Mayotte Hebdo n°1033

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LE MOT DE LA RÉDACTION

ÊTRE UNE FEMME

Qu’elles soient jeunes ou âgées, issues d’un milieu défavorisé ou d’un rang social élevé, toutes les femmes doivent se battre pour être considérées à leur juste valeur, au même titre que les hommes. Il est vrai que la place de la gent féminine dans la société a évolué, mais la célébration de la journée internationale des droits des femmes, chaque année, est la preuve qu’il y a encore du chemin à faire en ce sens. Pourquoi, en 2023, a-t-on besoin de rappeler que les femmes doivent avoir les mêmes droits que les hommes ? À Mayotte, la société est dite matriarcale, cependant la place des femmes est quelque peu ambiguë. Elles n’hésitent pas à aller au front et se battent pour leur île. Les fameuses Chatouilleuses en sont le parfait exemple. Lors des mouvements sociaux, elles sont mises en avant et portent la voix de tous les Mahorais. Mais étonnamment, elles sont en retrait lorsqu’il faut s’asseoir autour d’une table et prendre de grandes décisions. Certains diront que c’est par choix, alors que d’autres affirment qu’elles sont volontairement mises à l’écart… Mais n’est-ce pas aux femmes de prendre ce qui leur revient de droit, sans avoir à attendre l’autorisation des hommes ? Heureusement, les mentalités sont sans cesse en train d’évoluer et l’île aux parfums possède des perles, des femmes qui font et feront Mayotte. Grâce à leur force, leur intelligence, leur volonté de développer le territoire, elles le font briller au niveau national et international. Voici des femmes qui ne s’imposent aucune limite et qui font la fierté de toute une génération.

Bonne lecture à toutes et à tous.

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Raïnat Aliloiffa
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tchaks

Imaginez votre Mayotte

Du 1er mars au 15 avril, l’EPFAM organise « Notre Mayotte à moi ! », et invite chacun à s’exprimer sur sa vision de notre Mayotte à bâtir et vivre ensemble. Tout le monde est invité à exprimer sa vision de ce qui fait ou doit faire le territoire sur un ou plusieurs espaces de Mayotte (île, ville, commune, village, quartier, logement…), dans la logique de les vivre ensemble, et sous forme de texte, de dessin, de photo, de vidéo, ou de chanson. La participation est ouverte à toute personne, et les contributions peuvent être transmises jusqu’au 15 avril 2023 à l’adresse : www.epfam.fr/notre-mayotte-a-moi/, par courrier : EPFAM – BP 600 Kaweni 97600 Mamoudzou ou par mail : notre. mayotte@epfam.fr. Les participants tirés au sort gagneront des vols en ULM, des chèques-cadeaux et des paniers de produits locaux.

L’État soutient Mayotte 2027

C’est la bonne nouvelle de ces derniers jours : alors que Mayotte se porte candidate pour l’organisation des Jeux des Îles de l’océan Indien 2027, Madi Vita, le président du Comité régional olympique et sportif, a reçu le soutien du gouvernement. Ce sont plus particulièrement Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, et Amélie Oudéa-Castera, ministre des Sports et des Jeux Olympiques et paralympiques, qui ont signé ce texte. On peut notamment y lire que « le Mouvement sportif mahorais a mis toutes les chances de son côté en confectionnant un dossier de candidature à la hauteur de l’événement » et que « le gouvernement accompagnera les collectivités locales, les organisations sportives, et toutes les forces vives de Mayotte, dans le respect des compétences de chacun, pour développer les projets structurants, tant dans le domaine de l’hébergement, des équipements, de la restauration, du transport, de la sécurité et de la santé, qui permettront de faire de ces Jeux une réussite et un tournant ». De quoi conforter le CROS Mayotte et les institutions locales dans la nécessité de faire avancer les travaux pour accueillir le millier d’athlètes qui devrait participer aux Jeux des Îles 2027.

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Olivier Klein sur tous les fronts

De passage à Mayotte cette semaine, Olivier Klein, ministre délégué de la Ville et du Logement, a rencontré une kyrielle d’élus locaux lundi dernier, avant de visiter Majicavo Koropa, Cavani et Kawéni, villages ciblés par la politique départementale de renouvellement urbain. « Je suis venu pour regarder et écouter », a déclaré l’ancien maire de Clichysous-Bois, conscient de la nécessité d’accumuler des connaissances sur le territoire mahorais avant de proposer des solutions ou des recommandations. M. Klein s’est ainsi enquis des opérations d’aménagement en cours ou en projet dans ces villages. Avant de repartir, il a « néanmoins reconnu qu’il restait beaucoup à faire » à Mayotte, et a signalé que les choses devraient bouger du côté du foncier pour débloquer certaines situations.

1,81€

C’est désormais le prix maximal du litre d’essence à Mayotte, fixé par la préfecture. Cela représente une hausse de 6 centimes par litre par rapport au mois de février. Le gazole passe lui de 1,55 à 1,57€ le litre, et le mélange détaxé passe de 1,21 à 1,27€. Quant à la bouteille de gaz de 12 kilos, elle connaît une hausse de 2,50 euros par rapport au mois de février, passant de 25 à 27,5€. L’inflation, au niveau local comme national, n’est donc pas prête de freiner.

Le proverbe

« Hasira mwananyahe de hasara »
La colère a pour sœur la perte.
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LU DANS LA PRESSE

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale

FANI MAORÉ, LE VOLCAN

SOUS-MARIN QUI A FAIT

TREMBLER MAYOTTE

Le 1er mars 2023, par Sebastián Escalón pour le Journal du CNRS.

En 2018, une éruption volcanique sous-marine, l’une des plus importantes jamais enregistrées, a secoué l’île de Mayotte. La mobilisation scientifique autour de cet événement a entraîné une série de découvertes qui ont bouleversé les connaissances sur la tectonique de la région, aujourd'hui sous haute surveillance.

Le 10 mai 2018, Mayotte s’est mise à trembler. Pendant plusieurs mois, des dizaines, voire des centaines de secousses par jour se sont succédé, mettant la population au bord de la panique. Le 15 mai, pic de cette activité tellurique, l’un des séismes a atteint une magnitude de 5,9 sur l’échelle de Richter provoquant quelques dégâts sur certains bâtiments. De nombreux habitants ont alors préféré passer la nuit hors de chez eux, bivouaquant dans les stades et autres zones ouvertes. Les Mahorais étaient d’autant plus alarmés que, de mémoire d’Homme, jamais un tel événement n’avait secoué cette île française située au nord-ouest de Madagascar.

Tremblements et stupeur

Du côté des scientifiques, la stupeur n’était pas moins grande. « Si quelqu’un nous avait dit, avant la crise, qu’il y aurait un séisme de 5,9 à Mayotte, on aurait eu du mal à le croire », admet Aline Peltier, volcanologue à l’Institut de physique du globe de Paris1 (IPGP) et directrice de l'Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise, à La Réunion. Et pour cause, Mayotte n’était pas considérée comme un territoire à haut risque sismique.

« La zone était assez peu étudiée car il ne s’y passait pas grand-chose », rappelle Éric Humler, président du comité des très grands équipements scientifiques et grandes infrastructures (TGIR) du CNRS.

« À ce moment-là, on ne savait pas si les séismes étaient d’origine volcanique ou d’origine tectonique, explique Vincent Famin, chercheur au Laboratoire GéoSciences Réunion2. Or, la différence était de taille. Si l’origine était volcanique, il était peu probable que des séismes plus puissants surviennent. En revanche, si elle était tectonique, toute magnitude était possible… » La mobilisation scientifique ne s’est pas fait attendre. Les grands instituts de recherche, dont le CNRS et huit universités françaises3 ont uni leurs efforts et, avec l’appui du gouvernement, ont réussi à monter une campagne de recherche en temps record et à installer des instruments de mesure. Objectifs premiers : trouver la cause des séismes et évaluer le risque pour la population mahoraise et comorienne. Près de quatre ans après le lancement de cet effort de recherche, un premier bilan peut être présenté. Les chercheurs n’ont pas seulement trouvé la cause des séismes. Leurs travaux ont profondément modifié l’image que les géosciences se font des Comores. Mayotte, par exemple, loin d’être une île paisible et

endormie comme on le pensait, s’est avérée être un haut lieu d’activité volcanique. Des résultats qui ont contribué à la mise en place du Réseau de surveillance sismologique et volcanique de Mayotte (Révosima), réseau opéré par l’IPGP et ses partenaires, et dont la partie opérationnelle de surveillance H24 est basée à l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise. La revue savante Comptes Rendus Géoscience vient de consacrer un numéro spécial (en anglais) pour faire le point sur les nouvelles connaissances acquises lors de cette extraordinaire aventure scientifique.

Découverte d’un colosse hyperactif

En mai 2019, tout juste un an après le premier essaim de séismes, une équipe scientifique prenait la mer à bord du Marion Dufresne, dans le cadre de l’expédition Mayobs 1. Le navire océanographique mettait le cap vers l’est de Mayotte. En effet, c’est dans cette direction que les sismographes de Mayotte plaçaient l’épicentre des secousses. En outre, des pêcheurs mahorais avaient signalé avoir vu des poissons abyssaux flottant à la surface et senti des odeurs insolites dans cette direction.

