L’État de l’industrie canadienne de l’électricité 2023 : Bâtissons

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Bâtissons

L’État de l’industrie canadienne de l’électricité 2023

L’État de l’industrie canadienne de l’électricité 2023 a été produit par Électricité Canada.

275, rue Slater, bureau 1500, Ottawa (Ontario) K1P 5H9   electricite.ca

Rédaction : Francis Bradley, Daniella Bidin, Graeme Burk, Diana Dominique, Daniel Gent, Rewa Mourad, Channa Perera, Michael Powell, Mohit Shah et Jay Wilson

Direction de la publication : Graeme Burk

Conception graphique : Patrick Farley

Photo de la page couverture : Francis Bradley

© Électricité Canada, 2023

L’État de l’industrie canadienne de l’électricité 2023 Bâtissons 1 Pour consulter la version numérique de L’État de l’industrie canadienne de l’électricité 2023, produit par Électricité Canada, veuillez scanner le code QR.
des matières Avant-propos  – Juin 2023 . . . . . . 2 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Bâtir un avenir carboneutre . . . . . 7 La bonne nouvelle concernant la carboneutralité 7 Le dilemme de la réglementation . . . . . . 8 Bâtir le réseau de l’avenir, une tâche qui pourrait exiger beaucoup de temps . . . . 8 Que faut-il faire? 9 Projets menés par des membres d’Électricité Canada . . . . . . . . . . . . . . 10 Améliorer la capacité d’adaptation du réseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Solutions pour l’adaptation d’un pays diversifié 14 Les obstacles à venir 15 Adaptation, carboneutralité et électrification 15 Projets menés par des membres d’Électricité Canada . . . . . . . . . . . . . . 16 Bâtir une main-d’œuvre solide et la garder . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Situation de l’emploi dans un avenir carboneutre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Que faut-il faire? 20 Un apprentissage accéléré : L’ABC de l’électricité au Canada . . . . . 22 Maintenir l’abordabilité de l’électricité 25 L’abordabilité commence par nos clients 25 Les plafonds tarifaires : une stratégie à courte vue 26 Aux frais des abonnés ou aux frais des contribuables? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Que faut-il faire? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 Projets menés par des membres d’Électricité Canada . . . . . . . . . . . . . . 28
Table

Avant-propos  – Juin 2023

Depuis la publication, en février dernier, du rapport intitulé Bâtissons – L’état de l’industrie canadienne de l’électricité 2023, certains événements importants sont survenus dans le secteur canadien de l’électricité. Les enjeux soulevés dans ce rapport, qui demeurent aussi pertinents aujourd’hui qu’ils l’étaient en février, continuent de faire l’objet de discussions animées.

Budget fédéral 2023 : des investissements dans l’électricité réalisés dans l’intérêt du public

Le premier de ces événements est le dépôt du budget fédéral de mars 2023. Les investissements proposés dans la sphère de l’électricité propre représentent un volet important du mandat du gouvernement consistant à encourager l’utilisation d’énergie propre. Le budget annonce une transformation de grande envergure du secteur de l’électricité. Près d’un dollar de chaque tranche de huit dollars de nouvelles dépenses prévues sera affecté par divers moyens à des projets d’électricité propre.

Le budget fait écho aux recommandations qu’a formulées Électricité Canada dans la version originale de son rapport. Il prévoit plusieurs initiatives importantes :

• instauration d’un crédit d’impôt à l’investissement dans l’électricité propre, qui représente 15 % de la plupart des investissements dans l’équipement pour le transport de l’électricité entre les provinces et les territoires et auquel sont admissibles les entités exonérées d’impôt;

• investissement de 3 milliards de dollars pour l’octroi de crédits aux principaux programmes de financement, soit le Programme des réseaux intelligents, le Programme des énergies renouvelables intelligentes et de trajectoires d’électrification ainsi que les projets de parcs éoliens extracôtiers;

• élargissement du rôle de la Banque de l’infrastructure Canada, qui investira 20 milliards de dollars à l’appui de projets d’infrastructure d’électricité propre et de croissance propre;

• mise en place du Fonds de croissance du Canada, y compris les contrats sur différence pour le carbone, qui contribueront à sécuriser les investissements dans les grands projets; tenue de consultations sur l’élaboration d’une approche générale à l’égard de ces contrats sur différence afin de rendre plus prévisible la tarification du carbone;

• engagement à élaborer un plan concret afin d’accroître l’efficacité des processus d’évaluation des répercussions environnementales et d’autorisation pour les grands projets au plus tard à la fin de 2023.

L’exercice budgétaire est particulièrement réussi sur un aspect : il tient compte du fait que l’appui aux investissements dans le secteur de l’électricité et à une économie propre sert l’intérêt public. Grâce à ces investissements majeurs, les consommateurs d’électricité n’assumeront pas seuls le fardeau financier lié à la modernisation du réseau électrique. Qui plus est, le coût des travaux d’infrastructure – laquelle favorisera à terme l’avenir de l’économie canadienne –ne se répercutera pas sur la facture mensuelle des consommateurs, ce qui contribuera à préserver l’abordabilité de l’électricité pour tous.

Bâtir plus rapidement

Depuis le lancement de L’état de l’industrie canadienne de l’électricité, notre association a publié deux rapports portant sur les problèmes à surmonter pour bâtir l’infrastructure qui est nécessaire afin de parvenir à la carboneutralité du réseau électrique d’ici 2035 et à celle de l’économie d’ici 2050. Ces rapports analysent les problèmes de deux points de vue différents mais interreliés, soit celui des organismes de réglementation et celui des organisations qui construisent l’infrastructure.

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Le premier rapport, Back to Bonbright: Economic regulation fundamentals can enable net zero, ramène les organismes de réglementation pratiquement aux principes fondamentaux, à savoir les principes énoncés en 1961 dans Principles of Public Utility Rates, ouvrage de James C. Bonbright qui oriente depuis 60 ans les investissements dans les secteurs publics et la construction connexe. Selon le nouveau rapport d’Électricité Canada, les principes de Bonbright peuvent sûrement fonctionner dans un monde animé par les préoccupations entourant les changements climatiques et la carboneutralité. Nous y explorons ensuite un éventail d’options et de mécanismes réglementaires pour permettre aux organismes de réglementation de soutenir les technologies qui peuvent aider le monde de 2023 – et celui de l’avenir.

Le deuxième rapport, Build Things Faster, recense les obstacles à une construction rapide de l’infrastructure au Canada, par exemple la capacité limitée des organismes de réglementation et de délivrance d’autorisations à évaluer et à approuver les demandes et les problèmes liés à la planification des projets interprovinciaux de grande envergure. Nous y formulons plusieurs recommandations qui nous semblent simples, pratiques et réalistes, entre autres :

• coordonner les processus fédéraux d’autorisation et d’approbation des projets en mettant en place un guichet unique fédéral;

• renforcement de la capacité des organismes de réglementation à prendre des décisions qui prévoient l’atteinte des objectifs de carboneutralité de façon rapide et efficace;

• mise en œuvre du cadre « un projet, une évaluation », dont fait état le budget 2023.

