Nouvelle vocation et identité́ d’un édifice patrimonial : La reconversion de la synagogue de Sétif
sous ce régime sont immobilisés de sorte qu’ils ne sont ni vendus ni donnés, et leurs revenus reviennent à l’aumône ; Autrement dit il s’agit d’un bien placé hors de la sphère du commerce et à l’abri de toute aliénation en raison de sa finalité d’intérêt général24. Ce système des habous autorise l’affectation à perpétuité d’un bien mobilier ou immobilier à une œuvre pieuse ou d’utilité publique, ce qui fait qu’on retrouve ce rapport direct entre le divin et les biens matériels dans la culture islamique, du fait que ces biens acquièrent le statut de bien habous et deviennent inaliénable pour l’éternité25. 2.3 Un patrimoine spécifique : les édifices de cultes non musulmans en Algérie26 Une nation tel que la nôtre, qui a vu se succéder une multitude de civilisations, a hérité, d’un patrimoine cultuel foisonnant et nuancé. Allant des traces et objets de cultes pré et protohistoriques jusqu’aux édifices religieux hérités de la colonisation française, en passant par les vestiges romains, byzantins et berbéro-musulmans. Malheureusement ce patrimoine n’est pas aujourd’hui reconnu dans son intégralité. En effet le patrimoine religieux dans sa globalité représente près de 25% des biens culturels protégés en Algérie, dont 18% en tant que monuments isolés et le reste soit. 7% inclus dans des secteurs sauvegardés. Pour des raisons socioculturelles et historiques évidentes 92.5% des biens cultuels protégés appartiennent au culte musulman. Le patrimoine religieux de culte non musulman ne représente qu’à peine 2% de l’ensemble des biens culturels protégés en Algérie. Ce legs est jusqu’à aujourd’hui victime de rejet et méconnaissance. Bien que théoriquement l’acquisition d’un statut officiel27 par un bien, est la reconnaissance ultime des valeurs véhiculées par celui-ci et lui permet de bénéficier d’une protection et des fonds des institutions chargées de la préservation du Tahar Khalfoune, ‘Le Habous, Le Domaine Public et Le Trust’, Revue Internationale de Droit Comparé, 57.2 (2005), 441–70 <https://doi.org/10.3406/ridc.2005.19355>. 25 Nedjari. 26 Naouel Nessark, ‘Devenir Des Édifices Religieux de Culte Non-Musulman Des XIXème et XXème Siècles’ (Université Mouloud Mammeri De Tizi-Ouzou, 2014). 27 Classement ou inscription sur l’inventaire supplémentaire 24
14