L'Éduc'Mag - N°163

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l’éduc’mag LE MAGAZINE DE L’UNSA ÉDUCATION

Juin 2020

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CPPAP N° 0716 S 06569

l’Enseignement Public

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Directeur de la rédaction Frédéric Marchand Directrice de la publication Claire Bordas Rédactrice en Chef Aline Boussaroque ont participé à ce numéro : Denis Adam, Christelle Alan, Claudie Allaire, Carine Aoun-Boudot, Claire Bordas, Aline Boussaroque, Christian Champendal Véronique De Aguiar Benoît Kermoal, Anne Lasne, Béatrice Laurent, Yannick Lavesque, Gilles Leluc, Frédéric Marchand, Emmanuel Margerildon, Hawa Sall Émilie Vandepoel, Morgane Verviers. Conception Voici des fruits des fleurs Illustration couverture Aline Boussaroque Réalisation Yellowstone-design Publicité Anat Régie • 01 43 12 38 15 Impression Imprimerie IPS Pour les personnes souhaitant s’abonner, le prix du numéro est de 4,60 €, l’abonnement annuel de 18,40 €.

C.P.P.A.P. 0716 S 06569

L

Et maintenant … reconnu·es et respecté·es ?

a phase aiguë de la crise sanitaire semble passée et nous espérons que nous n’aurons pas à affronter un deuxième épisode équivalent. Il est l’heure de tirer des premières leçons. D’abord, il faut redire avec force que les personnels de l’Éducation, la Recherche et la Culture ont été au rendez-vous de la crise comme l’ensemble des agent·es publics qui ont répondu présent pour assurer la continuité essentielle du service public. Mais les personnels se sont souvent sentis oubliés, délaissés, incompris. Ils ont fait face à des injonctions contradictoires et se sont bien trop souvent retrouvés dans des situations particulièrement inconfortables vis-à-vis du public ou vis-à-vis d’une hiérarchie parfois elle-même en situation intenable. Au niveau de l’Éducation nationale, la gestion de l’information sur les décisions aux collègues de terrain dans les différentes étapes du déconfinement en a été l’exemple le plus frappant. L’imbroglio invraisemblable autour de la reprise du 22 juin en a été l’apogée. Les décalages entre les annonces et la réalité les a trop souvent mis en porte-à faux. L’amertume et la colère en a rajouté à l’épuisement d’une période de crise sanitaire inédite.

Nos collègues sont des professionnels de l’éducation. Quel que soit leurs métier, ils sont là, au rendez-vous pour la jeunesse et pour une politique éducative qui agisse sur les inégalités. Mais ils attendent aujourd’hui de la reconnaissance et du respect. Ils veulent pouvoir être reconnus comme des professionnels, bénéficier d’une politique de ressources humaines qui viennent prendre en compte leur réalité et leurs aspirations. Ils veulent un accompagnement plus fort et des réponses plus rapides sur les questions de carrière, de formation, de Qualité de Vie et de santé au Travail. Ils veulent être revalorisés. La balle est dans le camp du gouvernement, qui ne peut comme actuellement reprendre l’application de la transformation de la fonction publique sans tenir compte de la crise et de ces besoins exprimés par nos collègues. Nous voulons des agent·es reconnu·es et respecté·es pour un service public de qualité.

Frédéric Marchand Secrétaire général de l’UNSA Éducation @FMarchandfred

Dépôt légal : juin 2020 UNSA ÉDUCATION 87BIS, AVENUE GEORGES GOSNAT 94853 IVRY-SUR-SEINE CÉDEX TEL. : 01 56 20 29 50 FAX : 01 56 20 29 89 national@unsa-education.org

unsa-education.com

Retrouvez les éditoriaux de Frédéric Marchand sur unsa-education.com

l’éduc’mag n° 163 - juin 2020 Internationale de l’Éducation

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Cent soixante trois 6-7 • les Brèves d’actu 10-11 • Baromètre des métiers

de l'Éducation 2020 : passionné·es mais de plus en plus en souffrance

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Enquête UNSA : un monde à repenser

16 •

Prime exceptionnelle Covid-19 au MENJ

19 •

En cas de crise, privilégier une conduite éducative

20-21 • 23 •

Forfait mobilité durable 200 € pour pédaler ou covoiturer

Après le confinement , faire exister le droit aux vacances

Contre le racisme, défendre l'universalisme

24 • L'avenir après la crise du Covid sera-t-il plus vert ?

Questions d’Éduc. n°40 Des·orienté·es ? L'Éducation à l'orientation est mal identifiée et conduit trop souvent à douter, à risquer ou pire subir des choix déterminants pour l’avenir, pour la vie adulte. Questions d’Éduc pose quelques balises pour guider votre réflexion sur ce sujet éducatif. N'hésitez pas à nous demander ce numéro 40 ou à le consulter en ligne dans la rubrique Questions d' Éduc !

www.unsa-education.com/ Questions-d-Educ

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l’éduc’mag n° 163- juin 2020

Envie de changer d'air, d'aire et d'ère ? N'attendez plus... Demandez le numéro 6 de la revue [R] sur le site du centre Henri Aigueperse. https://centrehenriaigueperse.com/2019/02/07/ bulletin-dabonnementa-la-revue-r/



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: Genre et Égalité ine rt e b le Centre Hu it Auclert fra nch n so le mur du

é entre les avancer l’Égalit nt fo i ? qu s ie er e de podcasts Des caus mmes sous form ne Auclert. ho s le et es m fem Huberti ussi du Centre sur la C’est le pari ré usique pop et m genre, sur la , ne du ue r iq ie us m em pr la Le rs de es dans l’unive jouret s ·e ur se place des femm es of pas. Artistes, pr rendezvous décevra pertises. Alors ex s ur le nt rte po ts et à ap as s dc te po lis na eformes de at pl s le es ut to vous sur ! vos écouteurs

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iale consis conomie Soc Ce dispositif ou treprise de l’É en es e ·n un en d’ cé n ly créatio gien·nes , llè co t s an le lis ur bi onsa et Solidaire po d ainsi en resp s valeurs en pr ap n O le s. étudiant·e ur expliquant es, tout en le lité, la soliles plus jeun ération, l’éga op co de la e m m une initiative de l’ESS, co l’école » est , à ns S tio ES sa ni on ga M darité. « oupe 46 or gr re i qu n io at ci l’ESPER, asso Éducation. dont l’UNSA cole

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t de de l’Égalité vien Le laboratoire dernier pacte. tes, humaines lutions concrè so s r de e os op Il pr se r et m ob ili se po ur se ns ib ili de n tio es qu et te ch ni qu es la r antes de l'IA su les parties pren r l’IA, déjà très est de taille ca u je lien L’ é. lit ga l’é créée par l’intel notre société, exiss pe ty éo présente dans ér st , reproduit les s gence humaine hm es de bi ai te le s al go rit en e im ct pa ce t e nt ta nt s et al lutions existe so s de s ité ai al M . ég sexistes e réelle tre en œuvre un dans ce dopermet de met es m m ho s es et le entre les femm galite.org boratoiredele .la w w w : maine

#FreeFa riba

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éducation

Développer l’esprit critique pour le monde de demain ! Le Syndicat de l’Éducation populaire syndique tous les professionnels de l’animation et de l’Éducation populaire qu’ils soient des conventions collectives, du ministère en charge de la Jeunesse et l’Éducation populaire, de la Fonction publique territoriale ou hospitalière.

S

i nous sommes représentatifs dans la convention collective de l’animation et du ministère en charge de la Jeunesse, c’est parce qu’au-delà de la représentation des salariés, nous incarnons les enjeux de notre secteur : développement de l’esprit critique, refonte de la démocratie et éducation à la citoyenneté.

