C E D O SS I E R E ST P U B L I É PA R S M A R T M E D I A E T N ’ E N G AG E PA S L A R E S P O N S A B I L I T É D E S É D I T E U R S N I D E L A R É D AC T I O N D U V I F / L’ E X P R E SS
SEP ‘20
ENTREPRENEUR Denis Ducarme L’entrepreneuriat relancera l’économie
Agilité des entreprises Faire face, réagir, rebondir et repartir
Thomas Roelands Transmettre votre entreprise : du nouveau !
AGNÈS FLÉMAL « Il a fallu du temps pour redonner aux jeunes générations une réelle envie d’entreprendre. » DÉCOUVREZ-EN PLUS SUR FR.FOKUS-ONLINE.BE. #FOKUSENTREPRENEUR
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EDITORIAL DENIS DUCARME
FR.FOKUS-ONLINE.BE
L’entrepreneuriat pour relancer l’économie
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CONTENU... 04 Stimuler l’entrepreneuriat : à l’école !
La pandémie du COVID-19 engendre une crise économique dont on n’aperçoit encore que la pointe de l’iceberg. Celle-ci ne trouve toutefois pas sa cause dans l’économie elle-même dont les fondamentaux étaient jusqu’alors robustes. Comment, dès lors, relancer la machine ?
06 Eviter les faillites à tout prix 10
Interview : Agnès Flémal
14 Les nouvelles qualités : agilité et RSE
Les politiques de soutien à l’entrepreneuriat avaient porté leurs fruits, nous avions vu apparaître une augmentation notable du nombre de PME et une diminution appréciable du nombre de faillites. Une crise sanitaire a entre-temps bouleversé la donne. Des pans entiers de notre activité économique ont été contraints de cesser de fonctionner. C’est un séisme dont notre économie ne se relèvera que si l’on prend à bras le corps plusieurs chantiers. Une évidence tout d’abord : la maîtrise de la pandémie. Le premier remède passe par les politiques de santé publique. Puis par les mesures de soutien aux secteurs. Inutile de rappeler la panoplie de mesures déployées pour amortir le choc : droit passerelle, gel des faillites, accord bancaire, chômage temporaire, report et dispense de paiement des cotisations sociales, etc. Doivent également être mises en place des politiques de relance. Je n’évoquerai ici que les pistes relevant de la politique des PME.
Ne l’oublions pas : soutenir l’entreprise, c’est soutenir l’emploi.
Le rétablissement de la confiance des consommateurs sera essentiel pour le redéploiement de l’activité économique. C’est en cela que j’ai initié dès le mois d’août une campagne incitant nos concitoyens à soutenir les commerçants, les artisans et l’horeca. Mais il passera également par l’esprit d’entreprise, poumon de notre économie. Les politiques publiques devront plus que jamais être en appui. Ne l’oublions pas : soutenir l’entreprise, c’est soutenir l’emploi.
89 entreprises recrutent des candidats IT. Pourquoi pas vous
Aider les entrepreneurs à reprendre leurs activités par des politiques de déconfinement bien construites. Soutenir les entreprises qui auront besoin d’évoluer, d’innover, de se réinventer, voire de se restructurer. Dans les secteurs fortement touchés, il sera impératif d’aider les entreprises à s’orienter vers de nouvelles activités et d’affiner nos mécanismes de protection des revenus. Je pense ainsi au droit passerelle de reprise et au droit passerelle faillite. Il faudra : soutenir le passage au numérique ; aider à la restructuration rapide d’entreprises (je pense à la réforme des procédures de réorganisation judiciaire) ; satisfaire aux besoins de financement des entreprises et veiller à assurer leurs besoins en liquidités. Il sera nécessaire d’appuyer nos politiques de soutien à l’entrepreneuriat féminin. Les politiques d’entrepreneuriat de la seconde chance devront devenir une priorité absolue à tous les étages de l’Etat, en particulier lorsque les pouvoirs publics sont créanciers d’entreprises en difficulté. Il faudra construire des chaînes d’approvisionnement qui rendront leurs lettres de noblesses à nos entrepreneurs locaux. Et bien entendu, il sera impératif que nos politiques fiscales soutiennent la création d’activité.
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Le développement via la digitalisation
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Infographie : quelle forme juridique ?
22 Panel d’experts : entreprendre en Belgique 27
Chronique : Thomas Roelands
ÉQUIPE. COUNTRY MANAGER : Christian Nikuna Pemba RÉDACTRICES EN CHEF : Ellen Van Hoegaerden Julie Garrigue ÉQUIPE ÉDITORIALE : Fernand Letist, Bastien Craninx Louis Matagne PHOTO EN COUVERTURE : Christophe Ketels LAYOUT : Smart Studio IMPRESSION : Roularta
SMART MEDIA AGENCY Leysstraat 27, 2000 Antwerpen Tel +32 3 289 19 40 redactie@smartmediaagency.be
La sortie de crise sera ce faisant, en grande partie l’œuvre de nos entreprises, pour le bien être de chacun. TEXTE DENIS DUCARME MINISTRE FÉDÉRAL DES INDÉPENDANTS ET DES PME
Bonne lecture Morgane Lengelé Project Manager
10 ème édition
Salon de l'emploi des Métiers du Numérique
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SPW BRAND REPORT
#FOKUSENTREPRENEUR
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Près de 600 millions d’indemnités-Covid pour les PME et les indépendants ! Rallonge bienvenue pour les uns, véritable bouée de sauvetage pour les autres, les indemnités attribuées par le Service Public de Wallonie sont de toute façon essentielles pour faire face à la pandémie et au coup d’arrêt, ou au sérieux ralentissement, qu’elle fait subir à l’économie et à l’emploi en Région Wallonne. Travail titanesque de gérer le flux de toutes ces demandes, malheureusement loin de s’arrêter !
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our aider les entreprises à faire face à la crise du Covid-19, le Gouvernement de Wallonie décidait d’octroyer dès le mois de mars une indemnité compensatoire unique et forfaitaire de 5 000 € aux entreprises totalement fermées ou à l’arrêt à la suite des décisions du Conseil national de Sécurité. Dans le même temps, une indemnité de 2 500 € était prévue pour les entreprises non contraintes de fermer mais ayant connu une diminution substantielle de leur activité. L’octroi d’une nouvelle indemnité forfaitaire de 3 500 € a été décidé en juillet dernier. Cette indemnité de 3 500 € sera destinée aux entreprises (micro-entreprise ou petite entreprise) qui subissent toujours pleinement l’impact de la crise liée au Covid-19. Elle vise les entreprises encore fermées, à l’arrêt ou dont l’activité est très substantiellement limitée. « Et le spectre est très large », détaille Isabelle Quoilin, Directrice Générale Service Public de Wallonie Economie Emploi Recherche. « Je pense notamment à des acteurs de l’événementiel, de la culture, du tourisme, ou
du transport. Au total, fin juillet, ce sont plus de 112 000 dossiers qui ont été introduits pour un total de 94 000 déjà traités. Cela a parfois pu générer de la frustration, voire de la colère, venant de gens qui n’étaient pas dans les conditions pour être éligibles à l’indemnité, ou dont le dossier n’avait pas encore été traité. Mais, pour donner un ordre de grandeur : chez nous, en temps normal, une indemnité générant beaucoup de demandes tourne généralement autour des 4 000 dossiers. C’est vous dire l’ampleur de la tâche ici. » Si Isabelle Quoilin peut bien entendu comprendre certaines réactions, dictées par un mélange de panique et d’exaspération, elle pointe aussi l’incroyable travail réalisé pour que ces indemnités promises par le Gouvernement se transforment en virements concrets, dans des délais imbattables. « Dans le cadre de ces “Indemnités-Covid”, l’outil informatique nécessaire pour les demandeurs a été mis en place en un mois et demi, alors qu’il en faut normalement douze pour développer une chose de la même envergure dans des conditions “normales”. Cela montre
bien le travail exceptionnel de notre personnel et de nos partenaires. Et puis, n’oublions pas non plus que nous étions nous-mêmes en mode confinement. Et qu’il a donc fallu abattre tout ce travail à distance, équiper les gens qui n’avaient pas d’ordinateur portable, les former, leur expliquer ce qu’il fallait faire… De nombreuses personnes dont le travail était à l’arrêt pour cause de Covid ont spontanément proposé leurs services pour les dossiers d’indemnisation. Il en découle une aventure humaine très forte. » Enfin, si ce sont les aides financières qui ont le plus marqué les esprits, il ne faut pas oublier que d’autres types d’assistance cohabitent avec elles. On recensera, par exemple, des investissements dans des projets de recherche en lien avec le Covid, dans le domaine des vaccins, des tests ou de la production de masques. Ou encore l’adaptation d’aides déjà existantes. « C’est certes moins direct, mais cela participe de l’ensemble de la dynamique pour, à la fois, aider directement les gens et les structures qui en ont besoin, et pousser l’économie à rester debout dans une période très chahutée. »
À PROPOS DE... Le SPW (Service Public de Wallonie) Economie, Emploi, Recherche met en œuvre la politique du Gouvernement wallon dans ces trois domaines. Dans le secteur de l’Economie, la mission première du SPW est de soutenir la croissance des entreprises et l’entreprenariat. Concernant l’Emploi, le SPW soutient les activités créatrices d’emploi, promeut l’insertion socio-professionnelle, encourage la formation professionnelle, et accompagne la transition numérique des écoles sur les plans pédagogique et technique. Enfin, concernant la Recherche et l’Innovation, le SPW soutient, valorise et évalue les projets de recherche appliquée des entreprises, universités, hautes écoles et centres de recherche, au travers d’aides directes ou d’appels à projets.
ISABELLE QUOILIN DIRECTRICE GÉNÉRALE SERVICE PUBLIC DE WALLONIE ECONOMIE EMPLOI RECHERCHE
Plus d’informations sur : www.wallonie.be/fr/fondsCovidEntreprises indemnitecovid.wallonie.be/#/
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FORMATION ENTREPRENEURIAT
FR.FOKUS-ONLINE.BE
Entreprendre, cela s’apprend et se stimule Etudiants en « entrepreneuriat », CEO ou employés impliqués dans leur entreprise, l’apprentissage s’impose pour s’adapter, innover, réussir. Apprendre est un état d’esprit, qui… s’apprend, expliquent nos deux experts. Et même l’échec a ses vertus formatrices.
«A
ujourd’hui, la seule constante c’est le changement ! », sourit Wilfried Niessen, doyen et directeur de HEC Liège. « Tout va très vite et l’être humain déteste ça. Raison pour laquelle, l’apprentissage est devenu plus que jamais central pour préparer les entrepreneurs de demain mais aussi aider ceux d’aujourd’hui. Entreprendre, cela s’accompagne et cela se stimule pour installer un état d’esprit. » Dans cette optique, les programmes de l’Ecole de gestion et d’économie de l’Université de Liège recèlent une belle panoplie de formations. Immédiatement associé(e)s à la gestion des organismes d’intérêt collectif de HEC (accueil, cafétéria, sports, centrale des cours et leur intendance), les étudiant(e)s vivront aussi des cours de « simulation », des jeux de rôle d’entrepreneur en concurrence avec d’autres équipes. L’expérience se forge également en modules « cours-entreprise ». « Nous proposons un Master en alternance en ventes et une formation spéciale «intrapreneuriat». Grâce à celle-ci, l’étudiant passe l’essentiel de son temps en entreprise et quelques semaines en cours pendant les deux dernières années et il réalise un mémoire-projet », détaille le directeur de HEC. « Nous avons aussi créé un statut d’étudiant-entrepreneur et un «Venture Lab» qui facilite la vie de l’étudiant déjà désireux de créer son entreprise pendant ses études. Le Lab accompagne les étudiants pour passer de l’idée d’entreprise à sa concrétisation. ». Les gens déjà dans la vie active ne sont pas en reste puisque HEC a aussi créé un MBA en alternance. Solide fil rouge entre toutes ces formations : la consécration d’un apprentissage fondé sur
le mix intelligent entre théorie et expérience pratique comme clé de l’entrepreneuriat. Avec effet persistant bien au-delà des études. Sebastian Matoso en est un expert. Fondateur et Innovation Coach de MION, lui et son équipe aident des sociétés (Luminus, BNP, Acerta, KBC, des entreprises pharma, etc) à amener de nouveaux produits et services
sur le marché. Cela passe par le coaching en innovation de l’équipe mandatée au sein de l’entreprise pour développer le projet et explorer un nouveau marché. « Il faut partir chaque fois d’une page blanche et arriver à un produit qui peut fonctionner. Toute cette activité, ce n’est en somme que de
J’adore aider les patrons et leurs équipes à apprendre à passer cette frontière imaginaire entre ne pas faire et faire.
— SEBASTIAN MATOSO - MION
l’apprentissage », analyse Sebastian Matoso. « On apprend aux équipes à apprendre à comment faire. Mais surtout à apprendre des autres et des échecs, à envisager comme une notion positive. L’analyse des plantages permet souvent de trouver la solution. En débriefant et verbalisant, comme dans les «Fuck Up Night» [soirée où des entrepreneurs viennent raconter leurs ratages, ndlr.], on explique comment on a appris et grandi, comment on a dépassé la difficulté. » Wilfried Niessen, le doyen de HEC Liège, partage cette vision de l’échec. Il est même un outil pédagogique. « La notion d’échec fait partie intégrante de nos simulations d’entreprises par les étudiants. Notre «Venture Lab» a permis depuis 2014, d’incuber les idées d’entreprises de 669 étudiants. 346 projets ont été retenus. Mais à ce jour seulement 89 entreprises ont réellement été créées. La leçon principale à en retirer est qu’un entrepreneur doit pouvoir vivre avec l’échec. » Cela s’apprend, tout comme entreprendre. L’Innovation coach et CEO de MION : « j’ai vu des dizaines de personnes se muer en entrepreneurs. C’est la plus belle aventure, fruit d’une curiosité et d’un apprentissage permanents. Mais il y a une condition absolue à remplir : il faut faire ce qu’on dit plutôt que de simplement le dire. Oser mettre en pratique, passer à l’acte, est essentiel. Personnellement, apprendre cela a été mon propre déclic. C’est même devenu mon core business d’entrepreneur : j’adore aider les CEO et leurs équipes à apprendre à passer cette frontière imaginaire entre ne pas faire et faire. » TEXTE FERNAND LETIST
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Le Brabant wallon, terre d’innovation Christophe Dister & Baudouin le Hardÿ de Beaulieu.
in BW est le partenaire économique et environnemental privilégié de la Province du Brabant wallon, souvent citée comme l’une des régions les plus florissantes d’Europe. Interview croisée du président d’in BW, Christophe Dister, et du directeur général, Baudouin le Hardÿ de Beaulieu. Qu’est-ce qui fait la renommée du Brabant wallon ? Ch. D. : « S’implanter chez nous, c’est bénéficier d’une situation géographique privilégiée, aux portes de Bruxelles, et multimodale (axes autoroutiers, 2 aéroports, futur réseau RER). Ajoutez-y le rayonnement de l’Université catholique de Louvain, d’où émergent de nombreuses spin-offs, et vous comprendrez que le Brabant wallon est une terre d’accueil pour les entreprises innovantes. Parmi les 10 parcs d’activités gérés par in BW, tous connaissent un réel succès : 1.400 entreprises, pour 32.500 emplois directs et 16.000 indirects ; soit 25 % de l’emploi en Brabant wallon ! » Que propose in BW aux entreprises souhaitant s’implanter en Brabant wallon ? B. le H. : « Nous sommes constamment à la recherche de nouveaux espaces dédiés à l'activité économique.
