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édito
Manifestations du jour et du lendemain
Attentifs aux embouteillages qui nous entourent, mon chauffeur et moi écoutons les résultats de la mobilisation contre la réforme des retraites dans les villes moyennes de l’Hexagone qu’égrène la radio de son taxi.
Pour engager la conversation, je lui demande : « Vous avez manifesté hier ? » Tentant de se frayer un chemin dans la nuée frénétique de voitures, vélos et trottinettes libérés par le feu passé au vert, il me répond enfin : « Non, j’ai gardé mes enfants et je suis allé chercher mon épouse à la sortie du boulot. Contrairement à ce que pensent les gens, les jours de grève ne sont pas les meilleurs pour les taxis. Nous perdons notre temps à la sortie de gares vides ou d’aéroports perturbés et nos clients font la grimace en voyant défiler le compteur dans les embouteillages. » Après nous avoir exfiltré d’un nœud de circulation généré par deux camions refusant de se céder le passage, il reprend : « Avec ce qui nous tombe dessus, c’est aujourd’hui que j’aurais bien manifesté ! »
En effet, avec l’augmentation de 15 % des tarifs réglementés de l’électricité ce 1er février, recharger son véhicule va coûter plus cher, y compris aux bornes publiques. Autre bonne nouvelle du jour, les péages vont également subir une hausse de 4,5 %. Sans parler du prix des carburants qui a pris en moyenne 25 centimes en un mois et se rapproche de la barre des 2 € le litre. Même le superéthanol E85, traditionnellement bien moins cher, a franchi la barre symbolique d’un euro le litre … L’association Sécurité et Réparation Automobile estime quant à elle que les accidents de voiture ont été, en 2022, plus chers que jamais à réparer car le prix des pièces a augmenté de près de 10 % et celui de la main-d'œuvre de plus de 5,2 %. Sans compter la hausse de 2000 € sur les véhicules neufs dont menace Luca de Meo, le patron de Renault et nouveau président de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) si l’Union européenne maintient son objectif de réduire les polluants atmosphériques en appliquant la norme Euro 7 en 2025…
Enfin arrivé à destination, mon chauffeur conclut : « À la retraite, je vends ma voiture, je m’achète un scooter électrique et je me fais livrer ! » Si même les pros jettent l’éponge…
Hélène Manceron
Editeur : Lempickom sarl
11, rue Duvergier - 75019 Paris
Directrice de publication : Hélène Manceron
Administration : Hervé Borruel
Secrétaire de rédaction : Laurent Thelliez
Conception maquette : Stanislas Marçais
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sommaire
1er février 2023 - numéro 243 - édition imprimée n°94
actualités
Taxis/T3P : entre polémique et révélations
positif repose sur deux textes réglementaires. En premier lieu, le décret n° 2022-1761 du 30 décembre 2022 qui instaure une aide à l’équipement en véhicule spécifique
Taxis
Alors que la mobilisation sociale contre le projet de réforme des retraites bouscule le quotidien de la population, les discussions parlementaires relatives à l’organisation des JOP, jeux Olympiques et Paralympiques, et notamment la création d’une flotte de 1000 taxis accessibles aux personnes à mobilité réduite agitent la profession. Tandis que l’arrêté actualisant les tarifs est enfin paru, procédures et révélations sur les pratiques d’Uber font à nouveau la une des médias.
Actualisation 2023
Depuis la publication, le 20 janvier dernier, de l’arrêté actualisant les tarifs taxis pour 2023, les préfectures déclinent localement la hausse maximale de 4 % accordée aux tarifs réglementés de la profession. Attendue par certains, cette revalorisation est contestée par d’autres « C’est nécessaire afin que nous puissions faire face à l’augmentation généralisée de nos charges ainsi qu’à l’obliga-
tion d’investissement qu’impose la transition énergétique », nous explique l’un. « Nos clients sont déjà impactés par l’inflation, ce n’était pas la peine d’en rajouter. Quant aux taxis qui font des transports médicalisés, toute augmentation de tarif s’accompagne d'une augmentation de la remise ! », argumente un autre. Profitant de l’annonce publique de cette actualisation, les plateformes VTC communiquent sur l’application de tarifs plancher qu’elles ont négociés avec les représentants de leurs chauffeurs. Il en coûtera un minimum de 10,20 € pour une course chez Uber mais attention, commission de la plateforme comprise… Une nouvelle stratégie de recrutement pour attirer des conducteurs de préférence mauvais en calcul mental !
