MEMOIRE HMONP HABILITATION A LA MAITRISE D'OEUVRE EN SON NOM PROPRE
ÊTRE ARCHITECTE À MAYOTTE, UN TERRITOIRE AUX DÉFIS MULTIPLES par M. Ibrahime ZOUBERT Agence d’accueil L’Atelier architectes & ingénieurs 24, rue de la Petite Ile 97 400 Saint Denis La Réunion Tél : 02 62 23 70 01 E-mail : secretariat@latelier-archi.fr Directeur d’études M. Nicolas PEYREBONNE, Architecte DPLG Tuteur M. Sylvain GUY, Architecte Associé DPLG Composition du jury - M. - Mme - M. - Mme - M. Soutenance 24 juin 2021, ENSA de Montpellier (Antenne de La Réunion)
MEMOIRE HMONP HABILITATION A LA MAITRISE D'OEUVRE EN SON NOM PROPRE
ÊTRE ARCHITECTE À MAYOTTE, UN TERRITOIRE AUX DÉFIS MULTIPLES par M. Ibrahime ZOUBERT Agence d’accueil L’Atelier architectes & ingénieurs 24, rue de la Petite Ile 97 400 Saint Denis La Réunion
18, rue Marindrini 97 600 Mamoudzou Mayotte
Tél : 02 62 23 70 01 E-mail : secretariat@latelier-archi.fr Directeur d’études M. Nicolas PEYREBONNE, Architecte DPLG Tuteur M. Sylvain GUY, Architecte Associé DPLG Composition du jury - M. André SOLNAIS - Mme Dagmar GROSS - M. Maxence LEFEBVRE - Mme Magalie MUNIER - M. Jordi PIMAS Soutenance 24 juin 2021, ENSA de Montpellier (Antenne de La Réunion) 1
REMERCIEMENTS
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J'adresse mes remerciements à mon Directeur d'études, M. Nicolas PEYREBONNE pour avoir été le premier professionnel à me proposer un poste d'ADE dans son entreprise, alors que je n'étais même pas encore diplômé, et pour avoir accepté, ultérieurement, d'encadrer mon mémoire de HMONP. MM. Sylvain GUY et Guillaume HAZET, vous m'avez permis de réaliser mon rêve en m'ouvrant les portes de votre entreprise, L’ATELIER architectes. Vous m’avez permis de redécouvrir mon île sous des visages variés et de retrouver mes racines. Un merci sincère à vous particulièrement pour la qualité et la richesse de notre collaboration ainsi qu’à tous ceux avec qui j’évolue de près ou de loin. Comme on dit à Mayotte, de son surnom "l’île aux parfums", il était écrit que je travaillerai avec chacun d’entre vous, même si j’ignorais initialement la forme que prendrait cette collaboration ou le cadre dans lequel celle-ci s’inscrirait. C'est le signe selon lequel il s'agissait bien d'une volonté et d'une ambition communes, partagées, qui ne pouvaient que se matérialiser le moment venu. Je fais le vœu que ces rencontres professionnelles donnent lieu à bien d'autres possibles. Je finirai ici par le cœur, en remerciant les proches qui ont cru en moi, persuadés que j'avais ma place dans le domaine de l'architecture. Je les remercie de m'avoir encouragé à différentes étapes de ma vie pour aller de l'avant, atteindre mon objectif de formation, construire et parfaire un nouveau projet professionnel, plus en adéquation avec moi-même. Vous avez contribué à mon cheminement vers la meilleure version de moi-même. Que ce travail de mémoire puisse servir à la réflexion générale sur l'aménagement du territoire de Mayotte.
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SOMMAIRE
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AVANT-PROPOS INTRODUCTION PARTIE 1. BÂTIR À MAYOTTE, BÂTIR MON ÎLE
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1 – L’APPEL DE MAYOTTE ET LE CHOIX DE L’AGENCE D’ACCUEIL : UNE CONVERGENCE D’OPPORTUNITÉS ET D’INTÉRÊTS
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2 – L’ATELIER.ARCHITECTES & INGÉNIEURS : UNE AGENCE PERFORMANTE QUI PERMET UNE ÉVOLUTION DE CARRIÈRE
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3 – UN CHOIX PROFESSIONNEL INITIALEMENT AUDACIEUX MAIS FORMATEUR
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PARTIE 2. DES COMPÉTENCES À CONFORTER AU TRAVERS DE PROJETS STRUCTURANTS
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1 – DE L’HABITAT TRADITIONNEL À LA DÉSORGANISATION DE L’ESPACE URBAIN : UN CADRE EN COURS DE STRUCTURATION LÉGALE 23 2 – DES PROJETS VARIÉS QUI CARACTÉRISENT DES BESOINS TERRITORIAUX SPÉCIFIQUES
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2.1. LA « MAISON DES SERVICES PUBLICS » 2.2. « L’ATELIER BAC PRO AÉRONAUTIQUE » 2.3. LE « ROYAUME DES FLEURS », UNE FABRIQUE ARTISTIQUE 2.4. « SINGUIZOU », DES LOGEMENTS SOCIAUX
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3 – LA CONDUITE DE CHANTIERS : PRÉALABLES, RÉALITÉ ET MISE EN ŒUVRE
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PARTIE 3. PARTICIPER À UNE DYNAMIQUE DE DEVELOPPEMENT DURABLE ET ÉCONOMIQUE DU TERRITOIRE
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1 – L’AMÉNAGEMENT TERRITORIAL EN HÉRITAGE : QUELLE VISION ET QUEL.S EMPLOI.S ?
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2 – OUVRIR L’AGENCE À LA POPULATION : VERS PLUS D’AUTONOMIE DANS LA PENSÉE ET LA CONCEPTION ARCHITECTURALES
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3 – L’ASSOCIATION « ART.TERRE MAYOTTE » OU LA PROMOTION D’UNE ARCHITECTURE DURABLE
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4 – PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES À MAYOTTE ET DANS LA RÉGION : UNE OPPORTUNITÉ POUR LES ARCHITECTES
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CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE ANNEXES
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AVANT-PROPOS
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Lorsque j'ai passé l'épreuve d'admissibilité pour entrer à l’ENSA de Paris-Malaquais, en 2013, j’avais le sentiment de ne pas m’être encore accompli professionnellement. Et le goût d'une vie à vivre ou à revivre s'est fait jour. Mais quitter Mayotte pour reprendre de nouvelles études supérieures apparaissait comme un défi insurmontable, impossible à réaliser ; un rêve caressé en esprit, que je voulais malgré tout caresser du bout des doigts. Il y avait différentes raisons à ces questionnements intérieurs : j’avais déjà fini de précédentes études en tant que conducteur de travaux ; je m’étais déjà reconverti professionnellement en devenant enseignant le matin et auto-entrepreneur l’après-midi, dans mon île natale ; et j’avais déjà construit une vie de famille. La décision de partir a donc été très difficile à prendre. Elle était pourtant nécessaire pour que je puisse me réaliser, en reprenant une orientation professionnelle qui me convenait davantage et qui correspondait à mes aspirations. Malgré ce grand bouleversement dans ma vie, les études en architecture m'ont appris à aimer le goût de l'effort, tout en me permettant de forger mon caractère et de développer la passion que je nourrissais pour le dessin depuis mon enfance. Au fil des ans, en effet, j’ai vécu cette période de formation initiale en mettant un pied devant l'autre, en faisant en sorte de visiter le plus de pays possibles, en me rendant encore plus loin, plus loin vers des contrées dont j'ignorais la richesse : mes pas m’ont par exemple conduit en Allemagne, en Italie, au Portugal, en Inde ; j’ai aussi continué mes allers-retours vers Mayotte, la Belgique et la métropole (Paris). Adepte du mouvement perpétuel, à la manière de la chorégraphe allemande Pina BAUSH, et de nature persévérante, je dessinais sans arrêt. J'esquissais les projets en puisant la force dont j’avais besoin pour tenir bon et avancer dans mes référents culturels, dans ma passion pour la capoeira, dans ma foi et l’amour de mes proches. Je gardais en tête deux choses qu’on m’avait enseignées : («Inna lloiha maan soibirina», «Certes Dieu est avec les persévérants», sourate 2, verset 153 du Coran) et :
« Aller au bout de l’excès et revenir au fonctionnalisme le plus pur », ainsi que le disait l’architecte Alvaro SIZA. J'ai ainsi découvert ou réalisé que dans l'univers du mouvement, qui échappe généralement à notre analyse au quotidien, se déploie le recommencement, celui du trajet à parcourir de nouveau, celui de la pensée et de la conception d'espaces à reconsidérer, celui du geste à reproduire pour enfin donner sens et corps à ces espaces sur une feuille de papier ou un écran numérique. « Le monde semble sombre quand on a les yeux fermés », souligne par ailleurs un proverbe indien : avec les études en architecture, les miens se sont ouverts. Les trésors du monde me sont apparus sous un jour nouveau, avec un regard autre, aiguisé par le savoir, le développement de nouvelles performances intellectuelles, la soif de connaissance. Que dire de ces créations qui distordent l’imagination ou le réel, à l’instar du « Torso Molino » de l’architecte Santiago CALATRAVA, qui est en parfait décalage avec mon environnement culturel d’origine ? Elles rappellent que toute forme peut se modeler selon la représentation que l’on s’en fait. C’est aussi le signe que la création n’a de limites que celles que nos esprits se fixent. Si le retour vers ma terre natale, en fin d’études, après une halte d’une année à l’Antenne de l’ENSAM à La Réunion, s’est présenté comme la concrétisation d’une grande partie de mon objectif, il s’agit ici, par la HMONP, de tendre vers l’aboutissement d’un cycle de vie, le dernier chapitre d'un parcours de formation. Il s’agit également d’orienter un parcours professionnel qui doit être consolidé et de m’ouvrir à de nouvelles perspectives. Que puis-je donner à mon tour ? Ce travail, je le considère comme une transmission à mes concitoyens, aux professionnels locaux avec lesquels je suis en contact chaque jour. Entre la douleur de perdre un entourage et l’ambition de me trouver, il constitue un compromis existentiel. Et tout prend son sens aujourd’hui comme quelque chose de profondément enraciné en moi qui éclot enfin, pour me permettre de devenir la version de l'homme dont je voulais me rapprocher et d'approcher de la version du professionnel que je cherchais à faire émerger.
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INTRODUCTION
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Mayotte se caractérise par une évolution socioéconomique et institutionnelle quasi atypique au sein de la République française, si on la compare avec les quatre autres Départements d’Outre-mer (DOM), hormis la Guyane avec laquelle elle partage de nombreuses similitudes et des problématiques communes1. Cette spécificité est accentuée par l’image négative que les médias régionaux et nationaux véhiculent à son sujet et qui dessert particulièrement son attractivité touristique et économique. Cette image dépeint notamment Mayotte comme un territoire en crise avec : - un fort flux d’immigration irrégulière essentiellement issue des Comores, de l’Afrique et de Madagascar ; - une démographie galopante qui fait d’elle la première maternité de France, avec toutes les conséquences générées par cette situation (l’accroissement de la précarité sociale, la jeunesse de sa population) ; - des violences sociales qui touchent toutes les catégories sociales jusqu’à créer un sentiment général d’insécurité ; - des mouvements sociaux récurrents qui paralysent la circulation sur le territoire et qui impactent négativement le fonctionnement des entreprises ; - des entreprises qui délocalisent leur siège hors territoire par peur d’une faillite éventuelle causée par des crises sociales à répétition. Tous ces éléments contextuels ralentissent l’essor économique de l’île. Ils en font également un lieu aux tensions régulières et palpables où il faut souvent composer avec des contraintes inhérentes à l’insularité : à titre d’exemple, les matériaux de construction étant globalement importés, leur retard de livraison peut se répercuter sur la bonne avancée des chantiers suivis par les maîtres d’œuvre.
- le blocage inopiné des axes routiers principaux qui peuvent rendre impossibles les visites de chantier prévues par les maîtres d’œuvre, les réunions avec les partenaires et commanditaires, voire les réunions publiques avec la population villageoise ; - la fermeture illégale des administrations publiques, principales commanditaires des (grands) projets territoriaux, par des grévistes dans le cadre de mouvements sociaux déclenchés par le personnel2. Pourtant, le territoire de Mayotte est plein de ressources. Outre sa biodiversité, considérée scientifiquement comme exceptionnelle, et sa richesse culturelle spécifique (croisement des cultures bantoues, arabes, austronésiennes et européennes), c’est aussi un territoire à fort potentiel économique du fait de sa localisation géostratégique dans l’océan Indien, non loin du Canal de Mozambique et de l’Afrique orientale, une région en plein développement. Dans le domaine de la construction, plus précisément, les projets privés (individuels ou familiaux), comme ceux du secteur public, se multiplient et voient le jour. D’une part, les familles mahoraises continuent de perpétuer la tradition matrilinéaire en bâtissant une maison pour leurs filles. A défaut, les intéressées, une fois autonomes financièrement, investissent dans un projet immobilier personnel par leurs propres moyens, conjugués ou non avec ceux de leurs éventuels conjoints. Mais de manière générale, les Mahoraises et Mahorais souhaitent investir de plus en plus dans l’immobilier, dans le locatif, indépendamment du contexte socioéconomique tendu, évoqué plus haut. Le but pour eux est de se constituer une source de revenus complémentaire ou d’anticiper sur les revenus dont ils auront besoin lors de leur retraite professionnelle ultérieure, au travers de la rente. D’autre part, les collectivités publiques, assujetties à la législation en vigueur, en matière urbanistique, environnementale et de gestion patrimoniale, sont amenées :
Il faut aussi composer avec les imprévus, en plus de la pandémie de coronavirus, en cours de gestion par le territoire, depuis l’année 2020. Parmi ces imprévus, figurent en particulier :
- à étendre leurs locaux pour notamment mieux installer et recentrer leurs effectifs ;
1 Mayotte et la Guyane ont par exemple un nombre d’habitants quasiment identique, une forte pression migratoire en provenance des pays alentours, une insécurité élevée.
2
Cette liste n’est pas exhaustive.
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- à repenser leur implantation physique en vue de contribuer au désengorgement du chef-lieu (Mamoudzou), qui centralise nombre d’administrations – on citera ici pour exemple le projet de « Cité administrative » envisagé par le Département de Mayotte. Autrement dit, les besoins locaux sont réels et multiples dans le développement de la construction individuelle et dans l’aménagement territorial. Ils nécessitent de faire un lien constant entre l’architecture et la Culture pour allier la technicité requise lors des projets d’édification avec le fonctionnement et les mécanismes locaux, ainsi que l’appréhension des espaces du territoire. Cela place ainsi l’architecte dans la position d’être sollicité régulièrement pour : proposer, faire, bâtir, à partir d’une commande précise. Dès lors, il se doit d’adopter une posture professionnelle face aux attentes des commanditaires telles que les suivantes : - être à même de prendre en compte les problématiques de l’île, comme celles mentionnées précédemment ; - pouvoir « contourner », dans le strict respect de la légalité, les contraintes urbanistiques, environnementales ou autres qui se posent dans le cadre de la réalisation d’un projet donné ; - aider à la régularisation d’une construction édifiée sans permis de construire (cas répandus) ou à la reprise d’un projet, voire d’un chantier mal ficelé initialement, où le maître d’œuvre antérieur n’a pas su interpréter ou traduire les besoins du maître d’ouvrage.
Cela implique d’identifier et de mettre en place des stratégies afin d’éviter que les problèmes structurels de l’île n’impactent trop négativement la profession d’architecte. Or, cette orientation invite à s’interroger en ces termes : faut-il réinventer la profession pour s’adapter aux évolutions et changements sociaux et culturels, et si tel est le cas, quelles sont les limites administratives et réglementaires de cette adaptation ? Dans un premier temps, il s’agira de montrer que dans ma vision, bâtir Mayotte signifie avant tout bâtir mon île, un territoire avec lequel je noue une relation affective particulière, une terre natale qui m’était longtemps restée autre, pour ne pas dire étrangère, dont j’en retrace aujourd’hui les aspects, constitutions et fonctionnements au travers de l’exercice de ma profession. Ensuite, nous verrons que cet exercice professionnel demeure difficile et que les compétences des maîtres d’ouvrage, des maîtres d’œuvre et des entreprises du domaine du bâtiment sont à renforcer, tant chaque projet présente des caractéristiques spécifiques. De même, chaque projet obéit à des enjeux socio-politico-culturels différents qu’il faut prendre en considération pour permettre son aboutissement et la satisfaction des commanditaires. Enfin, cette manière d’appréhender les projets m’amène à mon objectif : participer à une dynamique de développement durable et économique du territoire, le but étant de valoriser des matériaux locaux à coût moindre, susceptibles de raviver une dimension autre de l’architecture.
La question est donc de savoir ici comment exercer le métier d’architecte (en tant que maître d’œuvre) dans un territoire socialement, économiquement et démographiquement en crise, tout en co construisant avec les commanditaires, et quelle.s représentation.s la population ou les maîtres d’ouvrage se fait-elle/ font-ils de ce métier.
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PARTIE 1. BÂTIR À MAYOTTE, BÂTIR MON ÎLE
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« Hamtru, hamtru », indique un proverbe mahorais que nos sages ou nos aînés transmettent aux plus jeunes : littéralement, cela veut dire « Chez soi, c’est chez soi. » En clair, il ne faut jamais oublier sa terre natale, même si cette dernière n’incarne pas le lieu idéal dans nos esprits ou présente des imperfections que l’on réprouve. Cette parole est restée vivace en moi au cours de mes études en architecture à l’ENSA ParisMalaquais, puis, à l’antenne réunionnaise de l’ENSAM, jusqu’à mon retour à Mayotte. Elle me motive dans mon travail.
l’association Art.Terre Mayotte5. De même, dans ma vision, il s’agissait d’inciter à la reprise d’une conception architecturale délaissée, celle incluant la BTC, et qui a fait ses preuves depuis les années 80 (solidité des structures, conservation dans le temps, aspects esthétiques...).
1 – L’APPEL DE MAYOTTE ET LE CHOIX DE L’AGENCE D’ACCUEIL : UNE CONVERGENCE D’OPPORTUNITÉS ET D’INTÉRÊTS
Une première proposition s’est esquissée avant la fin de mon cycle 2 d’études. Elle s’est confirmée par la suite, à l’obtention de mon Diplôme d’Etat en Architecture, à l’ENSAM, Antenne de La Réunion, en juin 2018, au travers du domaine d’étude où je me suis spécialisé : « Architecture, ville et territoire en milieu tropical.»
L’image de Mayotte a toujours été bien ancrée en moi, à la fois pour des raisons personnelles et professionnelles. Sur « l’île aux parfums », la terre de mes aïeux, que je foulais plus jeune lors de mes vacances scolaires, j’ai notamment effectué mes premiers pas dans le monde du travail, il y a de cela treize ans, comme auto-entrepreneur. De même, j’y ai consacré des travaux antérieurs3, en particulier sur la brique de terre comprimée (BTC) en tant que matériau local à valoriser. Cela a servi de point de départ à ma réflexion sur ce territoire et guide encore ma vision architecturale de celui-ci.
Pour ce faire, lors de ma cinquième année de formation initiale en architecture, je me suis mis à chercher des opportunités professionnelles qui allaient me permettre d’atteindre ce double objectif.
Ladite proposition était intéressante à bien des égards, notamment parce qu’elle me permettait d’être au cœur des études d’un bâtiment qui allait intégrer la résilience de la BTC, matériau dont je plaide et milite toujours pour la valorisation6. Il s’agissait de prendre part au projet structurant de construction du Lycée des Métiers du Bâtiments (LMB), prévu à Longoni (village situé vers le NordEst de Mayotte). Malheureusement, des contraintes personnelles m’ont conduit à décliner l’offre qui m’était présentée.
