LYON PEOPLE Mars 2021 by Lyon people

CULTUR

MUSÉE DES TISSUS

Son nouvel habit signé Rudy Ricciotti N°215 – Mars 2021

INTERVIEW

ANDRÉ SOULIER Ses 1 000 vies

DU GPTL À LA FFT

GILLES MORETTON La balle au rebond

N°215 – Mars 2021

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Depuis le 01/09/18, les véhicules légers neufs sont réceptionnés en Europe sur la base de la procédure d’essai harmonisée pour les véhicules légers (WLTP), procédure d’essai permettant de mesurer la consommation de carburant et les émissions de CO2, plus réaliste que la procédure NEDC précédemment utilisée. (1) Location (3) Longue Durée : GLB 200 d BA Progressive Line, 60 000 km, 1er loyer de 4 430 € et 36 loyers mensuels de 450 € . Modèle présenté : GLB 200 d BA Progressive Line, avec options, 60 000 km, 1er loyer de 4 430 € et 36 loyers de

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EDITO

... 3 PÔLES D’EXCELLENCE ...

Lyon, vue par Chaunu dans le quotidien L’Union

DE LA VAGUE ÉCOLOGISTE À LA SECTE VERTE

epuis nos révélations sur la mise en place d’un menu unique sans viande dans les cantines lyonnaises*, les politologues tentent de donner du sens aux polémiques à répétition (Patrouille de France, Vœu des échevins, Tour de France, téléphérique, radars covoiturage, pistes cyclables inutiles, expropriations...) qui jalonnent chaque semaine la gouvernance des élus écologistes et de leurs alliés d’extrême gauche à la ville et à la métropole de Lyon. Des controverses qui font le succès de notre série web #Lyon écolo dont chaque épisode rassemble sur notre site lyonpeople.com plusieurs dizaines de milliers d’internautes. Deux camps se dégagent parmi les observateurs. Les écolo-compatibles assurent que ces polémiques s’inscrivent dans une stratégie délibérée de la part du maire de Lyon afin d’accroître sa notoriété aux niveaux local et national... En outre, pour l’absoudre, il bénéficie à chaque fois du relais complaisant du dernier quotidien lyonnais et de la succursale de la chaîne d’info parisienne dont il a fait des organes de propagande municipaux. Dans les couloirs des deux collectivités, comme dans l’opposition de centre gauche et de droite, dont les fonctionnaires et les élus vivent au quotidien l’enfer vert — « On en a des sévères ! » résume le maire du 6, Pascal Blache — on ne partage pas cette complaisante analyse. Les écologistes ne sont pas – seulement – dans un positionnement marketing, mais bien dans une volonté délibérément clivante d’imposer par la force aux Lyonnais leur mode de vie liberticide. Un signe qui ne trompe pas, c’est la façon dont le grand public réagit. Comme l’éphémère ministre Sibeth Ndiaye, en son temps, le maire des nouveaux Lyonnais est la risée des internautes et des caricaturistes dont les créations picturales sont devenues virales sur les réseaux sociaux et les boucles Whatsapp. Grégory Doucet et sa secte sont désormais considérés, au mieux comme des illuminés en sandalettes, au pire comme des fanatiques. Et leurs attitudes constamment tournées en ridicule. En moins d’un an, ils sont arrivés au milieu du gué de la règle des 3 L (on lèche, on lâche, on lynche). Tout cela finira mal... * Chronologie de notre scoop à retrouver sur notre site web en rubrique politique

Marco Polisson Rédacteur en chef

Parc Laser vision

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SOMMAIRE

Mars 2021

NEWS P.18

7 Édito 10 La vie lyonnaise 14 La vie politique

22 La vie économique

P.30

24 La vie juridique

26 La vie culturelle

Menus sans viande dans les cantines André Soulier, son livre de mémoires Magazine de Novembre/Décembre

Eric Limoncini EG Events Cornevin architecte d’intérieur Le Barreau de Lyon en mode Covid-19 Le décès de James Bansac Le timbre Jean Couty / À livres ouverts

30 La vie gastronomique

Le départ de Christophe Muller

Magazine de Janvier

32 DOSSIER SPÉCIAL GILLES MORETTON

P.32

42 PERLE BILLET La gouvernante de Joe Dassin

54 People Patrimoine

60 Style Auto

P.54

62 Style Shopping

66 People Event

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68 People Immobilier P.60 70 Carnet mondain Lyonpeople.com n°215 - Mars 2021

Magazine de Février

Essai Renault MEGANE R.S.

64 People Sport

Musée des Tissus

Paiements en CB, chèques ou espèces

Sur une idée originale de Marc Engelhard et Nicolas Winckler

Couverture : Gilles Moretton par Christophe Guibbaud Directeur de la publication Nicolas Winckler - nw@lyonpeople.com Directeur de la rédaction Marc Engelhard Rédacteur en chef Marco Polisson - marco@lyonpeople.com Conseillère éditoriale Françoise Petit - francoise.petit@lyonpeople.com Journaliste Morgan Couturier - morgan@lyonpeople.com Directeur artistique Ghislain Laîné - ghislain@lyonpeople.com Directrice de développement Charlotte Borel - charlotte@lyonpeople.com - 06 09 54 11 74 Assistante commerciale Marie Bugnet - marie@lyonpeople.com Photographes Saby Maviel, Fabrice Schiff, Didier Michalet, Jean-Luc Mège Ont collaboré à ce numéro Jocelyne Vidal, Sophie Guivarch, Agnès Guillaume, Laurette, Christophe Magnette, Jacques Bruyas, Bernard Gouttenoire et Timothé Ner Diffusion Agence Coyote Diffusion

Ce magazine est disponible gracieusement en version numérique à partir du site www.lyonpeople.com Supplément gratuit du www.lyonpeople.com. Impression Chirat. Ne peut être vendu. Ne pas jeter sur la voie publique. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro sont la propriété exclusive de Lyonpeople, une marque de Jetpeople.com SARL au capital de 178 030 €. RCS Lyon 493 132 252. Elle se réserve tous droits de reproduction dans le monde entier. Dépôt légal à parution. ISSN : 1952-7772.

100 000 lecteurs tous les mois Etude Médiamétrie 05/2005

Lyon People est certifié par l’OJD BP 6171 - 69469 Lyon Cedex 06 Service commercial : (Tél.) 04.72.82.97.78

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9 • mars 2021 • lyon people

LA VIE LYONNAISE

ECHOS DE LYON Le nouveau report du SIRHA 2021.

Trop d’incertitudes planaient sur l’évènement phare de la gastronomie internationale. Face à la persistance de l’épidémie et le développement des variants de toutes nationalités, les organisateurs ont fait preuve de prudence en décalant le salon et le concours du Bocuse d’Or en septembre (du 23 au 27). > Article complet sur lyonpeople.com / rubrique Salons

Bacchus Business Club. Santé !

La liquidation du Wine Business Club avait laissé orphelins les amateurs de dives bouteilles. Le magazine bordelais « Terre de vins » reprend le flambeau pour des rendez-vous réguliers à la Rotonde, le palace du casino Lyon Vert, sous la houlette de Maître Bruno Alart qui conserve son poste de président.

Négociation décisive pour EuroNews.

TRIANGLE D’OR

Un nouvel écrin pour Hermès Retour d’exil. Après avoir passé l’essentiel de la pandémie dans une boutique provisoire, place de la République, l’heure est à la fête chez Hermès. Texte : Marc de Jouvencel - Photos MC

ntamés il y a un an, les travaux du nouvel écrin sont terminés. Avec l’annexion de l’ancien magasin Cartier, à l’angle de la rue des Archers, elle a presque doublé sa surface qui passe à 313 m2. À l’instar des autres magasins dans le monde, son aménagement résulte de la rencontre des codes architecturaux caractéristiques du magasin historique du Faubourg Saint-Honoré avec les singularités des lieux où ils s’implantent. Ici, l’architecture intérieure conçue par l’agence RDAI rend hommage aux liens qu’Hermès est fier de tisser depuis 1948 avec le pays des soyeux lyonnais, berceau de l’activité textile en France dont l’expertise est reconnue dans le monde entier. Le déménagement s’est déroulé sur trois jours et la boutique a ouvert ses portes au grand public le vendredi 26 février 2021 pour la plus grande joie des commerçants du triangle d’or où elle voisine avec les stars du secteur : Breitling, Louis Vuitton, Tag Heuer, Mauboussin, Beaumont & Finet, Maier...

LA LOCOMOTIVE DU LUXE LYONNAIS Interrogé par Lyon People, Jean-Louis Maier, est ravi de voir la locomotive du luxe hexagonal envoyer de nouveau la vapeur : « Ça va redonner ses lettres de noblesse au luxe lyonnais ! » déclare l’horloger qui a eu le privilège d’installer une Cartier room dans sa boutique après la fermeture de la boutique éponyme. Cela fait bientôt 70 ans qu’Hermès est arrivé à Lyon. Une fidélité que les habitants d’Auvergne Rhône-Alpes lui ont toujours bien rendue. Cette réouverture se déroule dans un contexte économique plutôt favorable à la marque en dépit de la crise sanitaire. « Hermès a surmonté les obstacles » titrait récemment Le Figaro alors même que son évènement hippique baptisé « Le Saut Hermès » — organisé par les équipes lyonnaises de Sylvie Robert (GL events) — était annulé pour la seconde année consécutive. Mais cela ne remet pas en cause la réussite de ce fleuron du luxe hexagonal qui a réalisé en 2020 un chiffre d’affaires de 6,4 Mds€ (en recul de 6%) pour un résultat net part du groupe de 1,4Mds€. lyon people • mars 2021 • 10 •

Grosse pression sur les épaules de Michael Peters qui renégocie sa subvention de la Commission européenne. « Chaque année, elle lui verse 20 millions d’euros, ce qui représentait en 2017 plus d’un tiers du chiffre d’affaires de la chaîne européenne installée à la Confluence » précise le site OURS.

Louis Vuitton aussi. La rénovation de la boutique Hermès a, semble-t-il, donné des idées à son voisin Louis Vuitton sis à l’angle de la rue des Archers. Selon nos informations, l’enseigne de Bernard Arnaud va déménager ses bureaux au sous-sol de façon à transformer le premier étage en espace de vente dont la surface totale serait ainsi doublée.

EN AVRIL DANS LYON PEOPLE

DOSSIER START-UP

Alors que depuis un an, notre quotidien se dessine au gré des fâcheuses conséquences de la crise, de jeunes entreprises parviennent à s’extirper de la noirceur du coronavirus, pour se développer avec succès. Un vent d’optimisme incarné par « ces start-up qui montent », que Lyon People entend mettre en lumière. Contact : morgan@lyonpeople.com

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Centre Porsche Lyon Sud 1 Rue Nicéphore Niépce 69800 Saint-Priest Tél. : 04 72 09 02 09 lyon-sud.centreporsche.fr

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LA VIE LYONNAISE

ANNONCES LÉGALES

Lyonpeople.com habilité à publier les annonces judiciaires et légales

C’est officiel depuis le 1er janvier : lyonpeople.com a reçu de la Préfecture du Rhône, l’agrément l’autorisant à publier – on line – les annonces judiciaires et légales pour l’année 2021, dans la métropole de Lyon et le département du Rhône.

oilà donc notre titre parmi les douze récipiendaires rhodaniens pour le net (ils sont neuf s’agissant du print), invités à se partager un marché de plus en plus éclaté. Une nouvelle étape pour Nicolas Winckler, directeur de publication de Lyon People, et son associé Marc Engelhard. Elle récompense une année de mise à niveau : “Nous avons été sollicités en février 2020 par une plateforme d’annonces légales qui nous a incités à nous lancer dans le projet. Nous dépassions largement le nombre de visiteurs requis sur notre site pour obtenir la certification OJD qui va de pair. Ne restait plus qu’à faire évoluer lyonpeople.com en htpps (site sécurisé) et à remplir toutes les autres cases du cahier des charges.”

ECHOS DE LYON Victoires de la Musique classique. Le 24 février dernier, l’Auditorium-Orchestre national de Lyon dirigé par Nikolaj Szeps-Znaider a accueilli la 28ème cérémonie des Victoires de la Musique Classique. L’événement présenté par le Lyonnais Stéphane Bern et Marina Chiche était retransmis en direct sur France 3 et France Musique en prime time. Ce concert télévisé avec l’Orchestre national de Lyon, a été suivi par 3 millions de téléspectateurs. lyon people • mars 2021 • 12 •

LANCEMENT AU MOIS DE MARS Un effort bienvenu qui s’est matérialisé début mars avec la signature d’un partenariat. Nicolas Winckler : “Sur le site de Lyon People, une page dédiée est consacrée aux annonces légales et judiciaires. Depuis cette page, il est possible de créer soi-même, directement son annonce ou alors, de passer par la plateforme de notre partenaire, monannoncelégale.com.” Pratique et fonctionnelle, la dématérialisation de ce marché est donc bel et bien en marche. Au point d’envisager de devenir totalement digitalisé dans quelques années.

En attendant, cette nouvelle facette apporte de l’épaisseur à Lyon People : “Nous nous anoblissons”, sourit Nicolas Winckler qui entend profiter du on-line pour construire des passerelles entre les titres Lyon People et Le Top 500 des Lyonnais. Et de renchérir : ”Il peut s’avérer intéressant et pertinent de capitaliser sur une création d’entreprise voire une nouvelle gérance. D’où notre volonté d’animer notre réseau et d’offrir à nos clients une exposition ainsi qu’une caisse de résonnance importante.” Une synergie de bon aloi qui se concrétise dès à présent par l’apparition d’une nouvelle rubrique sur le magazine version papier : “La vie juridique de Lyon People”, à découvrir en page 24.

> Charlotte Borel est votre interlocutrice pour vos annonces légales : charlotte@lyonpeople.com Textes : Christophe Magnette et Marco Polisson - Photos DR

La lourde facture de la crise pour OL Groupe. Le Covid-19 a déjà coûté la bagatelle de 111 millions d’euros à l’Olympique Lyonnais dont les recettes ont reculé de 37 %. En cause, le huis-clos imposé dans les stades lors des matchs, l’absence de séminaires et de conventions, ainsi que l’arrêt prématuré du championnat 2019-2020 qui a eu pour conséquence la nonqualification de notre club en coupe d’Europe et donc la perte des droits télé qui vont de pair. L’OL joue ses matchs à huis-clos au Groupama Stadium… pour combien de temps encore ?

Le salon de l’Immobilier à la rentrée. Après l’annulation de l’édition 2020, l’évènement des promoteurs organisé par Philippe Liucci et Olivier Stamboul (Ivanhoé) sur la place Maréchal Lyautey (Lyon 6) est reprogrammé les 12 et 13 septembre 2021. *** Quant à leur Salon de la Moto, il se tiendra mi-avril en mode virtuel 100% numérique.

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LA VIE POLITIQUE

RUE DE LA MARTINIÈRE DÉFIGURÉE Les riverains lancent une pétition Dans le 1er arrondissement de Lyon, des dizaines de quilles blanches défigurent désormais la rue de la Martinière, où la circulation s’effectue sur une seule voie. Textes : Morgan Couturier et Marco Polisson – Photos MP

quelques mètres de là, au balcon du fameux Mur des Lyonnais, même les personnages inanimés semblent s’offusquer de la situation, comme presque dérangés par le capharnaüm orchestré par les écologistes. La raison ? Amputée d’une voie, en novembre 2020, l’artère vient de se faire greffer une « belle » guirlande de balises inesthétiques. Une opération sans anesthésie menée sur deux jours (les 17 et 18 novembre, ndlr), orchestrée par la mairie écolo-extrême gauche du 1er arrondissement, que ne digèrent les habitants de la rue, contraints et forcés de jouer avec ces plots, en plus de l’installation d’une deuxième piste cyclable, dite « coronapiste ».