Nous l’incarnons jusque dans notre organisation : gouvernance partagée avec 5 co-secrétaires généraux1, tirage au sort dans les instances, démarche progrès en Économie Sociale et Solidaire, codéfinition des ordres du jour, etc. Le SEP-UNSA Éducation milite pour la reconnaissance et la valorisation de l’Éducation populaire. Faire de celle-ci une priorité passe par la réalisation des cinq axes majeurs suivants : • une loi cadre d’orientation qui fixe des objectifs et des moyens, répartit les compétences, définit les modes d’évaluation ; • l’affirmation du rôle de l’État dans sa mission éducatrice comme acteur essentiel de cette politique ; • la reconnaissance du fait associatif, comme vecteur essentiel de l’exercice de la démocratie et de l’éducation à la citoyenneté ; • le renforcement des missions d’Éducation populaire dans les fonctions publiques par la valorisation des missions techniques et pédagogiques ; • la mise en œuvre des conditions d’existence d’un véritable métier d’animateur (statut, amélioration des conventions collectives, formation).

Les 5 co-Secrétaires généraux du SEP-UNSA Éducation

David Durand, Blandine Pili, Brigitte Harpages, Marie Baggio, Patrice Weisheimer

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éducation Nantes

La section régionale Pays de Loire La Région des Pays de la Loire est une région mono-académique composée de 5 départements et 3 centres universitaires (Nantes, Angers, Le Mans).

Pages coordonnées par :

Julien Danglard julien.danglard @unsa-education.org

Yannick Lavesque @Yannick_Lavesk yannick.lavesque @unsa-education.org

La section UNSA Éducation de cette région est animée par la secrétaire régionale et les 5 secrétaires départementaux en charge des remontées de terrain et de la coordination des instances départementales. Elle est aussi composée de l’ensemble des responsables académiques ou régionaux des syndicats de l’UNSA Éducation. Les priorités sur notre région sont : le respect de la laïcité, l’égalité femmehomme et les discriminations. L’UNSA Éducation Pays de Loire œuvre au quotidien pour renforcer notre réseau militant sur l’ensemble du territoire dans l’Éducation nationale et le Supérieur en particulier. Nous avons fait dernièrement tout un travail d’accueil des personnels de Jeunesse et Sport au sein de l’Éducation nationale pour qu’ils puissent assister à nos instances. Malgré le confinement qui a été mis en place depuis mars 2020, les liens

avec les représentants des syndicats ou des universités ont été renforcés grâce notamment à des visioconférences régulières. Notre atout est l’excellente relation de confiance entre les syndicats et les différentes formations que nous pouvons mettre en place, dernièrement avec l’Autonome de Solidarité Laïque (ASL) sur notre région qui permettent à des collègues de profession différentes de se rencontrer. Grâce à toutes ces actions, la section régionale est déterminée pour dynamiser son réseau militant et faire en sorte que les idées et les valeurs de l’UNSA Éducation puissent être largement diffusées auprès des personnels et œuvrer pour la défense de nos collègues.

Anne Lasne Secrétaire régionale UNSA Éducation Pays de Loire

pays-loire @unsa-education.org

Fabienne Rancinan @FabRancinan

fabienne.rancinan @unsa-education.org

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Plus forts ensemble !

Baromètre des métiers passionné·es mais de plus Comme chaque année depuis 2013, nous interrogeons les personnels de l'Éducation. L'objectif : savoir comment ils et elles se sentent dans leur métier. Cette année, 9 573 personnes ont participé (un chiffre en baisse, dans un contexte Covid qui nous a contraint à suspendre la campagne). Les enseignements sont néanmoins , cette année encore, très riches, avec un zoom sur la souffrance au travail et les réformes en cours.

Attachement au métier mais... Une très grande majorité (91%) des personnels de l'Éducation aime son métier et est heureuse de l'exercer. Ce sont principalement le contact avec les élèves et le collectif de travail qui sont sources de satisfaction. Les personnels sont pourtant de moins en moins nombreux à conseiller leur métier à leur entourage : 22% en 2020, contre 37 en 2018 et 27 en 2019. Comment expliquer cette chute ?

La défiance se poursuit Premier élément d'explication de ce malaise grandissant : les réformes se succèdent à un rythme trop élevé. Les personnels réclament davantage de temps pour les intégrer dans leurs pratiques et les travailler en équipe. Plus des trois quarts estiment ne pas avoir eu assez d'informations, de formation ou de moments collectifs pour mettre les réformes en œuvre. Au-delà du manque d'accompagnement, la défiance vis-à-vis du gouvernement se confirme. Comme en 2019, seulement 10% sont en accord avec les choix politiques, et cette proportion est en forte baisse chez les personnels de direction, passant de 34% à 24% en un an. La rupture de confiance constatée en 2019 se confirme donc.

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Plus forts ensemble !

de l'Éducation 2020 : en plus en souffrance ! http://barometre-metiers.unsa-education.com/2020

La souffrance et l'impasse des solutions apportées par le ministère Au-delà de la défiance politique, la souffrance dans l'exercice du métier est très présente : 65% des personnels de l'Éducation et 68% des enseignants nous disent qu'il leur arrive d'être en souffrance au travail. En cause : le manque de reconnaissance (68%), la charge de travail (57%) et une perte de sens des missions confiées (46%). Et la gestion des ressources humaines de proximité dans tout ça ? Elle n'existe pas pour 2/3 d'entre eux. Quelles solutions réclament les personnels de l'Éducation ? Une réelle politique de santé au travail (45% et 50% chez les enseignants) et une plus grande possibilité offerte à la reconversion (41% et 47% chez les enseignants).

Et demain ? Après la crise sanitaire que nous venons de connaître, comment ignorer l'absence de politique de santé dans la Fonction publique ? Et comment mettre en place des mesures d'urgence sans la confiance des personnels ? S'ils et elles restent passionné·es par leur métier, la souffrance ressentie doit alerter et mener à une politique de ressources humaines qui tienne compte du manque de reconnaissance, de la perte de sens et des risques psychosociaux et sanitaires, plus élevés que jamais.

9 573 personnels de l’éducation ont participé à cette 8ème édition du Baromètre de l’éducation. L'ensemble des métiers de l'éducation des ministères de l'éducation nationale et de la Jeunesse, de l'Enseignement supérieur, de l'Agriculture et des Sports sont représentés, que ce soit en école, en EPLE ou en services. Pour retrouver l'ensemble des résultats, incluant des analyses par âge, par genre, par métier : rendezvous sur l'espace Baromètre 2020 du site UNSA éducation.

Claire Bordas @ClaireBordasM claire.bordas @unsa-education.org

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Interpro

Agir sur le monde de demain : moi je dis que… Les impacts sociaux et économiques de la crise sanitaire liée au Covid-19 sont et seront profonds. Pour l’UNSA, cela exige que nous pensions en parallèle les solutions de la reprise et les fondements du monde d’après. Nous vous proposons ici d’apporter votre pierre à l’élaboration d’une plateforme revendicative de l’UNSA pour ce monde à repenser.

U

ne certitude : le monde d’après ne peut pas être la reproduction du monde d’avant. Plusieurs domaines essentiels doivent être explorés et des habitudes interrogées. Parce que l’UNSA est le syndicat des solutions, elle met en avant un certain nombre de propositions sur huit thématiques (1) :

#1 #2 #3 #4 #5 #6 #7 #8

La sécurité sanitaire La reconnaissance des travailleur·es et agent·es public·ques de première et deuxième lignes • La place de l’état et de l’Europe • La relance, l’investissement et la formation • La transition écologique, technologique et sociale • Les rapports au travail • La démocratie • La place des partenaires sociaux • •

Pour l’UNSA, c’est bien la solidarité et la mobilisation générale des énergies qui nous aideront à passer la crise actuelle et à construire le monde d’après. Chacun doit y prendre sa part, l’UNSA veut jouer sa partition avec tous ses militants et tous ses adhérents. L’UNSA appelle chacun·e d’entre vous, mais plus largement tout·e citoyen·ne intéressé·e par ces questions, à contribuer en répondant au questionnaire « Un monde à repenser : moi je dis que » (2). Nous avons fait le choix de solliciter les points de vue et les expertises des professionnels, sur le terrain, salarié·es du privé comme du public. Quelques clics suffisent pour nous faire part de votre avis. Vous pouvez choisir de nous adresser une contribution, un témoignage, une proposition en complément. N’hésitez pas à partager cette initiative autour de vous !

