CATALOGUE_IMAGE+NATION34

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FESTIVAL FILM LGBTQUEER MONTRÉAL

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NATION

18 28 NOV 2021

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PARTENAIRE PRÉSENTATEUR

EN SALLE EN LIGNE

WWW.IMAGE-NATION.ORG

# PARTAGEZVOSHISTOIRES # NEWQUEERSTORIES # IMAGENATION 2021 @ IMAGENATION MTL



IMAGE+NATION

IMAGE+

accès I+N I+N access

02

NATION

billetterie box office

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équipe et remerciements staff and acknowledgements

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commanditaires sponsors

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un message de nos partenaires a word from our partners

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I+N StoryLab

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bienvenue welcome

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films en compétition films in competition

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FESTIVAL FILM LGBTQUEER MONTRÉAL

pour vous informer de tout changement éventuel dans la programmation, consultez régulièrement / for program changes and updates visit: www.image-nation.org www.facebook.com/imagenationMTL @imagenationMTL

jury

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événement spécial: Les feluettes special event: Lilies

14,62

films d’ouverture et clôture opening and closing films image+nation34: focus documentaires documentaries

15 16 19

long métrages features

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webséries episodics

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courts métrages shorts

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index de films film index

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RECONNAISSANCE DES TERRES

LAND ACKNOWLEDGEMENT

Nous reconnaissons que la terre sur laquelle nous nous rassemblons physiquement et diffusons virtuellement est située sur un territoire autochtone non cédé. Nous reconnaissons la Nation Kanien’kehá: ka comme gardienne des terres et des eaux sur lesquelles se produit image+nation, Montreal LGBTQueer Film Festival. Tiohtiá: ke / Montréal est historiquement connu comme un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations. Nous reconnaissons le riche héritage autochtone de ce lieu qui est une source de fierté et d’inspiration pour toute la communauté montréalaise.

We would like to acknowledge that the land on which we physically gather and virtually stream to you is located on unceded Indigenous lands. The Kanien’kehá:ka Nation is recognized as the custodians of the lands and waters upon which image+nation, Montreal LGBTQueer Film Festival takes place. Tiohtiá:ke/Montreal is historically known as a gathering place for many First Nations. Today, it is home to a diverse population of Indigenous and other peoples. We recognize the rich Indigenous heritage of this place, a place that is a source of pride and inspiration for the entire Montreal community.

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NATION FESTIVAL FILM LGBTQUEER MONTRÉAL

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découvrez les films disponibles en ligne / discover our online screenings ICI / HERE découvrez les projections en salle / discover our in-cinema screenings ICI / HERE téléchargez notre application mobile : IMAGE+NATION Festival Cinéma

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ACCÈS I+N / I+N ACCESS

download our mobile app: IMAGE+NATION Film Festival IMAGE+NATION XXXIV


BILLETTERIE BOX OFFICE

SALLES / VENUES

FORFAITS TOUT ACCÈS / ALL ACCESS PACKAGES

Cinéma du Musée 1379-A, rue Sherbrooke O(métro Guy-Concordia)

$275

HYBRIDE TOUT ACCÈS ALL-ACCESS HYBRID

Centre Phi 407, rue Saint Pierre (métro Place d’Armes) Istituto Italiano di Cultura de Montréal 1200, avenue du Doctor Penfield (métro Peel)

• passe − toute la programmation / pass − all the programming • nombre illimité de projections en salle / unlimited access to all in-cinema screenings • nombre illimité de films en ligne / unlimited access to online films

BILLETS / TICKETS

EN SALLE TOUT ACCÈS ALL-ACCESS IN CINEMA $13

EN SALLE / IN CINEMA

• billet individuel / individual tickets • se procurer ce billet sur la page du film en ligne / en salle à la billetterie / available online or at the cinema box office • billets étudiants et 65+ / student and 65+ ticket* $10 *nombre limité; ID, preuve d’âge obligatoire / limited numbers; student ID, proof of age required

$10

EN LIGNE / ONLINE

•billet individuel / individual tickets •se procurer ce billet sur la page du film en ligne / en salle à la billetterie / available online or at the cinema box office

COURTS MÉTRAGES / SHORTS en ligne /online

$6

• billet pour un programme de courts / tickets for shorts programme • se procurer ce billet sur la page du film en ligne / en salle à la billetterie / available online or at the cinema box office

$60

6 BILLETS / TICKETS

• 6 billets individuels / 6 individual tickets • valable pour 6 films − seulement 2 des 6 billets sont utilisables en salle / valid for 6 films − a maximum of 2 of 6 tickets can be used in cinema

$95

10 BILLETS / TICKETS

• 10 billets individuels / 10 individual tickets • valable pour 10 films − seulement 4 des 10 billets sont utilisables en salle / valid for 10 films − a maximum of 4 of 10 tickets can be used in cinema

BILLETS EN LIGNE / ONLINE TICKET SALES www.image-nation.org PENDANT LE FESTIVAL / DURING THE FESTIVAL billetterie ouverte 60 minutes avant la première séance du jour / box office open 60 minutes before the first screening of the day DEVENIR AMI.E DU FESTIVAL / FRIENDS OFTHE FESTIVAL

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BILLETTERIE / BOX OFFICE

$100

• passe − toutes les projections en salle / pass − all in-cinema screenings • accès à toutes les projections en salle / unlimited access to all in-cinema screenings / unlimited access to all in-cinema screenings • inclus deux billets en ligne / includes two online tickets

$225

EN LIGNE TOUT ACCÈS ALL-ACCESS ONLINE

• passe − tous les films en ligne / pass − all online films • accès à tous les films à la demande / unlimited access to films online on-demand • inclus une projection en salle / includes one in-cinema screening

EN LIGNE TOUT ACCÈS MAISON ALL-ACCESS ONLINE AT HOME

$255

• passe − toute les films en ligne / pass − all online films • nombre illimité de projections en salle / unlimited number of theater screenings • si vous prévoyez de regarder avec les membres de votre maison, c’est seulement 25$ de + pour soutenir le festival! / if you were planning on watching films with other members of your household, it’s only $25 more to support the festival!

+1

$400

• passe / toute la programmation pour deux personnes / pass − all the programming for two • entrées pour deux aux projections en salle / admission for two for in-cinema screenings • accès à tous les films en ligne à la demande / unlimited access to online films on-demand

ATTENTION

PLEASE NOTE

• tous les billets et passes sont disponibles partout mais la programmation ne sera accessible en ligne qu’aux personnes résidant au Québec. Nous ne pouvons ni rembourser ni échanger / all tickets and passes are available everywhere but the online programs will not be available for residents outside of Québec. we cannot either re-imbourse or exchange purchases • nous vous demanderons votre «Pass Sanitaire, QR code», pour toute entrée dans l’espace public du cinéma. / vaccination passport and photo ID is required for entry to all cinemas

BILLETTERIE / BOX OFFICE

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ÉQUIPE ET REMERCIEMENTS

STAFF AND ACKNOWLEDGEMENTS direction du festival Charlie Boudreau direction de la programmation Kat Setzer programmation Kat Setzer Charlie Boudreau responsable publications Kat Setzer rédaction Michael Belcher Éric Fourlanty Kat Setzer Clara Boulinguez traduction Clara Boulinguez Magenta Baribeau Sarah G. LaForce correction d’épreuves Kat Setzer Touria Zahi

MERCI À NOS PARTENAIRES Mathieu Chantelois Fonds des médias du Canada / Canada Media Fund

Cyril Rota Steve Trameau Optimale Distribution

Sophie Therrien Téléfilm Canada

Marcus Hu Nathan Faustyn Strand Releasing

Steven Larkin Alexandre Figueiredo Delta Air Lines

Claire Marchal Léa Le Cudennac Wapikoni Mobile

Marie Claude Viau Division festivals et événements Service de la Ville de Montréal

Pierre Brouillette-Hamelin Maude Christian Travelling Distribution

Frédéric Rebet Gaëtan Pellan Consulat général de France à Québec

Robin Miranda das Neves Spira

Sandro Cappellini Laura Molé Istituto Italiano di Cultura di Montréal

Denis Vaillancourt Marie Valade Vidéographe Distribution Justine Baillargeon H264 Distribution

commandites Charlie Boudreau

Myriam Achard Sabrina Purdy Centre Phi

Jean-François Perrier + L’équipe Fierté Montréal

conception graphique + affiche charlieboy911

Yves Lafontaine Fugues

Mona Greenbaum Coalition des familles LGBT

catalogue, infographie Ana David

Jaye Foucher EDGE Media

Laurent Breault Fondation Émergence

régie des copies Kat Setzer Patrick Timmons

Thierry Arnaud Chambre de commerce LGBT du Québec

Audrey Mantha Centre de solidarité lesbiennes

directrice de production Clara Boulinguez

Dax Disilva Michael Venus Centre Never Apart

relations de presse Danny Payne Alex Nitsiou Raison d’être média communications/ contenu numérique Bouchra Assou image+nation Lonely-Amanda Labourot The Management Agency conception bande-annonce Ana David

Ann Gaboriault Laurence Fortier Marcela Rojas Accenture Paul Lelovcich Hôtel EPIK / Hôtel Uville Stephen Pevner Chez Priape Chris DiRaddo The Violet Hour / Métropolis Bleu

application James Nadeau Touria Zahi

Roxanne Lemieux Pop Montreal

site web Clara Boulinguez

Saraid Wilson Festival international d’art public MURAL

plateforme numérique Clara Boulinguez Touria Zahi Marie Rousseau

Damien Detcheberry Métropole Films Distribution

coordonnateur accessibilité LSQ - ASL Jonathan Thibodeau Lacasse

Jeffrey Winter Kathy Susca The Film Collaborative Micheal Repesch Dark Star Entertainment Cosimo Santoro Open Reel

Julie Antoine Réseau des lesbiennes du Québec Sridhar Rangayan Kashish, Mumbai International Queer Film Festival Bohdan Zhuk Molodist, Kiev International Film Festival Michael Stütz Bart Sammut Berlinale: Berlin International Film Festival

Naomi Bennett LesFlicks Shawn Cotter James Nadeau Wicked Queer: Boston LGBT Film Festival Spiro Economopoulos Melbourne Queer Film Festival Kathleen Mullen Seattle Queer Film Festival Shane Engstrom Out Film CT: Connecticut LGBT Film Festival Roberto Appicciafoco Diana Scarbrough Way Out West: Albuquerque Queer Film Festival Lauren Howes Andrew Murphy Jenna Dutton Insideout Toronto LGBT Film Festival Lindsay Setzer Bertrum Beaudrian Richard Burnett Phoebe WB Setzer Stella B Boulinguez Merci aux ami.e.s du festival et à ceux et celles qui contribuent par leurs dons Merci à tous les autres collaborateurs, collaboratrices, commanditaires et annonceurs UN TRÈS GROS MERCI À NOS BÉNÉVOLES POUR LEUR APPUI CONSTANT A BIG THANK YOU TO OUR VOLUNTEERS! … et merci à vous notre cher public pour ces 34 années passées en votre compagnie xox

André Dudemaine Festival International Présence Autochtone Mitch Davis Fantasia International Film Festival Laurent Lafont Massimadi: Festival des films et des arts LGBTQ afro Michael Gamilla Rochester LGBT Film Festival Jim Farmer Craig Hardesty Out on Film: Atlanta LGBTQ Film Festival Lisa Rose Queer Screen: Mardi Gras Film Festival

Eran Polishuk Chapter Two Films

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ÉQUIPE ET REMERCIEMENTS / STAFF AND ACKNOWLEDGEMENTS

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COMMANDITAIRES SPONSORS PRÉSENTÉ PAR

CULTURE / DIFFUSION / MÉDIA

GOUVERNEMENTAUX

INSTITUTIONNELS

PARTENAIRES

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COMMANDITAIRES / SPONSORS

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UN MESSAGE DE NOTRE PARTENAIRE A WORD FROM OUR PARTNER FR

Célébrant le talent artistique des artisans du cinéma, les festivals offrent une vitrine de choix pour faire rayonner la créativité canadienne au pays et à l’étranger. Voilà pourquoi nous sommes fiers de soutenir image+nation, Festival Film LGBTQueer Montréal et le I+N StoryLab! Notre mission de promouvoir et de mettre en valeur les histoires des Canadiens de tous les horizons, surtout ceux des communautés sous-représentées, est plus urgente que jamais. À Téléfilm, créer une industrie des écrans plus représentative demeure une de nos grandes priorités, et nous multiplions les efforts menés à cet effet dans le cadre de nos initiatives, incluant nos programmes de financement. Ensemble, nous sommes plus forts, et je tiens à remercier et à féliciter image+nation qui travaille sans relâche pour favoriser une diversité de voix LGBTQueer à travers le prisme du cinéma et pour célébrer l’excellence du contenu canadien. Comme toujours, continuez à regarder des films d’ici là où ils sont offerts, et passez le mot!

EN

A celebration of artistry in film, festivals provide an important venue to showcase Canadian creativity across the country and beyond. That is why we are proud to support image+nation Film Festival LGBTQueer Montréal and the I+N StoryLab! Our mission to foster and elevate authentic storytelling from Canadians of all backgrounds, especially those of underrepresented communities, is more pressing than ever before. At Telefilm, our priority to create a more representative screen-based industry continues as our efforts across all our initiatives, including our funding programs, increase. Stronger together, I want to thank and congratulate image+nation for continuing its work of uplifting a diversity of LGBTQueer voices through films and celebrating the brilliance of Canadian content. As always, continue to watch Canadian films wherever they are available and tell others to do the same!

Christa Dickenson, Directrice générale / Executive director, Téléfilm Canada 6

PARTENAIRES / PARTNERS

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UN MESSAGE DE NOTRE PARTENAIRE PRÉSENTATEUR A WORD FROM OUR PRESENTING PARTNER

Pour notre première année de collaboration avec image+nation, on fait les choses en grand au Fonds des médias du Canada. On affiche nos couleurs en tant que présentateur officiel du Festival.

FR

Il s’agit, en quelque sorte, de notre sortie du placard. Depuis 11 ans, nous avons soutenu financièrement des centaines de productions queers. De Fragile à Bienvenue à Schitt’s Creek en passant par Féminin/Féminin et une kyrielle de projets interactifs, nous étions là pour encourager et promouvoir des œuvres essentielles. Nous sommes fiers, aussi, d’être l’un des bailleurs de fonds du film d’ouverture, Wildhood, du cinéaste bispirituel Bretten Hannam. Bref, il était temps pour nous de crier haut et fort que nous avons à cœur le rayonnement de nos créateurs.trices. Chapeau à toute l’équipe de ce délicieux rendez-vous cinématographique! On a hâte de se retrouver dans le noir.

At the Canada Media Fund we’ve gone all out in our first year of collaboration with image+nation. We went for the top billing spot to become the Festival’s official presenter.

EN

You might say it’s our way of coming out. Our way to talk about hundreds of queer productions that we’ve financially supported over the past 11 years. From Fragile to Bienvenue to Schitt’s Creek and Féminin/Féminin Féminin/Féminin, not to mention a whole slew of interactive projects, we were there to encourage and promote projects we considered essential. We’re also extremely proud to be one of the funders of the opening film, Wildhood Wildhood, by Two-Spirit filmmaker Bretten Hannam. In short, it’s time for us to say with pride and out loud how much we care about our creators. Hats off to the entire team behind this delectable cinematic event! We can’t wait to see you all in the dark.

Mathieu Chantelois, Vice-président des communications et de la promotion Vice President, Communications and Promotion IMAGE+NATION XXXIV

PARTENAIRES / PARTNERS

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Poursuivant notre mission de promouvoir et de préparer les générations de conteurs queer d’aujourd’hui et de demain, nous lançons en 2021 I+N StoryLab, une initiative qui rassemble des créateurs pour faire des choses étonnantes. I+N StoryLab/ histoires queer contemporaines réunit des créateurs de contenus queer émergents ainsi que des réalisateurs ou des producteurs queer qui agissent à titre de mentors dans le cadre d’un groupe de réflexion sur la narration et d’une initiative d’écriture de scénarios de courts métrages qui a débuté en septembre et se poursuivra jusqu’à la fin de l’automne 2021. I+N StoryLab/ histoires queer contemporaines a rassemblé une cohorte de cinéastes queer émergents motivés, diversifiés et surtout créatifs, dans le but de donner vie à leurs histoires. En mettant l’accent sur l’inclusivité, le I+N StoryLab/ histoires queer contemporaines inclut diverses voix régionales, amplifiant les voix des francophones hors Québec et des personnes queer sous-représentées des communautés autochtones, bispirituelles, PANDC et autres communautés racialisées, et s’efforce de développer des outils et des stratégies utiles pour favoriser l’authenticité, le rayonnement, la collaboration et la connexion par le biais de la narration. Continuing our mission to promote and prepare contemporary and future generations of queer storytellers, in 2021 we launch I+N StoryLab, an initiative bringing creators together to make amazing things happen. I+N StoryLab/ histoires queer contemporaines brings emerging queer content creators together with queer filmmaking and producing mentors from across the country for a storytelling thinktank and short film scriptwriting initiative. I+N StoryLab/ histoires queer contemporaines has gathered a roster of diverse, driven and above all creative emerging queer filmmakers together with the goal of bringing their stories to life. With an emphasis on inclusivity, the I+N StoryLab/ histoires queer contemporaines includes diverse regional voices, amplifying voices from francoqueers outside of Québec and underrepresented queers from Indigenous, 2Spirit, indigiqueer, BPOC and other racialized communities and strives to develop useful tools and strategies to foster authenticity, outreach, collaboration and connection through Storytelling.

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I+N STORYLAB

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BIENVENUE WELCOME

Presque deux ans plus tard, image+nation revient sur les (petits et grands) écrans montréalais pour une 34e édition hybride. Aux côtés d’autres cinéphiles en salle ou sur votre canapé avec votre ou vos chéri·e·s, soyez confiants. image+nation34 vous propose une merveilleuse sélection de films représentant un éventail de perspectives, d’identités et de voix LGBTQ+. Notre programme de 2021 regorge de fabuleux récits queer offert en huit sections: Made au Canada regroupe les meilleurs films canadiens dont le magnifique film d’ouverture : Wildhood; Voix émergentes / First Voices, avec des œuvres queer des plus audacieuses provenant de pays moins présents dont : le Kosovo, la Géorgie, l’Estonie, la Serbie, la Roumanie et la Turquie; Une question de genre / A Question of Gender rassemble des longs métrages, des docs et des courts qui explorent les nuances de l’identité et du genre; R/évolution : les avant-gardistes / R/evolution: the Vanguard présentent des documentaires d’icônes queer uniques en leur genre. Ensuite, célébrons la culture queer italienne avec une section toute consacrée, dont un film favori : Mascarpone, alors que Focus France visera le rayonnement des voix queer francophones du monde entier. Panorama international souligne, quant à lui, le meilleur du cinéma queer international, et non des moindres, notre section phare Queerment Québec pour son retour en force au Centre PHI pour célébrer 20 ans de récits queers québécois et de cinéastes. Et enfin, quelques nouvelles passionnantes! en 2021, image+nation devient image+nation Culture Queer : créations LGBT2SQ+ stories : pour aller au-delà de la simple présentation de films et de cinéastes en incluant de nouvelles initiatives dans le cadre de notre premier I+N StoryLab. Ce recentrage élargit notre rôle dans le paysage culturel canadien en créant des occasions de mentorat pour les nouveaux conteurs queer, en particulier ceux des communautés sous-représentées, dont les histoires, surtout, doivent être racontées et vues. image+nation34 est heureux d’offrir à ses publics une collection inouïe de récits et de cinéastes queer des quatre coins de notre belle planète LGBTQ+. Un monde queer vous attend, tant en salle qu’en ligne! Bienvenue dans le magnifique univers kaléidoscopique du cinéma queer, présenté par image+nation.

CHARLIE BOURDEAU direction festival

​ fter almost two years, image+nation returns to Montreal screens - both big and small - for our 34th edition A in hybrid form. Whether it is with the person sitting next to you in the cinema or the one (or two) loved ones beside you on the couch at home, rest assured, image+nation34 offers you a compelling roster of films, masterfully expressing a myriad of LGBTQ+ perspectives, identities and voices. Our 2021 slate is a full one, brimming with exceptional queer storytellers over eight focus streams: Made au Canada highlighting our best national cinema including our stunning Opening Film, Wildhood, Voix émergentes / First Voices, courageous queer cinema from lesser heard of countries such as Kosovo, Georgia, Estonia, Serbia, Romania and Turkey; Une question de genre / A Question of Gender, features, docs and shorts teasing out nuances of gender identity; R/évolution: les avant-gardistes / R/evolution: the Vanguard, documentaries celebrating colourful and characterful queer icons and rounding it out, spotlights on Italian cinema, with the sure-to-be fest fav, Mascarpone, Focus France, promoting francophone queer voices as well as Panorama International featuring extraordinary global cinema and our signature initiative, Queerment Québec, LIVE this year at Centre PHI that celebrates 20 years of Québecois queer stories and storytellers this year. And finally, some exciting news! in 2021, image+nation becomes image+nation Culture Queer: créations LGBT2SQ+ stories, our new path and journey - moving beyond showcasing films through the Festival to include initiatives to help get these stories told, like our first I+N StoryLab and other programs going forward. This refocus expands our role within the Canadian cultural landscape by creating mentorship opportunities for emerging queer storytellers, especially those from underrepresented communities, whose stories, especially, need to be told and seen. From here and around this big queer world, image+nation34 is pleased to offer all a stunning collection of new queer stories and storytellers to dig into. The queer world awaits - inperson or virtually and we welcome you into this beautiful kaleidoscope of queer cinema at image+nation. KAT SETZER direction programmation

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BIENVENUE / WELCOME

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FILMS EN COMPÉTITION FILMS IN COMPETITION LONGS MÉTRAGES FEATURES

BEYTO

CELTS KELTI

THE HILL WHERE THE LIONESSES ROAR

I CARRY YOU WITH ME

LUANESHAT E KODRËS

TE LLEVO CONMIGO

LOVE, SPELLS AND ALL THAT

POTATO DREAMS OF AMERICA

MA BELLE, MY BEAUTY

SWEETHEART

AŞK, BÜYÜ VS

DOCUMENTAIRES

DOCUMENTARIES

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WET SAND

WILDHOOD

EMERGENCE: OUT OF THE SHADOWS

NORTH BY CURRENT

NO STRAIGHT LINES: THE RISE OF QUEER COMICS

REBEL DYKES

SEDIMENTS

STOLEN KISSES

SEDIMENTOS

BACI RUBATI

FILMS EN COMPÉTITION / FILMS IN COMPETITION

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FILMS EN COMPÉTITION

FILMS IN COMPETITION

COURTS MÉTRAGES SHORTS

SHE WHISTLES

LES FILLES NE MARCHENT PAS SEULES LA NUIT

KWÊSKOSÎW

PARLE-MOI

GIRLS SHOULDN’T WALK ALONE AT NIGHT

AUTOETHNOGRAPHY

BECCA

TALK TO ME

SMOKE, LILIES AND JADE

LE COUP DES LARMES THE TEARS THIG

INERTIA

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MELODY

ESCAPING THE FRAGILE PLANET

MY MOTHER’S GIRLFRIEND

AS THE CROW FLIES

HEAVEN REACHES DOWN TO EARTH

FUGLEFLUGT

LEGODIMO LE KOPANA LE LEFATSHE

ΑΠΟΔΡΑΣΗ ΑΠΟ ΤΟΝ ΕΥΘΡΑΥΣΤΟ

BUTTERFLIES IN BERLIN

FILMS EN COMPÉTITION / FILMS IN COMPETITION

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JURY Thi Be Nguyen est une philanthrope et entrepreneure sociale canadienne. Elle occupe le poste de gestionnaire au bureau du président à la Banque Nationale du Canada. Thi Be est passionnée par les projets à impact social. Elle a fondé UniAction, une organisation à but non lucratif et dont est issu le Social Impact Film and Art Festival (SIFA Festival).

Thi Be Nguyen is a Canadian philanthropist, and social entrepreneur. She occupies the position of Manager to the Office of the President at National Bank of Canada. Thi Be is passionate about social impact projects. She founded UniAction, a non profit organisation from which emerged the Social Impact Film and Art Festival (SIFA Festival) a cultural event that raises awareness on social issues around the world.

