FOCUS
Lieux fétiches NEUF DÉCORATEURS ET ARCHITECTES D’INTÉRIEUR NOUS CONFIENT QUEL PALAIS MÉCONNU, QUELLE MAISON PRIVÉE OU VILLA ATYPIQUE, LES A MARQUÉS, FASCINÉS, INSPIRÉS.... CONFIDENCES.
Matevz Paternoster/MGML ; Luc Frey ; Jean-François Gâté ; Nicolas Mathéus
PAR SOLINE DELOS
PIERRE YOVANOVITCH
LA MAISON DE JOZE PLECNIK, ANNÉES 1920, À LJUBLJANA « Cet architecte slovène (1872-1957), élève et disciple d’Otto Wagner à Vienne, a radicalement transformé la ville de Ljubljana dans les années 1920-30. Il y a construit, entre autres, la Bibliothèque nationale et universitaire – un de ses chefs-d’œuvre –, les marchés couverts qui longent la rivière, le cimetière de Zale avec ses chapelles mortuaires, le Triple Pont ou encore l’église Saint-Micheldes-Marais. Alors qu’il a déployé dans la ville un style plutôt riche entre néoclassicisme et modernité, sa maison, restée en l’état et transformée en musée, affiche un dénuement monacal. Un ascétisme proche de la perfection, en phase avec mon goût profond. Ici, la simplicité va de pair avec une sophistication dans les détails et une immense poésie, qu’il s’agisse de son choix de matériaux simples, de son salon rond où le plafond est habillé de lamelles de bois composant un motif géométrique, du sol de son jardin
d’hiver – un assemblage de différents reliquats de pierres noires et grises tel un terrazzo revisité –, du lavabo en pierre qui a des allures de bénitier dans la salle de bains… C’est en regardant tous ces détails que l’on s’aperçoit que la recherche de la simplicité dans le dessin, loin d’être le signe d’une quelconque paresse, s’avère au contraire d’une grande complexité. J’aime aussi que cet architecte prête toujours une grande attention à la forme. Cette dernière est un sujet qui m’obnubile. “Formes” est d’ailleurs le titre que j’ai, pendant un moment, voulu donner à ma monographie. » O Son actu : ouverture du restaurant Jean-Georges au sein de l’hôtel Riviera, à Roquebrune-Cap-Martin, fin mai. Revue de détail. Dans le bureau en rotonde, une architrave en bois prend appui sur l’encadrement massif de l’armoire, divisant symboliquement la pièce en espace de travail et de repos. Le motif est tiré de l’architecture étrusque.