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Accomplissement : replacer l’humain au centre de l’architecture
FIGURE 08 : Photographie de la façade Nord du théâtre, Preston Square, Hulme
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FIGURE 09 : Photographie de l’intérieur du théâtre abandonné, Hulme
Accomplissement : replacer l’humain au centre de l’architecture
Mais avant de penser à l’habilitation à la maitrise d’oeuvre, il fallait tout de même penser à quitter l’école, et la quitter avec le sourire. En compagnie de mon ami étudiant Benjamin Dussud, nous sommes partis à l’étranger. L’envie de travailler sur la musique a animé le choix de notre destination, qui fut Manchester. Hulme, plus précisément. Située au sud de la ville, cette banlieue proche a connu de nombreux bouleversements socioéconomiques au cours de son histoire. En résulte aujourd’hui un quartier populaire où les revenus sont nettement moins élevés qu’en centre-ville, mais où un large réseau de communautés d’entraide s’est formé. Ce réseau se compose d’associations de quartier, de programmes d’aide aux plus démunis, de services dédiés aux jeunes et de centres communautaires. Au coeur de ce quartier, nous avons remarqué la présence de deux théâtres, en bordure d’un jardin partagé. L’un est abandonné, l’autre est investi par NIAMOS, un collectif faisant la promotion d’actions culturelles alternatives. C’est après avoir vu ces artistes porteurs d’énergie et de valeurs, le temps d’un concert, que nous avons souhaité agir pour la valorisation de la scène indépendante. Le théâtre à l’abandon constituait un terrain d’expérimentation favorable pour le développement des enjeux de cette scène. Il nous fallait comprendre comment elle pouvait se nourrir de l’énergie locale de Hulme et de son patrimoine pour trouver une place plus frontale dans le paysage culturel mancunien. A la manière du projet d’IAT fait à Floirac-Dravemont, nous avons recherché ce programme situé entre musique et société. Une fois défini, il s’agissait de tirer profit des volumétries du théâtre et de son environnement proche pour donner vie à ce programme. Pour ce faire, nous avons mis en place un protocole de conception en trois étapes pour tirer parti de ses potentialités :
- une stratégie de préservation et de valorisation - une stratégie de conditionnement du programme au sein du théâtre - une stratégie de connexion du théâtre avec Hulme et Manchester
Ainsi, en donnant une nouvelle tranche de vie au théâtre de Hulme, c’est l’histoire de Manchester que nous avons souhaité valoriser. Les artistes intégrés pleinement au réseau du quartier ainsi qu’à celui de la scène indépendante trouvent dans ce théâtre un lieu de reconnaissance et de visibilité. La société et la musique se reconnectent en un lieu de partage et de transmission, non plus seulement le temps d’un concert, mais dans le quotidien du quartier.
Ce projet a révélé toute l’importance de l’humain dans la fabrication d’un projet architectural. A mon sens, le rôle primaire de l’architecte réside dans sa capacité à saisir tous les avantages que lui offre un site de projet pour en faire une création utile à la société et formellement adaptée à son environnement économique et spatial. Il marque l’accomplissement d’une philosophie de création qui s’est forgée pendant six années. Que ce soit le projet de Floirac, la médiathèque ou encore le PFE, c’est l’architecture qui a réussi à forger ma façon de penser et travailler l’espace..
FIGURE 10 : Coupe transversale du théâtre réhabilité et étendu en façade.
En rouge, l’intervention sur l’édifice. En bleu, le bâtiment existant conservé. La société est amenée à entrer dans le théâtre par la scène. Le spectateur devient acteur, amené à s’approprier l’espace comme il le désire. Il va influencer les artistes en résidence dans le théâtre, et inversement. L’arrière-scène est doublée d’une arche extérieure, permettant la desserte des lieux d’apprentissage logés autour de la scène. Elle agit tel un signal, invitant les habitants de Hulme et de Manchester à renouer avec leur culture musicale.