Mon attachement à Mayotte est donc fort. C’est pourquoi, l’ensemble de mon parcours dans le supérieur a-t-il été motivé par un retour au pays où je me voyais déjà apporter ma modeste pierre à l’évolution de la vie des Mahorais, dans le domaine du bâti, comme le faisait jadis mon père, lorsque ce dernier exerçait en tant que Président du Syndicat Mixte d’Investissement et d’Aménagement à Mayotte (SMIAM4) , mais également comme Président d’honneur de
De manière presque simultanée, une seconde proposition avait retenu mon attention. Elle était, à mon sens, la conjugaison d’une convergence d’opportunités et d’intérêts : deux associés (dont un de mes anciens enseignants à l’ENSAM), fondateurs de « L’ATELIER architectes », agence pour laquelle je travaille à ce jour, me proposèrent de rejoindre leur équipe.
3 Ibrahime ZOUBERT, « Résilience de la construction terre à Mayotte, opportunités pour un développement endogène », Mémoire de Master, Antenne de l’ENSAM à La Réunion, 2018. 4 Le SMIAM est une structure fondée en 1977 et exclusivement financée par des deniers publics (Etat, collectivités). Sa mission première était de construire les écoles maternelles et élémentaires du territoire. Il est en cours de dissolution, selon une procédure engagée en 2014.
5 Art.Terre Mayotte est une association loi 1901, fondée en 2007. J’y reviendrai dans la 3ème partie de cette réflexion. 6 Ce point sera développé ultérieurement et en 3ème partie.
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Ils souhaitaient, en effet, conforter la dimension régionale de leur agence, après que celle-ci a été implantée à La Réunion, Paris (région Îlede-France), Maurice, il y a respectivement 19, 6 et 5 ans. Ouvrir une antenne de leur agence à Mayotte7 leur a semblé entrer dans cette logique d’expansion. Toutefois, cela nécessitait d’avoir un représentant local qui connaissait ce territoire et qui pouvait s’y installer rapidement, de manière durable. Durant environ deux mois, nous avons discuté des opportunités transversales ainsi que des avantages et des inconvénients liés à notre future collaboration, avant que je ne réponde favorablement à leur proposition. Quatre raisons ont ainsi guidé mon choix final : - je rejoignais un groupe professionnel en pleine expansion, reconnu pour son sérieux, ce qui allait se révéler formateur, voire motivant ; - il me tenait à cœur de retourner à Mayotte pour redécouvrir mon île professionnellement et d’y assumer la responsabilité des futurs projets que j’allais dessiner, ce que je n’avais pas eu la chance d’effectuer en tant que jeune autoentrepreneur, quelques années avant mon cycle d’études en architecture ; - à titre personnel, je souhaitais prendre part aux réflexions sur les orientations générales qui avaient cours sur le territoire (à l’instar des Etats Généraux, des Assises sur le foncier, du Schéma d’Aménagement Régional en cours d’élaboration...), au regard de mon intérêt pour l’évolution de l’ile ; - je considérais que mettre en place l’antenne mahoraise de l’agence et en avoir la responsabilité constituaient un défi personnel et professionnel, à relever ; - il s’agissait aussi de bénéficier d’un encadrement professionnel implicite puisque j’allais collaborer avec des collègues, pour la plupart, plus expérimentés dans notre métier et dans d’autres fonctions connexes (le référent administratif, le référent technique, le référent architecte). 7
L’agence est située dans le chef-lieu, à Mamoudzou.
Le choix de « L’ATELIER architectes » comme structure d’accueil m’a ainsi permis deux choses : - de me former plus rapidement sur le terrain, sachant que je devais acquérir très vite les connaissances et compétences nécessaires pour répondre aux attentes des maîtres d’ouvrage ; - de connaître les rouages du métier que j’exerce, de manière à pouvoir encadrer un projet, rassurer les commanditaires et les partenaires, puis créer, avec ces derniers, des liens de confiance à renforcer postérieurement.
2 – L’ATELIER.ARCHITECTES & INGÉNIEURS: UNE AGENCE PERFORMANTE QUI PERMET UNE ÉVOLUTION DE CARRIÈRE 2.1. Présentation de la structure d’accueil Classé 10ème agence française au «Business Model» et 97ème dans le classement 2020 du magazine D’A, qui référence les 400 premières agences d’architecture françaises selon leur rentabilité, L’ATELIER.architectes & ingénieurs8 est la 1ère structure des DOM dont le chiffre d’affaires annuel atteint 4,791 M€ en 2019 et 7 M€ en prévisionnel pour 2021. Il s’agit d’une Société par Actions Simplifiées (SAS), créée le 17 décembre 2002, sous l’appellation L’ATELIER architectes (AA), par M. Sylvain GUY, architecte DPLG, diplômé de l’ENSA Paris Villemin et Conseiller à l’Ordre des Architectes de La Réunion, et M. Guillaume HAZET, également architecte DPLG, diplômé de l’ENSA Paris La Villette et enseignant à l’Ecole d’Architecture de La Réunion depuis 13 ans. Le siège principal de l’agence mère se situe à : 24 rue Petite Ile, 97400 Saint Denis (La Réunion). A ce jour, la structure compte une équipe pluridisciplinaire de 63 professionnels (dont 29 femmes et 34 hommes), toutes agences confondues. Ce chiffre évoluera avec les recrutements en cours.
8 Cf. les organigrammes correspondants à la structure et la présentation des équipes avec leurs missions, respectivement en annexes 1 et 2 de ce mémoire.
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L’ATELIER comptabilise, par ailleurs, plus de 100 références en équipements culturels, sportifs, scolaires, en bureaux, logements et en réhabilitation de Monuments Historiques. On citera ici le Musée Stella Matutina, la Cité des Arts ou encore la réalisation d’autres projets d’envergure tels que : le 1er téléphérique urbain de l’île de La Réunion, le Village By CA à La Réunion, labellisé HQE. Pour la conception des bâtiments, L’ATELIER emploie divers logiciels CAO-DAO destinés à modéliser et dimensionner les structures, en fonction des contraintes du projet (environnementales, sismiques, urbanistiques, normatives et réglementaires) : Expertise
Logiciels
Modélisation
ARCHICAD 23, SKETCHUP Pro (BIM)
Plan 2D
AUTOCAD
Rendu images
ARTLANTIS, VRAY
Bureautique
Suite Microsoft office 2010
Graphisme et mise en page
Suite Adobe CS5 / CS6, Photoshop, Indesign, Illustrator
Travaux
ARCHIPAD, WIZZCAD
Structure/VRD
ADCOF ADFER, ROBOT RSA PRO, Advance Design 2018, REVIT 2019, SKETCHUP
Fluides
VIRTUAL ENVIRONNEMENT et ENERGY PLUS
Economie de la construction
ATTIC+
Figure 1. Le Musée Stella Matutina, Saint-Leu, 2015
Figure 2. La Cité des Arts, Saint-Denis, 2016
Tableau 1.
Figure 3.
Divers logiciels employés à l’agence.
Le Village by CA, Saint-Denis, 2020
Dans la conception initiale des fondateurs de l’agence, celle-ci devait d’abord servir à améliorer la pratique du métier d’architecte, ce qui semble aller dans ce sens aujourd’hui. Plus tard, en 2012, cette idée évolua : lesdits associés S. GUY et G. HAZET créèrent L’ATELIER ingénieurs (AI). Ils changèrent, dans la zone océan Indien, la vision de « l’architecte-démiurge » en instituant, sur un même site, un travail collaboratif, plus étroit, entre architectes et ingénieurs, de manière à pouvoir accompagner le client dans toutes les phases de son projet avec une qualité optimale et une réactivité à toute épreuve.
Figure 4. Le 1er téléphérique urbain de l'île de la Réunion, 2021
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Ainsi, l’équipe est composée de divers corps de métier dont voici l’essentiel : - des architectes expérimentés, capables de s’adapter à différentes commandes et de répondre aux contraintes réglementaires et économiques de plus en plus complexes ; - des architectes d’intérieurs qui ont prouvé leur savoir-faire dans les îles du pacifique Sud par la conception d’hôtels et d’écolodges de prestige ; - des ingénieurs structures et fluides garantissant une conception performante sur le plan énergétique, adaptée aux conditions environnementales extrêmes (zone cyclonique/ sismique) ; - des économistes de la construction garantissant, au niveau budgétaire, la fiabilité, le contrôle et l’optimisation du projet ; - des directeurs de travaux ayant une parfaite connaissance du milieu des entreprises et des normes appliquées au contexte tropical. Cela permet à L’ATELIER d’évoluer sur les champs de pratique suivants, qui constituent des « pôles de compétences complémentaires » :
Schéma 1. Pôles de compétence de l'agence.
En réunissant des professionnels divers au sein de la même agence, L’ATELIER met en place une démarche avant-gardiste, innovante et performante. Pour les fondateurs de l’agence, il s’agissait de mettre en place une « coconception9 » ou « co-création. ».
Dans ce schéma de fonctionnement, chaque membre de l’agence (architectes et ingénieurs) constitue un maillon indispensable dans la chaîne de réalisation des projets, qui sont donc gérés et travaillés collégialement. La logique ou la méthodologie de travail employée permet ainsi : - les échanges de pratiques professionnelles et la mise en commun des savoirs au sein de l’agence ; - une fluidité dans la communication, le transfert d'informations entre les différents spécialistes ; - le recours à un référentiel commun dans la méthodologie de travail adoptée ; - l’homogénéité des équipes de l’instauration d’un esprit de groupe ;
travail
et
- la primauté de la pérennisation d’une relation qualitative avec le client ; - l’optimisation du temps de travail (respect des délais de rendus et complétude des dossiers). En d’autres termes, cette logique repose sur trois mots-clés qui peuvent être compris comme des étapes : « comprendre », « concevoir » et « construire. » La première étape, à laquelle participe activement le maître d'oeuvre, consiste en l’élaboration des analyses contextuelles et en la mise en place de logiques fonctionnelles adaptées aux usages et aux usagers : le projet est analysé dans sa globalité afin d’en appréhender les enjeux et les opportunités, de mesurer les contraintes liées au site. Il s’agit aussi de l’étudier en fonction de son environnement proche, d’y distinguer les niveaux de priorité et d’y repérer les aspects bloquants. On adapte donc le projet au territoire, selon le concept du « régionalisme critique10» et selon une « approche bioclimatique », concept dont l’agence est un des pionniers.
10 Kenneth FRAMPTON, « Vers un régionalisme critique. Pour une architecture de résistance », traduit de l'anglais (ÉtatsUnis) par Lambert Dousson, in Lambert Dousson et Laurent Viala (dir.), Art, architecture, recherche. Regards croisés sur les processus de création, Montpellier, Éditions de l’Espérou, coll. « Les carnets de la recherche », juin 2016.
15 9
On reviendra sur cette notion plus loin.
Autrement dit, dans cette vision, le projet est pensé de façon holistique11, de la conception à la réalisation, ce qui signifie : - répondre aux problématiques soulevées par l’habitat en s’adaptant au contexte environnemental (par exemple, la limitation de l’usage de la climatisation) ; - inclure des dimensions humaine et historique au projet, celles du territoire où se développe ce dernier (on parle alors d’ « architecture identitaire », fondue dans un environnement mondialement reconnu où il est question de faire valoir un « art de vivre ») ; - inclure une dimension environnementale en tenant compte des contraintes climatiques, en préservant l’environnement (œuvrer pour le recours aux espèces végétales, recourir à la protection solaire des baies largement ouvertes…) ; - inclure une dimension économique (coût global, limitation de la facture énergétique, des coûts de construction liés au choix limité des matériaux en territoire insulaire et des coûts de maintenance). Les éléments recueillis lors de l’étape précédente servent à réaliser un projet en intelligence collective. Ainsi, la prise de décision est partagée au sein de l’équipe, et avec le maître d’ouvrage, de manière à ce que le projet finalisé soit le fruit d’un travail de groupe. L’agence propose ensuite des solutions simples et évidentes qui répondent à des problèmes complexes, au travers d’un outil de travail : les cahiers thématiques12. Il s’agit d’un support de travail et d’aide à la décision présentant une analyse critique des potentialités à des thématiques architecturales techniques et économiques. Enfin, la troisième et dernière étape consiste à travailler étroitement et rigoureusement avec les entreprises locales du bâtiment (les fournisseurs, les artisans…). Le but est de trouver ainsi des solutions adaptées afin de parvenir à une conformité architecturale, tout en tenant compte de l’analyse du cycle de vie d’un bâtiment. 11 Grégoire BIGNIER, Architecture et écologie. Comment partager le monde habité ?, 2015, seconde édition augmentée, éditions Eyrolles, essai, 214 pages. 12 Cf un exemple de cahier thématique en annexe 5.
Dans la pratique, voici comment on procède et quel est le rôle des principaux membres de l’agence : - les projets qui retiennent l’attention des responsables d’agence sont discutés et sélectionnés lors des réunions ; - les associés et responsables d’agence effectuent le suivi des concours, la gestion commerciale des projets ainsi que celle des appels d’offre, dont ils rédigent les réponses (lettre de motivation, mémoires techniques…), établissent les notes d’honoraires, jusqu’à la phase décisionnelle ; - une fois l’offre retenue, les responsables d’agences passent le relais aux différents Directeurs de projets ; - les Directeurs de projets sont quant à eux chargés de la conduite de projet, dont la partie administrative (suivi contractuel des projets, respect des livrables demandés dans le contrat), la coordination et l’organisation entre les équipes d’AA et d’AI en fonction des impératifs de planning vus avec les Directeurs d’études et les associés, des impératifs économiques (adéquation temps passé/honoraires), de la mise en relation avec l’équipe chantier et de la prise en compte des remarques des Directeurs de chantier ; - les Directeurs d’études gèrent le planning général des projets et des sites et font le suivi de la comptabilité analytique des contrats ; - les Directeurs de travaux gèrent, supervisent, coordonnent les chantiers jusqu'à leur livraison, s’assurent que les prestations respectent les différents cahiers des charges (CCTP, CCAP, CCAG). Ils gèrent également les tâches administratives liées aux chantiers ; - le secrétariat gère la partie administrative du dossier (centralisation des informations et des envois numériques sur les plateformes dédiées au dépôt des dossiers).
16
2.2. Mes missions de représentant et responsable d’agence En tant que responsable d’agence, chargé de représenter L’ATELIER architectes à Mayotte (AMY), domicilié au 18 Rue Marindrini, 97600 Mamoudzou, mon rôle consiste à : - développer une stratégie d’entreprise en identifiant les donneurs d’ordre, en instaurant des partenariats avec les Bureaux d’études techniques (BET) et les agences d’architecture, en ayant un rôle de représentation à l’occasion des événements commerciaux (salons professionnels, colloques, conférences) et en veillant au recrutement de nouvelles compétences ; - gérer des projets en concevant des dessins à l'attention des architectes chefs de projets, ainsi que des études de marché et des études de faisabilité ou participer à la réalisation de celles-ci, en assistant les architectes en charge de la conception des projets (en concertation avec les associés) et en assurant le suivi administratif desdits projets avec eux, en effectuant le contrôle et l’optimisation des plans, en organisant la répartition des missions et en participant à l'établissement des contrats d'architecture (missions, délais, honoraires) et missions complémentaires ; en assurant et en contrôlant le suivi des relations avec les maîtres d'ouvrage (qui sont prioritaires), les BET, les administrations, en établissant les bilans financiers prévisionnels et le suivi financier des projets avec la comptable, en proposant les devis de travaux supplémentaires des études et le déclenchement des facturations, en analysant la rentabilité des études et en établissant un compte rendu d'activité mensuel des affaires en cours, en veillant sur les éventuels dysfonctionnements et en proposant des solutions d’amélioration, en assurant la montée en puissance de la mise en œuvre des prestations BIM et environnement durable, HQE environnementale, ISO 9001 …; - gérer les ressources humaines13 : cela inclut le recrutement et la formation du personnel, la gestion des absences et des entretiens annuels, l’élaboration des plannings prévisionnels des délais d'études, la mise en place et la gestion des équipes de travail, la communication interne, l’organisation des réunions de travail.
Pour pallier la carence en personnel de l’agence de Mayotte, certaines de ces tâches sont externalisées et réalisées au siège de La Réunion.
2.3. De responsable d’agence à associé Mon poste en soi n’a pas évolué, les responsabilités étant les mêmes qu’à mon recrutement en 2018, avec un encadrement à distance : pour chaque projet, je suis accompagné de manière permanente par des référents (administratif, technique, architecte, chantier). Leur rôle est de m’appuyer, de me conseiller dans la gestion administrative et la conception du projet, ainsi que le suivi de chantier (ordonnancement, pilotage et coordination de ce dernier). Néanmoins au terme de presque trois années d’existence, l’agence de Mayotte acquiert de plus en plus d’autonomie, ceci pour deux raisons : - le renforcement progressif de l’équipe : une architecte DE a été détachée à Mayotte depuis La Réunion, en fin 2020, pour me seconder dans mes tâches ; - un besoin moindre en encadrement de ma part, grâce à l’expérience que j’ai acquise. Par ailleurs, on est ainsi passé de 3 projets, gérés en 2018, à 18 projets, en 2021, dont un réalisé. Cette évolution s’explique par une augmentation du nombre de réponses de l’agence aux différents appels d’offre locaux, un accroissement des retours positifs de la part des maîtres d’ouvrage, une amélioration de la qualité des dossiers envoyés à ces derniers et une meilleure visibilité sur le territoire. Avec l’expérience acquise lors de ces dernières années, j’ai développé les qualités professionnelles suivantes, qui me permettent désormais de gérer un projet, de la Phase Esquisse à la Phase AOR de chantier : - une meilleure définition du temps consacré aux projets - une meilleure gestion des délais de rendu - une meilleure maitrise des sujets, des dossiers - le développement d’une vision globale des projets.
17 13
Le personnel est en cours de recrutement.
Dec. 2020
Sept. 2018
Associé de l'agence AMY
Représentant et responsable d’agence
2019 sept.
oct.
nov.
dec.
janv.
2020 fev.
mars.
avril.
mai.
juin.
juil.
août.
sept.
oct.
nov.
dec.
janv.
fev.
mars.
avril.
mai.
juin.
juil.
août.
sept.
oct.
nov.
développer une stratégie d’entreprise > gérer des projets > gérer les ressources humaines
dec.
janv.
fev.
mars.
avril.
mai.
juin.
Vers une autonomie complète de l’agence d’ici 5 ans
Schéma 2. Evolution de ma carrière à l’ATELIER.
Les résultats obtenus à l’issue des deux premières années de collaboration étant jugés prometteurs par les associés, ces derniers m’ont proposé d’être leur partenaire dans la création d’une entité juridique de l’agence à Mayotte (AMY) et d’y avoir des intérêts personnels. En fin d’année 2020, je suis donc officiellement devenu associé au sein de cette nouvelle entité. Le but que je poursuis est de m’orienter, à terme, vers une autonomie complète de l’agence de Mayotte d’ici les 5 années à venir. Mais pour l’heure, il reste encore énormément d’efforts à fournir. Pour commencer, le cabinet est à renforcer en moyens (humains et matériels). Dans cette attente, une meilleure réorganisation de mon temps et une limitation de mes déplacements s’imposent pour pouvoir me consacrer davantage à la conception architecturale.14 Il convient également de mieux communiquer sur la visibilité et l’image de l’agence, puis d’instaurer un meilleur partenariat avec les institutions (augmenter le nombre de partenaires, être plus présent dans le démarchage de ces derniers, gagner davantage leur confiance). Enfin, il faudrait mieux connaitre les rouages du métier et identifier davantage les donneurs d’ordre afin de faciliter le traitement et le suivi des projets.
14 Sur la carte de localisation géographique des projets traités par l’agence, on pourra mieux se représenter les temps de trajet que j’effectue, lorsque la circulation est fluide.
