ne m’en a jamais fait part ! Néanmoins, à quoi tient l’entente entre vous deux ?
C’est étrange, ce qui fait qu’une rencontre marche ou ne marche pas. Daniel Craig, c’est un homme, c’est un Anglais, c’est un acteur qui n’a pas du tout le même âge que moi et, pourtant, il y a un truc chez lui dans lequel je me reconnais : un mystère, une intériorité – dans le paysage hollywoodien, c’est rare. Il se fiche qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas et ça, j’aime bien. Phoebe Waller-Bridge, la créatrice de la série Fleabag, a été recrutée pour insuffler du féminisme et de la modernité au scénario de Mourir peut attendre. Vous sentez cela dans l’écriture de votre rôle ?
Blouson et T-shirt Louis Vuitton. Collier Chopard.
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TÊTE-À-TÊTE(S)
RENCONTRE
Un film comme celui-là, vu par des millions de gens, a la responsabilité de refléter les changements du monde dans lequel on vit : ce serait absurde, aujourd’hui, qu’un James Bond nous montre des femmes dominées par les hommes alors que les femmes, justement, prennent de plus en plus la parole. On a besoin de femmes fortes au cinéma alors, oui, les personnages féminins de Mourir peut attendre ont beaucoup de force et ne sont pas objectifiés. Globalement, d’ailleurs, je suis gênée par des rôles qui se définissent seulement par leur sexualité. Depuis #MeToo, sentez-vous une évolution positive dans le milieu du cinéma ?
Je trouve que la misogynie y est encore beaucoup trop ancrée. C’est un milieu dans lequel des hommes intelligents et cultivés s’autorisent à se montrer misogynes. Pourtant, il n’y a rien de moins sexy que cela, selon moi. En février dernier, avez-vous suivi la cérémonie des Césars qui a largement récompensé Roman Polanski ?
À cette période-là, j’étais en vacances très loin avec une très mauvaise connexion. Mais en regardant quelques extraits, je me suis dit que, finalement, ce n’était pas plus mal que je ne sois pas là. Quelle cérémonie grotesque ! Je ne suis pas du tout pro-Polanski, mais je trouve que certaines attaques, notamment sur le physique, ont été déplacées et desservent le vrai combat. En revanche, quand Adèle (Haenel, ndlr) se lève, c’est un acte autrement plus signifiant. Vous avez tourné avec Catherine Breillat, Ursula Meier, Ildikó Enyedi… Est-ce qu’il y a chez vous un plaisir particulier à travailler avec des réalisatrices ?
Quand un réalisateur, qu’il soit hétéro ou pas, filme une femme, il explore un monde inconnu, une altérité. Avec les réalisatrices, j’ai plutôt l’impression d’être un prolongement d’elles-mêmes : elles et moi, on se parle de nos corps qui sont plus changeants que ceux des hommes, on tisse des solidarités… J’aime beaucoup, oui, ce rapport de sororité. Rebecca Zlotowski, avec qui vous avez tourné à deux reprises, voit chez vous une sorte de « solitude dans le regard ». Vous vous reconnaissez dans cette formule ?
Complètement. Être sans attaches, coupée des autres, ça me ressemble. Je me suis souvent sentie transparente, comme si je n’appartenais à aucun monde, comme si même je n’existais pas : prendre sa place, l’occuper, c’était pour moi difficile. C’est profondément pour ça que je suis devenue actrice. Pour combler cette solitude et créer des liens forts avec les gens. Après Roubaix, une lumière, vous tournez une nouvelle fois, en ce moment, sous la direction d’Arnaud Desplechin. Qu’est-ce qu’il y a de si fort dans son univers pour vous donner envie d’un deuxième projet de film avec lui ?
Arnaud, c’est quelqu’un qui me procure énormément de joies. Explorer le jeu en sa compagnie me passionne. Avec lui, j’ai l’impression que d’un coup, ma pensée s’élargit. Et puis, la façon qu’il a de raconter les sentiments me bouleverse. Pour ce film-là, il a adapté Tromperie de Philip Roth, une très belle histoire d’adultère qu’il aborde avec un mélange de clarté et d’indéfini. C’est très littéraire, alors les dialogues ne sont pas évidents à dire, mais c’est très plaisant, aussi, de trouver sa liberté d’actrice dans ces contraintes-là. Chez Desplechin, on sent une certaine folie dans les personnages. C’est cela qui vous attire aussi ?
Je dirais peut-être « excessivité » plutôt que folie. Mais oui, j’aime qu’il y ait dans ses films des débordements jouissifs et des émotions qui submergent. Desplechin crée des œuvres intenses et exaltées qui lui ressemblent. Dans un tout autre registre, plus ludique et fantasque, vous serez à l’affiche en 2021 du prochain Wes Anderson (2), aux côtés, entre autres, de Frances McDormand, Bill Murray, Tilda Swinton, Adrien Brody… Quand il y a tant de fortes personnalités sur un plateau, n’est-ce pas difficile de créer une relation particulière avec le metteur en scène ?
Ah non, pas du tout ! C’était très sympa, au contraire, de travailler avec tous ces acteurs qui sont, pour Wes, comme une famille. Chez lui, il n’y a pas de hiérarchies, pas de traitements de faveur, pas de loges pour les acteurs : star ou pas star, on est tous logés à la même enseigne. Pendant le tournage, on résidait dans un petit hôtel d’Angoulême. Alors, le soir, les comédiens, les techniciens, les figurants,
tout le monde se mêlait et se félicitait les uns les autres. Un chef nous cuisinait de super-plats. On buvait du bon vin. J’en garde un souvenir hyper joyeux. Qu’est-ce qui vous enthousiasme dans Simone, le personnage que Wes Anderson vous a écrit ?
Je l’adore. Et je me suis tellement amusée à la jouer… Je crois que Simone est l’un de mes meilleurs rôles. Bon, c’est vrai qu’il m’arrive souvent de dire « ce film-là, ça va être génial ! » : j’ai besoin d’avoir une foi totale dans les longs-métrages que je tourne et de croire que chaque nouveau rôle sera le plus beau de ma carrière. Mais là, vous verrez, c’est vraiment super. Il faut être un génie comme Wes pour mettre autant de richesses et de couleurs dans un petit rôle mais particulièrement drôle. C’est un superbe cadeau qu’il m’a fait. Il faut dire que votre filmographie ne respire pas spécialement les éclats de rire !
Il faudrait peut-être, au cinéma, que j’explore davantage cette facette de ma personnalité car ma veine sombre, elle, je l’ai déjà bien creusée. Sachant que la plus grande drôlerie, celle qui m’intéresse en tout cas, frôle souvent le tragique. The french dispatch de Wes Anderson devait sortir cet automne mais a été repoussé lui aussi en raison de la pandémie. Comment gérez-vous toutes ces incertitudes et chamboulements ?
J’essaie de considérer que cette pandémie fait partie de la vie, que c’est comme ça, qu’il y en a eu d’autres dans l’histoire, qu’il y en aura peut-être d’autres après… J’essaie aussi de faire de cette période un temps de réflexion, alors je me pose beaucoup de questions… sans trouver aucune réponse. Cela dit, j’ai mis le confinement à profit pour lire davantage. Duras, Esther Kahn d’Arthur Symons, une biographie de Truffaut, des nouvelles de Tchekhov… Je prends ce qui me tombe sous la main. Avec une prédilection, quand même, pour tout ce qui a trait à l’amour, « car il n’y a que l’amour qui m’intéresse » – ce n’est pas de moi, ça, c’est une phrase de Catherine Deneuve que j’aime bien reprendre à mon compte. Depuis, j’ai des envies de classiques français : je voudrais relire Balzac et j’ai enfin lu Madame Bovary – si je l’avais lu au lycée, je n’y aurais rien compris.
Depuis que vous êtes mère, est-ce que votre inquiétude pour le monde s’est accentuée ?
J’ai toujours été inquiète. Petite, par exemple, j’étais obsédée par les trous dans la couche d’ozone : cela provoquait en moi des crises d’angoisse, dont les adultes autour de moi se moquaient. Depuis, j’ai développé une culpabilité à l’endroit du plastique – là, comme vous le voyez, je suis en train de boire dans une bouteille jetable qu’on m’a donnée et je m’en veux beaucoup – de la surconsommation, du gaspillage. Alors j’essaie d’apprendre à mon fils la notion de gâchis, ce qui, pour un enfant de 3 ans, n’est pas simple. Est-ce que vous élevez votre fils dans l’amour du cinéma ou bien est-ce encore trop tôt ?
Je pense que les passions doivent plutôt naître d’elles-mêmes… Et puis, lui et moi, pour l’instant, on n’a pas trop les mêmes goûts. (Elle rit.) En ce moment, il est à fond sur Les Octonauts, ce qui n’est pas forcément mon truc ! La Léa Seydoux des débuts, comment la regardez-vous ?
Me regarder, je ne sais pas si j’y parviens vraiment… Parfois, quand je revois un film dans lequel je pensais avoir mal joué, je me dis finalement : « Bon, en fait, ça va, pas si mal. » Mais quelle importance ? Ce qui m’intéresse véritablement, ce n’est pas tant le regard que j’ai sur moi. Ce qui compte, c’est l’émotion que les gens vont ressentir à travers mes personnages. Comment l’île de Gorée, au Sénégal, où vit votre mère et où vous avez fréquemment séjourné dans votre enfance, a-t-elle participé à la construction de votre personnalité ?
C’est une grande chance, pour un enfant, de s’apercevoir que le monde ne se résume pas à celui dans lequel il vit. Gorée m’a ouverte à d’autres façons de penser, à d’autres codes, à d’autres mondes. 1. Mourir peut attendre de Cary Joji Fukunaga, avec aussi Daniel Craig, Rami Malek, Lashana Lynch, en salle le 31 mars 2021. 2. The french dispatch de Wes Anderson, avec aussi Benicio del Toro, Timothée Chalamet, Saoirse Ronan, en salles en 2021.
Photos Philip Gay. Assistante stylisme Agathe Gire. Coiffure Alexandrine Piel. Maquillage Sandrine Cano Bock/Artlist Paris. Manucure Edwige Llorente. Production Zoé Martin, assistée de Zoë Derks/Producing Love.
Blouson et robe Louis Vuitton.
“Prendre ma place, l’occuper, c’était pour moi difficile. C’est profondément pour ça que je suis devenue actrice. Pour combler cette solitude et créer des liens forts avec les gens.”
TÊTE-À-TÊTE
INTERVIEW
Tom Ford, créateur d’optimisme
SIMON PERRY.
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Depuis son studio de Los Angeles, celui dont les collections sont à jamais associées à une flamboyance toute américaine projette sa vision de la mode de demain, à la fois plus éthique et plus légère. Pragmatique, il nous parle de sa préoccupation pour l’environnement et de la frustration qu’engendre parfois le tout-digital. Mais le créateur texan prédit aussi que, lorsque l’espoir reviendra, de grands désirs de mode renaîtront à l’unisson. Par Nathalie Dolivo
DANS LE PASSÉ, IL S’EST ILLUSTRÉ en défendant l’esthétique « porno chic » et en revendiquant une mode flamboyante, entre jet-set et paillettes. Ses silhouettes ont fait merveille lorsqu’il était directeur artistique de la maison Gucci – qu’il a remise au centre du jeu – puis chez Saint Laurent, et enfin à la tête de sa propre maison. Depuis Los Angeles, où il a ses bureaux, le créateur texan et président du Council of Fashion Designers of America (CFDA) poursuit sa vision créative : « Aujourd’hui, nous n’avons certainement pas besoin de vêtements ternes », confie-t-il. Pour sa collection printemps-été 2021, qu’il a présentée à New York en septembre dernier, il a donc imaginé un vestiaire festif et énergique, inspiré des grandes heures des années 70 et du Studio 54. Il a convoqué la figure inaltérable de la grande mannequin Pat Cleveland à ses débuts, dont le sourire était l’étendard et qui avait une manière unique de défiler en dansant. Il a songé aussi à Antonio Lopez, illustrateur de mode de génie. Avec ces souvenirs en tête, une certaine idée de la mode aussi, il a ouvert la porte à la légèreté et conçu ces robes fluides, ces peignoirs virevoltants, ces tops pailletés, bref, ces silhouettes électrisantes qui donnent envie de se jeter sur la piste. Comme un antidote à la période, qu’il juge terriblement déprimante. Pour Tom Ford, l’heure est à la réflexion, en attendant le retour des jours heureux. Interview en lucidité.
Vous dirigez votre propre maison, mais vous êtes aussi président du CFDA (Council of Fashion Designers of America, ndlr). Comment envisagez-vous les répercussions de la crise sanitaire que nous traversons sur le secteur de la mode dans les mois à venir ?
La pandémie globale et les crises économique et politique que nous devons affronter ne peuvent qu’influencer la sensibilité des designers et des créateurs. Malheureusement, on est loin d’être au bout de cette pandémie. Je pense même que l’hiver pourrait être apocalyptique. Comment le secteur peut-il faire face ?
J’ai le sentiment que la mode devrait presqu e hiberner pendant un petit moment. Si vous ne pouvez pas aller à une fête, pourquoi auriez-vous besoin d’une robe ? Si vous n’allez pas au bureau, pourquoi auriez-vous besoin d’un nouveau costume ? Si vous ne quittez jamais la maison, pourquoi un nouveau sac, etc. Je pense que beaucoup d’entreprises du secteur ne s’en relèveront pas. Avoir survécu à cette période sera un motif de fierté. Vous semblez assez pessimiste. Y a-t-il quand même des raisons d’espérer ?
Je pense que lorsque le monde va redémarrer, et je veux dire vraiment redémarrer, tout le désir de mode refoulé va rejaillir. Il y aura un soulagement, un retour de l’optimisme. La mode va survivre et même prospérer. Le fait de soigner son
apparence, son style, cela fait partie de la nature humaine. C’est dans notre culture d’exprimer notre personnalité, nos valeurs à travers les vêtements. Personnellement, comment avez-vous vécu ces derniers mois ? Et comment avez-vous travaillé ?
Comme tout le monde, j’ai lutté. J’ai dû licencier des gens incroyablement talentueux au sein de mon entreprise, et ça m’a fendu le cœur. Les tensions raciales aux États-Unis et le climat politique toxique ont été très durs à supporter. Je suis épuisé de tout cela. Je crois qu’une sorte de dépression généralisée, globale, s’est installée. C’est dur d’être créatif dans ces circonstances. Et encore, je sais que je compte parmi ceux qui ont de la chance. Ces derniers temps, vous avez affirmé votre engagement écologique. Vous avez notamment conçu une montre entièrement à partir de plastiques venus des océans. Comment vous est venue cette idée ?
Je pense que le moment est idéal pour sortir une telle montre. Dans ce monde turbulent, il est nécessaire de sensibiliser les consciences aux dangers des plastiques dans notre environnement et nos océans. Un jour, j’ai vu un spot publicitaire pour une association qui nettoie les océans. Quand vous faites un don, elle vous envoie un petit bracelet en plastique recyclé. J’ai trouvé cette idée ingénieuse ! Je me suis dit que ce serait génial si on pouvait faire ça
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MAGAZINE
INTERVIEW
“Pour moi, créer des vêtements qui donnent le sourire, c’est la seule option désormais !”
Dans votre vie quotidienne, vous êtes très écolo ?
J’ai éliminé le plastique de ma vie personnelle il y a à peu près cinq ans. Mon déclic ? Un talk-show dans lequel on expliquait l’importance de ne pas utiliser de pailles en plastique. Au début j’ai trouvé ça un peu
idiot : une paille, c’est une chose si petite ! Mais à mesure que j’écoutais, cela s’est mis à prendre sens. Et dès le lendemain je suis passé à la paille en métal (je suis un grand consommateur de café glacé !). Puis j’ai éliminé les objets en plastique à usage unique de notre maison. Ensuite, j’ai fait pareil au bureau. J’ai toujours pensé que le luxe éthique était le plus précieux des luxes. Quid des productions Tom Ford ? Comment intégrez-vous la dimension éthique à vos processus de production ?
La plupart de nos productions sont réalisées en Italie, où les ouvriers ont de très
Défilé printemps été 2020-2021.
bonnes conditions de travail. Nos produits sont faits pour être gardés longtemps, portés pendant des années et lorsqu’on s’en lasse, pour être revendus parfois même à un prix plus élevé que le prix d’achat. Comment imaginez-vous l’après dans la mode ? Le digital va-t-il dominer ou les shows physiques vont-ils reprendre ?
Quand la mode se relancera, je crois que les défilés reprendront. Avec le digital, on n’obtient pas la même énergie, la même excitation qu’avec un défilé live. Les vêtements ont besoin d’être vus, de bouger, et l’énergie dégagée par la combinaison des mannequins, de la musique, des lumières, du public… aucune présentation virtuelle ne peut l’égaler ! Mais le plus important, ce sont les vêtements. De beaux vêtements. Pour cela, nous avons besoin d’ateliers, de mannequins, de modélistes, de couturières, bref, de tous les gens qui travaillent si dur pour aboutir à une bonne collection. Réunir de telles équipes, en temps de pandémie, est impossible. Mon bureau et mon atelier à Los Angeles sont actuellement fermés car nous sommes considérés comme « non-essentiels ». Mais il faut reconnaître que travailler via Zoom rend ce processus créatif extrêmement difficile. Votre collection printemps-été, pourtant, dégage une énergie folle. Vous avez même dit que vous vouliez des vêtements qui « font sourire »…
La montre Tom Ford Ocean Plastic, un modèle « luxe éthique » fabriqué à partir du plastique recyclé des océans.
Pour moi, créer des vêtements qui donnent le sourire, c’est la seule option désormais ! Tout le monde est déprimé. Pourquoi voudrais-je faire des vêtements qui rendraient les gens plus tristes qu’ils ne le sont ? Nous n’avons pas besoin de vêtements ternes, en ce moment. Nous avons besoin d’un peu de légèreté. Ou, au moins, d’entrevoir un peu de lumière au bout du tunnel.
COURTESY TOM FORD.
dans une version de grande qualité, un accessoire que vous pourriez garder. J’ai donc décidé de faire une montre à partir du design de mon modèle 002. Tout le packaging est aussi en plastique des océans ou en papier recyclé. Je suis incroyablement fier de cette montre.
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COURTESY HANGAR PHOTO ART CENTER.
ODE À LA LIBERTÉ Sarah Bouillaud, confinement jour 31.
PhotoBrussels Festival, 5e édition, The world within, du 21 janvier au 27 mars 2021, visite virtuelle sur hangar.art
CULTURE
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CULTURE
AGENDA
DEPUIS VOTRE CANAPÉ Soucieux de la situation sanitaire du pays, Bozar, temple culturel bruxellois par excellence, ferme ses portes jusqu’au 31 décembre. Le musée continue néanmoins d’offrir des expériences artistiques virtuelles.
John Baldessari, Beethoven’s Trumpet (with Ear), Opus # 133, 2007
Visiter des expos prestigieuses via la plate-forme Bozar Radar, en streaming sur le site ou les réseaux sociaux, c’est désormais possible ! C’est le cas de Hotel Beethoven, dans le cadre des célébrations du 250e anniversaire du célèbre compositeur. L’expo pose un regard neuf et contemporain sur sa personnalité, sa musique et ses conceptions. Elle est
pensée comme un lieu d’échanges d’idées avec des artistes d’hier et d’aujourd’hui, en dialogue avec des documents historiques. Quant à l’expo Danser Brut, elle surprend, fait bouger les lignes et aborde la danse, le mouvement, le corps et la santé. Les images de films, l’art extérieur et les documents médicaux font partie de la démarche. Vous découvrirez comment
l’art et la danse se sont formés sous un angle inattendu, à travers les syndromes, la folie et les mouvements extraordinaires, mais également les gestes de la vie quotidienne. Danser Brut et Hotel Beethoven, respectivement jusqu’au 10 et au 17 janvier (prolongations possibles). À découvrir via Bozar radar, bozar.be
Oceans, Alain Richard, alainrichard.com
Nazare #2, Portugal 2018
Par Aurélia Dejond et Étienne Heylen
TIMO OHLER, COURTESY ESTATE OF JOHN BALDESSARI & SPRÜTH MAGERS. ALAIN RICHARD.
RESPECT DES OCÉANS
Depuis que notre liberté de mouvement est sérieusement impactée, des sites comme celui du photographe belge Alain Richard sont sources d’une relaxation bienvenue. Après ses études, Alain Richard a commencé comme photographe de mode et a publié dans des magazines tels que Elle, Vogue et DS Magazine. En 2014, il a quitté l’univers de la mode pour se consacrer à la photo d’art. Fasciné par la beauté de la nature, il a parcouru le monde pour créer ses séries sublimes, comme Interstellar et Moon. Il a pris pour habitude de se concentrer sur les cycles naturels de la lune, de la lumière ou du temps. Dans sa dernière série Oceans, il attire l’attention sur l’état de nos fonds marins. La perte de biodiversité appauvrit les écosystèmes marins et les rend très vulnérables. Les clichés d’Alain Richard semblent abstraits, mais sont d’une beauté éblouissante, sobres et fragiles à la fois. Les océans s’inscrivent donc parfaitement dans le cri d’alarme de la science sur la situation désastreuse dans laquelle se trouve notre planète.
