BELGIQUE
ELLE BELGIQUE N° 225 • FÉVRIER 2023 • LE NUMÉRO BUSINESS
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ANNE HATHAWAY
« IL EXISTE UN CHANTAGE À LA SYMPATHIE QUAND ON EST UNE FEMME »
BELGIQUE - FÉVRIER 2023 MENSUEL €5,95
QUELS SONT LES MEILLEURS COSMÉTIQUES DU MONDE ?
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Février. Entre les défilés Hommes et Haute Couture de janvier, juste avant la déferlante de prêt-à-porter présenté en mars pour l’hiver prochain, la mode a repris son rythme effréné, et vite soldé ses bonnes résolutions de décélération. Pour 2023, on entend tout et son contraire, de l’optimisme de motivation avec ses annonces de progression postpandémique, jusqu’à une réalité qui hyperventile dans son dressing. Le mercato de la mode – mouvements des directeurs artistiques sur l’échiquier des maisons – vit sa meilleure valse à mille temps. Les saisons passent et les collections se ramassent à la pelle, les souvenirs et l’amnésie, aussi. Les tempêtes successives qui ont soufflé sur quasiment tous les marchés confondus ces dernières années ont redistribué les cartes. En 2021 et au cours du premier semestre 2022, une grande partie de l’industrie a reconsolidé ses bases avec une croissance impressionnante due au rattrapage d’une consommation refoulée, même si elle se prenait encore les pieds dans la longue traîne de comète des perturbations de chaînes d’approvisionnements, selon l’enquête BoF-McKinsey “State of Fashion 2023”. Et puis la guerre, l’augmentation des charges pour les fabricants et les fournisseurs, et bien entendu, le pouvoir d’achat de nombreux ménages en berne. Parallèlement, les chiffres du luxe ont explosé avec une progression de plus de 20% par rapport à l’année précédente. Grimpée encordée de fibres d’or qui n’est pas près de s’arrêter, même si elle devrait ralentir.
EST-CE QUE LA MODE VA VRAIMENT SI MAL ? Pendant ce temps des artisans, des marques créateurs, des maisons indépendantes et des entreprises prises en étau entre le très haut de gamme et la fast fashion se sont démaillées comme des pulls bouffés aux mythes. Selon la même étude, 56% des cadres du secteur estiment qu’en 2023 il va falloir s’accrocher aux portants, parce qu’entre secousses géopolitiques, climatiques, économiques et sociologiques, la récession guette au coin du catwalk ceux qui n’auront pas développé des compétences de funambules de la formule. Dans tous les cas, la mode va devoir restructurer ses patrons, recouper ses processus de production pour répondre aux attentes des consommateurs, retailler dans ses budgets, et s’apprêter à en découdre. Le greenwashing ne passera plus la ligne d’arrivée – du moins pour ceux qui se feront choper – et la mode, peut-être, va ralentir. Dans les starting blocks l’innovation, l’originalité, la durabilité et la vraie création comptent sur notre bon sens pour faire les bons choix. La mode ira bien, si nous enfilons nos priorités à l’endroit. Elisabeth Clauss, journaliste mode elisabethclauss
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Frontrow : streetstyle shopping Radar : les pépites en février Rebel, rebel : Anna Carina Schoeters upcycle le seconde main Hermès, les dessous de la soie. Interview croisée : Catherine Deneuve et Rami Malek Quand art et mode se retrouvent : Louis Vuitton x Yayoi Kusama
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40 Anne Hathaway : « J'aime travailler dur et faire preuve de professionnalisme. J'aime fixer la barre haut. » 50 Rencontre avec Loena Hendrickx, la championne belge de patinage artistique 58 Témoignages : comment lier business et plaisir ? 64 Reportage. Ces femmes qui travaillent la nuit 70 Quiet Quitting, la révolution silencieuse au travail. Explications. 74 Objectif 2023: ne plus avoir peur de l'entrepreneuriat 83 Comment faire changer les autres d'avis ? magazine ELLE 11
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96 BEAUTÉ 96 ELLE International Beauty Awards : quels sont les meilleurs cosmétiques du monde ? 104 Reportage. Faut-il être belle pour être plus heureuse ? 108 Beauty focus de février
EN COVER
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Anne Hathaway porte une veste, un gilet et un pantalon d'Alexandre Vauthier. Boucles d'oreilles et bracelet, Bulgari.
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Photographe : Sharif Hamza Stylisme : Alex White Coiffure : Orlando Pita Maquillage : Gucci Westman Production : Travis Kiewel
Affaire de famille : l'ouverture du Lily's à Bruxelles Staycation : une parenthèse de luxe C'est mon histoire : « Je me suis réconciliée avec ma mère » L'héroïne du quotidien : Vayou de Borchgrave
NIC HARTLEY, JUSTIN PAQUAY, PRESSE
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RÉDACTRICE EN CHEF
RÉDACTRICE EN CHEF ELLE.BE
Marie Guérin, Marie.Guerin@elle.be @_marieguerin
Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be @maryvekemans
DIRECTRICE ARTISTIQUE Iris Rombouts, iro@elle.be @imageboulevard
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Noemi Dell’Aira, nda@elle.be
@noemidellaira
EDITING
Juliette Debruxelles, jdb@elle.be
@juliettedebxl
COORDINATRICE ELLE.BE Jessica Fine, jfi@editionventures.be
CEO Bernard de Wasseige @jessicafine1
DIGITAL CONTENT CREATOR Rosalie Bartolotti, rba@elle.be
@rosaalieeb
PHOTOGRAPHES/VIDÉASTES Tanguy Pels, tpe@editionventures.be @tanguypelsphotographie
CELLULE WEB
MODE
Responsable : Marie Guérin, Marie.Guerin@elle.be Elisabeth Clauss, ecl@elle.be @elisabethclauss
Back-end developer : Paul Ansay; paul@editionventures.be
SALES DIRECTOR
BEAUTÉ
Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be
Philippe De Jonghe, pdj@editionventures.be
LIFESTYLE
CREATIVE SALES MANAGERS
Responsable : Céline Pécheux, cpe@elle.be
CULTURE
Grégory Escouflaire, ges@elle.be
GRAPHISTES
Leen Hendrickx, lhe@elle.be @l1hendrickx Florence Collard, fco@elle.be @florencecollard
TRAITEMENT DE L’IMAGE Walter Vleugels, wvl@elle.be
@walt_wings
Johanna Webb, jwe@editionventures.be Kelly Gielis, kgi@editionventures.be Alexia Neefs, alexia.neefs@editionventures.be Valérie Decallonne, vdc@editionventures.be Nathalie Fisse, nfi@editionventures.be Elodie Andriveau; ean@editionventures.be
PRINT PRODUCTION COORDINATOR Amélie Eeckman, aee@editionventures.be
CREATIVE SOLUTIONS LAB
Geoffrey Favier
Lore Mosselmans (Chief Marketing Officer) lmo@editionventures.be Carla Circiello (Junior Campaign Coordinator) cci@editionventures.be Laura Collu (Junior Campaign Coordinator) lco@editionventures.be
TRADUCTION
MATÉRIEL PUBLICITAIRE
PHOTOGRAPHIE
Justin Paquay, jpa@elle.be
@paqju
CORRECTEUR
Virginie Dupont feat. talkie-walkie srl
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO
Juliette Debruxelles, Camille Vernin, Hélène Laloux, Juliette Maes, Ohana Nkulufa, Jolien Vanhoof, Barbara De Munnynck, Eveline Janssens, Ringo Gomez-Jorge, Maya Toebat
EDITION VENTURES
Valérie De Jonghe, vdj@editionventures
EVENT
Charlotte Villers cvi@editionventures.be
PRODUCTION
Business Team Corporation Michel Vanderstocken/Isabelle Matthys
IT-MANAGER Dominique Remy (alpha-chrome)
DIRECTEUR GÉNÉRAL Didier Henet COO Florian de Wasseige fdw@editionventures.be
EDITION VENTURES WOMAN CEO Bernard de Wasseige
IMPRIMERIE Quad/Graphics DISTRIBUTION AMP ABONNEMENT
Par téléphone +32 (0)2 556 41 40 de 8 h à 16 h 30 / du lundi au vendredi par courrier AMP - viapress. be, Route de Lennik 451, 1070 Bruxelles. Par mail info @ viapress.be
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LAGARDÈRE NEWS
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RÉDACTION ELLE BELGIQUE 431 D CHAUSSÉE DE LOUVAIN, 1380 LASNE - E-MAIL : INFO@ELLE.BE
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EYE CATCHER Chaque mois, notre directrice artistique, Iris Rombouts, sélectionne un accessoire de premier ordre.
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LE SAC AUX MERVEILLES Qui lit ne s’ennuie jamais. Deux recommandations : un livre sur la maquilleuse Inge Crognard décrivant sa carrière internationale, et le premier livre de Martin Margiela sur son art. Magnifiquement conçu par Irma Boom avec des bonus tels que des post-its et des petits papiers de différentes tailles. Toute cette beauté que vous emportez avec vous dans encore plus de beauté : le it-bag Dior Lady 95.22. It-Bag Lady 95.22, Dior. Inge Grognard, 1989-2005, Zegris. Martin Margiela, Guillaume Houzé, chez Lafayette Anticipations. magazine ELLE 15
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Vous pensiez qu’on ne vous avait pas vu·e ? Dans la rue, les looks les plus scrutés deviennent les belles inspirations de l’année. Voici les tendances auxquelles s’attendre pour ce printemps 2023.
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OVERDOSE DE DENIM Le denim n’a jamais quitté le catwalk depuis que le streetwear est devenu incontournable dans l’industrie du luxe. Mais cette saison, c’est en version année 2000 maximisée que le jean se réinvente. Pour notre plus grand plaisir, on le porte en total look en veillant à varier les plaisirs : teintes, volumes et textures. Et on remercie Glenn Martens pour son travail chez Diesel, car c’est lui qui donne le «la » de ce qui se fait et ne se fait pas.
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1 Casque en jean, Arket, 39 € 2 Veste sans manche, Lois, 169,95 € 3 Jean droit écorché, Levi's, 139,95 € 4 Sac en jean, Chanel, prix sur demande 5 Pantalon à pattes d'éléphant, Guess 6 Choker en argent 'Piss Off', Anna Nina, 109,95 € 7 Brassière à pression en jean, Levi's, 64,95 € 8 Mules à talons, Morobé, 450 € 9 Boucle d'oreille Escargot, Anna Nina, 54,95 € 10 Jupe courte à poches, Essentiel Antwerp, 145 €.
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UNE RIVIÈRE DE VERTS Il est temps d’ajouter une belle dose de chlorophylle à notre dressing. Le vert ne s’affiche désormais plus comme la couleur de l’espoir, mais celle de la détermination. Pour entamer cette saison avec conviction, on multiplie les nuances du vert-de-gris au vert sapin en passant par le menthe à l’eau. Ce que l’on préfère : opter pour l’imprimé ligné qui apporte une dimension plus sophistiquée.
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1 Ensemble de lingerie, Love Stories, 65 € et 40 € 2 Top court rayé, Tommy Jeans, 64,90 € 3 Claquettes à boucles, Molly, 44 € 4 Robe longue en maille, JBC,49,95 € 5 Baskets montantes 'Minotaur', Veja, 170 € 6 Ensemble fluide à rayures, CKS, 89,99 € et 79,99 €.
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TOUT DÉTAIL EST SACRÉ Il n’est pas toujours nécessaire de concevoir un look entier pour faire sensation. Un staking de bijoux, une paire de chaussures audacieuse ou un couvre-chef déroutant suffisent amplement pour faire sensation. Quel est l’accessoire de votre dressing que vous pensiez ne jamais oser porter ?
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LA FIÈVRE DU MERCREDI Sur Netflix, c’était la série inratable en 2022. Le génial personnage de Mercredi interprété par Jenna Ortega a fait des émules sur le pavé. La tendance gothique chic est partout ce printemps, mais de quoi parle-t-on ? Mi-écolière au look sévère, mi-dominatrice sexy (cuir, rivets, sangles), elle s’amuse avec les volumes (tulle, dentelle et franges) dans des déclinaisons uniquement en noir et blanc. Et ça marche !
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1 Mocassins vernis, MISBHV, 390 € sur Zalando.be 2 Minirobe avec franges, David Koma 1.000 € sur Zalando.be 3 Sacs matelassés en coeur, Chanel, prix sur demande 4 Trench avec dentelle, Viktor & Rolf, 1.289,95 € 5 Bottillons en résille, Chanel, prix sur demande 6 Top avec col, Furore, 535 € 7 Ceinture en cuir avec clou, MM6 Maison Margiela, 290 € sur Zalando.be.
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FLUO À GOGO Attention, ici pas de color blocking. Si le pink peut être « shocking », ce n’est pas par association. On doit choisir son camp. Une couleur, un statement, mais allons-y gaiement. Notre nuance préférée ? Le Rose Valentino, évidemment.
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1 Jogging effet peau de pêche, Fiorucci, 149,95 € sur Zalando.be 2 Gilet à boutons, Steve Madden, 69,99 € 3 Pantalon droit, CKS, 89,99 € 4 Blouse, Mayerline, 109 € 5 Sandales à lanières, Steve Madden, 99 € 6 Bustier en coton, Steve Madden, 69,99 € 7 Sneakers, Steve Madden, 99,99 € 8 Slip dress à flammes, Steve Madden, 89,99 € 9 Écharpe en mohair, Loewe, 230 €.
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L’ANIMAL DOMESTIQUE La maltraitance animale commence dans notre besoin d’amour et de reconnaissance.
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ensuite les chiens de poche génétiquement trafiqués, les reptiles, les molosses considérés comme des armes, les lapins béliers, les chats scottish fold, les tarsiers (des petits mammifères aux gros yeux globuleux) et… les hérissons. Un hérisson c’est top parce qu’on peut lui enfiler de minuscules tongs. Le hic c’est qu’on n’en trouve pas encore chez les « éleveurs » (nom donné aux personnes faisant commerce de vie et de destin d’animaux). Reste un plan pour assouvir ce besoin pressant d’être maître·sse : en dénicher un qui hiberne dans le jardin des darons et le ramener à l’appart. Un petit être qui a trouvé refuge dans un tas de feuilles après avoir échappé aux pesticides, aux tondeuses de l’été et à la traversée de routes goudronnées sera bien plus heureux terrorisé sous un évier de cuisine. Bien joué ! En tant qu’idiot·e pétri·e de bonnes intentions (l’enfer en est pavé), le ou la « propriétaire » lui aura déjà acheté une litière et un petit panier en feutrine. Ça devrait taper le million de vues lorsque la bête, telle une Cendrillon, sortira de son sommeil et s’étirera de tous ses membres, le regard chargé de reconnaissance. En vérité, tout le monde s’en foutra et la personne en aura ras la phalange quand elle se sera piquée quatre fois, sera dégoûtée quand l’eczéma dû au stress aura fait perdre ses épines au malheureux animal et quand sa diarrhée chronique aura ruiné la moquette. La bête traumatisée sera alors bonne pour un trip en bagnole dans l’autre sens et un nouveau stage nature et découverte dans son tas de feuilles où elle mourra traumatisée et désorientée comme le serait une personne enlevée par des extraterrestres. Soumettre un animal pour lui monter sur le dos, le faire tourner comme une toupie ou monétiser sa souffrance est une insulte à la nature. Le comprendre conduit à se pencher sur notre besoin de douceur, d’affection et de domination. La solution au grand sentiment de vide de nos existences se trouve chez le psy, pas à l’animalerie.
« LE MUST DANS LES ANNÉES 80, C’ÉTAIT LE HAMSTER OU LE COCHON D’INDE »
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Et si on lui offrait un hérisson pour son anniversaire ? Un hérisson, comme sur Insta. Un hérisson de 400 grammes qu’elle pourrait rouler en boule, porter dans sa poche et habiller avec des petits chapeaux en tricot. Mais où trouver un hérisson domestique ? Pas évident. À l’animalerie, il n’y a que des poussins rassemblés sur 30 cm carrés et cramés à la lampe infrarouge, des poules agglutinées et des lapins qui touchent la paroi en deux sauts. Faut dire que c’est con, un lapin. Celles et ceux qui en ont déjà eu un le savent : ce n’est pas aussi marrant que sur écran. Ça flippe tout le temps, ça se débat quand on veut lui donner un bain, ça se cache dans les coins et ça crotte copieusement quand on lui fait un câlin. Dans ce cas-là, le mieux est de le donner à sa petite cousine. En général, le contact brutal avec un enfant de moins de 5 ans réduit considérablement l’espérance de vie de la bête et on peut en racheter un plus neuf, plus beau, moins capricieux. Les animaux, de toute façon, ça se multiplie, ça éclot, ça prend vie, ça distrait un peu les gens puis ça meurt. C’est fait pour ça. Ce n’est pas vraiment des êtres vivants sensibles et dotés d’une forme de conscience, sinon on ne les offrirait pas en cadeau à des enfants, on ne les dresserait pas pour faire des vues sur TikTok, on ne les abandonnerait pas, on ne les enfermerait pas dans des zoos au prétexte de sauvetage ou de pédagogie. Si ? Un poisson rouge qui ne bouge plus après avoir tourné un an dans un bocal de 3 litres, c’était son destin. Et tant que l’on continuera à en acheter, on continuera à en élever, CQFD. Celui qu’on « sauve » en l’emmenant chez soi dans son petit sac plastique noué crée un appel d’air pour en « produire » des milliers. Le must dans les années 80, c’était le hamster ou le cochon d’Inde. Les gens emprisonnaient les petites bêtes dans des cages de quelques dizaines de centimètres, les regardaient tourner sans fin dans leur roue à la con, les sortaient pour amuser les gosses le temps d’une séance de torture (déguisements, acrobaties, noyade, enfoncement d’objets dans les orifices, chutes…) et s’étonnaient de devoir organiser des funérailles dans une boîte à chaussures après quelques mois seulement. Les hamsters, c’est chiant, c’est pas résistant. Dans l’historique des tendances de la domestication vinrent
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VICTOR GLEMAUD
Marie Guérin I Jolien Vanhoof I Elisabeth Clauss
LE MOIS DE L'AMOUUUUR
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Qu'est-ce qui vous ferait plaisir ? Nous, on a quelques idées à partager...