Stéphanie Valmaggia-Desmaison @SecteurComm stephanie.valmaggia @unsa-education.org

(1) Lire la tribune complète « Après la crise, un monde à repenser »

www.unsa.org/Apres-la-criseun-monde-a-repenser.html

(2) Répondre au questionnaire-enquête « Un monde à repenser : moi je dis que »

https://enquete.unsa.info

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Fonction publique Temps partiel annualisé après la naissance ou l’accueil d’un enfant, une avancée ! Au terme d’un congé familial (maternité, adoption, paternité…), les agent·es publics concerné·es peuvent bénéficier d’une période d’absence supplémentaire en conservant leur rémunération. L’annualisation du temps partiel comme alternative au congé parental est une action concrète actant une avancée défendue par l’UNSA. Malheureusement, les enseignant·es ne pourront pas en bénéficier. Les bénéficiaires Les agent·es publics titulaires ou contractuels élevant un enfant de moins de trois ans. Accordé de droit, il est mis en œuvre sur demande de l’agent·e. Dans la FPT, une délibération de l’organe délibérant de la collectivité ou de l’établissement doit être prise pour que l’agent·e puisse le demander. Les agent·es dont les obligations de service sont fixées en nombre d’heures, relevant du code de l’Éducation sont

Dispinibilité et congé parental : le décret est sorti ! Il introduit pour les fonctionnaires de nouvelles dispositions relatives au congé parental et à la disponibilité pour élever un enfant. Dorénavant, le congé parental est accordé par période de 2 à 6 mois. La mise en disponibilité est accordée de droit pour élever un enfant âgé de moins de 12 ans, contre 8 ans auparavant. Ces nouvelles dispositions actent un progrès social conforme à nos mandats. Elles introduisent davantage de souplesse permettant d’articuler plus aisément vie familiale et vie professionnelle.

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exclus de ce dispositif. Les enseignant·es ne sont donc pas concernés.

Les modalités à l’issue du congé familial, l’agent·e commence par une période non travaillée, non fractionnable et qui ne peut excéder deux mois. Le temps restant à travailler est aménagé sur le reste du cycle de 12 mois, selon une quotité de service de 60 %, 70 %, 80 % ou 100 %, afin que l’intégralité de la quotité de service à temps partiel annualisé soit assurée. Il n’est pas reconductible et s’applique aux demandes présentées jusqu’au 30 Juin 2022. Ce dispositif permet en quelque sorte de prolonger le congé familial sans suspension de rémunération. L’UNSA Éducation regrette cependant que la durée de la période non travaillée ne puisse dépasser deux mois et désapprouve fortement l’exclusion des enseignant·es. Elle poursuivra ses revendications pour obtenir l’ouverture à tous les agent·es.

Émilie Vandepoel @emilie_vande emilie.vandepoel @unsa-education.org


Fonction publique Forfait mobilité durable : 200 € pour pédaler ou covoiturer Depuis le mois de mai 2020, il est possible, dans la Fonction publique de l’État, de percevoir ce nouveau forfait. Les employeurs publics auront une nouvelle possibilité de contribuer aux frais de déplacement domicile-travail de leurs agents. Mode d’emploi : Pour bénéficier du forfait mobilité au titre des déplacements de l'année 2020, la demande devra être faite avant le 31 décembre 2020. Le versement du forfait sur la paye des agents interviendra en 2021. Les personnels concernés devront alors attester sur l'honneur qu’ils utilisent leur cycle ou ont recours au covoiturage au moins 100 jours dans l'année. Pour le covoiturage, des justificatifs pourront leur être demandés. Des notes de services et circulaires sont attendues dans les services et établissements dans les prochains jours pour préciser la procédure.

Pas de cumul possible Attention : ce dispositif ne sera pas cumulable avec l’indemnité de remboursement des transports publics.

L’UNSA Éducation revendique que ce cumul soit possible pour les agents publics et que le montant du forfait mobilité durable soit doublé, à l’instar ce ce qui est possible dans le secteur privé. Si la création de ce forfait constitue une avancée, nous regrettons cependant qu’il ne soit pas plus incitatif. Encore davantage dans la période actuelle qui voit les effets du réchauffement climatique s'amplifier, l’UNSA Éducation estime qu’il y a urgence à changer les habitudes de déplacement et, quand cela est possible, à faire en priorité le choix du vélo pour les trajets quotidiens.

Emmanuel Margerildon @EMargerildon emmanuel.margerildon @unsa-education.org

Bientôt les vacances, pensez aux chèques vacances !

Hawa sall @sall_hawa hawa.sall @unsa-education.org

C’est un moyen de paiement pour financer des activités culturelles, de loisirs, mais aussi un voyage en train ou aérien. Comment ça marche ? Votre épargne mensuelle sur une période de 4 à 12 mois est bonifiée d’une participation de l’État (10 à 30% selon vos revenus et votre situation). Les agents de moins de 30 ans bénéficient d’une bonification de 35%. Il existe une spécificité pour les agents exerçant dans les DROM et COM, ainsi qu’une bonification de l’État majorée de 30% pour les agent·es handicapé·es.

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Personnels Prime exceptionnelle Covid-19 au MENJ Le décret du 14 mai 2020 prévoit le versement d’une prime exceptionnelle aux « agents (fonctionnaires et contractuels) particulièrement mobilisés pendant l’état d’urgence sanitaire afin de tenir compte d’un surcroît de travail significatif durant cette période ».

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es modalités d’attribution de cette prime (paye d’août ou septembre) diffèrent selon 3 groupes : • les personnels qui ont participé en présentiel à l’accueil des enfants de soignants (enseignants, directeurs d’école, chefs d’établissements, AED, AESH, CPE, IEN, Administratifs …) - moins de 4 jours : aucune prime - entre 4 et 9,5 jours : 330 € - entre 10 et 15,5 jours : 660 € - plus de 16 jours : 1 000 € - le dimanche compte double • les infirmier·es et médecins scolaires réquisitionné·es, sur volontariat ou par décision préfectorale, dans des lieux d’accueil ou de soins. Du fait d’avoir été en contact direct avec des malades Covid-19, la prime leur sera versée à tous au taux plein (1 000 €). • tous les agent·es administratif·ves : (services centraux ou déconcentrés, Greta, CFA …) qui ont fourni un surcoût de

travail significatif et quantifiable, en présentiel ou en télétravail. Le taux de la prime sera modulé en fonction de leur implication, celle-ci étant évaluée par les services déconcentrés. L’UNSA Éducation a insisté sur la nécessité de critères d’attribution clairs, concertés et publics afin d’éviter tout arbitraire et tout sentiment d’iniquité. Elle a demandé à ce que les agents aient connaissance du mode de comptabilisation et du taux d’attribution qui les concerne. Pour le groupe 1, elle regrette l’existence du premier pallier, qui empêche des personnels d’être bénéficiaires de la prime en cas de turn-over au sein des équipes. Par ailleurs, elle insiste sur la rémunération nécessaire en HSE (Heures Supplémentaires Effectives) des heures effectuées hors temps de travail, notamment le samedi et le dimanche.

Véronique De Aguiar @v_de_aguiar veronique.deaguiar @unsa-education.org

Améliorations pour les carrières des agent·es handicapé·es

Hawa Sall @sall_hawa hawa.sall @unsa-education.org

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Plusieurs dispositions concernant les agent·es handicapé·es sont entrées en vigueur début mai : • la portabilité des équipements, désormais possible lors d’une mobilité ; • des dérogations (aides et aménagements) aux règles de concours, recrutement et examens ; • une possibilité de titularisation pour les apprentis handicapés à l’issue d’un contrat d’apprentissage. Pour l’UNSA éducation, l’amélioration des dispositifs en faveur des agent·es en situation de handicap sont des avancées indispensables.