Place à l’action

Tout au long du rapport Bâtissons, nous soulignons la nécessité d’adopter une stratégie canadienne en matière d’électricité pour aider à concrétiser l’idée non seulement de bâtir, mais aussi de bâtir plus rapidement. Le budget de mars propose les éléments de cette stratégie, qui permettrait de coordonner les programmes nouveaux et ceux qui sont en place, aiderait à clarifier la réglementation et tracerait clairement une voie à suivre pour accélérer les projets. Nous continuons de préconiser l’adoption de cette stratégie et demeurons convaincus que le travail que le gouvernement s’est engagé à accomplir fera progresser cette démarche.

Merveille du xxe siècle, le réseau électrique canadien a contribué à donner naissance au xxie siècle, celui dans lequel nous vivons aujourd’hui. Nous voulons maintenant aménager le réseau du xxiie siècle – un réseau décarboné, fiable et abordable. Bien sûr, il faudra surmonter d’immenses difficultés pour bâtir ce réseau. Or, grâce à ce budget, elles ne sont pas insurmontables.

Le moment est venu de concerter nos efforts, de nous retrousser les manches et de nous mettre au travail. Bâtissons. Et bâtissons plus rapidement.

Le président-directeur général, Francis Bradley

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Introduction

Bâtissons.

Voilà un mot qui résume bien l’ambition, les anxiétés et le rêve du secteur canadien de l’électricité en 2023.

Bâtissons.

Nous connaissons depuis plusieurs années l’ampleur du travail qui nous attend. Pour réduire les répercussions des changements climatiques, nous devons nous détourner des sources d’énergie émettrices de carbone et privilégier l’électricité comme principale source d’énergie. À cette fin, nous devons renforcer la capacité de notre réseau. Nous devons aussi le rendre pratiquement carboneutre d’ici 2035 afin d’aider le pays à atteindre la carboneutralité d’ici 2050

Il nous reste douze ans pour préparer notre réseau. Nous devons commencer à bâtir maintenant Nous pouvons y arriver.

Avant 2020, il fallait des années pour déployer un vaccin. Puis, lorsque la COVID-19 est arrivée, le gouvernement, l’industrie et la société civile ont concerté leurs efforts et accéléré la recherche, le développement, la production et la distribution pour ramener ce délai à quelques mois seulement. Nous pouvons comparer cet effort public à celui qui a fait suite à l’engagement pris dans les années 1960 par John F. Kennedy, alors président des États-Unis, lorsqu’il a affirmé « Nous choisissons d’aller sur la lune au cours de la présente décennie ». Et l’homme a marché sur la lune sept ans plus tard.

Pour les besoins du déploiement des vaccins contre la COVID-19, tous les intervenants ont travaillé ensemble afin d’accomplir ce qui semblait impossible. Un effort comparable s’impose dès maintenant pour contrer les effets des changements climatiques.

Les efforts que nous déployons pour atténuer les répercussions des changements climatiques reposent sur la technologie de l’électricité. Plus de 80 % de notre réseau électrique est déjà carboneutre.

Nous devons nous approcher de 100 %, mais sans nuire à la fiabilité et à l’abordabilité. Il ne faut pas se leurrer : la tâche qui nous attend est gigantesque. Mais elle n’est pas impossible. Il faut simplement que toutes les parties prenantes – gouvernements fédéral et provinciaux, fournisseurs d’électricité, consommateurs, peuples autochtones du Canada, etc. – travaillent ensemble à bâtir ce réseau.

Or, il semble que nous ne le bâtissons pas assez vite. En 2022, dans le budget fédéral du printemps et l’Énoncé économique de l’automne, le gouvernement a pris des engagements de dépenses importants et cruciaux. Le Règlement sur l’électricité propre est au nombre des projets attendus en 2023. Nous avons réalisé des gains considérables.

Mais nous sommes encore au point mort.

Merveille du xxe siècle, le réseau électrique canadien a contribué à donner naissance au xxie siècle, celui dans lequel nous vivons aujourd’hui. Nous voulons maintenant aménager le réseau qui verra naître le xxiie siècle – un réseau décarboné, fiable et abordable. Bien sûr, tous ceux qui souhaitent bâtir ce réseau devront surmonter d’immenses difficultés : la réglementation, le temps nécessaire afin de choisir l’emplacement pour chaque projet et d’obtenir les approbations requises et finalement, les différences qui existent entre les modes de production et de distribution d’électricité d’un bout à l’autre du pays.

Ces difficultés sont majeures, mais elles ne sont pas insurmontables. Le moment est venu de concerter nos efforts, de nous retrousser les manches et de nous mettre au travail.

Le moment est venu de bâtir.

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En plus d’adopter une stratégie intergouvernementale axée sur la coordination de ces efforts et du financement ainsi que sur la mise en commun des ressources, le Canada doit collaborer avec le secteur de l’électricité afin de mettre en œuvre le processus de planification et de construction.

Bâtir un avenir carboneutre

Les changements climatiques sont attribuables aux gaz à effet de serre générés par l’activité humaine, dont l’un des plus importants est le dioxyde de carbone.

La carboneutralité consiste à réduire les émissions de carbone pour arrêter ou réduire les changements climatiques.

Le 1er janvier 2023, il restait 4 748 jours avant le 31 décembre 2035, c’est-à-dire la date butoir pour la mise en place d’un réseau carboneutre. À la fin de 2023, il ne restera que 4 384 jours.

Ce qui se produira pendant l’année en cours – 2023 –sera déterminant pour le Canada. Nous devons faire en sorte que cette année joue un rôle déterminant dans la transition vers un réseau national plus propre.

Le gouvernement fédéral a annoncé un ambitieux plan de réduction des émissions dans lequel il fait état de son engagement à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Pour le respecter, le Canada réduira sa dépendance à l’égard des combustibles fossiles au plus tard au milieu du présent siècle. Toutefois, selon les estimations établies par le gouvernement lui-même, le pays devra doubler, voire tripler sa production d’électricité actuelle pour décarboner d’autres secteurs de l’économie. De plus, le gouvernement souhaite que le secteur de l’électricité soit carboneutre d’ici la fin de 2035.

La bonne nouvelle concernant la carboneutralité

Les Canadiens ont toutefois des raisons de se réjouir!

• Le pays a l’avantage de posséder l’un des réseaux les plus propres au monde – moins de 20 % de l’électricité produite au Canada est issue de combustibles fossiles.

• Le pays met en œuvre depuis 2014 des normes de rendement applicables à la production d’électricité au moyen de gaz naturel. Il a aussi mis en place une tarification du carbone et a offert des mesures incitatives en faveur de plusieurs nouvelles technologies non émettrices. En outre, il éliminera graduellement d’ici 2030 les centrales au charbon.

• Au cours de la dernière année, les membres d’Électricité Canada ont dévoilé différents engagements axés sur la carboneutralité. Dans certains cas, les compagnies d’électricité se sont fixé des cibles beaucoup plus ambitieuses que celles établies par le gouvernement pour 2050.

La notion de « neutralité » que sous-entend le concept de carboneutralité, est importante.

Pendant cette transition hors du commun, tandis que nous poursuivrons nos efforts considérables pour réduire les émissions de notre secteur, la capacité de « neutraliser » les émissions difficiles à éliminer nous aidera à assurer un approvisionnement continu, abordable et fiable en électricité propre. Cet aspect est important, car certaines régions du pays ont recours aux combustibles fossiles pour produire une grande partie, voire la quasi-totalité de leur électricité mobilisable à la demande. De plus, des communautés éloignées non raccordées au réseau continueront de consommer de l’électricité issues de sources émettrices de carbone.

