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Session 1: Qu’entend-t-on par la répression ?
from FAWE School Related Gender Based Violence Manual - French
by Forum for African Women Educationalists | Forum des éducatrices africaines (FAWE)
OBJECTIFS DE LA SÉANCE:
À la fin de cette session, les participants pourront: 1. Identifier les trois types de réaction à la VBGMS, à savoir, soutien directe, renvoi et la dénonciation. 2. Identifier les maillons d’un réseau d’intervention au sein de leur communauté.
3. Démontrer comment effectuer un renvoi approprié pour un incident de violence sexuelle et sexiste en milieu scolaire.
4. Démontrer comment signaler un incident VBGMS. 5. Définir une stratégie visant à rassembler le soutien et les encouragements nécessaires pour dénoncer un incident de VBGMS.
MÉTHODESAPPLIQUÉES:
1. Discussion. 2. Remue-méninges. 3. Jeu.
LES SUPPORTS NÉCESSAIRES
Tableau de conférence ou tableau noir. Ruban adhésif. Marqueurs ou craie. Notes autocollantes ou Des feuilles de Manille (15 par 10 centimètres). Porte-noms avec les points de référence. Boule de ficelle. Courte vidéo de LA CHUTE DE LA RÉPONSE - Activité de point de ressources. Diapositives Applications, par exemple Zoom (formation virtuelle)
LA PRÉPARATION DU FORMATEUR : 1. Revoir les notes sur le réseau d’intervention et les schémas 4 et 5.
2. Dessiner ou préparer des diapositives de: Trois types de réponse (schéma 4); dénonciation et renvoi (schéma 5) et Conseils pour une réponse efficace. 3. Lisez les notes et familiarisez-vous avec le jeu de rôle. (Des personnages supplémentaires peuvent s’ajouter à ceux mentionnés dans les notes de soutien à l’animateur).
DES NOTES DE SOUTIEN POUR LE FORMATEUR:
Réseau d’intervention Dans la précédente unité, nous avons constaté que les apprenants ayant subi une forme de VBGMS ont besoin d’une large gamme de soutien. Les participants devront mettre en place un réseau d’intervention composé d’individus ou d’institutions pour accompagner les enfants, les adolescents et les jeunes qui viennent leur demander de l’aide. Intervenir face à la VBGMS revient à venir en aide à la victime, à assurer la sécurité de l’enfant, de l’adolescent ou du jeune qui est en danger ou qui subit l’abus, et à faire en sorte que l’auteur de l’abus réponde de ses actes par le biais de poursuites pénales, d’enquêtes publiques, de programmes de compensation, d’actions civiles, de règlements communautaires ou de systèmes juridiques coutumiers. Un réseau de réponse comporte trois elements:
1. Un soutien direct dans lequel les apprenants peuvent parler à un enseignant ou à un autre adulte désigné ayant de bonnes compétences en matière de communication et ayant une connaissance de base des droits de l’enfant, de la protection de l’enfance et d’une approche sans préjudice centrée sur l’intérêt supérieur de l’enfant, de l’adolescent ou du jeune. Ils doivent également être sensibilisés à ce qu’ils peuvent gérer et à ce qui doit être renvoyé à un soutien plus technique. 2. Des systèmes de dénonciation qui permettent aux victimes et à leurs défenseurs de signaler les crimes ou les violations du code de conduite des enseignants et/ou d’autres politiques de prévention de la VBGMS, des règlements et des lois nationales. 3. Des systèmes d’orientation dans lesquels les apprenants sont placés ou orientés vers les services dont ils ont besoin, tels que le soutien et le conseil émotionnels, les traitements et services médicaux et l’aide juridique pour les victimes et leurs familles.
Schéma 4 llustration des trois types d’intervention
Referral (Renvoi)
Le conseil Assistance juridique Hôpital (Ajoutez vos propres exemples)
Soutien Direct
Affichez le support Encoutez des questions ouvertes (Ajoutez vous propres exemples)
Reporting (Dénonciation)
La police Commission disciplinaire Bureau d’aide sociale Sage du village (Ajoutez vos propres exemples)
Conseils pour une intervention efficace 1) Concevoir un plan de dénonciation et d’orientation avec et au sein de la communauté scolaire qui soit clair, simple, accessible à tous les apprenants, confidentiel et respectueux. Le plan d’intervention doit comporter des lignes de rapport claires et des sanctions en cas de violation d’un aspect du plan, par exemple la confidentialité. 2) Se rendre faire une notification en compagnie d’un autre enseignant, un représentant des jeunes ou un représentant de la communauté responsable. 3) Travailler avec d’autres membres de la communauté et la sensibilisation quant à l’importance du dépôt de plaintes par le biais des structures communautaires, par exemple les conseils de village, les structures religieuses, etc. 4) Créer des réseaux d’intervention et des systèmes de soutien. Identifiez les points de renvoi au sein de la communauté, ainsi que les forces et les faiblesses de chacun, et planifiez comment travailler avec ces forces et faiblesses. Par exemple, si un assistant social a la réputation d’être plus sensible à la violence sexuelle et sexiste qu’un autre, recherchez cet assistant social et nouez une relation avec lui. 5) Prévenir les apprenants, les parents et autres adultes responsables et les aider à prendre connaissance et à se familiariser avec les réseaux d’intervention.