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Personnels Le télétravail, des modalités assouplies Le décret du 5 mai 2020 vient assouplir les conditions et les modalités de mise en œuvre du télétravail dans la Fonction publique.

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l peut être ponctuel : en plus du télétravail régulier établi par le précédent décret, les agent·es publics ont désormais la possibilité d’être autorisé·es temporairement au télétravail en raison « d’une situation exceptionnelle perturbant l’accès au service ou le travail sur le site ». Le lieu d’exercice : le décret élargit les lieux où le télétravail est possible en autorisant celui-ci dans un ou plusieurs lieux, le domicile de l’agent, un autre lieu privé, ou tout lieu à usage professionnel. La possibilité d’avoir recours au matériel informatique personnel est introduite. En cas de refus opposé à une demande initiale ou de renouvellement de télétravail, ainsi que d’une interruption du télétravail à l'initiative de l'administration, la commission administrative paritaire ou la commission consultative paritaire compétentes peuvent être saisies.

L’UNSA Éducation est favorable au télétravail donc favorable à l’assouplissement des règles qui faciliteraient son accès. Cependant, des zones de flou persistent et certains points demanderont quelques précisions (prise en charge des coût induits, autorisation précisant les modalités d’organisation du télétravail…). Le télétravail doit être un instrument d’amélioration de l’articulation vie professionnelle /vie personnelle et non le couteau suisse de la flexibilité entraînant une dégradation des conditions de travail.

Émilie Vandepoel @emilie_vande emilie.vandepoel @unsa-education.org

Signalement des actes de violence, de discrimination et de harcèlement dans la Fonction publique Début mars, un décret précisant le contenu de ce nouveau dispositif a été publié. Il prévoit : • la mise en place de procédures pour recueillir les signalements des dits actes par les victimes ou les témoins ; • l'orientation des agent·es victimes ou témoins pour un accompagnement et des mesures de soutien ;

• les procédures d'orientation des agent·es en matière de protection et de traitement des faits signalés. Pour l’UNSA éducation, dans un contexte d’augmentation des violences familiales, ce dispositif doit être mis en œuvre.

Pour plus d'informations, lire notre article : www.unsa-education.com/Un-nouveau-dispositif-de-signalementdes-actes-de-violences-dans-la-fonction?var_mode=calcul

Hawa Sall @sall_hawa hawa.sall @unsa-education.org

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Personnels & Éducation L’intégration des personnels Jeunesse et Sports au MENJ doit être effective au 1er janvier 2021 !

SNU : votes CONTRE à l’unanimité dans les instances ministérielles Le projet de décret SNU a été rejeté à l’unanimité en CTMEN. Du côté des personnels Jeunesse et Sports, sur lesquels repose en grande partie la mise en œuvre, le décret a essuyé le même vote contre unanime en CTMJS.

Pourquoi un tel manque d’adhésion au projet tel qu’il est présenté dans le décret ? L’UNSA éducation a signé le protocole d’accord RH des personnels Jeunesse et Sports le 04 mars 2020. La rédaction et la signature de ce protocole ont été permises grâce à une concertation de qualité avec la direction générale des ressources humaines (DGRH) du MENJ, menée par l’UNSA Éducation, fédération majoritaire du secteur. C’est par un intense travail collaboratif mené en interne de la fédération UNSA Éducation, avec ses quatre syndicats A&I-UNSA, SEJS-UNSA, SEP-UNSA et SNAPSUNSA que cette avancée a été possible. La signature de ce protocole, dans le cadre de la réforme OTE JS (Organisation territoriale de l’État), est un premier pas essentiel pour la création d’un pôle éducatif et sportif. La crise sanitaire actuelle a décalé la mise en œuvre effective, qui est reportée au 1er janvier 2021. Mais le processus ne doit surtout pas être remis en question. L’UNSA éducation insiste pour que les groupes de travail prévus avec la DGRH (accompagnement des agents, QVT et prévention des RPS, instances, action sociale …) reprennent sans tarder.

L’UNSA éducation s’oppose au caractère obligatoire du SNU : il s’agit de favoriser l’engagement des jeunes autour des valeurs de la République et du principe de laïcité. Cet engagement ne peut se faire que de manière volontaire. La préparation et la mise en œuvre du dispositif subissent un rythme imposé qui ne permet aux personnels ni d’adhérer à ces nouvelles missions, ni de poursuivre dans le même temps celles qu’ils effectuent habituellement. Curieuse façon de faire naître un nouveau projet, qui se veut éducatif et pédagogique, sans en faire bénéficier l’expertise des personnels concernés, ni dans sa conception ni dans la préparation de sa mise en place… Une succession de votes contre et aucune évolution du projet de décret : pourquoi le gouvernement craint-il autant de permettre un véritable dialogue avec ses agents plutôt que d’y voir l’occasion d’une intelligence collective mise au bénéfice des politiques publiques d’Éducation ? Plutôt qu’un échec programmé par un passage en force, il est toujours temps d’ouvrir le dialogue. Ce projet, aussi coûteux qu’ambitieux, le mérite.

Véronique De Aguiar @v_de_aguiar veronique.deaguiar @unsa-education.org

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Éducation

En cas de crise, privilégier une continuité éducative La fermeture des écoles et établissements a soulevé de nombreuses interrogations quant à l’utopie de l’égalité des chances en Éducation.

L

e Ministère a fait le choix d’engager aussitôt ce qu’il a appelé la continuité pédagogique. Sans répit, sans temps de réflexion partagée. Mise en place dans des temps records, par un investissement fort des équipes, elle reste imparfaite. Et c’est bien plus complexe que de laisser penser qu’outils et fractures numériques en sont les seules faiblesses. Depuis, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer, d’une part, le caractère inégalitaire et discriminant de la continuité pédagogique jusqu’à la qualifier de discontinuité pédagogique, mais aussi l’impréparation des acteurs pour faire face à cette nouvelle forme d’enseignement. L’UNSA Éducation s’interroge. Et si nous avions pensé continuité éducative ? Dans l’urgence, et face aux consignes aux différents étages, la continuité pédagogique s’est beaucoup apparentée à la diffusion de contenus. Beaucoup de contenus, par beaucoup de canaux, et à un rythme soutenu. Une course pour combler un vide, par peur que les élèves et leur famille manquent. Qu’est- ce que cela révèle ?

Une fois de plus, l’impact du fonctionnement du système éducatif sur les inégalités scolaires et sociales a été démontré. Pour l’UNSA Éducation, il est impératif d’aller au-delà de l’indignation collective ou pire de se résigner. Notre système éducatif a rendez-vous avec son histoire. Le lien entre son fonctionnement et les inégalités scolaires et sociales doit être interrogé même si l’école ne peut pas tout. Le temps de l’analyse, du retour sur expérience est venu. L’analyse doit être positive, non culpabilisante, reconnaitre la forte capacité d’adaptation des personnels tout en proposant de tendre vers un système éducatif plus inclusif.

Béatrice Laurent @Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org

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Éducation

Après le confinement, faire

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Les vacances d’été se rapprochent, elles vont suivre la période de confinement avec un retour en pointillés en classe. Les enfants, les jeunes ont besoin de se retrouver, de sortir de leur cadre familial confiné, de reprendre le goût d’apprendre, d’échanger, de jouer, de vivre-ensemble.

es colonies de vacances sont des lieux idéaux pour tout cela ! Mais malheureusement, elles ne sont pas accessibles à tous les enfants, à cause de leur coût parfois très élevé, ou tout simplement elles ne sont pas prioritaires dans un budget familial trop modeste. Pour autant, après cette période d’éloignement de l’école, des enfants, des jeunes vont être sérieusement décrochés de toute forme d’apprentissage. La période d’été pourrait alors devenir un espace pour renouer avec un projet éducatif collectif. De tels principes existaient déjà lors de l’invention des colonies de vacances à la fin du XIXe siècle, puis ont été généralisés depuis les années trente et l’embellie du Front populaire, avec l’aide des syndicats et associations de l’Éducation.