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Noon in Kamakura, Jean Jullien, 2020 C’EST VOUS, C’EST MOI
La fontaine aux poissons, 2005
Quatre artistes français, peintres ou sculpteurs, nés dans les années 80, ont franchi le pas d’une expo collective, mûs pas une complicité multidimentionnelle. Ils y proposent chacun leur version personnelle de la même histoire vécue. Les Gens, c’est l’humanité face à son miroir, sans la noble devise « Liberté, Égalité, Fraternité ». Le sujet de
l’exposition, c’est vous, c’est eux, c’est tout simplement des instantanés de vie de gens peints ou sculptés, nés de quatre regards et perceptions personnelles. Suite aux mesures covid-19, la visite est possible virtuellement, grâce à une video et des visuels originaux. Les gens, jusqu’au 23 janvier 2021 à la galerie Alice à Bruxelles, alicebxl.com
THIERRY RENAULD, FONDATION FOLON, ADAGP, PARIS, 2020. DAVID SAMYN.
FOLON DANS TOUTE SA SPLENDEUR
Le cadre est enchanteur : l’Abbaye de Villers-laVille accueille une vingtaine de sculptures, parmi les plus évocatrices des créations de Jean-Michel Folon, qui avait pour coutume de confronter ses œuvres à la beauté d’un lieu historique et architectural monumental. Le site, magnifique, leur permet de réagir au gré des lumières et des couleurs d’automne et d’hiver. C’est comme si les sculptures dialoguaient avec la spiritualité contenue dans les vieilles pierres du site cistercien. Un très bel hommage à l’artiste, à l’occasion du 20e anniversaire de la Fondation Folon. L’artiste belge de renommée internationale a toujours eu à coeur d’exposer dans des lieux exceptionnels, comme au Château de Seneffe, au Château Saint-Georges à Lisbonne ou au Forte di Belvedere à Florence, notamment. Une sortie idéale en famille ! Folon Sculptures, jusqu’au 21 février 2021 à l’Abbaye de Villers-la-Ville, villers.be
UN MUST DU PATRIMOINE WALLON
C’est le plus ancien vestige féodal de Belgique ! Le château de Godefroid de Bouillon se dresse sur un promontoire rocheux qui domine la Semois. En franchir le pont-levis, c’est entrer dans une véritable machine à remonter le temps, parsemée de dédales et de salles voûtées, sans compter le panorama extérieur et la vue époustoufflante sur la ville et la nature. Au fil des ans, le bâtiment a subi d’innombrables modifications, l’architecte Vauban y a notamment effectué de grands
travaux d’aménagement sous les guerres de Louis XIV. En période de reconfinement partiel, le lieu reste accessible avec un circuit de visite en sens unique et majoritairement à l’extérieur (4 personnes maximum vivant sous le même toit) avec réservation souhaitée sur le site. Une excursion idéale avec les enfants pendant les vacances de Noël. Château de Bouillon, les week-ends de décembre de 10 h à 17 h, du 19/12/2020 au 06/01/2021, tous les jours de 10 h à 17 h, bouilloninitiative.be
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CULTURE
LIVRES
ANNE GRUWEZ, L’INDOMPTABLE Hyper-médiatisée depuis le documentaire belge «Ni juge ni soumise», doublement primée aux César et aux Magritte 2019, la juge d’instruction Anne Gruwez sort un livre qui ne passe rien sous silence. Adeptes du politiquement correct, passez votre chemin! Par Aurélia Dejond
Vous avez constamment l’air de bonne humeur, paravent ou trait de personnalité ?
Anne Gruwez est ravie. « Parler avec vous sera une récréation entre la rédaction de deux rapports d’expertise. En plus, vous avez une belle voix qui chante, donc ça va, c’est agréable, j’aime bien. Je vais mettre mes pieds sur le bureau, je serai plus à l’aise… On est mieux comme ça, non ? » Cash « pour être comprise de tous », la Bruxelloise aime appeler un chat un chat. Formules qui flinguent, mots qui dézinguent, francparler déconcertant et humour bien à elle, la pétillante sexagénaire a l’habitude de répondre du tac au tac, sans fards ni artifices. Véritable phénomène du Barreau, cette folle de boucles d’oreilles est avant tout une humaniste hors normes. Autant dire une perle rare. Depuis la sortie de Tais-toi !, elle enchaîne interviews
Mon métier me permet de varier les plaisirs ! Plaisir des rencontres, d’approcher le cœur de l’humain, d’apprendre à le cerner, le décoder, plaisir ensuite d’enquêter et de saisir chaque nuance d’une personne, de mettre à jour ses contradictions et apprendre, sans cesse, de tous ces êtres qui défilent dans mon bureau. Ce sont avant tout des humains, j’aime les gens, même ceux qui s’abritent derrière leur façade de malfrat ou de voyou. Quant à mon humeur, je suis comme ça. Je fais d’ailleurs partie des membres de la Ligue des optimistes, j’aime trouver le meilleur chez chacun. S’intéresser à l’autre en profondeur est crucial. Comme juge d’instruction, je suis le réceptacle de ce qui a foiré, mais il y a forcément du bon en la personne, quoi qu’elle ait fait.
Ce livre compile vécu et réflexions sur la société actuelle. Une façon de désacraliser la justice?
C’est une sorte d’immersion, en effet. Le livre, comme le documentaire, rendent la justice moins opaque et permettent de la voir sous un autre angle. Ça l’humanise, ça lui fait du bien, ainsi qu’au public. Il a besoin de se la réapproprier, qu’il cesse de la fantasmer ! Dans votre ouvrage, vous remettez en cause le terme « féminicide »…
Les mots catégorisent, stigmatisent et emprisonnent. Or, nous en avons toute une palette à disposition. On tue un être humain et tuer un homme a la même valeur que tuer une femme. Une femme n’est pas tuée parce qu’elle est une femme, mais parce qu’elle est physiquement plus faible que l’homme. Il s’agit donc d’un homicide sur une personne plus vulnérable, je refuse de nommer ça un féminicide, quitte à ce que ça paraisse non politiquement correct. Tais-toi ! Si la justice m’était comptée…, éd.Racine, 20 €.
SERGE ANTON. PRESSE.
et séances de dédicaces. « Mon tourbillon de la vie du moment, chacun a son heure de gloire », sourit-elle en fredonnant Jeanne Moreau.
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VITE ET BIEN LA FLÂNERIE Le souffleur de nuages de Nadine Monfils
Le propos a de quoi plaire et démontre qu’il n’y a définitivement pas d’âge pour rêver ! C’est l’histoire d’une rencontre qui va faire basculer deux existences : une vieille dame qui recherche l’amour de sa vie et un chauffeur de taxi qui, au contraire, s’en protège, suite à une cruelle désillusion. Un récit en forme de road-trip où chaque personnage ensoleille la vie de l’autre, porté par la plume sensible et poétique de la Belge Nadine Monfils. Un roman résolument optimiste qui fait beaucoup de bien ! Éd. Fleuve, 15,90 €. LA POLÉMIQUE Stella de Takis Würger
Ce livre terrible a fait polémique en Allemagne avant d’être traduit dans le monde. L’auteur, journaliste, s’est vu reprocher d’avoir mélangé fiction et réalité pour raconter « l’histoire vraie » de Stella Goldschlag, condamnée à dix ans de prison après la Seconde Guerre. Pour sauver ses parents, juifs comme elle, Stella avait accepté de collaborer avec la Gestapo en dénonçant entre 600 et 3 000 Juifs. Elle n’a pas pu sauver ses proches, et pourtant a continué sa funeste besogne… Dérangeant. Éd. Denoël, 19 €. LA SURPRISE Deux pieds sur terre de Basile de Bure
LA PREMIÈRE PAGE
Santana d’Ines Lamallem L’HISTOIRE
Quand Emma, 17 ans, bouscule par mégarde Mikaël à l’école, elle est loin d’imaginer qu’elle a par hasard mis la main dans un engrenage abyssal. La réaction du jeune garçon dénote un profil pervers : il lui vole son téléphone portable et le revend sur Facebook. Démarre alors une relation de soumission-domination. Harcèlement, violence, humiliations : l’entreprise de destruction mise en place par Mikaël glace autant qu’elle ravage. LE VERDICT
Ines Lamallem dresse le portrait d’une génération trop souvent représentée de façon édulcorée à ses yeux. Avec une maturité désarmante, elle rappelle que les ados sont loin d’être bienveillants entre eux et brise le tabou de la violence chez les jeunes. Un livre nécessaire, écrit à 16 ans à peine et à mettre entre toutes les mains, aussi bien celles des enfants que des parents. Parce qu’accompagner les maux de mots est primordial. L’auteure est lauréate du prix Laure Nobels, assassinée à 16 ans, en 2012, par son petit ami violent. Éd. Ker, 12€
Voilà une histoire, celle d’une équipe de football masculine, si bien racontée que ces joueurs de moins de 15 ans nous semblent pouvoir être nos frères ou nos fils. Mus par une passion commune, celle du foot, ils partagent l’ambition d’être pris dans le centre de formation d’un club célèbre et de devenir des petits Kylian Mbappé. Là, on est en Seine-Saint-Denis et au Red Star, mais la valeur universelle de ces épopées individuelles saute aux yeux… Éd. Flammarion, 20,90 €. L’ÉMOTION L’étreinte de Flavie Flament
Emma, 45 ans, vit l’instant présent avec un ami-amant. En février, elle rencontre Augustin, qui la bouleverse. Puis la France est confinée et cette histoire naissante se développe à distance. Comment vivre un amour en germe quand on ne peut se toucher ? Que devient-il au moment de le concrétiser ? « L’étreinte est une conversation », écrit l’auteure dans ce roman émaillé d’allusions autobiographiques. Et où l’adolescente violée par le photographe David Hamilton n’est jamais loin. Éd. JC Lattès, 18,90 €.
Par Gilles Chenaille, Aurélia Dejond et Corine Goldberger
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CULTURE
CINÉMA
CITIZEN MANK David Fincher a réalisé un prodige avec Mank , véritable ode au Hollywood d’antan. Produit pour Netflix, ce film en noir et blanc pourrait bien être l’un des favoris aux prochains Oscars. Voici pourquoi. Par Joëlle Lehrer
LE BACKSTAGE DU PLUS GRAND FILM DE L’HISTOIRE
Mank doit son titre au diminutif de Herman Mankiewicz, le scénariste de Citizen Kane. À ce jour, le film d’Orson Welles, sorti en 1941, est toujours considéré comme le meilleur film de l’histoire du
cinéma. Et aujourd’hui encore, il est un cas d’école intrigant. La prouesse de Mank est de nous restituer l’ambiance du Hollywood des années 30 – quand le cinéma a basculé vers le parlant- et du début des années 40. La reconstitution force l’admiration. Le choix du noir et blanc se justifie pleinement et confère une profondeur supplémentaire à chaque scène. Interprété par Gary Oldman, le personnage de Mank passe pour une sorte de génie alcoolique, qui ne tourne pas sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, défie les pontes des studios comme Louis B. Mayer et Irving Thalberg, et va vomir son gin sur le tapis de William Randolph Hearst, le magnat de la presse… C’est parce qu’il connaissait parfaitement Hollywood et Hearst - dont Citizen Kane raconte l’histoire - qu’il a pu écrire ce scénario. Mais il l’a enfanté dans la douleur. Et sous une surveillance de tous les instants assurée par une secrétaire anglaise (jouée par Lily Collins) et par une infirmière allemande (Elvy). Le film
abonde en flash-backs éclairant les relations de Mankiewicz avec les stars de l’époque, comme avec ceux qui tiraient les ficelles des grands studios. Il ne se départait jamais de son sens de l’humour corrosif. Ce qui dote aussi le film de Fincher d’un certain humour. DÉLICIEUSE AMANDA
Pour jouer la maîtresse de Hearst, David Fincher a choisi Amanda Seyfried. Et on ne lui a jamais offert un meilleur rôle que celui-là. En effet, sous le strass et les ondulations blondes de Marion Davis (le vrai nom de la maîtresse de Hearst), star hollywoodienne des années 30, Amanda livre une performance de très haute qualité. Sa complicité avec Mank et son amour pour Hearst émeuvent. Amanda pourrait, elle aussi, se voir récompenser pour cette interprétation par une jolie statuette en or. De David Fincher, avec Gary Oldman, Amanda Seyfried, Lily Collins et Charles Dance, Netflix, sortie le 4 décembre. Une probable sortie en salles n’est pas exclue.
PRESSE.
David Fincher est l’un des wonder boys du cinéma américain. Après avoir réalisé énormément de clips vidéo, notamment pour Madonna dans les années 90, il passe au cinéma avec The Game. Sur Seven, il permet à Brad Pitt de casser son image de poster boy. Devenu ami avec la star, Fincher lui donne encore de très beaux rôles dans Fight Club et L’étrange histoire de Benjamin Button. Ces six dernières années, Fincher s’est concentré sur son métier de producteur et sur l’élaboration de Mank. Un long métrage dont il a co-écrit le scénario avec son père, Jake Fincher. On sent, dès le début de Mank, qu’on a affaire à un film fait par un passionné de cinéma.
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QUAND MERYL SAUVE LE SHOW ET GEORGE LA PLANÈTE Dans l’attente de la réouverture des salles de cinéma, voici une liste de films et une série haut de gamme que vous pourrez savourer de chez vous. Et il y a du très, très bon ! Par Joëlle Lehrer
THE MIDNIGHT SKY
SOUL
George Clooney s’était fait rare au cinéma, ces dernières années. Mais le voici qui revient devant et derrière la caméra avec The Midnight Sky, un récit de science-fiction. Après un cataclysme, un scientifique isolé dans l’Arctique avec son adorable petite fille tente d’empêcher une astronaute et son équipe de revenir sur Terre, où leurs vies seraient en danger. Adapté du roman de Lily Brooks-Dalton, ce film a été tourné en grande partie aux Canaries.
Prévu initialement pour les sorties en salles, Soul, le nouveau dessin animé de Pixar, sera visible d’abord sur la plateforme de Disney. Réalisé par Pete Docter, le film met en avant les valeurs essentielles, avec pas mal d’humour, au travers de l’histoire d’un musicien de soul qui va retrouver les bases de l’existence dans le monde gentil dit de l’avant. Tous publics.
PRESSE.
De George Clooney, avec George Clooney, Felicity Jones et David Oyelowo, Netflix, sortie le 23 décembre.
De Pete Docter, avec les voix de Jamie Foxx et Tina Fey, Disney +, sortie le 25 décembre.
BRIDGERTON
THE PROM
MA RAINEY’S BLACK BOTTOM
Spécialement pour les adeptes de séries à la Downton Abbey, cette suite en huit épisodes, mise en scène par Chris Van Dusen, nous plonge dans l’intimité des Bridgerton. Cette famille de la bonne société anglaise cherche à marier sa fille aînée mais le marché du mariage est très concurrentiel... Daphné, interprétée par Phoebe Dynevor, aimerait faire un mariage d’amour. Ce pourrait-il que le jeune Duc d’Hastings, joué par Regé-Jean Page, soit le promis idéal ? Intrigues, coups bas et bonnes manières sous la période de la Régence anglaise au début du XIXe, à déguster en prenant le thé.
Quoi de mieux qu’une comédie musicale pour cette fin 2020 ? Avec The Prom, signée Ryan Murphy, Meryl Streep s’en donne à cœur joie, elle qui, on le sait, aime chanter et danser. Associée à James Corden, humoriste célèbre pour pousser la chansonnette dans sa voiture en compagnie de stars, elle incarne une reine de Broadway dont le dernier show fait un flop. Pour sauver les meubles, Meryl et son partenaire se lancent dans une folle aventure qui les mène dans l’Indiana, où une jeune lycéenne se voit interdire l’accès au Bal des Proms parce qu’elle est lesbienne… Show à fond et défense des droits LBGT+, tels sont les ingrédients de cette production de luxe.
Viola Davis en jette dans ce rôle de chanteuse de blues et notre petit doigt nous dit que cela lui vaudra une nomination aux Oscars. En 1927, à Chicago, Ma Rainey, surnommée la Mère du Blues, doit affronter un ambitieux trompettiste (joué par le regretté Chadwick Boseman) et un manager blanc peu porté sur l’égalité et la diversité. Produit par Denzel Washington et réalisé par George C. Wolfe, ce film est l’adaptation de la pièce d’August Wilson. Une illustration parfaite de la condition des artistes noirs à l’époque de la Prohibition.
De Chris Van Dusen, avec Phoebe Dynevor, Regé-Jean Page et Julie Andrews, Netflix, sortie le 25 décembre.
De Ryan Murphy, avec Meryl Streep, James Corden, Nicole Kidman et Jo Ellen Pellman, Netflix, sortie le 11 décembre.
De George C. Wolfe, avec Viola Davis et Chadwick Boseman, Netflix, sortie le 18 décembre.
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CULTURE
MUSIQUE
SUIVEZ CES GARÇONS
LA POÉSIE SELON ARLO PARKS À 19 ans, Arlo Parks possède tous les atouts qu’on attend d’une future grande. Un nom d’héroïne de film anglais, une voix qui révèle une personnalité sensible, une habileté à créer des chansons qui vont trotter en tête dans la brume du matin… Et elle compte déjà des fans aussi célèbres que Billie Eilish, Michelle Obama et la grande Florence and The Machine. Arlo a grandi dans la banlieue sud-est de Londres et a appris le français avant l’anglais. Ses origines sont métissées. Un quart nigériane, un quart tchadienne, un quart française et le dernier quart doit être celui de la poésie. Elle aime dire que la façon dont Haruki Murakami écrit un roman l’inspire dans sa manière d’écrire et de composer une chanson. Ses influences musicales sont comme un champ libre et vaste où l’on retrouverait Chet Baker, Fela Kuti, Otis Redding mais aussi King Krule et David Bowie. Arlo Parks est bien une jeune Black revisitant la néo-soul british sans préjugés ni limites. Elle ne cache pas sa bisexualité et se passionne pour les films d’horreur, le street art et l’art abstrait. Son premier album est attendu pour le 29 janvier. Et, pour avoir déjà découvert quelques morceaux comme Green Eyes et Eugene, on a hâte de connaître la suite. Collapsed in Sunbeams, Arlo Parks, Transgressive Records/PIAS, sortie le 29 janvier. En concert le 9 avril 2021 au Botanique.
ÂA, tel est son nom de code. Ce jeune Liégeois de 26 ans est arrivé à la chanson après avoir fait des études d’art. Doué pour le dessin, Âa l’est aussi pour les mots. Il décrit son style comme néoromantique. On ne sait s’il est fleur bleue mais en tout cas, il aime colorer ses cheveux en rose. Son premier E.P. de six titres ne compte qu’un seul morceau uptempo, Ce que la vie me donne, et visiblement, c’est dans la douceur qu’il est le plus à l’aise. On attend qu’il mette ses racines congolaises un peu plus en évidence sur son premier album à paraître courant 2021.
Âanimé, Âa, Sony Music.
L’un des groupes rock les plus intéressants des années 2000, The Kills, sort une collection de ses faces B et autres raretés retrouvées dans ses archives. Pour ceux qui n’aiment pas les sons lisses et trop produits, c’est vraiment le bon ticket. Alison Mosshart et Jamie Hince ne nous annoncent pas pour autant un nouvel album studio mais ce double album nous permettra de patienter encore. Little Bastards, The Kills, Domino/V2, sortie le 11 décembre.
Pour patienter avant la sortie, le 29 janvier, de SAND, le nouvel album de Balthazar, le groupe nous envoie un single qu’on se passe en boucle. Losers, où la mélancolie est émaillée de disco beats et de chœurs très 70, fait au passage un petit clin d’œil à Paolo Conte. La vidéo a été tournée en Belgique. Losers, Balthazar, PIAS.
ALEXANDER DHIET. CHARLIE CUMMINGS. PRESSE.
BACK TO THE KILLS
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ON ÉCOUTE ÇA DE SON LIT Ariana Grande
À 27 ans, Ariana Grande demeure une teen idol. Pourtant, avec son sixième album Positions, elle nous fait entrer dans son intimité d’adulte amoureuse. Pour ne pas parler franco de ses positions sexuelles préférées comme le 34+35 (69). Entre pop, r’n’b et rap, Ariana nous invite à rester au lit ou pas loin. Et si c’était l’attitude à adopter pour un moment encore ? Ce Positions paraît idéal en cette saison et sur Pov, dernier morceau de l’opus, on trouve qu’Ariana a rarement aussi bien chanté. Mention bien pour Off the Table en duo avec The Weeknd. Si vous cherchez une chanson pour les concerts en stade, passez votre chemin. Positions, Ariana Grande, Universal Music.
LE MOODBOARD D’UN ALBUM
Haute Fidélité de Raphael Appeler un album Haute Fidélité n’est pas anodin. Cela indique qu’on a droit à un son exceptionnel et, dans le cas du neuvième disque de Raphael, cela prouve aussi un long et fidèle attachement. On est fan !
Très marqué par le décès de Christophe au printemps
DAVE MEYERS. FEU CHATTERTON. FIONA TORRE. PRESSE.
Haute Fidélité, Raphael, Sony Music, sortie en décembre.
dernier, Raphael lui dédie son dernier morceau Norma Jean. Les Norma Jean sont une variété de roses, les préférées de Christophe étaient blanches. Dans Maquillage bleu, on trouve également un vers évoquant le disparu mais aussi Johnny Hallyday. Bel hommage à ces icônes absolues de la chanson française.
Écrit et enregistré essentiellement chez lui, Haute
Fidélité n’est pas pour autant un album plan-plan. Au contraire. On sent, sur les douze titres, un véritable travail de remise en question et de recherche. Et quand cela n’est pas venu tout seul, Raphael s’est fait un peu aider. Avec notamment deux chansons co-écrites par Arthur Teboul du groupe Feu Chatterton !, Impossible et Tout le monde te connaît où l’on reconnaît forcément la fougue du bel Arthur.
