Pulsations
Témoignage
Insomniaque depuis l’enfance
Asthme
Un enfant sur dix est touché
DOSSIER
Mal de dos
Comprendre et soigner
Témoignage
Insomniaque depuis l’enfance
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Comprendre et soigner
Pour les urgences non vitales et non chirurgicales Ouvert tous les jours de 8h à 19h
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Le portrait
Dre Mayssam Nehme :
Avril - Juin 2023
12 DOSSIER
MAL DE DOS Comprendre et soigner
Responsable de publication Frédérique Tissandier Rédactrice en chef Suzy Soumaille Edition Joanna Szymanski, Giuseppe Costa Maquette et mise en page Jennifer Freuler, Bogsch & Bacco Publicité Michaela Kirschner, pub@medhyg.ch Abonnements Version électronique : gratuit, www.hug.ch/ pulsations-magazine. Version papier : gratuit, Tél. 022 702 93 11, www.pulsations.swiss Fiche technique Tirage : 39’000 exemplaires, 4 fois par an. Référence 441696, ISSN 2813-5385 — La reproduction totale ou partielle des articles contenus dans Pulsations est autorisée, libre de droits, avec mention obligatoire de la source. Crédits couverture: Adobe Stock, Science Photo Library Crédits sommaire : Gettyimages, Nicolas Righetti | Lundi 1, Nicolas Schopfer
IMPRESSUM Editeur Bertrand Levrat, Hôpitaux universitaires de Genève, Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, CH-1211 Genève 14, www.hug.ch Réalisation Bertrand Kiefer, Michael Balavoine, Planète Santé / Médecine et Hygiène, www.planetesante.ch
« Le Covid long nous oblige à repenser la médecine »
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« J’ai peur d’aggraver les choses si je bouge. » Les idées reçues sur le mal de dos sont légion et constituent un frein puissant au rétablissement. Parmi les plus répandues, le fait que toute douleur correspond à une lésion et que son intensité ou sa durée est signe de sévérité. Or, dans les lombalgies dites communes, rien n’est moins vrai (lire le dossier en pages 12 à 19).
Suzy SoumailleFréquent, le mal de dos guérit le plus souvent spontanément. Il n’est pas lié, dans la majorité des cas, à une blessure ou à une maladie grave. Aujourd’hui, le seul facteur de risque connu pour provoquer des lumbagos et autres contractures est la sédentarité.
Pour autant, les douleurs lombaires ressenties, parfois intenses, et les limitations dans les activités n’ont rien
d’imaginaire. Simplement, les études ont depuis longtemps prouvé que l’inactivité n’aide pas. Pire, elle est contre-productive et favorise le passage à la chronicité. Continuer à vivre le plus normalement possible et rester en mouvement selon ses possibilités, sans forcer, reste le meilleur remède au mal de dos.
Une peur excessive du danger amplifie les sensations douloureuses et incite à l’immobilité. Résultat, moins on bouge, plus il est difficile et angoissant de bouger. Comment sortir de cette spirale négative ? Les émotions jouent un grand rôle dans la perception de la douleur et peuvent la moduler à la hausse comme à la baisse. Face à un mal de dos tenace, il est dès lors important de détecter les facteurs de risque de chronicité. La prise en charge doit tenir compte du contexte psychosocial et de l’état émotionnel pour mieux comprendre la persistance des douleurs et encourager ainsi la personne à oser bouger.
En cours de mise en place dans les Services de psychiatrie adulte et d’addictologie des HUG, le Plan de crise conjoint propose aux personnes fréquemment hospitalisées de se pencher sur leurs besoins, avant, pendant et après les crises.
u’est-ce qui peut m’amener à une situation qui me dépasse et me met en crise ? », « Comment suis-je concrètement quand je suis en crise ? » : en tout, une dizaine de questions rassemblées sur un document de deux pages concrétise le Plan de crise conjoint (PCC). Il s’agit d’un nouvel outil thérapeutique auquel se forment depuis plusieurs mois les équipes soignantes des Services de psychiatrie adulte et d’addictologie des HUG. « La démarche existait déjà, mais elle était plus informelle. Elle est désormais bien plus précise, grâce à l’impulsion notamment de Pascale Ferrari (infirmière spécialiste clinique au sein de l’Unité de psychiatrie mobile du Centre hospitalier universitaire vaudois), de la formation d’e-learning qu’elle a conçue et nous a présentée, et de Caroline Sutter (paire praticienne* en santé mentale) », indique le Dr Javier Bartolomei, médecin adjoint au Département de psychiatrie des HUG.
Le principe de ce document ? « Le PCC s’adresse aux patients et patientes qui nécessitent des hospitalisations fréquentes en raison de troubles psychiques ou de problèmes d'addiction. L’idée est de leur permettre d’identifier les signes avant-coureurs des crises, les facteurs susceptibles de les déclencher, mais également ce qui pourrait aider à les désamorcer », explique Visar Qusaj, infirmier, adjoint au responsable des soins du Département de psychiatrie des HUG.
Si ce plan vise à diminuer les hospitalisations, le recours à la contrainte ainsi que les rechutes, il s’inscrit dans une démarche plus vaste encore : « Celle de positionner la personne dans un processus qui lui est propre, en devenant pleinement “sujet”, et non “objet”, de soins. Elle est ainsi invitée à réfléchir, d’abord seule, aux divers points soulevés. Ce temps d’introspection est extrêmement précieux », constate
* Les pairs praticiens et paires praticiennes en santé mentale sont des personnes ayant souffert de troubles psychiques et s’étant formées pour soutenir le rétablissement d’autres personnes concernées.
«Qle Dr Bartolomei. Puis vient le travail « conjoint », donnant son nom au PCC, qui s’établit avec un ou une soignante et, si la personne le souhaite, un ou une proche. Le document est alors discuté, pensé, si besoin sur plusieurs séances, pour finalement être co-signé quand les avis ont pu s’accorder. « Cette démarche peut prendre plusieurs semaines et ce n’est pas grave. Car elle présente dès ses prémices l’avantage d’ouvrir un dialogue précieux et parfois inédit sur la personne et ses besoins », précise Visar Qusaj.
« Moi qui ai eu des difficultés psychiques dans le passé, je peux témoigner à quel point il est important de pouvoir se dire : “J’ai cette fragilité, mais j’ai aussi des ressources qui me permettent d’avoir prise sur les crises, pour ne plus seulement les subir”. Le PCC facilite aussi le dialogue avec le corps médical en s’accordant sur les points qui nous sont essentiels », souligne Andrea Ehretsmann, pair praticienne en santé mentale aux HUG. Et de conclure : « Ce genre d’outil permet de reprendre confiance en soi et de réaliser que la maladie psychique n’empêche pas d’avoir une vie riche. »
Plus d’infos : www.plandecriseconjoint.ch
PHILIPPE, 51 ans
«
« Ma vie a été ponctuée de nombreux séjours à l’hôpital en raison des troubles bipolaires dont je souffre. La découverte du Plan de crise conjoint, que j’ai longuement discuté avec mon infirmière référente, a été une révélation. J’ai pu mettre des mots sur mes ressentis, détailler le chemin que peuvent emprunter mes crises psychotiques, en le décrivant comme des panneaux de signalisation, susceptibles de passer du vert – quand tout va bien – au rouge – quand c’est la catastrophe. L’objectif était aussi que je puisse indiquer ce que j’aimerais que mes proches ou les équipes soignantes fassent – ou pas – pour m’aider dans ces moments-là. Grâce à cela, je me sens plus tranquille et mes hospitalisations sont beaucoup plus rares. Il y a vraiment eu un avant et un après. »
Il y a eu un avant et un après »
Des apports nutritionnels insuffisants, des troubles de la déglutition, des affections du tube digestif, des interventions chirurgicales lourdes ou encore des maladies chroniques. Toutes ces situations peuvent nécessiter la mise en place d’une alimentation artificielle, via une sonde gastrique (entérale, c’est-à-dire par la voie digestive) ou une perfusion intraveineuse (parentérale). Lorsque les malades présentent, en outre, un diabète, une prise en charge spécifique s’avère nécessaire.
En effet, la nutrition artificielle est équilibrée en macronutriments (glucides, lipides, protéines) selon les recommandations internationales et se compose donc naturellement de glucides. « Comme chez des diabétiques qui mangeraient un fruit ou une sucrerie, l’alimentation artificielle va faire monter la glycémie. En cas de diabète, cela risque de passablement perturber le contrôle du taux de sucre, avec les répercussions que l’on connaît », explique le Dr Tinh-Hai Collet, médecin adjoint agrégé à l’Unité de nutrition et diabétologue.
Une consultation de nutrition à l’hôpital Pour répondre à cette problématique, une consultation « nutrition et diabète » est désormais proposée aux personnes sous nutrition artificielle entérale ou intraveineuse avec diabète de type 1, 2 ou lié à une absence de pancréas. Pour rétablir un bon équilibre glycémique, une adaptation du traitement est mise en place, ajustée à la fois à l’individu et au type de nutrition artificielle.
« Centraliser le suivi permet également une meilleure coordination des soins et une diminution du nombre d’intervenants et intervenantes autour des besoins complexes de cette patientèle », ajoute le spécialiste. Une fois par mois en début de suivi, puis de façon plus espacée, l’équipe de l’Unité de nutrition reçoit en consultation ambulatoire les personnes suivies.
« Nous sommes en contact régulier avec les services de soins à domicile, qui gèrent la mise en place de la nutrition artificielle », ajoute la Pre Laurence Genton Graf, médecin adjointe agrégée, responsable de l’Unité de nutrition
Pour en savoir plus : www.hug.ch/consultation/nutrition
L’Unité de nutrition des HUG propose désormais un suivi spécifique aux personnes atteintes de diabète et nécessitant une alimentation artificielle.
Constitué d’une équipe médicosociale impliquant les HUG et diverses institutions genevoises, le réseau de coordination des soins COGERIA s’adresse aux personnes fragiles de plus de 65 ans.
Initié en 2019 par la Direction générale de la santé du canton de Genève, le programme COGERIA repose sur une équipe pluridisciplinaire associant les HUG, l’imad, Pro Senectute Genève, l’Association des médecins du canton de Genève, Genève-Médecins et Alzheimer Genève. Son ambition : proposer un suivi personnalisé aux personnes de plus de 65 ans fragilisées dans leur santé physique ou mentale, dans le but de favoriser leur maintien à domicile et de réduire le risque d’hospitalisation. Le programme se déploie progressivement dans tout le canton.
« La démarche peut se faire à la demande de la personne concernée, de ses proches ou du système de soins, après une hospitalisation par exemple. Il arrive notamment qu’un passage par les urgences révèle une situation de précarité médicale et sociale extrême. Ces situations nécessitent une prise
en charge globale et rapide pour éviter un point de rupture qui précipiterait, par exemple, un placement en EMS », résume le Dr Clément Graindorge, chef de projet COGERIA aux HUG.
Travail de coordination
En pratique, tout commence par une consultation gériatrique à domicile, assurée par un binôme alliant médecin des HUG et infirmier ou infirmière de l’imad, en lien si besoin avec Pro Senectute Genève pour le suivi social. Sont alors réalisés : bilans cognitif et nutritionnel, évaluation de la mobilité ou encore revue du dossier médical. Sur cette base, un plan de soin est formulé et discuté avec le ou la médecin traitante. S’ensuit un travail de coordination avec les partenaires les mieux à même de soutenir la personne et ses proches. « Le suivi se poursuit aussi longtemps que nécessaire », précise le médecin.
À noter que seuls 10% de la consultation gériatrique sont à la charge du patient ou de la patiente, le reste des prestations de COGERIA est financé par la LAMal et l’État de Genève.
Plus d’infos sur COGERIA
Tél. : 022 727 29 73
Site : www.ge.ch/teaser/cogeria
particuliers d’une personne en fauteuil roulant ou souffrant d’un handicap mental, par exemple. Fortes de ce constat, trois personnes directement impliquées dans l’accompagnement des enfants en situation de handicap – Laurent Jardinier, infirmier, Sarah Eigenheer-Meroni, physiothérapeute, et Florence Klimczak, ergothérapeute – ont mis sur pied l’équipe mobile handicap pédiatrique (EMHP) au sein du Département de la femme, de l’enfant et de l’adolescent.