En mai 2019, les relevés de la campagne scientifique Mayobs révélaient que le volcan, situé à 50 kilomètres de l'île, était haut d’un peu plus de 800 mètres et présentait une activité intense à 3500 mètres de profondeur. On le voit ici entouré d'un cercle blanc sur la ride volcanique est.

C’est à 50 kilomètres de l’île que les chercheurs ont découvert le responsable des secousses. À 3 500 mètres de profondeur, un volcan présentait une activité frénétique, crachant jusqu’à 400 mètres cubes de lave par seconde. En quelques mois, Fani Maoré, comme on l’a baptisé par la suite, s’était fabriqué un cône de 800 mètres de hauteur et de 2 kilomètres de diamètre. Au cours de cette éruption qui a duré trois ans, il a expulsé pas moins de 6 kilomètres cubes de lave. « C’est la plus grosse éruption effusive qu’on connaisse après l’éruption du Laki, en Islande, en 1783 », affirme Aline Peltier. Les volumes de magma en jeu étaient tels qu’au cours de cette éruption sous-marine, l’île de Mayotte s’est déplacée de 24 centimètres vers l’est et s’est enfoncée de 19 centimètres.

Les chercheurs tenaient donc leur coupable. Les séismes de Mayotte étaient bien liés à l’activité

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gargantuesque de ce colosse englouti. Deux mécanismes expliquent ces secousses ressenties par la population. Les premières secousses, celles de mai 2018, ont été produites par la remontée de magma dans une écorce terrestre fracturée. Le magma a fait de la surpression et cassé la roche afin de se frayer un passage vers la surface océanique. Les secousses suivantes, à partir d’août 2018, résultent probablement de l’effondrement de la chambre magmatique après s’être vidée de sa lave pour alimenter le volcan », explique Jérôme Van der Woerd, chercheur à l’Institut Terre et environnement de Strasbourg4.

Fait qui a surpris les chercheurs : l’origine des séismes se trouvait entre 30 et 50 kilomètres sous la surface. Les chambres et conduits magmatiques de Fani Maoré se trouvaient donc dans le manteau terrestre à une profondeur rarement observée. Les volumes de magma en jeu étaient tels qu’au cours de cette éruption sous-marine, l’île de Mayotte s’est déplacée de 24 centimètres vers l’est et s’est enfoncée de 19 centimètres.

Des volcans par centaines

La découverte du volcan était loin de marquer la fin de la mission scientifique. Les chercheurs étaient bien conscients que, si les secousses de 2018 les avaient pris au dépourvu, c’est parce que leur connaissance de la région était incomplète. C’est pour combler ces lacunes, mais aussi pour surveiller l’activité de Fani Maoré, qu’une trentaine de campagnes océanographiques se sont succédé au cours des trois années suivantes.

La mission Sismaoré a révélé l’existence de centaines de volcans sous-marins, soit une province volcanique inconnue qui s’étale sur un corridor de 600 kilomètres de long et 200 kilomètres de large.

L’une des plus ambitieuses : la mission Sismaoré. Celle-ci réservait bien des surprises. « Le but de Sismaoré était d’élargir le champ de vision en étudiant le volcanisme à l’échelle des Comores », explique Vincent Famin. Résultat : les relevés bathymétriques ont révélé l’existence non pas de dizaines, mais bien de centaines de volcans sous-marins. Une province volcanique inconnue s’étalait sur un corridor de 600 kilomètres de long et 200 kilomètres de large. Les chercheurs n’ont pas laissé passer l’occasion pour récupérer des échantillons de roche et réaliser des carottages qui permettront d’en savoir plus sur l’âge et la formation de cette foule de volcans. « Les résultats sont en train d’être analysés », affirme Jérôme Van der Woerd. Mais déjà, les chercheurs ont daté certains dépôts volcaniques sur les îles de Mohéli et d’Anjouan à 8 000 et 9 000 ans.

Loin de l’image d’un volcanisme réduit au seul volcan actif, le Kartala, les Comores se révèlent être le siège d’une activité continue qui inclue de grandes étendues sous-marines. Pour les chercheurs, une conclusion s’imposait : la tectonique des plaques et toute l’histoire de la formation des Comores étaient à revoir.

On a longtemps cru, en effet, que l’archipel se trouvait au beau milieu de la plaque somalienne, une plaque qui, en s’écartant de l’Afrique, provoque le déchirement du célèbre rift est-africain. On attribuait alors la formation des Comores à un point chaud, un de ces épanchements de magma qui perforent la croûte terrestre et sont à l’origine d’archipels comme Hawaï ou les Açores.

Cette théorie, déjà mal en point en 2018, s’est effondrée avec l’éruption de Fani Maoré et les campagnes de recherche qui ont suivi. Les chercheurs pensent à présent que les Comores se trouvent en fait sur une zone fragile de la croûte océanique qui marque une limite diffuse entre la plaque somalienne et

une deuxième plaque, plus petite, appelée Lwandle. D’après Vincent Famin, ces deux plaques coulissantes, en se déplaçant dans des directions contraires, provoquent des remontées de magma. « Le volcanisme des Comores est un volcanisme de limite de plaques, affirme-t-il. Nous pensons que cette zone volcanique est en fait la continuation du rift est-africain qui se prolonge ensuite vers Madagascar. Il va nous falloir dater et analyser les roches recueillies pour le prouver. »

Comme toujours, à nouvelle découverte, nouvelles questions. « Nous devons encore reconstruire l’histoire du volcanisme de cette région. Il nous reste aussi à bien établir le mouvement relatif des deux plaques et voir s’il a changé au cours du temps », affirme Jérôme Van Der Woerd.

Une île sous haute surveillance

Lors de la mission Mayobs 1 les chercheurs ont fait une autre découverte tout aussi inattendue. Les images sous-marines ont révélé la présence d’importantes remontées de gaz provenant du plancher océanique sur une zone appelée Fer à Cheval, à 10 kilomètres de Mayotte. Ces remontées ont-elles toujours existé ? Sont-elles le signe d’un dégazage de magma profond sous cette structure ? Sont-elles annonciatrices d’une nouvelle éruption ? « Aucun scénario n’est exclu. Ce que l’on sait c’est que, entre les campagnes océanographiques Mayobs 1 et Mayobs 23, leur nombre n’a cessé d’augmenter. En tout cas, si une nouvelle éruption plus proche de Mayotte survenait, cela pourrait être dangereux pour la population », prévient Aline Peltier.

La mission Mayobs1 a révélé la présence d’importantes remontées de gaz provenant du plancher océanique sur une zone appelée Fer à Cheval, à 10 kilomètres de Mayotte.

« Personne ne peut dire ce qui va se passer, s’inquiète Jérôme Van Der Woerd. La seule consolation, c’est que le volcanisme prévient ». En effet, pas d’éruption sans bruits avant-coureurs. Mais encore faut-il être à l’écoute. Voilà pourquoi a été créé Réseau de surveillance sismologique et volcanique de Mayotte (Révosima). Ce réseau opéré par l’IPGP et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) est le fruit d’une collaboration entre une trentaine d’instituts de recherche, dont le CNRS, d’universités et de ministères.

Désormais, Mayotte compte onze stations sismiques permanentes et neuf bornes géodésiques, points de repère GPS qui permettent de suivre en continu la déformation et les déplacements de la surface terrestre. Elle compte aussi une station pour mesurer le bullage, ces points par où des gaz sortent de la Terre. L’ensemble de ces données arrivent en temps réel à l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise et assurent la surveillance H24 de la zone.

Mais ce n’est pas tout. Près de Fani Maoré et sur le Fer à Cheval ont été placés des sismomètres de fond de mer, dont les enregistrements sont relevés lors de chaque campagne océanographique. Deux gliders, des planeurs sous-marins autonomes, surveillent constamment la zone des panaches. Enfin, une station sous-marine appelée Marmor5 est en projet. Pilotée par l’Ifremer et placée sur le Fer à Cheval, elle réalisera de la surveillance permanente et continue de l’activité sismovolcanique et des phénomènes associés tels que les panaches.

« Tous les matins, je reçois dans mon mail le bulletin du Révosima. Je peux alors voir si ça a tremblé à Mayotte. Si c’est le cas, le bulletin m’informe de la magnitude du séisme, ainsi que de l’emplacement et de la profondeur de la source, se réjouit Éric Humler, l’un des architectes de la réponse scientifique à la crise sismique de 2018. Le Révosima est un bel exemple d’intégration de diverses disciplines. C’est un modèle pour savoir comment réagir en cas de crise. Un modèle qui peut valoir au-delà de Mayotte, par exemple aux Antilles, où il y a aussi de l’activité volcanique et tectonique sous-marine. » Une chose est sûre : si un autre épisode sismique ou volcanique se déclare à Mayotte, les scientifiques seront parés à la manœuvre.

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TRIBUNE LIBRE

SOMMES-NOUS DEVENUS FOUS ?

