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Senior et alors ?
"L’effet Papillon !" ou "l’effet Cavod" D
’aucun de ne pas ignorer ce qu’est l’effet "l’effet Papillon". C’est une théorie énoncée par feu, le météorologue et mathématicien Edward Lorenz, et selon laquelle, une infime modification d’un paramètre dans un modèle météorologique peut provoquer, à long terme, des changements colossaux dans le résultat final. En d’autres termes, "un battement d’ailes de papillon au Brésil peut provoquer une tempête au Texas". Lorenz venait d’énoncer le principe fondateur de la "théorie du chaos". Par exemple, l’utilisation en Europe de bain moussant ou de pesticides engendre l’élimination systématique des ours polaires du Groenland. En effet, ces toxines libérées dans l’environnement voyagent sur des milliers de kilomètres, polluant les cours d’eaux et s’accumulant dans les graisses des poissons et phoques ingérés par les ours. Il suffit juste de changer une donnée initiale pour éviter la catastrophe. Peutêtre sentez-vous déjà où je veux en venir surtout si je vous dis que cette notion ne concerne plus seulement la météo, mais s’applique également aux sciences humaines. Je veux parler ici du Covid-19. Ce misérable virus, issu de la famille des coronavirus ("virus à couronne") reconnaissables par leur aspect en couronne "solaire" (je ne lui ferai pas cet honneur !), est un genre de virus à acide ribonucléique (ARN) donc "intelligent" (là encore, je ne lui ferai pas cet honneur !) puisqu’il mute et se recombine. Il est responsable d’infections respiratoires et digestives chez plusieurs espèces de mammifères dont l’être humain. C’est pourquoi, il a été baptisé dans un premier temps, SARS-CoV-2 (SARS pour "Syndrome Aigu Respiratoire Sévère" et CoV pour "COronaVirus") puis nommé Covid-19 le 11 février 2020 par l’OMS ("Co" pour "corona", "vi" pour "virus" et "D" pour "disease" ("maladie" en anglais). Le chiffre 19 indique l’année de son apparition. En juin 2020, depuis la ville chinoise de Wuhan, capitale de la province du Hubei, située en Chine centrale, et septième ville la plus peuplée de Chine avec 11 millions d’habitants, le Covid-19 s’est répandu sur les 5 continents de la Terre et a contaminé plus de 6 millions de personnes dans plus de 188 pays, sur 198 au total, faisant près de 400 000 morts selon l’Université John Hopkins à l’heure où j’écris nonobstant les victimes qui sont mortes chez elles c’està-dire sans passer par l’hôpital. Si le virus semble disparaitre en Europe, en revanche, il est en recrudescence aux Amériques. Que ce serait-il passé si initialement on avait pris toutes les précautions sur ce marché de Wuhan? Malheureusement, "l’effet Papillon" a encore provoqué le chaos, mais pas seulement sur le plan médical ou économique ; surtout sur le
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Frank Khalifa
• Docteur en Sciences juridiques et politiques de l’Université des Sciences sociales de Toulouse. • Professeur certifié Classe exceptionnelle d’économie gestion. • Auteur de "Sous le ciel d’Aschkélone" d’Aschkélone", aux éditions Auteurs du monde, Paris, 2016 et de "Difficile laïcité, Sources et enjeux" aux éditions l’Harmattan, Paris 2014.
plan socio-relationnel. On aura tout dit et tout entendu ! Mensonges d’Etat, théorie du complot, distanciation sociale en lieu et place de distanciation physique, intrusion de puissances étrangères sur le sol libyen, augmentation de la violence familiale et conjugale, etc., et le tout, couronné (il n’y a pas de jeux de mots mais le virus n’a pas volé son nom !) par la perte de nos chères têtes aux cheveux d’argent puisque plus de 9 personnes sur 10 a plus de 65 ans. Oui, nos seniors ont payé le prix fort ! Et c’est là que le bât blesse ! Nonobstant les malheureuses victimes de ce maudit virus qui profite des facteurs de comorbidité, qu’avons-nous démérité pour voir partir nos racines ? Le discours fataliste peut être un début de réponse mais je n’y adhérerai jamais car, l’homme est libre et "si les cieux sont à l’Eternel, la terre appartient aux hommes". Le discours complotiste ? A vomir ! Non, je préfère vous proposer cela, même si cela peut paraitre simplet a priori : "l’effet Cavod". Covid et Cavod, en hébreu, le respect ou la prise en considération de la personne de "l’autre". Deux sonorités qui se ressemblent comme si, sur le plan philologique, on voulait nous adresser un message intemporel. Un message puisé aux sources de la Thora Orale... L’épidémie qui tua des milliers d’érudits parmi les élèves de Rabbi Akiva n’aurait été la conséquence malheureuse que du manque de Cavod dont faisaient preuve ces mêmes érudits les uns aux autres. Une attitude irrévérencieuse qui est une véritable détestation pour l’Eternel à tel point que le "Grand pardon" (Yom Kippour), jour de la plus haute sainteté, est appelé "Jour des pardons") (Yom Hakippourim) car seuls les hommes peuvent se pardonner les uns aux autres... Oui, la dimension de l’autre est divine et d’autant plus s’il s’agit d’un senior ! L’autre c’est le visage et l’homme a été créé à l’image du divin. Respecter l’autre dans sa différence et dans la moralité qu’exige la recherche du perfectionnement humain, c’est respecter la vie. Respecter les cheveux blancs en ne les laissant pas mourir dans l’oubli des confinements "salvateurs". Il y a là une contradiction évidente! Respecter également la vie chez l’autre qui est différent même s’il est un scélérat. Pardonnez-moi le saut ! Caïn tua Abel en le frappant au cou. Un quart de la population mondiale fut décimée. Georges Floyd a payé son larcin par asphyxie criminelle au niveau de son cou, crime qui ébranle le monde à l’heure de l’écriture de cet article... L’effet Papillon ?