Parmi nos faits d’armes ces dernières années : l’extension du parc de Nivelles Sud ; le réaménagement en parc d’activité d’une aire autoroutière (Hélécine) et l’inauguration du parc de Tubize II. Nous sommes également impliqués dans la réaffectation du site des anciennes forges de Clabecq et allons entamer une nouvelle phase d’équipement dans le parc des "Portes de l’Europe" à Nivelles Nord. Au total, nous avons une réserve d’environ 70 hectares de terrains et des projets pour 100 hectares supplémentaires ! Nous investissons aussi dans des sites existants à haut potentiel. Ainsi, nous finalisons les travaux de redéploiement de l’ancien site "Peugeot" à Nivelles et avons réorganisé le Centre Monnet à Louvain-la-Neuve. Au total, nous gérons un parc immobilier de 80.000 m², soit une quarantaine de bâtiments-relais et 4 centres d'entreprises dans lesquels les start-up, spin-off, TPE, PME / PMI,... disposent de bureaux équipés et d’ateliers avec services partagés, à des conditions très avantageuses. Rejoindre un parc ou un bâtiment d’in BW, c’est aussi bénéficier de notre accompagnement dans le cadre des démarches d’obtention de permis, de subsides, d’aides à l’investissement… »
Comment voyez-vous l’avenir du Brabant wallon sur le plan économique ? Ch. D. : « Nous œuvrons sur un territoire innovant, avec des entreprises performantes, le Brabant wallon ne peut que rester à la pointe ! Le développement économique ne peut plus toutefois être pensé sans y intégrer des considérations de durabilité et de mobilité. De par nos métiers, nous plaçons depuis toujours l’environnement au cœur de nos activités, et nous y ajoutons désormais la question d’une mobilité plus durable. C’est pourquoi nous avons lancé une expérience-pilote en prêtant des vélos électriques aux entreprises des deux parcs d’activité de Nivelles. Nous voulons aller beaucoup plus loin : nous avons pour ambition de développer un réseau de vélos électriques sur l’ensemble du territoire de la Province. »
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APRÈS-CRISE FINANCEMENTS
Une arme à double tranchant La tendance de l’investissement durable (investissement socialement responsable) a la cote. L’idée est louable évidemment, mais méfiance ! Ce type d’investissement devrait faire l’objet d’études minutieuses selon Roland Gillet. « Surtout en cette période difficile, pour mesurer la part d’opportunisme ou de solidarité responsable des investisseurs quand ils souscrivent à ce type d’investissement. Il existe rarement des repas gratuits en matière de gestion financière. »
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Éviter les faillites à tout prix ! Alors que nous quittons progressivement la crise sanitaire, il est primordial de s’intéresser à la situation des finances des entreprises. Quelle évolution dans les prochains mois ? Comment éviter les faillites à venir ? Éléments de réponse.
Nouvelles habitudes online La crise sanitaire a poussé les consommateurs vers le e-commerce et leur retour dans les commerces physiques ne va pas de soi. Les très grandes enseignes s’adaptent au changement à coup de milliards d’investissement, mais il y a fort à parier que sauter le pas de la livraison sera plus compliqué pour les petites enseignes… Cette adaptation aux nouveaux comportements d’achat sera le véritable défi pour nombre de commerces de détail selon Roland Gillet.
Les indépendants travaillent en moyenne 57 heures par semaine C’est ce que démontre le Baromètre des indépendants publié cet été par Securex et par l’Université de Gand. Les 3/4 d’entre eux travaillent plus de 50h/semaine, et quelques 10 % des indépendants interrogés, plus de 80h/semaines. Le panel compte 401 travailleurs, et parmi eux, 4 sur 5 pensent que leur équilibre vie pro/vie perso n’est pas respecté. Et si 28 % d’entre eux disent parvenir à s’éloigner du travail pendant leur temps libre, 66 % note le stress dû à la charge de travail.
«T
rouver de l’argent n’est pas compliqué pour une entreprise saine qui peut en outre bénéficier de taux d’intérêts historiquement bas. Ce qui l’est plus, c’est de trouver des sources de financement externes alors que votre business-plan bat de l’aile et/ou que vos fonds propres apparaissent très limités avec la crise. » En quelques mots, Roland Gillet, professeur d’économie financière à la Sorbonne et à l’ULB (Solvay) vient de résumer la situation Corporate Finance actuelle. Selon l’expert, ce n’est pas à l’Etat de pourvoir au financement des entreprises, mais devant l’ampleur de la crise, il a dû intervenir, en accordant surtout des garanties. « Il a dû entamer une discussion délicate avec le secteur bancaire. » Le but était de demander un moratoire sur les crédits des entreprises et un report de paiement de leurs intérêts. « C’est ce que nous connaissons depuis mars dernier. » Mais dans quelques mois, ce moratoire prendra fin. Dès lors, à quoi s’attendre ? « En fin d’année, lorsque la phase de liquidité sera terminée, les entreprises devront à nouveau assurer leurs engagements. » Selon Roland Gillet, c’est à ce moment que l’on pourra vraiment juger de la solvabilité d’une entreprise. Si l’événementiel, l’aérien et l’horeca ont été fortement impactés financièrement, il faudra être vigilant et discriminant au sein même de chaque secteur d’activité. « Dans l’horeca par exemple, certains restaurants en ville ont pris la crise
peu oublié ces 20 dernières années malgré la crise de 2008. » D’un autre côté, il est également important d’adapter ses sources de financement selon son secteur et les spécificités de son entreprise. Plus vous vous situez dans une activité concurrentielle et risquée, plus vous devez augmenter vos fonds propres.
Il faut absolument éviter de se surendetter ! C’est ce qu’on a un peu oublié ces 20 dernières années malgré la crise de 2008. — ROLAND GILLET - PROFESSEUR D’ÉCONOMIE FINANCIÈRE de plein fouet alors qu’en zones touristiques, certains ont fait une saison exceptionnelle car les Belges n’ont pas beaucoup voyagé cet été. » D’où l’importance extrême d’analyser chaque situation financière pour éviter un saupoudrage improductif et son lot de faillites. « Il reste encore beaucoup d’incertitudes et la situation est loin d’être stabilisée. » Selon Roland Gillet, il faudra une
fois encore tirer des enseignements de cette crise inédite. Il recommande ainsi aux entrepreneurs de toujours renforcer leurs fonds propres quand la conjoncture est favorable. Car lorsque la situation se dégrade, il devient en général illusoire de trouver les fonds propres nécessaires pour traverser les turbulences. « Et surtout, il faut absolument éviter de se surendetter ! C’est ce qu’on a un
S’il est important de savoir gérer les finances de son entreprise, l’entrepreneur doit également pouvoir se pencher sur la gestion privée de ses avoirs. « Il doit y avoir une stratégie claire dans la gestion du patrimoine professionnel et privé ainsi qu’un bon équilibre entre les deux », insiste Dimitri Bauters, directeur régional Bruxelles-Wallonie chez Van Breda. « L’entrepreneur fait parfois l’erreur d’injecter tout le privé dans l’entreprise. » En période de crise, il pourrait donc tout perdre. L’entrepreneur attend de la liquidité, de la sécurité et du rendement dans ses investissements mobiliers. « En banque, il est aujourd’hui très difficile de trouver tout cela dans un seul produit. L’entrepreneur doit donc diversifier son portefeuille », explique Dimitri Bauters. L’idée serait donc de s’adresser à un professionnel en banque qui lui assurerait une diversification maximale suivant son profil et son horizon de placement. « L’entrepreneur doit également être informé des changements fiscaux et juridiques qui peuvent avoir des conséquences importantes sur son patrimoine global. » TEXTE BASTIEN CRANINX
MICROSTART BRAND REPORT
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Jamais seul face à la crise Coiffeurs, bouchers ou encore épiciers, les petits indépendants représentent près de 95 % des entreprises actives du pays. Essentiels à l’économie nationale, ce sont pourtant eux qui ont le plus souffert, et souffrent encore, des effets dévastateurs du Covid-19.
P
our les aider, plusieurs organismes ont déployés, à côté des mesures adoptées par les pouvoirs publics, des programmes d’accompagnement et de conseil spécialement adaptés aux besoins des microentreprises. Parmi eux, MicroStart, première institution de microfinance en Belgique, a élaboré un Plan de relance en trois phases : une phase d’urgence, prévue d’avril à mai 2020 ; une phase de relance, de juin à septembre 2020 ; et une phase de croissance, d’octobre 2020 à juin 2021. « Dès le début de la crise, nous avons mis en place des mesures d’urgence vouées à soutenir les starters et micro-entrepreneurs », déclare Emmanuel Legras, CEO de MicroStart. « Une aide financière d’abord, capable de couvrir leurs besoins en trésorerie et en liquidités immédiats. » Un prêt de 2.000 € sans garantie, complété par un prêt d’honneur de 1.000€ (prêt à 0 %) lui-même assorti d’un différé de remboursement jusqu’à 24 mois. « A côté de cela, nous avons ouvert une hotline téléphonique destinée à fournir gratuitement des conseils et des informations aux entrepreneurs, clients ou non de MicroStart. » Des renseignements relatifs aux solutions proposées par l’organisme de microcrédit lui-même, mais aussi concernant les mesures prises au fil des jours par les autorités, dans les
trois Régions. « Les deux premiers mois de confinement, nous avons traité plus de 4.000 appels entrants. » Afin de pallier les risques liés au manque d’information, l’organisme a également organisé un suivi de son portefeuille clients. « Nous avons appelé tous nos clients afin de faire le point avec eux sur leur activité, le remboursement de leur microcrédit et pour leur prodiguer des conseils », explique Emmanuel Legras. « Pour les 80 % de personnes que nous sommes parvenues à joindre, il a systématiquement été proposé un report d’échéance. Donc, comme les banques, alors que nous ne disposons pas du statut bancaire et que nous ne bénéficions pas, de ce fait, des mêmes garanties que celles offertes par l’Etat fédéral aux organismes bancaires, nous avons décidé d’apporter notre soutien à la trésorerie des petits indépendants via un report systématique d’échéance. Plus de 50 % de notre portefeuille client a bénéficié de ce report, une offre qui était valable jusqu’au mois de juillet. » L’urgence parée, les micro-entrepreneurs ont désormais besoin d’aide pour se préparer à la reprise de leur activité afin d’assurer la continuité de leur entreprise. Et tous n’ont pas forcément accès aux crédits bancaires ou à l’accompagnement de consultants. C’est la
deuxième phase du projet de l’organisme de microcrédit, intitulée « phase de relance », qui a opté pour un soutien financier sous forme d’un prêt de 12.000 €, complété par un prêt d’honneur de 3.000 €. « A côté de ce soutien, nous poursuivons bien entendu toujours nos services de coaching individuel, de webinaires informatifs et de formations en ligne, accessibles à tous les micro-entrepreneurs, clients ou non. » Un aspect essentiel alors que cette situation inédite court toujours. A partir du 1er octobre enfin, débutera la troisième phase du projet, orientée « croissance d’entreprise ». « Dès ce moment, nous allons pouvoir prêter aux micro-entrepreneurs jusqu’à 20.000 € de crédit, un montant complété automatiquement par un prêt d’honneur de 5.000 €, aux conditions habituelles. » Une période clé durant laquelle MicroStart lancera aussi une nouvelle méthodologie de coaching auprès de ses clients. « Un coaching intensif personnalisé et gratuit d’une durée de 3 mois, renouvelable une fois », renseigne Emmanuel Legras. « Une fois par semaine, l’entrepreneur rencontrera l’un de nos experts pour faire le point sur son activité et obtenir des conseils et un appui dans le déploiement de ses activités. » Au final, jusque juin 2021, ce sont plus de deux millions d’euros qui seront mobilisés
À PROPOS DE... Composé d’un réseau de 5 agences (à Bruxelles, Gand, Anvers, Charleroi et Liège), de 40 collaborateurs et de 150 bénévoles, MicroStart permet à tout porteur de projet ou indépendant n’ayant pas accès au crédit bancaire classique de bénéficier d’un financement (jusqu’à 25.000 €) pour créer ou développer son entreprise. Depuis sa création en 2011, MicroStart représente 70 % des activités de microfinance en Belgique et a financé plus de 5.500 entrepreneurs, accompagné ou formé 9.000 entrepreneurs, et injecté dans l’économie nationale 40 millions d’euros sous forme de microcrédits.
en faveur du plan de relance de MicroStart. « A ce jour, nous avons déjà couvert plus de 60 % de nos besoins grâce au soutien de nos partenaires financiers », souligne le directeur de l’organisme de microfinancement, réjoui de pouvoir satisfaire les besoins de l’entrepreneuriat dit populaire, quotidien, indispensable à l’économie d’un pays. « Pour deux millions de prêt d’honneur, c’est huit millions de microcrédits qui seront injectés dans l’économie belge, d’ici la fin de notre plan de relance. »
EMMANUEL LEGRAS, CEO DE MICROSTART
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#FOKUSENTREPRENEUR
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La gestion de patrimoine n’a jamais autant exigé de confiance ! La gestion de patrimoine implique une expertise des marchés financiers et de bonnes idées aux bons moments. Mais aussi, une solide relation avec le client. Démonstration…
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vant tout, il faut savoir que la gestion de patrimoine proposée par une société indépendante s’inscrit dans une optique différente de celle d’une banque ‘traditionnelle’, comme le confirme Bernard Pons, co-fondateur de Pure Capital, spécialisée en gestion de patrimoine. « Car la banque ‘traditionnelle’ manquera, justement, de ce discours faisant que les entrepreneurs parleront le même langage, en plus de partager une logique et une vision identiques des choses. Concrètement, un entrepreneur se rapporte aux faits, à la solidité de son bilan, à sa croissance, à sa trésorerie… C’est ce à quoi il faut aussi veiller pour sélectionner les investissements. Ceci renforce la confiance entre les interlocuteurs. »
« Pour autant, il n’existe pas de solution toute faite dans cette activité », reprend Patrick Vander Eecken, également co-fondateur de Pure Capital. « Chaque situation doit être considérée à travers le prisme du client en particulier : sa vie au moment où il vient vous voir et ce qu’elle pourrait devenir ensuite, son âge et plein d’autres paramètres, dont ses liquidités disponibles. Pourtant, les seuils d’entrée chers au private banking sont un frein pour beaucoup, mais les besoins sont là. Pour l’entrepreneur à ses débuts, par exemple. Un gestionnaire de patrimoine devrait aussi collaborer avec la banque du client, où ses avoirs restent déposés. Cela rassure. C’est un excellent parti pris pour l’indépendance, de s’entourer de plusieurs banques dépositaires. Un gestionnaire de patrimoine ne fait ‘que’
gérer les actifs, sans ‘incitant’ à proposer tel ou tel produit ».