3 – UN CHOIX PROFESSIONNEL INITIALEMENT AUDACIEUX MAIS FORMATEUR Rejoindre l’Agence en intégrant directement un poste à responsabilité, sans grande expérience professionnelle en tant qu’architecte DE, constituait, à mon sens, un réel défi professionnel, voire un choix à la fois audacieux et risqué. Effectivement, je n’étais pas suffisamment préparé pour exercer cette responsabilité, immédiatement après l’obtention du DEA. Par ailleurs, le choix professionnel a été restreint à une seule expérience (bien que celle-ci se révèle riche), celle de L’ATELIER. Pourtant, mon profil semble être le mieux adapté au poste, au vu du contexte territorial et des contraintes locales car, bien qu’étant un DOM, Mayotte conserve des spécificités dont l’architecte doit tenir compte afin de ne pas être désarçonné en y pratiquant son métier. Tout d’abord parce que la société mahoraise fonctionne encore de manière traditionnelle : on vous identifie par rapport à une appartenance familiale, un nom, une vie sociale et tous ces éléments sont considérés lorsque vous appréhendez les partenaires des collectivités. Cela peut vous conférer ou non une légitimité pour dire, prendre la parole sur la place publique et une légitimité pour faire, réaliser le projet architectural. Mais cette légitimité doit être également d’ordre professionnel pour avoir encore plus de crédibilité et rassurer la population locale concernant la compréhension et la traduction de ses besoins par un architecte confirmé.
18
Ensuite parce que bien que les réunions de concertation avec la population, autour d’un projet, se déroulent en français, il est nécessaire de s’exprimer en langue mahoraise15 pour s’assurer de la bonne compréhension du projet, des enjeux de ce dernier, le tout dans le but de ne pas en entraver la réalisation. Si pour l’architecte Benjamin SIMONET, l’appréhension d’un projet nécessite « de réaliser des recherches historiques avant d’intervenir sur un bâtiment existant16», cette approche, fastidieuse, doit être complétée par une connaissance fine du contexte culturel et des éléments de tradition orale qui entourent le site où se concrétisera le projet. Lors des réunions publiques ou des rencontres avec les notables et les représentants des collectivités locales, par exemple, il est souhaitable de connaître et de respecter la culture mahoraise, ses coutumes, ses traditions, ses codes sociaux et culturels17. Cela signifie : - respecter la récitation de la fatiha (prière d’ouverture lors des échanges publiques). C’est une manière pour les participants locaux de bénir les discussions attendues afin que ces dernières se déroulent dans de bonnes conditions) ; - donner la parole en premier au représentant du village ou au fundi18 : il incarne l’autorité sociale ou religieuse ; aussi sa parole est-elle perçue comme étant remplie de sagesse (hikma), voire sacrée ; - respecter l’aîné (un parent, un frère, un oncle ou toute autre personne plus âgée), qui incarne la sagesse dans le village : il représente également une figure d’autorité et sa parole est importante; - trouver les bons mots c’est-à-dire les mots les plus appropriés, compréhensibles pour expliquer le changement de la physiologie et de la physionomie de l’espace villageois ;
15 Mayotte possède deux langues régionales reconnues patrimoine de France : le shimaore, d’origine bantoue (africaine) et le kibushi, d’origine austronésienne. 16 Benjamin SIMONET, « Le Diagnostic : un outil nécessaire pour panser les maux de l’architecture ? », Mémoire pour l’Habilitation à la Maîtrise d’Œuvre en son nom propre, Ecole Nationale Supérieure d’architecture de Nancy, 2012/2013, p.17. 17 La liste qui suit n’est pas exhaustive. 18 Mot d’origine arabe qui signifie : « chef religieux », « guide spirituel. »
- créer des mots nouveaux pour traduire les mots techniques ainsi que les normes nationales et européennes du monde de la construction. À défaut, il conviendrait d’expliquer cela à l’aide de périphrases : l’idée ici est de faciliter la compréhension du lexique utilisé. Ainsi, le public prend en compte tous ces éléments dans l’appréciation du projet porté, presque autant que les caractéristiques techniques et architecturales du projet en lui-même. Et même si le Mahorais s’approprie de plus en plus le métier d’architecte, le métier lui-même n’est pas encore valorisé auprès de la population. Par conséquent, en intégrant les éléments mentionnés précédemment, il s’agit de ne pas heurter la sensibilité des uns et des autres et de ne pas commettre un impair ou une entorse au protocole. Cela évitera un ralentissement éventuel du projet ou son blocage par la suite. Enfin, parce qu’exercer le métier d’architecte à Mayotte requiert de la patience et un sens aigu de l’adaptation. A titre d’exemple, la représentation du temps, ainsi que le rapport à ce dernier, peuvent différer des habitudes extérieures à l’île : les rendezvous peuvent être reportés au dernier moment ; les réunions décalées et parfois l’information relative à ce changement ne vous parvient que lorsque vous arrivez sur le lieu de la réunion. Dans le même ordre d’idée, il faut savoir relancer plusieurs fois les interlocuteurs directs du marché attribué (par téléphone, email), se déplacer parfois de nombreuses fois pour pouvoir échanger avec eux quand ils ne donnent pas suite à vos autres tentatives de contact. En outre, cet exercice se traduit par une opposition entre la culture de l’écrit, que nous apprend le métier (théories sur/en (l’)architecture ; réglementation à appliquer ; méthodologie consistant à se protéger constamment des éventuelles poursuites judiciaires, en laissant des traces écrites de nos échanges avec les maîtrises d’ouvrage, de même qu’avec les partenaires d’un projet), et la culture de l’oralité, caractéristique de la société traditionnelle mahoraise : en effet, les commanditaires locaux ont bien souvent le réflexe de discuter de modifications importantes sur un projet, objet d’un marché public, verbalement, soit par téléphone, soit de vive voix, là où il devrait y avoir une demande écrite de leur part19.
19
Je fais référence ici à la culture orale.
19
Dans la mesure où il s’agit d’un trait de fonctionnement émanant de la Culture mahoraise (l’idée est de toujours rechercher l’entente avec l’Autre, un frère, un voisin, etc…, et la parole est, dans ce cas, privilégiée), on ne peut le faire disparaître. Il faut le prendre en compte et le respecter mais demander la confirmation du propos par écrit, au commanditaire, pour sécuriser l’échange oral ainsi que les décisions qui s’ensuivront. Sans cette confirmation, il vaut mieux considérer que l’échange demeure simplement une discussion sans suite. Lui accorder effectivement plus d’intérêt et mettre en application les nouvelles requêtes soumises, reviennent à prendre le risque de se voir contredit par leur auteur, ultérieurement, avec toutes les conséquences négatives qui pourraient en découler (entrave sérieuse des relations avec le maître d’ouvrage, ennuis judiciaires, crédibilité professionnelle entachée…). Enfin, il faut savoir et pouvoir s’adapter aux imprévus. Ainsi, le délai de rendu d’un marché est susceptible d’être modifié (calendrier avancé). De même, le calendrier de construction et de livraison du bâtiment initialement prévu peut être revu pour diverses raisons : - matériaux de constructions non réceptionnés à temps (problème dans l’acheminement de la marchandise vers le Port de Longoni ou dans le dédouanement de cette dernière) ;
Et quand bien même la législation prévoit d’appliquer des pénalités de retards, etc…, aux payeurs en infraction (règlements non effectués dans les délais ou ajournés), il est rare que ces pénalités soient mises en œuvre : soit parce que les entreprises méconnaissent leurs droits, de ce fait, elles n’effectuent aucune réclamation concernant leurs intérêts moratoires ; soit parce qu’elles craignent de perdre de futur.e.s prestations ou marchés en étant cataloguées négativement par le commanditaire si elles font la moindre réclamation. Quant à celles qui saisissent la justice dans le but de faire valoir leurs droits, les délais de procédure judiciaire peuvent s’avérer souvent trop longs pour elles, ce qui ne leur permet pas toujours de survivre à cela. Mais de manière générale, maîtres d’œuvre et maîtres d’ouvrage cherchent un compromis pour régler les éventuels différends et incompréhensions qui peuvent les opposer, dans la sérénité. Les manquements étant parfois partagés, les deux groupes d’acteurs sont unis dans leur posture par l’espoir de voir aboutir dans les délais prévus, à défaut, dans les délais les plus courts, le projet commandé. Les uns ont besoin des autres, et inversement, car il reste encore beaucoup à faire tant les besoins et carences sont immenses sur le territoire20 et les opportunités de collaborer de nouveau, ensemble, sur de futurs marchés subsistent.
- entreprises qui cessent brutalement les travaux parce qu’il leur manque des matériaux et qu’elles n’ont pas su anticiper sur l’approvisionnement de ces derniers ou parce qu’elles n’ont pas reçu leur règlement à temps, ce qui arrive plus fréquemment qu’on ne le pense. À Mayotte, les délais de paiement effectif sont parfois intenables et longs. Nombre d’entreprises finissent par mettre la clé sous la porte. Seules survivent celles qui ont une (forte) capacité de trésorerie, ce qui permet la conservation et la pérennisation d’un monopole économique local.
20 Le Contrat de convergence et de transformation 20192022, document stratégique, porté par l’Etat, le Département et les communautés de communes et d’agglomération de Mayotte, chiffre ces besoins à 1 645 883 894 Mds d’euros.
20
PARTIE 2. DES COMPÉTENCES À CONFORTER AU TRAVERS DE PROJETS STRUCTURANTS
21
Le nombre de projets varie selon les agences. La répartition de ces projets (cf. le tableau cidessous) montre clairement que l’agence de La Réunion en comptabilise plus que les autres. Cela peut s’expliquer par sa plus grande longévité et la présence plus importante d’architectes et d’ingénieurs sur un site unique : En deux ans et demi d’existence à Mayotte, L’ATELIER architectes a obtenu 13 projets à réaliser en tant que maître d’œuvre et a été retenu pour 6 autres projets en phase concours, après avoir répondu à différents appels d’offre émanant des institutions publiques, des collectivités locales et du milieu associatif21.
AGENCE
PROJETS REALISES
PROJETS OUVERTS
DONT PROJETS EN CHANTIER
77
83
29
MAYOTTE
1
19
2
MAURICE
0
13
2
ILE DE FRANCE
0
9
2
LA Réunion
Tableau 2. Répartition des projets par agence et état des projets.
Ces projets, d’une grande variété par leur nature et leur finalité, doivent voir le jour à différents endroits du territoire, ainsi que le montre la carte de Mayotte suivante :
Schéma 3. Carte de localisation des projets et de l’agence à Mayotte.22
21 J’y reviendrai en détail plus loin. 22 Pour la liste de l’ensemble des projets, voir plus loin et en annexe 3.
22
Pour Mayotte et sa population, ces projets ont de la valeur. Ils obéissent à des enjeux sociaux, culturels et politiques. Et pour comprendre ce qu’ils représentent, pour appréhender les espaces urbains dans lesquels ils vont être implantés, il me semble important de dresser un bref rappel historique de l’évolution du bâti à Mayotte.
1 – DE L’HABITAT TRADITIONNEL À LA DÉSORGANISATION DE L’ESPACE URBAIN : UN CADRE EN COURS DE STRUCTURATION LÉGALE Les habitations traditionnelles originelles se composaient de matériaux naturels terrestres (plantes, tiges de bambou, raphia, terre) ou maritimes (corail…), accessibles à la population locale. Néanmoins, elles reflètent, pour les familles mahoraises, des conditions de vie difficile et indigente23. Faire évoluer ces constructions apparaissait donc aux yeux de la population et des pouvoirs publics locaux comme une priorité, ou tout du moins, un objectif à atteindre, ce qui est devenu possible avec l’évolution socioéconomique du territoire et l’amélioration des situations financières des ménages. Ainsi depuis 44 ans, le bâti connaît une mutation profonde et une expansion progressive, que ce soit au travers de l’habitat social24, des bâtiments publics, ou encore du locatif ou des maisons individuelles à usage personnel (résidences principales). D’après le Schéma d’aménagement régional (SAR25) , en cours d’élaboration sous l’égide du Département, cette évolution a conduit à l’urbanisation forte du territoire, parallèlement à l’effacement intensif de la ruralité. L’introduction nouvelle des matériaux de construction au fil des décennies et la modification physique des espaces de circulation sont là pour en témoigner :
23 À propos de l’état de l’habitat à Mayotte, voir le film Hodi, Mayotte, une expérience d’habitat de Jérôme MAISSE et Philippe BRIMAUD, produit par Lieurac Productions et daté de 1982. 24 A titre d’exemple, la Société immobilière de Mayotte (SIM), premier aménageur du territoire, établit un prévisionnel de 600 logements pour 2021 dans le privé. 25 Schéma d’Aménagement Régional de Mayotte, « Diagnostic et enjeux, Etat Initial de l’Environnement », Tome 1, Version 2, octobre 2020.
ANNÉE
NBRE D’HABITANTS
MATÉRIAU UTILISÉ
ÉTAT DES ESPACES DE CIRCULATION
1975
42 000
Terre de raphia, chaume
Chemins en terre
1995
90 000
Brique, pierre, majorité des toits en tôle
routes asphaltées
2017
256 000
Parpaing, béton
Rues étriquées et encombrées, Espaces urbains et villageois saturés, sales
2050
500 000
?
?
Tableau 3. Données sociodémographiques et évolution de l’habitat à Mayotte.
Le végétal a donc peu à peu disparu, emportant avec lui les vestiges de l’habitat traditionnel local. De nouveaux matériaux ont pris place et supplanté les matériaux naturels. Mais même si le béton l’a emporté sur la terre et le végétal, son usage n’a pu annihiler le lien entre le Mahorais et sa terre : le premier continue, en effet, à revendiquer haut et fort son lien avec la seconde, au travers de la notion juridique de propriété privée. Des mutations architecturales ont également vu le jour dans cet habitat nouveau : d’abord à l’intérieur, où il est constaté un remaniement dans la réorganisation des espaces (augmentation des surfaces, nouvelles fonctionnalités) et l’emplacement de ces derniers (à titre d’exemple, les sanitaires intègrent l’intérieur de la maison) ; puis à l’extérieur, où, en lieu et place des barrières végétales, on trouve des barrières « en sac de riz de récupération [ou] en tôles usagées26», signes d’une précarité accentuée, induite par la bidonvillisation ; ou encore des enclos en parpaing, signes d’une vie socioprofessionnelle améliorée, voire de confort matériel qui transparaissent dans les constructions en dur et en étages, comme dans l’apparition de quartiers résidentiels.
26
SAR, p.231
23
L’urbanisation accélérée des villes essaie ainsi de répondre aux besoins d’une évolution démographique non maîtrisée, conséquence d’un taux de natalité élevé27 et d’une population jeune plus importante28. Née également des besoins créés par les pouvoirs publics, elle a dénaturé le visage de la ville : cette dernière, constituée de bidonvilles, rongée par un habitat encore plus précaire, se caractérise par une forte densification29 et donne lieu au phénomène de « sururbanisation » décrit par l’urbaniste Serge LETCHIMY à propos de la ville de Fortde-France en Martinique30. À Mayotte, la ville est en chantier et les chantiers n’aboutissent pas toujours31, ce qui donne l’impression d’une désorganisation de l’espace urbain, comme le montre la photographie ci-dessous :
- la politique de régularisation foncière massive par le Département (enclenchement en 1996 avec le CNASEA et reprise en 202132…) ; - la création de l’Etablissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (EPFAM)33 par le décret n°2017-341 du 15 mars 2017 ; - la création récente du Conseil de l’architecture, d’urbanisme et d’environnement (CAUE), lors de l’assemblée générale constitutive du 13 janvier 2021, et celle de ce que l’on peut espérer voir prochainement mise en place : le Conseil de l’ordre des architectes, actuellement basé à La Réunion.
2 – DES PROJETS VARIÉS QUI CARACTÉRISENT DES BESOINS TERRITORIAUX SPÉCIFIQUES Comme indiqué supra34, les projets portés par L’ATELIER font tous l’objet d’une co-conception, l’objectif étant d’apporter le maximum de qualité à leur élaboration ainsi qu’à leur mise en œuvre, tout en les encadrant légalement et techniquement avec efficacité.
Figure 5. Photographie du village de Kawéni (Commune de Mamoudzou).
C’est dans ce cadre urbain contraint que se dessinent les projets de construction à réaliser. En parallèle ou en arrière-plan, le cadre réglementaire de l’aménagement territorial, qui permettra un encadrement amélioré de l’intervention des architectes, se structure avec trois avancées majeures et une autre en perspective :
27 « 38 naissances pour 1000 habitants en 2017 contre 31 naissances pour 1000 habitants en 2012 » (SAR, p.224) 28 « plus d’un habitant sur deux a moins de 20 ans. » (SAR, p.223) 29 « plus de 700 habitants au km2 » (SAR, p.223) 30 Serge LETCHIMY, « Tradition et créativité : Les Mangroves urbaines de Fort-de-France », paru dans Carbet, 2, 1984 ; cité par Eva BAEHLER CERNIER, «Poétique du bidonville dans Texaco de Patrick Chamoiseau : naissance et baptême de la nouvelle littérature antillaise », Mémoire de Master (sous la direction du Professeur Sylvie JEANNERET), Université de Fribourg, 2013, p.46. 31 SAR, p.23
32 La régularisation foncière est inachevée (voir en annexe 6 un courrier du Président du Conseil départemental daté 31 mars 2021 sur la stratégie foncière du Département), ce qui ne permet pas toujours d’identifier juridiquement les propriétaires d’une parcelle, l’accès au foncier pouvant se révéler être un véritable parcours du combattant entre les indivisions et les références cadastrales manquant de clarté. Dans le même ordre d’idées, alors que les constructions villageoises sont d’origine côtière, il est interdit, depuis la loi portant Dispositions statutaires et institutionnelles relatives à l’Outremer (DSIOM) du 21 février 2007, de bâtir sur la Zone des 50 Pas Géométriques (ZPG), considérée comme relevant du domaine public maritime, sauf si l’on obtient une Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT), comme pour le projet de fabrique artistique envisagé à Dzaoudzi (je reviendrai sur le projet infra). 33 Selon le SAR « Mayotte a son propre fonctionnement quant à la gestion du foncier. Le foncier reste largement régi par un droit coutumier local non formalisé par des écrits, qui reconnaît la propriété collective à usage familial, avec absence d’enregistrement. Cependant, afin d’avoir une meilleure maitrise du territoire, l’ordonnance n°92-1069 du 1er octobre 1992 a porté extension et adaptation à la collectivité territoriale de Mayotte de diverses dispositions concernant l’établissement et la conservation d’un cadastre qui couvre aujourd’hui la totalité de l’île et désigne les occupants coutumiers, en attente de régularisation, aussi bien que les propriétaires juridiques. Une régulation qui n’est pas toujours bien acceptée puisque cela entraine des taxes foncières pour les propriétaires, qui ne sont pas prompts à se manifester pour réguler leur situation. » (SAR, p.345). 34 Cf la première partie de ce mémoire professionnel.
24
Il est vrai aussi que les différentes représentations de l’agence ne sont pas dotées de la même manière en effectifs et en moyens35. Il faut donc employer les ressources et compétences humaines dont disposent l’ensemble des structures pour réaliser un projet. A titre d’exemple, les dessins des projets portés par l’agence dont je relève professionnellement (AMY) sont pour l’heure, et pour un certain nombre d’entre eux, effectués hors territoire. Cela peut donner l’impression que je suis dessaisi pour partie des dossiers qui relèvent de mon territoire d’intervention, mais tel est le fonctionnement de l’agence depuis déjà 9 ans, lorsque l’AI a été créée. Pour ma part, j’y vois trois avantages majeurs :
Ceci dit, à mesure que j’acquiers de l’expérience et que je maitrise le contexte socioéconomique mahorais, je gagne en autonomie dans la gestion des projets38. Pour illustrer mon propos, je mettrai en exergue quatre projets :
- le maintien de l’esprit d’équipe et celui de la cohésion de groupe au sein de l’agence ;
- Phase 1 : Réhabilitation du bâtiment existant, l’ancienne MJC de Tsararano. - Phase 2 : Extension - Réalisation de bureaux, Maison des services publics.