En conséquence, une approche exhaustive s’impose pour rendre le réseau carboneutre. Il ne s’agit pas de préférer une technologie aux autres : chacune d’entre elles sera nécessaire. Pour atteindre cet objectif, nous devons nous prévaloir de toutes les options qui s’offrent à nous – recours accru aux énergies renouvelables, centrales hydroélectriques classiques, petits réacteurs modulaires, captage de carbone, stockage d’énergie et transmission d’électricité.

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Le dilemme de la réglementation

Le pays aura besoin d’un climat d’investissement et d’un environnement réglementaire efficaces pour faire la transition vers une économie plus résiliente et sobre en carbone. Selon les estimations du Conference Board du Canada, le secteur de l’électricité devra investir jusqu’à 1,7 billion de dollars d’ici 2050 afin de renforcer la capacité du réseau pour la porter aux niveaux recommandés par le gouvernement.

Le problème, c’est que la majeure partie des règlements qui régissent le secteur canadien de l’électricité remontent au milieu du xxe siècle, à une époque où les termes comme « changements climatiques » et « carboneutralité » n’existaient pas. Les compagnies d’électricité modernes ont souvent de la difficulté à investir dans des technologies novatrices comme le stockage par batterie et les réseaux intelligents du fait que la nécessité de ces dépenses était un concept inexistant au moment de la création du système de réglementation des tarifs il y a de 60 à 70 ans.

La réglementation du secteur canadien de l’électricité entraîne d’autres complications énormes.

• Au Canada, la responsabilité de la gestion des ressources naturelles revient aux dix gouvernements provinciaux et aux trois gouvernements territoriaux.

• De façon générale, chaque province agit comme bon lui semble et adopte une approche qui lui est propre au chapitre de la politique de l’électricité, des droits de propriété, des structures sectorielles et des technologies de production.

• C’est pourquoi chaque province possède son propre système de réglementation économique. Dans bon nombre de cas, les priorités fédérales et provinciales dans le domaine de l’énergie ne sont pas harmonisées, ce qui complique l’élaboration de politiques.

Au palier fédéral, plus de 90 règlements ou projets de règlement touchent le secteur de l’électricité. Ces règlements relèvent de 31 lois différentes régissant des enjeux variés – émissions de gaz à effet de serre, espèces en péril, oiseaux migrateurs, protection de la navigation, etc. La Loi sur l’évaluation d’impact et la Loi sur les pêches, qui ont toutes deux été modifiées en 2019, ajoutent à l’ampleur croissante des exigences réglementaires au pays.

Bâtir le réseau de l’avenir, une tâche qui pourrait exiger beaucoup de temps

Le secteur de l’électricité est souvent limité par le très lourd processus de délivrance de permis pour l’infrastructure. L’automne dernier, un projet de production d’hydrogène au moyen d’éoliennes a été annoncé à Terre-Neuve-et-Labrador. La construction ne prendra que deux ans… mais il en faudra de huit à dix pour obtenir le permis.

La planification, l’approbation et la construction d’une centrale hydroélectrique peuvent s’échelonner sur 25 ans.

Les études préparatoires et les travaux de construction nécessaires à l’aménagement de lignes de transmission – les grandes lignes électriques qui acheminent l’électricité sur de longues distances – sont extrêmement complexes. Il faut même des années d’investissements pour vérifier que l’infrastructure électrique dans votre rue est prête pour faire face à une charge accrue. Il n’est pas étonnant que le Canada se classe au 64e rang parmi les pays figurant sur la liste de la Banque mondiale pour la facilité et la rapidité d’obtention de permis de construction.

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Que faut-il faire?

Élaborer une stratégie canadienne en matière d’électricité

Une grande partie des mesures qu’il faut prendre nécessite une coordination entre les gouvernements fédéral et provinciaux, auxquels s’ajoutent les administrations locales et les gouvernements autochtones. En plus d’adopter une stratégie intergouvernementale axée sur la coordination de ces efforts et du financement ainsi que sur la mise en commun des ressources, le Canada doit collaborer avec le secteur de l’électricité afin de mettre en œuvre le processus de planification et de construction.

Faire porter la réglementation sur les résultats et non sur le processus

À l’heure actuelle, une série de règlements limitent notre capacité à atteindre nos objectifs de carboneutralité. Pendant la pandémie de COVID-19, les gouvernements et les membres de l’industrie ont concerté leurs efforts pour faciliter la mise au point et le déploiement de vaccins et ils y sont parvenus. Nous avons besoin que tous les ordres de gouvernement fassent preuve d’autant de détermination et d’engagement dans le domaine de l’électricité. Les gouvernements doivent s’efforcer d’accélérer le développement au lieu de le ralentir.

Bâtir plus rapidement

Si le Canada ne trouve pas de moyens d’accélérer la construction de la nouvelle infrastructure électrique, il ne pourra atteindre ses objectifs climatiques pour 2035 et 2050. Cette année, en 2023, Électricité Canada publiera au nom du secteur de l’électricité un rapport proposant des solutions novatrices qui permettraient d’accélérer la délivrance des permis et les approbations pour les projets d’aménagement de l’infrastructure électrique.

Afin de respecter les échéanciers fixés par le gouvernement, il faudra procéder à des investissements massifs et mettre en place des systèmes efficients et efficaces pour la réglementation et la délivrance des permis au pays. Ces investissements sont essentiels pour favoriser l’essor de l’économie canadienne et réduire notre empreinte carbone. Ils permettent de créer de bons emplois, favorisent une croissance économique propre et assurent aux entreprises et aux ménages un approvisionnement continu en énergie abordable, durable et fiable. Les investissements et l’élimination des obstacles réglementaires porteront leurs fruits dans les années à venir.

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Bâtissons

Projets menés par des membres d’Électricité Canada

À juste titre, les petits réacteurs modulaires (PRM) suscitent un vif engouement à l’heure actuelle. Ces réacteurs essentiels pour rendre l’économie carboneutre d’ici 2050 pourraient aussi très bien remplacer les installations de production thermiques. Chaque PRM de 300 MWe permettrait de réduire les émissions de CO2 à raison d’une mégatonne par rapport au gaz naturel ou de deux mégatonnes par rapport au charbon.

Les PRM seront particulièrement utiles pour alimenter les communautés éloignées qui ont souvent recours à des génératrices au diesel. Les autres filières propres –comme l’énergie éolienne, solaire et hydroélectrique –donnent des résultats plus variables et sont plus difficiles à mettre en œuvre en raison de l’éloignement et des conditions climatiques difficiles. Les PRM offriront donc à ces communautés une solution de rechange d’électricité à faibles émissions de carbone.

À la fin de 2022, la Banque d’infrastructure du Canada (BIC) a prêté à Ontario Power Generation (OPG) près d’un milliard de dollars pour commencer à construire le premier petit réacteur nucléaire au Canada sur les terrains de sa centrale nucléaire de Darlington. La date cible provisoire pour l’exploitation de ce PRM de 300 MWe a été fixée pour bientôt, plus précisément en 2028. Lorsqu’il sera mis en service, ce petit réacteur devrait permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre annuelles de 750 000 tonnes et d’alimenter 300 000 ménages.