THI BE NGUYEN

ARSHAD KAHN

ANDREA KUHN 12

JURY

Arshad Khan est un cinéaste canadien aux goûts éclectiques et maintes fois primé. En plus d’avoir réalisé plusieurs courts et longs métrages, Khan est également scénariste, réalisateur, chef décorateur et programmateur de films. Il s’affaire depuis une vingtaine d’années à rendre le cinéma plus inclusif et intersectionnel. Il est un pionnier des droits des personnes sudasiatiques LGBTQ+ résidant en Occident. Fort du grand succès de son film documentaire autobiographique ABU, Khan développe actuellement un premier long-métrage de fiction avec l’aide de Téléfilm Canada et de la SODEC. Arshad Khan is a multiple-award-winning Canadian filmmaker who has a diversified slate of interests. He is a writer, director, production designer and film programmer with several long and short form films to his credit. Khan has been working on inclusive, intersectional cinema that represents unsung voices for two decades and is a pioneer for LGBTQ+ rights amongst South Asians living in the West. After great success with his autobiographical documentary ABU ABU, Khan is currently developing his first fiction feature with support from Telefilm Canada and SODEC. Directrice du Festival international des Droits de la Personne de Nuremberg,​​ Andrea Kuhn débute sa carrière en tant qu’universitaire dans le domaine des études cinématographiques et directrice d’un festival de films muets. Elle est présidente du Human Rights Film Network en 2008/2009 et membre du conseil d’administration de Dox Box e.V., organisation pour l’émancipation des réalisateurs de documentaires dans le monde arabe. Andrea est aussi membre fondatrice du “Festival Work” au syndicat allemand United Services Trade Union Ver.di, pour améliorer les conditions de travail dans les festivals de cinéma. Andrea Kuhn is the director of the Nuremberg International Human Rights Film Festival. She has started her career as an academic in the Film Studies field and as the director of a silent film festival. She served as the chair of the Human Rights Film Network in 2008/2009 and on the board of Dox Box e.V., an organization focusing on empowerment of documentary filmmakers in the Arab World. Andrea is also a founding member of the section “Festival Work” at Germany’s United Services Trade Union ver.di which aims to improve working conditions for freelancers and employees at film festivals.

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JURY

MJ HERRUP

​​ Herrup (iel) est commissaire de films pour le Zeiterion Theatre, le·la MJ fondateur·trice de la New Bedford Film Society, et conférencier·e pour la Suffolk University de Boston. Avant de s’établir sur la côte est, Herrup a enseigné l’audiovisuel au Austin Community College du Texas et a fait partie du comité de programmation de SXSW et du Seattle Translations Transgender Film Festival. Diplômé·e en cinéma et nouveaux médias de l’Université du Texas, son plus récent film, 31 Short Lectures About Taylor Swift explore le monde du «fandom», de l’obsession, de la collaboration créative et l’effondrement des espaces privés et publics. MJ Herrup (they/them) is the film curator for the Zeiterion Theater, founder of the New Bedford Film Society, and a senior lecturer at Suffolk University in Boston. Before moving east, they were a RadioTV-Film professor at the Austin Community College in Texas, and programmed for SXSW and the Seattle Translations Transgender Film Festival. Putting their PhD in film and media from the University of Texas to good use, their latest film is 31 Short Lectures About Taylor Swift, Swift an exploration of fandom, obsession, creative collaboration, and the collapse of private and public space. Yves Ulysse est le Fondateur de la Maison M3 et de l’événement annuel M3/ Mode Masculine Montréal. Né à Haïti, Yves arrive à Montréal en 1979. Passionné pour le monde du divertissement, de la mode, de la danse et de l’art visuel, Yves devient peu à peu créateur de concepts et directeur artistique pour Diesel notamment et des grands du nightlife montréalais. Sa passion l’amène en 2015, à créer et animer la Chaîne webtélé: CloseAccess. tv − Style de vie et Arts montréalais sont à l’honneur.

Yves Ulysse is the Founder of Maison M3 and M3 / Mode Masculine Montréal aka The Montréal Men’s Fashion Week. Born in Haiti, Yves arrived in Montreal in 1979, interested in art, dance and visual art. In 1999 and 2001 he created the visual concepts for the Diesel brand as well as the event concepts for Bal en blanc, Stereo and Circus. As of 2015 he has been the host of the web series CloseAccess.tv, a Montreal lifestyle, fashion and arts channel.

YVES ULYSSE ​​ Directeur du festival Out On Film, festival du film LGBTQ+ d’Atlanta depuis 2008, Jim Farmer a contribué à sa croissance pour devenir un festival admissible à l’OscarMD en 2020. Jim a fait partie des jurys d’Atlanta Film Festival, OUTshine, ImageOut… Aussi nommé parmi les 500 City Leaders les plus puissants d’Atlanta Magazine en 2020 et 2021. Journaliste/ critique artistique pendant deux décennies, il a remporté cette année le Prix d’excellence en couverture théâtrale de l’Association of LGBTQ Journalists. Jim vit à Atlanta avec son mari Craig et son chien Douglas.

JIM FARMER IMAGE+NATION XXXIV

Jim Farmer has been festival director of Out On Film, Atlanta’s LGBTQ film festival since 2008, helping spearhead its growth, including becoming an Oscar® qualifying festival in 2020. Farmer has sat on numerous juries including Atlanta Film Festival, OUTshine and ImageOut. He has been named to Atlanta Magazine’s 500 Most Powerful City Leaders list in both 2020 and 21. An arts reporter/critic for two decades, he’s written for publications across the U.S. and this year won The Association of LGBTQ Journalists Excellence in Theatre Coverage Award. Jim lives in Atlanta with his husband Craig and dog Douglas.

JURY

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ÉVÉNEMENT SPÉCIAL SPECIAL EVENT LILIES

LES FELUETTES JOHN GREYSON CANADA | 1997 | 95 MIN | V.O.A. / ENGLISH Une adaptation magistrale et intemporelle en anglais du classique du théâtre québécois de Michel-Marc Bouchard. En 1952, un évêque se présente en prison pour recueillir la confession d’un prisonnier. Celuici est l’homme qu’il a rendu responsable, 40 ans plus tôt, de la mort de celui qu’ils aimaient tous les deux. Œuvre magistrale, Les Feluettes a marqué le théâtre québécois au fer rouge. Le rêve et la réalité se confondent pour ne garder que l’essence de l’âme humaine, la vérité de chaque être et la recherche d’absolu qui nous habite tous. Greeted with acclaim upon its 90s release, Lilies has lost none of its luster. Summoned by a supposedly dying prisoner, a local bishop is confronted by his childhood friend, Simon and transported through the power of theatre and a Romantic imagination to rustic Roberval, Quebec in 1912 to witness his past misdeeds. An adaptation of Québecois award-winning playwright Michel Marc Bouchard’s stage version, Lilies retains its campy, gender-blind casting and thoroughly erotic spark. This is gripping entertainment with a poetic streak.

EN CONVERSATION AVEC IN CONVERSATION WITH

MICHEL-MARC BOUCHARD Auteur d’une vingtaine de pièces, Michel-Marc Bouchard est un dramaturge internationalement reconnu, décoré de l’Ordre national du Québec, de l’Ordre du Canada et, en 2021, du prix Athanase-David. Les Feluettes a été la première de ses pièces à être adaptée à l’écran, il y a 25 ans. Sept autres ont suivi (L’histoire de l’oie, Les muses orphelines, Les grandes chaleurs, La reine-garçon et Tom à la ferme), l’auteur en signant presque à chaque fois le scénario. Tout comme celui de La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé, réalisé par Xavier Dolan (sortie en 2022). Un homme de mots, un homme d’images, un homme de cinéma. An acclaimed Quebec writer, curator, Chevalier de l’Ordre national du Québec and recently the winner of the Prix Athanase-David, Michel-Marc Bouchard has written over 25 plays, including Lilies, Tom at the Farm, Farm and The Girl King, King all three of which he helped adapt for the screen. Tom at the Farm, Farm cowritten and directed by Xavier Dolan, went on to win the FIPRESCI Prize at the Venice International Film Festival, and Lilies was chosen as Best Canadian Film at the Montreal World Film Festival. For Montreal’s 375th anniversary, Bouchard collaborated on the stunning Cité Mémoire installation in Old Montreal.

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ÉVÉNEMENT SPÉCIAL / SPECIAL EVENT

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FILM D’OUVERTURE OPENING FILM WILDHOOD BRETTEN HANNAM CANADA | 2010 | 103 MIN | V.O.A.+MI’KMAQ / ENGLISH+MI’KMAQ Après une escapade brûlante loin de son père abusif, un ado bispirituel Mi’kmaw décide de fuguer sur les routes de Nouvelle-Écosse avec son demi-frère, pour retrouver sa mère Autochtone disparue. Ils rencontreront le charismatique Pasmay, un compagnon généreux et plein de ressources qui tombera sous le charme de Link. Pour son premier long métrage, le cinéaste mêle l’exploration des identités queer et autochtone avec une séduisante délicatesse. Célébrant la nature et la fluidité de la nature humaine, Wildhood ne prêche jamais, mais illustre avec authenticité cette quête spirituelle et sensuelle. A fiery getaway from an abusive home sends a Two-Spirit Mi’kmaw teen and his younger halfbrother onto the open road and into the Eastern Canadian woods with the help of the charismatic Pasmay, a generous and resourceful companion. Nature as their bedroom. One another as burgeoning chosen family. Approached with restorative vigour by Two-Spirit filmmaker Bretten Hannam, Wildhood Wildhood’s themes of belonging, brotherly love, and self-knowledge culminate in an ending of incredible poignancy. Though, it’s the journey that will linger. An untamed soulfulness as vast as the Canadian wilderness.

FILM DE CLÔTURE CLOSING FILM

I CARRY YOU WITH ME TE LLEVO CONMIGO

HEIDI EWING MEXIQUE ÉTATS-UNIS / MEXICO USA | 2020 | 111 MIN | V.O.ESPAGNOLE S.-T.A. / SPANISH S.-T.EN. Il y a plus de 25 ans, Ivan et Gerardo tombent amoureux. Leur amour étant impossible à Puebla, au Mexique, ils partent à New York. Entre documentaire et fiction, la réalisatrice met en scène l’histoire de leur vie, douloureuse et magnifique. Touchée par ces deux amants, elle les a filmés aujourd’hui, jouant leurs propres rôles, et a engagé des acteurs pour les incarner plus jeunes. Des scènes de leur amour naissant au passage haletant de la frontière américaine, c’est un film unique! The instant chemistry in an underground gay bar between Iván Garcia and Gerardo Zabaleta turns into a harrowing tale of complicated timing and seizing opportunity, which eventually ‘crosses over’ from Puebla, Mexico to New York City. I Carry You with Me slides through time in stunning elisions and subtly shifting genres, from romance to thriller to documentary realism. A groundbreaking piece of epic cinema employing a canvas large and assured enough to capture the whole broad sweep of the immigrant experience, with unforgettable protagonists who want, simply, to “just live.”

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FILMS D’OUVERTURE ET CLÔTURE / OPENING AND CLOSING FILM

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FOCUS FOCUS

UNE QUESTION DE GENRE A QUESTION OF GENDER

Plusieurs de nos films, cette année, mettent en vedette des personnes trans, non-binaires et intersexes pour qui, la remise en question des normes genrées, leur permet de s’épanouir pleinement. La section Une question de genre souligne de manière nouvelle et audacieuse toutes ces personnes qui en ont long à dire sur les corps et les cultures dans lesquels iels évoluent au sein de sociétés en pleine mutation. Many of this year’s films star trans, non-binary and intersex figures who thrive in their truths, challenging gender norms along the way. Fresh and bold, in our focus A Question of Gender these figures have much to say about the bodies and cultures they inhabit, and the changing world we live in.

VOIX ÉMERGENTES FIRST VOICES

Lancée en 2019, la section Voix émergentes revient à nouveau cette année avec des films audacieux qui débordent des récits LGBTQ+ conventionnels en offrant des perspectives culturelles jusqu’ici très peu présentes au sein du cinéma queer et, des pistes pour que nos milieux soient plus inclusifs.

Continuing our First Voices focus begun in 2019, these are bold films, defying conventional LGBTQ+ narratives and offering perspectives that have, until now, seen little representation in the queer cinema canon to offer us the vision to see the different cultural realities and perspectives; the future and the power to move us there.

FOCUS ITALIE FOCUS ITALY

Vive l’Italie! En collaboration avec l’Istituto italiano di cultura de Montréal, la section Focus Italie regroupe une série de films réconfortants, de captivants documentaires et de courts métrages tout simplement incroyables qui nous offrent un aperçu du cinéma (et de la vie) queer italien(ne).

Viva Italia! In collaboration with the Istituto Italiano di Cultura in Montreal, Focus Italy features a collection of feel-good features, compelling docs and extraordinary shorts that offer a glimpse into Italian queer cinema (and life).

FOCUS FRANCE

Un des grands objectifs d’image+nation est d’offrir un espace consacré aux voix francophones afin qu’elles puissent résonner haut et fort. La section Focus France continue donc de faire rayonner le travail des cinéastes francophones en vous offrant une sélection de longs métrages, de documentaires et deux programmes de courts métrages en partenariat avec le Consulat général de France à Québec. A key initiative at image+nation is to create a space for francophone voices to be heard and importantly shared. Focus France continues that in collaboration with the Consulat général de France à Québec we are pleased to offer a roster of features, documentaries and two spectacular shorts programmes that illuminate French creators.

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FOCUS

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FOCUS Depuis des décennies, les cinéastes LGBTQ+ canadiens ont créé quelquesuns des films les plus intelligents et les plus inspirés du cinéma queer. Made au Canada souligne leurs talents et leurs visions.

FOCUS

MADE AU CANADA

For decades Canadian LGBTQ+ filmmakers have created some of the most intelligent and inspired films within the queer cinema canon. Made au Canada highlights their talents and visions.

R/évolution : les avant-gardistes braque ses projecteurs sur les moments, les mouvements, mais surtout les personnes qui ont contribué à façonner nos mondes queer contemporains. Vous retrouverez des lesbiennes rebelles qui revendiquent leur pouvoir, des pionnières de la musique queer, des grands noms du secteur des technologies et même d’improbables militants pour des pratiques sexuelles sûres au sein de l’industrie porno.

R/ÉVOLUTION: LES AVANT-GARDISTS R/EVOLUTION: THE VANGUARD

R/evolution: the Vanguard showcases the moments, movements and importantly, the people that have had a hand in shaping our contemporary queer world; Rebel dykes claiming their power, queer women pioneers in music, key figures in tech evolution and unlikely safe sex advocates in the porn industry.

Notre Panorama international s’étend sur de nombreux continents et nous offre des petits joyaux provenant de nombreux pays desquels émergent régulièrement des histoires queer ainsi que des nouvelles trouvailles insoupçonnées. La crème de la crème du cinéma queer international.

PANORAMA INTERNATIONAL INTERNATIONAL SHOWCASE

Spanning the globe with this year’s international offerings, our International Showcase delivers from countries from which we have regularly seen queer stories emerge as well as some new discoveries to be made. This is the best of global queer cinema.

image+nation fait une place d’honneur aux cinéastes locaux avec la section Queerment Québec (QQ). Célébrant son 20e anniversaire en présentiel, cette année, QQ célèbre les cinéastes émergent·e·s et établi·e·s en présentant leurs merveilleuses histoires queer au Centre PHI.

QUEERMENT QUÉBEC

image+nation champions local image-makers through Queerment Québec. Celebrating the 20th live edition this year, QQ’s emerging and established creators will share their dazzling queer stories at Centre PHI.

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FOCUS

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DOCUMENTAIRES

DOCUMENTARIES

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ALL TOGETHER TUTTINSIEME

MARCO SIMON PUCCIONI ITALIE / ITALY | 2021 | 83 MIN | V.O. ITALIENNE S.-T.A. / ITALIAN S.-T.EN.

FR Alors que ses jumeaux ont six ans, le cinéaste filme sa famille homoparentale pendant trois ans. Un

documentaire touchant sur la vie quotidienne de cette famille heureuse et sur le long combat des parents pour que leur statut soit légalement reconnu. En 2012, le cinéaste a réalisé un documentaire montrant l’arrivée de jumeaux nés d’une mère porteuse américaine dans sa vie et celle de son conjoint. Ce film-ci en est la suite, alors que leurs fils sont en âge de s’exprimer à la caméra. De l’Italie aux États-Unis en passant par la Grèce, All Together nous montre la vie au jour le jour de cette famille différente mais comme les autres, nous fait rencontrer les deux femmes qui ont amené les jumeaux dans ce monde, nous fait vivre l’union des deux hommes lorsque l’Italie reconnaît le mariage pour tous et nous présente surtout le point de vue des deux garçons, qui sont au cœur du film. Le cinéaste balance ces séquences familiales avec le combat auquel son mari et lui participent pour une reconnaissance légale des «familles arc-en-ciel». Un film solaire, rempli de questions et d’espoir.

tutto documented the birth of his twin boys, David EN Marco Simon Puccioni’s 2012 film, Prima di tutto,

and Denis, and now Puccioni is back with a second chapter, chronicling three years in his young sons’ lives, marking political and personal milestones and letting the boys speak for themselves. All Together is like a family video album of great political significance, allowing the boys’ lived experiences and candid reactions, and not narrow societal views dictate who they are and how they feel about their rainbow family. We tag along with these precocious, boisterous brothers and their fathers to Los Angeles as they visit their surrogate and egg donor, with whom they have a loving relationship, and celebrate their father’s civil union in the sweltering but stunning Campidoglio in Rome. Meanwhile, Marco and his partner seek advice from other rainbow fathers and scrutinize the terminology surrounding their less-and-less unique situation. Whether swimming in Ithaca, Greece or sledding in winter, it’s clear that David and Denis have a childhood that most can only dream of, and the social battles raging around them begin to pale in the face of their healthy development and joy.

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BEING BEBE: THE BEBE ZAHARA BENET DOCUMENTARY EMILY BRANHAM ÉTATS-UNIS / USA | 2021 | 90 MIN | V.O.A. / ENGLISH ​​ Avant et après la télé-réalité, il reste toujours la réalité. Ce portrait intime porte sur le charismatique FR Marshall Ngwa, mieux connu sous le nom de BeBe Zahara Benet, qui immigre aux États-Unis avec le rêve d’une vie meilleure et qui deviendra le premier gagnant de la désormais célèbre émission de télé-réalité RuPaul’s Drag Race en 2009. De son enfance dans un Cameroun homophobe et son ascension dans le circuit amateur des drag queens, jusqu’à son apparition dans une émission américaine primée, une carrière musicale et sa récente tournée de spectacles, ce documentaire divertissant et perspicace décrit les hauts et les bas de la carrière d’un artiste créatif et travailleur qui contribue à définir l’expérience moderne des homosexuels noirs et à célébrer l’excellence des homosexuels noirs dans les années 2020. Avec 15 ans d’extraits intimes à l’histoire de Marshall, Being BeBe : the BeBe Zahara Benet Documentary présente son histoire d’amour unique avec la performance ainsi que son inébranlable sens de la persistance et du devoir, offrant le portrait sans précédent d’un artiste qui choisit de vivre une vie créative contre vents et marées.

Before and after the reality show, there is still reality. This intimate profile turns the spotlight on EN charismatic drag performer Marshall Ngwa, a.k.a BeBe Zahara Benet, who immigrated to the United States with dreams of a better life, and became the first winner of the now-iconic reality show, RuPaul’s Drag Race in 2009. Using over 15 years of archival clips and interviews, from his upbringing in homophobic Cameroon and his rise through the amateur drag performance circuit all the way to award-winning American television, a music career, and his recent performance tour, this entertaining and insightful close-up chronicles the ups and downs of a hardworking creative artist who is helping define the modern queer Black experience and celebrate Queer Black Excellence in the 2020s. With over a decade of intimate access to Marshall’s story, Being BeBe: the BeBe Zahara Benet Documentary presents his unique love affair with performance alongside his unstoppable sense of persistence and purpose, offering an unprecedented portrait of an artist who chooses to live a creative life against all odds.

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EMERGENCE: OUT OF THE SHADOWS VINAY GIRIDHAR CANADA | 2021 | 80 MIN | V.O. PENDJABI+A. S.-T.A.+F. / PUNJABI+ENGLISH S.-T.EN.+F.

FR ​​Tendre, touchant et troublant, Emergence: Out of the Shadows explore le sujet tabou de l’homosexualité

et du lesbianisme au sein de la communauté sud-asiatique de Vancouver grâce à une histoire touchante qui dépasse celle du rejet familial et se concentre sur la découverte de soi et la transformation. L’éveil et l’expression sexuels furent difficiles pour Kayden, Jag et Amar qui ont grandi dans la solitude au sein de familles sud-asiatiques conservatrices. Le déni, la honte, le désespoir et les pensées noires ont hanté leurs adolescences. Et malgré tout, ils sont toujours là! Emergence: Out of the Shadows raconte les parcours bien différents de Kayden, de Jag et d’Amar qui convergent autour de la compassion et de la guérison alors qu’ils partagent courageusement leurs histoires souvent déchirantes. Issus de la culture punjabi et sikh où la tradition et les tabous sont sacrés, les parents de Jag et la mère d’Amar optent toutefois pour l’amour et le soutien, offrant ainsi une lueur d’espoir et de courage aux gens et communautés pour qui l’acceptation demeure encore un défi.

EN For Kayden, Jag, and Amar, awakening to, and expressing their sexuality within conservative South

Asian families was a lonely and terrifying experience. Denial, shame and despair haunted their youths, even threatening their lives. Yet, they’ve emerged. In Emergence: Out of the Shadows, Shadows the disparate journeys of Kayden, Jag and Amar converge around a shared sense of compassion and healing as they bravely convey their often heart-wrenching stories. Confronted with tradition and taboo in their Punjabi Sikh cultures, Jag’s parents and Amar’s mother choose love and support for their children, offering courage and inspiration to individuals and communities struggling with acceptance.

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FANNY: THE RIGHT TO ROCK BOBBI JO HART CANADA | 2020 | 96 MIN | V.O.A. / ENGLISH «C’était un des meilleurs fucking groupes rock de l’époque… Si vous ramenez Fanny, j’aurai fait mon FR travail.» (traduction libre) − David Bowie, Rolling Stone, 1999. Fanny: The Right to Rock remet les pendules à l’heure et raconte l’histoire méconnue de Fanny, un groupe formé par deux ados queer philippines (Jean et June Millington) et leurs ami.e.s Brie Darling, Alice de Buhr, Nickey Barclay et Patti Quatro dans leur garage de Californie. La bande est rapidement devenue Fanny, le premier groupe rock constitué entièrement de femmes à produire un album avec une grande maison de disques. Malgré le fait que Fanny pouvait compter David Bowie parmi ses plus grands admirateurs, son impact révolutionnaire aurait pu être condamné à sombrer dans les oubliettes de l’histoire misogyne de l’histoire du rock… si ce n’avait été de Bobbi Jo Hard qui s’est emparée d’images d’archives et qui a interviewé les grand·es du rock afin de documenter les luttes et les triomphes de ces femmes qui continuent de forger l’histoire. On retrouve, dans ce documentaire primé, des entrevues avec Joe Elliot de Def Leppard, Bonnie Raitt, Cherie Currie des Runaways, pour ne nommer que celles-là, et l’on découvre le passage, des membres de Fanny, du sexe, de la drogue et du militantisme des années 60 à la lutte pour la reconnaissance qu’elles méritent amplement.

“They were one of the finest fucking rock bands of their time...Revivify Fanny, and my work is done.” EN − David Bowie, Rolling Stone, Stone 1999. Fanny: The Right to Rock rights a historical wrong when it reveals the untold story of Fanny, a self-formed California garage band − co-founded by queer and Filipina American teens − which morphed into the ferocious rock group Fanny, which included bandmates Jean Millington, June Millington, Alice de Buhr, Nickey Barclay, Brie Darling and Patti Quatro. Fanny was the first band of women to release an LP with a major record label. Having counted David Bowie among their biggest admirers, Fanny’s groundbreaking impact in music had otherwise been lost, written out of rock history by sexism... until local filmmaker Bobbi Jo Hart showed up, pored over the archival footage, interviewed rock greats and captured the struggles and triumphs of these women who continue to make history. Including interviews with Def Leppard’s Joe Elliot, Bonnie Raitt and the Runaways’ Cherie Currie, among others, this award-winning documentary follows the women of Fanny as they go from the sex, drugs, rock ‘n’ roll, and 60s activism to their present-day fight for the recognition they so deserve. IMAGE+NATION XXXIV

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NORTH BY CURRENT ANGELO MADSEN MINAX ÉTATS-UNIS / USA | 2021 | 86 MIN | V.O.A. / ENGLISH

FR North by Current dissèque visuellement la précieuse relation entre mère et enfant(s), entre le véridique

et le mythique, entre la perte et le gain. Après la mort suspecte de sa jeune nièce, le cinéaste Angelo Madsen Minax retourne dans sa petite ville natale du Michigan avec l’idée de réaliser un film sur les écueils du système judiciaire américain. Au lieu de cela, il se retrouve à explorer les confins de la dépendance intergénérationnelle, de la ferveur chrétienne et des corps trans. Les images savamment assemblées à l’aide de films de famille s’étalant sur plusieurs décennies et la narration éthérée forment une œuvre singulière et poétique qui cherche à guider les spectateur·trice·s dans les méandres de la vie et des rapports à l’autre. À l’image des saisons impitoyables du Michigan, la vision de ce qu’est la famille change pour la sœur de la défunte, Madsen, et ses parents alors qu’ils tentent sans relâche de s’accepter mutuellement. Créé de manière à nous faire réfléchir plutôt que de nous gaver d’évidences et de réponses toutes prêtes, North by Current plonge au vif des défis qu’entourent la naissance de l’identité, l’agonie du passage à l’âge adulte et les capricieuses nuances familiales.