- une mise en commun et un partage des savoirs, ce qui signifie un enrichissement intellectuel et professionnel mutuel ; - une sécurisation juridique et technique des projets conduits. Je précise toutefois que lesdits dessins sont notamment conçus sous le prisme de mon regard sur ce dernier (analyses contextuelles). Ce regard, que je rends sous forme de note générale à l’attention des équipes d’architectes et d’ingénieurs36 de L’ATELIER, me semble déterminant car il doit être en harmonie avec l’environnement dans lequel est prévu le projet et traduire au mieux les besoins du commanditaire37.
35 Sur les 4 représentations de L’ATELIER, je rappelle que l’une d’entre elles (celle de La Réunion) a été créée il y a près de 20 ans déjà tandis que 3 d’entre elles ont été constituées il y a moins de 7 ans, ce qui peut expliquer cet écart de moyens. 36 On en trouvera un exemple en annexe 7 37 « Connaître à l’avance les réactions que suscitera son futur projet est quasiment impossible, mais nous avons tout de même des outils pour les anticiper. ‘Ecouter le lieu’ dit Piano. Nous imposons alors notre vision, notre notion de la cohérence et l’on apporte quelque chose de neuf au contexte. L’architecte doit pouvoir créer sans agresser et sans timidité. On peut s’intégrer tout en dénotant. On peut aussi dénoter tout en respectant, patrimoine et innovation, patrimoine et création ne sont pas opposés. » (Ornella FOSSATI, « L’Architecte, un personnage haut en couleur », Mémoire HMONP 2017-2018, ENSAPBx, p.25).
- Projet 15 : La « Maison des services publics ». - Projet 16 : L’« Atelier bac pro aéronautique ». - Projet 17 : Le « Royaume des fleurs », une fabrique artistique. - Projet 18 : « Singuizou », des logements sociaux.
2.1. - LA « MAISON DES SERVICES PUBLICS » Le projet (complet) se décompose en 2 phases :
Pour ce qui est par ailleurs de l’organisation fonctionnelle du lieu : il s’agit de bureaux du CCAS, de bureaux de la police municipale qui ont évolué en local de vidéosurveillance, de bureaux administratifs pour la Maison des Services Publics proprement dite, qui s’articulent autour d’une cour couverte, un faré, qui est prévu pour accueillir de grands événements, nécessitant de l’espace. Les matériaux utilisés sont la BTC, le bois et le béton. Ce projet a pour ambition d’intégrer des jeunes au chantier (on parle de chantier participatif). Cela peut permettre à la commune de lutter contre l’insécurité du territoire. Le projet reste important pour L’ATELIER car la Mairie de Dembéni est la 1ère collectivité à avoir fait confiance à l’agence à Mayotte. Et pour moi, ce fut mon 1er chantier en tant qu'architecte diplômé d'état. Le projet a connu plusieurs difficultés. D’abord, le référent du projet à la mairie a changé 4 fois (pour cause de départ, de transition électorale en 2020 avec un changement d’une partie des personnels administratifs), ce qui a ralenti le projet dans son exécution. Ensuite, à la fin de la réhabilitation, certaines entreprises ont été reconduites pour faciliter la mise en œuvre de la Phase 2 mais elles n’ont toujours pas été payées pour les travaux réalisés en Phase 1, ce qui les a conduites à délaisser les travaux en cours. 38 Récapitulatif de l’ensemble des projets traités et suivis par l’agence de Mayotte, en annexe 3.
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Projet 15.
La "Maison des services publics"
Type de projet : Réhabilitation + extension Désignation du projet et emplacement : Réhabilitation du foyer des jeunes de Tsararano (Commune de Dembéni), en bureaux, et construction d’une Maison des Services Publics. Maître d’ouvrage : Mairie de Dembéni Surface : 2 700 m² Budget : 2 Millions d’euros Nombre d’étages : R+1 Contraintes du site : Zone en aléa Equipe : AA – AI MISSIONS de l’Atelier.Architectes : Architecte mandataire / OPC MISSIONS de l’atelier. Ingénieurs : Structure / Fluides / VRD / Économie de la construction
MON RÔLE DANS LE PROJET - Préparation de la réponse à l’appel d’offre (phase étude) - Réalisation des entretiens avec le maître d’ouvrage (MOA) - Conception du projet à toutes les phases (de l’esquisse au DCE) - Suivi du chantier en tant que responsable travaux et OPC (ordonnancement, pilotage et coordination).
En outre, les études ont été longues car le programme initialement prévu ne pouvait pas se faire, le bâtiment étant situé dans une zone d’aléa inondation. Il a donc été modifié durant les travaux par le MOA. Par ailleurs, les entreprises39 sont démunies en matière de maîtrise d’outils bureautiques : du coup, il leur est impossible, par exemple, de réaliser un plan d’exécution ; de même, leurs salariés ne s’expriment pas nécessairement en français : ce second handicap ne leur permet pas de s’appuyer sur les documents administratifs fournis par le MOA (CCTP, CCAP…) ou d’y chercher des informations pour effectuer leur travail et exécuter la commande. À la base, il y a donc bien des compétences à compléter. Nous avons ici des entreprises qui maitrisent leur art, leur corps de métier, d’un point de vue technique (maîtrise de la pratique du métier). Mais elles sont représentées par des artisans qui manquent d’anticipation sur leur organisation. Ainsi, pour leur règlement financier, elles ne demanderont pas d’avance forfaitaire parce qu’elles n’ont pas lu les documents administratifs sur lesquels figure cette information. Elles ne prévoient pas non plus l’approvisionnement de leurs matériaux et ne préparent pas la conduite du chantier. Pour les différentes phases du projet, voici les référents et structures avec lesquelles j’ai collaborés : - Phase Diagnostic : concessionnaires, MOA (DGS, DST, chargé d’opération), Bureau de contrôle (BC) - Phase Esquisse : chargé d’opération, bureau d’études techniques (BET) - Phase AVP : pour l’APS, APD (chargé d’opération, bureau d’études techniques (BET)) - Phase PRO : chargé d’opération, bureau d’études techniques (BET), géotechnicien - Phase DCE : bureau de contrôle, SPS - Phase ACT : économistes (BET) - Phase DET : entreprises, MOA (DGS, DST, Maire, chargé d’opération), bureau de contrôle, SPS), financeurs (Préfecture) - Phase Réception (AOR) : entreprises, MOA, bureau de contrôle (BC).
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Il s’agit de PME.
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Projet 16.
L' "Atelier Bac Pro Aéronautique"
2.2. « L’ATELIER BAC PRO AÉRONAUTIQUE » Il s’agissait de construire un atelier, des bureaux, des locaux techniques fonctionnant autour d’une salle d’apprentissage, et des sanitaires. L’idée pour le rectorat et le lycée de Pamandzi est d’accueillir la 1ère promotion qui va suivre une filière aéronautique à Mayotte. Le MOA, très optimiste sur les délais de réalisation du projet (il souhaitait le réaliser en 6 mois), avait également sous-estimé son coût financier.
Type de projet : Construction neuve Désignation du projet et emplacement : Conception d’un atelier pour le BAC PRO Aéronautique au Lycée polyvalent de Petite Terre Maître d’ouvrage : Rectorat de Mayotte Surface : 300 m² Budget : 360 000 euros Nombre d’étages : RDC Contraintes du site : Site occupé, en bord de mer Equipe : AA – AI MISSIONS de l’Atelier.Architectes : Architecte mandataire / Architecture d’intérieur MISSIONS de l’atelier. Ingénieurs: Structure / Fluides / VRD / Qualité environnementale / Économie de la construction
MON RÔLE DANS LE PROJET - Préparation de la réponse à l’appel d’offre (phase étude) - Réalisation des entretiens avec le maître d’ouvrage (MOA) - Conception du projet à toutes les phases (de l’esquisse au DCE) - Suivi du chantier en tant que responsable travaux
Le projet est réalisé en structure métallique (acier galvanisé à chaud), ce qui nécessite l’importation de matériels. Par ailleurs, la situation sanitaire apporte une contrainte supplémentaire. L’entreprise titulaire du lot « Charpentes, couverture, métallerie » a, en effet, eu du retard dans son approvisionnement, ce dernier étant conditionné par la fabrication du matériel à l’usine située en métropole,40 dont le fonctionnement ne dépend pas de sa volonté. Elle ne possède également aucune visibilité quant à l’acheminement des navires transportant lesdits matériaux en direction de Mayotte. Pour les différentes phases du projet, voici les référents et structures avec lesquelles j’ai collaborés : - Phase Esquisse : chargé d’opération, Bureau d’études techniques (BET) - Phase AVP : pour l’APS, APD (chargé d’opération, Bureau d’études techniques (BET)) - Phase PRO : chargé d’opération, Bureau d’études techniques (BET), géotechnicien - Phase DCE : bureau de contrôle, SPS - Phase ACT : économistes (BET) - Phase DET : entreprises, MOA (chargé d’opération, bureau de contrôle, SPS, OPC, personnels du lycée), géotechnicien - Phase réception (AOR) : entreprises, MOA, Bureau de contrôle (BC).
40 En raison des contraintes du site, on voulait de l’acier galvanisé qui n’est fabriqué ni à Mayotte, ni à La Réunion…
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Projet 17. Le "Royaume des fleurs", une fabrique artistique
Type de projet : Réhabilitation + extension Désignation du projet et emplacement : Réhabilitation et extension d’une Fabrique Artistique sur la Boulevard des Crabes à DZAOUDZI Maître d’ouvrage : Compagnie Kazyadanse Surface : 500 m² Budget : 800 000 euros Nombre d’étages : R+1 Contraintes du site : Bord de mer, retrait de trait de côte, sol inondable, fondations spéciales Equipe : AA – AI MISSIONS de l’Atelier.Architectes : Architecte mandataire / Architecture d’intérieur MISSIONS de l’atelier. Ingénieurs : Structure / Fluides / VRD / Qualité environnementale / Économie de la construction
MON RÔLE DANS LE PROJET - Préparation de la réponse à l’appel d’offre (phase étude) - Réalisation des entretiens avec le maître d’ouvrage (MOA) - Conception du projet à toutes les phases (de l’esquisse au DCE) - Lancement des consultations aux entreprises
2.3. LE « ROYAUME DES FLEURS », UNE FABRIQUE ARTISTIQUE Il s’agit ici d’un équipement qui servira de lieu de diffusion culturelle (ce qui manque sur le territoire). Le projet s’organise autour de principes simples. Tous les espaces sont accessibles hormis le bureau qui se trouve au R+1. Le bureau vient prendre place tout naturellement le long de la RN et surplombe les anciens bâtiments. Ce volume tronqué, inspiré d’un gramophone, est posé sur de fines et longues jambes métalliques qui semblent danser. Sa position offre une transparence visuelle sur la mangrove comme une arrière-scène. Il libère le passage au RDC et se positionne comme un signal facilement reconnaissable le long de la route. L’ancien bâtiment entièrement réhabilité devient une salle de danse dans son intégralité. Le bâtiment conservera son aspect originel mais sera agrémenté d’un habillage bois en façade pour la protection solaire et la lutte contre les nuisances. Un faré couvert par une structure métallique sera aménagé à l’arrière-cour, laissant place aux différentes représentations, spectacles. Cet espace semi-clos offre une perspective à 360°. Il sera un lieu agréable à vivre, ventilé naturellement et à l’abri des intempéries. Une petite bâtisse en fond de cours sera réhabilitée pour accueillir le dépôt de matériel et l'espace de stockage. Toute la difficulté du projet réside en le fait que ce dernier a été sousdimensionné financièrement (méconnaissance du sol, fondations spéciales en bord de mer). Il a donc fallu que le MOA aille solliciter de nouveau les financeurs initiaux du projet pour une augmentation des aides octroyées. Pour les différentes phases du projet, voici les référents et les structures avec lesquelles j’ai collaborés : - Phase Diagnostic : concessionnaires, AMO, bureau de contrôle - Phase Esquisse : AMO, MO, Bureau d’études techniques (BET) - Phase AVP (APS, APD) : AMO, MOA, Bureau d’études techniques (BET), scénographe, DEAL - Phase PRO : AMO, MOA, Bureau d’études techniques (BET), financeurs, géotechnicien, DEAL, Direction des Affaires Culturelles (DAC) - Phase DCE : bureau de contrôle, SPS - Phase ACT : économistes (BET), AMO - Phase DET : entreprises, scénographe (liste non finalisable à l’étape actuelle du projet). - Phase réception (AOR) : information non connue. 28
Projet 18. "Singuizou", des logements sociaux
2.4. « SINGUIZOU », DES LOGEMENTS SOCIAUX Ce projet s’inscrit dans le cadre de la politique de l’habitat du territoire, mise en œuvre par la SIM. Concernant l’organisation fonctionnelle du lieu : il s’agit de bureaux, de commerces, d’appartements, de parkings, d’une passerelle. Un seul matériau est finalement envisagé : le béton.
Type de projet : Construction neuve Désignation du projet et emplacement : Conception de 24 LLS, 22 LLI collectifs + commerces + bureaux à Cavani MAMOUDZOU Maître d’ouvrage : SIM Surface : 24 LLS > 1 970 m² 22 LLI > 1810 m² Commerces+Bureaux > 1001 m² Budget : 8,4 M€ Nombre d’étages : R+4 Contraintes du site : Aléa inondation par débordement de cours d’eau, parcelle traversée par une ravine. Equipe : AA - AI - MEI – EDL MISSIONS de l’Atelier.Architectes : Architecte mandataire
La principale difficulté de ce chantier réside dans la méconnaissance des prix pratiqués par les entreprises à Mayotte. Durant la phase DCE, le MOA est revenu sur nos estimations financières. Il a fallu trouver des optimisations sur le projet. Par ailleurs, il fallait réaliser des études d’impact qui n’étaient pas prévues initialement. Pour les différentes phases du projet, voici les référents et structures avec lesquelles j’ai collaborés : - Phase Esquisse : chargé d’opération, Bureau d’études techniques (BET) - Phase AVP (APS, APD) : concessionnaires, chargé d’opération, Bureau d’études techniques (BET), Bureau de contrôle (BC), topographe, géotechnicien - Phase PRO : chargé d’opération, topographe, DEAL, Bureau d’études techniques (BET) - Phase DCE : bureau de contrôle, SPS, MOA - Phase ACT : économistes (BET), MOA - Phase DET : participation non déterminée - Phase réception (AOR) : non déterminée.
MISSIONS de l’atelier. Ingénieurs : Fluides / Qualité environnementale / Économie de la construction
MON RÔLE DANS LE PROJET - Préparation de la réponse à l’appel d’offre concours - Participation aux négociations MOE-MOA - Réalisation des entretiens avec le maître d’ouvrage (MOA) - Accompagnement de l’architecte en charge du projet dans toutes les phases (de l’esquisse au DCE) en faisant le lien avec la MOA - Conduite de chantier
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3 – LA CONDUITE DE CHANTIERS : PRÉALABLES, RÉALITÉ ET MISE EN ŒUVRE Les projets de construction réalisés à Mayotte sont soumis à des contraintes économiques, urbanistiques et environnementales, à l’instar des aléas de chantier qui peuvent en ralentir considérablement la concrétisation. Et cela peut sérieusement impacter le travail de l’architecte dans la phase de réalisation du projet, même s’il prend en compte tous ces éléments contextuels avant de concevoir sa proposition d’œuvre architecturale. D’autres problématiques incitent également à l’adaptation de ce métier41, telles que celle du foncier avec un cadastre en cours de constitution et celle de la construction en zone littorale. La construction à Mayotte se trouve ainsi confrontée à diverses problématiques qui freinent son élan : - une règlementation de droit commun récente : même si la législation a évolué de manière « progressive et adaptée » dès 2007 avec la loi DSIOM, l’appropriation et la mise en application du Code de l’Urbanisme et de l’Habitat par la population, comme par les aménageurs, se révèlent compliquées. Les habitudes sont bousculées ; la représentation même de la construction s’en trouve bouleversée et des régularisations de chantiers s’avèrent nécessaires pour pouvoir se conformer à la règlementation en vigueur ; - la carence d’entreprises qualifiées : à ce jour, les travaux les plus importants et les plus lourds du territoire (infrastructures routières et autres), reviennent systématiquement aux majors locaux (les Groupes Colas, VINCI, GTA), seuls à même de pouvoir conduire lesdits travaux. Les autres recourent à des artisans locaux qui, pour la plupart, ne sont pas structurés, comme indiqué plus haut ;
41 « Si au cours des deux derniers siècles l’architecte a connu une certaine ‘stabilité’, des facteurs historiques, économiques et sociaux demandent actuellement à ce dernier de s’adapter davantage au marché. Dans le contexte de crise actuelle, de l’acte de bâtir notamment, le culte du chef d’orchestre architecte se heurte à des nouvelles contraintes obligeant la profession à y faire face. » (Juliette MOREAU, « Architecte, désillusion innovatrice : quelles stratégies pour un renouveau durable de la profession ? », Mémoire M2 architecture, 2014, p.17 in : https:// dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas01131456/file/Memoire%20 architecture%202015_%20Juliette%20Moreau.pdf)
- la difficulté pour la grande majorité des entreprises locales à avancer les coûts des travaux en attendant leur paiement par les maitrises d’ouvrage et la difficulté pour elles de survivre en attendant ledit paiement ; - l’importation massive des matériaux de construction est aléatoire : comme on l’a vu précédemment à propos de l’Atelier bac pro aéronautique, cette importation est soumise aux délais d’acheminement, variables selon les aléas climatologiques, à la gestion des mouvements sociaux des territoires où les navires partent, font escale ou se ravitaillent en carburant, aux contraintes de dédouanement et à la capacité du Port de Longoni (le seul du territoire) à gérer le flux grandissant des importations. Pour toutes ces raisons, il convient de penser d’abord aux préalables de chaque chantier et à la mise en œuvre de ce dernier. Cela suppose une organisation claire et posée au moment de répondre aux appels d’offre et de concrétiser le projet. Avec des maîtres d’ouvrage à profils différents, il faut notamment anticiper sur leurs attentes, leurs besoins, leur façon de conduire les partenariats… Ensuite, il faut connaître et maîtriser le contexte du projet, ce qui suppose d’avoir une connaissance complète de ce dernier (surtout à l’échelle de la commune), avant de lancer le projet (rapport de sol, diagnostic amiantes…) et de maîtriser l’évolution des coûts du marché. Enfin, savoir s’organiser avec les artisans est fondamental : cela implique l’établissement d’un planning à définir selon les contraintes du projet et la nécessité d’avoir un chantier mieux préparé. Sur les 19 projets ouverts à l’agence de Mayotte, seuls deux d’entre eux m’ont permis de suivre réellement la phase chantier : le projet 16, intitulé « L’Atelier bac pro aéronautique » et le projet 15, à savoir la « Maison des services publics.» Les deux chantiers présentent des divergences notoires qui impactent leur finalisation respective : le premier bénéficiait d’un OPC distinct. Ce dernier pouvait ainsi suivre régulièrement ce qui se passait sur le site et inciter à l’avancement des travaux, aidé dans sa mission par un référent MOA stable, dynamique et réactif.