Au Canada et à l’étranger, l’électrification des parcs automobiles est devenue l’une des formes d’améliorations environnementales qui font le plus l’objet de discussions au sein des entreprises. L’électrification peut les aider non seulement à réduire leur empreinte carbone et leur consommation énergétique, mais aussi à diminuer le coût global de possession et d’exploitation de ces véhicules. ENMAX est la première compagnie d’électricité canadienne à se doter d’un plan d’électrification de 35 % de son parc de véhicules de poids moyen d’ici 2025 et de 100 % d’ici 2030 (ce qui représente une réduction d’environ 20 000 tonnes d’équivalent CO2). Ce projet appuyé par l’organisme Emissions Reductions Alberta, le premier du genre au Canada, permettrait par ailleurs à l’entreprise d’économiser chaque année 4 300 litres de diesel par véhicule. Les deux premiers véhicules électriques du parc automobile d’ENMAX circulent dans les rues de Calgary depuis avril 2022. Cette initiative aidera à orienter et à faire progresser l’électrification des parcs automobiles dans l’ensemble du pays.

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Le problème, c’est que la majeure partie des règlements qui régissent le secteur canadien de l’électricité remontent au milieu du xxe siècle, à une époque où les termes comme « changements climatiques » et « carboneutralité » n’existaient pas.

Améliorer la capacité d’adaptation du réseau

On a tellement galvaudé le terme « sans précédent » en parlant des catastrophes naturelles du xxie siècle qu’il a perdu pratiquement tout son sens. Cependant, exception faite des météorologues férus de terminologie, personne ne savait avant mai dernier ce qu’est un « dérécho ». À ce moment, 600 000 résidents de l’Ontario et du Québec ont été privés de courant au passage de cette tempête de vent. Le terme « sans précédent » a alors refait surface.

Même si tous les pays parviennent à atteindre leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre, le climat change déjà et il continuera de changer. Nous pouvons faire en sorte qu’il soit plus facile à gérer – moins nos activités auront des répercussions sur l’environnement, moins l’environnement en aura sur notre vie. Toutefois, les phénomènes météorologiques extrêmes continueront de toucher le monde. Nous serons d’autant plus touchés que l’infrastructure électrique canadienne prend de l’âge.

Depuis dix ans, le nombre moyen d’heures d’interruption de service augmente constamment –et les incidents majeurs récents, principalement attribuables à des phénomènes météorologiques extrêmes, constituent un facteur important à l’origine de cette tendance. En effet, on a observé pendant la dernière décennie une forte hausse des demandes d’indemnisation découlant de tempêtes violentes.

Le dilemme auquel font face les compagnies d’électricité canadiennes se pose comme suit : plus nous dépendrons de l’électricité, plus notre approvisionnement devra être fiable. Parallèlement, les phénomènes météorologiques extrêmes comme le vent, les tempêtes de verglas, les inondations et les vagues de chaleur solliciteront les installations de production d’électricité et l’infrastructure qui l’achemine aux Canadiens.

Source : Comité de la continuité du service, Électricité Canada

11 120 M 100 M 80 M 60 M 40M 20 M 0M
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Année 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Nombre d’heures d’interruption par consommateur
Nombre
d’heures d’interruption par consommateur (en millions) Toutes les pannes Grosses pannes

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L’adaptation consiste à se préparer en prévision des répercussions des changements climatiques, par exemple les phénomènes météorologiques, les sécheresses et les feux de forêt plus fréquents ainsi que les températures plus élevées.

Indice de durée moyenne des interruptions de service touchant le réseau (SAIDI) - Moyenne sur cinq ans

Source : Comité de la continuité du service, Électricité Canada

Pertes catastrophiques assurées au Canada

* Perte catastrophique = événement ayant causé au minimum 30 millions de dollars (25 M$ avant mars 2022) en pertes assurées

Sinistres + frais de règlement des sinistres Tendance estimée

Source : Bureau d’assurance du Canada

Solutions pour l’adaptation d’un pays diversifié

Fort heureusement, les compagnies d’électricité membres d’Électricité Canada sont extrêmement ingénieuses. Les travailleurs avaient réparé la majeure partie des dommages dix jours après le dérécho qui s’était abattu sur l’est de l’Ontario et avait lourdement endommagé le réseau qui transporte l’électricité sur de grandes distances. Ce tour de force a été possible notamment grâce au groupe d’assistance mutuelle, qui met en relation les compagnies d’électricité dans le besoin et leurs homologues voisines pouvant leur fournir du personnel et des ressources. Au cours des dernières années, l’assistance mutuelle a été mise à profit dans de nombreuses situations d’urgence liées aux conditions météorologiques.

La fiabilité et la résilience sont au cœur des activités des fournisseurs d’électricité.

Toutefois, comme le Canada est un pays vaste et diversifié, les répercussions des changements climatiques observées à Cole Harbour, en Nouvelle-Écosse, sont très différentes de celles qui se font sentir à Saskatoon, en Saskatchewan, ou à Trois-Rivières , au Québec. Il n’existe pas de solution universelle pour la gestion des phénomènes météorologiques extrêmes. Il y a toutefois des mesures que nous pouvons prendre pour préparer le réseau en prévision de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité de ces phénomènes.

C’est pourquoi Électricité Canada a collaboré au cours des dix dernières années avec des fournisseurs d’électricité et des spécialistes pour élaborer le Guide de planification de l’adaptation destiné aux entreprises d’électricité au Canada. Cette ressource aidera les compagnies d’électricité à gérer les risques auxquels est exposée l’infrastructure électrique, où que ce soit au pays.

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8,0 6,0 4,0 2,0 0,0
Durée moyenne des interruptions de service touchant le réseau (en heures) Année 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 6,0 5,0 4,0 3,0 2,0 1,0 0,0
Milliards de dollars Année 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022

de l’industrie canadienne de l’électricité 2023 Bâtissons

Les obstacles à venir

Au cours du processus destiné à maintenir l’alimentation en électricité de la clientèle, on doit réparer d’abord les plus grandes lignes électriques, puis passer aux lignes secondaires avant de s’attaquer, enfin, aux lignes des rues résidentielles. La plupart des compagnies d’électricité mettent en réserve de poteaux, de câbles et même de transformateurs de remplacement qui sont prêts à être utilisés en cas de besoin.

On observe toutefois de plus en plus d’obstacles qui nuisent au rétablissement rapide du courant. Les monteurs de ligne jouent un rôle essentiel en première ligne dans la reprise après sinistre, mais il faudra remédier à la pénurie de main-d’œuvre au cours des prochaines années.

La crise de la chaîne d’approvisionnement qui frappe notre économie a également des répercussions. Pour atténuer les longs délais de livraison et avoir l’assurance de disposer de poteaux, de câbles et de transformateurs de remplacement en temps voulu, les compagnies d’électricité doivent passer leurs commandes longtemps à l’avance. D’ailleurs, les entreprises qui possèdent des stocks de poteaux en bois traités au moyen de pentachlorophénol sont contraintes de cesser de les utiliser à compter d’octobre 2023 au lieu de mettre fin progressivement à leur utilisation jusqu’à épuisement de leurs stocks. La situation actuelle qui prévaut dans la chaîne d’approvisionnement touche maintenant les compagnies d’électricité, ce qui finira par porter atteinte à leur résilience – et à notre capacité de bâtir le réseau pendant notre périple vers une économie carboneutre.

