Renouveler son prêt : c’est ré-architecturer sa vie Le renouvellement d’un prêt hypothécaire ne se limite pas à une simple adaptation au taux d’intérêt en vigueur. Moyennant une analyse détaillée de sa situation personnelle, cette phase est cruciale. Elle permet au propriétaire d’investir dans son futur. Stéphan Mischler, directeur opérationnel pour la Suisse romande de DL MoneyPark, spécialiste hypothécaire indépendant, aborde ce sujet dont le potentiel est parfois sous-estimé. Iphigeneia Debruyne
Le contexte est-il favorable pour renégocier un prêt hypothécaire ? Oui. Pour trois raisons, les propriétaires sont en bonne position dans la négociation. D’abord, les établissements bancaires font preuve d’une appétence pour le prêt hypothécaire. La pierre est une valeur sûre. Ensuite, les taux d’intérêt demeurent historiquement bas. Stricto sensu, une diminution des charges mensuelles en résulte. Finalement, sur les vingt dernières années, un bien immobilier a pris en moyenne entre 50 et 100 % de plus-value. Automatiquement le dossier de tout un chacun devient plus attractif. Ce contexte est propice à l’implémentation de stratégies pour consolider, voire améliorer considérablement sa situation financière à long-terme. Quels sont les éléments à prendre en compte pour avoir un impact sur l’avenir ? Dans un premier temps, il faut dresser un bilan complet de sa situation personnelle et familiale. Cet exercice demande de refaire un calcul de prévoyance. En effet, les taux de conversion des rentes de retraites LPP diminuent. Il est important d’avoir une vue sur la rente qu’on s’est réservée à la retraite, en cas d’invalidité ou encore de décès. Ce calcul permet d’éviter des surprises. Qui plus est, lors de la renégociation d’un prêt hypothécaire, le propriétaire peut rebattre les cartes. Cette étape a donc un impact significatif sur la qualité de vie à court et à long terme. Ceux qui doivent constituer leur bas de laine ou ceux qui souhaitent augmenter leur pécule peuvent saisir ce moment
Une telle évaluation est-elle bénéfique pour tous les propriétaires qui renégocient ? Oui. Elle permet d’envisager les différentes pistes. Soit le propriétaire vise à diminuer au maximum voire même à rembourser son hypothèque durant sa vie active ; pour pallier des revenus plus faibles à la retraite, il réduit ses futures dépenses et sécurise son logement. Soit le propriétaire vise à augmenter son prêt ; les taux faibles et l’augmentation de la valeur de l’immobilier sont favorables à l’implémentation d’une telle stratégie. En résultent des fonds dégagés qui peuvent améliorer sa situation actuelle et celle de demain. Comment investir les liquidités dégagées pour faire de la prévoyance vieillesse ? Il est entre autres envisageable d’augmenter sa rente vieillesse. Au moment d’accéder à la propriété, environ trois quarts des acquéreurs ont fait recours à leur caisse de pension. L’achat d’une maison a donc impacté négativement le montant de la rente. Le remboursement du retrait assainit la situation et augmente la rente. En outre, lors d’une telle transaction, le montant de l’impôt payé lors du retrait est remboursé. Il faut toutefois le demander, ce n’est pas automatique. Par ailleurs, dans maints cas, il est bénéfique de faire des versements volontaires (rachat) dans sa caisse de pension. →
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