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New Balance présente la Made in USA 990 V6 : avec son élégance discrète, c’est un mélange d’artisanat moderne et intemporel, conçue il y a 40 ans comme la meilleure chaussure de course du marché. Si l’évolution du design est l’un des changements les plus évidents, l’innovation se trouve dans l’ajout d’une semelle intermédiaire FuelCell. Pour célébrer son histoire et les racines de la série 990, la marque lance une géniale campagne remise au goût du jour et baptisée Runners Aren’t Normal. On confirme.
Le jour avec un jean comfy et des baskets. Le soir avec des leggings de sport pour aller à la gym. Pull en maille, 1.021 €. aztechmountain.com
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AU COEUR DE LA FORÊT Caché dans les bois des Ardennes, au pied des Hautes Fagnes, se trouve l’idyllique Daft Hotel. Les propriétaires, Stijn Verdonckt et Tine Blondeel, ont fondé cet endroit comme une sorte d’antidote pour les âmes surstimulées. Vous y trouverez 14 chambres avec salles de bains privatives, ainsi que six tentes de luxe disséminées dans un vaste village de glamping où la nature est littéralement à portée de main. Dégustez des bières locales, faites griller des marshmallows autour du brasero qui s’allume chaque soir ou plongez dans la piscine intérieure avec de la musique sous-marine. Pour se dandiner en rythme, vous êtes aussi au bon endroit. Juste à côté se trouvent les studios Daft Music, où des artistes comme Intergalactic Lovers, Bazart et Lous and the Yakuza sont venus enregistrer des albums. Et avec les Daft Sessions, vous pouvez même assister à un concert live et passer la nuit ici. Ça sonne comme un doux son dans vos oreilles, n’est-ce pas ? dafthotel.be
MORGANE GIELEN, ISABELLE BONJEAN, PRESSE
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C’EST SHOW ! Pour leurs collections resort, destinées aux globe-trotteuses qui défient les lois de la météo, les marques de luxe ont imaginé une
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garde-robe rouge, énergique et féroce. Mmmh !
Pas de bling-bling chez le label d’accessoires éthiques de Bob Rubens et Céline Dirickx. Le duo de Hasselt à l’origine de Détail conçoit des bijoux sobres, mais riches, fabriqués à la main par des artisans locaux en Inde. Après leurs études en 2005, Bob et Céline ont débarqué là-bas sans se douter que ce voyage allait changer leur vie à jamais. Cette saison, ils apportent un morceau de cette Inde authentique en Belgique avec quatre nouvelles pierres naturelles : la bronzite, l’eudialite, l’œil de tigre et la mookaite. detail-collection.be
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MARDI DURABLE Coupes sobres, lignes puissantes et couleurs intemporelles : le style minimaliste de la Bruxelloise Marie Smits nous tient à cœur. « Basique, mais avec une touche d’originalité », dit-elle ellemême. Sa marque de mode écologique Mardi Editions présente pour la première fois cet hiver deux pièces en tricot : un pull à col rond et un cardigan ample, tricotés avec des fils issus d’un mélange de laine mérinos, de bébés alpagas et de nylon recyclé. mardi-editions.com
BOUQUET FINAL L’effet de surprise des fleurs pour la Saint-Valentin s’est estompé avec le temps, mais avec ces roses enflammées, vous pourrez encore nous séduire. Pumps ‘Fleur’, 1.350 €. maison-alaia.com magazine ELLE 25
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AU SOMMET La sécurité avant tout. Faites de votre mieux pour vous démarquer, dans la neige, mais aussi et surtout dans le bar après-ski.
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1 Moufles en tricot, Uniqlo x Marni, 24,90 € 2 Pull en laine mérinos, Perfect Moments, 295 € 3 Legging extensible à étriers, Moncler Genius sur net-a-porter. com, 590 € 4 Boucles d’oreille 'Love', Billion Avenue, 18 € 5 Bottines matelassées fourrées, Tamaris, 89,95 € 6 Lunettes de ski à verres cylindriques, Dragon, 175 € 7 Sac à main en shearling, Staud sur mytheresa.com, 355 €.
LA BELLE ÉGYPTE Nous recommandons vivement à celles qui ont reçu des sous à Noël de leur grand-mère ou de leur papa gâteau de découvrir la toute nouvelle collection de la maison de joaillerie Messika. Beyond the Light est une ode éblouissante à l’Égypte ancienne, avec des formes géométriques pures et des diamants bruts dans une palette de couleurs mythiques. Nous avons déjà vu les colliers, les bracelets et les boucles d’oreilles scintiller sur les corps de Naomi Campbell pendant la Fashion Week à Paris et nous sommes tombées de nos sièges du premier rang, émerveillées. Merci, Messika ! messika.com
LET’S GET PHYGITAL
T-shirt en coton 100 % organique, 285 €. En précommande sur lesvilains.be
PRESSE
Le frère et la sœur Stéphane et Katrien Willems sont tout sauf des méchants. Une paire de rebelles créatifs, cependant, qui comblent le fossé entre la mode durable et la technologie révolutionnaire avec leur nouveau label streetwear, Les Vilains. Leur premier modèle, le T-shirt genderless « Fait Accompli », n’est disponible qu’en mille exemplaires, chacun étant associé à une œuvre d’art unique de NFT réalisée par le bureau Kolos de Malines.
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MARCIN KEMPSKI
LE PORTRAIT DE PIERRE DE MAERE « La beauté est dans les yeux de celui qui regarde », écrivait Oscar Wilde, et Pierre de Maere l’a bien compris, lui qui a choisi « Regarde-moi » comme titre de son premier album. Douze chansons french pop calibrées pour le « rendre célèbre » (une autre de ses tocades), douze tubes baroques et pétulants qui sonnent comme du Polnareff pour millenials, du Gaga (son idole) en mode Peter Pan, du Stromae (ces rrr qui rrroulent) qui jouerait les Roméo. « J’ai toujours eu envie d’occuper leur place un jour ou l’autre, d’être reconnu et validé, de toucher un maximum de monde et de vendre du rêve avec des morceaux hyper accessibles et en même temps hyper personnels », confie le jeune chanteur (21 ans) dont l’ascension s’avère pour le moins fulgurante : il y a trois ans lui et son frère Xavier, ingé son de formation, bricolaient des mélodies dans leur chambre du BéWé, et aujourd’hui son single « Un jour je marierai un ange » dépasse les 11 millions de vues sur YouTube. « L’année que je viens de vivre a été la plus belle de ma vie ! C’était l’année de toutes les premières fois : premier (vrai) concert, premier plateau télé, premiers trophées (dont celui de « Révélation belge » de l’année au NRJ Music Awards)… J’ai l’impression de m’être trouvé humainement et artistiquement… » Depuis l’enfance, Pierre de Maere a « toujours voulu être chan-
teur », et c’est d’ailleurs sans détour qu’il avoue ne pas vouloir « être l’artiste d’un seul tube » et posséder « toutes les cartes en main pour aller plus loin encore », genre « remplir Forest et même le Palais 12, ce serait bien ! » Quand on insiste sur ce fameux regard des autres dont il se sent si tributaire, il l’admet d’ailleurs volontiers : « Plus j’ai du monde qui se retrouve dans ce que je fais, plus je me sens bien dans ma peau… C’est une quête de reconnaissance qui selon moi n’a rien de présomptueux, puisqu’elle me rend heureux. » S’il chante dans « Les animaux » que « les hommes ont peur des sentiments », lui au contraire n’éprouve donc aucune gêne à les étaler au grand jour : « Quand tu chantes en français, c’est difficile de rester pudique, parce que c’est une mise à nu… Moi perso je n’ai pas grand-chose à cacher, je me livre sans complexe… Le personnage Pierre de Maere c’est moi, ultra-fidèle à ce que je suis. » Un jeune homme autodidacte et enthousiaste, qui se sait « hyper romantique » et « béni » d’avoir été repéré — et signé — aussi vite (par Cinq7, le label de Katerine et du très classe Bertrand Belin). Un homme de goût aussi, très porté sur la beauté et l’esthétisme, passionné de mode et sapé comme jamais, en Gucci et Schiaparelli. « Aucune pose n’est aussi difficile à soutenir que le parfait naturel », écrivait Oscar Wilde : qu’il porte ou non des « costumes cintrés hors de prix » (« Bel-Ami »), Pierre de Maere a donc décidé de se montrer tel qu’il est. Regardez-le, écoutez-le : il ne demande que ça. @pierredemaere
« Regarde-moi » (Cinq7), sortie le 27 janvier. En concert le 22 mars au Reflektor (Liège), le 23 mars au festival Namur is a joke et le 18 mai à l’Ancienne Belgique (Bruxelles) magazine ELLE 27
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radar Q&A
Texte Marie Guérin
COMMENT RENDRE LA JOAILLERIE MOINS INTIMIDANTE ? À l’inverse des histoires d’amour habituelles, celle-ci débute avec une demande en mariage. Et tout ne se passe pas comme prévu. Nous avons rencontré Pauline Laigneau, fondatrice de Gemmyo, sur qui repose tout le charme de la marque.
Pauline, c’est quoi cette histoire de demande en mariage ?
Pourquoi en ligne ? D’abord, parce qu’on n’avait pas les moyens de faire autrement, mais aus si parce que notre idée était de démo cratiser la joaillerie, de la rendre plus vivante en la diffusant largement. Les pierres de couleur ont tout de suite intéressé les gens. Et ça reste notre spécialité aujourd’hui.
Et ta bague de fiançailles du coup ? Ça ne s’est pas passé comme prévu. Quand on a créé Gemmyo, on a été tellement in spirés par l’idée que nous avons reporté le mariage de deux ans (rires). La bague est donc arrivée deux ans après la création de la marque. Notre premier bijou est la bague Triorama, très simple, car on dirait que les pierres de couleur sont posées sur le doigt. Fabriquées en France, avec de l’or 18ct, c’est de la joaillerie à un prix abordable entre 200 et 300 euros. Gemmyorama, a donc été la première collection iconique qu’on a d’ailleurs revisitée aujourd’hui. Au moment de créer la bague de fiançailles, j’avais envie de quelque chose de plat et de facile à porter au quotidien sur l’idée du croisillon avec un système d’encoches, ce qui lui donne ce côté vin tage. C’est la première pièce de la collection Retro Milano. Aujourd’hui, Pauline a réalisé son objectif de recevoir ses client·e·s comme à la maison (mais en mieux !) à travers ses propres boutiques, dont celles de Bruxelles. Acheter un très beau bijou, c’est aussi vivre une merveilleuse expé rience qui prolonge le souvenir et le rend encore plus précieux à nos yeux. Gemmyo.com
PRESSE
Quand mon compagnon m’a demandée en mariage, nous avons décidé de cher cher la bague idéale. On a donc fait le tour des grandes maisons, place Vendôme, avec étonnement : il n’y avait que du diamant ! Or j’avais envie de quelque chose de diffé rent, d’une pierre de couleur. Et si l’ambiance était luxueuse, j’ai trouvé les boutiques froides et in timidantes. On s’est donc demandé pourquoi ce moment important ne pouvait pas être également une ex périence chaleureuse. Sur un coup de tête, on a eu envie de se lancer ! C’était fou, car ce n’était pas du tout notre secteur (rires). J’étais prof d’anglais et il bossait dans le conseil. Notre idée, c’était de rendre la joaillerie cool à nouveau pour les jeunes ! Alors, on a opté pour le digital.
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Texte Elisabeth Clauss
LA PIÈCE QU’ON N ’AVA I T PA S V U E V E N I R
COUP DE CHAUD SUR SESAME STREET Pourquoi brosser le minimalisme dans le sens du poil quand on peut viser les cinquante nuances de l’extase extravaganza en colorama ?
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1 Mini Bucket à pompons Delvaux, 4.500 € 2 Manteau à poils longs, Essentiel Antwerp, 445 € 3 Sac Kurt Geiger, 220 € 4 Sandales à plateforme “Fame” Louis Vuitton, 1.130 €.
SHUTTERSTOCK, IMAXTREE, PRESSE
GERMANIER
La fourrure en hiver, on voit bien l’idée. Mais en été ? Pour contrebalancer l’offensive d’une certaine mode rationnelle qui s’est emparée du marché de la praticité (assez stylée pour pouvoir sortir et travailler, assez comfy pour dormir), une autre tendance requinque nos rétines blasées : la peluche arcen-ciel, sur la plage et au soleil. Peut-être grâce à Disney, à force de regarder des animaux anthropomorphes en doudous humains au pelage et au langage bariolés, on a fini par s’identifier. Un peu régressive, anti-agressive, la fourrure bonbon s’invite dans les collections estivales. Plutôt début de printemps que plein juillet, c’est du poil qui peut être en paille comme dans les collections éthiques-chic belgo-brésiliennes d’Akra, ou pour éviter les coups de chaud au bureau, interprété en sacs à main pas frileux, très duveteux. Mais la douceur pigmentée n’est pas l’apanage de la fourrure pimentée : pour arborer cette réconfortante tendance pelucheuse, on peut opter pour la version épilée ; de la couleur sous forme lisse, du moment qu’elle est texturée. Les icônes de notre enfance osaient et reviennent en force/farce, on en prend de la graine. De sésame, évidemment.
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Porsche Centre Brussels
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PORSCHE MET LES FEMMES À L’HONNEUR DANS LE MILIEU AUTOMOBILE Marque innovante aux modèles intemporels, Porsche mise sur les femmes. Qu’il s’agisse de nouvelles clientes au goût pour les belles voitures ou de futures collaboratrices professionnelles, le nouveau public de Porsche est féminin. Annick Dupon, Sales Advisor chez Porsche Centre Brussels est arrivée dans l’entreprise en 1999, la seule femme sur les 30 employés que comptaient à l’époque l’équipe. « Le début n’a pas été facile, mais je me suis très vite sentie acceptée et respectée au sein de Porsche. » Vingt ans plus tard, l’équipe, mais aussi la clientèle de Porsche Centre Brussels se sont fortement diversifiées. De nombreuses marques et, surtout, Porsche mettent de plus en plus en avant la feminine touch. « Nous cherchons à toucher plus de femmes grâce à des détails raffinés et féminins dans nos modèles de voitures plus récents, » confirme Annick. Depuis la Porsche 911 (modèle légendaire introduit par la marque en 1963 qui visait un public principalement masculin) Porsche s’est diversifié avec des modèles plus versatiles, comme la Boxster ou le Macan. « Des modèles qui conviennent très bien à des femmes actives ou qui aiment l’automobile et veulent se faire plaisir avec une voiture sportive, » décrit Annick. Les femmes aiment à se faire plaisir en s’offrant une voiture de luxe. Porsche est soucieux d’ouvrir les portes du milieu automobile aux femmes, au niveau de sa clientèle et de ses employées. Ce milieu a longtemps été associé aux hommes. Cela a pu intimider les femmes qui ne s’y sentaient pas à leur place. « Pourtant il ne faut pas, » assure la Sales Advisor, « nous y avons toute notre place et il faut la prendre. »
CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC PORSCHE CENTRE BRUSSELS. WWW.DEALER.PORSCHE.COM
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BAGUETTE MASSIVE Parce qu’il est porté sous le bras comme une miche de pain, le célèbre sac imaginé par Silvia Venturini Fendi il y a 25 ans est devenu une pièce culte, un phénomène de style. Pour célébrer cet anniversaire, la marque italienne s’est associée à Tiffany & Co pour donner vie à un sac Baguette en argent massif. Du très lourd ! sur Tiffany.com
COLLECTION N°16 C’est une douce symphonie romantique qui puise son inspiration dans l’imaginaire italien. La seizième collection de la marque Lois s’inspire de l’ambiance enchanteresse du lac de Côme. Des œuvres d’art florales, des formes élégantes et des tons doux racontent une histoire d’amour évanescente, tandis que les jeans iconiques, les motifs jacquard et les coupes taille basse des années 90 ajoutent la dose de fraîcheur qui fait sa réputation depuis 1962. Des looks audacieux et des silhouettes modernes sont fusionnés à des pièces originales pour mettre en valeur un nouveau chapitre qui continue d’écrire l’histoire de la marque. Et célébrer ses 60 ans d’existence. À découvrir sur loisjeanstore.com
must-have
À LA BONNE HEURE ! Les années 80 sont de retour à notre poignet et Balmain redonne vie à l’une de ses montres iconiques. La collection Haute Élégance a tout pour nous plaire : des arabesques, des couleurs vives, de la sophistication, de quoi se faire remarquer. Lancé en 1987, le modèle Haute Élégance arbore de somptueuses arabesques sur son cadran. Ce motif signature de la maison est un décor inspiré de la célèbre robe de soirée « Antonia » créée par Balmain Paris pour sa collection printemps/ été 1954. Véritable chef-d’œuvre de la mode, elle a marqué la haute couture française des années 1950. La montre est disponible en quatre déclinaisons pourvues d’une lunette en verre de couleur verte, rouge ou bleue, toutes décorées de l’inscription Pierre Balmain métallisée. Une version avec lunette et cadran noirs offre également une interprétation plus contemporaine. À chaque occasion sa couleur.
IMAXTREE, PRESSE
590€ sur Balmainwatches.com
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APAISER LA PEAU SÈCHE
54% des Belges présentent une peau sèche.1 Mais il n’y a aucune raison que les peaux sèches ne profitent pas d’une agréable sensation de confort et d’hydratation intense. C’est pourquoi la gamme UreaRepair PLUS d’Eucerin leur apporte un apaisement immédiat et de longue durée. LA RÉFÉRENCE EN MATIÈRE DE SOINS POUR PEAUX SÈCHES
UN PARFUM APAISANT
La peau, notre trésor le plus précieux, mérite ce qu’il y a de mieux. La sécheresse cutanée touche plus de la moitié de la population avec, à la clé des démangeaisons, une peau rugueuse ou sujette aux tiraillements. Des besoins spécifiques auxquels Eucerin répond avec UreaRepair PLUS, une gamme complète recommandée par 95 % des dermatologues.2
Des études cliniques et dermatologiques ont prouvé l’efficacité et la tolérance cutanée de la gamme UreaRepair PLUS qui procure un apaisement des signes de la peau sèche. Certains produits intègrent un parfum apaisant développé pour limiter le risque d’irritations et de rougeurs. La senteur agréable de l’Émollient 5% d’Urée UreaRepair PLUS Parfum Apaisant favorise un moment de détente et de bien-être pendant que ses ingrédients actifs aident la peau sèche et rugueuse à retrouver sa douceur et sa souplesse. Toutes les conditions sont ainsi réunies pour que les personnes à la peau sèche renouent avec le plaisir de se sentir bien dans leur peau, même pendant l’hiver !