EN North by Current is a visual rumination on the understated relationships between mothers and

children, truths and myths, losses and gains. After the inconclusive death of his young niece, filmmaker Angelo Madsen Minax returns to his rural Michigan hometown, preparing to make a film about a broken criminal justice system. Instead, he pivots to excavate the depths of generational addiction, Christian fervor, and trans embodiment. Lyrically assembled images, decades of home movies, and ethereal narration form an idiosyncratic and poetic undertow that guide a viewer through lifetimes and relationships. Like the relentless Michigan seasons, the meaning of family shifts, as Madsen, his sister, and his parents strive tirelessly to accept each other. Poised to incite more internal searching than provide clear statements or easy answers, North by Current dives head first into the challenges of creating identity, the agony of growing up, and the ever-fickle nuances of family.

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NO STRAIGHT LINES: THE RISE OF QUEER COMICS VIVIAN KLEIMAN ÉTATS-UNIS / USA | 2021 | 79 MIN | V.O.A. / ENGLISH ​​ légendes de la bande dessinée que sont Alison Bechdel, Rupert Kinnard, Jennifer Camper, Mary Wings FR Les et «le parrain de la bande dessinée queer» Howard Cruse (décédé en 2019), sont rejointes par la nouvelle génération d’artistes queer qu’elles ont inspirée, afin de colorer l’histoire de la pensée diverse et de faire fi de la vision souvent fade des productions traditionnelles. Capable de nous faire comprendre le travail de ces pionnier.es comme si nous étions à leur place, ce film nous balade au travers de plusieurs moments emblématiques, de la première bande dessinée lesbienne connue, créée en 1973 par une artiste lesbienne, au premier personnage homosexuel noir inclus en 1977 dans une série, ainsi que dans des changements clés: la syndication dans les années 90, la période de sécheresse du début du millénaire, l’essor de la culture des zines et l’explosion des bandes dessinées sur le web, et même jusqu’à Broadway. Vous verrez aussi comment des événements comme la Comics Code Authority et l’épidémie de sida ont affecté cet art. Agrémentée d’un paysage sonore immersif, cette adaptation d’une anthologie de Justin Hall est aussi éblouissante et irrévérencieuse que son sujet! C’est le film parfait pour les amatrices et amateurs de bandes dessinées et les artistes en herbe, ou simplement pour ceux et celles qui apprécient la richesse de l’ingéniosité visuelle et verbale (et un ou deux costumes moulants).

​​ Comics legends Alison Bechdel, Rupert Kinnard, Jennifer Camper, Mary Wings, and “the godfather EN of queer comics” Howard Cruse (who died in 2019) are joined by the slew of queer Next Gen Comics they inspired, in order to colour in the history of diverse thinking that flouted the often “bland vision” of mainstream production. Able to stand in the shoes of pioneers, we are drawn into iconic moments, from the first known lesbian comic book by an out lesbian in 1973 to the first serialized queer black character in comics in 1977, as well as key shifts: syndication in the 90s, the turn-of-the-millennium dry spell, the rise of zine culture and the explosion of webcomics, and even Broadway. And we see how flashpoints like the Comics Code Authority and the AIDS epidemic affected the art wrung from hardship. As eye-popping and irreverent as its subject matter and enlivened by an immersive soundscape, this adaptation of an anthology by Justin Hall is perfect for comics lovers and aspiring artists, or simply those who appreciate a wealth of visual and verbal ingenuity (and a tight costume or two).

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P.S. BURN THIS LETTER PLEASE MICHAEL SLIGMAN+JENNIFER TIEXIERA ÉTATS-UNIS / USA | 2020 | 101 MIN | V.O.A. / ENGLISH

FR ​​Le courage et l’imagination qu’il fallait pour être drag queen dans le New York des années 50. Très âgés

mais encore vibrants, quelques survivants de cette époque se souviennent de ces temps où, sans le vouloir, ils ont ouvert la voie à l’affirmation gay. Éclairant et émouvant. En 2014, les cinéastes ont trouvé une boîte de lettres des années 50 dans lesquelles des drags queens de New York racontaient leur vie quotidienne, leurs craintes et leurs espoirs. Ils les ont retrouvés et, à travers les témoignages de ces pionniers aujourd’hui âgés entre 80 et 95 ans, ils retracent cette fabuleuse et dangereuse époque où travailler en s’habillant en femme pouvait mener en prison. Mise en scène des lettres retrouvées, photos et films d’archives et commentaires d’historiens LGBTQ+ complètent le portrait mais ce sont les Daphnée, Claudia et autres Josephine qui sont les vraies stars du show. Le glamour inouï des robes, la solidarité drag, la brutalité de l’époque et même les liens avec la mafia, qui détenaient les clubs de Manhattan : les souvenirs de ces héros d’antan sont fascinants et une vraie source d’inspiration.

EN A discovered box of hundreds of letters dating back to the 1950s becomes a blueprint to a lost

history of female impersonation (as described at the time) and trans awareness, and we tag along on a cross-country house call of the U.S. to hear from those who tore up the once “hotter than a firecracker” NYC club scene. We check in with the likes of a fabulous French-Canadian in Kentucky and an expert in Harlem history, sit-down interviews stitched together through archival footage and narrated letters splashed on noirish backdrops, all smoke and dust and faded flower patterns. As the bon mots and knockout pairs of legs add up, a picture of a close-knit community emerges. As do the private parties, mob-run 82 Club, packed drag balls, and a raucous tale of “mopping” Italian wigs from the Metropolitan Opera (that’s “robbing” in queer lingo). This gorgeously designed doc of “revered and reviled” queens is a memorial for those we’ve lost and those who are still shining, its delightful and sometimes lump-in-throat testimonials allowing us to peek into a past too often left to molder in a storage unit.

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RAW! UNCUT! VIDEO! RYAN A. WHITE+ALEX CLAUSEN ÉTATS-UNIS / USA | 2021 | 79 MIN | V.O.A. / ENGLISH Raw! Uncut! Video! témoigne de l’ascension et de la chute du studio pornographique gay Palm Drive Video, FR et explore comment un couple dévoué a aidé à combattre une crise de santé dévastatrice en encourageant le sexe coquin. Le légendaire aficionado du cuir Jack Fritscher rencontre Mark Hemry en 1979 à la fête d’anniversaire d’Harvey Milk. Les deux hommes tombent éperdument amoureux. Lorsque l’épidémie de SIDA balaye San Francisco, le couple quitte la ville pour se lancer dans une nouvelle aventure : transformer un ranch rural du comté de Sonoma en un studio pornographique sécuritaire offrant aux spectateurs de nouvelles possibilités sexuelles dans un climat et une époque d’épidémie. En faisant appel à de robustes acteurs non professionnels pour explorer leurs fantasmes érotiques uniques à l’écran, le studio explore un large éventail de kink queer et contribue à promouvoir la sexualité positive dans l’industrie pornographique. Plus important encore, le travail de Jack et Mark a offert aux hommes gays une éducation, une représentation et des fantasmes à une époque où l’État et la société ont complètement abandonné les communautés queer. Palm Drive Video était plus qu’un studio pornographique; c’était un service de santé publique et un champion culturel au service du kink queer, investi non seulement à combler des trous, mais aussi à combler un vide émotionnel et sexuel de leur communauté.

Raw! Uncut! Video! chronicles the rise and fall of homegrown gay porn studio Palm Drive Video, and EN explores how a devoted couple helped battle a devastating health crisis by promoting kinky sex. Legendary leatherman Jack Fritscher met Mark Hemry in 1979 at Harvey Milk’s birthday party – and the two fell head over heels in love. When the AIDS epidemic swept through San Francisco, the couple left the city to begin a new venture: turning a rural ranch in Sonoma County into a safe-sex porn studio that offered viewers new sexual possibilities in an age of plague. Casting rugged nonprofessional models to explore their unique erotic fantasies onscreen, the studio explored a wild array of queer kinks – and helped champion sex-positivity in the porn industry. Most importantly, Jack and Mark’s work offered gay men education, representation, and fantasy during a time when both state and society completely failed queer communities. Palm Drive Video was more than a porn studio; it was a public health service and a cultural champion for queer kink, invested not just in filling holes, but also filling an emotional and sexual void in their community.

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REBEL DYKES HARRI SHANAHAN+SIÂN A. WILLIAMS ROYAUME-UNI / UNITED KINGDOM | 2021 | 82 MIN | V.O.A. / ENGLISH

FR «Nous n’étions pas lesbiennes, nous étions gouines.» Cette déclaration provocante ne représente qu’un seul

des multiples coup de gueule qui nous sont présentés alors que nous plongeons au centre des luttes, des malentendus et des dialogues entre les modes punk et ceux plus traditionnels du féminisme et de l’identité queer d’un Londres conservateur des années 80 de Thatcher. Ça, et une bonne dose de guitare et de bons moments. Raconté à travers une esthétique Pop Art cinétique aux allures VHS parsemée d’animations signées Harri Shanahan, Rebel Dykes regorge d’histoires fascinantes «jusqu’à présent non-dites», le tout sur une bande-son entraînante qui nous ramène à cette époque. Il y a de la lutte dans l’huile de bébé, les Black Widows qui portent des casques de protection, des fouets végétaliens et Ian McKellen avec une digue dentaire. Il y a une communauté, une première relation sexuelle lors d’une manifestation anti-nucléaire, de l’acide à Noël et la fusion de l’art et du S&M au Chain Reactions. Et il y a un débat animé mais ouvert sur ce que signifie être une femme queer et sur la meilleure façon de fusionner un groupe minoritaire face à un gouvernement déterminé à le déchirer. C’est un film captivant et sans retenue qui regarde la honte en face et lui dit où aller.

EN “We weren’t lesbians, we were dykes.” This defiant statement represents just one of a whole myriad

of empowering sneers as we’re dropped into the epicenter of the struggles, misunderstandings, and dialogues between punk and mainstream modes of feminism and queer identity during London’s conservative Thatcher 80s. That, and a whole lot of guitar and good times. Told through a kinetic, Pop Art aesthetic with VHS sensibilities, including animation courtesy of co-director Harri Shanahan, Rebel Dykes is packed with fascinating, “so far unsaid” stories set to a driving soundtrack. There’s baby oil wrestling and Black Widows in crash helmets, vegan whips and Ian McKellen with a dental dam. There’s readymade community and first sex at an anti-nuclear protest, acid on Xmas, and Chain Reactions’ fusion of art and S&M. And there’s heated but open discussion about what it means to be a queer woman and how best to coalesce a minority group in the face of a government hellbent on tearing it apart. This is riveting, no-holds-barred filmmaking that stares shame in the face and tells it where to go.

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SEDIMENTS

SEDIMENTOS

ADRIÁN SILVESTRE ESPAGNE / SPAIN | 2021 | 89 MIN | V.O. ESPAGNOLE S.-T.A. / SPANISH S.-T.EN. Invitées par la plus jeune d’entre elles dans son village natal, six femmes trans se racontent leurs vies FR rocambolesques. Un film hors-normes et des destins qui le sont tout autant, ceux de femmes qui sont l’incarnation même de la résilience. Dans une Espagne rurale, loin des cartes postales, Sediments est un documentaire qu’on prend tout d’abord pour une fiction. Celle du que font six femmes trans pour se rendre au village natal de l’une d’entre elles, qui, pour ses 25 ans, a décidé d’avoir «la grande opération». Elles sont toutes différentes, en personnalité, en âge et en histoire de vie: Cristina, pas encore opérée, solitaire et méfiante, Yolanda, séropositive, flamboyante ancienne prostituée, Magdalena, belle comme un cœur, forte d’une confiance bâtie sur l’amour de sa famille et les trois autres, toutes aussi uniques. Le cinéaste a certainement passé beaucoup de temps avec ces femmes pour qu’elles se livrent autant à la caméra. Complice mais aucun voyeurisme, lucide mais sans misérabilisme, le regard qu’il porte sur ces héroïnes ignorées est admirable.

Six very different trans women arrive in Magdalena Brasas’ childhood hometown in the Province of EN León, in northern Spain, and laugh and argue their way towards mutual understanding. Finding Leon to be an incredibly welcoming place full of natural and cultural wonders, they heal and look to the future. Sharing a house that is over two hundred years old, they settle in, trading filthy jokes and stories of personal triumphs and travails. Even as they passionately disagree – especially former sex worker Yolanda and the more conservative “egomaniac” Cristina – they remain thoughtful, returning to one another for follow-up. Akin to the strong and mostly silent artist Saya, filmmaker Adrián Silvestre employs a patient, observant lens. We are with the women as they undress, share boisterous meals, and roam the countryside. In their site visits, the various strata of an exposed mine and the descent into majestic caves become extended metaphors, urging us to look deeper, to investigate all these women’s layers, and expand our worldviews along with them.

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STOLEN KISSES BACI RUBATI

GABRIELLA ROMANO+FABRIZIO LAURENTI ITALIE / ITALY | 2020 | 54 MIN | V.O. ITALIENNE S.-T.A. / ITALIAN S.-T.EN.

FR Être gay ou lesbienne dans l’Italie fasciste des années 30 aux années 40 n’était pas une partie de plaisir. Ce documentaire minutieux et élégant fait revivre cette époque plus complexe qu’on ne l’imagine. Pour Mussolini, l’homosexualité n’existait pas, ne pouvait pas exister en Italie. Le Duce a donc fait supprimer l’article de loi interdisant «des actes libidineux avec une personne du même sexe», rendant 10 % de la population légalement invisible. Ce qui n’empêcha pas le régime fasciste d’arrêter arbitrairement des gays et des lesbiennes, de les emprisonner sans accusation et même de les forcer à l’exil dans une île où étaient détenus les prisonniers politiques. À travers des témoignages, des images d’archives, des journaux intimes, des photos personnelles, Stolen Kisses redonne une visibilité à tous ces gens qui vécurent dans la clandestinité. Et illustre bien la diversité des expériences LGBTQ+, des allées sombres des cinémas de Rome aux plages de Capri, quand l’île accueillait l’intelligentsia homosexuelle de l’époque.

EN This patchwork portrait of Fascist Italy conveys “the spirit of the times” through (in)famous

literary passages, impassioned letters often written in code, and archival footage of glistening bodies: sailors, soldiers, bathers, lovers. A film celebrating the efforts of reading between the lines. Guided by scholars, the words of artists like Radclyffe Hall and the theatrical dandy Filippo de Pisis, and archly staged readings of medical treatises, we are whisked from the city “full of traffic and busy people” to the sun-soaked “homosexual colony” of Capri; from amorous tales of haying to underground bathrooms. As modernity clashes with Fascism, so-called “pederast”s and “hermaphroditic virgin”s embrace love, sex, and their “crazy desire to live.” All in the name of self-articulation and unforgettable kisses.​​

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YES I AM -THE RIC WEILAND STORY AARON BEAR ÉTATS-UNIS / USA | 2020 | 62 MIN | V.O.A. / ENGLISH Ami de jeunesse de Bill Gates, Ric Weiland était multimillionnaire, philanthrope, ouvertement gay et FR dépressif. Ce documentaire touchant retrace sa vie peu ordinaire et lui rend un hommage plus que mérité. Programmeur de la première heure chez Microsoft, Ric Weiland est multimillionnaire lorsqu’il quitte la compagnie à 35 ans, en 1988. Ouvertement gay depuis sa jeunesse, il mettra au fil des ans 165 millions de dollars de sa fortune personnelle au service de multiples organisations, pour la plupart œuvrant pour les communautés LGBTQ+, décimées à l’époque par le sida . À travers des témoignages de proches, dont Bill Gates, des documents d’archives qui mettent en lumière le contexte social des années 80 et 90 et des extraits des journaux intimes de Weiland, Yes I Am trace le portrait d’un idéaliste qui voulait que sa vie ait un sens, adepte du «work hard, party hard» et qui, toute sa vie, malgré sa nature généreuse, s’est battu contre la dépression. Un documentaire qui rend hommage à un de ces «travailleurs de l’ombre», décédé en 2006, qui a marqué son époque.

“With great wealth comes great responsibility”: the personal motto of Ric Weiland, one of Microsoft’s EN first employees who was pivotal in the progress of the Information Age, the Gay Rights Movement, and AIDS research. His philanthropy secured his legacy and improved the lives of others, even as his own entered a “downward spiral.” After a bravura opening that captures the shifts and shockwaves of the Reagan-Era 80s, filmmaker Aaron Bear, narrator Zachary Quinto, and Bill Gates introduce us to the brilliant, yet troubled Weiland, who pursued personal fulfillment far more than “quick money.” Though, it was often the latter that came more easily. The film moves at the speed of a blazing-fast processor, offering us reenactments and excerpts from Weiland’s personal journal, helping us piece together the public and private history of a man who would help revolutionize the “art” of computing while curating enough enviable, outrageous fashion to justify a Costume Collection. Out and proud since Microsoft’s founding, Weiland worked hard and played hard to pave the way for others, his humanist outlook saving him, for as long as possible, from his personal demons.

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DOCUMENTAIRES / DOCUMENTARIES

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BEYTO GITTA GSELL | SUISSE / SWITZERLAND | 2021 | 98 MIN V.O. SUISSE ALLEMANDE+TURQUE S.-T.A. / SWISS GERMAN+TURKISH S.-T.EN.

FR Les parents de Beyto (Burak Ates) ne pourraient pas être plus fiers: leur fils unique est brillant au travail, à

l’école et en natation. Sauf que les parents de Beyto ne sont pas juste des parents. Ce sont des immigrants turcs en difficulté. Très attachés à leurs traditions, et essayant, tant bien que mal, de gagner leur vie en Suisse tout en aidant les membres de leur famille resté.es dans leur village natal. Alors, lorsque leur fils unique chéri est aperçu à la parade de fierté en train d’embrasser Mike (Dimitri Stapfer), son entraîneur de natation (et amant très bien sculpté), leur monde est totalement chamboulé. Il faut à tout prix les séparer. Un mariage soudainement arrangé avec Narin (Beren Tuna), l’amie d’enfance de Beyto, met en danger sa relation florissante et son désir de réussir, plongeant tout le monde dans les profondeurs du faux-espoir. Inspiré d’un roman par Yusuf Yesilöz, Beyto couvre continents et cultures, alternant entre Suisse et Turquie, entraînements en salle et transpiration sous la couette, étreinte amoureuse des traditions et leurs extrêmes rigides; chaque personnage forcé de maintenir à flot responsabilité et respect, quitte à se noyer.

EN Based on a novel by Yusuf Yesilöz, Beyto spans continents and cultures, as “clever boy” Beyto juggles

his responsibilities and swimming abilities to try and make his conservative Turkish parents proud, while falling for his swimming coach − and equally hunky lover − Mike. Beyto (Burak Ates) has the good job, stellar English marks, and athletic talent to make any parent proud. But Beyto’s parents aren’t just any parents. They are struggling immigrants trying to make a living in Switzerland while supporting family members in their former village, and their prejudiced views on homosexuality turn to full-on panic when their only child is spotted at a Pride Parade kissing Mike (Dimitri Stapfer). A swiftly arranged marriage to Beyto’s childhood friend, Narin (Beren Tuna), puts his burgeoning relationship and drive for success in jeopardy, plunging everyone into the deep end of “false hope.” As the story shifts between Switzerland and Turkey, workouts in the gym and sweat sessions in the bedroom, and the loving embrace of tradition and its inflexible extremes, each character is forced to keep responsibility and mutual respect afloat, or sink trying.

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BLISS GLÜCK

HENRIKA KULL ALLEMAGNE / GERMANY | 2021 | 90 MIN | V.O. ALLEMANDE S.-T.A. / GERMAN S.-T.EN. Bliss nous transporte dans les coulisses d’un bordel berlinois et des espaces domestiques où Maria FR (Adam Hoya, artiste de scène et travailleur·euse du sexe) et Sascha (Katharina Behrens) ont toute la liberté d’explorer leur propre définition du plaisir bien que le leur soit souvent relégué au second plan derrière les fantasmes spécifiques de leurs clients. Bliss débute avec Maria, les yeux rougis de larmes. Soudain frappée d’inspiration, elle se met à courir à en perdre haleine jusqu’à ce qu’elle se retrouve à hurler sous les fenêtres de Sascha. Nous sommes alors transporté.es dans le passé, où l’attrait du corps de l’autre mène au territoire nettement plus épineux de l’esprit, et à l’enchevêtrement des vies professionnelles et personnelles qui devient de plus en plus difficile à démêler. À la fois scénariste et réalisatrice, Henrika Kull complexifie le récit en y ajoutant la perspective de ses personnages. Ce film candide emprunte aux codes conventionnels du drame se déroulant sur le lieu de travail, mais d’une perspective tout à fait novatrice dans les chambres des travailleuses du sexe, et fait preuve d’une grande poésie en présentant des scènes d’amour tournées de manière plus «documentaires», nous menant à nous interroger sur les diverses manières de voir et d’être vu.e.

Bliss takes us behind the closed doors of a Berlin brothel and inside private, domestic spaces where EN Maria (performance artist and sex worker Adam Hoya) and Sascha (Katharina Behrens) are free to define pleasure on their own terms. However, used to catering to the specific needs of clients, they are less adept at articulating their own. Bliss opens with Maria’s eyes red with tears. Hit with an epiphany, she begins to run with breathless purpose until she is standing, yelling up toward a closed window for Sascha. We are then brought into the past, where the lure of one another’s bodies leads to the thornier territory of one another’s minds, and their professional and personal lives intersect in increasingly hard to disentangle ways. Writer-director Henrika Kull complicates the filmic gaze with those of her characters. And her candid vision is at once a conventional workplace drama (in the refreshingly unconventional − for cinema − chambers of sex work) as well as a poetic fever that encapsulates the seesawing affections of ‘unscripted’ love and the many ways of being seen.

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CELTS KELTI

MILICA TOMOVIĆ SERBIE / SERBIA | 2021 | 90 MIN | V.O. SERBE S.-T.A. / SERBIAN S.-T.EN.

FR 1993. Alors que les batailles des guerres de Serbie en Croatie et Bosnie n’apparaissent pas à l’écran,

elles se font sentir concrètement et figurativement lors de ces 24 heures passées dans la banlieue Borča de Belgrade. Plus précisément au party de fête d’une petite de huit ans à thème Tortues Ninjas adolescent mutant, où se mêlent angoisses et sens du jeu infantiles aux discussion politiques, à l’alcool et aux drogues des adultes. La liste d’invité.es est un mélange de classes et de tempéraments, allant de la grande artiste rousse du théâtre national à l’anarchiste punk, en passant par trois femmes prises dans un triangle amoureux et deux hommes affamés, juste d’un baiser. Toutes et tous à la recherche d’une émotion, «un peu de divertissement». Toutes et tous souhaitant désespérément exister aux yeux de quelqu’un.e. La scénariste et réalisatrice Milica Tomovic comprend et parvient à transmettre remarquablement comment la dynamique d’une soirée peut changer lentement, à coups de petits bouts et commentaires. Chaos général ou euphorie pour un temps, introspection individuelle pour un autre, les personnages flottant de pièces en pièces. Des relations complètes traduites par une phrase, parfois même seulement par un regard. Ce qui pourrait paraître à une folie collective inintelligible est capturée par des moments et arcs incisifs, alors que la communauté amoureusement lâche réinterprète les conflits géopolitiques et tentent désespérément de garder la tête haute.

EN A lovingly loose-lipped community acts out geopolitical strife and stumbles toward coping over the

course of an eight-year-old girl’s Teenage Mutant Ninja Turtles-themed birthday party in the Belgrade suburb of Borča. The sprawling guest list is a melange of social classes and temperaments. Each looking for “some excitement.” Each desperate to be seen. It’s 1993, and as Serbia’s wars in Croatia and Bosnia are being fought off-screen, they are felt figuratively and concretely at the party, which combines youthful angst and gamesmanship with adult drinking, drugging, and political discussion. The partygoers include everyone from a fiery-haired National Theatre actress to an anarcho-punk, three women in a love triangle to two men both hungry, simply, for a kiss. Writer-director Milica Tomovic is remarkably attuned to how a party’s dynamics shift in little movements. Communal chaos or elation one minute, individual introspection another, the partygoers flowing in and out of the tightly quartered rooms. Entire relationships conveyed in a sentence or look. Collective insanity captured in incisive moments and arcs.