« La folie c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ». Cette citation bien connue est attribuée à Albert Einstein. Nous entêter à confier la construction de nos maisons à des maçons connus pour leurs piètres réalisations est une preuve de folie. Nous ne comptons pas les maisons qu’ils ont construites et qui se sont effondrées aussitôt mais nous continuons toujours à leur confier nos travaux au prétexte qu’ils sont …. « expérimentés ». Un Chef d’entreprise qui n’est pas fou ne garde pas un salarié nullard au motif qu’il est présent dans l’entreprise depuis un certain temps. Il s’en sépare et tente l’aventure avec un autre candidat. Et croyez-moi, les entreprises finissent par trouver la perle rare.

Nous avions estimé que le colonel Assoumani Azali n’était pas un bon président de 1999 à 2016 mais nous lui avons remis les clés de Beit-Salam en 2016 pensant que son «

expérience » d’ancien président lui permettrait de faire la différence avec ses 24 concurrents. Bien mal nous en a pris ! Le Azali de 2016 est devenu plus répressif, plus arrogant, plus cleptomane, plus cupide et moins efficace, pour user d’un euphémisme, dans la gestion de l’Etat que celui qui a quitté Beit-Salam sous les huées le 26 mai 2006. Mouigni Baraka Saïd Soilihi fut un piètre gouverneur de Ngazidja de 2011 à 2016 mais a pu recueillir suffisamment de voix dans son île lors de la primaire pour se qualifier pour l’élection à la magistrature suprême des Comores. C’est comme si nous avions voulu confier l’édification d’un immeuble de 3 étages à un maçon qui a échoué dans la construction d’une maison de plain-pied. L’homme rêve toujours d’un destin présidentiel et nous sommes toujours nombreux à croire qu’il pourrait réussir à bâtir des Comores solides et prospères au prétexte qu’il aurait acquis de « l’expérience » malgré sa gouvernance chaotique

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à la tête de la seule île de Ngazidja. Quelle folie collective ! Ridjuha muwo sha karitsina wo rifunga.

Des leaders de l’opposition ont désigné Mohamed Ali Soilihi chef unique de l’opposition, semble-t-il pour « son expérience ». Cet homme politique a un CV long comme le bras …mais son bilan est nul. Il fut Directeur Général du CEFADER (Centre Fédéral d’Appui au Développement Rural) de 1980 à 1985. Je laisse les Comoriens apprécier l'analyse faite par Mme Raphaëlle HERON, stagiaire du FIDA (Fonds International de Développement Agricole) au PNDHD (Programme National de Développement Humain Durable) Comores sur la base d'un rapport d'évaluation du PNUD daté de mai 1986 : "Les faiblesses structurelles ou fonctionnelles en gestion de l’organisation (en communication interne, gestion du personnel, gestion financière et comptable), sont telles que le système est profondément remis en question par l’institution qui l’a pourtant mis sur pied" Raphaëlle HERON poursuit "Les cultures vivrières, pour une large majorité, n’ont pas connu d’amélioration quantitative suffisantes, surtout lorsque mises en parallèle au phénomène de croissance démographique de 3.3% en 1980. Il est au contraire important de souligner une chute de production du riz paddy (3050 à 2 080 tonnes), et les avancées des nouvelles introductions : maïs et produits maraichers (tomates, petsaï, oignons, carottes, de 400 à 1 050 tonnes). Ces chiffres ne sont pas jugés satisfaisants, comparés aux montants dépensés (40 millions de dollars américains!) La conclusion du rapport d’évaluation est sans appel : Le CEFADER n’est pas en mesure d’établir une politique et des stratégies de développement, les CADERS ne sont pas les catalyseurs du développement rural et ne servent qu’au rayonnement (minime) d’institutions étrangères, loin des préoccupations des populations" Les lecteurs peuvent accéder à ce rapport en cliquant sur ce lien http://www.inter-reseaux.org/IMG/pdf_L_ Etat_comorien_et_le_developpement_agricole.pdf dans la rubrique "Bilan de l'époque et constats actuels

Malgré cette incompétence notoire, Mohamed Ali Soilihi fut promu par le président Ahmed Abdallah Abderemane ministre de la Production, poste qu’il occupa de janvier 1985 à mars 1990. Cet ingénieur agronome de formation n’a jamais pu enrayer notre dépendance alimentaire visà-vis de l’étranger malgré les moyens financiers énormes

mis à sa disposition. Il a lamentablement échoué là où l’architecte Naçr Eddine Saïd Ibrahim a réussi pendant l’éphémère présidence d’Ali Soilihi et avec des moyens très limités.

Mohamed Ali Soilihi fut ministre des Finances et du Budget entre décembre 1996 et juin 1998 puis de nouveau de mars 2007 à juin 2009. Il était le véritable maître du pays en sa qualité de vice-président chargé des Finances, du Budget, de l’Economie, de l’Investissement, du Commerce extérieur et des Privatisations de mai 2011 à mai 2016. Son bilan dans ce département ministériel n'est pas aussi glorieux que veulent nous faire croire ses laudateurs : budget de guerre sous Taki, 4 mois d'arriérés de salaires, services publics délabrés en raison de l'absence de crédits, chute vertigineuse des recettes de l'Etat suite aux passedroits accordés aux amis du pouvoir et explosion de la pauvreté pendant la présidence d’Ikililou Dhoinine.

Quel profit a tiré le peuple comorien de « l’expérience » de Mohamed Ali Soilihi en 35 ans de carrière politique ? RIEN! Pour être plus précis, Mohamed Ali Soilihi a été utile à son pays UNE SEULE FOIS dans sa vie : il a réussi à faire annuler une partie de la dette à laquelle il a BEAUCOUP contribué grâce à ses amis du FMI. Le reste du temps, l'homme a mobilisé son imagination et son intelligence pour s'enrichir sur le dos du peuple comorien. Son dernier exploit en date : l'affaire Boulle Mining Group (BMG) où il a hypothéqué les ressources du pays pendant 45 ans, usurpant la signature du ministre chargé de l'Energie et en empochant au passage une grosse enveloppe pour financer sa campagne électorale.

Avons-nous choisi Mohamed Ali Soilihi comme chef de l’opposition pour sa « résilience face aux épreuves » ? C’est encore un mensonge cousu de fil blanc. Les yeux et les oreilles de Beit-Salam rapportent que Mohamed Ali Soilihi et le colonel Azali se rencontraient régulièrement tard le soir, loin des regards et des oreilles indiscrets. La dernière rencontre avait pour objet l’exfiltration de Mamadou en France à l’approche de la parodie judiciaire qui allait le « condamner » à 20 ans de réclusion. L’attribution du leadership de l’opposition à cet homme confirme à notre jeunesse et au monde entier que nous sommes devenus fous.

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Politique, économie, société, sciences, arts ou sports… Vous aussi, partagez votre vision de Mayotte en envoyant votre texte à redaction@somapresse.com
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DOSSIER

Journée internationale des femmes

Elles font et feront Mayotte

ALORS QUE NOUS CÉLÉBRONS CETTE SEMAINE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES FEMMES, MAYOTTE HEBDO REND HOMMAGE À QUELQUES-UNES D’ENTRE ELLES QUI FONT AVANCER LEUR TERRITOIRE.

QU’ELLES SOIENT ACTIVES DANS LES MILIEUX POLITIQUE, ÉCONOMIQUE, SPORTIF, ASSOCIATIF, ARTISTIQUE OU TECHNIQUE, CES FEMMES SONT DE VÉRITABLES GARANTES DE LA VALORISATION ET DE LA PROGRESSION DE MAYOTTE, ET DES INSPIRATIONS POUR LES JEUNES FEMMES DE L’ÎLE AU LAGON.

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Axel Nodinot et Raïnat Aliloiffa

DOSSIER

ENTREPRENEUSE NÉMATI TOUMBOU-DANI

Commençons cette liste avec une femme aux multiples facettes, exemple pour de nombreuses Mahoraises désireuses de se renouveler personnellement et professionnellement. Némati Toumbou-Dani est d’abord une gendarme aguerrie, puisque titulaire du concours de sousofficier depuis 1992 et d’officier de police judiciaire depuis 2002. Si elle excelle en tant qu’OPJ à Mayotte, la vie de la Bouénienne prend un tournant une dizaine d’années plus tard.

Si elle se lance dans l’entrepreneuriat, Némati Toubou-Dani le fait toujours dans l’objectif de valoriser le territoire de Mayotte. Elle est notamment à la tête du Domaine de Kavani, en surplomb du supermarché Baobab, bénéficiant d’une localisation privilégiée et d’une vue imprenable sur le lagon. L’ex-gendarmette devenue femme d’affaires lance aussi une gamme de confitures, et gère d’une main de maître le comité « Miss Excellence Mayotte » , afin de présenter des candidates au concours de beauté national du même nom.