6) Apprendre à connaître les processus, les systèmes et les limites d’un point de référence. Certains points de référence, par exemple, offrent d’excellents services mais nécessitent beaucoup de suivi ou de pression. 7) Accompagner l’enfant, l’adolescent ou le jeune aux visites d’orientation afin de le défendre et d’intervenir en sa faveur.
8) Poursuivre la défense de l’apprenant ou faire de nouveaux renvois jusqu’à ce que les bons services soient offerts.
9) Quoi qu’il arrive, assurer un suivi auprès de l’enfant, de l’adolescent ou du jeune pour s’assurer qu’il sait que même si rien ne s’est produit à la suite de l’orientation ou de dénonciation, l’incident de violence sexuelle ou sexiste est toujours une erreur et ne relève pas de sa faute. Il faut créer une plus grande protection pour eux en obtenant le soutien de membres influents de la communauté, de préférence qui ont une conscience et une connaissance de la VBGMS.
L’INTERVENTION Schéma 5 llustration pour la dénonciation et le renvoi
MINISTÉRE
GROUP DE DÉFENSE DES DRONTS HUMANS
CHEF DE L’ETABUSSEMENT
SMC
GROUP DE SOUTIEN AUX MÉRES
AGENT DE SANTE
VICTIM
APE
ASSISTANT SOCIAL
GROUPE DE SOUTIEN AUX PARENTS
PARENT
ONG FEMME AGEE
POLICE
FEMME ÂGÉE
SAGE DU VILLAGE
HOPITAL
COUNSEILLER
SPÉCIALISTE PSS
LEADER RELIGIEUX
Figure 5 Illustration pour le signalement et le référencement Tableau 14 Analyse des points de signalement
Point de contact Domaine de VBGMS couvert Cadre opérationnel
Législation Culture
La Police La VBGMS en violation de la loi. Législation nationale. Des normes culturelles fortes qui tolèrent et renforcent certaines formes de VBGMS
Association des droits humains VBGMS comme violation des droits humains. Législation nationale. Des normes culturelles fortes qui tolèrent et renforcent certaines formes de VBGMS Forces
Connaît la législation relative à la VBGMS
Connaît la législation relative à la VBGMS
Responsable religieux Tous les domaines Des lois religieuses et nationales Accepte le mariage précoce dans le cadre de la loi religieuse.
Condamne les filles enceintes non mariées. Peut offrir un certain réconfort et des conseils, dans le cadre religieux. Faiblesses
Enclin à l'intimidation, ils ne prennent pas toujours les incidents au sérieux.
Ne dispose pas d'interprètes en langue des signes et de spécialistes des besoins spéciaux?
Peut se montrer moralisateur.
LE CHAOS DE LA RÉACTION- Histoire de l’activité des i Une jeune fille est agressée sexuellement alors qu’elle se rend à l’école après le déjeuner. Elle soupçonne son agresseur d’être un garçon plus âgé de son école, mais elle n’en est pas certaine. Voici la chaîne de réponse après que la jeune fille a signalé son cas à son professeur. L’enseignant se rend avec la jeune fille chez le chef d’établissement pour signaler le cas de violence sexuelle. Le chef d’établissement transmet le cas à l’enseignante principale et lui demande d’aller avec l’enseignante principale adjointe en charge des questions scolaires pour signaler l’affaire à la police. La police répond: “L’incident s’est produit en dehors de l’école, il faut d’abord le signaler au responsable du quartier”. L’enseignante principale transmet l’affaire au responsable du quartier. Le responsable du quartier envoie la jeune fille à l’hôpital pour obtenir un rapport médical sur le viol.
La jeune fille voit la sage-femme de l’hôpital, qui lui demande de raconter son histoire au médecin.