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A DISTANT PLACE

정말 먼 곳

KUN-YOUNG PARK CORÉE DU SUD / SOUTH KOREA | 2020 | 117 MIN | V.O. CORÉENNE S.-T.A. / KOREAN S.-T.EN. ​​ une ferme coréenne, deux amis de jeunesse, dont l’un est père d’une petite fille, tentent de vivre leur FR Sur histoire d’amour sans trop faire de dégâts autour d’eux. Un film aux images majestueuses sur le prix à payer pour vivre sa vie. Poignant. Parti de Séoul avec sa petite fille, Jin-woo travaille sur une ferme de moutons, y vivant comme s’il faisait partie de la famille. Il retrouve un ami, venu dans la région pour y donner des cours de poésie. Les deux hommes renouent l’idylle clandestine qu’ils avaient noué dans leur jeunesse. Tout se passe bien jusqu’à ce que la mère de la petite, qu’elle n’a pas vue depuis des années, débarque à l’improviste. Que veut-elle? Jin-Woo devra-t-il choisir entre son amant et sa fille? La famille recomposée, les relations de couple, les choix de vie, la confiance en l’autre, être ouvertement gay ou pas : les thèmes abordés par ce film puissant et doux sont d’autant plus sensibles dans le contexte policé de la Corée du Sud. Superbement filmé, A Distant Place les décline avec une grâce magnifique.

Hwacheon, in South Korea’s Gangwon province, is a land of sheep. Docile, but disobedient. A strain EN of stubbornness that comes to define its human inhabitants after a farmhand’s “sulky” sister and “handsome” partner arrive from Seoul and an ensuing custody battle disturbs the careful balance he has achieved with his young niece. Long-time lovers Jin-Woo (Kang Gil-Woo) and Hyun-Min (Hong Kyung) look for peace when they are reunited in Hwacheon, where Jin-Woo spends his days tending to farm duties and his niece, Seol (Kim Si-Ha), and Hyun-Min finds work teaching the art of poetry to locals, guiding them to unburden their feelings. Along with the ranchers with whom they share a home, they forge an unconventional family. That is, until Eun-Young (Lee Sang-Hee), Seol’s mother, somehow discovers their whereabouts and comes to reclaim her once abandoned daughter. Kun-Young Park’s film matches its bucolic setting and deceptively gentle storyline: restrained and poetic, its absence of soundtrack and lingering long takes hinting at the truths kept repressed deep in the heart of the farmers, villagers, and visitors of the remote South Korean countryside, its autumnal colours aflame. Insides bursting to the surface. IMAGE+NATION XXXIV

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DOWN IN PARIS ANTONY HICKLING FRANCE | 2021 | 102 MIN | V.O.F.+A. / FRENCH+ENGLISH

FR ​​Un réalisateur en crise d’inspiration erre toute une nuit dans Paris où, de café en sexclubs, il fait de

surprenantes rencontres. Cinéaste et acteur principal, Antony Hickling porte le film sur ses épaules et signe un long métrage au ton unique. Fuyant le tournage de son cinquième film, Richard (Antony Hickling), réalisateur en crise, erre dans Paris pour trouver des réponses à ses questions existentielles et artistiques. Il croisera un ancien amant avec qui il se battra, il se fera tirer les cartes par une fascinante cartomancienne, il renouera avec son meilleur ami qu’il avait laissé tomber, il lévitera dans une église, il baisera à couilles rabattues avec un couple et il aidera un petit garçon à trouver des poissons dans le canal Saint-Martin, en pleine nuit. Derrière et devant la caméra, Hickling assume pleinement cette mise à nu d’un homme déboussolé, tantôt agaçant, tantôt touchant, parfois banal, souvent très beau. Ce Huit et demi queer pour le 21e siècle a de belles envolées et sublime la beauté mélancolique du Paris nocturne. Un ton unique pour un beau voyage.

EN Midnight in Paris meets Alice in Wonderland in this rewarding, wildly imaginative redemption tale.

Overwhelmed by directorial duties and unnerved by a recent death and corrosive relationship, a panic attack sends Richard fleeing onto the nighttime Paris streets, where he convenes with sages and lost souls across the social and generational spectrum. Born in Britain, a fact continually thrown at him due to a hint of an accent, Richard (played by writer-director Antony Hickling) jokes early on that he is “being French.” He is “moody” and “self-critical,” yes, but also explosively creative. His imagination is fired by those he meets, such as a fortune teller whose tears flow along with her readings, and the places he goes: a peculiar church honouring “the night of remembrance”; the apartment of an estranged, hostile friend; the depths of a sex club. Richard continues to wander, unsure of what tomorrow will bring; if, perhaps, he won’t only turn the page, but change the book. Infused with a fairy-tale quality − truth and dreams and symbolism colliding − Down in Paris slips further and further into its measured, surrealistic madness. A first step to clarity.

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FIREBIRD PEETER REBANE ESTONIE / ESTONIA | 2021 | 107 MIN | V.O.A. / ENGLISH Inspiré d’une histoire vraie, Firebird raconte la liaison aussi passionnelle qu’interdite entre un soldat et un FR pilote, dans les années 70, en Estonie, en pleine guerre froide. Un mélodrame intense et prenant. En 1977, dans une Estonie sous l’emprise soviétique, Sergei finit son service militaire et rêve secrètement de devenir acteur. Il voit bien que son amie Luisa a des sentiments pour lui mais lorsque Roman, un séduisant pilote débarque à la base, le jeune homme est sérieusement troublé. Et Luisa l’est tout autant. Les deux hommes entament une liaison aussi torride qu’illégale puisque les homosexuels risquaient, à l’époque, cinq ans de travaux forcés. Ce triangle amoureux inégal et la répression homophobe laisseront les protagonistes marqués à vie… Coscénariste du film avec le cinéaste, Tom Prior a adapté les mémoires du vrai Serguei Fetisov et, en incarnant ce dernier avec fougue et passion, il porte le film sur ses épaules. Un mélodrame dans la veine de ceux des années 40, avec la guerre froide en toile de fond.

Based on Sergey Fetisov’s memoir The Story of Roman and co-written by Tom Prior, who plays the EN protagonist, Firebird has the real-life drama of Cold War-era history and the swooning romance of a love relegated to the shadows, always threatening to burn through the dark. On Haapsalu Air Force Base in Soviet-occupied Estonia, Sergey is swept off his feet by Roman (Oleg Zagorodnii), a dashing and kind lieutenant, while fending off the romantic assumptions of his female comrade and friend, Luisa (Diana Pozharskaya). Clandestine encounters risk more than expulsion, as sinister forces remind the two that five years imprisonment in a hard labour camp await those who engage in homosexuality − the pliability of flesh juxtaposed with the implacability of military rule. The KGB, a malfunctioning plane, Roman’s career aspirations, and Sergey’s “fantasy world”: all threaten to down the lovesick couple, as their need for one another is tested by the passage of time and whisks them to urban Moscow, sun-drenched shores, and beyond. Shakespeare reminding us, “It is not in the stars to hold our destiny, but in our selves.”

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THE HILL WHERE THE LIONESSES ROAR LUANESHAT E KODRËS

LUÀNA BAJRAMI | KOSOVO FRANCE ÉTATS-UNIS / KOSOVO FRANCE USA 2021 | 83 MIN | V.O. ALBANAISE S.-T.A. / ALBANIAN S.-T.EN.

FR Complices et révoltées, trois jeunes Grâces kosovares rêvent de lendemains qui chantent. Un premier long

métrage remarquable de maîtrise sur les errances adolescentes. Dans une petite ville du Kosovo, trois jeunes désœuvrées traînent leur spleen, crient leur révolte et tournent en rond. La blonde, la brune et la rousse rêvent de former un gang de filles mais aussi d’université comme seul moyen honorable de fuir ces lieux sans avenir. La blonde s’amourache d’un gentil garçon, qui s’intégrera naturellement au trio, tandis que les deux autres exploreront d’autres plaisirs. Mais où les mènera cet été sans horizon? Actrice dans Portrait de la jeune fille en feu, Luàna Bajrami signe, à 20 ans, un remarquable premier film qui ressemble à son âge. Les scènes solaires succèdent aux accès de rage, l’euphorie suit l’ennui, l’apathie se nourrit d’idéalisme et la vie coule dans les veines de ces trois belles rebelles, espoir et fatalisme mêlés. Les images sont superbes et les trois jeunes comédiennes incarnent avec force et sensualité ce trio soudé comme on peut l’être à l’âge où tout est possible.

Portrait EN This beguiling, tactile film is the directorial debut of now 20-year-old actress Luàna Bajrami (Portrait

of a Lady on Fire), Fire who briefly plays a French visitor to a Kosovar village tucked in foggy, green hills. There, the three female protagonists lounge in the suspended animation of their coterie, until thievery unleashes their inner roar. With the unforced confidence of Sofia Coppola, Bajrami trains her rarely blinking camera on three fluid young women: Li (Era Balaj), Jeta (Urate Shabani), and Qe (Flaka Latifi). Each is ambivalent about the love-hate relationship they have with their deceptively serene hometown, never quite certain of the freedoms it affords. When hopes for their future are dashed by institutional prejudice, they double-down on their criminal activities. In the process, Li falls for the sole male member of their gang, Zem (Andi Bajgora), and Jeta and Qe grow closer, bonded by their long-time friendship and the unspoken violence of their male family members, as well as the warmth of one another’s bodies. Their emotional and monetary coffers filling, the gang finds themselves in a high-stakes game of chicken: who will stay behind and who will follow through?

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I CARRY YOU WITH ME TE LLEVO CONMIGO

HEIDI EWING MEXIQUE ÉTATS-UNIS / MEXICO USA | 2020 | 111 MIN | V.O.ESPAGNOLE S.-T.A. / SPANISH S.-T.EN. Il y a plus de 25 ans, à Puebla, au Mexique, Ivan et Gerardo tombent amoureux l’un de l’autre. Un amour FR impossible à vivre chez eux. Ils partent à New York. Entre documentaire et fiction, la réalisatrice a mis en scène l’histoire de leur vie, douloureuse et magnifique. En 1994, Ivan, gay dans le placard, est séparé de la mère de son petit garçon et tombe amoureux de Gerardo qui, malgré l’homophobie ambiante, s’affiche ouvertement gay. La vérité éclate quand la mère du petit découvre la vraie nature de son ex-mari. Déchiré mais rêvant d’être chef, Ivan part pour New York, immigrant illégal. Gerardo le rejoint et, après des années de dur labeur, ils ouvrent un restaurant. Mais que faire du pays qui les habite encore et où ils ne peuvent retourner? Touchée par l’histoire des deux amants, la cinéaste les a filmés aujourd’hui, jouant leurs propres rôles, et elle a engagé des acteurs pour les incarner plus jeunes. Des scènes de leur amour naissant à celles des vrais Ivan et Gerardo actuels, en passant par le passage haletant de la frontière américaine, ça donne un film unique, fiction et réalité mêlées, superbement filmé.

The instant chemistry in an underground gay bar between Iván Garcia and Gerardo Zabaleta EN (embodied by the real-life men in the present and actors Armando Espitia and Christian Vazquez in flashbacks) turns into a harrowing tale of complicated timing and seizing opportunity, which eventually ‘crosses over’ from Puebla, Mexico to New York City. Iván must make the painful choice of leaving Gerardo and family members behind in pursuit of his American Dream of culinary success, taking his childhood best friend, Sandra (Michelle Rodríguez), with him in a harrowing attempt at illegally entering the United States. Eventually, 14 years turns to 20, and Iván is still separated from some of those he left behind, leading him to the precipice of making yet another gut-wrenching choice. With blockbuster visuals honed by Mexican cinematographer Juan Pablo Ramírez, I Carry You with Me slides through time in stunning elisions and subtly shifting genres, from romance to thriller to documentary realism. This is a groundbreaking piece of epic cinema employing a canvas large and assured enough to capture the whole broad sweep of the immigrant experience, with unforgettable protagonists who want, simply, to “just live.” IMAGE+NATION XXXIV

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JUMP DARLING PHIL CONNELL CANADA | 2020 | 89 MIN | V.O.A. / ENGLISH

FR Tout juste séparé, un jeune acteur qui survit en faisant du drag à Toronto se réfugie chez sa grand-mère, très

fragile mais encore très vive d’esprit. Un film touchant qui donne son dernier grand rôle à l’extraordinaire Cloris Leachman. Un jeune acteur quitte son chum, qui ne supporte pas qu’il gagne sa vie en drag queen, et se réfugie chez sa grand-mère, vieille dame encore pleine d’esprit et de verve. Ces deux éclopés de la vie, dissemblables au possible, formeront une étonnante équipe : lui, faisant des numéros de drag au bar local (où un beau serveur lui tombera dans l’œil), elle, protégée de sa fille qui veut la placer par ce petitfils queer. Ils s’adorent mais les fragilités de l’une et les carences de l’autre auront-elles raison de leur entente? Sur un canevas classique, le cinéaste mène son récit avec tendresse pour chacun de ses acteurs: Thomas Duplessie, évanescent le jour et magnifiquement flamboyant la nuit, surtout lorsqu’il fait High School Confidential en drag de cuir. Et Cloris Leachman qui, à 94 ans, «vole le show» dans chaque scène où elle apparaît. Une actrice exceptionnelle.

EN The über-talented Thomas Duplessie plays Russell, a “tempestuous” Pisces with a family history

of giving up and an enduring love of drag performing, opposite the legendary Cloris Leachman as his ailing grandmother, who might be more lucid than her senility implies. Grandma, and a queer-friendly townie bar, could end up redeeming Russell when he needs it most. Filmed on location in Toronto and picturesque Prince Edward County Jump Darling is an endlessly entertaining showcase for top talent, including Leachman in her final starring role, Canada’s Drag Race’s Race Tynomi Banks, and Montreal-born Linda Kash, (a.k.a. the Philly Cream Cheese Angel), not to mention Duplessie burning down the house with tip-worthy lip syncs to a sizzling string of hits from Scissor Sisters, Robyn, and Rough Trade, to name a few. Naturalistic acting and moving plotlines focusing on self-worth, ambition, and end-of-life care perfectly balance out the performance pyrotechnics. The heart of the film underscoring how family − and drag − can save your life, even as it seems to be ending.

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KISS ME KOSHER

KISS ME BEFORE IT ALL BLOWS UP SHIREL PELEG | ALLEMAGNE ISRAËL / GERMANY ISRAEL 2020 | 101 MIN | V.O. HÉBREUE+ALLEMANDE S.-T.A. / HEBREW+GERMAN S.-T.EN. Avec le poli d’une superproduction et un scénario politiquement réfléchi à la manière du cinéma indépendant, FR cette comédie dramatique suit l’histoire d’une Israélienne, de sa copine allemande et de leurs deux familles radicalement différentes mais qui, ensemble, grandissent − et se confrontent. ​​Shirel Peleg dresse à l’écran un portrait familial et géographique rempli de subtilités et de complexité qui révèle les réalités et les romantismes avec lesquels nous structurons nos identités. Shira (Moran Rosenblatt, au sourire nacré et à la personnalité pétillante) est propriétaire d’un bar en Israël et complètement éprise de sa nouvelle copine allemande, Maria (Luise Wolfram, maître indéniable de dignité). Le problème, que Maria découvre après une demande en mariage faite par accident, c’est que beaucoup de femmes ont été à sa place: Shira a l’habitude d’aimer fort et de quitter facilement. Leur histoire se mêle à une foule d’autres histoires, tant personnelles que sociétales, dont la famille de Shira n’hésite pas de discuter autour des repas du vendredi soir et que son frère Liam (Eyal Shikratzi) tente de capturer pour un documentaire, le tout embrouillant des situations déjà bien tendues. Cette œuvre à mille à l’heure mettant en scène un ensemble quadrilingue est aussi audacieuse qu’elle est astucieuse et offre au public un équilibre enchanteur qui souligne le thème principal du film: la résolution des différences; tout en offrant suffisamment de fous rires et de scènes touchantes pour faire sourire même le cinéphile le plus blasé… alors que tout autour implose. With the polish of a blockbuster and the thoughtfully political script of an indie film, this dramedy EN about an Israeli woman, her German girlfriend, and their two very different families growing − and clashing − together reveals the realities and romanticisms with which we structure our identities. Israeli bar owner Shira (Moran Rosenblatt, of the pearly smile and sparkling personality) is besot with her new German girlfriend, Maria (Luise Wolfram, a master of flustered dignity). The trouble is, as Maria finds out after accidentally proposing, many women have been in her shoes. It turns out that Shira has a history of loving hard and leaving easily. This history becomes entangled in a mess of others, from the personal to the societal, which Shira’s family hashes out over meals and that her bungling brother, Liam (Eyal Shikratzi), tries to capture for his school documentary, muddling already edgy situations. This fast-talking, quadrilingual ensemble piece is as bold as it is astute, offering audiences an enchanting balance that underscores the film’s main theme of resolving differences, while offering enough belly laughs and touching scenes to make even the most jaded moviegoer smile…as it all implodes. IMAGE+NATION XXXIV

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LEADING LADIES RUTH CAUDELI COLOMBIE / COLOMBIA | 2021 | 84 MIN | V.O. ESPAGNOLE S.-T.A. / SPANISH S.-T.EN.

FR Cinq actrices, chacune donnant son nom au personnage queer qu’elle interprète; cinq perspectives

radicalement différentes, une soirée. Ana (María Otálora) l’impulsive, Diana (Wiswell) la politicienne accroc au travail, Ana María (Cuellar) l’incohérente germaphobe, Marcela silencieuse et méfiante (Robledo) et enfin Silvia (Varón), la téméraire de la bande. À la manière du roman policier classique, toutes se rejoignent pour un souper, sournoises et sexy, coupables et nerveuses. Alors que l’on revit la soirée perspective après perspective, chaque commentaire un brin désinvolte prend une toute autre tournure, chaque débat, chaque geste ou contact égaré, chaque verre de vin, tout les mènera à un point de non-retour. Les prises de vue rapprochées, limites claustrophobiques, de la cinéaste Ruth Caudeli, mêlées aux nuances improvisées des actrices ajoutent de l’intensité à cette étude libérée de genre des relations hargneuses et fragiles et de leur amour profond sous-jacent. Confession après confession, la confusion du début du film s’éclaircit. Qui mérite réellement le blâme? Comment vivre avec la culpabilité sans qu’elle ne nous dévore de l’intérieur? Reste-t-il quelque chose à sauver par la suite?

EN Five queer, female protagonists named after the actresses who play them; five very different

perspectives: impulsive Ana (María Otálora), workaholic politician Diana (Wiswell), inconsistent germaphobe Ana María (Cuellar), cagey Marcela (Robledo), and reckless Silvia (Varón). Like a classic murder mystery, they all descend upon a single house, sly and sexy, edgy with guilt. As we relive the party through each woman’s eyes, every offhand comment takes on new colour, every fact up for debate, every stray touch and wine glass tipped back careening them toward a possible point of no return. Director Ruth Caudeli’s tight, claustrophobic camerawork and the actress’ improvisational nuances add intensity to this genre-eliding study of fractious, wavering relationships and the deep love that undergirds them. The confusion that begins the film coming into focus, confession by confession. Who truly deserves the blame for bad actions? How does one harbour guilt without it devouring them from the inside? And is there anything left to salvage once you find out?

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LOVE, SPELLS AND ALL THAT

AŞK, BÜYÜ VS

ÜMIT ÜNAL TURQUIE / TURKEY | 2019 | 96 MIN | V.O. TURQUE S.-T.A. / TURKISH S.-T.EN. ​​ Eren (jouée par Ece Didzer avec la grâce rigide d’une ballerine) est de retour sur la magnifique île turque où FR elle a grandi − et d’où elle a été exilée − par la découverte de lettres issues de son passé avec Reyhan (Selen Ucer). C’est du moins ce qu’elle croit. Bien qu’elle ne soit pas habituellement encline aux superstitions, Reyhan attribue son attirance à Eren à un sort jeté par un insulaire aux « pouvoirs incroyables », et elle ne reculera devant rien pour annuler ce sort afin de pouvoir retourner à sa vie conventionnelle avec Gökhan (Uygar Özçelik), son copain. Alors que la prose romantique des lettres de Reyhan est partagée en voix hors champ et que les deux femmes se disputent dans les rues de ce paradis vallonné, l’ampleur du traumatisme de leur passé apparaît au grand jour. Et sous l’œil vigilant et invisible de Gökhan, une réconciliation semble à la fois impossible et prête à s’épanouir. Ümit Ünal prend l’histoire classique de « la fille riche tombant amoureuse de la fille pauvre » et l’injecte de dialogues pétillants, de deux actrices étonnantes et d’une fascinante toile de fond, créant un film aussi envoûtant que sa citation d’ouverture : « Deux filles découvrent le secret de la vie dans une ligne de poésie soudaine. »

Eren (played by Ece Didzer with the stiff grace of a ballerina) is drawn back to the gorgeous Turkish EN island where she grew up − and was exiled from − by a trove of discovered letters from her past with Reyhan (Selen Ucer). Or so she thinks. Though not usually prone to superstition, Reyhan blames Eren’s attraction on a spell cast by an islander with “incredible powers,” and she will stop at nothing to reverse it so she can go back to her conventional life with her boyfriend, Gökhan (Uygar Özçelik). As the romantic prose of Reyhan’s letters is portioned out in voiceover and the two women argue through the streets of the hilly paradise, the full traumatic breadth of their past comes into focus. And under the watchful, unseen eye of Gökhan, a reconciliation seems both impossible and ready to blossom. Ümit Ünal takes a classic tale of “rich girl falls for poor girl” and injects it with crackling dialogue, two astonishing leads, and a riveting back story, weaving a film as spellbinding as its opening quote: “Two girls discover the secret of life in a sudden line of poetry.”

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MA BELLE, MY BEAUTY MARION HILL ÉTATS-UNIS / USA | 2021 | 93 MIN | V.O.A.+F. S.-T.A. / ENGLISH+FRENCH S.-T.EN.

FR Bertie est-elle plus entière lorsqu’elle ne partage son cœur qu’avec son mari dans leur maison de campagne

du sud de la France? Ou bien la présence de leur ex, Lane, renforce-t-elle leur relation? Pour répondre, ce film ensoleillé ne cesse de surprendre; il aborde les réalités superposées de l’attraction, de la connexion et du polyamour. Il entrelace les passions, les questions, la recherche incessante de l’authenticité, la vraie. Le titre de ce film fait écho tant à son charme multilingue dans lequel les personnages passent de leur langue maternelle à une autre en un instant, qu’aux dualités frappantes de la vie amoureuse de Bertie et de sa conception d’elle-même. Est-elle faite pour être chanteuse? Lane, et sa nouvelle rencontre bruyante et lascive avec une Israélienne libre et sexy aidera-t-elle réellement à résoudre les problèmes? Tout comme ses personnages principaux, la réalisatrice Marion Hill originaire de la Nouvelle Orléans ajoute une bandeson aux airs jazzy et une direction en riff à la magnifique toile de fond déjà peinte. Alors que l’eau se déverse des colonnes ioniques du village pittoresque et que les gens se rassemblent sous les feuilles de vigne au coucher du soleil, Bertie est tiraillée entre ses dons musicaux et relationnels, à la recherche d’elle-même.

EN Is Bertie more whole when she shares her heart solely with her gorgeous husband (Lucien Guignard)

in their country house in the south of France? Or is their relationship improved with their former ex, Lane, in the picture? The answers continually surprise in this sun-soaked film tackling the layered realities of attraction, connection, and polyamory. The film’s title speaks both to its multilingual charm – characters dipping in and out of their native and borrowed tongues – as well as the dualities in the love life and personal conception of Bertie (a golden-voiced Idella Johnson). Is she meant to be a singer? Will Lane (Hannah Pepper) entering into an audibly lustful tryst with an Israeli woman (Sivan Noam Shimon) actually help solve things? Like her lead protagonists, filmmaker Marion Hill hails from New Orleans, and she brings a jazz-infused soundtrack and riffing directorial style to the beautifully backdropped sparring. As water spills from Ionic columns in the picturesque village and people gather underneath vine leaves at sunset, Bertie struggles with her musical and relational gifts, in search of her authentic voice.

