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Initiation : le diagnostic territorial

FIGURE 02 : Vue depuis l’intérieur du projet élaboré dans le cadre du scénario n°2 : «Le cœur des Hauts Plateaux», en collaboration avec B. Dussud.

AVANT-PROPOS

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Initiation : le diagnostic territorial

Commençons par la fin. La fin d’un parcours de six années d’études intenses. Une seule chose émerge : une pensée de conception, un processus de fabrication, de transformation, une idée. L’idée que l’architecture n’a d’utilité et n’existe que si elle est pensée par un être humain pour un être humain. L’usage et le fonctionnement d’un édifice sont les seuls éléments qui font qu’il vit. La licence et le master d’architecture m’ont cependant montré qu’un programme peut s’habiller de qualités spatiales. La forme permet une intégration réussie du programme au sein de son environnement, tout en ayant la capacité d’émouvoir le visiteur. Si cette prise de conscience s’est manifestée dès la licence, elle fut totale à mon retour d’erasmus. Rentré tout juste de neuf mois d’enrichissement personnel à Madrid, je me suis inscrit dans le master IAT de M. Hirschberger. Il s’agissait de développer un projet architectural et urbain basé sur une véritable commande publique du bailleur social Aquitanis. Cette commande consistait à revitaliser le quartier de Floirac Dravemont, à l’Est de Bordeaux. Ce projet s’effectuait en groupe, composé d’étudiants en architecture mais aussi d’étudiants de l’Institut d’Etudes Politiques de Bordeaux. La racine même de l’exercice était d’analyser le quartier de projet pour en tirer une programmation nécessaire à son développement actuel et futur. C’était finalement sortir du cadre d’une simple conception à partir d’un programme établi. Il s’agissait de prendre du recul sur l’ensemble des intervenants de la conception pour mieux les comprendre. Le caractère concret de la mission m’a aussi séduit. Je voulais retrouver ce fragile équilibre entre l’espace et la réalité socio-économique dans lequel il s’implante. Ne jamais oublier l’importance de la manipulation spatiale, mais ne jamais oublier qu’elle incombe des responsabilités.

C’est ainsi qu’en quatre mois a émergé un véritable projet architectural et urbain, accompagné d’un diagnostic territorial complet. Plusieurs scénarios ont été développé et nous avons pu les présenter à Aquitanis à la fin du semestre. Chaque scénario a été élaboré de la même manière, mais avec un résultat formel différent en fin de conception. La nouvelle programmation sur le site a nécessité plusieurs semaines de réflexion. Une fois décidée, un travail formel s’est mis en place dans le temps restant. Le projet a séduit Aquitanis, ce qui a donné lieu à une nouvelle présentation deux mois plus tard, sur le site même de Floirac Dravemont, en présence d’élus et d’habitants du quartier. Sur ce projet, j’ai pu collaborer avec Benjamin Dussud, étudiant en architecture et aujourd’hui architecte diplômé d’état. Le travail de groupe a été fructueux et efficace, c’est pourquoi nous avons décidé de retravailler ensemble pour le projet de fin d’études. Un véritable plaisir de conception est né de cette expérience. Jusqu’ici j’avais le sentiment d’une incomplétude dans chaque projet d’école, comme si l’architecte n’avait d’yeux que pour sa parcelle, sans prendre le temps de regarder autour. Le fait de dresser un diagnostic territorial du site permet de donner un véritable sens à l’intervention, mais aussi un sens à notre profession.

FIGURE 03 : Axonométrie du scénario n°1 : «L’esplanade des Hauts Plateaux», réalisé par l’équipe d’IAT antérieure.

FIGURE 04 : Axonométrie du scénario n°2 : «Le coeur des Hauts Plateaux», en collaboration avec B. Dussud.

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