RAPPORT ANNUEL DU CIEM
APPORT ANNUEL DU CIEM JUIN 2023
ISBN : 978-87-7482-980-5
ISSN : 0906-0596
DOI : 10.17895/ices.pub.23519673
Publication annuelle du Conseil International pour l’Exploration de la Mer
H.C. Andersens Boulevard 44–46
1553 Copenhague V Danemark
+45 3338 6700 www.ices.dk
TRADUCTION
Rising Clouds / Emilie Didier
IMPRESSION CHEAPING ApS
Sauf mention contraire, les droits d'auteur relatifs au contenu du rapport annuel du CIEM appartiennent à son éditeur. Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement ce document sans l'accord écrit des détenteurs des droits d’auteur. © Tous droits réservés 2023 - Conseil International pour l’Exploration de la Mer.
Front page image: Photography by Matthew James.
TABLE DES MATIERES www.ices.dk twitter.com/ICES_ASC facebook.com/ICES.Marine dk.linkedin.com/company/ices-cp www.youtube.com/ICESmarine 4 Un mot de bienvenue 26 Les scientifiques en début de carrière 16 Faits marquants scientifiques 6 Le CIEM en bref 28 Diversité, équité et inclusivité 20 Gros plan sur la conservation 7 Le CIEM en chiffres 30 La conférence scientifique annuelle ASC 2022 22 L’engagement des acteurs 9 Une introduction à nos synthèses 34 Les formations du CIEM 23 Le cadre d'évaluation transparent (TAF) 10 Synthèses sur les écosystèmes 36 Publications 12 Synthèses sur la pêche 38 Budget 24 Sur la scène mondiale 14 Synthèses sur l’aquaculture 25 SmartNet Suivez-nous Une introduction à nos synthèses Page 9 Les scientifiques en début de carrière Page 26
UN MOT DE BIENVENUE
L'ÉDITORIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU CIEM
C'est un grand privilège de vous présenter notre rapport annuel. Dans cette année 2022 marquée par de grands bouleversements, le CIEM a continué à s'adapter, relevant les défis liés au développement des travaux et recommandations scientifiques, résolument engagé à satisfaire les demandes de la société, qui a besoin de preuves impartiales sur l'état et la gestion durable de nos mers et de nos océans.
Depuis que j'ai pris mes fonctions de secrétaire général en août 2022, j'ai eu grand plaisir à rejoindre et à diriger l'équipe talentueuse et dévouée du secrétariat du CIEM. Son engagement et son soutien envers le réseau, pour faire progresser et partager la connaissance scientifique des écosystèmes marins, sont tout à fait remarquables.
Le dévouement de l'ensemble de la communauté du CIEM a été manifeste tout au long de l'année 2022, alors que nous continuions à relever les défis de la coopération internationale d’après-pandémie et que nous étions confrontés à de nouvelles réalités géopolitiques. En mars, le Conseil des délégués du CIEM a voté la suspension temporaire de la participation de tous les délégués, membres et experts de la Fédération de Russie aux activités du CIEM.
La participation multinationale aux processus qui fournissent la matière scientifique, les données et les recommandations en appui à notre mission est primordiale pour notre travail, et nous continuons à nous adapter aux défis actuels.
La conférence scientifique annuelle de 2022, qui s'est tenue à Dublin, a été l'occasion de joyeuses retrouvailles, réunissant notre communauté pour la première fois après la période de travail à distance. Premier grand événement à caractère hybride, elle offrait un meilleur accès et plus de possibilités de participer.
Les avis divergent quant au succès de cette formule. Nous allons donc continuer à réfléchir à la manière la plus judicieuse pour le réseau d'équilibrer les différentes interactions, en personne, hybrides ou virtuelles.
Le réseau du CIEM se compose d'un éventail diversifié de personnes, qui a besoin de développer une culture d'appartenance et d'inclusion.
Ainsi, suite à un processus de consultation au sein de notre communauté, le Conseil a approuvé un Programme pour l'égalité entre les hommes et les femmes et un Code d'éthique et de conduite professionnelles. C'est un bon début. Nous allons poursuivre les efforts dans les années à venir.
La promotion d'un vaste réseau est au cœur de notre mission, et la valorisation des contributions des scientifiques en début de carrière a été au cœur du lancement de l'Initiative stratégique sur l'intégration des scientifiques en début de carrière. Ce groupe de travail s'est employé à rendre notre réseau plus accessible aux jeunes chercheurs. Pour que notre travail scientifique et nos recommandations soient pertinents pour la société, nous devons nous engager en permanence auprès de nos parties prenantes. Les acteurs concernés apportent leur expertise, qui est intégrée à la matière et aux données de référence sur lesquelles s'appuient nos avis. Notre nouvelle stratégie d'engagement des parties prenantes rend explicite l'objectif de la collaboration, assure une plus grande transparence du processus et précise les attentes et les responsabilités des parties prenantes et des scientifiques. Ce travail renforce encore la crédibilité de la recherche et des avis du CIEM.
La Décennie des Nations unies pour la recherche scientifique sur l'océan au service du développement durable se poursuit, avec notre contribution. Le programme SmartNet, soutenu par la Décennie de l'océan, établit un réseau mondial de connaissances en sciences océaniques en renforçant et en élargissant la collaboration entre le CIEM, l'Organisation des sciences de la mer pour le Pacifique Nord (PICES) et nos organisations partenaires.
Je tiens à remercier tous les membres de notre réseau, le Secrétariat, nos pays membres et bien d'autres encore. Ensemble, ils contribuent à notre résilience et à notre succès. J'espère que vous prendrez plaisir, à travers ces pages, à en découvrir davantage sur notre travail et que cela vous donnera l'envie de vous rapprocher un peu plus de notre réseau.
Nous sommes impatients de vous retrouver à la conférence scientifique annuelle du CIEM, qui se tiendra du 11 au 14 septembre à Bilbao, au Pays basque, en Espagne.
Alan Haynie Secrétaire général du CIEM
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Le Conseil International pour l'Exploration de la Mer (CIEM) est une organisation mondiale de premier plan dans le domaine des sciences de la mer. Elle répond de façon impartiale aux demandes sociétales sur l’état et l’utilisation durable des mers et des océans.
Plus de 5000 experts constituent le réseau du CIEM, représentant 800 instituts et organisations dans ses 20 pays membres et au-delà.
Chaque année, plus de 3000 experts participent à nos activités.
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LE CIEM EN BREF LES POINTS ESSENTIELS DE NOTRE ORGANISATION
NOS PRODUITS OÙ NOUS TRAVAILLONS
• Synthèses sur les écosystèmes
• Synthèses sur la pêche
• Synthèses sur l’aquaculture
• Avis annuels récurrents sur 200 à 250 possibilités de pêche dans l'océan Atlantique Nord-Est et la mer Baltique
• Avis spécifiques sur les tendances et les pressions les plus fortes qui affectent les écosystèmes marins, les méthodes de surveillance, les indicateurs de l'état de l'environnement, et l'évaluation des plans de gestion
• Conseils techniques
• Services de données: portails de données, visualisation des données et outils d'évaluation
• Formations
• Les faits marquants scientifiques et les points de vue dans les domaines d’importance sociétale
• Publications
• Conférences et symposiums
LE RÉSEAU DU CIEM
5000 experts
800 instituts et organisations
Le CIEM est une organisation intergouvernementale composée de 20 pays membres : Allemagne, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Estonie, États-Unis d’Amérique, Fédération de Russie, Finlande, France, Irlande, Islande, Lettonie, Lituanie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, RoyaumeUni, Suède.
150 groupes d’experts
Un large panel de disciplines scientifiques
Des contributions de + de 70 pays
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ICES NETWORK
LE CIEM EN CHIFFRES
ligne formation en présentiel
avec 56 participants représentant 16
dont 197 opportunités de pêche Avis scientifiques 223 Rapports scientifiques 55 1
formations en
3 FORMATIONS
pays 2
représentant 62 pays ont participé à des réunions en 2022 Les experts ont consacré en 2022 aux travaux du CIEM 18437
2022 383 réunions ont eu lieu 7 Synthèses sur l’aquaculture 2 Synthèses sur les écosystèmes 8 Synthèses sur la pêche 10 Rapports de recherche coopérative (CRR)
Fiches d’identification 3 Services techniques en Sciences marines environnementales (TIMES) 3
jours 3414 experts
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UNE INTRODUCTION À NOS SYNTHÈSES
Nos synthèses sur les écosystèmes, la pêche et l’aquaculture sont au cœur d’une approche visant à soutenir la gestion des écosystèmes fondée sur des données scientifiques fiables, principale méthode de gestion des activités humaines affectant les écosystèmes marins.
S’appuyant sur l’expertise de nos nombreux groupes de travail et ateliers, ces produits fournissent une vue d’ensemble annuelle de l’état et des tendances des écosystèmes marins. Ainsi, ils contribuent à orienter les processus décisionnels vers des pratiques de gestion durable et intégrée.
Les synthèses sur les écosystèmes élargissent le contexte écosystémique pour nos autres recommandations, telles que les possibilités de pêche, les demandes d’avis spécifiques et les synthèses sur la pêche. Les Synthèses sur les écosystèmes renforcent notre capacité à fournir des avis intégrés, qui sont nécessaires pour répondre aux besoins actuels et futurs de nos clients et autres parties prenantes. Elles font le lien entre les principales pressions et tendances, y compris le changement climatique, et l’évolution des différentes composantes de l’écosystème.
Les synthèses sur la pêche fournissent une sorte de « récit des pêcheries » pour chaque écorégion. Elles décrivent ainsi les flottes de pêche nationales d’une écorégion, notamment ses engins de pêche et ses schémas spatio-temporels, ainsi que l’état des ressources halieutiques. On y trouve également le niveau d’exploitation par rapport aux objectifs et aux points de référence, des considérations sur les pêcheries mixtes pertinentes pour leur gestion, ainsi que l’impact des engins de pêche sur l’écosystème, les fonds marins et les prises accidentelles d’espèces menacées, protégées et/ou en voie de disparition. Les synthèses sur l’aquaculture fournissent un résumé des activités aquacoles par écorégion. On y trouve des informations sur les espèces cultivées, le niveau de production, l’importance socio-économique et les interactions environnementales. Les synthèses présentent également les informations disponibles sur les systèmes aquacoles utilisés dans une écorégion, l’historique de la production et les différents cadres réglementaires et de gestion dans les différentes zones de cette écorégion.
Nos synthèses sur les écosystèmes, la pêche et l’aquaculture évoluent et se développent en permanence afin de prendre en compte les nouvelles informations ainsi que les changements dans l’écosystème, la législation et les éléments moteurs des pressions exercées par l’homme.