Lorsqu’un enfant doit être hospitalisé, le stress est souvent grand pour les parents. Cela est d'autant plus le cas lorsque le ou la petite est en situation de handicap. Dans ces situations, le personnel soignant peut ressentir des difficultés face aux besoins
Cette équipe pluridisciplinaire s’attelle d’une part à bien préparer l’arrivée de l’enfant en s’assurant que ses objets personnels, les appareillages spécifiques, les moyens auxiliaires, entre autres, seront à disposition. Elle veille également à ce que le dossier du ou de la jeune soit à jour afin que l’équipe soignante dispose de toutes les informations utiles pour répondre à ses besoins particuliers. L’enfant est-il capable de déglutir ? Dort-il sur un côté en particulier ? Ces questions font partie des différents aspects passés en revue avant son entrée à l’hôpital.
Sarah Eigenheer-Meroni précise : « En présence d’un handicap physique par exemple, les physiothérapeutes et ergothérapeutes sont davantage sollicités. Pour une personne porteuse de troubles du spectre autistique, ce sera plutôt aux infirmiers et infirmières d’intervenir. À titre d’exemple, si une enfant en situation de handicap doit subir une opération orthopédique, l’EMHP peut déjà prendre contact avec le réseau thérapeutique et avec la famille pour
Une équipe pluridisciplinaire anticipe et accompagne les hospitalisations de ces jeunes aux besoins particuliers. Elle se déplace dans les différents services de l’Hôpital des enfants.
savoir ce dont elle aura besoin tant à l’hôpital que lors de son retour à la maison. Une fois le personnel infirmier au courant de ce qu’implique le handicap de l’enfant, il peut mieux se préparer pour prodiguer les soins en fonction de la complexité du cas particulier. »
Florence Klimczak souligne : « Le travail effectué en amont par l’EMHP permet une hospitalisation plus sereine. » Et Laurent Jardinier de conclure : « Les médecins ainsi que les différentes équipes soignantes de l’hôpital peuvent nous contacter. Notre intervention réduit les craintes et le stress de tout le monde : enfant, parents et équipes soignantes. »
Pour en savoir plus : www.hug.ch/enfants-ados/handicap
Estelle* a une longue expérience des hôpitaux. Sa fille cadette, Éloïse*, aujourd’hui âgée de 20 ans, est née grande prématurée. « Petite, Éloïse ne bougeait pas beaucoup et louchait énormément. Après plusieurs consultations, le diagnostic est tombé : elle est hémiplégique du côté droit. Elle a déjà subi pas moins de 24 interventions chirurgicales depuis sa naissance. » Récemment, la jeune femme a été admise aux HUG pour une intervention orthopédique. « L’EMPH a pris contact avec elle avant son admission. Éloïse a pu exprimer ses craintes et elle s’est sentie entourée par des personnes "amies". Pour ma fille, ce contact préalable avec l’EMHP a fait toute la différence. Par ailleurs, Florence Klimczak m’a aidée à obtenir du matériel spécifique pour pouvoir accueillir Éloïse à la maison pendant la phase de consolidation postopératoire. Un tel service personnalisé est très apprécié. »
« Ma fille a pu exprimer ses craintes et s’est sentie entourée »
Médecin adjointe au service de médecine de premier recours, la Dre Mayssam Nehme est également responsable de la Consultation post-Covid.
Très engagée dans son travail, elle nous parle de sa vocation précoce pour le soin des autres.
Arrivée en 2016 aux HUG, la Dre Mayssam Nehme a grandi entre le Liban et les États-Unis, avec un père professeur de physique et une mère avocate. Une vie entre plusieurs cultures, mais qui très tôt la confronte à des événements difficiles. « Un des premiers souvenirs de ma vie sont les crises cardiaques de mon père. La première fois, j’avais quatre ans. » C’est la naissance d’une vocation : « C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’intéresser à la médecine, car sans la santé, nous ne sommes rien. Ces épisodes douloureux de mon enfance m’ont donné envie d’aider les gens. J’ai désormais ce privilège. »
Grâce aux médecins et aux soins reçus, son père est toujours en vie aujourd’hui, de quoi renforcer ses convictions.
Mayssam Nehme se lance alors avec succès dans des études de médecine, d’abord à Beyrouth, puis à Boston et Washington DC. Elle se spécialise en médecine interne générale qui représente, selon elle, le métier dans son expression la plus complète :
« Les médecins de premier recours doivent connaître toute la médecine et appréhender le patient ou la patiente dans sa globalité. »
La santé publique et l’épidémiologie
l’intéressent aussi fortement. Grâce à un master en santé globale, elle mène à bien différents projets afin d’aider non seulement l’individu, mais aussi la population dans son ensemble. C’est ainsi qu’elle contribue à la genèse de COGERIA, le réseau genevois de coordination des soins pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgées (lire aussi en page 7) : « Il y a plusieurs niveaux dont il faut tenir compte dans une prise en charge. Il y a ce que nous faisons avec le ou la patiente, mais aussi entre les différents professionnels et professionnelles, aux HUG et entre les institutions. »
Un regard à 360°
Passionnée par le « thinking outside the box » (réfléchir en dehors de la boîte, de façon créative et audacieuse), la Dre Nehme aime faire émerger des solutions dans des situations complexes impliquant plusieurs partenaires. La coordination est en effet au cœur de ses différents projets, dont ceux nés durant la crise du Covid-19.
1986 Naissance à Beyrouth.
2015 American Board en médecine interne générale.
2016 Arrivée en Suisse et au Service de médecine de premiers recours.
2017 Master en santé globale à l’Université de Genève.
2020 Mise en place et coordination de CoviCare, la consultation post-Covid, et de la plateforme RAFAEL, notamment.
« En communiquant avec toutes les personnes impliquées dans une prise en charge, nous pouvons mieux comprendre les besoins des patientes et des patients. » Qui va apporter les repas ou promener le chien d’une personne en isolement sont par exemple des questions très concrètes auxquelles « CoviCare » a voulu répondre, à l’époque de la première vague. Ce dispositif, deux fois primé*, a permis à la Consultation post-Covid de voir le jour. « Le Covid long, qui provoque des symptômes persistants dans tous les organes et systèmes du corps, nous oblige à repenser la médecine et à nous intéresser aux différentes sphères de la vie des malades. » Ce mal encore méconnu, pour lequel il n’y a pas de traitement médicamenteux, pose en effet de nombreux défis au corps médical. « L’approche interdisciplinaire est la seule qui puisse vraiment aider », estime la médecin.
Faire preuve d’ouverture et d’innovation est à ses yeux essentiel. C’est donc tout naturellement qu’elle s’intéresse aux thérapies complémentaires pouvant aider les malades à vivre avec leurs symptômes. La Dre Nehme se réjouit également de pouvoir évoluer dans un service où le personnel est très dynamique et créatif : « Il y a un esprit start-up et de leadership qui correspond bien à mon côté américain. C’est en étant une équipe ouverte à toutes les idées, et grâce à l’esprit innovateur du service, que nous avons développé RAFAEL, la plateforme interactive d’informations et d’échanges sur les séquelles à long terme du Covid-19. »
Résolument engagée et passionnée par son travail, la Dre Nehme se sent reconnaissante : « J’ai beaucoup de chance d’aimer ce que je fais et de rentrer le soir chez moi en me sentant grandie. Mais aussi de retrouver mon petit garçon et de pouvoir passer du temps avec lui. » Cette femme positive, qui aime la mer et la lecture, fait du sport plusieurs fois par semaine et médite chaque jour. Elle aime le Pilates, le ski et les voyages qui lui permettent de retrouver sa famille aux quatre coins du monde.
50%
Plus de 50% des personnes avec un mal de dos sont adressées en chirurgie aux HUG.
95% des situations se résolvent pourtant de façon non chirurgicale.
Très fréquent, le mal de dos touche quatre personnes sur cinq au cours de leur existence. Ces douleurs entraînent de l’inconfort et souvent une limitation dans les activités quotidiennes par peur de les voir s’aggraver. Lorsqu’elles sont récurrentes et deviennent chroniques, elles pèsent lourd sur le moral et impactent la qualité de vie, mais aussi l’aptitude au travail. Alors peut-on prévenir le mal de dos et, surtout, comment le soigner lorsqu’il surgit soudainement ? Plusieurs spécialistes des HUG se penchent sur ces douleurs encore mal expliquées qui souffrent de nombreuses idées reçues.
Vous faites peut-être partie des 80% de la population souffrant ou ayant souffert, un jour, de mal de dos. Lumbago, contractures, faux mouvement, blocage, tour de reins… La moitié des personnes concernées font avec et gèrent seules la douleur, tandis que l’autre moitié consulte un ou une médecin généraliste, un ou une chiropraticienne, un ou une ostéopathe, etc. afin de trouver explications et soulagement. Malheureusement, chez 20% des gens, le mal de dos s’installe. Ainsi, l’épisode aigu fait place à une douleur chronique (qui dure depuis plus de trois mois) qui, à la longue, péjore la qualité de vie et réduit la capacité de travail. Très répandu, le mal de dos reste pourtant mal compris et fait l’objet de nombreuses idées reçues (lire plus loin), tant dans la population que dans le milieu médical.
D’apparition soudaine ou progressive, les douleurs peuvent être ressenties au niveau de la nuque (cervicalgie), des lombaires (lombalgie) ou au milieu du dos (dorsalgie). Bien que pénibles et parfois entêtantes, ces douleurs sont néanmoins rarement l’expression d’une maladie grave : « Dans 2 à 3% des cas seulement, elles sont dues à une fracture, une infection, une tumeur ou une inflammation dans le cadre d’une maladie rhumatismale comme la spondylarthrite », explique le Pr Stéphane Genevay, médecin adjoint au Service de rhumatologie et responsable du programme Promidos (lire en page 19).
L’imagerie : une fausse bonne idée
Pour écarter ces éventualités, un examen d’imagerie (radiographie, scanner, imagerie à résonance magnétique) est, selon le spécialiste, encore trop souvent prescrit : « Une anamnèse (interrogatoire du ou de la patiente) et un examen clinique suffisent le plus souvent pour confirmer que nous avons affaire à une lombalgie commune », souligne le Pr Genevay. En effet, nous savons aujourd’hui que l’imagerie apporte généralement peu de réponses aux symptômes ressentis et qu’elle peut même être contreproductive, poursuit le rhumatologue : « Pour interpréter une image, le ou la radiologue se fonde sur ce que serait une colonne vertébrale parfaite. Mais dès l’adolescence, les structures du dos commencent à vieillir. C’est pourquoi nous pouvons voir très tôt des signes de dégénérescence des disques, des fissures et un début d’arthrose. Néanmoins, ceux-ci n’expliquent pas forcément la douleur. » En effet, il y a souvent très peu de différences sur le plan de l’imagerie entre un individu qui a mal au dos et un autre qui n’a aucun symptôme. En ce sens, ce type d’examen peut induire une fausse logique, celle d’un dos usé qui aurait été trop sollicité, avec le risque que la personne n’ose plus bouger par peur d’aggraver sa situation. Le dos est une structure certes complexe, mais néanmoins solide.
Bouger pour avoir moins mal Bien que le mal de dos soit responsable du plus grand nombre de handicaps fonctionnels (autrement dit de limitations de mouvement au quotidien) dans le monde, ses facteurs déclencheurs restent méconnus. « Nous pensons que les dysfonctionnements sont liés à une sorte de désordre neuromusculaire, comme un orchestre de musique sans chef pour le diriger. Toutefois, nous ignorons si cette désorganisation est la cause ou la conséquence de la douleur », explique le rhumatologue. À ce jour, le seul facteur de risque connu pour provoquer des douleurs au dos est la sédentarité. Ainsi, pour faire du bien à son dos et améliorer ses structures musculosquelettiques (muscles, disques, os, ligaments, etc.), il faut les utiliser, en étant actif physiquement. La douleur fait parfois craindre le mouvement, et beaucoup croient encore qu’il faut rester en position couchée pour se préserver. Mais c’est tout le contraire, confirme le spécialiste : « Il faut donner à son dos du mouvement, de la diversité et du plaisir. » Si l’inconfort est trop présent, que la douleur s’enracine et empêche de mener à bien ses activités, mieux vaut consulter un ou une professionnelle de la santé. En revanche, en cas de perte de poids, de force diminuée dans les jambes et les pieds ou encore de fièvre, il faut voir rapidement un ou une médecin.