La sage-femme fait venir le médecin, qui lui demande de raconter à nouveau son histoire.
Le médecin soigne la jeune fille et fait appel à un conseiller.
La jeune fille raconte au conseiller ce qui s’est passé. Le conseiller emmène la fille chez le chef religieux. Le chef religieux contacte le spécialiste de l’accompagnement psychosocial de l’église, qui demande des détails, de sorte que la jeune fille raconte à nouveau son histoire.
Le spécialiste de l’accompagnement psychosocial appelle l’ONG de défense des droits de l’enfant avec laquelle il travaille. Le responsable du programme est occupé à traiter un autre cas, et ils demandent à la fille de venir plus tard avec ses parents. Le directeur adjoint et l’enseignante principale emmènent la jeune fille au groupe de soutien aux parents de l’école. L’assistant social, qui travaille avec le groupe de soutien aux parents, demande à la jeune fille de raconter son histoire.
L’assistant social accompagne la jeune fille et ses parents à la police. La police entend son histoire et rédige un rapport. Le médecin rencontre les parents, la jeune fille et la police pour discuter de la suite du traitement et des preuves. Le chef d’établissement appelle l’association de parents d’élèves, qui proposeque l’on implique le groupe de soutien aux mères, le groupe local des droits de l’homme et le service de santé de l’école.
La jeune fille raconte son histoire au comité de gestion de l’école, qui fait un rapport au ministère de l’Éducation
Des pistes pour la dénonciation et le renvoi des cas
Certains enfants, adolescents et jeunes gens révéleront à un enseignant les incidents de violence sexuelle et sexiste qu’ils ont subis en milieu scolaire. Vous trouverez ci-dessous des pistes de réponses immédiates pour l’enseignant. Cependant, il est tout aussi important pour l’enseignant d’assurer un suivi direct avec l’apprenant. Il ne faut jamais perdre de vue que les réponses de suivi, quelles qu’elles soient, doivent être dans le meilleur intérêt de l’enfant, de l’adolescent ou du jeune. Veillez à respecter la confidentialité de toutes les informations.
Parlez avec l’enfant, l’adolescent ou le jeune de la personne en qui il peut avoir confiance pour parler sans tarder et de la personne qu’il aimerait voir l’accompagner lorsqu’il doit se présenter à une autorité.
Dans la mesure du possible, il faut toujours avoir un conseiller ou une personne qualifiée à disposition pour aider les apprenants à parler en privé de leurs sentiments.
Parlez avec l’enfant, l’adolescent ou le jeune des options disponibles pour sa guérison et veillez à ce qu’il fasse ses choix en connaissance de cause.
Voyez avec l’enfant, l’adolescent ou le jeune des possibilités de dénonciation. L’expérience de chaque enfant, adolescent ou jeune est unique et doit être discutée avec lui et évaluée individuellement.
Signalez tout acte de violence sexuelle et sexiste en milieu scolaire. Il s’agit d’une obligation réglementaire pour tous les enseignants et autres responsables en vertu du droit international et national, comme la loi sur l’enfance. Lorsque vous signalez des incidents spécifiques de violence sexuelle et sexiste révélés par un enfant, un adolescent ou un jeune, sa sécurité doit toujours rester prioritaire. Assurez toujours le suivi de l’enfant, de l’adolescent ou de la jeune personne. Cela leur démontrera que vous vous préoccupez d’eux et que vous vous consacrez à leur bien-être.
ACTIVITÉ 1: LES TROIS TYPES D’INTERVENTION (20 MINUTES)
1. Interrogez les participants sur ce que signifie, selon eux, l’intervention dans le contexte du rôle de l’enseignant ou du responsable dans la réaction à la VBGMS; accordez-les du temps pour répondre et notez-les réponses. Répétez le processus et posez des questions sur le soutien direct et la dénonciation. Notez les réponses. 2. Expliquez-leur que les apprenants qui sont à risque ou qui ont subi une VBGMS auront besoin d’un large ensemble de soutien; les participants devront développer un plan d’intervention et un réseau afin de les soutenir. Détaillez aux participants les trois types de réponse, en vous servant des notes et le schéma 4.
3. Résumez en précisant aux participants que l’intervention se doit de se faire correctement, puis partagez les conseils sur l’intervention. Posez-les là où tout le monde peut les voir.
ACTIVITÉ 2 : LA DÉNONCIATION (1 HEURE) 1ère étape (30 MINUTES)
1. Présentez l’illustration de dénonciation et d’orientation figurant dans le schéma 4 à un endroit où tout le monde peut la voir. Expliquez que pour denouncer un incident de VBGMS, un enseignant ou un autre responsable doit savoir où le faire.