Principalement identifiée comme cette marraine bienveillante auprès des miss mahoraises, Némati Toumbou-Dani est aussi une inspiration pour de nombreuses femmes de l’île, ainsi qu’une personne forte et déterminée n’hésitant pas à se lancer dans de nouveaux défis, qu’importe l’expérience et l’âge. La sudiste d’origine ne manque d’ailleurs pas d’idées et de projets pour les années à venir, que le 101ème département français accueillera certainement les bras ouverts. n

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FORMATRICE EN SOINS INFIRMIERS JOSIANE HENRY

« Ça a été une aventure passionnante ! » , déclarait l’année dernière Josiane Henry, retraitée après une carrière longue de 35 ans au Centre hospitalier de Mamoudzou. Ayant débarqué à Mayotte en 1979, la provinciale du Berry a formé les différentes promotions d’étudiants en soins infirmiers depuis, permettant la mise en service des différents dispensaires de l’île. Après une coupure de quelques années en métropole et à La Réunion, la métropolitaine mais Mahoraise d’adoption revient à la direction des soins du CHM en 2003.

Dix ans plus tard, elle est rappelée à ses racines : la formation des professionnels de santé. Elle reprend la coordination de l'IFSI, de l'IFAS et de l'IFAP. « En vingt ans, nous avons diplômé 550 infirmiers d'État auxquels il faut ajouter les 100 du début. Je me suis régalée ! » , se félicitait-elle dans les colonnes de Flash Infos. La néo retraitée peut se jeter des fleurs, tant les jeunes mahorais sont nombreux à avoir poursuivi leurs études – à Mayotte ou ailleurs – après l’avoir côtoyée.

Ce sont en effet quelque 650 apprentis infirmiers qui sont passés entre les mains de Josiane Henry, qui surveillera de très près l’implantation de l’IFSI dans le second hôpital de Combani ces prochaines années. Avouant l’année dernière avoir « l'impression d'avoir posé la première pierre de quelque chose de grand » , Josiane Henry est le parfait exemple des bénéfices de la transmission des connaissances et des compétences pour le développement du territoire. Une chose est sûre : les fruits du travail de Mme Henry et de ses nombreux étudiants seront encore savourés dans plusieurs années à Mayotte. n

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DOSSIER

POLITICIENNE ANCHYA BAMANA

Elle est la fille de feu Younoussa Bamana, ancien président du conseil général pendant 27 ans et figure emblématique du MPM et des Sorodas qui ont milité pour le maintien de Mayotte au sein de la République française. Anchya Bamana a baigné dans la politique depuis son enfance. C’est donc tout naturellement que cette cadre de santé à l’agence régionale de santé de Mayotte a décidé d’embrasser à son tour une carrière de politicienne. Elle a dû faire ses preuves, et sortir de l’ombre de son père qui est sans aucun doute le politicien le plus admiré de l’île. Elle ne cache pas avoir été confrontée à des réflexions machistes et dès le début elle réalise que s’engager en politique signifie se confronter à un monde d’hommes. Qu’à cela ne tienne ! Anchya Bamana ne se décourage pas, bien au contraire. Elle se présente plusieurs fois aux élections municipales de la ville de Sada, mais n’arrive pas à se faire élire

Force de détermination, en 2014 elle atteint finalement son objectif et devient la première femme maire de Sada, sous l’étiquette des Républicains. Six ans plus tard, les Sadois ne renouvellent pas son mandat, un coup de massue pour cette politicienne. Mais elle ne se laisse pas abattre et elle renaît de ses cendres. En 2020, après avoir été exclue des Républicains, elle crée son propre parti appelé « Maoré solidaire » et dont elle est la présidente. Elle s’entoure de personnes qui veulent « réussir le développement de Mayotte » , et qui sont de différents bords politique. Anchya Bamana n’a pas dit son dernier mot, elle qui évolue dans un monde d’hommes. Elle espère que de plus en plus de femmes oseront prendre leur place en politique, comme elle l’a fait. n

14 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23

ÉCRIVAINE YASMINA AOUNY

Impossible de cerner Yasmina Aouny. Candidate aux dernières élections législatives dans la première circonscription de Mayotte, dirigeante d'un club de l'élite du football mahorais et spécialiste du droit européen et international, Yasmina Aouny porte plusieurs casquettes qui font d’elle une femme engagée dans tous les sens du terme. Féministe à part entière, elle est notamment l’auteure du roman « Les Chatouilleuses » , écrit à la deuxième personne du singulier et abordant les joies et les déboires d’une jeune femme mahoraise qui deviendra l’une des figures de la lutte pour que Mayotte reste française.

Après un master en droit, celle qui est originaire de Mtsamboro rentre sur son île pour enseigner au lycée. Motivée par ses convictions, Yasmina Aouny est aussi une femme engagée dans la société mahoraise. Porte-parole des Femmes leaders, elle est aussi présidente des Abeilles de Mtsamboro, devenant ainsi la première femme à diriger un club de football du championnat de Régionale 1, l’élite du ballon rond mahorais.

Mais, parce que l'hyperactive nordiste ne s'arrête jamais, elle sort il y a quelques mois son roman « Les Chatouilleuses » , tiré d’une histoire vraie. « J'ai une arrière-grand-mère qui était Chatouilleuse, qui nous a quittés en 2002, déclarait-elle lors d’un entretien à Mayotte Hebdo. Au fil des années, je me suis dis que son histoire individuelle ainsi que celle de ses camarades était tellement passionnante qu'il fallait l'écrire. » Se voulant digne héritière du combat de ses ancêtres, Yasmina Aouny prône une meilleure représentation des femmes aux postes importants de l’île. n

15 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23

NADINE & FARRAH HAFIDOU

SŒURS AU SERVICE DES ENTREPRISES

L’une est membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE), de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte, et cheffe d’entreprise. L’autre est présidente de la fameuse couveuse d’entreprises Oudjerebou et participe aux côtés de sa sœur au développement d’Idephi, dans le domaine de la maîtrise d’ouvrage. Nadine et Farrah Hafidou ne cessent d’avancer, emmenant leurs collaborateurs et leur île dans leur sillage.

Il est des familles touchées par la fibre entrepreneuriale, y compris à Mayotte, second territoire le plus dynamique de France en termes de créations d’entreprises, avec 1 802 en 2021. C’est sûrement le cas de la sororie Hafidou, comptant Farrah, la petite sœur, et Nadine, l’aînée. Cette dernière a déjà atteint des sommets : neuvième ultramarine à siéger au CESE, la « troisième chambre » de France après l’Assemblée nationale et le Sénat, Nadine Hafidou y est surtout l’une des rares mahoraises, suivant d’autres femmes telles que Sarah Mouhoussoune. Reconnue pour ses compétences et appréciée pour son curriculum vitae bien fourni, notamment grâce aux actions menées lors de sa présidence au sein de l’association des CCI d’Outre-mer (Acciom), Nadine Hafidou est aussi l’une des meilleures porte-paroles des entreprises du 101ème département français.

DOSSIER
16 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23

Nommée jusqu’en 2026 au CESE, la cheffe d’entreprise est vice-présidente de la Délégation aux Outre-mer et membre de la Commission Environnement, émettant donc des recommandations au niveau national. Elle ne laisse pas pour autant tomber son bébé, la société Deltah Immo, devenue Idephi, qu’elle cogère avec sa sœur, Farrah. Cette dernière agit également dans l’intérêt des entrepreneurs mahorais, présidant la couveuse d’entreprises Oudjerebou, située à Cavani. Cette dernière, existant depuis treize années, a accompagné – ou couvé – plusieurs dizaines de projets avec succès, et n’hésite pas à multiplier les partenariats avec les institutions et entreprises locales, sous l’impulsion de sa présidente. Oudjerebou faisait notamment partie du jury pour les derniers Trophées mahorais de l’entreprise, organisés par la Somapresse.

La couveuse s’est également distinguée en accompagnant des jeunes de quartiers prioritaires, mais aussi et surtout des femmes mahoraises, via le réseau « Marraine et moi » , mettant en relation nouvelles et anciennes entrepreneuses locales. Il faut dire que Farrah Hafidou avait de quoi témoigner d’une détermination sans limites pour les femmes du département, ayant vu sa sœur grimper les échelons locaux et nationaux. Nadine n’est en effet pas arrivée là par hasard, ni sans appuyer ses semblables. Dès ses débuts dans le monde de l’entreprise, elle souhaite donner l’exemple et incite les femmes à fonder leurs sociétés. Elle crée alors « l’entrepreneuriat au féminin » à Mayotte et devient la présidente de l’association. Suite à cela, tout s’enchaîne : élue à la CCI Mayotte en 2016, bras droit du président actuel à la CCI France, puis présidente et vice-présidente de l’association des CCI d’Outre-mer (Acciom), avant de siéger au CESE depuis 2021. Et, vu la jeunesse et le dynamisme des deux sœurs, nul doute que les parcours de Nadine et Farrah Hafidou ne sont pas terminés, pour le plus grand bonheur des entreprises de l’île au lagon. n

17 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23

MARTINE EUTROPE

MÉDECIN ENGAGÉE

Le docteur Eutrope est plus qu’un médecin généraliste. Elle est engagée dans la santé des Mahorais depuis des années, et cherche par tous les moyens à améliorer la prise en charge des malades. C’est la raison pour laquelle, elle a souhaité développer la télémédecine à Mayotte. En 2019, avec d’autres professionnels, ils créent l’association EPVS, ensemble pour votre santé. « L’association met à disposition des professionnels de santé adhérents, un matériel de télé-consultation de pointe afin de pouvoir relever des informations de qualités à destination des médecins spécialistes absents du territoire ou demander des avis à des confrères. » L’arrivée de la crise sanitaire ralentit son développement, mais le docteur Martine Eutrope et ses collègues ne baissent pas les bras. Aujourd’hui il existe plusieurs points d’accueil où les patients peuvent téléconsulter un médecin, qu’il soit sur le territoire ou à l’extérieur.