Lorsque les signes de gravité sont écartés, différentes mesures peuvent être mises en place pour remédier à la douleur. « En tant que médecins, nous devons d’abord rassurer notre patient ou patiente et surtout, c’est primordial, l’encourager à re-bouger en fonction de ses possibilités, si besoin à l’aide de l’entourage ou de techniques spécialisées », déclare le Pr Genevay. Les thérapies manuelles (physiothérapie, chiropractie, ostéopathie) peuvent soutenir ce rétablissement, mais ne sont efficaces que si la personne s’engage à nouveau physiquement. « Sans la participation active de la personne par des exercices à domicile, ces thérapies marchent très mal », commente le spécialiste. De leur côté, les massages n’apportent qu’un bien-être momentané. Tout comme la thermothérapie (application de chaud ou de froid) qu’il est possible de faire chez soi. Enfin, la prescription
« L’aménagement du poste de travail peut apporter plus de confort »
StéphanIe CAPT, ergothérapeute à Promidos
d’antalgiques (paracétamol, anti-inflammatoires, relaxants musculaires) peut aider, mais seulement dans 30 à 50% des cas. Ces médicaments sont utiles avant tout pour bouger plus facilement.
Les facteurs aggravants Dans le meilleur des cas, un mal de dos se résorbe au bout de quelques semaines. Parfois, il en va autrement. Les spécialistes connaissent bien aujourd’hui les facteurs qui conduisent à des douleurs chroniques péjorant la qualité de vie. Un épisode de mal de dos évolue en effet de façon moins favorable si les douleurs sont intenses, si elles occasionnent des changements dans les habitudes de vie (loisirs, travail), en cas de tabagisme et d’obésité. Ceci s’explique non pas par le poids pesant sur les articulations, mais en raison des cellules graisseuses qui produisent davantage de substances favorisant l’inflammation. Des difficultés psychologiques, qui peuvent se traduire par une peur du mouvement et de la douleur, de l’angoisse, de l’évitement, de la tristesse, une hypervigilance ou une tendance à dramatiser peuvent aggraver la situation. C’est le cas aussi des troubles anxieux ou de la dépression, notamment.
« Un état de surcharge psychique et émotionnel participe probablement au mal de dos et à sa chronicité (lire en page 19). Voir tout en noir, focaliser sur les sensations douloureuses dans le corps – au point de ne plus ressentir les sensations agréables –, la crainte de bouger par peur d’avoir mal, font entrer dans un cercle vicieux », décrit le Pr Genevay.
Dans la prise en charge, il est dès lors primordial de détecter les facteurs de risque de chronicité et de tenir compte du contexte psychosocial et des émotions de la personne (lire en page 16) en proie à un mal de dos tenace. « Une ambiance sombre, une dépression légère, une peur du mouvement ou de la douleur doivent alerter. En tant que médecins, nous devons prendre en compte ces aspects psychologiques et, le cas échéant, intervenir sans attendre par une prise en charge plus globale et plus musclée », conclut-il.
Faux
20 à 30% de la population de plus de 15 ans a, souvent sans le savoir, une hernie discale. Mais celle-ci n’est pas forcément liée à la douleur. D’ailleurs, il n’y a pas plus de hernies chez les personnes qui ont mal au dos. Lorsqu’elle se manifeste, la hernie provoque une inflammation du nerf sciatique et une douleur dans la jambe. Si le traitement conservateur ne suffit pas, la question de la chirurgie peut se poser.
Parmi les 20% de personnes souffrant d’un mal de dos chronique, seules 5 à 10% pourraient bénéficier d’une intervention chirurgicale. L’indication doit être soigneusement posée pour qu’elle soit une solution thérapeutique.
Plus que le type de profession, la nature de la tâche (sa pénibilité, le port de charges, une position assise prolongée, etc.) ou des critères tels que l’âge ou le sexe, c’est surtout le climat professionnel qui est déterminant pour la santé du dos. En effet, l’ambiance de travail, l’organisation et la capacité décisionnelle de l’employée ou l’employé ainsi que la prise en compte de ses besoins jouent un rôle fondamental. « L’aménagement du poste de travail avec un mobilier adéquat (chaise ergonomique, ballon, bureau assis/ debout) peut apporter plus de confort, mais si le contexte de travail continue à être délétère, cela ne va pas changer la donne », déclare Stéphanie Capt, ergothérapeute à Promidos (lire en page 19).
TROIS QUESTIONS au Dr Vasileios Chytas, médecin adjoint au Service de psychiatrie de liaison et d’intervention de crise et psychiatre au programme Promidos.
Pulsations Quel rôle jouent les émotions dans le mal de dos ?
Dr Vasileios Chytas Les neurosciences nous ont montré que les émotions peuvent prédisposer à la douleur et la moduler. Dans la majorité des lombalgies chroniques, celle-ci ne résulte pas d’un problème de dommage tissulaire. Il s’agit d’un dérèglement du système nerveux, qui devient hypersensible aux stimuli, même anodins. La douleur, qui est un signal d’alarme pour nous protéger, se déclenche alors à la moindre sollicitation physique ou émotionnelle. C’est un peu comme si une feuille morte tombée d’un arbre suffisait à déclencher l’anti-vol d’une voiture.
La douleur est-elle pour autant imaginaire ?
Non, elle est bien réelle, mais elle est en lien avec une perception excessive du danger. Nous essayons de sensibiliser les patientes et les patients à l’importance
du contexte psychosocial dans l’émergence et la persistance de la douleur. Nous les amenons à s’interroger sur ce qui se passe dans leur vie et sur ce qu’ils ou elles, souvent inconsciemment, perçoivent comme une « menace ». Car il y a souvent une détresse émotionnelle en lien avec les douleurs chroniques.
Comment éviter d’en arriver là et comment aller mieux ?
Il est important de prendre soin de son état psychologique et de s’occuper de ses émotions pour éviter que la douleur chronique ne s’installe, mais aussi pour aller mieux, en termes de qualité de vie. En cas de lombalgie chronique en effet, identifier les sources de stress majeur dans sa vie, comprendre pourquoi une situation a pris tant d’ampleur, apprendre à relativiser et à prendre de la distance par rapport aux événements anxiogènes permet d’avancer. Dans certains cas, un suivi psychothérapeutique ou un médicament qui agit sur le psychisme sont utiles pour soigner le traumatisme tapi derrière la douleur ou une éventuelle dépression. Augmenter ses ressources personnelles et les mobiliser en faisant des choses pour soi, en ayant des moments de plaisir et en s’entourant a également un fort pouvoir préventif et thérapeutique.
« Il y a souvent une détresse émotionnelle en lien avec les douleurs chroniques »
Dr Vasileios CHYTAS
Il arrive que la douleur au dos soit si forte qu’elle mène aux urgences. Après une première prise en charge, un séjour au Service de médecine interne et réhabilitation (SMIR) Beau-Séjour est parfois envisagé. « Ces patientes et patients, âgés entre 30 et 60 ans, n’en sont souvent pas à leur premier épisode, mais jusque-là, rien n’a pu les soulager. L’objectif de ce court séjour est d’améliorer leur possibilité de mouvement », explique la Dre Eliana Hanna Deschamps, médecin adjointe au SMIR Beau-Séjour. Un processus de soin standardisé est en passe d’être mis en place pour stimuler le ou la patiente et ne pas relayer les fausses croyances. Le personnel soignant est sensibilisé aux doutes que pourraient exprimer les malades, notamment par rapport à leur crainte de bouger. Les mots choisis sont importants, notamment en éducation thérapeutique, où des informations sur le fonctionnement et la solidité du dos sont données. « C’est une zone riche en muscles, qu’il s’agit de détendre et d’activer pour améliorer la souplesse et la coordination », explique le Pr Stéphane Genevay, médecin adjoint au Service de rhumatologie. C’est donc au prix d’une remobilisation physique qu’il est possible de faire face au dérèglement musculaire, à l’origine de la douleur.
Focaliser sur les progrès Une certitude : l’immobilisation retarde le rétablissement. « Nous commençons par adapter l’antalgie pour que les personnes puissent se mobiliser au quotidien et s’engager dans une physiothérapie active », poursuit la Dre Hanna Deschamps. Durant la journée, les personnes sont encouragées à se lever, à s’asseoir, à prendre les escaliers, à effectuer de petits exercices pour se remettre en mouvement. Un planning avec des objectifs leur sera donné pour y inscrire jour après jour les progrès accomplis : « C’est une manière de les aider à prendre conscience du chemin parcouru et d’éviter qu’elles ne se focalisent sur la douleur. » Enfin, pour que cette prise en charge puisse porter ses fruits à plus long terme, un plan de traitement (physiothérapie en ambulatoire, par exemple) est proposé afin que la personne
puisse envisager sereinement sa sortie. Lorsque le contexte psychosocial est difficile, la personne est référée à un ou une spécialiste en rhumatologie pour réduire le risque de chronicité.
MAURICE, 33 ans
« J’ai terminé le programme en n’ayant plus aucune douleur »
« Mes maux de dos ont débuté au printemps 2021, sans explication. Mon médecin généraliste m’a mis en arrêt de travail et m’a déconseillé le port de charges. J’ai passé un scanner qui n’a rien révélé d’anormal, à part un début de discopathie (dégénérescence des disques intervertébraux). Dix-huit séances de physiothérapie n’ont pas eu d’effet. J’ai demandé à intégrer le programme Promidos des HUG (lire en page 19). Avant de pouvoir être admis, j’ai dû passer de nouveaux examens d’imagerie et refaire un traitement de physiothérapie au Service de rhumatologie. Mais les douleurs sont restées… inexpliquées.
Promidos m’a permis de mieux comprendre le fonctionnement de la douleur et de regarder mon problème sous un angle totalement nouveau. Infirmier de profession, je pensais tout savoir sur le mal de dos, mais ce n’était pas le cas. En assistant aux cours, j’ai compris que mon dos n’était ni fragile, ni abîmé. Grâce à la physiothérapie et à l’ergothérapie, j’ai expérimenté à nouveau, et sans crainte, les mouvements du quotidien. J’ai terminé le programme en n’ayant plus aucune douleur ! Alors que quelques mois plus tôt, suite à un arrêt de travail prolongé, l’assurance invalidité avait pris contact avec moi. Aujourd’hui, je travaille à 100%. Si mon mal de dos revient, je sais désormais quoi faire. »
« Nous commençons par adapter l’antalgie pour que les personnes puissent se mobiliser au quotidien »
Dre Eliana HANNA DESCHAMPS, médecin adjointe au SMIR Beau-SéjourLouis Brisset
Aussi fréquent que complexe, le mal de dos est aujourd’hui appréhendé de façon nouvelle en partie grâce aux découvertes sur la neurophysiologie du stress et à une meilleure compréhension des mécanismes de la douleur. Le mal de dos est rarement lié à une lésion, mais résulte d’une imbrication de facteurs. « À force de percevoir des “dangers”, notre système nerveux autonome crée des signaux physiologiques, dont la douleur, pour nous forcer à changer de comportement », résume Catherine Oberson, physiothérapeute à Promidos, fasciothérapeute et spécialiste en T.R.E.*.
Pour soigner une lombalgie commune, la physiothérapie, prescrite par la ou le médecin, fait souvent partie des traitements de première intention. Aux HUG, cette prise en charge – qui s’adresse avant tout aux personnes avec des douleurs chroniques – ne se résume pas à une remobilisation musculosquelettique, mais consiste en une approche globale. Celle-ci intègre des aspects cognitifs (liés à la pensée), sensoriels (liés à la perception de soi et des signaux corporels) et moteurs (liés au mouvement). « Nous nous intéressons aux représentations qu’ont patientes et patients de leur dos, de leurs douleurs, à leurs peurs, ainsi qu’à leurs perceptions physiques et sensorielles. Nous cherchons également à décrypter le langage du corps et à faire parler les zones silencieuses et non douloureuses », explique la physiothérapeute. Différentes techniques, de toucher notamment, sont employées pour apaiser le système nerveux autonome (hypersensible en cas de douleur chronique) et l’amener vers plus de sécurité intérieure.
Au cours de ce travail, la personne est aussi invitée, pas à pas, à redevenir active physiquement. Il s’agit d’effectuer à nouveau des mouvements de base avec le dos sans que cela ne provoque, dans le corps, des
réactions de vigilance excessive, mais au contraire de se mouvoir en toute sérénité. C’est au gré de cette reprise du mouvement que la souplesse, l’équilibre, les appuis, les rotations, la force, etc. sont entraînés, mais sans notion de performance. « C’est une étape très importante, car en renforçant le muscle, nous pouvons réduire l’état inflammatoire et donc diminuer la douleur », conclut Catherine Oberson.