L’inclusion de nouveaux sujets est fonction de leur pertinence pour les demandeurs d’avis et les acteurs concernés, de la maturité scientifique, de la disponibilité et de la qualité des données et de la capacité d’expertise du réseau scientifique du CIEM.
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SYNTHÈSES SUR LES ÉCOSYSTÈMES
Les synthèses sur les écosystèmes sont un de nos produits phares et sont au cœur de notre approche visant à soutenir la gestion écosystémique fondée sur des données probantes, qui est la principale méthode de gestion des activités humaines affectant les écosystèmes marins.
Il est essentiel d’évaluer l’impact des pressions humaines sur l’écosystème marin — des côtes aux grands fonds, en surveillant les tendances en matière de diversité des espèces et des habitats — si nous voulons gérer la manière dont les activités humaines affectent nos mers et nos océans. Les synthèses d’écosystèmes identifient les activités humaines et les pressions qui en résultent et expliquent comment ces pressions affectent les principales composantes de l’écosystème au niveau régional. Présenter les principales activités humaines au niveau régional permet de prendre conscience de leur répartition et de la pression qui en résulte sur l’environnement et les écosystèmes dans toutes les régions du CIEM.
En 2022, le CIEM a publié des synthèses sur onze écorégions et mené une révision complète de la synthèse sur l’écosystème de la grande mer du Nord (Greater North Sea Ecosystem Overview).
« Cette révision de la synthèse sur l’écosystème de la mer du Nord par le CIEM en 2022 met en évidence un changement significatif des principales pressions, depuis la publication de la dernière synthèse. Plus précisément, les contaminants chimiques, les déchets marins et les espèces non indigènes figurent désormais parmi les cinq principales pressions, tandis que l’extraction sélective d’espèces et la perturbation physique des fonds marins causée par les activités de pêche restent les pressions les plus importantes pesant sur l’écorégion de la grande mer du Nord. »
Andrew Kenny
Président du Groupe de pilotagedes activités humaines, des pressions et des impacts (HAPISG)
« Les eaux de rejet des stations d’épuration représentent aujourd’hui le plus grand volume de déchets liquides entrant dans la zone de la convention OSPAR (Atlantique Nord-Est), soit plus du double du volume de l’eau produite lors de l’extraction du pétrole et du gaz, qui était auparavant considéré comme le plus important flux de déchets liquides. »
Ida-Maja Hassellöv
Coprésidente du groupe de travail sur sur les impacts du transport maritime sur l'environnement marin (WGSHIP)
« La contamination de la mer du Nord provient principalement de la navigation, y compris des navires de pêche, des intrants (eaux de rejet des épurateurs et peintures antisalissures), des émissions industrielles et urbaines (eaux usées, apports fluviaux et atmosphériques), du ruissellement agricole, de l’extraction de pétrole et de gaz, et des installations d’énergies renouvelables. Tous ces éléments figurent ici en tête de liste des pressions en raison de leur forte prévalence dans ces nombreux secteurs, qui sont responsables de l’introduction de divers composés synthétiques et non synthétiques dans le milieu marin. »
Claire Mason
Coprésidente du groupe de travail sur la chimie marine (MCWG)
« Les introductions de nouvelles espèces non indigènes (ENI) ont augmenté régulièrement entre 1970 et 2020. L’intensification du transport maritime a joué un rôle majeur dans cette augmentation, puisque plus de 50 % des nouvelles espèces non indigènes ont été introduites par l’intermédiaire des eaux de ballast des navires, des sédiments et du bio-encrassement. La gestion à l’échelle mondiale des eaux de ballast et du bio-encrassement est un travail en cours, ce qui a inévitablement conduit à cette augmentation du nombre de nouvelles introductions. »
Okko Outinen
Président du groupe de travail CIEM-COI-OMI sur les eaux de ballast et autres déchets des navires (WGBOSV)
« Notre groupe de travail s’est concentré sur l’écologie fonctionnelle du benthos en mer du Nord. Étant donné que l’objectif ultime est de quantifier la vulnérabilité des organismes benthiques face aux pressions exercées par l’homme, les connaissances fondamentales sur l’histoire naturelle du benthos et son rôle dans le fonctionnement de l’écosystème sont des prérequis cruciaux pour garantir des applications fondées sur le plan théorique. Les résultats de nos travaux ont mis en évidence les raisons pour lesquelles le benthos de la mer du Nord pourrait être plus vulnérable aux perturbations causées par le chalutage de fond dans certaines zones que dans d’autres. »
Olivier Beauchard Groupe de travail sur la Science de la biodiversité (WGBIODIV)
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Le point de vue de nos experts qui ont contribué à la synthèse sur l'écosystème de la Grande Mer du Nord en 2022
SYNTHÈSE SUR L’ÉCOSYSTÈME 2022 MER DU NORD É LARGIE
Introduction d'espèces non indigènes
53%
La pêche continue à être la principale activité affectant la santé des écosystèmes, malgré une baisse de l'effort de pêche dans les dernières décennies.
État de l'écosystème
Deux principales espèces de phoques - le phoque gris et le phoque commun - ont augmenté en nombre, depuis le creux historique des années 1970.
La population d'oiseaux de mer semble en déclin.
Parmi les causes possibles : changements dans les schémas de migration, diminution du succès de la reproduction et baisse du taux de survie.
Environmental and socio-economic context
L’eutrophisation a diminué grâce à l’introduction de mesures visant à réduire la teneur en nutriments apportée par les cours d’eau.
Conséquences de l’augmentation du prix des carburants : Contributions de la petite
diminution de la pêche par chalutage de fond réduction de l’extraction des poissons de fond réduction de la perturbation des habitats des fonds marins passage à des pêcheries moins gourmandes en carburant, par
Importance régionale en matière
par le transport maritime, principalement les eaux de ballast et l’encrassement des coques
Production d'énergie
Les industries pétrolières et gazières restent l'une des principales activités ayant un impact sur l'écosystème marin, principalement en raison de la pression exercée par les contaminants.
18%
par l’aquaculture
Transition énergétique Les pressions exercées par le pétrole et le gaz devraient diminuer, contrairement à celles de la production d'énergies marines renouvelables en mer, dont on prévoit une augmentation.
Les tailles des stocks commerciaux sont bien gérées, pour la plupart, à des niveaux permettant d'atteindre le rendement maximal durable (Maximal Sustainable Yield).
Les perturbations physiques des fonds marins liées à la pêche exercent la principale pression, entraînant une diminution globale de la biomasse d'invertébrés.
On observe une diminution de 20 à 90 % des zones pêchées, en fonction de l'intensité de la pêche.
exemple avec les filets maillant augmentation du risque de captures accidentelles d’oiseaux de mer et de mammifères marins effets à long terme des engins de pêche perdus de pêche perdus et abandonnés
Les déchets des fonds marins sont largement répandus et en augmentation. Parmi les plus fréquents, on trouve les feuilles de plastique, les cordes synthétiques, les lignes de pêche monofilament et les sacs en plastique.
Changement climatique
Augmentation de la température de surface dans le sud de la mer du Nord de 1 à 2 degrés par rapport à la température moyenne de 1951-1980.
Cela a modifié la répartition spatiale de plusieurs espèces de poissons et de plancton dans l’écorégion. Cette tendance devrait se poursuivre.
d'emploi
pêche côtière
de la valeur débarquée 10% emploi à temps plein 18% de recettes 11%
Phoque gris Oiseaux de mer Écosse France Allemagne Pays-bas Belgique
Danemark Mer
Pays de Galles Angleterre Biomasse des invertébrés benthiques Les espèces du stock
Norvège Suède
du Nord
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SYNTHÈSES SUR LA PÊCHE
Les synthèses sur la pêche sont au cœur de notre approche visant à soutenir la gestion des pêcheries basée sur les écosystèmes, qui est le principal moyen de gérer les activités humaines affectant les écosystèmes marins.
Les synthèses sur la pêche résument les services dérivés des activités de pêche et les effets de la pêche sur l’écosystème dans chaque écorégion du CIEM. Elles précisent notamment quels pays capturent quelles espèces, quantifient les rejets et les prises accessoires, décrivent les différentes méthodes de pêche utilisées et la manière dont les stocks sont gérés. Les synthèses jouent un rôle crucial en présentant le contexte de la gestion des pêcheries basée sur les écosystèmes.
Notre portefeuille de synthèses s’est étoffé. Il couvre en 2022 les 11 écorégions du CIEM, offrant ainsi une vue d’ensemble des pêcheries de l’Atlantique du Nord-Est.
Les synthèses sur la pêche sont en constante évolution et nécessitent l’expertise de l’ensemble du réseau scientifique du CIEM. L’inclusion de nouveaux sujets dépend de leur pertinence pour les requérants et les acteurs concernés, de leur maturité scientifique, de la disponibilité et de la qualité des données et de la capacité d’expertise du réseau scientifique du CIEM.
Synthèse sur la pêche dans le golfe de Gascogne et les eaux ibériques 2022
Au sein du CIEM, l’évaluation des stocks de cette écorégion relève de la responsabilité de plusieurs groupes d’experts :
• Le Groupe de travail pour l’écorégion du golfe de Gascogne et des eaux ibériques (WGBIE)
• Le Groupe de travail sur les stocks largement répartis (WGWIDE)
• Le groupe de travail sur le chinchard, l’anchois et la sardine du sud (WGHANSA)
• Le groupe de travail sur la biologie et l’évaluation des ressources halieutiques en eaux profondes (WGDEEP)
• Le Groupe de travail sur les poissons élasmobranches (WGEF).
LES PÊCHERIES MIXTES
Les opérations de pêche capturent généralement plus d’une espèce à la fois, bien que certains engins soient plus sélectifs que d’autres. Dans le golfe de Gascogne et les eaux ibériques, les pêcheries ciblent un large éventail d’espèces à l’aide de différents engins.
La pêche au chalut (chaluts à panneaux, à perche ou pélagiques) concerne la langoustine, le merlu, la baudroie, la cardine, la sole et le bar, ainsi que certaines espèces pélagiques (merlan bleu, maquereau et chinchard) et les céphalopodes (seiche et calmar). La pêche au filet maillant cible la sole, le merlu, le lieu jaune, le bar et les baudroies, tandis que la pêche à la palangre cible principalement le merlu.
Dans le golfe de Gascogne, les pêcheries sont principalement exploitées par des navires français et espagnols, bien que certains chalutiers à perche belges ciblent la sole et, dans les eaux ibériques, elles sont exploitées par des navires portugais et espagnols, avec une petite participation de navires français.