TPMR et polémique
Promise en avril 2022 par Jean Castex lors du Comité interministériel pour l’organisation des JOP 2024, la création d’une flotte de taxis accessibles aux personnes à mobilité réduite (PMR) suscite la polémique dans la profession. Concernant les métropoles qui accueilleront des épreuves – Paris, Châteauroux, Bordeaux, Lyon, Aix-Marseille-Provence, Nantes, Nice Côte-d'Azur, Saint-Étienne ou Lille –, le dis-
Retraite en tête
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de Cannes, fidèles à leur légende
Taxis de Cannes, fidèles à leur légende
Travaux titanesques, vidéoverbalisation, voisinage avec Monaco… Le quotidien des taxis cannois n’est pas toujours facile sous le soleil de la Côte d’Azur. Réunis en un syndicat dont ils célèbrent cette année le 140e anniversaire, ils font face aux difficultés et accueillent les nouveaux candidats à la profession. Rencontre avec Philippe Ciarapica, président de la Chambre syndicale des patrons taxis et membre du Comex de l’UNT.
Face aux travaux
La mer scintillante et les mimosas fleuris des collines avoisinantes feraient oublier l’hiver et les difficultés de circulation. « Les travaux sont une restructuration durable des réseaux souterrains, la création d’un système de thalassothermie et une réfection totale de la légendaire Croisette confiée après un concours international à un cabinet d'architecte de renom. Ils ont débuté en 2017 par l’agrandissement des plages. La phase impactant la circulation, et de fait notre activité, a débuté l’année dernière », explique Philippe Ciarapica, présidentde la Chambre syndicale des patrons taxis. « Nous avons un rendez-vous de suivi mensuel avec la directrice générale des services et l’adjoint au maire concerné afin de travailler sur le positionnement des stations provisoires et des sens de circulation. Nous nous adaptons phase par phase et heureusement, les travaux seront suspendus durant les gros événements. Nous restons néanmoins conscients que nous ne sommes pas les seuls à subir. Notre action doit être ferme et intelligente. »
Devant les difficultés
« Avec un système de vidéoverbalisation qui permet de sécuriser la ville nous devons malgré tout être attentif et défendre nos taxis lorsqu'ils se font verbaliser à tort lors de la prise en charge ou la dépose de clients sur la voie publique », ajoute Philippe Ciarapica. De même face au difficile voisinage avec les taxis de Monaco. « Les relations avec les taxis du Rocher ont toujours été compliquées mais aujourd’hui, c’est chacun chez soi sauf pour le médical ! Depuis le 1er janvier 2023, il y a beaucoup de contrôles à l’aéroport de Nice car la loi est désormais appliquée de façon réciproque. Cela pose un problème pour les clients croisiéristes qui font escale à Cannes et veulent faire un tour de la région. Nous n’avons plus la possibilité de les attendre le temps de leur visite en principauté », complète-t-il. Le dernier nuage à l’horizon : la dématérialisation imposée par la CPAM. « Le nouveau dispositif va présenter un surcoût pour les chauffeurs. La multiplication et la complexification des procédures risquent de les décourager. Les chauffeurs qui réalisaient peu de transport de malades vont abandonner avec des conséquences sur la disponibilité auprès des assurés », prévient-il.