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Aussi, malgré les contraintes et difficultés évoquées précédemment, ce chantier a-t-il pu être déjà livré. Pour le second chantier (en cours), la situation est toute autre : le maître d’œuvre (que je représente) est également l’OPC, ce qui implique une organisation distincte. Même si je me rends sur le chantier à jour fixe (tous les jeudis matins) pour m’entretenir en réunion avec les entreprises qui y effectuent les travaux, pour constater de visu l’évolution de ces derniers et demander la reprise éventuelle de diverses réalisations ; même si, en dehors de ce créneau, j’échange régulièrement par téléphone, mail avec ces entreprises, je constate que le temps consacré à ce chantier ne suffit pas. Au moins deux visites hebdomadaires de chantier seraient nécessaires à mettre en place afin de pouvoir faire corriger à temps les modifications unilatérales des entreprises par rapport à la proposition architecturale initiale ou les dérives de leur part, dans la construction. Mais ce temps ne sera possible à dégager que si mes autres missions et tâches à l’agence me le permettent. Par ailleurs, le changement fréquent au niveau des référents du MOA a nécessité une réadaptation à de nouvelles contraintes, à la fois techniques et administratives, par le maître d’œuvre. Cela a également donné lieu à un chantier dont l’évolution a alterné entre interruptions et reprises durant plusieurs mois. Outre cette instabilité administrative, certains référents au sein de la MOA ne maîtrisent pas toujours la procédure juridique liée à un chantier, ce qui se note parfois dans l’énonciation même du cahier des charges (manque de clarté et de cohérence dans la commande). Sur le projet de la « Maison des services publics », la modification même du projet initial par le MOA (on devait construire une crèche et finalement on doit faire des bureaux) illustre cette problématique juridique. Aussi, les échanges avec les référents concernés sont-ils parfois longs, lourds et complexes. D’ailleurs, pour remédier à cette compétence mitigée ou à ce manque d’expérience, certaines MOA n’hésitent pas à faire appel à des assistants maîtres d'ouvrage (AMO) pour, par exemple, les accompagner dans l’élaboration d’un cahier des charges en amont de la mise en place d’un projet. Les deux exemples de chantiers présentés plus haut montrent donc clairement la nécessité d’avoir un trinôme MOA - MOE - OPC bien coordonné et réactif. Leurs relations doivent être
fluides afin de résoudre rapidement les difficultés soulevées par le chantier concerné. Toutefois, une charge supplémentaire repose sur le MOA : de sa compréhension et de son expérience en matière d’aménagement et de construction dépendent également le bon déroulement des travaux, voire la livraison, dans les délais, du chantier lui-même. Les MOA sont majoritairement représentés par des collectivités publiques. Ces dernières ont à cœur de développer le territoire par des projets structurants pour notamment répondre à leurs besoins et privilégier la proximité avec les administrés. La construction des bâtiments répond à un besoin constaté ou supposé dans la ville. Mais pour le politique local, c'est une trace mémorielle de son action politique, de sa mandature. Le bâtiment érigé ou en voie de l'être est effectivement une traduction, une concrétisation de sa pensée ; il est lien ; il fait lien avec cette pensée, en même temps qu'il constitue en soi une projection de fonctionnalité dans l'avenir. Et les habitants œuvrent pour être propriétaires de leurs biens immobiliers, de manière à pouvoir se constituer un patrimoine ou perpétuent une tradition : celle d’édifier leurs maisons sur leurs terrains respectifs. Toutefois, en effaçant les constructions végétales, on a gommé une part de notre identité architecturale, on a déclenché un processus de déperdition de savoir-faire liés à l'habitat (traditionnel). En parallèle, on s'est approprié un type d'habitat, sans se questionner, sans avoir pris conscience de la perte subie. Ici, plus que jamais, le rôle de l’architecte est indispensable dans l’urbanisation méthodique et normée du territoire, aux côtés des entreprises qui construisent les édifices ou les bâtiments. Sa main, sa conception du lieu à aménager influent sur le devenir de l’environnement42 et façonnent le paysage urbain en évitant de reproduire des erreurs techniques, comme celles qui ont dénaturé le territoire et produit des zones urbaines anarchiques, désorganisées. Il s’agit pour lui de donner naissance à des espaces attractifs et exempts de malfaçons.
42 « Le rôle des architectes est de concevoir le cadre de vie dans lequel nous vivons. Nous fabriquons le territoire en construisant des opérations de construction sur plusieurs années, entrainant des mouvements économiques importants. Nous avons donc de lourdes responsabilités vis à vis de nos concitoyens. Nous le voyons au quotidien, l’architecture est au centre de la qualité de vie. L’architecture est d’intérêt collectif.» (Benjamin SIMONET, « Le Diagnostic… », op.cit., p.16).
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PARTIE 3. PARTICIPER À UNE DYNAMIQUE DE DEVELOPPEMENT DURABLE ET ÉCONOMIQUE DU TERRITOIRE
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La population de Mayotte avait son « identité architecturale », au travers de l’habitat traditionnel, mais elle s’en est défaite, pour adopter une construction en dur, au profit du tout béton, plus solide et plus sécurisant par rapport aux aléas du milieu tropical. Pourtant, les aménageurs territoriaux (SMIAM, SIM essentiellement) ont, eux, développés une solution intermédiaire qui permettait d’allier à la fois l’avantage de l’habitat écologique et celui de l’évolution socioéconomique inévitable des ménages, et plus largement, du territoire. Pour ce faire, ils ont eu recours à la brique de terre compressée (BTC) pour édifier nombre de bâtiments publics (écoles, administrations), mais également des logements sociaux et pavillonnaires privés, avant de s’essouffler. Actuellement, la dynamique lancée sur le territoire, notamment par le milieu associatif, incite à revenir à cette solution intermédiaire. Susceptible de redéfinir une nouvelle identité architecturale locale, elle apparaît, en effet, comme une conciliation entre le développement durable et l’essor économique de l’île. C’est dans cette démarche, qu’à titre personnel et professionnel, je m’inscris, malgré les difficultés qui pèsent dans l’acceptation de cette vision architecturale par la population locale.
1 – L’AMÉNAGEMENT TERRITORIAL EN HÉRITAGE : QUELLE VISION ET QUEL.S EMPLOI.S ? Depuis ma jeunesse, j’ai toujours baigné dans le milieu du bâtiment, en raison des responsabilités qui incombaient à mon défunt père43. Adolescent, je me revois partageant son bureau du SMIAM à Mamoudzou, durant les vacances scolaires. Cet endroit constituait pour moi un cadre serein et motivant pour dessiner, pour avoir la possibilité de toucher le monde de l'aménagement territorial, avec la construction d’établissements scolaires du 1er degré.
Figure 7. Siège du SMIAM.
Cette image a constitué un leitmotiv, un repère, tout au long de mes études, une motivation. Aujourd'hui, je ressens la fierté de pouvoir être sur les traces, mêmes infimes, de la figure paternelle évoquée plus haut, sur les esquisses de ce qui a été une de ses grandes passions. Ladite passion, il a réussi à la transmettre ou à la faire naître et enraciner autour de lui, en faisant émerger au sein de notre famille, sur au moins deux générations (fils, filles, neveux, nièces, petit-fils, petite-fille), une vocation professionnelle, voire une passion pour certains d’entre eux, devenus: dessinateurs, entrepreneurs en bâtiments, apporteurs d'affaires, gestionnaires immobiliers ou rentiers, responsables urbanistiques dans l’administration. Figure 6. Maisons SIM construites en BTC.
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Je renvoie à la première partie de ce mémoire.
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La transmission revêt une place essentielle dans la société traditionnelle mahoraise. Elle permet de conserver et perpétuer les traditions, les codes culturels et sociaux, les schémas de pensée, génération après génération. Dans le cas évoqué précédemment, la transmission de l’ambition paternelle fonctionne comme un héritage dont les descendants s’assurent de la survivance et de la continuité. Le propos du poète franco-chinois François CHENG dans son roman L'Eternité n'est pas de trop, paru en 200244, illustre bien le partage de ce message implicite qui lie les vivants aux disparus : « Ce que les morts laissent aux vivants ; c'est certes un
chagrin inconsolable, mais aussi un surcroît de devoir vivre, d'accomplir la part de vie dont les morts ont dû apparemment se séparer, mais qui reste intacte. »
En acceptant de reprendre le flambeau longtemps porté par la figure paternelle, j’ai, en effet, l’impression d’accomplir un devoir, celui de ne pas laisser mon territoire en l’état, d’autant qu’il y a peu d’architectes originaires de l’île, donc à même de vivre les problématiques locales de l’intérieur et d’y apporter des solutions véritablement adaptées. J’ai également réalisé que l'architecture constituait à elle seule tout un monde, un monde à rêver, à penser, à coucher sur le papier et à faire sortir de la terre et pourquoi pas de celle de nos ancêtres où tout est à construire ou reconstruire. Mais avant cela, il faut un préalable : l’obtention de la HMONP. Cette dernière constitue effectivement l’aboutissement de la formation en architecture, impliquant et sanctionnant ainsi une maîtrise du domaine professionnel. Cela permet, d’une part, à l’architecte de produire tout en prenant la responsabilité de sa production, et d’autre part, d’être juridiquement assuré dans son métier puis protégé dans cette même production. Par ailleurs, sachant qu’un CAUE a été créé le 13 janvier dernier et qu’y prendre part pourrait s’avérer professionnellement formateur (espace d’échanges privilégié), utile et déterminant pour l’évolution du métier d’architecte à Mayotte, la HMONP me donnerait en outre la possibilité de relever de l’ordre des architectes qui se mettra en place prochainement, si j’en remplis bien évidemment les conditions de nomination.
Enfin, au-delà de ces aspects, se dessine également un triple enjeu socioéconomique et professionnel par rapport à l’obtention de cet examen. Il s’agit : - d’assoir une crédibilité professionnelle, notamment auprès des partenaires actuels et à venir, en tant que Directeur d’agence et Associé ; - d’appuyer ma vision du territoire en tant qu’architecte mahorais, à partir de la connaissance que j’ai de ce territoire et dans le but de répondre encore plus efficacement aux attentes des maîtres d’ouvrage locaux ; - de développer, de manière plus autonome, une partie de l’agence vers la construction de maisons individuelles et les conseils (la demande est d’ailleurs là, aussi bien pour la population, que pour les collectivités publiques).
2 – OUVRIR L’AGENCE À LA POPULATION: VERS PLUS D’AUTONOMIE DANS LA PENSÉE ET LA CONCEPTION ARCHITECTURALES Au regard des intérêts moraux que je possède désormais au sein de l’agence, j’envisage de poursuivre avec celle-ci. Cela me permettra de continuer à avoir des partenaires de qualité, de conforter mon expérience ainsi que mes compétences professionnelles et de travailler, toujours en collégialité, voire en complémentarité, sur des projets d’envergure, difficiles à obtenir en exerçant en tant que libéral. Pour des raisons pragmatiques et stratégiques, le siège de l’agence restera pour l’heure à Mamoudzou. On notera ainsi, s’agissant du choix de cette ville : - la facilité d’accès pour accueillir les autres associés lors de leurs séjours d’affaires sur le territoire, la proximité des partenaires et de toutes commodités ; - la proximité de nombre de maîtres d’ouvrage dans le chef-lieu, ce qui facilite la collaboration avec ces derniers ; - la centralisation actuelle de l’économie du territoire à cet endroit ; - la possibilité de partager les locaux en open space et en coworking avec d’autres entreprises, ce qui permettrait de réduire le coût du loyer et
44 François CHENG, L'Eternité n'est pas de trop, Editions Albin Michel, 2002, 254 pages.
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des charges, et de se constituer une clientèle commune (tissage d’un réseau professionnel croisé).
3 – L’ASSOCIATION « ART.TERRE MAYOTTE » OU LA PROMOTION D’UNE ARCHITECTURE DURABLE
Toutefois, il conviendrait de développer un volet supplémentaire au sein de l’agence, de s’appuyer sur le potentiel de celle-ci, en l’orientant vers une clientèle privée et en y instituant une compétence sociale. L’idée serait d’accompagner les usagers sur la partie administrative de leurs projets personnels (informations et réalisation de la phase « Etudes»), jusqu’au financement de ces derniers, dans un objectif de co-construction. Il s’agirait alors de proposer la conduite d’une mission partielle de maître d’œuvre, de préférence en partenariat avec les mairies, qui manquent généralement d’architectes conseils ou de ressources suffisamment compétentes en leur sein, pour être à même de renseigner les administrés sur leurs projets de construction (concernant les demandes de permis notamment).
Depuis sa création en fin 200746, l’association Art. Terre Mayotte joue un rôle majeur dans la réflexion sur l’architecture à Mayotte, conformément à son objet : soutien, promotion de la filière terre crue; réflexion et actions en faveur de la promotion des ressources et des techniques de terre dans la construction à Mayotte ; et mise en place de normes de fabrication destinées à l’obtention de la certification de la BTC, faisant ainsi suite aux travaux entamés en 1998 par le 1er aménageur du territoire, la Société Immobilière de Mayotte (SIM). Art.Terre regroupe des maitres d’ouvrage, des architectes, des artisans, des ingénieurs, soit une trentaine de personnes. Les plus présentes sont Vincent LIETAR, Dominique TESSIER, Fayaduddine MAANDUI, Mustoihi MARI, Nathalie DE LORIOL etc.
La mise en place de ce projet nécessitera au moins trois choses : - un réaménagement physique de l’intérieur des locaux de l’agence à Mayotte, de manière à pouvoir accueillir les nouveaux clients dans de bonnes conditions ; - un aménagement des plannings des architectes de l’agence (accueil des clients à prévoir par exemple une fois toutes les 2 semaines, à jour fixe); - une étude approfondie des besoins locaux, une analyse des avantages et inconvénients à accueillir des projets et une clientèle nouveaux. Accompagner la population dans ses projets signifie, par ailleurs, la possibilité de conseiller l’utilisation de matériaux endogènes, écologiques, tels que la BTC, pour lesquels il existe des financements locaux méconnus45, à hauteur de 2,40 € le m2. Pour œuvrer en ce sens, je suis devenu adhérent de l’association Art.Terre Mayotte, dès mon arrivée dans l’île, en 2018.
Figure 8. Réalisation de maquettes avec les élèves de l'école primaire de Barakani.
46 La déclaration officielle de l’association été effectuée le 11 juillet 2008.
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De la part d’Electricité de Mayotte (EDM) notamment.
En tant que membre actif bénévole et siégeant au CA de l’association, j’ai pris part à des actions internes47, en intervenant lors d’une 1ère action en 2018 : celle-ci consistait à aller à la rencontre de jeunes de CM1-CM2 à l’école primaire de Barakani, dans la Commune de Ouangani. Le but était de sensibiliser le public scolaire à son environnement immédiat et de lui faire connaître l’architecture48. J’ai, par ailleurs, organisé et participé essentiellement, avec les co-adhérents, aux réunions permettant de répondre à un appel à programmes CEE 2017, intitulé « Programme OMBREE49. » Selon la Convention de mise en œuvre de ce dernier, signée entre l’Etat et l’ADEME, cela vise à : « réduire les consommations d’énergie dans les bâtiments résidentiels et tertiaires par des actions de sensibilisation, d’information et de formation sur les territoires de Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Mayotte50.»
Les actions d’Art.Terre s’inscrivent donc pleinement dans la stratégie portée par l’Etat en matière écologique, stratégie que l’on retrouve dans le Grenelle de l’Environnement pour les DOM, le Livre Bleu qui fait la synthèse des travaux des Assises des Outre-mer et la Loi transition énergétique pour une croissance verte. Elles se justifient d’autant plus dans le domaine de la construction et de l’habitat quand on sait aujourd’hui que « le plus gros poste de consommation électrique51 » réside dans les logements en Outre-mer. Le programme « OMBREE » rappelle que cette consommation s’élève à « environ 50%52. »
47 L’association organise également des événementiels tels que des expositions (à l’instar de celle intitulée : « Construire en terre mahoraise », présentée en 2010), ainsi que la parution d’ouvrages destinés à faire connaître davantage le matériau brique et à sensibiliser les aménageurs et la population quant à son intérêt. 48 Les images illustrant une partie des actions préalablement mentionnées se trouvent en annexe 4. 49 OMBREE est l’acronyme de : Programme inter-outremer pour des Bâtiments Résilients et Economes en Energie. Créé par l’arrêté du 3 janvier 2020 portant validation de 10 programmes dans le cadre du dispositif des certificats d’économies d’énergie, il est piloté par l’Agence Qualité Construction (AQC) et financé par Électricité de France Systèmes Énergétiques Insulaires (EDF SEI). 50 Convention de mise en œuvre du programme OMBREE, signée le 12 juin 2020 à Paris, p.2. 51 Programme OMBREE, p.4. 52 Ibid.
L’objectif des pouvoirs publics, serait de parvenir à une « autonomie énergétique avec 100 % d’énergies renouvelables», d’ici 2030.53 Et dans cette stratégie, les territoires ultramarins sont considérés comme des « pionniers. » En clair, le programme « OMBREE » propose la définition, puis l’adoption d’un nouveau modèle économique et écologique qui repose sur la valorisation d’un matériau recyclable (la terre), en vue du développement durable. Dans le même temps, il s’agit pour Art.Terre de créer et développer une identité architecturale mahoraise à travers la question de ce matériau, dont la certification, obtenue en 2017, constitue une avancée significative, au même titre que la création d’une coopérative de briquetiers par l’EPFAM. Pour répondre à l’appel à programmes « OMBREE», l’association Art.Terre a constitué un groupe projet composé de techniciens, d’architectes et d’un Bureau d’études. Le projet, intitulé « Terre d’outre-mer améliorée » (TOMA), est en cours d’élaboration. Il se fait en partenariat avec une agence d’architectes extérieure (Terreneuve), un établissement public (CEREMA), un bureau d'étude (Biobuild), un entrepreneur qui se prépare à lancer une filière « briques » en Guyane (projet d'échelle industrielle), l’idée étant de valoriser les produits biosourcés locaux. La filière mahoraise est en train d’être relancée mais le combat est encore loin d’être gagné. Diverses raisons expliquent ma prudence sur ce sujet : - il demeure un décalage entre le discours idéologique sur la relance de la filière BTC et l’implication véritable des acteurs du bâtiment, au sein même de l’association : on voit ici les limites du bénévolat. Et malgré la présence régulière de stagiaires, il y aurait donc nécessité à créer des postes permanents dans cette structure pour compenser l’indisponibilité des professionnels bénévoles ; - la SIM, jadis promotrice et utilisatrice de la BTC jusqu’à la fin des années 90, se livre à la démolition progressive de son parc immobilier. Or, ce dernier est constitué majoritairement de briques. L’objectif de la SIM est d’ériger des bâtiments d’une plus grande capacité d’accueil, de satisfaire les besoins en logement de la population mais aussi de privilégier désormais les constructions en béton ;
53
Ibid.
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- la brique est devenue un matériau plus onéreux (1,45 € la pièce) que les autres matériaux. Cependant, des aides ont été mises en place par EDM pour compenser ce coût élevé : les constructions en BTC font donc l’objet d’un soutien financier, comme souligné plus haut, mais les MOA et les ménages hésitent encore à y recourir, soit par méconnaissance de l’information relative à l’aide susceptible d’être accordée, soit par désintérêt du matériau ; - la diminution du nombre d’artisans locaux à Mayotte (on en compte 4-5 contre 17-19 dans les années 80-90) : il y a donc nécessité à en former de nouveaux. En cela, la coopérative de l’EPFAM peut aider. De même, l’édification prochaine du lycée des métiers du bâtiment à Longoni devrait pouvoir remédier à cette carence en briquetiers. En parallèle, il conviendrait d’augmenter le nombre de briquèteries, dans le but de croître la production ultérieure de briques, ce qui contribuera à relancer l’économie locale. Mais cela nécessite des investisseurs. D’ores et déjà, les majors du territoire (Colas, IBS…) se préparent économiquement pour l’industrialisation prochaine de la filière, en acquérant notamment du matériel essentiel à une fabrique de briques. C’est donc bien une filière d’avenir qui est en train de se structurer et qui nécessite des moyens.
4 – PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES À MAYOTTE ET DANS LA RÉGION : UNE OPPORTUNITÉ POUR LES ARCHITECTES Avec le recrutement, à l’agence de Mayotte, d’un directeur des travaux qui viendra en appui aux 2 architectes DE présents et qui effectuera un suivi des projets attribués dans le cadre de marchés publics, L’ATELIER se prépare à s’inscrire dans les échéances économiques en cours de constitution. Il s’agira de répondre à des appels d’offre de plus en plus importants financièrement, dont les projets auront un impact fort sur le développement urbain du territoire, et de nouer des partenariats nouveaux, en particulier sur le marché du travail africain, dans le but de répondre à des appels d’offre internationaux. L'ATELIER a d'ailleurs recruté une volontaire internationale en entreprise (VIE), Céline POIX, installée à l'agence de Maurice, pour pousuivre sa prospection à l'international.