Sur la plage titulaire, Haute Fidélité, l’artiste répète
Clara Luciani, une vieille copine de Raphael avec qui on l’a vu
en concert au Brussels Summer Festival, duettise avec lui sur Si tu pars, ne dis rien. Une chanson de rupture implacable, imparable et moderne qui a du souffle.
plusieurs «mais ne baisse jamais ton masque», ce qui, en ces temps où le masque est devenu notre accessoire indispensable, prend évidemment un sens troublant.
Par Joëlle Lehrer
VALENTINA VALDINOCI/IMAXTREE.COM (X8). GREGORY SCAFFIDI/IMAXTREE.COM (X3). VINCENZO GRILLO/IMAXTREE.COM.
Photos prises à l’extérieur des défilés printemps-été 2021 de Copenhague, New York, Milan et Londres.
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NOTRE ÉPOQUE EST-ELLE TROP PRUDE? Des crop tops d’écolières jugés provocants, une robe considérée comme trop décolletée pour le musée d’Orsay, des seins nus qui choquent des enfants sur une plage : médias et réseaux sociaux se font de plus en plus l’écho de sanctions contre des tenues féminines perçues comme inappropriées. Autant de mises en garde qui interrogent à la fois nos libertés individuelles et le regard de la société sur le corps des femmes. Enquête. Par Géraldine Dormoy-Tungate
« Je ne conteste pas le principe des règles, mais dans notre école, ils abusent. » Mathilde est en terminale dans un lycée catholique privé en France. Le 14 septembre, avertie par un ami de l’émergence d’un mouvement de soutien envers les filles qui ont subi des remarques de leur établissement sur leur tenue, elle s’habille en short et cropped top (haut découvrant le nombril) en signe de solidarité. Invoquant le règlement intérieur, la directrice adjointe refuse de la laisser entrer. Six jours plus tôt, Jeanne, Tourangelle de 22 ans, se voit refuser l’accès au musée d’Orsay à Paris par une agente en raison de son décolleté. Le 20 août, deux gendarmes demandent à des femmes bronzant seins nus sur la plage de Sainte-Marie-la-Mer, dans les PyrénéesOrientales, de remettre leur haut de maillot de bain. Ces trois incidents récents seraient-ils le signe d’une nouvelle pudibonderie ? « LE CORPS N’EST SEXUALISÉ QU’À PARTIR DU MOMENT OÙ ON LE DÉCIDE »
Jean Claude Bologne, auteur de Pudeurs féminines (1) et d’Histoire de la pudeur (2), préfère y voir « un renfort de la décence », autrement dit un respect des convenances plus attaché à des lieux qu’à une culture. « On assiste à une compartimentation de la nudité, remarque-t-il. Dans certains endroits, comme l’espace naturiste du bois de Vincennes, les règles de pudeur sont abolies, tandis que dans l’espace public, on revient à une pudeur plus stricte. » Cette nouvelle pudeur collective surprend d’autant plus qu’elle a changé de main : elle ne vient plus des institutions – le ministre de l’Éducation nationale s’est contenté d’en appeler au « bon sens », le musée d’Orsay s’est excusé, la gendarmerie de Sainte-Marie-la-Mer a invoqué « une maladresse » – mais de corps intermédiaires – une enseignante, une agente de sécurité, deux gendarmes isolés. « Des sensibilités individuelles peuvent se croire des références sociales absolues », alerte Jean Claude Bologne. À cela s’ajoute que, sans surprise, cette censure est genrée. « La sexualisation du corps de la femme est de nouveau au cœur des débats, observe Claire Alquier, sexologue. Pourtant, le corps n’est sexualisé qu’à partir du moment où on le décide. » Les contre-exemples abondent pour prouver que les comportements relevés sont culturels : dans les pays scandinaves, hommes et femmes sont nus ensemble dans les saunas ; chez le médecin, on se dénude et personne n’y voit de provocation. En revanche, dans l’espace public, il est socialement admis que si une femme ne respecte pas la notion de décence, des hommes pourraient être troublés et ne pas parvenir à refréner leurs pulsions sexuelles. La femme est enfermée dans un rôle de séductrice,
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“Je sens monter un vent de révolte chez les jeunes filles. Elles sont moins prêtes à accepter (...) un règlement vestimentaire trop strict.” Florence, directrice adjointe d’un établissement secondaire
l’homme, dans celui de prédateur. Un ordre des choses que dénonce Thérèse Hargot, également sexologue : « Depuis cinquante ans, le corps féminin est devenu un objet ultra-sexualisé utilisé pour faire vendre. Cela modifie le regard que l’on porte sur lui. » Claire Alquier se veut néanmoins optimiste : « Les femmes ont toujours été dépossédées de leur corps. Ce qui change, c’est qu’on le verbalise. » Avant, les histoires restaient taboues. Aujourd’hui, elles sont partagées. Par un effet loupe, la polarisation de la société nous saute aux yeux. Porté par les réseaux sociaux, #MeToo a poursuivi le mouvement émancipateur amorcé dans les années 70, fournissant aux femmes de nouveaux moyens de protester contre ce qu’elles perçoivent comme une atteinte à leur liberté individuelle : les lycéennes dénoncent le sexisme à coups de hashtags ; l’amatrice d’arts écrit une lettre ouverte au musée sur Twitter. Directrice adjointe d’un établissement secondaire, Florence, 35 ans, perçoit le changement avec acuité : « Je sens monter un vent de révolte chez les jeunes filles. Elles n’ont pas toutes les armes intellectuelles et théoriques, mais elles sont moins prêtes à accepter des choses qui me paraissaient normales à mon époque, comme un règlement vestimentaire trop strict. » Pour elle, le fait que les discussions se cristallisent sur les tenues des femmes n’a rien d’anodin. « Traiter la tenue, c’est aussi traiter la problématique de ce qu’est une femme. Je comprends les petites jeunes qui ont envie de dynamiter le système. » Nourris de cours d’éducation morale et civique, et d’éducation à la sexualité, de séries (Sex education), de podcasts, de chaînes YouTube, les ados, filles et garçons, sont beaucoup mieux informés que leurs aînés. TENUES DE PLAGE ET VOILES À LA SORTIE DE L’ÉCOLE
L’école n’en demeure pas moins un terrain miné. Jeanne, 46 ans, directrice d’une école secondaire en milieu semi-rural, ne cache pas son agacement à l’écoute des discours féministes prônant le droit à
s’habiller à sa guise à l’école. « Bien sûr que je voudrais une plus grande liberté, mais on n’en est pas là. Actuellement, le monde reste dangereux pour les filles », assène cette mère de trois enfants. Son établissement ne lésine pourtant pas sur la pédagogie : interventions du planning familial, débats sur la sexualité, jeux de rôle… Cela n’empêche pas les difficultés à faire cohabiter des élèves de milieux différents. Dans ses classes, les ados en tenues de plage côtoient celles qui, de confession musulmane, se voilent à la sortie de l’école. Elle y voit « deux réalités qui ne se croisent plus qu’à l’école ». Confrontée aux mêmes types de situations, Céline, 33 ans, professeure d’histoire-géographie, estime un « dress code » nécessaire : « Une adolescente peut s’habiller comme elle le souhaite en dehors de l’école, mais dans le cadre de ses études, il est plus simple et plus éducatif de porter une tenue plus neutre, moins courte, qui ne mettra personne dans l’embarras. » Il ne s’agit pas, pour elle, que de désir sexuel : « Je suis parfois gênée face aux décolletés sexy de certaines élèves. Je ne sais plus comment m’adresser à elles. » Elle-même a remisé broderie anglaise et jupes courtes et trouve cela normal. « L’école prépare au milieu professionnel. Lui aussi comporte des contraintes : une avocate n’arrivera pas court vêtue au tribunal. » Il s’agit d’intégrer des codes sociaux, y compris pour les garçons. « Dans certains quartiers, des élèves sont convaincus qu’un jogging est une tenue normale alors qu’il sera rédhibitoire en entretien d’embauche », rappelle Florence, qui met un point d’honneur à ce que le règlement soit discuté pour être compris. À chaque tollé, l’option de l’uniforme ressurgit. Ne serait-il pas le meilleur moyen de se concentrer sur l’apprentissage ? Pour Jeanne, qui l’a expérimenté dans des établissements anglo-saxons, « ça ne changeait rien, mes élèves étaient sexy en uniforme ». Jean Claude Bologne n’en est pas plus partisan : « L’interdiction coupe court à toute réflexion personnelle et ne règle pas le problème de la pudeur. L’important est de se sentir bien dans son corps et de prendre conscience que l’on peut choquer par la façon dont on s’habille. C’est une question de respect de l’autre. » Que ce soit dans une classe, sur une plage ou au musée, la décence dépasse à ses yeux le cadre des règlements et de la nudité. « Il s’agit plus d’éprouver une sensibilité commune, analyse-t-il. Nous vivons dans une société multiculturelle et mondialisée, ce qui signifie que ce que nous disons sur Internet s’adresse à tous, et non plus uniquement à notre petite communauté. Dès lors, d’autres cultures n’ayant pas le même rapport aux seins nus seront heurtées par une femme en monokini sur la plage. » Peut-on, au nom d’une culture, imposer sa propre conception de la pudeur ? L’écrivain refuse de prendre parti : « C’est toute la difficulté du vivre ensemble. » À chaque individu, chaque groupe, chaque établissement scolaire de trouver son équilibre dans le dialogue. 1. Pudeurs féminines. Voilées, dévoilées, révélées, éd. du Seuil. 2. Éd. Hachette Pluriel.
x Pure Encapsulations
Comment aider à renforcer son système immunitaire ? À l’approche de l’hiver, vous recherchez des solutions naturelles mais efficaces pour aider à renforcer votre immunité? Voici quelques pistes à suivre.
SHUTTERSTOCK. PRESSE.
Le système immunitaire est une sorte de bouclier dont le rôle est de défendre le corps contre les infections. En hiver, il requiert une attention toute particulière. Privilégiez une alimentation équilibrée, veillez à dormir suffisamment et limitez votre stress. Et pour donner un coup de pouce supplémentaire à votre immunité, ajoutez des vitamines C et D à votre alimentation. Reconnues pour leur capacité à renforcer les barrières naturelles, ces vitamines essentielles jouent également un rôle prépondérant dans le maintien d’un système immunitaire sain. Néanmoins, de nombreuses personnes souffrent d’une carence en ces vitamines, surtout en hiver, lorsque notre exposition au soleil est fortement diminuée. PURE ENCAPSULATIONS, LEADER MONDIAL DES SUBSTANCES PURES
Heureusement, il existe des solutions sûres et efficaces pour contrer ces carences : la prise de compléments alimentaires.
En tant que leader mondial en micronutriments purs depuis plus de 25 ans, Pure Encapsulations produit des substances pures de qualité supérieure sans additifs allergéniques. La marque fondée en 1991 aux États-Unis propose trois solutions idéales pour lutter contre les carences : Immuno-actif est un complexe à base d’extraits de plantes complétés par du zinc, de la vitamine C et D. Vitamine C 1000 est une forme tamponnée de vitamine C sous forme de capsule. Elle est douce pour l’estomac et donc idéale pour les personnes sensibles. Enfin, Vitamine D3 Liquid est une forme liquide de la “vitamine du soleil”. En incorporant ces alliés essentiels à votre alimentation, vous augmentez vos chances de traverser l’hiver en pleine santé ! *CNK 3458-486 (Immuno-actif) CNK 3457-041 (Vitamine C 1000) CNK 3345-949 (Vitamine D3 Liquid) Tous les produits de Pure Encapsulations sont disponibles dans votre pharmacie. Plus d’infos sur purecaps.be
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FEEL GOOD
UNE SAISON POUR SE FAIRE DU BIEN
Oser écouter son corps et ses désirs, bref, prendre soin de soi : voilà le programme idéal pour entrer sereinement dans l’hiver. Et pour nous y aider, voici un florilège d’idées “feel good”. Par Nathalie Dolivo, Nolwenn du Laz, Catherine Durand, Aurélie Lambillon,
On soigne son intérieur Ça fait près de vingt ans que chaque nouvelle adresse du groupe Soho House nous séduit, à Londres, Miami, Istanbul ou dans leurs maisons au cœur de la campagne anglaise (Babington et Soho Farm House) par son service parfait mais jamais surjoué et par des éléments de décor, des objets, des ambiances qu’on rêve de reproduire chez soi. La tâche est désormais facilitée avec Soho Home, qui permet d’acheter en ligne une foule d’objets (mention spéciale aux luminaires et à la vaisselle), pour s’approprier un peu de l’esprit Soho. sohohome.com
On s’offre un imprimé tendre
PARCE QUE CES FLEURS DÉLICATES COMME DES AQUARELLES APPORTERONT UNE BELLE LUMIÈRE AU COEUR DE LA SAISON FROIDE. Coussin en coton et lin Épice, 80 €, au Bon Marché et sur epiceparis.com
PIERRE SABATIER. PRESSE (X3). ANNE-EMMANUELLE THION. BLUECLIC.COM/G. MICLOTTE..
Charline Lecarpentier, Elvira Masson et Katell Pouliquen
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On sirote une tisane apaisante Une demi-cuillérée à café de cette poudre aux plantes relaxantes et à l’huile essentielle de lavande suffit à nous envoyer dans les bras de Morphée. L’assurance d’un joli teint et d’un moral regonflé au réveil. Poudre de Sommeil HoliBeauty Food de Holidermie, 35 € les 25 g.
On se met “a tavola” ! François-Régis Gaudry a consacré une belle partie de ces deux dernières années à fomenter, avec plus de soixante auteurs, une cinquantaine de chefs, des mamma, des « nonne » (grands-mères), des amis… cette somme incroyable de plus de 400 pages qui rassemble tout ce que l’on rêve de savoir sur la chose culinaire de la Botte : des secrets de la carbonara à la cuisine du Vatican, de l’art de la glace italienne aux recettes de Sophia Loren… On va déguster l’Italie, éd. Marabout et Radio France, 42 €.
On trouve refuge dans une cabane Les Cabanes de Marie, situées dans le parc qui entoure le château de La Rocq à Arquennes près de Nivelles, sont un des endroits les plus romantiques de Belgique. Perché à 6 m de haut, on se connecte avec la nature, bercé par le bruit du vent dans les branches, et on oublie tout le reste. Le prix de la chambre comprend le petit-déjeuner déposé devant votre porte et une demi-bouteille de champagne. Et si vous ne voulez pas quitter votre nid, vous pourrez aussi vous faire livrer un menu 3 services avant votre arrivée que vous réchaufferez au micro-ondes. À partir de 270 € la nuit pour 2 pers., menu 3 services avec vin 60 € par pers, lescabanesdemarie.com
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TENDANCES
On adopte une mode feel-good UN MANTEAU FAÇON FOURRURE
Parce que c’est l’un des hits de l’hiver, cool et écolo à la fois (Max Mara).
Parce que l’on aspire à faire corps avec la nature et les saisons (Kenzo).
On apprend à s’écouter TÉMOIGNAGE D’ANNE BIANCHI, PROFESSEURE DE YOGA ET THÉRAPEUTE
« C’est un fait culturel : les gens qui prennent du temps pour eux et qui travaillent sur eux sont souvent perçus comme égoïstes. Cette société a privilégié le “Marche ou crève !”, l’idée qu’il faut souffrir pour mériter ce qui nous arrive – dans la culture amérindienne, cette vision serait effarante. Il faut nous libérer de l’emprise de notre éducation afin d’être à l’écoute de notre ressenti. Cela passe aussi par le corps, lieu de nos émotions et de nos terminaisons nerveuses. Mon arrière-grand-mère disait toujours : “Il faut que le corps exulte !” S’écouter, c’est d’abord écouter son corps, or beaucoup de gens n’entendent pas ses signaux. Le corps devient un cheval qu’on cravache jusqu’à ce qu’il s’effondre, jusqu’au burn-out ou à la maladie. Dans notre monde crispé, centré sur le profit et le pouvoir, les infos anxiogènes surgissent 24 h sur 24. Si on ne se donne pas un moment pour relâcher la pression, on se met en danger. Il faut avoir le courage de prendre du temps pour soi. De cesser de vouloir faire plaisir à papa, maman, son mec, son patron, etc. S’occuper de soi est la première étape avant de s’ouvrir aux autres. Il faut s’aimer d’abord pour devenir de plus en plus aimant. Si l’on est à bout de nerfs, qui pourra-t-on aider ? »
UNE CAPE BICOLORE Parce
qu’elle confère une allure romanesque tout en étant protectrice (Michael Kors Collection).
UN COUP DE FLASH Parce que l’orange fluo est idéal pour égayer sa mine hivernale (Off-White).
On respire la sérénité 1. EN PSCHITTANT SON MASQUE avec
une eau naturelle apaisante et ouatée aux notes moelleuses d’iris et de musc végétal. Eau de Parfum Nuage de Coton de 100Bon, 9,90 € les 30 ml. 2. EN APPLIQUANT AU CREUX DES POIGNETS cette
senteur réconfortante à la lavande, violette
et santal, infusée aux cristaux d’améthyste.
Rollon Eau Douce Slow Down de The New Cool, 28 € les 10 ml sur galerieslafayette.com 3. EN ALLUMANT UNE BOUGIE AROMATIQUE
au nom d’astronomes antiques et hommage aux ciels clairs parsemés d’étoiles.
Bougie Ptolémée, Aganice ou Calippe d’Aesop, 90 € les 300 g.
COLLECTION PERSONNELLE. PRESSE (X6). YINGYONG UN-ANONGRAK/BANGKOK POST/AFP. MARY EVANS/BRIDGEMAN IMAGES/LEEMAGE.
UN ENSEMBLE DOUDOU Parce que rien de tel que la douceur du mohair pour contrer la grisaille (Jil Sander).
UN IMPRIMÉ CAMOUFLAGE
MATTEO SCARPELLINI/IMAXTREE.COM (X3). ALESSANDRO ZENO/IMAXTREE.COM. LUCA CANNONIERI/IMAXTREE.COM. GREGORY SCAFFIDI/IMAXTREE.COM.
UN PONCHO MULTICOLORE Parce que cette maille « rainbow » nous met en joie (Gabriela Hearst).
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On travaille son altruisme TÉMOIGNAGE DE MATTHIEU RICARD, MOINE BOUDDHISTE ET AUTEUR*
« Être prudent pour les autres et pour soimême est la moindre des choses, surtout en cette période imprévisible. Mais c’est le moment où jamais de faire preuve de solidarité, de bienveillance. Se tenir à distance ne doit pas être un acte de retranchement, d’individualisme et de négligence d’autrui, sinon cela ajoute à notre désarroi. Être excessivement centré sur soi-même est finalement assez inconfortable : on devient très vulnérable à tout ce qui pourrait nous menacer, nous ou nos intérêts. Si, en revanche, on prend la mesure de notre humanité commune, cela nous donne plus de courage et d’ouverture. J’ai récemment eu un débat avec des scientifiques et le Dalaï-Lama sur “Notre humanité commune face à l’incertitude”. Un psychologue a interviewé 1 000 personnes sur leurs états d’âme pendant le confinement, les deux tiers en retiraient une expérience plutôt positive, ils s’étaient rapprochés des leurs, et ceux qui avaient la chance d’être dans un milieu naturel ont connu une grande reconnexion à la nature. Au Royaume-Uni, un site Internet a fait appel à du bénévolat auprès de personnes âgées, un million de personnes se sont portées volontaires tout de suite. Vous voyez, on parle moins du bon côté de l’humanité que des comportements déplorables. Il faut profiter de ce moment pour faire le point avec soi-même. Que sommesnous lorsque nous sommes simplement là ? Comment se débrouiller avec soi-même ? Nous qui avons une vie contemplative, nous sommes évidemment beaucoup plus familiers avec la façon dont fonctionnent notre esprit et nos émotions. J’ai été surpris de voir que des personnes par ailleurs cultivées n’avaient pas d’outils pour se retrouver seules avec leurs pensées et leur monde intérieur. L’altruisme n’est pas une idéologie. Tout le monde est gagnant. Avec l’égoïsme, tout le monde est perdant, ça vous rend la vie misérable, et vous rendez la vie misérable aux autres autour de vous… ça ne vaut pas le coup. (Rires.) »
La malachite, pour l’immunité.
On mise sur le pouvoir des pierres Kari Gueham, fondatrice de la marque de bijoux minéraux Minéralosophie*, nous confie les trois pierres à porter à même la peau, qui accompagnent et stimulent tout l’hiver. À chacune sa fonction. « POUR BOOSTER SON SYSTÈME IMMUNITAIRE : LA MALACHITE. “La malachite pour que le mal
te quitte”, disait ma mère. Nourrie de cuivre, elle renforce l’immunité sur le chakra du cœur. » « POUR FAIRE LE PLEIN D’ÉNERGIE : LA CORNALINE. Porteuse d’énergie vivifiante,
d’assurance et de chaleur réconfortante, elle vibre sur le plexus solaire. »
« POUR RAYONNER DE CRÉATIVITÉ ET DE JOIE : LA TURQUOISE. Pierre de communication
et d’épanouissement à la couleur chaleureuse, elle résonne sur le chakra de la gorge. »
(*) Coauteur, avec Christophe André et Alexandre Jollien, d’Abécédaire de la sagesse, éd. L’Iconoclaste & Allary.