« La synthèse sur la pêche du golfe de Gascogne et de la côte ibérique se concentre sur l’état des ressources halieutiques dans la région. Elle comprend des informations sur les prises, les interactions entre espèces et flottes, les effets de la pêche sur l’écosystème, et fournit des indications sur les mesures à prendre pour relever les défis de la pêche dans la région. Ces informations sont essentielles pour que les gestionnaires et les parties prenantes puissent prendre des décisions éclairées quant aux pratiques
de pêche durables. Bien que la synthèse couvre de nombreuses pêcheries et stocks évalués par plusieurs groupes de travail, les stocks du groupe de travail pour le golfe de Gascogne et l’écorégion des eaux ibériques (WGBIE) sont pertinents dans les deux études de cas de pêcheries mixtes ».
Coprésidente du groupe de travail pour l’écorégion du golfe de Gascogne et des eaux ibériques (WGBIE)
« Toutes les flottes pêchant dans les eaux ibériques et dans le golfe de Gascogne sont concernées par les considérations relatives aux pêcheries mixtes, qui sont particulièrement pertinentes pour les pêcheries au chalut de fond. L’analyse de 2022 a montré que le merlu dans les eaux ibériques et les espèces pélagiques et le lieu jaune dans le golfe de Gascogne sont les espèces les plus limitantes ».
Dorleta Garcia Groupe de travail sur les Avis sur les pêcheries mixtes (WGMIXFISH)
Cristina Silva
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SYNTHÈSE SUR LA PÊCHE 2022 GOLFE DE GASCOGNE ET CÔTE IB É RIQUE
Cette écorégion comprend les zones plus profondes de l'est de l'océan Atlantique, ainsi que les zones côtières allant de la Bretagne, au nord, à la péninsule ibérique et au golfe de Cadix, au sud.
Qui pêche ?
7 pays ont actuellement des pêcheries ciblant les nombreux stocks marins de l'écorégion.
Pays avec les débarquements les plus importants : Espagne, Portugal et France.
Engins de pêche utilisés dans la zone
Les chaluts de fond (benthique) sont les plus utilisés dans la zone et ciblent les espèces démersales.
Les chaluts pélagiques enregistrent les débarquements les plus importants dans la zone et ciblent le merlan bleu et le maquereau.
Golfe de Gascogne
Mer Cantabrique
Portugal Espagne
Golfe de Cadix
Pays avec des débarquements moindres : Pays-Bas, Irlande, Belgique et Royaume-Uni.
Le CIEM a fourni des avis en 2022 sur 73 stocks.
10 Benthiques 6 Crustacés 20 Démersaux
26 Élasmobranches 11 Pélagiques
Espèces capturées dans l’écorégion
France
Éspèces pélagiques Éspèces démersales
Les conséquences de la pêche sur l'écosystème
Éspèces élasmobranches
Élimination de la biomasse
Abrasion
Pêche fantôme
Débarquements par espèce en 1950-2020
La sardine représente la plus grande proportion des débarquements totaux, suiviedu chinchard bleu et du chinchard commun.
Éspèces des grands fonds
Dommages sur la faune benthique
Prises accidentelles de mammifères marins, d'élasmobranches et d'oiseaux de mer
Chinchard bleu Chinchard commun
Les débarquements de sardines montrent une tendance à la baisse depuis les années 1980.
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SYNTHÈSES SUR L’AQUACULTURE
Notre travail sur l’aquaculture fait partie d’un ensemble plus large qui cherche à faire progresser et à partager une compréhension scientifique des écosystèmes marins et des services qu’ils fournissent, et à utiliser ces connaissances pour générer des recommandations de pointe afin d’atteindre les objectifs de conservation, de gestion et de durabilité.
Les synthèses sur l’aquaculture contribuent à la connaissance des activités aquacoles dans une écorégion et à la façon dont l’aquaculture interagit avec les facteurs environnementaux, économiques et sociaux. Elles en décrivent les principaux vecteurs de développement et précisent s’ils ont un impact positif ou négatif sur la nature. On étudie l’ampleur du développement de l’aquaculture dans la région au fil du temps, notamment l’approvisionnement alimentaire local et la création de revenus et d’emplois par rapport à la demande et à la concurrence du marché international, ainsi que les cadres réglementaires et de gestion dans les différentes zones de l’écorégion.
« Les synthèses sur l’aquaculture fournissent beaucoup d’éléments pour les discussions futures. Il est toujours question d’augmenter la production et les produits de l’aquaculture. Au sein du CIEM, si l’aquaculture n’est pas encore aussi importante que la pêche, elle est amenée à se développer. Je pense donc que ce document pose les bases pour des discussions fructueuses sur l’endroit et la manière de se développer en tenant compte de l’impact environnemental ainsi que des aspects sociaux et économiques. »
En 2022, l’écorégion des mers celtiques est devenue la deuxième zone CIEM à faire l’objet d’une synthèse sur l’aquaculture.
Le portefeuille du CIEM couvre désormais la mer de Norvège et les mers celtiques. L’aquaculture dans l’écorégion des mers celtiques est pratiquée dans toutes les eaux côtières. Elle utilise aussi bien les eaux intertidales que subtidales.
« Le développement et la gestion futurs de l’aquaculture dans cette écorégion devront de plus en plus tenir compte des interactions avec d’autres activités humaines, telles que les pêcheries de capture sauvage, les loisirs/tourisme, les énergies renouvelables en mer et la désignation de zones marines protégées.
« La synthèse sur les mers celtiques présente des informations intéressantes sur l’aquaculture dans l’écorégion.
Elle souligne notamment l’importance de l’aquaculture pour les communautés côtières et isolées d’un point de vue socio-économique — il ressort que l’aquaculture apporte une contribution très importante à ces économies et aux personnes qui vivent dans ces régions. Le CIEM dispose des outils nécessaires pour travailler en étroite collaboration avec les régulateurs, l’industrie et les ONG environnementales sur tous les aspects liés à la recherche scientifique — et pour l’élargir et tirer parti de l’expertise de l’océanographie et, surtout, de l’aspect socio-économique. Je pense qu’il s’agit là d’un aspect très important qui doit être pris en compte dans le cadre de ces synthèses et au sein du CIEM en général. »
Le changement climatique est une autre composante qui affectera probablement la durabilité et la croissance du secteur dans l’écorégion, en plus de modifier les interactions avec d’autres secteurs. »
Elisa Capuzzo Workshop sur la Synthèse sur l’aquaculture dans l’écorégion des mers celtiques (WKCSAO)
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Francis O'Beirn Workshop sur la Synthèse sur l’aquaculture dans l’écorégion des mers celtiques (WKCSAO)
Ann-Lisbeth Agnalt
Présidente du groupe de pilotage sur l’aquaculture
SYNTHÈSE SUR L’AQUACULTURE 2022
Part de la production aquacole européenne totale dans l'écorégion des mers celtiques en
34% en valeur
21% en volume
Variations des prix moyens de quelques taxons importants cultivés au cours de la dernière décennie
34% ÉCOR ÉGION DES MERS CELTIQUES
Les pratiques aquacoles et les espèces cultivées dans l'écorégion des mers celtiques sont variées. Elles consistent en un éventail de pratiques de production intensive de poissons et extensive de mollusques et crustacés.
Base réglementaire et juridique
La production aquacole, soumise à réglementation, exige des permis, mais la politique en la matière est différente dans les cinq pays de l'écorégion.
Recommandations pour une croissance durable de l'aquaculture
Promouvoir des technologies de production innovantes pour réduire les impacts environnementaux
Diversification des systèmes de culture existants
Principales espèces d'élevage
Saumon de l’atlantique
>34% du volume total de la production
Principales interactions environnementales concernant les habitats et les espèces
Mollusques et crustacés
Application de techniques de décoquillage diverses et innovantes
Élargissement de l'aquaculture des algues marines
Essentiellement produit en Écosse
Principales menaces pour les populations de saumon sauvage
Poux de mer et introgression génétique du saumon d'élevage
Considérations pour le futur du développement et de la gestion de l'aquaculture
des espèces piscicoles
de l'aquaculture offshore
49%
Prédominance en nombre de sites et d'entreprises autorisés
Les interactions avec d’autres activités humaines telles que les pêcheries de capture sauvage, les loisirs/ tourisme, les énergies renouvelables en mer et la désignation de zones marines protégées.
Algues et invertébrés
Volumes de production relativement faibles
Autres interactions environnementales importantes
Les prix des moules ont diminué de Les prix des huîtres du Pacifique ont augmenté de Transmission de maladies, émissions de nutriments dissous, polluants, matières organiques en suspension et agents thérapeutiques.
Le changement climatique entrave la capacité existante et la durabilité de la croissance de l’aquaculture dans l’écorégion tout en modifiant les interactions avec d’autres secteurs.
Irlande Irlande
Écosse Mers celtiques
du Nord
Angleterre Pays de Galles
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Développement
Diversification
LES FAITS MARQUANTS SCIENTIFIQUES
Cohérence de la terminologie avec les normes internationales
Le Groupe de travail sur l’acoustique, la science et la technologie des pêches (WGFAST) dispose d’une expertise très pointue en techniques avancées d’étude acoustique du chalut, qu’il emploie sur un large éventail de plateformes, notamment des navires de recherche, des navires occasionnels et des observatoires. Afin de favoriser la collaboration et les échanges intellectuels et sociaux entre les chercheurs d’Afrique de l’Ouest, d’Europe et d’Amérique du Nord, le groupe a tenu sa réunion de 2022 au Sénégal.
Le groupe a également commencé à réfléchir à l’utilisation de la terminologie de l’acoustique sous-marine pour améliorer l’efficacité de la communication des concepts. La norme internationale ISO 18405:2017 a été créée en 2017 : elle définit la terminologie de base utilisée dans le domaine de l’acoustique sous-marine, incluant les sons naturels, biologiques et anthropogéniques. La terminologie du WGFAST a évolué séparément de cette norme internationale.
Le WGFAST a joint à son rapport scientifique un document supplémentaire : « Comparatif d’une terminologie utilisée par la communauté du CIEM avec la norme internationale de 2017, ISO 18405 », afin de faciliter la discussion et l’évaluation des différences terminologiques et la manière dont le WGFAST souhaite aborder ces différences.
Techniques et technologies émergentes
Le WGFAST est un chef de file dans la transformation des « Big Data » en données utiles à la conservation et à la gestion des écosystèmes. C’est un grand contributeur dans ce domaine de développement. Lors de la conférence scientifique annuelle du CIEM de 2022, le WGFAST et le groupe de travail sur l’apprentissage automatique en sciences marines (WGMLEARN) se sont associés pour organiser une session thématique intitulée « Traitement et interprétation des big data à l’aide de l’apprentissage automatique : observations acoustiques, optiques et autres dans la recherche marine ». Les discussions ont porté sur l’extraction de données utiles à partir des « big data » en utilisant des techniques d’apprentissage automatique et d’intelligence artificielle pour traiter et interpréter de grands ensembles de données de manière efficace et efficiente pour les pêcheries et la science des écosystèmes.