DES EMBOUTEILLAGES À DÉFAUT D’INCIDENCE SUR LES RODÉOS « Cela a été fait sans réflexion et sans concertation », regrette le collectif Quartier La Martinière, nuançant ainsi les propos de la mairie du 1er arrondissement, laquelle se justifie en invoquant des requêtes des riverains et restaurateurs (fermés !) de la

rue. L’histoire est pourtant bien différente. Si des excès de vitesse et des rodéos ont effectivement été signalés par les habitants, l’installation de plots n’a jamais été commanditée, au contraire d’un ralentisseur, autrement plus efficace, alors même que les rodéos se poursuivent de façon intermittente. « C’est un aménagement qui n’a ni queue ni tête, regrette Alban Séverac, installé dans la rue. Je ne suis pas contre le développement des pistes cyclables, mais il faut que ce soit fait intelligemment ». Et adapté surtout, tant l’installation nuit au charme de la ruelle. « Visuellement, c’est hideux, alors même qu’on a la vue sur le mur des Lyonnais qui est classé », poursuit l’avocat.

LE STATIONNEMENT EST DEVENU PÉRILLEUX VOIRE IMPOSSIBLE

Plus encore, c’est la question du stationnement qui semble chagriner les résidants. Alors que les places fondent déjà comme neige au soleil lorsque les terrasses sont déployées, stationner rue de la Martinière devient un vrai exercice de style. Rompus à l’exercice, les camions de livraison ont ainsi revu leurs habitudes. Un constat également valable pour les véhicules d’urgence, dont les arrêts sont devenus complexes. « Il y a un vrai problème pour les véhicules ambulanciers. Une voisine a dû déplacer son père jusqu’au quai pour que celui-ci soit pris en charge », s’insurge Alban Sévérac. Hélas, la situation risque de s’éterniser. Bien qu’une pétition ait été lancée, agrémentée d’une demande de concertation, la municipalité ne plie pas. Une situation qui plonge la rue de la Martinière dans une voie… sans issue. MC > Pétition à retrouver sur change.org Contact : collectiflamartinière@gmail.com

LE SILENCE GÊNÉ ET COMPLICE DES ABF

Le grenier d’abondance, quai St-Vincent, abrite les bureaux des ABF

lyon people • mars 2021 • 14 •

Malgré plusieurs relances, Emmanuelle Didier, directrice de l’Union départementale de l’architecture et du patrimoine n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet des potelets et autres marquages au sol. Connue sous le vocable « Architectes des Bâtiments de France », sa structure dirigée auparavant par Pierre Franceschini — muet lui aussi — est devenue la terreur des particuliers ou promoteurs qui veulent rénover ou construire. Ses interventions sont souvent contestées mais tous doivent s’y soumettre. Tous ? Excepté les élus écologistes qui défigurent la ville en toute impunité. MP

PÉTITIONS À FOISON CONTRE LES VERTS

De mémoire de Lyonnais, on n’avait enco re jamais vu autant de points de friction sur le territoire métropolitain où les pétit ions de multiplient comme des petits pains. Les projets des Verts sont contestés aussi bien à Sainte-Foy-les-Lyon contre le téléphériq ue qu’à Vernaison dont le pont pourrait être mis en sens unique. Les maires Philippe Coch et et Alexandre Vincendet ont égalemen t fait appel à ce mode de pression pour obte nir le prolongement de la ligne B du métro.

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LA VIE POLITIQUE

MENU SANS VIANDE DANS LES CANTINES

Comment notre scoop est devenu une affaire nationale La révélation par Lyon People de la mise en place d’un menu unique sans viande pour la rentrée scolaire post vacances de février a tenu en haleine nos confrères des médias locaux puis nationaux pendant une semaine.

a manifestation des agriculteurs sous les fenêtres de l’Hôtel de ville a été le point d’orgue d’une vague (verte) de protestations venues de la France entière. La polémique est devenue une affaire nationale avec l’intervention de deux membres du gouvernement. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a été le premier à dégainer : « En plus de l’insulte inacceptable aux agriculteurs et aux bouchers français, on voit bien que la politique moraliste et élitiste des

LES RÉACTIONS

LAURENT WAUQUIEZ

Président de la Région AURA

— « La décision du maire de Lyon et des élus d’extrême-gauche-Verts mérite qu’on s’y attarde au-delà de la provocation, parce qu’elle dit beaucoup d’une certaine conception de l’action politique. L’épidémie a bon dos. La Région gère des centaines de cantines et nous sommes parfaitement capables de servir de la viande tout en organisant les flux d’élèves. »

ECHOS DE LYON

« Verts » exclut les classes populaires. De nombreux enfants n’ont souvent que la cantine pour manger de la viande... Idéologie scandaleuse. » Ce fut ensuite au tour du ministre de l’agriculture de prendre la défense des paysans : « Arrêtons de mettre de l’idéologie dans l’assiette de nos enfants ! Donnons-leur simplement ce dont ils ont besoin pour bien grandir. La viande en fait partie. J’ai saisi le Préfet du Rhône » assène Julien Denormandie. Les écolos sont KO debout. MP

CHRISTOPHE GUILLOTEAU

Président du Département du Rhône

— « Soutien total à nos agriculteurs face à la décision idéologique du maire de Lyon. Un menu unique pour une pensée unique ? Le Département du Rhône sert plus de 2 millions de repas par an dans ses collèges et n’a aucune difficulté à proposer, au choix, des repas avec ou sans viande, avec des produits en circuit court, issus des exploitations du Rhône.»

ETIENNE BLANC

Sénateur du Rhône

— « Les élus de la droite et du centre protestent contre ce tour de force de la municipalité écologiste pour imposer son idéologie aux enfants lyonnais. Dans la capitale historique de la gastronomie, en pleine pandémie, l’équipe de Grégory Doucet se cache derrière des critères techniques de préparation de repas et de fluidité de service. Il s’agit tout simplement d’une imposture ! »

> Articles complets à retrouver dans la série web #Lyon écolo sur lyonpeople.com

Le gouvernement face à l’islamo-gauchisme

La nouvelle vie de Karine Gaudinet-Guérin

Le Parti Radical reprend de la vigueur

Suite à l’édifiant reportage publié par le Figaro, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Frédérique Vidal a indiqué qu’elle allait commander une enquête au CNRS sur l’islamo-gauchisme à l’université. Nul doute qu’elle passera par Lyon II, Sciences Po Lyon et même Lyon III… Jacques Godet doit se retourner dans sa tombe

Sollicitée par Etienne Blanc, dont elle fut la porteparole lors des élections municipales de 2020, l’ancienne directrice de l’école IEFT Tourisme fait le grand saut en politique en devenant sa collaboratrice parlementaire au Sénat.

Le mouvement radical social libéral de la Métropole de Lyon vient de se restructurer autour de son nouveau président Thierry Cornillet qui a recruté l’élue de Meyzieux Florence Bocquet (au poste de Secrétaire Générale), Hervé Bocquet (trésorier), et Jacques Bruyas (vice-président en charge du développement).

lyon people • mars 2021 • 16 •

>A rticle complet sur lyonpeople.com rubrique Les Gens

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LA VIE POLITIQUE

ANDRÉ SOULIER Ses 1001 vies...

sauf celle de maire de Lyon

Entretien réalisé dans les bureaux du cabinet Soulier à la Cité internationale avec la complicité gourmande du 33 Cité et arrosé d’un savoureux Morgon « Château des Jacques » 2016, clin d’œil de notre hôte au village de Villié-Morgon dont il a été maire.

L’ouvrage « Mes mille et une vies» de l’avocat André Soulier est un grand livre et si nous savons ce que le Barreau et la vie politique locale, nationale et européenne ont gagné avec l’investissement d’un tel homme, force nous est de regretter pour la littérature qu’il n’ait décidé d’être à jamais écrivain... Tout comme le fauteuil de maire de Lyon qu’il n’a su saisir, une grande œuvre l’attendait. Propos recueillis par Jacques Bruyas – Photos © MP

acques Bruyas : Vous évoquez d’emblée sur les pages de garde le concours que vous a apporté une avocate devenue magistrate. Vous n’étiez donc pas seul à écrire votre ouvrage ? André Soulier : Pour l’écriture, 99,99% sont de ma plume pour parler « comme avant ». Deux précisions : ne sont pas de moi mais de Dominique Bussy, le compliment à l’occasion d’une décoration… en 1979 et l’essentiel du préambule « La vie, c’est quoi la vie ? » Magnifique. Pour rassurer définitivement sur l’écriture, sachez qu’au cours de mes « mille et une vies », j’ai dû rédiger, conclusions ou discours, des centaines de milliers de pages ! Vous évoquez d’entrée les conditions familiales modestes de votre enfance... Est-ce pour valoriser votre réussite professionnelle et sociale ou pour souligner une juste reconnaissance républicaine ?

lyon people • mars 2021 • 18 •

Incontestablement la reconnaissance républicaine... Robert Badinter qui me fait l’honneur d’un avant-propos, fut, par la violence des événements, élevé, privé dans son adolescence d’un père qui ne revint jamais des camps. Cet immense avocat s’est inscrit dans cette lignée des enfants de la République. Modestement, je revendique ce même esprit républicain. Jeune avocat, vous fûtes commis d’office et distingué par le chroniqueur judiciaire Maurice Curt, qui parla de vous comme d’un digne successeur du grand avocat d’Assises Joseph Quaire. Cette brillante comparaison décida-telle ou vous conforta-t-elle dans votre carrière d’avocat ? Deux anecdotes familiales décidèrent de mon avenir. En premier lieu : à l’âge de quinze ans, je me suis faufilé à la 5ème Chambre du Tribunal Correctionnel ici à Lyon pour assister à la comparution

de quelqu’un qui me tenait à cœur, pour l’émission d’un chèque sans provision... « L’injustice » de la disproportion de la peine encourue au regard du « délit » me décida de facto à devenir avocat. Peu après, alors que j’avais été renvoyé de mon lycée quelques mois avant le bac... j’eus sur les hauteurs de la colline de Fourvière à la Sara, une franche conversation avec mon père qui, loin de me réprimander, me dit alors : « Réussis-le ce bac et réussis ta vie »...Voilà une saine et inoubliable émulation paternelle. « L’avocat doit savoir perdre » dites-vous, mais acceptez-vous facilement la défaite ou la déconvenue d’une affaire mal jugée ? Je vous répondrai par une pirouette : « un avocat doit savoir perdre, mais la difficulté est que j’ai tellement, voire toujours, aimé gagner ! »... Puis une citation également « pirouette » que j’aurais pu placer en exergue du récit de ma vie : « toutes les voies

ne menaient pas à l’Élysée mais toutes mènent aux Champs Élysées »... Tout un chapitre est consacré au « parrain » Jean Augé et au « gang des Lyonnais ». Avez-vous été tenté de reprendre la « boutique » de Me Ambre présenté trop souvent et bien hâtivement comme « l’avocat des truands » ? Je dois beaucoup à Joannès Ambre qui me détourna du Barreau d’Évreux, où me voulait Pierre Mendès France, pour celui de Lyon et m’invita à rejoindre son cabinet en qualité de collaborateur. Mais les voies de la Justice sont parfois imprévisibles et c’est mal me connaitre que de m’imaginer succéder à quiconque fusse le plus grand. Dans le chapitre intitulé « Le Prince de l’Église et le Franc-Maçon », vous évoquez le Cardinal Gerlier et le Bâtonnier Maurice Magnet, franc-maçon... et vous avez par la suite, sans vous cacher de votre appartenance à une loge, défendu Monseigneur Barbarin. Vous citez avec aisance et complaisance L’Ecclésiaste... Votre logique est-elle dans l’immanence ou l’éminence ? Lorsque mes parents tenaient une petite épicerie à Saint-Just, mon père, dont tout le monde connaissait les idées de gauche et la fréquentation mesurée des églises, reçut la visite de Monseigneur Duquaire, qui lui expliqua qu’au regard de mes excellents résultats scolaires et mes aptitudes au catéchisme... tout me prédestinait au petit séminaire. Mes études payées allègeraient ainsi les finances de la famille. Mon père estima que pour l’instant, le ménage subvenait à ses besoins et que l’Église m’attendrait… « Les voies du Seigneur sont vraiment impénétrables »... Dans votre ouvrage, il y a des temps forts (la dernière nuit à Montluc, l’évocation d’une exécution...) des constats, des combats, des regrets… Vous positionnez-vous comme un Voltaire des temps modernes et considérez-vous comme lui que « la liberté est au-dessus des lois » ? La Liberté, oui et la Vérité ! La liberté est à, au moins, 180 degrés et pour en saisir la portée, il faut une disponibilité, une amplitude et une aptitude intellectuelles bougrement aiguisées... En cela, oui, je suis voltairien à jamais. Il y a également un passage édifiant que vous intitulez « La IVème République est

morte à Lyon en octobre 1956 ». Vous y louez à juste titre Pierre MendèsFrance. Avez-vous été un jour gaulliste ? Et pourquoi avoir ensuite opté pour Mitterrand… ? N’avez-vous jamais été Rocardien ? Rocardien ? Non... Gaulliste ? En 1961, lorsque rejoignant de prestigieux amis, chez Laurent, le grand restaurant de l’avenue Gabriel, j’ai croisé des gaullistes patentés (Dewavrin, Schumann...) très préoccupés par les événements d’Algérie. J’ai compris qu’il faudrait une sacrée autorité pour se sortir de ce piège, la guerre d’Algérie, dans lequel nous nous étions enferrés. De Gaulle ? Que dire... Lorsque Pierre Mendès France nous explique alors qu’il a proposé son concours pour sortir notre pays de cette impasse... Mitterrand lui explique qu’il ne sera jamais rappelé. Oui, Mitterrand n’avait pas tort. La suite l’a démontré. Si PMF devait rejoindre De Gaulle, c’était en 1958 et non pas trois ans plus tard…

au sein de laquelle j’ai œuvré et que j’ai modestement animée n’était pas là pour faire de la figuration et j’en demeure très fier. Il y aurait tant et tant encore à aborder... les Corses, le football et votre amitié avec Jean-Michel Aulas, votre sympathie pour Paul Bocuse... Seriez-vous un kaléidoscope humain ? Mes origines remontent très certainement aux lignées des irréductibles gaulois des tribus de Vercingétorix et des déplacements familiaux au cours des siècles dans le Massif Central puis en terres de langue d’oc... Elles expliquent non pas mon «tropisme méditerranéen» pour vous reprendre, mais mon ancrage indéniable en terres françaises... Issu de familles modestes, je n’allais pas pratiquer le golf ou le tennis. Tout naturellement, je me suis attaché au sport collectif le plus populaire et le moins cher (!), le foot... que j’ai pratiqué adolescent comme défenseur central ou arrière central. Plus tard, j’ai connu Michel Aulas, brillant professeur et écrivain, installé dans le Beaujolais (j’étais maire de Villié-Morgon), puis son fils JeanMichel, une grande Histoire du sport ! « Une vie, c’est ce qui fait un homme de l’aurore au crépuscule » aimez-vous écrire... Si vous aviez un regret à formuler, lequel serait-il ? Enfin, évoquez-vous les forces de l’esprit si chères à Mitterrand ? Oui, je crois aux forces de l’esprit... Ma vie ? Nul regret. Et je pense au poète « tout bonheur que la main n’atteint pas est un rêve ». À lire également, en moins policé, l’interrogatoire à KGB d’André Soulier sur lyonpeople.com