BERNARD PONS CO-FONDATEUR
Par ailleurs, on entend souvent dire que la crise du Covid aurait encore un peu plus aiguisé l’appétit des Belges pour l’épargne. Ce phénomène exerce-t-il un effet sur la gestion de patrimoine ? « Le Covid a effectivement créé un stress, mais financièrement parlant, nous n’avons perdu aucun client et enregistrons même beaucoup d’ouvertures de comptes », confirme Frédéric Venditti. « Toute crise crée aussi des opportunités. Les prix des actifs avaient fortement baissé, les rendant très intéressants. Et des opportunités existent encore. De manière générale, la recherche d’alternatives aux comptes d’épargne à zéro est encore plus actuelle aujourd’hui... »
PATRICK VANDER EECKEN CO-FONDATEUR
FRÉDÉRIC VENDITTI FOUNDER & MANAGING PARTNER
À PROPOS DE... Pure Capital est une société de gestion de patrimoine belgo-luxembourgeoise indépendante se distinguant par sa volonté de respecter la confiance apportée par ses clients. Elle a su, au fil des années, se positionner comme acteur privilégié, pour leurs avoirs familiaux ou professionnels. Agréée « société de gestion », elle répond aussi aux normes strictes nécessaires pour créer des fonds de placement. Les mots « indépendance », « transparence », « expertise » et « performance » unissent cette équipe de plus de 50 personnes, y compris ses 5 co-fondateurs, qui participent à la gestion de plus d’un milliard d’euros d’actifs.
UMANI BRAND REPORT
La gouvernance familiale au centre de toutes les attentions ! Pour accompagner les familles dans l’organisation et la transmission de leur patrimoine, en ce compris les entreprises familiales, Thomas de Wouters d’Oplinter, fondateur du Family Office Umani depuis l’année 2000, nous éclaire sur l’importance de la gouvernance familiale.
L
a gouvernance familiale est un prérequis indispensable, selon Thomas de Wouters, « car elle permet de définir les objectifs de l’entrepreneur et de la famille à l’égard de l’entreprise familiale. En effet, des questions relatives à la transmission ou à la cession de l’entreprise se poseront inévitablement. » Comme le précise Charles de Moffarts, Conseiller financier et patrimonial chez Umani, « lorsque nous recevons nos familles, nous commençons toujours par procéder à un inventaire de la structure familiale et de l’ensemble du patrimoine familial (immobilier, portefeuilles, entreprise familiale, œuvres d’art) afin d’avoir une vision globale, indispensable pour ensuite établir des pistes de structuration de ce patrimoine. Ces pistes sont analysées
au regard de tous les aspects civils, juridiques, fiscaux et réglementaires afin de mettre en œuvre les outils les plus appropriés. » « La structuration des actifs est une réponse technique à la gouvernance familiale », précise encore Thomas de Wouters. Manuella Verhaeghe de Naeyer, Conseiller juridique et patrimonial, nous précise que la législation fiscale dans les trois régions du pays prévoit un régime fiscal avantageux pour le transfert des sociétés familiales par voie de succession ou de donation. Plusieurs conditions doivent être respectées et varient d’une région à l’autre mais ces conditions ont trait au caractère familial de l’actionnariat et à la poursuite de l’activité pendant un certain nombre d’années. « C’est néanmoins une
matière assez technique qui nécessite un bon encadrement. On voit donc bien l’importance de la gouvernance familiale au regard de la planification successorale qui tiendra compte des souhaits et objectifs de l’ensemble de la famille notamment à l’égard de l’entreprise familiale, » souligne-t-elle.
pensée dès l’âge de 50 ans. L’objectif du Family Office est de privilégier les intérêts économiques des familles dans une vision transgénérationnelle. »
« La question de la cession de l’entreprise familiale (à un tiers) requiert également une réflexion en amont de l’opération de vente, » précise Thomas de Wouters, « afin d’organiser la transmission, la gestion et l’optimisation des revenus des liquidités issues de la vente. ». Il conclut : « nous ne sommes plus dans les mêmes situations familiales et patrimoniales qu’il y a 30 ans. La transmission doit être
À PROPOS DE... Umani offre un service global d’organisation patrimoniale (conseil stratégique, opérationnel et familial, ingénierie financière, juridique, fiscale et successorale). Nous encadrons, en toute indépendance, le patrimoine des familles en vue d’en assurer la pérennité et de permettre sa transmission dans les meilleures conditions. La particularité essentielle d’un « Family Office », tel que le nôtre, est donc d’être et de rester indépendant. Nous ne pratiquons aucune gestion financière, nous ne vendons pas de produits, et notre rémunération est essentiellement liée à l’activité de conseil. Engagement, indépendance, absence de conflits d’intérêts, transparence et expertise sont les critères auxquels nous nous engageons.
THOMAS DE WOUTERS D’OPLINTER FONDATEUR DU FAMILY OFFICE UMANI
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INTERVIEW AGNÈS FLÉMAL
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SL est la structure support dédiée à toutes les startups wallonnes technologiques (deeptech/ hightech). « Depuis 20 ans, mon job consiste à être à l’écoute de tous porteurs de projets d’entreprise et de trouver de solutions originales et évolutives à concrétiser pour démarrer et grandir », explique Agnès Flémal, la dynamique CEO de WSL. Son écurie entrepreneuriale pèse aujourd’hui 900 millions d’euros de chiffre d’affaires cumulés… Que signifie « entreprendre » aujourd’hui en Belgique ? « En Belgique comme en Europe, l’esprit d’entreprendre est en retard par rapport à ce qui se vit aux Etats-Unis, en Chine ou en Inde. Nous avons été bercés durant des décennies dans un confort lié à nos grandes entreprises, à nos richesses. Cela ne pousse ni à l’effort ni au dépassement. Il a fallu du temps pour redonner le goût d’entreprendre aux jeunes générations. Cela évolue positivement depuis 15 ans. Entreprendre ne doit plus symboliser le “risque”. »
« Etre entrepreneur, c’est saisir une opportunité en toutes circonstances » Faire de projets technologiques des entreprises performantes, telle est la vocation de WSL, fidèle à son slogan « Will Stretch your Limits ». La société pilotée par Agnès Flémal se classe au top mondial des incubateurs « technos ». Son moteur : cultiver l’esprit d’entreprendre.
TEXTE FERNAND LETIST PHOTO CHRISTOPHE KETELS
Les tendances économiques, rapides et mouvantes, imposent de pouvoir pivoter rapidement. Quel est la clé de la réussite : idées, argent, capacité d’adaptation ? « L’équipe, les gens. Les Solvay et autres étaient des humains porteurs d’une vision et d’une stratégie pour déployer une entreprise. Avoir une bonne idée ne suffit pas. Une fois lancé, il faut aussi être capable de s’adapter. Actuellement, les tendances économiques, rapides et mouvantes, imposent de pouvoir pivoter rapidement. Le Covid vient de durement nous le rappeler. A cet égard, le
LE DÉVELOPPEMENT DE PROJETS INNOVANTS EN RÉSEAU ET À VOCATION INTERNATIONALE EST LE CŒUR DE L’ACTIVITÉ DU PÔLE. Interview d’Anthony Van Putte, Directeur Général Quel est la mission du Pôle MecaTech, au sein de l’ecosystème wallon ? Notre mission est d’accompagner les entreprises dans leur développement pour créer les emplois et l’activité de demain, par le montage et la réalisation de projets collaboratifs et innovants à vocation internationale. Ces développements amènent les entreprises à se transformer, notamment au travers du numérique : 70% de nos projets mettent en œuvre ou développement des technologies numériques. Le numérique est clairement au cœur de notre stratégie. Ces évolutions correspondent à notre vision qui est d’œuvrer pour une Wallonie réinventée pour ses citoyens, où il est facile d’entreprendre et qui supporte les initiatives individuelles, tout en répondant aux enjeux sociétaux d’aujourd’hui.
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Comment le Pôle MecaTech peut aider les entrepreneurs qui souhaitent pérenniser leur entreprise ? Entreprendre seul n’est plus une option. La collaboration et l’innovation ouverte ne sont pas un effet de mode mais une nécessité absolue pour pérenniser et faire croître une activité industrielle à haute valeur ajoutée, face à notre environnement en constante évolution. Notre réseau est notre force, avec nos 200 membres industriels à la pointe de l’innovation. Le Pôle MecaTech accompagne les entreprises et porteurs de projet depuis l’idée jusqu’à son industrialisation en aiguillant l’entreprise vers le financement adéquat. Comment ? En l’accompagnant dans ses démarches, en trouvant les bons partenaires, en la conseillant sur les meilleurs choix à prendre pour le développement de son entreprise.
Quels sont les secteurs clés aujourd’hui ? La crise que nous traversons nous rappelle l’importance de nos défis sociétaux. Elle nous alarme des risques climatiques auxquels nous devrons nous confronter si nous n’y prenons pas garde. Les secteurs de la santé (medtech et e-santé), de la mobilité connectée et durable, de l’énergie renouvelable et de l’économie circulaire constituent des champs d’actions importants pour nos entreprises et nos technologies.
+608m € IMMOBILISATIONS CORPORELLES BRUTES DES PMES MEMBRES (entre 2006 et 2017)
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AGNÈS FLÉMAL INTERVIEW
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digital s’est montré un levier formidable pour être réactif et agile. » Quelle qualité humaine doit avoir un entrepreneur en 2020 pour émerger ? « Le leadership avec la capacité de convaincre, de mobiliser une équipe, des financiers, des CA. Avoir une vision et pouvoir l’opérationnaliser en fédérant tous ses partenaires. Il y a des leaders-nés et d’autres qui peuvent le devenir. A WSL, des scientifiques se sont révélés de vrais leaders. » Votre travail vise à dénicher des pépites technologiques et à les faire briller ? « (Rires)… Je veux surtout qu’elles se rendent compte de tous les atouts qu’elles ont. A l’inverse, quand d’autres se voient déjà Microsoft ou Elon Musk, il faut leur remettre les pieds sur terre. Dans les deux cas, cela passe par un encadrement qui les challenge. » WSL se concentre sur les start-ups actives en (hautes) technologies, pourquoi ? « Notre spécialité est l’entreprise tournée vers le B2B industriel avec un projet de technologie forte. Dans tous les cas, il faut que l’on soit en présence d’une “technologie propriétaire”. Soit avec un brevet, soit une technologie éprouvée dans le secteur B2B. Notre éventail d’entreprises concerne cinq secteurs “deeptech”: mécatronique, medtech, ICT, “green” et industrie 4.0. Nous sommes le seul acteur wallon de ce type reconnu à l’international, au niveau de Toronto ou Shanghai. Notre approche “techno” permet d’être concentré sur une population entrepreneuriale très typée et d’appliquer une méthodologie de développement qui lui est totalement adaptée. » Quels sont les traits principaux d’un technoentrepreneur ? « Ce sont des… foutus putains d’ingénieurs en sciences !... Comme moi. C’est la caractéristique de la population de CEO qu’on accompagne. L’ingénieur représente 90 % des profils porteurs de projets qui frappent à notre porte. L’avantage est que l’on sait comment les faire évoluer, les encadrer, les entraîner. Ils sont quasi tous taillés dans le même roc et nous parlons tous le même jargon technoscientifique. » Quel critère de réussite est le plus pertinent :
les revenus, la survie, la croissance ? « Pour les sociétés sous l’aile de WSL, l’aspect revenu est assez exceptionnel. 95 % génèrent plus vite jusqu’à six fois plus de revenus comparés à d’autres. Cela tient à une démarche claire : on est là pour soutenir des sociétés qui vendent quelque chose. Après, l’aspect financier se résout de lui-même. A l’opposé de la tendance en vogue dans les startups et le digital où on se focalise sur de grosses levées de fonds avant même d’avoir fait ses preuves. A WSL, pas de pré-funding, de mirage de licornes ou de numérique blingbling. Seulement des acteurs industriels qui trouvent des clients et un marché autour des produits et/ou services qu’ils proposent. L’indicateur de réussite essentiel, c’est le taux de croissance. Cette année, un tiers des sociétés coachées par WSL affichent 2530% de taux de croissance. »
ÉVOLUTION DE L’EMPLOI DES ENTREPRISES MEMBRES (entre 2006 et 2017, sans AGC et ARCELOR)
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Etre entrepreneur, c’est parvenir à faire de la crise une opportunité ? « Absolument. C’est le propre des PME et des startups technologiques d’avoir ce réflexe. Et les crises offrent toujours des opportunités à saisir. »
Comment WSL et ses poulains ont-ils vécu la crise sanitaire Covid ? « Globalement très bien. Cela a ouvert à un grand nombre de nos sociétés des opportunités nouvelles. Certaines ont pu exploser et gagner en visibilité grâce à leurs services et solutions. Pour 60 % de nos entreprises, la crise Covid s’est révélée positive et porteuse de débouchés ; pour 20 %, l’effet a été neutre ; et pour 20 %, il a été négatif, surtout celles actives sur des secteurs fort impactés comme l’aéronautique
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ou l’automobile. En revanche, nos sociétés spécialisées dans la technologie en milieu médical et en santé ont été les plus sollicitées. La crise a fait prendre conscience qu’il fallait utiliser plus et mieux les outils digitaux. Un paramètre essentiel pour faire tourner l’industrie du futur, ce sera la qualification des personnes. »
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ÉVOLUTION DE LA VALEUR AJOUTÉE DES ENTREPRISES MEMBRES (entre 2006 et 2017, sans AGC et ARCELOR)
SMART FACT. Si vous n’étiez pas devenue directrice de WSL vous seriez aujourd’hui... « Dirigeante d’une entreprise. Ce que j’ai déjà été la première moitié de ma vie professionnelle. Je serais CEO d’une boîte de technologie… J’aurais pu aussi devenir championne d’équitation car j’ai fait beaucoup de compétitions à haut niveau. J’adore autant la compétition que le cheval en lui-même. Mon kiff, c’est d’entrer en piste, de passer les obstacles et de gagner. »
Tessares Dans l’écurie WSL, l’entreprise néolouvaniste Tessares s’est distinguée pendant le lockdown comme solution pour les réseaux informatiques saturés du fait de l’inflation de demandes de téléchargements et du télétravail généralisé. Son prototype de dropbox a permis de soulager les réseaux en orientant les utilisateurs vers les plus délestés. Elle a ainsi décroché quelques beaux contrats auprès d’opérateurs dans le monde.
