AUTO 285
PASSION
L’homme aux 60 Saab Tombé tout petit dans la marmite Saab, ce passionné veut construire un musée en l’honneur de la marque de son cœur, disparue corps et âme en 2010. Guy Perrenoud, garagiste à Villeneuve/VD, nous attend pour les «9 heures». Par Pierre Thaulaz bien le dernier 4x4 construit un peu avant l’arrêt de la production. J’ai également une 9-3 Viggen 5 portes et une 9000 Aero dotée de sièges extraordinaires. Celle-ci a 300’000 km, le client avait mis 20’000 francs pour la remettre en état. Des voitures réunies dans un endroit particulier ? Certaines sont abritées dans des garages, mais d’autres sont malheureusement restées sur le parc, plus ou moins conservées. Toutes ces voitures, on va les restaurer au fur et à mesure afin de pouvoir les exposer.
A
UTO : Vous avez des plans sur la table… Guy Perrenoud : Le projet en question porte sur un terrain de la zone industrielle. J’ai la possibilité de construire sur 550 m2 au sol un volume sur deux étages. J’ai l’intention de créer un musée Saab, puisqu’il n’en existe aucun en Suisse. La partie du bas sera probablement louée à des industries ou à des artisans et le haut sera occupé par le musée. Ce bâtiment que je veux écologique sera coiffé d’un toit plat végétalisé, ce qui permettrait d’accueillir des abeilles…
Avez-vous établi un agenda ? Non. C’est en quelque sorte un projet de luxe et je serai obligé de trouver des associés. Saab, un patrimoine à sauver ? L’idée est de conserver au plus près la marque comme elle l’était. Je possède actuellement une soixantaine de voitures, dont une trentaine dignes d’être exposées. Des modèles qui marquent leur époque, de la Saab 93 de 1957 à la Saab 95 de 1969 ou 1971, en passant par la première Saab 99 arrivée en Suisse, avec un moteur Triumph. J’ai également une Saab 9-7. Ce n’est plus vraiment une Saab, à l’exception des logos, mais c’est
Certains modèles vous sont particulièrement chers ? J’ai la chance de détenir la voiture de Claude Nobs, une Saab 900 cabriolet Monte-Carlo fabriquée à 300 exemplaires, tous numérotés. Un jour, il débarque à l’atelier : «Ecoute Guy, qu’est-ce que tu aimes comme voitures, à part les Saab, bien sûr ?» Je réponds : «Vous savez, j’aime bien les Aston Martin.» Claude me dit : «Tu sais que j’en ai une ? Fais-toi un petit week-end avec ta femme, je te prête mon Aston.» Je n’ai pas accepté car j’avais peur de la casser. Il s’est montré un peu surpris, et j’ai ajouté : «Le jour où vous vous séparez de votre Saab 900 jaune, j’aimerais être le premier à pouvoir faire une offre.» Il est reparti, il devait aller chez son médecin. Claude est décédé peu de temps après. Quelques mois plus tard, son ami Thierry m’a appelé pour m’informer que Claude avait placé la voiture sur son testament, en ma faveur. Ça m’a vraiment touché, mais j’ai insisté pour lui donner une partie du montant. Comment est née cette passion pour Saab ? La première voiture de mon père, c’était une Saab 95, un break 7 places dont les deux dernières à l’arrière étaient à l’envers. Les copains de classe se moquaient de nous quand ils nous voyaient partir tous ensemble ! Pour ma part, j’ai toujours été passionné de mécanique, et les Saab m’intéressaient pour leur tenue