UNE HYDRATATION AMÉLIORÉE DE 92% Son arme secrète : l’Urée, désignée comme le « Gold Standard » 3 pour le soin de la peau sèche. Associée à des Céramides et des Facteurs d’Hydratation Naturelle, ses effets sont encore renforcés. Les soins corporels hydratants de la gamme aident à renforcer la barrière cutanée et offre un apaisement immédiat pendant 48 h.4 Disponible en deux formats pratiques avec ou sans pompe, l’Émollient 10% d’Urée UreaRepair PLUS est le produit star de la gamme. Les utilisateurs confirment une amélioration de jusqu’à 92% de l’hydratation5. Même concentration à 10% d’Urée pour la Crème pour les Pieds qui apporte un apaisement intense et durable aux pieds secs et rugueux.
1 Brand Health Tracking, Belgique 2019, 500 participants. 2 Étude Eucerin Real-World-Evidence, 2016-2018 menée auprès de 1343 patients dans 6 pays (Croatie, France, Allemagne, Italie, Serbie, Slovénie) 3 Augustin, M, et al. Diagnosis and Treatment of Xerosis Cutis, 2019. 4 Étude clinique et auto-évaluation, 31 à 33 participants selon le produit. Ne concerne pas les produits nettoyants (Gel Nettoyant 5% d'Urée et Mousse Lavante à l'Urée). 5 Mesures cornéométriques, augmentation de 92% des valeurs obtenues après 2 semaines d’application régulière en comparaison à une zone laissée sans soin, 44 participants.
CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC EUCERIN. WWW.FR.EUCERIN.BE
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PIECE OF MY HEART
Jennifer Rogiers, une pianiste flamande formée à New York, fait partie des finalistes du Concours Reine Élisabeth. Isolée du monde
À partir du 15 février au cinéma
extérieur en compagnie de ses concurrent·e·s,
MARIEKE
elle répète le concerto obligatoire de manière
Après son travail documentaire très remarqué sur un poète beat, une gymnaste roumaine et un écrivain français anonyme, l’Américaine Pola Rapaport revient avec un nouvel opus. Celui-ci met en lumière une athlète paralympique en fauteuil roulant que nous connaissons bien en Belgique : Marieke « Wielemie » Vervoort. De quoi accaparer une fois de plus l’attention internationale. Marieke Vervoort était unique : face à une maladie dégénérative, elle a repoussé ses limites pour s’offrir des médailles olympiques, tout en célébrant la vie pour finalement choisir d’y mettre fin. Une femme si forte qu’elle pouvait être vulnérable. Chapeau, Marieke.
obsessionnelle pendant une semaine. La ten sion monte au sein du groupe et Jennifer souffre de vagues réminiscences. Qu’a fait sa mère cette nuit-là ? Avec ce film qui repose sur un formidable suspense émotionnel, Dominique Deruddere prouve qu’il mérite toujours sa place parmi les meilleurs réali sateurs et réalisatrices belges, deux décennies après sa nomi nation aux Oscars pour « Iedereen Beroemd ». À partir du 8 février au cinéma
À partir du 1er février au cinéma
MAYDAY Phobique de l’avion ? Alors, évitez le thriller d’action « Mayday ». Les images de l’atterrissage d’urgence en pleine tempête vous procureront à coup sûr un profond sentiment de peur de prendre l’avion. Pourtant, les véritables ennuis pour les passagers ne commencent que sur une île des Philippines, dans une région en guerre dominée par des pirates sans merci. Vous aimez les scènes à glacer le sang et le charme espiègle de Gerard Butler ? Volez vers le cinéma le plus poche. À partir du 15 février au cinéma
BERT POT, JO VOETS
THE CHAPEL
Douze ans après « Black Swan », voici un nouveau film sur des amies-rivales, danseuses de ballet. Dans « Piece of My Heart », Irma incarne la discipline, Olga l’autosabotage. La réalisatrice Dana Nechushtan s’est librement inspirée du destin tragique de la ballerine néerlandaise Olga de Haas. Outre d’éblouissantes chorégraphies et de rigoureuses répétitions, son film présente l’esprit délicieusement décontracté de l’Amsterdam des années 70. L’histoire familière de la concurrence et de l’amitié prend ici une nouvelle tournure. Qu’est-ce qui est le plus fort dans le cœur de ces jeunes filles : la dévotion professionnelle ou le syndrome du·de la sauveur·se ?
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L'Oréal Professionnel
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FABIO PINHEIRO EST LE MEILLEUR COIFFEUR DU BENELUX Rencontre avec le grand gagnant du L’Oréal Professionnel Benelux Style & Colour Trophy Award 2022, le plus ancien concours live de coiffure du monde.
Fabio Pinheiro (21 ans) est belge et travaille dans le salon Toni & Guy de Fort Jaco. S’il s’est lancé dans cette incroyable aventure c’est pour se perfectionner et évoluer dans ce métier qui le passionne.
Pensiez-vous remporter la compétition ? Pas du tout ! Je me suis inscrit pour me dépasser, apprendre de nouvelles techniques et me familiariser pour la première fois à l’univers des concours. Je pense que ce prix va m’apporter beaucoup de bonnes choses et booster ma carrière.
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Parlez-nous de votre look de finale J’avais envie de quelque chose de très naturel, simple, classique mais quand même ‘edgy’. Le choix de la coiffure s’est fait assez rapidement étant donné que mon modèle a naturellement des cheveux bouclés. J’ai voulu les sublimer en y ajoutant du volume et une coupe très dégradée.
Qu’aimeriez-vous dire aux futur.e.s candidat.e.s qui pensent s’inscrire au Style and Color Trophy ? Que c’est une expérience incroyable. J’ai rencontré de belles personnes et certaines sont devenues mes amies. On apprend énormément de choses sur la coiffure mais aussi sur soi-même. Pour fêter sa victoire, un chèque de 10 000 euros à consacrer à la formation et au développement du salon. Il aura également la chance de réaliser la coiffure de la couverture de ELLE Belgique et de participer à la finale internationale du Style & Colour Trophy.
Regardez la finale du Style & Colour Trophy ici. CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC L’ORÉAL PROFESSIONNEL. WWW.LOREALPROFESSIONNEL.BE
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radar interview
Texte Elisabeth Clauss
MARCO BICEGO
L’ORFÈVRERIE, SUR LE FIL Dans la région italienne de Vincenza, la maison fondée par Marco Bicego, deuxième génération d’orfèvres, cultive une identité tissée de fils d’or torsadés, nés en partie du hasard, mais surtout de l’art.
L’innovation cultivée de l’intuition
« Cette technique de fabrication est toujours développée à partir de la machine que mon père m’a transmise. Nous sommes très fiers de faire vivre une société qui fonctionne verticalement, où tout est conçu et créé sur place, du dessin à la production jusqu’au marketing, ce qui est de plus en plus rare. Dans chacune de nos collections, on peut
percevoir l’énergie de la transmission. C’est important à une époque où l’on mesure les pièces que l’on s’offre. Je pense que le contexte se prête à choisir des bijoux confortables et portables, qui démontrent d’un savoir-faire qui ne se démodera pas. »
Un équilibre émotionnel et intemporel
« Je crée des collections qui s’adaptent et se combinent, avec en perspective l’élégance et la praticité. Je ne suis pas superstitieux, peu attaché aux symboles, mais je suis très intuitif. Je revisite notamment les archives de ma famille. J’ai créé, et je perpétue, une collection en hommage au prénom de ma mère, Lucia. Je m’attache à produire chaque saison des collections pérennes, où tout est lié. » Comme les chaînons précieux de cette maison familiale, durable.
PRESSE
En 2000, au moment de la fondation de cette maison d’artisanat, une machine s’est grippée et a produit un long fil d’or torsadé : « J’ai vu cette chaîne écartée en raison de ce qui était perçu comme un défaut, prête à être refondue. Et j’ai eu une révélation. » Depuis, la technique du fil d’or 18 carats extrêmement fin, enroulé en spirale, signe l’exclusivité de la marque, pour un mouvement souple et fluide. Outre cette « tarte Tatin » de l’orfèvrerie, Marco puise ses inspirations dans la nature, « ses parfaites imperfections, ses formes organiques à la fois aléatoires et logiques. J’utilise beaucoup d’or jaune, dans un style personnel et contemporain, qui perpétue une histoire de famille dans l’une des régions orfèvres les plus réputées d’Italie ».
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Nolinski
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UN ÉCRIN DE LUXE ET DE CALME EN PLEIN CENTRE DE PARIS L’art de vivre à la française prend tout son sens avec ce somptueux hôtel niché au cœur du quartier historique de Paris. C’est à quelques pavés de la Comédie Française, des jardins du Palais-Royal et de la rue Saint-Honoré, que se dresse le Nolinski, cet hôtel de charme aux allures d’appartements haussmanniens.
C’est dans un twist harmonieux mêlant élégance et audace, modernité et esthétique contemporaine que l’hôtel Nolinski nous dévoile ses mille et une facettes. Une décoration pointilleuse où flotte un parfum d’épices et de musc, qui a été entièrement pensée par l’architecte et décorateur d’intérieur, Jean-Louis Deniot. L’hôtel abrite un restaurant de cuisine contemporaine. Vous retrouverez dans vos assiettes des produits frais et parfaitement travaillés par le Chef Philip Chronopoulos, déjà à la tête de la table doublement étoilée du Palais Royal Restaurant. Prenez le temps de contempler la salle du restaurant : moulures arrondies, banquettes en velours, lumière dorée... Une atmosphère chaleureuse à la touche Art déco. Pour commencer la soirée, dégustez au sein du Grand Salon - le bar de l’hôtel - l’un de leurs mocktails ou cocktails signatures. Et pour terminer la journée en beauté, quoi de mieux que de se détendre et de profiter des soins relaxants proposés au spa du Nolinski ? Une parenthèse hors du temps qui nous invite à l’évasion. Nolinski Paris, 16 avenue de l’Opéra - 75001 Paris +33 01 42 86 10 10
CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC NOLINSKI PARIS. NOLINSKIPARIS.COM
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Texte et photo Ringo Gomez-Jorge
REBEL REBEL
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À chaque génération ses figures rebelles qui font bouger les lignes du paysage urbain. Qui sont-elles aujourd'hui ? Rencontre avec Anna Carina Schoeters (25 ans), une identité in progress qui upcycle les vêtements de seconde main en mode déconstructive.
es amis qualifient mon style de “poorgeois”. J’aime combiner des vêtements classiques avec des accessoires qui se situent à la limite de l’acceptable. Par exemple, un beau chemisier associé à une paire de lunettes de mauvais goût que j’ai dénichée pour cinq euros dans un magasin de souvenirs à la mer. Je recherche toujours l’équilibre entre ce qui est chic et ce qui ne l’est pas. Mes tenues doivent présenter un côté décalé. » « J’achète beaucoup de vêtements de seconde main, à la fois en ligne et hors ligne. Parfois, je trouve des pièces intéressantes dans des lieux inattendus, comme un sex-shop à Bruxelles. Il arrive que je passe par hasard devant la vitrine et remarque un chapeau de cow-boy à l’imprimé zèbre, par exemple. Une fois à l’intérieur, mon regard est attiré par un joli corset, ou d’autres accessoires. Ces derniers sont indispensables à mes yeux. Habituellement, je pars d’une pièce basique, comme un pull blanc. Ensuite, le plus dur reste à faire (rires). »
« Je compose moi-même la plupart de mes tenues. Sur mon compte Instagram @2deuxfilles, je vends des pièces upcyclées. Si j’ai dans mon placard un vêtement que je ne porte plus mais dont le tissu est intéressant, je le découds. Ensuite, je réassemble le puzzle. Un blazer avec une grosse tache sur la manche peut ainsi donner naissance à une veste aux manches déconstruites. Je redéfinis le vêtement. Résultat : une mode introuvable en magasin. » « Je pratique l’upcycling tout d’abord pour des raisons écologiques. Ça permet de réutiliser une partie des déchets de l’industrie de la mode. C’est aussi une façon de rendre les anciens vêtements cool à nouveau. Et puis c’est l’expression de ma créativité. Confectionner des vêtements soi-même est beaucoup plus satisfaisant. En outre, les boutiques calquent leurs collections sur les tendances. Celles-ci déterminent en grande partie ce que nous allons porter. Je préfère penser par moi-même. » « Les vêtements upcyclés ont souvent des bords effilochés et donnent l’impression qu’ils sont in progress. J’adore ça. Tout comme mon identité, je ne veux pas que mes tenues soient liées à une image particulière. La mode est un processus créatif, un jeu. Ce serait trop triste de s’en tenir à un seul style. » « Les réactions à mes tenues étranges sont généralement positives. À l’exception de l’un de mes amis proches. Il se moque souvent de moi en faisant des commentaires du genre : “Tu as volé les rideaux de ta grand-mère (rires) ? Je ne suis pas en concurrence avec qui que ce soit. J’espère juste que mes associations étranges sont une source d’inspiration pour les autres. À travers ma démarche, j’entends montrer qu’une garde-robe recèle parfois de trésors insoupçonnés. J’ai envie que la mode redevienne ludique. » @2deuxfilles
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« LA MODE EST UN PROCESSUS CRÉATIF, UN JEU » ANNA CARINA SCHOETERS
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Texte Kayla Webley Adler Photos Sharif Hamza
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“J’AI TRAVAILLÉ DUR POUR AVOIR PLUS D’INDULGENCE ENVERS MOI-MÊME” L'actrice chevronnée assume ses ambitions et vit sa meilleure vie.
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Lorsqu’elle a fait sa première apparition officielle dans un superbe deux-pièces Schiaparelli métallique pour attirer tous les regards. Mine radieuse, crinière brillante parfaitement coiffée, elle s’est ensuite baladée dans une minirobe Gucci et des lunettes de soleil en œil-de-chat. Et à la première du film qu’elle était venue promouvoir, « Armageddon Time », tel un ange dans une robe blanche scintillante en satin Armani Privé prolongée d’une traîne en cascade, la toile s’est enflammée : on assistait à la renaissance d’Anne Hathaway. Près de dix ans se sont écoulés depuis l’âge d’or des « Hathahaters », celles et ceux qui attaquaient Hathaway pour… quelle raison déjà ? Trop sérieuse ? Trop enthousiaste ? Trop transparente sur son envie de réussir ? Pour celles et ceux qui se sont échiné·e·s à faire les choses bien – mais ont inexplicablement essuyé des critiques acerbes – l’adoration dont a fait l’objet l’actrice à Cannes était à la fois excitante et tardive. L’équivalent dans la vie réelle de cette scène du film « Le diable s’habille en Prada » où elle se pavane au bureau avec ses bottes Chanel à talons hauts. « Dans la vie, on plante des graines, puis on en récolte les fruits à certains moments – Cannes fait partie de ce genre de moments », confie-t-elle autour d’un petit déjeuner dans l’Upper East Side de Manhattan. « Au début de ma carrière, j’avais tellement peur de me planter que j’ai raté beaucoup d’opportunités. J’en suis à un stade de ma vie où je sais qu’une première fois aussi incroyable ne se présente pas tous les jours. Et le
« J'EN SUIS À UN STADE DE MA VIE OÙ JE SAIS QU'UNE PREMIÈRE FOIS AUSSI INCROYABLE NE SE PRÉSENTE PAS TOUS LES JOURS » fait d’être parvenue à en profiter pleinement constitue une évolution positive. » Elle n’évoque pas frontalement tout ce qu’elle a traversé il y a dix ans, y faisant indirectement allusion (« quand ce qui est arrivé est arrivé »), étant parvenue aujourd’hui à trouver la sérénité. « J’ai travaillé dur pour avoir plus d’indulgence envers moi-même, je refuse de léguer ma paix intérieure à celles et ceux qui ne l’ont pas encore trouvée », explique Anne Hathaway. « Je fais donc de mon mieux pour ne pas craindre le qu’en-dira-t-on et profiter au maximum de la vie. » Outre « Armageddon Time », Anne Hathaway est à l’affiche de quatre longs-métrages en 2023, dont « Mothers’ Instinct » avec sa copine Jessica Chastain. Elle a par ailleurs été acclamée pour son interprétation de Rebekah Neumann dans « WeCrashed ». « Ça se passe vraiment bien en termes de boulot pour l’instant, j’en suis très reconnaissante », confie-t-elle. Dans ces moments où elle a l’impression d’atteindre de nouveaux sommets – comme lorsqu’elle se tenait sur le tapis rouge cannois –, Anne Hathaway raconte qu’elle prend son jeune moi dans les bras et lui dit : « Regarde ce qu’on a accompli, c’est aussi grâce à toi. » « Je la rassure en lui disant : “Tout va bien se passer.” »
À propos du rôle qui a tout changé
« “Princesse malgré elle”, évidemment. Mais en fait, le rôle qui a vraiment modifié la donne, c’est “Rachel se marie”. C’était la première fois que j’interprétais un personnage compliqué : je devais mettre toute ma compréhension et ma compassion à contribution pour jouer quelqu’un de vraiment complexe. J’ai découvert que c’est ce genre de rôle que je préfère jouer : une sorte de laissée-pour-compte, que je dois aimer et incarner. J’avais été une actrice douce et mignonne. J’avais été une actrice à la mode. D’un coup, j’étais devenue une actrice à part entière. »
À propos de « Ocean’s 8 » et de son casting 100 % féminin
« On a commencé à tourner le lendemain de l’élection de 2016. Nous nous sommes toutes coiffées et maquillées le matin, puis nous avons regardé le discours de défaite d’Hillary. Ensuite, nous avons pleuré, avant de repasser à la coiffure et au make-up. On a enchaîné 20 heures de travail. Parce que les femmes sont vraiment tenaces. J’ai regardé autour de moi en me demandant : “Pourquoi ça a pris autant de temps dans ma carrière pour qu’il y ait autant de femmes sur un plateau ?” Je me souviens précisément de ce que j’ai éprouvé : “Voilà donc ce que ça fait d’être un homme à Hollywood. Où qu’ils aillent, ils sont en meute, c’est tellement facile.” Et j’ai eu envie de ressentir ça plus souvent. Je me suis dit que je devais en faire un objectif : travailler avec d’autres femmes et créer des opportunités pour qu’autant de femmes puissent bosser ensemble. » •••
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Veston, pantalon, blazer et chapeau, Dior. Soutien-gorge, Agent Provocateur.