André Soulier et son confesseur Jacques Bruyas

Vous parlez ensuite de Lyon, Interpol, Le Transbordeur, des mandats électifs auprès de Francisque Collomb, Raymond Barre. Quels sont vos regrets quant à la gestion municipale que vous avez connue et menée et pourquoi n’avoir jamais franchi le Rubicon (ou l’Yzeron) menant au Capitole ? J’ai toujours eu le sens de la mesure et un grand respect pour les hommes comme pour les institutions. Caligula et les Tibère n’ont jamais effacé Caton... Oui, j’aurais pu être maire de Lyon mais les regrets ne sont pas dans ma culture. L’équipe municipale

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19 • mars 2021 • lyon people

LA VIE ÉCONOMIQUE

CORNEVIN ARCHITECTE D’INTÉRIEUR

Investir, rénover, louer : le duo gagnant ! Ils forment un couple, mais “professionnellement parlant”, chacun chez soi ! C’est le cas de le dire d’ailleurs : qui se cache derrière Invest in Lyon et Cornevin Architecte ? Texte : Christophe Magnette - Photos © Saby Maviel

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aïla Khallouk se plaît à accompagner celles et ceux qui aspirent à réaliser un investissement locatif, quand Florent Cornevin, architecte d’intérieur, s’attèle à gérer les volumes pour leur donner vie et un zeste d’âme. Ce qui ne l’empêche pas de se développer sur l’activité de bureaux et de magasins. Bref, monsieur à l’œil et madame, la maîtrise du process. Au fait, ils se marient en juillet. Où l’art de la complémentarité : la recette du succès sans doute. Quand Florent, 28 ans, ne tient pas en place, Laïla, 27 ans, master en droit des affaires en poche, se montre plus posée. Consultante durant deux ans et demi en droit du travail au sein d’une “grosse” entreprise, elle a su franchir le Rubicon de l’entrepreneuriat en octobre 2020, en lançant sa propre activité, Invest in Lyon, mue par l’idée d’offrir une prestation transversale à tout bon investisseur : recherche d’un bien, accompagnement à l’achat, négociation bancaire, rénovation, décoration, mise en location et gestion locative. Du clé-en-main donc, totalement raccord avec Florent, lui-même à son compte depuis 2017

lyon people • mars 2021 • 20 •

(Cornevin Architecte), qui s’évertue à remettre en l’état les biens appelés à trouver acquéreur. “Grâce à notre réseau — nous sommes très communautaires — ainsi qu’une proximité avec certaines agences comme Mon Agence Lyonnaise (dirigée par Louis-Xavier Bouilloux), nous parvenons à dénicher de réelles pépites. Toujours des biens qui nécessitent une rénovation bien sûr, l’optimisation fiscale étant un levier important pour nos investisseurs”, souligne le couple à l’unisson. Et de renchérir : “Nous nous retrouvons toujours tous les deux pour le premier rendez-vous, précise Florent. Le budget travaux, les possibilités, la rentabilité que Laïla est susceptible d’obtenir pour son client, nous abordons toutes les dimensions du projet. Ensuite, chacun joue sa partition : moi pour l’aménagement ; Laïla s’agissant du conseil, de l’accompagnement et de la gestion locative.”

LA FORMULE IDÉALE POUR LE PARTICULIER QUI SOUHAITE RÉALISER UN INVESTISSEMENT LOCATIF Une méthode qui marche. La preuve par les chiffres : “Nous avons une quinzaine d’opérations en cours, dont cinq, proches d’être finalisées”, se réjouit Florent qui a su surfer sur la période du confinement, “les gens ont, semble-t-il, profité de cette parenthèse, pour s’accorder du temps et réfléchir à un projet immobilier.” Même Bureaux de 120 m2 - Tassin-la-Demi-Lune

chose pour Laïla qui, depuis son lancement, ne manque pas d’investisseurs. Leur profil ? “Des particuliers, susceptibles d’investir, en fond propre, autour de 20 000 €.” Qui peuvent ainsi s’appuyer, tout au long du projet d’acquisition, sur l’expertise de Florent pour les murs et de Laïla pour toute la partie administrative. Une approche métier, et humaine, qui fait donc la différence : leur jeunesse, leur discours et appréhension du marché, leur conférant un positionnement quelque peu différenciant. Un positionnement que Florent entend d’ailleurs travailler à nouveau : “Si mon activité avec Laïla est importante, je n’oublie pas le plaisir que je prends à réaliser des magasins (comme Imperial Fashion, 25 rue Président ÉdouardHerriot) où des bureaux.” Le triptyque “investir, rénover, louer” a trouvé son binôme : Laïla (Khallouk) et Florent (Cornevin) pour les uns ; Invest in Lyon et Cornevin Architecte pour les autres ! 78, rue Saint Pierre de Vaise - Lyon 9e Florent : 06 37 09 43 56 Laila : 07 63 93 19 04 Cornevin.architecte investinlyon www.cornevin-architecte.fr www.investinlyons.com

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LA VIE ÉCONOMIQUE

EG EVENTS La nouvelle partition d’Éric

Limoncini

Réputé pour son sens de la communication et ses qualités organisationnelles, Eric Limoncini a choisi d’intégrer Espace Group, la galaxie radio pilotée par Christophe Mahé. Texte : Morgan Couturier - Photos © Saby Maviel

l y a des gestes qui ne trompent pas, presque anodins, qui pourtant, regorgent d’informations. Voir Eric Limoncini sillonner les allées de son nouvel… espace, participe à cette idée, tant en un jour, la dernière recrue de Christophe Mahé semble s’être acclimatée à cet environnement singulier, où chaque studio s’évertue à chasser l’information la plus fraîche. L’une d’elles aurait pu être la création d’EG Events, fruit du rapprochement entre Espace Group et son agence évènementielle De Comm’ et d’Esprit. Rien d’étonnant quand on sait que les deux compères sont sur la même longueur… d’ondes depuis cinq ans. Longtemps partagé à l’idée de céder aux avances du patron d’Espace Group, Eric Limoncini a donc fini par céder, la pandémie ayant fini de les rapprocher. Voilà donc cet as de l’événementiel boucler une boucle qu’il avait entamée à la fin du siècle dernier (de 1990 à 2000, ndlr), lorsque son sens de la communication l’avait invité à poser sa voix au micro de Superloustic, de Radio Scoop et de… Radio Espace. Une belle expérience, pourtant insuffisante aux yeux du jeune ambitieux, séduit là encore, par de nouveaux horizons, et les alléchantes propositions de Jacques Marcout. Découvert un jour de reportage dans les bureaux de Michel Noir, le fondateur de San Marco Organisation (devenu Prisme, ndlr), avait alors fini par

croire en ce riche potentiel, lui-même conquis par un monde qu’il avait entrevu quelques années auparavant. « En 1992, j’ai fait un stage chez RMC. Gérard Sibelle m’a fait connaître l’événementiel de manière très développée. Il organisait de grosses opérations. Pour moi, ce fut une révélation », évoque-til. Depuis, les rencontres n’ont eu de cesse d’embellir son parcours, tout comme les ruptures. Ainsi, en 2005, Eric Limoncini trouva la force de s’émanciper, tout en embarquant avec lui « le sens des relations institutionnelles » de son précepteur.

FAIRE DE L’ÉVÉNEMENTIEL INTELLIGEMMENT « Avec Jacques Marcout, j’ai beaucoup appris. Mais à un moment donné, je n’étais plus en accord avec le groupe. Je ne me sentais plus à ma place. Je souhaitais développer ma propre expérience », se justifie-t-il. Ainsi fut conçu De Comm’ et d’Esprit, structure racée, petite par la taille, mais grande par les ambitions, Disney France ou le magazine Elle cédant aux attrayantes propositions du CroixRoussien. « J’ai accompagné quelques belles marques qui m’ont permis de me placer », souligne l’intéressé qui ne manqua pas de se diversifier, planchant au passage sur l’organisation de salons. Avec réussite.

Jusqu’à cette fameuse pandémie. Prié de laisser la raison l’emporter sur le cœur, Eric Limoncini s’est donc résolu à abandonner quelques libertés. Et encore. « Je n’ai pas de frein. J’ai carte blanche, même si les décisions sont prises en commun avec Julien Fregonara, le directeur général. Cela étant, j’ai toujours eu des clients au-dessus de moi », assure celui dont la mission est désormais simple comme bonjour : faire rayonner un groupe appelé à valoriser plus amplement ses marques. « Aujourd’hui, on veut montrer la diversité de nos radios et du digital. Mon fonds de commerce reste l’événementiel dont le groupe n’avait pas pris en compte toute la valeur ajoutée. Christophe m’apporte des clients et mon objectif est de réfléchir à des opérations. On va faire de l’événementiel intelligemment ! ». Le tout, sans fausse notes.

Julien Fregonara, DG d’Espace Group lyon people • mars 2021 • 22 •

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LA VIE JURIDIQUE

ECHOS DU BARREAU Bremens Notaires s’installe à Paris… Après son rapprochement interprofessionnel d’envergure avec des avocats d’affaires en 2019 (aujourd’hui, cent-vingt juristes spécialisés), Bremens Notaires poursuit son développement à Paris. Une adresse prestigieuse en plein cœur de la capitale — 250 m² au 3, avenue de l’Opéra — à proximité immédiate du Conseil Constitutionnel et du Conseil d’État. Une installation qui répond à la stratégie du groupement Bremens Avocats Notaires, dont l’ambition, au plus proche de ses clients, “est d’offrir une pluralité de services juridiques à forte valeur ajoutée, pour répondre à leurs problématiques transverses, de plus en plus complexes”, précisent Dominique Bremens et Marc Van Gorp. À noter que sept professionnels, cinq notaires et deux avocats sont déjà en place au sein de l’entité parisienne : une vingtaine de professionnels, notaires et avocats, est attendue prochainement.

LE BARREAU DE LYON

“dans un esprit de partage et de relais” Leur bâtonnat a commencé fort : la grève des avocats en janvier (2020), puis la crise sanitaire avec, cerise sur le gâteau, un fonctionnement juridictionnel quasi-arrêté durant le printemps. Texte : Christophe Magnette - Photos © Didier Michalet

Arthaud & Associés aussi !

as de quoi altérer l’engagement de sa plateforme d’entraide), avec aussi pour Serge Deygas et Joëlle Forestdessein “d’ouvrir plus grandes les portes du Chalvin, les trois mille sept cents monde juridique et judiciaires à l’attention avocats Lyonnais (deuxième barreau des jeunes étudiants.” Mus par les trois français derrière Paris), comptant sur leur piliers de leur profession (déontologie, engagement et leur aptitude à porter les secret professionnel, indépendance), les projets de la profession. Qui avocats (lyonnais) peuvent “Nous assistons à se targuer d’évoluer au sont nombreux. À commencer par poursuivre la digitalisation une régression des sein d’un Barreau plébiscité de la profession, avec en pour sa compétence et point d’orgue, la création d’un libertés dans notre son avant-gardisme. Serge concours de l’innovation, pays. Nos modes Deygas et Joëlle Forestcensé mettre en exergue les rappelant les actions de vie, nos libertés Chalvin nouveautés en matière de innovantes initiées depuis individuelles et process, de techniques où de la capitale des Gaules, nouvelles pratiques. La crise “l’accès au droit, la Maison publiques sont étant un accélérateur, les des avocats, l’acte d’avocat impactées. consultations par téléphone et la consultation gratuite En outre, nous (lancées durant le premier pour les mineurs notamment”. confinement) sont appelées ne pouvons vivre Tous deux s’inscrivent dans à perdurer, tandis que la cette lignée : privilégier éternellement prospective est également davantage des orientations au rendez-vous à travers la en état d’urgence...” qu’un programme, s’inscrire mise en place d’un centre de dans un collectif, être au recherche et développement. En attendant côté de [leurs] confrères, le tout dans un l’heure est également à la solidarité via le esprit de partage et de passage de relais. Une philosophie qui plaide pour eux. fonds de dotation du Barreau de Lyon (et

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18, avenue Léon Gaumont – Le Valmy – Paris 20ème : la nouvelle adresse du cabinet d’expertise comptable, d’audit et de conseil Arthaud & Associés qui conforte ainsi sa présence en Île-deFrance. Et affirme ainsi, sa volonté de rayonner à l’échelon hexagonal.

Nominations Par arrêté du 29 décembre 2020 publié au Journal Officiel le 16 janvier suivant, Angélique Falcoz est nommée notaire salariée au sein de la SARL Chaine et Associés Notaires, à la résidence de Lyon. Par arrêté du 30 décembre 2020 publié au Journal Officiel le 19 janvier suivant, Sandrine Mathieu est nommée notaire salariée au sein de la SARL Chaine et Associés Notaires, à la résidence de Lyon. Par arrêté du 22 janvier 2021 publié au Journal Officiel le 3 février suivant, Amélie Schwindenhammer est nommée notaire associée au sein de la SAS “Implid Notaires et Experts-Comptables”, à la résidence de Lyon. Elles ont prêté serment mercredi 10 février 2021, devant le Tribunal Judiciaire de Lyon.

CONTACT :

Charlotte Borel T. 06 09 54 11 74 charlotte@lyonpeople.com

LA VIE CULTURELLE

d’art Marius Mermillon, les fondateurs entre 1920 et 24 du fameux Salon du Sud-Est. Leurs noms sont gravés au Panthéon des fameux « Ziniars », tous professeurs de Bansac : Jacques Laplace, Venance Curnier, Henri Vieilly et Antoine Chartres. L’époque était merveilleuse, en sont témoins Serge et JeanJacques Renaud à Trept et au Fort de Vaise. Bansac a tout raflé, toutes les récompenses en sa qualité de peintre, de la Grande Chaumière à Paris à la Fondation Vibert à Lourmarin, dont il a été l’heureux lauréat.

