CULTURE
THÉÂTRE
Réouverture des lignes
Par Benjamin Bottemer Photo Romain Gamba
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Le festival Passages, consacré aux théâtres du monde, devient Passages Transfestival et invite le Brésil à envahir la ville de Metz. Nouvelle équipe, nouveaux lieux et un air de retrouvailles pour cet événement plus que jamais sous le signe de la transformation et du croisement. Des comédiens débarquant d’avions venus des quatre coins de la planète, des spectateurs au coude-à-coude sous des chapiteaux surchauffés, sur une place où l’on s’attablait pour déguster un plat ou bavarder autour d’un livre... Le festival Passages symbolisait tout ce dont le monde, plus particulièrement celui du spectacle vivant, a été privé pendant près d’un an et demi. Redécouvrir ses propositions métissées, présentées mi-juin à la presse, avait des airs de victoire. Pour sa vingt-cinquième édition, la dixième à Metz, le désormais nommé Passages Transfestival a fait le choix du Brésil, après un crochet par l’Afrique à l’occasion de Kuya Kwetu, une semaine début juillet consacrée à l’Afrique contemporaine. « On veut redevenir un événement annuel, avec plusieurs rendez-vous », confiait Benoît Bradel, le nouveau directeur de l’événement, qui annonçait d’autres changements sur la forme, assez peu sur le fond ; le festival veut toujours mettre en lumière des artistes internationaux et célébrer « leur entrée en résistance ». Des voix protéiformes Benoît Bradel est arrivé à la tête de Passages fin 2019 avec le Brésil dans ses bagages : tout son projet tournait autour de ce pays-continent vibrant d’histoire et de cultures. « C’est une scène que je suis depuis longtemps, explique le metteur en scène, fondateur de la compagnie Zabraka et du festival Parcours tout court en Bretagne. L’articulation entre art et politique propre à Passages, né pour s’ouvrir aux artistes d’Europe de l’Est après la chute du Mur de Berlin, et le contexte actuel au Brésil, politique et environnemental notamment, a donné encore plus de sens à cette envie. » Revenu d’un voyage sur place juste avant le premier confinement, le directeur a aussi à cœur de mettre en avant une transdisciplinarité très présente au Brésil. Passages Transfestival croisera plus que jamais le théâtre, la danse, la musique et les arts visuels. « Au Brésil, il n’y a pas de hiérarchie entre ces formes-là, note Benoît Bradel. Elles sont autant de moyens de raconter cinq siècles d’histoire, au même titre que le corps, extrêmement présent. Il y a une liberté, une générosité de ces artistes que j’ai voulu montrer. »