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Comment lire le livre ?
En lisant ce livre, je souhaite, cher lecteur, que vous n’oubliez jamais une chose : vous êtes la personne la plus importante de votre vie. Peu importe quelle partie de la planète vous habitez, ce bonheur est aussi en vous. Voilà !
Comment lire le livre ?
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Comme vous le constaterez au cours de votre lecture, j’ai divisée ce livre en trois parties distinctes. La première partie fait référence celle du voyage vers l’intérieur de soi. Elle introduit l’état d’esprit du personnage principal, représenté par l’adulte. D’une part, elle nous permet de participer à sa ré exion puis, d’une autre, à vivre sa découverte avec son enfant intérieur. De plus elle comprend sept chapitres distincts. Chacun commence par une question que se pose l’adulte. C’est aussi une question à laquelle le lecteur est invité à répondre. Aussi, des jeux sont proposés pour rendre cette démarche interactive et plus ludique. La deuxième partie, quant à elle, nous dévoile en bref le rôle que joue l’enfant dans la vie de l’adulte. À la di érence de la première partie, celle-ci ne contient pas beaucoup d’échanges entre l’adulte et l’enfant. Pour nir, dans la troisième partie, vous trouverez des contes que j’ai inventés pour ma mère et qui sont l’illustration imagée de situations de vie. Les leçons de ces contes sont utiles à l’adulte tout comme à l’enfant.
Bonne lecture ! Djelo
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Prologue
Par cette froide journée d’hiver, où le thermomètre indiquait moins vingt degrés Celsius, valise à la main, nous sommes entrées, l’enfant et moi, dans le taxi a n d’entamer un voyage d’une importance capitale à nos yeux. — Bonjour, Madame. Où allons-nous ? a demandé le chau eur de taxi comme à l’accoutumée. — Déposez-nous à l’aéroport.
Il n’a pas démarré tout de suite, attendant une autre personne que moi parce que j’avais dit « déposez-nous ». Lui ne savait pas qu’elle était déjà dans la voiture cette autre personne, car seule moi pouvais la voir. J’ai souri et je lui ai fait gentiment signe de démarrer. — Bien, Madame.
Assise derrière le chau eur, me voilà en direction de l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal. Je retournais en n voir ma mère en Afrique. Après avoir passé plus de 10 ans dans la séduisante ville de Montréal, j’aurais espéré un retour plus joyeux, mais j’accueillais les circonstances telles qu’elles étaient. J’avais tant attendu ce moment.
Je l’avais tant rêvé même. Je m’imaginais cette Afrique que j’avais laissée derrière moi, celle où les valeurs les plus importantes étaient la solidarité, le partage et le respect. La voilà l’Afrique authentique à laquelle je pensais chaque soir avant de m’endormir, celle qui me manquait plus que tout au monde.
Une Afrique où la solidarité et le partage étaient un ré exe en raison de nos liens sociaux très solides, venant des grandes familles qui se fréquentaient et se soutenaient régulièrement. Une Afrique où l’enfant était éduqué par la communauté, ce qui forgeait le respect.
Pas cette Afrique qu’on nous montrait à la télé avec des guerres, la misère et la famine.
Dire que quelques heures auparavant, j’arrosais une plante et je me retrouvais maintenant dans un taxi pour m’envoler vers l’Afrique. Cela est arrivé suite à l’appel que j’avais subitement reçu. L’on m’annonçait que ma mère venait d’être hospitalisée d’urgence. Ses terribles douleurs à la tête s’étaient aggravées dernièrement et sa tension, elle, avait augmenté d’un cran. J’avais les yeux plongés dans le vide, car j’avais déjà pleuré toutes les larmes de mon corps. Avec tous nos moments passés au téléphone, elle m’avait toujours rassurée que tout allait pour le mieux. En réalité, toutes les fois où nous nous étions parlé, rien n’allait pour elle, mais elle demeurait muette, sans doute pour ne pas m’inquiéter.
