Seconde main
Le marché de l’occasion sous tension Depuis 10 ans, la vente de voitures d’occasion est en hausse constante. Un mouvement renforcé par la crise du Covid-19, qui a rallongé les délais de livraison des véhicules neufs. Pour les garagistes, trouver de nouveaux véhicules d’occasion est devenu un casse-tête. Et les prix ont tendance à flamber…
ÉVOLUTION DES IMMATRICULATIONS DE VOITURES NEUVES ET D’OCCASION DE 2011 À 2021 Le nombre d’immatriculations de voitures d’occasion est passé de 48.272 unités en 2011 à 65.787 en 2021. Dans le même temps, les immatriculations de voitures neuves ont légèrement chuté (de 49.881 à 44.372). Source
SNCA
70.000 65.787 63.857
65.000
61.637
60.000
50.000
55.008
56.690
55.000
- 19,3 % par rapport à 2019
49.881
48.272 46.473
45.000
44.372 40.000 2011
2012
2013
Véhicules d’occasion
62
2014
2015
2016
2017
Véhicules neufs
DRIVE FÉVRIER 2022
2018
2019
2020
2021
En ce début d’année, la Société nationale de circulation automobile (SNCA) a dévoilé, comme à son habitude, ses chiffres concernant les immatriculations de voitures neuves et d’occasion au Luxembourg sur l’année écoulée. Et la perte de terrain du véhicule neuf par rapport à l’occasion, amorcée en 2020, s’est confirmée en 2021. Alors que 55.008 voitures neuves avaient été immatriculées en 2019, elles n’étaient plus que 45.189 en 2020 (-19,3 %) et 44.372 en 2021 (-1,8 %). Une chute importante, qui profite à l’occasion : 63.602 voitures immatriculées en 2019, 61.637 en 2020, et 65.787 en 2021, soit une hausse de 6,7 % sur l’année écoulée. Pour expliquer cet écartement des courbes concernant les immatriculations des voitures neuves et d’occasion au cours des deux dernières années, il ne faut pas aller chercher bien loin : le Covid est passé par là. Les difficultés d’acheminement des matières premières et des pièces, causées par la pandémie, ont en effet ralenti considérablement la production de véhicules neufs. Il en va de même pour les semi-conducteurs, dont la fabrication, assurée principalement en Asie, a elle aussi été freinée par cette crise sanitaire, alors que la demande est en hausse, notamment en raison de la proportion grandissante de composants électroniques embarqués dans les nouveaux véhicules. Le serpent qui se mord la queue Ces différents phénomènes ont eu pour principale conséquence d’allonger le délai entre la commande d’un véhicule neuf et sa livraison. Et donc de convaincre certains acheteurs pressés d’opter pour une voiture d’occasion. « Quand son véhicule tombe en panne et qu’on a absolument besoin de le remplacer rapidement, on ne peut pas se permettre d’attendre plusieurs mois pour une voiture neuve. Les gens se sont donc tournés massivement vers l’occasion, explique Philippe Mersch, président de la Fédération des distributeurs automobiles et de la mobilité (Fedamo). Ceci étant dit, de manière générale, la demande pour les véhicules individuels, également neufs, reste bien là. C’est aussi lié au Covid : les consommateurs se sentent plus en sécurité dans leur propre véhicule que dans un transport en commun. » Cet engouement a toutefois eu pour effet collatéral d’épuiser rapidement le réservoir de véhicules d’occasion disponibles sur le marché. « C’est d’autant plus vrai que l’allongement du délai entre la commande et la livraison retarde aussi l’arrivée des anciens véhicules des acheteurs sur le marché de l’occasion. C’est un peu le serpent qui se mord la queue », ajoute Enric Fontbernat, directeur commercial online d’un important grossiste européen en véhicules neufs et d’occasion. Au-delà de ces phénomènes, il faut aussi pointer un autre élément souvent sous-estimé : l’évolution des