Adaptation, carboneutralité et électrification

Il importe que toute l’infrastructure que nous bâtirons au cours des douze prochaines années afin d’atteindre nos objectifs de carboneutralité puisse résister aux conditions météorologiques extrêmes. Les efforts très intenses que nous nous apprêtons à déployer pour la bâtir seront vains si toute cette infrastructure est endommagée par la prochaine grosse tempête occasionnée par les changements climatiques.

Maintenant plus que jamais, notre économie, notre santé et notre sécurité reposent sur la fiabilité de notre approvisionnement en électricité. Pour faire des investissements judicieux dans la poursuite de nos objectifs climatiques, nous devons adopter des pratiques intelligentes en matière de gestion des risques. Ces pratiques seront d’une grande importance la prochaine fois qu’une situation « sans précédent » se reproduira.

Vous pouvez accéder dans notre site Web au Guide de planification de l’adaptation destiné aux entreprises d’électricité au Canada publié par Électricité Canada

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L’État

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Projets menés par des membres d’Électricité Canada

Les Torontois apprécient au plus haut point leurs arbres en milieu urbain. Dans bon nombre de vieux quartiers de la ville, les lignes électriques raccordant chaque résidence au réseau sont fixés à des poteaux plantés en bordure de la rue. Pendant les tempêtes, il arrive souvent que des arbres tombent sur les lignes aériennes et endommagent la maison des clients et que l’on doive alors effectuer de longues réparations avant de leur redonner le courant. Dans certains cas, des lignes électriques sous tension s’affaissent, ce qui présente un danger pour le public. Toronto Hydro a installé des lignes aériennes munies d’un dispositif de débranchement de sécurité spécial, si bien que lorsqu’un arbre tombe sur une ligne, celle-ci se déconnecte du poteau en toute sécurité. De cette façon, la résidence du client est protégée, et personne ne risque de s’électrocuter en raison d’une ligne sous tension. Une fois arrivée sur place, l’équipe de terrain peut replacer la ligne et rebrancher rapidement le client.

Les mesures d’adaptation ne nécessitent pas toutes un nouvel équipement. Au Nouveau-Brunswick, les inondations qui surviennent périodiquement pendant la saison des ouragans submergent parfois les ponceaux et les routes, tandis que des vents violents provoquent des pannes de courant. Saint John Energy a remarqué que certaines routes semblent toujours submergées et que la réparation du ponceau prend parfois des jours, voire des semaines, ce qui prive la clientèle de courant pendant cette période. Comme il était hors de question de renforcer un ponceau ou de construire un gros pont, la compagnie d’électricité a fait preuve de créativité. Avant que la tempête suivante touche terre, des travailleurs ont conduit leur camion lourd jusqu’à l’extrémité la plus éloignée du ponceau en y apportant tout le matériel dont ils prévoyaient avoir besoin. Comme ils s’y attendraient, le ponceau a été submergé. Une fois la tempête passée, l’équipe a simplement utilisé un petit canot pneumatique pour traverser le cours d’eau. Les travailleurs sont ensuite montés à bord de leur camion et ont rebranché les clients longtemps avant que le ponceau et la route aient été réparés. Parfois, il est plus efficace, rapide et économique de faire les choses un peu différemment.

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Le dilemme auquel font face les compagnies d’électricité canadiennes se pose comme suit : plus nous dépendrons de l’électricité, plus notre approvisionnement devra être fiable.

D’ici 2030 – cinq ans avant l’échéance de l’objectif fixé par le gouvernement – une personne sur six dans le monde atteindra l’âge de la retraite.

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Bâtir une main-d’œuvre solide et la garder

Il nous reste beaucoup de travail à accomplir pour rendre le réseau électrique canadien carboneutre d’ici 2035. Or, des statistiques importantes se profilent autour de cette échéance : selon le Forum économique mondial, d’ici 2030 – cinq ans avant l’échéance de l’objectif fixé par le gouvernement – une personne sur six dans le monde atteindra l’âge de la retraite.

Même avant la pandémie, les compagnies d’électricité commençaient à avoir beaucoup de difficulté à embaucher des candidats qualifiés, en particulier des monteurs de lignes ainsi que des spécialistes en analytique avancée, en informatique et en technologies de l’information et des communications, afin d’intensifier leurs efforts de numérisation. En plus de faire face à une pénurie de main-d’œuvre et de compétences techniques, les entreprises peinent à trouver des candidats possédant les compétences en leadership qui sont nécessaires pour renforcer la résilience dans le milieu de travail et s’adapter à l’évolution des besoins du secteur.

Ces tendances du marché du travail ont aussi été exacerbées par la pandémie et ses contrecoups continus :

• Conjugué à un faible taux de natalité et aux départs à la retraite, les faibles taux d’immigration durant la pandémie ont réduit à presque rien le bassin de main-d’œuvre au pays.

• Les taux d’inflation et d’intérêt ont atteint des niveaux inégalés depuis les années 1990, exerçant ainsi une forte pression sur le coût de la vie et le niveau de rémunération des employés.

• L’augmentation des prix dans les marchés immobiliers et locatifs des grandes villes a limité la mobilité de la main-d’œuvre.

• Les entreprises doivent aussi composer avec le bien-être et la santé mentale de leur personnel, un absentéisme accru et l’engouement pour le travail à distance et en mode hybride.

Ces problèmes constants touchent la maind’œuvre et les milieux de travail, alors même que les gouvernements, le secteur de l’électricité et les parties prenantes doivent prendre des mesures ambitieuses afin de faire progresser la transition énergétique mondiale.

Priorités au chapitre de la main-d’œuvre et des milieux de travail

• Recrutement, maintien en poste et promotion des personnes de talent

• Équité, diversité et inclusion

• Planification de la relève et perfectionnement du leadership

• Rémunération globale

• Négociations collectives

• Analyse des ressources humaines et intégration de la technologie

• Paramètres de rendement du « capital humain » et communication d’information connexe

• Santé mentale et bien-être

• Avenir du monde du travail

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Situation de l’emploi dans un avenir carboneutre

Selon le Centre canadien d’information sur l’énergie, le secteur de l’électricité comptait un peu plus de 91 000 travailleurs en 2021. Le secteur aura toutefois de plus en plus besoin de monteurs de ligne et d’autres travailleurs spécialisés à mesure qu’il investira dans l’électrification et s’adaptera à la hausse de la demande d’électricité. Bon nombre de Canadiens devront perfectionner leurs compétences ou opter pour un recyclage professionnel. En fait, dans un rapport publié en février 2022, RBC Marchés des Capitaux indique que 3,1 millions d’emplois canadiens changeront d’une façon ou d’une autre au cours de la prochaine décennie en raison de la transition énergétique.

Dans cette optique, le gouvernement fédéral doit aider le secteur à prévoir les compétences dont il aura besoin à la lumière des développements technologiques en cours et collaborer avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les établissements d’enseignement et les autres parties prenantes pour constituer un bassin de travailleurs qualifiés.

Que faut-il faire?

Les gouvernements peuvent aussi accroître l’aide financière pour l’embauche d’apprentis, d’étudiants inscrits à un programme d’alternance travail-études et d’immigrants qualifiés par l’entremise de programmes conçus sur mesure.

