Par JULIEN HÉRAULT redaction@terre-net.fr
TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme RÉCOLTE DES BETTERAVES
Vers une compaction irréversible Parmi toutes les opérations culturales, le transport et la récolte de betteraves constituent les plus intenses au niveau de la compaction des sols. Les contraintes générées par ces travaux sont souvent une fois et demie à deux fois plus élevées que celles admissibles par nos sols. saine en profondeur, les plus grosses intégrales dépassent les 10 t… par pneu ! Même si l’économie de temps ou l’exploitation des fenêtres compatibles constituent une priorité pour l’agriculteur, ce dernier risque in fine de devoir affronter les conséquences d’une sévère compaction en profondeur. Il pourra ainsi subir à la fois une baisse du potentiel des rendements dans la rotation, et un surcoût de traction et d’usure des outils de travail du sol.
FRANQUET
Que le chantier soit décomposé ou non, l’allègement des ensembles doit permettre d’esquiver des limites agronomiques pour les futures implantations.
S
i l’un de vos objectifs de travail du sol mécanique est de favoriser le développement des racines, augmenter la profondeur de travail des outils de fissuration s’avérera de plus en plus tentant, et parfois nécessaire. Bien que leur action conserve leur entière efficacité, vous entrerez probablement dans une spirale vicieuse nécessitant un nombre croissant d’outils lourds pour corriger les effets négatifs de ces mêmes interventions sur la structure des horizons. En période de récolte automnale, ce sont tout d’abord les conditions climatiques qui pénalisent le respect des sols. Une teneur en eau de ces derniers supérieure à 20 % s’avère quasi-systématique à cette époque de l’année. Les charges particulièrement lourdes
que représentent les équipements de récolte constituent alors un facteur aggravant leur compaction. Paradoxalement, la solution pour parvenir à un débit de chantier important tout en limitant l’accaparement de main-d’œuvre dans une
Compromis Les trains de chenilles, les pneus basse pression ou encore les dispositifs de conduite en crabe ont réduit considérablement les dénivellations en surface. Mais contrairement aux idées reçues, ces évolutions bienvenues ont masqué la compaction en profondeur. Un betteravier en retraite avouait voici quelques années : « Les roues des machines de récoltes ne marquent plus, mais maintenant, l’ornière, c’est tout le champ ! » Les résultats d’études de l’a ssociation picarde Agro-Transfert, ressources et territoires montrent que les ensembles de récolte automoteurs génèrent des compactions à plus de 50 cm de profondeur, sans correction possible. Si la vie biologique limite la prise en masse en maintenant une forte porosité, elle n’est pas capable d’ameublir un sol sur une année culturale. Dans ce cas, si la fissuration ou l’ameublissement mécanique s’avère indispensable, autant que l’intervention ait lieu à faible profondeur. Pour viser cet objectif, deux solutions : alléger les ensembles qui circulent au champ ou réduire le taux d’humidité
« Les ensembles de récolte automoteurs génèrent des compactions à plus de 50 cm de profondeur, sans correction possible. »
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Le Magazine / DÉCEMBRE 2020
fenêtre météo restreinte s’avère bien être l’augmentation de taille des machines. Alors que certains spécialistes communiquent sur un seuil de 6 t par essieu à ne pas dépasser pour conserver une structure
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