CRL Booster Chaque année, Agnès Flémal initie un projet-pilote pour améliorer les services fournis par WSL. En 2020 : le CRL Booster. Une méthodologie de formations pour aider chaque société à définir sa proposition de valeurs et (se) vendre plus vite et mieux. Pendant 10 jours, chaque matin, des entrepreneurs chevronnés partagent leur expérience avec ceux qui vont se lancer. L’après-midi, ces derniers appliquent sur leur propre boîte ce qu’ils ont appris. En répondant à une foule de questions : quel est mon produit ? Ma proposition commerciale ? Comment je la communique ? Je me vends comment ? Je négocie comment ?...
127 PROJETS LABELLISÉS en 27 appels à projets
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BRAND REPORT XERIUS
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Il ne faut certainement pas broyer du noir De quel soutien vont pouvoir bénéficier les entreprises à la sortie de la crise sanitaire ? Stéphanie Gowenko, responsable Wallonie chez Xerius nous en dit plus.
quoi devrons-nous faire face dans quelques années ? Cette question, alors que l’on sort progressivement de la crise sanitaire, beaucoup d’entrepreneurs se la sont posée. Car, faut-il le rappeler, la crise sanitaire passée, ce sera à la crise économique de frapper à la porte de beaucoup d’entre eux. « On se rend compte que l’heure de vérité pour beaucoup d’entrepreneurs se situera aux environs du deuxième semestre de l’année », explique Stéphanie Gowenko, responsable Wallonie chez Xerius. Tout à fait conscients du rôle primordial qu’ils s’apprêtent à jouer, les guichets d’entreprises et les caisses d’assurances sociales devront être au plus proche de leurs clients. Leur but? Les aider à sortir du rouge ! Cependant, ces interlocuteurs indispensables aux indépendants tiennent à les rassurer. « Il ne faut certainement pas broyer du noir ! Les solutions existent au cas où les entreprises viendraient à manquer de clientèle : report de paiements, demande de dispenses ou encore réduction de cotisations sociales », rassure Stéphanie Gowenko. Des aides que les meilleures caisses d’assurances sociales s’empresseront bien sûr d’expliquer à leurs clients.
À
encore être extrêmement disponibles et réactifs », insiste Stéphanie Gowenko.
durant cette crise, il faudra aussi penser à proposer de l’aide aux nouveaux starters.
Et peut-on parler de disponibilité et de réactivité sans évoquer la nécessité indiscutable du digital dans ce domaine d’expertise ? « Personne ne s’attendait à être frappé aussi durement par le Covid et le confinement. Certains n’avaient pas investi assez dans les outils informatiques. Aujourd’hui, toutes les caisses d’assurances sociales qui étaient dans ce cas savent qu’elles doivent absolument se remettre en question.» Un mal pour un bien pour l’entrepreneur donc (qui bénéficiera prochainement de nouveaux outils informatiques) mais aussi pour les professionnels du chiffre avec lesquels les caisses d’assurances et les guichets d’entreprises travaillent. « Chez Xerius par exemple, nous basons notre trio gagnant sur l’expertise de nos collaborateurs, le client et le comptable. Ce dernier bénéficiant d’informations sur la législation (extrêmement mouvante en ce moment) et d’outils informatiques de qualité a pu se consacrer entièrement à son corps de métier : le conseil client. »
Des ambitieux qu’il faudra bien évidemment encadrer pour se lancer sur le marché. « Selon l’expert, au-delà du soutien dont les entreprises déjà existantes vont bénéficier durant cette crise, il faudra aussi penser à proposer de l’aide aux nouveaux starters. Des ambitieux qu’il faudra bien évidemment accompagner pour se lancer sur le marché. « Certaines personnes ayant perdu leur emploi par exemple, vont voir la crise comme une véritable opportunité et se lancer en tant qu’indépendants ». Plus que jamais, la communication sera primordiale. Avant toute chose, il faudra les rassurer et leur faire comprendre qu’être indépendant n’équivaut pas à être dépourvu de droits sociaux. « Aujourd’hui, c’est une fausse croyance de penser qu’un indépendant ne peut pas dormir sur ses deux oreilles surtout s’il dispose de conseillers compétents et à l’écoute. » Mme Gowenko se veut donc plus que rassurante même en ces temps difficiles et tient à donner quelques conseils aux indépendants :
« Sur des sujets comme le droit passerelle par exemple, nous avons dû et nous devons
Selon l’expert, au-delà du soutien dont les entreprises déjà existantes vont bénéficier
• Ne pas avoir peur de venir chercher les informations nécessaires en contactant
À PROPOS DE... Xerius soutient le démarrage, l’évolution et la cessation d’une entreprise. Nous nous occupons des démarches administratives pour les indépendants débutants en veillant toujours à ne rien oublier pour qu’ils puissent enfin se considérer comme de véritables indépendants. Bien entendu, nous calculons également les cotisations sociales pour le compte des autorités. Nous veillons aussi toujours à être proactifs dans nos démarches d’information aux indépendants. Nous sommes l’organisme le plus à même de les renseigner sur leurs devoirs mais aussi sur leurs droits. Nous sommes actifs aussi bien en Wallonie qu’en Flandre et à Bruxelles.
les caisses d’assurances sociales et guichets d’entreprises ; • Rencontrer au plus vite un comptable pour mettre au plus vite son projet sur papier ; • Réaliser rapidement une estimation chiffrée pour évaluer les impôts et les frais professionnels en jeu ; • Confronter son entourage et tester très vite son projet sur le marché pour faire les adaptations nécessaires.
STÉPHANIE GOWENKO RESPONSABLE WALLONIE XERIUS
Cette « Nuit » porte conseil ! Parce qu’un entrepreneur doit parfois prendre le temps de lever la tête du guidon pour respirer et s’inspirer, la « Nuit des Entrepreneurs Inspirants » permet de se rencontrer en échangeant idées, histoires et expériences sous le signe de l’émotion.
L
’objectif de ces « Nuits » (qui sont plutôt de longues soirées et n’empièteront donc pas sur vos heures de sommeil, rassurez-vous !) est de faire face à la morosité, envers et contre tout. « Nous sommes submergés d’informations négatives et anxiogènes », souligne l’organisateur Geoffroy Josquin. « Il était donc nécessaire de lancer une initiative mêlant positivisme et inspiration. Pour montrer que les choses bougent dans le bon sens ! »
la pianiste Valérie Marie, entourée de 4 autres entrepreneurs inspirants, avec qui faire plus ample connaissance (Ingrid Hick (Find Your Place) - David Eloy (groupe Eloy) - Pierre Hamblenne (J&Joy) Gregory Nolens (Cerhum). Nous nous rendrons ensuite au Château-Ferme d’Arche pour le chapitre
Et le « storytelling » est l’un des axes principaux de l’événement. « Car cette façon de procéder permet de faire surgir des anecdotes souvent méconnues et de faire connaissance avec les invités sous un autre angle. » Cette « Nuit » donne donc aussi l’occasion d’entendre des histoires pour le moins atypiques. Comme, l’an dernier, celle de cette ancienne mannequin devenue antiquaire, par exemple… En détail, la « Nuit des Entrepreneurs Inspirants » se décline en quatre soirées, toutes présentées par Emilie Dupuis (RTL-TVI – Waldorado). Le volet liégeois du 26 mars à l’Abbaye du Val Saint-Lambert, accueille comme conférencière
namurois du 7 mai. Avec Laura Lange, Docteure en Philosophie Pratique, en conférencière principale, entourée des « locaux » Camille Gersdorff (Maison Gersdorff) - François Delahaut
(Cafés Delahaut) - Ludovic Vanackere (Atelier de Bossimé) - Simon-Pierre Breuls (Universem). Le 19, au tour du Hainaut au Dôme de Charleroi (avec la conférence du conférencier-illusionniste Régis Rossi et les présences de Aline Goffin & Julie Vandeput (Oh My Box!) - Damien de Dorlodot (Groupe Decube) - Ronald Gobert (Groupe Gobert) - Christophe Wanty (Groupe Wanty). Avant de clore cette édition 2020 en beauté du côté du Brabant Wallon, à l’Abbaye de la Ramée. Avec une conférence signée Virginie Delalande, première femme sourde de naissance devenue avocate en France, qui sera cernée de près par Emna Everard (Kazidomi), Julie Foulon (Girleek), Allison & George Vanderplancke (Chaussures Maniet) et Frédéric Depraetere (Nomade Wine). Bref, des entrepreneurs inspirés, mais surtout inspirants, c’est-à-dire fin prêts à donner envie à d’autres de tenter la grande aventure de l’entrepreneuriat. Event4Biz est une entreprise spécialisée dans la création d’événements BtoB haut de gamme et exclusifs dont l’unique mission est de stimuler le développement de vos affaires grâce à un contenu de haute qualité et la mise en relation avec vos futurs clients.
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AGILITÉ RESPONSABILITÉ SOCIALE DES ENTREPRISES
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Agile et responsable, deux qualités à cultiver Agilité et responsabilité soci(ét)ale sont deux notions au top dans l’univers entrepreneurial. Mais sont-elles compatibles ? Suivant que l’on s’appelle Kazidomi, VO-Event ou COOPCITY, leur combinaison est à géométrie variable.
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lles sont devenues incontournables en entreprise. D’une part, l’agilité pour coller, dans sa production et son fonctionnement, à un environnement commercial hyper volatil, incertain, complexe et désormais sous influence Covid. D’autre part, la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) : l’alignement par les sociétés de leur gestion globale sur des principes environnementaux, sociaux et économiques pour améliorer en continu leur impact sur la société et la planète.
ISO 26000 En RSE, on parle souvent de norme ISO 26000. Edictée par l’Organisation Internationale de Normalisation, elle fixe les lignes directrices de la responsabilité sociétale et son cadre de référence pour les entreprises. Sur 7 thèmes : gouvernance de l’entreprise ; droits de l’Homme ; relations/conditions de travail ; environnement ; loyauté des pratiques ; rapports aux consommateurs ; et développement local. 99 pays ont créé cette norme. Etats-Unis, Cuba, Inde, Luxembourg et Turquie ont, eux, refusé de la voter.
Encore faut-il faire matcher ces deux principes. Et là, point de recette toute faite. À chaque secteur, son approche. Prenons la société Kazidomi, success story du foodtech made in Belgium avec comme leitmotiv de « rendre accessible un mode de vie sain pour tous » à travers des gammes de produits responsables aussi bien alimentaires, cosmétiques que d’entretien. Mais, sa politique RSE va au-delà. Elle se traduit en logistique, dans l’utilisation de matières recyclables, dans le recours à des producteurs locaux, mais aussi dans le bien-être de ses employés encouragés à vivre « plus responsable ».
Agilité, une méthode pas si jeune Elle fait fureur aujourd’hui mais l’approche « agile » est née dans les eighties et a été consacrée début des années 2000 par un Manifeste détaillant 12 principes. Son application tous azimuts actuelle semble s’écarter de l’essentiel. Comme « favoriser les individus et leurs interactions plus que les outils et processus ». Comme « installer une collaboration directe entre développeurs de projets et clients ». Autre méprise : vouloir rendre son entreprise « agile à 100 % ». L’agilité est surtout efficiente dans la gestion des projets… Son déclic d’origine.
« Penser cette approche RSE dans sa globalité nécessite de l’agilité », assure Emna Everard, la CEO de Kazidomi. « Être une entreprise agile consiste à être capable de vite rebondir, à ne pas se coincer dans des paradigmes non-testés au préalable. C’est aussi se concentrer sur des manières d’opérer découpées en cycles courts pour cultiver rapidement les fruits du travail accomplis. Rendre agiles tous ses processus est tout à fait compatible avec une société qui se fixe une mission sociétale et relève les défis nouveaux avec les solutions les plus innovantes. »
Avec quelques paradoxes à régler : « nos adhérents sont de plus en plus demandeurs de solutions durables pour les emballages, les livraisons, etc. Mais ils recherchent aussi le meilleur prix, ce qui complexifie la transition vers des solutions durables notamment s’il faut se fournir ailleurs dans le monde. L’important est aussi de disposer d’un outil permettant en permanence de mesurer son impact RSE, pour, de manière agile, rectifier le tir si nécessaire », explique Emna Everard.
Dans l’univers de l’économie sociale, agilité, RSE, productivité ont néanmoins une autre résonance. Sabrina Nisen, coordinatrice de COOPCITY, pépinière bruxelloise pour entrepreneurs sociaux, doute du « principe de RSE aux critères extra larges et noncontraignants » dont se gargarisent de grosses sociétés. « Ce label à la mode est en deçà des réalités socio-économiques, culturelles et environnementales de la Belgique », affirme la responsable. « En revanche, les entreprises suivant nos
Une ‘agilité responsable’ peut exister mais à condition d’être pensée collectivement, et pas seulement dans un but de profit.