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THE MAN WITH THE ANSWERS O ANTHROPOS ME TIS APANTISEIS

STELIOS KAMMITSIS | GRÈCE CHYPRE ITALIE / GREECE CYPRUS ITALY | 2020 | 80 MIN V.O.A+GRECQUE+ALLEMANDE+ITLALIENNE S.-T.A. / ENGLISH+GREEK+GERMAN+ITALIAN S.-T.EN Tous les road trips sont initiatiques. Celui de Victor, de l’Italie à l’Allemagne, aux côtés de Matthias, passager FR aussi séduisant que mystérieux, l’est tout particulièrement. Un film imprévisible et envoûtant. À la mort de sa grand-mère, dont il s’occupait, Victor, ancien champion de plongeon renfermé, part de Grèce en traversier puis en auto pour aller voir sa mère, partie vivre en Allemagne avec le père de son petit garçon. Le Grec taciturne embarque un beau Teuton en vadrouille qui lui fera découvrir deux ou trois choses sur sa vraie nature… Pour son premier long-métrage, le réalisateur Stelios Kammitsis mène son récit avec beaucoup d’assurance, faisant totalement confiance au charisme et au talent de ses deux acteurs et déroulant sans se presser, mais sans temps morts, le fil de cette belle histoire qui prouve, une fois de plus, que le voyage est plus important que la destination. Un récit d’apprentissage qui a la force d’un film de cinéaste accompli et la fraîcheur, la vigueur, et le charme fou d’un premier film.

On a long-distance road trip from Greece to Bavaria, Victoras and Mathias become absorbed in their EN duelling loneliness and the jaw-dropping natural sights, entering a zone where it may be harder than they thought to leave one another behind. At the start, Victoras (an adorably curt Vasilis Magouliotis) wants to fly, soaring and tumbling above the ground in trampoline acrobatics, but is always forced to return to earth. Six years prior, Victoras’ mother met a German man in Greece and departed for Bavaria, leaving him to care for his grandmother alone. Upon the hospital-bound woman’s death, and disoriented by this new form of gravity, Victoras sets off in an old clunker with no other plan but to get to Bavaria. Along the way, he sees a man stealing a sandwich, and soon the man has wheedled his way into hitching a ride. Mathias (Anton Weil) is a German student with a sense of adventure, convincing Victoras to forego his single-mindedness and meander along “beautiful provincial routes.” With cutting, but flirtatious banter and playing question games to pass the time, they find that some queries are too complex for simple answers.

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MASCARPONE

MASCHILE SINGOLARE ALESSANDRO GUIDA & MATTEO PILATI ITALIE / ITALY | 2021 | 101 MIN | V.O. ITALIENNE S.-T.A. / ITALIAN S.-T.EN.

FR ​​De beaux Italiens, des histoires d’amour, des scènes chaudes et les rues de Rome : Mascarpone est aussi

goûteux que le célèbre fromage du titre, onctueux et acidulé comme un tiramisu aux couleurs de l’arc-enciel. Après 12 ans de vie commune, Antonio se fait plaquer par son mari, Lorenzo. Il loue une chambre chez Denis, gay flamboyant, et, pour la première fois de sa vie, il part à la chasse sur les applications de rencontres. Entre deux one night stands, le bel Antonio découvre les joies du célibat, travaille pour Luca, un boulanger-ami avec bénéfices, et prend des cours de pâtisserie, sa grande passion. Mais rencontrera-t-il l’amour dont il rêve depuis sa rupture? Imaginez une comédie romantique avec un jeune Tom Hanks romain (en beaucoup plus sexy) et une intrigue pleine de rebondissements, aussi crédible qu’idéalisée, dans un décor de rêve et vous avez un délicieux film d’évasion qui ne prend pas le spectateur pour un idiot. Un feel good movie à l’italienne!

EN In this sensual journey, a freshly dumped Antonio (Giancarlo Commare) is guided by his very sex

positive roommate (Eduardo Valdarnini) and very sexy boss at a bakery (Gianmarco Saurino). As hot as it is heartwarming, Mascarpone is a Rome-flavoured treat that celebrates unexpected bonds and the special taste of making it on your own. In the art of making pastry, one must be dedicated, as well as passionate. After fully committed Antonio is dropped by his husband of 12 years for another man, he bends towards passion, giving in to his physical urges in ways he has never allowed himself to experience. The whiff of independence wakes Antonio up to many delicious possibilities (and the film’s delightful diversions). However, his hookup app experience also causes distortion, and he begins to lose sight of who he truly is, and who he could be. Unable, even, to notice the ways his boss, Luca, is loosening up on his “only once” rule. Does Antonio need a palate cleanser – or a whole new palate?

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METAMORPHOSIS J.E. TIGLAO PHILIPINES | 2019 | 98 MIN | V.O. TAGALOG S.-T.A. / TAGALOG S.-T.EN. Adam a été élevé comme un garçon mais quand il a ses premières règles, à 14 ans, il ne sait plus qui il est. FR Un regard intime et franc sur la vie d’un adolescent intersexe. Adam est un adolescent comme les autres, né d’une famille aimante et religieuse, dans une petite ville des Philippines. Quand il a ses premières règles, il passe une série d’examens qui détermine que, physiologiquement, il est intersexe. Son père veut donc le faire opérer pour qu’il devienne ce que «Dieu a voulu faire de lui». Mais l’ado, déjà bouleversé par son identité confuse et troublé par les désirs qu’il ressent pour une amie et pour un beau médecin, menace de fuguer. Dans le monde, 1,7 % des humains naissent intersexués. C’est le même pourcentage que les personnes rousses. Pourtant, leurs histoires sont très rarement montrées au grand écran. C’est la principale qualité de ce film aussi délicat qu’audacieux et qui donne à Gold Azeron le rôle de sa vie.

Jose Enrique Tiglao’s boundary-pushing feature debut finds an intersex high schooler in the wake EN of menstruation, trying out different forms and various sexualities, feeling for what fits and pursuing pleasure. Caring, but religiously motivated parents and a new transfer student exploring her own path hinder and help during this tough transitional period. Hippolyte Flandrin’s often-reproduced painting Study (Young Male Nude Seated beside the Sea) hangs on the bedroom wall of the crotchscratching, punch-throwing, bubble-blowing Adam (Gold Azeron), speaking volumes about this film’s compelling subject matter. Like Adam, who spends any free time drawing alone or visiting the Filipino village’s “breathtaking waterfalls,” the man in the painting seems withdrawn and meditative beside the water. Ready to be shown new ways of being by someone like the twenty-four-year-old sex worker Angel (Iana Bernardez), who transfers to Natividad from Manila, nearly a decade older than most of her classmates. Their unlikely friendship, the seeming affections of an attractive male doctor, and Adam’s father’s single-minded insistence on an operation teach Adam about the infinite complexity of “real gender” and the power of choice. IMAGE+NATION XXXIV

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MY FIONA KELLY WALKER ÉTATS-UNIS / USA | 2020 | 86 MIN | V.O.A. / ENGLISH

FR Meilleure amie de Jane, femme de Gemma et mère du petit Bailey, Fiona se suicide. Comment ceux qui

survivent vont-ils reconstruire leurs vies brisées? Un regard inédit sur le deuil au féminin et la fluidité sexuelle. Amie de jeunesse de Jane, Fiona vit avec sa femme, Gemma, et Bailey, leur fils de sept ans. Sans que personne ne l’ait vu venir, Fiona se suicide. C’est le choc. Jane se propose comme baby sitter du garçon, avec qui elle a une vraie complicité. Peu à peu, les deux femmes se rapprochent l’une de l’autre, unies par leur peine commune. Mais parviendront-elles à surmonter ce deuil qui bouleverse leur désir de s’inventer un avenir? Bien loin des clichés des cinq étapes du deuil, My Fiona expose avec sensibilité ce sinueux et douloureux parcours au cours duquel il faut rebâtir sa vie. Sans réduire son film à une histoire lesbienne, la cinéaste embrasse pleinement la dimension féminine de cette situation unique dans laquelle deux femmes et un garçon doivent retrouver leurs repères. Un regard au plus près des émotions, déchirantes ou salvatrices.

EN ​​A wife. A mother. A best friend. All three die when Fiona (Sara Amini), without explanation, commits

suicide. Those she leaves behind are left to process their grief and cobble together a family, leading to unforeseen attraction, emotional expansion, and outcomes both beautiful and tragic. After Fiona’s death, Jane (Jeanette Maus), her long-time bestie, begins to act as a substitute for her in increasingly discomfiting ways, leading Jane to question many things, including her sexuality as she becomes enmeshed in the life of Fiona’s widow, Gemma (How How to Get Away with Murder’s Murder Corbin Reid). As Jane and Gemma clash over the care of Fiona’s son and desperately look for someone to blame, a paradox emerges: they are growing both closer and further apart. Seeking “unethical” advice from Alec (Ryan W. Garcia), her ex-boyfriend and Bailey’s psychiatrist, Jane thinks she can solve every mystery plaguing her. But no matter what she does, Fiona hangs, like a ghost, over her choices. Its compelling intensity softened by its charm and sense of humour, My Fiona depicts loving relationships pushed to the brink, probing for what comes after despair.

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NIMBY - NOT IN MY BACKYARD TEEMU NIKKI FINLANDE / FINLAND | 2021 | 94 MIN | V.O. FINLANDAISE S.-T.A. / FINNISH S.-T.EN. ​​ célèbre scénariste et réalisateur Teemu Nikki propose un film tendu, loufoque et d’actualité dans lequel il FR Le ne mâche pas ses mots. Deux tabous de la société s’entrechoquent: la religion et la politique. Une « Troisième Guerre mondiale » est sur le point de se déclencher chez un couple polyamoureux, au grand désarroi de leur fille qui s’apprête à faire son coming out. Mervi (Susanna Pukkila) pense que la chose la plus scandaleuse qui se produira lors de son voyage de retour sera de présenter ses parents « rustauds » à sa petite amie musulmane, Kata (Almila Bagriacik). Elle ne s’attendait pas à ce que son ex (Elias Westerberg) soit devenu nazi (Matti Onnismaa d’Euthanizer) et à ce que l’arrivée inattendue de la mère de Kata, une éminente politicienne musulmane, déclenche une dangereuse prise d’otage. Les agresseurs et les détraqueurs sont présents autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la maison d’enfance de Mervi, dans un mélange explosif d’idéologies et de préjugés qui s’affrontent et qui sont capturés par des dialogues tapageurs. Pendant que le temps passe, chacun se pose la question : Qui passera à l’acte en premier ?

Celebrated writer-director Teemu Nikki’s topical and tense film pulls no punches when it comes EN to those two taboos of polite company: religion and politics. “The Third World War” comes to the doorstep of a polyamorous couple to the dismay of their daughter on the occasion of her coming out. Mervi (Susanna Pukkila) thinks that the most outrageous thing to happen on her trip home will be introducing her “hillbilly” parents to her Muslim girlfriend, Kata (Almila Bagriacik). She didn’t count on her ex (Elias Westerberg) being taken under the wing of a local Nazi (Euthanizer Euthanizer’s Matti Onnismaa) and for the unexpected arrival of Kata’s mother, a prominent Muslim politician, to spark a life-ordeath hostage situation. Aggressors and side-switchers present both inside and outside of Mervi’s childhood home, a powder keg of clashing ideologies and prejudices slung by all sides is captured through raucous dialogue and engrossing split screens. All while the clock counts down and each involved asks themselves: Who will take action first?

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POPPY FIELD CÂMP DE MACI

EUGEN JEBELEANU ROUMANIE / ROMANIA | 2021 | 82 MIN | V.O. ROUMAINE S.-T.A. / ROMANIAN S.-T.EN.

FR Alors qu’il vient d’accueillir son amant de Paris pour quelques jours, un policier dans le placard doit ramener

l’ordre dans un cinéma LGBTQ+ assailli par des manifestants antigays. Un suspense psychologique subtil et bien mené. Cristi est policier à Bucarest, complice avec ses collègues mais gay dans le placard. Alors qu’il accueille son jeune amant, qui arrive de Paris, pour quelques jours, son équipe doit calmer le jeu dans un cinéma envahi par des manifestants antigays parce qu’on y projette un film LGBTQ+. Cristi frappe un spectateur, un ancien amant qui l’a reconnu. La vérité explosera-t-elle ou Cristi ira-t-il jusqu’au bout pour cacher sa vraie nature? Donnant le beau rôle aux silences et aux regards, Poppy Field déroule avec précision et force le chemin tortueux de la peur, de la honte de soi-même et de ses conséquences sur tous les aspects de la vie de ceux qui sont concernés, surtout dans un pays où, malgré les avancées légales, l’homophobie est encore assez répandue. En homme tourmenté et secret, Conrad Mericoffer porte le film sur ses épaules.

EN A visit from his openly gay, French Muslim boyfriend and an escalating homophobic incident while

at work as a gendarme (a specialized Romanian officer who deals with high-risk situations) sends Cristi into a tailspin. Risking his career, Cristi gives in to his impulses and paces the edge of danger, like a tiger in a cage. Inspired by real-life protests at a Bucharest cinema, Poppy Field contrasts the lustful, laughing chemistry between Cristi (Conrad Mericoffer) and Hadi (Radouan Leflahi) with the strict duties of a gendarme. Numbed to triggering conversation, Cristi’s reserve starts to buckle when he is identified as a former fling by a man caught up in an ultra-national religious backlash. Intense long takes rove restlessly, like Cristi’s emotional life, while close-ups investigate the crumbling calm on his face and the heated exchanges with his comrades. Attuned to the complexity of the at turns tender and toxic stew of the force, filmmaker Eugen Jebeleanu interrogates the concepts of recognition and discretion, and the subtle ways the needle gets pushed.

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POTATO DREAMS OF AMERICA WES HURLEY ÉTATS-UNIS / USA | 2020 | 95 MIN | V.O.A. / ENGLISH Un adorable film autobiographique sur l’incroyable parcours du cinéaste, garçon délicat malmené dans sa FR Russie natale puis ado gay à Seattle lorsque sa mère épouse un Américain par correspondance. Touchant et drôle comme du Wes Anderson version camp. Dans la Russie d’avant la chute du Mur, Potato, petit garçon trop sensible, et Lena, médecin dans une prison d’État, rêvent d’Amérique. Lorsque Lena découvre qu’elle peut épouser un Yankee par correspondance, elle s’engage avec le premier qui se présente, un rigoriste pro-vie, homophobe et ultrareligieux. Potato et sa mère déménagent à Seattle, où leurs vies prendront une tournure tout à fait inattendue… Difficile de croire qu’il s’agit d’un film autobiographique mais c’est bien la vie rocambolesque de Wes Hurley que raconte Potato Dreams of America, film loufoque et follement camp, avec un Jésus en drag barbu, une Vierge Marie de club qui ressemble à Wonder Woman et un ton qui fait penser à du Wes Anderson en moins coincé. La grande réussite du cinéaste, c’est de parvenir à être aussi touchant, grâce, entre autres, à de formidables acteurs qui jonglent habilement entre le cocasse et l’émouvant.

In one of its infinitely clever cinematic tricks, this semi-autobiographical tour de force transforms EN suffering into the grinning melodrama of old American movies. Film-obsessed Potato and his depressed but self-possessed mother tangle with communism, exoticism, and sexuality on the way to their Hollywood ending. We begin in Vladivostok, USSR, in 1985, where the sketchiness of memory is reflected in painterly sets and theatrical acting, as if the inspired zaniness of Michel Gondry fused with the compositional precision of Wes Anderson. After a young, awkward Potato (Hersh Powers) and his mother (Sera Barbieri) secure two tickets to America when she becomes a mail-order bride, the film’s style and main actors shift, and now we are in a hyper-realized Seattle, where an eyecatching Potato (Tyler Bocock) and his mother (Marya Sea Kaminski) must outmaneuver her strict new husband (Dan Lauria), who is harbouring an unexpected secret. Boasting Orange is the New Black’s Lea DeLaria (as Potato’s acerbic grandmother), Mean Girls’ Black Girls Jonathan Bennett (as a fey, TVobsessed Jesus Christ), and one of the most delightful coming out scenes in the LGBTQ+ catalogue, this darkly comedic, erotic, and warm-hearted Potato has all the fixings. IMAGE+NATION XXXIV

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STUPID FOR YOU JUDE KLASSEN CANADA | 2021 | 83 MIN | V.O.A. / ENGLISH

FR Les hauts et les bas de la vie de la fille queer d’une ex-chanteuse punk de Toronto qui sort avec la plus belle

fille de l’école et tente de s’affirmer en musique. Un film qui ne se prend pas au sérieux, avec une bande sonore composée d’excellentes chansons. Timide mais passionnée de musique, Kat tente de trouver sa voix et sa voie, entre sa mère, ancienne chanteuse punk, sa meilleure amie, avec qui elle crée des chansons originales, et la plus belle fille de l’école, dangereusement rousse, qui fait tout pour la séduire. Sur le ton décalé d’une teen comedy des années 60 réalisée par John Waters, Stupid for You mêle des chansons (toutes excellentes), des séquences familiales douces-amères et des répliques euphoriques ou assassines comme on en lance à l’adolescence. Dans le rôle de Kat, l’acteur trans Mikhael Klassen-Klay est touchant de sensibilité et sa mère-cinéaste, avec ses airs de Debbie Harry au foyer, joue avec aplomb le rôle de la cool mom, auparavant chanteuse d’un groupe punk des années 90 intitulé Polyamorous Diatribe!

EN Like mother, like daughter. Punk rock one-hit wonder Dani Destroyer and her punk-playing daughter

Kat (played by real-life mother-daughter duo Jude Klassen and Mikhael Klassen-Kay) transform their angst into lyrics, as they navigate intimacy issues and the tendency to ruin perfect moments in their search for true loves they can fully be themselves around. This Toronto-set, music-inflected scramble towards the most epic Spring Fling possible centers around two twisty love triangles. Kind-hearted and quirky Kevin and Dani’s flirty, “cockblockin’” ex Sid Savage (Ed Robinson and Michael Coughlan) vie for her affections, as “bestie” Stevie and the scheming Eden (Mia Rodne and Caylin Turner) pine for Kat’s. All “thin-skinned” in their own ways, these nostalgia-obsessed dreamers pile on the mistakes as they find newer, better ways of being human. Flowing between earnest, heightened dialogue, narrative-progressing music videos, and madcap montages, Stupid for You is Canadian feel-good comedy for misfits of all ages.

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SWAN SONG TODD STEPHENS ÉTATS-UNIS / USA | 2021 | 105 MIN | V.O.A. / ENGLISH ​​ uelque part en Ohio, un vieil excentrique s’échappe de sa maison de retraite et traverse à pied la petite ville FR Q où il a vécu pour aller coiffer sa cliente la plus riche et la plus fidèle… à ses funérailles! Udo Kier trouve ici le rôle de sa vie. Stupéfiant. Autrefois coiffeur chic de Sandusky, Ohio, Monsieur Pat est aujourd’hui confiné dans une maison de retraite. Lorsque l’avocat d’une de ses richissimes clientes lui propose 25 000$ pour la coiffer à ses funérailles, Pat traverse la ville à pied pour rejoindre le salon funéraire. En chemin, il retrouvera sa flamboyance d’antan et croisera quelques connaissances, dont la coiffeuse qui a volé sa place au soleil, et quelques fantômes, entre autres son chum, mort du sida. Véritable road movie pédestre, Swan Song est principalement une ode à Udo Kier. Acteur allemand qui a tourné plus de 250 films, entre autres avec Warhol, Fassbinder et Gus Van Sant, il trouve ici un rôle à la mesure de son talent. Tour à tour flamboyant, déchirant ou drolatique, il porte littéralement le film sur ses épaules. Un impressionnant tour de force.

Leaving behind his nursing home pastime of folding napkins – but keeping the Velcro shoes – “true EN icon” Pat Pitsenbarger (Udo Kier) embarks on a Wizard of Oz-like Oz quest. He must gather beauty supplies in time to style his estranged friend and “demanding Republican monster,” Rita Parker Sloan (Dynasty Dynasty star Linda Evans), before her funeral to secure a $25,000 commission. Along the way, Pat will contend with rivals (including Dee Dee Dale, played by the inimitable Jennifer Coolidge), convene with Dickensian ghosts of the past, and bear witness to the incredible kindness of strangers in heatwave-afflicted Sandusky, Ohio. Confronted with changing times and the stark reminder of his partner’s death from AIDS, Pat must learn to see growth even in the ashes. Filled with delightful cameos by the likes of Ugly Betty alum Michael Urie, this huge-hearted film about loves lost and More cigarettes fabulously smoked is the most remarkable kind of feel-good film: one that keenly observes life’s shades, as well as its radiant light.

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SWEETHEART MARLEY MORRISON ROYAUME-UNI / UNITED KINGDOM | 2021 | 94 MIN | V.O.A. / ENGLISH

FR AJ, 17 ans, se retrouve en vacances forcées au Freshwater Beach Holiday Park avec sa mère, ses deux

sœurs et le partenaire dévoué de sa sœur. Au programme: une ado en crise existentielle et peu à l’aise avec la vie qui découvre l’amour, une première brosse, un beau-frère compréhensif et aimant, une mère s’efforçant de renouer avec sa fille mais qui se heurte à ses propres peurs et une grande sœur légèrement égoïste. Le séjour sur la côte britannique s’annonce électrique. AJ se pose trop de questions: le futur de la planète, les raisons tacites du divorce de ses parents, le genre, les garçons et les filles. Ses barrières de défense sont simple: trop anxieuse de tout, elle préfère prétendre être supérieure aux autres et pas aimable. Même pour Isla, sauveteuse du camp aux boucles dorées, au teint d’été et au sourire foudroyant, AJ ne manque pas à ses principes, cachée derrière ses aviators fumées, son bob et son style vestimentaire à la Billie Eilish. Il lui faudra combattre ses démons sur plusieurs fronts car Isla, pour une fois, la trouble et la touche. Le premier long métrage de Marley Morrison c’est le cynisme absolu tout en douceur, déballant la relation paradoxale qui existe entre grandir et changer et demandant: et si vous et ceux que vous aimez pouviez être plus que les limites que vous vous êtes fixées?

EN A dysfunctional family descends upon Freshwater Beach Holiday Park where snarky, 17-year-old

AJ learns that her lifeguard crush, Isla, isn’t the fembot she deems her to be. And that attraction – like a neon Flamingo sign in the night – has a way of seeping in. AJ (Nell Barlow), her mother (an extraordinary Jo Hartley), her two sisters of vastly different ages (Tabitha Brown and Sophie Di Martino), and her older sister’s infinitely supportive partner (a charming Samuel Anderson) arrive to enjoy the British seaside. The family vacation has come at a time of AJ questioning everything: the future of the planet, the unspoken reasons of her parent’s divorce. Gender. The anxiety causes her to rely on unlikability and a superiority complex as her defences. Even when it comes to Isla (EllaRae Smith), with her sun-kissed curls and killer smile, AJ hides behind her tinted aviators, bucket hat, and Billie Eilish-aloofness, shunning the patterns of others. Marley Morrison’s feature debut serves arch cynicism with its sweetness, unpacking the paradoxical relationship between growth and change, and asking: what if you and those you love can be more than the limitations you set?

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THE SWIMMER HASAHYAN

ADAM KALDERON ISRAËL / ISRAEL | 2021 | 84 MIN | V.O. HÉBREUE S.-T.A. / HEBREW S.-T.EN. Un jeune nageur qui participe à un camp d’entraînement est profondément troublé par un de ses camarades. FR Sur une prémisse assez conventionnelle, The Swimmer surprend et séduit. Sans parler du plaisir des yeux! Jeune nageur surdoué et ambitieux, Erez débarque dans un camp d’entraînement intensif où cinq jeunes s’affrontent pour savoir lequel d’entre eux sera sélectionné pour l’équipe olympique israélienne. Erez est le favori mais tout va déraper quand il s’enflammera pour le beau Nevo, lui aussi avide de gagner la place tant convoitée. Ira-t-il aux Olympiques ou succombera-t-il à ses désirs? Dans des paysages majestueux et désertiques, The Swimmer a la sensualité et la dureté des célèbres tableaux de David Hockney. Le cinéaste expose finement la cruauté de ce huis clos brûlant où la testostérone explose, où l’avidité de la victoire a raison des meilleurs sentiments et où les corps, superbes et malmenés par l’effort, jouent au chat et à la souris au risque de se perdre. Un film qui nous emmène là où on ne l’attendait pas.

Erez is one of an elite group of chiseled, competitive “dreamers” powering through a gruelling EN three-month training camp under the hot Israeli sun. Each swimmer hoping to be the one to nab a ticket to the Olympics. All practicing the art of “psychological warfare.” For Erez (Omer Perelman Striks), swimming runs in the family and his father is old friends with his homophobic coach (Igal Reznik). This legacy – and Erez’s latent homosexuality – adds undue pressure. He’s teased about his intense relationship with Nevo (Asaf Jonas) and veers between infatuation and sabotage, flesh and glory beckoning everywhere he looks. Immersed in the tinted red of his goggles, he channels Madonna, but the sport is asking him to change. Many lanes stretch before him – giving in to what the sport demands, pursuing what he desires, going solo – and there is plenty of shower horseplay, ruins under starlight, and sanity-tearing mind games between him and the other side, the finish line slipping away with every brutal, beautifully shot lap. What Darren Aronofsky did for ballet and wrestling in Black Swan and The Wrestler, Wrestler here writer-director Adam Kalderon does for swimming.