La professionnelle donne de sa personne. Entre deux consultations en présentiel, elle accepte également de consulter à distance ceux qui ne peuvent pas se rendre à son cabinet à Mamoudzou. Son objectif est de faire en sorte pour que la population de Mayotte adopte complètement ce service. Pour l’instant, ce sont les prémices et une grande partie des habitants y est réticente. Et c’est là tout l’enjeu du docteur Eutrope. Elle doit réussir à convaincre les Mahorais d’avoir recours à la télémédecine puisque cela fait gagner du temps mais également de l’argent. En effet, on ne serait plus obligé de voyager pour voir un spécialiste qui n’est pas présent sur l’île.. n

DOSSIER
18 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23

SCIENTIFIQUE FAHOULLIA MOHAMADI

Elle fait la fierté de toute une île. Fahoullia Mohamadi est l’une des rares femmes mahoraises diplômée d’un doctorat en chimie. Elle a un parcours pluridisciplinaire puisqu’elle est à la fois qualiticienne, biochimiste, et chimiste. Et elle met ses compétences au service de son île depuis des années. Après avoir travaillé pour la SMAE et dans un institut privé de recherche fondamentale, elle s’adonne à l’enseignement au centre universitaire de Mayotte et à l’IFSI, l’institut qui forme les infirmiers de l’île. La scientifique affirme avoir pris beaucoup de plaisir à enseigner.

Depuis 2020, elle est la déléguée à la recherche et à l'innovation de la région Mayotte. Elle est placée sous l'autorité hiérarchique du recteur et du préfet. Elle est chargée de mettre en œuvre l'action déconcentrée du ministère de l'enseignement supérieur de la cherche et de l'innovation dans les domaines de la recherche, de la technologie et de l’innovation. Elle participe également à la diffusion de la culture scientifique et technique, en interaction avec le monde socio-économique et le grand public.

Fahoullia consacre beaucoup d’efforts pour mener à bien ses missions car elle souhaite « voir le département rayonner sur le champs de la recherche, du développement et de l’innovation, tant son potentiel sur ce volet est bien présent », selon elle. Cette femme de 36 ans et mère de deux enfants n’hésite pas à donner de sa personne pour montrer l’exemple aux jeunes filles de l’île. En effet, trop peu s’engagent dans des carrières scientifiques, c’est la raison pour laquelle elle intervient également dans les établissements scolaires. Son parcours pourrait inciter les adolescentes à suivre ses pas et même à aller plus loin. n

19 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23

DOSSIER

MAYMOUNATI MOUSSA AHAMADI

CONSEILLÈRE DÉPARTEMENTALE

Ancienne directrice de la BGE et de la CRESS de Mayotte, celle qui a failli devenir la première présidente du Conseil départemental représente l’avenir politique de l’île au lagon. Dotée d’une volonté hors du commun et de valeurs sociales inaliénables, l’élue de DzaoudziLabattoir compte bien aider les jeunes femmes mahoraises à modeler l’avenir de Mayotte.

« La femme couteau-suisse, polyvalente, est déjà habituée à toujours pousser plus loin, plus fort » , déclarait-elle il y a quelques mois dans les colonnes de Mayotte Hebdo. Son modèle principal reste d’ailleurs sa mère, pour qui les compétences acquises à l’extérieur doivent profite à Mayotte, avant les Zéna Mdéré, Coco Djoumoi et autres Mouchoula, dont elle prône cependant le modèle politique.

Depuis quelques mois, l’élue de Petite-Terre se distingue d’ailleurs par son activité dans le groupe d’opposition au sein du Conseil départemental, en compagnie notamment d’Hélène Pollozec, une autre politicienne mahoraise d’avenir. "J'encourage en tout cas toutes les jeunes filles, au collège, au lycée ou dans les réseaux étudiants, à avoir confiance en elles, à aller au bout de leurs rêves et de leurs projets, et à se dire que tout est possible" , affirmait-elle. Nul doute que Maymounati Moussa Ahamadi poussera ses semblables à aller toujours plus haut, en étant certainement elle-même présente lors des prochaines échéances électorales locales. n

20 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23

NADJLAT ATTOUMANI

PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATION AMALCA

Nadjlat Attoumani s’est fait connaître du grand public il y a dix ans, lors de la création de son association Amalca, (association cancer Mayotte) qu’elle préside depuis ses débuts. Elle est très engagée dans le dépistage des cancers dits féminins, notamment celui du sein puisqu’elle en a fait la mauvaise expérience il y a quelques années. Elle utilise son histoire au service des femmes malades. Sa principale préoccupation ? Le bien-être de ces personnes qui est parfois relégué au second plan. Alors pour les aider à traverser leur maladie dans de meilleures conditions, Amalca prend soin d’elles et participe à l’amélioration de la prise en charge des patientes. L’association organise des groupes de paroles afin que chaque femme malade puisse trouver un soutien moral.

Les membres de la structure font également de la prévention, accompagnent les malades et leurs familles afin de « leur permettre de sortir de l’isolement » , explique Nadjlat Attoumani. Aujourd’hui, cette dernière est fière du chemin parcouru. Désormais, son engagement va au-delà des femmes atteintes du cancer du sein. Au mois de décembre 2022, elle inaugure les premiers locaux de la structure, après presque dix ans d’existence. L’objectif est d’accueillir toute personnes atteintes d’un cancer, ainsi que son entourage. Motivée par l’envie de faire connaître sa structure et de se rapprocher de la population, elle annonce déjà qu’Amalca envisage d’ouvrir d’autres locaux sur le territoire.. n

21 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23

INGÉNIEURE ECHAT NOURDINE

Humble et disponible, Echat Nourdine ne donne pas l’impression de se prendre la tête. Cette dernière est pourtant bien remplie, en témoigne son parcours universitaire bardé de diplômes : après une prépa à Rouen, elle obtient un DUT en mesure physique, un cursus en sciences de l’ingénieur, avant le petit dernier, un master en innovation technologique spécialité ingénierie numérique, physique appliqué et mécanique, obtenu en 2017. Il faut dire que la Mahoraise a toujours été attirée par le secteur, ayant notamment été lauréate du prix de la vocation scientifique et technique des filles, il y a quelques années.

Loin de n’être qu’une technicienne de bureau, Echat est pourtant une ingénieure de terrain, turbinant autant que les machines qu’elle connaît sur le bout des doigts. Depuis quelques années, elle fait d’ailleurs le bonheur de l’Électricité de Mayotte en tant que cadre ingénierie et chargée d’affaires dans l’industrie. À ce titre, la jeune femme mène avec les équipes d’EDM les grands projets que sont la dénitrification de la centrale des Badamiers, qui date de 1987, et la conversion des centrales au bioliquide. À base de colza, ce bioliquide pourrait constituer la planche de salut énergétique de l’île au lagon, permettant notamment de limiter les impacts environnementaux par rapport à ceux du gasoil. Régulièrement invitée lors d’évènements pour parler de son parcours et de ses missions, Echat Nourdine essaie toujours de pousser les jeunes filles mahoraises à aller plus haut, mais aussi d’accélérer les choses, et de « ne pas suivre le rythme qui s’impose à nous à Mayotte » . Assoiffée de connaissances, l’ingénieure n’hésitera également pas à aller voir ailleurs, et accroître ses talents. n

DOSSIER
22 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23

ATHLÈTE NASRANE BACAR

Elle est l’un des visages de l’athlétisme mahorais contemporain. Championne de France en salle sur sa discipline, le 60 mètres, il y a un peu plus de deux semaines, Nasrane Bacar porte les couleurs de l’île au lagon au niveau national. « Beaucoup de jeunes ont des qualités naturelles pour l’athlétisme, déclarait-elle à Flash Infos. Après ça ne suffit pas, il faut travailler… Mais il y a quelque chose à faire ! » Cet enthousiasme et sa confiance envers les jeunes talents de l’île lui a notamment valu d’être désignée ambassadrice de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans le sport par l’association Profession Sport et Loisirs. C’est ainsi que la sprinteuse rencontrait le week-end dernier les basketteuses de la sélection mahoraise, au gymnase de Cavani. D’autre part, Nasrane Bacar est également la nouvelle ambassadrice du « Sport comme école de la vie » , un dispositif porté par le Crédit agricole La Réunion – Mayotte. Un engagement multisectoriel qui sied à la sportive, désireuse de revenir sur son île natale pour participer à son développement, à son échelle. C’est ce qu’elle déclarait il y a quelques mois, lors de stages destinés aux plus jeunes, en compagnie de la championne olympique Patricia Girard.