— SABRINA NISEN - COOPCITY
Bien des secteurs s’efforcent de suivre cette logique associant responsabilité mesurable et agilité de réaction. Par exemple, le groupe VO-Event a initié depuis 2018 une politique RSE dans l’organisation de ses événements. Avec mise en place d’un outil de reporting RSE. Une sorte de check list par événement pour le rendre le plus vertueux possible. D’autre part, un volet « durable » est intégré à toute proposition faite à ses clients. Puisqu’un événement aura toujours une empreinte écologique, VO calcule systématiquement pour chacun sa compensation financière « carbone », assumée soit par le client, soit partiellement par VO-Event. Chaque événement (public ou corporate) étant unique, l’agence a redoublé d’agilité.
formations COOPCITY sont, de par leur finalité sociale, des structures qui poussent déjà plus loin et naturellement une dynamique RSE. Elles sont à fond dans le concept d’impact social - sur la société, sur les usagers et clients - évalué en regard des actions et pratiques des sociétés. » Le terme « agilité » n’a pas non plus la cote en milieu d’économie sociale. « Nous nous référons plus à une gouvernance démocratique, à l’autogestion sous forme de coopératives, d’organisation horizontale. Oui, une “agilité responsable” peut exister mais à condition d’être pensée collectivement. Pas seulement pour le profit. » TEXTE FERNAND LETIST
Agir ensemble pour stimuler la demande en matière recyclée Le potentiel de circularité de nos déchets d’entreprise est immense. Les bénéfices peuvent être considérables, sur le plan non seulement de la durabilité, mais aussi de l’économie. Valipac s’efforce dès lors d’impliquer toute la chaîne, grâce à des initiatives ciblées et à des projets innovants. Francis Huysman, CEO de Valipac, nous en dit plus à ce sujet.
Collecte sélective, tri et recyclage des déchets d’emballages des entreprises « Les entreprises belges qui mettent des emballages sur le marché doivent en assumer la responsabilité dans son intégralité, jusqu’à la fin de la vie de ces emballages. Concrètement, ces “responsables d’emballages” doivent démontrer que 80 % de leurs emballages sont recyclés. Dans ce cadre, Valipac veille à la collecte sélective, au tri et au recyclage des déchets d’emballages des entreprises en Belgique. Chaque année, nos clients nous transmettent des déclarations de la quantité d’emballages qu’ils ont mise sur le marché. Ils nous paient alors une cotisation, dont le montant dépend des matériaux utilisés et du volume d’emballages. Pour pouvoir démontrer le recyclage, nous concluons des contrats avec des collecteurs. Ceux-ci enlèvent les déchets d’emballages chez les clients des responsables d’emballages (les déballeurs). Afin d’atteindre un taux de recyclage de 80 %, nous utilisons la cotisation financière de nos clients pour encourager la collecte sélective chez les déballeurs, à l’aide d’incitants financiers.
Vers un nouveau système circulaire Ce système existe depuis plus de vingt ans et a fait ses preuves. Cependant, les temps ont changé et nous sommes conscients qu’exporter nos déchets d’emballages en Asie du sud-est pour les recycler là-bas n’est pas un système durable. C’est pour cette raison que nous avons mis sur pied un nouveau système circulaire, dans lequel les traders, les recycleurs et les producteurs d’emballages jouent un rôle essentiel. Les traders sont les intervenants qui enlèvent les matériaux chez les collecteurs et qui les revendent aux recycleurs. Les recycleurs recyclent ensuite ces matériaux, afin qu’ils puissent être réutilisés par les producteurs d’emballages. En faisant en sorte que chacun dans la chaîne assume sa responsabilité, nous souhaitons réutiliser un maximum de déchets d’emballages, en vue de la production de nouveaux emballages, et ainsi, rester à un niveau aussi élevé que possible dans la chaîne de valeur.
Housses rétractables circulaires Les marchandises livrées sur palette sont généralement protégées par un film rétractable en plastique. En 2019, nous avons conçu du film rétractable composé à 50 % de déchets de plastique issus des collectes
Plus d’infos : valipac.be
en entreprise. Pour ce faire, nous avons travaillé en collaboration avec plusieurs parties prenantes de la chaîne : Total en tant que partenaire technique, Rymoplast en tant que recycleur, Oerlemans en tant que producteur d’emballages et Wienerberger en tant que responsable d’emballages. Ces films rétractables sont désormais utilisés par plusieurs entreprises. Ils ne diffèrent pas des films rétractables classiques d’un point de vue qualitatif et ils ne sont pas beaucoup plus chers, mais leur empreinte carbone est nettement plus faible. Les entreprises n’ont donc plus aucune raison d’utiliser des films rétractables conçus intégralement à partir de matière vierge. » « Il s’agit d’une innovation importante, car chaque année, pas moins de 100 000 tonnes d’emballages en plastique provenant d’entreprises sont mises sur le marché. Les films rétractables représentent 40 000 tonnes de ceux-ci. »
Film étirable composé à 25 % de plastique recyclé « 40 000 autres tonnes consistent en film étirable, principalement utilisé dans le secteur de la distribution. Nous mettons donc actuellement au point un film étirable qui contient 25 % de plastique recyclé. Comme le film étirable est beaucoup plus fin que les films rétractables, il est plus difficile, d’un point de vue technique, d’y intégrer des matières recyclées. Nous avons lancé un autre projet en collaboration avec le producteur d’emballages Mima Films. Cette innovation sera testée cet automne, par des utilisateurs tels que Reynaers Aluminium et Colruyt. Avoir de telles grandes entreprises modèles comme partenaires est important, car beaucoup d’autres suivront dans leur sillage. Nous créons ainsi un marché. De cette façon, nous pouvons véritablement changer les règles du jeu. Nous ne manquons pas de déchets à transformer en matière première. Il faut surtout créer la demande en matière recyclée. »
Encre neutralisable « Les encres ont un impact négatif sur le recyclage des films d’emballage. Sans tri préalable, il est impossible de recycler correctement les films imprimés. C’est pourquoi, au début de cette année, nous avons lancé un projet afin de concevoir des encres qui peuvent être neutralisées pendant le processus de recyclage. Nous pourrions ainsi fabriquer un film pratiquement transparent à partir d’un film imprimé. Ce projet durera deux ans et se déroulera en collaboration avec plusieurs parties prenantes de la chaîne. »
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DIGITALISATION PROSPÉRITÉ DES ENTREPRISES
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Le chemin du développement Encore aujourd’hui, la transformation digitale est parfois vue comme une lubie pour entreprises technologiques. Mais à l’heure de l’ultra-connectivité, le passage au digital serait en fait une question de survie pour toutes les entreprises, sans distinction de taille ni de secteur.
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ela fait bien 20 ans qu’on en parle. L’ère de la digitalisation est arrivée, et elle bouleverse l’économie, avec pour fondements la dématérialisation et l’automatisation des tâches répétitives. « Pourtant, en Belgique, même si tout le monde en a bien conscience, le passage à l’action tardait à se faire », analyse SimonPierre Breuls, co-fondateur d’Universem, une société spécialisée dans le marketing digital. « Aujourd’hui, je crois que la transformation commence vraiment, accélérée par la récente crise sanitaire. » Mais finalement pourquoi changer, et (re)construire son entreprise sur un mode digital ? « Nous sommes entourés de technologies », avance Julie Foulon, CEO de Girleek, start-up dont la mission est de rendre le digital accessible au public féminin. « On oublie parfois que le premier réflexe des gens lorsqu’ils veulent de l’information, c’est de dégainer leurs téléphones. Dans ce contexte, il est important pour une entreprise de s’adapter : il faut créer un écosystème digital, être visible en ligne et facilement contactable, mais aussi pouvoir identifier et comprendre sa cible, notamment grâce au dashboarding et à l’analyse de données. » Une adaptation qui serait nécessaire quelle que soit l’activité développée. Au risque d’être tout simplement noyé dans la masse d’informations disponibles, et de laisser filer la clientèle… « Au niveau du marketing digital, nos entreprises ont d’ailleurs du retard par rapport à ce qu’on observe en France, aux Pays-Bas ou en Allemagne », rebondit à ce propos Simon-Pierre Breuls. Pourtant, le belge est très connecté. Résultat : une partie du marché belge est capté par nos voisins, ce qui représente tout de même une fuite importante du PIB. » Aïe… Mais le marketing est-il le seul domaine dans lequel la digitalisation est devenue vitale au développement de l’entreprise ? Ou n’est-
ce que la partie visible de l’iceberg ? « La digitalisation concerne évidemment aussi toute l’organisation interne, c’est-à-dire les processus et procédures, la comptabilité ou encore la logistique », explique Julie Foulon. « Digitaliser tout cela, c’est dématérialiser et optimiser les tâches les plus répétitives », complète Simon-Pierre Breuls. L’entreprise est dès lors plus efficiente. Moins d’erreurs sont commises et on focalise les équipes sur les tâches à haute valeur ajoutée, qui sont par ailleurs plus agréables. » On l’aura compris, l’outil numérique (réseaux sociaux, logiciels, pages web, positionnement SEO, big data…) n’est pas qu’un phénomène de mode ou un investissement tape à l’œil. Intégré dans une stratégie globale, c’est un vecteur de rationalisation, de compétitivité, de développement et de bien-être. De démocratisation des affaires, même. « Avec la multiplication des canaux, si on prend le cas spécifique du marketing, tout le monde, du petit indépendant à la multinationale, peut aujourd’hui faire une publicité ciblée et efficace », explique le co-fondateur d’Universem. Il n’en demeure pas moins nécessaire pour le chef d’entreprise de se former au digital, et d’y sensibiliser ses équipes. « Le gros challenge n’est pas tellement technologique, il est surtout humain. Il existe une corrélation positive entre le digital et la création d’emploi, mais il ne faut laisser personne sur le quai. Il faut donc arriver à former et accompagner les gens au digital pour les garder dans les entreprises, à des postes qui évoluent. » Des propos qui trouvent écho dans ceux de Julie Foulon, pour qui les femmes et les « moins jeunes » ne doivent pas être les grands oubliés de cette évolution. « La formation au digital doit être massive si l’on veut que l’entreprenariat et la valeur-ajoutée continuent à se développer en Belgique », conclut-elle. TEXTE LOUIS MATAGNE
Le gros challenge n’est pas tellement technologique, il est surtout humain. Il faut former et accompagner les gens au digital. — SIMON -PIERRE BREULS CO-FONDATEUR D’UNIVERSEM
PROXIMUS BRAND REPORT
#FOKUSENTREPRENEUR
Les entreprises vibrent pour la fibre ! Entre dématérialisation accrue et besoins de transfert exponentiels, la connexion en fibre optique est devenue une réelle nécessité pour les entreprises.
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chaque minute dans le monde, et par minute, on dénombre 400.000 réunions Skype et trois millions de recherche sur le web. Des nombres colossaux qui exigent un système de transfert très performant. Face à ces besoins qui explosent encore un peu plus chaque jour pour les entreprises, la réponse se nomme fibre optique. « Une connexion de ce type est très rapide. On arrive à des débits entre 1 et 2,5 gigabits par seconde. Ce qui est aujourd’hui suffisant pour les entreprises. Même si, pour faire face à une consommation qui ne cesse d’augmenter, ces débits vont bien entendu se faire plus rapides. On parle d’atteindre bientôt les 10 gigabits par seconde », explique Alex Lorette, Directeur Solutions Entreprises chez Proximus.
Mais la vitesse de transfert n’est pas l’unique argument qui fait vibrer les entrepreneurs pour la fibre. On dénombre en effet pas moins de trois autres (très) bonnes raisons pour effectuer ce choix. Tout d’abord, la vitesse de la connexion est équivalente dans l’autre sens. « Autrement dit, on envoie des données aussi vite qu’on les reçoit, ce qui est essentiel pour un business performant ! » Vient ensuite le temps de réponse, ce que les professionnels appellent la latence. « Elle est aujourd’hui de l’ordre de quelques millisecondes. Très utile dans un monde où l’on travaille de plus en plus à distance, et où on doit donc accéder à des données stockées sur le Cloud. Cet aspect est tout aussi essentiel que la vitesse », poursuit notre
interlocuteur. Qui conclut : « enfin, il ne faut pas négliger l’aspect fiabilité. Indispensable, lui aussi, pour un travail à distance sans failles. On a constaté l’importance de tout ceci durant la crise du Covid. En Bref, que soit pour de la visio-conférence, de la voix sur IP ou du back-up de données, la fibre et ses avantages sont indispensables. » « Les besoins en termes de fibre évoluent très vite », poursuit Alex Lorette. « Voilà vingt ans, l’ADSL et sa connexion de trois mégabits/seconde apparaissait comme le top du top, alors que ce chiffre est dérisoire maintenant. Aujourd’hui, une entreprise sur deux a déjà opté pour le Cloud. Ce qui montre bien que la fibre optique ne va pas arrêter sa montée en puissance… »
ALEX LORETTE DIRECTEUR SOLUTIONS ENTERPRISES PROXIMUS
À PROPOS DE...
Proximus, anciennement Belgacom, est l’opérateur leader dans le marché professionnel belge de services digitaux et de solutions de communication. Pour préparer son infrastructure aux besoins futurs de ses clients, Proximus a décidé d’accélérer son plan d’investissement dans la fibre. L’ambition est de connecter 2,4 millions de points à la fibre optique (permettant des vitesses de téléchargement allant jusqu’à 1 giga par seconde) d’ici 2025. Et avec la participation de partenaires, ce nombre pourrait atteindre 4,2 millions d’ici 2028.
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BRAND REPORT CISCO
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Travail à domicile et cybersécurité : les nouveaux défis de 2020 Un défi de taille pour entreprises et salariés, la gestion du travail à distance est un des nouveaux aspects avec lequel il faudra apprendre à composer cette année.
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n défi de taille pour entreprises et salariés, la gestion du travail à distance est un des nouveaux aspects avec lequel il faudra apprendre à composer cette année. Confinement oblige, de nombreuses institutions, multinationales et PME ont d’ores et déjà été contraintes de s’adapter à une flexibilité nécessaire afin de pouvoir assurer le maintien de leurs activités. Les exigences d’un télétravail réussi
la question. Créer un espace de travail à la maison, entretenir la cohésion entre collègues tout en privilégiant la sécurité de données informatiques sensibles, pour Michael Jonckers, Small Business Sales Manager chez Cisco Belux, « pouvoir travailler de n’importe où, à n’importe quel moment sans que cela impacte la productivité est essentiel. Pour réaliser cela, il faut certains outils collaboratifs, une couche de sécurité et un réseau fiable. » La flexibilité en cybersécurité, c’est quoi ?