Au cours de mon deuxième contrat chez Lanoire&Courrian, ma perception de l’architecture va se heurter à une autre manière de concevoir. J’ai souhaité, dans ces quelques pages, retranscrire ce choc de méthodes d’approche d’un projet architectural et urbain, en l’occurence celui de logements collectifs privés. Plus qu’un récit, j’ai voulu comprendre ce choc, et en tirer les leçons pour pouvoir à l’avenir exercer le métier d’architecte au plus près de mes convictions.
INTRODUCTION
Août 2019
Une terrasse ariégeoise, un début d’après-midi estival. La vallée ensoleillée est un cadre parfait pour se laisser aller à la méditation et à la nostalgie. Le projet de fin d’études est encore présent dans mon esprit, à croire qu’une relation intense de six mois ne s’oublie pas du jour au lendemain. Cette parenthèse de nature survient après quelques semaines passées au sein de l’agence d’architecture Lanoire&Courrian. Cependant l’architecture n’est pas loin, elle est partout à vrai dire. Le moindre bâtiment, la moindre ouverture, le moindre détail est sujet à mon regard. L’architecture est aussi sur ma table de chevet, L’Architecture du bonheur plus précisément. Je feuillette les premières pages et l’auteur m’interpelle sur l’importance de notre discipline dans le quotidien de l’être humain et sa capacité à nous émouvoir. Il aborde aussi une notion qui m’est familière, la notion de « chez-soi » :
« Parler de « chez-soi » à propos d’un bâtiment ou d’un lieu public, c’est simplement reconnaître qu’il est en harmonie avec notre chant intérieur ; ce peut être un aéroport ou une bibliothèque, un jardin ou un restoroute. (…) Nous avons besoin d’un refuge pour conforter nos états d’âme, parce que tant de choses s’opposent à nos désirs ; nous avons besoin que les lieux où nous vivons nous rapprochent des versions désirables de nousmêmes et stimulent les côtés importants mais évanescents de notre personnalité.
»1
Ces mots sont remplis de sens pour moi. Ils entrent en adéquation avec l’idée que je me fais de la profession que j’exerce désormais. Cette idée, c’est la possibilité pour moi de rendre service à une communauté ou à des particuliers en utilisant mes compétences et mon savoir. Dans de nombreux cas, l’habitat est considéré par l’être humain comme son «chez-soi», une extension directe de sa personnalité, un endroit sécurisé où l’intimité peut s’épanouir, loin des tumultes du quotidien. C’est dire la responsabilité qu’endosse l’architecte dans la création de tels espaces. Mais c’est ce qui rend son travail d’autant plus excitant. Conforté dans l’idée que je me fais de la profession, je replonge dans ce livre avant de regagner la métropole bordelaise.
1 DE BOTTON, Alain, L’Architecture du bonheur, Paris, Mercure de France, 2007
Septembre 2019
Au cours de ma formation, je n’ai que très rarement abordé la question du logement. Outre deux projets de licence, je n’ai jamais eu l’occasion de réellement me plonger dans un projet de logements collectifs. Il se trouve que, quelques jours après mon retour à l’agence, je me vois confier une étude de faisabilité concernant la construction de plusieurs dizaines de logements sur la commune de Bordeaux. Je ne suis pas surpris d’aborder enfin ce domaine. Entre 2010 et 2015, avec plus de 24 milliards d’euros de travaux déclarés par année, le logement constitue le premier marché de maitrise d’œuvre de la profession 2 . Selon l’Ordre des architectes, «si le marché de la maison individuelle constitue toujours le marché privilégié des architectes avec un chantier sur trois, la profession est aussi très présente dans le logement collectif qui comprend près d’un quart (23%) de l’ensemble des déclarations.» 3 Au sein de l’agence Lanoire&Courrian, les marchés de la maison individuelle et du logement collectif sont d’actualité. Un salarié est présent à plein temps sur des projets de maisons individuelles et deux autres sur du logement collectif.