Toujours en activité, en témoigne ses 13 médailles nationales et sa cinquième place lors des championnats de France Élite il y a quelques jours, Nasrane représentera évidemment Mayotte lors des prochains Jeux des Îles de l’océan Indien, qui se dérouleront du 23 août au 15 septembre 2023. Elle y courra le 100 et le 200 mètres, avant, peut-être, de se projeter sur les qualifications aux Jeux Olympiques 2024….n

23 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23

ABBY SAID ADINANI

JOURNALISTE POLYVALENTE

Abby Said Adinani est la définition même de « femme tout-terrain » . Elle est diplômée d’un master en journalisme, et exerce le métier depuis 2012. Elle est passée dans les différents médias présents à Mayotte, que ce soit en presse écrite ou dans l’audiovisuel. Mais la professionnelle ne pouvait se contenter de cela. En parallèle de son activité journalistique, en 2015 elle a créé sa propre agence de production appelée Pelapelaka. Cette aventure n’aura duré que trois ans, mais force de détermination, Abby Said Adinani ne baisse pas les bras et se renouvelle sans cesse.

Le tour du monde qu’elle a effectué durant presque un an, avec seulement son sac à dos comme seul bagage, lui a permis de se détacher de ses peurs et de viser encore plus haut. En 2020, la journaliste intègre le média Outremers360° dans lequel elle participe à mettre en place de nouvelles émissions, écrit des articles et développe le groupe. Elle y travaille encore aujourd’hui.

En 2021 sa carrière prend un tout autre tournant lorsque son chemin croise celui de la chanteuse Zily. Passionnée de culture depuis toujours, la trentenaire s’engage dans l’équipe de l’artiste qui a de grandes ambitions. C’est ainsi qu’Abby obtient le poste de directrice de production de Yeka Production, la société de Zily. En d’autres termes, elle devient son bras droit et contribue à l’ascension fulgurante de la chanteuse.

À seulement 35 ans, Abby Said Adinani a déjà un parcours bien rempli, mais elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle a de nombreux projets en tête et elle est déterminée à les réaliser pour elle-même mais également pour fair briller son île. n

DOSSIER
24 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23
Mayan’art Studio

MAIS AUSSI…

Les femmes faisant partie de notre classement exceptionnel des 30 personnalités les plus influentes de Mayotte, à retrouver dans notre numéro spécial ici : https://issuu.com/mayottehebdo/docs/mh_1026_hd

1. IDA NEL 3. ESTELLE YOUSSOUFFA

FEMME D’AFFAIRES

DÉPUTÉE

5. ZILY

CHANTEUSE

8. CARLA BALTUS

PRÉSIDENTE DU MEDEF MAYOTTE

20. TASLIMA

SOULAIMANA

DIRECTRICE RÉGIONALE AUX DROITS DES FEMMES

27. SAÏRATI ASSIMAKOU

MILITANTE CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES ET L’INCESTE

30. SAFINA SOULA

PRÉSIDENTE DU COLLECTIF DES CITOYENS 2018

25 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23

UNE ÎLE EN TRAVAUX

LE CENTRE COMMERCIAL DE COMBANI DEVRAIT OUVRIR EN NOVEMBRE

LES TRAVAUX DE LA PREMIÈRE TRANCHE DE L’ESPACE COMMERCIAL QUI VERRA LE JOUR À COMBANI SONT EN COURS. LE CENTRE COMMERCIAL, OÙ S’INSTALLERONT LES ENSEIGNES CARREFOUR, MONSIEUR BRICOLAGE ET C’TAM, DEVRAIT OUVRIR SES PORTES AVANT LA FIN DE L’ANNÉE. AU TOTAL, LE PROJET EST ESTIMÉ À 45 MILLIONS D’EUROS.

« L’objectif est de décongestionner Mamoudzou. Nous espérons d’ailleurs que ce projet en amorcera d’autres, sur le reste de l’île. » C’est en ces mots que Cédric Giraud, directeur du développement du promoteur réunionnais, CBo Territoria, explique la raison d’être du futur centre commercial de Combani. Ce projet imaginé par le cabinet d’architecture Arom, qui accueillera 17 boutiques, s’étendra sur 7.000 m². Les travaux de la première tranche sont actuellement en cours et réalisés par la société Colas, qui a remporté les différents marchés. Cette première phase comprend la réalisation d’un parking de 165 places et du centre commercial, qui accueillera notamment les enseignes Mr Bricolage sur 1.300 m², C’Tam et un magasin Carrefour dans un local de 2.000 m². « A côté de ces locaux, nous avons déjà livré un bâtiment de stockage de 1.000 m² au groupe Cananga, qui détient les enseignes C’Tam et Mr Bricolage », souligne le directeur du développement. « Cet espace permettra au groupe de lancer une activité de vente en gros alimentaire. »

90 % DES BOUTIQUES COMMERCIALISÉES

La toiture et la charpente du bâtiment sont terminées et le centre commercial devrait être livré en novembre 2023. Et si le promoteur a déjà commercialisé 90 % des boutiques qui verront le jour, ce dernier ne peut, pour le moment, pas donner de noms. L’espace devrait être segmenté avec une partie prêt-à-porter et services à la personne, une autre pour le high-tech et une pour la beauté et les accessoires, dans des surfaces de 80 à 90 m².

La première tranche du projet de l’espace commercial de Combani, qui comprend les espaces commercialisés à Carrefour, C’Tam et Monsieur Bricolage, devrait ouvrir en novembre 2023.

26 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23
Jéromine Doux

En parallèle, le promoteur engage actuellement les travaux de la deuxième tranche. Cette dernière comprend notamment la construction d’un bâtiment de 1.130 m² pour Pôle emploi et d’un immeuble de bureaux de 2.100 m², avec des lots de 100 m², commercialisés à 40 %. « L’objectif est de donner des surfaces de travail aux Mahorais. C’est désastreux que les salariés des entreprises mahoraises passent autant de temps dans leurs voitures pour aller à Mamoudzou », estime Cédric Giraud. La construction du bâtiment de Pôle emploi a déjà démarré et les travaux du pôle tertiaire devraient commencer d’ici trois à quatre mois.

45 MILLIONS D’EUROS D’INVESTISSEMENT

Des surfaces de restauration, des agences bancaires, des assurances et des commerces devraient ensuite venir compléter l’espace, en rez-de-chaussée des futurs bâtiments adjacents. « Ils auront un étage qui permettra d’accueillir une salle de sport, un pôle santé ou des espaces de coworking. Nous avons plusieurs projets », indique le directeur du développement. Au total, l’investissement pour la première tranche est estimé à 24 millions d’euros et devrait atteindre 45 millions pour la totalité de l’espace commercial.

27 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23
Un bâtiment de 1.130 m² accueillera Pôle Emploi.

UNE COLLABORATION ENTRE LE GEPOMAY ET LE PARC NATIONAL DE MOHÉLI « POUR MIEUX SUIVRE LES OISEAUX

DANS LA RÉGION »

Trois cadres du Parc national de Mohéli ont passé une semaine dans le département dans le cadre d’une mission de compagnonnage avec le Groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay) financée par l’Office français de la biodiversité (OFB). L’objectif : s’imprégner des protocoles et méthodes du Gepomay pour mettre en place le suivi des oiseaux à Mohéli. Nous avons suivi les équipes lors d’une matinée de comptage à la vasière des Badamiers.

- « Là : un zostérops ! » - « Celui-ci est endémique à Mayotte, le plumage est différent du votre » - « Oui, mais le chant est le même ! » Ben Anthoy, directeur technique du Parc national de Mohéli, met les pieds pour la première fois dans la vasière des Badamiers, en Petite-Terre. Pour autant, son œil alerte et son ouïe aiguisée repèrent et identifient les oiseaux qui nous entourent ce vendredi matin avec une facilité déconcertante. Un piaillement lointain ? « Un pluvier argenté. » Un long bec courbé repéré au loin à l’aide de jumelles ? « Courlis corlieu. » A ses côtés, deux collègues du parc mohélien, et deux représentants du Groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay). Nous autres, journalistes, suivons la troupe et avons bien du mal à discerner le moindre volatile dans le vert des palétuviers !

Néanmoins, un observateur aguerri pourrait dénombrer une bonne vingtaine d’espèces d’oiseaux côtiers sur le site, pour la plupart des migrateurs.

Pour le directeur technique et ses confrères du Parc national de Mohéli, la matinée clôture une semaine de visite à Mayotte, organisée dans le cadre d’un projet de compagnonnage avec le Gepomay, et financé par l’Office français de la biodiversité via le programme TeMeUm (terres et merres ultramarines).

« L’objectif, à terme, est de mettre en place le suivi des oiseaux à Mohéli » , renseigne Malo Braquier, coordinateur de l’observatoire des oiseaux côtiers de Mayotte au sein du Gepomay. « Nous leur apportons donc nos compétences sur ce domaine. » « On a beaucoup appris cette semaine » , se ravit Ben Anthoy.