L’apprentissage automatique se développe dans tous les domaines scientifiques. Afin de suivre son utilisation dans les sciences marines, WGMLEARN a créé une base de données de travaux publiés qui utilisent l’apprentissage automatique sur des ensembles de données marines. C’est un aperçu historique de l’évolution de l’apprentissage automatique dans ce domaine. Plus de 900 publications sont classées en fonction du type de données utilisées, de la tâche d’apprentissage automatique abordée et des méthodes techniques utilisées pour y parvenir. Cette base permet aux utilisateurs de comprendre où l’apprentissage automatique a été le plus pratiqué et où il en est encore à ses débuts, de suivre l’évolution des méthodes et de découvrir quelles sont celles qui sont les plus utilisées pour un même type d’entrées.C’est une grande réussite du groupe WGMLEARN d’avoir réuni des scientifiques de différents horizons, des sciences de la mer et de l’informatique. Ses travaux contribuent à combler le fossé entre les disciplines et à faire progresser l’application de l’apprentissage automatique dans les sciences de la mer.
« L’adoption d’une nomenclature commune va faciliter la communication entre les fabricants, les développeurs et les analystes, permettre une compréhension précise des données, et promouvoir l’utilité des données pour la conservation des ressources. »
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Michael Jech Président du groupe de travail sur l’acoustique, la science et la technologie des pêches (WGFAST)
Comprendre les impacts de l’extraction des agrégats marins
Le groupe de travail sur les effets de l’extraction de sédiments marins sur l’écosystème marin (WGEXT) a publié une étude bibliographique, « Extraction de granulats marins et directive-cadre “Stratégie pour le milieu marin” : bilan des recherches existantes. » Il s’agit d’analyser les impacts environnementaux de l’extraction de sédiments marins dans le contexte de la directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin » (MSFD), au regard de l’objectif global d’atteindre un bon état écologique (GES) à travers un certain nombre de descripteurs pertinents. Cette étude identifie les lacunes actuelles dans nos connaissances et souligne l'importance de faire appel à des experts compétents. Plus particulièrement, ce rapport attire l’attention sur la nécessité de tenir compte de la reconstitution et de la recolonisation des fonds marins pour comprendre l’empreinte des impacts de l’extraction de granulats. Les informations tirées de cette étude devraient être utilisées pour optimiser la gestion de l’extraction de granulats marins et leur développement durable, afin de répondre aux besoins en matière de gestion et de réglementation.
Le groupe de travail sur l’aquaculture en haute mer (WGOOA) a mis au point des indices physiques pour classer les sites aquacoles exposés (ou « offshore »). Ces indices sont basés sur l’énergie du site (vagues et courants) reflétant des conditions extrêmes ou des conditions d’exploitation normales. Ces travaux permettront de clarifier les questions récurrentes concernant la définition de l’« aquaculture exposée », les exigences en matière de technologie et le fait qu’en fin de compte, le terme « exposé » plutôt que « offshore » devrait être utilisé pour ce type d’aquaculture. Depuis des décennies, les tentatives de mise en œuvre de cette classification au niveau international se succèdent, jusqu’à présent sans succès.
Oceans Past IX
Alors que nos océans évoluent plus rapidement que jamais dans le siècle, il est indispensable de comprendre ce qui s'est passé avant pour mieux encadrer la gestion de ces systèmes.
Notre groupe de travail sur l'histoire des poissons et des pêches (WGHIST) a utilisé des sources de données historiques et non conventionnelles (photos, peintures et schémas) pour reconstituer les anciennes pratiques de pêche et les changements intervenus dans les systèmes socio-écologiques marins à travers le temps lors de la conférence Oceans Past XI, qui s'est déroulée à Seattle, aux États-Unis.
Depuis sa création en 2012, le WGHIST participe à ces conférences qui rencontrent un vif succès. En 2022, le CIEM a coparrainé des chercheurs en début de carrière.
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Des jeux de simulation spatiale marine
Une partie importante du travail quotidien des responsables de la planification marine et de la gestion côtière et transfrontalière consiste à appréhender des situations écologiques et de gouvernance complexes. Il s’agit également d’apprendre à évaluer des situations et à prendre des décisions dans un contexte d’incertitude. Pour acquérir ces compétences, et communiquer à leur sujet, les jeux de rôle et les jeux de simulation sont de plus en plus populaires.
Le serious game MSP Challenge a été conçu à cette fin, d’abord sous la forme d’un jeu de rôle en salle pour 60 à 80 personnes, assisté d’un outil informatique avec des cartes et des couches de données permettant de comparer et d’évaluer des plans transfrontaliers, puis sous la forme d’un jeu de plateau permettant de travailler les situations et les interactions et enfin, plus récemment, avec une version en ligne permettant même d’évaluer différents scénarios d’action à l’aide d’une simulation de données reposant sur le modèle Ecopath.
Ce jeu est le fruit d’une coopération entre des professionnels du développement de jeux, du design, et de la modélisation des écosystèmes. Sous ses différentes formes, il a été utilisé et évalué dans divers contextes d’enseignement et de formation. Suite aux restrictions de voyage liées à la pandémie COVID-19, il est devenu nécessaire de disposer d’une version numérique du jeu permettant une interaction en ligne pour différentes plates-formes d’utilisateurs. Ainsi, en 2020-22, la priorité a été donnée pour proposer une version en ligne plus accessible et élaborer des modules de formation correspondants.
Notre groupe de travail Planification marine et gestion des zones côtières (WGMPCZM) soutient le développement de l’éducation et de la formation dans le domaine de la planification marine et de la gestion des zones côtières. Depuis le début des années 2010, les membres du groupe ont utilisé l’outil dans l’enseignement universitaire et la formation professionnelle, dont les formations du CIEM. Ils ont également servi de référence scientifique pour les créateurs et développeurs du jeu MSP Challenge.
Faire progresser la modélisation dynamique des populations et des écosystèmes marins
En 2022, notre groupe de travail sur la modélisation intégrative, physico-biologique et écosystémique (WGIPEM) a créé une section thématique spéciale dans la série Marine Ecology Progress Series (MEPS) qui met en lumière les modèles de pointe basés sur les processus et la manière dont ils sont appliqués pour traiter un large éventail de sujets de recherche et de gestion marines. Le WGIPEM effectue son travail de modélisation en partageant et en discutant des résultats, en identifiant leurs lacunes, en recommandant et en réalisant des activités visant à améliorer la performance des modèles.
Une partie importante du travail consiste à développer en permanence des modèles d’écosystèmes complets qui intègrent les données écologiques, économiques et sociales. La section thématique qui en résulte démontre le potentiel de gestion des modèles dynamiques d’écosystèmes marins. «Parmi les différents thèmes abordés, on trouve les réponses des populations et des écosystèmes à diverses pressions individuelles ou interdépendantes, ainsi que la surveillance des écosystèmes et l’évaluation des stratégies de gestion. »
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GROS PLAN SUR LA CONSERVATION
Considérations géographiques
Le CIEM fournit des recommandations concernant les possibilités de pêche pour plusieurs stocks où les pressions anthropogéniques autres que la pêche ont le plus d'impact. Pour ces stocks, nous avons commencé à inclure dans les avis sur les possibilités de pêche concernés des recommandations en matière de conservation.
En 2022, l’anguille européenne est devenue le premier stock publié avec cet aspect de conservation. L’anguille européenne est une espèce en danger critique d’extinction, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Elle figure sur la liste rouge européenne des poissons d’eau douce. L’anguille est une espèce diadrome. Comme pour d’autres espèces diadromes, l’impact des activités humaines est considérable (par exemple les changements environnementaux, la pollution, l’activité des centrales hydroélectriques et des stations de pompage, et le drainage).
La recommandation relative à la pêche de l’anguille n’a pas changé : la pêche à l’anguille européenne n’est pas considérée comme durable. Le CIEM recommande zéro capture.
Cet avis concerne l’anguille dans tous ses habitats, aussi bien pour la pêche récréative que commerciale, et inclut les captures de civelles destinées au repeuplement et à l’aquaculture. L’état de conservation a été ajouté à l’avis.
Conformément aux considérations relatives à la gestion fondée sur les écosystèmes, le CIEM a examiné les incidences des activités autres que la pêche sur l’anguille européenne et a recommandé que « toutes les mortalités anthropiques non liées à la pêche soient nulles » et que « la quantité et la qualité des habitats de l’anguille soient rétablies, et notamment la connectivité, ainsi que les propriétés physiques, chimiques et biologiques ».
Cette approche doit être suivie pour d’autres stocks de poissons de l’Atlantique Nord-Est et de la mer Baltique où des problèmes de conservation sont constatés, afin d’accompagner les évaluations scientifiques des stocks et de permettre une compréhension globale de l’état et de la conservation des stocks halieutiques.
Le cadre mondial pour la biodiversité de KunmingMontréal adopté lors de la 15e réunion de la Conférence des parties à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique en 2022 (COP15) définit des objectifs mondiaux à atteindre d’ici à 2030, et au-delà afin de garantir l’utilisation durable et la sauvegarde de la biodiversité, notamment la conservation d’au moins 30 % des zones côtières et des océans du monde, et la restauration de 30 % des environnements marins déjà dégradés.
Le nouveau groupe de travail du CIEM sur les aires marines protégées et autres mesures spatiales de conservation (WGMPAS) s’est réuni pour la première fois en 2022 et s’est concentré sur la conception des AMP et des réseaux d’AMP. Le groupe réfléchira à la manière de concevoir les réseaux d’AMP afin d’optimiser les bénéfices en termes de conservation et d’utilisation humaine, ainsi qu’à la manière dont les AMP peuvent atteindre au mieux leurs objectifs au regard des effets prévus du changement climatique sur les écosystèmes naturels. natural ecosystems.
« Depuis 2005, le groupe de travail sur l’anguille a souligné que les facteurs qui entravent la migration des anguilles (hydroélectricité, perte d’habitat) et en diminuent la qualité (polluants, maladies et parasites) sont préjudiciables à l’espèce. L’inclusion de cet aspect de la conservation dans l’avis 2022 est une étape importante. »
Caroline Durif
du groupe de travail conjoint EIFAAC/ICES/GFCM sur les anguilles
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Co-présidente
L’anguille européenne — premier stock de poisson à faire l’objet d’un avis de conservation
« Les écosystèmes marins du monde entier sont confrontés à une double crise : le déclin de la biodiversité et le changement climatique. Les aires marines protégées sont un outil essentiel pour relever ces deux défis. Elles ont été au centre des efforts mondiaux de conservation de la biodiversité et des fonctions des écosystèmes marins. En fin de compte, le succès de ces efforts sera étayé par des systèmes de conception, de surveillance et de gestion solides qui reflètent les réalités de l’utilisation des océans, la nécessité de mesures de conservation rigoureuses et l’influence du changement climatique. C’est pour répondre à ces besoins et fournir de nouveaux conseils que le WGMPAS a été créé en 2022, afin que les AMP et les réseaux d’AMP puissent atteindre au mieux leurs objectifs de conservation, aujourd’hui et demain ».
