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Session 1: Pourquoi communiquer avec les enfants, les adolescents et les jeunes?

Vous trouverez ci-dessous des exemples du type de déclarations et de questions que vous pouvez utiliser pour poser des questions sur la violence. • “J’ai accompagné d’autres étudiants qui ne voulaient pas revenir à l’école. N’hésite pas à m’en parler. L’affaire sera traitée en toute confidentialité.”

• “Sais-tu que parfois de mauvaises choses se produisent à l’école?”

• “Est-ce que quelque chose de mal t’est arrivé à l’école ou sur le chemin de l’école?”

• Est-ce que quelqu’un à la maison, à l’école, dans la communauté a déjà a menacé de te faire du mal ou de te blesser physiquement d’une manière ou d’une autre? Si oui, quand cela s’est-il produit?” • “As-tu peur de quelqu’un et pourquoi?” • “Est-ce que quelqu’un à l’école a essayé de te brimer ou de t’insulter?”

• “Est-ce qu’on t’a forcé à avoir des relations sexuelles ou à avoir un contact sexuel?”

Si un apprenant répond “oui” à l’une de ces questions, signalez-le toute de suite à la direction de l’école et orientez-le ou la vers un soutien futur. D’autres questions peuvent être formulées autour de problèmes clés émergents.

ACTIVITÉ 1: LES SIGNES ET LES SYMPTÔMES DE PRÉSENCE DE LA VIOLENCE (1 HEURE)

1) Demandez aux participants quels signes et symptômes peuvent amener les enseignants ou les apprenants à soupçonner qu’un enfant, un adolescent ou un jeune a été ou est victime de violence. 2) Notez les réponses sur un tableau de papier, une diapositive ou un tableau blanc en ligne. 3) Affichez, discutez et permettez aux participants de poser et de clarifier des questions. 4) Demandez aux participants pourquoi il est important d’identifier un enfant, un adolescent ou une jeune personne susceptible d’être victime de violence. 5) Notez leurs réponses et organisez de brèves discussions autour de celles-ci.

ACTIVITÉ 2: IDENTIFIER UNE VICTIME OU UNE SURVIVANTE DE LA VBGMS (1 HEURE)

1) Présentez un jeu de rôle portant sur l’identification d’une victime ou d’une survivante de VBGMS.

2) Demandez l’avis de plusieurs bénévoles sur l’importance de ce jeu de rôle. 3) En 2 groupes ou dans des salles de discussion en ligne, demandez aux participants de jouer le jeu de rôle en démontrant comment ils soutiendraient Sarah. 5) Organisez une discussion et notez certaines des déclarations et questions exemplaires du jeu de rôle. SYNTHÈSE: Remerciez les participants et concluez officiellement l’unité en demandant à plusieurs participants de vous donner les principales leçons apprises et ensuite de les noter dans leur cahier sous la rubrique LEÇONS CLÉS - CINQUIÈME UNITÉ. Ensuite il leur faut ajouter trois voies par lesquelles utiliser ou appliquer ce qu’ils viennent d’apprendre et encerclez la première action qu’ils prévoient de faire. RÉFLEXION PERSONNELLE: Il peut s’avérer difficile d’identifier les survivants de la violence sexuelle et sexiste en milieu scolaire car il y a des apprenants ne présentent aucun signe ou symptôme évident. Certains apprenants peuvent ne pas vous parler de la violence en raison de la honte ou de la peur d’être jugés ou de la peur des réactions et actions de leurs enseignants, parents/ tuteurs. Ces survivants peuvent être menacés par les auteurs de violence de ne pas révéler les incidents de violence.

Il est donc important, lorsque l’on s’occupe d’enfants, d’adolescents et de jeunes, de s’efforcer de repérer les enfants, les adolescents et les jeunes qui peuvent être victimes de toute forme de violence.

unité 6: communication et soutien dans la PRise en chaRGe de la vbGms

Introduction:

Cette ‘unité se penche sur la communication, l’accompagnement psychosocial (APS) et le conseil en tant qu’éléments clés de la prévention et de la lutte contre la VBGMS. Il s’agit d’examiner les moyens efficaces, conviviaux, participatifs et sensibles à la dimension de genre de collaborer avec les enfants, les adolescents et les jeunes. L’unité se propose de présenter les compétences et les techniques permettant de surmonter les obstacles à la communication et souligne l’importance de faire participer les adultes, en particulier les enseignants et les parents, à la communication avec les enfants, les adolescents et les jeunes.