Je me lance dans l’étude de faisabilité. L’agence, comme beaucoup de structures d’architecture, partage le point de vue selon lequel les études de faisabilité, peu rémunérées, voir gratuites, n’ont qu’un intérêt économique. Je n’ai pas mis longtemps à le comprendre quand j’ai vu le sourire gêné de mon collègue en passant derrière mon poste. Il s’avère que je m’étais « fait plaisir» sur le dessin des espaces communs et sur le profil du bâtiment. Mais n’est ce pas ce que l’on nous enseigne en premier lieu au sein de l’école d’architecture ? Des lieux spatialement qualitatifs ? L’insertion réussie d’un édifice au sein de son environnement ? Ce même collègue m’explique alors qu’il ne faut pas penser en architecte, mais tout bonnement en élève avide de mathématiques. Sur une parcelle de superficie connue, l’exercice consiste à rentrer le plus de logements possibles. Les règles du jeu sont d’une banalité purement quantitative et règlementaire : respect du PLU (emprise bâtie, pleine terre, hauteur, largeur, limites et reculs), respect des normes incendie et handicapés. L’architecture ne commence vraiment qu’au stade de la façade, bien que celle-ci a déjà été limitée par un volume bâti rentabilisé au maximum.
Une fois mise en page, j’envoie au promoteur privé l’étude de faisabilité. Celuici me rappelle quelques heures après, interloqué par le nombre de logements que je lui propose. Ou plutôt le nombre de pastilles, puisque nous parlons de polylignes. Il s’avère que le nombre de logements qu’il souhaite, même avec le projet le plus compact, est … impossible ! Après lui avoir justifié clairement que sa demande ne peut aboutir, il me demande la création d’un document pour le moins cocasse. Il souhaiterait une vue d’insertion du bâtiment au sein de son environnement, à vue d’homme. Une vue d’insertion d’une étude de faisabilité ? Face à cette demande peu commune, je rappelle à ce monsieur que toute demande de document supplémentaire doit passer par les associés de l’agence. N’étant pas au courant du type de mission passée avec ce promoteur, je préfère ne pas travailler
2
3 CNOA, « Les architectes et le logement: limites, potentiels et perspectives», 04/12/17 Ibid.
gratuitement, surtout s’il s’agit de faire une vue d’insertion d’un projet qui n’en est pas encore un. D’autant plus que chaque étude de faisabilité réalisée par l’agence ne garantit pas derrière une mission d’architecture. Sophie Courrian et Jean-Philippe Lanoire se sont toujours montrés très prudents vis-à-vis de ces situations, en fervents défenseurs d’une architecture de qualité face à un système économique du bâtiment tourné vers la seule rentabilité.
Ce deuxième contrat chez Lanoire&Courrian n’a pas la même saveur que le premier. Le travail méticuleux du bandeau de la médiathèque de Saint-Paul-lès-Dax a laissé place à un tout autre registre. Cette première étude de faisabilité n’était qu’une mise en bouche de ce que j’allais aborder les mois suivants. Me voici désormais sur une nouvelle mission de même ordre, qui mènera très rapidement à un dépôt de permis de construire. Il s’agit de la construction de 29 logements et d’un commerce à l’extrémité de la commune de Bordeaux, Avenue d’Arès. Plusieurs versions ont déjà été effectuées. De plusieurs plots au bâtiment unique, c’est la version avec deux corps de bâtiment qui a été retenue. Ce projet m’a permis d’avoir pleinement conscience des réalités de cette branche de la construction et explique le choix du logement collectif comme véritable sujet de réflexion. Du côté de la maitrise d’oeuvre, il serait facile de dresser une critique peu élogieuse du système de la promotion immobilière. Pistes d’économies, réduction de surfaces vitrées, minimisation des espaces communs, autant de facteurs d’appauvrissement de la qualité spatiale auxquels l’architecte doit répondre. Et cela nous agace. Mais faut-il pour autant blâmer les promoteurs immobiliers et les bailleurs sociaux ? L’histoire nous montre que cela serait inutile. Ils font partie d’un système économique et financier qui, nous allons voir, n’a pas la même ligne directrice que la maitrise d’oeuvre. Brandir le monopole du permis de construire comme moyen de pression ne serait pas non plus une solution. Nous ne pouvons pas nous permettre de tendre d’avantage le rapport entre maitrise d’oeuvre et maitrise d’ouvrage. Il serait également utopique de réunir toutes les agences d’architecture au sein de cette cause. Un certain nombre de structures dépendent exclusivement de missions de logements neufs, rendant toute action collective complexe à mettre en place. Mais alors que faire ?