(*) Instagram @mineralosophie
On se concocte une playlist réconfortante
ARLT – LES FLEURS
« J’ai mis les fleurs au congélateur en attendant ton retour », chante Éloïse Decazes d’Arlt sur cette comptine aérienne aux sonorités mal vernies de ce groupe réconfortant. Objet Disque.
JULIA HOLTER – GOLD DUST WOMAN
L’Américaine Julia Holter laisse fondre sur sa langue les mots de Stevie Nicks dans cette reprise de Fleetwood Mac nappée d’échos où se prélasser. Domino Records.
KEVIN MORBY – CAMPFIRE
Le favori de la folk américaine a bien bûché sur ce titre qui réchauffe l’âme. « Reste calme, reste calme et donne-moi ta paume », chante-t-il. Inutile de résister. Dead Oceans.
LONDON GRAMMAR – CALIFORNIAN SOIL
La chanteuse Hannah Reid a un effet baume du tigre sur les tensions et le prouve encore sur ce nouveau titre new age qui revendique son engrais californien. Because Music.
MARY LATTIMORE – SOMETIMES HE’S IN MY DREAMS
Harpiste virtuose, la Californienne Mary Lattimore parvient, avec cet instrumental zéphyrien, à frôler la magie.
Ghostly International.
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TÉMOIGNAGES
CHILDFREE
Ces jeunes femmes qui ne souhaitent pas être mères Écoféministes convaincues, elles refusent de procréer pour préserver la planète. Une philosophie de vie qu’elles portent souvent dès leur plus jeune âge, quitte à ce que leur choix de vie soit tabou, dans une société où les injonctions à la maternité restent culpabilisantes. Trois d’entre elles nous confient leur cheminement personnel. Par Aurélia Dejond
Parce qu’elle ne conçoit pas le féminisme sans la mise en perspectives des questions environnementales, Bettina revendique son choix de ne pas enfanter, malgré des réactions d’incompréhension, parfois violentes, depuis qu’elle a annoncé que son mari et elle ne feraient pas de bébé. « C’est comme si le mariage, dans l’imaginaire collectif, était forcément la première étape d’un parcours balisé, modèle unique selon lequel le couple, une fois officiel, aurait pour vocation de se reproduire, dans une logique extrêmement bien huilée et communément admise. Après les félicitations d’usage vient rapidement la question que j’ignorais être aussi prévisible : “ Et le bébé, c’est pour quand ? ” C’est inquisiteur et culpabilisant, et rappelle à quel point, même en 2020, la femme est encore réduite à son rôle de reproductrice, au détriment de sa liberté de choix », regrette celle qui a d’ailleurs consacré un ouvrage à la question, Je ne veux pas d’enfant(1), puis, dans la foulée, un compte Instagram éponyme, suivi par quasiment 14 000 abonnés. EN BELGIQUE, une personne sur dix âgée de 25 à 35 ans ne veut pas d’enfant, 16 % chez les hommes et 11 % chez les femmes(2). Plusieurs raisons sont invoquées, qu’elles soient environnementales, économiques ou
d’inégalités genrées. Pour certains, le choix est exclusivement mû par des raisons écologiques. C’est le cas de Maya, 22 ans, étudiante en photo, effrayée de procréer dans un monde voué aux catastrophes naturelles et à une fin certaine. Comme des centaines de milliers de « Ginks » (Green inclinations, no kids) dans le monde, elle refuse de mettre un enfant au monde sur une « planète poubelle ». « Je prône une rupture totale avec la façon dont les sociétés évoluent aujourd’hui. J’en veux à la génération de mes parents de nous avoir obligés à vivre sur une planète gangrénée », déplore la jeune fille, dont le père refuse le positionnement radical. Même son de cloche chez Alice, graphiste namuroise de 25 ans, qui voit un psy depuis deux ans « pour faire plaisir à sa mère », certaine qu’elle regrettera son choix dans dix ou vingt ans et qu’elle a « sans doute un problème à régler, inconsciemment ». POUR CERTAINES, ÊTRE UNE FEMME EST UNE VRAIE PRISON
PSYCHOLOGIQUE. « Renoncer à procréer est probablement le signe le plus fort de la liberté féminine. La maternité est utilisée depuis des millénaires pour asservir les femmes. Étudier ou travailler, donc être indépendante, est impossible quand on ne maîtrise pas sa fertilité. Le corps des femmes est instrumentalisé pour assouvir les
volontés de domination des régimes nationalistes ou des religions. Voilà pourquoi l’inégalité entre les femmes et les hommes structure toutes les autres dominations. C’est elle aussi qui est le principal vecteur de destruction de notre planète. Si les femmes pouvaient décider librement, elles ne feraient jamais plus d’enfants qu’elles ont la capacité d’en nourrir et d’en éduquer. Nous sommes 7,5 milliards sur la Terre, nous serons 8,5 milliards dans 10 ans et presque 10 milliards en 2050 », rappelle la très engagée Isabella Lenarduzzi, fondatrice du réseau féministe Jump. « Tout est chantage, culpabilisation et jugements. Nos sociétés patriarcales, pensées par et pour les hommes, ne nous laissent pas le choix, même si les mentalités évoluent. Être femme et “ childfree ” reste une équation impossible », se désole Blandine, 24 ans, étudiante en hydrogéologie et écoanxieuse revendiquée.
PHOTO PERSONNELLE.
LA BELGIQUE SEMBLE EN TOUT CAS CONNAÎTRE UNE « BABY
CRISIS » CERTAINE, le taux de fécondité ne cessant de diminuer depuis dix ans. Selon les derniers chiffres (Stabel), une femme avait en moyenne 1,8 enfant en 2008, contre 1,6 en 2018 - la baisse la plus prononcée se situant en Région flamande (2,3 %), suivie de la Région de Bruxelles-Capitale, puis de la Région wallonne. Une
NATASHA, 21 ANS, ÉTUDIANTE EN SOCIOLOGIE À CHARLEROI « Mon choix est tout sauf un caprice ! » Mes parents m’ont élevée de façon écoresponsable et je suis devenue écoféministe naturellement. Je suis une fille en colère, choquée et heurtée, je suis notamment hyper sensibilisée à l’écologie. À 13 ans déjà, je savais qu’une fois adulte, je me ferais ligaturer les trompes, mais depuis que je suis majeure, c’est le parcours de la combattante pour y arriver. Le corps médical, notamment, est extrêmement infantilisant. C’est humiliant, mon choix est tout sauf un caprice ! Les injonctions sociétales sont terriblement culpabilisantes et vivre en accord avec ce que l’on est n’est pas simple. Je vais donc devoir signer un contrat avec un juriste pour que le gynécologue qui me stérilisera soit sûr de ne pas être poursuivi plus tard, au cas où j’aurais des regrets… Or, je rêve qu’on m’enlève l’utérus pour l’offrir à quelqu’un qui en a besoin. Je ne pense pas que mon choix soit égoïste, pas plus que procréer, d’ailleurs. L’important est de rester en phase avec soi-même : se sentir obligée de faire un bébé pour ne pas déplaire ou pour sauver son couple, par exemple, est très contreproductif. Être un garçon « childfree » est bien plus facile : même au sein de ma génération, enfanter quand on est une fille reste une norme sociétale profondément ancrée.
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TÉMOIGNAGES
tendance à la baisse que le philosophe belge Simon Brunfaut analyse sous le prisme d’une réflexion en profondeur de la question du lien, de la part des 18-30 ans. « Ils sont assez en phase avec ce que disait Simone de Beauvoir dans Le deuxième sexe, en 1949 : “ Que l’enfant soit la fin suprême de la femme, c’est là une affirmation qui a tout juste la valeur d’un slogan publicitaire ! ” Les générations émergentes osent sortir de certains diktats, dont celui de la maternité, et remettent en question le postulat selon lequel devenir parent donne un sens à l’existence. L’enjeu philosophique derrière cette réflexion en profondeur est réel : il s’agit de l’importance de la liberté d’avoir le choix. » Si les « childfree » restent minoritaires, le climat préoccupe sept Belges sur dix, en particulier les jeunes, (très) angoissés par la question, filles et garçons confondus, acteurs majeurs des comportements sociétaux et environnementaux à venir. « L’égalité femmes/hommes est le levier le plus puissant pour sauver notre planète, parce qu’elle agit sur la démographie et sur la culture. La plus grande transformation de civilisation est de passer d’une société de dominations multiples à une société de collaboration et de respect entre tous les humains. Cela dit, partout, y compris dans les pays les plus avancés en termes d’égalités genrées, la pression est forte sur les femmes pour qu’elles connaissent “ les joies ” de la maternité. La valeur d’une femme est encore trop souvent associée au nombre d’enfants qu’elle a. Renoncer à la maternité est profondément subversif. Surtout quand la motivation est plus grande que soi : limiter son propre impact sur la destruction de la planète », conclut Isabelle Lenarduzzi.
LÉA, 30 ANS, STYLISTE À BRUXELLES « Mes gynécologues femmes m’ont fait la morale. » Je ne me suis jamais vue avec des enfants, même lorsque j’étais petite fille. Je viens d’avoir 30 ans, je n’ai jamais changé d’avis. Mettre au monde un bébé sur une planète aussi abîmée écologiquement serait un non-sens, il est déjà extrêmement difficile, comme individu de réussir à adopter un quotidien respectueux de l’environnement, ajouter un petit être sur Terre serait pour moi irresponsable. Être « childfree » est une partie de la solution pour préserver la planète. Ajoutez à cela un contexte économique et sanitaire désastreux, cela donne beaucoup de raisons objectives pour ne pas enfanter. J’ai été très claire avec mon compagnon dès le début de notre rencontre, il partage mon opinion. Dans ma famille, je pense être aujourd’hui entendue, même si ça n’a pas toujours été simple. C’est plus difficile sur le plan sociétal et médical, surtout, où on me culpabilise énormément. Les gynécologues femmes sont celles qui m’ont le plus fait la morale, avec des jugements de valeur lourds de sens. Cela fait sept ans que je souhaite me faire stériliser. Je suis passée par des associations féministes pour trouver des praticiens plus ouverts. Procréer ou non devrait rester une liberté fondamentale, chez la femme comme chez l’homme.
1. Childfree. Je ne veux pas d’enfant, éd. Spinelle, 11 €. 2. Étude VUB 2018.
Se marier ne signifie pas vouloir des bébés. Pourtant, cela semble acquis pour beaucoup, qui tentent eux-mêmes de justifier votre décision, sans doute pour se rassurer : pour ceux-là, je suis forcément égoïste ou j’ai vécu un traumatisme grave lorsque j’étais petite fille… Peu sont enclins à entendre qu’on s’autorise simplement à avoir le choix : quand une femme annonce sa grossesse, il est rare qu’elle subisse ce genre de jugements, comme si enfanter allait de soi. « Tu le regretteras plus tard », « Tu ne penses qu’à toi », « Tu vas gâcher ta vie »… Dit-on spontanément ce genre de choses à une future maman ? J’ai toujours su que je n’aurais pas d’enfants, j’ai construit une argumentation parce qu’il m’a été demandé de me justifier. J’en ai fait un livre et j’ai créé un compte Instagram*, il existe une vraie communauté qui peut échanger, partager, réfléchir. Comme écoféministe, je me réjouis des avancées en la matière : dans les années 70, la question était de pouvoir choisir quand on aurait un bébé, grâce à l’IVG, à la pilule, etc. Aujourd’hui, on se demande si on en veut. Quelle que soit la réponse, on devrait ne pas avoir à se justifier. On ne naît pas fille pour se reproduire. (*) jeneveuxpasdenfant
PHOTOS PERSONNELLES.
BETTINA, 28 ANS, AUTRICE ET CRÉATRICE DE CONTENUS MILITANTS À BRUXELLES « On ne naît pas fille pour se reproduire. »
x Elliot & Ostrich Les plus beaux bijoux à offrir et à recevoir Nos bijoux préférés sont des pièces personnelles et qualitatives que nous allons pouvoir porter toute notre vie. C’est pourquoi nous avons interrogé Jennifer Elliot, fondatrice et designer de la marque de joaillerie belge Elliot & Ostrich à propos de son inspiration et surtout ses coups de cœur parmi la collection de fin d’année.
Pourquoi Elliot & Ostrich est-elle connue ?
Nous sommes choisis pour le caractère intemporel de nos créations et de notre service personnalisé ou « hand-styling » comme nous aimons l’appeler. Nous recherchons la bonne forme et la bonne couleur de pierre pour chaque femme. Intemporel et pourtant unique ! Nos bijoux sont achetés pour célébrer un moment significatif et sont « empilables » afin que vous puissiez combiner différentes pièces pour un style vraiment personnel. Quelle a été votre inspiration pour la collection Nudes ?
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Cette collection est une ode à la beauté de la diversité et au potentiel des hommes et de la nature. J’ai recherché des couleurs atypiques de diamants naturels qui sont généralement oubliées, comme le champagne, le brun chocolat et le rose tendre. Ces diamants représentent les différentes nuances de peau qui existent sur Terre. De cette façon, chaque femme peut choisir la teinte qui correspond le mieux à son type de peau. Quel message aimeriez-vous faire passer avec la campagne « raw confidence » ?
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Avec cette campagne, nous voulons déshabiller les femmes : débarrassezvous de toutes les couches et laissez-les revenir à leur cœur - NUDE. Nous voulons les inciter à aimer leur moi profond. Ubuntu, la philosophie africaine que nous appliquons, signifie: «Je suis parce que nous sommes ». Nous faisons partie d’un tout plus grand et c’est la diversité des formes et des couleurs qui rend notre Terre si riche. Quels sont vos bijoux préférés de la collection Nudes ? La bague Kipepeo est une ode au potentiel humain. Un diamant brut
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MARYN HAERTEL. PRESSE.
2 1. Campagne RAW confidence. 2. Sylvie Arts & Jennifer Elliot. 3. Watatu. 4. Nala 5. Tamu. 6. Kipepeo.
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et un diamant taillé symbolisent ensemble l’évolution que nous traversons d’un noyau pur à une femme raffinée et sûre d’elle-même. Kipepeo signifie papillon en swahili. C’est l’emblème de la collection. 2 450,00 € Watatu (trois en swahili) est une ode à la diversité. Les trois diamants ton sur ton représentent différentes nuances de peau. Ils ont été placés dans notre nouvelle bague à taches de rousseur (« freckles ») pour une touche mignonne. 2 650,00 € Tamu est une ode à la solidarité. En swahili, Tamu signifie doux. Le diamant brun chocolat intense rayonne de chaleur et de confiance. La forme ovale est élégante et féminine sur la main. Cette bague est une invitation à prendre soin de votre prochain et de vous-même. 2 950,00 € Cet article a été rédigé en étroite collaboration avec Elliot & Ostrich. www.elliotandostrich.com
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EN VOITURE
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La MINI est un peu l’équivalent motorisé des cultissimes boots Dr. Martens : un intemporel apprécié par un public jeune et moins jeune, chic ou bohème. Soixante ans après son lancement, le classique de BMW a subi une petite cure de jouvence. Mais quel est le secret de son éternelle jeunesse ? Nous avons enquêté. Par Karolien Van Cauwelaert
MINI, MAXI COUP DE CŒUR
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1. La Mini a séduit de nombreuses stars comme l’actrice suédo-britannique Britt Ekland. 2. Présente dans le film de Michael Caine The Italian Job. 3. La princesse Margaret et sa famille. 4. La chanteuse punk Nina Hagen.
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Il vous arrive certainement d’en apercevoir dans la rue : une ancienne Mini garée dans un mouchoir de poche, tellement mignonne que vous la caseriez bien dans votre garage. Si on a tendance à l’oublier, force est de constater que peu de voitures peuvent se targuer de rester des icônes plus d’un demi-siècle après leur création. C’est le cas de la Mini qui n’a cessé d’être identifiable tout au long de son histoire. Même si le tout premier modèle est sorti de la chaîne de production il y a plus de soixante ans, son design a à peine changé. On la reconnaît à sa forme compacte et arrondie, et à ses possibilités infinies de personnalisation. Son caractère iconique n’a pas échappé aux dirigeants de BMW qui ont racheté la marque Rover (et sa cousine Mini) dans les années 1990. Le secret de cette petite voiture ? Un design inchangé qui lui donne une patine et un charme fou. Même lorsque ses designers lui offrent un nouveau look, les lignes d’origine restent totalement reconnaissables. Impossible, en outre, de dissocier cette voiture de son pays d’origine, l’Angleterre, dont on connaît le second degré
PRESSE.
COMPACTE ET RÉVOLUTIONNAIRE
Le 26 août 1959, la British Motor Corporation (BMC) lance un nouveau modèle de voiture, compact et révolutionnaire, signé par l’ingénieur et designer Alec Issigonis : une petite voiture, certes, mais qui offre un espace intérieur étonnamment grand. Avec de la place pour 4 passagers, un caractère sportif, une faible consommation et un prix de vente raisonnable, elle avait vraiment « tout bon ». Plusieurs variantes de la Mini classique sont lancées dans la foulée. En marge du Morris Mini-Minor et de l’Austin Seven, la Mini Van et la Mini Estate font rapidement leur apparition sur le marché. Aujourd’hui, il existe différentes variantes du concept : les MINI 3 portes, 5 portes, cabriolet, Clubman et Countryman. Si chaque modèle affiche un caractère et des atouts uniques, tous sont dotés de la fameuse touche Mini. En dessinant cette voiture, Alec Issigonis a souhaité répondre aux préoccupations des conducteurs de l’époque : un trafic urbain de plus en plus dense et les prix élevés du carburant dus à la crise de Suez, notamment. Pourtant, très vite, la MINI s’est révélée être bien plus qu’une citadine économique et compacte. Ses performances sportives et son charme l’ont rapidement rendue incontournable. D’autant que sa création
coïncide avec les Golden Sixties, une décennie sous le signe du progrès, de la technique et de l’aventure, trois valeurs qui parlaient aux jeunes de l’époque. La Mini était différente des autres voitures. Plus petite que la moyenne, elle était aussi beaucoup plus fun que ses concurrentes. Conséquence : les créateurs de mode, les musiciens et les artistes en tout genre ont craqué pour elle. Même la famille royale britannique a succombé à la Mini-mania. Lord Snowdon (époux de la princesse Margaret), Paul Smith, Mary Quant, The Beatles, Eric Clapton ou encore David Bowie ont figuré parmi ses inconditionnels. MINI DEVIENT MINI
Dans les années 90, BMW rachète le groupe britannique Rover, dont Mini fait partie. Le constructeur automobile allemand se débarrasse très vite de Rover, une marque mourante, mais conserve Mini pour qui il a de grands projets. Complément idéal de sa propre gamme, cette voiture lui permet de proposer une vraie citadine compacte. Après un relooking en profondeur, la première MINI nouvelle génération (désormais écrite en majuscules) prend la route en 2001 : plus grande mais toujours compacte et dotée des lignes emblématiques de l’ancienne Mini. Avec sa grande horloge typique, ses formes arrondies et ses interrupteurs à bascule, l’intérieur affiche un look rétro. « Avec ce nouveau design, BMW a mis l’accent sur les caractéristiques emblématiques de la Mini pour créer un sentiment de nostalgie chez les fans de la marque, mais aussi pour souligner son attachement à l’histoire de la Mini », précise l’historien David Platt. Une approche qui a réussi au fabricant allemand. Contrairement à la nouvelle Volkswagen Beetle, qui a déjà disparu de nos rues, MINI n’a jamais autant fait parler d’elle. L’année dernière, 347 474 exemplaires ont été vendus dans le monde. Aujourd’hui, MINI est une marque contemporaine riche d’une grande communauté et qui dispose de sa propre ligne de mode et d’accessoires. Et dans l’idée d’anticiper le futur du secteur automobile, BMW lance cette année une MINI électrique. Avec une autonomie de 232 km, cette voiture va un pas plus loin grâce à un dispositif d’économie d’énergie. La voiture freine en effet automatiquement dès que vous relâchez l’accélérateur, extrayant ainsi l’énergie de la force de freinage. Mais dans l’idée de conserver un esprit sportif et un plaisir de conduite inchangé, la MINI électrique passe néanmoins de 0 à 100 km/h en un peu plus de 7 secondes. ET LA LÉGENDE ?
Aujourd’hui, il est de bon ton de ne plus posséder de voiture, MINI ne peut donc plus vraiment afficher le même caractère subversif qu’à ses débuts. Il n’empêche : la voiture a encore de très nombreux fans dans le milieu artistique. On se rappelle du chanteur de Jamiroquai, Jay Kay, et de sa Jamiromini, de Madonna qui avait customisé une MINI Cooper dans l’une de ses vidéos, mais aussi du fabricant de mosaïques italien Bisazza qui l’a drapée dans un tapis de mosaïque. MINI organise également un Life Ball annuel sous la forme d’une collaboration avec des designers renommés comme Gianfranco Ferré et Donatella Versace. L’objectif : récolter des fonds qui sont ensuite reversés à des associations caritatives internationales. Désormais disponible en version électrique, MINI est donc plus que jamais tournée vers l’avenir. Dernier conseil : si vous faites partie des veinardes qui ont encore une vieille Mini dans leur garage, conservez-la précieusement. En 2019, une Austin Mini Beach Car s’est vendue aux enchères pour la coquette somme de 230 000 dollars.