JASMEER, 36 ans
« Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait »
« J’ai mal au dos depuis mes 16 ans, à la suite d’un accident de snowboard où j’ai eu une vertèbre fissurée. Ces dernières années, à cause du stress et de mon travail, les douleurs se sont aggravées. Lors de vacances à la montagne, j’ai même dû aller à l’hôpital, mais le scanner n’a rien mis en évidence. J’ai fait de la rééducation, passant par des phases d’amélioration et de rechute. Lorsque je décidais d’être actif, les douleurs empiraient, et quand je privilégiais le repos, je devenais dépressif. Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. Mon médecin traitant m’a finalement adressé aux HUG.
J’ai alors suivi le programme Promidos (lire en page 19), qui débute avec différents tests et bilans. La prise en charge, multidisciplinaire, était tout à fait nouvelle pour moi. J’ai pu raconter ma situation en détail et j’ai eu le sentiment d’être vraiment entendu. Les séances d’information sur les mécanismes de la douleur m’ont beaucoup aidé à comprendre ce qui se jouait. Que ce soit le partage au sein du groupe de parole ou la physiothérapie en groupe, menée de façon très ludique, tout a été intéressant et utile. Les personnes qui ont mal au dos voient leur monde se rétrécir. Pouvoir poser des objectifs avec l’ergothérapeute m’a ouvert au monde à nouveau. L’équipe est bienveillante et communique beaucoup, si bien que je n’ai pas été obligé de raconter sans cesse mon histoire.
Aujourd’hui, je vais très bien. Je fais de l’escalade, de la méditation et du yoga, une approche qui me permet d’explorer mon corps grâce aux différentes postures. »
Le programme Promidos (lire ci-contre) intègre des séances d’ergothérapie. « Au début, les patients et patientes sont souvent perdues, parce que leurs douleurs ont pris toute la place. Ils et elles vivent leur dos comme fragile et cherchent des réponses pour aller mieux », déclare Stéphanie Capt, ergothérapeute à Promidos. L’ergothérapie propose d’adopter un autre regard sur les choses et une nouvelle compréhension des mécanismes de la douleur. « Lorsque nous leur expliquons qu’elle est un signal d’alarme qui indique que quelque chose est à changer, cela fait souvent l’effet d’une bombe. » Il s’agit en effet de déconstruire les a priori, de dissiper les craintes et d’amener les personnes à essayer de nouvelles manières de faire. Cependant, il est moins question d’enseigner les bons gestes, mouvements et positions pour ramasser un stylo ou soulever un poids que de renouer avec le bon sens. « Il n’y a pas de juste ou de faux, de permis ou d’interdit. Nous ne sommes pas dans des préconisations, mais dans l’écoute et l’accompagnement bienveillant en fonction des possibilités du moment », explique la spécialiste. L’idée est en effet d’encourager les personnes à sortir de l’évitement, à s’organiser malgré la douleur et à retrouver du confort dans leurs activités quotidiennes. « Nous les invitons à prendre soin d’elles. Il est important en effet de les amener vers de nouvelles expériences pour faire de la place à des sensations positives, à la joie et au plaisir », insiste Stéphanie Capt. De tels changements demandent un certain effort et des ressources qui, parfois, ne peuvent être mis en œuvre que bien plus tard. « Nous plantons des graines pour que peu à peu la personne reprenne le contrôle de sa vie au détriment de la douleur. »
Les personnes souffrant de lombalgie chronique ou à haut risque de chronicité peuvent, sur prescription médicale, intégrer le programme multidisciplinaire Promidos. « Celuici est réservé aux personnes en échec thérapeutique et dont l’impact de la douleur est tel qu’il peut conduire à un arrêt de travail », précise le Pr Stéphane Genevay, médecin adjoint au Service de rhumatologie et responsable du programme. Le ou la patiente est vue par les spécialistes (médecin, physiothérapeute, ergothérapeute, psychiatre) pour un bilan initial, afin de déterminer les objectifs qui lui sont propres. Sont proposés : des cours ciblés (comprendre sa douleur), de la physiothérapie, de l’ergothérapie et une psychothérapie de groupe qui aborde différentes thématiques (culpabilité, injustice, etc.). Cette prise en charge individualisée s’étend sur deux mois environ, à raison d’une à cinq séances par semaine. Elle exige un investissement personnel avec une réflexion et des exercices à réaliser à domicile. Tout est mis en œuvre pour que la personne améliore ses capacités de mouvement et retrouve autonomie et bien-être dans ses activités quotidiennes et professionnelles.
« En renforçant le muscle, nous pouvons diminuer la douleur »
Catherine OBERSON, physiothérapeute à Promidos, fasciothérapeute et spécialiste en T.R.E.* DRExpert Pr Thomas Matthes
médecin adjoint agrégé, responsable de l’Unité du diagnostic intégratif en hématologie des HUG
Des fonctions multiples
La rate est située dans la partie supérieure gauche de l’abdomen, sous le diaphragme. Mesurant 8 cm, elle joue plusieurs rôles en lien avec les différentes cellules qui com posent le sang. Il s’agit tout d’abord d’un réservoir à plaquettes et à globules rouges. Elle filtre également les globules rouges et détruit ceux qui ne sont plus fonctionnels. Enfin, elle participe au bon fonctionnement du système immunitaire, car elle est une sorte de centre d’entraînement et de forma tion pour permettre aux globules blancs de résister à certaines bactéries.
Cet organe, souvent méconnu, joue un rôle de réservoir, de filtre ou de centre d’entraînement pour les différentes cellules du sang (plaquettes, globules rouges et globules blancs). Pas indispensable au corps humain, la rate peut néanmoins en cas de rupture mettre le pronostic vital en jeu.
La rate fait partie du système lymphatique. Ce dernier rassemble tous les organes dans lesquels se trouvent d’importantes quantités de globules blancs, notamment les ganglions ou la moelle osseuse. Ces organes sont reliés entre eux par le réseau lymphatique qui transporte les globules blancs partout dans le corps, parallèlement et en étroite connexion avec le réseau sanguin.
Organe mou et très vascularisé, la rate peut être perforée ou se rompre lors d’un traumatisme thoracique ou abdominal. Il en résulte une abondante hémorragie interne qui peut mettre la vie en danger en quelques heures.
6e
Le lymphome non hodgkinien – cancer du système lymphatique le plus courant – est le sixième cancer le plus répandu en Suisse.
500 à 600
ablations de la rate sont effectuées chaque année en Suisse.
150 ml
Quantité de sang filtré par la rate chaque minute.
10 splénectomies (ablations chirurgicales de la rate) adultes ont été effectuées aux HUG en 2022, suite à un trauma ou pour des raisons oncologiques.
Le volume de la rate peut fortement augmenter. Ce phénomène, appelé splénomégalie, peut être détecté par palpation ou par échographie. Parfois, des douleurs irradiant dans l’épaule gauche ou une lourdeur dans l’estomac peuvent être ressenties. La splénomégalie est une manifestation de différentes maladies pouvant affecter la rate.
La rate n’est pas un organe vital et une ablation chirurgicale s’avère indispensable dans certaines circonstances. Celle-ci peut être totale ou partielle. Outre les traumatismes, certaines maladies auto-immunes ou cancers constituent des indications à enlever la rate. Les patients et patientes ont ensuite un risque plus élevé d’infections sévères. Ces personnes doivent être régulièrement vaccinées et prendre rapidement des antibiotiques en cas de fièvre.
200 grammes
Poids normal de la rate. En cas de pathologie, elle peut atteindre jusqu’à 12 kilos.
Les pathologies les plus courantes de la rate sont des maladies auto-immunes. Certaines détruisent les globules rouges et les plaquettes, ce qui oblige la rate à travailler davantage et participe ainsi à l’augmentation de son volume. La rate est aussi impliquée dans de nombreux cancers en lien avec les cellules sanguines ou le système lymphatique. Les plus courants sont les leucémies ou le lymphome non hodgkinien. Les cellules cancéreuses sont amenées dans la rate par le sang, où elles finissent par former une tumeur.
Dans les sous-sols de l’hôpital se trouve un lieu que ne fréquentent ni les malades, ni les médecins, mais qui renferme leur histoire : les archives des HUG. Plongée au cœur d’une activité méconnue et pourtant essentielle.
Visiter les archives des HUG, c’est pénétrer dans un dédale d’armoires remplies de boîtes en carton, de dossiers suspendus et de volumes anciens. Sur treize kilomètres de rayonnages mobiles s’étalent les archives administratives, médicales et historiques de l’hôpital. « Nous sommes les archives institutionnelles des HUG, nous nous mettons donc au service de cette communauté en premier lieu. Nous collectons les dossiers médicaux, ceux du personnel, mais aussi les procès-verbaux des instances, les projets de grands travaux ou encore les brochures destinées au public », explique Anna Hug Buffo, archiviste principale (ci-dessous à gauche).
Le passé au service du futur
Les archives répondent avant tout à des besoins internes ou à des exigences légales. Les dossiers médicaux, par exemple, sont conservés durant vingt ans après la dernière consultation, voire plus pour certaines spécialités, et chaque patiente ou patient a le droit de consulter son dossier. Les archives administratives, comme la comptabilité ou les dossiers du personnel, sont stockées pendant dix ans. Mais de plus en plus de documents sont dorénavant numérisés, ce qui représente à la fois un progrès et un défi, car les supports évoluent très vite. Quand aucune raison légale ou administrative ne s’applique, c’est la question histo-
rique qui entre en jeu. C’est ainsi que se trouve, à l’abri des rayonnages gris, le tout premier procès-verbal de la commission administrative en 1847, soit avant même l’ouverture de l’Hôpital cantonal en 1856. Ce genre de document est archivé pour toujours. « C’est primordial pour comprendre l’évolution de l’hôpital. Notre tâche est de collecter ce qui pourra être utile pour de futures recherches historiques. Nous regardons le passé pour préparer le futur », commente l’archiviste.
Il arrive ainsi de temps en temps qu’une demande externe atterrisse sur le bureau de l’archiviste, celle d’un ou une chercheuse en
Témoignage #1
FAHIMA EL MESSAÏ, Direction des ressources humaines, HUG
« L’efficacité des archivistes me permet de faire mon travail »
« Je travaille quotidiennement avec les archives centrales, car c’est là que sont gardés pendant dix ans les dossiers des collaboratrices et collaborateurs des HUG.
L’hôpital est un très gros employeur, il y a tous types de contrats, y compris des stagiaires. Lorsqu’une personne est réengagée, parfois plusieurs années plus tard, il faut ressortir son dossier. Plus il y a de mouvements de personnel, plus il y a de travail. L’efficacité des archivistes me permet de faire mon travail. »
histoire de la médecine, par exemple. Les archives pourraient-elles fournir des réponses du passé à une question actuelle, comme celle du Covid-19 ? « Nous avons recherché ce qui s’était dit à l’hôpital pendant l’épidémie de grippe espagnole de 1918. Mais dans les procès-verbaux de la commission administrative, le plus gros problème abordé était l’absentéisme du personnel, ce qui est logique, puisqu’il s’agit de la vie de l’institution », raconte Anna Hug Buffo.
Les archives sont des témoins, des images objectives de la gestion d’une institution ou du traitement médical à une époque donnée. Si elles ne suffisent pas, à elles seules, à nous révéler les secrets du passé, elles en sont la condition sine qua non, selon l’archiviste : « Ce n’est pas nous qui écrivons l’histoire de la santé publique, mais nous détenons les pièces du puzzle pour qu’elle puisse être explorée. »
Témoignage #3
CORALIE CHADUC LEMOINE, Centre de transfusion sanguine, HUG
« Nous conservons encore beaucoup de documents en format papier »
PHILIP RIEDER, historien de la médecine à l’Université de Genève
« Parfois je tombe sur des documents émouvants »
« J’ai fait appel aux archives de l’hôpital dans le cadre de mes projets de recherche, comme lorsque je préparais un livre sur l’histoire de la Maternité de Genève. J’y recherche avant tout des comptes rendus de séances administratives qui renseignent sur des décisions importantes. Mais parfois, je tombe sur des documents plus émouvants, comme cette correspondance adressée à la directrice de la Maternité dans les années
1880-1890 : des lettres de remerciements de la part de femmes isolées ou célibataires, parce que c’étaient principalement elles, à l’époque, qui accouchaient à la Maternité. »
« Je travaille au centre de transfusion sanguine de l’hôpital. Nous avons une autorisation d’exploitation délivrée par Swissmedic pour le prélèvement de sang. C’est donc un contexte légal très strict, notamment en matière d’archivage, et nous manipulons encore beaucoup de documents en format papier. Notre collaboration avec les archives des HUG est précieuse. Par exemple, lors d’un audit, il nous a été demandé de retrouver un questionnaire d’aptitude au don datant du 5 juin 1991. Nous avons sollicité les archives et le questionnaire a été trouvé en deux heures. »
La supplémentation en magnésium est souvent présentée comme une aide contre le stress, la fatigue et les crampes. Qu’en est-il réellement ? Le point avec les diététiciennes Angela Kunz et Vicky Moreau, spécialistes en nutrition et diététique.