Un désir de transformation du système ne peut s’accompagner que d’une parfaite connaissance des acteurs du logement collectif français. Par cette compréhension du système, nous pourrons tenter de tirer des solutions respectueuses à la fois pour l’être humain, mais aussi pour l’environnement. Il ne s’agit pas de faire un simple procès de la promotion immobilière. Il s’agit plutôt d’ouvrir des perspectives vers de nouvelles formes d’habiter qui soient en lien direct avec une qualité de vie et le respect du site qui les accueille. Ces démarches existent à toutes les échelles, que ce soit dans la méthode de conception ou dans le processus de fabrication de ces logements collectifs. Les différents exemples, français ou d’ailleurs, me serviront dans ma pratique future à avoir le plus d’outils possibles à l’élaboration de cette typologie de projet.
-ICOMPRENDRE
Je souhaite comprendre. Comprendre comment le logement est devenu un produit d’investissement plutôt qu’un lieu de vie. Il s’agit en premier lieu de se repositionner dans un contexte à la fois historique et économique. Aux lendemains de la Seconde Guerre Mondiale, la situation du logement est désastreuse : 45% des logements sont surpeuplés et 10% de la population vit dans un logement insalubre 4 . Au niveau du confort, 90% de la population n’a ni douche, ni baignoire, 80% n’ont pas de toilettes et 48% vivent sans eau courante 5 . Face à cette situation, le ministère de la reconstruction, créé à la fin de l’année 1944, entreprend un vaste plan de relance du secteur du logement. Dans le public, les Habitations à Bon Marché (HBM) 6 sont transformées en Habitations à Loyers Modérés (HLM) par la loi du 21 Juillet 1950. Cette même loi donne naissance aux prêts et primes du Crédit Foncier, créant ainsi un mode de financement inédit d’accession à la propriété. Dans le même esprit, la loi du 1er Septembre 1948 soulage les propriétaires du secteur libre et instaure les allocations logement pour les ménages à bas-revenus. Toutes ces mesures ne se révèleront pas satisfaisantes pour redresser un système en manque de moyens financiers. Le logement devient réellement une priorité de l’état en 1953, avec la mise en place du plan « Courant ». Les objectifs sont clairs : donner plus de fonds pour construire plus de logements. Le plan garantit un carnet de commandes plein et se tourne vers l’industrialisation des techniques de construction.
Les architectes sont en première ligne de ce plan de reconstruction, une période qui voit naitre les premiers grands ensembles. On peut citer Auguste Perret (Le Havre), Claude Ferret (Royan) ou encore Fernand Pouillon. Ce dernier, après avoir transformé le vieux port de Marseille, a eu l’ambitieux projet de construire quelques 200 logements en 200 jours avec un budget de 200 millions de francs. Il utilisa la pierre, rare matériau dans l’océan de béton qui commençait à déferler sur la France. Fort de ce succès, il partit à Alger, en 1953, construire plus de 1600 logements sociaux dans le respect de l’architecture locale. Bien que son architecture monumentale a fait parler d’elle, il demeure tristement célèbre pour le scandale immobilier de 1961. Il fut accusé d’abus de confiance et de malversions financières liées à une vente désastreuse de logements. Il s’agissait en l’occurrence du projet du Point du Jour, à Boulogne-Billancourt. «La faute à son ambition, répondait-il, celle de mener un projet seul, envers et contre tous, en tant qu’apporteur d’affaire, architecte et agent immobilier.» 7 Ce scandale a permis l’instauration d’une loi sur l’interdiction du cumul du statut de maitre d’oeuvre et de maitre d’ouvrage, en 1980.