DÉBOUCHÉS DE L’UNITÉ:

A la fin de l’unité 5, vous devriez être capable de : 1. Examiner les moyens efficaces de communiquer avec les enfants, les adolescents et les jeunes. 2. Identifier les obstacles à une communication efficace avec les enfants, les adolescents et les jeunes. 3. Démontrer l’importance de faire appel à des adultes dans la communication.

4. Discuter de l’importance du soutien et du conseil psychosocial dans la lutte contre la VBGMS

Contenu de l’Unité 6

Session 1:

Cette session explique l’importance de la communication avec les enfants, les adolescents et les jeunes, en précisant que la communication doit : • Être conviviale, réceptive, participative et sensible à la dimension de genre. • Outrepasser les obstacles à la communication en faisant appel à diverses compétences et techniques.

Session 2: La session 2 se penche sur l’implication des adultes à la communication. Il peut s’agir d’enseignants, de soignants, de parents et de membres de la communauté scolaire au sens large.

Session 3: Introduction au soutien psychosocial

Session 4: l’Importance d’apporter des conseils aux enfants, adolescents et les jeunes susceptibles de subir la VBGMS ou qui y ont survécu 2 heures 30 minutes

1 heure 30 minutes

1 heure 15 minutes

2 hours

7 heures 15 minutes

OBJECTIFS DE LA SÉANCE: À la fin de cette session, les participants seront en mesure de: 1. Étudier les moyens efficaces de communiquer avec les apprenants. 2. Identifier les obstacles à une communication efficace avec les apprenants. 3. Discuter des compétences et des techniques de communication avec les apprenants. 4. Démontrer de bonnes compétences et techniques de communication lors de l’engagement des apprenants.

MÉTHODES APPLIQUÉES: • Jeux de rôle. • Discussion de groupe et présentation. • Groupes de discussion. • Partage d’expériences. • Remue-méninges. • Exercices de réflexion.

SUPPORTS NÉCESSAIRES: • Tableau de conférence ou tableau noir. • Ruban adhésif. • Marqueurs ou craie. • Notes autocollantes ou • Des morceaux de Manille (15 par 10 centimètres). • Diapositives. • Applications, par exemple Zoom (formation virtuelle). • Du papier manille de couleur et une paire de ciseaux (pour l’exercice de découpage des cartes).

NOTES DE PRÉPARATION POUR LE FORMATEUR: • Préparez tout le matériel nécessaire pour bien animer la session (tableaux de conférence ou diapositives portant sur: la définition de la communication; l’importance de communiquer avec les enfants, les adolescents et les jeunes ; les principes d’une communication adaptée aux apprenants ; les voies à emprunter pour communiquer avec les apprenants ; des exemples de bonnes et de mauvaises techniques lors de la communication avec les enfants, les adolescents et les jeunes ; les obstacles à la communication et les techniques de communication). • Familiarisez-vous avec cette session et soyez prêt à répondre aux questions posées par les participants.

DES NOTES DE SOUTIEN POUR LE FORMATEUR: Qu’entend-t-on par la communication?

La communication est un processus bidirectionnel qui consiste à échanger des informations et des idées entre l’émetteur et le récepteur, par l’intermédiaire d’un support. Elle consiste à partager des idées et des expériences avec d’autres personnes. Lorsque on y associe des enfants, des adolescents et des jeunes, il est indispensable d’user d’un langage, des compétences et des techniques adaptés à leur âge. Ainsi, on s’assure que les informations transmises sont non seulement appropriées, mais on permet aussi aux enfants, aux adolescents et aux jeunes de se sentir apaisés et de communiquer sur un mode familier et amical. Cette démarche est à même de leur faciliter l’ouverture et l’expression de leurs sentiments. Communiquer habilement avec les enfants, les adolescents et les jeunes aide à prévenir et combattre la VBGMS. Il s’agit là d’un processus continu qui veut que les enseignants, les parents et les autres adultes comprennent comment les enfants, les adolescents et les jeunes communiquent et se tiennent au courant des nouvelles tendances en matière de communication.