« Surtout sur les techniques de comptage, les protocoles à respecter, etc. » Sur le vaste site de la vasière des Badamiers, les agents mohéliens sont ainsi sensibilisés au « comptage simultané » par secteurs, pour éviter un « double-comptage » des oiseaux et donc une surestimation des populations.

« Plus tôt dans la semaine, sur les autres sites, nous avons abordé d’autres méthodes : la mise en place d’itinéraires de suivi, avec les bonnes distances à respecter entre les points

28 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23
Lucas Philippe

d’observation, par exemple. Ce sont des outils simples à mettre en pratique » , estime le directeur technique, qui en anticipe déjà le déploiement pour « intégrer Mohéli dans les plateformes régionales de comptage et de suivi des oiseaux »

« Il y a plusieurs bénéfices à cela : s’ils mettent en place des suivis chez eux, on acquerra davantage de données. Les oiseaux côtiers bougent beaucoup, donc il peut y avoir des échanges de populations avec les îles voisines. Le fait de régionaliser les suivis permettra d’avoir des données plus fiables… de répondre à certaines questions. Par exemple, de savoir s’il y a moins d’oiseaux à Mayotte cette année, est-ce parce qu’il y en a plus à Mohéli ? » , détaille le coordinateur du Gepomay, dont une équipe s’est déplacée sur l’île

voisine pour prendre connaissance des conditions de travail des agents et des contraintes de terrain spécifiques.

« En une semaine là-bas, on a observé une quarantaine d’espèces. Si les oiseaux forestiers bougent peu, et ont tendance à être endémiques, les limicoles (les oiseaux qui vivent et se nourrissent dans la vase, NDLR) sont pour beaucoup les mêmes à Mohéli et à Mayotte » , informe Malo Braquier. Similarité des espèces, donc, mais aussi similarité des enjeux : «la déforestation, le changement climatique, la présence de l’homme… nos oiseaux subissent des pressions similaires » , plaide le directeur technique de Mohéli, convaincu que cette collaboration avec le Gepomay « ne fait que commencer ! » n

De gauche à droite : Mouchitadi Madi (chargé de mission environnement marin et côtier, Mohéli) ; Malo Braquier (coordinateur de l’observatoire des oiseaux côtiers de Mayotte, Gepomay), Ben Anthoy (directeur technique, Mohéli), Ahamada Anisse (chargé d’études oiseaux forestiers et animateur du suivi des oiseaux communs, Gepomay), Lailina Daniel (directeur exécutif, Mohéli)

29 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23

L'Ecole trouve ici une fonction profonde et transparente, comme l'eau du lagon : permettre aux jeunes de construire et faire entendre une parole. Ecrire, c'est donner du sens, se construire, grandir. " L'écriture permet d'être ". Un très beau livre écrit en dialogue entre jeunes et enseignants, comme une empreinte de cette solidarité entre générations au coeur de l'éducation, comme une offrande à Mayotte, à sa jeunesse, sa culture et son patrimoine.

MAYOTTE JEUNESSE (1/6) : UN

DIALOGUE ÉLÈVESENSEIGNANTS

AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.

La littérature de jeunesse se présente souvent comme une littérature écrite par les adultes pour les enfants. Elle pourrait pourtant se définir tout aussi bien comme ce que les enfants écrivent. C’est dans cette perspective autre que nous souhaitons inaugurer une série de chroniques sur la littérature de jeunesse. Et pour commencer avec une forme d’actualité du genre, nous allons nous intéresser au diptyque publié chez L’Harmattan, sous l’égide du tout nouveau Rectorat de Mayotte en 2020. Il s’agit de deux recueils de textes écrits par des élèves de Mayotte pendant le premier confinement et sur l’épidémie de la COVID19. Le premier volume contient des « Écrits de collégiens » et s’intitule Paroles des confins. Le deuxième volume recueille des « Écrits de lycéens » sous le titre Nécessaire et la clôture.

Dans son avant-propos, le Recteur de Mayotte, Gilles Halbout, se réjouit de la parution de l’ouvrage dans lequel il voit « une si belle pierre mahoraise » (p. 10) contribuant l’édifice d’une littérature dans l’île aux parfums. Et dans son introduction, Catherine Daumas, Inspecteur de Lettres à Mayotte, se place sous le patronage de Christian Bobin et voit dans l’écriture des textes à suivre une manière de traverser une vitre :

« Le confinement semble avoir dressé une vitre entre nous et le monde que nous percevons, nous

n’entendons plus que de loin. Et si cette vitre, pour reprendre la belle image de Christian Bobin, doit nous protéger, comment alors s’évader, garder un contact avec le monde ? » (p. 11)

Tout l’intérêt de l’attitude de Christian Bobin consiste à chercher une manière délicate de traverser la vitre sans la faire voler en éclats. L’ouvrage contient six chapitres qui tentent des propositions pour ce faire et mettent en valeur des dominantes de la littérature à Mayotte. En effet, les dix premiers textes de Collégiens sont regroupés sous le titre « À l’aventure ! » et font de la situation sanitaire une aventure à vivre et une adversité à dépasser. Le deuxième chapitre s’intitule « Les anciens racontent le confinement ». On sait qu’à Mayotte, les Anciens occupent une place importante dans une société traditionnelle où le droit d’aînesse est révéré. L’intérêt de cette partie est de se référer à cette autorité et certains élèves, au lieu de faire raconter l’épidémie par des personnes âgées, tentent l’entreprise d’une narration ultérieure où celui qui est devenu une personne âgée, blanchie sous le harnois, chargée d’ans et d’expérience, se souvient de cet épisode sanitaire qu’elle a vécu dans sa jeunesse et dont elle a progressivement tiré les leçons.

La littérature est aussi jeu avec les formes, ce que l’on appelle parfois, d’un vieux mot,

30 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23
Rectorat de Mayotte, Paroles des confins & Nécessaire est la clôture, éditions L’Harmattan, 2020.
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eutrapélie. C’est pour cette raison que le troisième chapitre évoque la COVID19 à travers la forme de l’abécédaire. Le chapitre suivant « Quand les animaux parlent » choisit un point de vue énonciatif particulier, celui du maki ou de la tortue, sans doute en hommage à un certain nombre de contes qui mettent en scène des animaux qui parlent comme les humains. L’avantdernier chapitre présente une note plus sombre et s’intitule « Renoncement ». Dans les textes qu’il contient, les personnages souffrent de la solitude et assimilent la maladie à un monstre. Fort heureusement, cette impression est contrebalancée par le chapitre suivant : « Enfin la liberté ! ». Nous indiquons, en dernier ressort, que dans le livre résonne aussi la langue de Mayotte, notamment dans les slogans inventés au moment de la crise : Ketzi dagoni – « Reste à la maison » – et Namu baki dagoni – « Restez chez vous »

Nécessaire est la clôture regroupe quant à lui des écrits de lycéens. Le premier groupe de textes à retenir notre attention est celui qui prend la forme d’une lettre ouverte au Ministre débutant par ces mots de René Barjavel : « Mais arracher des enfants à leur activité normale, qui est celle de l’agitation inutile et joyeuse, pour les enfermer entre quatre murs ». Et le texte se déroule ensuite à partir de cet incipit dont la suite n’apparaît pas : « où pendant des années on leur empile dans le crâne des notions abstraites, c’est la torture la plus masochiste que l’homme ait inventé contre lui-même. »

Une deuxième famille de textes, poétiques cette fois, s’appuie, quant à elle, sur la citation de François Cheng qui donne son titre au volume : « Nécessaire est la clôture/ Pour que le lieu devienne lien / Et le temps attente. ». Dans cette section, un texte au style plein d’alacrité retient notre attention : « Pour gagner une liberté approximative » de Zaada Fouhara Mouayad Ben. Et pour finir cette chronique sur un ouvrage qui met en valeur les élèves, nous souhaitons mettre en avant leurs professeurs car, au fil des pages, nous avons retrouvé les noms d’enseignants que nous avons croisés à Mayotte, notamment Alain Charier et Anouk Martaud-Robert. Et nous terminerons par le texte qui nous a le plus touché, signé Sarah Ibramdjy et intitulé « Les Idées envolées ». Il contient une mise en abyme de l’écriture ainsi qu’une scène de bain qui permet une renaissance : « Sur un coup d’adrénaline, je retire en vitesse mes habits, et plonge dans l’eau cristalline qui m’engloutit lors de mon saut et me rejette ensuite à la surface. Je sens la fraîcheur parcourir mon corps, et dissiper ma crise de chaleur. L’eau est devenue pure, et tellement claire que, même sans masque de plongée, je peux apercevoir quelques poissons venus me saluer, ainsi que les coraux éclatants de couleur aux rayons de soleil. Pour la première fois depuis très longtemps, j’ai l’impression de vivre réellement ma vie, sans me soucier de rien. » (p. 41-42)