2. Répartissez les participants en 4 groupes ou en salles de discussion en ligne et donnez à chaque groupe 5 points de renvoi à manipuler. Demandez-leur de noter chaque point de renvoi sur des notes autocollantes, des diapositives ou des notes en ligne distinctes : • La personne de contact clé sur place, par exemple l’inspecteur de police. • Le lieu où l’on peut trouver la personne de contact, par exemple au commissariat de police. • Le type de violation qu’ils signaleront à cette personne, par exemple la VBGMS qui constitue une violation de la loi.
3. Demandez aux participants de se rassembler autour du tableau de papier consacré à la dénonciation et à l’orientation dans le schéma 4. Demandez aux groupes de coller les notes à côté du point de notification correspondant sur l’illustration. (Pour une formation virtuelle, vous pouvez leur demander de partager les diapositives ou les notes avec d’autres groupes). 4. Avec le groupe élargi, parcourez l’illustration - Dénonciation et orientation au schéma 4 et passez en revue chaque point du réseau de dénonciation, un par un, et identifiez les forces et faiblesses éventuelles des différents points de notification. Par exemple: La police, le commissariat de police, la VSRBG qui est en violation de la loi, Force: Connaît bien les lois relatives à la VSRBG, Point faible: Très menaçant et peut ne pas prendre au sérieux les incidents de violence sexuelle et sexiste. Ils peuvent les écrire sur une note autocollante d’une autre couleur. Collez-les sur les illustrations à côté du point de rapport pertinent. (Pour la formation virtuelle, ils peuvent prendre note des exemples et continuer à pratiquer le processus de retour dans leurs écoles). Etape 2: (30 MINUTES) 1. À l’aide du tableau 14, informez les participants que les points de notification/dénonciation peuvent également être soumis à une analyse plus approfondie du contexte juridique et culturel dans lequel ils opèrent.
2. Dans leurs groupes, demandez aux participants de noter les détails des points de notification sous forme de tableau sur
des tableaux de papier, des diapositives ou des notes en ligne.
3. Laissez les groupes faire leur rapport en plénière. Demandez aux participants d’éxpliquer l’importance de maîtriser le contexte opérationnel et les faiblesses et forces potentielles d’un point de réseau de dénonciation.
SYNTHESE: Résumez en expliquant que la denunciation peut s’avérer risqué et effrayant. Il n’est pas facile d’approcher une partie des personnes figurant sur la liste. Elles ont donc besoin d’être soutenues les unes par les autres, par la communauté et par d’autres réseaux d’orientation et de notification/denunciation.
ACTIVITÉ 3: LE CHAOS DE LA RÉPRESSION (40 MINUTES)
1. Informez les participants que vous allez leur faire vivre un scénario de VBGMS pour leur montrer ce que pourrait être la dénonciation et l’orientation d’un apprenant. 2. Demandez aux participants de fabriquer et de porter des badges nominatifs pour chacun des points d’intervention du schéma 5 jusqu’à ce que tous les points d’intervention soient représentés par des participants. S’il y a plus de participants que de points d’intervention, certains participants peuvent se constituer en observateurs. S’il y a moins de participants que de points d’intervention, laissez chacun obtenir un rôle.
3. Demandez à tous les participants qui portent des badges de points d’intervention de s’asseoir en cercle. Posez les chaises près les unes des autres. Demandez aux observateurs de se tenir à l’extérieur du cercle.
4. Invitez un participant à se porter volontaire pour représenter l’enseignant d’une jeune fille de 12 ans. Donnez à ce participant un badge portant la mention “Soutien direct”, car il s’agit de l’une des trois catégories du système de réponse. Expliquez aux participants que le participant au soutien direct va maintenant activer et engager les deux autres catégories du système de réponse: le signalement et l’orientation. 5. Demandez au participant au soutien direct de se tenir près du cercle (à l’extérieur) et de tenir la pelote de ficelle. 6. Expliquez que la ficelle représente une jeune fille de 12 ans qui a été violée par un homme qui l’a attaquée alors qu’elle se rendait à l’école. 7. Invitez le participant à tenir l’extrémité de la ficelle et, sans la lâcher, à lancer la balle de ficelle vers un point d’appui désigné (l’animateur utilise les phrases de l’activité “Le chaos de la répression - Point d’appui” sous les notes de soutien à l’animateur, pour indiquer aux participants où lancer la balle ensuite). 8. Demandez au point ressource qui reçoit la pelote de ficelle d’enrouler la ficelle autour de son doigt, puis de lancer la pelote de ficelle au point ressource suivant qui est nommé, et ainsi de suite. 9. Arrêtez l’activité lorsque chaque point ressource a reçu la balle de ficelle au moins deux fois.