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Robe, Valentino. Sous-vêtements, Deborah Marquit. Bague, Bulgari.
À propos de l’ambition
À propos de son objectif de carrière
« J'AI L'IMPRESSION QU'IL EXISTE UN CHANTAGE À LA SYMPATHIE QUAND ON EST UNE FEMME, SINON ON RISQUE D'ÊTRE INCOMPRISE ET MÉPRISÉE »
À propos des tournages avec des amies « La dernière personne que j’ai appelée lorsque je me suis sentie mal, c’est ma chère Jessica Chastain. On a travaillé ensemble sur deux films sans jamais se croiser, puis dans “Mothers’ Instinct” on a rattrapé le temps perdu. Le tournage a été très rapide. Un film qui se tourne normalement en 40 jours, on l’a fait en 25 jours. J’ai regardé Jessica et je me suis dit : “Dieu merci, tu es là.” Parce que je savais qu’elle me soutenait, aussi bien comme amie que comme actrice. Quand on a le nez dans le guidon, c’est génial d’avoir quelqu’un vers qui se tourner pour dire : “Est-ce que mon jeu tient la route ?” »
« La longévité. Ça fait 23 ans que je suis actrice professionnelle à Hollywood. J’espère jouer et donner du sens à ce métier aussi longtemps que je le pourrai. J’aimerais explorer ce qui se trouve au-delà des limites que les autres ont fixées pour moi. Ce que j’ai appris, c’est que l’inconnu regorge de merveilleuses promesses. Si je me retrouve en proie à la peur et à la panique parce que je suis un être humain, je me dis : “Tu ne sais pas, alors attends de voir ce qui va se passer.” »
ÉQUIPE DE PRODUCTION - STYLISME : ALEX WHITE, COIFFURE : ORLANDO PITA, MAKE-UP : GUCCI WESTMAN, MANUCURE : MARIA SALANDRA, SET DESIGN : COLIN LYTTON, PRODUCTION : TRAVIS KIEWEL.
« Je suis ambitieuse, et je pense que c’est une bonne chose. Lorsqu’on rêve d’une autre vie, mieux vaut être ambitieux. Je n’ai aucun problème avec ça. J’aime travailler dur et faire preuve de professionnalisme. J’aime fixer la barre haut. Ça me dérange que les hommes soient généralement définis par leur travail, leur talent et leur succès. Si un homme qui réussit semble quelque peu antipathique, on lui laisse le bénéfice du doute. J’ai l’impression qu’il existe un chantage à la sympathie quand on est une femme, sinon on risque d’être incomprise et méprisée. Et je pense que les femmes sont punies plus sévèrement pour les transgressions qu’on leur prête. L’ambition féminine est plus souvent perçue comme transgressive. »
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Trench en vinyle, Alaïa. Collants, Calzedonia. Escarpins, Alexandre Vauthier.
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Texte Elisabeth Clauss
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HERMÈS LES DESSOUS DE LA SOIE
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C’est le luxe au carré, l’excellence illustrée : si la maison emblématique du haut artisanat français reste liée peau à peau à la maroquinerie la plus durable imaginable, tout aussi solide mais plus fluide, la soie enroule harmonieusement son destin créatif à celui du cuir.
e n’est pas parce qu’un accessoire d’art est devenu un classique qu’il n’évolue pas. Depuis près d’un siècle, les foulards de soie Hermès explorent à la fois les frontières roulottées d’une expertise renouvelée et les techniques de fabrication. Le carré est devenu un paradoxal support d’expression aux angles illimités. Dans la région lyonnaise, un ambitieux programme de renforcement des activités de production de la filière soie et textile vient d’être finalisé, tandis que des artistes aux influences du monde entier enrichissent avec passion et sans répétition les séries de dessins qui recto, verso et avec esprit, racontent des histoires d’émotion. Ils se posent sur la peau, frôlent les cheveux, caressent la nuque, s’imprègnent des parfums et des souvenirs. Cécile Pesce, directrice de création de la soie féminine, évoque ces transmissions qui dépassent le tissage expert, et mettent jusqu’à quarante-huit couleurs dans nos vingt-quatre heures.
ça n’existait pas. Nous avons soumis ce défi à nos ingénieurs, aux responsables de la recherche et du développement, à nos imprimeurs à Lyon, et le temps est passé. Sans cesse, ce fantasme d’un carré qui pourrait être imprimé en double face revenait, nous avons pu lancer le concept abouti en 2020. Exactement le même grammage, le même porté fluide, un toucher aussi soyeux, avec l’avantage de pouvoir le porter d’un côté ou de l’autre. Du point de vue créatif, on peut élaborer sur un côté un dessin très académique et multicolore, de l’autre, une version bandana. C’est très excitant, ça nous ouvre un double support d’expression sur un même objet. »
Cécile Pesce
Les routes qui l’ont menée à la soie
« Je viens de l’univers des bureaux de style, où j’avais la charge de cahiers couleurs, de projets de prêt-à-porter et de lingerie. J’ai rencontré Hermès en 2005 grâce à Bali Barret qui m’avait demandé de collaborer avec elle sur le projet Soie Belle, collection créée à l’initiative de Pierre Alexis Dumas qui souhaitait dynamiser la soie. J’y suis restée, travaillant avec elle jusqu’à son départ en 2020. Nous étions très complices, humainement et créativement. Vers 2008, j’ai commencé à intervenir sur le prêtà-porter féminin, pour faire le lien entre le dessin et la couleur. J’ai pris par la suite la direction de la collection plage, ligne que je coordonne toujours, avec la soie. »
ERIC TRAORÉ, STUDIO DES FLEURS
Les innovations qu’elle a portées
« Un projet s’est dessiné, tout au début. Quand on démarre une collaboration, on effectue des recherches, on ouvre des caisses, on explore de nouvelles sources d’inspiration. J’ai eu l’idée d’un carré qui serait imprimé différemment des deux côtés. C’était assez fascinant, parce que
1 Chevaloscope en twill de soie Objets PE23 Hermes par Elias Kafouros
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« J'AI EU L'IDÉE D'UN CARRÉ QUI SERAIT IMPRIMÉ DIFFÉREMMENT DES DEUX CÔTÉS » CÉCILE PESCE
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Les rencontres qui l’ont inspirée
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Le dialogue entre la soie et le cuir
« Le lien entre le cuir et la soie, deux signatures Hermès très fortes, s’organise en échanges créatifs très organiques. Ces matières cultivent une forme de connivence, d’entente secrète, comme deux univers et deux métiers qui se répondent à la perfection. Aujourd’hui, un carré s’enroule par exemple très naturellement autour de la poignée d’un sac en cuir. Après toutes ces années, pour moi, le twill de soie reste la matière absolue, incontournable, extrêmement surprenante, solide, qui répond très bien à l’impression au cadre, un élément central. On peut laver ce twill, le surteindre, le broder, l’imprimer, il est multiple. On peut aussi, et surtout, le transmettre. »
« J’ai envie d’évoquer Virginie Jamin, une dessinatrice arrivée chez Hermès au même moment que moi, avec un trait vraiment original, et qui signe aujourd’hui plus de vingt-cinq dessins de carrés. Au fil de nos collaborations, elle a développé un talent inouï, des compétences de création, d’imagination, la capacité de faire évoluer sa main, de raconter des histoires autrement. Elle a constitué un patrimoine qui va marquer vingt années de carrés, et j’espère qu’elle continuera longtemps encore. Il y a un autre dessinateur, Elias Kafouros, que j’admire beaucoup. Je l’ai rencontré à l’occasion d’un séminaire à Athènes. Nous avons visité son atelier – je crois qu’il n’y a rien de tel que d’aller voir un dessinateur dans son lieu, on découvre souvent ce qu’il ne nous a pas encore montré, on peut tirer un fil ensemble. On entre dans une proximité, une intimité, qui valorise la création. Elle a parfois besoin de temps silencieux, de ne pas être exposée. Il nous a proposé pour l’été 2023 un dessin sur le thème Chevaloscope, qui décline des croquis amusants de chevaux musicaux, botaniques, sportifs. Ce sont des moments de création intense, forte et joyeuse. C’est toujours intelligent, toujours bienveillant. Nous avons beaucoup de chance. »
Le fil des histoires de transmission
« Il y a une douzaine d’années, j’ai passé une journée à la boutique du Faubourg Saint Honoré, un samedi animé, pour vendre. Parce que j’avais envie de savoir ce que les clients venaient chercher. Ils arrivent tous avec une histoire, c’est systématique et incroyable. Ils souhaitent parfois remplacer un carré perdu, ou enrichir une série qu’ils ont commencé à offrir à leurs enfants et veulent poursuivre cette connivence avec le même dessinateur… J’ai dû répondre à leurs demandes en m’impliquant dans leur récit, j’ai réalisé à quel point le carré de soie est un objet de désir. Certaines personnes héritent d’une collection de carrés de leur grand-mère ou de leur tante, et la considère comme un véritable butin, un trésor parfois dont elles ne savent pas trop quoi faire, mais, en tout cas, le lien est immédiat. Comme on a des livres de chevet, on peut avoir des carrés qui nous sont très proches, même si on ne les porte pas tous les jours. Moi, par exemple, je n’aime 90 cm de côté pas qu’on m’en prête, parce qu’ils sont miens, avec leur sens et leurs souvenirs. » 3.000 dessins dans la carréothèque 40 nouveaux dessins de carrés par an 75.000 teintes disponibles 300 dessinateurs depuis 1937
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LE CARRÉ EN CHIFFRES RONDS
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Texte Eveline Janssens Photos Carmen De Vos
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OENA HENDRICKX « JE ME SENS FORTE SUR M E S PAT I N S »
La patineuse artistique Loena Hendrickx compte parmi l’élite mondiale de sa discipline. Forte d’une confiance inébranlable dans ses triples sauts, elle combine l'élégance et la souplesse d'une ballerine. Vice-championne du monde, elle a déjà participé deux fois aux Jeux olympiques et figure parmi les grandes favorites des championnats d'Europe qui ont lieu fin janvier. L'ambassadrice de la marque Chique Sport brille par ses chorégraphies extraordinaires et ses tenues uniques. ELLE a rencontré Loena juste après sa médaille de bronze en finale du Grand Prix, la compétition la plus importante de l'automne. Son objectif ? « Faire grandir un petit sport ! »
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« AVEC MES NOMBREUSES MÉDAILLES, JE PASSAIS POUR UNE OUTSIDER À L'ÉCOLE »
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À quatre ans, vous vous êtes lancée sur les traces de vos trois frères aînés, tous patineurs. Les deux plus âgés pratiquaient le hockey sur glace, tandis que Jorik (autre patineur belge de haut niveau) suivait des cours de patinage artistique. Comment s’est passé l’apprentissage ? En Belgique, j’étais une excellente patineuse. Mais lors de ma première expérience à l’étranger, j’ai remarqué que j’avais un sérieux retard. J’ai travaillé dur et je suis parvenue à accéder très jeune au circuit senior. Lors de mon premier championnat d’Europe, j’ai terminé septième ; et lors de mon premier championnat du monde, j’ai décroché ma qualification pour les Jeux de 2018.
À l’époque, vous êtes passée d’une écolière harcelée à une athlète de haut niveau. Mes années d’école primaire ont été difficiles. Les enfants peuvent se montrer cruels et jaloux sans le vouloir. Avec mes nombreuses médailles et absences les jours de compétition, je passais pour une outsider. Après une journée d’échange où Jorik et moi sommes allés nous entraîner aux PaysBas, j’ai crié haut et fort que je voulais faire ça tous les jours. Le soir même, Jorik a fait des recherches sur les meilleures écoles de sport néerlandaises et j’ai atterri dans l’enseignement aux Pays-Bas avec un statut de sportive de haut niveau. Je me suis totalement épanouie là-bas.
Ce même Jorik, après une impressionnante carrière de patineur, est maintenant votre entraîneur. Vous arrive-t-il parfois d’avoir envie de vous balancer des patins à glace ? Bah, ça se passe plutôt bien (rires). Si on se dispute, c’est surtout pour des broutilles. Il connaît parfaitement ma personnalité et mon corps, et a luimême patiné au plus haut niveau. J’ai senti que mon ancienne coach (Carine Herrygers) avait perdu un peu confiance en elle face à l’augmentation de mon niveau.
Après plusieurs saisons marquées par les blessures, vous êtes revenue reboostée à l’issue du confinement. Une confiance essentielle, car à votre niveau, tout se joue dans la tête ? Maîtriser les sauts et les pirouettes prend des années. Une fois au plus haut niveau, c’est la plus forte mentalement qui gagne. Il faut croire en soi et en ses capacités. Je suis en fait assez timide, mais devant un public de milliers de personnes et un jury de neuf membres, je me sens forte sur mes patins. Ma confiance est mon meilleur atout.
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Autre trait qui vous distingue : votre âge. (Rires) 23 ans, c’est plutôt vieux pour une patineuse artistique. Le physique parfait pour le triple ou le quadruple saut est un corps de petite taille, caractéristique d’une fille en pleine puberté. J’ai déjà vécu ma transformation de femme et je suis toujours au top. Un corps de 20 ans est davantage mis à rude épreuve pour accomplir ce type d’exploits. Puis à mon âge on réfléchit beaucoup plus. À 15 ans, on saute en mode pilote automatique parce qu’on n’a rien à perdre.
À propos des jeunes de 15 ans, on pense immédiatement aux patineuses russes qui ne sont pas autorisées à concourir en raison de la guerre en Ukraine. Oui, je les observe, et je me demande comment ces jeunes filles aux jambes si maigres parviennent à réaliser des quadruples sauts. Sérieusement, comment font-elles ? Je ne sais pas. Mais le podium a toujours été trusté par les Russes. Moi et mes homologues américaines ou japonaises avons concouru pour les places 4, 5 et 6. Le champ de la compétition est désormais complètement ouvert. Seuls 4 points séparent les meilleures du top 6, c’est très excitant. L’Union internationale de patinage a relevé l’âge minimum de 15 à 17 ans après le scandale de dopage de Kamila Valieva. J’espère que ça rendra sa féminité au patinage artistique.
Le jury apprécie vos programmes matures dans lesquels vous osez affirmer votre féminité. J’ai déjà une certaine expérience de la vie par rapport à une ado de 15 ans. Je suis devenue vice-championne du monde pour mon freestyle long sur le thème des « Mille et une nuits ». La chorégraphie d’Adam Solya, mon chorégraphe attitré (également professeur de danse au Conservatoire de Bruxelles), a suscité l’enthousiasme du jury et du public. Pour moi, il s’agit toujours de repousser une nouvelle limite, et ma confiance en moi m’aide à y arriver.
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Quiconque pense au patinage artistique pense à des duels au sommet comme celui de Tonya Harding contre Nancy Kerrigan. Par chance, je n’ai jamais vécu ça. Mes concurrentes et moi ne sommes pas nécessairement les meilleures amies du monde, mais nous nous souhaitons mutuellement bonne chance. Ce genre de situations, où les patins étaient sabotés, ne se produisent heureusement plus.
Le patinage artistique, comme la gymnastique et le ballet, abonde en idées reçues concernant les athlètes et leur poids. J’ai également eu des problèmes avec les chiffres sur la balance. À 18 ans, j’étais en pleine puberté et j’avais pris des formes de femme. Mon poids était parfaitement normal, mais je me sentais grosse par rapport aux jeunes adolescentes que j’affrontais. J’ai même souffert du syndrome RED-S (Relative Energy Deficiency in Sport), car j’absorbais beaucoup trop peu d’énergie. J’ai frappé à la porte d’une diététicienne qui m’a enseigné comment, quoi et quand manger. J’ai appris à m’aimer et à aimer mon corps.
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« J'AI APPRIS À M'AIMER ET À AIMER MON CORPS » artistique, on peut être pénalisé pour un costume qui ne correspond pas au freestyle ou pour un dysfonctionnement de la tenue, comme un fermoir qui se détache. Toutes ces paillettes garantissent une certaine esthétique aux yeux des juges et du public, même de loin. Mes costumes, 100% belges, sont conçus par Severine-Costumages.
Un look qui inclut une bonne couche de maquillage. Tout à fait. Les juges et les caméras sont loin, donc le maquillage doit être accentué. J’ai appris à me maquiller moi-même après avoir regardé des heures de tutoriels. La laque empêche les cheveux de se mettre en travers du chemin. Pour moi, tout doit être parfait : ongles vernis dans la teinte de ma tenue, maquillage impeccable et cheveux apprêtés.
Vous êtes une véritable star à l’étranger, mais ici, en Belgique, vous pouvez encore faire vos courses sans être dérangée. En effet. Au Japon, par exemple, on m’arrête dans la rue : des fans se prosternent et me demandent un autographe. Mais au fond, je suis très casanière, je n’aime pas rester longtemps loin de ma famille.
Vous avez quelque cent mille followers sur Instagram. Ça fait partie du job ?
L’année dernière, une controverse a fait rage autour de votre postérieur. (Rires) Pour mon freestyle long sur un thème oriental, j’avais choisi une combinaison nude. Même mon short était couleur peau. Certain·e·s juges ont cru que je patinais les fesses à l’air. Le premier modèle était peut-être un peu trop petit et s’est glissé entre mes fesses lors de la première compétition de la saison. Le retirer en pleine chorégraphie aurait été inapproprié, alors j’ai reçu un avertissement. Le short a été légèrement élargi et ce même costume a été nommé aux ISU Awards dans la catégorie Meilleur costume. Je me permets de le signaler au passage…
Parlons paillettes. Vous cocréez vos costumes ? Absolument. Je m’inspire des tenues de mariage et des costumes de danse. Mes tenues de patinage sont le résultat de l’assemblage de cinq robes différentes : la manche de celle-ci, le dos de cellelà, le décolleté de cette robe… L’image globale est très importante. En patinage
Oui. Dans un petit sport, le sponsoring est important. Je ne bénéficie pas de la même exposition qu’un cycliste, par exemple, et je ne peux montrer mes logos qu’au moment du « kiss and cry » (quand les points sont distribués, avec leur cortège de baisers/larmes, NDLR). Les réseaux sociaux sont donc un moyen enrichissant de mettre en avant mes sponsors. Je reçois un salaire mensuel grâce à mon contrat de sportive de haut niveau chez Sport Vlaanderen, et j’en suis très reconnaissante. Sportoase me soutient et j’ai une voiture par l’entremise du Lauwers Groep. Chaque année, équilibrer le bilan financier s’apparente à un exercice d’équilibriste : à quels concours puis-je (ou non) participer ? Je pense aussi à l’avenir : j’ai un diplôme d’accompagnatrice dans l’accueil extrascolaire et je combine ma carrière sportive de haut niveau avec un bachelor pédagogique pour les maternelles.
