22
ASTRM actuel 03 / 2019 chronique | SVMTRA aktuell 03 / 2019 Kolumne
La vision de Ruth Latscha Im Blickfeld von Ruth Latscha Depuis peu de temps, je fais partie des pendulaires. Chaque matin, je prends tout d’abord le tram pour me rendre à la gare où je monte dans le train en direction de l’ouest. Après une petite heure, je descends pour prendre la S-Bahn qui me mène en quelques minutes jusqu’à la destination. À vrai dire, je connais parfaitement bien les voyages en train puisque durant toute la période au comité central de l’ASTRM je me déplaçais, à part quelques rares exceptions, exclusivement en train à travers toute la Suisse. Je sais donc comment il faut choisir le bon secteur à la gare afin qu’à l’entrée du train, je puisse monter dans le bon wagon. Je connais aussi assez bien les différentes gares, je sais comment me rendre le plus rapidement possible du point A au point B et comment éviter le mieux possible le flux des pendulaires. Ce flux quotidien en direction des voies a toutefois son propre dynamisme. Je peux librement observer le remue-ménage et les autres pendulaires en recueillant des thèmes pour ma chronique. Chacun se précipite vers sa voie de départ, prêt à se lancer dans cette lutte quotidienne contre le temps, les flots des voyageurs et les correspondances à ne pas louper. La plupart sont armés d’un gobelet de café et ont directement acheté le petit-déjeuner qu’ils mangeront dans le train. On s’installe à une place. Ensuite, chacun a son propre rituel. Certains ouvrent l’ordinateur portable et commencent le travail déjà dans le train, d’autres sont occupés avec leur smartphone ou lisent; et pratiquement tous ont des écouteurs ce qui permet à certains de dormir encore une petite heure. Ainsi, j’ai déjà eu droit à de véritables concerts de ronflement et la tête de mon voisin de siège a dangereusement glissé vers mon épaule. Le bruissement des pages de mon journal l’a régulièrement réveillé, mais arrivés à destination, il était détendu et moi énervée! Ceux qui profitent des trajets en train pour faire des appels téléphoniques de tout genre sont toutefois les voyageurs les plus intéressants. Mon Dieu, tout ce que j’ai déjà dû entendre! Ces gens racontent à haute voix la moitié de leur vie, ils communiquent des recettes de cuisine, parlent de leurs problèmes d’éducation et de leurs soucis de santé et quelques fois, j’ai aussi assisté à de véritables disputes conjugales. Ces personnes avec leur téléphone collé à l’oreille ne semblent pas connaître le terme «gênant». Peu à peu, je commence à comprendre pourquoi presque tous voyagent avec des écouteurs. Peutêtre que prochainement, je me rendrai également dans un magasin pour m’en acheter. Cela me permettrait peut-être de finir enfin tous les livres audio que j’ai commencés. Si le ronfleur s’installe alors de nouveau à côté de moi, il pourra scier la moitié de la Forêt-Noire, cela ne me gênera pas, j’écouterai un polar et l’assassin sera probablement le jardinier. À propos: il faut absolument que j’appelle le jardinier. Le talus à l’entrée chez nous doit être un peu réaménagé et quelques arbustes n’ont pas survécu à l’hiver. Je m’en occuperai demain dans le train. Finalement, tout le monde voyage avec des écouteurs!
Seit Neustem bin ich unter die Pendler geraten. Morgen für Morgen führt mich nun mein Weg mit dem Tram zum Bahnhof, mit dem Zug eine knappe Stunde westwärts und ein paar Minuten mit der S-Bahn zu meinem Endbahnhof. Nun ist es ja nicht so, dass mir das Zugfahren unbekannt wäre; während meiner Zeit im Zentralvorstand der SVMTRA war ich bis auf wenige Ausnahmen mit dem Zug durch die ganze Schweiz unterwegs. Ich weiss also, wie man sich am Bahnhof im richtigen Sektor hinstellt, um beim Einfahren des Zuges gleich beim richtigen Wagen zu stehen. Auch kenne ich mich an den verschiedenen Bahnhöfen inzwischen ziemlich gut aus, weiss, wie man am schnellsten von A nach B kommt, und wie man den Pendlerströmen am besten aus dem Weg geht. Dieser tägliche Strom Richtung Gleis hat eine ganz eigene Dynamik; ich kann nach Herzenslust das Durcheinander und meine Mitpendler beobachten und Stoff für meine Kolumnen sammeln. Jeder eilt mit zügigem Schritt seinem Abfahrtsgleis entgegen, bereit zum täglichen Kampf gegen Zeit, Menschenströme und Anschlüsse, die nicht verpasst werden dürfen. Die meisten sind mit einem Kaffeebecher bewaffnet, das Frühstück wird aus Zeitgründen mit dazu gekauft und dann im Zug verspeist. Man installiert sich an einem Platz und dann hat so jeder sein eigenes Ritual. Die einen klappen den Laptop auf und machen sich schon im Zug an die Arbeit, andere sind mit ihren Smartphones beschäftigt, manche lesen, Stöpsel haben fast alle in den Ohren und einige schlafen noch ein Stündchen. So kam ich auch schon mal in den Genuss eines veritablen Schnarchkonzertes, und der Kopf meines Sitznachbars sank bedenklich nah zu meiner Schulter. Mein Zeitungsrascheln hat ihn dann in regelmässigen Abständen aus seinen Träumen geholt, am Zielort war er entspannt und ich genervt! Am allerinteressantesten sind aber jene Zeitgenossen, welche die Fahrt nutzen, um alle nötigen und unnötigen Telefonate zu erledigen. Himmel noch mal, was ich mir da schon mitanhören musste! In voller Lautstärke kann ich mir so halbe Lebensgeschichten, Kochrezepte, Erziehungsprobleme und gesundheitliche Probleme reinziehen, und ich war schon ein paarmal Zeuge eines handfesten Ehekrachs. «Peinlich» scheint im Vokabular dieser Dauertelefonierer wohl nicht vorzukommen. Mir dämmert es so langsam, weshalb fast alle die Stöpsel den Ohren haben; kann gut sein, dass auch ich bald einen Elektronikmarkt aufsuche und mir solch moderne Ohrenschützer kaufe. Dann könnte ich endlich einmal all die angefangenen Hörbücher fertig hören. Wenn sich der Schnarcher wieder einmal neben mich setzt, kann der von mir aus den halben Schwarzwald absägen, ich bin am Krimi hören und der Mörder ist der Gärtner. Ach, und da kommt mir doch grad in den Sinn, ich müsste dringend den Gärtner anrufen. Unser Hang beim Eingang müsste aufgefrischt werden und ein paar Sträucher haben den Winter nicht überlebt. Mache ich wohl morgen im Zug, haben sowieso alle die Stöpsel drin!