Identifier les espèces protégées, en danger et menacées (PETS) par les prises accidentelles dans chaque écorégion du CIEM
L’approche écosystémique de la gestion des pêcheries oblige le CIEM à prendre en compte les effets des prises accidentelles sur les espèces vulnérables. La feuille de route du CIEM (ICES Roadmap for bycatch advice), publiée pour la première fois en 2020, décrit le contexte législatif, les besoins scientifiques et la voie à suivre par le CIEM pour renforcer ses avis sur les prises accessoires. Ce document a été mis à jour et republié en 2022 afin d’inclure des listes d’espèces d’oiseaux de mer, de poissons et de mammifères marins PETS concernés par les prises accessoires, pour chaque écorégion du CIEM. Ces listes représentent une avancée majeure dans notre travail sur les prises accessoires des espèces PETS. Elles feront partie intégrante et opérationnelle des avis du CIEM sur les prises accessoires (y compris nos aperçus sur les pêcheries) et contribueront à l’objectif global de la feuille de route, qui est d’évaluer le risque et l’impact de l’activité des flottes en matière de prises accidentelles.
Parmi les principaux contributeurs à ces travaux :
• Le groupe de travail sur les prises accessoires d’espèces protégées (WGBYC)
• Le groupe de travail sur l’écologie des mammifères marins (WGMME)
• Le workshop sur les poissons importants pour la conservation et les prises accessoires (WKCOFIBYC)
• Le groupe de travail conjoint OSPAR/HELCOM/CIEM sur les oiseaux de mer (JWGBIRD)
La Convention sur l'initiative pour la biodiversité et les océans durables
En 2022, le CIEM a participé à la troisième réunion du Sustainable Ocean Initiative Global Dialogue avec les organisations des mers régionales et les organismes régionaux de pêche, conçue par la CDB pour réunir les organisations des mers régionales et les organismes de pêche afin qu’ils discutent de la biodiversité marine et de son exploitation durable. Cette réunion s’est inscrite dans le contexte des négociations en cours sur la biodiversité marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale et du cadre mondial pour la biodiversité pour l’après-2020.
« La mise à jour de la feuille de route pour les avis sur les prises accessoires est une étape décisive qui améliore la qualité des avis. Elle permet principalement d’inclure les poissons dans nos recommandations sur les prises accessoires de PETS. Une priorisation plus poussée des espèces de mammifères marins, d’oiseaux de mer et de poissons serait nécessaire pour développer les bilans de populations, afin de pouvoir évaluer la mortalité due aux prises accidentelles et les conséquences associées pour les populations PETS. »
Henn Ojaveer Vice-président du comité consultatif
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Ryan Stanley Coprésident du groupe de travail sur les aires marines protégées et autres mesures spatiales de conservation (WGMPAS)
UNE STRAT ÉGIE POUR L’ENGAGEMENT DES PARTIES PRENANTES
L’engagement des parties prenantes prend de plus en plus d’importance au sein du CIEM. En effet, nous veillons à ce que nos travaux s’appuient sur des points de vue et des expertises pluriels. C’est en prenant conscience que cet engagement est essentiel pour améliorer la base scientifique qui sert aux décisions et pour garantir la cohérence et la fiabilité des données scientifiques utiles à l’élaboration des politiques que le CIEM a mis au point cette stratégie.
Le rapport de recherche coopérative 353, « Le processus d'ouverture vers un engagement plus grand des acteurs du CIEM (1980-2020) », soulignait qu’en dépit de règles conçues pour la participation des parties prenantes aux processus scientifiques et consultatifs, le CIEM ne disposait pas d’une stratégie définie à ce sujet.
En 2021, le Workshop sur la stratégie pour l’engagement de toutes les parties prenantes (WKSHOES) a permis de rassembler les informations nécessaires à l’élaboration d’une stratégie formelle. Sur la base des recommandations du groupe, des consultations ont eu lieu avec les comités scientifiques et consultatifs, le Bureau, les parties prenantes et les observateurs, ainsi qu’avec les organisations qui demandent des avis au CIEM.
En 2022, le Conseil a approuvé la Stratégie pour l’engagement des parties prenantes du CIEM. Cette stratégie décrit les principes clés, définit le cadre de l’engagement et précise les rôles, les attentes et les responsabilités des parties prenantes et des scientifiques. Ainsi, la mise en œuvre de cette stratégie garantit que toute personne impliquée dans un processus participatif de l’organisation a un rôle et une responsabilité précise, et que le CIEM effectue son travail de manière équitable et transparente.
Pour les parties prenantes, cela signifie qu’elles disposent d’un moyen clair de s’engager avec le CIEM, ce qui garantit que leurs points de vue sont pris en compte dans les processus décisionnels.
« Notre stratégie pour l’engagement des parties prenantes ouvre une voie d’accès au CIEM. La mobilisation active des acteurs va dans le sens de l’impartialité, de l’indépendance et de l’intégrité du CIEM. Elle met en évidence la nécessité de poursuivre un apprentissage par la pratique et d’assurer le suivi et l’évaluation de cette participation. »
Mark Dickey-Collas Président du comité consultatif du CIEM (ACOM)
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LE CADRE D' É VALUATION TRANSPARENT (TAF)
Il faut garantir la transparence et la reproductibilité des principaux résultats scientifiques des groupes d’experts du CIEM. À cet effet, le cadre d’évaluation transparent (TAF) offre une ressource en ligne pour les bilans annuels des stocks de poissons et des pêcheries mixtes, ainsi que pour d’autres types d’évaluations issus des avis du CIEM sur des sujets tels que les contaminants, les indicateurs benthiques, les impacts de la pêche, les relevés statistiques, les estimations de captures, les synthèses des écosystèmes et des pêcheries. Le cadre permet à quiconque de trouver, référencer, télécharger et exécuter facilement une analyse à n’importe quel stade du processus menant à la publication de l’avis du CIEM.
À cet égard, l’utilisation d’outils permettant la reproductibilité de la recherche est une étape essentielle. La recherche reproductible adhère aux principes FAIR (« trouvable, accessible, interopérable et réutilisable »), où le principe de transparence permet à d’autres de parvenir au même résultat en utilisant les mêmes données et les mêmes méthodes. En 2022, les experts de la communauté du CIEM ont appris à bien se servir des outils qui permettent de reproduire la recherche, notamment comment générer des documents R Markdown pour documenter les analyses, des dossiers git pour les flux de code, et le TAF pour encapsuler la collecte, le traitement et la documentation des données sur une seule et même plateforme. Il s’agit de la formation « Reproducible science, best practices, and ICES Transparent Assessment Framework. »
Trois workshops très populaires dédiés au TAF ont été organisés pour les experts travaillant sur l’évaluation des stocks, avec des introductions, des démonstrations et des exercices sur la production de bilans du CIEM et sur le travail dans un système GitHub.
Au centre de ces ateliers, en accès libre, on trouve le guide du TAF, ainsi que des exemples et des templates hébergés sur GitHub pour aider les utilisateurs à démarrer. D’autres modules d’apprentissage TAF sont disponibles sur le site web du CIEM.
Le système régional de base de données et d’estimation (RDBES) est une plateforme de base de données coordonnée au niveau régional pour les évaluations des pêcheries. La plateforme stocke des données détaillées d’échantillonnage des pêches commerciales et des données agrégées sur l’effort et les débarquements. Le TAF est un élément essentiel du RDBES : en soutien à ce processus, un workshop sur la collecte de données à l’aide du RDBES en utilisant le TAF a été organisé en 2022.
"Après une première courbe d'apprentissage, les experts qui utilisent le TAF indiquent que les analyses futures sont faciles à mettre à jour, à modifier et à ré-exécuter, tandis que les nouveaux utilisateurs ont pu réutiliser le code écrit par des utilisateurs plus expérimentés. Dans l'ensemble, les utilisateurs comprennent que le TAF est essentiel pour la transparence des avis et la provenance des données sous-jacentes. Dans le courant de l'année, une base de données de résultats TAF (principalement des évaluations de stocks) sera publiée. Cela devrait faciliter l'alimentation d'autres bases de données du CIEM avec recommandations (par exemple, les graphiques d'évaluation des stocks, la base de données 'avis et scénarios'). À terme, l’idée est de réduire la charge de travail des experts en matière d'évaluation des stocks".
Colin Millar
Chargé des données et de l'évaluation
Colin Millar Data and Assessment Professional Officer
Cecilia Kvaavik Advice Data Officer
Luca Lamoni Advice and Data Analyst
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L'équipe principale du TAF
SUR LA SCÈNE MONDIALE
Le CIEM a pris deux engagements lors de la conférence des Nations unies sur les océans en 2022 :
• renforcer la conservation et l'exploitation durable des océans et de leurs ressources en mettant en œuvre le droit international, tel qu'il apparaît dans la Convention des Nations unies sur le droit de la mer ;
• rendre la pêche durable en permettant aux petits pêcheurs artisans d'accéder aux ressources marines et aux marchés.
Jörn Schmidt, président du comité scientifique du CIEM (SCICOM), s'est exprimé sur le développement de solutions numériques pour la santé des océans lors de l'événement parallèle "Digital Ocean systems to support and strengthen implementation of sustainable development goals" organisé par Mercator, le Programme des Nations unies pour l'environnement, la Commission océanographique intergouvernementale de l'UNESCO et la Commission européenne. Il a également animé une session sur "le renforcement de l'interface science-politique pour un océan sain" lors de l'événement parallèle "Delivering the science we need: Scaling Sustainable Ocean Solutions by Strengthening the Science-Policy Interface" organisé par la Division des affaires maritimes et du droit de la mer de l'UNESCO et de l'ONU. Ellen Johannesen, coordinatrice du CIEM, a quant à elle participé au panel d'"Empowering Women", événement organisé par la World Maritime University et Fisheries and Oceans Canada.
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Ellen Johannesen, coordinatrice de la conférence des Nations unies sur les océans
Jörn Schmidt, président du comité scientifique de la conférence des Nations unies sur les océans
SMARTNET LA DURABILIT É DES ÉCOSYSTÈMES MARINS GRÂCE AUX R
É SEAUX MONDIAUX DE CONNAISSANCES
SmartNet est une initiative du CIEM et de l’Organisation des sciences de la mer pour le Pacifique Nord (PICES) qui soutient les activités des deux organisations relatives à la Décennie des Nations unies pour les sciences de la mer au service du développement durable. Son objectif est d’établir un réseau mondial de connaissances en sciences océaniques en renforçant et en élargissant la collaboration entre le CIEM, la PICES et leurs organisations partenaires.
