#23 : Ces Camerounaises qui réussissent où on ne les attend pas

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COUP DE COEUR

SARAH HAMAN

BRAND MANAGER PREMIUM BRANDS PERNOD RICARD WEST AFRICA

« MON TRAVAIL REPRESENTE 10% DE MON ÉPANOUISSEMENT PERSONNEL » Interview réalisée par Joan YOMBO

Authentique et cash, Sarah Haman est une personne solaire. On pourrait lui parler des heures. Cette jeune femme d’une trentaine d’années est experte dans le développement des marques premium sur les marchés émergents, notamment dans le domaine des cosmétiques et des spiritueux. J’ai beaucoup aimé son discours très détaché du besoin de reconnaissance sociale, et très axé sur l’épanouissement personnel. Notion qu’on a tendance à mettre de côté quand on est la poursuite de sa carrière. Pour Sarah Haman, la performance professionnelle doit être au service de la quête de soi, et il est possible d’atteindre le plein épanouissement dans tous les aspects de sa vie, sous certaines conditions …

De quoi êtes-vous le plus fière dans votre parcours ? Le fait qu’il soit typiquement africain. Je n’ai pas fait HEC, Laval, ni aucune de ces grandes écoles étrangères. Je suis un pur produit de l’ESSTIC à Yaoundé, au Cameroun (Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’information et de la Communication, ndlr). Je me suis retrouvée dans le journalisme par défi. Mon père m’a défié en me disant que si je passais le concours, il m’achèterait une voiture. J’ai passé le concours haut la main, en étant major du concours. Plus tard, j’ai été major de ma promotion et j’ai fini par beaucoup aimer ce que je faisais à l’ESSTICC, alors qu’au départ, j’envisageais plutôt des études en Sciences Politiques à L’IRIC, toujours à Yaoundé (Institut des Relations Internationales, ndlr). Il y’a aussi peut-être un peu d’héritage dans tout ça, parce que mon père est un éminent journaliste. (Il s’agit de Monsieur HAMAN MANA, Directeur du quotidien camerounais Le Jour, ndlr). Comment on passe du journalisme au marketing ? J’ai commencé ma carrière en rédigeant des news et des chroniques, mais je sentais que quelque chose me manquait. Alors par hasard, je suis tombée sur une opportunité aux brasseries, où j’ai pris en charge les relations média de l’entreprise, ce qui m’amenait entre autres, à manager des journalistes. Je trouvais déjà ça plus épanouissant. Mais au fil du temps, ce sentiment est revenu : il me manquait quelque chose... 10

INSPIRE AFRIKA MAGAZINE / AVRIL 2022

Dans le cadre de mon métier, j’étais souvent amenée à me rendre dans les bureaux de l’agence Média Plus. J’étais fascinée par leur manière de mettre en avant les marques, les produits. Ça sera mon premier contact avec le marketing, aux côtés de son Directeur Général, Mr Georges DOOH COLLINS, qui deviendra mon premier mentor, celui qui m’a mis le pied à l’étrier. Et ensuite vous vous retrouvez au Nigéria pour apprendre le marketing… Oui. J’ai tellement aimé cette énergie transmise notamment par mon premier mentor, que je décide de me former, d’en apprendre plus. Je m’envole pour le Nigéria et intègre la Lagos Business School pour un MBA en Marketing. Quelques mois après ma rentrée, une seconde opportunité se présente à moi. L’Oréal a besoin d’une brand manager pour un remplacement de congés maternité. Je saisis l’occasion, je suis prise et me retrouve donc avec un job de brand manager dans l’une des entreprises de cosmétiques les plus prestigieuses au Nigéria, et un MBA à finaliser. J’avais en charge notamment la marque Maybelline New York. C’est là que je rencontre mon second mentor, Mr Sekou Coulibaly, DG de l’Oréal Nigéria à l’époque. Il me donne toutes les clés pour réussir dans ce nouveau métier. Quelques années plus tard je suis débauchée par Moet. Ensuite, par Pernod Ricard. Et l’aventure continue …


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