Vous êtes également ambassadrice de Chic Sport. Je suis une grande fan ! Chic Sport est une entreprise anglo-belge. Jenna McCorkell, décuple championne britannique et épouse de la légende belge du patinage artistique Kevin Van der Perren, est la tête pensante de la marque. Celle-ci propose des vêtements d’entraînement fins, chauds et bien ajustés. Parfaits pour le patinage, le jogging, le yoga, la danse… Les imprimés sont originaux. Dans la nouvelle collection Icon, les leggings off-ice et le débardeur au dos original sont mes pièces préférées.
Enfin, à l’approche de la Saint-Valentin, une question s’impose : le sport de haut niveau et l’amour, ça matche ? Je viens d’entamer une nouvelle relation. Mon petit ami a lui-même fait de l’athlétisme de haut niveau, il me soutient donc pleinement, ce qui est nécessaire. Il fait beaucoup de fitness, il a donc un corps canon. J’espère qu’il m’entend (rires)... Merci au Sportoase Groot Schijn.
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Théâtre Royal des Galeries Directeur : David Michels
Mémoire de l’eau
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de Shelagh Stephenson adaptation de Brigitte Buc et Fabrice Gardin
Avec Christel Pedrinelli, Séverine De Witte, Laura Fautré, Bénédicte Chabot, Frédéric Nyssen et David Leclercq. Mise en scène : Fabrice Gardin Décor : Lionel Lesire Costumes : Sophie Malacord Lumières : Félicien Van Kriekinge
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Du 1 au 26 février 2023 En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge
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RAMI MALEK & C AT H E R I N E D E N E U V E
C’EST LA MAGIE DE PARIS Catherine Deneuve et Rami Malek se croisent sur le Pont Alexandre III pour rendre hommage à la montre Tank Française de Cartier sous la direction avisée de Guy Ritchie. Ils prennent le temps de partager leur complicité à travers une interview croisée. Moteur.
RAMI MALEK: Catherine, qu’est-ce qui définit le cinéma français selon toi ?
CD :
Préfères-tu la comédie ou le film noir ?
RM : J’aime les deux, mais j’ai toujours aimé m’évader dans une comédie et surtout quand je regarde quelque chose d’assez dramatique, il faut toujours qu’il y ait une certaine forme de légèreté pour moi. RM :
Pour toi, qu’est-ce qui rend un film emblématique ?
CD : L’acteur, l’actrice, la lumière, la musique, le son, sur-
tout le son. CD :
Nouvelle Vague ou nouvelle génération ?
RM : Je dirais Nouvelle Vague, juste parce que j’aime les choses qui sont révolutionnaires, surtout dans l’art et la culture. Et pour les cinéastes, sortir du système des studios et de faire des choses par eux-mêmes.
Catherine, si tu pouvais voyager dans le temps, à n’importe quelle époque ?
RM :
CD : XVI-XVIIe siècle, le temps des Lumières. RM : J’ai toujours imaginé être à Paris dans les années 20.
Je pense que c’était très romantique, très exubérant.
CD :
Quel est ton style français ?
RM : Compliqué et sophistiqué. CD : C’est ça, “compliqué.” RM : Quel
est, selon toi, le mot le plus élégant du français ?
CD : Zut. RM : Que veut dire “zut” ? CD :
Quels sont les sons que tu aimes à Paris ?
RM : J’aime tous les sons qui viennent du Café de Flore. La porte qui s’ouvre, la table qui se met en place, toutes les voix qui viennent de toutes les directions. Les histoires qui existent dans cet endroit.” RM :
Quelle est ta montre Tank préférée ?
CD : J’aime bien celle-ci [la Tank Française]. Mais aussi, parfois, j’opte pour une plus petite. J’aime que le porté soit doux, je n’aime pas que la montre soit serrée. Et toi ? RM : La Tank Française parce qu’elle peut être à la fois extrêmement sophistiquée pour un événement très élégant et décontractée... CD : Oui, c’est un gros avantage. RM : La Tank Française de Cartier, voilà.
PRESSE
CATHERINE DENEUVE: Il y a plus de paroles dans les films français. Dans les films américains, ils font ce qu’ils font, dans les films français, ils vous expliquent ce qu’ils vont faire.
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Thalys
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CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC THALYS. THALYS.COM
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Texte Jolien Vanhoof
TÉMOIGNAGES
USINESS ET PLAISIR
Ces entrepreneur·e·s ont déjà tranché : fort·e·s de leur amitié, de leur relation amoureuse ou du lien familial qui les unit, tou·te·s se donnent à fond pour réaliser un rêve commun.
PIETER PEULEN, HADRIEN HANSE, PRESSE
POURQUOI CHOISIR ?
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STUDIO COLLECT
DES AMIES PRÉCIEUSES
Studio Collect, c’est l’histoire de quatre amies, fascinées par la magie qui opère lorsque quatre paires de mains animées par la même passion donnent forme à une idée. Le parcours des sœurs d’âme Hermien Cassiers, Saskia Govaerts, Magaly Hermans et Hannah van Lith s’apparente à un conte de fées. Elles se sont rencontrées à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers et ne se sont plus quittées après leurs études de bijouterie. Saskia : « Notre idée de départ était de partager un atelier pour réduire les coûts, mais nous avons rapidement commencé à réaliser des pièces ensemble, et c’est ce que nous continuons à faire. » Studio Collect a vu le jour en 2013 et quatre ans plus tard, le premier point de vente physique a ouvert dans le fief des jeunes filles, à Anvers. Il y a peu, un deuxième shop a été établi à Gand. On y croise toujours l’une ou l’autre Studio Collector, car ce sont elles qui gèrent les boutiques. « On se relaie », précise Hannah. « C’est donc très pratique d’être quatre. On se charge également toutes ensemble de la conception des pièces, mais pour le reste, les tâches sont clairement réparties. Magaly assure le suivi des commandes et des matières premières dans l’atelier. Saskia s’occupe de la communication et je me charge de l’aspect financier avec Hermien. » Chacune reste à sa place, sauf si l’une d’entre elles part en congé de maternité. Magaly : « Au cours des dix dernières années, nous avons évolué dans nos rôles respectifs. De manière organique, à l’image de Studio Collect. Nous ne nous sommes pas réunies un jour autour d’un business plan ou guidées par des ambitions démesurées. Le studio a évolué en toute simplicité sans qu’on doive trop y réfléchir. »
Boucles d'oreilles en argent avec sertissage de pierres vintage, 145 €.
« NOTRE AMITIÉ A TROP DE VALEUR POUR PRENDRE LE RISQUE DE LA SACRIFIER »
Cela dit, le quatuor ne laisse rien au hasard. Ses bijoux architecturaux se singularisent par des touches de modernisme, brutalisme et Art déco. La disposition de chaque pierre est mûrement réfléchie. Depuis le début, elles prennent au sérieux leur collaboration, tant comme associées que comme
amies. « On essaie d’anticiper les éventuels problèmes », souligne Hermien. « Les départs en vacances, par exemple, ou le lancement d’un nouveau magasin. Avant même qu’un problème se pose, on en discute. Ça permet d’éviter les quiproquos. » Si une divergence d’opinions survient, elles en parlent immédiatement, car il en va de leur amitié. Saskia : « Et on arrive à régler les problèmes à chaque fois. Peut-être est-il plus facile de parvenir à un compromis avec quatre chefs d’entreprise ? Si deux d’entre nous sont en profond désaccord, il y a toujours deux médiatrices pour nuancer la
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discussion (rires). » « On a conscience de tout ce qu’on pourrait perdre, en plus de l’entreprise », ajoute Hannah. « Notre amitié a trop de valeur pour prendre le risque de la sacrifier. C’est pourquoi on se voit régulièrement en dehors des heures de travail. Le temps qu’on passe entre amies est précieux. » Comment cette magie opère-t-elle ? Quel est le secret de ce succès collectif ? SASKIA : « Il est important de continuer à voir la valeur ajoutée d’un partenariat. Lorsqu’on crée une entreprise avec un·e ami·e, c’est avant tout parce qu’on croit en cette personne, en sa force et en son talent. Après dix ans, on se voue toujours une grande admiration mutuelle. » HERMIEN : « Studio Collect, c’est nous quatre. Avec une personne en moins ou en plus, ça ne marcherait plus. » SASKIA : « Qu’aucune de nous n’arrête alors (rires) ! » MAGALY : « On s’est trouvées sans se chercher. » studiocollect.com
ROND CARRÉ STUDIO
FAÇONNER DES RÊVES COLLECTIFS
Leurs amis·e· les trouvent dingues de travailler en couple. Mais pour les Bruxellois Jade Vijt et O’nonto Zaman, l’amour qui soude leur couple est indissociable de celui qu’ils vouent à leur métier. Début 2020, juste avant qu’éclate la crise du coronavirus, le duo a fondé sa propre agence de design, Rond Carré Studio. Jade : « On s’admirait l’un l’autre depuis plusieurs années. O’nonto travaillait en tant que directeur artistique et graphiste indépendant, moi comme architecte d’intérieur. La création d’un studio ensemble constituait logiquement l’étape suivante. » Depuis lors, Bellerose, Odyskin, Edji Gallery et Panda Gin figurent parmi leurs clients. Le duo signe également la décoration intérieure de la nouvelle boutique Orta, qui a ouvert ses portes en décembre dernier. « Nous lançons chaque projet à deux », explique O’nonto. « On établit la direction artistique et on crée des mood boards… Mais nous n’exécutons pas tout de A à Z ensemble. On a chacun·e notre spécialité et on s’octroie mutuellement la liberté de faire nos propres trucs. » Le fonctionnement de Rond Carré Studio fait écho à la répartition des tâches à la maison. O’nonto répond aux e-mails et gère le budget, Jade s’occupe du planning. Après trois ans, la collaboration est fluide, et chacun·e est épanoui, à la ville comme à la maison. Leur plus grande force ? O’nonto : « Je bénéficie chaque jour du feed-back d’un autre esprit créatif qui ne fait pas exactement ce que je fais, mais qui sait de quoi il retourne. Jade me challenge et me pose les questions auxquelles je ne pense peut-être plus. Et vice versa. » Et le plus grand danger ? Jade : « On se blâme parfois pour nos erreurs. Si l’un d’entre nous propose une idée qui échoue, l’autre lui lance “un tu vois, je te l’avais dit (rires) !” »
Bague en plaqué argent 18 carats avec une pierre émeraude, 395 €.
O’nonto et Jade se sont rencontrés à l’école secondaire. Après s’être perdus de vue, ils ont repris contact au début de la vingtaine par l’entremise d’un ami commun. Ils viennent de célébrer leurs 14 ans de vie commune. Leur relation s’est renforcée et surtout intensifiée depuis le lancement de Rond Carré Studio. « Ça fonctionne dans les deux sens », poursuit Jade. « Le stress au travail se ressent à la maison. Pour tous les deux. Dans ces cas-là, on ne peut pas se tourner vers l’autre pour se distraire. A contrario, la réussite d’un projet procure un sentiment de fierté qui compte double. »
HADRIEN HANSE, PRESSE
« ON A CHACUN NOTRE SPÉCIALITÉ ET ON S'OCTROIE LA LIBERTÉ DE FAIRE NOS PROPRES TRUCS »
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Conception graphique pour la galerie EDJI à Bruxelles.
Il n’existe pas beaucoup de marge de manœuvre entre la maison et le studio. Le couple a créé une distance physique en louant un espace de travail extérieur, certes, mais dans leur esprit, les deux mondes fusionnent constamment. « Et c’est tout à fait OK », précise O’nonto. « Nous avons déjà essayé à plusieurs reprises de scinder travail et privé. Sans succès. Quand on va au restaurant, on analyse automatiquement chaque détail : la couleur du plafond, le design du menu… Même en matière de voyages, on choisit toujours des destinations dont on sait qu’elles nous inspireront pour de futures missions. C’est instinctif. »
À quoi rêvent-ils encore en tant que duo (artistique) pour l’avenir ? O’NONTO: « Se développer davantage dans ce que nous faisons. Et la scénographie d’une exposition au MoMA… ce serait fantastique. » JADE : « Mais à Bozar, ce serait déjà super ! » Outre Rond Carré Studio, un deuxième enfant ? EN CHŒUR : « Une chance sur deux (Rires). » rondcarrestudio.com
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La boutique Orta, 16A rue Jean Stas à Bruxelles.
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BERNADETTE ANTWERP
TELLE MÈRE, TELLE FILLE
C’est lors d’un stage chez Simone Rocha à Londres que Charlotte de Geyter a eu une illumination : pourquoi ne pas lancer une marque de mode avec sa maman Bernadette ? Elles se manquaient mutuellement et s’appelaient tous les jours. « Le moment était venu de saisir notre chance », raconte Bernadette, créatrice de sa propre marque de mailles, Made by Bernadette, qui avait jusque-là fait ses armes en tant qu’acheteuse, notamment chez Ralph Lauren. Aussitôt dit, aussitôt fait. Fin 2018, mère et fille s’asseyaient à la table des négociations chez Net-a-Porter, prêtes à conquérir le monde avec leurs robes en soie fleuries et colorées. Charlotte : « Nos imprimés constituent la base de notre marque, ils définissent l’esthétique de chaque collection. Je tiens de ma mère mon amour de la nature. Pendant que je dessine, elle m’envoie souvent des images de plantes et de fleurs. » Le duo partage d’autres sources
d’inspiration, comme l’art, les vieux films et les femmes iconiques, toutes générations confondues. D’ailleurs leur différence d’âge – elles ont près de 30 ans d’écart – représente à leurs yeux leur principal atout. « On se sent aussi bien l’une que l’autre dans les vêtements qu’on crée, et on veut transmettre ce sentiment à nos clientes », affirme Charlotte. Au cours des cinq dernières années, mère et fille ont construit leur propre monde merveilleux. Outre des vêtements et des accessoires, elles ont lancé une vaste gamme d’objets pour la maison, agrémentée de superbes céramiques, serviettes brodées, coussins et nappes. Pourtant, selon Bernadette, l’évolution la plus précieuse s’est jouée sur le plan personnel. « Nous partagions déjà beaucoup de choses, comme notre humour et notre éternel optimisme, mais depuis que nous travaillons ensemble, notre lien est plus fort que jamais. Je remarque immédiatement quand Charlotte est stressée, alors j’essaie de la rassurer. Elle est perfectionniste, mais dans la mode, il faut parfois relativiser, sinon on ne fait pas long feu. » Charlotte : « Au début, j’ai eu du mal à trouver le bon équilibre. Mère et fille, meilleures amies, et du jour au lendemain associées, on a dû apprendre à transcender notre lien familial. On travaille ensemble, mais on ne veut pas perdre le lien premier qui nous lie. » Y a-t-il encore des moments où elles sont simplement mère et fille ? « De plus en plus », se réjouit Charlotte. « Par exemple, nous venons de rentrer d’un voyage d’affaires en Suisse. Maintenant, on peut se détendre un peu en échangeant sur des sujets divers et variés. »
Robe Victoria issue de la collection SS23, 990 €.
Outre les points de vente en Suisse et dans le reste de l’Europe, au Royaume-Uni, en Irlande, au Canada, aux États-Unis, au Mexique et même au Japon et en Australie, on peut également trouver Bernadette Antwerp sur tous les e-shops de luxe, tels que Matchesfashion, Shopbop et, bien sûr, Net-a-Porter, là où tout a commencé. Mais, quelles que soient l’ampleur et la popularité internationale de la marque anversoise – Sandra Bullock, Dakota Johnson et Chrissy Teigen ont déjà été aperçues dans un peignoir Bernadette –, le duo garde les pieds sur terre : « Nous sommes une entreprise en pleine croissance, mais nous souhaitons avant tout rester une petite famille soudée. » bernadetteantwerp.com
PHIL ENGELHARDT, PRESSE
« DEPUIS QUE NOUS TRAVAILLONS ENSEMBLE, NOTRE LIEN EST PLUS FORT QUE JAMAIS »
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Texte Maya Toebat Photos Justin Paquay
Alors que nous sommes coincé·e·s dans les bouchons le matin, elles rentrent chez elles ou sont à pied d’œuvre depuis longtemps. Ce n’est pas forcément le cas tous les jours, mais il arrive que ces travailleuses de la nuit ne tombent dans les bras de Morphée qu’à l’aube. Pourquoi des horaires décalés ? Comment combinent-elles ce rythme avec le reste de leur vie ?
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NUIT BLANCHE, ELLES TRAVAILLENT !