« Clignotement » incontrôlé de la paupière, crampes musculaires… je manque sûrement de magnésium.
Vrai et faux. Une paupière « clignotante » est le signe évocateur d’un déficit en magnésium. Pour les crampes musculaires durant l’effort en revanche, ce n’est pas toujours vrai : elles sont plutôt dues à la déshydratation et à une perte de minéraux via la transpiration.
À l’inverse d’un simple déficit en magnésium, une carence sévère peut causer des symptômes plus graves : des troubles cardiaques et musculaires qui doivent être investigués auprès d’un ou une médecin.
Nous manquons presque toutes et tous de magnésium.
Vrai. Les apports de la population suisse se situent en deçà des recommandations nutritionnelles. En cause : l’appauvrissement des sols et la consommation d’aliments transformés. Pourtant, le magnésium est un minéral essentiel au bon fonctionnement de notre organisme. Ainsi, un déficit, même léger, peut engendrer l’apparition de symptômes dérangeants.
Faire une cure de magnésium est toujours une bonne idée Faux. Une cure peut être envisagée lors d’épisodes ponctuels de fatigue, d’anxiété ou de stress légers. Mais il convient d’abord de vérifier que l’alimentation est suffisamment variée pour assurer un bon apport en magnésium. Les céréales complètes, les oléagineux, les légumineuses et le tofu sont à privilégier. Si des symptômes légers persistent malgré tout, les apports peuvent être augmentés par la prise de compléments alimentaires.
Parmi l’offre disponible, les préparations de magnésium offrant la meilleure absorption sont le citrate, le gluconate, l’orotate et l’aspartate de magnésium. Attention toutefois, la cure de magnésium n’est pas un remède miracle et elle ne suffira pas en cas de problèmes graves ou d’alimentation déséquilibrée.
80% 4%
Davantage qu’un simple « S » dessiné par la colonne vertébrale, la scoliose expose à de nombreuses complications si elle n’est pas prise en charge de façon précoce. Zoom sur la forme la plus fréquente : la scoliose idiopathique. Par définition, elle est sans causes apparentes, mais à surveiller dès le plus jeune âge.
des scolioses idiopathiques sévères touchent les filles. de la population est atteinte de scoliose.
Expert : Dr Romain Dayer, médecin adjoint agrégé, responsable de l’Unité d’orthopédie et traumatologie pédiatriques des HUG
Le dépistage
Le scoliomètre
Outil de dépistage par excellence de la scoliose, le scoliomètre se présente comme un niveau à bulle. Un degré de déviation supérieur ou égal à 5° justifie des investigations supplémentaires.
Complications Si elle n’est pas prise en charge, ou si elle l’est trop tardivement, la scoliose peut évoluer tout au long de la vie et avoir des conséquences multiples :
• douleurs
• gibbosité (bosse) Dans les cas très sévères :
En cas de doute Selon le degré de déviation constaté, plusieurs options : une surveillance régulière, des examens radiologiques complémentaires ou une prise en charge par un centre d’orthopédie pédiatrique.
Le plus souvent, la scoliose idiopathique apparaît à l’adolescence, mais un dépistage annuel par un ou une médecin généraliste ou pédiatre est recommandé dès l’enfance.
• troubles respiratoires.
L’examen de base
Pour l’observation de la colonne vertébrale, l’enfant doit se placer de dos, pieds joints et bras ballants, puis se pencher en avant, jambes tendues, mains jointes et bras tendus vers le sol.
4 signes caractéristiques En position debout : Épaule plus haute que l’autre
Omoplate proéminente
Pli de la taille plus marqué d’un côté En position fléchie : Gibbosité (bosse)
Si la scoliose est confirmée, tout l’enjeu est d’éviter une évolution vers un stade sévère, qui continuera à progresser malgré la fin de la croissance. Lors du diagnostic, un score est établi en prenant en compte de nombreux paramètres tels que l’amplitude de la courbure, l’âge de l’enfant, de l’adolescent ou de l’adolescente, la croissance résiduelle (pic de croissance atteint ou pas). Trois cas de figure sont alors possibles :
Degré de déviation > 40° : intervention chirurgicale (généralement réservée aux adolescents, adolescentes et jeunes adultes, en raison des risques de complications augmentant avec l’âge).
Degré de déviation > 20° avant le pic de croissance ou > 25° après le pic de croissance : traitement par corset (durée moyenne : 2 à 3 ans).
Degré de déviation < 20° : surveillance régulière + physiothérapie spécifique (selon les cas).
Autres scolioses
Si dans la grande majorité des cas les scolioses sont idiopathiques, elles découlent aussi de:
• Syndromes spécifiques
• Malformations congénitales (de naissance)
• Pathologies neuromusculaires (myopathie, par exemple)
Une déformation en 3D La scoliose se définit comme une inclinaison latérale de la colonne vertébrale associée à une rotation des vertèbres. Cette torsion engendre une déformation en trois dimensions et l’apparition d’une bosse caractéristique au niveau du tronc.
L’angle de Cobb Obtenu suite aux examens radiologiques, l’angle de Cobb détermine l’amplitude de la déformation de la colonne vertébrale. Il est défini grâce aux droites tracées à partir des deux vertèbres les plus inclinées.
Aujourd’hui, la piste la plus probable pour expliquer la scoliose idiopathique est génétique.
D’où l’importance d’une vigilance accrue en cas d’antécédents familiaux de scoliose. À noter que si les scolioses légères sont plus fréquentes chez les garçons, les versions sévères sont prédominantes chez les jeunes filles et les adolescentes.
ont un bénéfice à naître par voie naturelle, car ce mécanisme physiologique va les aider à s’adapter à la vie extra-utérine.
à un accouchement par voie basse, aux bénéfices pourtant reconnus.
Pour la mère, un accouchement par voie basse en cas de siège n’est-il pas plus compliqué ?
Les sensations, les complications ou encore le mécanisme d’accouchement par voie basse sont identiques que l’enfant se présente en siège ou par la tête. En outre, les bénéfices d’un accouchement naturel par rapport à la césarienne sont réels pour la mère, comme une récupération moins compliquée et plus rapide, moins de pertes de sang ou encore des grossesses futures moins risquées.
Pulsations Comment s’explique la préférence pour la césarienne lorsqu’un fœtus se présente par le siège (c’est-à-dire les fesses en bas) ?
Dre Caroline Daelemans L’accouchement par voie basse en cas de siège est encore l’exception en Suisse. D’ailleurs, 95% des femmes dans cette situation ont une césarienne. Notamment parce que cette approche, quelle que soit la présentation du bébé, est moins risquée pour ce dernier. Un accouchement par voie naturelle est en effet plus éprouvant pour lui. Mais ce léger sur-risque doit être mis en perspective dans chaque situation : antécédents de la mère, nombre de grossesses et types d’accouchements précédents, etc. Pour les grossesses gémellaires, par exemple, les études montrent que les bébés
Pour accompagner au mieux ces femmes dans leur choix, vous avez monté en 2015 à Bruxelles la première Clinique du siège belge. Quels enseignements en avez-vous tirés ?
Avant la mise en place de ce projet, il n’existait aucun parcours de soins structuré spécifique. Le but était donc de réunir une équipe pluridisciplinaire formée, pour soutenir les femmes dans leur décision. Outre le fait qu’elle nous a permis d’améliorer les connaissances sur ce sujet, la Clinique du siège a favorisé une augmentation significative des accouchements par voie basse, et ceci sans entraîner davantage de complications. Cette expérience m’a amenée à développer aux HUG un trajet de soins similaire. Il apporte de nombreuses informations aux patientes et leur offre une préparation ciblée, comprenant des outils pour gérer au mieux le travail et l’accouchement.
Lorsque le fœtus est en siège, la césarienne est généralement préférée
La Dre Caroline Daelemans, responsable de l’Unité de salle d’accouchement, forte des enseignements tirés de la Clinique du siège qu’elle a mise sur pied à Bruxelles, combat les idées reçues depuis son arrivée en 2021.
« 95% des présentations
à une césarienne »
Cette nouvelle approche remet-elle en question les techniques de « version » (visant à retourner le fœtus) au cours de la grossesse ?
Non, pas du tout. Nous recommandons systématiquement la version pour diminuer le nombre de présentations en siège et donc limiter les césariennes. Il est important que les femmes enceintes puissent bénéficier rapidement d’informations complètes sur les risques – très faibles – et le taux de réussite de cette manœuvre (environ 50%) pour prendre une décision éclairée.
Pour l’équipe médicale, la césarienne reste malgré tout plus aisée à pratiquer…
Oui, probablement, mais c’est une considération qui doit passer après les bénéfices pour l’enfant et la mère, ainsi que le choix des parents. À la Maternité des HUG, les accouchements par voie basse ont toujours été favorisés lorsqu’ils pouvaient l’être. En tant qu’hôpital académique avec une grande expertise obstétricale, notre rôle est de savoir prendre en charge les situations les plus complexes et rares. Nous aimerions encore davantage appuyer la formation des jeunes équipes médicales à la pratique de l’accouchement par voie basse du siège pour qu’elles puissent accompagner et soutenir au mieux les futures mères concernées.
Pour prendre rendez-vous pour une consultation prénatale : 022 372 44 00
Dans la grande majorité des cas, aucune cause n’est retrouvée. Ce positionnement peut parfois être lié à une malformation de l’utérus, une grossesse multiple, une anomalie du liquide amniotique ou une pathologie fœtale.
Le prolapsus génital de la femme augmente avec l’âge. Le terrain génétique, les accouchements, l’obésité, entre autres, sont aussi des facteurs de risque. Des solutions avec ou sans chirurgie existent pour se sentir mieux.
Cystocèle : la vessie descend de son emplacement normal et vient s’appuyer contre la paroi vaginale antérieure.
Hystérocèle (ou prolapsus utérin) : l’utérus glisse vers le bas en direction de la région vaginale.
Le plancher pelvien est constitué de muscles et de ligaments. Il forme un hamac qui va du pubis au coccyx. Cette structure de soutien peut se relâcher. Certaines mailles du filet s’élargissent, laissant ainsi descendre, par effet de gravité, l’un des trois organes qu’il retient : la vessie, l’utérus ou le rectum (portion terminale du tube digestif située entre le côlon et l’anus). On parle alors de prolapsus génital. « Dans certains cas, un de ces trois organes descend et repousse le vagin. La patiente ressent une boule gênante qui peut aussi sortir par la vulve », explique le Pr Patrick Dällenbach, responsable de l’Unité de périnéologie du Service de gynécologie.
Parmi les facteurs de risque influençant la survenue d’un prolapsus, il y a l’âge : « Plus de 95% des femmes de plus de 70 ans en ont un, mais pour les trois quarts d’entre elles, il est léger et ne cause aucune gêne. Le plancher pelvien perd de son efficacité avec le temps et ne parvient plus à retenir
Rectocèle : il s’agit d’un bombement du rectum qui s’appuie sur la paroi postérieure du vagin.
correctement les organes », précise le spécialiste. Le terrain génétique a une influence prépondérante sur l’incidence de cette pathologie. « Une femme qui souffre de varices, de hernie abdominale ou encore d’une souplesse excessive est plus susceptible d’avoir un prolapsus, car tout cela est dû à des tissus conjonctifs – ceux qui entourent les muscles ou les vaisseaux – trop élastiques et pas assez soutenants. L’obésité ou le tabagisme, surtout s’il est accompagné de toux chronique, sont aussi des facteurs de risque. Ils occasionnent une forte pression sur le plancher pelvien. » Enfin, les accouchements par voie vaginale (de par le risque de déchirure pelvienne occasionnée par le passage du bébé), les grossesses, les sports avec impact (tennis, course, haltérophilie) peuvent aussi être responsables d’une descente d’organe.