10.Il y aura une grande toile de ficelle au centre du cercle, et chaque point ressource tiendra des parties de la ficelle. 11.Demandez aux personnes ressources de se lever, de déposer la bande de ficelle sur le sol devant elles, de se reculer et de s’asseoir. Veillez à ce que la toile soit placée à un endroit où tous les participants peuvent voir le désordre
12 Rappelez aux participants qu’il leur incombe de réduire le chaos et la revictimisation pendant le processus d’intervention. Renvoyez les participants aux Conseils pour une intervention efficace. (Pour une formation virtuelle, faire visioner une courte vidéo préenregistrée du processus. Vous pouvez rendre la vidéo intéressante en utilisant des costumes et des accessoires. Veillez à ce que la distanciation sociale et le port de masques soient respectés dans la vidéo).
QUESTIONS DE DISCUSSION:
Inspirez-vous des questions suivantes pour guider la discussion: 1. Demandez aux participants de vous dire ce qu’ils voient au milieu du cercle.
2. Demandez si ce processus a été utile à la jeune fille. Pourquoi? Pourquoi pas? 3. Combien de fois la jeune fille a-telle dû répéter son récit? 4. Même si une fille a une haute estime d’elle-même ou est très résiliente, que doit-elle ressentir en répétant sans cesse une histoire aussi traumatisante?
5. Qu’est-ce qui aurait pu être fait pour éviter de fabriquer cette toile de ficelle compliquée? 6. Quel rôle les participants peuvent-ils jouer pour minimiser cette toile compliquée? 7. En tant que point ressource, combien de fois chaque participant a-t-il parlé à cette fille? Auraient-ils pu être un point de contact plus efficace pour cette fille?
8. Demandez aux participants de former des groupes de deux et de réfléchir aux moyens par lesquels l’enseignant de cette fille aurait pu minimiser le désordre chaotique de ce processus de réponse. Demandez aux participants de partager et d’écrire leurs idées sur un tableau de conférence, des diapositives, des notes en ligne ou un chat en réunion.
9. Rappelez aux participants leur rôle dans la réduction du chaos du signalement et de l’aiguillage. Rappelez-leur la liste des moyens d’y parvenir (voir activité 3).
SYNTHÈSE: 1. Expliquez qu’il y aura toujours des défis à relever en matière de dénonciation et d’orientation, mais que c’est le travail de l’enseignant ou de l’autre responsable de rendre ces défis aussi minimes et aussi peu fréquents que possible. 2. Passez en revue ce que les participants peuvent faire pour réduire le chaos d’intervention et d’orientation. 3. Terminez et noter que les auteurs qui ne sont pas tenus responsables de leurs actes les poursuivront contre les enfants, les adolescents et les jeunes. Davantage d’enfants, d’adolescents et de jeunes risquent de subir des préjudices et des conséquences à vie. Dénoncer les cas de violence et y réagir constitue la première étape vers la réduiction de la violence sexuelle et sexiste en milieu scolaire. Cependant, le nombre de fois qu’un enfant doit raconter sa victimisation en témoignant peut être préjudiciable à son bien-être et à son rétablissement. Une étude menée aux États-Unis a révélé que tous les enfants âgés de 6 à 14 ans qui avaient été victimes d’abus sexuels et qui avaient témoigné ont présenté une amélioration significative de leur santé mentale au fil du temps, alors que le groupe qui a témoigné plus d’une fois a présenté des niveaux plus élevés de détresse émotionnelle deux ans après l’évaluation initiale (ONU, 2015). Session 2: Soutenir les apprenants directement
DURÉE: 1 HEURE ET 30 MINUTES
OBJECTIFS DE LA SÉANCE:
À la fin de cette session, les participants pourront: 1. Comprendre l’importance d’avoir un environnement favorable aux apprenants. 2. Comprendre que la sécurité des apprenants et la confidentialité sont importantes au cas où les apprenants viennent les consulter avec un souci.
MÉTHODES APPLIQUÉS:
1. Discussion. 2. Le remue-méninges. 3. Travail en petits groupes
LES SUPPORTS NÉCESSAIRES:
Des morceaux de papier. Tableau de conférence ou tableau noir. Ruban adhésif. Marqueurs ou craie. Notes autocollantes ou Des morceaux de Manille (15 par 10 centimètres). Une vidéo préenregistrée sur les aptitudes d’écoute de base. Des diapositives Applications, par exemple Zoom (formation virtuelle).