MOI LECTRICE
“LE JOUR, JE SOIGNE À L’HÔPITAL, LA NUIT, JE DANSE AU CRAZY” Daniela, 32 ans et infirmière spécialisée, a concrétisé son rêve d’intégrer la troupe de danseuses du mythique cabaret parisien. Mais est-ce vraiment si simple de passer tous les jours du bloc opératoire à la scène et son show dénudé ? Propos recueillis par Corine Goldberger Illustrations Joel Burden
MOI LECTRICE
« AVRIL 2020, AUX URGENCES DE L’HÔPITAL Robert-Ballanger, à Aulnaysous-Bois. Cela fait dix ans que je suis infirmière et je n’ai jamais bossé dans de telles conditions. Nos masques – comptés – sont périmés, nos surblouses à usage unique nettoyées pour être réutilisées, faute de stock. Je me suis portée volontaire en réa et aux urgences Covid de nuit – douze heures d’affilée – car le bloc où je travaille habituellement a été fermé. Dire qu’il y a encore peu, à la même heure, j’étais dans les loges du Crazy Horse, avec les autres danseuses de la troupe, en train de poser mes immenses faux cils, pour danser, uniquement vêtue de jeux de lumière, et en talons aiguilles. ADO, JE SUIS TOMBÉE SUR LA VIDÉO D’UN SHOW par hasard et, depuis, je suis hypnotisée par les déesses iconiques de ce club mythique, qui aimante amateurs de nu sophistiqué et touristes du monde entier. Avec leurs célèbres perruques à frange de toutes les couleurs, leurs grandes bouches carmin grâce à un rouge à lèvres exclusif, elles me fascinent. Mon rêve : fouler à mon tour la scène de ce temple d’une féminité sexy assumée. Depuis mon enfance, j’ai deux modèles inspirants : ma mère, prof de modern jazz, et Tim, ma grand-mère, cadre infirmière. Souvent, elle m’emmène avec elle à l’hôpital et je l’écoute parler du service avec les médecins et des professeurs, qui me font écouter leur cœur au stéthoscope. À la maison, on m’organise une enfance sportive et artistique. En demi-pointes et chignon impeccable, je force mon corps dans la douleur mais avec souplesse et élégance, pour réussir grand écart et toutes sortes de sauts et cabrioles. D’origine guadeloupéenne, Tim m’exhorte à me dépasser : “Travaille dur, car en tant que Noire, tu devras en faire dix fois plus que les Blanches pour convaincre et réussir.” Elle n’a pas tort. Je collectionne les médailles, dont celle de vice-championne de France en gymnastique rythmique. Mais je suis refusée dans l’établissement de sport études où j’ai postulé pour entrer dans l’équipe de France. Mon professeur, indigné, me glisse que pour lui, ce ne sont pas mes performances qui sont en cause, mais… ma couleur de peau. JE DÉCROCHE MON DIPLÔME D’INFIRMIÈRE en 2010. Mais quelle spécialité choisir ? J’exerce dans plusieurs services pour découvrir toutes les facettes de la profession : réanimation, soins à domicile, en entreprise… Il y a des premières fois qui me marquent. Celle où j’ai ramené à la vie, avec le défibrillateur, un quadra dans le coma après un accident de la route. Et cette vieille dame qui crachait au visage des soignants. J’avais réussi à établir un dialogue avec elle et nous avions fini par bien nous entendre. Un jour, pendant que je l’aidais à manger, elle m’a demandé son gilet dans sa chambre, parce qu’elle avait froid. Quand je suis revenue, elle s’était éteinte. Mon premier décès. Depuis, j’ai appris à être empathique tout en veillant à me protéger. Finalement, je trouve ma voie en endoscopie chirurgicale diagnostique et interventionnelle. Travailler au bloc demande une précision rigoureuse. Comme la gym à haut niveau, où je suis devenue coach et même juge de compétition. Après 21 ans de “rythmique”, je prends ma retraite de gymnaste pour m’adonner à une autre passion : les danses latino-afro-caribéennes. J’abats mes 35 heures à l’hôpital en une fois les lundis, mardis, mercredis, et j’ai tout le reste de la semaine pour les concours, mes shows à l’étranger et l’enseignement de la salsa et de la bachata. Un bon compromis. Quand le Crazy Horse me convoque pour son prochain casting, je me pince pour y croire ! J’avais écrit deux fois au club et attendu en vain une réponse en me disant, dépitée, que bon,
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eh bien, je ne les intéressais pas. C’est vrai que les critères physiques sont stricts : longueur des jambes par rapport au buste = 2/3 – 1/3. Distance entre les pointes des seins = 21 cm. Distance entre le nombril et le pubis = 13 cm. Taille : entre 1,68 et 1,73 m. Et oups, je mesure seulement 1,68 m… Un peu juste ? Et puis le club exige une formation en danse classique, un talent d’actrice. C’EST INTIMIDÉE, TOPLESS ET TALONS HAUTS que je me retrouve face à la directrice artistique, le jour de l’audition. Il me faut marcher, improviser une danse, me cambrer, bref, convaincre. Ce n’est pas gagné : le club reçoit 500 candidatures pour trente danseuses chaque année. Mais deux semaines après, c’est officiel, je suis acceptée ! Je ne suis pas près d’oublier mon baptême du feu face au public après deux mois d’apprentissage et de répétitions intenses pour devenir une vraie « Crazy girl ». Car c’est quelques minutes avant le show seulement que je découvre mon nom de scène. Comme le veut la tradition du club. Et comme avant moi les anciennes stars du lieu, Lova Moor, Capsula Popo, Bertha von Paraboum… “Désormais, m’annonce la directrice artistique, tu t’appelles Tina Tobago.” Le nom évoque la papaye, la mangue, le punch à l’hibiscus. Un clin d’œil à mes origines antillaises. Une chance qu’il me plaise, car les filles n’apprécient pas toujours le pseudo imaginé pour elles et certaines négocient âprement pour en avoir un autre. DU CÔTÉ DE MA FAMILLE, L’INQUIÉTUDE MONTE : que va faire leur sage Daniela, infirmière et ex-gymnaste médaillée, dans ce monde de la nuit forcément glauque ? Épouvantée, elle m’imagine m’exhibant à mi-temps devant des commerciaux voyeurs et des touristes en goguette qui, c’est sûr, m’attendront ensuite à la sortie. Je la rassure et l’invite à me voir sur scène : non, mon travail artistique au Crazy n’a rien à voir avec celui d’une stripteaseuse dans un minable club de Pigalle. Dita von Teese, Arielle Dombasle, Clotilde Courau – actrice et princesse de Venise ! – se sont produites au Crazy en guest star. Le chorégraphe Philippe Decouflé, le cinéaste David Lynch, les créateurs Karl Lagerfeld, Christian Louboutin, Chantal Thomass, bref, la crème du luxe et de l’excellence à la française, ont participé à la création de shows. “Et pas d’inquiétude, aucun client n’a le droit d’entrer dans nos loges !” Tim est soulagée. Les collègues de l’hôpital, qui viennent me voir danser, ouvrent des yeux ronds en me découvrant, féline, sensuelle, sur mes solos, “Vaudou” ou “Vestal’s desire attitude”. Des médecins, des chirurgiens me félicitent : “Vous êtes superbe, continuez !” Déformation professionnelle oblige, des collègues s’inquiètent pour ma forme physique : “Ça doit être crevant de mener de front tes deux métiers ! Tu te reposes au moins ? Attention au burn-out !” Mon compagnon me comprend et me soutient. Musicien, il connaît les contraintes du monde du spectacle. Parfois Daniela et Tina Tobago mélangent un peu leurs univers : tout en me maquillant au Crazy, il m’arrive de me demander : j’ai bien donné tous ses traitements à la dame de la chambre 5 ? Et c’est vers moi que les filles du Crazy se tournent dès qu’elles ont une crampe, un bleu, mal au dos. JUSQU’À QUAND MA DOUBLE VIE ? Je sais qu’un jour, quand je ne serai plus aussi souple ni apte à supporter la fatigue, je raccrocherai ma perruque. Mais cela ne m’empêchera pas de continuer à danser, peut-être donner des cours. Je me vois bien aussi ouvrir mon propre cabinet d’ostéopathe. Ce sera la fin d’une parenthèse sublime, et l’ouverture d’une nouvelle page. »
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mon beau sapin - garou
Robe en soie Y/Project. Bagues en vermeil aux auriculaires et majeurs Gas Bijoux, Feuille, en vermeil aux annulaires Marc Deloche, plastron Drapée, en bronze plaqué or Annelise Michelson, collier en métal et perles Chanel.
L’ÉTOFFE DES RÊVES UNE FÉERIE MODERNE Ci-dessus, Constance Jablonski, photographiée par Bruno & Nicoletta Van Mossevelde.
MODE
L’étoffe des rêves Sequins, perles et plumes habillent ces robes et pièces spectaculaires aux volumes et drapés oniriques.
Photos Bruno & Nicoletta Van Mossevelde Réalisation Anne-Sophie Thomas
À droite
Veste et pantalon en soie et perles Giorgio Armani.
Boucles d’oreilles en métal et strass Miu Miu, bague Miss Dior, en or blanc, diamants et aiguemarine Dior Joaillerie. À gauche
Robe en tulle Off-White.
À gauche
Robe en soie, et boucles d’oreilles en soie et perles Simone Rocha. Mules à talon en cuir et strass Miu Miu. À droite
Blouse en soie Stella McCartney. Bagues Rose Dior Pré Catelan, en or rose, diamants, quartz rose, améthyste et onyx à la main gauche, en améthyste et onyx à la main droite Dior Joaillerie, boucles d’oreilles en plaqué or et strass Gas Bijoux, de haut en bas, sautoirs en argent et burmalites portés en cravate Burma, en perles, métal et perles de verre Chanel.
Robe en tulle Act N°1. Boucles d’oreilles en or rose, rubellites, saphirs roses et diamants, et collier en or rose, améthystes, tourmalines roses, calcédoines bleues et diamants Collection Haute Joaillerie Bulgari, bottines en soie Moschino.
Robe en coton
Alexander McQueen.
Plastron et bagues Drapée, en bronze plaqué or Annelise Michelson, collier en or blanc, perles de culture et diamants Collection Haute Joaillerie Bulgari, cuissardes en veau velours et perles Roger Vivier.
Robe en soie brodée Valentino. Boucles d’oreilles Félin, en or blanc, onyx, diamants et émeraudes de la collection Surnaturel Joaillerie Fine Cartier, collier en vermeil Gas Bijoux, bague en or jaune au majeur de la main droite Dior Joaillerie, bagues Feuille, en vermeil aux annulaires droit et gauche Marc Deloche. Voilette personnelle.
Robe en soie et plumes, et boucles d’oreilles en métal et strass Givenchy.
Constance Jablonski La mannequin que nous avons choisie pour figurer en couverture de ce numéro est l’une des rares Françaises à être entrée dans le cénacle des top-modèles. Sans perdre ni sa bienveillance ni son optimisme. Comment ? Elle nous dévoile quelques-uns de ses secrets. Propos recueillis par Vicky Chahine
Comment s’est passée la séance photo de cette couverture joyeuse ?
Le stylisme un peu fou, le mélange des matières, le plein de couleurs, les maquillages audacieux… Franchement, on s’est beaucoup amusés sur le shooting et ça a fait un bien fou à tout le monde. Comme lors du défilé Etam fin septembre qui a réussi à apporter de la gaieté à la fashion week parisienne, qui me semblait en manquer. Évidemment le contexte est particulier. Comme tout le monde, je me suis retrouvée du jour au lendemain sans savoir que faire de mes journées. Il a fallu se réadapter. Je viens de terminer la biographie de Pasteur* signée par l’Académicien Erik Orsenna. Elle m’a permis de prendre du recul. Je suis optimiste, je sais qu’on va en voir le bout et en attendant, j’apprécie de vivre au jour le jour. Justement, de quelle façon réussissez-vous à vous ancrer dans le moment présent ?
Comme tous les milléniaux, mes pensées vont à cent à l’heure ! Mais se recentrer me semble essentiel. Covid ou pas, la vie nous réserve toujours des surprises, c’est important de savoir profiter des petits bonheurs du quotidien mais aussi de s’adapter. Cette philosophie, je l’ai retrouvée dans le yoga. Cela m’a toujours intéressé mais sans jamais trouver le temps de m’y mettre. Pendant le confinement, j’ai débuté une pratique quotidienne via des vidéos sur YouTube. Trente minutes tous les matins de vinyāsa ou de yin, mon préféré car il est basé sur des étirements. Il faut tenir longtemps les postures et réussir à se relâcher dans l’inconfort. Un bon moyen de lutter contre le stress. Depuis que le travail a repris, j’essaie de m’y tenir au moins trois fois par semaine avec l’application Down Dog, qui permet de choisir la voix de l'instructeur, le temps de relaxation, les endroits sur lesquels on veut travailler.
Quels sont vos conseils « feel good » ?
Écouter de la musique ! Mes goûts sont très éclectiques. Ma playlist Spotify passe de Sia à Eddy de Pretto, d’une chanson rock des années 80 à la bande originale d’un dessin animé Disney. Je me suis aussi remise au piano. C’est méditatif, ça fait beaucoup de bien. Petite, j’en jouais avec ma grand-mère, puis j’ai arrêté quand j’ai commencé ma carrière. Pendant le confinement, j’ai fait de la place chez moi pour accueillir un piano et j’ai repris des cours. Je travaille toujours deux morceaux en même temps : un classique et un contemporain. En ce moment, c’est une valse de Chopin et le générique du film E.T. Vous avez grandi à la campagne, dans le nord de la France, quel rapport entretenez-vous à la nature ?
Mon but dans la vie, c’est de finir dans une grande maison au vert, avec mon potager. Donc j’ai conscience de l’importance de prendre soin de la Terre. Je viens de regarder sur Netflix le super-documentaire Une vie sur notre planète du grand explorateur David Attenborough. Il évoque les problèmes de la déforestation, la question des énergies renouvelables… mais il donne aussi des solutions, des gestes que l’on peut faire chacun à son échelle. Par exemple, réduire notre consommation de protéines animales. Avec mon copain, on s’est fixé une règle : pas plus d’une viande et d’un poisson par semaine. Et on s’y tient ! (*) La vie, la mort, la vie, éd. Fayard.
Veste en velours et châle en soie Moschino.
Assistante stylisme Agathe Gire. Mannequin Constance Jablonski/Viva Paris. Casting Rama. Coiffure Sébatien Le Corroller/Airport Agency. Maquillage Sandrine Cano Bock/ Artlist Paris. Manucure Séverine Loréal/Call My Agent. Production Zoé Martin, assistée de Zoë Derks/ Producing Love.
Soleil d’hiver Surdimensionnés et pourtant aériens, ces manteaux et vestes comme soufflés donnent à la saison des couleurs extraordinaires. Photos Marguerite Bornhauser Réalisation Anne-Sophie Thomas
Manteau en vinyle Balenciaga.
Veste doudoune en cuir Balmain, robe en soie Vivienne Westwood.
Robe en polyamide et duvet 8 Moncler
Richard Quinn.
Manteau en laine
Maison Margiela, robe en soie Miu Miu. Gants en cuir Maison Fabre,
bottes en cuir et caoutchouc Prada.
Manteau en coton Fendi, pull en coton Givenchy. Capeline en polyamide et duvet 1 Moncler J.W. Anderson.
Assistante stylisme Agathe Gire. Mannequin Joli Stiepens/Titanium Management. Casting Rama. Coiffure Joséphine Brignon. Maquillage Saloi Jeddi. Set design Clémence Mars. Production Zoé Martin et Romain-David Cartagena/Producing Love.
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MODE D’EMPLOI
ACCESSOIRES
Rétro-cool
25 sacs, chaussures, lunettes et bijoux aux tons de saison. Et autant d’idées pour apporter une touche de malice vintage à nos tenues d’hiver. Réalisation Alexandra Conti et Julie Cristobal
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1. CARRÉE Montre en cuir à cadran en acier inoxydable Cluse, 90 €. 2. POINTUE Bottine en cuir Ports 1961, 835 €. 3. CABOCHON Chevalière en argent massif doré à l’or jaune Thomas Sabo, 298 €. 4. EFFILÉ Escarpin slingback en cuir de veau Pierre Hardy, 550 €. 5. TRANSFORMABLES Boucles d’oreilles Infinity, en or Llayers, 75 €. 6. VERT NIL Sac en cuir effet coco Guess, 129 €. 7. RECTANGLES Lunettes en acétate Moscot, 285 €. 8. ORANGE Sac micro en croco Iris Noble, prix sur demande. 9. BRIDÉES Bottes en cuir High, 820 €. 10. BEIGE CAMÉE Pochette Miu Belle, en cuir nappa matelassé Miu Miu, 2 200 €. 11. MARRON Béret en laine United Colors of Benetton, 20 €.
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PRESSE (X25).
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12. RÉTRO-CHIC Sac Danerys, en cuir imprimé croco Nat & Nin, 235 €. 13. ULTRA-FINES Lunettes de soleil en métal Dior Stellaire, en métal Dior, 340 €. 14. TRICOLORE Sac Ninon, en cuir de vachette grainé Lancel, 640 €. 15. ÉCAILLE Boucles d’oreilles en argent rhodié plaqué or et motif écaille Ti Sento Milano, 169 €. 16. CHOCOLAT Sac Timeless Mini, en cuir Tod’s, 1 200 €. 17. SPHÈRE AIMANTÉE Bracelet Arpège, en laiton doré Lanvin, 350 €. 18. BOUCLÉE Bottine en suede NeroGiardini, 170 €. 19. FRANGÉ Escarpin en cuir avec semelle respirante Geox, 110 €. 20. 7 CENTIMÈTRES Bottine en cuir embossé By Far, 520 €. 21. ULTRA-PLAT Mocassin en cuir Tamaris, 70 €. 22. CURVILIGNE Sac en cuir de veau Polène, 290 €. 23. MIEL Gants en cuir Sportmax, 239 €. 24. ÉMERAUDE Sac 1980, en cuir de veau façon croco Longchamp, 360 €. 25. PILOTE Lunettes de soleil en métal Victoria Beckham, 375 €.
MODE D’EMPLOI
NEWS
REPÉRAGES
NEWS MODE
Par Elspeth Jenkins
C’EST QUOI ?
Et si on arrêtait de tout vouloir mettre dans des cases ? Est-ce un escarpin ? Est-ce un bijou ? Franchement, on s’en fiche. hermes.com Vous êtes une créatrice danoise vivant et travaillant à Londres et vous avez conçu une collection capsule pour une marque suédoise. Comment avez-vous réussi à mixer toutes ces influences ?
MULTI-CULTURALITÉ
La marque suédoise & Other Stories est connue pour ses collaborations décalées, mais celle de cette saison, avec la créatrice Julie Brøgger, nous enthousiasme vraiment.
Julie Brøgger : « Je pense que le design scandinave est connu pour son caractère portable et fonctionnel. Quant à la ville de Londres, c’est sa dimension excentrique qui m’a influencée. La marque Brøgger est une fusion de toutes ces influences. De cette collaboration est née une série de pièces qui se démarquent, mais qui restent néanmoins très portables. » Certaines pièces racontentelles une histoire particulière ?
LA FILLE À SUIVRE
MERYLL ROGGE EST LA NOUVELLE CRÉATRICE BELGE À SUIVRE. LORS DE LA DERNIÈRE FASHION WEEK PARISIENNE EN MARS DERNIER, SON SHOWROOM FAISAIT FIGURE D’INCONTOURNABLE. LES ACHETEURS DES BOUTIQUES NET-A-PORTER.COM ET SSENSE. COM N’ONT D’AILLEURS PAS MANQUÉ DE SUCCOMBER À LA FOLIE.MERYLL. ET VOUS, C’EST POUR QUAND ? meryllrogge.com
«Le costume rouge est basé sur un look issu d’un défilé d’il y a quelques saisons. Il a ensuite été porté par Cate Blanchett et Clara Amfo. Depuis, alors qu’il n’avait jamais été commercialisé, les demandes pour cet ensemble n’ont jamais cessé d’affluer. Je suis donc ravie de pouvoir proposer une version 2.0 par le biais de cette collection capsule. » Quand vous créez, quelle femme avez-vous en tête ?
«Une femme qui veut se distinguer au travers de ses vêtements. Elle valorise l’artisanat et garde ses pièces préférées pendant des années. » Blazer, 199 €, pantalon, 99 €. & Other Stories x Brøgger. stories.com
STUDIO DES FLEURS. ANTHONY SEKLAOUI. PRESSE.
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CREW CUTE
Cette chemise Essentiel Antwerp est une pièce icônique en soi. On est fan des modèles qui revendiquent un message. Qu’on aime ou non, ils ne laissent pas indifférente! Chemise Crew, 195 €. essentiel-antwerp.com
LAURENCE + LAURENCE
DÉMARREZ LE MOIS DE DÉCEMBRE EN BEAUTÉ EN CRAQUANT POUR CETTE PAIRE DE BOUCLES D’OREILLES SIGNÉES LAURENCE DELVALLEZ. DÉTAIL INSPIRANT : LA CRÉATRICE A DEMANDÉ À SON AMIE, LE MANNEQUIN LAURENCE DEBISSCHOP, D’ÊTRE LE VISAGE DE CETTE CAMPAGNE DOUBLEMENT BELGE. Boucles d’oreilles Laurence Delvallez, 159 €. laurencedelvallez.be
CATHERINE OU CARO ?