LA CONSÉCRATION DE SA CARRIÈRE D’ARCHITECTE AVEC LA DYNASTIE MÉRIEUX

JAMES BANSAC

peintre & bâtisseur James Bansac, récemment disparu, était un être droit, racé et madré, instruit et intelligent, courtois et travailleur, et pour tout dire absolument adorable... Il reste un modèle, tant il a placé son existence familiale au centre de ses préoccupations essentielles. Texte : Bernard Gouttenoire – Photos DR

vec ses quatre garçons Laurent (né en 1955), Stéphane (né en 1959), James-Olivier (né en 1961) et Denis (né en 1965), tous architectes — sauf le dernier qui sera pharmacien — et leurs treize petitsenfants et les quatre arrière-petits-enfants, descendance qu’il a eu avec son inséparable Malou, James Bansac est un exemple de réussite dans la globalité de sa longue vie. Né le 7 octobre 1924 à Lyon, il s’est d’abord engagé en peinture aux Beaux-Arts dès 1942, jusqu’en 1945. Il a obtenu le « Prix de Paris » lyon people • mars 2021 • 26 •

qui récompensait, chaque année, le talent d’un élève, par un séjour annuel à l’équivalent de la villa « Médicis », propriété de la ville de Lyon, 19 rue Ledion, Paris 14ème. C’est là, qu’il suit à la Sorbonne, les conférences d’André Breton et Tristan Tzara. Ses confrères lyonnais s’appellent les « Sanzistes » une joyeuse bande qui reçoit — en pleine figure — la leçon du nabi japonard, Pierre Bonnard (qui vient de mourir en 1947). Ils y ont rejoint leurs Maitres « Cézanistes », tous amis du peintre Pierre Combet-Descombes et du critique

Revenu à Lyon, James Bansac s’est marié dans les années 50 à Marie-Louise Panis, connue de tous sous le joli patronyme de Malou qui l’a comblé en lui donnant quatre garçons... Mais, il fallait bien nourrir ces têtes blondes. Et avec la peinture — même quand on a un talent comme le sien — ce n’est pas gagné. Puis — c’est une sorte de miracle — sa vie va basculer, avec la rencontre de Charles Mérieux, grâce à Edouard Mouriquand. Alors, il change de métier délaissant les pinceaux, chevalet et palette, au profit du compas et de l’équerre, plus question de rêver. Il a construit à Marcy l’Etoile et sur le site de Craponne, l’empire des Mérieux qui sera le siège lyonnais (sa référence professionnelle suprême). Et par la suite, il signe nombre de bâtiments liés à la saga des célèbres médecins connus mondialement et de fait, devenus ses principaux clients. Autre fierté : trois de ses enfants sont aujourd’hui architectes. Un lien étroit avec sa vie propre. L’un d’eux, James-Olivier, obtiendra le prix national de la « maison préférée des Français » décerné en 2011, par Stéphane Bern. C’est une fierté que ceux qui entourent James Bansac lui ont toujours rendue. Ainsi, Alain Mérieux en finançant la parution de ses livres d’art et de ses expositions personnelles, sera toujours à ses côtés. La dernière exposition — dans les salons de l’Institut Mérieux, au cœur de la maison mère, 17 rue Bourgelat — date de 2013. De même, la Mairie du 2ème avec l’équipe Denis Broliquier, Francois Royer et Maryll Guilloteau lui ont rendu un hommage appuyé dans leurs salons. Le siège de Mérieux à Marcy l’Etoile

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LA VIE CULTURELLE

LE PEINTRE JEAN COUTY bientôt timbré ?

n connaît le dynamisme de Myriam et Charles Couty — créateurs à l’Île barbe — du musée d’art moderne et contemporain qui porte le nom de Jean Couty (1907-1991). L’idée d’un timbre postal a germé dans leur esprit, pour faire face à la terrible pandémie... En effet, s’il y a eu l’indispensable « timbre du vaccin », maintenant il y aura

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le « timbre postal » mais de collection. En accord avec André Van Dooren, président de l’Association Philatélique Rhodanienne, les descendants du peintre ont imaginé qu’une toile du célèbre peintre ornerait en 2023, une vignette philatélique. Leurs choix judicieux se sont arrêtés sur des paysages connus « huit décembre à Lyon », tableau qui

avait fait l’affiche de l’exposition « Bâtisseurs de Lumière » au domaine de Lacroix-Laval (1993), quand le Département du Rhône célébrait le centenaire de la basilique de Fourvière. Ou alors un « Venise » quand Jean Couty emmenait son épouse Simone rêver, et que la place Saint-Marc, ravivait les cœurs du couple… Mais le choix qui retient toute notre attention c’est une vue de « Notre-Dame de Paris » un chef-d’œuvre signé Jean Couty, daté de 1983, avec la cathédrale en majesté avec sa flèche dressée par Violet-Leduc, et — comme une vision de l’artiste — la tour Eiffel en point de mire. Notre choix, car il montre que le peintre lyonnais qui a exposé toute sa vie à Partis chez Katia Granoff, place Beauvau, est rayonnant en capitale. Et qu’il participe pleinement à la résurrection du monument sinistré par le terrible incendie du 15 avril 2019. Texte : Bernard Gouttenoire - Photo © Jean-Luc Mège Pour participer, il faut envoyer une lettre de soutien sur papier à votre entête à l’adresse suivante : Comité de soutien d’un timbre Jean Couty Musée Jean Couty 1, place Henri Barbusse - 69009 Lyon Tél : 04 72 42 20 00 ou par courriel à : musee@museejeancouty.fr

À LIVRES OUVERTS

“1 chance sur 666” de Vanessa Arcos Se frotter à la singularité bouleverse les repères et fait prendre conscience que certains partis pris de notre société sont faux et réducteurs. L’homme ordinaire vit dans la tyrannie de la norme et de la perfection. Quelle est donc cette normalité ? La réussite d’une vie ne s’incarne-t-elle pas plutôt dans la joie et dans l’amour inconditionnel ? Ce livre est une bouffée d’amour, de vie, de réflexions que l’auteure sait si bien faire partager à ceux qui la suivront dans toutes les directions qu’elle emprunte. Une confrontation à la différence pour un chemin vers la résilience. Tout est dit pour présenter un ouvrage réconfortant, encourageant et optimiste à souhait. Editions Terre en ciel / 14,90 €

////////////////////////////////////// Textes : Jacques Bruyas - Photo DR

“Ces Lyonnais qui ont fait l’Histoire” de Claude Ferrero Le journaliste Claude Ferrero manie élégamment une plume de passionné de l’Histoire de sa ville natale et des qualités et travers de ses habitants. Il nous livre là une cinquantaine de portraits “rigoureusement romancés” - comme aimait le dire Bernard Frangin - de Lyonnais célèbres connus ou trop méconnus comme Maître Philippe, Jacqueline Delubac, Eugénie Brazier, Napoléon Bullukian... et des très célèbres : Juliette Récamier, Claude Bernard, les Compagnons de la chanson, Frédéric Dard... enfin les incontournables de l’industrie cinématographique ou des tables de prestige.... Editions le Papillon rouge / 264 pages / 19,90 €

“Insoumission” de Amar Dib

“Un temps aux écrivains” Numéro spécial Jacques Dugelay

Un roman presque « vrai » comme on dit et une charge réfléchie intelligente contre le cas d’école éditorialement orchestré par Michel Houellebecq. Amar Dib sait de quoi il parle, contrairement aux pies bavardes qui enrobent leurs propos de miel ou de fiel... Un roman cas d’école, éclairant doctement et posément le lecteur sur l’Islam modéré pratiqué par des millions de français et pourtant toujours brandi comme une menace par des politiques en vaine quête d’électorat. Un grand et bel ouvrage.

Jacques Dugelay fut un des disciples du grand poète Roger Kowalski et écrivit sa vie durant des poèmes concis, âpres et profonds comme les aimait son maître et ami. Roger Kowalski créa bien malgré lui une « école » poétique avec Raoul Bécousse, Annie Salager, Claude Seyve, Gabriel Vartore-Néoumivakine, Marcel Schaettel, Didier Pobel, François Montmaneix, Menachéou encore Charles Juliet... et Jacques Dugelay excella au milieu de ses pairs. Interlocuteur privilégié du peintre Evaristo, il publia deux livres avec des encres de ce dernier. Ce livre rend hommage avec des textes de certains poètes précités plus Joelle Vincent, Dominique Bragard, Joseph Mellot, Thierry Renard... à ce grand poète disparu à l’entrée du dernier automne.

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LA VIE GASTRONOMIQUE

RESTAURANT PAUL BOCUSE

Le chef Christophe

Muller sur le départ

Nous vous l’avons annoncé en exclusivité sur notre site web. Après 26 ans de présence dans les cuisines du plus célèbre établissement gastronomique du monde, le chef MOF Christophe Muller a décidé de faire ses adieux à l’équipage de Collonges au Mont d’Or. Texte : Marco Polisson - Photos Archives Lyon People et DR

a biographie figure en bonne place dans les « Carnets de voyages » de Paul Bocuse. On y lit ceci : « En 1987, c’est dans les cuisines de Marc Haeberlin que Christophe Muller fait ses premiers pas en cuisine. En 1989, alors qu’il termine son apprentissage, Paul Bocuse demande à son ami Haeberlin de lui envoyer un jeune alsacien. Pendant 2 ans, Christophe Muller s’offre un rêve de gosse : travailler aux côtés de Monsieur Paul. Mais les rêves de Christophe Muller sont aussi vastes que ceux d’un jeune homme de 19 ans, et c’est en conquérant qu’il part ensuite rejoindre Paris pour Taillevent, puis le Toit de Passy en qualité de Chef à seulement 21 ans. L’armée le rappelle à l’ordre, et c’est en qualité de cuisinier de Pierre Bérégovoy et Edouard Balladur, qu’il effectue son service militaire. Au terme de celuici, il rempile au Toit de Passy pour une année et rejoint définitivement Collonges en 1995, au poste de sous-Chef. » Depuis cette année-là, Christophe Muller a vécu quotidiennement aux côtés du chef le plus célèbre du monde. « Il a gravi patiemment les échelons, devenant au passage le plus jeune MOF cuisinier de

France en 2000, à l’âge de 27 ans. Surnommé la « main de Paul Bocuse », il a accompagné le célèbre chef avant de lui succéder après son décès, en 2018. » rapporte le site L’Auvergnat de Paris.

LA CRISE DU COVID-19 A ACCÉLÉRÉ SON ENVIE D’UNE AUTRE VIE À l’approche de la cinquantaine, Christophe Muller a donc décidé de partir vers de nouvelles aventures. Ce n’est pas une surprise pour ses amis et ses proches collaborateurs de l’Auberge de Collonges avec lesquels il en parlait très librement. La crise sanitaire et son corollaire — la fermeture des restaurants — a précipité son choix d’aller vivre de nouvelles expériences du côté de l’Espagne dont son épouse Pepita est originaire. À Collonges, on prépare sereinement ce départ de façon à ce qu’il s’effectue dans les meilleures conditions,

BREVES DE COMPTOIR UMIH 69. Thierry Fontaine élu président Cet homme de terrain souhaite reconstruire le secteur des CHR (cafés, hôtels, restaurants, clubs) lourdement impacté par la crise. Le patron du Maze et du Loft s’est entouré d’une équipe de pros reconnus : Thibault Dalaudière (Hôtels), Eric Macri (Restaurants), Geoffrey Clavel (Cafés, bars), Aurélien Liveneau (Nuit). > Organigramme complet à retrouver sur lyonpeople.com lyon people • mars 2021 • 30 •

comme ce fut le cas pour le MOF François Pipala. C’est une année particulière pour la famille Bocuse car le maître des maîtres d’hôtel a également quitté ses fonctions fin décembre 2020 pour prendre sa retraite. Il est installé désormais du côté d’AiguesMortes, dans le département du Gard. Selon nos informations, le directeur général de l’auberge, Vincent Le Roux, mène les discussions avec Christophe Muller sur les modalités de son départ et le rachat de ses actions. Il va réorganiser sa brigade autour du duo MOF Gilles Reinhardt - Olivier Couvin et du chef pâtissier Benoît Charvet. Un trio auquel s’est joint Francesco Santin de retour des Etats-Unis où il a passé 10 ans dans les cuisines d’Orlando, chez Jérôme Bocuse. L’équipage est fin prêt pour accueillir les gourmets dès la réouverture des restaurants. Quant au chef Muller, que nous saluons chaleureusement, nous aurons le plaisir de le retrouver vers Marbella dès l’été prochain. Bon vent, cher Christophe !

Fabrice Sommier retourne à l’école

Après plus de 20 années, de bons et loyaux services, passées à Vonnas, le MOF sommelier a fait le choix de mettre un terme à ses fonctions de directeur délégué du groupe Georges Blanc fin janvier. Il a installé au cœur du Maconnais sa Wine School, « un institut de dégustation et de découverte du vin unique et ludique. Amoureux du vin, amateurs ou confirmés se retrouveront autour d’ateliers inspirants ou d’événements originaux. Imaginée pour faire de chaque dégustation un moment inoubliable. »

EN COUVERTURE

En double sur les courts du TCL avec Yannick Noah

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DU GPTL À LA FFT

GILLES MORETTON

Un Lyonnais à la tête du tennis français Elu président de la Fédération Française de Tennis, le 13 février dernier, Gilles Moretton garnit d’un nouveau succès, une carrière bien remplie. Homme de poigne, au caractère bien trempé, l’ancien tennisman boucle la boucle au nom de sa passion pour un sport qui n’a de cesse de l’animer. Le Lyonnais n’a rien lâché. Texte : Morgan Couturier - Photos © Archives Lyon People et DR

ésumer la carrière de Gilles Moretton est un rude exercice, dont la plus simple synthèse se trouve peut-être dans ces quelques pensées nippones de Soichiro Honda. L’instigateur de la marque éponyme en était persuadé : « le succès ne peut être atteint qu’après une succession d’échecs et d’introspections ». Il en fut ainsi de ce pur lyonnais, devenu un vrai bolide toutterrain au gré des revers essuyés tout au long de sa carrière. Seulement, voilà, la richesse des forts se résume à un autre dicton : ce que ne tue pas nous rend plus forts. Reculer pour mieux avancer, fut la philosophie de Gilles Moretton, considéré comme l’un des plus talentueux pensionnaires de son club formateur, le Tennis Club de Lyon. En son sein, l’ancien joueur peaufine ses gammes, quand le club centenaire lui inculque le don de soi et le combat. Le sportif y cultive surtout le goût du succès, se démarquant dans les jeunes catégories par ses coups de raquette racés. « J’avais un profil de jeu d’attaque. J’étais tourné vers le filet, vers des séquences de jeu relativement courtes. Je n’étais pas un joueur de rallye. Si je devais me comparer à un athlète, je n’étais pas un coureur de fond, j’étais plutôt un sprinter », nous confie-til. Le talent est là, mais insuffisamment solide pour lutter avec les hautes sphères. Qu’importe, le Lyonnais s’accroche. Comme toujours. La volonté d’arriver suffit à tout,

jusqu’à ouvrir des portes insoupçonnées. Celles de l’équipe de France et de la Coupe Davis pour commencer, avant de prendre le train des huitièmes de finale à RolandGarros 1979, où le génial Bjorn Borg lui barre finalement la route en trois petits sets (7-5, 6-4, 6-2). Le droitier tombe pour mieux se relever et établir son meilleur classement (65e mondial), à la conclusion d’une saison 1981 productive. À ses yeux, une telle position ne mérite pourtant aucun éloge. Les trophées ou rien, Gilles Moretton rend les armes au sommet de sa jeunesse, en 1984. L’homme n’a que 26 printemps au compteur, mais faute de titres, la raison l’emporte sur l’ivresse des tournois. L’arrêt est certes brutal, mais réfléchi.

UNE RECONVERSION ÉCLAIR, COURONNÉE DE SUCCÈS « J’ai arrêté du jour au lendemain, car j’estimais avoir atteint le maximum de mes capacités. Il fallait que me reconvertisse pour gagner de l’argent », justifiera-t-il. Le gone passe la raquette à gauche, sans pour autant se départir de cet amour indéfectible pour un sport, qui ne cesse de l’animer. Savoir aimer, n’est donc pas mourir en souffrant.

Aux côtés de Jean-Paul Loth, Yannick Noah, Henri Leconte et Thierry Tuslane au palais des sports de Grenoble pour la Coupe Davis 1982

Au côté d’Yves Chevalier pour recevoir la coupe Cozon au Tennis Club de Lyon

Bien au contraire. La tenue Fila rangée au placard, ce grand compétiteur n’en demeure pas moins captivé par les terrains. La relation est trop forte pour être écornée. Il sera ainsi, le jeune adulte prend la balle au rebond et l’envoie sur d’autres terrains, plus obscurs mais tout aussi poignant : l’organisation d’événements sportifs. En deux trois échanges, le coup est gagnant : Gilles Moretton Organisation (GMO) sort de son chapeau (en 1985, ndlr), faisant de Lyon sa terre sacrée, point de départ d’une nouvelle vie. « Il ne se passait rien dans la ville. On avait juste le droit à une étape du circuit français, qui avait lieu au TCL. Et là s’est monté le GPTL (Grand Prix de Tennis de Lyon). Il a fait bouger la ville », se rappelle son ami Régis Bétoule, ancien tennisman reconverti avec succès dans la restauration. La crème du tennis mondial répond présent, quand l’élite lyonnaise guette un billet d’entrée, délicieux sésame pour parader au village et faire du business au milieu des mets étoilés des cuisiniers. « On a vécu des heures formidables, se souvient Marie Roussille, grande prêtresse de ses relations publiques. C’est une histoire d’amour qui s’est créée entre Lyon et le GPTL. Et c’est Gilles qui est à l’origine de ça ». Une prouesse alors que l’homme n’affiche que 29 printemps. L’âge n’éteint pas la passion. Bien au contraire. •

33 • mars 2021 • lyon people

PEOPLE STORY

Le tennis le porte, soufflant à ses oreilles que l’après-carrière peut se dessiner main dans la main, au moyen d’une passerelle naturelle entre vie de joueur et vie professionnelle. Le mariage est acté, et la relation fusionnelle.