Prévenir ou guérir Une bonne hygiène de vie et des exercices pour renforcer le plancher pelvien ont un effet préventif. Lorsqu’un prolapsus génital
est diagnostiqué, la chirurgie n’est pas obligatoire. « Seuls les prolapsus symptomatiques sont traités. Cette pathologie ne met pas en danger la vie d’une patiente, mais peut affecter son quotidien. La boule peut engendrer des troubles urinaires ou empêcher d’aller correctement à selles. Elle peut également être douloureuse lors des rapports sexuels », explique le Pr Dällenbach. Et Séverine Benoist, infirmière en polyclinique de gynécologie, de préciser : « La présence de quelque chose d’inhabituel entre les jambes des patientes altère leur estime d’elles-mêmes. Certaines femmes n’osent plus sortir de chez elles, elles pensent que la boule est visible. Elles n’osent plus avoir de rapports sexuels. »
Cette boule peut être diagnostiquée par le ou la gynécologue de la patiente lors d’un simple contrôle.
Pour les soulager rapidement, le médecin peut poser un pessaire. Ce dispositif s’introduit dans le vagin et permet de garder les organes en place. La patiente le met le matin et l’enlève au moment d’aller se coucher. « Le pessaire permet de retrou-
ver immédiatement la qualité de vie d’avant », poursuit Séverine Benoist.
Si la chirurgie est nécessaire, elle permet de remettre durablement les organes à leur place. Elle se fait par voie vaginale ou par laparoscopie, selon la nature du prolapsus, et nécessite une courte hospitalisation. La patiente doit éviter de faire certains sports ou de porter des charges de plus de cinq kilos pendant les deux mois qui suivent l’intervention.
Virginie*, 58 ans, a récemment été opérée d’un prolapsus génital. « Mon premier accouchement a été difficile, mon bébé s’est présenté par le siège. Je suis également hyperlaxe. Il y a quelques années, ma gynécologue a constaté que mon utérus et ma vessie étaient descendus. Je n’avais d’abord aucune gêne. Puis, j’ai commencé à sentir une boule et même à la voir en me baissant. J’ai essayé le pessaire, mais j’ai trouvé cela trop contraignant. Je suis soulagée d’avoir été opérée par le Pr Patrick Dällenbach. Il est trop tôt pour dire ce que cela va changer, mais je pense que c’était la chose à faire. »
Les pessaires sont des dispositifs mécaniques (cupules, anneaux ou cubes de soutien vaginal) introduits dans le vagin ou l’anus. Ils ramènent les organes descendus dans leur position normale afin de soulager les symptômes.
Exemple de chirurgie laparoscopique (sacrohystéropexie). Il existe plusieurs techniques de réparation du prolapsus, avec ou sans prothèse synthétique, par voie haute (cœlioscopie) ou par voie basse (voie vaginale), en fonction de plusieurs paramètres.
« J’ai commencé à sentir une boule »
Andrea* souffre d’insomnie** depuis son enfance. Elle a vécu avec ses conséquences durant des années avant de consulter. Un entraînement adapté de quelques semaines a suffi pour se réconcilier avec ses nuits.
** L’insomnie, qui touche entre 15 et 30 % de la population, comprend les difficultés à s’endormir, à se rendormir en cas de réveil nocturne, ainsi que les réveils précoces. Le diagnostic est posé si les symptômes persistent au-delà de trois mois et entraînent fatigue, troubles de mémoire ou de concentration le jour. L’insomnie peut être associée à d’autres maladies (dépression, anxiété, douleurs, etc.).
** L’insomnie, qui touche entre 15 et 30 % de la population, comprend les difficultés à s’endormir, à se rendormir en cas de réveil nocturne, ainsi que les réveils précoces. Le diagnostic est posé si les symptômes persistent au-delà de trois mois et entraînent fatigue, troubles de mémoire ou de concentration le jour. L’insomnie peut être associée à d’autres maladies (dépression, anxiété, douleurs, etc.).
es difficultés d’endormissement ont commencé lorsque j’avais 8 ans. De nature perfectionniste, j’étais facilement stressée. Afin de tenter de m’endormir, je lisais dans ma chambre parfois jusqu’à deux heures du matin avant de trouver le sommeil et de me réveiller épuisée », confie Andrea. Sa mère lui prépare des infusions calmantes, lui donne des pilules de mélatonine, applique les nombreux conseils de son entourage pour relaxer sa fille avant le coucher. Rien n’y fait. Cette Américaine, qui est aujourd’hui une dynamique trentenaire occupant un poste à responsabilité dans une organisation internationale à Genève, se souvient avoir passé son enfance et son adolescence « toujours fatiguée, avec des cernes bleus sous les yeux ».
Heureusement, ses insomnies n’ont pas vraiment eu d’impact sur son parcours scolaire. « Mes facultés de concentration n’ont pas été affectées par le manque de sommeil, au contraire de mes capacités de mémoire. Je note toujours tout sinon j’oublie vite. Et à la différence de la plupart des enfants de mon âge, je n’avais pas assez d’énergie pour faire du sport. »
Frustration et désespoir
À sa mémoire altérée et sa fatigue permanente s’ajoutent des sentiments de frustration, voire de désespoir, lorsqu’elle essaie de s’endormir. « Je sentais que mon sommeil était anormal et parfois incompris par mon entourage. Au fil des années, j’ai intégré des schémas de pensée négatifs sur le sommeil. Je stressais avant d’aller au lit, j’essayais d’appliquer toutes sortes de recettes. Certaines fonctionnaient un moment, comme l’écoute de podcasts. J’ai même essayé de prendre des somnifères à une ou deux reprises. Mais je n’arrivais que rarement à dormir plus de quatre ou cinq heures par nuit. »
Arrivée à l’âge adulte, les études et les postes qu’occupe Andrea la mènent des États-Unis vers la Grande-Bretagne, puis le
«MKenya. Lorsqu’elle s’installe à Genève avec son mari durant l’été 2022, ses insomnies empirent. « Passer d’un pays situé sous l’équateur, où le soleil se couchait tous les soirs à 19h, à l’été genevois où il fait jour à 22h a encore davantage perturbé mon sommeil. Il faut certainement ajouter à cela le stress du déménagement. Certaines nuits je n’ai carrément pas réussi à dormir. J’étais vraiment en souffrance. »
Un programme d’entraînement aux effets bénéfiques Épuisée, la jeune femme souhaite consulter un centre du sommeil. Elle doit cependant insister auprès de plusieurs médecins généralistes avant d’y parvenir. « Je ne comprends pas d’où venaient leurs réticences. Ils me disaient que j’étais dépressive et me proposaient d’autres traitements. Pourtant, j’étais convaincue que ce n’était pas le cas. » Lorsqu’elle consulte finalement le Dr Lampros Perogamvros, psychiatre au Centre de médecine de sommeil des HUG, ce dernier confirme rapidement l’absence de dépression ou d’autres troubles, mais identifie que ses schémas liés au sommeil sont négatifs. « Il m’a proposé un programme d’entraînement au sommeil qui m’a permis notamment d’abandonner certaines injonctions sociales comme aller au lit tôt. J’ai commencé avec l’objectif de dormir cinq heures par nuit. J’ai progressivement ajouté des tranches de vingt minutes de sommeil à ce temps. En trois consultations et en quelques semaines, mes progrès ont été inespérés. »
Andrea parvient désormais à dormir sept heures par nuit et se sent beaucoup plus libre. « J’ai appris à faire confiance à mon corps et à reconnaître ses signaux de fatigue au lieu de le forcer à se conformer à de faux schémas. Je suis extrêmement reconnaissante envers l’équipe des HUG. J’ai une nouvelle qualité de vie et ceci sans produit chimique ni effet secondaire. Mon seul regret est de ne pas avoir consulté dans un centre de sommeil plus tôt et d’avoir perdu toutes ces années. Je ne peux que recommander aux nombreuses personnes qui souffrent d’insomnie de consulter un ou une spécialiste. »
Vous faire bénéficier du plus haut niveau de maîtrise et de sécurité accessible à tout moment.
Pour accompagner au mieux les personnes avec une indication de prothèse totale de hanche, une brochure* détaillée est désormais utilisée en consultation préopératoire.
La prothèse totale de hanche (PTH), ou arthroplastie, est une procédure courante proposée le plus souvent en cas d’arthrose sévère, mais aussi chez certaines personnes avec une fracture du col du fémur, une maladie de la tête fémorale ou encore un rhumatisme inflammatoire.
Dans la plupart des cas, cette intervention permet de soulager les douleurs, d’améliorer la mobilité de la hanche et de retrouver une meilleure qualité de vie globale. Cependant, la récupération, les complications ou les attentes de chaque patient et patiente dépendent de nombreux facteurs. « Les PTH sont des implants qui nécessitent un suivi particulier et relèvent d’une intervention chirurgicale dont le résultat peut différer d’une personne à l’autre. Le niveau de douleur avant, et plus globalement la santé en général (physique, psychique, émotionnelle, sociale…), sont des indicateurs prédictifs des suites opératoires », explique la Pre Anne Lübbeke-Wolff, médecin
* La brochure est disponible en français, anglais et allemand sur le site du Service de chirurgie orthopédique et traumatologie de l’appareil moteur : www.hug.ch/orthopedie/hanche
adjointe agrégée au Service de chirurgie orthopédique et traumatologie de l’appareil moteur.
Un outil personnalisé Pour répondre aux nombreuses interrogations lors des consultations pré et postopératoires, le Service d'orthopédie a élaboré, en collaboration avec l'Université d'Oxford et grâce au financement de la Fondation privée des HUG, la brochure « Des patientes et patients comme moi ». Ce dispositif est fondé sur le registre de données cliniques et de suivi de près de 7 000 interventions de prothèses de hanche, récoltées depuis plus de vingt-cinq ans par les HUG.
Découpée en quatre problématiques (soulagement de la douleur, activité, complications, attentes), la brochure explique aux futures personnes opérées les bénéfices et les limites de l’arthroplastie, selon leur situation individuelle. « Nous avons voulu mettre l’analyse de ce vaste suivi à leur service, pour leur présenter la façon dont d’autres personnes concernées avaient évolué après l’intervention, pour répondre au mieux à leurs craintes et les accompagner dans leurs choix », détaille la Pre Lübbeke-Wolff.
450 à 550
prothèses totales de hanche sont réalisées chaque année aux HUG.
Grincement ou serrage des dents involontaire, le bruxisme est un phénomène courant qui porte atteinte aux dents et aux articulations de la mâchoire s’il n’est pas pris en charge. Un trouble dont la dimension psycho-émotionnelle est très présente, mais qui se traite facilement.
Touchant environ 70% de la population, principalement des femmes, le bruxisme est une anomalie du fonctionnement masticatoire. « Ce trouble est caractérisé par des mouvements inconscients de la mandibule, l’os qui forme la mâchoire inférieure. Cela peut être des grincements ou le serrement des dents. Ils surviennent le plus souvent la nuit mais parfois aussi durant la journée, ou les deux », explique le Pr Paolo Scolozzi, chirurgien et médecin-chef du Service de chirurgie maxillo-faciale et buccale.
Les symptômes qui alertent
La douleur est le symptôme principal, résultant « d’une contracture et d’une inflammation des muscles de la mastication en raison de leur sollicitation continue, qui peut aller jusqu’à donner des migraines. Des douleurs au niveau des articulations temporo-mandibulaires (qui relient un os proche de l’oreille
à la mâchoire inférieure) peuvent aussi être ressenties », détaille le chirurgien. Parfois, c’est la ou le conjoint qui remarque le bruit du grincement durant la nuit. Le bruxisme peut aussi entraîner des craquements au niveau de la mâchoire et a tendance à créer des mâchoires très carrées chez les personnes atteintes.
Non traité, le bruxisme provoque des troubles à long terme. « Il peut y avoir une luxation des disques dans l’articulation de la mâchoire. Cela se traduit par des craquements, notamment au moment des repas. À terme, ces luxations peuvent mener à des blocages de la mâchoire, une limitation de la fonction masticatoire et des douleurs pouvant être handicapantes. Si la situation évolue, le bruxisme peut finalement conduire à l’arthrose des articulations temporo-mandibulaires », prévient le Pr Scolozzi. Au niveau dentaire, ce trouble provoque aussi une usure et une abrasion, donnant un aspect « limé » aux dents.