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CAROLINE BAUGNIET CAMIONNEUSE Caroline Baugniet, qui a participé à l’émission de téléréalité flamande « Lady Truckers », a toujours été un oiseau de nuit. Pendant les examens, elle dormait l’après-midi et commençait à étudier le soir (au grand dam de sa mère). Quand elle s’est retrouvée conductrice de poids lourds après un emploi de toiletteuse pour chiens, elle s’est directement retrouvée dans son élément. Au cours de ses nombreuses années d’activité comme chauffeuse, elle a travaillé selon différents horaires. Il y a néanmoins toujours eu une constante : une nette préférence pour la nuit. « Avant, je roulais à l’international, mais aujourd’hui, je transporte des chips Pringles de l’usine vers trois entrepôts belges. Je travaille quatre nuits, après quoi je suis à la maison quatre jours. Je quitte la maison à 17h45 et je rentre à 7 heures le lendemain matin. Quand je prends mon service, l’heure de pointe bat encore son plein, mais à partir de 20 heures, c’est beaucoup plus calme sur les routes. J’aime travailler à l’heure où les autres vont dormir. Ça me fait du bien d’être seule. » Caroline combine parfaitement son travail de nuit avec ses autres activités. Elle dirige un petit manège à titre complémentaire. « Pendant mes jours de congé, j’entraîne des chevaux et je donne des leçons aux enfants. Quand je travaille la nuit, je dors quelques heures le matin, puis je m’occupe des animaux. » Dans cette vie bien remplie, elle parvient également à trouver du temps pour son compagnon et sa fille de 18 ans. « J’ai rencontré mon compagnon au travail, il charge parfois mon camion. Ses horaires sont très irréguliers : il travaille tantôt la journée, tantôt plusieurs nuits d’affilée... Il y a donc des périodes où nous nous voyons à peine, mais nous nous comprenons puisqu’aucun de nous deux n’a un horaire classique. J’ai aussi de la chance qu’il ait autant de patience : il a passé de nombreuses nuits en solo. » La fille de Caroline est également habituée à l’absence de sa mère. Elle vole aujourd’hui de ses propres ailes, mais quand elle était plus jeune, Caroline a travaillé un moment comme assistante vétérinaire pour pouvoir
lui consacrer plus de temps. « Ma fille a ensuite choisi d’aller en internat, ce qui m’a permis de reprendre le volant d’un camion. Ça tombait bien, car ça commençait à me manquer. » Pour Caroline, rester éveillée la nuit n’est pas un problème. Mais dormir la journée s’avère un peu plus compliqué. « Heureusement, mon entourage est compréhensif. D’autres travailleurs et travailleuses de nuit ont du mal avec les nuisances sonores, un chien qui aboie, des travaux dans la rue... Il faudrait plus de tolérance à l’égard des personnes qui travaillent la nuit. » Dans ce contexte, il n’est pas évident pour Caroline de voir ses amis. « Je dois parfois passer mon tour pour un apéro, et je travaille souvent les dimanches et jours fériés. L’usine est en effet automatisée et fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Malgré tout, je ne voudrais renoncer à aucun de mes deux jobs. »
« J’AIME TRAVAILLER QUAND LES AUTRES VONT DORMIR » CAROLINE magazine ELLE 65
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TRUUS HELSEN BOULANGÈRE Après avoir travaillé plusieurs années pour d’autres boulangers, Truus Helsen et Anne Bausart ont lancé leur propre commerce à Borgerhout en janvier 2022 : Bakkerij Boulot. Quand on est son propre patron, on peut évidemment fixer ses horaires. Elles ont donc décidé de ne commencer qu’à 5 heures du matin et de fermer le dimanche. « La première arrive à 5 heures pour cuire les pains, tandis que la seconde démarre la journée à 6 heures afin de préparer les pâtes pour le lendemain. Nous alternons ainsi tous les jours. Le samedi, nous commençons à 3h30 pour cuire plus de viennoiseries. » Étant donné que les deux associées proposent un assortiment limité et du pain au levain, elles parviennent à respecter ce rythme. « La pâte doit reposer plusieurs heures au frigo, il est donc inutile de se lever plus tôt pour la faire le matin. »
Malgré les longues journées, de 5 à 17 heures à peu de choses près, le rythme de Truus est très différent de celui qu’elle avait il y a quelques années. Issue d’une famille de boulangers, elle a longtemps travaillé comme développeuse web avant de suivre une formation en boulangerie et de se reconvertir. « Dans la boulangerie où je travaillais auparavant, je faisais un vrai travail de nuit. Je commençais entre 3 et 4 heures, y compris le week-end. C’était donc compliqué de voir mes amis. Étant donné que nous n’ouvrons pas le dimanche, le week-end commence dès la fermeture du magasin le samedi après-midi. » Prévoir une activité un soir de semaine s’avère plus complexe. « J’essaie parfois d’aller au cinéma ou au restaurant, mais je ne veux pas rentrer trop tard, car je dois me lever tôt. Ce n’est pas agréable d’avoir les yeux rivés sur sa montre. » Cela dit, Truus n’éprouve aucune difficulté à se lever plus tôt que la majorité d’entre nous. Même quand elle a congé, elle aime aller se balader avant le lever du soleil. « Je me rends tranquillement à la boulangerie à vélo le matin, alors qu’avant, j’arrivais parfois au bureau stressée par la circulation. Au magasin aussi, la journée commence calmement, puis s’intensifie progressivement jusqu’au coup de feu de l’ouverture. J’aime cette transition, la nuit qui cède sa place au petit matin. Le week-end, il m’arrive de croiser des fêtards rentrer chez eux, alors que pour moi, une nouvelle journée commence. C’est amusant. »
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« IL M’ARRIVE DE CROISER DES FÊTARD·E·S EN PARTANT TRAVAILLER À VÉLO » TRUUS
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STEFANIE VANDERVELDEN URGENTISTE Stefanie Vandervelden est urgentiste. Chaque lundi soir, elle se rend à l’hôpital pour une garde de nuit de 12 heures. Si la pression retombe pour beaucoup en soirée, aux urgences, c’est le coup de feu. « Nous commençons à 20 heures, mais c’est l’effervescence jusqu’à 2 heures environ. » Le reste de la nuit, les patient·e·s arrivent au compte-gouttes et Stefanie a enfin le temps de gérer le volet administratif. « Une fois le calme revenu, il est assez agréable de travailler aux urgences la nuit. Je peux alors répondre aux e-mails, discuter un peu avec le personnel soignant ou manger tranquillement sans avoir à décrocher le téléphone. En effet, nous recevons pas mal d’appels de médecins généralistes, d’autres hôpitaux, de patient·e·s. Les gens se demandent souvent pourquoi le délai d’attente est long aux urgences. En fait, nous sommes très souvent au téléphone... » Quand Stefanie rentre chez elle le mardi matin, elle file se coucher. « Heureusement, je m’endors facilement et n’importe où. Je dois néanmoins veiller à me lever au bout de quelques heures, sinon je ne dors pas la nuit suivante. » Elle travaille à quatre cinquièmes et effectue cinq gardes de nuit par mois : chaque lundi et souvent une fois le week-end. « Étant donné que je travaille de nuit le lundi, je suis à la maison la journée les lundis et mardis ; le mercredi est mon jour de congé. C’est très pratique avec deux belles-filles et un fils de quelques mois. Quand les enfants ne sont pas à la maison, je peux prendre du temps pour moi, pour faire du sport ou une pédicure par exemple. »
Pour l’instant, la balance penche du côté des avantages, même si Stefanie n’a certainement pas l’intention de travailler de nuit toute sa vie. « Après une bonne journée passée avec mes proches, surtout le week-end, c’est parfois difficile de les quitter. En vieillissant, les gardes de nuit pèsent davantage sur le rythme biologique. Mais je savais dès le départ que ça faisait partie du job et je ne regrette pas d’avoir choisi cette voie. Les urgences balaient tout le spectre de la médecine, et on ne sait jamais ce qu’elles réservent. Cette flexibilité correspond bien à ma personnalité. »
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Texte Elisabeth Clauss
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LA CONVER(SA)TION EN OR porte aussi bien le tuxedo que le maillot de raconter une occasion où il est sorti de sa zone de confort. « Je ne suis pas trop fan de l’océan, je me méfie des requins, mais j’ai fait de la plongée à Miami juste après un ouragan, et j’ai adoré ça. C’était un vrai défi pour moi, parce que précédemment, j’avais tout juste retenu ma respiration 20 secondes à la piscine avec mes enfants. Mais après deux heures d’entraînement avec le champion du monde de la discipline, j’ai presque tenu trois minutes. » Il rit.
Temps additionnel
PRESSE
Nous le rencontrons dans les salons d’un hôtel à Amsterdam, une ancienne banque devenue une ancienne université. L'ar chitecture est Art déco, tout en angles et lignes droites. L'ambassadeur des montres Tudor est touchant au carré.
Avec sa première paye dans l’équipe de Manchester United, David s’était acheté une montre, « ce qui n’a pas beaucoup plu à ma mère, qui aurait préféré que j’économise ». Mais déjà avisé, il préférait investir. « Mon grand-père possédait une Rolex qu’il portait pour les occasions spéciales. La façon dont il en prenait soin m’a sensibilisé à la notion de précieux. J’ai toujours aimé les montres, c’est la première ou la dernière chose qu’on ajoute quand on s’habille, ça complète une tenue. » L’horlogerie matérialise le temps, c’est logiquement qu’on transmet les montres comme on passe les générations, et David témoigne que ses enfants empruntent régulièrement les siennes : « J’ai 47 ans, et tant que des gamins de 17 ou 23 ans puisent dans mes tiroirs, je ne suis pas encore dépassé ! Pour la même raison, ça ne me dérange pas non plus qu’ils “empruntent” mes vêtements. Mais je voudrais bien qu’ils me les rendent parfois. » David transmet, mais pas seulement à ses propres enfants, il vient de finir un projet avec Disney Plus, une série documentaire où il revient dans l’est de Londres où il a grandi pour mentorer une équipe de jeunes footballeurs débutants. « J’ai été chez eux, j’ai appris à les connaître. Certains d’entre eux sont d’incroyables poètes. Ça a été une expérience extrêmement enrichissante pour nous tous. » Il sourit, il marque, et on note.
Au-delà de ses performances sportives, on l’attendait aussi sur son charisme dribblé de simplicité. David Beckham apparaît drôle et détendu, généreux de lui-même. Puisque la marque d’horlogerie suisse haut de gamme qui nous a tou·te·s rassemblée·s autour de son expertise millimétrée véhicule des valeurs de dépassement de soi (« Born To Dare »), on demande à l’athlète qui magazine ELLE 69
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Texte Camille Vernin
QU’EST-CE QUE LE QUIET QUITTING ? 70 ELLE magazine
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Ces mots apparaissent un peu partout : « grande démission », « démission silencieuse », « détravail », « tracances »… Autant de concepts qui dévoilent un monde du travail bouleversé qui cherche ses nouvelles marques. Il y a du changement dans l’air des salles de réunions, dans le taux de présence en open space et même dans le contenu des lettres de motivation des personnes en recherche d’emploi ou de reconversion.
a grande démission. On dirait un concept social obscur sorti d’un vieux livre d’histoire. Pourtant, ce phénomène actuel touche notre société de plein fouet. Né aux États-Unis, il succède à la crise Covid. En 2021, on estime qu’environ 48 millions d’Américain·e·s claquaient la porte de leur entreprise à la suite des confinements successifs les ayant amenés à redéfinir leurs priorités. Une réalité qui a d’ailleurs donné lieu à un phénomène viral sur TikTok. À grands coups de hashtags #quitmyjob, des internautes filmaient leur démission en direct. La vidéo la plus célèbre reste celle d’une jeune employée de Walmart, Shana Blackwell, qui s’est immortalisée en train d’annoncer au micro du magasin qu’elle « foutait le camp ». Une séquence qui a rapidement fait le buzz et servi d’exemple sur les réseaux.
Faire le « minimum syndical » ?
ANNE NYGARD, KRISTINA FLOUR / UNSPLASH
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Vint ensuite l’idée de « quiet quitting ». Une démission silencieuse consistant à en faire le moins possible. Conserver son poste tout en limitant considérablement ses efforts. Mais comment expliquer cette apathie latente au travail ? « Les deux phénomènes signalent une insatisfaction », explique Bernard Fusulier. « Le confinement a amené beaucoup de personnes à réfléchir au sens de leur vie, et surtout à concilier différemment vie privée et professionnelle. »
Le chercheur explique que le travail revêt deux dimensions que l’on cherche à combiner : une dimension expressive (qui donne du sens et permet de se construire une identité) et une dimension instrumentale (gagner de l’argent). Lorsque ces deux conditions ne sont pas remplies, que la vie professionnelle n’est pas épanouissante, il y a plusieurs solutions : l’exit (la démission), la voice (revendiquer, manifester), la loyauté envers son entreprise (l’immobilisme) ou l’apathie (réduire son implication). Mais comment expliquer que le phénomène touche à ce point les États-Unis (avec environ 4 millions de démissions mensuelles) et même la France (470.000 Français·es ont renoncé à leur CDI durant le premier trimestre 2022), mais épargne pour l’instant la Belgique (3,2 % de démissions durant le premier semestre 2022) ? Cette dynamique différente s’expliquerait par l’existence du système d’indexation des salaires, mais aussi par le pourcentage très élevé de CDI que l’on hésite à lâcher par sécurité. Ce qui ne signifie pas que les phénomènes de « grande démission » et de « démission silencieuse » ne pendent pas au nez des patron·ne·s belges. « Il y a clairement un monde du travail malade, avec du burn-out, du bore-out, des “jobs à la con”… », explique Bernard Fusulier. « On observe une remise en cause d’un système de travail intensif qui épuise les ressources, y compris humaines, en faveur d’un système de travail soutenable qui les renouvelle. »
« IL Y A CLAIREMENT UN MONDE DU TRAVAIL MALADE, AVEC DU BURN-OUT, DU BORE-OUT, DES "JOBS À LA CON "… »
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De la fatigue d’être soi
Des employé·e·s trop gâté·e·s, fainéant·e·s voire carrément de mauvaise foi ? « Ce qui est sûr, c’est que celles et ceux qui s’imaginent que ces travailleurs·euses démissionnent pour “vivre au crochet de la société” avec des indemnités chômage passent totalement à côté du phénomène », avertit Mélody Coomans, coach en développement de carrière et reconversion et fondatrice de Switch Lab. Selon elle, les travailleurs·euses désirent plus de flexibilité, le sentiment de pouvoir s’organiser avec plus de souplesse. « Il est plus simple de contrôler que de s’interroger sur la façon d’établir les résultats attendus et de laisser l’employé·e choisir sa méthode pour les atteindre. »
Le temps du salariat soumis est révolu. Les rapports de force sont en passe de se transformer, et beaucoup de patron·ne·s pointent aujourd’hui la conservation de leurs talents comme le principal défi des années à venir. « L’enjeu pour moi serait de troquer une gestion des ressources froides pour un management humain qui réinvestit les questions de reconnaissance au travail », explique Laurent Taskin, professeur de management à l’UCLouvain. « Les travailleurs·euses deviennent des parties prenantes de l’organisation, et non un capital à faire fructifier. » La distance imposée par le confinement — parfois toujours de mise aujourd’hui — a non seulement conduit à un sentiment d’isolement, mais aussi à se rendre compte de la manière dont on était traité dans l’organisation. Avec, pour certain·e·s, un manque de reconnaissance existentielle de la part de leur hiérarchie. Ce mouvement couplé à une plus grande exigence vis-à-vis de son bien-être a donné lieu au phénomène actuel. « On se dit “au fond je fais tout ça dans des conditions difficiles de travail pour cette considération et/ou ce salaire-là ?” », ajoute Laurent Taskin. « Et cette réflexion n’est pas réservée à des travailleurs·euses chanceux·euses, bien payé·e·s, dans des secteurs à haute connaissance. Elle concerne l’ensemble des travailleurs et travailleuses en Belgique. »
On parle de « ramollissement généralisé », d’un « puissant appel du canapé ». Les années folles ont-elles laissé place aux années molles ? Sans aucun doute. Ce qui ne signifie pas que l’ambition ne soit pas une valeur toujours assumée et valorisée. Mais l’adage « il faut souffrir pour réussir » est tout simplement devenu old school. Aujourd’hui, l’enjeu est plutôt de faire moins… mais mieux !
LES ANNÉES FOLLES ONT-ELLES LAISSÉ PLACE AUX ANNÉES MOLLES ?
ANNE NYGARD, KRISTINA FLOUR / UNSPLASH
Quand les rapports de force s’inversent
Finalement, on peut se demander si le « quiet quitting » n’intègre pas une tendance beaucoup plus globale, puisque le terme a récemment été détourné pour définir nos comportements amoureux. Il s’agit de laisser sa relation prendre fin par elle-même, en ne faisant tout simplement plus d’efforts. « On peut dire qu’il y a une fatigue d’être soi », explique Bernard Fusulier. « L’injonction culturelle à l’épanouissement personnel est très frustrante et concerne tous les domaines (emploi, couple, famille, loisirs…). D’où la présence d’une foule de livres et de formations sur le développement de soi et le bien-être, ainsi qu’une multitude de psychothérapies… »
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TANGUY PELS
Durant deux jours, les cerveaux les plus brillants, les énergies les plus étincelantes, les projets les plus innovants, les ambitions les plus remarquables se sont rencontrés lors de la deuxième édition du ELLE ACTIVE FORUM. Merci à vous et à nos partenaires d’avoir fait de cette édition 2022 un franc succès !
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Texte Juliette Maes
OBJECTIF 2023 : NE PLUS AVOIR PEUR DE L’ENTREPRENEURIAT IMAXTREE
Se lancer, apprendre à faire des choix (ou pas), comprendre les nouveaux enjeux digitaux du Web3, investir, prendre soin de soi et surtout... gagner de l’argent !
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REFUSER DE FAIRE DES CHOIX
éatrice de Mahieu n’a jamais aimé faire des choix. Elle voulait être mère et travailler, faire carrière dans la Tech tout en cultivant une stabilité, créer sa start-up, mais bien « gagner sa vie ». Pour elle, une vie de paradoxes était plus attirante qu’une vie composée de choix tranchés qui créent de la frustration. Les décisions importantes qu’imposent les étapes de la vie peuvent être source de frustration et d’anxiété, car dans l’imaginaire collectif, elles impliquent de devoir faire le deuil de la possibilité rejetée.
PRESSE
L’âme visionnaire, Béatrice de Mahieu évolue depuis 1999 dans le digital. Elle a travaillé successivement pour de grandes entreprises de télécommunications, de technologies ou de médias pour lesquelles elle a contribué aux stratégies de croissance et à la transformation digitale. Elle est aujourd’hui Head of Innovation chez Nova Reperta, et CEO de BeCode, une entreprise qui forme des personnes vulnérables sur le marché de l’emploi.
Pour Béatrice, réussir signifie réaliser en embrassant un maximum de choses. Elle constate que de nombreux·euses jeunes entrepreneur·e·s avec qui elle travaille se retrouvent paralysé·e·s par les choix auxquels ils et elles font face. Son approche est de dédramatiser le choix en soi et d’en changer la perspective. Se dire « pourquoi doit-on choisir ? Pourquoi ne pourrait-on pas prendre le meilleur des deux et faire quelque chose en parallèle ou ensemble ? » Cela implique de devoir se lancer, même si l’on ne se sent pas prêt·e. « Tant que l’on n’essaie pas, on ne sait pas ce que ça va donner, » concède l’entrepreneure. « Je préfère tenter et me dire que si ça ne marche pas, je peux toujours changer de direction. » Le tout est de trouver une balance, un équilibre.