« JE N’AI JAMAIS VU MEILLEUR COMMERCIAL QUE GILLES MORETTON » Epaulé par son père Georges et Jean Généty, adjoint aux sports, le tennisman se découvre un talent de négociateur horspair. « Sa force, c’est qu’il a tout de suite mis en place un tournoi ATP, avec des joueurs reconnus. Il lie le sportif et les relations publiques. C’était assez nouveau à l’époque », dépeint Philippe Liucci, son premier salarié chez GMO, resté admiratif de ce magicien de l’événementiel, toujours nanti d’une carte dans sa manche. « Pour lui, si tu fais un événement, il faut que ce soit du haut niveau », poursuit-il. L’ayant connu, Gilles Moretton ne peut s’en départir, au même titre que ses racines. Fruit du sport amateur, celui-ci est greffé, là, en bonne place dans son esprit. Il ne peut l’occulter, conviant les licenciés à prendre place en tribune, lorsqu’il n’invite pas les scolaires à s’émerveiller devant Noah, Leconte, McEnroe ou Pete Sampras. Des vedettes qu’il bichonne jusque dans le contenu de leur assiette. Reconnaissants, ces derniers régalent sur le court. Et les sponsors accourent. « Je n’ai jamais vu meilleur commercial que Gilles Moretton, embraie le directeur associé de l’agence Ivanhoé. En 1990, je l’ai vu affréter un Concorde pour emmener des clients et Francisque Collomb au tournoi de l’US Open à New-York pendant quatre jours. C’était incroyable ! ». Le coup est marquant comme toujours, à plus forte raison en ce millésime 90, théâtre d’un niveau sportif en légère décroissance. Habitué au presque parfait, le GPTL s’écarte de ses standards le temps d’un opus. L’imparfait n’y est pourtant pas le bienvenu. Tomber pour mieux se relever, le président relève les manches à l’horizon 91. L’association avec Olivier Ginon et Générale Location est scellée. Gilles Moretton avance ses pions. Ce sera tapis.

MARIE ROUSSILLE « Personne n’a retrouvé l’excellence du GPTL » « Il m’a embarquée dans une aventure extrêmement passionnante, et ce, pendant un quart de siècle. À l’époque, le train était en gare et une toute une jeune équipe est montée dans le train. C’était extraordinaire. Gilles a tenu ça de main de maître. Nous avons vécu des heures formidables : il nous a embarqués sur les côtes françaises pour du beach volley, il y a eu la création du marathon de Lyon, de l’athlétisme à Grenoble. Il a beaucoup travaillé. De toute manière, Gilles, c’est un bosseur, avec une personnalité de sportif de haut niveau. Il avait de la poigne, de la gnaque. Personne n’est parfait, il était exigeant avec ses équipes. Néanmoins, il a une grosse qualité, c’est qu’il sait s’entourer et il sait sur qui s’appuyer.

« PENDANT UN ÉVÉNEMENT, ON TRAVAILLAIT DÉJÀ SUR LE SUIVANT » Le GPTL ? Personne n’a oublié, ni retrouvé l’excellence présente sur cet événement. C’est sa personnalité qui a fait que ça s’est déroulé comme cela. Quand on était sur l’événement, on travaillait déjà sur le suivant, sur l’année d’après. Puis il y a eu la Coupe Davis, avec l’effervescence de la France qui s’acheminait vers la victoire. Quel bonheur d’organiser un tel événement et de procurer autant de bonheur. Tout le monde était heureux, et moi, j’ai eu beaucoup de chance de vivre cette aventure. J’ai aussi le souvenir d’un 3 décembre, à 3 heures du matin, nous étions toute l’équipe sur la piste de la Sarra, skis aux pieds, en train de damer la piste et d’installer des bottes de paille pour tracer la piste. C’est un souvenir formidable. Alors certes, on bossait comme des fous, mais ce n’était pas un problème. Nous étions récompensés. C’est pourquoi, pour moi, Gilles a toute la légitimité à être président de la FFT ». >M arie Roussille a été pendant 23 ans la responsable des relations presse et des relations publiques du GPTL. En 2004, elle accueille sur le tournoi l’ancien ministre Dominique Perben et le maire de la Croix-Rousse Gaby Caillet. Ce jour-là, c’est le chef Pierre Orsi qui régale le village VIP.

L’EXIL DU GPTL, UN CRÈVE-CŒUR « Il se met en mode commando », dira-t-on, alors que le village VIP passe la démultipliée. La magie aussi. Sampras s’impose, avant de sombrer à l’automne, dans un Palais des Dès 1991, les équipes d’Olivier Ginon (GL events) créent de toutes pièces le magnifique village VIP. Un savoir-faire que l’on retrouve aujourd’hui au village d’Equita Lyon

Sports repeint aux couleurs de la Coupe Davis et de son saladier d’argent. Lyon est en centre des attentions. 1-1, 2-1, 3-1, la France exulte. Direction le toit du monde. « Inoubliable », titrera L’Equipe, en écho au ressenti général. Mais alors qu’Henri Leconte éclate en sanglots, Gilles Moretton fait le cabri au son de « Saga Africa ». Mouvement à droite, mouvement à gauche,

Saga Africa ! En 1991, le public du palais des sports exulte lors de la victoire de la France en Coupe Davis

le Lyonnais écrit sa légende. L’ambiance de l’amour se prolonge encore quelques années. Jusqu’au point de rupture, et cette terrible année 2010, où le tournoi lyonnais plie bagage direction Montpellier. La peine est capitale, Canal+ Events (à qui

Gilles a revendu le tournoi en 2008, ndlr) reprochant au « prévenu » Gilles Moretton et sa société Gones et Sports, de s’adonner à une concurrence déloyale. Le Rhodanien voit son bébé s’écrouler et le tribunal de commerce le condamner. Avalée sur les ruines du tournoi, la pilule est difficile à digérer, à l’instar du salon mécanique EuroMotors, rare déboire dans un parcours organisationnel presque sans faute. Epiant chacun de ses faux pas, ses opposants retiendront peut-être son court intermède à la présidence de TLM, de 2013 à 2015. Un pari manqué, bien loin des succès acquis à

la tête de l’ASVEL, pilotée de 2001 à 2014. La légende Tony Parker posant ses valises entre Rhône et Saône, Gilles Moretton se résout à suivre d’autres courants. Et à revenir aux sources. À son eau-de-vie : le tennis. La gouvernance de la Ligue AURA d’abord est gagnée en 2018, avant que la plus riche fédération sportive française ne succombe à son tour, le 13 février dernier. Avec 61,2% des voix, le triomphe est total. 4e président à avoir été joueur, Gilles Moretton enfile une énième casquette. Sans doute la plus belle !

Le tout jeune magazine Lyon People lui consacre sa 15ème couverture en novembre 2002. À ses côtés Yannick Noah, Cédric Pioline et Marie Roussille

Marie Roussille aux petits soins pour les stars de l’OL Claudio Cacapa, Cris, Sonny Anderson et Juninho venus assister à la finale du GPTL

À chaque édition, le GPTL accueille en son sein une discothèque du trio Donjon-Chabert-Lafoy. La soirée inaugurale du lundi est gravée dans nos mémoires et dans celle de Nounours, Mister Champagne

PHILIPPE LIUCCI

« Avec lui, il y a une obligation de résultat » « Je suis arrivé fin 1988, un an après la première édition, et tout de suite, Gilles a eu cette idée magistrale de réunir le tennis et la gastronomie. Il a été adoubé par Paul Bocuse. Gilles est un visionnaire. Les trois premières années, il a installé le village VIP à l’intérieur du Petit Palais des Sports, car pour lui, si tu fais un événement, il faut que ce soit tout de suite du haut niveau. Je me souviens des premiers bureaux installés dans les locaux de son père, avant de migrer rue Vendôme. J’avais envoyé une candidature spontanée pour travailler chez lui. Il m’a pris et m’a dit : « Installetoi dans mon bureau, je vais te former ». Je suis resté six mois, vissé à son bureau. J’étais tout le temps avec lui. C’est un stakhanoviste du travail. Il me disait : « Tu écoutes tout et tu notes tout ».

« JE LUI DOIS BEAUCOUP » Gilles, c’est ça : un homme intransigeant, de rigueur, mais si tu fais ce qu’il dit, il n’y a pas de souci. Avec lui, il y a une obligation de moyen et de résultat. Ce fut un très bon formateur. Je lui dois beaucoup ! Il était capable de se mettre en danger, mais il a toujours eu des entreprises partenaires qui lui sont restée fidèles. Gilles, il n’y a pas d’équivalent. Il avait une soif de réussir. Il a toujours voulu s’imposer par sa rigueur. C’est un commercial hors pair et un compétiteur ! Même au foot, il fallait l’avoir avec toi, plutôt que contre toi ! C’était un chaud, alors je ne suis pas étonné qu’il parvienne à la présidence de la FFT. Pour lui, la boucle est bouclée ». > Philippe Liucci a été le premier salarié de Gilles Moretton. Il co-dirige aujourd’hui l’agence Ivanhoé. En 1989, il intègre l’équipe de foot du GPTL sponsorisée par l’hebdomadaire Le 69, créé par Paul Dini

Le Palais des Sports en mode GPTL en 1992 •

35 • mars 2021 • lyon people

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PEOPLE STORY

GILLES MORETTON

« Redonner envie aux gens de jouer au tennis »

À peine intronisé à la tête de la Fédération Française de Tennis, l’ancien tennisman déploie son jeu, de manière à développer sa stratégie. À l’image de sa carrière, le 14e président de la FFT souhaite avancer, avec pour philosophie principale, l’humain et le plaisir. Deux valeurs censées permettre à Gilles Moretton de renouer les liens de la fédération avec les clubs. Une volonté, qui, à terme, doit, influer sur le niveau des joueurs français. Propos recueillis par Morgan Couturier - Photos © Christophe Guibbaud

Lyon People : Trois ans après votre élection à la tête de la ligue AURA de tennis, vous voilà élu à la présidence de la FFT. Pour quelqu’un qui envisageait une retraite méritée, vous semblez particulièrement actif ? Gilles Moretton : C’est vrai que présenté comme ça, cela peut paraitre surprenant, mais je considère que ce que je fais maintenant, fait partie de ma passion. Je suis dans une logique de continuer à me faire plaisir. Il y a eu la vie d’avant, et maintenant, je peux me consacrer à ce que j’aime le plus, le tennis !

lyon people • mars 2021 • 38 •

Vos premiers sentiments en intégrant vos nouvelles fonctions ? J’arrive dans un environnement qui est le mien, qui est ma famille, et dans lequel je ne me sens pas du tout dépaysé. Au sein de la ligue AURA, j’avais intégré une petite famille, et là, j’ai intégré la grande famille. Le temps ne compte pas quand on aime. Le fait d’être passionné fait que je suis dans mon environnement. Et si je peux aider le tennis, tout va bien !

Vous dites avoir répondu à « l’appel de la famille ». De quels membres en particulier ? Ceux qui m’ont rappelé, ce sont les élus bénévoles de ma Ligue, les présidents des comités départementaux du Rhône, de la Loire et de l’Ain. C’est cet appel-là que j’ai entendu. Ils m’ont dit « Gilles, demain, il y a une élection en AURA, tu coches toutes les cases, tu devrais te présenter ». Ce n’était pas un appel des joueurs, ni des salariés, mais un appel des élus et des bénévoles qui pensaient qu’avec mon parcours d’ancien joueur, d’enseignant de tennis et de chef d’entreprise, je pouvais les aider.

“LES ATTAQUES FONT PARTIE DU PARCOURS. IL A FALLU RÉPONDRE, ON A RÉPONDU” Vous avez arpenté les routes, rencontré de nombreux clubs. Pour vous, est-ce la juste récompense des efforts accomplis ? Je n’ai pas le sentiment d’avoir fait des efforts. J’ai plus le sentiment d’avoir voulu apprendre, d’avoir écouté les clubs et la problématique des uns et des autres. Tout cela, on ne peut pas le décréter en restant derrière un bureau. Il faut être sur le terrain. Ce qui me caractérise le plus, c’est la dimension humaine, échanger avec les gens. Maintenant, on peut être force de proposition, mais je n’ai pas considéré ça comme un exercice ou une obligation. J’ai juste pris du plaisir, et je continuerai à aller dans les clubs et à échanger avec les passionnés de tennis. Je me nourris de ça ! C’est comme un miroir qui m’a donné de l’énergie, et qui m’a donné l’envie d’aller plus loin. Cette élection a été marquée par de nombreuses attaques de votre prédécesseur. Vous avez même été contraint de vous affronter sur le terrain judiciaire. Le jeu en valait-il la chandelle ? Tout ça, c’est derrière moi. Il y a des personnes qui ne méritent pas qu’on s’attarde sur elles. Mais il y en a plein qui valent le coup, et qui, parfois, ont des idées différentes. Ce sont elles qui sont intéressantes à écouter. Aujourd’hui, nous avons fait le choix du rassemblement de toutes ces énergies. Les personnes qui font leur travail, dans leur club, leur comité départemental, il faut que nous les écoutions. Après, ces attaques font partie du parcours. Dans la vie, il y a toujours des difficultés. Il a fallu répondre, on a répondu. On s’est battu, mais à aucun moment, ça ne m’a démotivé. À vous écouter, on a même l’impression que cette passe d’armes vous a galvanisé… Foncièrement, l’injustice est quelque chose qui me révolte. L’attaque dont j’ai été l’objet, la tentative d’élimination, les dernières attaques pour me rendre inéligible, tout cela est minable. Ça ne mérite pas que l’on s’y attarde… Mais ça ne m’a pas touché ni anéanti. Au contraire, la révolte est quelque chose qui démultiplie mes forces. Votre campagne s’intitulait « Ensemble pour un autre tennis ». Qu’entendez-vous par « un autre tennis » ? Tout d’abord, c’est un groupe qui s’est réuni, donc la notion d’ensemble est très importante chez nous, par rapport à un

homme seul qui dirige. Nous formons un groupe complet. « Pour un autre tennis » veut dire qu’on a le droit d’avoir une autre vision. Ça ne veut pas dire que tout ce qui a été fait, était mal, mais simplement que mon profil et mon parcours étaient différents. On peut et il faut que nous soyons différents.