Le ministre Jean Michel Blanquer a lancé l’idée de « colonie de vacances éducatives », puis de « vacances apprenantes » L’UNSA Éducation lui a répondu que toutes les colonies de vacances sont éducatives, et que l’Éducation n’est pas que scolaire !

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N’oublions pas que conformément au code de l’action sociale et des familles, chaque Accueil Collectif de Mineurs (ACM) doit fournir pour sa déclaration un projet éducatif et un projet pédagogique. Cette annonce montre à quel point le ministre peut avoir une vision hégémonique de l’Éducation nationale sur le champ éducatif… C’est nier toute l’expérience et les compétences des professionnels·les de l’Éducation populaire qui œuvrent auprès des enfants et des jeunes en faveur du développement de leurs compétences psychosociales et cognitives. Des colonies de vacances éducatives, certes mais pas des colonies scolaires de vacances ! Il s’agit d’éviter les dispositifs à deux vitesses, d’une part des vacances loisirs pour celles et ceux qui aidé·es à la maison et favorisé·es culturellement n'ont pas décroché scolairement et d’autre part des vacances studieuses pour les plus éloigné·es de la culture et des apprentissages scolaires. Il y a 30 ans, 4 millions d’enfants partaient en colonies de vacances, l’année dernière, ils étaient 850 000. La plupart des enfants et des jeunes qui ont été en « décrochage numérique et pédagogique » en ces temps d'école à distance seront ceux dont les parents ne sont pas prêts à les


Éducation

exister le droit aux vacances envoyer en « colonie ». Dans beaucoup de zones d’Éducation prioritaire, il est très difficile pour les équipes éducatives de recevoir l'adhésion des parents sur un projet de classe transplantée, malgré le travail de fond, les échanges, les rencontres avec les parents qui connaissent bien l'enseignant. Il est donc important que ce projet soit travaillé en version avec et sans hébergement.

Pour garantir le droit aux vacances, l’UNSA Éducation revendique : • le droit aux vacances pour les enfants, comme leur droit à l'école et à la santé, sont des droits inaliénables comme affirmé dans la Convention internationale des droits de l’enfant ; • un plan de relance des colonies de vacances est nécessaire sur le long terme, pour des séjours accessibles, nombreux, diversifiés, aidés financièrement par l’État, gratuits pour les plus démunis ; • une colonie de vacances n’est pas une classe transplantée. Ce sont donc bien les éléments du projet éducatif du séjour qui peuvent servir des apprentissages plus formels : environnement, jeux, éléments culturels, citoyenneté, activités scientifiques, activités numériques ; • il pourrait être imaginé une coopération entre les acteurs volontaires de l’Éducation nationale et de l’animation, chacun expert en son domaine, et organisant les différents temps en complémentarité. Une pédagogie active est de mise. Ce sont bien les compétences assurées de l’Éducation populaire qui guident les processus éducatifs sur le temps des vacances.

Béatrice Laurent @Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org

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Éducation Que vaut une réforme qui n’est pas accompagnée ?

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Lors du dernier Baromètre 2020 des métiers de l’Éducation, le ressenti des personnels sur le sujet de la mise en œuvre des réformes est sans appel : l’accompagnement et la formation pour une application réussie sur le terrain sont très insuffisants.

tre informé, être formé, avoir du temps de travail en équipe. Telle est la réponse tryptique des personnels de l'Éducation consultés à l’occasion du baromètre des métiers 2020 lorsqu’on leur pose la question : « Dans le domaine éducatif de nombreuses réformes sont engagées, vous sentez-vous assez accompagné·es pour les mettre en œuvre ? » Non, non et non. Les réponses sont sans appel. à 15,6 %, les personnes interrogées estiment qu’elles manquent d’informations pour préparer la rentrée. Pour près de 25 % d’entre elles, il serait utile d’être formé·es aux réformes. Et ils sont près de 36 % à penser qu’il leur faut du temps de travail en collectif sur ce sujet.

Il convient de préciser qu’ils sont seulement 1,4 % des répondants à estimer se sentir suffisamment aidé·es, formé·es, accompagné·es à mettre en œuvre le changement apporté par une, la ou plutôt les réformes. Nous ne cessons de dénoncer à chaque nouveau gouvernement un empressement politique à réformer là où la réforme précédente vient tout juste d’être mise en œuvre sans qu’elle ait été suffisamment appliquée pour en tirer des enseignements pertinents sur ce qui fonctionne ou pas et mérite, effectivement, d’être corrigé, voire ... réformé. Chaque année, à chaque rentrée, ce sentiment d’être bousculé·e, non préparé·e, mal informé·e renaît. Ne remontons pas très loin ; en 2019, le baromètre indiquait que « 4 collègues sur 5 ne se sentent pas accompagnés dans les nombreuses réformes éducatives ». Statistique aussi sempiternelle que les réformes successives qui ne laissent pas le temps de respirer ? L’autre interrogation portée par cet item du baromètre réside dans cette bonne volonté affichée des personnels à s’engager dans les réformes une fois qu’elles sont entérinées. L’administration peine à proposer une réelle offre d’accompagnement adapté et de formation continue à caractère collaboratif qui gagnerait encore à bénéficier de l’intervention de formateurs compétents. Nous rappelions au mois de mars dernier, sur notre site, le constat affligeant de l’étude menée par la DGESCO (Direction Générale de l'Enseignement Scolaire) sur la formation continue des enseignants. Celle-ci avait été largement jugée comme insuffisante, inadaptée et inefficace. Notre ministère ne devrait pas oublier que la réussite d’une réforme tient à l’adhésion pleine et entière de celles et ceux chargés de la mettre en œuvre au plus près des élèves. La formation pourrait en être le levier.

Gilles Leluc gilles.leluc @unsa-education.org

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Société Égalité

Contre le racisme, défendre l’universalisme Le meurtre de George Floyd par un policier à Minneapolis le 15 mai 2020 a déclenché une vague de protestations et de mobilisations contre le racisme aux États-Unis. En France, plusieurs manifestations ont également eu lieu, ciblant des actes racistes commis par des policiers.

S’

il est essentiel de condamner de tels actes et de prendre les sanctions prévues par la loi, dans la police et dans l’ensemble de la société, il faut combattre le racisme en défendant l’universalisme, et non en installant des barrières entre les groupes, ce qui risquerait de favoriser le communautarisme. L’arrestation et le meurtre de George Floyd, un Noir américain âge de 46 ans, ont été filmés par des passants. Les images insoutenables, où l’on voit Floyd dire qu’il ne peut plus respirer, ces longues minutes d’agonie où quatre policiers le maintiennent au sol jusqu’à la mort, ont ensuite été diffusées sur tous les réseaux sociaux, montrant au grand jour les violences policières contre les Noirs aux États-Unis. Reprenant, en signe de protestation, le geste du genou à terre popularisé en 2016 par le footballeur

américain Colin Kaerpernick, des millions d’Américain·es ont dit non au racisme. Les mobilisations en France ont repris les slogans américains pour condamner le racisme et les violences policières. La situation des deux pays n’est certes pas comparable, mais il faut sanctionner tous les actes de cette nature et faire respecter l’ordre républicain, y compris dans les rangs de la police. Cela ne doit pour autant pas légitimer les insultes et violences contre les policiers, ou bien encore permettre à certain·es de remettre en cause notre modèle républicain et de favoriser une « archipélisation » de la société française, pour reprendre l’expression du politologue Jérôme Fourquet. On voit pourtant poindre de tels effets négatifs dans des groupes activistes qui théorisent les relations entre