De mon côté, je m’amusais à lui raconter des histoires qui semblaient lui faire du bien. Je lui avais même promis d’écrire un livre pour elle, que je lui lirais chaque fois qu’elle en aurait besoin.
Cela m’a pris des années pour réaliser cette promesse. Maman y tenait et elle me le rappelait souvent. Ce livre était à présent là et je m’apprêtais à lui en faire la surprise dans quelques jours. Hélas, j’étais en route vers l’aéroport, à le serrer très fort dans mes bras jusqu’à ce que j’arrive et que je puisse en n le lui remettre. En y repensant, j’aurais préféré de meilleures circonstances.
En arrivant à Montréal il y a dix ans, un oncle qui y vivait depuis vingt ans m’avait donné à l’époque un conseil que j’ai bien écouté : « Ici, seul le travail paye », m’avait-il dit. J’y avais cru et je l’avais appliqué à la lettre. Cela ne m’avait pas vraiment aidé, car à force d’investir toute mon énergie dans le travail, je m’étais longtemps oubliée, y compris la promesse que j’avais faite à ma mère.
À Montréal, je m’étais créé ma petite place. Du moins, j’avais dû me former et forger mon mental pour la prendre cette place. Il y a eu une période de ma vie où les choses n’allaient pas du tout. J’avais des problèmes au travail et dans la vie en général. J’évitais d’inquiéter maman avec tous mes tracas. Alors, je m’enfonçais dans le travail, jour et nuit, sans relâche. La routine s’était chargée de me rendre la vie misérable. Je n’avais plus rien pour moi. De douleurs musculaires, en passant par l’insomnie et le manque de motivation à la perte de concentration, le médecin que j’avais consulté m’avait conseillé de me reposer, sans quoi je courais dé nitivement à ma perte. Au travail, ils n’avaient pas eu d’autres choix que de me laisser partir. Isolée de tout, dans mon studio, les conversations téléphoniques avec ma mère et les soirées d’insomnie où je me parlais à moi-même étaient devenues ma nouvelle routine. Sous le poids du travail sans relâche, j’ai découvert la signi cation du mot épuisement.
Tout ceci a été une révélation pour moi, car j’y ai fait une rencontre qui a transformé ma vie. En réalité, nous avons tous fait une rencontre qui a un jour in uencé, dans un sens comme dans un autre, notre vie à jamais. Cette rencontre nous brise avant de nous forger. À travers elle, nous apprenons à reprendre le contrôle de notre vie a n de nous réaliser pleinement, et ce, dans toutes les sphères. À elle seule, elle nous rappelle que nous sommes la personne la plus importante du monde. Ce dont je parle ici, c’est la rencontre avec l’enfant au fond de nous qui y reste tapi pendant que nous grandissons.
Cet enfant, il est à l’intérieur et il nous regarde, puis nous observe, avec toute son innocence, avec la force et l’amour nécessaires à notre bien-être. C’est le re et de nous-mêmes, de ce que nous sommes en venant au monde, avant que la vie et les expériences ne nous changent. Et si je devais lui donner un nom, ce serait l’enfant derrière le miroir. Chacun d’entre nous nit toujours par le rencontrer à di érents moments de sa vie. Aussi mystérieux que cela puisse paraître, il se
pointe le bout du nez au moment où l’on s’y attend le moins. Pendant que je repensais à toute cette histoire dans l’embouteillage du trajet vers l’aéroport, j’ai constaté que le chau eur cherchait à croiser mon regard à travers le rétroviseur. On aurait dit qu’il voulait me demander de quoi parlait le livre que je tenais si fort contre mon cœur comme s’il s’agissait d’un véritable bébé. Et si j’avais à lui répondre, je lui dirais que derrière ce livre, il y a l’histoire d’une adulte qui a vu sa vie prendre un tournant majeur grâce à une rencontre. Celle avec l’enfant derrière le miroir. Une rencontre décisive…
PREMIÈRE PARTIE
UN VOYAGE À L’INTÉRIEUR DE SOI
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