“DANS NOS CLUBS, ON PEUT RECRÉER DE LA VIE” Que doit-on attendre de Gilles Moretton pendant ses 4 ans de mandat ? Partezvous d’une feuille blanche ? Non, non ! Je l’ai dit tout au long de la campagne, il y a des choses qui sont bien faites. Puis il y a des choses sur lesquelles nous ne sommes pas d’accord. Sur l’ultrasélection, nous ne sommes pas d’accord, sur

le digital à tout prix non plus. Pour nous, c’est juste un outil. La dimension humaine est importante. Nous voulons redonner envie aux gens d’aller jouer au tennis. Mon challenge, c’est celui-là. Comment réformer le tennis français, alors que la plupart des clubs ont été affaiblis par la crise ? Nous sommes dans un contexte où la France entière est affaiblie. Tout le monde est touché, en souffrance. On va être amené, un peu par obligation, à considérer cette situation, comme une situation exceptionnelle. À nous, derrière, de saisir les opportunités que nous pouvons avoir, de façon à orienter les clubs dans des directions bien particulières, notamment dans des domaines à développer, comme la santé, la notion de convivialité ou de liens humains. Il y a plein de choses que nous allons être amenés à redéfinir.

Pascal Blache et Gilles Moretton lors du match Italie/Cameroun à Gerland en 1998 dans le cadre de la Coupe du Monde

PASCAL BLACHE « Sa force, c’est de ne rien lâcher »

vec Gilles, on a travaillé ensemble de 1995 à 2000. Moi, j’avais ma structure, Caiman, Gilles la sienne, et en 1995, nous avons fusionné pour créer Occade. Gilles était le président, moi le directeur général. Alors c’est vrai, il avait un sacré tempérament, mais il était très volontaire, avec une vision sportive très pointue, ce qui d’ailleurs, a permis à Occade de récupérer la gestion de l’ASVEL. J’étais un peu l’homme de l’ombre, du développement, mais on était assez complémentaire. J’ai aimé travailler avec lui. Au premier abord, Gilles peut être quelqu’un de froid, d’assez vigilant dans la relation, néanmoins, ce n’était pas quelqu’un de volatile.

« IL EST DEVENU PLUS POLICÉ, PLUS HUMAIN » Quand il avait une idée, une vision, il n’en changeait pas. Ce n’est pas un grand expansif, mais ça n’empêche pas qu’il ait beaucoup évolué, il a changé. Je me souviens d’un séminaire en Ardèche, dans le cadre de notre fusion. C’était la mode de la « cross-fertilization ». Gilles n’était pas habitué à cela. Mais il est devenu plus policé, plus relationnel, plus humain. Il est toujours un peu craintif, mais pour apprendre à le connaître, il faut être dans sa bulle. Cette élection à la Fédération Française de Tennis est méritée. Il a été égal à lui-même, il n’a rien lâché. Je crois que c’est sa force ». > Pascal Blache est chef d’entreprise et maire de Lyon 6e

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39 • mars 2021 • lyon people

PEOPLE STORY

C’est-à-dire ? Vous l’avez entendu, la préoccupation première des Français, c’est de retrouver les restaurants et les bars. Pourquoi ? Parce que ce sont des lieux de vie et des lieux d’échanges. Et nos clubs sont des lieux de vie ! On va avoir l’opportunité de mettre en avant le fait que dans nos clubs, on peut récréer de la vie, des animations et peut-être s’ouvrir à d’autres disciplines. Vous avez été joueur professionnel et bénéficiez du soutien d’anciens joueurs. Est-il nécessaire d’avoir une expérience dans ce milieu pour bien comprendre les nécessités de cette discipline ? J’ai la chance d’avoir pratiqué tous les métiers de la Fédération, d’avoir vécu le haut niveau. Je sais de quoi je parle, je sais où sont mes limites. Ma force, jusqu’à maintenant, a été de bien m’entourer et de fédérer. Je vais continuer à constituer une équipe autour de moi à la Fédération, pour régler les problèmes au niveau de la direction technique nationale (DTN), du marketing ou de la communication. Marc Lefevre, ancien président de l’ASVEL dit de vous que « vous foncez, et réfléchissez après ». Vous confirmez ? Fondamentalement, je suis un entrepreneur, un bâtisseur. J’aime construire, j’aime les projets et j’aime avancer. Et pour ça, oui, il faut parfois foncer et prendre des risques. J’ai souvent dit que dans ce type de comportement, il faut être à la fois très responsable et un peu inconscient. Pour réussir, pour être là où je suis maintenant, il faut une forme de sagesse, de responsabilité. Mais d’un autre côté, lorsque l’on part à l’aventure, il faut être un peu inconscient, un peu fonceur. Si on se base sur tous les problèmes que l’on peut avoir, on s’arrête et on ne fait plus rien. Il faut avancer, ce qui correspondait un peu à mon jeu, où j’étais plutôt un attaquant.

”LE TENNIS EST UN SPORT EXCEPTIONNEL. À NOUS DE LE VALORISER” Le tennis perd des licenciés chaque année. Comment freiner cette dynamique et rendre le tennis à nouveau populaire ? La conquête de licenciés ne me fait pas peur, dans le sens où c’est à nous de redonner envie aux gens de venir jouer. Il y a deux aspects : leur redonner envie de venir dans nos clubs, en sachant que certains clubs sont en augmentation. Dans ces clubs, paradoxalement, le tennis va bien. Après, il faut probablement revoir le modèle lyon people • mars 2021 • 40 •

de la licence, qui aujourd’hui, correspond à une époque, que j’ai vécue moi, où on consommait le sport de façon différente. Maintenant, on teste, on zappe, on va faire une activité puis les parents disent « tu changes demain matin ». Avant, on était membre d’un club, d’une discipline et on allait au bout des choses. Aujourd’hui, tout est fragile. Comment créer des champions sans dégoûter les jeunes athlètes ? On a déjà des joueurs extraordinaires. On a des personnalités qui sont fortes et qui méritent du respect. À nous de les mettre en valeur et de les faire découvrir. En ce qui concerne le champion de demain, je ne suis pas magicien, je ne vais pas claquer des doigts et avoir dès demain, le prochain vainqueur de Roland-Garros. Ça, ça n’existe pas ! Vous ne me verrez jamais revendiquer la victoire d’un tel ou d’un tel ! La France peut-elle retrouver les sommets ? Je sais qu’à un moment donné, pour arriver à un résultat, il faut penser aux clubs formateurs, aux entraîneurs… Il y a toute une chaîne qui se met en place, pour laquelle il faut avoir beaucoup de respect. Je serai à l’écoute des joueurs, pour les aider dans leur parcours comme dans la valorisation de notre sport. Il y a le résultat, mais il y aussi l’humain. Il faut faire en sorte que ces joueurs deviennent des symboles pour la jeunesse d’aujourd’hui.

“CE N’EST PAS DE L’ÉLEVAGE, IL NE FAUT PAS SIMPLEMENT CRÉER DES BÊTES DE COMBAT” À Lyon, une académie de tennis va voir le jour à l’OL Vallée en septembre 2022. Le déploiement de telles structures peut-il contribuer à rehausser le niveau du tennis français ? Oui ! Je crois qu’il faut qu’on invente un nouveau modèle. On ne peut pas se passer de ces académies qui font du travail de qualité. L’objectif est de permettre à des jeunes de s’épanouir, que ce soit au sein de leur famille, de leur club ou d’une académie privée. Le but est qu’ils trouvent l’environnement qui leur correspond. Nous devons tenir compte de ça, et c’est un vrai changement. Il faut que l’on l’intègre dans la réflexion globale.

RÉGIS BÉTOULE « Un gestionnaire hors-pair » «

illes a toujours été un personnage avec ses sautes d’humeur. Ça n’en reste pas moins mon ami. En fait, il y a trois facettes de son visage : Gilles est un homme d’affaires, un sportif de très haut niveau et un gestionnaire hors-pair. GMO, ce fut une vraie organisation. Il a monté le GPTL, et tout de suite, ce fut un truc de fou sur Lyon. Toutes les sociétés voulaient des loges sur ce Grand-Prix. On avait des soirées organisées tous les soirs. D’année en année, tout le monde attendait la semaine du GPTL. C’était le truc !

« IL ÉTAIT À FOND DANS L’ORGANISATION » Alors forcément, quand tu organises un tel événement, tu ne peux pas être agréable avec tout le monde. Lui, il était à fond dans l’organisation du tournoi, quitte à paraître parfois un peu froid. Au final, ce que je retiens, c’est qu’il a fait bouger Lyon, avec un tournoi très bien doté d’entrée de jeu et où se réunissaient tous les meilleurs joueurs français. Après, quand ça a commencé à rouler, il s’est ouvert au public. On peut dire qu’après l’ASVEL, il a commencé un peu plus à se relâcher. Il s’est libéré. » > Ancien tennisman, Régis Bétoule est le créateur de concepts de restauration (O Capot, O Café du Marché). Il gère avec sa fille Paula le restaurant du TCL

Le plaisir reste donc la priorité selon vous ? Je crois qu’il faut faire en sorte que la notion d’épanouissement de l’individu prenne de l’importance. Il ne faut pas simplement créer des bêtes de combat. Ce n’est pas de l’élevage. Dans le tennis, c’est bien d’être le meilleur dans toutes les catégories d’âge, mais l’important, c’est le passage à la catégorie seniors. C’est là qu’il faut que l’on arrive avec des jeunes dotés d’une force mentale terrible. Le tennis est un beau sport, mais c’est un sport difficile ! Il faut être très fort mentalement.

la boucle, je n’ai pas forcément eu toutes les informations. On ne nous a pas expliqué pourquoi on allait vers Amazon, hormis peut-être l’aspect financier. J’ai un certain nombre de questions que je souhaite poser pour simplement comprendre. Il ne s’agit pas de critiquer ou juger, mais de comprendre pourquoi les choses sont comme cela.

Oui, mais nous parlions de gagner des licenciés. La retransmission en clair des matchs de Roland-Garros y participe quand même grandement… Roland-Garros, c’est la vitrine du tennis français ! Vous avez raison, il faut faire attention à ce que l’on met derrière la vitrine.

Comment développer cette force mentale ? Si vous posez la question à tous les entraîneurs, le mental dans le tennis, c’est 60%. Aujourd’hui, il faut faire en sorte que nos joueurs, quand ils arrivent dans la catégorie adulte, soient en béton armé ! Avoir un bon coup droit ou un bon revers, c’est bien, mais, passé un certain âge, à raison de 5 heures de tennis par jour, ils ont tous un bon coup droit ou un bon revers ! Quand on regarde les Nadal, Djokovic, Federer, tout est minuté. Il n’y a pas de place pour l’amateurisme. Si on n’est pas prêt à cela, on est un bon joueur de tennis, mais on ne devient jamais un champion ! C’est une culture de l’effort qu’il faut que l’on imprègne. Vous avez dirigé le GPTL de 1987 à 2009. Peut-on espérer la création de nouveaux tournois français, à l’instar de l’Open Parc ou de l’Open 6e Sens à Lyon ? C’est trop tôt, je ne peux pas vous répondre maintenant. Aujourd’hui, je regarde ce qui est fait. Notre pays est très bien doté en tournois dans toutes les catégories. On ne peut pas se plaindre de cela, ni du travail formidable qui a été fait par nos clubs, nos ligues ou les sociétés privées. Après, peutêtre ferons-nous ce qui a été fait en Italie, où l’on voit apparaître une nouvelle vague de bons joueurs. Ils ont modifié leur politique pour créer des tournois pour permettre à certaines catégories d’âge de jouer. Pourquoi pas ? La philosophie peut être intéressante. Roland-Garros reste l’emblème du tennis tricolore. Il a souvent été question de ses droits télé, dont une partie a été cédée jusqu’en 2023 au géant américain Amazon. Peut-on craindre de voir le tournoi et le tennis en général, quitter France Télévision et migrer sur des chaînes payantes, comme le foot ou le rugby ? Ce sujet fait partie des dossiers que je vais découvrir. Je vais voir le pourquoi du comment de ces accords. N’étant pas dans

STÉPHANE MOROT-SIR « Gilles, c’est un compétiteur »

’est une belle victoire pour Gilles, parce qu’elle vient clôturer parfaitement son parcours. Avec elle, la boucle est bouclée et c’est mérité ! Gilles coche toutes les cases des valeurs du sport. C’est un compétiteur, un personnage. Moi, je suis entré chez GMO via la régie marketing, mais c’était un peu le fruit du hasard et d’un concours de circonstances. J’ai passé 15 ans au sein de sa société, et il faut dire qu’il était très agréable de travailler avec lui. Il sait trancher, déléguer. Néanmoins, c’est quelqu’un qui est campé sur ses positions. Il peut paraître froid, mais il s’est détendu au fil des années.

« QUAND IL A UN OBJECTIF, IL Y VA, MAIS JAMAIS N’IMPORTE COMMENT » En fait, il faut bien le connaître - dans le sens où il faut connaître son mode de fonctionnement - pour bien travailler avec lui. Mais Gilles est un vrai dirigeant, un fonceur, dans le sens où il va se lancer dans un projet s’il sent bien les choses. Quand il a un objectif, il y va, mais jamais n’importe comment. Je me souviens d’un événement, Lyon Snow Open (organisé en 1997, ndlr), c’était un projet qui l’a tout de suite emballé. Gilles est un passionné. Quand il décide d’organiser un événement, il y va à fond. Il renvoie la balle ». > Stéphane Morot-Sir est le directeur du développement de l’ASVEL Basket

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41 • mars 2021 • lyon people

PEOPLE STORY

Dans son appartement de la Croix-Rousse, Perle cohabite lyon people • mars 2021 avec • 42 • 1930 pachydermes

PERLE BILLET

La mémoire d’éléphant de l’ancienne gouvernante de Joe Dassin

Dossier réalisé par Agnès Guillaume et Marco Polisson Photos © Saby Maviel

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43 • mars 2021 • lyon people

PEOPLE STORY

DE JOE DASSIN À JEAN MASSON Son incroyable

parcours de vie

Perle dans les bras de sa mère en 1938

Dans un charmant appartement des pentes de la Croix-Rousse, paissent tranquillement un troupeau de 1930 éléphants ! Leur cornac est une pimpante octogénaire dont la mémoire est intacte quand il s’agit d’évoquer sa vie trépidante au service de Pierre Bellemare, Joe Dassin et Jean Masson. Texte : Agnès Guillaume - Photos © Archives personnelles Perle Billet et Saby Maviel

erle Billet est une coquette invétérée. À 82 ans, si elle délaisse les robes faute de pouvoir porter des bas et des talons hauts, l’allure reste résolument sexy, des brillants sur le jean, un chemisier assorti à ses dessous, pas de noir qui vieillit et durcit les traits, l’effluve de Dolce Vita et ses bijoux. Perle ne sort jamais sans son pendentif et ses boucles d’oreille éléphant, mais c’est

lyon people • mars 2021 • 44 •

une autre histoire… La vie de Germaine, rebaptisée Perle par une patronne, est un roman qu’on feuillète les yeux écarquillés. Bonheur et malheur fonctionnent comme un oxymore pour cette Normande qui rejoint Paris fin des années 50. Perle sera employée de maison et côtoiera les stars. Elle avoue

qu’un rien lui fait plaisir comme un rien la contrarie. « On a tellement manqué, on a tellement eu peur ». Parler avec Perle, c’est évoquer le Débarquement de juin 1944, la misère, une éducation stricte, une vie de labeur, l’importance du travail soigné, un caractère bien trempé, sans omettre sa pachydermophilie qui confère à son appartement un sentiment de jamais vu…

Un char Sherman et un camion américain photographiés devant l’église de Périers, en Normandie, une semaine après le Débarquement. Au 13 juin 1944, la ville natale de Perle Billet est détruite à 80%. Photo © US National Archives

LE DÉBARQUEMENT DE JUIN 1944 Perle nous accueille sur les pentes de la Croix-Rousse. La télévision diffuse en boucle l’instauration du couvre-feu sur la Métropole lyonnaise. « C’est un terme de guerre. Je ne pensais pas revivre cela. Dans mon village, ceux qui n’étaient pas rentrés étaient fusillés ». Perle est née le 1er novembre 1938 à Périers, à 50 kilomètres de Cherbourg. « Le jour du débarquement, j’avais 6 ans. La maîtresse nous a dit de rentrer chez nous et de ne pas traîner ». Elle sera évacuée comme ses parents, ses trois sœurs et son petit frère.