« Blancs » et « Non-Blancs » en revendiquant une différenciation qui confine au racialisme. Il faut combattre le racisme sous toutes ses formes et être sans aucune indulgence vis-à-vis de celles et ceux qui dans l’exercice de leur fonction, comme les policiers, commettent des crimes sanctionnés par la loi. Mais il faut le faire en mettant en avant notre modèle universaliste qui permet l’égalité des citoyen·nes. Ce combat doit être mené par toutes et tous, face au racisme, il faut agir en se rappelant les paroles d’Aimé Césaire : « je suis de la race de ceux qu'on opprime. » L’UNSA avec d’autres organisations est signataire de l’appel de SOS Racisme :

« Pour une police sans racisme, je signe ! »

Lutter contre le racisme et l’antisémitisme à l’École et dans le Supérieur Le monde scolaire n’est pas exempt du racisme. C’est pourquoi la parution récente d’un vadémécum « Agir contre le racisme et l’antisémitisme » édité par le MEN avec l’aide de la DILCRAH doit être relayée. De nombreuses fiches pratiques, des outils pédagogiques et des moyens sont rassemblés dans ce document très utile pour tous les personnels. L’UNSA éducation salue la parution de ce vadémécum qui permettra de lutter contre les actes racistes à l’école. Agir contre le racisme et l’antisémitisme https://cache.media.eduscol.education.fr/ file/MDE/89/2/vademecum_lutte_contre_ racisme_antisemitisme_1227892.pdf

Racisme, antisémitisme : comment agir dans l’Enseignement supérieur http://www.cpu.fr/wp-content/uploads/2019/04/Racisme_ Antisemitisme_Comment_agir_1110709.pdf

Benoît Kermoal @enklask1 benoit.kermoal @unsa-education.org

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Société L’avenir après la crise du Covid sera-t-il plus vert ? Le monde a été à l’arrêt pendant près de trois mois à cause de la crise du Covid-19. Cela a suffi pour se rendre compte de l’impact des activités humaines sur notre planète : on a ainsi pu voir que la pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre avaient considérablement diminué ; partout, la nature reprenait ses droits dans des territoires délaissés par les humains confinés chez eux. Mais cela est-ce suffisant pour dire que l’avenir de notre planète sera plus vert après cette crise ?

S

i des effets positifs sur la biodiversité et sur la pollution ont été constatés, ceux-ci sont trop fragiles pour atténuer les évolutions sur le changement climatique et la destruction de la biodiversité. On annonce ainsi pour l’année 2020 des records de températures, comme le mois de mai a pu nous le laisser entrevoir. La situation d’urgence climatique est donc toujours bien présente, et la période de confinement a permis de jeter un regard neuf sur ce problème. On a ainsi pu lire de nombreuses tribunes et prises de position appelant à un monde plus respectueux de l’environnement à la sortie de crise. Mais parallèlement, beaucoup ont appelé à une relance urgente de l’économie en demandant de mettre entre parenthèses les

Chaîne

mesures limitant l’impact environnemental des activités économiques ! Cela illustre que l’idée de transition écologique ne fait pas encore consensus entre les pays, ni même à l’intérieur de chaque pays. Trop souvent, les intérêts économiques prennent le dessus sur la question environnementale. Pourtant, en dehors des prises de position utiles pour repenser un monde de demain plus vert, on a commencé à prendre connaissance de quelques plans de relance marqués par une attention particulière à l’avenir de notre planète. Le « green deal » européen en est l’exemple le plus parlant, même s’il reste encore beaucoup de difficultés à surmonter pour le rendre concret. En France, les travaux de la Convention citoyenne pour le climat ont

UNSA Éducation

Sur la chaîne Youtube de l’UNSA éducation, on peut trouver plusieurs podcasts et vidéos pour aider à comprendre les enjeux de la transition écologique pour construire le monde de demain : https://www.youtube.com/user/UnsaEducation Sur le site Internet de l’UNSA éducation, voir la rubrique « Développement durable » https://www.unsa-education.com/-Developpement-durable-

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été poursuivis durant la période de confinement et on arrive maintenant à la phase de présentation des recommandations par cette assemblée de citoyen·nes. Le Président de la République a déclaré vouloir tenir compte des préconisations qui seront faites dans ce cadre. De telles initiatives sont très positives et vont dans le bon sens. La crise du Covid-19 a rendu plus urgent la nécessité d’une transition écologique juste et solidaire. Chaque activité humaine est impactée, et pour construire un avenir meilleur, les pouvoirs politiques, mais aussi la société civile et les corps intermédiaires ont un rôle indispensable à jouer. C’est pourquoi l’UNSA a lancé une enquête « Un monde à repenser » afin de contribuer au débat. L’UNSA Éducation poursuit également sa réflexion et ses actions pour réussir le virage écologique dans le monde scolaire et éducatif. « Un monde à repenser : moi je dis que »

https://enquete.unsa.info

Benoît Kermoal @enklask1 benoit.kermoal @unsa-education.org


Société Égalité

Reconnaître le travail du care et des femmes pour repenser la société Chaque soir à 20 h, des milliers de confiné·es ont applaudi pour remercier ces travailleurs et travailleuses qui faisaient front en première ligne au Covid-19.

J

usqu’à présent peu considérés et très souvent sous-payés, ces personnels soignants, ces aidant·es et tout·es celles et ceux qui prennent soin de nous et des autres, nous sont apparu·es totalement indispensables et cela a ébranlé notre regard au monde. La société prenait soudainement conscience de sa vulnérabilité. C’est donc dans ce contexte, qu’un mot relativement méconnu a fait son apparition dans beaucoup de débats : le care. La notion de care est apparue chez la philosophe Carol Gilligan dans les années 1980. Elle se définit alors comme la « capacité de prendre soin d’autrui ».

Mais, c’est dans les années 1990 que Joan Tronto, politologue et féministe, a permis d’élargir cette définition faisant du care « tout ce que nous faisons dans le but de maintenir, de perpétuer et de réparer notre monde, afin que nous puissions y vivre aussi bien que possible ». On comprend donc pourquoi la perspective d’une société du care s’est imposée en cette période de crise sanitaire comme une des questions fondamentales de l’après. Cependant, tandis que les débats mettaient en évidence cette nécessité, ils levaient également le voile sur une contradiction fondamentale : les métiers essentiels, dont le care fait partie, sont les moins valorisés, les plus précarisés mais également les plus féminisés.

Métiers et genre : l’orientation en cause ? Les choix d’orientation scolaire se font encore trop souvent au prisme du genre. La réforme des lycées risque d’accentuer ce phénomène. Par exemple, en classe de 1re générale, 85 % des filles ont choisi la triplette d’enseignements de spécialité « humanités, littérature et philosophie, langues, SES » et 87 % des garç o ns ont opté pour « mathématiques, numérique, physique-chimie ». Ces choix ont un impact sur la poursuite des études supérieures et en termes de rémunération et de carrière conduisant les filles vers des secteurs plus précaires et moins porteurs. C’est une question à ne pas négliger pour une société du care plus égalitaire.

Cette forte féminisation a son explication : l’aide à autrui a en effet souvent été déconsidérée car relevant davantage de la corvée ou de la tâche domestique que du travail, comme l’entretien de la maison ou la vie de la famille. Ces tâches ont été dévolues historiquement aux femmes car supposées naturellement plus compétentes que les hommes à prendre soin. Dès lors, les femmes se sont orientées davantage vers les métiers du care. Cette situation a été plus criante durant cette période et a mis en évidence, en plus de l’épuisement, une charge émotionnelle lourde pour les femmes dont il ne faudra pas négliger les conséquences. à l’école, les filières paramédicales et les métiers du soin sont encore trop souvent plébiscités par les filles au détriment d’autres choix. Aussi, il ne fait aucun doute pour l’UNSA Éducation que la crise du Covid doit être l’occasion d’une prise de conscience globale et collective. Une reconsidération morale et économique des tâches du care s’impose aujourd’hui comme la nécessité de repenser dans l’avenir la société.