Alors que les enfants ont déjà repris le chemin de l’école, pour certains travailleurs, les incertitudes liées aux conditions de retour au bureau planent encore. Être prêt pour du télétravail adapté ou non : telle est
Chaque jour, presque 5 milliards d’internautes se connectent pour regarder des vidéos, passer des commandes en ligne, rechercher des informations, communiquer
avec leurs proches ou juste surfer sur le net. Avec un nombre croissant de connexions et un volume de données personnelles (propriété intellectuelle, informations financières, données clients, etc.) qui ne cesse d’augmenter, les risques de fuites et cyberattaques se multiplient. « En interne et externe, on voit beaucoup d’entreprises et PME utiliser chaque jour des informations rendues accessibles à distance et des outils de visioconférence sans avoir, au préalable, réfléchi à la protection de ces données en dehors des murs et du réseau de l’entreprise. Il y a un réel besoin de réflexion et d’une mise en place de stratégie de sécurité liée à ce monde du télétravail. »
À PROPOS DE... L’entreprise technologique Cisco fait fonctionner l’internet depuis 1984. Cisco et ses partenaires aident les entreprises et les particuliers à se connecter, à communiquer et à collaborer en toute sécurité, et à saisir aujourd’hui les opportunités numériques de demain. Cette société tech et innovante spécialisée dans le développement de produits et services pour les grandes entreprises dispose d’un segment dédié aux PME, Cisco Designed.
La Fibre. On l’utilise déjà ici. Certaines des plus anciennes abbayes de Belgique vivent résolument avec leur temps. Elles digitalisent leurs processus et utilisent déjà la fibre de Proximus. Les maîtres brasseurs peuvent ainsi télécharger plus rapidement vers le cloud et contrôler leurs cuves de brassage à distance et en temps réel. Saisissez aussi votre chance et connectez votre entreprise à la fibre. Découvrez comment nous digitalisons ensemble la Belgique sur proximus.be/digitalbelgium
Think possible
La Belgique, un pays de PME Avec plus d’un million de PME et un bilan de santé financière qui affichait tous les compteurs (ou presque) au vert en 2019, la Dame de fer belge est belle et bien l’entreprise de moins de 50 travailleurs. « En Belgique, presque 50 % des cyberattaques visent les PME. C’est pourquoi l’authentification des utilisateurs et la protection des données sont indispensables. Il faut faciliter le télétravail avec des outils performants mais aussi réfléchir plus loin en intégrant une politique de cybersécurité qui tient compte des dangers que ce télétravail comporte. »
Odoo, le partenaire de confiance de votre digitalisation La société belge de logiciels Odoo propose une solution à bon prix pour encourager le télétravail et assurer une efficacité maximale. Retour sur une success story belge ! Le défi de la digitalisation est plus que jamais à l’ordre du jour et bien des entreprises ont dû y faire face au pied levé depuis mars, avec la crise sanitaire du Covid-19. Digitaliser son entreprise permet un gain de productivité, une meilleure collaboration entre les départements, mais aussi de passer au télétravail du jour au lendemain. Et c’est ce qu’Odoo a pu mettre en place pour sa propre gestion. Passer plus de 800 employés en travail à distance en une nuit, un pari impossible à tenir sans la digitalisation. En ces temps de solidarité, la société wallonne a mis ses 15 années d’expérience au service d’associations actives dans la gestion de la crise sanitaire en offrant le logiciel et son déploiement. Mais ce n’est pas tout, convaincue que la digitalisation devrait être à la portée de tous, cette scale-up wallonne permet aux PME de se doter d’un logiciel de gestion intégré à un prix abordable, ou de bénéficier d’une application gratuite. Bien qu’avec une présence importante dans le sud du pays (2 bureaux à Grand-Rosière et bientôt à Louvain-La-Neuve),
Fabien Pinckaers, fondateur et PDG, veut « garantir que nous ne sommes pas seulement un succès wallon mais un succès belge ». Odoo a ouvert son bureau anversois en juin, afin d’être au plus près de ses clients et de continuer à les soutenir. Avec plus de 5 millions d’utilisateurs dans le monde et une croissance annuelle de 60%, Odoo s’impose graduellement comme la solution de choix dans le paysage de l’ERP et concurrence des grands noms. Et pas qu’en Belgique! Odoo rayonne également à l’international avec des bureaux aux États-Unis (3), Mexique, Dubai, Inde, Hong-Kong et au Luxembourg. Depuis ses débuts en 2005, Odoo n’a de cesse de se développer. L’entreprise a célébré son 1000ème employé mi-juillet et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Envie de découvrir Odoo? Odoo Experience, l’événement vitrine, aura exceptionnellement lieu en ligne du 30 septembre au 1er octobre. Vous pouvez vous enregistrer gratuitement sur experience.odoo.com. Odoo peut odoo.com.
être
testé
gratuitement
sur
Pour plus d’informations : Personne de contact : Cécile Collart Tél : +32 (0)2 616 85 19 Email: cco@odoo.com
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INFOGRAPHIE MON ENTREPRISE
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Entreprendre, sous quelle forme ? Envie de devenir votre propre patron ? De nombreuses raisons peuvent vous y pousser, du goût de l’aventure à celui de l’indépendance, de la volonté de transformer le monde à celle de changer de vie. Si les raisons ne manquent pas, les manières non plus. Petit résumé en 4 points.
Devenir indépendant
Entreprise sociale
Startup, scale-up, spin-off ? Kesako ?
Et la franchise dans tout ça ?
C’est un sacré pas en avant. Le soutien d’une structure de portage salarial peut permettre de commencer en douceur, avant de créer son entreprise. À ce stade, il faudra choisir : créer une Entreprise Personne Physique (EPP) ou une Entreprise Personne Morale (EPM) ?
Si vous avez, derrière votre projet, le désir de servir une cause qui vous tient à cœur, l’entrepreneuriat social vous attend peut-être. Cette structure a fait un bond en quelques années ! Et surtout, tous les secteurs d’activités sont concernés : santé, intégration sociale, formation, tourisme, transport, Horeca, finance ou encore industrie.
À cheval entre l’innovation et la technologie, la startup attire nombre de jeunes et moins jeunes portés par des rêves de succès et inspirés par des licornes. Mais une startup n’est pas juste « une jeune pousse ». Elle prend des risques : de son marché à son business model, il faudra tout imaginer, tout inventer. C’est donc un statut temporaire, le temps qu’elle trouve son équilibre et mette en œuvre un modèle scalable, i.e. reproductible à l’infini ailleurs dans le monde ! Alors la scale-up, qu’est-ce que c’est ? Une startup qui a rencontré son marché, trouvé son modèle ainsi que des fonds et qui essaime désormais dans d’autres coins du globe. Le graal quoi ! La spin-off, quant à elle, peut être ou non une startup. Elle est surtout caractérisée par sa filiation avec une plus grosse organisation (société ou université), et lui permet de se diversifier sans se disperser ou d’exploiter ses assets (brevet, logiciel etc.).
Cet autre système repose sur un contrat, entre une entreprise dont le modèle est déjà éprouvé (franchiseur) et un entrepreneur (franchisé) qui souhaite monter son projet. Fort d’un développement en réseau, le franchiseur apporte au franchisé la crédibilité de son enseigne, mais aussi son expérience et ses savoir-faire. Il y gagne la consolidation et l’expansion de son image de marque, grâce à l’ouverture d’un réseau de points de contact clientèle. L’entrepreneur franchisé, formé et accompagné, peut démarrer plus rapidement qu’en développant sa propre affaire, porté par la renommée du nom du franchiseur. En retour, il devra s’en tenir à l’identité de la marque et à son savoir-faire (commercial, technique, logistique etc.). Un accord gagnant-gagnant pour les deux partis !
La première offre des avantages à celui ou celle qui manquerait de fonds : moins de formalités administratives lors de la création comme au quotidien et pas de capital minimum. Mais pas non plus de séparation entre vos patrimoines privé et pro. Vous en supporterez donc les risques financiers. Une EPM peut prendre plusieurs formes (SRL, SA, SC etc.) et requerra plus de temps, d’argent et de formalités pour voir le jour. Mais vous y gagnerez une fiscalité plus avantageuse et la séparation de vos biens privés et professionnels.
L’entreprise sociale repose sur 3 critères. Le premier, essentiel, est sa vocation sociale : elle vise l’intérêt public et le bien de la société ou d’une partie de la population. Le second est son modèle économique, qui se rapproche de l’entrepreneuriat traditionnel : emplois rémunérés et commercialisation de services ou produits. En revanche, elle se distingue par la structure de sa gouvernance, le plus souvent participative, et par son fonctionnement horizontal.
TEXTE JULIE GARRIGUE
GROUP S BRAND REPORT
#FOKUSENTREPRENEUR
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Une approche bienveillante, sécurisante et orientée solutions contre la crise Le monde de l’entreprise subit la crise sanitaire de plein fouet. Dans ce contexte, les guichets d’entreprises doivent leur apporter le soutien nécessaire. Mais eux aussi sont face à des enjeux bien personnels. Explication.
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n ne le dira jamais assez ! Au-delà des nombreux morts humaines qu’a provoqué la crise sanitaire, cette dernière aura aussi touché durablement le secteur économique de notre pays. PME, indépendants, petites ou grandes entreprises ont payé un très lourd tribut. C’est donc en véritable soutien que les guichets d’entreprises doivent se positionner. Aujourd’hui plus que jamais, leur rôle est primordial. « Nous devons assumer au quotidien une dimension sociétale majeure à travers une approche bienveillante, sécurisante et orientée solutions », explique Thierry Nollet, membre du comité de direction de Group S. Pour l’expert, cette crise impose la mise en place de dispositifs pouvant pérenniser ces activités tout en étant supportables sur le plan financier. « L’idée est donc d’assurer aux clients un réel retour sur investissement en gardant l’humain au centre des relations et des développements. » Or selon lui, beaucoup de groupes sociaux en difficulté ont fait le choix d’axer leur politique sur la robotisation poussée à l’extrême.
« La complexification de la législation dans notre domaine force les investissements en matière de développements et de coûts informatiques qui deviennent écrasants. » Pour endiguer ce problème, Thierry Nollet prône ainsi une gestion prudentielle et prévisionnelle qui a notamment permis à Group S de traverser toutes les crises. « Nous avons pu soutenir ces investissements tout en offrant une logique de mutualisation des éléments de support et de guidance. Pour nos clients, cela représente une vraie plus-value. » Un autre défi du secteur s’incarnerait également dans les questions de bien-être au travail. « La crise que nous venons de vivre doit nous inspirer à travailler sur les axes de reconversion. » En cela, Thierry Nollet estime que l’on doit s’intéresser davantage aux éléments influant positivement sur l’Humain, sa santé, ses performances individuelles, la nécessité d’une mise en adéquation des contingences privées avec les exigences professionnelles.
Enfin, selon lui, la transformation des organisations constituerait également un autre enjeu. Cela étant, Thierry Nollet estime qu’aucune avancée ne sera possible en matière de relance économique tant que le blocage politique auquel nous assistons depuis des mois ne sera pas réglé. « La précarisation déjà présente avant la crise sanitaire ne fera que s’intensifier si l’on n’avance pas au niveau politique. » Sans cela, nous ne pourrons pas compter sur un plan de relance structurel et séquencé sur le plan sectoriel. « Dans la crise que nous traversons, le renforcement des axes de solidarité doit être la priorité. Or la désunion politique actuelle la met à mal ! » L’expert rappelle d’ailleurs que le monde de l’entreprise a souvent comblé les lacunes de l’état sur des questions fondamentales et sociétales. Aujourd’hui, avec le poids écrasant de la crise, il ne peut plus assumer ce rôle. Il serait donc plus que temps que l’on trouve une solution viable !
THIERRY NOLLET
MEMBRE DU COMITÉ DE DIRECTION DE GROUP S.
À PROPOS DE... Ayant créé le secteur des secrétariats sociaux il y a 80 ans, Group S est le premier groupe social en Wallonie. Son réseau repose sur une trentaine de succursales qui assurent un niveau de proximité important avec ses clients. Avec 22 000 entreprises, Group S possède le plus grand nombre d’entreprises en gestion. Ses guichets d’entreprises sont, dans certaines régions, gérés en partenariat avec les Chambres de commerce wallonnes et ses partenaires historiques de la confédération de la construction. Ses 900 collaborateurs ont contribué à faire du Group S le meilleur groupe social en matière de qualité de services selon l’étude pratiquée par ICMA International.
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PANEL D’EXPERTS ETAT DES LIEUX
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Belgique, terre d’entrepreneurs Un point commun entre les Régions de notre pays ? Elles hébergent toutes les trois des entrepreneurs ambitieux et créatifs. Nous en avons donc rencontré trois pour comprendre si des nuances existent entre la Flandre, Bruxelles et la Wallonie.
GEORGES DE FEU.
THIERRY TACHENY.
CÉLINE BOUTON.