L’accent est mis sur des domaines de recherche d’intérêt mutuel, notamment le changement climatique, la pêche et la gestion écosystémique, les dynamiques sociales, écologiques et environnementales des systèmes marins, les communautés côtières et les aspects humains, ainsi que la communication et le développement des
SmartNet intègre également des stratégies visant à faciliter les thèmes transversaux d’inclusivité de la Décennie des océans: l’égalité des sexes, l’engagement en début de carrière et la participation des communautés autochtones et des nations en développement à la planification et à la mise en œuvre d’activités conjointes.
En juin 2022, l’activité satellite du Laboratoire de la Décennie de l’Océan a été l’un des points forts de SmartNet. Ainsi, lors du webinaire « Establishing Global Knowledge Networks in SmartNet », SmartNet a pu être présenté à la communauté de la Décennie. Une occasion propice de tisser des liens avec des organisations partenaires potentielles, des parties prenantes, des utilisateurs finaux, ainsi que des initiatives soutenues par la Décennie, partageant des objectifs communs.
LES SCIENTIFIQUES EN D É BUT DE CARRIÈRE
Les scientifiques en début de carrière (Early Career Scientists - ECS) incarnent la prochaine génération de chercheurs. Si le CIEM veut poursuivre sa mission, il est essentiel qu’ils occupent une place centrale au sein de l’organisation afin de promouvoir le travail en réseau, la communication et l’éducation. Ainsi, l’initiative stratégique du CIEM pour l’intégration des scientifiques en début de carrière (SIIECS) a été mise en place en 2021 afin d’impliquer les ECS dans les activités du CIEM de manière mutuellement bénéfique, en améliorant le prestige et l’accessibilité du CIEM pour les ECS marins, en facilitant leur inclusion et en les aidant à contribuer aux objectifs globaux de l’organisation.
À Dublin, lors de la Conférence scientifique annuelle (ASC) 2022 du CIEM, SIIECS a organisé la mise en réseau, Connecting ICES expert groups to early career scientists, pour expliquer la structure du CIEM, présenter SIIECS et ce qu’implique le fait d’être membre d’un groupe d’experts du CIEM. La participation a été encouragée par les interactions entre les présidents des groupes d’experts et les ECS présents.
Il est important de noter que de nombreux ECS qui viennent de rejoindre la communauté du CIEM sont désireux de participer aux groupes d’experts, mais qu’en raison du manque de transparence du processus, ils ont ressenti plus d’obstacles formels à leur participation que les présidents des groupes d’experts présents lors de la session ne l’avaient imaginé.
Mettre les ECS (et les méduses) sur le devant de la scène
Parmi les mandats du SIIECS figure celui d’encourager l’inclusion des ECS dans les activités du CIEM et d’élaborer une proposition visant à inclure une conférence régulière sur les ECS lors de la conférence annuelle. Cornelia Jaspers, directrice du Centre for Gelatinous Plancton Ecology & Evolution, du Danish National Institute of Aquatic Resources (DTU Aqua), a ainsi eu l’honneur d’être la première oratrice ECS à l’ASC 2022. Elle y a présenté sa conférence intitulée « Les écosystèmes marins en mutation : Sommes-nous confrontés à un avenir plus gélatineux ? »
« Ce fut une occasion exceptionnelle de mettre le zooplancton gélatineux à l’ordre du jour d’un grand nombre de scientifiques et de lancer la discussion au sein de la communauté du CIEM. Si nous voulons comprendre les modifications des écosystèmes dues aux changements mondiaux, nous ne pouvons plus nous passer de ces acteurs clés.
Je suis scientifique en début de carrière. Pour moi, ce fut un grand honneur de présenter ma ligne de recherche lors d’une conférence internationale, devant un public aussi nombreux — 500 personnes physiques et 200 en ligne. Je suis donc très reconnaissante au CIEM de m’avoir offert cette opportunité. »
Cornelia Jaspers
Institut national danois des ressources aquatiques (DTU Aqua)
En 2022, le Journal des sciences marines du CIEM (IJMS) a lancé une nouvelle collection thématique d’articles intitulée « Marées montantes — les voix de la nouvelle génération de chercheurs en sciences marines à l’horizon 2050 (Rising tides - voices from the new generation of marine scientists looking at the horizon 2050) » afin de mettre en lumière ce que signifie travailler aujourd’hui en tant que jeune chercheur dans le domaine des sciences marines.
Cette nouvelle collection est le fruit d’une collaboration entre le SIIECS et l’IJMS. Elle est entièrement consacrée et rédigée par des jeunes chercheurs. Cinq articles ont été publiés en 2022.
« Parce que nous-mêmes, nous sommes des chercheurs en début de carrière, nous voulons connaître la nouvelle génération de spécialistes des sciences de la mer et offrir une plateforme pour les mettre en valeur. Le secteur est en constante évolution et se développe d’autant plus rapidement que de nouvelles méthodes sont mises au point : notre vision des sciences marines dans 10 ou 20 ans pourrait être très différente de celle d’aujourd’hui.
D’une certaine manière, cette série est complémentaire à la série Luminaires du Journal, mais au lieu de revenir sur ce qui a fait la carrière de nos pairs aînés, nous mettons l’accent sur la nouvelle génération de scientifiques marins et sur leur vision de l’avenir. »
Côme Denechaud
Coprésident de l’initiative stratégique du CIEM sur l’intégration des scientifiques en début de carrière
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La science océanique au service de l'avenir que nous voulons
La quatrième conférence CIEM-PICES des chercheurs en début de carrière s’est tenue du 18 au 21 juillet à St. John’s (Terre-Neuve), au Canada, sous l’égide de Pêches et Océans Canada. La portée de cette série de conférences pour les communautés de jeunes chercheurs du CIEM et de la PICES est manifeste. Parmi les principaux objectifs, on peut citer le développement de contacts et d’associations, la création de relations de collaboration qui contribueront à faire progresser notre compréhension collective de l’environnement marin. Cent dix-sept scientifiques issus de 20 pays ont participé avec enthousiasme aux discussions tout au long de la semaine.
Neuf ECS, dont trois représentant chacune des organisations organisatrices, ont été sélectionnés pour élaborer le programme scientifique. Ils ont mis au point neuf sessions scientifiques sous les thèmes élargis des processus écosystémiques et océaniques, de l’inclusivité, de l’interdisciplinarité et de la transparence dans la recherche, et des technologies et techniques émergentes pour les sciences océaniques.
Le thème choisi, « La science océanique au service de l’avenir que nous voulons », est directement lié à la Décennie des Nations unies pour l’océanographie au service du développement durable (2021-2030) et au rôle important que jouent les sciences océaniques dans la santé actuelle et future de nos océans et de nos côtes, pour le bien de l’humanité.
Federico Maioli, de l’Université de Bologne, en Italie, a reçu le prix de la meilleure présentation pour « Influence des caractéristiques écologiques sur la dynamique spatio-temporelle d’une communauté d’élasmobranches dans un bassin fortement exploité » et Eleana Karachaliou, de l’Université du Manitoba, au Canada, a reçu le prix du meilleur poster pour « Mise en évidence d’une divergence transocéanique historique chez la lamproie marine anadrome Petromyzon marinus par le reséquençage du génome entier »
« J’ai vraiment été ravie de faire partie du comité d’orientation scientifique. C’était fantastique d’apprendre de l’intérieur comment une conférence est organisée à différents niveaux : décider du contenu scientifique, organiser les sessions, choisir un lieu approprié, planifier les activités extérieures, l’importance des médias sociaux pour annoncer ce type d’événement, et le nombre de personnes à impliquer ; mais j’ai surtout apprécié l’interaction avec mes collègues du Comité de pilotage scientifique — d’abord en ligne, puis en personne lors de l’événement. Notre groupe s’est lié d’amitié et s’est soutenu mutuellement pendant la conférence pour veiller au bon déroulement de chaque session scientifique. Nous avons partagé des moments très agréables pendant notre temps libre, en visitant St. John’s. »
Ana María Cabello Pérez Institut espagnol d’océanographie, Espagne
Chaque année, le CIEM finance des voyages pour les scientifiques en début de carrière.
En 2022, le CIEM a ainsi financé la participation d’ECS aux événements suivants :
Le 4ème Symposium on Decadal Variability of the North Atlantic and its Marine Ecosystems: 2010–2019 du 20 au 22 juin 2022 à Bergen, Norvège
Le Symposium on Capelin - The canary in predicting effects of climate on the arctic marine environment du 10 au 13 Octobre 2022 à Bergen, Norvège
L'International Symposium on Small Pelagic Fish: New Frontiers in Science for Sustainable Management du 7 au 11 November 2022 à Lisbonne, Portugal
ECSC4 participants at the Marine Environmental Observation, Prediction and Response Network MEOPAR workshop.
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DES MESURES EN FAVEUR DE LA DIVERSIT É , L' ÉQUIT É ET L'INCLUSION
L’égalité de genre est cruciale dans tous les domaines, y compris les sciences marines. En tant que composante essentielle d’un système socio-écologique durable, la recherche scientifique doit être équitable et diversifiée pour répondre efficacement aux besoins de la société en matière de données impartiales sur l’état et l’utilisation durable de nos mers et de nos océans. Le CIEM s’est engagé à intégrer l’égalité de genre et les principes qui soutiennent la diversité, l’équité et l’inclusion dans sa gouvernance, ses structures de travail, ses programmes et ses prestations de services.
Considérant que les femmes sont bien représentées dans l’ensemble des sciences de la mer, mais qu’elles continuent d’être sous-représentées dans les rôles de direction au sein du CIEM, du Secrétariat et de la communauté au sens large, nous avons élaboré un plan pour l’égalité de genre au cours de l’année 2022, en consultation avec la communauté. Ce plan a été adopté lors de la réunion du Conseil de 2022. C’est une première étape importante qui aidera l’organisation à promouvoir un environnement de travail plus inclusif, à encourager le changement des mentalités et à tracer la voie pour rectifier les inégalités existantes. Cela devrait permettre à l’avenir de favoriser une plus grande diversité dans les postes de direction.
Le programme définit des objectifs et des cibles, ainsi que les initiatives en place et en cours de développement en fonction d’objectifs qualitatifs et quantitatifs qui nous aideront à évaluer les progrès accomplis pour créer les conditions garantissant que tous les membres de la communauté du CIEM bénéficient d’une égalité des chances, dans l’accès aux ressources, au financement et aux possibilités de reconnaissance et d’avancement. Cette démarche vise à favoriser l’émergence d’une communauté de chercheurs diversifiée et inclusive, susceptible d’ouvrir de nouvelles perspectives et d’apporter des idées novatrices.