“La marche sur les routes, les campements de fortune, la ferme où nous avons trouvé refuge. Les images sont gravées mais, je me souviens surtout des avions qui nous rasaient et des bombes qui tombaient en chapelet.” À la fin de la guerre, la famille regagne son foyer, enfin le peu qui subsiste. « Plus de lit, des armoires normandes dont il ne restait que les montants. J’ai encore le goût du pain azyme dans la bouche. Nous les enfants, on a été relativement épargnés. Ma mère en revanche a beaucoup souffert, ce qui ne l’a pas empêché d’être centenaire ». •

45 • mars 2021 • lyon people

PEOPLE STORY

Mariage de Perle et Jean Billet avec la famille Bellemarre en 1966

LES COUTEAUX SUISSES DE LA FAMILLE

BELLEMARE L

e visage de la frustration sera longtemps l’absence d’effets personnels. « J’étais la plus jeune des 4 filles, donc la dernière servie. Je n’ai jamais eu un habit neuf, même les petites culottes étaient rapiécées. Alors quand j’ai composé mon trousseau pour partir travailler à la ville, j’étais aux anges ». Perle rejoint Bourg-la-Reine en 1958. Une lettre de recommandation, une valise et une petite brouette récupérée sur un gâteau. « J’ai pris mes fonctions chez un médecin que mes parents connaissaient car à l’époque la majorité était à 21 ans ». Une année passe et par le jeu du bouche-à-oreille, la jeune fille rentre chez Pierre Bellemare. « Une bonne maison, l’assiette pleine et une chambre juste pour moi » résume la fraîche recrue. Le petit pinson rencontre son futur mari embauché comme chauffeur. Discret, efficace, toujours

partant, Jean Billet deviendra un couteausuisse. Les tourtereaux se marient en 1966, Pierre Bellemare sera le témoin de Jean. Le couple accompagne la famille de l’animateur sur tous leurs lieux de vacances (Saint Aubin, Cannes…).

Vœux de Pierre Bellemare à Jean et Perle Billet en 1983

Carte postale de Pierre Bellemare à Jean Billet en mai 1961

1 lyon people • mars 2021 • 46 •

< Le bateau de Pierre Bellemare, embarcadère de Sartène — Corse 1962

2 1- Pierre Bellemare et sa famille en villégiature à Saint Aubin en 1958 2- Mariage de Perle et Jean Billet avec la famille Bellemarre en 1966

Jean Billet attend le capitaine Bellemare à Cannes sur le “François V” le 18 juillet 1966

PEOPLE STORY

LA VIE D’ARTISTE

CHEZ MARYSE & JOE DASSIN

Extrait du livre “Cher Joe Dassin” de Jacques Plait et Maryse Massiera où cette dernière évoque sa Perle de gouvernante – Edition Carrere

2- J oe Dassin en couverture du magazine Salut les Copains – N°116 – Avril 1972 On y découvre l’intérieur du chanteur tel que l’a connu Perle Billet 3- L e laissez-passer de Perle Billet pour le concert Joe Dassin sur l’hippodrome des Fleurs le 25 juillet 1972 4- Le samedi 24 mars 1973 à Lyon, Joe Dassin se produit en concert à l’occasion du Gala annuel des journalistes sportifs 5- P our célébrer ses 20 ans de carrière, Joe Dassin investit l’Olympia le 19 février 1974 et n’oublie de convier sa gouvernante — qu’il appelle par son vrai prénom — et son mari

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erle a un chez-elle, un nid d’amour et postule comme gouvernante chez Joe Dassin. En pleine gloire, le chanteur se produit sur de nombreuses scènes et fréquente les plateaux du duo Maritie et Gilbert Carpentier.

“Joe Dassin est un patron que j’ai pleuré longtemps. Il était réservé, adorable. Quand il enregistrait un disque, il me demandait mon avis. Mes chansons préférées ? Le petit pain au chocolat et La luzerne.”

Dans son grand appartement de la rue d’Assas, elle croise Carlos, Henri Salvador, Claude François, Sylvie Vartan et Johnny Hallyday (« je ne l’aimais pas celui-là »), Rika Zaraï, Sheila, Demis Roussos, Guy Bedos, Sophie Daumier, Georges Brassens... Il y a les vedettes mais surtout les costumes de Joe. « Il s’habillait en blanc de la tête aux pieds. Entre le maquillage et la transpiration, ce n’était pas une sinécure ».

Avant la séparation du couple, Perle et Jean Billet supervisent les travaux de la future maison de Joe à Feucherolles qui va refaire sa vie avec Christine Delvaux. Autre épouse, autre temps, la séparation avec Joe est inéluctable. Le couple Billet quitte Paris et s’installe non loin de la mère de Jean dans le 1er arrondissement de Lyon.

Perle Billet (à droite, en blanc) au côté de Maryse Dassin lors de la première pierre de la maison de Feugerolles en 1974

Présentation de la maison de Feucherolles à la presse en février 1975 Chantier Feugerolles 1974 - Maryse fixant la 1ère Pierre. Le couple se séparera quelques mois plus tard...

La séparation de Joe et Maryse Dassin fait les gros titres de France Dimanche du 22 novembre 1976 •

49 • mars 2021 • lyon people

PEOPLE STORY

Le traiteur Jean Masson et ses fameuses bugnes en 1990 Photo Lyon Figaro (BML)

SYLLECTIMANE D’OBJETS ET DE SOUVENIRS

Il semble que Perle a horreur du vide. Aujourd’hui encore elle dit n’avoir pas le temps de s’ennuyer. « J’ai trimé mais je suis satisfaite de ma vie professionnelle. Elle a été pleine de surprises, de rencontres et de plaisirs ». Perle a le goût des autres et une âme de collectionneuse. Poupées, anges, capsules de champagne, morceaux de sucres, boites d’allumettes, savons, étiquettes de vin, cartes téléphoniques, théières… « C’est une quête de tous les jours. J’adore fouiner et négocier. Pour un peu je me vendrais pour acquérir l’objet convoité. Ce sont les finances et la place qui me restreignent ». Aucun objet n’est dissimulé au regard. L’après-midi, elle se cale dans le fauteuil et admire ses protégés. « J’ai 1930 éléphants. Sous chacun d’eux, se trouve une étiquette avec le nom de celui qui me l’a offert ou son prix si je l’ai acquis moi-même. Cela donnera une base après ma mort ». Ce temps semble loin tant Madame a bon pied, bon œil et tellement d’histoires à conter.

VINGT ANS CHEZ LE TRAITEUR JEAN MASSON Tous juste débarquée à Lyon, Perle multiplie les heures de ménage chez des particuliers. Mis bout à bout, les contrats ne suffisent pas, alors elle change de vie et entre à la Minaudière par la petite porte. Elle y restera 20 ans. Le traîteur Jean Masson et son épouse deviendront des proches et fréquenteront sa table. La vendeuse chevronnée se révèle fine cuisinière. « Sans me vanter, je fais de jolies tables, cela prend du temps mais, c’est dans le détail qu’il y a le tout ». Le dimanche, le rituel est bien huilé : préparation de la volaille avec ses légumes, mise au four et départ pour le Café le Français à Bellecour, ex-repaire des collectionneurs. « Au retour, le fumet nous mettait en appétit. On ouvrait une bouteille de champagne. Je lui montrais mes trouvailles. On était heureux ». Jean, de 20 ans son aîné, est l’homme de sa vie. Le parfum Dior, c’est lui, le premier éléphant aussi, le militantisme encore lui. « On a tracté pour Michel Noir. Jean était assesseur, moi j’adorais participer au dépouillement, je ne sais pas l’expliquer ».

Un après-midi safari à la découverte de Perle pour notre équipe accompagnée de Marie Guyot à qui nous devons cette rencontre inattendue

lyon people • mars 2021 • 50 •

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Direction artistique / mise en page

Bocuse Magazine

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Plaquette anniversaire 16 pages

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Nicolas Winckler nicolas@lyonpeople.com 06 22 27 76 76 • 53 • mars 2021 • lyon people

RUBRIQUE PEOPLE PATRIMOINE

lyon people • mars 2021 • 54 •

MUSÉE DES TISSUS SON NOUVEL HABIT

Suivez le guide Laurent Wauquiez pour une visite virtuelle du « plus grand projet culturel de France ». A l’heure où culture rime avec fermeture, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes érige la renaissance du Musée des Tissus en « acte de résistance culturelle. » Rendez-vous en 2024-2025 pour parcourir le musée new-look de Rudy Ricciotti et s’attabler au rooftop, haut lieu de la bistronomie lyonnaise. Texte : Jocelyne Vidal - Visuels © Cabinet d’architecture Rudy Ricciotti

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55 • mars 2021 • lyon people

RUBRIQUE PEOPLE PATRIMOINE

yon est faite pour l’audace ». Un adage cher à Laurent Wauquiez. Le nouveau visage du Musée des Tissus en illustre déjà toutes les facettes. Pour s’en persuader, il suffit d’emboîter le pas du président de la Région AuvergneRhône-Alpes, pour une visite virtuelle du « plus grand projet culturel de France ». À l’heure où culture rime avec fermeture des lieux de spectacles et d’expositions, « nous affirmons notre confiance en la place de la culture dans la vie, à travers un acte de résistance culturelle. Car ce projet, « c’est bien plus qu’un sauvetage, une renaissance magnifique du Musée des Tissus. Il sort de sa chrysalide pour redéployer ses ailes autour d’un grand lieu culturel, au même titre que les Musées des Beaux-Arts et le M.A.C. de Lyon ». Ville Lumière oblige... Suivons Laurent Wauquiez, à la nuit tombée. « Arrivés rue de la Charité, nous découvrons les jeux d’éclairages qui magnifient les bâtiments enveloppés d’un manteau étincelant. » Après avoir posé des mantilles de béton au cœur du MUCEM de Marseille, le « formidable architecte » Rudy Ricciotti, lauréat du Grand Prix National d’Architecture, et concepteur du Pavillon 52 à la Confluence a entouré les bâtiments du Musée des Tissus d’une écharpe de dentelle flottant au vent. « Un geste architectural fort pour un musée conjuguant à la modernité des jeunes créateurs du monde entier, les traditions séculaires de la soierie lyonnaise, en un même écrin magique ».

lyon people • mars 2021 • 56 •

LA CULTURE POUR TOUS, PORTES ET FENÊTRES GRANDES OUVERTES

Sitôt poussé le portail, les bruits et fureurs de la ville s’effacent sous les frondaisons d’arbres séculaires. La terrasse d’un café incite à prolonger à loisir, les soirées d’été dans « un espace de vie, de rencontre et de convivialité ». Nous traversons le jardin pour rejoindre notre guide en haut de l’escalier monumental de l’Hôtel de Villeroy, où trône

en majesté « la robe de cour de Joséphine de Beauharnais. Un miracle de retenue, de sobriété et d’élégance », s’exclame Laurent Wauquiez. Le textile n’est-il pas « l’un des axes de rayonnement de l’art de vivre français, sublimé par un musée vivant ? » La visite se poursuit tambour battant, à l’étage des expositions permanentes et temporaires. « De l’histoire des pionniers de la soierie, on passe à la découverte des ancêtres du carré Hermès, avant de rythmer 300 ans de peinture française revisitée par les tissus, de Rubens à Soulages. Jouer l’interface entre l’histoire textile et l’art contemporain, développer les résidences d’artistes, voilà l’originalité d’un musée où nous rêvons d’inviter Fabienne Verdier. Une exposition croisée entre Matisse et l’univers des tissus, une autre centrée sur les BD créées par des dessinateurs à partir de pièces du Musée… Rien de tel pour qu’un enfant de sept ans puisse rêver devant de belles créations et qu’un spécialiste d’art contemporain s’offre un moment de stimulation intellectuelle ». La culture pour tous, « portes et fenêtres grandes ouvertes, sur le modèle de Malraux »... Tel est le fil rouge du Musée des Tissus newlook, coiffé d’un rooftop où officient les nouveaux talents de la bistronomie lyonnaise, conclut notre guide. Issu d’une famille de textiliens, bercé entre le Musée des Beaux-Arts et le Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne où travaillait Eliane, sa mère, Laurent Wauquier revendique avec éclat la soie qui lui coule dans les veines.

HALL SCÉNOGRAPHIE

Le béton épouse la fluidité de la soie pour entourer des bâtiments jusqu’ici séparés. Une unité retrouvée pour l’Hôtel de LacroixLaval et l’Hôtel de Villeroy sublimés par Rudy Ricciotti. Le budget global est estimé entre 50 et 60 millions d’euros. Un musée largement ouvert sur la rue de la Charité, avec une Tour des Tissus aux façades animées de jeux de lumière à la nuit tombée. Sitôt franchi le portail de l’hôtel particulier, vous voici dans un havre de paix au cœur de la ville. Un vaste hall exalte l’architecture épurée des lieux, la modernité des scénographies revisitant l’art de vivre à la Française. Un art porté au faîte de sa splendeur par les soyeux et dessinateurs lyonnais du siècle des Lumières. 2 000 m2 d’expositions dont 1 000 m2 d’expositions temporaires permettront de maintenir des expositions prestigieuses à l’image de celle consacrée à Yves SaintLaurent, guest-star d’un musée riche de 2,5 millions d’œuvres, couvrant 4 500 ans d’histoire. •

57 • mars 2021 • lyon people

RUBRIQUE PEOPLE PATRIMOINE

Un auditorium de 150 places accueillera des conférences, des concerts en faisant la part belle au clavecin Donzelague de 1716 et à d’autres machines à remonter le temps. Des séances de cinéma, des colloques et des programmes d’enseignement seront également à l’affiche. L’auditorium pourra par ailleurs être privatisé et accueillir dans un cadre à la fois fonctionnel et prestigieux, des événements du monde de l’entreprise.

AUDITORIUM

BOUTIQUE Une boutique agrandie et inspirée donne rendez-vous aux fashion addicts. Occasion de dénicher des accessoires originaux, élaborés à partir des collections du musée par des créateurs ou des entreprises partenaires.

RESTAURANT BIBLIOTHÈQUE

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Dérouler le fil de l’histoire textile à la bibliothèque, riche de 30 000 ouvrages, flâner à la terrasse du café côté jardin avant de savourer un plat bistronomique en rooftop… Le rêve deviendra réalité à l’horizon 2024-2025 !

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STYLE AUTO

ESSAI NOUVELLE MEGANE R.S. TROPHY Bomba, la bomba !

Sortie en novembre 2020, la MEGANE R.S. Trophy s’est accordé quelques tours de piste, sur l’asphalte du circuit du Laquais. Une opportunité rare, offerte à une dizaine de clients, désireux de prendre en main ce bolide de 300 chevaux. Texte : Morgan Couturier - Photos © Saby Maviel

lle ne demandait qu’à briller, postée là, sur l’asphalte brulant du circuit du Laquais, le jaune de sa robe idéalement assorti aux rayons du soleil. Un temps rêvé pour exposer ses courbes et exhorter ses occupants aux plaisirs de la vitesse. Habituellement réservée à quelques privilégiés, une telle satisfaction est pourtant permise, lorsque Renault Retail Group Lyon et la toute dernière MEGANE R.S. Trophy invitent une dizaine de clients, à tester les limites de ses 300cv le temps d’un après-midi. Quelques heures bien remplies au cours desquelles ces néophytes ont pu dompter les 3 kilomètres du circuit, chasser

les courbes et leurs points de corde. « Voiture polyvalente », familiale, mais avant tout sportive, MEGANE R.S. Trophy s’est fait entendre, laissant éclater ses échappements à l’occasion de belles boucles rondement menées.

