Angelus n° 03 / 2022

Page 9

DU BACH À L’ÂME… DURANT PRÈS DE 60 ANS, LES ORGUES DU LANDERON ET DE CRESSIER ONT VIBRÉ DE JOIE ET DE FOI SOUS LE DOIGTÉ CHEVRONNÉ DE GILBERT FROCHAUX. Oui, il aime Bach, Gilbert Frochaux. L’organiste, qui a fêté ses 83 ans le 24 décembre 2021, avoue que ce compositeur lui correspond particulièrement. «Je me souviens qu’à dix ans, un dimanche matin, j’écoutais des cantates de Bach à la radio. La qualité sonore de l’époque était médiocre, mais c’était… divin!» Début d’une vocation? Sans doute. Mais le passionné de musique n’en a toutefois pas fait son métier. «J’ai repris le commerce de vin paternel. Un métier qui m’a apporté bien des satisfactions. Mais, au fond de moi, j’ai toujours gardé la musique», confie-t-il, discret, presque effacé. Une vie traversée en musique: des études de piano, d’abord, jusqu’à ce soir de fin 1958 où, en entendant un concert d’orgue à la radio, le jeune homme de 20 ans qu’il était alors a été complètement… saisi. «C’était la Toccata Dorienne de Bach. Une révélation! C’est comme ça que je me suis orienté vers des études d’organiste». S’en est suivi, en 1961, un certificat d’organiste avec mention «très bien», puis un poste d’organiste à l’église Notre-Dame de l’Assomption de La Neuveville. Huit ans plus tard, et 52 ans durant, Gilbert Frochaux a fait chanter les tuyaux de l’orgue de l’église Saint-Maurice, au Landeron, et en parallèle, pendant 16 ans, les orgues de l’église Saint-Martin, à Cressier. «J’ai toujours eu à cœur de faire chanter l’assemblée et de proposer des pièces belles et faciles

à chanter.» Outre ses mandats d’organiste, il a également donné un certain nombre de concerts. «Je ne suis pas un littéraire. Je suis dans la musique. Elle me nourrit et donne du sens à ma vie» sourit-il timidement, comme s’il s’en excusait.

Photo: Christiane Elmer

«FAIS TOUT LE BIEN QUE TU PEUX TANT QUE TU PEUX» Homme de partage, Gilbert a eu la joie, en 1964, d’épouser Denise, catéchiste engagée durant de longues années. Le couple a eu quatre enfants et compte sept petits-enfants. En 2006, l’organiste a suivi la formation en Eglise appelée «Barnabé»; il est devenu ministre de la communion et a visité, pendant des années, des aînés en EMS. «Mais je ne peux plus; j’ai moins de vigueur qu’avant. En avril 2021, j’ai eu un AVC. Cinq mois plus tard, j’ai démissionné de mes fonctions d’organiste. Je joue uniquement sur demande. Je suis par contre lecteur à la messe, à La Neuveville.» En conclusion? «J’espère conserver mes forces pour continuer». Continuer, oui. Aussi bien à se réjouir de la chaleur de ses liens familiaux que des virevoltantes tonalités de Bach. Christiane Elmer

PORTRAIT 09


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.