CEO de LynxCare, scale-up spécialisée dans le traitement de données en milieu hospitalier
CEO d’Invineo et créateur d’un système de distribution de vin au verre intelligent et connecté
directrice associée de LITA.co, plateforme d’impact investing
Selon vous, quelles sont les qualités de l’entreprenariat dans votre Région ? « Chez les jeunes en tout cas, je n’ai pas l’impression qu’il y ait vraiment une différence entre les entrepreneurs flamands et ceux des deux autres régions. Je suis flamand, mais je vis à Bruxelles, et j’observe les mêmes traits de caractère. Un entrepreneur, c’est selon moi quelqu’un qui voit les choses sous un angle différent et veut fondamentalement les faire changer, évoluer. C’est aussi quelqu’un de têtu, qui aime le challenge et veut faire grandir son initiative. C’est un état d’esprit qu’on retrouve partout, peu importe la région d’origine. Finalement, les différences sont plus marquées entre les entrepreneurs et les «non-entrepreneurs», qu’entre entrepreneurs issus de régions différentes. »
« Tout d’abord, je parlerai de quantité car il y en a. Ensuite je dirai qu’il y a une véritable intelligence et beaucoup d’agilité au sein de nos startups. Nous n’avons aucun complexe d’infériorité à développer par rapport à nos voisins. En revanche, parce que l’accompagnement de nos projets est proportionnel à la taille de notre «petit» écosystème financier, nous souffrons souvent d’un déficit au démarrage par rapport à nos voisins français ou allemands. Cela nous force à inclure rapidement une dimension internationale à nos projets. Ce qui peut faire peur, mais je pense que nos entreprises en retirent rapidement une plus grande agilité et une plus grande efficacité. »
« Je vois deux types d’entrepreneurs. D’un côté, le monde des startuppers. Chez eux priment l’audace et la capacité à bien s’entourer. Ils sont persévérants et connaissent la vie mouvementée d’entrepreneurs qui veulent aller vite et loin. En parallèle, et surtout à Bruxelles, où l’on compte 62 % d’indépendants d’origine étrangère, un autre type d’entrepreneuriat existe, moins visible. Pour ces personnes, l’entrepreneuriat est davantage une porte de sortie de la précarité ou une nécessité de vie. Elles n’ont souvent pas de bagage professionnel ou de diplômes universitaires mais beaucoup de volonté. Chez eux, il s’agit plus de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. »
Pensez-vous qu’il y règne une culture de l’entreprenariat suffisamment forte ? « En Flandres, on aime ériger les entrepreneurs en modèles. Des personnalités émergent ainsi, grâce à l’attention des médias et à une forte présence sur les plateaux TV. Cette particularité a évidemment des bons côtés, même si je trouve qu’on a tendance à se focaliser plus sur les personnes que sur leurs projets. Il faut aussi souligner que la Flandre est composée d’un important tissu de PME. Il faut le protéger, car ces PME sont des lieux de créativité et de dynamisme, mais aussi d’apprentissage. J’ai personnellement appris beaucoup au sein du petit réseau de pharmacies géré par ma mère. Certainement plus qu’à l’école où l’entreprenariat est une matière optionnelle, ce que je déplore. »
« Les choses ont beaucoup changé au cours de ces dernières années. Il y a une émulation nouvelle qui agite le territoire. La communauté des entrepreneurs wallons connaît de nombreux changements : elle grandit vite, essaime et décomplexe les talents. On voit désormais des «licornes» locales ou de grosses levées de fonds qui se signent ; tout cela accélère le mouvement. Et puis, bien sûr, les clichés tombent : la Wallonie un peu endormie qui sort difficilement de son passé industriel, ce n’est plus d’actualité. Nous surfons sur un renouveau, une dynamique nouvelle. »
« De plus en plus en effet ! On voit éclore des cours spécifiques dans les écoles ou les universités. Les étudiants sont de plus en plus formés à des logiques entrepreneuriales. Des initiatives comme JobYourself ou la Smart permettent d’entrer doucement dans ce monde en testant son activité. Mais je pense que la culture de l’entrepreneuriat fait encore peur. On perçoit encore surtout les contraintes administratives, les frais et les taxes que le statut engendre. D’un autre côté, l’entreprenariat social prend aussi beaucoup d’ampleur car les gens cherchent du sens à ce qu’ils font. Ils ont acquis un bagage dans le monde de l’entreprise et décident de le mettre au service d’une cause qui leur tient à cœur. »
Estimez-vous recevoir un soutien et des aides adaptés à vos défis d’entrepreneur ? « C’est sûr qu’il existe un bon environnement dans le nord du pays. Mais j’ai parfois l’impression qu’on en fait de trop, ou en tout cas qu’on ne s’y prend pas comme il faut. Je trouve par exemple que les autorités dépensent beaucoup trop d’argent pour des organisations de conseil. Il y a trop de conseillers pour tout, et qui ne laissent même pas les jeunes entreprises connaître l’échec, alors que ça peut être très bénéfique. Je crois que l’argent serait mieux utilisé dans l’aide au lancement, sous forme de capitaux de départs. Je pense également qu’il faut plus d’aides pour permettre aux entreprises de grandir à l’échelle européenne, car c’est une opportunité fantastique. »
« L’écosystème d’accompagnement grandit également. En Wallonie, les aides existent et sont mieux structurées. Il y a plusieurs niveaux d’intervention, et on sent que les relais entre ces niveaux s’installent. Par ailleurs, à côté des investisseurs privés, l’administration et le monde politique sont à l’écoute. Mais attention : dans ce système, la persévérance et l’opiniâtreté sont des nécessités pour l’entrepreneur. Il faut bouger, se montrer, tenter sa chance plusieurs fois, frapper souvent aux portes et être patient. Les processus de décisions et les négociations restent longs. D’où, l’importance d’une communication talentueuse et celle de rapidement s’entourer d’une équipe multilingue. »
« Oui, notamment au niveau de la région Bruxelles-Capitale où nous sommes bien lotis. Des structures telles que Hub. Brussels, le 1819, MyBusinessPass ou le Réseau Entreprendre permettent de trouver soutiens, conseils et financements. Il y a également énormément d’événements autour de l’entrepreneuriat ou d’endroits où se retrouver et travailler. Les soutiens viennent autant du public, que des réseaux d’entrepreneurs et du grand public à travers la «smart money», via le crowdfunding par exemple. En matière d’entrepreneuriat social, beaucoup de choses ont émergé ces dernières années : Coopcity, LITA.co, BeCircular, Solifin, la Beescoop, etc. Le terrain est propice à créer de belles entreprises. »
TEXTE LOUIS MATAGNE ET BASTIEN CRANINX
SPI BRAND REPORT
#FOKUSENTREPRENEUR
Objectif Liège ! Si de nombreux entrepreneurs connaissent les avantages de la région liégeoise question expertise, dynamisme ou situation géographique, tous ne sont pas au fait des nombreuses possibilités pour dénicher le bon endroit pour déployer leurs activités dans un environnement porteur de solutions durables et mixtes avant tout. Heureusement, d’autres veillent au grain pour eux !
C
’est le cas de la SPI, Agence de Développement de la Province de Liège, qui réunit 84 communes et la Province pour maximiser et multiplier les opportunités. « L’image de Liège comme ville affaiblie par la fermeture de plusieurs entreprises emblématiques est définitivement derrière nous », résume, comme un mantra, Cédric Swennen, Directeur Général de la SPI. Il nous en dit un peu plus : « Aujourd’hui, Liège possède un tissu économique très actif. Nous œuvrons pour que la province dans son ensemble soit un territoire attractif. En 2030, la réussite de sa transformation post-industrielle doit être exemplaire à l’échelle européenne. » Concrètement, cette mission pour le moins ambitieuse vise à créer une interface entre lieux de vie, collectivités et entreprises. Cédric Swennen reprend: « L’objectif, dans tous les cas, vise à apporter des solutions durables aux défis du développement territorial. Créer et régénérer des lieux de vie et d’activité répondant aux besoins des entreprises et des futurs usagers de ces lieux. » Bref, le rôle de l’agence ne se borne pas à trouver l’endroit idéal pour une implantation idéale, elle aussi. En fait, une agence de développement accompagne les projets depuis leur idée jusqu’à leur réalisation concrète. Ce processus débute par l’analyse et l’accompagnement stratégique. Avant d’enchainer sur la conception de nouvelles
fonctions et usages du territoire. Tout cela sans oublier la construction, la rénovation, la promotion immobilière et la gestion de l’animation de quartiers et des lieux économiques. « Les entrepreneurs doivent bénéficier de l’environnement et de conseils propices à leur implantation et à leur croissance. Mais il ne faut pas se limiter à cela, effectivement ! Il faut, par exemple, développer des lieux mixtes au niveau de leurs fonctions. Parce que c’est dans une logique mixant habitat et économie que se niche aussi le secret de la vitalité d’un quartier. » Donc, la valeur ajoutée d’une telle agence pour ses clients privés est d’apporter une solution d’implantation couvrant leurs besoins durant tout le cycle de l’activité professionnelle : amorçage, création, développement, et maturité. La valeur ajoutée de la SPI pour ses associés, cette fois, est majoritairement liée aux retombées indirectes des investissements réalisés sur le territoire. Au niveau économique, social et environnemental. Pour ce faire, outre une expertise et une connaissance pointue du terrain, une aide quasiment scientifique est essentielle. Et c’est le cas avec la maîtrise de la data, devenue une expertise essentielle. « C’est une excellente façon d’obtenir des informations fiables et objectives pour baliser un projet tout au long de son développement. Par exemple, pour voir où existent des potentiels de reconversion. En
résumé, ces données nous aident à devenir plus agiles, à tirer au mieux parti des opportunités. La data est devenue essentielle, dans notre secteur aussi. » Une logique de fonctionnement permettant de rouvrir aussi les yeux des interlocuteurs, visant à leur faire considérer les choses de manière plus large afin de maximiser les retombées économiques. « Le Val Benoît, quartier bien connu de Liège, est un ancien campus universitaire reconverti en quartier complet avec entreprises, services, Horeca et habitat. C’est une excellente démonstration de la régénération d’un endroit. » Et la nouvelle orientation d’un quartier ne s’arrête pas à son implantation proprement dite quand il s’agit de maximiser les retombées en termes d’économie et de bien-être. « Par exemple, il fait aussi intervenir dans la mobilité, et ce dans les deux sens. D’abord en insufflant des lieux de travail en milieu rural, pour rapprocher l’emploi des gens qui ne se déplacent pas vers les villes. Par ailleurs, il faut également désenclaver des quartiers de centre-ville et les rendre plus attractifs. Les quartiers de gare existante, comme à Huy, ou en devenir, comme à Cheratte, sont des lieux d’investissement importants pour nous. Bref, nous entendons prouver que Liège et l’ensemble de la province mérite plus que le détour. » Et démontrer, une fois de plus, leur ardeur d’avance !
À PROPOS DE... Région de traditions industrielles, la province de Liège s’est diversifiée en misant avec succès sur les technologies de pointe et la dynamisation de son tissu économique. Si la SPI reste le partenaire de référence pour faciliter l’implantation de votre activité économique en province de Liège grâce à ses solutions sur mesure, elle offre désormais aussi une diversité de produits et services capables de répondre aux besoins des entreprises à différents moments de leur développement.
Les entrepreneurs doivent bénéficier de l’environnement et de conseils propices à leur implantation et à leur croissance.
CÉDRIC SWENNEN DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SPI
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BRAND REPORT KBC
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Toujours bienvenus, souvent trop méconnus ! Des subsides divers et très variés peuvent utilement aider tout entrepreneur. Mais ce dernier est souvent refroidi par la montagne de paperasse, la lourdeur administrative et une méconnaissance des possibilités. Voilà pourquoi des structures spécialisées viennent à son secours.
«S
ouvent, les entrepreneurs ne savent même pas qu’ils peuvent prétendre à des subsides ! » s’exclame Dimitri Van Rossum, Head of subsidia@KBC Brussels, dont le rôle est justement d’aider et d’aiguiller les chefs d’entreprise tout au long du véritable parcours du combattant que représentent les démarches pour obtenir un support financier bienvenu. Il poursuit : « la Région Bruxelloise a mis en place assez d’aides aux entreprises, mais elle ne les promotionne pas. Résultat : de nombreuses personnes passent, hélas, à côté… »
vie de l’entreprise. Et pas uniquement, comme on le croit trop souvent, au lancement des activités. « Il est en effet tout-à-fait possible de faire intervenir des subsides dans la construction d’une troisième usine d’un même groupe et dans le cadre d’une même activité. Ou dans un agrandissement de sa surface, même des années après le lancement. » Avec deux règles de base, toutefois : « le subside n’est pas une source de financement,
le projet ne tient financièrement pas la route sans aides financières, ce n’était sans doute pas une si bonne idée que ça ! » Sur le territoire bruxellois, les travailleurs indépendants, et même les indépendants complémentaires, de même que les micro-, petites et moyennes entreprises sont toutes éligibles pour les subsides. La seule exception étant les grandes entreprises de plus de 250 équivalents temps plein,
Schématiquement, il existe deux façons de tenter d’obtenir un subside. S’y mettre seul, en sachant que cela représente du temps que l’on consacrerait plus efficacement à son business de base. Sans compter les difficultés qui minent le parcours.
En fait, 95 % du tissu entrepreneurial bruxellois est subsidiable, la région étant très majoritairement constituée de microet petites entreprises !
Ou faire appel à une structure qui prendra tout cela en charge, en maximisant les chances de succès. Dimitri Van Rossum reprend : « par exemple, chez nous, on affiche un taux de réussite de 97 %, les 3 % restants étant généralement le fait de dossiers au sort très incertain dès le début. » A noter, et c’est fondamental, contrairement à une idée reçue qui a la vie dure : des subsides peuvent intervenir tout au long du cycle de
mais bien de refinancement ! Puisqu’il faut de toute façon toujours payer avant, et l’on ne récupère une partie de son argent, sous la forme d’aides, que des mois plus tard. Par ailleurs, on ne doit jamais construire un projet ou un business-plan sur base des subsides que l’on pourrait percevoir. On crée avant tout une entreprise sur base d’une bonne idée. Si
— DIMITRI VAN ROSSUM, HEAD OF SUBSIDIA@KBC BRUSSELS
rares dans la capitale. « Ce qui signifie qu’en fait, 95 % du tissu entrepreneurial bruxellois est subsidiable, la région étant très majoritairement constituée de micro- et petites entreprises. » Par ailleurs, si les aides touchent bien entendu l’immobilier, comme l’achat de
surfaces de bureau, il ne faut jamais oublier que le mobilier et l’équipement sont, eux aussi, concernés. « Je prendrais l’exemple de toute l’infrastructure nécessaire pour équiper un entrepôt quel qu’il soit. Mais, encore une fois, les dossiers sont complexes. Et, de plus, une partie de notre métier consiste à nous mettre au courant de la législation changeante en la matière. Pour bien voir ce qui est possible ou ne l’est plus, ce qui en vaut la peine ou pas… » Une connaissance bienvenue, en forme de réelle plus-value pour les entrepreneurs n’ayant pas souvent le temps ou les moyens, voire la volonté ou l’envie, de se pencher sur ce genre de dossiers. La complexité institutionnelle belge n’aidant pas, les différences entre régions sont bien entendu légion, ce qui complique encore un peu plus les choses. « A Bruxelles, en effet, le commerce de détail est subsidié, alors que ce n’est pas le cas en Wallonie. Et dans cette région, aussi, on n’aide que les hôtels. Alors qu’en région bruxelloise, c’est tout le secteur Horeca qui peut se voir attribuer un subside. Une bonne chose puisque c’est une activité générant beaucoup d’emplois. » Mais, pour savoir tout ça, et en faire usage, il faut bien entendu s’y retrouver dans notre lasagne institutionnelle. Raison pour laquelle, pour obtenir des aides, mieux vaut se faire… aider !