Le sac Caro de Dior est un clin d’œil au surnom de Catherine, la sœur de Christian Dior. Notre verdict : ce modèle phare de la nouvelle collection Cruise 2021 tombe à pic pour tourner définitivement le dos à cette horrible année 2020. Sac Caro Dior, prix sur demande. En vente à partir de janvier. dior.com
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OBJECTIF FUTUR
ZALANDO
Aucune génération ne se passionne autant pour le vintage que la génération Y. Pour répondre aux envies des jeunes consommateurs, Zalando s’est donc lancé dans le créneau de l’occasion. Si vous hésitez encore à franchir le pas, voici 5 bonnes raisons de succomber à la folie «seconde-main». Par Elspeth Jenkins mode est plus populaire que jamais. Le boom de la conso raisonnée n’a évidemment pas échappé à Zalando qui se lance à fond dans le segment de l’occasion. Riche de sa très large communauté, le géant de la vente en ligne permet aux acheteurs et aux vendeurs d’œuvrer pour un monde meilleur. Et la planète ? Elle lui dit merci. CRAQUER, PUIS ÉCHANGER
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1. Recyclez votre dressing grâce au segment de l’occasion. 2. Vintage acidulé. 3. Du shopping durable grâce à l’appli.
En matière de surconsommation, les e-shops sont souvent pointés du doigt. Critiqués pour leur approche antisociale du shopping par certains, ils séduisent néanmoins ceux et ils sont nombreux - qui ne jurent que par le confort de leur canapé quand il s’agit de faire du lèche-vitrine. En 2020, il semble clair que les deux approches peuvent cohabiter. A fortiori depuis le début de la crise sanitaire, nous avons vu à quel point la vie peut être ennuyeuse lorsque les rues commerçantes sont vides et que les cafés ou les restaurants sont fermés. Ceux qui souhaitent acheter durablement en 2020 choisissent de moins consommer, mais surtout de le faire plus consciemment. Mais ne nous mentons pas : même quand on vise l’éthique et le durable, on aime s’offrir des pièces neuves. D’où le succès des sites comme Vinted et Vestiaire Collective, où l’on peut se faire plaisir sans dépenser beaucoup d’argent. Et quand vous en avez assez de vos vêtements, vous les vendez, histoire de regonfler votre budget pour vous offrir quelque chose de nouveau. La preuve qu’on peut facilement allier achat en ligne et conso durable. La règle d’or : si vous craquez pour une nouvelle pièce, vendez-en d’abord une autre. À en juger par le nombre de vêtements et d’accessoires qui s’échangent par le biais de ces plateformes, cette nouvelle façon de vivre la
VENDRE DES PIÈCES GRIFFÉES
Les articles d’occasion qui n’ont pas été achetés sur Zalando peuvent être proposés à une immense communauté de modeux : 34 millions pour être précis. Lorsque la vente est terminée, vous pouvez opter pour un bon cadeau Zalando ou en faire don à deux associations caritatives : la Croix-Rouge et WeForest. DO.MORE, UNE STRATÉGIE DURABLE
Le vintage et les vêtements d’occasion sont le moyen le plus durable de faire du shopping… sans vraiment faire du shopping. Avec ce programme, Zalando veut donc prolonger la durée de vie de 50 millions de vêtements. Un joli pari. SANS PLASTIQUE
Toutes les pièces d’occasion vendues sur le site sont livrées sans plastique. À la place, tout est emballé dans du papier recyclé. LA QUALITÉ AVANT TOUT
La qualité des articles vendus est scrupuleusement contrôlée. Juste de quoi vous rassurer si vous hésitiez encore à vous lancer. Alors, l’occasion ferait-il le larron? Plus que probablement. zalando.be
PRESSE.
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Via la liste de souhaits associée à leur profil, les clients obtiennent un aperçu facile des achats qu’ils ont déjà effectués sur l’eshop. Quand ils en ont assez d’un produit, ils peuvent le retourner gratuitement en échange d’un bon cadeau.
VENEZ REJOINDRE LES
1.089 COLLABORATRICES QUI FONT BOUGER BRUXELLES !
La STIB garantit le traitement équitable des candidats, et a également l’ambition d’augmenter le nombre de collègues féminines ! Conductrices, techniciennes, ingénieures, bachelières, informaticiennes, project & people managers, … Nous apprécions les sollicitations de candidates pour tout emploi, à tout niveau ! Aujourd’hui, demain bien entendu, et tout au long de l’année.
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MODE D’EMPLOI
EN BREF
TIFFANY & CO., DES DIAMANTS À L’ENGAGEMENT
CURRICULUM
Temple de la bague de fiançailles, la maison américaine a montré bien d’autres facettes depuis sa création, en 1837. Entre la célébration du cinquantenaire de sa manchette Bone et sa nouvelle collection T1, Tiffany dévoile aujourd’hui ses nouvelles ambitions. Par Louise Prothery UN RÊVE AMÉRICAIN
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3 1. En 1878, le fondateur
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Charles Lewis Tiffany achète un diamant brut de 287,42 carats. 2. En 1961, le Tiffany Diamond, est monté sur le collier Ribbon Rosette. 3. Nouvelle collection Tiffany 1. 4. Une des nouvelles manchettes Bone Elsa Peretti. 5. Tiffany & Co. a pris des mesures sans précédent dans la traçabilité de ses diamants certifiés. Atelier de travail à l’Île Maurice.
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Une petite boîte bleue inimitable, des vitrines à faire pâlir Holly Golightly, alias Audrey Hepburn dans Diamants sur canapé, et des signatures d’artistes renommés, Tiffany & Co. fait partie des joailliers dont l’histoire fascine sans même avoir à admirer les facettes de ses plus grosses pierres. Ce rêve typiquement américain a vu le jour grâce à Charles Lewis Tiffany, un jeune homme élevé dans le Connecticut et rompu à la vente grâce aux classes faites dès son adolescence dans le magasin familial. À 25 ans, son expérience, son flair et un certain goût de l’aventure le poussent à emprunter 1 000 € pour ouvrir une boutique d’articles de luxe à Manhattan. Nous sommes en 1837 et l’heure est à la croissance comme aux dépenses. Le jeune entrepreneur rencontre un succès rapide avec des articles divers de porcelaine, de cristal, mais aussi des bijoux précieux, secteur dont il décide de prendre la création en main. Un grand joaillier est né. DE BRILLANTES COLLABORATIONS
Définitivement entré dans l’histoire après avoir racheté une partie des bijoux de la couronne de France et contribué à faire du solitaire l’incontournable des fiançailles, Charles Lewis Tiffany, passionné de diamants aux caratages exponentiels, meurt au tournant du siècle. Une cinquantaine d’années plus tard, Jean Schlumberger, connu pour sa collaboration avec la couturière Schiaparelli, entre dans la galaxie Tiffany comme designer. Suivront Elsa Peretti, dont la manchette Bone fête aujourd’hui ses 50 ans avec une déclinaison aux couleurs éclatantes, et Paloma Picasso dans les années 80. Plus qu’une collaboration, la direction artistique globale est depuis 2017 entre les mains de Reed Krakoff, un Américain originaire du Connecticut, comme le fondateur de la marque. Sa ligne Tiffany T1 en or et diamants au complexe motif nid-d’abeilles et aux bords biseautés est déjà iconique. LE TEMPS DE L’ENGAGEMENT
Après avoir annoncé, en 2019, une transparence totale sur la provenance de ses diamants certifiés, et avoir accordé plusieurs dons à des fondations d’aide contre le coronavirus en 2020, la maison vient de dévoiler ses objectifs en termes de développement durable pour 2025. Ce programme, basé sur trois piliers, « Produits, People et Planète », dévoile les priorités du joaillier en matière d’environnement, de traçabilité et de bien-être des populations, ses propres employés comme ceux des mines de diamants, pour les années à venir. Une ambition à la hauteur des défis de la marque, qui devait être rachetée par LVMH jusqu’à ce que la crise sanitaire ne change la donne. À suivre…
PRESSE.
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Actu des marques
PLANET PARFUM ENIVRANT
Page réalisée par le service commercial
Difficile de résister aux pouvoirs du parfum : envoûtant, grisant, captivant, il séduit autant qu’il attire. Corsée, ambrée, florale, sucrée, boisée, chaque fragrance a ses pouvoirs magiques et complète une personnalité de façon subtile. En cette fin d’année particulière, Planet Parfum propose une sélection d’essentiels et de nouveautés exclusives. Magie olfactive garantie ! Jo Malone, Midnight Musk & Amber Cologne, eau de toilette vaporisateur, 116,90 € les 100 ml. En exclusivité chez Planet Parfum. planetparfum.com
GOOD LOCK BOX
ODE À LA CRÉATIVITÉ
Trois nouvelles box dédiées à toute la famille et à nos amis les chiens ou comment aider le Père Noël à remplir sa hotte ! Des pochettes surprises livrées à domicile, remplies de kits pour créer ses ateliers à la maison : bricolages, recettes, culture et autres idées 100 % homemade, conçues pour laisser galoper l’imaginaire et l’inventivité des petits comme des grands. Goodlockbox.be, 39 €
WOLFERS
RELOOKING
UN PARFUM ROBE
C’est un hommage au festival de Cannes, dont la marque mythique suisse est partenaire : Caroline Scheufele, directrice artistique et coprésidente de Chopard, compare le nouveau parfum Love Chopard à « une robe rouge de belles roses portée comme un bijou invisible ». Sublime, dans son flacon bijou de verre rouge.
Love Chopard, 59 € les 30 ml, 89 € les 50 ml et 119 € les 100 ml, chez Paris XL et en parfumeries indépendantes. chopard.fr
Service et RDV personnalisé sur WhatsApp (0485 89 41 28), le plein d’idées sur Instagram @cindyroseannie et @wolfers1812. 1 Boulevard de Waterloo, 1000 Bruxelles.
DOCKSIDES SEBAGO DEMI-SIÈCLE
Le mocassin bateau culte made in USA fête ses 50 ans. Les Docksides Sebago, portées par John F. Kennedy, Steve Mc Queen, Kate Middleton... et nous, n’ont pas pris une ride ! Pour marquer son demi-siècle, la chaussure tout-terrain emblématique se décline en édition limitée, parée d’une épingle en métal aux couleurs du drapeau américain. What else ? Modèle Sebago Portland Brown, 149 €. sebago.be
PRESSE.
LOVE CHOPARD
Chaque bijou Wolfers est créé avec un savoir-faire unique, dans un esprit fashion et qui s’adapte à toutes les circonstances. Cindy Lecomte, gemmologue de la maison belge légendaire, vous guide dans le choix de votre bijou unique, en fonction de votre personnalité, de vos envies et de votre mode de vie.
DES FARDS BRILLANTS POUR LES FÊTES Ci-dessus, une photo de Laurent Humbert.
BEAUTÉ
MAKE-UP
Mise en beauté Dior avec le Dior Forever 2N, la palette 5 Couleurs Couture 079 Black Bow, le Diorshow 24h Stylo 091 Matte Black et le Diorshow Mascara Iconic Overcurl 090 Black.
COUP D’ÉCLAT
Un regard laqué
La grâce d’un bleu nuit, plus subtil et raffiné que le smoky noir habituel. L’effet énigmatique s’intensifie si l’ombre à paupières – poudre ou crème – est rehaussée de baume brillant. Le bon geste pour réinventer la sensualité des seventies.
Photos Laurent Humbert Réalisation Nolwenn du Laz Maquillage Gregoris Pyrpylis
BEAUTÉ
Infusés de brillances, de nacres ou de paillettes, les fards deviennent ombres miroitantes, pépites scintillantes ou s’animent de reflets platinés. À jouer sur les yeux ou la bouche en laissant la peau quasi nue pour mieux rayonner. Une audace onirique.
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Un œil strassé
La beauté chatoyante d’une paupière lamée de nacres métallisées et parée, seulement aux coins interne et externe, de paillettes ou de strass colorés. Comme une aile de papillon diaprée qui virevolte à chaque battement de cils. Mise en beauté Dior avec le Dior Forever 6N, la palette 5 Couleurs Couture Édition Limitée Collection Golden Nights 549 Golden Snow, le Diorshow Mascara Iconic Overcurl 090 Black, des paillettes et le Dior Addict Stellar Halo Shine 721 Glitz.
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BEAUTÉ
MAKE-UP
Une bouche magnétique
L’attrait singulier d’un vert kaki pour souligner le sourire tout en aimantant les regards. Plus facile à porter qu’il n’y paraît si on lui associe un gloss par-dessus ainsi que sur les paupières. Un choix audacieux. Mise en beauté Dior avec le Dior Forever 6N, la palette 5 Couleurs Couture Édition Limitée Collection Golden Nights 549 Golden Snow, le Rouge Dior 602 Visionary Matte et le Lip Maximizer 001. Boucle d’oreille Hugo Kreit.
Des lèvres miroitantes
La séduction fatale d’un rouge, mais plutôt cerise, et scintillant comme un rubis. Une évidence toujours flatteuse, surtout si la peau semble déshabillée et les paupières nues. Un appel, éloquent mais raffiné, aux baisers. Mise en beauté Dior avec le Dior Forever 2N, le Diorshow Mascara Iconic Overcurl 090 Black et le Rouge Dior 663 Désir.
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BEAUTÉ
MAKE-UP
Une peau de lumière
La tentation du métal précieux, joué à même la peau, par l’opulence d’une feuille d’or. Pour l’assumer plus facilement, on peut aussi le poser en poudre fine sur les yeux, au sommet des pommettes ou au cœur du sourire. Mise en beauté Dior avec le Dior Forever 6N, la palette 5 Couleurs Couture Edition Limitée Collection Golden Nights 549 Golden Snow, des paillettes dorées et le Dior Addict Stellar Halo Shine 721 Glitz. Mannequins Oriane/City Models et Ashanti Hildreth/The Face. Casting Rama. Stylisme Agathe Gire. Coiffure Rimi Ura/WSM. Mise en beauté Dior réalisée par Gregoris Pyrpylis/Calliste. Manucure Isabelle Valentin/Wise & Talented. Production Zoé Martin, assistée de Zoë Derks.
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14Fardsidées lumineuses or, paillettes, highlighters et rouges : notre sélection spécial éclat.
1 1. DES PERLES POUR BOOSTER SON HALO Perles de Poudre
Révélatrices de Lumière Météorites Golden Bee de Guerlain, 56 €. 2. UN CAMAÏEU POUR DES YEUX LUXUEUX 5 Couleurs
Couture Golden Nights 549 Golden Snow de Dior, 60,50 €.
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3. UNE POUDRE POUR UNE MINE ÉCLAIRÉE Highlighter La Rose Crystal Holographic de Lancôme,
54 €.
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4. UN FARD POUR DES PAUPIÈRES LAMÉES Ombre Première 925 Or
Antique Création Exclusive de
Chanel, 34 €.
5. DEUX ENLUMINEURS POUR UN TEINT SCINTILLANT Glow Gold de Natasha Denona, 44 €, sur
sephora.fr
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6. UN FOND DE TEINT POUR S’ÉCLAIRER Mini Cushion Encre de Peau Wild Shimmer d’ Yves Saint Laurent, en édition limitée, 50 €.
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7. DES ÉTOILES POUR UN REGARD NACRÉ Palette Yeux Black to Light Must-Have de Givenchy, 51 €. 8. UNE CRÈME MULTI-USAGE POUR PLUS DE GLOW Aura Dew Cosmic 03 Rose Gold de Shiseido,
33 €.
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9. UN BAUME POUR DES LÈVRES GIVRÉES Balm Frost Soleil Neige de Tom Ford, 54 €.
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10. UNE ENCRE POUR UNE BOUCHE D’OR ROSE Teinte à Lèvres Infusée d’Huile Reef de Nars,
31,99 €.
11. UN GLOSS POUR UN SOURIRE MIROITANT Le Phyto-Gloss 10 Star de Sisley, 37,50 €. 12. UN ROUGE POUR SORTIR PAILLETÉE Rouge à Lèvres Pailleté So Rouge 099 de Christian Louboutin Beauté, 85 €. 13. UN CRAYON POUR UN ŒIL SAPHIR Caviar Stick Eye Colour Indigo de Laura Mercier, 31 €. 14. UN BÂTON POUR DES LÈVRES RUTILANTES Rouge Artist Sparkle
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004 Dazzling Ruby de Make Up For Ever, 24,50 €.
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BEAUTÉ
ZOOM
BELGES ET BELLES La Belgique est peut-être petite, mais elle compte de nombreuses marques de cosmétiques éthiques et solidaires. Derrière ces labels, on retrouve de super entrepreneuses. Nous les avons rencontrées. Par Kim De Craene et Charlotte Deprez
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Nomige
LA MARQUE Nomige, une ligne de soins du visage personnalisés, basés sur une analyse de votre ADN et de votre style de vie. Un concept innovant appelé « dermagénétique ». LA FEMME DERRIÈRE LE LABEL L’idée de ce label est née dans la tête de Barbara Geusens, chercheuse au département de dermatologie de l’UZ Gand. Pour tenter de soigner sa peau acnéique et ses cicatrices, elle a décidé de développer ses propres produits de soin. En 2017, armée d’un doctorat en sciences dermatologiques, d’une formation commerciale et de quelques années d’expérience professionnelle dans le développement de produits, elle a lancé sa marque. LE TRUC EN PLUS Le pack de soins personnalisés se compose de quatre produits complémentaires - une crème de jour, un
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sérum à utiliser matin et soir et une crème de nuit - basés sur votre ADN et votre style de vie. Vous n’utilisez que des ingrédients dont votre peau a besoin. Nomige étudie les influences génétiques en se concentrant sur trois propriétés de la peau : la dégradation du collagène, la protection anti-oxydante contre les radicaux libres et l’hydratation de la peau. Sur base de ce diagnostic, la marque vous propose un Lifestyle Blend personnalisé, adapté à votre style de vie. LE GRAND DÉFI « J’ai été formée en tant que scientifique, mais créer une gamme de soins demande beaucoup de travail : du marketing à la création d’une identité visuelle en passant par la gestion d’une équipe, entre autres. » nomige.com
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1. Barbara Geusens, la tête pensante derrière Nomige. 2. Le Sérum de Jour et la Crème de Jour Nomige. 3. Germaine, le sérum visage nourrissant au géranium de Bobone. 4. Charlotte Renard et son compagnon, Samuel, qui est aussi son associé. 5. Maayke Ruyffelaere,
de Maiwe est basée à Anvers, mais a une passion pour le Chili. 6. L’ingrédient star du Serum Rosehip Oil Maiwe est la rose musquée.
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PRESSE. ÉLODIE GRÉGOIRE.
Bobone
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Maiwe
LA MARQUE Bobone est une gamme de soins à base d’ingré-
dients naturels, sourcés de manière éthique et locale. Chez Bobone, on désencombre les formulations pour ne garder que le meilleur. LA FEMME DERRIÈRE LE LABEL Avant de lancer Bobone en 2016 dans le petit village de Our, Charlotte Renard était esthéticienne et maquilleuse professionnelle. Dans son institut, elle fabriquait tous ses produits elle-même et les clientes en redemandaient. Ça a été la naissance de Bobone. Aujourd’hui, son compagnon, Samuel, est devenu son associé et l’équipe compte six personnes. LE TRUC EN PLUS Bobone a à cœur de garder son impact environnemental au minimum et son impact humain au maximum. Outre la composition très « clean » des cosmétiques de la marque, il y a donc un réel objectif zéro déchet. Pour exemple, seulement deux sacs poubelles sortent des ateliers chaque mois ! Quant aux emballages, ils doivent tous pouvoir être soit reconditionnés, soit recyclés. La petite entreprise limite aussi volontairement les quantités produites afin d’éviter les filières traditionnelles et de pouvoir acheter les matières premières en direct aux artisans locaux. LE GRAND DÉFI « L’entreprise grandit, mais tient à respecter ses belles valeurs, quoi qu’il arrive. Cela implique d’engager les bonnes personnes, mais aussi de refuser certains projets, ce qui n’est pas toujours évident à gérer. »
LA MAR QU E Maiwe, une nouvelle ligne de soin à base d’églantier sauvage des Andes. LA FEMME DERRIÈRE LE LABEL Maayke Ruyffelaere a vécu au Chili pendant cinq ans. L’an dernier, elle est revenue en Belgique avec sa fille de 2 ans et… un plan génial. La bio-ingénieure souhaitait capitaliser sur sa fascination pour les plantes sauvages, la beauté propre et le commerce équitable pour créer une ligne de soins naturels à base d’huile de rose musquée certifiée bio. LE TRUC EN PLUS L’ingrédient phare des produits Maiwe - un sérum, une crème pour le visage et un nettoyant -, c’est la rose musquée. Les fruits de la rose sont riches en vitamines et en acides gras essentiels, de vrais couteaux suisses. Les vitamines A et C sont garantes d’un teint uniforme. Elles assurent une belle brillance et permettent d’éliminer les rides, les cicatrices et l’acné. Sa haute teneur en vitamine E et en anthocyanes - toutes deux calmantes - rend cette gamme particulièrement adaptée aux personnes souffrant de rosacée, d’eczéma ou d’autres inflammations cutanées. Une partie de l’huile de rose musquée provient directement d’une entreprise dirigée par des femmes dans la région de Maiwe. LE GRAND DÉFI « La crise sanitaire m’a empêché de participer à des foires et salons. Je n’ai donc pas pu présenter personnellement ma marque ni élargir mon réseau. J’ai créé un produit unique avec une histoire particulière, mais transmettre ce message sans contact personnel n’est pas toujours facile. »
bobone.be
maiweskin.com
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BEAUTÉ
ZOOM
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1. Isabel Coppens et Anke De Boeck, amies et associées chez Cîme. 2. Le
Baume by Cîme, au doux parfum de camomille, est un vrai multitâches. 3. Selon une tradition millénaire de l’Himalaya, Cîme utilise des noix de savon dans son shampooing. 4. L’emballage de Cîme est coloré, joyeux et réalisé à partir de matériaux recyclés. 5. Caroline Rigo, aux commandes non pas d’une, mais de deux marques.