En outre, l’immigration jouera un rôle de plus en plus grand dans les efforts de recrutement. Dans une économie planétaire où la concurrence pour attirer les talents est d’envergure mondiale, le Canada doit mettre en place des programmes ambitieux afin d’attirer des immigrants qualifiés. En parallèle, nous devons inciter les travailleurs qualifiés à rester au Canada et faire diminuer le nombre de travailleurs qui quittent le pays pour s’installer chez nos concurrents, par exemple aux États-Unis.

Dans l’Énoncé économique de l’automne de 2022, le gouvernement fédéral s’est engagé à verser 250 millions de dollars sur cinq ans afin d’aider à former une main-d’œuvre adaptée aux besoins d’une économie carboneutre. C’est un engagement important, car les gouvernements, en partenariat avec les principales parties prenantes, doivent se pencher sur plusieurs initiatives afin de s’assurer que le Canada disposera du capital humain et des compétences nécessaires pour mener à bien la transition vers une économie carboneutre :

Cerner les lacunes en matière de compétences et offrir un soutien ciblé

Pour faire la transition énergétique, il faut recenser les compétences et les aptitudes clés. Plusieurs initiatives fédérales axées sur les emplois durables qui ont été annoncées dans l’Énoncé économique de l’automne de 2022 seront utiles à cette fin. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux doivent collaborer et mettre en place des investissements et des crédits d’impôt ciblés pour la formation de la main-d’œuvre (perfectionnement et recyclage) à l’intention des Canadiens. Le but est de faire en sorte que les gens puissent postuler des emplois spécialisés et s’adapter à l’évolution rapide du marché du travail en raison de la transition vers l’énergie propre et du changement technologique.

Améliorer la mobilité de la main-d’œuvre

Il est important d’assurer une mobilité illimitée de la main-d’œuvre afin de pourvoir les postes vacants dans l’ensemble du pays. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux doivent prendre des mesures sans tarder pour harmoniser les normes professionnelles provinciales applicables à des secteurs clés comme celui de l’électricité.

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Éliminer les obstacles auxquels se heurtent les étudiants étrangers

Les nouveaux diplômés étrangers peuvent jouer un rôle capital dans la transition énergétique du Canada. Le gouvernement fédéral doit reconnaître et éliminer les obstacles rencontrés par les étudiants désireux d’obtenir la résidence permanente au pays, en particulier ceux qui peuvent fournir un apport aux secteurs d’infrastructures essentielles.

Accroître les possibilités d’emploi pour les jeunes

Les jeunes doivent acquérir des compétences et des connaissances dans le milieu de travail. Il s’agit là d’un élément essentiel pour l’atteinte de nos objectifs climatiques à long terme. Le gouvernement devrait envisager de fournir une aide financière pour accroître les possibilités offertes aux jeunes – programmes d’alternance travail-études, de stages et de placements professionnels – et leur permettre ainsi de trouver un emploi rapidement à la fin de leurs études.

Appuyer les travailleurs autochtones

Tout indique que la main-d’œuvre autochtone augmentera considérablement au cours des dix prochaines années. Tous les ordres de gouvernement devraient faire des investissements à l’appui de l’emploi des Autochtones dans le secteur de l’électricité en offrant une aide financière aux étudiants autochtones qui entreprennent des études universitaires ou collégiales.

Éliminer les obstacles à la reconnaissance des titres de compétences étrangers

La reconnaissance des titres de compétences étrangers est cruciale pour remédier à la pénurie actuelle de main-d’œuvre et de compétences. Les gouvernements doivent unir leurs efforts afin d’élaborer, pour l’évaluation des titres de compétences étrangers, un système national uniforme et transparent, qui les aiderait à reconnaître et à éliminer les obstacles à leur reconnaissance.

Appuyer la formation en apprentissage

Les gouvernements doivent continuer d’investir dans la formation et le perfectionnement de la main-d’œuvre, notamment en offrant des stimulants ou des subventions aux compagnies d’électricité pour les inciter à embaucher des apprentis et à offrir une formation et un perfectionnement ciblés aux travailleurs qui occupent déjà un emploi.

Promouvoir la diversité et l’inclusion

Il faut veiller à ce que la diversité et l’inclusion soient un impératif organisationnel pour le secteur de l’électricité. Pour appuyer les efforts déployés par le secteur, les gouvernements peuvent recueillir et diffuser des données fiables sur la diversité de la main-d’œuvre, élaborer des cadres de pratiques exemplaires propres à réduire les préjugés (conscients ou non) au moment de l’embauche et donner une orientation pour la mise au point de paramètres de rendement des entreprises, en particulier dans le contexte des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance.

La pénurie de main-d’œuvre qualifiée risque de retarder encore plus la transition vers une énergie verte. De fait, sans travailleurs très qualifiés ou main-d’œuvre bien informée et instruite, on ne peut s’attendre à aucune innovation révolutionnaire canadienne pour parvenir à la carboneutralité. Il est important d’investir dans la main-d’œuvre canadienne pour nous assurer un avenir durable.

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Un apprentissage accéléré : L’ABC de l’électricité au Canada

Notre secteur connaît une croissance rapide avec l’afflux d’énergies renouvelables, le changement de comportement des consommateurs et l’évolution rapide des cibles de réduction des émissions fixées par le gouvernement. Ce cours neutre sur le plan des sources d’énergie aidera les Canadiens à comprendre l’importance du secteur de l’électricité sur la voie d’un avenir carboneutre.

Énergies renouvelables. Production. Transmission. Distribution. Revente d’électricité. Clientèle. Facturation. Réglementation. Économie d’énergie. Que signifient tous ces éléments? Comment fonctionnentils? Quel est le lien entre eux?

L’ABC de l’électricité au Canada répond à ces questions. Ce nouveau cours en ligne élaboré par Électricité Canada explique en langage simple le fonctionnement du réseau électrique au pays. Il est idéal pour les nouveaux venus dans le secteur ou les personnes qui souhaitent simplement mettre leurs connaissances à jour. Depuis son lancement en mai 2022, Électricité Canada a reçu plus de 1 600 inscriptions.

L’ABC de l’életricité comprend cinq heures de contenu de base auxquelles s’ajoutent plus de 60 heures par l’entremise de vidéos, de balados et de liens menant à des sites Web. Il comprend des questionnaires, des examens notés, un manuel du participant téléchargeable et un lexique des termes du domaine. Les participants qui mènent à bien le cours reçoivent un certificat de réussite.

Pour en savoir plus : electricite.ca/education

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En réalité, au Canada, les gens doivent faire des choix difficiles entre l’habitation, les aliments et l’énergie.

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Maintenir l’abordabilité de l’électricité

L’abordabilité est bien présente à l’esprit de tous. Depuis un an, le taux d’inflation et les coûts sont repartis à la hausse dans toutes les sphères de notre quotidien : alimentation, frais d’intérêt, énergie. Tout le monde parle du coût de la vie.

Soyons réalistes : la réception d’une facture, pour un service d’électricité ou autre chose, n’est agréable pour personne. Nous sommes aussi conscients que, si elles demeurent des sources de frustration chez certaines personnes, les augmentations de prix peuvent devenir un enjeu existentiel pour d’autres.

