FEU ARRIÈRE
Le premier meurtrier confondu grâce à l’analyse d’ADN » Auteur : Jörg Rothweiler
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Colin Pitchfork fut le premier meurtrier confondu à l’aide du profilage d’ADN. Ce ne fut pas tant la méthode d’analyse de l’ADN, développée par Sir Alec Jeffreys de l’Université de Leicester qui lui a été fatale, mais plutôt et surtout la loquacité d’un collègue de travail.
The UK & Ireland Database
Le CODE d’un tueur
À peu près à la même époque, à savoir le 21 novembre 1983, la jeune Lynda Mann âgée de 15 ans, a été attaquée, violée et étranglée alors qu’elle marchait dans une rue vide de monde dans la ville de Narborough dans le Leicestershire. Lors de l’autopsie du corps, la police a découvert et sécuri sé des traces de sperme. Leur examen forensique a révélé que l’auteur du crime a le groupe sanguin A et que son pro fil d’enzymes, relativement rare, correspond à uniquement dix pour cent des hommes. Il n’était pas possible, à l’époque, d’avoir plus de renseignements, les investigations n’ont donc pas pu aboutir. Et puis, trois ans plus tard, soit le 31 juillet 1986, Dawn Ash worth a été assassinée et le crime a révélé des parallèles terribles avec le meurtre de Lynda Mann. Une fois de plus, la jeune fille était âgée de 15 ans, le lieu du crime était encore dans le Leicestershire, elle aussi a été frappée, violée et étouffée par son assassin, et, des traces de sperme ont également pu être prélevées. Leur analyse a révélé le même groupe sanguin et le même profil enzymatique.
» Sir Alec Jeffreys, de l’Université de Leicester, a développé la méthode de l’empreinte génétique en 1984. Elle fut utilisée par le Forensic Science Service britannique.
L’analyse de l’ADN, une révolution Les investigateurs travaillant avec le détective David Baker se sont alors tournés vers Alec Jeffreys. Ce dernier, en col laboration avec Peter Gill et Dave Werret du Forensic Science Service (FSS) avoisinant, venait de décrire, un an plus tôt, la technique d’analyse de l’empreinte génétique d’un être hu main. En effectuant une comparaison du profil ADN des University of Leicester
Deux meurtres – pas un seul coupable
» Colin Pitchfork – ici sur une photo prise lors d’une sortie en 2017 – fut le premier meurtrier à être confondu et condamné grâce à l’empreinte génétique.
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L’être humain possède deux empreintes individuelles : la classique, celle qu’il laisse avec les bouts de ses dix doigts et celle qui se trouve dans le patrimoine génétique de ses cellules, à savoir l’empreinte génétique que l’homme dépo se sur le lieu du crime via ses squames, sa sueur, son sang ou ses fluides corporels. L’utilisation de l’empreinte géné tique – décrite pour la première fois par l’anglais Sir Alec Jeffreys en 1984 – pour faire avancer les enquêtes crimina listiques, fait de nos jours partie intégrante du répertoire standard de la forensique.