La composante psychologique et émotionnelle (colère, anxiété, stress) joue un rôle déterminant dans l’apparition et l’entretien du bruxisme. Des troubles de l’occlusion dentaire peuvent aussi être en cause, liés à la position des dents, causant des contacts anormaux entre elles. Ces troubles peuvent être congénitaux, traumatiques (avec ou sans fracture des mâchoires) ou dus à un défaut de posture chronique lié à certaines professions. Des maladies neurologiques chroniques, des produits comme les amphétamines et des antidépresseurs, ou un problème infectieux peuvent également causer le bruxisme.
Des traitements efficaces
Le traitement le plus efficace est le port d’une gouttière (lire encadré). Il s’agit
d’un appareil dentaire réalisé à partir d’empreintes recouvrant les dents. L’épaisseur de ce dispositif empêche les dents de se toucher et étire le muscle de la mâchoire. La gouttière se porte généralement la nuit, mais peut aussi s’utiliser la journée. En cas de phase très aiguë et inflammatoire, des séances de physiothérapie sont d’abord recommandées pour détendre les muscles.
Enfin, il est possible d’associer le port de la gouttière à une méthode appelée biofeedback, qui permet de prendre conscience du problème. « Par exemple, on peut coller des étiquettes “ne pas grincer des dents” sur son ordinateur ou des gommettes colorées pour s’en rappeler et ainsi se conditionner », ajoute le spécialiste. Grâce à ces traitements, le bruxisme disparaît dans la majorité des cas. Pour une minorité de personnes, il passe toutefois par différentes phases : il disparaît pendant un temps après avoir été soigné, puis réapparaît à la suite d’un stress ou un autre facteur psychologique.
« Au début, j’avais des étourdissements. J’avais aussi mal à la tête et à la mâchoire. Par la suite, les douleurs étaient présentes en continu, tous les jours. Je ne connaissais pas ce trouble et mon généraliste n’a pas pu m’aider », témoigne Sofia*. Aux HUG, le diagnostic a pu être posé : bruxisme nocturne. Après des séances de physiothérapie maxillo-faciale, une gouttière à porter la nuit lui est prescrite. « Depuis, les douleurs ont fortement diminué. J’ai aussi recouru à de l’acupuncture pour m’accompagner, car le stress et un choc dans ma vie sont à l’origine du bruxisme. »
* Prénom d'emprunt
« Les douleurs étaient présentes en continu »
Neuroscientifique à l’Université de Genève (UNIGE), Mona Spiridon est la commissaire de l’exposition
« La nouvelle menace », actuellement en tournée dans les écoles romandes. Son objectif : mettre en lumière ces fameux biais cognitifs qui nous influencent sans cesse au quotidien.
Pulsations « La nouvelle menace » invite à réfléchir sur nos biais cognitifs. De quoi s’agit-il ?
Mona Spiridon Si le terme « biais cognitifs » semble assez technique, il fait écho à une réalité quotidienne pour chacun et chacune d’entre nous, théorisée dans les années 70 par un psychologue américain. Et pour cause, il correspond à l’ensemble des mécanismes mentaux qui influencent en permanence nos raisonnements. Nous voyons ainsi le monde à travers un prisme
qui nous est très personnel, fait de nos croyances, de notre histoire ou encore de ce qui nous rassure. C’est pourquoi, inconsciemment, nous portons généralement les jugements qui nous arrangent…
L’exposition montre de façon interactive comment nos avis et préjugés se construisent, parfois bien loin de la réalité. Comment vous est venue l’idée de cette scénographie ?
Tout l’enjeu était d’aborder la question des biais cognitifs de façon concrète et vivante, plutôt que par une approche trop théorique. En s’appuyant sur des vidéos aux scénarios distincts, l’exposition montre comment, à partir d’un même ensemble d’informations (données, interviews, etc.), nous adoptons un point de vue plutôt qu’un autre. La réflexion qui en découle est passionnante et complexe car les « ficelles » de la manipulation – révélées à l’issue du visionnage des vidéos – ne font pas tout : la manière dont nous nous forgeons nos opinions vient aussi de nos a priori.
Les biais cognitifs se déclinent aujourd’hui en une multitude de souscatégories, comme les biais « de confirmation » ou « d’autorité ». À quoi correspondent-ils ?
Le biais de confirmation
fait référence aux situations où nous ne gardons que les informations qui nous
conviennent, en rejetant les autres. Le biais d’autorité réfère quant à lui à ce que nous croyons en fonction de la personne qui délivre le message. Ainsi, nous serons plus sensibles aux paroles d’un expert mondialement connu que d’une personne croisée dans la rue.
Ces notions, comme l’exposition elle-même, font écho à la pandémie de Covid-19 et aux prises de position qui ont jailli de toutes parts, dans un climat de flou et de tensions sans cesse exacerbé…
Oui, car les biais cognitifs sont encore plus marqués en période de crise et une vigilance accrue s’impose, y compris pour le monde scientifique lui-même, plus que jamais mis sur le devant de la scène durant la pandémie. Porté par des individus emprunts de leurs propres préjugés, il n’échappe pas à ce phénomène. Ce qui « sauve » la science, c’est la rigueur, l’éthique, le respect des temps de recherche incompressibles. Or le climat d’urgence et de pression qui a surgi a bouleversé ces garde-fous et parfois ouvert la porte à des prises de position hâtives, délétères et contraires à l’esprit scientifique.
Après avoir été proposée au grand public, l’exposition circule dans diverses écoles secondaires de Suisse romande, où elle s’accompagne de séquences pédagogiques,
notamment sur l’art de l’argumentation et la notion d’esprit critique. Comment ces échanges sont-ils accueillis ?
Très bien. Les élèves connaissent souvent peu ces notions, mais réalisent très vite qu’elles font partie intégrante de leur vie. Développer l’esprit critique, entre autres, est une nécessité pour leur permettre d’appréhender avec davantage de conscience le monde qui les entoure. Les discussions portent ainsi tant sur les réseaux sociaux et les contenus qu’ils délivrent que sur leurs interactions avec les autres.
Autant de situations influencées elles aussi par les biais cognitifs ?
Tout à fait. Nos interactions sociales sont puissamment régies par ces biais. Ainsi, d’une personne que nous n’apprécions pas, par exemple, tout peut nous irriter : nous prenons ses mots pour des agressions, ses gestes pour des provocations, alors que, potentiellement, il n’en est rien. L’idée n’est pas de porter des jugements sur ces comportements, mais d’en prendre conscience. Il devient ainsi possible d’évoluer dans notre façon d’être, d’interagir, de penser, en apprenant à garder l’esprit ouvert plutôt que de nous enfermer dans nos certitudes.
Plus d’infos : www.unige.ch/cite/ evenements/exposition/seu/ expositions-passees/nouvellemenace
Toi-même ou peut-être une personne dans ton entourage souffre d'asthme, la maladie chronique la plus fréquente chez les jeunes. Un enfant sur dix est touché. Prendre son traitement correctement permet toutefois de mener une vie normale.
Dre Isabelle RuchonnetMétrailler, médecin adjointe agrégée responsable de l’Unité de pneumologie pédiatrique
L’asthme est une maladie du système respiratoire qui entraîne une contraction des muscles qui entourent les bronches, les << tuyaux >> qui amènent l’oxygène dans les poumons. Elle provoque également une inflammation (réaction de défense de l’organisme) qui peut devenir permanente (ou chronique). Celle-ci favorise la production de sécrétions qui, à force, peuvent s’accumuler, s’épaissir et empêcher l’air de circuler correctement. La contraction des muscles finit par rétrécir les bronches.
La toux sèche (sans sécrétions) est l’un des principaux symptômes chez l’enfant. Elle peut être présente le jour comme la nuit ou lors d’un effort physique. Une respiration sifflante et rapide, une gêne respiratoire permanente ou un essoufflement sont d’autres symptômes que tu peux remarquer.
Les virus, les pollens, les poils d’animaux, les acariens, les moisissures, l’effort physique, le tabac, les produits irritants (encens, parfum d’intérieur, pollution, etc.) et le froid peuvent provoquer une crise d’asthme.
En partenariat avec
La personne a de la peine à respirer et doit faire des efforts pour sortir l’air de ses poumons, un peu comme si elle essayait de souffler dans une paille. Elle peut aussi se sentir oppressée au niveau de la poitrine, comme si elle portait un pull trop petit. C’est une situation d’urgence pour laquelle il faut réagir vite.
Les personnes asthmatiques doivent toujours avoir sur elles un traitement de secours : une chambre d’inhalation (sorte de tube) à travers laquelle on inhale par la bouche un spray bronchodilatateur (qui ouvre les bronches) ou une poudre pour les enfants plus grands. Le bronchodilatateur agit rapidement en ouvrant les bronches pour que l’air puisse passer à nouveau. Si tu sens une crise arriver, préviens un ou une adulte et prends rapidement ton traitement. Si un ou une camarade a une crise d’asthme, il faut également appeler une grande personne pour l’aider à prendre ses médicaments.
Pour prévenir les crises, il faut, si possible, éviter les situations qui les déclenchent. Le ou la médecin peut également prescrire, en plus de ton bronchodilatateur, un traitement à prendre tous les jours pour réduire l’inflammation des bronches et améliorer les capacités respiratoires. Ce médicament, à base entre autres de corticoïdes, se présente soit sous la forme d’un spray à utiliser avec une chambre d’inhalation, soit sous la forme d’une poudre, pour les enfants plus âgés. Il peut contenir également un super bronchodilatateur qui agit pendant douze heures.
Oui. Il y a aussi des asthmatiques parmi les grands sportifs. Si la maladie est bien contrôlée, il est possible de vivre tout à fait normalement.
Quelque 6% des enfants vivent dans une famille dite « recomposée » 1. Comment faire pour que l’harmonie règne au mieux dans ces nouveaux schémas familiaux ?
Quelques conseils.
Prendre le temps
Pour que les relations dans une famille recomposée soient bonnes, il est nécessaire de laisser chacun et chacune intégrer les changements à son rythme. Alors que le couple a eu le temps de mûrir la conception du nouveau schéma familial, les enfants ont, quant à eux, besoin de plus de temps pour trouver leur place.
La famille recomposée fait entrer dans la vie de chaque membre une multitude de nouvelles affiliations : belle-mère, beau-père, nouveaux grands-parents, cousins et cousines… Autant de nouveaux liens sociaux devant être apprivoisés. Les enfants doivent néanmoins « pouvoir rester en contact régulier avec les deux familles d’origine », conseille la Dre Katharina Auberjonois, médecin adjointe à la consultation psychothérapeutique pour familles et couples.
Le nouveau couple devra s’ajuster sur le modèle éducatif qu’il souhaite promouvoir, sans faire de distinction. « Il faudrait veiller à ne pas privilégier systématiquement vos propres enfants à ceux de l’autre. Soyez à l’écoute des inquiétudes de chacun et chacune », souligne ainsi la Dre Auberjonois. Cependant, cela ne signifie pas que la nature du lien est identique. Si les premières personnes concernées par l’éducation de l’enfant restent bien sûr ses parents biologiques, la ou le nouveau partenaire exerce une fonction éducative et est légitime en tant que figure d’autorité.
Enfin, l’égalité dans la fratrie relève aussi du lieu de vie. Idéalement, chaque enfant devrait bénéficier d’un espace d’intimité équivalent (chambre individuelle ou partagée), que sa présence dans le foyer soit régulière ou occasionnelle.
Créer des rituels
Routines et rituels permettent de développer le sentiment d’appartenance, de créer des souvenirs et de renforcer l’unité familiale.
« Par exemple, des repas réguliers, le partage d’une promenade le dimanche ou un jeu de société une fois par semaine offrent la possibilité de se connecter avec ses propres enfants et celles et ceux de l’autre », note la Dre Auberjonois. Des moments privilégiés réguliers, en tête-à-tête avec votre enfant, sont aussi plus que bienvenus et ce, même lorsque l’harmonie familiale est trouvée.
En cas de mésentente importante, de souffrance relationnelle ou de symptômes chez l’enfant (comportement oppositionnel, état dépressif, troubles alimentaires, etc.), un suivi thérapeutique individuel ou familial s’avère indiqué. Cela peut aider à désamorcer rapidement des situations qui pourraient entacher les liens sur le long terme.
C’est la guerre froide à la maison ? Dans ce cas, il s’agit rapidement de désamorcer les conflits sous-jacents. En parlant déjà, pour exprimer ses ressentis, éviter les non-dits et trouver des ajustements. En faisant preuve d’empathie, aussi, en reconnaissant qu’il s’agit d’une situation complexe. « Il faut laisser la possibilité aux enfants d’exprimer leur mécontentement, sans pour autant tolérer les débordements émotionnels trop violents », conseille l’experte. Il en va de même avec les demi-frères et sœurs. Vous ne pouvez pas exiger que l’enfant aime instantanément les nouveaux membres de sa famille. « Par contre, on peut exiger qu’ils et elles se respectent », souligne la spécialiste.