Carine Aoun-Boudot @carineaoun1 carine.aoun-boudot @unsa-education.org

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Europe & Monde Syndicats

Le confinement mondial met à l’épreuve les systèmes éducatifs

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Le monde aura connu, phénomène inédit en temps de paix, quatre mois de catastrophe sanitaire conduisant au confinement d’une grande partie de la population et, pour ce qui concerne le champ éducatif, à la fermeture des écoles et des établissements scolaires.

i seule la Mongolie et une partie de la Chine étaient concernées le 16 février dernier, ce sont ensuite 195 pays qui ont pris des mesures nationales de fermeture entre le 1er et 5 avril, pic de la pandémie, privant ainsi 1 598 099 008 de cours en présentiel soit 91,3% de l'ensemble des élèves et étudiant·e·s du monde. Le déconfinement et la réouverture des lieux d’enseignement est en route depuis la mi-avril, débutés par la Turkménistan et le Groenland, puis se prolongeant en mai par la Norvège, l’Islande, l’Autriche, la France... L’UNSA Éducation est investie et reconnue sur la scène syndicale internationale ainsi que dans la représentation des personnels Hors-de-France. Ses liens privilégiés avec les organisations de certains pays ont permis de croiser nos regards, et de voir combien quel que soit le coin du globe, les professionnels de l’Éducation ont été surpris et ont dû faire preuve d’adaptation.

Impact du covid-19 sur l’éducation Retrouvez sur le site de l’UNESCO la carte évolutive jour après jour qui permet le suivi mondial de la fermeture des établissements scolaires. https://fr.unesco.org/covid19/ educationresponse

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Confinement oblige, l’essor des réunions à distance aura permis au Sommet International de se réunir malgré le contexte. Initialement prévu à Valence en Espagne sur 3 demi-journées, pour cause de coronavirus, il se sera tenu en trois heures en visioconférence avec comme ordre du jour « L'Éducation à l’heure du Covid 19 ». Depuis la création de ce sommet, il y a 10 ans, c’est la première fois que le ministre de l’éducation français y participe, permettant ainsi aux 2 premières organisations syndicales d’enseignant·es d’être présentes … enfin connectées. Nous y étions donc, et dans le court temps imparti, l’UNSA Éducation a pris part au débat sur les nouveaux défis posés par le numérique et l’enseignement à distance mis à l’honneur durant la pandémie. Article à retrouver sur le site. Et au Québéc ? CSQ (La Centrale des Syndicats du Québec) est un partenaire privilégié de la fédération. Les échanges ont permis de comparer nos situations respectives. Les constantes sont nombreuses telles que le montrent ces propos recueillis. « Beaucoup, beaucoup de travail à faire… des centaines de questions logistiques… les gens sur le terrain veulent faire partie de la solution », mentionne Sonia Ethier, présidente de la CSQ. « Un gros défi qui ne peut être relevé qu’avec beaucoup de prudence », soutient Josée Scalabrini, présidente de la FSE CSQ.

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« La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS CSQ) déplore que, dans cette opération, le personnel de soutien scolaire soit une fois de plus très peu consulté. » À noter ! Le gouvernement a présenté le 27 avril dernier un scénario de réouverture graduelle des écoles et des garderies : à partir du 11 mai, dans toutes les régions du Québec, et du 1er juin pour ce qui est de la communauté métropolitaine de Montréal. Sur la base du volontariat, cette réouverture progressive se fait avec un nombre maximal d'enfants par classe fixé à 15. Si les éducateurs et éducatrices des services à la petite enfance portent des masques, ce n’est pas le cas pour les personnels des écoles primaires. Les écoles secondaires, cégeps et universités restent elles, fermées jusqu'à la fin du mois d’août.

Christian Chevalier @Chevalier209 christian.chevalier @unsa-education.org

Morgane Verviers @MorganeVerviers morgane.verviers @unsa-education.org

Christian Champendal Christian.champendal @unsa-education.org


Éducation ESR

Enseignement Supérieur et Recherche : l’enseignement à distance, mirage ou panacée ? À partir du 17 mars, la France est entrée dans une période de confinement de plusieurs semaines. Les établissements du supérieur ont été fermés, et rapidement le gouvernement a décidé de ne les rouvrir qu’à la rentrée de septembre. Il a fallu dans la précipitation terminer le semestre en cours, puis préparer la reprise de la nouvelle année universitaire. Avec une question essentielle : l’enseignement à distance deviendra-t-il la norme dans le supérieur ? L’urgence a été, avant tout, de terminer le semestre et mettre en place les évaluations. Même si à l’université, on ne partait pas de rien dans l’enseignement à distance, mais il a fallu généraliser des pratiques : classes inversées, cours en visio-conférence, préparations d’animations pédagogiques ou bien encore recours accru aux espaces numériques de travail. Comme dans l’ensemble du système scolaire, les enseignant·es ont fait preuve d’ingéniosité, avec l’aide des autres personnels des universités et des établissements. Pour réduire la fracture numérique, de nombreuses aides ont été mises en place afin de ne pas pénaliser les étudiant·es les plus précaires. Selon un sondage IFOP du 28 mai 2020, les étudiant·es sont satisfait·es de cette période du point de vue de la continuité pédagogique et saluent les informations reçues par les équipes et les établissements. Cependant, ils et elles ne sont qu’une courte majorité à demander la pérennité d’un enseignement à distance et certain·es s’inquiètent d’une dévalorisation de leurs études à cause de telles pratiques.

Au moment où la rentrée se prépare de plus en plus dans une optique d’un enseignement qui sera « hybride » en combinant enseignement à distance et en présentiel, il est essentiel de faire confiance aux enseignant·es et de leur donner les moyens pour mener à bien ce qui peut devenir un véritable bouleversement dans le supérieur. En dépit de déclarations volontaristes du MESRI, parfois contradictoires, de telles pratiques à distance ne s’improvisent pas. Pourtant, la crise du Covid-19 a montré qu’il est essentiel de s’occuper de ce sujet. L’enseignement à distance deviendra de plus en plus fréquent et peut offrir de réels apports. Mais cela ne doit pas se faire au détriment de la qualité de l’enseignement, ni en recourant à des solutions bricolées à la va-vite. Cela passe surtout par un véritable plan numérique au service de la formation et de la recherche. L’UNSA Éducation sera attentive aux conditions de la transition numérique dans la recherche et l’enseignement supérieur.

Benoît Kermoal @enklask1 benoit.kermoal @unsa-education.org

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Éduc

L' Éducation, vecteur indispensable d' intérêt général Un ouvrage collectif dirigé par Philippe Bance et Jacques Fournier, pour la commission scientifique « économie publique » du CIRIEC-France. « Éducation et intérêt général » a mobilisé quarante auteurs, universitaires et praticiens. Il présente une analyse d’ensemble du système éducatif actuel, de la maternelle à l’Enseignement supérieur, et propose des recommandations pour son développement à venir. Une lecture éclairante à l’heure, où ce système a été bouleversé par l’état d’urgence sanitaire. L’Éducation vue comme bien commun L’Éducation est essentielle pour le développement humain et sociétal. On constate une exigence croissante de la société à son égard. Les attentes sont fortes. C’est parce que le système éducatif contribue tout à la fois au développement individuel et à l’insertion économique qu'il prépare à la vie en société du citoyen. L’Éducation est également une source d’attractivité des territoires. En France, la production de ce bien essentiel s’inscrit dans un système de valeurs, un « construit social » dans le principe de laïcité et d’égalité.