« TANT QUE L’ON N’ESSAIE PAS, ON NE SAIT PAS CE QUE ÇA VA DONNER » BÉATRICE DE MAHIEU magazine ELLE 75
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« IL EST CONSEILLÉ DE S’EXPOSER
CHAQUE JOUR AU MOINS 20 MINUTES À LA LUMIÈRE DU JOUR » ÉMILIE STEINBACH
MIEUX DORMIR, UNE AFFAIRE DE SCIENCES
QUELQUES ASTUCES POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DU SOMMEIL
En hiver, la réduction de l’exposition à la lumière du jour peut perturber l’horloge biologique des individus. Émilie explique que s’exposer chaque jour au moins 20 minutes à la lumière du jour permet de synchroniser les rythmes endogènes au monde extérieur. « Il faut de préférence le faire dans la première heure qui suit le réveil et répéter l’action à la même heure tous les jours, » conseille-t-elle. À l’inverse, en fin de journée, il est conseillé de tamiser la lumière et d’éviter les lumières bleues ou blanches intenses en faveur des lumières chaudes, « l’idéal est d’éloigner la source lumineuse des écrans, voire de l’éviter », explique la neuroscientifique. Émilie conseille de se lever et de se coucher à la même heure tous les jours, avec un battement de 20 minutes, et de garder la température de la chambre entre 18,5 et 19°C. Elle suggère également d’adopter une routine de sommeil, une série de gestes agréables qui seront répétés chaque soir. Ces conseils ne représentent qu’une partie des astuces d’Émilie Steinbach pour assurer un repos plus qualitatif. Elle partage d’autres connaissances à travers son entreprise Feed Your Brain et sur son compte Instagram @Feedingmybrain.
PRESSE
Un tiers de la population souffre d’une mauvaise qualité de sommeil ou ne dort pas suffisamment. Notre mode de vie en est en partie responsable. Comprendre les habitudes qui affectent le sommeil permet d’améliorer la qualité du repos de façon efficace. Détentrice de deux masters en neurosciences, d’une formation en neuro-nutrition et doctorante en sciences, Émilie Steinbach est passionnée par l’impact de notre mode de vie sur la santé du cerveau et de l’esprit. Grâce à ses recherches universitaires, elle vulgarise des connaissances scientifiques et rend accessible la compréhension de l’impact du mode de vie sur le cerveau. Le sommeil est un comportement universel. Un humain passe en moyenne un tiers de sa vie à dormir, ses fonctions sont donc cruciales sur tous les aspects de la santé. Des études ont ainsi prouvé qu’une privation totale ou partielle du sommeil aura des conséquences entre autres sur la mémoire, l’humeur ou encore sur le contrôle de la prise alimentaire. De même, des personnes souffrant de troubles du sommeil de manière chronique seront plus à risque de souffrir de dépression, d’obésité ou d’autres problèmes de santé.
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LE WEB3 TRANSFORME LA SOCIÉTÉ À TRAVERS LES JEUNES Les termes Web3, blockchain, métaverse, ou encore NFT sont dans toutes les bouches. Des mots un peu obscurs qui suscitent de l’engouement, mais parfois aussi de la méfiance. Consultante, formatrice et productrice/animatrice du podcast NFT Business, Claudia Lomma donne des formations en entreprise pour démocratiser le Web3. Pour elle, il s’installe déjà dans les foyers, à travers les enfants. « Ils sont connectés en permanence et leurs réflexes liés au digital sont bien plus développés que ceux de leurs aînés », observe-t-elle, « ils ont associé la connaissance à YouTube, par exemple. » Mais les générations Z et Alpha sont inquiètes, affirme Claudia, « ces jeunes ont vécu les attentats, le confinement, l’inflation. Ils ont peur pour la planète et savent que leur futur est incertain ». En outre, ils ont perdu confiance dans les grandes institutions comme la politique, les médias généralistes ou les grandes enseignes commerciales, représentants d’un monde centralisé. Pas étonnant alors, selon la consultante, que les jeunes entre 11 et 16 ans s’intéressent au Web3, qui prône un monde décentralisé et transparent, dans lequel chacun est maître de ses données.
LE RÔLE DES PARENTS DANS CETTE NOUVELLE SOCIÉTÉ Claudia estime que les parents doivent veiller à ce que leurs enfants développent leur liberté de pensée et leur bon sens, pour devenir leur propre journaliste. Cela implique de les retrouver sur leur terrain digital. « Les familles les plus favorisées évoluent désormais avec un écran par personne, ce qui mène à des connaissances et des croyances différentes », explique Claudia, « le partage se fait à présent à travers l’écran, en s’intéressant à l’univers du jeune. » Car les jeunes n’utilisent pas les écrans uniquement pour jouer. Ils s’instruisent, apprennent, construisent la société de demain. La démocratisation des nouvelles technologies se fait par le biais des
« LE PARTAGE SE FAIT À
TRAVERS L’ÉCRAN, EN S’INTÉRESSANT À L’UNIVERS DU JEUNE » CLAUDIA LOMMA early adopters, des jeunes passionné·e·s qui suscitent l’intérêt des boîtes pour ces technologies », explique Benjamin Boutin-Spark, formateur et Keynote Speaker dans le milieu du Web3. Et les early adopters de demain sont les jeunes d’aujourd’hui. S’intéresser à leurs façons de consommer le digital permet d’anticiper les futures tendances. « Quelqu’un qui a compris Instagram avant les autres il y a 10 ans est aujourd’hui directeur du marketing digital », illustre Benjamin. Plus que jamais, les frontières entre vie privée et vie professionnelle se brouillent et l’expertise acquise dans l’une sert dans l’autre. « Les profils les plus prisés aujourd’hui sont hybrides », affirme Benjamin. « La compétence n’est plus forgée par l’expérience, ni par les diplômes, mais par l’usage personnel et une diversification des compétences par la passion. » •••
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POURQUOI LANCER SON BUSINESS SANS PLUS TARDER ?
L’ENTREPRENEURIAT EN BELGIQUE, PLUS ACCESSIBLE QUE JAMAIS
Sur le plan administratif, les barrières juridiques sont tombées et la création d’entreprises en est simplifiée. Des aides ont aussi été mises en place pour accompagner les entrepreneurs, comme des incubateurs qui proposent par exemple des formations sur la création d’un réseau, crucial pour lancer son business. Ils peuvent également soutenir les entrepreneurs dans leur levée des fonds, ou les rediriger vers des aides publiques ou privées. Nombreux·euses sont celles et ceux qui craignent ne pas posséder les compétences nécessaires pour diriger une entreprise. Or, Stephan soutient que la démocratisation de l’enseignement rend l’éducation permanente plus accessible et plus abordable. « Il existe de nombreux modules payants ou gratuits, des solutions sur YouTube ou LinkedIn, par exemple, qui permettent d’apprendre les outils
nécessaires pour se lancer. » Il en est de même pour les compétences technologiques : on peut facilement créer un site web ou un logo sans formation en informatique préalable grâce aux nombreux outils disponibles en ligne. En outre, selon Stephan, les jeunes actuels sont engagés. Ils veulent participer à des projets qui ont du sens. Ce sont donc ces projets-là qu’il faut privilégier pour trouver des collaborateurs et collaboratrices passionné·e·s. Enfin, Stephan estime qu’il faut réinventer le monde dans lequel on vit. La santé, la mobilité, la consommation, la mode, tous les grands secteurs sont doivent être repensés pour répondre aux tendances démographiques, climatiques et technologiques. « Et ce sont les entrepreneurs qui réinventent la société », conclut-il.
SABINA, FONDATRICE D’UNE SOCIÉTÉ D’INVESTISSEMENT À PARTIR DE RIEN
Si une histoire prouve que la vie de chef d’entreprise n’est inaccessible à personne, c’est bien celle de Sabina Kusuran. Réfugiée, sa force et sa détermination lui ont permis d’arriver à la tête de multiples sociétés en Suisse. Son parcours exceptionnel remet en question les a priori que l’on pourrait avoir sur les caractéristiques d’un·e entrepreneur·e. Rien ne la prédisposait à être millionnaire. Comme toutes les femmes, elle a été confrontée aux normes de
« CE SONT LES ENTREPRENEURS QUI RÉINVENTENT LA SOCIÉTÉ » STEPHAN SALBERTER
PRESSE
La création d’entreprises est en hausse en Belgique. Dans le contexte économique et climatique actuel, de nombreux secteurs de la société ont cruellement besoin d’être réinventés et les entrepreneur·e·s aux idées innovantes sont les moteurs de ces changements. Aujourd’hui, les recherches Google sur « comment créer son entreprise » dépassent celles à propos des recherches d’emploi. « De nombreuses personnes sont en train de revoir leur relation au salariat », note Stephan Salberter, CEO de Kersel et dirigeant de la deuxième édition du programme de mentorat We Are Founders. Pour se lancer, il faut parfois surmonter les freins que l’on se pose à soi-même : le manque d’expérience ou de réseau, le capital, la charge familiale ou encore l’âge. À cela s’ajoutent le contexte économique actuel, la crise de l’énergie ou encore la hausse des taux d’intérêt qui peuvent démotiver les aspirant·e·s entrepreneur·e·s. Stephan veut faire tomber tous les masques et montrer aux hésitant·e·s qu’il existe en Belgique toute une série de ressources qui facilitent l’accès à l’entrepreneuriat.
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« LES SEULES
CONDITIONS NÉCESSAIRES POUR DEVENIR CHEF D’ENTREPRISE SONT LA VOLONTÉ ET LA DISCIPLINE » SABINA KUSURAN
beauté intransigeantes imposées par la société, un modèle qu’elle a voulu suivre pendant des années. C’est une fois débarrassée de ces codes qu’elle a eu le déclic. « On pense toujours qu’il faut uniquement disposer de bonnes qualités d’entrepreneur·e, mais il faut surtout respecter son identité. Si on n’est pas authentique, cela ne marchera pas. Je me suis pris des murs tant que je ne me suis pas révélée telle que j’étais réellement. » Avant de se lancer, Sabina n’avait pas conscientisé sa volonté de devenir entrepreneure. Elle savait néanmoins qu’elle voulait être libre et bien gagner sa vie. En cherchant le métier qui pourrait la rapprocher de ces buts, elle a réalisé que seul l’entrepreneuriat lui ap-
porterait la liberté qu’elle désirait tant. Elle a fondé sa première entreprise à 25 ans. Pour Sabina, l’entrepreneuriat est un parcours ouvert à tous et toutes, à condition évidemment de fournir le travail nécessaire . « Il n’y a pas d’études pour devenir chef·fe d’entreprise. C’est un avantage certain, mais celles et ceux qui ont le mieux réussi n’avaient pas forcément les meilleurs résultats à l’école. » Les seules conditions nécessaires pour y arriver sont la volonté et la discipline. •••
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LE STORYTELLING : COMMENT RACONTER L’ENTREPRISE Nous sommes soumis à un flux ininterrompu d’informations. Que ce soit dans la vie privée ou professionnelle, à travers les réseaux sociaux ou les médias, il est impossible de l’éviter. À l’ère de la course à l’attention, il est impératif de trouver une façon percutante de s’adresser à son audience. Engagée et animée par le souci d’éviter que demain ne ressemble à hier, Isabel Casteleyn a travaillé plus de dix ans comme avocate et juriste en droit des étrangers, avant d’endosser le rôle de porte-parole du secrétaire d’État à l’Asile et la Migration. Depuis deux ans, elle est CEO du club social TheMerode et forme les entreprises au storytelling comme vecteur d’engagement de son audience ou de ses collaborateurs. Depuis toujours, les êtres humains ont raconté des histoires. Aujourd’hui, plus de la moitié du contenu de nos conversations est d’ailleurs faite d’histoires personnelles et de ragots, c’est dire si raconter des histoires nous vient naturellement ! De nombreuses recherches ont aussi prouvé que le cerveau retient mieux les informations lorsqu’elles suivent des procédés narratifs. « Et encore davantage lorsque l’on peut s’identifier au personnage », intervient Isabel, « car cela appelle aux émotions » qui font en sorte que leur contenu est mieux mémorisé, et ce, pour plus longtemps.
LE STORYTELLING DANS LA COMMUNICATION INTERNE
Si le storytelling permet de garder l’attention et de faciliter l’internalisation d’un message, il est utilisé en entreprise pour activer certaines valeurs. « L’impact sera même encore plus grand si le storytelling se base sur des faits réels », confirme Isabel. Un chef d’entreprise qui veut pousser son équipe à intégrer la valeur de l’excellence pourra donc chercher dans son propre vécu un
épisode durant lequel cette même valeur a fait la différence. De cette manière, l’équipe qui s’est identifiée à son supérieur va assimiler cette valeur, « tout cela sans que l’employeur doive tenir le discours habituel et lister les raisons pour lesquelles l’excellence est une valeur nécessaire à l’entreprise », affirme la CEO. Au lieu d’être une valeur abstraite sur un poster plastifié que les employés se sentiraient forcés de respecter, elle devient une expérience à laquelle ils peuvent s’identifier. Cela va, non seulement les rapprocher de l’employeur, mais aussi les motiver intégrer cette valeur, d’abord pour eux-mêmes et donc, naturellement, sur le lieu de travail. Le storytelling est une arme puissante pour partager des messages de façon plus impactante, mais aussi plus subtile.
SI LE STORYTELLING SE BASE SUR DES FAITS RÉELS » ISABEL CASTELEYN
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« L’IMPACT SERA ENCORE PLUS GRAND
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ENTREPRENEUSES ET INVESTISSEUSES : L’ENTREPRISE AU FÉMININ En Belgique, les femmes sont moins nombreuses à entreprendre et investir que leurs homologues masculins. Pourtant, chaque année, les chiffres augmentent et à Bruxelles, les indépendantes sont aujourd’hui légèrement plus nombreuses que les hommes. L’entrepreneuriat a le vent en poupe chez les femmes. Lorsqu’on pense entrepreneuriat, on imagine souvent reconversion de carrière, mais Loubna Azghoud, experte en entrepreneuriat et en inclusion digitale, assure que c’est aussi une voie d’émancipation et d’organisation. Les femmes font pourtant face à de nombreux freins lorsqu’il s’agit d’entreprendre. Entre autres, la peur du risque due à une éducation moins téméraire donnée aux filles qu’aux garçons ou la conciliation entre vie privée et vie professionnelle, et la charge mentale dans le foyer encore souvent portée par la femme. Loubna remarque également les codes masculins qui entourent le monde entrepreneurial et financier. « L’investissement utilise un jargon de compétition qui demande certaines connaissances qui ne sont pas apprises aux femmes », explique-t-elle, « par exemple, comment pitcher son projet en donnant envie tout en allant droit au but. » Or, lorsque l’on sait que la moitié des femmes entreprennent dans l’impact, on se rend compte que les valeurs diffèrent et ce jargon est donc inadapté.
L’ENTREPRENEURIAT À IMPACT EN HAUSSE L’accès au financement est un autre frein important à l’entrepreneuriat féminin. En 2021, seulement 1,1% des fonds européens liés à l’entrepreneuriat ont été attribués à des femmes. Pour Loubna, il est essentiel de démystifier l’accès au financement en sensi-
« LES FEMMES FONT
FACE À DE NOMBREUX FREINS LORSQU’IL S’AGIT D’ENTREPRENDRE » LOUBNA AZGHOUD
bilisant non seulement les femmes à passer la porte des fonds d’investissement, mais aussi les investisseurs à investir dans leurs projets. Heureusement, dans un monde qui change, les priorités changent également et les fonds d’investissement s’intéressent de plus en plus à l’impact. Et c’est important, car les femmes ont un rôle important à jouer. Eva Ceh et Flore Beaumond sont Impact investing Associates chez Shaping Impact Group, une entreprise qui gère différents fonds d’investissement à impact. Dans ces fonds, l’aspect financier n’est pas le plus important : « Nous croyons qu’une partie de la durabilité est aussi financière, donc les retours sur
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« NOUS CROYONS QU’UNE PARTIE DE LA DURABILITÉ EST AUSSI FINANCIÈRE » EVA CEH & FLORE BEAUMOND
investissement que nos investisseurs reçoivent sont plutôt symboliques », explique Eva. Les retours s’élèvent ainsi en général à entre 3 et 5% et les investisseurs financent moins un projet en particulier qu’un portfolio de projets à impact. La phase préliminaire de financement est également différente, puisqu’il est question de définir si l’entreprise correspond à leurs fonds, en déterminant quel problème elle essaye de résoudre et les solutions apportées pour le faire.
Entrepreneuriat à impact ou non, les investisseurs préfèrent qu’une entreprise soit portée par plusieurs collaborateurs plutôt qu’une personne seule. Dans la même optique, la présence d’une femme dans l’équipe a tendance à les rassurer. « On sait que le taux de réussite est plus élevé, car les femmes sont plus responsables financièrement, plus attentives », explique Amélie Alleman, business angel et CEO de Betuned, qui aide les candidats et les entreprises à se rencontrer d’une manière innovante et authentique. Avant de s’engager, les investisseurs contestent différents aspects du projet, comme la réalisation d’un prototype, la traction sur le marché, l’existence ou non d’un chiffre d’affaires. Il est donc important qu’ils connaissent le domaine dans lequel ils vont investir. Ainsi ils peuvent poser des questions plus pertinentes et seront plus aptes à s’assurer que le projet est viable. La CEO de BeAngels, l’un des réseaux de business angels les plus actifs d’Europe, Claire Munck, souhaite aussi que les femmes investissent plus. « Il faut plus de femmes qui entreprennent, qui créent des sociétés à forte croissance et qu’on les aide à avoir cette ambition en les finan-
çant », assure-t-elle, « mais évidemment, elles auraient d’autant plus de succès si plus de femmes étaient à nos côtés pour prendre des décisions. » Pour celles qui pensent un jour entreprendre, intégrer un réseau d’investisseurs peut être crucial afin de comprendre le fonctionnement d’une levée de fonds et de se familiariser avec cet univers intimidant. Cela permet de comprendre le schéma de pensée d’un investisseur qui facilitera la construction d’une relation de confiance solide avec un actionnaire, une étape essentielle selon l’entrepreneur et cofondateur d’Evenisto et Smart Venture Jeremy Thomas. La relation entre un entrepreneur et un investisseur est une relation de moyen à long terme qui, loin d’être seulement financière, est surtout humaine. Être transparent et ouvert avec l’actionnaire ou le business angel est un moyen d’assurer qu’il restera à nos côtés lors de moments de difficultés. Cela implique notamment faire part de ses craintes et incertitudes, qui pourront aiguiller l’investisseur sur l’aide qu’il peut éventuellement apporter. Cette transparence est une qualité que Jeremy a pu observer chez les femmes, là où les hommes auront plus tendance à laisser leur ego prendre le dessus.