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LA MARQUE Cîme, une ligne de soins équitable, de qualité et authentique, adaptée à tous les types de peau. LES FEMMES DERRIÈRE LE LABEL Cîme a été fondé en 2012 par Isabel Coppens et Anke De Boeck, deux amies et copines de classe qui ont mis leur carrière d’avocates en mode pause pour créer un nouveau projet. En collaboration avec le père d’Anke, actif depuis plus de trente ans dans le secteur des extraits et huiles végétales biologiques, elles ont commencé à développer leurs propres produits. LE TRUC EN PLUS Tous les produits Cîme sont constitués d’extraits de plantes et d’huiles puissantes de l’Himalaya. C’est dans cette région du monde, à plus de 3000 m d’altitude, que poussent les roses sauvages, les baies d’argousier et les fleurs d’édelweiss aux vertus exceptionnelles pour la peau. Cîme utilise un maximum d’ingrédients naturels et certifiés biologiques dans ses formules. Si les Belges sont déjà fans du label, il est également présent en France et aux Pays-Bas. LE GRAND DÉFI « Renforcer la notoriété de la marque pour nous faire connaître davantage de clients. »
LA MARQUE Cent Pur Cent, une gamme de maquillage - déjà disponible dans plus de six cents pharmacies - composée de minéraux purs et naturels, qui offre une réponse médicale aux problèmes de peau. À découvrir aussi : i.am.klean, une ligne bis développée pour les maquilleurs, les esthéticiennes et les fans de maquillage minéral. LA FEMME DERRIÈRE LE LABEL En tant que make-up artist, Caroline Rigo, qui l’a lancé il y a quatre ans, a voulu proposer des produits adaptés aux peaux sensibles. Son objectif : limiter les risques d’irritations et l’obstruction des pores provoqués par l’utilisation d’un maquillage épais sur la peau. Et comme elle n’aime pas faire les choses à moitié, elle a récemment lancé une deuxième ligne de maquillage tout en dirigeant un institut et en organisant des formations et des ateliers. LE TRUC EN PLUS Les poudres Cent Pur Cent et i.am.klean sont constituées à 100 % de minéraux naturels, comme le mica des montagnes du Pérou. Ces minéraux sont soigneusement extraits des roches et micronisés en poudres joliment colorées. En plus du mica, les produits contiennent du titane, du fer et du zinc. Et pour rester dans une approche aussi naturelle que possible, ils ne contiennent pas de substances nocives comme des colorants artificiels, des parfums synthétiques, des huiles non naturelles, du talc et des parabènes. LE GRAND DÉFI « Construire rapidement une communauté sans dépenser des fortunes dans un plan marketing. »
cime-skincare.com
centpurcent.com
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Cîme
STUDIO NUNU. PRESSE.
Cent Pur Cent
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Vos meilleurs moments
NEWSBEAUTÉ BEAUTÉNEWS 117
LES 5 ENVIES DE L’HIVER REPÉRAGES
Une crème de nuit de prix Nobel, un chouchou délicat, un soin mythique en tenue de fête : tour d’horizon des idées qui nous séduisent. Par Aurélie Lambillon et Charlotte Deprez
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DES ATTACHES DOUCES
En soie pure, elles permettent toutes les queues de cheval ou les petits buns, sans casser les cheveux ni faire de plis dans les longueurs. Le bonheur des chevelures fines et fragiles.
JACK JOHNSTONE. MARIPOL/CHRISITIAN DIOR PARFUMS. PRESSE.
Chouchous Skinnies de Slip, 45 € les 6 sur debijenkorf.be
UN REGARD INTENSE
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UN NETTOYANT AUX HERBES
Cette solution hydroalcoolique désinfecte parfaitement les mains selon les normes de l’OMS (elle contient 70 % d’alcool biologique). En plus, elle les hydrate sans coller et les parfume de notes de fenouil, lavande et poivre noir, clin d’œil au jardin aromatique des fondateurs de la marque, en Suède.
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« J’ai voulu faire un focus sur le regard et le souligner avec force, en l’encadrant d’un trait noir, mat et très dense », explique Peter Philips, directeur de la création et de l’image du maquillage Christian Dior. Dans les coulisses du défilé printemps-été 2021 de la maison, il a donc ourlé les yeux des tops d’un eye-liner puissant, qui contrastait avec un teint naturel et lumineux. Inspirant.
Hydrating Hand Cleanser 241 de L:A Bruket, 48 € les 450 ml.
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UN SOIN CORPS MYTHIQUE EN ÉDITION LIMITÉE
KIEHL’S S’ASSOCIE À L’ARTISTE MAÏTÉ FRANCHI POUR UNE COLLECTION FESTIVE REPRENANT LES PRODUITS FÉTICHES DE LA MARQUE. LE DESIGN EST RÉTRO ET JOYEUX, ON ADORE ! Whipped Body Butter en édition limitée de Kiehl’s, 37 €.
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UNE CRÈME DE NUIT HIGH-TECH
Cette crème de nuit a été mise au point par le prix Nobel de chimie James Fraser Stoddart et a pour particularité de libérer individuellement et de façon programmée chaque principe actif en fonction de ses caractéristiques uniques. Au réveil, le visage est hydraté et lissé. Indispensable en ces temps masqués. Crème Récupératrice Nuit The Brilliant de Noble Panacea, 258 € les 30 dosettes sur net-a-porter.com
Travaillez dans la bonne humeur avec la musique de Chérie via www.cheriebelgique.be ou l’appli Chérie Belgique.
EN BREF
BEAUTÉ
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KLAPP, 40 ANS D’INNOVATIONS COSMÉTIQUES
La marque de cosmétiques allemande a fêté cette année ses 40 ans. Rencontre avec son fondateur, Gerhard Klapp. Par Julie Rouffiange
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que l’on veut guérir. À 25 ans, j’ai ouvert un premier cabinet médical, puis un second à Francfort, dans lesquels je pratiquais les médecines douces et la thérapie cellulaire. 1
À 72 ans, Gerhard Klapp est l’un des experts en cosmétique les plus reconnus et les plus populaires d’Allemagne. Spécialiste de la beauté, il est à la fois innovateur, créateur de tendances, praticien de médecines douces, entrepreneur, fondateur de plusieurs entreprises et auteur.
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Vous avez fait des études de commerce. Pourquoi vous êtes-vous intéressé aux médecines douces ?
J’ai fait des études de commerce, en secondaires, avant 18 ans. Ensuite, j’ai fait mon service militaire. J’étais caserné dans un hôpital. Je soignais les patients. C’est ainsi que j’ai découvert que la médecine traditionnelle ne répondait pas à toutes les attentes des malades. C’est ce qui m’a décidé à aller en Chine pour apprendre l’acupuncture. J’ai ensuite entamé des études de thérapeute cellulaire, selon la méthode du Professeur Niehans, un professeur suisse qui a mis au point la thérapie cellulaire (qui n’a jamais été autorisée en Belgique mais bien Allemagne, en Hollande, en Suisse ou en Autriche, ndlr). Cette thérapie consiste à injecter du matériel cellulaire du même organe que celui
Qu’est-ce qui vous a donné l’idée ou l’envie de vous lancer dans la création de cosmétiques ?
En travaillant comme thérapeute cellulaire, j’ai constaté que les injections que je faisais amélioraient considérablement la qualité de la peau et de la chevelure de mes patients. Mon épouse était esthéticienne. Nous nous sommes demandé si nous n’obtiendrions pas de bons résultats en appliquant les mêmes substances sur la peau. C’était le premier pas vers l’esthétique. Au début, notre production était artisanale, destinée à l’institut de mon épouse. Nous avons ensuite fabriqué des produits pour des amies esthéticiennes. Le succès y était au niveau des résultats, ce qui nous a amenés à lancer une vraie production au niveau cosmétique. Quel a été le tout premier produit que vous avez créé ?
Des cellules fraîches congelées à choc, à -396 °C. Ce type de procédé est toujours utilisé en thérapie cellulaire médicale. Les cellules fraîches sont des produits professionnels, destinés aux soins en cabine. Cette gamme existe encore aujourd’hui. Qu’est-ce qui fait la particularité des produits Klapp ?
Utiliser la juste concentration d’ingrédients actifs. Depuis 40 ans, nous avons toujours été à la pointe de l’innovation et de la recherche, en proposant aux esthéticiennes des traitements innovants personnalisés.
En 40 ans, qu’est-ce qui a changé dans l’univers de la cosmétique ?
Beaucoup de choses ! Au début, les esthéticiennes se contentaient de soigner la peau, puis est arrivée la période du wellness, durant laquelle le bien-être est devenu primordial. Actuellement, les esthéticiennes recherchent une réelle amélioration de la peau en utilisant des ingrédients actifs de plus en plus performants et les appareils sont devenus incontournables. Comment voyez-vous l’avenir de Klapp ?
Klapp continu era à développer des concepts novateurs, tout en soutenant de plus en plus l’esthéticienne en lui proposant des formations de plus en plus ciblées, adaptées aux besoins spécifiques de chaque cliente. Et votre avenir à vous ?
Travailler le plus longtemps que possible. Je n’ai absolument pas l’intention d’arrêter ! 1. Gerhard Klapp. 2. Emulsion Booster StriPexan de
Klapp, le dernier soin expert anti-âge contre le vieillissement prématuré de la peau, 30,80 € dans es instituts agréés, klapp-cosmetics.com
À tester en institut,
le nouveau soin Age Return Carboxy Therapy, une combinaison d’acide citrique et de carbonate de sodium pour nettoyer et protéger la peau des bactéries et agressions externes, associés à des peptides pour stimuler la microcirculatoin, réduire les rides et les ridules. 85 € (1 h 15) à l’Institut Apparences Esthétique - Beauty & Antiaging Center, 1180 chaussée de Haecht, 1140 Evere, 0473 35 28 89.
Mise en beauté Dior avec Super Potent Serum Capture Totale et Crème Fermeté et Correction Rides Capture Totale.
LES FONDAMENTAUX DE
GISELE BÜNDCHEN La top brésilienne, ambassadrice de l’Onu et égérie de la gamme de soins Capture Totale de Dior, nous donne les recettes très healthy de sa beauté rayonnante. Propos recueillis par Aurélie Lambillon
INTERVIEW
À QUELLE HEURE VOUS LEVEZVOUS LE MATIN ?
Je me réveille tôt, vers 5 h 30-6 h, pour méditer et faire du sport. C’est mon moment de calme où je fais le point avec moi-même et me connecte à mon corps. Cela m’équilibre et me permet d’aborder la journée avec les idées claires. SORTEZ-VOUS LE VISAGE NU ?
Oui ! Je mets simplement une crème hydratante et, parfois, un peu de crème solaire teintée. Quand j’étais plus jeune, ma mère se maquillait peu. Comme elle, je pense que moins on en fait, mieux c’est. QUELLE EST VOTRE ROUTINE BIEN-ÊTRE ?
J’adore le yoga. Bon pour mon corps et mon esprit, il m’ancre et m’apaise à la façon d’une méditation active. Aujourd’hui, ma fille Vivi le pratique avec moi, ce qui en fait une expérience encore plus spéciale. J’aime aussi tester différents sports. J’essaie toujours de bouger en m’amusant, que ce soit en nageant, en utilisant des bandes élastiques ou toute autre activité qui m’aide à faire le plein d’énergie. QUEL RAPPORT ENTRETENEZVOUS AVEC LA NOURRITURE ?
NINO MUÑOZ POUR CHRISTIAN DIOR PARFUMS. PRESSE (X3).
Je pense qu’il est essentiel de savoir d’où vient ce que l’on mange. J’essaie de cultiver mon potager et de m’approvisionner auprès des agriculteurs locaux. Rien de tel que d’aller cueillir une tomate fraîche ou une fraise parfaitement mûre. 80 % de mon alimentation est d’origine végétale, mais j’aime aussi me faire plaisir avec une pizza et des tacos, mes péchés mignons. Et je raffole de desserts, surtout le chocolat noir et tout ce qui contient de la noix de coco. COMMENT VOUS DÉTENDEZ-VOUS ?
La méditation me permet d’être en paix avec moi-même. Le contact avec la nature m’aide aussi à me poser et à me sentir plus équilibrée. CE QUE VOS CHEVEUX DISENT DE VOUS ?
Je pense qu’ils reflètent le côté libre de ma personnalité, le fait que je m’affranchisse des codes. J’ai toujours aimé les porter longs, détachés, sans trop y toucher. Quand je les coiffe, ils prennent beaucoup de volume et deviennent trop apprêtés. Et je ne fais des colorations qu’une à deux fois par an.
UNE HABITUDE INAVOUABLE ?
Quand j’étais jeune, je ne m’occupais pas trop de ma peau. Je n’ai pris que récemment conscience des dégâts causés par le soleil. J’utilise maintenant une crème solaire clean et naturelle qui me protège tout en me laissant profiter du soleil que j’adore. Je me sens revivre quand je m’expose. QUELLES SONT LES ODEURS DE VOTRE ENFANCE ?
La terre du jardin de ma grandmère, l’herbe gorgée de pluie et la cuisine de ma mère. VOUS ÊTES UNE FERVENTE DÉFENSEUSE DE L’ENVIRONNEMENT. EN QUOI CETTE COLLABORATION AVEC DIOR S’ACCORDE-T-ELLE AVEC VOS CONVICTIONS ?
Les univers de la mode et de la beauté prennent petit à petit conscience de l’impact considérable que leurs activités peuvent avoir sur l’environnement et notre santé. Mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Je me suis associée avec Dior car c’est une maison qui pousse justement ses recherches toujours plus loin en faveur de la santé de ses clientes et de l’écologie. À travers cette collaboration, j’espère pouvoir montrer qu’il est possible de produire des cosmétiques tout en respectant la nature.
BEAUTÉ
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QU’AIMERIEZ-VOUS TRANSMETTRE À VOS ENFANTS ?
Je m’efforce de leur inculquer le respect, l’amour et la gentillesse envers eux-mêmes et envers les autres. Je leur apprends à apprécier la vie et à être reconnaissants envers tout ce que la Terre nous offre. Je dis toujours que la nature est notre ressource la plus précieuse. Si on veut faire en sorte que notre planète reste saine, nous devons inciter les générations futures à poursuivre nos efforts. J’adore les voir s’émerveiller dans notre jardin. Leur curiosité naturelle me donne beaucoup d’espoir.
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EST-CE QUE VIEILLIR VOUS FAIT PEUR ?
C’est une évolution naturelle de la vie. Le plus important pour moi est de prendre soin de ma santé, pour rester en forme et continuer à faire tout ce que j’aime pendant encore de longues années. À l’approche de mes 40 ans, j’ai pu réfléchir à la façon dont j’avais envie de vivre les quatre prochaines décennies. En plus d’être riche d’enseignements, le temps amène plein de bonnes choses, notamment la maturité. Aujourd’hui, je me sens plus sûre de moi et plus heureuse. J’ai hâte d’écrire ce nouveau chapitre de ma vie, de découvrir toutes ces nouvelles aventures qui m’attendent. QUELLES FEMMES VOUS INSPIRAIENT DANS VOTRE JEUNESSE ?
Ma mère reste ma plus grande source d’inspiration. Elle est belle, forte, indépendante et semble avoir réponse à tout. Elle m’a beaucoup appris, notamment que les actions parlent plus que les mots. Elle est aussi la preuve vivante que l’on peut rayonner à tout âge.
SES 3 ESSENTIELS « J’ai intégré dans ma routine le Super Potent Serum Capture Totale qui hydrate bien ma peau et agit au quotidien tel un élixir de jeunesse. Léger, il sent incroyablement bon, comme un bouquet de fleurs fraîches. Mon arme secrète relaxante : le sel d’Epsom. J’en ajoute dans mon bain avec des huiles essentielles. Détente immédiate garantie. Enfin, en guise de parfum, j’adore porter de l’huile essentielle de lavande aux propriétés apaisantes. »
1. Super Potent Serum Capture Totale de Dior, 85 € les 30 ml. 2. Huile Essentielle Lavande Fine Bio de My Cosmetik, 3,70 € les 5 ml, sur mycosmetik.fr 3. Magnesium Bath Crystals Sacred Wood & Lavender The Ritual of Jing de Rituals, 13,90 € les 400 g, sur rituals.com
C’est à Lanaken, dans la province de Limbourg, que se trouve le domaine de La Butte aux Bois : un hôtel 5 étoiles éco-chic. À découvrir : le spa La Forêt - avec piscine, sauna panoramique, jacuzzi extérieur - et le jardin surréaliste qui vous emmène vers les chambres et suites situées dans la partie historique de style manoir anglais et dans une annexe moderne où le design est roi. Un cadre qui se prête parfaitement aux soins et au ressourcement intérieur. Le soir, rendez-vous à La Source, le restaurant 2 étoiles Michelin dirigé par le chef Ralf Berendsen qui, depuis dix ans, met la cuisine limbourgeoise à l’honneur dans ses créations gastronomiques innovantes.
PRESSE.
RESSOURCEMENT Par Elspeth Jenkins
Domaine La Butte aux Bois. Chambres à partir de 159 €. Paalsteenlaan 90, 3620 Lanaken - 089 739770 - labutteauxbois.be
LIFESTYLE
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LIFESTYLE
FOOD
MASTERCLASS
LA VOLAILLE RÔTIE Dinde, poularde ou chapon ? Le repas de fêtes frappé du sceau “ tradition de chez nous ” ne semble en tout cas pas prêt de se passer de volaille. À la condition sine qua non d’investir dans un produit bien élevé, et de respecter notre méthode de cuisson garantie anti-desséchement : c’est la promesse d’un régal. Par Elvira Masson Photos Pierre Lucet-Penato
QUE CELUI OU CELLE QUI N’A JAMAIS SORTI DU
FOUR, le soir de Noël, une dinde racornie ou, presque pire, un chapon à moitié cru sur le coup de 22 h 15 lève le doigt, il ou elle peut s’abstenir de lire ce qui suit. Pour les autres, dont nous sommes, il nous a paru utile de livrer ici quelques conseils pour s’éviter un four – au sens figuré. Longtemps, à partir du XVIIIe siècle, on a mangé de la dinde farcie à Noël. Mais avant cela, en Europe, il était coutume de déguster de l’oie, symbole de protection et prospérité. L’oie, qui a encore les faveurs de certaines régions de France, l’Alsace par exemple, mais également du Danemark. Plus grosse que le poulet et moins coûteuse que l’oie, la dinde a prospéré jusqu’à ce que l’on s’en lasse depuis une bonne dizaine d’années dans les foyers foodie, faute de parvenir à en trouver de suffisamment bien élevées pour être à la fois denses et moelleuses, fermes et juteuses. Et puis, elles atteignent souvent les 10 kg, alors à moins d’être plus de quinze à table, ça fait beaucoup de restes, sans compter qu’il faut le plat de cuisson idoine. Les producteurs de volaille qui attirent nos
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Les ingrédients
La recette ultime
Volaille
Volaille rôtie et farcie aux trompettes-dela-mort
1 poularde de Bresse entre 1,8 et 2 kg (ou un très bon poulet fermier, élevé en plein air), dont on conserve les parures. 125 g de beurre, 125 g d’oignon, 60 g d’ail, 1 l de fond de volaille, poivre noir du moulin, sel de Guérande, sel fin, huile de tournesol. Farce aux trompettes-dela-mort
100 g de trompettesde-la-mort, 50 g de champignons de Paris, 25 g d’échalotes, 25 g d’ail blanchi (blanchi à froid = départ eau froide à la casserole), 25 g de pain frit (restes de pain passés à l’huile d’olive dans une poêle), 5 g de persil plat, sel, poivre blanc, 75 g de mayonnaise maison ou d’une bonne mayonnaise artisanale. Garniture
faveurs pratiquent un élevage lent, extensif, en plein air. Ce sont des artisans de talent, dont Antonin Bonnet, chef du restaurant Quinsou à Paris. Il a rôti pour nous une poulette de Bresse, « mais un bon poulet fermier peut faire l’affaire, ou une pintade ». Elle a 100 jours et vient de chez un éleveur qui élève poulets, poulardes et canards dans les règles de l’art. Voilà pour la base, un produit d’excellence. L’affaire se corse lorsque l’on passe à la cuisson. Il y a tellement d’écoles que l’on s’y perd. Les adeptes de la méthode anglosaxonne défendent une cuisson à four très chaud, poulet huilé et salé au préalable, pendant 1 h 30 au minimum, la durée étant fonction du poids. Le chef Antoine Westermann, grand pro du poulet – son restaurant Coq Rico * s’en est fait la spécialité –, recommande, lui, une cuisson à 220 °C, sur un côté pendant 20 min, puis sur l’autre pendant 20 min, suivie de 30 min dans sa position « traditionnelle » en l’arrosant… toutes les 5 min. Et pour finir, un temps de repos emballé dans du papier aluminium, histoire de détendre les chairs. Antonin Bonnet nous
livre sa recette, qui nous a autant surpris que convaincus. La cuisson se déroule dans une cocotte à four monté au plus chaud. Et sans arrosage. La volaille cuit (avec une variable d’ajustement en fonction de son poids) 20 min à couvert puis 10 min en ôtant le couvercle. Puis on sort la cocotte du four et la cuisson se poursuit d’elle-même, en remettant le couvercle, pendant 30 min. Un peu rapide ? Pas du tout, la chair est moelleuse et dense. Et la peau craquante. Pour la farce, pas indispensable mais si festive, le fin du fin consiste à contiser la volaille, c’est-àdire à glisser le mélange, en s’aidant d’une poche à douille, sous la peau préalablement soulevée avec les doigts – plus facile à faire qu’il n’y paraît. Promis, ce n’est pas sorcier. Gourmandise totale, cette farce 100 % veggie marie trompettes-de-la-mort, champignons de Paris avec pain frit à l’huile d’olive. La perfection tient à peu de chose. 98, rue Lepic, Paris 18e. lecoqrico.com Recette d’Antonin Bonnet, réalisée par Sophie de Prado, au restaurant Quinsou, 33 rue de l’Abbé-Grégoire, Paris 6e. quinsourestaurant.fr
(*)
500 g de rattes du Touquet, huile d’olive, 1 gousse d’ail, 25 g de beurre, sauge, thym, romarin, fleur de sel.