Par ailleurs, nous avons mis à jour le code d’éthique et de conduite professionnelles, qui a été adopté en 2022. Il définit nos valeurs fondamentales, les normes internationales de bonne pratique scientifique, les conflits d’intérêts et les responsabilités environnementales de tous ceux qui participent aux activités du CIEM. Ce code propose des orientations sur les bonnes pratiques scientifiques, l’identification et le traitement des conflits d’intérêts réels, potentiels ou ressentis, définit les normes de comportement des participants aux activités du CIEM et fixe les responsabilités de ceux qui contribuent à nos travaux, notamment en matière d’environnement.
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Les valeurs du CIEM
Accueillir la diversité Inclure en toute égalité
Valoriser les différences de points de vue, d’expertise et de parcours qui renforcent le succès à long terme du CIEM.
Communiquer judicieusement
Éviter le harcèlement Promouvoir le bien-être
Garantir le droit des autres à participer aux activités du CIEM en toute égalité, sans préjugés ni discrimination fondés sur le genre, la discipline scientifique, la situation familiale, l’âge, l’origine ethnique, les convictions politiques ou religieuses, l’orientation sexuelle ou le handicap.
S’efforcer de communiquer ouvertement et de s’adresser aux autres avec dignité.
Faire preuve de discrétion et respecter les autres. Le harcèlement, les persécutions, l’intimidation ou la discrimination, sous quelque forme que ce soit, sont inacceptables.
Accompagner et encourager les autres à maintenir un environnement de travail sûr et accueillant. Être attentif à son entourage et à ses collègues et signaler immédiatement toute situation dangereuse ou stressante pour autrui.
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LA CONF É RENCE SCIENTIFIQUE ANNUELLE DU CIEM 2022
La Conférence scientifique annuelle (ASC) 2022 du CIEM, notre première conférence entièrement hybride, a réuni des participants de plusieurs disciplines et secteurs pour discuter et s’engager dans les plus récentes et stimulantes recherches marines.
Plus de 500 participants se sont réunis à Dublin, en Irlande, et 200 autres participants en ligne. Les 18 sessions thématiques ont couvert un large éventail de sujets, notamment l’aquaculture durable, le rôle des pêcheries à petite échelle et des communautés dans la gouvernance des océans, l’océanographie et les écosystèmes dans l’Atlantique
Nord, et la gestion basée sur les écosystèmes.
L’organisation de cet événement hybride a été confiée cette année au gouvernement irlandais, hôte de la conférence, et à ses deux agences maritimes, le Marine Institute et Bord Iascaigh Mhara, qui ont été ravis de réunir la communauté du CIEM pour discuter des dernières avancées scientifiques et développer de nouvelles idées et de nouveaux partenariats.
Avec son format hybride, la conférence ne s’est pas limitée à Dublin et des rencontres virtuelles ont été organisées en ligne.
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Les participants de la conférence ASC 2022 à l'Aveda Stadium, Dublin. Image : Hugh Sweeney.
Participants en ligne pendant la présentation « The Kraken's Lair : EBM operationalization pitch pit network session »
Discours clés
Quatre perspectives sur les impacts du changement climatique sur les eaux de l’Atlantique Nord et de l’Irlande Grace M. Cott, University College Dublin, Eimear Manning, National Youth Council of Ireland, Gerard D. McCarthy, Maynooth University, et David G. Reid, Marine Institute
Les écosystèmes marins en mutation : Sommes-nous confrontés à un avenir plus gélatineux ? Cornelia Jaspers, Danish National Institute of Aquatic Resources
Écosystèmes marins, pêcheries, sciences sociales, économiques et océaniques : pourquoi continuonsnous à rater des aspects essentiels, à nous concentrer sur les mauvaises échelles et à commettre d’autres péchés de réductionnisme ? Jason S. Link, US National Oceanic and Atmospheric Administration.
Tous disponibles sur notre chaîne YouTube.
Outstanding Achievement
Award - un prix d’excellence
La portugaise Manuela Azevedo a reçu le prix de d’excellence du CIEM pour 2022, un prix qui récompense les scientifiques qui ont apporté une contribution particulièrement remarquable au CIEM dans le domaine des sciences marines. Au cours de ses trois décennies de travail avec le CIEM, elle s’est engagée et a joué un rôle important à tous les niveaux de l’organisation : en tant que membre actif et présidente de plusieurs groupes de travail et workshops, en tant que membre du Comité consultatif, en tant que vice-présidente du Comité consultatif et en tant que membre portugais du Conseil du CIEM.
« C’est motivant de constater que mon travail a une application pratique et qu’il est important pour la société, qu’il répond aux besoins de l’industrie de la pêche, des parties prenantes et des gestionnaires en matière de conservation et d’exploitation durable des ressources marines. »
Prix du mérite
Meilleure présentation
Dannielle Eager, de l’Université de Plymouth, RoyaumeUni
« Facteurs océanographiques à fine échelle de la biomasse pélagique autour d’un atoll corallien tropical dans la zone marine protégée de l’archipel des Chagos ».
Meilleur poster
Tora Olsen, de l’Université d’Oslo, Norvège
« Répartition des rôles de plusieurs composantes de l’écosystème pour quatre effondrements majeurs du capelan de la mer de Barents ».
Meilleure présentation par un scientifique en début de carrière
Marina Sanz-Martin, de l’Institut espagnol d’océanographie (IEO-CSIC)
« La vitesse du changement climatique entraîne des réponses inattendues et résilientes chez les espèces de la Méditerranée occidentale » Amanda Schadeberg, de la Wageningen University & Research, Pays-Bas
« L’avenir de la zone mésopélagique s’écrit aujourd’hui — mais qui l’écrit ? »
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829 participants 589 personnes à Dublin 240 nous on rejoints en ligne 202 scientifiques en début de carrière 341 présentations orales 100 posters
Débat d’ouverture de l’ASC 2022 du CIEM sur les impacts du changement climatique sur les eaux de l’Atlantique Nord et de l’Irlande. Image: Jason Clarke.
La portugaise Manuela Azevedo reçoit le prix « Oustanding Achievement » des mains de Pierre Petitgas, du Comité des prix du CIEM. Image: Jason Clarke.
IN NUMBERS
RÉFLEXIONS SUR L'ASC 2022
Paul Connolly, délégué irlandais du CIEM
La conférence a mis en évidence l’importance des travaux du CIEM. Ils sont en constante évolution pour satisfaire au mieux les besoins de la société et explorer de nouveaux moyens de communiquer ces travaux à un public plus large — les décideurs politiques, les communautés côtières et la société en général.
La coopération et la coordination internationales dans le domaine des sciences marines ont toujours été au cœur des travaux du CIEM.
Il ressort clairement que face aux domaines nouveaux en plein développement tels que le climat, les impacts et leur atténuation, les énergies renouvelables en mer, l’aménagement de l’espace marin et les zones marines protégées, une collaboration solide sera essentielle pour la suite.
L’énergie déployée tout au long de la conférence a été remarquable. Les sessions, dans leur grande diversité, ont mis en lumière les progrès de la science. De fait, les nouveaux modes de pensée témoignent du travail accompli par le CIEM pour répondre à l’évolution de la demande.
Cette réussite est due à l’étroite collaboration entre le Marine Institute et le secrétariat du CIEM.
Cette année, nous avons tenté pour la première fois d’organiser une conférence entièrement hybride. Nous en avons retiré des enseignements sur la manière dont ce nouveau format peut être amélioré pour 2023.
Debbi Pedreschi, présidente du groupe de pilotage des évaluations intégrées des écosystèmes du CIEM
La semaine de l’ASC a offert un véritable tour d’horizon de la recherche de pointe, associé à des discussions, des débats et des brainstormings soutenus. La formule hybride ouvre la voie à des approches novatrices, qu’il s’agisse de panels, de discussions en sous-groupes ou de conversations dans un aquarium (!). Ces approches ont rendu l’événement dynamique, intéressant et interactif.
Les contributions irlandaises ont été nombreuses dans toutes les sessions, ce qui a été une source de fierté pour moi. Mon moment préféré, tout de même, a été la « Kraken’s Lair », que j’ai animée avec mon amie et collègue canadienne Marie-Julie Roux. Cette session avait des airs de « spectacle de variétés », les participants étant encouragés à « présenter » leur meilleure idée pour faire progresser la gestion écosystémique sans avoir recours à une présentation, ce qui a donné lieu à des karaokés scientifiques, des récits d’histoires, des mini-pièces de théâtre et des discours passionnés. Les participants ont pleinement adhéré à cette approche originale, qui a donné lieu à de nombreux fous rires, mais surtout à des idées concrètes vraiment excellentes et innovantes sur la manière de faire progresser la gestion fondée sur les écosystèmes dans un avenir proche.
Après quelques années extrêmement longues, difficiles et éprouvantes, la conférence a offert une occasion privilégiée de se revigorer, de se reconnecter, de travailler en réseau, de collaborer, d’innover et, bien sûr, de s’inspirer. En effet, tant de personnes se sont retrouvées, beaucoup se sont rencontrées en personne pour la première fois après deux années de travail virtuel. Plus merveilleux encore, ce sentiment a aussi gagné les scientifiques en début de carrière. Nombre d’entre eux participaient non seulement à leur première CSA, mais aussi à leur toute première conférence scientifique !
Alan Haynie, secrétaire général du CIEM
Me retrouver à Dublin, après trois ans sans aucune rencontre physique, ce fut pour moi comme un retour à la maison, car je fais partie de cette communauté depuis longtemps. Quelle joie de revoir de vieux amis et collègues, mais aussi de rencontrer de nouvelles personnes et de les écouter partager leurs objectifs et leurs espoirs pour le réseau du CIEM.
Nos hôtes irlandais n’ont pas ménagé leurs efforts pour faire de cette réunion un succès, et nous leur en sommes très reconnaissants.
Cette réunion en Irlande nous a également donné l’occasion de rencontrer davantage de chercheurs en sciences de la mer renommés. Se retrouver entre scientifiques, tous réunis dans la même pièce, est une expérience vraiment unique. D’ailleurs, ils ont été nombreux à souligner à quel point le contact entre collègues a été essentiel et productif. Dans le même temps, les réunions de format hybride ont permis à des centaines de personnes de participer à distance et de visionner toutes les présentations.
Je suis très heureux de tous ces échanges interdisciplinaires et de la participation d’un grand nombre de chercheurs en sciences sociales.
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Cornelia Jaspers lors de son intervention principale à l'occasion de l'ASC 2022 du CIEM à Dublin. Image: Hugh Sweeney.