Les coûts en hausse, l’inflation et l’abordabilité constituent également une priorité pour les membres d’Électricité Canada. Nos membres pilotent la transition énergétique et font des investissements stratégiques dans le réseau électrique à la fois du côté de l’offre et de la demande. Ils doivent aussi prendre en considération le vieillissement de l’infrastructure, la nécessité de rendre le réseau plus résistant aux phénomènes météorologiques extrêmes et son entretien à long terme. Toutes ces considérations passent avant celles touchant le renforcement du réseau qui sera nécessaire pour nous permettre d’atteindre les objectifs de carboneutralité du pays et de répondre à la nouvelle demande liée à l’électrification accrue.

L’abordabilité commence par nos clients

Les compagnies d’électricité exercent toutes ces activités dans un environnement où les augmentations tarifaires sont peu attrayantes pour les gens qui paient les factures – nos clients –, ou bien, dans les pires cas, où elles dépassent tout simplement leur capacité de payer.

La capacité des Canadiens à faire face à l’augmentation de leurs factures d’énergie constitue un véritable dilemme. On observe au pays une augmentation de la pauvreté énergétique, qui se mesure d’après la proportion de leur revenu que les ménages consacrent à ce poste de dépenses. Selon un article publié en novembre 2021 dans la revue Energy Research & Social Science, de 6 à 19 % des ménages canadiens sont touchés jusqu’à un certain point par la « pauvreté énergétique » et ont du mal à prendre en charge leurs besoins énergétiques résidentiels.

La situation est particulièrement répandue dans les provinces de l’Atlantique, où près d’un ménage sur trois se trouve en situation de pauvreté énergétique.

Les besoins en énergie ne sont pas vraiment optionnels. Nous devons tous chauffer notre résidence et faire fonctionner notre réfrigérateur. En réalité, au Canada, les gens doivent faire des choix difficiles entre l’habitation, les aliments et l’énergie. À long terme, la transition énergétique peut atténuer une partie de ces pressions, mais des mesures de soutien supplémentaires seront nécessaires pour limiter les coûts à court et à moyen terme.

Les ménages qui consacrent aux services énergétiques résidentiels plus de 6 % de leur revenu après impôt (ou environ deux fois la médiane nationale) assument un lourd fardeau financier à cet égard. On dit qu’ils sont en situation de pauvreté énergétique.

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Les plafonds tarifaires : une stratégie à courte vue

En réaction à l’inflation et à la hausse des coûts, les gouvernements provinciaux ont recours à des instruments législatifs pour limiter les tarifs des compagnies d’électricité – c’est-à-dire leur imposer des plafonds tarifaires –, ce qui contourne le processus et l’indépendance des organismes de réglementation. Cette situation a été observée en Nouvelle-Écosse en octobre dernier, lorsque le gouvernement a limité à 1,8 % au total jusqu’en 2024 les augmentations tarifaires pour l’électricité produite au moyen de sources autres que les combustibles.

Les plafonds tarifaires sont problématiques, car ils reposent sur l’hypothèse que la seule difficulté à surmonter est liée au coût. Toutefois, les gouvernements qui mettent en place ce type de plafond ne prennent pas en considération le vieillissement de l’infrastructure et la nécessité de rendre le réseau plus résistant aux phénomènes météorologiques extrêmes; tous ces éléments entraveront la croissance économique à long terme. Il n’y a pas d’échappatoire : on a besoin d’argent pour investir dans le réseau!

Nous avons aussi d’autres préoccupations :

• En plus d’entraver les efforts de renforcement du réseau qui seront nécessaires pour nous permettre atteindre les objectifs de carboneutralité fédéraux et provinciaux, les plafonds tarifaires entraîneront d’autres répercussions économiques négatives.

• Les plafonds tarifaires sont imposés au détriment de la cote de crédit des compagnies d’électricité appartenant à des investisseurs, si bien qu’il leur en coûte plus cher pour avoir accès au capital. Ces entreprises assument par conséquent des coûts plus élevés, sans aucun avantage à l’égard du service, et refilent ces coûts à leur clientèle.

À titre d’exemple, Emera, compagnie d’électricité néoécossaise appartenant à des investisseurs, a récemment affirmé qu’elle mettait en suspens tous les projets d’énergie propre après que le gouvernement de la Nouvelle-Écosse eut annoncé un plafond tarifaire.

À moyen et à long terme, les plafonds tarifaires finiront par être préjudiciables pour les consommateurs, en particulier ceux qui sont vulnérables. Le report des investissements nécessaires fait en sorte que l’on aura forcément besoin d’investissements plus élevés à l’avenir et il accroît les risques, notamment au chapitre de la fiabilité.

Aux frais des abonnés ou aux frais des contribuables?

Afin de préserver la fiabilité du service pour la clientèle, le Canada devra se pencher sur la façon dont il peut appuyer à même ses recettes fiscales les investissements dans le domaine de l’électricité. En ayant recours exclusivement à l’assiette tarifaire pour financer le réseau de demain, on exercera inévitablement une pression indue sur les clients individuels, en particulier les plus vulnérables.

La facture d’électricité est établie en fonction de la consommation : tous les clients paient le même montant par kilowattheure, peu importe leur revenu. Ce tarif couvre la production et le transport de l’électricité ainsi que sa livraison au lieu de consommation finale ainsi que l’infrastructure connexe.

Si quelques-uns de ces coûts étaient pris en charge à même l’assiette fiscale – financement de l’infrastructure, crédits d’impôt et mesures incitatives –, l’aide financière reposerait sur un mécanisme plus vaste et progressif. Les investissements des gouvernements dans un réseau d’électricité propre serviraient alors l’intérêt public. Les familles à faible revenu ne subiraient pas le fardeau de financer la modernisation du réseau.

L’abordabilité de l’électricité est importante pour les ménages et pour la compétitivité de l’industrie canadienne. En plus de permettre aux clients d’opter pour l’électricité de préférence aux options plus polluantes, son abordabilité renforce la confiance à l’égard d’une électrification accrue. Toutefois, la transition énergétique ne sera pas abordable si elle n’est financée que par les abonnés.

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Que faut-il faire?

Les compagnies d’électricité canadiennes veillent à ce que l’électricité demeure abordable pour la clientèle durant la transition énergétique. Or, toutes les parties prenantes peuvent faire bien davantage. En voici quelques exemples.

Élaborer une stratégie canadienne en matière d’électricité centrée sur l’abordabilité

Une stratégie canadienne en matière d’électricité doit notamment prévoir un financement efficace pour les grands projets d’infrastructure destinés à renforcer le réseau électrique et à le rendre plus adaptable et moins polluant. De cette façon, les clients ne porteront pas le fardeau des coûts d’infrastructure.

Exempter les entreprises de services publics réglementées des changements prévus au régime de restriction des dépenses excessives d’intérêts et de financement

Selon le régime de restriction des dépenses excessives d’intérêts et de financement (RDEIF), la déduction fiscale des entreprises qui déduisent les frais d’intérêt de leurs emprunts sera ramenée à 40 % de leur revenu imposable en 2023, puis à 30 % à compter de 2024. Le législateur a établi cette limite sans tenir compte de son incidence éventuelle sur les projets d’immobilisations des entreprises de services publics. Comme il ne sera plus possible de déduire les intérêts, la charge représentée par chaque dollar d’intérêt non déduit sera refilée aux clients ou fera augmenter le coût du capital. La législation doit reconnaître et prendre en considération la situation très particulière des entreprises de services publics et prévoir une exemption ciblée, semblable à celle qui s’applique aux États-Unis.