Demander au boucher de nettoyer et flamber au chalumeau la volaille pour enlever toute plume. Garder les parures pour le jus : les marquer dans une poêle et réduire jusqu’à l’obtention d’une consistance épaisse, puis passer au chinois. Mettre les ailerons à dorer, puis ajouter l’oignon et l’ail émincés, mouiller du fond de volaille ou d’eau. Préparer la farce. Tailler en brunoise les champignons de Paris, les trompettes et les échalotes. Faire suer sans coloration avec de l’huile d’olive. Écraser l’ail blanchi, ciseler le persil. Mélanger au reste des ingrédients (dont le pain frit écrasé, pour le croustillant), puis la mayonnaise. Assaisonner et garder au frais. Passer délicatement le doigt sous la peau des deux blancs sans abîmer la peau et introduire la farce. Masser la volaille doucement à l’huile de tournesol puis la saler au sel fin. Cuire à four chaud (250 °C). Tapisser la cocotte d’herbes et d’un peu d’huile d’olive, déposer la volaille et fermer. Cuire à couvert 20 min, puis découvrir 10 min pour faire dorer. Sortir et laisser reposer à couvert 30 min. La cuisson se prolonge d’elle-même. Pour une volaille plus grosse, la cuire 40 min à couvert au début. On la sert avec des rattes du Touquet. Lavées, brossées, essuyées, elles sont cuites 1 h 30 à feu très doux dans une poêle en fonte, avec de l’huile d’olive et l’ail, en remuant de temps à autre. Puis ajouter 25 g de beurre, les herbes, monter le feu quelques min pour finir la coloration. Assaisonner de fleur de sel et servir.
COMMUNIQUÉ
MA-INTERIEUR
Mener chaque projet d’aménagement intérieur en alliant créativité, fonctionnalité, bien-être et respect de l’écologie, c’est le leitmotiv du cabinet d’architecture d’intérieur MA-INTERIEUR.
MA-INTERIEUR 129A avenue Louise, 1050 BRUXELLES +32 475 956 535 - info@ma-interieur.com
Brasserie de la Patinoire
Recommandée depuis quatre années consécutives par le Guide Michelin, la BRASSERIE DE LA PATINOIRE vous accueille 7 jours sur 7 dans un cadre chaleureux et tamisé. Propriété de Thierry Van Damme, Michel Grenier, Adrien Schurgers et Frédéric Eberhart depuis 2014, cet établissement idéalement situé au sud de Bruxelles offre une vue unique sur le Bois de la Cambre. Un régal pour les yeux qui n’a d’égal que la qualité des plats proposés, puisqu’ici tout est fait maison, de l’entrée au dessert : les fameuses croquettes aux crevettes, le thon rouge à la plancha avec son risotto aux asperges vertes et chorizo, les suggestions du chef selon les saisons et le marché, les plats végétariens ou bien encore le café gourmand et l’île flottante viennent régaler les papilles. Pour accompagner les saveurs subtiles de chaque plat, la Brasserie offre à la disposition de ses clients un magnifique cellier climatisé pour les amateurs de bons vins ! En horaires Tea-room, l’on apprécie la carte dite de « petite restauration », salée ou sucrée, idéale pour une petite pause gourmande entre amis ou en famille. Crêpes, gaufres de Bruxelles et dessertsminute seront l’occasion d’admirer la magnifique vue depuis la spacieuse terrasse couverte et chauffée toute l’année. Dans ce concept de brasserie haut de gamme, le banc de l’écailler mis en place en juin 2019 propose sur place ou à emporter un très beau choix de crustacés, coquillages, huîtres de Bretagne, à l’assiette ou en plateau, pour une ou plusieurs personnes ; de quoi augurer également de savoureux repas de famille puisque la carte est elle aussi à emporter ! Forte de sa belle réputation, la BRASSERIE DE LA PATINOIRE est tout simplement un lieu où les épicuriens, habitués ou de passage, aiment à se retrouver pour un repas orchestré de main de maître et sans aucune fausse note. Grand parking à disposition à seulement quelques mètres (chemin du Croquet). Réservation conseillée par téléphone ou via tablebooker.fr et brasseriedelapatinoire.be. Horaires cuisine : le lundi de 12 h à 14 h 30 et de 18 h 30 à 22 h 30. Du mardi au samedi de 12 h
Pour figurer dans cette rubrique, contactez Osez-le-centre-ville au +33 1 48 46 60 97
à 14 h 30 et de 18 h 30 à 23 h 30. Le dimanche de 12 h à 15 h et de 18 h 30 à 22 h 30. Horaires Tea-room : du lundi au samedi de 14 h 30 à 18 h. Le dimanche de 15 h à 18 H. Brasserie de la Patinoire, 1 chemin du Gymnase, 1000 BRUXELLES +32 2 649 70 02
ISTOCK. DENISE ROMAIN. LAURENT VAN AUSLOOS.
Depuis 2010 à la tête de son propre bureau à Bruxelles, Marie Verrue vit son métier comme une vocation. Diplômée d’architecture d’intérieur, sa mission est de créer des espaces élaborés, intuitifs, séduisants, qui répondent aux attentes du client. Sensible aux bienfaits du Feng Shui, Marie apporte dans chacune de ses réalisations une dimension supplémentaire où la libre circulation de l’énergie est étudiée pour créer des lieux de vie chaleureux. « Créer des espaces où l’on se sent bien et pour longtemps », c’est le concept intemporel qui caractérise MA-INTERIEUR. Loin des modes et des tendances éphémères, le cabinet privilégie une approche durable des projets, notamment par l’utilisation de matériaux écologiques : le bambou plutôt que le chêne, la peinture à la chaux plutôt que le plâtre ou encore les revêtements en plaques de chanvre. La réduction de consommation énergétique est aussi un élément fondamental de chaque réalisation : la récupération des eaux de pluie, l’énergie solaire, l’isolation, la ventilation, etc. « Répondre à des normes moins énergivores, promouvoir des matériaux qui se démocratisent et permettent de créer des atmosphères différentes, qu’il s’agisse d’une habitation privée ou d’espaces professionnels » : MA-INTERIEUR est tourné vers l’avenir et cela fonctionne ! Primée en 2019 d’un « BUILD Architecture Award » pour la meilleure entreprise d’architecture d’intérieur à Bruxelles, MA-INTERIEUR est récompensée pour la qualité de ses réalisations. De l’avant-projet décliné en deux ou trois propositions, en passant par la coordination et le suivi jusqu’à la clôture du chantier, Marie et ses équipes gèrent toutes les étapes pour mener à bien tous vos projets d’aménagement intérieur.
COMMUNIQUÉ
BeautyBroz Le masque magnétique pour une peau lisse et
hydratée. Créée en 2019, BeautyBroz est une entreprise familiale qui propose des masques aimantés garantissant une hydratation continue et un raffermissement de la peau.
Lorsque l’on interroge David Pangerl sur les motivations qui l’ont poussé à créer BeautyBroz, il répond aussitôt : « C’était un projet qui me tenait à cœur car j’étais convaincu de l’efficacité de nos produits. Il faut être déterminé et persévérant. Nos masques s’adaptent à chaque type de peau. Les masques BeautyBroz procurent une hydratation intense de la peau. Les premiers résultats sont visibles dès la première utilisation avec une peau plus éclatante et plus lumineuse. Quant aux bienfaits de ce masque sur le long terme, ils sont nombreux. D’une part, il prévient les premières rides. D’autre part, grâce à son effet exfoliant, il permet de nettoyer la peau en profondeur, diminuant les rougeurs et les apparitions de boutons dûs à l’acné. Enfin, petite touche parfumée, le masque exhale une délicieuse odeur de camomille, citronnelle et lavande pour une agréable sensation de fraîcheur et de légèreté. » Plusieurs instituts en France et en Belgique font déjà confiance à BeautyBroz. Des collaborations qui ne sont pas près de se terminer, confirmant ainsi la qualité et le sérieux d’une entreprise aux produits innovants. Bénéficiez de - 30 % pour découvrir les masques BeautyBroz sur le site internet grâce au code promo MarieClaire30. Contact et plus d’informations sur beautybroz.com
Élite Beauté
Notre institut de beauté et de bien-être vous accueille chaleureusement sur l’avenue Louise au 499, dans un espace chic, élégant et floral pour vous faire vivre un instant beauté inoubliable. Nos soins cosmétiques sont exercés par des professionnelles formées à l’étranger, notamment à New York. Chaque esthéticienne excelle dans son domaine et est dotée d’années d’expertise. Tous nos soins s’adressent aux femmes et aux hommes qui souhaitent prendre soin d’eux dans une atmosphère des plus relaxantes. Les nouvelles technologies vous sont également accessibles, parmi lesquelles le microneedling et le peeling visant à reconstruire la peau, le microblading qui consiste à remodeler vos sourcils par le biais d’un maquillage semi-permanent, ainsi que de nombreux autres services (massages, soins visage, extension de cils, beauté des mains et des pieds, épilation, etc.) Votre institut Elite Beauté vous propose également des produits responsables 100 % belges pour un résultat des plus durables ! 499 avenue Louise, 1050 Ixelles (arrêt de tram Legrand) info@elite-beauté.com - +32 478 97 62 17 | +32 472 92 41 83 elite-beauté.com
PRESSE. BOHALLENGREN. ADOBE STOCK.
Feeling Light
Le CBD mis en lumière Grigor est un jeune entrepreneur qui a su conquérir le marché florissant du CBD grâce à la création de sa boutique Feeling Light. Il propose notamment de l’huile de CBD, de la fleur, mais aussi des cosmétiques. Malgré les difficultés de l’évolution législative sur le CBD en Belgique, Grigor a ouvert trois magasins en l’espace d’une année. Grâce à son organisation avec ses employés dévoués et leurs services commerciaux, il connaissait un succès fulgurant. « Nous avons constaté le sérieux de la demande autour du CBD. Certains professionnels de santé dirigent leurs patients vers nous, ce qui est un gage de légitimité et de confiance : nos produits sont de qualité, affirme Grigor avant de poursuivre : Avec 0,2 % de THC, le CBD est légal en Belgique. » Parmi ces nombreux bienfaits, nous pouvons suggérer que le CBD peut améliorer les problèmes d’insomnie, les douleurs musculaires ou encore diminuer le stress. « Avant de nous lancer dans le CBD, nous étions sceptiques. Et pourtant… Il y a de réels effets bénéfiques sur le corps. Ça marche. C’est pourquoi nous sélectionnons avec soin nos produits et demeurons très attentifs au marché. C’est certes une activité nouvelle, mais qui se réinvente à chaque instant. Il faut être dévoué, investi à 200 % et donner le meilleur de soi-même pour apporter une aide et éventuellement essayer d’atténuer certaines douleurs. » Vous pouvez aussi bien acheter sur place en boutique ou via le site internet. Sarkisov Grigor, fondateur de MGM INVEST, 9 place Saint-Jean, 1000 Bruxelles - 166 rue Vanderkindere, 1180 Bruxelles - 252 chaussée de Charleroi, 1060 Bruxelles - +32 496 77 74 84 - feelinglight.be feelinglight001@gmail.com Pour figurer dans cette rubrique, contactez Osez-le-centre-ville au +33 1 48 46 60 97
LIFESTYLE
HOROSCOPE
CAPRICORNE
22.12 – 20.1 ÉMOTIONS Vénus harmonise vos
relations et crée un climat propice aux rencontres, sur le plan amoureux et amical. Gare aux tensions possibles en famille et aux réactions à chaud. AMBITION Saturne quitte enfin votre signe. Ce qui entraîne un contexte moins corseté, un état d’esprit allégé et des ouvertures intéressantes à explorer activement.
VERSEAU
21.1 – 18.2 ÉMOTIONS Une situation
sentimentale légèrement bloquée pourrait trouver une solution inattendue. En solo, un coup de cœur au bureau n’est pas à exclure. AMBITION Le collectif a le vent en poupe. Vous pourriez vous impliquer dans un projet qui dépasse le cadre de votre activité. En bonus : un climat chanceux et bienveillant grâce à Jupiter.
POISSONS
19.2 – 20.3 ÉMOTIONS Vénus se met à votre
Par Carole Vaillant
diapason en offrant aux sentiments un vrai canal d’expression. À deux, vous serez intimement connectés. En solo, une rencontre pourrait s’imposer comme une évidence. AMBITION Motivation, ambition et circonstances favorables à l’affirmation personnelle : voilà ce que vous propose le ciel. Prévoyez également des différends à régler en début de mois.
BÉLIER
21.3 – 21.4 ÉMOTIONS Vénus vous stimule le
SAGITTAIRE
23.11 – 21.12 ÉMOTIONS
Éclairée par le Soleil et Vénus, vous dégagez une énergie très attirante. En solo, c’est le moment d’être attentive aux regards qui se posent sur vous. À deux ? Vos désirs sont des ordres. AMBITION
Mars vous gave d’énergie et dope votre créativité, Mercure vous donne les armes pour défendre vos idées et le contexte est ultra-ouvert. Bref, c’est le moment de briller.
cœur et l’esprit en amorçant une dynamique de changement. À vous rencontres, voyages, connexions intellectuelles exaltantes et nouveaux désirs. AMBITION Au revoir Saturne et ses limitations ! Vos combats des derniers mois vont enfin payer, votre énergie va rayonner et vos projets, décoller. En bonus, un climat chanceux.
TAUREAU
22.4 – 21.5 ÉMOTIONS Le ciel vous réveille en
initiant de nouveaux défis amoureux. Attirances, rencontres ou projets en duo vont vous redonner l’envie de séduire et de construire. AMBITION Mercure est votre alliée. Résultat : votre esprit carbure, vos idées séduisent et négocier devient un jeu d’enfant. Surveillez malgré tout cette tendance qui vous fait douter de vous.
GÉMEAUX
22.5 – 21.6 ÉMOTIONS Changement
d’éclairage avec une Vénus qui va ouvrir la voie à de nouvelles options séduisantes, harmoniser vos relations et faciliter les rencontres.
AMBITION Mercure favorise le relationnel, avec une atmosphère stimulante sur le plan intellectuel qui vous autorisera des approches différentes et vous donnera l’occasion de valoriser vos idées.
CANCER
22.6 – 22.7 ÉMOTIONS Porté par une Vénus
inspirée, l’amour est le grand sujet du moment. À deux ou en solo, vos émotions auront le goût du neuf. La période s’avère idéale pour donner un bon départ à une relation. AMBITION Ouf ! Débarrassé de Saturne et ses freins, votre ciel s’ouvre sur l’avenir. Au menu : retour de l’optimisme, nouvelles pistes à explorer et projets qui redémarrent.
LION
23.7 – 23.8 ÉMOTIONS Exit affres
passionnelles et relations vaseuses : Vénus sera en phase avec votre énergie et promet enthousiasme, désir et élans romanesques. Peut-être un nouvel amour ? AMBITION L’énergie de Mars vous porte et vous aide à faire progresser les choses. La fin du mois amorce, en revanche, un cap qui va vous demander de redéfinir vos attentes.
VIERGE
24.8 – 23.9 ÉMOTIONS Si le début de mois
s’annonce léger, la seconde quinzaine pourrait réveiller des émotions vécues via une rencontre ou des retrouvailles. À deux, la famille sera au cœur du sujet. AMBITION Ça bouge ! Vos projets avancent et la com est un vrai plus. Veillez toutefois à rester à l’écoute, surtout en début de mois, car le contexte est propice aux malentendus.
BALANCE
24.9 – 23.10 ÉMOTIONS De très belles choses
se profilent. Rencontres, partage, projets : en duo ou en solo, Jupiter va vous donner toutes les raisons de croire à l’avenir et au bonheur. AMBITION Les affaires reprennent et, là aussi, c’est la seconde partie du mois qui vous apportera les meilleures opportunités d’évolution. Faites attention à vos dépenses.
SCORPION
24.10 – 22.11 ÉMOTIONS À la fois coach en
estime de soi et philtre d’amour imparable, Vénus vous accompagne. Au menu : séduction, désir et émois partagés. AMBITION Le contexte met en avant vos compétences, votre implication et votre efficacité. Comptez sur des retours positifs et valorisants. Méfiez-vous du stress caché et n’oubliez pas de vous reposer !
SHUTTERSTOCK.
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MARIE CLAIRE EST UNE PUBLICATION DE BASTILLE VENTURE CAPITAL S.A. (TVA BE 0875.062.635) CHAUSSÉE DE LOUVAIN 431 D, B-1380 LASNE.
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LIFESTYLE
INTERVIEW
AIMEZ-VOUS VOTRE VISAGE ?
ÊTES-VOUS VIOLENT ?
Plus jeune, je préférais Visage Visage, maintenant je me préfère, mais surtout avec de la barbe. ÊTES-VOUS GARÇON OU HOMME ?
Homme sweet homme.
DORMEZ-VOUS LA NUIT ?
La nuit je dors, mais surtout en pensant à Bashung et à son morceau magnifique. Sinon, la nuit je rêve que je dors. VOTRE MÈRE ÉTAIT-ELLE DOMINANTE OU SOUMISE ?
Ni l’une ni l’autre, parce que ce sont deux attitudes extrêmes et je suis contre les extrêmes. COMBIEN DE DROGUES VOUS FAUT-IL POUR VIVRE ?
La drogue qui ne se vend pas mais à laquelle je suis addict, l’adrénaline. Elle ne rapporte rien aux dealers mais énormément aux consommateurs. LE PLUS BEAU REGARD QUE L’ON AIT POSÉ SUR VOUS ?
Le regard d’une femme, ma mère, ma femme, mes filles. Les femmes.
Je ne suis pas agressif, en revanche, je peux être violemment défensif. CITEZ TROIS AMANTS OU AMANTES RÊVÉES AU COURS DE VOTRE VIE.
Le thé à l’amante, l’amante religieuse et l’amante de police. Sinon, plus sérieusement, l’amante d’hier, celle d’aujourd’hui et peut-être celle de demain. VOTRE PLUS GRAND PLAISIR SIMPLE ?
Serrer mes filles dans mes bras. Une pour chaque bras.
QU’EST-CE QUE VOUS NE SUPPORTEZ PAS QUE L’ON DISE DE VOUS ?
Des choses inexactes, injustes à mon propos. Ça me rend dingue. AIMEZ-VOUS VOTRE PRÉNOM ?
Je le préfère au féminin.
POUVEZ-VOUS PRENDRE UNE PHOTO DE VOUS ?
VOTRE DERNIÈRE RECHERCHE GOOGLE ?
Les informations sur un vin que j’ai découvert dans un restaurant et que j’aimerais commander. LE MEILLEUR CONSEIL QUE L’ON VOUS AIT DONNÉ ?
« Travaille, travaille ! » Comme disait Jacques Brel, « le talent, c’est avoir envie de faire quelque chose, le reste, c’est du travail ».
FUIR, S’ADAPTER OU COMBATTRE ?
Fuir si l’on est incapable de s’adapter, s’adapter si l’on est incapable de se battre et combattre si l’on ne peut pas fuir. LA PREMIÈRE FOIS OÙ VOUS VOUS ÊTES SENTI LIBRE ?
Le jour où j’ai eu mon permis de conduire. Je me suis dit : « Ce petit papier peut me mener au bout du monde. Et partout. » LA PLACE DU SEXE DANS VOTRE VIE ?
Au niveau de mon bas-ventre. SI VOUS ÉTIEZ UNE FÉE ET QUE VOUS POUVIEZ OFFRIR TROIS DONS À UN ENFANT NAISSANT, LESQUELS SERAIT-CE ?
Le don de préserver son âme d’enfant toute sa vie, le don d’avoir de l’humour, car c’est une preuve d’intelligence, d’observation, d’écoute, et le don de croire en ses rêves malgré tout, toujours. (*) De Mélissa Drigeard, avec Elsa Zylberstein et Guy Marchand. Dernier ouvrage paru : L’ivre de mots, éd. de L’Observatoire.
LA DERNIÈRE CHOSE QUE VOUS AYEZ BUE ET MANGÉE ?
Des pâtes à la poutargue servies avec du mirmanda, le très bon vin que produit mon ami FrançoisXavier Demaison. LE GOÛT DONT VOUS AVEZ HONTE ?
Je ne goûte pas trop ce sentimentlà. Je n’ai honte de rien.
STÉPHANE DE GROODT
LE QUESTIONNAIRE
Ancien coureur automobile, comédien et écrivain, il est à l’affiche de Tout nous sourit*, une comédie dramatique piquée de succulents quiproquos sentimentaux. Il se lance à plein régime dans notre questionnaire, entre Alain Bashung, pilosité conquérante et drôle de “thé à l’amante”. Par Fabrice Gaignault
STÉPHANE DE GROODT.
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Treat yourself and the ones you love to the rarest and greatest luxury there is.
Togetherness #OnlyatSani
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