L’agence possède, en effet, tous les atouts pour voir sa candidature retenue lors d’un certain nombre de marchés à venir avec : - sa spécialisation en architecture bioclimatique - sa méthodologie de co-conception des projets - son équipe de multi professionnels en architecture et ingénierie technique, toujours en cours de renforcement - sa crédibilité montante - sa connaissance accrue du terrain local et son projet de partir prospecter le potentiel économique de la région du Mozambique. S’agissant du cadre d’intervention et des opportunités économiques qui se profilent, il faut noter que depuis 2015, le Département de Mayotte est devenu un facilitateur dans l’essor des entreprises territoriales. Ainsi, il a orienté sa politique économique en mettant en place des dispositifs d’aides et d’accompagnement en direction des entreprises : - d’abord, par la mise en place d’un nouvel « écosystème 54» à Mamoudzou, qui, je le rappelle, est la ville d’implantation de l’agence. Cet écosystème vise la confortation des porteurs de projets et chefs d’entreprises locaux (Chambres consulaires, Boutique de Gestion des Entreprises, Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire, et acteurs d’accompagnement des entreprises). De même, des infrastructures, telles que la Technopôle de Mayotte55, la Maison du Port, le Complexe multi lab ou encore la Maison des clusters, sont prévues pour stimuler la croissance des entreprises qui ont répondu/vont répondre aux marchés en cours ou à venir, ainsi que l’innovation et la Recherche et le Développement. L’objectif consiste à faire monter ces entreprises en compétitivité et leur faire acquérir de la valeur ajoutée ; - ensuite, par tout un rééquilibrage économique territorial qui est envisagé en lien avec les communes et les Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI), et en vue de la création prochaine de zones d’activités économiques (ZAE), au Nord (à Dzoumogné, village de la commune de Bandraboua), au Centre (à Combani, village de la commune de Tsingoni) et au Sud (à Chirongui).
54 Il s’agit de la Maison de l’entreprise, située à Mamoudzou. 55 Le bâtiment de la Technopôle est déjà en cours de réalisation.
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Cette programmation d’infrastructures coïncidera avec la deuxième programmation des fonds européens régionaux FEDER-FSE et INTERREG, mais aussi avec la dernière année de mise en œuvre du Contrat de convergence et de transformation, dont l’achèvement est prévu en 202256. Parallèlement à l’installation d’une politique économique ciblée, le Département institue également une politique de coopération régionale où il s’agit d’inscrire le territoire dans une dynamique d’intégration régionale, tant dans la zone indianocéanique que dans la région du Canal de Mozambique (et même plus largement en Afrique de l’Est). Pour parvenir à cette intégration, il encourage les entreprises locales à innover et investir de nouveaux marchés dans les zones indiquées, en les accompagnant et en leur offrant des moyens en vue de leur implantation régionale ou de l’instauration d’échanges partenariaux entre les acteurs des territoires concernés. C’est le sens de la création de l’Agence de Développement et d’Innovation de Mayotte (ADIM) et de la Plateforme d’Initiative Mayotte (PIM)57, deux dispositifs au service des entreprises locales (en particulier des TPE et des PME), dont les missions sont de dynamiser et consolider l’offre de services existante en faveur de l’entrepreneuriat. Les conditions économiques locales qui permettront aux entreprises territoriales de prendre leur essor sont donc créées et se poursuivront probablement, au moins dans les 10 ans à venir, voire plus.
Dans ce scénario, Mayotte, en raison de sa proximité géographique avec les côtes mozambicaines, pourrait servir de base arrière pour les pétroliers dont les occupants seront à loger, aux côtés du Kenya et de la Tanzanie. L’immobilier sera alors un secteur en pleine expansion et Mayotte devra être en capacité de présenter une offre de services viable et opérationnelle, en particulier dans ce secteur. Selon l'Etude sur l'hébergement marchand mahorais (phase 1)59, il faudrait une offre en hébergement de 60 à 80 chambres par semaine au commencement de l'année 2022 pour pouvoir accueillir le personnel de l'exploitation offshore, sachant que cette offre demeure insuffisante car elle ne tient pas compte encore de l'accueil des sous-traitants. Pour l’heure, il n’est pas encore possible d’évaluer financièrement cette offre, L’ATELIER étant tributaire des marchés que les maîtres d’ouvrage et les porteurs de projets individuels présenteront. Cela étant, l’agence possède probablement une trésorerie et une rentabilité suffisantes pour répondre à ces marchés. La dynamique économique du territoire mahorais est donc bel et bien lancée, tant par les pouvoirs publics que par les milieux associatifs et entrepreunariaux, les uns intervenant sur la mise en place des conditions réglementaires et les moyens financiers permettant de la porter, les autres étant motrices dans la réflexion locale et régionale sur la filière BTC, ce qui participe d’une démarche de construction identitaire.
À cette intégration régionale s’ajoutent les perspectives de développement qui seront générées par la dynamisation de la région du Mozambique : en effet, avec la réalisation du projet gazier58 par l’entreprise française Total et le géant pétrolier américain Exxon et/ou ENI, les acteurs économiques mahorais envisagent de potentielles retombées sur le territoire.
Figure 9. 56 Au vu des enjeux socioéconomiques et culturels du territoire et du retard pris dans la concrétisation des projets déroulés dans ce Contrat, il y aura nécessairement reconduite de celui-ci, même de manière partielle. 57 L’ADIM a été mise en place 2017 et constitue une émanation juridique du Département. Quant à la PIM, créée en 2016, elle relève du réseau Initiative France. 58 L’opérationnalité du projet est prévue à l’horizon 2024 et le projet en lui-même est chiffré à 25 Mds de dollars.
Photographie du programme de logements sociaux, Trévani Mix, de la SIM, réalisé en BTC. 59 Il s'agit ici de l'Etude sur l'hébergement marchand mahorais (phase 1), mandatée par l'ADIM.
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CONCLUSION
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Nous avons pu voir plus haut comment, du fait d’une convergence d’opportunités et d’intérêts, j’ai pu me retrouver au sein d’un groupe professionnel dynamique porté par de grandes ambitions, un groupe en perpétuelle recherche d’une meilleure façon de comprendre, construire et conduire les projets architecturaux, en collégialité, avec des équipes d’architectes et d’ingénieurs réunis au même endroit. La méthodologie employée est originale et efficace. Cependant, pour penser la conception architecturale des espaces urbains de Mayotte et les enjeux liés à ces derniers, il est d’abord nécessaire de s’implanter physiquement dans cette île et d’essayer de comprendre son fonctionnement, ses tensions et ses espoirs de l’intérieur. Territoire abîmé par des mains hâtives et incertaines qui ont pensé sa construction au fil des décennies, Mayotte souffre de bien de maux (concentration de sa population en zone urbaine, malfaçons sur les bâtiments…) que l’architecte peut traiter : en restaurant un lieu, en donnant vie à un espace souhaité, en redynamisant un quartier ou une ville par un projet structurant. Le SAR, document phare du Département qui oriente l’aménagement du territoire, parle de « réparer » ces espaces malmenés. D’autres documents stratégiques précisent l’ampleur des « réparations » à effectuer. Et pour atteindre cet objectif, ainsi que celui du développement territorial, les pouvoirs publics (Etat, collectivités, structures privées) joignent leurs forces et leurs moyens en associant les professionnels du territoire à leur réflexion et à leur action. L’architecte-réparateur joue donc un rôle déterminant : certes, il matérialise une vision du monde (ici le microcosme insulaire) et répond au besoin de maîtriser un espace pour mieux rentabiliser celui-ci mais il donne surtout un cadre de vie restructuré à la population locale ; et il permet un point de départ vers un environnement sécurisé ou une formation d’avenir. Il y a de cela 20, 30 voire 40 ans, seules les collectivités publiques, ou assimilées comme la SIM, faisaient appel à ses services. Le film de Jérôme MAISSE et Philippe BRIMAUD, Hodi..., met avant tout en scène le visage d’un architecte bâtisseur ou compagnon, soucieux du bienêtre de toute une population qui apprend à rêver progressivement un nouveau lieu de vie, un lieu de vie plus solide et plus sécure face à un environnement fluctuant et une acclimatation parfois rude. D’après ce film, les Mahorais.es (la population locale) ne recouraient pas aux services de l’architecte car ils en ignoraient l’existence. Aussi, c’est plutôt l’architecte qui partait à leur rencontre dans les villages jusqu’à ce que des liens de confiance se nouent entre eux et que la Mahoraise ou le Mahorais ait le réflexe de venir le solliciter de nouveau pour avancer dans son/ses projet.s.
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Cette relation de confiance doit être recréée, au travers d’une prise en compte de la Culture locale et des Cultures en présence. Le film montre bien que l’usage de la langue mahoraise permet plus facilement à l’architecte de s’intégrer dans le village, puis d’être approché sans peur par la suite, hors village. Il faut donc continuer à faire connaître l’architecture, le métier d’architecte en lui-même, avec ses potentialités, et donner une visibilité à ce travail en informant les publics sur ce métier. Pour commencer, afin de bâtir Mayotte dans le respect des règles sociales et culturelles comme dans celui des lois de la République, il convient dans un temps premier d’accompagner la progression et la montée en compétences des entreprises locales qui détiennent une pratique, un savoir-faire technique mais auxquelles il manque globalement des outils pour comprendre et exécuter les commandes des maîtres d’ouvrage. De la maîtrise de ces outils dépendent leur survivance économique, leur intégrité professionnelle et leur développement. De leur compréhension et de leur exécution des commandes dépend aussi la crédibilité des maîtres d’œuvre. Pour bâtir Mayotte, il convient dans un temps second de définir un cap, une orientation dans le domaine de la construction et de s’y tenir, en plus des documents stratégiques existants ou en cours d’élaboration tels que le SAR : c’est la résurgence de la filière BTC avec ce qu’elle amène de redynamisation économique et de lien identitaire à constituer. Ce lien identitaire peut se retrouver en l’habitat, secteur qui a évolué trop vite et généré des besoins nouveaux, dont la satisfaction est encore plus coûteuse. Les Mahorais.es courent après la chimère du béton pour fuir un passé architectural débordant de carences et d’indigence. Mais la solution ne réside pas nécessairement dans le renoncement. Elle est dans l’adaptation d’une vision de la vie au milieu ; elle est dans la conscientisation du lieu d’origine, avec ses aspérités et ses ressources, de même que dans le juste équilibre entre cette représentation et l’individu. N'est-ce pas là où l’architecte a toute sa place, en se positionnant comme chef d’orchestre, à condition qu’il cherche à maîtriser toutes les gammes de la symphonie ?
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BIBLIOGRAPHIE
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Mémoires Eva BAEHLER CERNIER, Poétique du bidonville dans Texaco de Patrick Chamoiseau : naissance et baptême de la nouvelle littérature antillaise, Mémoire de Master (sous la direction du Professeur Sylvie JEANNERET), Université de Fribourg, 2013. Ornella FOSSATI, L’Architecte, un personnage haut en couleur, Mémoire HMONP 20172018, ENSAPBx. Juliette MOREAU, Architecte, désillusion innovatrice : quelles stratégies pour un renouveau durable de la profession ?, Mémoire M2 architecture, 2014 in : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/ dumas01131456/file/Memoire%20architecture%202015_%20Juliette%20Moreau.pdf
Benjamin SIMONET, Le Diagnostic : un outil nécessaire pour panser les maux de l’architecture ?, Mémoire pour l’Habilitation à la Maîtrise d’Œuvre en son nom propre, Ecole Nationale Supérieure d’architecture de Nancy, 2013. Ibrahime ZOUBERT, Résilience de la construction terre à Mayotte, opportunités pour un développement endogène, Mémoire de Master, Antenne de l’ENSAM à La Réunion, 2018.
Documents administratifs et institutionnels Le Contrat de convergence et de transformation 2019-2022, document stratégique, porté par l’Etat, le Département et les communautés de communes et d’agglomération de Mayotte. Convention de mise en œuvre du programme OMBREE, Programmes inter-outremer pour des Bâtiments Résilients et Economes en Energie, juin 2020. Schéma d’Aménagement régional de Mayotte, « Diagnostic et enjeux, Etat Initial de l’Environnement », Tome 1, Version 2, octobre 2020. AFD, Département de Mayotte, ADIM, Observatoire économique de Mayotte, Etude sur l'hébergement marchand mahorais (phase 1) , 2020.
Autres éléments bibliographiques Association Art.Terre, Exposition « Construire en terre mahoraise », La Réunion, 2010. Grégoire BIGNIER, Architecture et écologie. Comment partager le monde habité ? , seconde édition augmentée, éditions Eyrolles, 2015, essai, 214 pages. François CHENG, L'Eternité n'est pas de trop, Editions Albin Michel, 2002, 254 pages. Kenneth FRAMPTON, « Vers un régionalisme critique. Pour une architecture de résistance », traduit de l'anglais (États-Unis) par Lambert Dousson, Art, architecture, recherche. Regards croisés sur les processus de création, Montpellier, Éditions de l’Espérou, coll. « Les carnets de la recherche », juin 2016. Jérôme MAISSE et Philippe BRIMAUD, Hodi, Mayotte, une expérience d’habitat (film de), Lieurac Productions, 1982. Serge LETCHIMY, « Tradition et créativité : Les Mangroves urbaines de Fort-de-France », paru dans Carbet, 2, 1984.
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ANNEXES
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Annexe 1.
Organigrammes des ateliers architectes & ingénieurs.
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Annexe 2.
Présentation des directeurs de projets et associés et de leurs missions.
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UE - PAMANDZI
e au
MAYÉNERGIE Annexe 3.
MJC - TSARARANO [Construction neuve + réhabilitation] Chantier en cours Réhabilitation du foyer des jeunes en bureaux et construction d’une Maison des Services Publics.
MAYÉNERGIE
MAÎTRE D’OUVRAGE : Mairie de Dembeni ATELIER BAC PRO AÉRONAUTIQUE - PAMANDZI ÉQUIPE : AA - AI [Construction neuve] Projet livré en 2020 Conception d’un atelier pour BAC PRO Aéronautique au SURFACE : 2 700 m² Lycée polyvalent de Petite Terre. MAYÉNERGIE COÛTS : 2 M€ MAÎTRE D’OUVRAGE : Vice Rectorat de Mayotte ÉQUIPE : AA - AI ▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire / OPC SURFACE : 300 m² COÛTS : 360 K€ ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / Fluides / VRD / Économie de la ▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire / Architecture d’intérieur construction
Présentation des projets de l'agence à Mayotte
dataire / Architecture
es / VRD / Qualité
Projet 1.
Réhabilitation du bâtiment "Maison de la pêche" à Sada ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / Fluides / VRD / Qualité
MJC - TSARARANO [Construction neuve + réhabilitation] Chantier en cours Réhabilitation du foyer des jeunes en bureaux et construction d’une Maison des Services Publics.
MAYÉNERGIE
MAÎTRE D’OUVRAGE : Mairie de Dembeni ÉQUIPE : AA - AI SURFACE : 2 700 m² COÛTS : 2 M€ ▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire / OPC ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / Fluides / VRD / Économie de la construction
Environnementale / Économie de la construction
HALLE DE PÊCHE - SADA
RÉSIDENCE « SINGUIZOU » - MAMOUDZOU [Construction neuve] Chantier en cours Conception de 24 LLS, 22 LLI collectifs + commerces + bureaux. MAÎTRE D’OUVRAGE : SIM-SOCIETE IMMOBILIERE DE MAYOTTE MAYÉNERGIE+ ÉQUIPE : AA - AI - MEI - EDL SURFACE : 24 LLS > 1 970 m² | 22 LLI > 1810 m² | Commerces+Bureaux > 1001 m² COÛTS : 8.4 M€ ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Fluides / Qualité Environnementale / Economie de la construction
AMOUDZOU
TE [- 3 ANS]
es + bureaux.
DE MAYOTTE MAYÉNERGIE+
² | Commerces+Bureaux
ataire Environnementale /
Projet 2.
[Réhabilitation] Études en cours Réhabilitation du bâtiment «Maison de la Pêche» et de la rampe bateau + réalisation de la clôture et sécurisation du site. MAYÉNERGIE MAÎTRE D’OUVRAGE : Commune de Sada ÉQUIPE : AA - AI SURFACE : 211 m² COÛTS : 500 K€ ▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire / OPC ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / Économie de la construction
HALLE DE PÊCHE - SADA
[Réhabilitation] Études en cours Réhabilitation du bâtiment «Maison de la Pêche» et de la rampe bateau Construction d'un etplateau sportif PROJETS MAYOTTE [-MAYÉNERGIE 3 ANS] + réalisation de la clôture sécurisation du site.àÀHamjago MAÎTRE D’OUVRAGE : Commune de Sada ÉQUIPE : AA - AI SURFACE : 211 m² PARVIS DU VICE-RECTORAT - MAMOUDZOU COÛTS : 500 K€ [Construction neuve] Études en cours ▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire Aménagement de l’entrée haute du Vice-Rectorat. / OPC MAYÉNERGIE MAÎTRE D’OUVRAGE : Vice /Rectorat ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure VRDde/ Mayotte Fluides / Économie de ÉQUIPE : AA - AI COÛTS : 175 K€ la construction ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / Fluides / VRD / Qualité Environnementale / Économie de la construction
COLLÈGE YLANGS YLANGS - KANI KÉLI
ROYAUME DES FLEURS - DZAOUDZI [Réhabilitation + extension] Études en cours Réhabilitation et extension d’un lieu de fabrique artistique. MAÎTRE D’OUVRAGE : CIE Kazyadance ÉQUIPE : AA - AI SURFACE : 162 m² COÛTS : 368 K€ ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / Fluides / Qualité SPORTIF - HAMJAGO EnvironnementalePLATEAU / Économie de la construction
MAYÉNERGIE
PROJETS À MAYOTTE [- 3 ANS]
KANI KÉLI
[Extension - restructuration] Études en cours Extension et restructuration du collège Ylangs Ylangs.
[Construction neuve] Études en cours Conception d’un plateau sportif couvert et semi fermé.
MAYÉNERGIE MAÎTRE D’OUVRAGE : Ministère de l’Éducation ÉQUIPE : AA - TRIPTYQUE - INTEGRALE - LD AUSTRAL - AVA - B2M - BIOTOPE - NERIS CONSEIL - AI - TOP BIS - KARIBATI SURFACE : 5 000 m² COÛTS : 11.5 M€ ■ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ■ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Économie de la construction
MAYÉNERGIE MAÎTRE D’OUVRAGE : Commune de Mtsamboro ÉQUIPE : AA - AI - UVD - DARDEL - AVA -INSET SURFACE : 2 130 m² COÛTS : 3.3 M€ ▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire / Mission mobilier ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / Simulations thermiques dynamiques / Économie de la construction
PLATEAU SPORTIF - HAMJAGO
PROJETS Projet 3.