Que ce soit vis-à-vis de votre ex ou de l’ex de votre partenaire, il est important, en présence des enfants, d’adopter une attitude mesurée et pacifique. Ne pas critiquer le parent biologique, accepter les règles qu’il ou elle a établies, valoriser les moments qu’il ou elle passe avec son enfant… sont quelques-unes des règles à appliquer.
Le conflit post-conjugal, s’il existe, ne doit pas être affiché, au profit du respect de la coparentalité. « Nous serons toujours tes parents, ensemble pour toi », est une parole rassurante qui disposera davantage l’enfant à rencontrer le nouveau ou la nouvelle partenaire. « Il faut accepter que les enfants gardent longtemps dans leur cœur la “ maison invisible ” de leur famille originelle », conclut la Dre Auberjonois.
Le Centre du sein des HUG obtient une nouvelle fois la certification de la Ligue suisse contre le cancer et de la Société suisse de sénologie. Ce gage de qualité, qui porte autant sur l’accompagnement des patientes que sur l’expertise médicale, a été obtenu avec
Les HUG ont ouvert, grâce au soutien financier de la Fondation privée des HUG, le Centre CORAIL en charge de la coordination interdisciplinaire et de soins des maladies rares ou complexes de l’enfant, de l’adolescente et de l’adolescent.
L’accouchement est un moment chargé d’émotions pour les futures mamans. Afin de mieux préparer la naissance de leur enfant, beaucoup de femmes enceintes se tournent vers les approches naturelles. Sensible à ce besoin, la Maternité des HUG s’ouvre à l’aromathérapie en proposant un massage du dos aux huiles essentielles lors d’une hospitalisation prénatale
la note maximale. Les auditeurs et auditrices ont de plus souligné l’esprit d’équipe et de solidarité qui anime le personnel. Initialement certifié en 2014, le Centre du sein a été accrédité une nouvelle fois en 2018 et en octobre. Ce label, accordé pour quatre ans, examine 70 critères tels que les délais de prise en charge, la qualité de la chirurgie, la présence de deux infirmières référentes, la possibilité d’être incluse dans une étude clinique. Pour en savoir plus : www.hug.ch/centredu-sein
Première structure de ce type en Suisse, elle a pour objectif d’établir un itinéraire de soins précis et individualisé pour chaque jeune souffrant d’une maladie rare ou complexe et d’organiser la collaboration entre l’ensemble des spécialistes, internes et externes à l’hôpital. La prise en charge proposée, à la fois médicale, sociale, familiale et scolaire, soutient l’enfant et ses proches jusqu’à l’âge adulte. Les maladies rares désignent des pathologies qui touchent une personne sur 2000 en moyenne. Plus d’informations : hug.plus/ centre-corail
et en salle d’accouchement. L’aromathérapie est l’utilisation à des fins thérapeutiques d’huiles essentielles ou aromatiques (lavande, petit grain bigarade, benjoin et géranium bourbon). Parvenues au cerveau par le système olfactif, elles provoquent certaines réactions physiques ou psychiques permettant à l’organisme de retrouver un équilibre. Les massages sont réalisés par des sages-femmes et le protocole d’utilisation suit les recommandations reconnues et respecte les dosages adéquats.
Centre des cancers
15 000 situations de patients et patientes examinées depuis 2016.
La mort d’un enfant, pour les parents, est une indicible douleur. Que le bébé ait vécu quelques jours ou quelques heures, ou que sa vie se soit arrêtée avant d’avoir vu le jour, les parents sont en souffrance.
Une restructuration du parcours pré et postopératoire des personnes transplantées pulmonaires suivies aux HUG a été menée, associant les expertises complémentaires des Services de transplantation et de pneumologie des HUG et du Service de pneumologie du Centre hospitalier universitaire vaudois
30% en provenance d’oncologues pratiquant hors des HUG.
17 tumor boards pour couvrir tous les types de cancer.
Plus d’informations : www.hug.ch/ centre-cancers
Les HUG accompagnent ces personnes sur le chemin du deuil, dans ses différentes phases, avec les vécus et les émotions particulières qui s’y rattachent. Ces groupes de parole autour du deuil périnatal sont fondés sur la parole et la libre expression de chacune et chacun. Ils offrent un moment de partage, d’écoute bienveillante et de questionnement. Plus d’informations : www.hug.ch/obstetrique/ groupes-parole-pourparents-endeuilles
(CHUV). L’intervention chirurgicale, effectuée à Lausanne, et le suivi pré et postopératoire mené à Genève, sont désormais encadrés par une coordinatrice de greffe. L’arrivée de cette facilitatrice et le renforcement de la collaboration des équipes médicales permettent de déployer un accompagnement global, dans une harmonisation des pratiques et une simplification des transmissions. Avec cette convention unique, le Centre universitaire romand de transplantation (KURT) s’impose comme un réseau interinstitutionnel de pointe, assurant une prise en charge des patients et patientes. Plus d’informations : www.curtransplantation.ch
Jusqu’au 27/04
Pandémie, les échos du Covid
Lu-ve : 7h30-19h
Sa-di : 13h30-17h
Salle d’exposition de l’UNIGE Bd Carl-Vogt 66
Entrée libre
Cette exposition vise à mettre en discussion les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur la vie en société et s’intéresse aux échos de cette crise. La propagation du virus et les mesures prises pour endiguer la pandémie ont profondément affecté nos vies personnelles, les relations avec nos proches et la société dans son ensemble.
29/04
Concert
The Long John Brothers
16h
Hôpital Beau-Séjour
Av. de Beau-Séjour 26 Entrée libre
Un quatuor local de musique country, mêlant mandoline, dobro, banjo, guitare, contrebasse et voix.
10/05
Mélanome
Dépistage
13h à 16h30
Bâtiment Jean-Louis Prévost (4e étage)
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4 Entrée libre
Le dépistage précoce du cancer de la peau est essentiel et peut sauver des vies. Le Service de dermatologie et vénéréologie propose un examen gratuit de la peau. Le nombre de personnes pouvant être examinées dans le cadre de cette campagne est limité. Plus d’infos : 022 372 96 90
27/05
Concert
Classique 16h
Hôpital Beau-Séjour Av. de Beau-Séjour 26
Entrée libre
Les étudiants et étudiantes de la Haute école de musique de Genève portent la musique au plus près des personnes hospitalisées.
Jusqu’au 31/05
« Impermanence »
Hôpital Hall d’entrée
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4 Entrée libre
Gwenola de Muralt, au travers d’un huis clos, utilise le médium photographique comme révélateur de la douleur et de son impermanence : présence-absence. Il n’y a pas de vérité de la douleur. Elle n’est ni vraie, ni fausse. Elle est là. Cela va au-delà des mots, cela s’exprime en dehors des mots. Comment représenter une sensation qu’on ne peut ni toucher, ni mesurer, mais qui nous consume ? Isolée du monde, entre quatre murs, l’artiste plonge dans une sombre introspection. Dans ses nouvelles frontières intérieures, avec un boîtier argentique, Gwenola observe et compose une mise en scène dont elle est à la fois la créatrice et le personnage. L’exposition se tient jusqu’au 31 mai.
14/06
Journée mondiale
7h30 à 15h
Centre de transfusion sanguine Rue Gabrielle-Perret-Gentil 6
Donner son sang, c’est sauver des vies. À l’occasion de la Journée mondiale des donneurs de sang, donnez
le vôtre au Centre de transfusion sanguine. La transfusion sanguine est vitale dans les cas de leucémies, de transplantations, d’hémorragies importantes lors d’un accident, d’une opération ou d’un accouchement.
17/06
Concert
Chanson française
16h
Hôpital Beau-Séjour
Av. de Beau-Séjour 26 Entrée libre
Alternant les registres, Sébastien Gabriel interprète ses propres textes avec
force et désinvolture. Cet artiste aux multiples talents possède également un large répertoire de chanson française et québécoise.
Mieux dormir chaque nuit, être en forme chaque jour : les secrets d’un sommeil profond et réparateur
Joëlle Adrien Larousse, 2019Bien dormir la nuit influence considérablement, durant la journée, notre forme physique, morale et notre vie en général. Grâce à ce guide, les mécanismes du sommeil n’auront plus de secrets pour vous. Des solutions spécifiques pour chaque âge de la vie (bébé, ado ou senior) sont proposées afin de retrouver un sommeil réparateur et d’améliorer son bien-être et sa santé.
Réseau de santé consacré à la prise en charge des troubles chroniques du sommeil. Ce site propose de nombreuses informations sur le sommeil et ses troubles.
https://reseau-morphee.fr/
Tous les livres référencés sont disponibles à la Bibliothèque de l’Université, site CMU. Ils peuvent être consultés et/ ou empruntés gratuitement par tous. La collection « patients » de la bibliothèque de médecine s’adresse à tout un chacun qui souhaite s’informer sur une thématique en lien avec la santé Bibliothèque de l’Université de Genève
Centre médical universitaire
Avenue de Champel 9
1206 Genève
Lu-ve : 8h-22h et sa-di : 9h-18h
biblio-cmu@unige.ch
022 379 51 00
Pers. de contact : Annick Widmer www.unige.ch/biblio/patients/
Apprendre à dormir : une approche scientifique anti-somnifères
Sous la dir. du Dr Patrick Lemoine HumenSciences, 2020 Si vous dormez trop peu, ou trop mal, ce livre est fait pour vous. À l’heure où nous faisons attention à bien manger, bien bouger, bien nous sentir au travail, nous négligeons notre sommeil. Ce livre propose un panorama très complet des connaissances actuelles sur le sommeil, ses mécanismes, ses troubles et leurs conséquences sur l’attention, la mémoire, le système immunitaire ou encore l’humeur.
Pourquoi nous ne dormons pas ?
Une nouvelle approche de l’insomnie Darian Leader Albin Michel, 2020 Interrogeant tant le point de vue de la psychanalyse que les représentations culturelles ou les constructions sociales, ce livre apporte un éclairage indispensable sur l’insomnie, tout en nous plongeant dans le secret de cette expérience humaine universelle qu’est le sommeil.
On a tous un périnée! Pourquoi faut-il en prendre soin ?
Sébastien Landry
In Press, 2022
Encore tabou, le périnée est également méconnu. Véritable armature musculaire qui soutient les organes au niveau du petit bassin, il s’étend du pubis au coccyx. Ce livre propose des exercices de musculation simples et des recommandations d’hygiène de vie pour maintenir, voire améliorer le tonus de son périnée.
Bougez, faites confiance à votre dos !
Marc Picard
Actes Sud, 2018
Nous sommes de plus en plus immobiles face à nos bureaux, nos écrans, nos pupitres et même nos machines. Qu’est-il advenu de notre dos, de nos articulations ? Quelles sont ces douleurs persistantes qui entament aussi notre moral ?
Prévenir les maux de dos causés par le mode de vie sédentaire grâce au mouvement et à l’entraînement physique, tels sont les champs d’exploration de ce livre.
J’ai envie de comprendre… Le mal de dos
Stéphane Genevay, Elisabeth Gordon
Planète Santé, 2014
Maux courants, traitements, prévention… Grâce à sa présentation claire et à son langage simple, cet ouvrage répond aux questions fréquentes que nous nous posons, tout en bousculant certaines idées reçues.
Le mal de dos : 100 questions-réponses
Questions de patients, réponses de médecins
Marc-Antoine Rousseau
Ellipses, 2015
En 100 questions, ce livre s’adresse à ceux et celles qui veulent des réponses claires et simples à leurs interrogations sur le mal de dos. Chacun et chacune aura une lecture qui lui permettra de satisfaire sa curiosité, étayer ses connaissances et faire la part des choses sur d’éventuelles idées reçues.
Junior
36 ans Inscrit le 2 décembre 2021
Le dossier électronique du patient sur cara.ch
Exemple de projet réalisé : favoriser la réhabilitation cardiaque par l’exercice physique encadré par des professionnels.
Infokids
Exemple de projet réalisé : création de l’application Infokids pour une assistance interactive lors d’urgences pédiatriques.
Exemple de projet réalisé : soutenir la recherche en immunothérapie pour lutter contre les tumeurs cérébrales.