4 Chiffresdel’Union socialepourl’habitat. 5 Ibid.
6 HBM Habitations à Bon Marché. A la fin du XIXème siècle, la révolution industrielle entraine
des phénomènes de surpopulation et d’insalubrité dans les villes françaises. Pour protéger les familles, notamment les plus modestes, Jules Siegfried, député maire du Havre, crée la Société française des Habitations à Bon Marché. Les organismes d’HBM vont devenir dans les années suivantes des acteurs indispensables de la production des logements aidés, en accession comme en locatif. 7 PINET, Sophie, « Le Point du Jour, ou la beauté pour tous», AD Magazine, publié le 02 Août 2017
FIGURE 11 : Photographie du grand ensemble des Carreaux (Pierre Badani et Pierre Roux-Dorlut, architectes), 1963, Villiers-le-Bel (95)
FIGURE 12 : Photographie d’une publicité pour une future opération immobilière à Quimper. Le dispositif PINEL est souligné pour inciter à la vente.
Au cours des deux décennies qui séparent le plan « Courant » du premier choc pétrolier, deux typologies d’habitat transforment le paysage français : le pavillonnaire et les grands ensembles. Les politiques de soutien à l’accession et à la propriété contribuent fortement à l’expansion du pavillon au sein de lotissements périurbains. Parallèlement, les grands ensembles se multiplient et sont d’abord jugés comme les vecteurs de la modernité et du confort sanitaire. Il faut attendre le milieu des années 1960 pour qu’une mise en lumière soit faite sur les effets sociaux néfastes de ces transformations urbaines radicales. A tel point qu’une circulaire du politique Olivier Guichard, « relative aux formes d’urbanisation dites « grands ensembles » et à la lutte contre la ségrégation sociale par l’habitat », clôturera l’expansion de cette typologie d’habitat en 1973. Pour favoriser l’accession à la propriété des ménages, le premier ministre Raymond Barre procède à une réforme du financement du logement. Le 3 Janvier 1977, l’aide personnalisée au logement (APL), le prêt locatif aidé (PLA) et le prêt aidé à l’accession à la propriété (PAP) sont créés. Le secteur bancaire continue ainsi sa progression dans le financement des logements français. Au début des années 1980, la politique du logement prend une tournure plus sociale. La loi Quilliot du 22 Juin 1982 est la première loi à définir les droits et devoirs des locataires et bailleurs. Elle donne lieu à une nouvelle loi portée par Louis Besson, le 31 Mai 1990, instaurant les fonds de solidarité logement et portant les bailleurs sociaux sur le devant de la scène.
A partir de 1995, l’accession à la propriété et la relance de l’investissement privé deviennent des axes de développement majeurs. La droite souhaite voir une France de propriétaires, où les revenus modestes deviennent des primo-accédants. Dans cette optique, le prêt à taux zéro voit le jour en 1995. Favoriser l’accession à la propriété a entrainé une augmentation des prix de l’immobilier, que ce soit en Ile-de-France ou dans les autres régions françaises, et ce, depuis 1997. Dans une période de transition économique marquée par l’utilisation de la finance comme redresseur de l’économie mondiale, le logement devient un véritable produit d’investissement. La demande grimpe, les logements gagnent en confort mais leur construction coûte de plus en plus cher. Les programmes immobiliers fleurissent dans toutes les métropoles françaises, avec de grandes publicités induisant les français à devenir des primo-accédants.
Les politiques de l’état vont en ce sens. Nombreuses sont les solutions de défiscalisation immobilière proposées par les gouvernements successifs. Parmi elles, plusieurs méritent d’être mentionnées. La première est le dispositif Robien, promulgué le 2 Juillet 2003, puis réformé en 2006. Ce dispositif favorise les contribuables investissant dans le locatif. Il permet d’obtenir un amortissement des revenus fonciers sur une période donnée et à un taux donné. Cette loi a eu pour effet d’augmenter nettement le taux de constructions neuves, entrainant dans certaines villes une saturation du marché locatif. Un deuxième exemple, plus actuel, est celui de la Loi Pinel. Remplaçant la loi Duflot en 2014, elle permet une réduction d’impôts aux contribuables souhaitant effectuer un investissement locatif dans l’immobilier neuf, en état futur d’achèvement ou dans la réhabilitation (sous certaines conditions). Initialement prévue en décembre 2018, l’échéance de cette loi est reportée au 31 Décembre 2021.