À MAYOTTE [- 3 ANS]
[Construction neuve] Études en cours Conception d’un plateau sportif couvert et semi fermé.
gs. MAYÉNERGIE
AL - AVA - B2M - BIOTOPE
MAMOUDZOU
dataire construction MAYÉNERGIE
ataire es / VRD / ction
Extension du Collège Ylangs Ylangs à Kani Kéli MAYÉNERGIE MAÎTRE D’OUVRAGE : Commune de Mtsamboro ÉQUIPE : AA - AI - UVD - DARDEL - AVA -INSET SURFACE : 2 130 m² COÛTS : 3.3 M€ ROYAUME DES FLEURS DZAOUDZI OPÉRATION LE PATIO DE L’AMITIÉ - MAMOUDZOU
▪ MISSIONS de l’atelier.architectes [Réhabilitation] : Architecte mandataire / Mission mobilier Études en cours Conception-réalisation de 8 logements PLS et 3 locaux d’activités. extension] Études cours / VRD / Fluides / MAYÉNERGIE ▪[Réhabilitation MISSIONS de +l’atelier.ingénieurs :en Structure Simulations PLUS MAÎTRE D’OUVRAGE : CDC Habitat - SIM ÉQUIPE : AA - AI construction - ASSAINI BTP Réhabilitation et extension d’un lieu de fabrique artistique. thermiques dynamiques / Économie de la MAYÉNERGIE
SURFACE : 500 m² COÛTS : 990 K€
MAÎTRE D’OUVRAGE : CIE Kazyadance ■ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ■ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / Qualité ÉQUIPE : AA - AI Environnementale / Économie de la construction COLLÈGE YLANGS YLANGS - KANI KÉLI SURFACE : 162 m² COÛTS : 368 K€ [Extension - restructuration] Études en cours ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire Extension et restructuration du collège Ylangs Ylangs. ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / Fluides / Qualité MAYÉNERGIE MAÎTRE D’OUVRAGE : Ministèrede delal’Éducation Environnementale / Économie construction ÉQUIPE : AA - TRIPTYQUE - INTEGRALE - LD AUSTRAL - AVA - B2M - BIOTOPE
- NERIS CONSEIL - AI - TOP BIS - KARIBATI
YLANGS YLANGS - KANI KÉLI SURFACE : COLLÈGE 5 000 m² COÛTS : 11.5 M€ RÉHABILITATION DU SITE DSDS - KAWENI [Extension restructuration] Études: Architecte en cours mandataire ■ MISSIONS- de l’atelier.architectes [Réhabilitation] Études en cours Extension et restructuration du collège Ylangs Ylangs. Réhabilitation de la Direction de la Solidarité ■ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Économie de la construction
Projet 4.
et du Développement Social.
- MAMOUDZOU
aux d’activités. MAYÉNERGIE PLUS
ataire VRD / Fluides / Qualité
MAYÉNERGIE
MAYÉNERGIE D’OUVRAGE : Département de Mayotte MAÎTRE D’OUVRAGE Ministère deMAÎTRE l’Éducation 8 logements à :Mamoudzou ÉQUIPE : AA - AI COÛTS : 800 K€ AUSTRAL - AVA - B2M - BIOTOPE ÉQUIPE : AA - TRIPTYQUE - INTEGRALE - LD ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / Qualité - NERIS CONSEIL - AI - TOP BIS - KARIBATI
SURFACE : 5 000 m² DES TRAVERSÉES D’AGGLOMÉRATIONS AMÉNAGEMENT COÛTS : 11.5 M€ Études en cours : Architecte mandataire ■[Aménagement] MISSIONS de l’atelier.architectes Aménagement et sécurisation des traversées d’agglomérations ■ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Économie de la construction dans les villages de Chiconi, Sada, et Boueni. Environnementale / Économie de la construction
MAÎTRE D’OUVRAGE : Département de Mayotte ÉQUIPE : ARTELIA - AA SURFACE : 11 300 ml COÛTS : 21 M€
PROJETS À MAYOTTE [- 3 ANS]
AMÉNAGEMENT DES TRAVERSÉES D’AGGLOMÉRATIONS [Aménagement] Études en cours Aménagement et sécurisation des traversées d’agglomérations dans les villages de Chiconi, Sada, et Boueni. MAÎTRE D’OUVRAGE : Département de Mayotte ÉQUIPE : ARTELIA - AA
PROJETS À MAYOTTE [- 3 ANS]
SURFACE : 11 300 ml COÛTS : 21 M€ ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte
PLATEAU SPORTIF - HAMJAGO
COLLÈGE YLANGS YLANGS - KANI KÉLI
[Construction neuve] Études en cours
ÉQUIPE : AA - TRIPTYQUE - INTEGRALE - LD AUSTRAL - AVA - B2M - BIOTOPE - NERIS CONSEIL - AI - TOP BIS - KARIBATI SURFACE : 5 000 m²
ÉQUIPE : AA - AI - UVD - DARDEL - AVA -INSET SURFACE : 2 130 m²
COÛTS : 11.5 M€ ■ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ■ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Économie de la construction
▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire / Missio
[Construction neuve] Études en cours Conception d’un plateau sportif couvert et semi fermé. MAÎTREet D’OUVRAGE MAÎTRE D’OUVRAGE : Ministère de l’Éducation Conception d’un plateauMAYÉNERGIE sportif couvert semi: Commune fermé.de Mtsamboro MAÎTRE D’OUVRAGE : Commune de COÛTS Mtsamboro : 3.3 M€
PLATEAU SPORTIF - HAMJAGO COÛTS : 3.3 M€ PLATEAU SPORTIF - HAMJAGO [Construction neuve] Études en cours ▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire / semi Mission mo Conception d’un plateau sportif couvert et fermé. MAYÉNERGIE MAÎTRE D’OUVRAGE : Ministère de l’Éducation MAÎTRE D’OUVRAGE : Commune de Mtsamboro [Construction Études en cours ▪ MISSIONS deneuve] l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / Simu ÉQUIPE : AA - TRIPTYQUE - INTEGRALE - LD AUSTRAL - AVA - B2M - BIOTOPE ÉQUIPE : AA - AI - UVD - DARDEL - AVA -INSET d’un plateau sportif couvert et construction semi fermé. - NERIS CONSEILConception - AI - TOP BIS - KARIBATI SURFACE : 2 130 m² thermiques dynamiques / Économie de la COLLÈGE YLANGS YLANGS - KANI KÉLI
[Extension - restructuration] Études en cours Extension et restructuration du collège Ylangs Ylangs.
SURFACE : 5 000 m² COÛTS : 11.5 M€
COÛTS : 3.3 M€ AMÉNAGEMENT DES TRAVERSÉES D’AGGLOMÉR ▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire / Mission mo [Aménagement] Études en cours Aménagement et sécurisation des traversées d’agglomérations ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : dans Structure / VRD / Fluides / Simu les villages de Chiconi, Sada, et Boueni.
OPÉRATION LE PATIO DE L’AMITIÉ - MAMOUDZOU [Réhabilitation] Études en cours Conception-réalisation de 8 logements PLS et 3 locaux d’activités.
MAYÉNERGIE PLUS MAÎTRE D’OUVRAGE : CDC Habitat - SIM ÉQUIPE : AA - AI - ASSAINI BTP SURFACE : 500 m² COÛTS : 990 K€ ■ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ■ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / Qualité Environnementale / Économie de la construction
: Département de Mayotte thermiques dynamiques / ÉconomieMAÎTRE de laD’OUVRAGE construction
MAYÉNERGIE PLUS MAÎTRE D’OUVRAGE : CDC Habitat - SIM ÉQUIPE : AA - AI - ASSAINI BTP SURFACE : 500 m² COÛTS : 990 K€ ■ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ■ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / Qualité Environnementale / Économie de la construction
[Réhabilitation] Études en cours Conception-réalisation de 8 logements PLS et 3 locaux d’activités. MAYÉNERGIE PLUS
COÛTS : 3.3 M€
MAYÉ ▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire / Miss MAÎTRE D’OUVRAGE : Commune de Mtsamboro ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides thermiques dynamiques / Économie de la construction ÉQUIPE : AA - AI - UVD - DARDEL - AVA -INSET SURFACE : 2 130 m²
■ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ■ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Économie de la construction
OPÉRATION LE PATIO DE L’AMITIÉ - MAMOUDZOU
OPÉRATION LE PATIO DE L’AMITIÉ - MAMOUDZOU
MAYÉ
ÉQUIPE : AA - AI - UVD - DARDEL - AVA -INSET ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / S thermiques dynamiques / Économie de la construction SURFACE : 2 130 m²
[Réhabilitation] Études en cours Conception-réalisation de 8 logements PLS et 3 locaux d’activités.
▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte
PLATEAU SPORTIF - HAMJAGO
[Extension - restructuration] Études en cours Extension et restructuration du collège Ylangs Ylangs.
ÉQUIPE : ARTELIA - AA SURFACE : 11 300 ml COÛTS : 21 M€ ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte
AMÉNAGEMENT DES TRAVERSÉES D’AGGLOMÉ
[Aménagement] Études en cours Aménagement et sécurisation des traversées d’agglomérations dans les villages de Chiconi, Sada, et Boueni. MAÎTRE D’OUVRAGE : Département de Mayotte ÉQUIPE : ARTELIA - AA SURFACE : 11 300 ml COÛTS : 21 M€ ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte
47
AMÉNAGEMENT DES TRAVERSÉES D’AGGLOMÉRATIO RÉHABILITATION DU SITE DSDSÉtudes - KAWENIen [Aménagement]
cours Aménagement et sécurisation des traversées d’agglomérations dans les villages de Chiconi, Sada, et Boueni. MAYÉNERGIE
[Réhabilitation] Études en cours Réhabilitation de la Direction de la Solidarité et du Développement Social.
[Construction neuve] Études en cours Conception d’un plateau sportif couvert et semi fermé.
s. MAYÉNERGIE
L - AVA - B2M - BIOTOPE
MAYÉNERGIE MAÎTRE D’OUVRAGE : Commune de Mtsamboro ÉQUIPE : AA - AI - UVD - DARDEL - AVA -INSET SURFACE : 2 130 m² COLLÈGE YLANGS YLANGS - KANI KÉLI [Extension - restructuration] Études en cours COÛTS : 3.3 M€ Extension et restructuration du collège Ylangs Ylangs. ▪ MISSIONS de l’atelier.architectesMAÎTRE : Architecte mandataire mobilier D’OUVRAGE : Ministère de l’Éducation / Mission MAYÉNERGIE ÉQUIPE : AA - TRIPTYQUE - INTEGRALE - LD AUSTRAL - AVA - B2M - BIOTOPE ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs- NERIS : Structure / VRD / Fluides / Simulations CONSEIL - AI - TOP BIS - KARIBATI
Projet 5.
dataire
onstruction
SURFACE : 5 000 m² thermiques dynamiques / Économie de la construction COÛTS : 11.5 M€
PLATEAU SPORTIF - HAMJAGO [Construction neuve] Études en cours Conception d’un plateau sportif couvert et semi fermé. MAYÉNERGIE
MAÎTRE D’OUVRAGE : Commune de Mtsamboro ÉQUIPE : AA - AI - UVD - DARDEL - AVA -INSET SURFACE : 2 130 m² COÛTS : 3.3 M€
Aménagement Sécurisation des traversées d'agglomération
▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire / Mission mobilier
■ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire
▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / Simulations
■ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Économie de la construction
thermiques dynamiques / Économie de la construction
COLLÈGE YLANGS YLANGS - KANI KÉLI
PLATEAU SPORTIF - HAMJAGO
[Extension - restructuration] Études en cours Extension et restructuration du collège Ylangs Ylangs.
[Construction neuve] Études en cours Conception d’un plateau sportif couvert et semi fermé.
MAYÉNERGIE MAÎTRE D’OUVRAGE : Ministère de l’Éducation ÉQUIPE : AA - TRIPTYQUE - INTEGRALE - LD AUSTRAL - AVA - B2M - BIOTOPE - NERIS CONSEIL - AI - TOP BIS - KARIBATI
MAÎTRE D’OUVRAGE : Commune de Mtsamboro ÉQUIPE : AA - AI - UVD - DARDEL - AVA -INSET SURFACE : 2 130 m²
SURFACE : 5 000 m² OPÉRATION LE PATIO DE L’AMITIÉ - MAMOUDZOU COÛTS : 11.5 M€ Études en cours ■ MISSIONS de l’atelier.architectes[Réhabilitation] : Architecte mandataire Conception-réalisation de 8 logements PLS et 3 locaux d’activités. D’OUVRAGE : CDC Habitat - SIM ■ MISSIONS de l’atelier.ingénieursMAÎTRE : Économie de la construction
MAYÉNERGIE PLUS
ÉQUIPE : AA - AI - ASSAINI BTP SURFACE : 500 m²
MAYÉ
COÛTS : 3.3 M€ AMÉNAGEMENT DES TRAVERSÉES ▪ MISSIONS de D’AGGLOMÉRATIONS l’atelier.architectes
: Architecte mandataire / Mission m ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / Simu
[Aménagement] Études en cours Aménagement et sécurisation des traversées d’agglomérations dans les villages de Chiconi, Sada, et Boueni.
thermiques dynamiques Économie de la construction PROJETS À MAYOTTE [- 3/ ANS]
MAÎTRE D’OUVRAGE : Département de Mayotte ÉQUIPE : ARTELIA - AA SURFACE : 11 300 ml
COÛTS : 990 K€ ■ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ■ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / Qualité
COÛTS : 21 M€ ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte
Environnementale / Économie de la construction
- MAMOUDZOU
ux d’activités. MAYÉNERGIE PLUS
PROJETS À MAYOTTE [- 3 ANS]
AMÉNAGEMENT DES TRAVERSÉES D’AGGLOMÉRATIONS
Projet 6. [Aménagement] Études en cours
Aménagement et sécurisation des traversées d’agglomérations Réhabilitation de l'hôtel Jardin Maoré" à Chiroungui dans les villages de Chiconi, Sada, "Le et Boueni. MAÎTRE D’OUVRAGE : Département de Mayotte ÉQUIPE : ARTELIA - AA
ataire VRD / Fluides / Qualité
SURFACE : 11 300 ml RÉHABILITATION DU SITE DSDS - KAWENI COÛTS : 21 M€ [Réhabilitation] Études en cours Réhabilitation de la Direction de la Solidarité ▪ MISSION de l’atelier.architectes :etArchitecte du Développement Social. MAYÉNERGIE MAÎTRE D’OUVRAGE : Département de Mayotte ÉQUIPE : AA - AI COÛTS : 800 K€ ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / Qualité Environnementale / Économie de la construction
Eclairage indirect
OPÉRATION LE PATIO DE L’AMITIÉ - MAMOUDZOU Revêtement mural badigeon couleur terre de Mayotte
[Réhabilitation] Études en cours Conception-réalisation de 8 logements PLS et 3 locaux d’activités. «Totem» sculpté éclairage indirect
MAYÉNERGIE PLUS MAÎTRE D’OUVRAGE : CDC Habitat - SIM ÉQUIPE : AA - AI - ASSAINI BTP SURFACE : 500 m² COÛTS : 990 K€ LE JARDIN MAORÉ - CHIRONGUI ■ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire [Réhabilitation] 2017-2018 >: PHASE PRO/ VRD / Fluides / Qualité ■ MISSIONS deÉtudes l’atelier.ingénieurs Structure Réhabilitation de l’hôtel «Le Jardin aménagement des 20 bungalows Environnementale / Économie de laMaoré» construction
PROJETS À MAYOTTE [- 3 ANS] COLLÈGE YLANGS YLANGS - KANI KÉLI
PLATEAU SPORTIF - HAMJAGO
[Extension - restructuration] Études en cours Extension et restructuration du collège Ylangs Ylangs.
[Construction neuve] Études en cours Conception d’un plateau sportif couvert et semi fermé.
MAYÉNERGIE MAÎTRE D’OUVRAGE : Ministère de l’Éducation ÉQUIPE : AA - TRIPTYQUE - INTEGRALE - LD AUSTRAL - AVA - B2M - BIOTOPE - NERIS CONSEIL - AI - TOP BIS - KARIBATI SURFACE : 5 000 m² COÛTS : 11.5 M€ ■ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ■ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Économie de la construction
MAÎTRE D’OUVRAGE : Commune de Mtsamboro ÉQUIPE : AA - AI - UVD - DARDEL - AVA -INSET SURFACE : 2 130 m² COÛTS : 3.3 M€ ▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire / Miss ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides thermiques dynamiques / Économie de la construction
Eclairage indirect
Revêtement mural badigeon couleur terre de Mayotte «Totem» sculpté éclairage indirect
RÉSIDENCE POUR LA GENDARMERIE - S AMÉNAGEMENT DES TRAVERSÉES D’AGGLOMÉRATI
LE JARDIN MAORÉ - CHIRONGUI
[Réhabilitation] Études 2017-2018 > PHASE PRO Réhabilitation de l’hôtel «Le Jardin Maoré» aménagement des 20 bungalows (1.340 m²), du bar de plage (170m²) , du bâtiment principal (1.350 m²) et des
[Construction neuve] Études 2018 > PHASE PRO Conception de 19 logements au sein de la parcelle de la gend
[Aménagement] Études en cours de SADA. MAÎTRE D’OUVRAGE : ETAT + MINISTERE DE LA DÉFENSE + S Aménagement et sécurisation des traversées d’agglomérations ÉQUIPE : AA - AI - COTEL MAÎTRE D’OUVRAGE : LE JARDIN MAORÉ dans les villages de Chiconi, Sada, et Boueni. SURFACE : 1 820 m² ÉQUIPE : AA - AROME espaces de bien-être (180m²).
SURFACE : 3 365 m² COÛTS : 1.5 M€ ▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire / Architecture d’intérieur
COÛTS : 6.5 M€
▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire MAÎTRE D’OUVRAGE : Département de Mayotte ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / RTAADO Environnementale Economie de la construction ÉQUIPE : ARTELIA - AA OPÉRATION LE PATIO DE: L’AMITIÉ - MAMOUDZOU AMÉNAGEMENT DES TRAVERSÉES D’AGGLOMÉ SURFACE 11 300 ml RÉSIDENCE POUR LA GENDARMERIE - SADA [Aménagement] Études en cours [Réhabilitation] Études en cours : 21 M€ COÛTS Aménagement et sécurisation des traversées d’agglomérations Conception-réalisation de 8 logements PLS et 3 locaux d’activités. dans les villages de Chiconi, Sada, et Boueni. MAYÉNERGIE PLUS [Construction neuve] Études 2018 > PHASE PRO MAÎTRE D’OUVRAGE : CDC Habitat - SIM ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte MAÎTRE D’OUVRAGE : Département de Mayotte ÉQUIPE : AA - AI - ASSAINI BTP de la parcelle de la gendarme ÉQUIPE : ARTELIA - AA SURFACE : 500 m² Conception de 19 logements au sein SURFACE : 11 300 ml COÛTS : 990 K€ de SADA. COÛTS : 21 M€ (1.340 m²), du bar de plage (170m²) , du bâtiment principal (1.350 m²) et des ■ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire
Projet 7.
Réhabilitation du site DSDS à Kawéni
espaces de bien-être (180m²).
S - KAWENI
MAYÉNERGIE
MAÎTRE D’OUVRAGE : LE JARDIN MAORÉ ÉQUIPE : AA - AROME SURFACE : 3 365 m² COÛTS : 1.5 M€ ▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire / Architecture d’intérieur
ment des 20 bungalows incipal (1.350 m²) et des
COÛTS : 6.5 M€ ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / RTAADOM / Qu Environnementale Economie de la construction
RÉHABILITATION DU SITE DSDS - KAWENI
MAYÉNERGIE
MAÎTRE D’OUVRAGE : Département de Mayotte ÉQUIPE : AA - AI COÛTS : 800 K€ ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / Qualité
Fluides / Qualité
ONGUI
▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte
MAÎTRE D’OUVRAGE : ETAT + MINISTERE DE LA DÉFENSE + SGA + S ÉQUIPE : AA - AI - COTEL SURFACE : 1 820 m²
[Réhabilitation] Études en cours Réhabilitation de la Direction de la Solidarité et du Développement Social.
ataire
TE [- 3 ANS]
■ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / Qualité Environnementale / Économie de la construction
Environnementale / Économie de la construction
RÉHABILITATION DU SITE DSDS - KAWENI
Projet 8.
[Réhabilitation] Études en cours Réhabilitation de la Direction de la Solidarité PROJETS et du Développement Social.