31 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23
Christophe Cosker

SPORT

Calendriers - classements - résultats

BASKET

masculine

Cavani 100–52 Étoile bleue de Kawéni

79–75 Basket club

44–74

BASKET

Prénationale féminine

65–44 Partizan BCA

club Iloni 27–88 Golden Force

Beetle Mtsahara 20–100 Fuz’Ellips de Cavani

Mamoudzou 79–81 Basket club de

Dernière journée Magic basket
Basket
Colorado
Chicago
de
Mtsapéré Equipe Pts J G P Dif 1 Basket club de Mtsapéré 27 14 13 1 +362 2 Fuz'Ellips de Cavani 23 13 11 1 +504 3 Magic Basket Passamaïnty 23 14 10 3 +262 4 Golden Force 19 12 7 5 +109 5 Chicago club de Mamoudzou 19 14 5 9 +4 6 Partizan BCA 19 14 5 9 -288 7 Colorado Beetle Mtsahara 15 13 2 11 -442 8 Basket club Iloni 15 14 1 13 -491
Passamaïnty
club
Prénationale
Dernière journée Fuz’Ellips de
Gladiator de Doujani
Vautour club de Labattoir
de Mtsapéré Basket club de Tsararano
TCO
Colorado Beetle Mtsahara
Rapides Éclairs Equipe Pts J G P Dif 1 Vautour club de Labattoir 34 18 16 2 +279 2 Étoile bleue de Kawéni 32 18 14 4 +297 3 Basket club de Mtsapéré 32 18 14 4 +198 4 Rapides Éclairs 27 17 10 7 +46 5 TCO Mamoudzou 26 17 9 8 +88 6 Fuz'Ellips de Cavani 26 18 8 10 -46 7 Gladiator de Doujani 23 16 7 9 -11 8 Colorado Beetle Mtsahara 22 18 4 14 -301 9 Basket club de Tsararano 21 18 3 15 -376 10 Jeunesse Canon 2000 16 16 2 12 -174 32 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23
– Jeunesse Canon 2000
Mamoudzou
52–59

HANDBALL

Poule haute masculins

HANDBALL

Poule relégation masculins

HANDBALL

Prénationale féminine

Journée 17

Doujani HC 22–38 HC Kani Kéli

Haima Sada 23–21 AJH Tsimkoura

HC Passamaïnty 24–26 HC Bandrélé

CH Combani 40–20 Moinatrindri HC

TCO Mamoudzou 25–43 PC Bouéni

ASC Tsingoni 28–33 HC Select 976

Journée 18 – 3 au 5 mars 2023 AJH Tsimkoura

HC

HC

Journée 3 Tchanga Handball
HC Bandrélé
HC ASC Tsingoni
HC Acoua
Mamoudzou Journée 4 – 3 au
mars
AJH Tsimkoura – HC Acoua CH Combani – Tchanga Handball TCO Mamoudzou – HC Bandrélé Bandraboua HC – ASC Tsingoni Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Tsingoni 9 3 3 0 0 +27 2 CH Combani 7 3 2 0 1 +6 3 HC Bandrélé 7 3 2 0 1 +13 4 HC Acoua 7 3 2 0 1 +9 5 Tchanga Handball 7 3 2 0 1 +11 6 TCO Mamoudzou 5 3 1 0 2 -12 7 AJH Tsimkoura 3 3 0 0 3 -18 8 Bandraboua HC 3 3 0 0 3 -36
29–25 AJH Tsimkoura
44–27 Bandraboua
35–31 CH Combani
35–26 TCO
5
2023
Journée 3 HC Labattoir 39–33 HC Kani Kéli PC Bouéni 40–33 Sohoa Handball AJH Koungou 37–39 Haima Sada Alakarabu Hand 29–36 AC Chiconi Journée 4 – 3 au 5 mars 2023 Sohoa Handball – HC Labattoir AC Chiconi – Haima Sada AJH Koungou – PC Bouéni HC Kani Kéli – Alakarabu Hand Equipe Pts J G N P Dif 1 HC Labattoir 9 3 3 0 0 +29 2 PC Bouéni 9 3 3 0 0 +11 3 Haima Sada 8 3 2 1 0 +16 4 AC Chiconi 5 3 1 0 2 +1 5 Sohoa Handball 5 3 1 0 2 -15 6 Alakarabu Hand 5 3 1 0 2 +7 7 HC Kani Kéli 4 3 0 1 2 -7 8 AJH Koungou 1 3 0 0 3 -42
Doujani HC
Kani Kéli
Passamaïnty
HC
Haima Sada
– HC
Moinatrindri
Bandrélé – TCO Mamoudzou
Select 976 – CH Combani PC Bouéni – ASC Tsingoni Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Tsingoni 49 17 16 0 1 +253 2 HC Select 976 45 16 14 1 1 +207 3 CH Combani 39 16 12 0 4 +131 4 PC Bouéni 38 16 10 3 3 +46 5 HC Bandrélé 37 17 9 2 6 +12 6 Haima Sada 35 16 9 1 6 +48 7 AJH Tsimkoura 29 16 6 1 9 -66 8 HC Kani Kéli 26 15 5 1 9 -22 9 HC Passamaïnty 23 16 4 1 11 -92 10 Moinatrindri HC 21 17 3 0 14 -210 11 TCO Mamoudzou 19 16 2 0 14 -158 12 Doujani HC 19 16 2 0 14 -149 33 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23
HC

SAMEDI 04/03

SOIREE LATINO

Restaurant le Voulé, entrée 10€ + conso soft, à partir de 19h

RAGGAE UNITY

M’RONI BE, Mangrove de Kani-Keli, contact : 0639 99 09 31, entrée 10€

11/03

JOURNEE GASTRONOMIQUE ET RECREATIVE

Terrain de foot de Chambenyoumba, de 08h à 17h, contact : 0639 39 31 87

CONCERT CHEZ DJAM

Snack du stade Dzoumogné, à partir de 19h00, PAF : 10€

MATEMBEZI YA

OUNAFASSI

- Plage du préfet – 10h à 16h, RDV au niveau du faré situé sur la RN1

- Plage de Moya, de 11h à 18h, RDV sur le site

DOUJAH SOUND SYSTEM

Au Shaka Snack, plage Mzouazia, bar et restauration sur place, entrée 5€

CONCERT LIVE SAMI, ASSU, NASS

Lambic Grill, Tahiti plage à 21h30

34 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23
SAMEDI
/ TOUNDA / AGENDA

DIMANCHE 05/03 DIMANCHE 12/03

APREM JEUX DE SOCIETE

L’association Lud'Hippocampe, Au chat Cafe, de 14h30 à 19h

KIZ’N SMILE

LA TOURNEE DES AMBITIEUX

Vente Expo, Journée des femmes, Au MJC de Combani, de 8h à 16h30

RANDO DU DIMAnCHE

A la découverte de la presqu’île de Boueni, inscription en ligne, de 8h à 13h, infos : 0639 09 21 54

MATEMBEZI YA OUNAFASSI

- Plage M’Tsanga Fanou – 10h à 16h, RDV sur le parking à côté du stade

- Lac Dziani – 9h et 13h, RDV, à l’intersection de la route des Badamiers et de la piste d’accès au lac

Initiation

Evolutive de 18h-19h, Soirée KIZ de 19h – 22h, entrée libre, sur la rocade Mamoudzou

AUTRES DATES

SALON DES ARTS & DES CREATIONS

Du 1er au 17 mars

MADE IN MAYOTTE, Au comité de Tourisme, infos : 0639 05 02 76

SUKU YA M’TROUMCHE –

8 mars

Journée Internationale des Droits des Femmes, Comité de tourisme, de 9h à 16h

COCO BEACH HAMJAGO

Du 6 au 12 mars

Chambre d’Hôte, Location Bivouac et Kayak, Restauration, Apéro, infos : 0639 99 40 37

BEACH TOURS

Du 18 au 05 mars

La navette, départ de petite-terre ou grand-terre, Découvrez pour les vacances, réservations au 0639 23 06 61

35 • Mayotte Hebdo • N°1033 • 03/03/20 23 / TOUNDA
/ AGENDA

MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE

Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros

7, rue Salamani

Cavani M’tsapéré

BP 60 - 97600 Mamoudzou

Tél. : 0269 61 20 04 redaction@somapresse.com

Directeur de la publication

Laurent Canavate canavate.laurent@somapresse.com

Directeur de la rédaction

Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com

Rédacteur en chef

Axel Nodinot

# 1033

Couverture : Elles font et feront Mayotte

Journalistes

Axel Nodinot

Jéromine Doux

Raïnat Aliloiffa

Alexis Duclos

Saïd Issouf

Lucas Philippe

Agnès Jouanique

Direction artistique

Franco di Sangro

Graphistes/Maquettistes

Olivier Baron, Franco di Sangro

Commerciaux

Cédric Denaud, Murielle Turlan

Comptabilité

Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com

Première parution

Vendredi 31 mars 2000

ISSN : 1288 - 1716

RCS : n° 9757/2000

N° de Siret : 024 061 970 000 18

N°CPPAP : 0125 Y 95067

Site internet www.mayottehebdo.com

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