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TOVE ZAIDA BERGROTH FINLANDE SUÈDE / FINLAND SWEDEN | 2020 | 100 MIN | V.O. FINLANDAISE S.-T.A. / FINNISH S.-T.EN.

FR Dans ce biopic impeccablement conçu se ressent chaque texture émotionnelle de l’expérience vécue par la

créatrice des Moomins, Tove Jansson, qui passe du statut de peintre en difficulté à celui de célèbre créatrice de bandes dessinées pour le plus grand journal du monde, tout en brûlant de désir pour la metteuse en scène Vivica Bandler. Bien que les années passent rapidement – de 1944 à 1947 à 1952 – Tove est tout sauf un biopic classique. L’actrice Alma Pöysti, dans une performance scintillante, dépeint, avec une remarquable gentillesse,l’indomptable énergie créatrice et les humeurs changeantes de l’artiste suédofinlandaise. Même lorsque Tove teste l’ouverture d’esprit de son prétendant (Shanti Roney) avec son histoire d’amour avec Vivica Bandler (Krista Kosonen), ce « dragon à la beauté irrésistible », elle le fait avec une tentative honnête d’être fidèle au moment, ainsi qu’à elle-même. Déchirée par l’insécurité, Tove est aussi suffisamment confiante pour affirmer que « l’ingéniosité, c’est sa signature », et il est fascinant de voir une femme s’efforcer de s’approprier chaque aspect de son existence non conventionnelle. Grâce à un scénario qui peut être cité à l’infini, il est difficile de résister au récit chaleureusement humain de Tove à propos de ces favoris du public, d’abandon hédoniste et du « langage secret » de l’amour.

EN In this impeccably designed biopic, we can feel every emotional texture of Moomins creator Tove

Jansson’s lived experience as she goes from struggling painter to a celebrated comics strip creator for the biggest newspaper in the world, while burning with desire for worldly theatre director Vivica Bandler. Although the years slip by – a war-ravaged 1944 to 1947 to 1952 – Tove is anything but a by-the-numbers biopic. Actress Alma Pöysti, in a scintillating performance, portrays the indomitable creative energy and changeable moods of the Swedo-Finnish multi-hyphenate with a remarkable kindness. Even when Tove is testing the openness of her would-be suitor (Shanti Roney) with her love affair with “irresistibly beautiful dragon” Vivica Bandler (Krista Kosonen), she does so with an honest attempt to be true to the moment, and to herself. Wracked by insecurity, Tove is also confident enough to profess, “ingenuity is my hallmark,” and it is spellbinding to watch a woman work to own every aspect of her unconventional existence. Backed by an endlessly quotable script, it is hard to resist Tove Tove’s warmly humane account of hippopotamus-shaped page and stage darlings, hedonistic abandon, and the “secret language” of love.

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TWO

SHTAIM ASTAR ELKAYAM ISRAËL / ISRAEL | 2020 | 75 MIN | V.O. HÉBREUE S.-T.A. / HEBREW S.-T.EN. Les hauts et les bas de la vie d’Omer et Bar, deux jeunes femmes qui décident de fonder une famille FR par le biais d’un donneur anonyme. Un film très juste, porté par deux actrices au charisme indéniable. Omer et Bar sont jeunes, belles et follement amoureuses. Quand elles décident d’avoir un enfant avec un donneur anonyme, elles ne savent pas encore qu’une fois passé l’exaltation des débuts, le chemin sera ardu, euphorique, éprouvant, souvent tendre et même parfois hilarant. Un vrai marathon émotionnel, sans parler des démarches administratives! Leur couple survivra-t-il à ce désir de famille? Écrit et réalisé par Astar Elkayam, Two a la flamme et la fraîcheur d’un premier long métrage. Épousant au plus près ses deux protagonistes, incroyablement vivantes, la cinéaste les montre sous tous leurs angles et toutes leurs facettes. Avec beaucoup de réalisme et de justesse, elle signe une comédie dramatique dont les accents de vérité séduiront toutes celles (et ceux) pour qui avoir un enfant n’est pas simple. Les deux comédiennes principales ont un charme fou et leur complicité à l’écran est palpable.

Former depressive Bar (Agam Schuster) and her feisty Moroccan partner, Omer (Mor Polanuer), are EN one another’s “lovey”s, amorous and aligned both in and out of the bedroom and wanting to grow their family by one. Opting to conceive, they must contend with the knotty ramifications of their wish. With an initial frisson of humour, we find Omer becoming “totally stressed out.” The absurdities of the sperm bank, where they are promised an Aviv Alush look-alike and inundated with information about “diseases and mutations,” is only the first step on a conception journey that will involve crushing disappointments, credit cards swiped, and dredged up traumas. Together, they must face the possibility of failure and the percolating notion that there might be some other way… Astar Elkayam’s unpredictable directorial debut is about what happens when passion becomes practicality, focusing equal attention on two fascinating women – their aspirations and worries, their individual career trajectories – as they continue to wonder: will two ever become three?

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WET SAND ELENE NAVERIANI | GÉORGIE SUISSE / GEORGIA SWITZERLAND 2021 | 115 MIN | V.O. GÉORGIENNE S.-T.A. / GEORGIAN S.-T.EN.

FR Une jeune fille géorgienne arrive de la capitale dans un village côtier de la Mer Noire pour y enterrer son

grand-père. Il avait des secrets. Elle en a aussi. Un film surprenant, lancinant et prenant. Les habitant·e·s d’un petit village traditionnel sur les bords de la Mer Noire sont déconcerté·e·s lorsqu’un des leurs est retrouvé pendu. Sa petite-fille débarque de Tbilissi pour organiser les funérailles. Peu à peu, elle découvrira que son grand-père, vieil homme bourru, avait une vie secrète. Un peu comme elle, loin de là, dans la capitale. Quand la vérité éclatera au grand jour, le village ne sera plus jamais le même. Pour le meilleur ou pour le pire? Bien que ce soit son deuxième long-métrage, la cinéaste fait preuve d’une indéniable maîtrise. Rythme lancinant et prenant, cadrages précis et justes, direction d’acteurs impeccable, récit mené sans précipitation et sans temps morts : Wet Sand est un film superbe, qui nous séduit en douce et surprend par l’émotion qui, sans qu’on s’en rende compte, nous emporte. Remarquable.

EN Considered a “plague” by their ultra-conservative neighbours, the repressed queer occupants of a

seaside Georgian village, who span genders and generations, begin to pursue their true passions in the wake of a “lonely,” “soft” man’s suicide. When fashion-forward Tbilisian Moe (Bebe Sesitashvili) arrives in the little Black Sea village, she is labelled as “just like Eliko,” her grandfather whom she is there to bury when few others deign to do so. She is assisted by the close-lipped Amnon (played with devastating stillness by Gia Agumava), the owner of the Wet Sand bar, and his one employee, Fleshka (Megi Kobaladze), who laments that she was “born in the wrong body.” To maintain their personal and relational dignities, these misfits must challenge the insidious hatreds of the townspeople and contend with a handsome police officer (Giorgi Tsereteli, a standout in last year’s festival opener, And Then We Danced) Danced whose allegiances are yet to be determined. With undertones of Antigone in its foregrounding of unwanted burials that shake society, Wet Sand vibrates with tragedy, as well as something deeper: the hope that a new generation can torch the rotten scaffolding of the old.

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WILDHOOD BRETTEN HANNAM CANADA | 2021 | 103 MIN | V.O.A.+MI’KMAQ / ENGLISH+MI’KMAQ Après une escapade brûlante loin de son père abusif, un bel ado bispirituel Mi’kmaw décide de prendre FR la route, avec son demi-frère, pour retrouver sa mère Autochtone disparue. Un road-movie initiatique sur la recherche d’identités. Aussi intemporel qu’actuel. Délinquant et perdu, Link est un ado farouche qui, après avoir été une nouvelle fois battu par son père, fugue sur les routes de Nouvelle-Écosse avec son petit demi-frère. Il part à la recherche de sa mère, une jeune Micmac que son père lui avait dit morte. En chemin, les deux vagabonds rencontrent Pasmay, un jeune Micmac qui tombera sous le charme de Link. Celui-ci trouvera bien plus que ce qu’il pensait chercher… Pour son premier long-métrage, le cinéaste mêle l’exploration des identités queer et autochtone avec une délicatesse qui séduit. Célébrant autant la beauté de la nature que la fluidité de la nature humaine, Wildhood ne prêche jamais mais illustre avec authenticité cette quête aussi spirituelle que sensuelle. De plus, avec ses airs à la River Phoenix, Phillip Lewitski incarne avec une fougue charnelle ce beau rebelle qui se découvre des racines et des envies qu’il ne soupçonnait pas.

A fiery getaway from an abusive home sends a Two-Spirit Mi’kmaw teen and his younger half-brother EN onto the open road and into the Eastern Canadian woods with the help of the charismatic Pasmay, a generous and resourceful companion. Nature as their bedroom. One another as burgeoning chosen family. Link (Phillip Lewitski) is rude and quick to anger. Raw, like a wound never quite healed. But along with his increasing closeness with Pasmay (Joshua Odjick), who unlike Link is proud of his Mi’kmaw identity, comes an awareness of his self and sexuality. A wryly cheerful, yet reluctant Travis (Avery Winters-Anthony) in tow, they follow clues on the trail of Link’s long absent mother – a “proud” woman who might not want to be found. All the while, poisonous past lessons still cling. Approached with restorative vigour by Two-Spirit filmmaker Bretten Hannam, Wildhood Wildhood’s themes of belonging, brotherly love, and self-knowledge culminate in an ending of incredible poignancy. Though, it’s the journey that will linger. Link and Pasmay’s furtive looks (and a showstopping waterfall sex scene). The propulsive hip hop and thoughtful moments of connection. An untamed soulfulness as vast as the Canadian wilderness. IMAGE+NATION XXXIV

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LILIES

LES FELUETTES JOHN GREYSON CANADA | 1997 | 95 MIN | V.O.A. / ENGLISH

FR Au début du siècle, un amour fou entre deux adolescents de Roberval met le feu à la ville. Une adaptation

magistrale et intemporelle du classique du théâtre québécois de Michel-Marc Bouchard. En 1952, un évêque se présente en prison pour recueillir la confession d’un prisonnier. Celui-ci est, en fait, l’homme qu’il a rendu responsable, 40 ans plus tôt, de la mort de celui qu’ils aimaient tous les deux. Ils étaient alors tous les trois jeunes et beaux et cette passion interdite avait mis le feu aux esprits et à la ville. Les prisonniers jouent cet épisode exaltant et douloureux sous les yeux de l’évêque pour lui arracher une confession... Œuvre magistrale, Les Feluettes a marqué le théâtre québécois au fer rouge. L’adaptation à l’écran, en anglais, est une réussite totale et conserve, 25 ans plus tard, toute son intemporalité. Le passé et le présent ne font qu’un, le rêve et la réalité se confondent pour ne garder que l’essence de l’âme humaine, la vérité de chaque être et la recherche d’absolu qui nous habite tous. Magnifique.

EN Greeted with acclaim upon its 90s release, Lilies has lost none of its luster. Summoned by a

supposedly dying prisoner, a local bishop (Marcel Sabourin) is confronted by his childhood friend, Simon (Aubert Pallascio), and transported through the power of theatre and a Romantic imagination to rustic Roberval, Quebec in 1912 to witness his past misdeeds. Theatrical re-enactments bloom into fleshed out flashbacks as we are brought to a town of mysterious fires, fallen aristocrats, and an epic love triangle, with inmates portraying the denizens, including Simon (Jason Cadieux), his “lily white” lover, Vallier (Danny Gilmore), and the bishop, Bilodeau (Matthew Ferguson). When Simon is thrust from his trajectory with Vallier by his vicious father, a Parisian aristocrat with a penchant for grand entrances (a phenomenal Alexander Chapman) threatens to whisk him away to the land of heteronormativity with the help of a scheming Bilodeau. An adaptation of award-winning, Quebecborn playwright Michel Marc Bouchard’s stage version, Lilies retains its campy, gender-blind casting and thoroughly erotic spark. This is gripping entertainment with a poetic streak. An unforgettable, homegrown masterpiece about “the tyranny of the Truth” and the shape of true atonement.

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ÉVÈNEMENT SPÉCIAL / SPECIAL EVENT

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BOY CULTURE: THE SERIES Q. ALLAN BROCKA ÉTATS-UNIS / USA | 2021 | 90 MIN | V.O.A. / ENGLISH

FR Quinze ans après son film Boy Culture, le cinéaste reprend le personnage de X, toujours prostitué de luxe,

mais à l’ère des réseaux sociaux, dans six épisodes et autant de clients. Une série entre humour,gravité sur le sexe et l’amour à l’ère numérique. Après avoir été escort à Seattle, X, bel homme dans la mi-trentaine, travaille maintenant à Los Angeles, où il vit avec son ex, le beau Andrew, dont il est toujours amoureux. En s’inspirant des méthodes d’un jeune sex worker déluré, X tente d’être de son temps alors que les réseaux sociaux et le branding ont remplacé les méthodes qu’il a connues. Avec un ton proche de la sitcom, mais avec plus de profondeur, Boy Culture jette un regard amusé, sans jugement mais lucide, entre autres sur l’âgisme chez les gays et la prostitution comme métaphore de notre société où tout se vend et tout s’achète. Une série qui, bien que ne cherchant pas à être à tout prix réaliste, montre avec justesse les travers de notre époque obsédée par l’image.

EN Boy Culture reunites us with now-aged escort “X” (Derek Magyar, with the goofy-sexy charm of Owen Wilson) and his now ex, Andrew (Noah’s Noah’s Arc’s Arc Darryl Stephens), as they try to navigate living together, Andrew’s romantic interests, and X’s hustling. Not to mention Chayce “with a y” (Jason Caceres), a young, tech-savvy pimp with sass − and abs − to spare. The series stretches over six confession-based chapters named after clients, each of whom teaches X something about himself as he returns the favour (in more ways than one). There’s a famous gay Youtuber harboring both a daddy fetish and a self-hatred complex, as well as two older black men with two very different, but equally outrageous requests, to name a few. Leading to the biggest and most difficult confession of all. Written with comedic patter and emotional stealth by returning director Q. Allan Brocka and original novelist Matthew Rettenmund, the return of this cult favourite delivers all the heat the plot lines promise, while touching upon serious issues around race and mental health and managing, by the end, to surprise tears out of even the most jaded hookup app frequenter.

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PATIENCE, MON AMOUR

PATIENCE, MY LOVE

CAMILLE DUVELLEROY FRANCE | 2021 | 90 MIN | V.O.F. / FRENCH En couple depuis plusieurs années, Alice et Gabrielle rêvent d’avoir un enfant. De l’Espagne à la France, elles FR embarquent dans une aventure jonchée d’encombres… Une réalité difficile à avaler lorsqu’on a recours à la procréation assistée. Cette série touchante les suit dans les hauts et les bas de la poursuite d’un désir qui défie leur couple et ajoute des doutes, le tout dans un format téléphone, comme si on regardait une story Instagram. Alice voulait un enfant depuis longtemps. Gabrielle n’y avait juste jamais pensé avant de rencontrer Alice. Après 7 ans de vie commune, ça y est... elles sont enfin prêtes à se lancer. Les rendez-vous sont pris, les traitements commencés. Après de nombreux résultats décevants à Barcelone et l’incapacité d’Alice à continuer les tentatives, la roue tourne et Gabrielle, par amour, décide de s’essayer et de faire, à son tour, plusieurs tentatives d’insémination artificielle. Racontée via 30 brèves story Insta de moins de sept minutes chaque, Patience, mon amour utilise le format vidéo vertical du téléphone qui nous rapproche du couple jusqu’à presque croire que nous suivons leur compte sur nos réseaux, pour dépeindre des instants intimes, sincères et parfois à éclater de rire d’une période mouvementée de leur vie. Le résultat: une collection de moments qu’on n’arrive pas à arrêter de faire défiler, épisode après épisode.

In a relationship for several years, Alice and Gabrielle want a child. From Spain to France they EN embark on the adventure strewn with the pitfalls of assisted reproduction in this touching series in the form of Instagram stories. Alice has wanted a child for a long time. Gabrielle just never thought about it. After seven years together, that’s it... they are finally getting started. Appointments are made, treatments are taken. After Alice suffers some disappointing results in Barcelona, the tables are turned and Gabrielle decides – for love – to go through with the artificial insemination process. Told over 30 short Insta stories no more than seven minutes each, Patience mon amour utilizes the vertical phone screen format to create a personal and intimate feel to this quick paced, and at times laugh out loud funny, expressive series tackling an often somberly addressed subject with both a lighthearted and heartrending touch. The result: an engaging and binge-inducing collection of moments in the lives of these two women and their challenges in making their family.

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QUERENCIA MARY GALLOWAY CANADA | 2021 | 92 MIN | V.O.A. / ENGLISH

FR Querencia est une histoire d’amour qui suit deux femmes autochtones queer venues de mondes différents

alors qu’elles naviguent et explorent la complexité de leurs identités Indigiqueer et de leur différente éducation culturelle. Teka vient de rompre avec son petit-ami et quitte la maison pour la première fois pour poursuivre son rêve: devenir danseuse. Les talents de la grande ville avec qui elle est en compétition aux auditions, la font se sentir bien seule. Entrer: applications de rencontres. Lorsque Teka, sans le faire exprès, sélectionne «femmes cherche femmes». Elle rencontre Abe, une musicienne en difficulté qui a besoin de passer à autre chose, ce qui peut-être le plus heureux des accidents.

EN Querencia is a love story that follows two Indigenous queer women from divergent backgrounds

as they navigate and explore their complex Indigiqueer identities and their differing cultural upbringings. Teka has just broken up with her boyfriend and moved to the big city to follow her and left home for the first time to follow her dream of becoming a dancer. The big city, and the big city talent she competes with at auditions, have left her feeling very lonely. Enter: dating apps. When Teka mistakenly selects “women seeking women” on her profile, she meets Abe, a struggling musician who needs to move on from her ex, which might just be the happiest of accidents.

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U-HAULING DANI.KA VERMETTE CANADA | 2021 | 55 MIN | V.O.F. / FRENCH Issue de la culture LGBT2SQ+, l’expression «U-Hauling» désigne l’action d’emménager en duo FR immédiatement après le début d’une relation de couple lesbien. La douce romance peut alors tout aussi rapidement se transformer en mésaventure, dans l’éventualité où le couple se sépare, entraînant un déménagement expéditif. «La série U-Hauling, c’est bien plus qu’une histoire de rupture, c’est aussi une histoire de communauté, de famille choisie. C’est grâce à celles et ceux qui l’entourent qu’Iris apprend, lentement, une humilité nécessaire. C’est au travers de cet entourage - bien plus que du motif de rupture qu’on expose le caractère queer de la série et une communauté tissée serrée, toujours prête à se soutenir.» - Dani.ka Vermette, scénariste et réalisatrice

A queer culture expression, “U-Hauling” refers to newly formed lesbian couples moving in almost EN straight after they get together.The sweet romance often turns nightmarish if the couple splits up, which ultimately leads to a sudden, often drama-filled move out. “U-Hauling U-Hauling is much more than a story about breakups, it’s a story about community and chosen families. Through the folx surrounding Iris, she learns humility. Through her entourage − more than the reason of the breakup − the queer nature of the show emerges: a tightly woven community, always there to support one another.” − Dani.ka Vermette, writer & director

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COURTS MÉTRAGES SHORTS

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COURTS MÉTRAGES / SHORTS

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INDIGIQUEER Perspectives et expériences bi-spirituelles et Indigiqueer. Ces voix fières et fortes utilisent des stratégies narratives et documentaires pour partager leurs histoires, leurs espaces et leurs réalités. 2Spirit and Indigiqueer perspectives and experiences. These proud and loud voices use both narrative and documentary strategies to share their stories, their spaces and their realities.

ODEHIMIN

BAIE DU COEUR

ÊMÎCÊTOSÊT-MANY BLOODLINES

KIJ TAI-ALEXANDRA VEILLETTE-CHEEZO CANADA | 3 MIN | V.O. OJIBWE+F.+A. / OJIBWE+FRENCH+ENGLISH Odehimin se retrouve et apprend l’amour Odehimin is reconnecting with oneself and learning self-love. de soi.

THEOLA ROSS CANADA | 2020 | 11 MIN | V.O. CRIE+A. S.-T.A. / V.O. CREE+ENGLISH S.-T.EN. Une cinéaste crie et sa partenaire blanche documentent leur grossesse et leur voyage vers la parentalité. De la recherche d’un donneur et d’une sage-femme autochtones à leurs inquiétudes sur comment élever un enfant en tant que couple queer mixte, la joie de faire un enfant ensemble leur donne le courage nécessaire pour affronter tous les obstacles.

SPIRIT GLITCH

SHE WHISTLES

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A Cree filmmaker and her white partner document their pregnancy and journey to parenthood. From the search for an Indigenous donor and midwife to their concerns about raising a child as an interracial queer couple, the joy of having a child together gives them the courage to overcome any obstacle.

MARY GALLOWAY CANADA | 2019 | 8 MIN | V.O.A. / ENGLISH Une femme de couleur queer rencontre des difficultés à retrouver sa voix alors que des souvenirs traumatisants menacent de détruire son esprit pièce par pièce, ne laissant qu’une coquille vide. Prenant son courage à deux mains, elle doit trouver la force en elle pour faire face à la réalité d’un autre jour.

KWÊSKOSÎW

VOIX AUTOCHTONES

A queer woman of colour struggles to regain her voice from the void as traumatic memories threaten to glitch her spirit away piece by piece, leaving an empty shell. With every ounce of willpower, she must find the strength to face the reality of another day.

THIRZA CUTHAND CANADA | 2021 | 12 MIN | V.O.A. / ENGLISH En route vers chez sa copine, une lesbienne crie est agressée par un chauffeur de taxi. Malgré la détresse qui l’assaille, elle découvre qu’elle possède un pouvoir surnaturel qui pourrait lui permettre d’élucider le mystère de la disparition de sa mère.

On the way to her girlfriend’s place, a Cree Lesbian is assaulted by her cab driver. Amidst the struggle, she discovers a deadly supernatural power that may help solve the mystery of her mother’s disappearance.

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STORIES FROM LAND BACK CAMP

ERIK O’NEILL+AMY SMOKE+SHAWN JOHNSTON CANADA | 2021 | 29 MIN | V.O.A. / ENGLISH Lors de la Journée nationale des peuples autochtones, un immense tipi fut érigé dans un parc urbain près de O:se Kenhionhata:tie (Willow River) afin de marquer la présence autochtone. Plus de 100 jours plus tard, le tipi est toujours là et est devenu un lieu de rassemblement pour que les jeunes queer, bispirituel.les et/ou non binaires puissent apprendre et pratiquer leur culture tout en réclamant la restitution de leurs terres.

On Indigenous Peoples’ Day a large tepee was erected in a busy, urban park close to O:se Kenhionhata:tie (Willow River) intended to assert an Indigenous presence for the day. Over 100 days later, the tepee remained standing, the space around it transformed into a camp of queer, Two Spirit, trans, and/or non-binary youth learning and practicing their Indigenous cultural heritages and demanding Land Back.

QUEERMENT QUÉBEC Notre célébration annuel du contenu queer québécois; des perspectives uniques qui prouvent, une fois encore, que le Québec est un vrai foyer de talents en narration queer. Our anual celebration of Québécois queer content; unique perspectives proving Quebec is truly a hotbed of queer storytelling talent.

HOUSE OF PRIDE / BALLROOM BOUDOIR

FRIGID+STEPHEN LAREIGN HUES CANADA | 2021 | 4 MIN | SANS DIALOGUE / NO DIALOGUE

Le collectif artistique montréalais House of Pride vous entraîne dans les coulisses de performances novatrices en matière de drag, de danse et d’arts de la scène. Un film queer qui joue avec le genre de manière provocante, avant-gardiste, innovante et légendaire tout en célébrant le pouvoir féminin!

L’INTIME SPECTACULAIRE SPECTACULAR INTIMACY

FANIE PELLETIER CANADA | 2020 | 16 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN. À l’ère de YouTube, l’exhibitionnisme et le voyeurisme se font écho et atteignent un paroxysme. Les frontières entre vie privée et vie publique s’estompent. L’intimité devient spectacle. Gabrielle Marion le sait mieux que quiconque. Célèbre Youtubeuse québécoise, elle documente sa vie et sa transition sexuelle depuis huit ans.

