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MAI 22
LA TUNISIE ENTAME SA MONTÉE EN GAMME TEXTE [[[ Chantal de Senger
Après dix ans d’énormes difficultés, le pays déploie de nombreux efforts pour attirer à nouveau les voyageurs. L’État d’Afrique du Nord mise désormais sur une hôtellerie de qualité, sur ses richesses archéologiques, sa gastronomie, son artisanat et sa culture.
« LA TUNISIE DOIT ENGAGER DES RÉFORMES EN PROFONDEUR » Propriétaire de la Badira, Mouna Ben Halima veut redorer l’image de la Tunisie en augmentant la qualité de l’offre hôtelière.
Sabrina Belkhodja
L
a Tunisie ne veut plus être cette destination qui attirait les voyageurs de masse en quête de soleil et de plage mais peu regardant sur la qualité des infrastructures hôtelières. Car cette clientèle venue principalement d’Europe a disparu depuis le soulèvement populaire de 2011 appelé « printemps arabe ». Puis, le pays a été victime d’attentats en 2015, et, tout comme le reste du monde, de l’effondrement du tourisme suite aux deux années de pandémie. La guerre actuelle en Ukraine n’arrange pas la donne puisque le pays compte habituellement près de 600’000 touristes russes chaque année. Cette volonté de tirer le tourisme vers le haut provient de plusieurs acteurs de la branche hôtelière tunisienne. Notamment de Mouna Allani Ben Halima, une chef d’entreprise très impliquée dans la politique et l’économie de son pays. Propulsée à la tête d’un groupe hôtelier à seulement 21 ans après des études à Paris, elle participe activement au processus démocratique de la Tunisie. « La démocratie est sur la bonne voie mais tout est encore fragile. Le chantier social, juridique et économique est immense. La Tunisie doit engager des réformes en profondeur » explique Mouna Allani Ben Halima. Propriétaire de l’hôtel cinq étoiles La Badira situé dans la station balnéaire d’Hammamet, Mouna Allani Ben Halima compte redorer l’image de son pays qu’elle aime tant. « Pour réussir un véritable renouveau du tourisme en Tu-