19 logements à Sada
À MAYOTTE [- MAYÉNERGIE 3 ANS]
MAÎTRE D’OUVRAGE : Département de Mayotte ÉQUIPE : AA - AI COÛTS : 800 K€ ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / Qualité Eclairage indirect
Environnementale / Économie de la construction Revêtement mural badigeon couleur terre de Mayotte «Totem» sculpté éclairage indirect
LE JARDIN MAORÉ - CHIRONGUI [Réhabilitation] Études 2017-2018 > PHASE PRO Réhabilitation de l’hôtel «Le Jardin Maoré» aménagement des 20 bungalows (1.340 m²), du bar de plage (170m²) , du bâtiment principal (1.350 m²) et des espaces de bien-être (180m²). MAÎTRE D’OUVRAGE : LE JARDIN MAORÉ ÉQUIPE : AA - AROME SURFACE : 3 365 m² COÛTS : 1.5 M€ ▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire / Architecture d’intérieur
RÉSIDENCE POUR LA GENDARMERIE - SADA [Construction neuve] Études 2018 > PHASE PRO Conception de 19 logements au sein de la parcelle de la gendarmerie de SADA. MAÎTRE D’OUVRAGE : ETAT + MINISTERE DE LA DÉFENSE + SGA + SID
RÉSIDENCE POUR LA GENDARMERIE - SADA [Construction neuve] Études 2018 > PHASE PRO Conception de 19 logements au sein de la parcelle de la gendarmerie de SADA. MAÎTRE D’OUVRAGE : ETAT + MINISTERE DE LA DÉFENSE + SGA + SID ÉQUIPE : AA - AI - COTEL SURFACE : 1 820 m² COÛTS : 6.5 M€ ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / RTAADOM / Qualité Environnementale Economie de la construction
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Projet 9 à 14.
PROJETS À MAYOTTE - PHASE CONCOURS Phase concours
PRÉFECTURE DE MAYOTTE - MAMOUDZOU
ÉCOLE PRIMAIRE - M’TSANGAMOUJI
[Extension] Concours 2019 Extension de la Préfecture de Grande-Terre à Mayotte.
[Reconfiguration ] Concours 2019 Reconfiguration d’une école primaire de 10 classes à Chembenyoumba.
MAÎTRE D’OUVRAGE : Ministère de l’intérieur ÉQUIPE : AA - AI - EBIM - INSET SURFACE : 800 m² COÛTS : 3.4 M€ ▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire / OPC ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / Thermique / Courants forts et faibles / Qualité Environnementale / Économie de la construction
MAÎTRE D’OUVRAGE : Commune de M’tsangamouji ÉQUIPE : AA - HB More - UVD - AI - VESSIÉRE - CARTE LIBRE - AVA SURFACE : 2 000 m² y compris espaces extérieurs COÛTS : 3.7 M€ ▪ MISSIONS de l’atelier.architectes : Architecte mandataire / Diagnostic / OPC ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : VRD / Fluides / Qualité Environnementale / Économie de la construction
RÉSIDENCE « LES TERRASSES »- MAMOUDZOU
CENTRE MEDICO-SOCIAL - CHICONI
[Construction neuve] Concours 2019 Conception de 95 logements locatifs sociaux, rue du stade à Cavani. MAÎTRE D’OUVRAGE : SIM Société Immobilière de Mayotte ÉQUIPE : AA - AI - UVD SURFACE : 33 PSL > 3 118 m² | 36 LLS > 3 425 m² | 26 LLTS > 2 468 m² COÛTS : 15.5 M€ ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : Structure / VRD / Fluides / Qualité Environnementale Economie de la construction
RÉSIDENCE « JUWA » - MAMOUDZOU [Construction neuve] Concours 2015 Conception de 75 logements - 15 locaux d’activités bureaux/commerces une résidence connectée & inscrite dans son environnement. MAÎTRE D’OUVRAGE : SIM Société Immobilière de Mayotte - ZAC du SOLEIL LEVANT ÉQUIPE : AA - AI - BE GREEN - DARDEL ING SURFACE : 5 515 m² COÛTS : 12.4 M€ ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : TCE
[Construction neuve] Concours 2016 Conception d’un centre médico-social. Un vaste hall ouvert en lien direct avec le jardin constitue un espace d’attente intérieur et de distribution vers les différents services. MAÎTRE D’OUVRAGE : Département de Mayotte ÉQUIPE : AA - AI - UVD - DARDEL ING SURFACE : 830 m² COÛTS : 2,9 M€ ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : TCE
LA DIIC - MAMOUDZOU [Réhabilitation] Concours 2013 Réaménagement et extension de la Direction de l’Immigration, de l’Intégration, et de la Citoyenneté (DIIC). MAÎTRE D’OUVRAGE : Département de Mayotte ÉQUIPE : AA - AI - COTEL - ZONE UP - IMAGEEN SURFACE : 1 077 m² ▪ MISSION de l’atelier.architectes : Architecte mandataire ▪ MISSIONS de l’atelier.ingénieurs : TCE
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Annexe 4.
Sensibilitation des publics scolaires à l'architecture
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Participation aux Journées Européennes du Patrimoine en 2019.
Participation aux Journées Nationales de l’Architecture 2019.
Participation à la Fête de l’énergie.
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Annexe 5.
Un exemple d'outil de travail : le cahier thématique
PLATEAU POLYVALENT DE HAMJAGO - MAYOTTE ANALYSE DU DOSSIER Présentation du 10 Juin 2020
INTRODUCTION La commune de M’TSAMBORO a envisagé la construction d’un plateau polyvalent sur son territoire. L’objectif est de faciliter la pratique sportive dans le cadre scolaire et associatif visant ainsi un large public parmi la population communale estimée à environ 7 700 habitants.
La commune a retenu une zone de projet, anciennement occupée par une station d’épuration, et entouré d’un cimetière, du front de mer, et COMMUNE DE MTZAMBORO d’une ravine canalisée.
POINTS DE VIGILANCE:
•
HISTORIQUE DU PROJET Janvier 2019 : rejet de candidature pour participer au concours
L’EMPRISE DU PROJET QUI A OBTENU LE PERMIS en 2017 EST IDENTIQUE AU NOTRE
• VERIFIER LES DONNEES DU PROGRAMME (ex : Nbre de gradins,,,)
Septembre 2019 : dépôt de la seconde candidature pour participer au concours
Janvier 2020 : Admis à concourir Janvier 2020 : Visite de site Février 2020 : Rendu du concours Mars 2020 : Concours remporté / Signature AE négocié / Notification OS de démarrage de la phase ? La notification vaut OS Avril 2020 : Réunion de travail avec la Mairie et la DEAL
Arrete des études en attendant des études complémentaires
L’un d’eux avait déjà fait l’objet d’une obtention de PC en 2017 (voire plan masse) Le projet a été arrêté suite à des procédures d’appel d’offre. PROGRAMME
-
Un équipement couvert et fermé Des terrains de jeux pour la pratique de Handball, Basketball, Volleyball, Badminton, etc. Un espace rangement de Kayaks et un beaching pour l’entrée et sortie en mer Des gradins d’une capacité minimum de 120 personnes Des vestiaires et toilettes hommes et femmes Des espaces de rangements pour le matériel de sport d’EPS Un espace évènementiel avec une salle d’une capacité de 200 places Un dojo pour la pratique de sports de combats - Des zones de stationnement et de livraison L’aménagement des voiries et parkings
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RAPPEL L’un d’eux avait déjà fait l’objet d’une obtention de PC en 2017 (voire plan masse) Le projet a été arrêté suite à des procédures d’appel d’offre.
Projet 2017
Projet 2020
POINTS DE VIGILANCE: • • •
L’EMPRISE DU PROJET QUI A OBTENU LE PERMIS en 2017 EST IDENTIQUE AU NOTRE Pourquoi le projet a été stoppé ? Comment le projet a obtenu un PC ?
RÈGLEMENTATION PLU: ZONE U1a : ARTICLE 6-U1 : IMPLANTATION DES CONSTRUCTIONS PAR RAPPORT AUX VOIES ET EMPRISES PUBLIQUES
Les constructions devront être, soit implantées à l’alignement existant sur le secteur. Recul de 3 m minimum par rapport à cet alignement. Si les constructions ne sont pas implantées à l’alignement existant, un recul minimum de 8 m par rapport à l’alignement opposé. Le long des cours d’eau et des ravines figurant au plan du cadastre, un recul minimum de 10 m par rapport au bord franc de la ravine ou du cours d’eau figuré au dit plan. Le long du littoral, les constructions doivent respecter un recul minimum de 5 m par rapport à la limite du DPM naturel (Zone des 50 pas géométriques). ARTICLE 7-U1 : IMPLANTATION DES CONSTRUCTIONS PAR RAPPORT AUX LIMITES SÉPARATIVES Si la construction est d’une hauteur inférieure à 9 m à l’égout du toit (R+2) : elle peut être implantée sur les limites séparatives aboutissant aux voies. Au-delà d’une bande de 8 m mesurée parallèlement à la voie, l’implantation sur les limites séparatives n’est possible qu’au rez-dechaussée. Aux étages, elles doivent respecter un recul de 3 m minimum par rapport aux dites limites. Si la construction est d’une hauteur supérieure à 9 m à l’égout du toit (R+3): elle doit être implantée à une distance de la limite séparative au moins égale à la demi hauteur de tout point de la construction.
ARTICLE 8-U1 : IMPLANTATION DES CONSTRUCTIONS LES UNES PAR RAPPORT AUX AUTRES SUR UNE MÊME PROPRIÉTÉ Sans objet ARTICLE 9-U1 : EMPRISE AU SOL DES CONSTRUCTIONS
POINTS DE VIGILANCE: • •
1 rue Abel Chenevat–77230Etude – Dammartin Goële – Phase PC PPH - en Hamjago
Recul minimum de 10 m par rapport au bord de la ravine – Le projet n’y répond pas Recul minimum de 5 m par rapport à la limite du DPM 6 Le projet y répond-il ?
•
NOTRE PROJET N’EST PAS CONFORME AU RECUL PAR RAPPORT AUX LIMITES SEPARATIVES
•
Emprise au sol 80% de la parcelle 18 juin 2020 - 16
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Annexe 6.
Lettre de mission-stratégie foncière du Département.
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Annexe 7.
Contexte du projet des Archives Départementales par Ibrahime ZOUBERT, Architecte DE, le 27 novembre 2020
À l’échelle de Mayotte i) Un territoire en cours de rééquilibrage Les Mahorais sont très attachés à leurs villages d’origine mais les mentalités, les modes de vie évoluant, leur mobilité résidentielle s’accentue et modifie la répartition de la population sur le territoire, répartition qui est déséquilibrée. Ainsi, la population se concentre principalement sur la bande nord-est de l’île, notamment sur le littoral, de plus en plus autour de Mamoudzou, principal pôle urbain de l’île. Cette dernière est la commune la plus peuplée avec 71 437 habitants sur une superficie de 42,30 km², soit une densité de 1 689 hab./km². De plus, le Bassin de Mamoudzou regroupe la plupart des activités économiques et des emplois – auparavant, les travailleurs étaient agriculteurs ou pêcheurs ; aujourd’hui, l’essentiel de l’emploi est dans le tertiaire, notamment dans le secteur public, premier employeur de l’île –, en complément de Longoni (commune Koungou) et de la PetiteTerre, ce qui en accentue l’attractivité. Cette concentration ne favorise pas le développement durable et équilibré de Mayotte. Aussi, le projet de construction des Archives départementales de Mayotte à l’ouest de l’île, qui plus est dans la commune de Tsingoni, offre-t-il une alternative à ce pôle économique et urbain. Il est une composante importante dans l’accompagnement de l’évolution locale. ii) Un projet pour désengorger l’île La géographie montagneuse du territoire de Mayotte repousse les zones anthropisées le long du littoral. Les 88 km de routes nationales (RN1, RN2, RN3, RN4) qui constituent le réseau principal suivent ainsi le pourtour nord et nord-est de Grande Terre pour relier la plupart des villages des 17 communes. Seules la D2 et la RN2 traversent l’île d’ouest en est. Il suffit de bloquer un rond-point au nord ou au sud pour paralyser l’activité économique de l’ensemble de Mayotte. A cela s’ajoutent 137 km de chemins gérés par le Département dont l’entretien se révèle difficile, notamment en saison des pluies. Le faible développement des transports collectifs, conjugué à la croissance démographique et à l’évolution des modes de vie amène à une saturation du réseau et pose des problèmes de sécurité. On observe notamment un mouvement pendulaire allant des villages de la côte ouest vers la côte est, les autres villages de Mayotte devenant des « villes/ villages dortoirs ». Les Archives Départementales, combinées au Centre de recherche, font partie des projets structurants de Mayotte qui permettront d’accueillir du personnel et des visiteurs provenant du reste l’île. Cela permettra de revivifier la commune de Tsingoni, de relancer son économie et de désengorger le pôle de concentration des activités que constitue Mamoudzou.
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iii) Une relance économique L’économie mahoraise a largement recours aux importations de biens et de matières premières. En raison de l’insuffisance des matières premières disponibles sur l’île et de la faiblesse des productions locales dans de nombreux secteurs d’activité, des importations massives sont nécessaires pour satisfaire la demande intérieure. Cette tendance est amenée à perdurer, en raison de la dynamique du développement économique de l’île, caractérisée par une élévation significative du niveau de vie des Mahorais (augmentation des salaires, changements des modes de vie) et une augmentation de la population qui stimule les besoins en biens manufacturés. Les principaux produits importés sont les denrées alimentaires et les matériaux de construction. Le projet des archives départementales à Tsingoni a pour ambition d’être un projet pilote dans la relance de l’activité économique liée à la fabrication et la mise en œuvre de brique de terre compressée BTC, du bambou et plus généralement des matériaux locaux biosourcés.
A l’échelle communale La commune de Tsingoni est composée de 4 villages classés aujourd’hui quartiers prioritaires. Sa population est de 13 934 habitants répartis sur les villages de Tsingoni, Mroalé, Combani, et Miréréni. Combani, Miréréni et Mroalé forment un noyau urbain continu, tandis que Tsingoni est géographiquement plus éloigné. La commune se décompose ainsi en deux pôles distincts géographiquement, reliés par la D1. Le projet des Archives Départementales de Mayotte vient créer l’interface entre les 2 pôles. i) Le pôle économique D’un point de vue éco-environnemental, la Commune de Tsingoni détient la plus importante retenue collinaire du territoire. Cette dernière permet en effet d’alimenter en eau le centre, l’ouest ainsi que le sud de Mayotte. Ladite ressource, complétée par l’eau qui sera captée dans les forages souterrains sur lesquels la CAPAM réfléchit depuis 4 ans (celle-ci pense notamment à la réhabilitation des anciens tuyaux de Babulbaraka pour approvisionner en eau les agriculteurs), favorise l’essor du secteur agricole à Tsingoni, vivier potentiel d’emplois. D’un point de vue géospatial, Combani et Miréréni abritent une forte proportion d’habitats précaires équipés alors que Mroalé se caractérise par une population en marge du marché du travail. La zone d’activité économique se situe exclusivement sur Combani avec le RSMA, la poste, des supermarchés, des restaurants, une vingtaine d’échoppes, une quincaillerie, des cabinets médicaux, une pharmacie, une dizaine de brochettis, une pizzeria, 2 boulangeries, un petit tabac presse, quelques garagistes sous tôles, un marché de fruits et légumes nains, enfin, une station-service.
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C’est un village mêlant des quartiers mahorais, clandestins et métropolitains. Les habitants de ce dernier quartier sont professeurs, fonctionnaires hospitaliers et militaires en majorité. Le village accueillait autrefois la plantation Guerlain à quelques kilomètres du lieu de projet. De nombreuses entreprises envisagent de s’installer dans la commune, à l’instar de la station-service Total, eu égard à la position géostratégique de la commune, située au centre du territoire. Tsingoni est donc une commune prometteuse en matière de création d’emplois, destinée à étendre sa zone d’activité économique, ce qui permettra d’accroître le pouvoir d’achat des ménages. La délocalisation du service public vers ce territoire ne fera qu’accentuer l’importance de ce dernier. Par ailleurs, ce service repensé et redimensionné ne pourra qu’induire des besoins nouveaux en matière d’emplois, qui auront vocation à être satisfaits avec des profils potentiellement existants dans la commune. De même, ces besoins nécessiteront la mise en place de stages, de formations permettant d’adapter les contraintes exigées par les métiers d’archivage et de conservation du patrimoine avec les contraintes spécifiques découlant des conditions environnementales (climat, Culture) du territoire de Tsingoni. Or, ces conditions sont mieux maîtrisées par la population locale. ii) Le pôle administratif Du fait de son Histoire, le village de Tsingoni est resté le centre administratif de la commune, malgré le regroupement des villages en commune et l’importante activité économique de Combani. Il conserve la mairie et représente encore aujourd’hui le chef-lieu de la spiritualité et de la connaissance à Mayotte. Selon une étude de l’INSEE basée sur le recensement de 2012, ce village fait partie de ceux qui ont des conditions de vie supérieure à la moyenne départementale. Cette organisation bipolaire induit une zone de « frictions » entre les deux villages, via la route départementale, avec des déplacements dans les deux sens. Ces deux villages sont ainsi complémentaires tant leurs relations sont interdépendantes. A cette échelle, on constate le même déséquilibre qu’à l’échelle du territoire, avec Tsingoni comme village résidentiel avec peu d’activités et Combani qui concentre les activités économiques et dans une moindre mesure, les activités culturelles. La délocalisation des archives départementales soulève par ailleurs la question de la mise à disposition du foncier par la commune, nécessaire au projet et celles de la gestion optimale puis de l’équilibre des espaces communaux, que le PLU doit garantir. Ces espaces doivent à la fois inclure du développement tertiaire, du développement agricole et de l’extension d’habitats.
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Face à ce constat, nous nous proposons, via le projet des archives départementales, d’offrir des espaces extérieurs (jardins) aux habitants de la commune afin de recréer des lieux de rencontre et de partage qui permettront aux publics de mieux se réapproprier les lieux dans un cadre convivial et à une partie d’entre eux de faire le lien avec les espaces ouverts que la population mahoraise utilise pour l’organisation de manifestations culturelles. À ces espaces nouveaux, s’ajoutent des espaces intérieurs dédiés aux activités courantes d’un bâtiment d’archives (espaces de consultation d’ouvrages, de lecture et de recherche), dont une part importante sera particulièrement consacrée à la valorisation, la diffusion et la vulgarisation du patrimoine culturel immatériel (contes de tradition orale) mais également à l’Histoire de Mayotte. La proximité entre les archives départementales et le Collège de Tsingoni permettra de faire vivre et connaître ces savoirs auprès du public scolaire dans le cadre d’actions de médiation Culturelle à mettre en place. iii) Une Histoire et une identité culturelle à perpétuer La tradition, rapportée par Sheikh Adinani, évoque la fondation de ce village (commune) par une prin¬cesse, Moitsingo, originaire du village de Kwalé. Celle-ci se serait établie sur ce site avec les siens après avoir suivi un coq portant à son cou un talisman (hirizi). On y verrait alors l’étymologie du nom du village, shingo (tsingo en mahorais) désignant en swahili le « cou ». La tradition rapporte aussi que Moitsingo aurait épousé un arabe (Mwarabu) originaire de la côte swahilie, et qui aurait introduit à Mayotte l’islam sunnite chafiite. Sa sépulture remaniée est visible dans le cimetière à l’entrée du village de Tsingoni. De par son histoire, la commune de Tsingoni est considérée comme étant le berceau de la connaissance à Mayotte. L’implantation des archives départementales à M’roalé, village nouveau en pleine expansion, vient participer à l’histoire de ce village d’antan en lui redonnant ses lettres de noblesses. Elle permet également à la jeunesse du territoire de Tsingoni de connaître son passé historique, de renouer avec celuici ; elle peut faire le lien avec les repères identitaires qui manquent à cette jeunesse en lui donnant la possibilité de se (re)construire à partir de ces derniers et de transmettre à son tour la richesse culturelle et historique que recèle le lieu. Dans ce cadre et ce contexte, l’édification des archives départementales permet de faire et de donner du sens à l’action publique.
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Carte
Vue d'ensemble de la commune
Terrain de Golf
Emplacement du projet
Cascade de Soulou
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M. Ibrahime ZOUBERT
Mémoire professionnel d’Habilitation à la Maîtrise d’Œuvre en son Nom Propre Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Montpellier, Antenne de La Réunion Juin 2021