MATIN ECCHYMOSE

COURTS MÉTRAGES / SHORTS

In the YouTube era, exhibitionism and voyeurism echo each other and reach their paroxysm. Boundaries between private and public life are blurring. Intimacy becomes spectacle. Gabrielle Marion knows this more than anyone. As a famous Quebecoise YouTuber, she has been documenting her life and her sexual transition for eight years.

EMILIE PELTIER CANADA | 2021 | 92 MIN | V.O.A. / ENGLISH Des personnes sourdes de Québec rencontrent Mo Bolduc, poète acadien. ne et, en utilisant la langue des signes du Québec, interprètent des poèmes écrits pendant leur résidence à la Maison de la littérature (Québec) en mars 2020.

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Montreal art collective House of Pride takes you behind the scenes to experience their innovative work in drag, dance and performance art. Gender bending, ground-breaking, outrageous, legendary, queer, feminine power!

Deaf people from Quebec City meet nonbinary Acadian poet Mo Bolduc and, using the Quebec sign language, interpret some poems written during their residency at the Maison de la littérature (Québec) in March 2020.

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BECCA

NANCY WEBB CANADA | 2020 | 13 MIN | V.O.A. / ENGLISH Dans cette interprétation contemporaine queer du roman gothique de Daphnée du Maurier «Rebecca», Max et Daphnée, deux étrangères, partagent un coup de foudre d’une soirée alors qu’un secret plane.

DES CHOSES QUI AURAIENT PU ÊTRE THINGS THAT MIGHT HAVE BEEN

FARHAD PAKDEL CANADA | 2020 | 6 MIN | SANS DIALOGUE / NO DIALOGUE

Dans ce mélange de fantaisie, danse et esthétique des beaux-arts, une caissière de cinéma est hantée par les souvenirs de sa copine morte qui ne cesse de revenir chez elle, là où elles vivaient ensemble.

LES FILLES NE MARCHENT PAS SEULES LA NUIT GIRLS SHOULDN’T WALK ALONE AT NIGHT

TALK TO ME

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After a late night high school graduation party, Chantal and Delphine find themselves walking home alone in the dark. Lost in the forest, their long night walk is punctuated by carelessness and an irrepressible desire to exist.

ANTOINE PELLETIER CANADA | 2020 | 3 MIN | V.O.A.+F. S.-T.A. / ENGLISH+FRENCH S.-T.EN. Quelques fragments de l’histoire d’un jeune homme seul et à la recherche de l’amour. Une adaptation cinématographique de la pièce «A», un solo inédit d’Antoine Pelletier explorant les relations LGBTQ+ contemporaines.

PARLE-MOI

In this hybrid of fantasy, dance and art aesthetics, a movie theatre cashier is haunted by the memory of her dead girlfriend who keeps coming back to the house where they lived together.

KATERINE MARTINEAU CANADA | 2020 | 17 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN.

Après une soirée de fin d’année au secondaire, Chantal et Delphine rentrent seules chez elles dans le noir. Perdues dans la forêt, leur longue marche nocturne est ponctuée de moments d’insouciance et d’une irrépressible envie d’exister.

A

In this contemporary queer interpretation of Daphne du Maurier’s Gothic novel “Rebecca”, strangers Max and Daphne share a lovestruck evening while a bizarre secret looms.

A few fragments from the story of a lonely young man looking for love. A film adaptation of ‘’A’’, an unpublished play by Antoine Pelletier exploring contemporary LGBTQ+ relationships.

JULES DE NIVERVILLE CANADA | 2021 | 14 MIN | SANS DIALOGUE / NO DIALOGUE Un film narratif de 14 min sur ne pas se A 14-minute narrative film about not sentir à sa place… de manière exagérée. fitting in... in an over-the-top kind of way.

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CHANTS D’AMOUR

LAMATHILDE CANADA | 2020 | 3 MIN | V.O.F.+A. / FRENCH+ENGLISH «Les mots comme des petites doses d’arsenic, on les avale sans y prêter attention, ils n’ont l’air d’avoir aucun effet et maintenant, après un temps, l’effet toxique se fait sentir.» − Victor Klemperer

“Words can be like tiny doses of arsenic, we swallow them without paying attention, they seem to have no effect and now after a while the toxic effect is felt” − Victor Klemperer

MADE AU CANADA Des histoires queer d’une côte à l’autre et jusqu’à l’autre. Ces riches et comiques réflexions narratives et documentaires dévoilent une multitudes d’identité(s) queer canadiennes. Canadian queer stories from coast to coast to coast. These rich, humour-filled narratives and affecting documentary reflections tease out a myriad of Canadian queer identi(ties).

MELODY

ANNE WHEELER CANADA | 2019 | 12 MIN | V.O.A. / ENGLISH Nouvelle-Écosse, 1984. Deux jeunes femmes se retrouvent dans une situation impossible. N’ayant personne vers qui se tourner, elles entament un inoubliable «road trip». Inspiré par la nouvelle Melody de Lisa Moore (Open, 2002).

QUEER ISOLATION

JORDANA VALERIA ALLEN-SHIM CANADA | 2020 | 11 MIN | V.O.A. / ENGLISH Noelle, une jeune femme transgenre de couleur, est contrainte de retourner dans le placard lorsqu’elle retourne vivre chez ses parents après avoir perdu son emploi à cause de la pandémie de la COVID-19.

NOOR & LAYLA

COURTS MÉTRAGES / SHORTS

Noelle, a young transgender woman of color is forced back into the closet when she moves back in with her parents after losing her job due to the COVID-19 pandemic.

FAWZIA MARZI CANADA | 2021 | 13 MIN | V.O.A. / ENGLISH Noor et Layla se séparent. Est-ce la fin du chemin pour ces deux femmes musulmanes… ou bien le début? Noor & Layla aborde la reconquête du rituel à travers l’histoire d’amour de deux femmes queer, musulmanes, racontée à cinq moment différents de leur relation marqués par cinq appels à la prière.

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Newfoundland; 1984. Two young women find themselves in an impossible situation. With no one to turn to and against all odds, the pair take the road trip of their lives. Based on the story Melody by Lisa Moore, from her 2002 collection of short stories, Open.

Noor and Layla are breaking up. Is it the end of the road for these two Muslim women… or is it the beginning? Noor & Layla is about reclaiming ritual through the love story of two queer, Muslim women, told at five different moments in their relationship, marked by the five calls to prayer.

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OTHERWISE

ALI MASHAYEKHI CANADA | 2020 | 7 MIN | V.O.A. / ENGLISH Après la rupture, ils ne se reconnaissent When a couple breaks up, they no longer recognize each other. plus.

CRUISING: OTHER WAYS OF LOVE

ABDULLAH QURESHI CANADA | 2020 | 9 MIN | V.O.A. / ENGLISH Employant une structure narrative fictive et expérimentale, Cruising considère la pratique d’une perspective mythologique et queer par des visuels s’appuyant sur les souvenirs, les rencontres et personnages sortis de peintures de l’artiste pakistanais Anwar Saeed (né en 1955).

RIVERSIDE QUEERNESS

Employing a fictional and experimental narrative structure, Cruising considers the practice from a mythological and queer perspective with visuals drawing upon the memories, encounters, and select characters from the paintings of the Pakistani artist, Anwar Saeed (b. 1955).

ERIC PLAMONDON CANADA | 2021 | 18 MIN | V.O.F.+A. S.-T.A. / FRENCH+ENGLISH S.-T.EN. Riverside Queerness révèle des moments difficiles de l’histoire queer obscure des Prairies. Trois narrateurs naviguent dans les eaux troubles des rivières profondes de l’inconscient du Manitoba, là où la vérité est brouillée par la puissance des courants.

I’M A FAG FOR YOU (OWEN PALLET REMIX)

Riverside Queerness reveals hard moments in the Prairies’ shadowed queer history. Three storytellers navigate muddy waters in the deep rivers of Manitoba’s subconscious, where truth is blurred by the power of the currents.

VIVEK SHRAYA CANADA | 2021 | 5 MIN | V.O.A. / ENGLISH

À l’aide d’une musique rythmée, l’artiste Unpacking the term “fag” multicanadienne aux multiples talents Vivek hyphenated Canadian artist, Vivek Shraya puts the slurs to a beat. Shraya explique le terme «fag».

PLAY IT AGAIN

DANIEL ABRAMOVICI CANADA | 2021 | 10 MIN | V.O.A. / ENGLISH Kitty invite Erin pour une dernière soirée cinéma la veille du départ de sa meilleure amie pour un nouvel emploi dans une autre ville. Ce que Erin ne sait pas, c’est que Kitty rêve de poser un grand geste digne des plus mielleuses comédies romantiques. Mais comme la vie est bien loin de se dérouler comme dans les films, Kitty devra faire un grand choix : proclamer son amour ou laisser celui-ci prendre l’avion le lendemain.

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On the eve of Erin’s departure to a new job in a new city, best friend Kitty invites her over for a last movie night together. Little does Erin know, Kitty has a grand romantic gesture planned − a gesture worthy of the greatest romcom. However life hardly ever plays out like a movie and Kitty must make the decision − does she tell Erin she loves her? Or does she simply watch her best friend get on that plane?

COURTS MÉTRAGES / SHORTS

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UNITY MOSQUE

NICOLE TEENY CANADA ÉTATS-UNIS / CANADA USA | 2021 | 7 MIN | V.O.A. / ENGLISH ​​ Après avoir dû cacher leur relation lors de leur pélerinage à La Mecque, El-Farouk, un imam gai, et son mari Troy co-fondent Unity Mosque à Toronto, l’une des premières mosquées queer et égalitaire au monde. Malgré les menaces de mort, la mosquée continue de jouer un rôle salvateur dans la vie de ses membres.

After having to hide their relationship while making the Hajj, El-Farouk − a gay Imam − and his husband Troy cofounded Unity Mosque in Toronto, one of the world’s first Queer-affirming and gender-equal mosques. Though the mosque receives death threats, it forges on, playing a life-saving role in the lives of its members.

FUTUR/E/S

QUEER UTOPIAS

Imaginons l’utopie queer! Des prédictions poignantes de l’espace queer futur et des histoires queer futuristiques qui évoquent tant l’espoir que la prudence. Let’s imagine a queer utopia! These are poignant predictions of futur/e queer spaces and future-casting queer stories that envoke both hope and caution.

HEKADEMIA

GLORIA MERCER CANADA | 2020 | 16 MIN | V.O.A. / ENGLISH Dans un futur proche, les villes sont surpeuplées, la nature est rare et les enfants vont à l’école dans une réalité virtuelle hyper réaliste. Marion, une adolescente s’échappant de sa vie étouffante à la maison, tombe en amour avec une autre élève, mais ne parvient pas à savoir si ses sentiments sont réels ou bien s’ils font eux aussi partie de la simulation.

OCTAVIA’S VISIONS

ZARA ZANDIEH | ALLEMAGNE / GERMANY | 2021 18 MIN | V.O. ALLEMANDE+A. S.-T.A / GERMAN+ENGLISH S.-T. EN. Octavia’s Visions s’inspire de Paraboles de l’auteur futuriste afro-américaine Octavia E. Butler, morte en 2006. Le film mêle les mondes de Butler aux problèmes contemporains de l’environnement, de l’extrémisme de droite et de libération sociale. Cette oeuvre poétique exprime un imaginaire queer utopique, un désir de créer du nouveau à partir de l’ancien.

ARE YOU STILL WATCHING?

COURTS MÉTRAGES / SHORTS

Octavia’s Visions is inspired by the Parables of the African-American futurist, author Octavia E. Butler, who died in 2006. Using poetic visual language, Octavia’s Visions interweaves Butler’s worlds with contemporary issues of environmental degradation, far right extremism, and social liberation. A poetic piece expressing a queer utopian imaginary; a longing to create out of the old something new.

ALEX CARDY+TALI POLICHTUK+KITTY CHRYSTAL AUSTRALIE / AUSTRALIA | 2021 | 6 MIN | V.O.A. / ENGLISH Are you Still Watching? explore le pouvoir émancipateur de l’imagination queer, alliant fan-fiction érotique, réalisme magique et registre résolument kitsch.

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In the near future, cities are crowded, nature is sparse, and children attend school in hyper-realistic virtual reality. Marion, a teenage girl escaping a stifling home life, falls in love with another student, but can’t be sure if her feelings are real or if this is part of the simulation.

Are You Still Watching? explores the emancipatory power of the queer imagination, combining erotic fan fiction tropes, magical realism and a firm camp sensibility.

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RED STRING OF FATE UNMEI NO AKAI ITO

ESCAPING THE FRAGILE PLANET

ΑΠΟΔΡΑΣΗ ΑΠΟ ΤΟΝ ΕΥΘΡΑΥΣΤΟ

VENUS RETROGRADE

LOVINA YAVARI+LANCE FERNANDES CANADA | 2021 | 10 MIN | V.O.A. / ENGLISH En 2090, une ingénieure en robotique tente In the year 2090, a robotics engineer tries de ramener à la vie son amante déchue. to bring her fallen lover back to life.

THANASIS TSIMPINIS GRÈCE / GREECE | 2020 | 17 MIN | V.O. GRECQUE S.-T.A. / GREEK S.-T.EN. Peu de temps avant la fin du monde, deux hommes ont une rencontre inattendue alors qu’une étrange brume rose se répand dans la ville. Leur aventure romantique ne durera qu’un jour. Mais dans un monde brisé rempli de peur, partager de brefs moments intimes semble être suffisant pour qu’ils ne se sentent plus en danger face à la fin imminente.

A few hours before the world ends, two men have an unexpected encounter, while a strange pink fog is spreading throughout the city. Their romantic affair will only last for a day. But in a broken world filled with fear, sharing a few intimate moments seems to be enough for them to feel safe, against the upcoming end.

VALENTIN NOUJAÏM+NICOLAS MEDY FRANCE | 2021 | 5 MIN | V.O.F. S-T.A. / FRENCH S.-T.EN. ​​ Minuit sonnant. Deux journalistes animent une ennuyeuse émission de radio culturelle lorsque soudain, les lumières s’éteignent. Un groupe de femmes prend d’assaut le studio pour diffuser leur message : «Un, deux… un, deux… c’est un coup d’état!»

Midnight sharp. Two radio journalists host a dull cultural program. Lights are switched off. A female gang invades the studio to broadcast a message: “One, two… One, two… This is a coup!”

DOCUMENTS En se parlant ensemble, on se parle à nous-même. Une exploration des vies queer vécues et vivantes; parfois douloureuses, parfois joyeuses, toujours complexes et TOUJOURS vraies. When we talk to each other, we talk to ourselves. An exploration of queer lives and living; sometimes painful, sometimes joyful, always complicated and ALWAYS real.

HORS-JEU

HANNAH CAUHÉPÉ FRANCE | 2021 | 10 MIN | V.O.F. S-T.A. / FRENCH S.-T.EN. Dans la Turquie d’Erdogan, être homosexuel n’est pas (encore) un crime, mais cela peut quand même faire de votre vie un enfer. C’est pourquoi certains membres de la communauté ont décidé de revendiquer leur droit d’exister, haut et fort, avec un ballon de soccer.

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In Erdogan’s Turkey, being queer isn’t a crime (yet), but it can still make your life a living hell. Which is why some members of the community have decided to claim their right to exist, loud and proud, with a soccer ball.

COURTS MÉTRAGES / SHORTS

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ELLE

LILIANE MUTTI FRANCE | 2021 | 8 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN. Un an après le meurtre de Marielle Franco, militante féministe, activiste LGBTQ+ noire et politicienne à Rio de Janeiro, au Brésil, ses parents se rendent à Paris pour inaugurer un jardin au nom de leur fille.

ELEVEN WEEKS

ANNA KUPERBERG ÉTATS-UNIS / USA | 2021 | 15 MIN | V.O.A. / ENGLISH Carla Jean Johnson accepte, avec clarté et grâce, le diagnostic rapide et agressif de son cancer, pendant que la photographe Anna Kuperberg, sa femme de longue date, documente leur derniers jours et semaines ensemble. Avec des images fascinantes et des enregistrements intimes des dernières conversations du couple, Eleven Weeks est une histoire sur l’amour plus que sur la mort.

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COURTS MÉTRAGES / SHORTS

Two queer Dominican men living in Bronx, New York, navigate modern-day relationship’s trials and tribulations while trying to keep their love afloat.

ALEJANDRO SERRATOS MEXIQUE / MEXICO | 2021 | 37 MIN | V.O. ESPAGNOLE S.-T.A. / SPANISH S.-T.EN. Guadalajara est une ville diversifiée. Au travers de six histoires issues de la communauté LGBTQ2S+, cet irrésistible court métrage rassemble une contemplation de la diversité qui célèbre l’inclusion.

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A filmmaker’s personal journey into discovering his grandfather’s story and its relationship to his present life and coming out.

BELL SOTO ÉTATS-UNIS / USA | 2020 | 20 MIN | V.O.A. / ENGLISH Deux hommes queer dominicains habitant le Bronx, New York, naviguent les épreuves et les peines des relations modernes tout en essayant de garder leur amour en vie.

PUTO PARAÍSO

Carla Jean Johnson accepts her fast and aggressive cancer diagnosis with clarity and grace while photographer Anna Kuperberg, her long time wife, documents their final days and weeks together. With mesmerizing footage and intimate recordings of the couple’s final conversations, Eleven Weeks is a story more about love than death.

GUILIEN SKORNY FRANCE CANADA | 2021 | 11 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN. Le voyage personnel d’un cinéaste à la découverte de l’histoire de son grand-père, ainsi que du lien de celle-ci avec sa vie actuelle et son coming out.

A BRONX STORY

A year after the murder of Marielle Franco, the militant feminist black LGBTQ+ activist and politician in Rio de Janeiro, Brazil, her parents travel to Paris to inaugurate the garden in their daughter’s name.

Guadalajara is a diverse city. Through six stories of the LGBT2SQ+ community, this compelling short documentary assembles a contemplation of diversity that celebrates inclusion.

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EN DEVENIR Explorations et évolutions, ces histoires discrètement puissantes visent toutes un objectif similaire: devenir soi-même entier(ère) et vrai.e. Explorations and evolutions, these quietly powerful stories all strive towards a similar goal: becoming one’s full, true self.

SHEDDING SKIN ESCAMAS

KATHERINA HARDER SACRE ESPAGNE / SPAIN | 2020 | 18 MIN | V.O. ESPAGNOLE S.-T.A. / SPANISH S.-T.EN. Alicia, couturière, fabrique des habits de femmes. Derrière les tissus, elle cache bien des secrets. Après une inondation accidentelle de son appartement, elle rencontre Lucia, une femme transgenre, sa voisine. Malgré une première rencontre tendue, les deux femmes se revoient et commencent à passer du temps ensemble. Au fil des jours et des nuits, un lien fort s’est formé. Avec l’aube, elles trouvent une liberté apaisante au milieu de la mer.

BEAUTY BOYS

ALL THOSE SENSATIONS IN MY BELLY

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In a small French village, 17-year old Leo experiments with makeup and genderplay. His big brother Jules vehemently opposes this behaviour, fearing he will become a laughing stock. On the night of the open stage, Leo shows up in full drag.

MARKO DJESKA CROATIE / CROATIA | 2020 | 12 MIN | SANS DIALOGUE / NO DIALOGUE

Alors que Matia transitionne d’homme à femme, elle éprouve des difficultés à développer une relation sincère et intime avec un homme hétéro cisgenre.

FUGLEFLUGT

Seamstress Alicia makes women’s clothes, but behind the fabrics she hides secrets. After the accidental flooding of her apartment she meets Lucia, a transgender woman and her new neighbor. They begin spending time together. As day and night pass, a powerful bond is formed and with the dawn the two find healing freedom in the middle of the sea.

FLORENT GOUELOU FRANCE | 2020 | 18 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN. Dans un petit village, Léo, français âgé de 17 ans, s’essaye au maquillage et au jeu de genre. Son frère aîné, Jules, s’oppose farouchement à ce comportement par peur qu’il devienne la risée du village. Le soir de la scène ouverte, Léo arrive en drag queen.

AS THE CROW FLIES

BECOMINGS

While transitioning from male to female, Matia struggles with finding a genuine and intimate relationship with a cisgendered straight man.

MICHAEL SØNDERGAARD DANEMARK / DENMARK | 2021 | 18 MIN | V.O. DANOISE S.-T.A. / DANISH S.-T.EN. Mathias, délinquant provincial toujours dans le placard, est remué par l’arrivée du charismatique ornithologue suédois de passage pour étudier les oiseaux locaux. Lorsque les amis de Mathias surprennent les deux jeunes hommes en plein moment intime, cela conduit à une confrontation violente.

The closeted small-town delinquent Mathias is shaken by the arrival of a charismatic Swedish ornithologist who is passing through to study the local birdlife. When Mathias’ friends catch the two young men in an intimate moment, it leads to a violent confrontation.

COURTS MÉTRAGES / SHORTS

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BETWEEN US

CAILLEAH SCOTT-GRIMES | CANADA | 2020 17 MIN | V.O. JAPONAISE+A. S.-T.A. / JAPANESE+ENGLISH S.-T.EN. Kei rêve d’une vie normale. Pour un homme transgenre, revenir à la normale est une pente raide, surtout depuis qu’Erin, sa partenaire canadienne, rêve de s’installer à Tokyo où iels pourraient vivre ouvertement. En se rendant à une source chaude, le couple doit faire face à la réalité de leurs divergences d’envies, d’identités et d’obscures notions d’appartenances

HEAVEN REACHES DOWN TO EARTH LEGODIMO LE KOPANA LE LEFATSHE

Kei longs for a “normal” life in rural Japan. But for a transgender man getting to normal is one steep climb, especially since Erin, his Canadian partner, longs to move to Tokyo, where they can live openly and freely. By chance, turning up at a hot spring Kei once loved as a child, the couple − one on the men’s side, the other, on the women’s − they face the truth about their divergent wishes, identities, and murky notions of belonging.

TEBOGO MALEBOGO | AFRIQUE DU SUD / SOUTH AFRICA | 2020 10 MIN | V.O. AFRIKAANS S.-T.A. / AFRIKAANS S.-T.EN.

Après que Tau se soit rendu.e compte de sa véritable identité sexuelle, une montagne de pensées et d’émotions apparaît chez Tumelo: rien ne sera jamais comme avant entre eux.

After Tau comes to a realization about their sexuality, it sets in motion a cascade of thoughts and emotions in Tumelo − nothing will ever be the same between them.

DÉCLARATIONS DECLARATIONS

AUTOETHNOGRAPHY

Du queer plein la face et sans excuses. Des déclarations: gestes audacieux, témoignages et actions politiques pertinentes et puissantes. Queer in your face with NO apologies. These are declarations: bold gestures, attestations and political actions in very powerful forms.

IVÁN REINA ORTIZ | COLOMBIE / COLOMBIA | 2021 15 MIN | V.O. ESPAGNOLE S.-T.A. / SPANISH S.-T.EN. «En me penchant sur mon identité trans non-binaire, je passe en revue mes archives cinématographiques personnelles dans l’espoir de comprendre le chemin qui m’a conduit là où je suis. En tant qu’artiste queer et à travers des expérimentations sur la voix, le corps et l’image : quelle est ma place dans ce monde ?»

JUMPING

MOHSEN NABAVI IRAN | 2021 | 25 MIN | V.O. FARSI S.-T.A. / FARSI S.-T.EN. À 30 ans, Parastoo se prépare pour sa chirurgie de changement de sexe lorsque qu’elle fait face à un problème qu’elle doit comprendre pour le résoudre.

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COURTS MÉTRAGES / SHORTS

“By looking into my nonbinary trans identity, I review my personal film archives in hopes of understanding the path that has led me to where I am. As a queer artist and through voice, body and image experimentations: what is my place in this world?”

At the age of 30, Parastoo is preparing for the sex reassignment surgery when she faces a problem that she must understand to solve.

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ODEHIMIN

BAIE DU COEUR

POMPEII

KIJ TAI-ALEXANDRA VEILLETTE-CHEEZO CANADA | 3 MIN | V.O. OJIBWE+F.+A. / OJIBWE+FRENCH+ENGLISH Odehimin se retrouve et apprend l’amour Odehimin is reconnecting with oneself and learning self-love. de soi.

HARRY LIGHTON+MARCO ALESSI+MATTHEW JACOBS MORGAN ROYAUME-UNI / UNITED KINGDOM | 2019 | 8 MIN | V.O.A. / ENGLISH Tam prend le premier métro pour rentrer. Vêtu seulement d’un haut court et de jeans taille haute, il se sent trop visible. Alors il branche ses écouteurs et commence à revivre sa soirée d’Halloween sur son cellulaire.