Mettre en œuvre des programmes d’encouragement plus efficaces

Bien que les mesures d’efficacité énergétique constituent le moyen le plus facile de réduire les émissions, les coûts initiaux des améliorations ou des mises à niveau écoénergétiques résidentielles représentent souvent un obstacle pour de nombreux ménages canadiens. Les gouvernements fédéral et provinciaux proposent des programmes de remise pour les améliorations de l’efficacité énergétique et l’installation d’appareils tels que les thermopompes.

Des programmes – comme le Programme de prêts pour des maisons plus vertes mis en œuvre par le gouvernement fédéral – peuvent offrir un financement sans intérêt pour aider les Canadiens à rendre leur habitation plus écoénergétique et à réduire leur facture d’électricité. Il faut bonifier ces programmes non seulement sur le plan de leur ampleur, mais aussi sur celui de l’accès.

Fournir des services d’efficacité énergétique et de gestion de la demande Depuis des décennies, les programmes d’efficacité énergétique représentent une part importante des activités de sensibilisation menées par les entreprises de services publics. Toutefois, comme environ 13 % des émissions de gaz à effet de serre au pays sont attribuables aux bâtiments, la gestion de la demande et l’efficacité énergétique sont essentielles pour permettre au Canada d’atteindre la carboneutralité et aider les clients à réduire leur facture énergétique. Ces entreprises proposent des solutions novatrices, par exemple le financement sur facture, pour faciliter l’accès des propriétaires d’habitation aux thermopompes et à d’autres technologies d’économie d’énergie.

Pour que le pays atteigne l’objectif de carboneutralité de l’économie nationale d’ici 2050, les compagnies d’électricité devront doubler, voire tripler leur production actuelle d’électricité, tout en veillant à préserver l’abordabilité et la fiabilité de l’approvisionnement en électricité ainsi que la résilience de l’infrastructure électrique au bénéfice des Canadiens, maintenant et à l’avenir. Il reste des questions sans réponse, quant aux moyens que l’on prendra, d’une part, afin de maintenir l’abordabilité de l’électricité pour tous les segments de la clientèle au fil de l’aménagement de l’infrastructure et, d’autre part, afin de répartir équitablement les coûts. Il s’agit là d’un enjeu crucial pour le secteur de l’électricité alors que nous poursuivrons la transition vers un avenir carboneutre.

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Projets menés par des membres d’Électricité Canada

Une thermopompe peut chauffer ou climatiser votre habitation en consommant moins d’énergie que les systèmes de chauffage classiques, car elle déplace la chaleur au lieu de la produire. Partout au pays, les propriétaires d’habitation peuvent profiter de remises lorsqu’ils se procurent une thermopompe, ce qui leur permet, à terme, de réduire leurs coûts d’électricité. Les clients de BC Hydro peuvent obtenir de la compagnie d’électricité et du gouvernement fédéral des remises combinées pouvant atteindre 7 000 $ pour financer l’installation d’une thermopompe électrique. Ainsi, en plus d’économiser sur leurs frais d’installation, les clients peuvent réaliser d’autres économies, indiquées sur leur facture mensuelle, grâce à la réduction de leur consommation d’énergie. Plus de 10 000 clients ont bénéficié de ces remises depuis leur lancement en 2014.

Économiser de l’énergie, ce n’est pas aussi compliqué qu’on pourrait le penser. Moins les clients consommeront d’énergie, moins élevée sera leur facture mensuelle, ce qui rendra l’énergie plus abordable pour les familles et les entreprises. En raison de l’augmentation de la demande prévue sur le réseau au cours des années à venir, Hydro Québec élabore des programmes pour aider les clients à gagner en efficacité tout en consommant moins d’énergie. Selon la croissance prévue des programmes Thermopompes efficaces et Solutions efficaces, les clients devraient économiser 8,9 térawattheures (TWh) d’ici 2031 grâce à cette technologie. En hiver, les clients pourront avoir recours à des outils de gestion de la demande pour réduire leur consommation. En utilisant une application comme Hilo, ils peuvent prendre mieux conscience de leur consommation d’énergie à la maison et recevoir des conseils sur la façon de la réduire pendant les périodes de pointe.

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En ayant recours exclusivement à l’assiette tarifaire pour financer le réseau de demain, on exercera inévitablement une pression indue sur les clients individuels, en particulier les plus vulnérables.

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Communications avec la clientèle

En 2022, Électricité Canada a mené au nom de ses membres un sondage national sur la satisfaction de la clientèle. Le prix constitue la grande priorité des clients. Les principaux résultats du sondage se résument comme suit :

• Dans une proportion de 67 %, les répondants accordent la priorité aux mesures visant à améliorer l’abordabilité de l’électricité; viennent ensuite le renforcement du réseau pour le rendre plus résilient aux phénomènes météorologiques violents puis la modernisation du réseau.

• En réponse à la question « Dans quelle mesure le prix de l’électricité est-il raisonnable? », 51 % des répondants ont indiqué que celui-ci est raisonnable et 12 %, qu’il est très déraisonnable

• Toutefois, selon l’une des principales conclusions du sondage, une augmentation des tarifs supérieure à 3 % poserait problème.

• Dans une proportion de 55 %, les répondants estiment que les compagnies d’électricité devraient gérer les pressions inflationnistes en maintenant leurs tarifs actuels, même s’il fallait accepter une certaine baisse de la fiabilité ou reporter le respect d’autres priorités.

Les réponses à la question « Les gens sont-ils favorables à la transition énergétique? » nous donnent de bonnes indications chiffrées. Une grande majorité des répondants estiment que nous devons prendre des mesures afin de lutter contre les changements climatiques. L’environnement devient toutefois moins prioritaire lorsque les prix entrent en ligne de compte : 36 % des répondants se concentrent sur le prix, 30 % sur la fiabilité et seulement 15 % sur l’environnement.

• Dans une proportion de 46 %, les répondants privilégient le maintien de l’abordabilité des factures d’électricité. Le Canada devrait se concentrer sur la production d’électricité fiable à faible coût, même si elle génère des gaz à effet de serre.

• Toutefois, selon 41 % des répondants, les fournisseurs d’électricité devraient remplacer les combustibles fossiles par des sources non émettrices de gaz à effet de serre, même si cela a pour effet d’augmenter la facture d’électricité de leurs clients.

Par ailleurs, les résultats de ce sondage montrent clairement qu’il existe un écart parmi les consommateurs au chapitre des connaissances. Le consommateur moyen sait peu de choses concernant l’électrification ou la nécessité de moderniser le réseau. Cette constatation renforce l’idée que les compagnies d’électricité doivent être plus proactives et informer les consommateurs au sujet du réseau. Par exemple, il est important de les renseigner sur les demandes tarifaires au lieu de mener de longues et laborieuses campagnes de sensibilisation. Mieux les gens connaissent le réseau électrique et l’électrification, plus ils ont tendance à être favorables à une augmentation tarifaire.

Les compagnies d’électricité canadiennes sont centrées sur leur clientèle, auprès de laquelle elles s’efforcent sans relâche de faire valoir l’importance de l’électricité. Le défi à venir pour ces entreprises consistera à continuer de communiquer clairement à quoi servent vraiment les montants payés par les abonnés et où ces sommes sont investies. C’est ainsi que ces entreprises pourront rassurer les clients et leur faire savoir qu’ils en ont vraiment pour leur argent lorsqu’ils paient leur facture d’électricité.

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