PRÉPARATION DU FORMATEUR:
1. Notez les énoncés suivants sur des feuilles de papier à part (une par participant), puis pliez le papier : Ignore-moi. Fais mine d’écouter. Tourne-moi le dos. Souris-moi et écoute bien ce que je dis. Serre-moi la main et écoute-moi. Laisse d’autres choses détourner ton attention de moi. Fais attention à ce que je dis. Refuse de me regarder. Regarde-moi avec du respect. Écoute-moi, mais regarde-moi de haut. Aie pitié de moi.
DES NOTES DE SOUTIEN POUR LE FORMATEUR:
Aptitudes à l’écoute Cette session a pour but de renforcer les aptitudes d’écoute des enseignants et autres responsables. Veillez à adapter les aptitudes d’écoute aux intérêts et à l’âge de l’apprenant, ainsi qu’à ce qui est culturellement approprié. Vous trouverez ci-dessous quelques conseils de base sur les aptitudes d’écoute. 1. Ne coupez pas la parole à votre interlocuteur. Ne l’interrompez pas. Laissez-lui le temps de terminer. 2. Laissez s’installer un silence naturel. Ne vous sentez pas obligé de combler le silence avec vos questions ou vos conseils. Le silence laissera à la personne le temps de réfléchir et de formuler ses pensées. 3. Faites savoir à la personne que vous l’écoutez en l’encourageant verbalement (par exemple, “d’accord”, “oui” ou “je vois”). 4. Faites savoir à la personne que vous l’écoutez par des gestes non verbaux : Mettez-vous face à l’orateur. Faites des signes de la tête. Adoptez une posture ouverte (par exemple, ne croisez pas les mains ou les jambes ou les deux). Gardez une distance convenable. Gardez un contact visuel fréquent et amical. Affichez une apparence calme et détendue. L’écoute active 1. Réflexion : a. Nommez la situation et les sentiments que l’apprenant vous exprime en retour. b. Saisissez exactement ce que l’apprenant vous a dit. Cela nécessite des compétences très efficaces en matière d’écoute passive. 2. Reformulez: Cette compétence peut être expliquée en deux parties. Le feedback fait partie intégrante d’une paraphrase efficace. Le communicateur compétent peut susciter un tel retour d’information (à la fois verbal et non verbal) sans poser explicitement de question. La paraphrase n’ajoute pas de nouvelle perspective ou interprétation audelà de ce que l’apprenant a dit.
a. Reformulez
Reformulez (dans vos propres mots) ce que l’apprenant vous raconte d’une manière qui démontre que vous l’avez compris. Cette aptitude est très efficace, en particulier lorsqu’un enfant, un adolescent ou un jeune exprime beaucoup de sentiments et de contenu.
b. Donner du retour
Toujours verifies, d’une manière ou d’une autre, si vous avez bien entendu l’apprenant. 3. Évaluer et explorer: Il s’agit de recueillir davantage d’informations auprès de l’enfant, de l’adolescent ou du jeune. Les méthodes d’évaluation et d’exploration sont les suivantes :
a. Les questions ouvertes: Il s’agit de questions qui appellent plus qu’une réponse par “oui” ou par “non”. Elles encouragent la personne à s’ouvrir, à partager davantage et à réfléchir à ses sentiments, sa situation et ses options. Par exemple: “Dis-moi plus à ce sujet”. “De quoi as-tu le plus peur?” ou “Qu’aimerais-tu qu’il se passe à la suite de ta venue chez moi?”.
b. Comprendre et chercher à clarifier: Il s’agit de creuser les informations ou les déclarations pour s’assurer que vous comprenez correctement la situation. Cette méthode est le plus souvent utilisée lorsqu’une personne dit quelque chose qui n’est pas clair. Par exemple, si un jeune dit “Je veux simplement sortir!” Vous ne saurez pas ce que cela signifie à moins de demander ce que la personne entend par “Je veux simplement sortir”. c. Questions exploratoires: Il s’agit de questions visant à obtenir davantage d’informations, par exemple: “Y avait-il quelqu’un d’autre?” ou “S’est-il passé autre chose?”
d. Les encouragements: Il s’agit de brèves formulations qui encouragent la personne à en dire plus, à élaborer, à expliquer ou à examiner la situation en profondeur, par exemple: “J’aimerais en savoir plus” ou “Je t’écoute. Vas-y.” 4. Valider: Il s’agit de reconnaître ou de percevoir les défis, l’anxiété ou les difficultés des interlocuteurs en ce qui concerne les révélations ou les décisions sensibles et de saluer leurs efforts et leur courage pour partager des informations malgré ces défis évidents. Par exemple: “Je comprends que c’est difficile, mais tu as pris une décision importante en me disant cela” ou “Tu as fait ce qu’il fallait en venant me le dire”.