SMOKE, LILIES AND JADE

DEONDRAY+QUINCY LENEAR GOSSFIELD ÉTATS-UNIS / USA | 2020 | 28 MIN | V.O.A. / ENGLISH Alex, un jeune artiste et écrivain de la Renaissance de Harlem joue avec l’amour et la vie, jusqu’à ce qu’il rencontre Beauty, qui portant bien son nom, n’hésite pas à dévoiler ses désirs pour le même sexe. Troublé et confus, Alex vacille au bord de la passion jusqu’à ce que sa copine lui impose un défi qui va lui forcer la main.

WE ALL DIE ALONE

Tam gets on the first tube home alone. In just a crop-top and high-waisted jeans, he feels conspicuous. So he plugs in his earphones and begins reliving his Halloween night out via his phone.

Alex, a young Harlem Renaissance artist and writer, plays around at love and life until he meets Beauty, appropriately named, who makes no bones about his same-sex desires. Troubled and confused, Alex wavers on the brink of passion until a challenge posed by his girlfriend forces his hand.

JONATHAN HAMMOND ÉTATS-UNIS | 2021 | 14 MIN | V.O.A. / ENGLISH Une confrontation à huit conduit à des An 8-way standoff leads to absurdist scénarios absurdes, à une conversation scenarios, a conversation about Mexican sur la nourriture mexicaine et à un peu de food and a little romance. romance.

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COURTS MÉTRAGES / SHORTS

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ENCOUNTERS Les premières rencontres mènent à l’amour (est-ce vraiment le cas?). Des rencontres mûres à la fois de nostalgie et d’épanouissement (d’espoir). Que se passe-t-il lorsque nous entrons dans le territoire troublant de l’amour? First meetings lead to love (or do they?). Encounters ripe with both longing and (hopeful) fulfillment. What happens when we step into the murky territory of “amour”?

UNDRESSED

ELINA STREET FRANCE ÉTATS-UNIS / FRANCE USA | 2021 | 10 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN. Cléo, une actrice sans le sou, éprouve de la difficulté à révéler à sa copine sa nouvelle passion bien que celle-ci lui permet de s’émanciper.

MY MOTHER’S GIRLFRIEND

Cléo is a struggling actress. She finds it difficult to communicate her new found activity to her girlfriend even though she is empowered by it.

ARUN FULARA | INDE / INDIA | 2021 | 15 MIN V.O. HINDI+MARATHI S.-T.A. / HINDI+MARATHI S.-T.EN. Renuka et Sadiya, deux femmes de la classe ouvrière, filent le parfait amour alors qu’elles célèbrent l’anniversaire de Renuka. Mais le retour au bercail les fait vite déchanter. Mangesh, le fils de Renuka est à la maison et menace de faire éclater non pas une, mais deux relations.

TO YOU, MY LOVE

AMOUR

Renuka and Sadiya, two working-class women in love with each other, enjoy their day out celebrating Renuka’s birthday. After a fun-filled day, they head home to spend the night together. But unknown to them, Renuka’s son, Mangesh, is around. A story of what happens when two relationships collide.

OLIVIA GASTALDO ÉTATS-UNIS / USA | 2021 | 5 MIN | V.O.A. / ENGLISH To You My Love explore la poésie visuelle To You My Love investigates the visual poetry of a love letter. d’une lettre d’amour.

BALTRINGUE FREED

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COURTS MÉTRAGES / SHORTS

JOSZA ANJEMBE FRANCE | 2019 | 20 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN. Issa s’apprête à sortir de prison lorsqu’il Issa is about to get out of jail when he rencontre Gaetan, un jeune détenu qui n’a meets Gaetan, a young inmate who has not served out his sentence yet. pas encore purgé sa peine.

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FAKE

LOU-BRICE LÉONARD FRANCE | 2021 | 14 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN. Une photographe rejette le faux sourire de son modèle. Mais la fille s’accroche à celui-ci comme sa véritable identité. La tension monte, et secrètement, une expérience d’initiation commence.

INERTIA

MATT JOHNS ROYAUME-UNI / UNITED KINGDOM | 2021 | 18 MIN | V.O.A. / ENGLISH L’univers donne. L’univers reprend. Rabia et Maddie, une élève et une enseignante, se lient d’amitié dans les circonstances les plus improbables.

THE FABRIC OF YOU

A photographer rejects a fake smile from her model. But the girl holds on to it as to her true identity. Tension rises, and secretly, an experience of initiation begins.

The Universe gives. The Universe takes away. Rabia and Maddie, a pupil and teacher, form a friendship under the unlikeliest of circumstances.

JOSEPHINE LOHOAR SELF ROYAUME-UNI / UNITED KINGDOM | 2019 | 11 MIN | V.O.A. / ENGLISH Dans le Bronx, à l’époque du maccarthysme, tout le monde veut se ressembler. Michael, une souris gaie d’une vingtaine d’années, cache sa véritable identité pendant qu’il travaille comme tailleur. Lorsque Issac, entre un jour dans le magasin, il offre l’échappatoire et l’amour dont Michael mourrait d’envie. Après un bond en avant dans le temps, on retrouve Michael hanté, tourmenté par ses souvenirs.

Set in the Bronx, in the era 50s McCarthyism, everybody wants to look the same. Michael a gay, twentysomething-year old mouse, hides his true identity while he works as a tailor. When older mouse Issac enters the shop one day, he offers the escapism and love Michael craves. Flash forward and we find a haunted Michael tormented by his memories as he struggles to come to terms with his loss.

FRANCE UN En collaboration avec le Consulat général de France à Québec, une sélection des meilleurs courts métrages queer français de l’année. In partnership with the Consulat général de France à Québec, selection of the best and brightest queer French shorts of the year.

AU PLACARD

VIVIEN FORSANS FRANCE | 2020 | 3 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN. France, 2012. Un adolescent confie un France, 2012. A teenage boy tells an secret intime à un ami, mais le regrette intimate secret to a friend, but quickly regrets it while watching the news. rapidement en regardant les nouvelles.

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COURTS MÉTRAGES / SHORTS

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BEAUTY BOYS

FLORENT GOUELOU FRANCE | 2020 | 18 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN. Dans un petit village, Léo, français âgé de 17 ans, s’essaye au maquillage et au jeu de genre. Son frère aîné, Jules, s’oppose farouchement à ce comportement par peur qu’il devienne la risée du village. Le soir de la scène ouverte, Léo arrive en drag queen.

FAKE

LOU-BRICE LÉONARD FRANCE | 2021 | 14 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN. Une photographe rejette le faux sourire de son modèle. Mais la fille s’accroche à celui-ci comme sa véritable identité. La tension monte, et secrètement, une expérience d’initiation commence.

BALTRINGUE FREED

NUIT DE CHINE

EXTRA FLAVOUR

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COURTS MÉTRAGES / SHORTS

A photographer rejects a fake smile from her model. But the girl holds on to it as to her true identity. Tension rises, and secretly, an experience of initiation begins.

JOSZA ANJEMBE FRANCE | 2019 | 20 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN. Issa s’apprête à sortir de prison lorsqu’il Issa is about to get out of jail when he rencontre Gaetan, un jeune détenu qui n’a meets Gaetan, a young inmate who has not served out his sentence yet. pas encore purgé sa peine.

NICOLAS MEDY FRANCE | 2011 | 14 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN. Karim est un jeune réalisateur de sciencefiction queer. Le chagrin causé par sa rupture avec Paul l’empêche d’écrire le scénario de son film Nuit de Chine. Sur les conseils de sa mère, il laisse tomber la science-fiction pour écrire un film d’amour. Un après-midi au café, il croise le héros de son film, Fouad, et tombe amoureux.

L’EMPOTÉ

In a small French village, 17-year old Leo experiments with makeup and genderplay. His big brother Jules vehemently opposes this behaviour, fearing he will become a laughing stock. On the night of the open stage, Leo shows up in full drag.

Karim is a young queer science fiction filmmaker. His grief over his recent breakup prevents him from writing the screenplay for his newest film, Nuit de Chine. Taking his mother’s advice, he Chine tries to evolve… dropping science fiction and beginning to write a love story. One fateful afternoon at a cafe he meets the hero of his film and falls in love.

CARLOS ABASCAK PEIRÓ FRANCE | 2020 | 9 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN. Joachim est un homme très ordinaire d’une soixantaine d’années. Mais il cache une obsession... ou même deux, pour être précis. Il ne peut s’empêcher de dévisager les hommes qui fréquentent le gym situé en face de chez lui pendant qu’il dévore des cornichons. Lorsqu’un nouveau bocal, «à ouverture facile», ne s’ouvre pas, son monde bascule!

Joachim is a very average man in his sixties. But he hides an obsession... or even two to be precise. He can’t help but stare at the men who go to the gym across the street from his house while he devours pickles. When a new jar, “easy opening” won’t open, his world turns upside down!

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FRANCE DEUX En collaboration avec le Consulat général de France à Québec, une sélection des meilleurs courts métrages queer français de l’année. In partnership with the Consulat général de France à Québec, selection of the best and brightest queer French shorts of the year.

PYRALE MOTH

ROXANNE GAUCHERAND FRANCE | 2020 | 49 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN. Été 2016, en Drôme provençale, un fléau mystérieux frappe les villages : des papillons blancs ont envahi la région. À l’approche de la nuit, tout le monde s’enferme chez soi, piégé par cette vermine. À l’approche du grand essaim, Lou découvre à la fois les insectes étranges et ses sentiments pour Sam. À la fin de la saison, les papillons auront tout dévasté, laissant un paysage de ruines et des émotions non résolues pour Lou.

LE COUP DES LARMES THE TEARS THING

Summer 2016, somewhere in Drôme Provençale, swarms of moths invade the region. As the mysterious plague strikes, everyone is shutting in their homes, trapped by the seemingly unstoppable vermin. Lou discovers both the strange insects and her feelings for her friend Sam. By the end of the season, the moths have devastated the century-old box trees, behind it a landscape of ruin and unresolved issues for Lou.

CLÉMENCE POÉSY FRANCE | 2019 | 25 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN. Florence est actrice. Les préparatifs pour Florence is an actress. Preparations for son nouveau rôle vont la mettre au défi her new role will challenge her in a way d’une manière qu’elle n’aurait jamais pu she could never have seen coming. voir venir.

COURTS ITALIENS ITALIAN SHORTS

LAURA’S VOICE

LA VOCE DI LAURA

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Célébrant notre première collaboration avec l’Istituto Italiano di Cultura à Montréal, une collection de drames, de comédies et d’animés nous amène un peu d’esprit queer italien à Montréal. Celebrating our first collaboration with the Istituto Italiano di Cultura in Montreal, a collection of dramas, comedies and animation that bring the spirit of queer Italy to Montreal.

GUISEPPE BUCCI ITALIE / ITALY | 2020 | 23 MIN | V.O. ITALIENNE S.-T.A. / ITALIAN S.-T.EN. La voce di Laura est un hommage à La voix humaine, un texte légendaire de Jean Cocteau. Mais contrairement aux autres versions (Anna Magnani/Rossellini, Sophia Loren, Simone Signoret, Liv Ulman), ce court-métrage met en scène une femme dont le dernier appel téléphonique n’est pas destiné à l’homme (marié) qu’elle aime, mais à une femme. Mettant en scène Rosaria De Cicco (Fate ignoranti, Ferzan Ozpetek).

La voce di Laura is a tribute to Jean Cocteau’s legendary text “The human voice”. But unlike the other versions (Anna Magnani/Rossellini, Sophia Loren, Simone Signoret, Liv Ulman) in this short film, the woman, in her last phone call to the person she loves, is not the obvious lover of a married man, but another woman. Starring Rosaria De Cicco (Fate Fate ignoranti, Ferzan Ozpetek). ignoranti

COURTS MÉTRAGES / SHORTS

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BUTTERFLIES IN BERLIN

MONICA MANGANELLI ITALIE / ITALY | 2019 | 31 MIN | V.O. ITALIENNE S.-T.A. / ITALIAN S.-T.EN. Superbe portrait d’animation art déco d’une des premières femmes trans de Berlin qui a dû composer avec l’arrivée au pouvoir des nazis, menaçant par le fait même l’expression de son identité profonde.

IT’S JUST IN MY HEAD

Using stunning art deco-style animation, this award-winning film tells the story of one of the first trans women in Weimarera Berlin. However, as the Nazis rise to power, will she have the courage to be true to herself?

MARIUS GABRIEL STANCU ITALIE / ITALY | 2020 | 18 MIN | V.O. ITALIENNE S.-T.A. / ITALIAN S.-T.EN.

È SOLO NELLA MIA TESTA

Andreas et Alessandro sont amis depuis l’enfance. Alors qu’Andreas est taciturne et méfiant, Alessandro est expressif et optimiste. Le premier est solitaire et encore vierge, le second, entouré d’ami.e.s et en couple depuis longtemps avec une femme. Alors que l’été tire à sa fin, Andreas décide d’offrir un cadeau à Alessandro dans l’espoir qu’il comprenne l’ampleur de l’amour qu’Andreas a toujours ressenti pour lui.

WHEN IN ROME

Andreas and Alessandro are two friends who’ve known each other since childhood. Andreas taciturn and suspicious and Alessandro expansive and optimistic. Andreas is a seemingly lonely virgin while Alessandro is full of friends and a long-time girlfriend. Summer is coming to a close, but before leaving, Andreas decides to give Alessandro a gift, hoping he will finally be able to notice the love that Andreas has always felt for him.

LUCA PADRINI ITALIE / ITALY | 2020 | 11 MIN | V.O. ITALIENNE S.-T.A. / ITALIAN S.-T.EN.

PASSE CHE VAI

La décision d’Alfredo de présenter son partenaire afro-américain à sa famille vivant dans un petit village italien entraîne des rebondissements comiques des plus inattendus.

Set in a small town in the Italian countryside, this tongue-in-cheek comedy sees Alfredo bringing his African American partner to meet the family with unexpected comic results.

COURTS POUR TOUTE LA FAMILLE Un programme de courts pleins de fun concocté spécialement pour les queer et leurs enfants. Parfait pour tous les âges, ces animés colorés aux personnages forts et ces comédies feel-good divertissent autant les enfants que l’enfant resté en vous. Fun-filled shorts made especially for queers and their kids. Suitable for all ages, these colourful, characterful animations and feel-good comedies entertain both the kids and the kid in you.

OUT OF SYLLABUS - GENDER IDENTITY

FAMILY FUN FOR EVERYONE

MIHIR LELE INDE / INDIA | 2019 | 5 MIN | V.O.A. / ENGLISH

Se déroulant dans une salle de classe, cette animation musicale parle d’identité de genre, de dysphorie du genre et de tabous sociétaux d’une manière à la fois simple, accessible et percutante.

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COURTS MÉTRAGES / S HORTS

Set in a classroom, this musical animation talks about gender identity, gender dysphoria and societal taboos in simple, accessible, yet very impactful ways.

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IN A HEARTBEAT

BETH DAVID+ESTEBAN BRAVO ÉTATS-UNIS / USA | 2017 | 4 MIN | SANS DIALOGUE / NO DIALOGUE Le cœur d’un garçon trahit son secret Unpacking the term “fag” multialors qu’il sort de sa poitrine et se lance hyphenated Canadian artist, Vivek Shraya à la poursuite de celui qui le fait battre à puts the slurs to a beat. la chamade.

GO, GO BOY

ORIANA OPPICE ÉTATS-UNIS / USA | 2020 | 6 MIN | V.O.A. / ENGLISH Un garçon découvre à quel point il est A boy discovers his fabulousness while dancing in his bedroom. fabuleux en dansant dans sa chambre.

WHEN I GROW UP

TYLER REEVES ÉTATS-UNIS / USA | 2019 | 5 MIN | V.O.A. / ENGLISH Au restaurant avec sa famille, Connor imagine la vie du couple gai attablé près d’eux. Comment se sont-ils rencontrés? Comment ont-ils annoncé leur homosexualité à leurs parents? Comment était leur premier baiser? Autant de questions qui font réfléchir Connor au sujet de l’avenir et de sa propre identité sexuelle.

AU PLACARD

Seeing a gay couple while out to eat with his family, Connor imagines their lives leading up to that point. What was it like for them to meet? To come out of the closet to parents? To have their first gay kiss? Through this daydream, Connor reflects on his own future and identity.

VIVIEN FORSANS FRANCE | 2020 | 3 MIN | V.O.F. S.-T.A. / FRENCH S.-T.EN. France, 2012. Un adolescent confie un France, 2012. A teenage boy tells an secret intime à un ami, mais le regrette intimate secret to a friend, but quickly regrets it while watching the news. rapidement en regardant les nouvelles.

A BRIEF HISTORY OF THE UNICORN Une jeune fille passionnée par les licornes entre en conflit avec ses parents et son école catholique lorsqu’elle choisit sa tante, une femme transgenre, comme marraine de confirmation.

IMAGE+NATION XXXIV

MINA SEWELL MANCUSO CANADA | 2019 | 15 MIN | V.O.A. / ENGLISH A young girl who is fascinated by unicorns comes into conflict with her parents and her catholic school, when she demands that her confirmation sponsor be her aunt, who is a transgender woman.

COURTS MÉTRAGES / SHORTS

85


WONDER

JAVIER MOLINA ÉTATS-UNIS / USA | 2019 | 16 MIN | V.O.A.. / ENGLISH Un garçon de 11 ans vivant dans un quartier An 11-year-old kid growing up in the défavorisé rêve en secret de se déguiser en hood secretly dreams of trick-or-treating as Wonder Woman for Halloween. Wonder Woman pour l’Halloween.

LES LAPINES

FRANÇOISE DOHERTY CANADA | 2008 | 4 MIN | SANS DIALOGUE / NO DIALOGUE L’histoire d’amour, en stop motion, de deux A stop-motion tale of two bunnies that lapines. Mais il y a un problème : elles meet and fall in love. The only problem is they live a world apart. vivent dans deux mondes différents.

THE CROWN WITH A SHADOW

JB GHUMAN JR. ÉTATS-UNIS / USA / 2021 | 11 MIN | V.O.A. / ENGLISH Fish Prince (interprété par Paul Reubens qu’on connaît en tant que Pee-wee Herman) apprend de sa mère, la Reine (Geri Halliwell, la Ginger Spice), que les corps ne sont que des coquillages et qu’on peut reconnaître une vraie reine grâce au courage dont elle fait preuve pour s’afficher telle qu’elle l’est réellement.

86

COURTS MÉTRAGES / SHORTS

Fish Prince (Paul Reubens aka Pee-wee Herman) learns from his mother, the Queen (Geri Halliwell aka Ginger Spice), how bodies are simply shells, and that the courage it takes to be oneself is the mark of a true queen.

IMAGE+NATION XXXIV


INDEX DES FILMS FILM INDEX

“16 »

76

A

71

A BRIEF HISTORY OF THE UNICORN

85

A BRONX STORY

76

A DISTANT PLACE (정말 먼 곳)

37

ALL THOSE SENSATIONS IN MY BELLY

77

ALL TOGETHER (TUTTINSIEME)

20

ARE YOU STILL WATCHING? AS THE CROW FLIES (FUGLEFLUGT) AU PLACARD AUTOETHNOGRAPHY

I’M A FAG FOR U (OWEN PALLET REMIX)

73

IN A HEARTBEAT

85

INERTIA

81

IT’S JUST IN MY HEAD

84

JUMP DARLING

42

JUMPING

78

74

KISS ME KOSHER (KISS ME BEFORE IT ALL BLOWS UP)

77

L’EMPOTÉ (EXTRA FLAVOUR)

81,85 78

BALTRINGUE (FREED)

80,82

BEAUTY BOYS

77,82

BECCA

71

BEING BEBE: THE BEBE ZAHAR BENET DOCUMENTARY

21

BETWEEN US

78

BEYTO

34

BLISS (GLÜCK)

35

BOY CULTURE: THE SERIES

POPPY FIELD (CÂMP DE MACI)

52

POTATO DREAMS OF AMERICA

53

PUTO PARAÍSO

76

PYRALE (MOTH)

83

QUEER ISOLATION

72

QUERENCIA

66

RAW! UNCUT! VIDEO!

27

43

REBEL DYKES

28

82

L’INTIME SPECTACULAIRE (SPECTACULAR INTIMACY)

RED STRING OF FATE (UNMEI NO AKAI ITO)

75

70

RIVERSIDE QUEERNESS

73

LAURA’S VOICE (LA VOCE DI LAURA)

83

SEDIMENTS (SEDIMENTOS)

29

SHE WHISTLES (KWÊSKOSÎW)

69

SHEDDING SKIN (ESCAMAS)

77

SMOKE, LILIES AND JADE

79

SPIRIT GLITCH

69

STOLEN KISSES (BACI RUBATI)

30

STORIES FROM LAND BACK CAMP

70

LE COUP DES LARMES (THE TEARS THING)

83

LEADING LADIES

44

LES FELUETTES (LILIES)

62

LES FILLES NE MARCHENT PAS SEULES LA NUIT (GIRLS SHOULDN’T WALK ALONE AT NIGHT)

71

LES LAPINES

86

LOVE, SPELLS AND ALL THAT (AŞK, BÜYÜ VS)

STUPID FOR YOU

54

64

45

SWAN SONG

55

BUTTERFLIES IN BERLIN

84

MA BELLE, MY BEAUTY

46

SWEETHEART

56

CELTS (KELTI)

36

MASCARPONE (MASCHILE SINGOLARE)

48

THE CROWN WITH A SHADOW

86

CHANTS D’AMOURS

72

MATIN ECCHYMOSE

70

THE FABRIC OF YOU

81

CRUISING: OTHER WAYS OF LOVE

73

MELODY

72

DES CHOSES QUI AURAIENT PU ÊTRE (THINGS THAT MIGHT HAVE BEEN)

49

40

71

METAMORPHOSIS

THE HILL WHERE THE LIONESSES ROAR (LUANESHAT E KODRËS)

DOWN IN PARIS

38

MY FIONA

50

THE MAN WITH THE ANSWERS (O ANTHROPOS ME TIS APANTISEIS)

47

ELEVEN WEEKS

76

MY MOTHER’S GIRLFRIEND

80

THE SWIMMER (HASAHYAN)

57

ELLE

76

NIMBY - NOT IN MY BACKYARD

51

TO YOU, MY LOVE

80

EMERGENCE: OUT OF THE SHADOWS

TOVE

58

TWO (SHTAIM)

59

U-HAULING

67

UNDRESSED

80

UNITY MOSQUE

74

VENUS RETROGRADE

75

WE ALL DIE ALONE

79

WET SAND

60

WHEN I GROW UP

85

WHEN IN ROME (PAESE CHE VAI)

84

22

NO STRAIGHT LINES: THE RISE OF QUEER COMICS

25

ÊMÎCÊTOSÊT-MANY BLOODLINES

69

NOOR & LAYLA

72

ESCAPING THE FRAGILE PLANET (ΑΠΟΔΡΑΣΗ ΑΠΟ ΤΟΝ ΕΥΘΡΑΥΣΤΟ ΠΛΑΝΗΤΗ)

75

NORTH BY CURRENT

24

FAKE

81

NUIT DE CHINE

82

FANNY: THE RIGHT TO ROCK

23

OCTAVIA’S VISIONS

74

FIREBIRD

39

GO, GO BOY

85

ODEHIMIN (BAIE DU COEUR)

69,79

OTHERWISE

73

OUT OF SYLLABUS: GENDER IDENTITY

84

HEAVEN REACHES DOWN TO EARTH (LEGODIMO LE KOPANA LE LEFATSHE)

78

P.S. BURN THIS LETTER PLEASE

26

HEKADEMIA

74

PARLE-MOI (TALK TO ME)

71

HORS-JEU

75

HOUSE OF PRIDE / BALLROOM BOUDOIR

PATIENCE, MON AMOUR (PATIENCE, MY LOVE)

65

WONDER

86

70

PLAY IT AGAIN

73

YES I AM -THE RIC WEILAND STORY

31

POMPEII

79

I CARRY YOU WITH ME (TE LLEVO CONMIGO)

IMAGE+NATION XXXIV

15,41

WILDHOOD

15,61

INDEX DES FILMS / FILM INDEX

87



FIÈRE DE PROMOUVOIR ET DE FAIRE RAYONNER LES TALENTS CANADIENS ET LEURS HISTOIRES AU PAYS COMME À L’ÉTRANGER. TÉLÉFILM EST AU CŒUR DE L’INDUSTRIE AUDIOVISUELLE CANADIENNE. A PROUD CHAMPION OF CANADIAN TALENT AND STORIES, AT HOME AND ABROAD. TELEFILM IS AT THE HEART OF THE CANADIAN AUDIOVISUAL INDUSTRY. TELEFILM.CA


LE FONDS DES MÉDIAS DU CANADA vous souhaite un bon festival !

« Wildhood » de Bretten Hannam Financé par le Fond des médias du Canada


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