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D A N S L’ A I R D U T E M P S
AGURA
RÉINTERPRÉTER LE SPORT, AVEC STYLE TEXTE > JULES BERCANTO
PHOTOS > MICKAEL GRESSET
Tu t’es vu quand tu sues ? S’il est vrai que les moments de grâce sont rares pendant la pratique du sport, rien n’empêche d’exsuder en étant looké. C’est le point de départ d’Agura – une nouvelle marque de vêtements de sport inspirés de La Réunion.
L
e sport est devenu un style à part entière : le “sportwear”, ces vêtements destinés à l’origine à la pratique d’une activité détournés dans la vie quotidienne et font que sweat-shirt, jogging et autres sneakers quittent les salles pour envahir les rues. Mais si la mode et le sport se confondent, l’esthétique qui définit l’un n’est pas toujours compatible avec la technicité que demande l’autre.
fois chez les traileurs, mais également chez les cyclistes – les deux disciplines que vise la marque. Agura allie qualité technique, esthétique et graphique avec des maillots, cuissardes et autres t-shirt intégrant les tendances de la mode en 2021 : le pastel remplace le fluo ; rose poudré, bleu ciel et jaune pâle se confondent en motifs géométriques voire minimaliste. D’ailleurs, les co-créateurs le confessent : le design et la partie graphique c’était le plus simple. Le sourcing en revanche, la recherche des textiles et des usines de confection c’était un autre défi.
Inverser les codes Le vêtement de sport s’articule toujours selon quelques Fédérer autour d’un nom règles : couleurs vives, matière spécifique et peu de design. L’Italie est alors choisie pour ses tissus et son savoir-faire Et si certaines collaborations entre styliste et grandes et le Portugal pour son industrie textile et sa performance marquent ont fait du vêtement de sport des pièces de d’exécution. Une étape longue et difficile, au cours couture, l’inverse n’était pas forcément vrai. C’est de laquelle il aura fallu échanger des centaines de pourtant le raisonnement que suivent Laëtitia prototypes avant de créer le modèle parfait. Agura Dumont et Pascal Pelloux, pendant le décline une première collection qui s’adresse confinement. à la fois aux hommes et aux femmes, pas AGURA Tous deux issus du monde de la ultra-technique mais de très bonne facture. Si le nom est choisi pour communication et du graphisme, ils Des pièces de mode, performantes, des raisons graphiques imaginent durant ce laps de temps qui belles et techniques. Tout est réussi. et de sonorités leur ait donné, privés de vie sociale Ou presque. Reste encore à convaincre claquantes, il s’avère et de pratique sportive, une marque le public. Pour cela, Agura s’appuie sur qu’en Japonais, le terme qui serait le prolongement de la vie des ambassadeurs de qualité : Milan La Agura se réfère à la quotidienne, dans le sport. Une sorte Rivière, champion de France de Triathlon position du guerrier. d’inversement des codes qui rend le dans sa catégorie, Robin Coinnus et Julie vêtement de sport “looké”, agréable et beau Bacco, deux traileurs locaux, ainsi que sans rien enlever à l’innovation du textile. Laurent La Rivière, cycliste. La mode a toujours eu en elle ce truc de fédérer, de Esthétique et graphique créer un sentiment d’appartenance à une communauté. La première collection – singulière et iconique, prouve Agura, en tant que marque n’échappe pas au phénomène qu’il est bon de quitter les sentiers battus. Agura – de son et en joue avec un modèle Agura Sporting Club. L’idée étant nom, dévoile une collection “Mythique” qui fait honneur aux de se reconnaitre et de partager, en plus d’un certain goût sommets de l’île de La Réunion : le Maïdo, la Roche Écrite, pour la fripe (de sport), une passion avec des sorties trail et le Piton des Neiges et le Taïbit. Des noms qui résonnent à la cyclisme organisé, et des évènements à venir.