À PROPOS DE... Il est parfois nécessaire d’investir pour améliorer la rentabilité de votre entreprise. Un projet en vue à Bruxelles ? Vous avez alors sans doute droit à des subsides ! Subsidia@KBC Brussels vous aide à les obtenir. Nos experts vous fournissent des conseils et des informations sur les aides que vous pouvez demander pour monter votre projet. Les demandes de subsides sont des procédures complexes. Nos experts vous aident à remplir le dossier de demande, du début à la fin. Subsidia@KBC Brussels constitue une excellente manière d’optimiser vos futurs investissements.
Un intérimaire dans votre entreprise ! En cas d’absence soudaine d’un travailleur sur un poste de travail, l’engagement d’un intérimaire constitue une excellente solution. À quel moment, cependant, une entreprise est-elle prête à accueillir un intérimaire de manière « inopinée » ?
d’intérim par l’utilisateur, cette fiche reprend toutes les informations relatives au poste et au lieu de travail où l’intérimaire travaillera. Elle informe au préalable l’intérimaire sur sa future mission et sur les instructions et mesures qu’il devra respecter pour sa sécurité.
En Belgique, le travail intérimaire est strictement réglementé et requiert le respect de certaines règles, tant par l’utilisateur (l’employeur qui recourt à un intérimaire) que par l’agence d’intérim. En tant qu’utilisateur, vous pouvez attendre d’une agence qu’elle mette à votre disposition un intérimaire compétent et expérimenté. De son côté, l’agence d’intérim attend que l’utilisateur protège l’intérimaire et préviennent accidents de travail et dommages pour la santé pouvant survenir sur le lieu de travail.
Après avoir examiné les rapports circonstanciés d’accidents du travail graves, PI a constaté que la fiche de poste de travail était souvent incomplète, voire vierge. Elle est pourtant obligatoire pour tout poste de travail auquel sont associés des risques pour la santé. Il faut en conclure que dans de nombreuses entreprises, les analyses de risques ne sont pas correctement effectuées.
La réglementation du travail intérimaire établit que l’utilisateur est responsable de la santé et de la sécurité de l’intérimaire pendant la durée de sa mission. Prévention et Intérim, le service central de prévention pour le secteur du travail intérimaire, recueille chaque année les chiffres liés aux accidents du travail des travailleurs intérimaires dans les différentes agences d’intérim de Belgique. Bien que la fréquence et le taux de gravité des accidents du travail restent stables depuis plusieurs années, 2019 a connu le plus grand nombre d’accidents du travail mortels touchant des travailleurs intérimaires. L’employeur a le devoir de traiter tout intérimaire de la même façon que ses propres travailleurs. L’intérimaire peut attendre un poste et des conditions de travail sûrs, ainsi que les formations nécessaires. En tant que nouveau travailleur dans l’entreprise, il peut évidemment compter sur un accueil adéquat, de préférence avec une marraine/un parrain. Ce qui n’est possible que si l’employeur respecte lui-même la loi relative au bien-être des travailleurs et l’adapte à son entreprise. Il s’agit ici d’avoir une excellente connaissance des risques liés à un poste et à un lieu de travail, et des mesures à prendre pour éviter les accidents du travail et protéger le travailleur. Pour cela, l’employeur fait appel à son (ses) conseiller(s) en prévention.
L’analyse de risques constitue pourtant l’un des fondements de la politique de prévention d’un employeur. En se basant dessus, il dispose d’une idée claire des mesures nécessaires, des équipements de protection collective et individuelle à fournir, des formations à prévoir, etc. Si un accident du travail se produit malgré tout, l’analyse de risques effectuée précédemment doit être reconsidérée. Le conseiller en prévention examine alors quels risques ont été oubliés ou mal compris, ainsi que les changements survenus après l’analyse initiale. En cas d’accident du travail grave, l’employeur attend un rapport circonstancié reprenant toutes les causes, les conséquences et les mesures à prendre pour éviter que cet accident se reproduise ; rapport qu’il remet à l’inspection dans les dix jours suivant l’accident. Si un intérimaire est victime d’un accident du travail, ce sont aussi les conseillers en prévention de son utilisateur qui élaborent ce rapport circonstancié et le remettent à l’inspection du travail. L’intérimaire joue aussi un rôle important, puisqu’il donne son feedback à son agence d’intérim. Accueil adéquat en début de mission ? Équipements nécessaires fournis ? Mesures de prévention respectées ? PI lancera une campagne à ce sujet en automne. Le 1er octobre, PI organise une journée d’étude sur les accidents du travail des intérimaires. Les conseillers en prévention d’utilisateurs y sont les bienvenus. PI propose également le site Web https://www.fichepostedetravail.be pour aider à compléter la fiche de poste de travail.
Si les grandes entreprises ont bien instauré des services de prévention, ce n’est pas le cas de nombreuses PME, et notamment des très petites entreprises, où la prévention est souvent traitée (involontairement) en parent pauvre. Dans ces entreprises, l’employeur doit faire appel à son Service externe pour la prévention et la protection au travail (PTT), dont le Service de gestion des risques aide les entreprises à élaborer l’analyse de risques des postes de travail, à penser des mesures de prévention, à examiner un accident du travail, etc. Chaque entreprise doit impérativement s’affilier à un Service externe PPT, peu importent sa taille et le nombre de travailleurs. Un indépendant décidant de collaborer avec un intérimaire devra également s’affilier à un Service externe PPT. La fiche de poste de travail constitue le document d’information garantissant la sécurité du travail intérimaire. Remise à l’agence
Marijke Bruyninckx Directeur PI
La fiche de poste de travail un outil de communication incontournable www.p-i.be • www.fichepostedetravail.be
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BRAND REPORT VAN CUTSEM WITTAMER MARNEF & PARTNERS
FR.FOKUS-ONLINE.BE
Faites passer ! La transmission d’entreprise reste un processus complexe qui, pour aboutir favorablement, nécessite des connaissances diverses et variées. Chef d’orchestre absolu de la manœuvre : l’avocat spécialisé en droit des affaires. Vérification avec Frédéric De Ridder et Pierre Van Fraeyenhoven, experts en la matière.
P
enser à la passation d’entreprise dès sa conception peut paraître prématuré puisque, par nature, un projet économique doit avoir fait ses preuves pour intéresser un potentiel repreneur. Pourtant, dans un certain nombre de cas, cette démarche n’est pas inutile. « La préparation de la transmission dépend du type d’entreprise », déclare Frédéric De Ridder, Avocat associé chez van Cutsem Wittamer Marnef & Partners. « Une start-up qui cherche des investisseurs et dont l’objectif est ensuite de vendre la structure assez vite, fera en sorte que l’on pense rapidement à la suite des opérations. C’est très différent dans le cas d’une société familiale. De toute façon, quand quelqu’un ne souhaite plus continuer, nous lui déconseillons toujours, de prime abord, de mettre un terme à ses activités sans aucune transmission. Car c’est une manière parfaite de perde la valeur créée durant les années de labeur. »
La plupart du temps, surtout lorsque les repreneurs sont des investisseurs financiers, il est souhaité que le « patron historique » demeure quelque temps dans l’entreprise afin d’assurer une transition douce. « Ces points sont discutés et retranscrits dans la lettre d’intention. »
Etape par étape
Une matière complexe
Une cession d’entreprise implique avant tout la recherche de candidats potentiellement intéressés par la revente. « En tant qu’avocats spécialisés, nous intervenons le plus souvent lorsque l’acheteur potentiel a été trouvé », indique Pierre Van Fraeyenhoven, avocat associé chez van Cutsem Wittamer Marnef & Partners. « A ce moment-là, il faut rédiger une lettre d’intention et examiner la structure que pourrait prendre la transmission, par exemple un asset deal [acquisition directe du fonds de commerce, ndlr.] ou share deal [acquisition des actions de l’entreprise propriétaire de l’activité, ndlr.]. »
Au vu la complexité et l’étendue de la matière, les avocats spécialisés en droit des affaires jouent autant un rôle juridique que de conseiller auprès des cédants et repreneurs. « Si d’autres interlocuteurs, comme des banquiers ou des comptables, sont parfois sollicités dans ce type de processus, l’avocat apporte une réelle plusvalue », affirme Frédéric De Ridder. « Nous disposons en effet d’une expertise globale et d’une connaissance basée sur l’expérience accumulée. Notre rôle est aussi de désamorcer toute situation potentiellement conflictuelle en discutant avec les conseils de l’autre partie. Ainsi, nous tentons d’anticiper et de déminer
De l’abstrait au concret Etape suivante, la « data room », soit la mise à disposition de tous les documents d’information relatifs à la société en vente (juridiques, fiscaux, comptables et économiques) aux acquéreurs potentiels, dans le respect de la confidentialité. « Si les investigations de l’acheteur se révèlent satisfaisantes, nous établissons alors une convention de cession d’actions ou une convention de cession d’actifs », poursuit Pierre Van Fraeyenhoven.
tous les points de friction. Enfin, et c’est inhérent à la profession d’avocat, nous sommes tous liés par une confidentialité absolue. Ce qui n’est pas le cas d’autres professionnels. » Tous risques écartés L’anticipation, encore un point essentiel. La crise actuelle du coronavirus le rappelle: même en prenant toutes les précautions, nul n’est jamais à l’abri d’une situation exceptionnelle ou même insoupçonnée. Faire appel à un spécialiste de la passation d’entreprise permet d’éviter bien des désagréments. « Le contexte économique peut se dégrader très fortement, très rapidement », constate Frédéric De Ridder. « Un processus de cession d’entreprise comporte une phase de signing [signature, ndlr.] et une phase de closing [conclusion, ndlr.]. Il peut s’écouler plusieurs mois entre les deux. C’est typiquement durant cette période que la survenue d’une crise très soudaine peut s’avérer très problématique. Sortir du deal est-il possible ? Un ajustement de prix est-il possible ? Des clauses spécifiques répondent à ce genre de questions. »
PIERRE VAN FRAEYENHOVEN
Dans le cas d’une cession d’entreprise, même petite, toutes les hypothèses doivent être envisagées, car un changement soudain de paradigme peut être lourd de conséquences. « Notre rôle est de prévoir toutes les hypothèses et d’anticiper tous types de situation afin de ne pas se retrouver démuni face à un évènement imprévu », conclut Pierre Van Fraeyenhoven.
À PROPOS DE... Etabli à Bruxelles, Van Cutsem Wittamer Marnef & Partners est un cabinet d’avocats d’affaires présent sur le marché juridique belge et international. Il s’appuie, au quotidien, sur les savoirs et savoir-faire d’une quarantaine d’avocats associés et collaborateurs. Actifs en matière de conseil et de gestion des contentieux, ces derniers unissent leurs expertises dans une structure de services intégrés. Les clients du cabinet sont des entreprises belges et étrangères présentes dans de nombreux secteurs économiques, notamment des banques, des sociétés d’assurance, des sociétés industrielles et commerciales, des fonds d’investissement et de private equity.
FREDERIC DE RIDDER
THOMAS ROELANDS CHRONIQUE
#FOKUSENTREPRENEUR
Transmission de sociétés familiales : des nouveautés À l’approche l’âge de la pension, un dirigeant d’entreprise se pose souvent une série de questions liées à la transmission de la société aux générations futures. Des réformes législatives, ces dernières années, ont modifié la donne.
P
armi les questions qui taraudent un dirigeant aux portes de la pension, citons celles-ci : est-il préférable de donner l’entreprise aux seuls enfants actifs en son sein ? Comment procéder pour ne pas rompre l’égalité entre ceux-ci ? Comment les parents peuvent-ils garder contrôle et revenus jusqu’à leur décès ? Comment opérer pour réduire la fiscalité liée à cette transmission ? En matière de droit successoral, il devient possible d’avantager un héritier plutôt qu’un autre, à condition de respecter certaines règles. Au premier rang de celles-ci, celle de la réserve : la part minimale que peut exiger un enfant lors de la succession. Avec cette réforme, la part revenant à chaque enfant est réduite à la moitié du patrimoine du défunt. Dans le cas d’une fratrie de deux enfants, chacun aura une réserve d’1/4 de la succession ; avec trois enfants, leur réserve respective sera de 1/6e. Ce qui signifie, concrètement, que le parent dispose plus largement de ses avoirs, et peut décider librement de la destination donnée à la moitié de ses possessions, quel que soit le nombre de ses enfants. Une autre réforme importante touche au Code des société et permet désormais de déroger au principe « une action, une voix ». Un dirigeant d’entreprise peut alors, par exemple, transmettre 80 % des actions tout en conservant la majorité des droits de
vote aux assemblées générales. Dans le même ordre d’idée, il est possible de réserver à certaines actions un droit aux bénéfices plus élevé qu’à d’autres. Pour ce qui est de la fiscalité, les règles actuelles prévoient que l’ensemble des actifs composant le patrimoine du défunt est imposé à son décès. Les donner permet de les soustraire aux droits de succession (jusqu’à 30 % vers les enfants). Un parent peut les transmettre à ses enfants par donation notariée au taux de 3 % (3,3 % pour un résident wallon), voire à 0 % s’il est éligible au régime de donation des entreprises familiales. Parmi les conditions à remplir : celle de la poursuite de l’activité de la société pendant un temps après la donation. Il peut aussi se rendre chez un notaire étranger pour donner ses parts sans payer de droits de donation, ni respecter les conditions liées au régime de donation des entreprises familiales. Mais une proposition de loi du 17 juin 2020 vise à rendre obligatoire, à partir du 1er décembre 2020, l’enregistrement des donations mobilières (au taux de 3 % ou 3,3 %) réalisées devant un notaire étranger. Il n’y aurait plus d’intérêt alors, à partir de cette date, de se rendre au Pays-Bas pour passer ce type d’acte. TEXTE THOMAS ROELANDS
JURISTE CHEZ PARETO
Ô Summum, c’est plus qu’un Petit Manuel du Bon Entrepreneur. C’est le podcast des entrepreneurs inspirants de Belgique! Des personnalités bien connues du tissu entrepreneurial wallon s’y livrent : échecs et réussites, conseils pro, perso et techno, expertise et vision du futur ! Découvrez ces parcours étonnants, au fil des récits et des voix. Powered by Fokus !
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