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Pourquoi choisir le bonheur ?
Avant-propos
Pourquoi choisir le bonheur ?
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Une maman, c’est le bonheur à l’état pur, et mon vœu le plus profond, en écrivant ce livre, c’est de pouvoir l’o rir à ma mère tout simplement. À l’âge de 6 ans, j’étais une enfant curieuse, espiègle et observatrice. Je voulais tout savoir, tout apprendre et surtout comprendre ce qui se passait dans la tête de ma mère. Son personnage, c’est-à-dire sa personnalité et son rôle de mère, m’a toujours fascinée. Aussi douce qu’elle puisse être, elle ne pouvait pas passer une seule journée sans s’inquiéter de tout et de rien. Un jour, je lui ai demandé si elle était heureuse et elle m’a répondu : « Ma lle, tu fais mon bonheur. » Hélas, cette réponse ne m’avait pas convaincue et, ce jour-là, je me suis fait la promesse de lui o rir le bonheur en cadeau par tous les moyens. À cet âge, il est di cile pour un enfant de bien cerner le concept du bonheur. Il le cherche dans tout et partout. Si jamais il ne le comprend pas, il fait appel entre autres à l’imaginaire, donc à la créativité. Pour l’adulte, ce n’est pas aussi simple que cela. Une fois adulte, les remises en question commencent. Par exemple, on se demande: « Quel est le sens de la vie ? » Vient alors la question essentielle que je me suis souvent posée concernant le bonheur : « Comment o rir le bonheur quand on n’est pas heureux ? »
Dans la quête de ce fameux bonheur, en ce qui me concerne, j’ai fait une rencontre qui a changé ma vie : celle de l’enfant derrière le miroir. J’ai découvert une enfant créative, profonde et touchante. Cette rencontre m’a bouleversée à jamais. Cette enfant a donné un sens à ma vie. Si le bonheur avait des yeux, je pense que ce serait ceux de maman et son cœur serait, lui, celui de l’enfant derrière le miroir. Ma mère n’est pas grande de taille, mais elle a un grand cœur, immense comme l’univers. Tout le monde l’appelle Nènè, ce qui signi e maman en langue africaine. Lorsqu’elle n’est pas à la cuisine, elle est derrière sa machine à coudre. C’est une femme occupée. Elle était ma mère, mais également la mère de tous les enfants du quartier. Elle cuisinait presque pour nous tous et prenait soin de nous lorsque c’était nécessaire. C’était une belle femme aux formes généreuses. Les regards qui se tournaient sur son passage en disaient long. Ses longs cheveux noirs, di ciles à tresser parce qu’ils glissaient dans les ls, la rendaient à la fois imposante et gracieuse. Danseuse et chanteuse, elle inventait une nouvelle chanson à chacun de mes anniversaires. L’imagination fertile, volontaire et engagée, elle initiait di érentes activités dans le quartier pour aider les amies ainsi que nos voisines. Tout le monde l’écoutait, tout le monde la consultait. Ma mère est de nature nostalgique. Elle sentait qu’elle avait du potentiel à revendre et elle voulait aider, sans pourtant avoir nécessairement les moyens nanciers. Et pour ça, elle pouvait en pleurer. Ma mère n’est pas grande de taille, mais elle a un grand cœur et je l’aime tant. Je suis convaincue qu’écrire sur le bonheur est une belle façon de se rappeler qu’il est propre à chacun. Certains diront qu’il n’existe pas. C’est parce que ceux-là n’ont pas encore rencontré l’enfant qui se cache derrière le miroir.