Une organisation ancestrale « Cette année nous célébrons le 140e anniversaire de notre syndicat, créé le 5 janvier 1883. À l’époque, le tampon du syndicat comportait en son centre une mouche car il s’agissait de cochers », raconte Philippe Ciarapica. « Nous détenons le recueil original des assemblées générales du syndicat. À l’époque, il y avait 128 cochers mais avec l’avènement des véhicules automobiles, il n’y avait plus assez de place en station. Les anciens avaient le choix soit d’enlever des licences, soit de travailler un jour sur deux. Cette mesure a toujours été maintenue et nous travaillons en station à tour de rôle, sauf lors des gros événements et de la saison estivale car il faut toujours être plus actif que réactif ! » Tourné vers l’avenir le syndicat partage ses locaux avec le centre de formation FT06 : « Cela fait 9 ans que notre centre existe », explique Carine, secrétaire du centre de Formation Taxi 06. « Nous sommes une petite structure, ce qui nous permet de suivre le processus de A à Z, avec très souvent 100 % de réussite ! Deux sessions sont organisées par an et une cinquantaine de candidats embrassent, chaque année, le métier. » Avis aux candidats !
Propos recueillis par HM
Plus d’infos : www.centre-formation-taxi-06.com
Taxis/T3P : entre polémique et révélations
Procédures et révélations
.../... dite « bonus jeux olympiques et paralympiques pour les taxis PMR ». C’est-à-dire un véhicule neuf, d’un maximum de 8 places et répondant aux caractéristiques d’accessibilité, Crit’Air 1 ou électrique. Attribuée une fois le véhicule acheté et livré, cette aide de 15 000 € pour un véhicule Crit'Air 1 et 22 000 € pour un véhicule électrique sera accordée dans la limite des 1000 premiers dossiers complets et éligibles déposés avant le 31 décembre 2024.
Ensuite, le projet de loi relatif aux JOP 2024 qui prévoyait initialement à son article 18 qu’en cas de création de licences, lesdites licences ne seraient attribuées qu’à des personnes morales titulaires d’au moins dix autorisations de stationnement. Une disposition supprimée par la commission des lois du Sénat au motif que ce seuil posait des questions au regard du principe d'égalité. Le débat n’est pas clos et le nombre de création de licences nécessaires non déterminé.
Portée par Danielle Simonet, la commission d’enquête parlementaire sur les UberFiles a obtenu la recevabilité de sa création. « Un des premiers rôles de cette enquête parlementaire sera de bien analyser comment ce lobbying a été effectué. Quel a été le rôle des responsables publics ? Comment ce lobbying continue-t-il et quelles recommandations pouvons-nous formuler afin de contribuer à la séparation des leviers de l’État ? C’est une question démocratique essentielle », a précisé la députée LFI-NUPES. Tandis que le conseil de prud’hommes de Lyon vient de condamner Uber à verser quelque 17 millions d’euros à 139 chauffeurs de VTC – décision contre laquelle la société a annoncé son intention de faire appel –, un trafic de fausse cartes VTC permettant de travailler avec l’application vient d’être révélé par l’intersyndicale des chauffeurs VTC !
Textes de référence :
• Arrêté du 16 janvier 2023 relatif aux tarifs des courses de taxi pour 2023 – Accéder à Légifrance
• Décret n° 2022-1761 du 30 décembre 2022 relatif aux aides à l'acquisition ou à la location de véhicules peu polluants – Accéder à Légifrance
• Projet de loi relatif au JOP 2024 (dossier législatif) – Accéder au site du Sénat
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Retraite en tête
Lire l'article sur le siteÀ la suite de la diffusion de l’édito « Retraite en tête » dans l’édition du 15 janvier dernier de 100% NEWS TAXIS qui évoquait la journée de mobilisation du 19 janvier, notre rédaction a reçu plusieurs réactions. En écho au mouvement social national de ce 31 janvier contre le projet de loi réformant l’organisation des retraites, nous vous partageons les commentaires de lecteurs.