Les types de communication :

a) La communication verbale: il s’agit d’un processus de communication qui se fait de vive voix et très souvent en face à face. Toutefois, avec les progrès technologiques, la communication verbale peut se faire virtuellement, par exemple par des appels vidéo, divers médias sociaux et des appels téléphoniques. Dans les communications verbales, l’expéditeur et le destinataire doivent s’exprimer clairement et écoutent efficacement.

b) La communication non-verbale: c’est le processus de communication par l’envoi et la réception de messages non verbaux. Ces messages peuvent se communiquer par des gestes, le langage corporel ou la posture, l’expression faciale et le contact visuel ou son absence.

A quoi sert la communication avec les enfants, les adolescents et les jeunes? Les principes d’une communication adaptée aux apprenants

La participation inclusive et la non-exclusion:

Tous les apprenants doivent participer à vos activités. Il faut leur apprendre à connaître leur bien-être et leur sécurité, notamment en ce qui concerne la VBGMS. Il faut les encourager à prendre les bonnes décisions. Pour favoriser l’inclusion, il peut s’averer impératif de se doter des appareils d’assistance ou le soutien d’un personnel spécialisé, par exemple lorsque vous travaillez avec des mal voyants, des mal etnendants, des sourds-aveugles, des réfugiés, des victimes et des survivants de la violence, des délinquants juvéniles, etc.

Des soins inconditionnels et égaux:

Accorder aux apprenants un traitement égal, indépendamment de leur sexe, de leur origine, de leur statut socio-économique ou de toute autre caractéristique unique. Il faut aborder chacun d’entre eux comme un individu unique avec un ensemble de circonstances uniques.

La confiance:

La confiance est un élément très important de la communication; elle permet à ceux qui ont moins de pouvoir de faire confiance à ceux qui sont en position de pouvoir. Elle encourage les personnes visées par la menace ou la violation à s’exprimer dans un environnement sûr. La confidentialité doit aller de pair avec la confiance.

L’honnêteté:

L’honnêteté et la confiance vont de pair. Un enfant, un adolescent ou un jeune à qui l’on ment verra sa confiance brisée. En conséquence, il risque de se sentir anxieux et de ne plus chercher d’aide à l’avenir. Pour garantir l’honnêteté, l’enseignant, le parent ou l’adulte doit toujours définir son rôle dans la prise en charge de l’enfant, de l’adolescent ou du jeune de manière très claire et sans préjudice.

La patience:

La patience est au cœur d’une bonne communication avec les apprenants, en particulier ceux qui sont sous le coup d’une menace ou qui sont des survivants de la violence VBGMS (violence). Il faut du temps pour cultiver la patience, et encore plus pour la conserver. Cependant, la patience est indispensable pour gagner la confiance et amener les enfants, les adolescents ou les jeunes à s’ouvrir et à faire part de leurs expériences en toute honnêteté. Ne jamais les presser de s’exprimer; toujours faire preuve de patience et leur permettre de sortir et de s’exprimer à leur propre rythme. Prenez le temps d’expliquer chaque information, ne vous précipitez pas.

Le respect:

Faire preuve de respect envers les enfants, les adolescents et les jeunes pour ce qu’ils sont, en tenant compte de leur individualité et de leur diversité et en adoptant une attitude dénuée de tout jugement. Ne pas passer sous silence leur point de vue et leurs sentiments. Respecter la vie privée et la confidentialité, dans un environnement sûr, dans le cadre du respect. Soyez attentif à votre interlocuteur et accordez-lui toute votre attention.

La liberté d’expression:

Accordez aux enfants, adolescents et aux jeunes l’opportunité d’exprimer leurs inquiétudes et leurs angoisses par biais des différentes techniques de communication adaptées à leur âge, notamment le jeu, le dessin, les chansons ou d’autres activités et supports artistiques créatifs.

Attitude et engagement sincère

Parlez avec et non à l’enfant, à l’adolescent, au jeune. Ne les jugez pas en fonction de vos propres expériences ou préjugés. Évitez de prononcer des mots qui donnent l’impression de porter un jugement. Employez des termes simples et familiers pour expliquer les choses. Agrémentez le tout par des mots ou des sons encourageants, le langage corporel, les gestes et le contact visuel. Écoutez activement et donnez votre avis. Répondez aux questions avec une attitude encourageante et assurez-vous toujours que l’apprenant a compris tout en prenez acte leurs pensées et sentiments. Ne laissez pas les questions en suspens, le cas échéant, paraphrasez lorsque vous vous croyez mal compris.