Choses à faire et à ne pas faire pour l’écoute efficace Le tableau 18 ci-dessous présente les choses à faire et à ne pas faire pour écouter efficacement un apprenant qui vient signaler avoir été victime de VBGMS.
Tableau 15 Les choses à faire et à ne pas faire pour une écoute efficace
À faire À ne pas faire
Faire confiance à l'enfant, l'adolescent ou le jeune. Ne posez pas de questions accusatrices
Créer un rapport avec l'enfant, l'adolescent ou le jeune. Ne vous montrez pas trop cérémonieux.
Écoutez en toute objectivité.
Agissez de manière fiable.
Faites preuve d'engagement. Ne portez pas de jugement.
Ne ratez pas les rendez-vous.
Ne proposez pas d'aide si vous n'êtes pas en mesure d'y donner suite.
Expliquez les circonstances telles qu'elles sont susceptibles de se produire.
Veillez à respecter l'intimité pour permettre à l'enfant, à l'adolescent ou au jeune de parler en toute confiance.
Donnez à l'enfant, l'adolescent ou le jeune l'assurance d'un niveau raisonnable de confidentialité. Ne rassurez pas l'enfant, l'adolescent ou le jeune sur des questions sur lesquelles vous n'avez aucune prise.
Ne vous entretenez pas avec l'enfant, l'adolescent ou au jeune dans un cadre où il est probable qu'il y ait des interruptions et des oreilles indiscrètes.
Ne divulguez pas d'informations sur l'enfant, l'adolescent ou le jeune, sauf si cela est nécessaire sur le plan professionnel.
Convenez dès le départ du temps que vous prendrez. Ne donnez pas l'impression d'être pressé.
Maintenez une distance physique appropriée.
Rassurez l'enfant, l'adolescent ou le jeune qu'il peut toujours revenir.
Maîtrisez vos émotions. Ne touchez pas l'enfant, surtout si vous êtes du sexe opposé.
Ne vous montrez pas exaspéré si l'enfant ne s'ouvre pas immédiatement.
Ne vous laissez pas submerger par vos émotions face à la situation.
Soyez patient.
Laissez l'enfant, l'adolescent ou le jeune raconter son histoire. Ne pas exercer de pression sur l'enfant ou le presser de parler.
Ne pas l'interrompre.
Soyez conscient de vos propres ressentis. Ne pas projeter son expérience personnelle sur la situation.
Prenez conscience de vos limites.
Mettez-vous immédiatement à la disposition d'un enfant désemparé ou suicidaire.
Orientez les victimes vers les professionnels ou les services appropriés dans les situations qui dépassent votre niveau d'expertise.
ACTIVITÉ 1: LES APTITUDES DE BASE À L’ÉCOUTE (45 MINUTES)
1) Remettez à chaque participant une feuille de papier pliée sur laquelle est inscrite une déclaration (voir la liste dans la section Préparation de l’animateur). Conseillez aux participants de ne pas regarder leur morceau de papier, mais de demander à un camarade de l’adhésif au dos de leur chemise pour que les autres puissent le lire. Ces morceaux de papier peuvent également être transformés en chapeaux ou épinglés sur des chapeaux. Les participants ne doivent pas voir l’écriture sur leur morceau de papier. N'essayez pas de gérer un problème qui dépasse votre compétence.
Ne reportez pas l'aide à un enfant ayant des pensées suicidaires.
Ne faites pas de recommandations sans le consentement de la personne conseillée (ou de son tuteur, le cas échéant).
2) Invitez les participants à se promener dans la salle et à interagir avec leurs pairs. Et à chacun de raconter à son camarade une brève histoire d’une minute sur quelque chose qui lui est arrivé cette année. They should walk around the room, interacting randomly with each other for 10 minutes. Ils se promènent dans la pièce et interagissent au hasard pendant 10 minutes. Les participants sont invités à interagir les uns avec les autres en fonction de l’énoncé inscrit sur la feuille de l’autre personne; par exemple, ignore-moi, tourne-moi le dos, sourie-moi et écoute attentivement ce que je dis, etc.