QUELQUES TOURS EMBARQUÉS AVEC UN PILOTE « C’est excellent ! », n’eurent de cesse de répéter les pilotes d’un jour, charmés par le potentiel de ce carrosse susceptible d’avaler le 0 à 100 en 5,7 secondes. « C’est un super moment »,

FICHE TECHNIQUE

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lyon people • mars 2021 • 60 •

confirmaient les invités, avant le coup de grâce. Tapie à l’ombre, la MEGANE Trophy-R attendait son tour. Ou plutôt ses tours, accomplis à haute vitesse, sous la conduite du pilote professionnel Laurent Hurgon. La belle, teinte de blanc et détentrice du record de la boucle nord au Nürburgring, réveillait le chrono. Mieux, allégée de 130 kilos, celle-ci secouait plus d’un passager. Non sans laisser l’opportunité de rêver. « À 5 km/h près, j’étais pareil », s’amusaient-ils à comparer, avant de s’accorder sur un mot : « impressionnant ». À l’image de la MEGANE R.S. Trophy et de ce slogan : Renault, la passion pour la vie.

Loic Mazet

Laurent Hurgon, pilote Renault sport Jean-Paul Dreyfus

Philippe Forest

Alexandre Muse

Gregory Chierici

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61 • mars 2021 • lyon people

STYLE SHOPPING

EDITION LIMITÉE ZRC

Aux couleurs de la maison Maier Elle n’existait pas, alors ils l’ont inventée... Maier s’est associé à ZRC, manufacture horlogère familiale et centenaire pour créer une montre d’exception éditée en série limitée aux couleurs de la maison lyonnaise. Un modèle unique pour fêter joliment ses trente ans. Texte : Sophie Guivarch – Photos DR

a 1964 spirit de ZRC Maier est véritable hommage à la légendaire Grands Fonds 300, modèle iconique de l’horloger suisse ZRC, inspiré historiquement de l’univers de la plongée. Les deux prestigieuses maisons se sont associées pour créer une montre singulière qui arbore la couleur culte de Maier : le orange. Un projet longuement mûri, cher à Jean-Louis Maier qui ne cache pas un enthousiasme partagé par sa clientèle. « Nous avions envie de lui faire plaisir mais cette création nous réjouit tout autant ! En étroite collaboration avec ZRC, nous avons pu faire nos propres choix, définir la matière, le cadran, le bracelet… ce modèle est à notre image et limitée à 99 exemplaires comme le numéro de notre boutique phare sise rue du Président Edouard Herriot. Les premiers numéros ont été vendus avant même de l’avoir exposée ! » lyon people • mars 2021 • 62 •

Avec son cadran de 38 mm de diamètre, le modèle séduit la gente masculine et se porte élégamment aux poignées des femmes. Son design vintage, la douceur raffinée de l’alcantara n’occultent nullement ses qualités de grande sportive ! N’oublions pas que le modèle Grands Fonds de la maison ZRC, conçu à l’origine aux bords du lac d’Anneçy équipait les plongeurs et même la Marine nationale ! Capable de s’adapter à tous les terrains, la nouvelle 1964 spirit ZRC Maier avec son boitier bronze résiste à l’eau jusqu’à 300 mètres de profondeur et bénéficie d’un savoir-faire

horloger centenaire. Précision du mouvement automatique, verre saphir de 4 mm, aiguilles et inserts super lumineux…, la dernière surprise signée Maier a tout pour plaire ! Et nul doute que cette série limitée ne sera pas la dernière… En attendant, une chose est sûre, il n’y en aura pas pour tout le monde ! A bon entendeur. Série limitée à 99 pièces 3 750 euros Maier Horloger 99 et 101, rue du pdt Edouard Herriot - Lyon 2e T. 04 78 42 08 81 maier.fr

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PEOPLE SPORT

GOLF

LE TROPHÉE OVALGREEN répond à l’appel du 18 juin

Après avoir survécu aux secousses de la crise sanitaire, Ovalgreen retrouve le chemin des terrains de golf, à l’occasion de sa 18e édition, organisée… le 18 juin 2021. Une date symbolique vouée à célébrer les 81 ans de l’appel du Général de Gaulle et venir en aide à l’association le Petit Monde. Texte : Morgan Couturier - Photos © Fabrice Schiff

’acte de résistance est passé. Après avoir survécu, retranché en petit comité, dans les salons du golf du gouverneur, Ovalgreen s’apprête à nouveau à répondre à l’appel du jeu et du plaisir. Une joie simple, partagée sur les terrains comme en-dehors, que souhaite apporter à nouveau, le tournoi cher à Jean-Claude Pietrocola. Le directeur de ce trophée, unissant rugby et golf sous la même bannière, ne pouvait abandonner, un an après avoir dû raffûter une 17e édition, qui en raison du covid-19, ne restera pas dans les annales. Fort heureusement, le récit de l’Ovalgreen tient en son sein de nombreuses pages sur l’art du rebond et de la résurrection. Un chapitre déjà bien fourni, que la compétition tentera de compléter le 18 juin prochain, en guise de commémoration à un pan de l’Histoire bien connu de nos contrées. À l’instar du Général de Gaulle, Jean-Claude Pietrocola appelle donc ses troupes à se mobiliser, de manière à honorer la… 18e édition d’Ovalgreen et souffler sur la 81e bougie de l’appel du Général.

LES FAMILLES DE GAULLE ET CHURCHILL PRÉSENTES POUR L’ÉVÉNEMENT « Une concordance des chiffres intéressante », idéalement bienvenue à l’heure de renouer les liens confraternels entre Anglais et lyon people • mars 2021 • 64 •

Français, ancrés par nature dans les valeurs de l’Ovalgreen. « On veut perpétuer les traditions de cette amitié entre ces deux pays », glisse l’organisateur, épaulé en cette année si particulière, par Laurent de Gaulle (le petitneveu de l’ex-Président), Jennie Churchill (arrière-petite-fille de Winston Churchill) et son mari Laurence Geller, président de l’International Churchill Society. Une juste reconnaissance alors que des négationnistes anglais ont débaptisé une école portant son nom ! Si les deux nations ont rayonné ensemble sur le terrain politique, comme pour les célébrations de troisième mi-temps, Ovalgreen n’en reste pas moins objet de toutes les convoitises alors que les anciens internationaux britanniques restent, à ce jour, les derniers détenteurs du trophée. En face, si la révolte s’organise autour des historiques Jean-Luc Averous, JeanMichel Aguirre ou Jean Gachassin, le XV tricolore, parrainé par Yann Delaigue, espère séduire quelques recrues : Frédéric Michalak, Jean-Pierre Elissade ou… Fabien Galthié. Une belle armada, qui ne devrait pas être de trop pour repousser les talentueux Simon Shaw, Gareth Davies et leur capitaine, l’incontournable Iain Balshaw. « Nous aurons un très beau plateau et du très haut niveau », promet JCP. Reste à espérer que le virus et ses variants ne viennent pas s’en mêler. Ovalgreen - 18e édition Vendredi 18 juin 2021 Golf du Gouverneur Lieu-dit Le Breuil – 01 Monthieux

ENGIE OPEN D’ANDRÉZIEUX Les regrets

de Media Sport Promotion La voix grave, Jean-Claude Pietrocola a encore du mal à évacuer la frustration. « On résiste, on travaille ! », soupire-t-il, au moment d’échanger sur le tournoi de tennis féminin du 42. Historiquement chargé de l’Engie Open d’Andrézieux, le patron de Media Sport Promotion regrette de ne pas avoir été convié à l’organisation de la 11e édition du tournoi andrézien. La raison est simple, en raison de la crise sanitaire, la municipalité, appuyée par le Tennis Club d’Andrézieux-Bouthéon, a décidé de porter seule la programmation de l’événement. Une rude décision, à peine atténuée par la première victoire d’une Française, une certaine Harmony Tan.

ÉDITION NUMÉRIQUE

2021

Tony Parker, parrain du TOP 500 des Lyonnais 2021

SÉLECTION NOUVEAUX PORTRAITS

Le guide des personnalités de Lyon Dîner de Gala du TOP 500 - jeudi 3 Juin 2021 - Abbaye Paul Bocuse Information : top500@lyonpeople.com

PEOPLE EVENT

CAMPUS DE GROISY Paul Bocuse à l’école

L’équipage du restaurant Paul Bocuse a investi les cuisines du Campus de Groisy (74), à côté d’Annecy, pendant 2 journées entières.

Le Campus de Groisy existe depuis 48 ans dans le Grand Annecy. 39 000 apprentis sont issus de cet organisme de formation privé. Un catalogue de 30 formations diplômantes est proposé de 15 à 77 ans. Le Campus accueille 900 apprenants chaque année dans les métiers de bouche, de l’hôtellerie et de la restauration, de la fleuristerie et de la pharmacie.

e chef Olivier Couvin (Meilleur Ouvrier de France 2015) accompagné de Frédéric Truchot et Xavier Boisserin ont encadré les apprenants des CAP et des Brevets Professionnels, pendant des travaux pratiques d’exception. Un moment fort pour ces jeunes qui ont choisi ces métiers de l’hôtellerie et de la restauration en pleine crise du COVID. Privés de leur restaurant, ils ont retrouvé au sein du Campus toute l’énergie et le rythme des services… comme en vrai !

« BON APPÉTIT ET LARGE SOIF ! » Vincent Le Roux, directeur du restaurant Paul Bocuse, accompagné de Doreen Quentel (Fondation Paul Bocuse) et de Christophe Marguin (Président des Toques Blanches) ont pu partager avec les apprenants, l’esprit de « Monsieur Paul » et aussi donner quelques conseils : « Arriver à l’heure c’est déjà être en retard ! » a rajouté Christophe Marguin sous l’œil complice de Jean-Philippe Merlin qui affiche 40 années à Collonges. Parmi les 40 convives du restaurant d’application, toute une délégation venue de Megève et emmenée par Catherine Jullien-Breches a souhaité souligner que le jeune Paul Bocuse a fait son apprentissage dans le petit village de Haute-Savoie, entre 1956 et 1958 dans le restaurant la Gérentière sur la route de Rochebrune… tout un symbole ! lyon people • mars 2021 • 66 •

Vincent Le Roux, directeur général de l’Auberge du Pont de collonges

Christophe Marguin, président des Toques Blanches Lyonnaises

Catherine Jullien-Brèches, maire de Megève

« POUR TOQUICIMES 2021, ON SERA LÀ AVEC MEGÈVE » Quant à l’avenir le Campus de Groisy ? Son tout nouveau président Arnaud Gobled, souhaite plus que jamais, parler de formation, et multiplier ainsi les rencontres professionnelles toujours au service des jeunes du métier. Après Marc Veyrat et la maison Paul Bocuse, de grands noms sont annoncés dans les prochains jours comme Yoann Conte ou Régis Marcon… autant de moments de travail mais aussi de plaisir pour les jeunes apprenants.

La team Bocuse : Vincent Le Roux, Xavier Boisserin, 2ème maître d’hôtel, Frédéric Puydebat, directeur des Fermes de Marie et Jean-Philippe Merlin, 1er maître d’hôtel

François Houpert, PDG d’Enodis

dossier spécial

START-UP

Coup de projecteur sur l’ ingéniosité

lyonnaise

SORTIE AVRIL 2021 Ces jeunes pousses qui pensent les services et solutions de demain

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NAISSANCES 28/02/2021 — Valentina chez Eva et Guillaume Drevet 10/02/2021 — Victor chez Laetitia et Camille Jourdan

DISPARITIONS Dans nos intentions de prière, Monsieur Denis Huisman(1), fondateur de l’EFAP ; Monsieur Louis Nové-Josserand et Madame Louis NovéJosserand, née Marie-Claude Ricard ; Monsieur James Bansac, peintre et architecte (lire p. 26) ; Monsieur Pierre Coquet, peintre ; Monsieur Charles Ménage, ancien directeur du collège de St Bonnet de Galaure (26) ; Monsieur Stéphane Edelstein (cicontre) ; Monsieur Christian Bonnefond(2), ancien adjoint aux sports de Michel Noir et Raymond Barre. Nous assurons leur famille et leurs proches de toute notre affection.

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NOMINATIONS

LA BELLE COURSE DE STÉPHANE EDELSTEIN

SOUS-PRÉFECTURE DE VILLEFRANCHE Par décret du Président de la République, JeanJacques Boyer a été nommé sous-préfet de Villefranche-sur-Saône auprès du préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes Pascal Mailhos. Il succède à Pierre Castoldi en poste depuis juin 2016.

BANQUE RHONE-ALPES Depuis 22 ans à la Banque Rhône-Alpes, Sébastien Dumas, 47 ans, diplômé d’une Maîtrise AES à Lyon 3ème et de l’Institut Technique de Banque est nommé directeur du Centre d’Affaires Entreprises de Lyon Porte-des-Alpes.

FEDERATION DES PROMOTEURS IMMOBILIERS Philippe Layec, directeur régional de Spirit Immobilier Rhône Alpes, succède à Hervé Simon qui a assuré la présidence de la Fédération des Promoteurs Immobiliers de la Région Lyonnaise pendant 4 ans.

TRANSDEV Diplômé de NEOMA Business School Rouen et de l’Institut de l’Environnement Urbain, Ludovic Jourdain a été nommé directeur de TRANSDEV en région Auvergne-Rhône Alpes. Il remplace Sylvie Baqué et occupe désormais également le poste de Président Directeur Général de la STAS SaintÉtienne. lyon people • mars 2021 • 70 •

se termine tragiquement à Monaco Passionné d’automobiles d’exception, Stéphane Edelstein a été emporté par le Covid-19, à l’âge de 48 ans. Texte : Marco Polisson - Photo © Lionel Pinar

équence tristesse dans les milieux de l’automobile lyonnais et azuréen qui viennent de perdre l’un de leurs plus sympathiques ambassadeurs en la personne de Stéphane Edelstein-Tuaillon que nous avons côtoyé dès la création de Lyon People — au début des années 2000 — dans les show-rooms de l’Espace lyonnais Subaru (20012004) puis de Mercedes-Benz (2004-2010). En parallèle, il suivait les cours de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN). En 2010, il fait le grand saut en lançant à Lyon le Toys Club, un système de partage d’automobiles de luxe (comme pour les jets privés), monté par Maxime Bertin-Mourot et Alain Prost. Il prend également la direction du bureau de Cannes et s’installe sur la Côte d’Azur. Depuis 2014, il avait rejoint le groupe Monaco Luxury Group, installé 5-7, avenue Princesse Grace, pour lequel il commercialisait la marque Mercedes et des supercars d’exception (Mc Laren, Ferrari, Bentley, Aston Martin, Rolls Royce…). C’est sur Facebook que le 11 janvier 2021, il a annoncé avoir été infecté par ce maudit coronavirus. Ce sera son ultime message… Hospitalisé fin janvier à Saint-Laurent du Var puis placé sous coma artificiel, Stéphane s’est éteint jeudi 25 février 2021 au matin, 5 jours après son 48ème anniversaire, à Saint-Laurent du Var. C’est au cimetière de Saint-Cyr-auMont-D’or qu’il repose désormais. L’équipe de Lyon People présente ses condoléances à ses parents adoptifs Dominique et Christine Tuaillon aux membres de sa famille, à ses nombreux amis (Richard, Lionel, Béryl…) et à ses proches.

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