Un modèle en décomposition-recomposition En effet, un processus de décomposition-recomposition est en cours, car le système est atteint de doutes depuis plusieurs décennies. Les médiocres résultats aux comparaisons internationales des systèmes éducatifs, la gentrification et le séparatisme social (ghettoïsation des quartiers), le blocage de l’ascenseur social, les remises en cause de la laïcité, le spleen et la crise de recrutement des enseignants, l’empilement des formations dans l’Enseignement supérieur, la mauvaise place des universités françaises dans les classements internationaux, … Tous ces éléments sont les signes révélateurs d’une crise profonde du système

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éducatif français. Pourtant, des réformes sont lancées dans une double logique de continuité et de rupture. Tout d'abord, on peut parler d'une logique de continuité, dans le sens où l’école du socle est désormais un acquis, tout comme la massification de l’accès aux études. Ensuite, celle de la rupture est apportée par le déploiement d’une nouvelle gestion publique inspirée des modèles du secteur privé (Gestion des Ressources Humaines), et par une conception marchande entrée par l’Enseignement supérieur (hausse des droits d’inscription, concurrence entre universités) qui pourrait bien irriguer les autres degrés d’enseignement. Les réformes ne touchent pas les incohérences de nos modèles éducatifs.

Recommandations Pour rompre avec la crise décrite, les recommandations des auteurs sont priorisées au nombre de trois : • rompre avec les inégalités territoriales, indispensable et inenvisageable sans une forte volonté des pouvoirs publics ; • préserver et renforcer le fondement non marchand de notre modèle éducatif. Il s’agit bien dans notre projet républicain de former des citoyens éclairés et non des acteurs du marché économique ; • sortir du modèle centraliste du système propre à la France par une évaluation indépendante, un respect des parties prenantes, une place accrue accordée aux usagers, la confiance accordée à la capacité d’initiative des personnels, tout en leur attribuant une juste rémunération.


Éduc

Une analyse d’auteur des analyses partagées Quarante auteurs aux profils différents (chercheurs, acteurs institutionnels, responsables de la société civile) apportent une richesse et une pluralité dans les points de vue exprimés.

Présentation du CIRIEC France Le CIRIEC-France est la branche française du CIRIEC-International (Centre International de Recherches et d'Information sur l'Économie Publique, Sociale et Coopérative), organisation scientifique internationale non gouvernementale créée en 1947.

Articulées en sept parties, chacune d’entre elles a fait l’objet de partage et d’analyse avant publication.Toutes les contributions s’inscrivent dans une approche générale commune : l’Éducation vue comme un bien commun essentiel, à vocation non marchande et en exigence d’égalité. Le chapitre 13 « syndicalisme enseignant et réformes éducatives » a été rédigé par Denis Adam et Fabrice Coquelin pour l’UNSA Éducation.

Il a pour but de promouvoir la collecte d'informations, la recherche scientifique et la publication de travaux relatifs aux secteurs économiques et aux activités orientés vers le service de l'intérêt général et collectif. Ainsi, le CIRIEC anime un réseau scientifique de 400 chercheurs et experts en économie publique, sociale et coopérative.

Béatrice Laurent @Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org

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Recherche & Formation Centre Henri Aigueperse

Science[s] : le recours

L

Des analyses économiques prônent le développement de la croissance et de la consommation dans cette période de reprise et dans le contexte d’un PIB mondial en chute possible de 9 % pour 2020, même si d’autres modèles économiques sont aussi préconisés par d’autres recherches.

es sciences humaines et sociales montrent les risques d’effets négatifs du confinement et ont su - pour partie - être entendues (par exemple dans l’aide à l’enfance en danger, la lutte contre les violences faites aux femmes ou l’accompagnement des troubles psychiatriques…). Les climatologues mettent en évidence le lien entre la diminution des activités humaines (en particulier l’arrêt des transports) et une nette baisse des émissions de gaz à effet de serre alors que biologistes et écologues alertent sur la déforestation qui accélèrent la possible transmission de l’animal à l’homme. De leur côté, géographes et urbanistes réfléchissent à la ville, à la concentration urbaine, aux modes de déplacements quand les sociologues rendent compte des solidarités, des nouveaux réseaux de communication et de l’impact du numérique révélés par cette période. Ce recours à la science en temps de crise n’est pas nouveau. Face à la pandémie Covid-19, les autorités ont fait appel aux sciences, tant pour suivre sa progression,

envisager les mesures de protection à mettre en place, qu’espérer un traitement médical. Ils ont constitué des « comités scientifiques » chargés de dire l’état des connaissances scientifiques afin de les aider à prendre leurs décisions, quitte à s’en écarter parfois lorsqu’ils semblaient desservir d’autres intérêts (on peut penser à la polémique sur l’utilité des masques ou aux avis sur la réouverture des écoles…). Quel sera l’impact des sciences dans les choix politiques, économiques, sociaux qui orienteront le monde de demain ? Difficile à dire. Les apports scientifiques sont pourtant des leviers essentiels pour développer l’esprit critique, sortir des convictions toutes faites, nourrir la réflexion, permettre les décisions éclairées, alimenter les prises de positions citoyennes. D’où l’importance d’investir dès aujourd’hui dans la science. Une préoccupation qui devrait certainement aussi être davantage prise en compte dans le domaine de l’enseignement, alors que les études scientifiques n’attirent en France pas suffisamment d’étudiants et surtout d’étudiantes.

Extrait du manifeste « Oxygène(s) » Manifeste pour une nouvelle société solidaire et éducative (pages 22 et 23).

« L’esprit de la recherche, du questionnement, de la remise en question est le seul qui permet d’avancer sans s’enfermer dans les dogmatismes. […] Face à la complexité du monde, la science est appelée [...] à entrer en démocratie, à partager son savoir, à l’alimenter par celui de toutes et tous, à l’extraire des cases pratiques et sclérosantes des disciplines pour entrer en dialogue, en débat et créer de l’intelligence collective qui fasse système, englobe le tout, envisage le global comme plus grand que la somme des parties. [...] Notre orientation syndicale tend à valoriser l’esprit et la démarche scientifique couplés à la force créative de l’imagination pour connaître, comprendre le monde et co-construire son avenir en cohérence avec nos valeurs ».

Denis Adam @denisadamunsa denis.adam @unsa-education.org

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LA PRÉVENTION MAE À L’ÉCOLE AGRÉÉE PAR LE MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE ET DE LA JEUNESSE

Notre accompagnement Notre réseau d’experts MAE intervient gratuitement au sein de votre établissement pour mener des actions de prévention : auprès des élèves, de la maternelle au lycée, des parents, avec des rencontres-débats, et de vos équipes pédagogiques à l’aide de formations et d’outils réalisés par la MAE.

THÉMATIQUES ACCIDENTS DE LA VIE COURANTE ET GESTES DE PREMIERS SECOURS Le Club des Super-Héros 3-11 ans • Support interactif en téléchargement 6-11 ans • Jeu pédagogique en ligne VIOLENCES ENTRE PAIRS Jeux de l’Oie ‘’Non au harcèlement’’ 9-11 ans et 12-15 ans • Jeux de société Maël le roi des bêtises Dès 3 ans • Album SÉCURITÉ SUR LE CHEMIN DE L’ÉCOLE Maëva sur le chemin de l’école Dès 3 ans • Album SENSIBILISATION AUX ÉCRANS ÉDUCATION À LA SANTÉ

.fr Pour toute information, contactez la MAE de votre département ou le 02 32 83 60 00.

L’expertise MAE au service de la prévention. AP PREV 06/20 - Fédération MAE SOLIDARITÉ, association à but non lucratif régie par la loi de 1901, sise 14 rue Moncey - 75009 Paris - Crédit photo : MAE

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AUX PROFESSIONNELS DE L’ÉDUCATION

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MGEN, Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale, immatriculée sous le numéro SIREN 775 685 399, MGEN Vie, immatriculée sous le numéro SIREN 441 922 002, MGEN Filia, immatriculée sous le numéro SIREN 440 363 588, mutuelles soumises aux dispositions du livre II du Code de la mutualité. MGEN Action sanitaire et sociale, immatriculée sous le numéro SIREN 441 921 913, MGEN Centres de santé, immatriculée sous le numéro SIREN 477 901 714, mutuelles soumises aux dispositions du livre III du Code de la mutualité. Siège social : 3 square Max-Hymans -75748 Paris CEDEX 15. Document publicitaire n’ayant pas de valeur contractuelle.


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