3) Au bout de 10 minutes, demandez aux participants de former un cercle et de retirer et lire leur feuille de papier. Guidez-les dans une discussion en vous appuyant sur les questions de discussion ci-dessous. Pour la formation en ligne, vous pouvez utiliser a) une brève vidéo préenregistrée du processus. Veillez à ce que la distanciation sociale et le port de masques soient observés dans la vidéo; ou b) répartissez les participants en binômes et donnez à chaque binôme des déclarations parmi les suivantes: ‘regardez devant vous et parlez au téléphone’ ; ‘souriez-moi et écoutez attentivement ce que je dis’; ‘lisez et faites d’autres choses qui détournent votre attention de moi’ ; ‘écoutez-moi mais laissez votre expression montrer le manque de respect et la pitié’. Invitez les binômes à présenter la situation à l’ensemble du groupe, l’un parlant et l’autre jouant la représentation de la situation dans l’énoncé.
QUESTIONS À DÉBATTRE:
Posez les questions suivantes pour guider la discussion: 1. Demandez aux participants ce qu’ils ont éprouvé pendant cette activité. Notez que certaines réponses seront positives et d’autres négatives. 2. Que cela vous-a-t-il fait que l’on vous a écouté? Quel effet cela fait-il de ne pas être écouté? 3. Précisez que l’écoute et le respect de l’opinion des enfants, des adolescents et des jeunes sont si importants qu’ils figurent dans les articles 12, 13 et 14 de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE). 4. Demandez aux participants pourquoi ils estiment que l’écoute des enfants, des adolescents et des jeunes est si importante qu’elle est incluse dans la CDE.
5. Demandez aux participants comment cette activité est liée à leur responsabilité d’aider les enfants, les adolescents et les jeunes. Reportez-vous à leurs réponses dans la session 1, activité 1 de cette unité. Demandez aux participants comment les aptitudes d’écoute de base les aident à réagir aux cas de la VBGMS.
ACTIVITÉ 2: LES CHOSES À FAIRE ET À NE PAS FAIRE POUR
UNE ÉCOUTE EFFICACE (45 MINUTES)
1. Se référer à ce qu’il faut faire et ne pas faire pour une écoute efficace. Demandez aux participants de prendre un moment pour lire ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire et de réfléchir à la raison pour laquelle c’est important, à ce que cela donnerait dans la vie réelle ou à la manière dont ils le démontreraient. 2. Parcourez toute la liste et discutez des choses à faire et à ne pas faire. Guidez la discussion par des affirmations et des questions. Par exemple, pour “ Il est important de faire confiance à l’enfant et de ne pas poser de questions accusatrices “, demandez pourquoi il est important de faire confiance à l’enfant. Ou bien demandez ce que l’on entend par cette déclaration: “Ne posez pas de questions accusatrices”. Le cas écheant, expliquez que cela signifie que les enseignants et autres détenteurs de responsabilités ne doivent pas culpabiliser les apprenants ou leur donner l’impression qu’ils Ils ont commis un délit. Les enseignants doivent éviter de poser de questions comme: “À quoi pensais-tu en portant une robe aussi courte?” ou “Pourquoi marchais-tu seule ? “. Les enseignants ne doivent jamais faire en sorte qu’un apprenant se sente mal d’être venu leur demander de l’aide ou de penser qu’il est à l’origine de la violence. 3. Après avoir évoqué cequ’il faut faire et ne pas faire, demandez aux participants s’il y en a qui ne sont pas claires ou qui nécessitent des explications supplémentaires. 4. Rappelez aux participants l’activité 1 et ce qu’ils ont ressenti lorsque perssonne ne les écoutait pas. Leur rappeler la communication efficace de l’unité 6. Donnez-leur quelques minutes pour passer en revue les techniques de communication couvertes dans l’unité 6. Expliquez-leur que toutes ces techniques sont très élémentaires et utiles et qu’ils peuvent s’en servir si un apprenant vient les voir. SYNTHÈSE Faites savoir aux participants qu’en cas d’urgence, un enseignant ou une autre personne de service doit toujours agir immédiatement pour assurer la sécurité de l’apprenant. Les points les plus importants à retenir lorsqu’un apprenant vient voir un enseignant avec un problème sont les suivants: La sécurité de l’apprenant passe avant tout. Les apprenants ont droit à la confidentialité. Respectez toujours vos apprenants et agissez dans leur intérêt.
Session 3: Recours au code de conduite des enseignants ou à la politique VBGMS pour combtarre la VBGMS DURÉE: 1 HEURE