PLEINS FEUX SUR NOTRE PROGRAMME DE FORMATION
Introduction à l'évaluation des stocks
21-25 février 2022 cours en ligne
Ce cours très apprécié forme les scientifiques aux bases de la dynamique des populations et de l’évaluation des stocks. Il est à la fois théorique et pratique, à travers des études de cas et des exercices.
Une recherche reproductible, les bonnes pratiques et le cadre d'évaluation transparent du CIEM
5-7 septembre 2022 cours en ligne
Cette formation permet aux experts du CIEM d’utiliser efficacement les outils permettant de reproduire la recherche.
Close-Kin Mark-Recapture : construire des modèles et concevoir des projets
21-25 novembre 2022
AZTI, Saint-Sébastien, Espagne
« J’ai eu un aperçu de la dynamique des populations au cours de mes études, mais jamais de formation approfondie sur l’évaluation des stocks. Dorénavant, je pourrais soutenir mes collègues qui travaillent sur l’évaluation des stocks et calculer moi-même des résultats intéressants ».
« En tant qu’évaluateur de stocks, j’étais intéressé par cette formation pour en savoir plus sur le TAF, afin de garantir que mon évaluation des stocks soit transparente et reproductible. J’ai trouvé la formation très utile pour comprendre comment organiser mes données, mes modèles et les résultats de mon analyse. »
Ghassen Halouani
Ifremer, France
Cette formation, destinée aux modélisateurs et statisticiens expérimentés en évaluation des stocks, était la première à porter sur la méthode Close-Kin Mark-Recapture (CKMR). Elle s’est concentrée sur les espèces commerciales et les captures accidentelles dans les pêcheries.
« J’ai trouvé la formation sur le CKMR particulièrement utile. En ce moment, conseillers et gestionnaires s’intéressent beaucoup à ses potentielles applications. Mais, vu sa nature, il peut sembler difficile à maîtriser. La formation m’a définitivement aidée à comprendre où la CKMR peut être utile et comment elle peut être appliquée. »
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Thomas Lanssens
ILVO — Innoverend Vissen, Belgique
Ilaria Coscia, Institut marin, Irlande
« La CKMR offre une approche novatrice qui peut révolutionner l’évaluation des stocks et leur gestion. Elle ne nécessite que des échantillons de tissus provenant d’une petite partie des captures, à partir desquels elle peut fournir des estimations de l’abondance absolue, du taux de mortalité naturelle, et bien plus, sans s’appuyer sur des sources de données conventionnelles coûteuses ou peu fiables. La CKMR a été développée par le CSIRO, en Australie, qui est à ce jour le seul institut disposant de l’expertise nécessaire pour dispenser cette formation. Outre les informations techniques directes, il est utile pour les scientifiques du CIEM de voir les différents cadres d’évaluation et de gestion des autres RFMO dans le monde. »
Les formations du CIEM à venir
Introduction à l'évaluation intégrée des stocks à l'aide de la synthèse des stocks
18-22 septembre 2023
Siège du CIEM Copenhague, Danemark
Il manque quelque chose à la liste ?
Le programme de formation du CIEM lance un appel à propositions.
www.ices.dk/training
Introduction à l'évaluation des stocks
23-27 octobre 2023
Siège du CIEM
Copenhague, Danemark
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Mark Bravington Formateur,, CSIRO Marine Lab, Hobart, Tasmanie, Australie
PUBLICATIONS
Le CIEM a publié une nouvelle bibliothèque en ligne. Elle offre aux utilisateurs un accès permanent à nos publications récentes et passées, avec quelques avantages supplémentaires : un outil de recherche amélioré et davantage de liens entre les publications du même type. Il est ainsi plus facile de trouver ce que l’on cherche et de découvrir des travaux similaires.
En complément, une base de données des publications externes est intégrée à la nouvelle bibliothèque afin que l’on puisse facilement consulter des articles de journaux, des livres et d’autres publications liées à notre travail, mais publiées ailleurs.
La nouvelle bibliothèque nous permet de suivre l’impact des publications et leur utilisation au moyen de citations, de mesures altmetrics, de lectorats et de téléchargements. Les utilisateurs ont la possibilité de suivre le contenu et de recevoir des alertes sur les recherches sauvegardées, lorsque quelque chose de nouveau est publié dans l’une de nos séries ou par un groupe d’intérêt du CIEM.
« Le réseau du CIEM est chargé de produire et de consolider les connaissances et les avis relatifs à l’environnement marin, qui sont diffusés par l’intermédiaire de divers organes de publication — une pratique qui se poursuit depuis plus de 120 ans. La mise en œuvre du nouveau système de bibliothèque constituera une ressource précieuse pour ceux qui recherchent des informations sur l’état actuel des océans, ainsi que sur l’évolution historique des sciences de la mer au cours des dernières décennies. »
Nils Olav Handegard, Président du groupe du CIEM chargé de l’impact et de la publication scientifiques
Techniques du CIEM dans les sciences environnementales (TIMES)
Volume 66 - Anomalies nucléaires dans les hémocytes de moules et les érythrocytes de poissons
Ces lignes directrices fournissent une description de la procédure d'essai, étape par étape, incluant la collecte, la préparation, la coloration des hémocytes de moules et des érythrocytes de poissons, le stockage des lames et l'évaluation des anomalies nucléaires chez ces animaux, ainsi que des caractéristiques morphologiques distinctes et des photomicrographies d'anomalies nucléaires.
Volume 67 - Manuel du CIEM pour les données sur les déchets des fonds marins Collecte et communication d'échantillons prélevés au chalut de fond
Des instructions faciles à suivre pour l’équipage des navires et les chercheurs qui collectent et enregistrent les déchets des fonds marins. Ce manuel fournit des informations essentielles sur la manière de catégoriser, de compter, de peser et de mesurer les déchets des fonds marins. Les noms ambigus au sein des catégories de déchets sont clarifiés. On y trouve également des conseils pour des questions spécifiques telles que la classification correcte des objets constitués de matériaux multiples.
Volume 68 - Analyse de la chlorophylle dans l'eau de mer
Cette directive mise à jour remplace le document « Techniques in Environmental Marine Sciences, Volume 30 » du CIEM et met l’accent sur les points critiques et les questions liées aux différentes techniques d’analyse utilisées dans la région du CIEM.
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Rapports de recherche
coopérative du CIEM (CRR)
Numéro 354 — Extraction d’agrégats marins et directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin» : Une synthèse de la recherche existante
Cette étude examine l’impact environnemental de l’extraction de granulats marins dans le contexte de la directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin » (DCSMM).
Elle identifie les lacunes dans les connaissances actuelles et attire l’attention sur la nécessité de tenir compte de la reconstitution et de la recolonisation des fonds marins lorsque l’on cherche à comprendre l’empreinte des effets du dragage des granulats. Les informations tirées de cette étude devraient être utilisées pour optimiser la gestion de l’extraction de granulats marins et son développement durable, et ainsi répondre aux besoins en matière de politique et de gestion.
Numéro 355 — Évaluation de l’écosystème de l’océan Arctique central : Description de l’écosystème
Le rapport donne une description détaillée de l’écosystème actuel de l’océan Arctique central et de ses diverses composantes, ainsi que de certains des changements associés à la perte et à la modification des habitats de la glace de mer, fournissant ainsi une base pour des évaluations plus approfondies des impacts du changement climatique et d’autres activités humaines à l’avenir.
Numéro 356 - Rapport du CIEM sur le climat océanique 2020
Le rapport du CIEM sur le climat océanique (IROC) combine des décennies d’observations océaniques dans les régions CIEM de l’Atlantique Nord pour décrire l’état actuel de la température de la mer, de la salinité et des conditions atmosphériques, ainsi que les tendances observées et la variabilité récente. L’IROC est le principal objectif du groupe de travail sur l’hydrographie océanique.
Fiches d'identification du CIEM pour le plancton
Fiche 197 Plagusiidae Dana, 1851 et Grapsidae
Mac Leay, 1838
Les plagusidés et les grapsidés sont des crabes Thoracotremata qui habitent une variété d’habitats dans les régions tropicales et tempérées, des communautés benthiques marines à 500 m de profondeur (par exemple Euchirograpsus spp.) aux habitats intertidaux (p. ex. Pachygrapsus spp.) ou aux habitats terrestres (p. ex. terrestres (p. ex. Geograpsus spp.).
Fiche 198-Corystidae Samouelle, 1819 et Thiidae Dana, 1852
Les familles Corystidae et Thiidae comprennent 13 espèces de crabes fouisseurs, dont deux seulement vivent dans la zone CIEM. Ces espèces sont Corystes cassivelaunus, qui appartient à la famille des Corystidae, et Thia scutellata, de la famille des Thiidae. Toutes deux sont des espèces d’eau chaude et vivent dans la zone sublittorale sur des fonds sablonneux.
Fiche 196-Guide d'identification des foraminifères planctoniques existants. Partie 1: Famille des Candeinidae et genres Berggrenia, Bolivina, Dentigloborotalia, et Neogallitellia
Cette fiche décrit onze espèces de la famille des Candeinidae microperforés et des genres Berggrenia, Bolivina, Dentigloborotalia et Neogallitellia, dont la plupart des espèces communément considérées comme « petites et obscures ».
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LE BUDGET DU CIEM
Tous les montants sont en couronnes danoises (DKK)
Revenus des produits et services
Demandeurs
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contributions
2022 Allemagne 1 780 000 Belgique 890 000 Canada 1 335 000 Danemark 1 335 000 Espagne 1 335 000 Estonie 445 000 États-Unis d’Amérique 1 335 000 Fédération de Russie 1 335 000 Finlande 667 500 France 1 780 000 Irlande 890 000 Islande 1 335 000 Lettonie 445 000 Lituanie 445 000 Pays-bas 1 335 000 Norvège 1 780 000 Pologne 1 335 000 Portugal 890 000 Royaume-Uni 1 780 000 Suède 1 335 000 Total des contributions nationales 23 807 500 Contributions des Îles Féroé et du Groenland 445 000 Total des contributions 24 252 500
Revenus des
nationales
MARE
OSPAR, CPANE, OSCAN, Islande, Norvège et Royaume-Uni ; traitement de données pour l'OPSAR et HELCOM 21 673 687 Autres revenus Issus de contrats, projets et du Journal du Conseil 5 634 304 Total des revenus 51 560 491 Dépenses 55 185 306 Transfert de fonds propres 3 739 580 Dépenses financières -55 235 Solde de l'année 0
d'avis : Commission européenne (DG
et ENV.),
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Image: Photographie : Matthew James.
International Council for the Exploration of the Sea (ICES)
Conseil International pour l’Exploration de la Mer (CIEM)
ICES Secretariat
H. C. Andersens Boulevard 44-46
1553 Copenhagen V, Denmark
Tel: +45 3338 6700
info@ices.dk