Je ne sortirais pas Ben moi, comme d’ordinaire dans de tels cas, les jours de grosse manif, je ne sortirais pas travailler, par solidarité. Par contre – et c’est même pire que bien d’autres pour la question de la retraite en bonne santé… –, il convient de souligner que le chauffeur de taxi est un des travailleurs les plus mal lotis sur le plan social, n’ayant, malgré la pénibilité et les risques du métier, aucune maladie professionnelle reconnue. Par conséquent, les taxis ont encore plus que d’autres des raisons de faire grève et de participer aux manifestations. Mais on sait que vu le genre de formation (privatisée) qu’ils ont reçue suite à la loi du 20 janvier 1995 et l’arrêté de décembre de la même année en définissant le contenu, ils n’ont plus comme pédagogie que devoirs, obligations et factures, mais surtout pas leurs droits, et encore moins la solidarité...
En tant que taxi à la retraite – j’ai quitté mon activité à 64 ans et demi –, l’absence scandaleuse de reconnaissance de maladie professionnelle dans le taxi ne réserve pas pour autant une retraite sans souci de santé pour qui a longtemps pratiqué le métier, sans compter les risques (accidents, agressions, stress, répression policière...). La pénibilité du métier devrait être prise en compte pour l’âge de départ. Les gouvernants et parlementaires qui voteront cette loi sont des gens
qui ne savent pas ce qu’est travailler. M. Macron comme Mme Borne – les chefs doivent montrer l’exemple, n’est-ce pas ? –, je ne les mettrais pas en prison, mais bloquerais leurs comptes avec obligation de travailler au marteau-piqueur ou comme égoutiers jusqu’à 67 ans. Vu qu’ils trouvent que c’est bien pour nous ! Au lieu de chercher l’argent là où il est (Suisse, Bahamas, Panama...), de faire respecter la loi (fraudes sociales, égalité hommes-femmes, non-déclarations chez les travailleurs, parfois sans-papiers, des plateformes) et d’abolir l’ubérisation.
J.-M. Domart Maladies professionnellesIl ne faut pas oublier l’hypertension qui est une conséquence des mauvaises conditions de travail, l’hypertrophie prostatique due la retenue urinaire et aussi le diabète causé par la mauvaise hygiène alimentaire. Rares sont les taxis qui partent à la retraite intacts. Le prix de la licence fait oublier toutes ces souffrances mais la santé n’a pas de prix. La misère nous oblige à accepter n’importe quoi.
M. TombariUne question à poser ? Un commentaire à partager ? Contactez la Rédaction de 100% NEWS TAXIS sur le site www.100pour100news.com ou adressez un mail à 100pour100newstaxis@gmail.com Au plaisir de vous lire !
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Taxis/T3P : entre polémique et révélations
Taxis au cœur de l’artisanat Chauffeur de taxi parisien, élue en 2021 présidente de la chambre de métiers et de l’artisanat des Hautsde-Seine, Leïla Belili a réuni, ce lundi 30 janvier, acteurs politiques et économiques pour une cérémonie des vœux. En présence du sénateur Roger Karoutchi, du président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, Georges Siffredi, du secrétaire général de la préfecture des Hauts-de-Seine, Pascal Gauci, et du président de la CMA Île-de-France et président de la CMA Paris, Francis Bussière, elle a dressé un bilan du travail entrepris dans le département et réaffirmé l’en-
gagement de la CMA 92 auprès des artisans altoséquanais. « Ma conviction est que nos entreprises artisanales sont le moteur de nos centres-villes, le poumon économique de notre pays en créant richesse, savoir-faire, fabrication française et emplois bien souvent non délocalisables. »
HM
Aux côtés de la présidente de la chambre des métiers et de l'artisanat des Hauts-de-Seine, Georges Siffredi, président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, Pascal Gauci, secrétaire général de la préfecture des Hauts-de-Seine, Francis Bussière, président de la CMA Île-de-France et président de la CMA Paris ainsi que l'équipe des élus de la CMA 92.