Nos émotions:

Soyez prudent quant à vos sentiments; les enfants, les adolescents et même les jeunes sont très perspicaces quant à l’attitude de ceux qui les entourent. Ils ressentent la détresse et l’anxiété de ceux qui les entourent. Ils ne se laissent pas emporter par leurs émotions et ne manifestent pas de sentiments négatifs. Ne projetez pas vos émotions, qu’elles soient négatives ou positives, sur les personnes dont vous avez la charge.

Participation de la famille:

Veillez à ce que la famille proche ou d’autres adultes ayant un rôle important dans la famille soient impliqués dans la prise en charge des enfants, des adolescents et des jeunes, en particulier ceux qui sont exposés à des menaces ou qui ont survécu à la VBGMS. Cependant, il faut toujours vérifier auprès de l’apprenant et d’autres personnes compétentes que le parent ou l’adulte choisi n’est pas violent.

Les moyens de communiquer avec les apprenants

Il existe trois grands modes de communication avec les enfants, les adolescents et les jeunes: • La communication verbale (parler et écouter). • Communication non-verbale (gestes, expressions faciales, mouvements des parties du corps, humeurs, ton de la voix, etc.) • Le langage du jeu (dessin, narration, écriture d’histoires, jeux de croyance, musique/chansons, théâtre, etc.)

Tableau 13 Modes de communication par catégorie d’âge

Communication verbale et non verbale

De 1 à 5 ans

• Posent beaucoup de questions. • Expresssion des sentiments. • Parlent. • Recherchent de l’attention. • Font des gestes et ont une grande sensibilité aux expressions faciales de ceux qui communiquent avec eux. • Jeux. • Chants. • Faie des dessins.

De 6 à 12 ans

• Aiment raconter des histoires • Chanter • Les jeux de rôle. • Utilisation de l’argot. • Font des gestes et l’attention portée aux autres expressions non verbales. • Ecriture de lettres. • Dessin.

De 13 à 19 ans

• Remarques relatives à leur image. -Les enfants de cet âge veulent qu’on leur dise du bien de leur apparence. • Partagent des centres d’intérêt et en discutent, par exemple en regardant des photos ou en partageant des informations sur les médias sociaux. • Parlent de ce qu’ils aiment et n’aiment pas sur des sujets généraux comme la mode, les sports, le sexe opposé. • Ecrivent des lettres • Interactions avec les médias sociaux (Whatsapp, Face book et Instagram, Twitter, Tik Tok, entre autres).

Obstacles à la communication

Il existe plusieurs barrières qui peuvent empêcher la communication avec les apprenants, tant à l’école qu’en dehors. En voici quelques-uns : • Les obstacles liés à l’âge, comme le manque de vocabulaire pour s’exprimer. • Supposer que l’enfant est trop jeune pour comprendre ce qui se passe. • L’attitude générale de l’enseignant, des parents, de la personne responsable. • Connaissances et compétences limitées sur la manière de communiquer avec les enfants, les adolescents et les jeunes. • Manque de compétences spéciales et de personnel d’assistance, par exemple, interprètes en langue des signes, experts en matière de mineurs, conseillers, experts en soutien psychosocial, experts en santé mentale, etc. • Peur fondée sur la relation avec les autres. • Manque de confiance dans les relations avec les adultes.

• Environnements hostiles ou dangereux, manque d’intimité, bruyants, etc. • Rejet et manque perçu ou réel de reconnaissance de leur présence ou de leurs réussites. • Certaines traditions et coutumes qui constituent des obstacles à leur communication.

• Expériences culturelles/croyances traditionnelles

• Systèmes et environnement peu accueillants.

Les techniques de communication avec les enfants, les adolescents et les jeunes.

Les techniques de communication avec les enfants, les adolescents et les jeunes invitent l’utilisation de compétences créatives et non-menaçantes pour communiquer, explorer des questions sensibles et les aident facilitent leur expresion. Voici quelques-unes des techniques de communication adaptées à l’âge que l’on peut déployer pour communiquer avec les enfants, les adolescents et les jeunes. a)Raconter des histoires: En général, enfants, les adolescents et les jeunes détestent les questions directes et de longs exposés. Lorsqu’ils ont du mal à parler de sujets douloureux, écouter l’histoire d’une personne dans une situation similaire peut être très réconfortant. Cela peut donner aux apprenants le sentiment d’être compris, et les faire comprendre qu’on ne les a pas délaisés. Les histoires peuvent également être servir pour résoudre des problèmes chez les enfants, les adolescents et les jeunes.

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