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L’INVESTISSEMENT, UNE PIÈCE À DEUX FACES
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Texte Elisabeth Clauss
ONFIANCE ET INFLUENCE C O M M E N T C O N VA I N C R E E N D O U C E U R S A N S S ’AV O U E R VA I N C U · E ?
Comment faire changer d’avis n’importe qui ?* C’est la question qui agite tous les négociateurs, les marketeurs, les leaders et, un jour ou l’autre, tous les parents du monde. Jonah Berger, expert en marketing viral, décode les leviers de résistance au changement. À l’avis, à l’amor.
Il est auteur de best-sellers à propos des fils invisibles qui tissent nos comportements et professeur de marketing. C’est dire s’il sait comment nous placer son ouvrage entre les mains. Et nous inciter à ne pas le lâcher, même si on n’avait pas forcément d’avis sur nos envies. Son domaine d’expertise : les influences sociales, le pouvoir du bouche-àoreille, et le phénomène de la popularité. Si vous ne comprenez pas pourquoi vos plaidoyers magnifiquement argumentés laissent souvent votre auditoire de marbre, même pas lissé, à peine lassé, Jonah Berger vous expliquera que c’est exactement le même processus qui vous mène à la résistance : plus on essaye de vous convaincre, plus haut vous levez un sourcil circonspect. Je pense, donc je résiste. Surtout si l’autre insiste. « Les bons négociateurs identifient les barrières au changement et les font disparaître (…) Lorsqu’il s’agit de changer quelque chose, rares sont celles et ceux qui pensent à s’attaquer d’abord aux obstacles. » Autrement dit, l’accélération ne sert à rien si on n’a pas ôté le pied du frein.
Changer de point de vue pour faire changer d’avis
Cet éminent stratège expert en situation de crise énonce ce que tout parent/conjoint/prestataire de services a déjà goûté comme dissolvant de bonne volonté : « Quand on les brusque, les gens se braquent. L’être humain est doté
d’un système inné de résistance à la persuasion qui se déclenche dès qu’il sent que l’on cherche à l’influencer. » Il faut donc commencer par identifier ce qui bloque. Faire montre d’une implacable logique (« on peut claquer l’épargne des enfants en voyages exotiques, ça leur enseignera la débrouille pendant qu’on visitera des plages bientôt englouties par les glaciers fondants », ou n’importe quelle autre proposition guidée par le bon sens, de « sortez les mains en l’air » jusqu’à « je te préviens je ne viens pas s’il y a ta mère ») se heurte généralement à un mur de ce qu’on appelle « la réactance ».
Comment on retourne la situation ?
D’abord, « pour que les gens aient le sentiment d’être maîtres de leur destinée, il faut leur laisser le choix de la voie à emprunter ». Donc, on ne dit pas « si on adoptait un cinquième chien ? », on dit « chihuahua ou dogue de Bordeaux ? ». On ne dit pas « j’en peux plus de te voir dans le divan, trouve-toi un job », on dit « tu préférerais faire une formation en entreprise ou démarrer comme indépendant ? ». En plus, on a tendance à attaquer la seule option offerte, mais à défendre une solution qu’on a choisie. Autre levier : souligner les contradictions. De ceux qui ne prennent plus
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« LES NÉGOCIATEURS CHEVRONNÉS NE COMMENCENT PAS PAR CE QU’ILS DÉSIRENT ; ILS SE CONCENTRENT D’ABORD SUR LA PERSONNE QU’ILS VEULENT FAIRE CHANGER D’AVIS. ILS S’EFFORCENT DE COMPRENDRE SA POSITION, SES SENTIMENTS, CE QUI LA MOTIVE ET MONTRENT QU’ILS SONT CAPABLES DE SE METTRE À SA PLACE » l’avion, mais changent de smartphone tous les six mois, de ceux qui militent pour la hausse des salaires et achètent en ligne des jeans à 14 euros. « Les négociateurs chevronnés ne commencent pas par ce qu’ils désirent ; ils se concentrent d’abord sur la personne qu’ils veulent faire changer d’avis. Ils s’efforcent de comprendre sa position, ses sentiments, ce qui la motive et montrent qu’ils sont capables de se mettre à sa place. » Sans perdre de vue la leur, on s’entend bien.
Initier la fin de l’inertie
2,6. C’est le ratio que doivent représenter les avantages par rapport à ce à quoi une personne va devoir renoncer, pour qu’elle accepte de modifier une habitude. 2,6, c’est le code du portail pour sortir de notre zone de confort. Jonah Berger appelle ça « l’attachement au statu quo ». D’autant que pour nous compliquer la tâche, il met en évidence un autre attachement : celui aux choses que l’on possède déjà, et que l’on surévalue généralement. C’est un peu l’effet Vinted : vous estimez que ce manteau qui va avec tout (depuis vingt ans) vaut au moins 300 euros, et des insensibles vous en proposent 17 euros, en vous demandant une photo de l’ourlet pendant que vous faites le poirier à 48° au clair de lune derrière le frigo.
Comment on retourne la situation ?
« Les pertes ont plus de poids que les gains. » L’auteur énonce une vérité névrotique mathématique. Cependant, il existe des leviers, mais ça demande un peu de patience. Avant de se régaler d’une bonne carbonnade, il faut la regarder clapoter pendant quatre heures. Souvent, le « pas mal » tout de suite est préféré au « carrément génial » plus tard. Pour ranger à votre avis quelqu’un qui raisonne en satisfaction à court terme, exposer le coût financier, nerveux et/ou émotionnel de l’inertie est donc plus efficace que de vanter la nouveauté. Ce que ça coûte vs ce qu’il en coûte.
Viser moins haut, viser plus beau
Un autre frein au changement identifié par Jonah Berger se situe au niveau du « périmètre d’acceptation ». Ce dont on n’est même pas prêt à entendre parler – du moins pour l’instant – s’appelle « la zone de rejet ». Les vacances sur une plage nudiste avec votre meilleur pote ultra-prude, ça risque d’être tendu du string (façon de parler, du coup). En revanche, le spa privatisé avec espace à vapeur dense, ça se tente. L’idée, c’est d’amener la personne que vous souhaitez convaincre à « regarder par-dessus la barrière » (toujours au sens figuré parce que dans l’exemple cité, ça ne se fait pas).
Comment on retourne la situation ?
En construisant des ponts pour avancer à petits pas, au lieu d’argumenter face à un mur. Les ados sont pros : si c’est non pour un retour de boîte de nuit à 5 h du matin, 23 h, ça peut passer. La prochaine fois, ce sera minuit. Ce qu’on veut réellement obtenir et qui « se situait au départ dans la zone de rejet est maintenant dans la zone d’acceptation (…) Vous peinez à faire changer quelqu’un d’avis ? Plutôt que de vous efforcer d’obtenir plus, demandez moins ». Vous n’aurez pas 20 % d’augmentation cette année. Mais si vous demandez 10 % et trois jours de congé supplémentaires, vous pourrez prolonger votre séjour tous arguments au vent au No Bikini Beach.
Tester, c’est adopter
L’incertitude est l’ennemie du changement, et pour mettre dans leur poche des civilisations entières, les esprits les plus stratèges ont trouvé une solution : les échantillons. Qui sont les cousins des tests gratuits, et les neveux des retours gratuits d’achats en ligne. La personne que vous voulez convaincre est plus néophobe qu’un bambin devant une salade de calamar – avec les tentacules –, plus rétive qu’un·e automobiliste convaincu qu’il vient de trébucher sur une trottinette garée n’importe où (pléonasme) ? Faites tester, sans engagement, l’alternative que vous proposez, vous aurez toutes les chances de gagner du terrain (sauf le kid pour les fruits de mer. Ça, vous pouvez vous l’accrocher).
Comment on retourne la situation ?
Inviter à essayer ne change ni la nature ni le prix de ce que vous voulez fourguer, « mais cela réduit l’incertitude quant à savoir si c’est une bonne idée ou pas ». Ensuite, il convient de rendre le choix réversible, pour ne pas vous faire détester du testeur. Ça laisse aussi du temps à l’attachement (au chat que vous gardez pour la semaine, mais que son propriétaire n’a en réalité aucune intention de récupérer). Vous saurez peut-être comment faire changer d’avis n’importe qui, mais, surtout, et c’est utile aussi, vous verrez venir celles et ceux qui l’ont lu. *Flammarion Clés des Champs
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CORENTIN LEROUX
Bob réversible en coton avec imprimé et broderie Infinity Dots, manteau en cuir, chemise à manches longues Infinity Dots, sac à main Capucines BB avec imprimé floral psychédélique, le tout Louis Vuitton x Yayoi Kusama.
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PASS ION POIS Texte Soline Delos
Photos Corentin Leroux
Dans le cadre d’une collaboration exceptionnelle, l’artiste plasticienne japonaise Yayoi Kusama, impératrice de l’art infini, marque de son empreinte unique l’univers de Louis Vuitton. Il s’agit d’un pas de deux vertigineux et pop en deux actes*, qui réaffirme avec force la relation entre mode et art.
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Trench-coat, sac Onthego MM avec imprimé Infinity Dots, mocassins Academy avec détails en métal 3D argenté, le tout Louis Vuitton x Yayoi Kusama. magazine ELLE 87
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À gauche : manteau avec imprimé Painted Dots, pantalon cargo avec imprimé monogramme et Painted Dots, sac à dos Christopher MM avec imprimé Infinity Dots, baskets LV Trainer, le tout Louis Vuitton x Yayoi Kusama. À droite : veste avec imprimé Infinity Dots, top court en maille sans manches, minijupe, sac à main en cuir Twist PM avec imprimé Infinity Dots, bottines Shake, le tout Louis Vuitton x Yayoi Kusama.
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Yayoi Kusama, 93 ans, n’a pas usurpé son statut d’artiste culte. Son look enfantin et iconique – légendaire perruque rouge et robes choisies avec soin pour refléter ses créations –, semblant tout droit surgi des pages d’un conte de fées hallucinogène, lui vaut d’être idolâtrée autant que respectée pour son travail. Ce dernier fait en effet régulièrement l’objet d’expositions dans les plus prestigieux musées du monde entier. Yayoi Kusama est connue pour ses installations truffées de pois, ses ondulations organiques et ses miroirs répétés à l’infini entraînant les spectateurs dans un voyage vertigineux. Dernier fait d’armes de la bien nommée Princesse aux petits pois ? Une collaboration XXL avec la marque Louis Vuitton. Tout a commencé par une malle que l’artiste a décorée de ses emblématiques pois, qu’elle a ensuite présentée au malletier dans le cadre de leur première collaboration. C’était en 2012. Véritable chef-d’œuvre, la proposition de l’artiste japonaise a suscité chez Vuitton le désir de repousser encore plus loin les limites de l’expertise artisanale de la maison. L’idée est née de travailler main dans la main avec la créatrice, lui laissant cette fois carte blanche pour qu’elle puisse insuffler son génie à tous les produits de la marque : sacs, mode féminine et masculine, chaussures, lunettes de soleil, bijoux et même parfums, dont certains se nichent dans une mini-malle qui semble directement inspirée de celle imaginée par la créatrice. Cette collaboration exubérante et décalée se déclinera en deux actes, d’abord début janvier, puis le 31 mars, dans des environnements immersifs créés par l’artiste elle-même à l’occasion d’une mise en abyme. La collection reprend la quasi-totalité des symboles
YAYOI KUSAMA A REÇU CARTE BLANCHE POUR INSUFFLER SON GÉNIE À TOUS LES PRODUITS DE LA MARQUE
chers à Yayoi Kusama, y compris ses pois peints, ses boules miroitantes, ses fleurs psychédéliques et ses Réseaux d’infini, au cœur d’une rétrospective présentée sous le prisme de la mode qui voit les pois occuper fièrement le devant de la scène. Pour comprendre l’obsession de l’artiste pour ces éléments visuels, il faut remonter à son enfance, au cours de laquelle elle a été confrontée pour la première fois au monde de la mode. Née en 1929 dans un Japon très traditionaliste, Yayoi Kusama est hantée dès son plus jeune âge par des hallucinations. À dix ans, après avoir aperçu un motif de fleurs rouges sur une nappe, celui-ci s’est instantanément gravé sur sa rétine, apparaissant ensuite partout où son regard se posait – d’abord sur le plafond, puis sur les murs et le sol, et finalement sur son propre corps. Les fleurs rouges ont explosé pour donner naissance à des gouttes, devenues à leur tour des pois. Ceux-là mêmes qui constellent maintenant ses créations, ses sculptures molles, ses peintures et les murs de ses installations, au point d’engloutir le spectateur dans la répétition infinie du même motif. Une façon pour l’artiste de reprendre possession d’un monde qu’elle ne maîtrise pas. L’art s’affirme alors comme seul moyen viable de guérir ses blessures mentales. À 28 ans, Yayoi Kusama part tenter sa chance aux États-Unis. Une fois installée à New York, elle multiplie les performances sauvages, érigées au rang d’audacieux brûlots sociaux. Un happening défraie tout spécialement la chronique, lorsque des danseurs nus aux corps peinturlurés de pois descendent dans la rue en brandissant des pancartes pour exprimer son opposition à la guerre et défendre la libération sexuelle. C’est pendant son séjour à Manhattan qu’elle décide pour la première fois d’utiliser les vêtements pour exprimer son art, elle qui confectionnait ses propres tenues depuis l’adolescence. Elle crée sa propre marque éponyme, Kusama Fashion, annonçant son lancement par un communiqué de presse provocateur : « Pourquoi ressembler aux autres ? Défiez l’ordre établi ! Vous n’avez donc pas de personnalité ? Exprimez-la ! » « À l’époque, la mode et l’art étaient deux sphères totalement distinctes, mais je me suis toujours moquée de cette dichotomie », confiera-t-elle plus tard. « La mode me permettait d’explorer de nouveaux univers. » Sa collection inaugurale est un feu d’artifice de pantalons à pois et robes psychédéliques qu’elle porte elle-même lors de ses performances iconoclastes. À pied d’œuvre dans son loft de Greenwich, elle dessine, coupe, coud et assemble, entourée de professionnels de l’industrie qui l’aident à commercialiser plusieurs collections où les textiles sont autant de toiles donnant corps à son Manifeste de l’oblitération de 1960, dans lequel elle déclarait : « Ma vie n’est qu’un point, perdu parmi des milliers d’autres. » Petit à petit, son style gagne en audace. Elle se met à concevoir des vêtements à partir de matériaux transparents ou pourvus de trous stratégiquement placés laissant entrevoir les seins, organes génitaux ou fesses de la personne qui les porte. L’onde de choc
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Bob réversible en coton avec imprimé et broderie Infinity Dots, veste avec imprimé Multicolor Dots, sac Petite Malle avec imprimé Painted Dots, bottines Silhouette avec imprimé Painted Dots, le tout Louis Vuitton x Yayoi Kusama. magazine ELLE 91
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À gauche : casquette en coton avec imprimé Infinity Dots, top court sans manches en tricot, top bustier en cuir, mini-jupe en cuir, sac à main Capucines MM avec imprimé Painted Dots, bottines Silhouette avec imprimé Painted Dots, le tout Louis Vuitton x Yayoi Kusama. Au milieu : top sans manches en maille, pantalon en denim Carrot, sac à main Alma BB avec imprimé Painted Dots, baskets LV Archlight avec imprimé Painted Dots, le tout Louis Vuitton x Yayoi Kusama. À droite : doudoune avec imprimé monogramme et Painted Dots, pantalon de jogging, sac Keepall 25 avec imprimé Painted Dots, baskets LV Trainer, le tout Louis Vuitton x Yayoi Kusama.
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suscitée par son œuvre se répand dans l’Amérique puritaine. Pourtant, mentalement épuisée par ses obsessions, l’artiste finit par rentrer au Japon en 1973, et se fait admettre dans un hôpital psychiatrique quatre ans plus tard. C’est là qu’elle a trouvé le lieu sûr dont elle avait besoin pour continuer à travailler frénétiquement chaque jour depuis son atelier situé à quelques kilomètres de l’institution. Aujourd’hui, elle continue à croire au pouvoir symbolique de l’art, utilisant la répétition infinie des motifs comme vecteur d’harmonie et de paix. Son désir de diffuser son message à grande échelle demeure plus solide que jamais. À propos de sa collaboration avec Louis Vuitton, elle a déclaré : « J’y vois une opportunité de partager ma pensée et mon esthétique avec le plus grand nombre. » Pour garantir le succès de ce partenariat, Louis Vuitton a travaillé étroitement avec l’entourage de l’artiste, faisant valider les desiderata par Yayoi Kusama. Il s’agissait de déterminer les teintes parfaites, exactement les mêmes que celles utilisées par la plasticienne elle-même – parfois, pas moins de dix tentatives ont été nécessaires pour reproduire le bleu Kusama ! Sans parler des pois, qui devaient être placés avec une précision chirurgicale – une minutie qui ne diffère en rien de celle dont fait preuve la marque pour disposer ses monogrammes. Reproduire la texture et la brillance des peintures à pois de l’artiste sur les sacs et les pochettes représentait pour la marque un défi de taille. Tout comme le sertissage à la main de chacune des demi-sphères qui ornent les sacs Capucine et Cannes, ainsi que les blousons de motard et les robes métalliques de la gamme futuriste Metal dots. Une
« MA VIE N'EST QU'UN POINT, PERDU PARMI DES MILLIERS D'AUTRES » YAYOI KUSAMA
gamme qui rappelle l’une des actions les plus tonitruantes de l’artiste. En 1966, en réponse à sa non-invitation à la Biennale de Venise, elle a déversé un millier de boules miroitantes dans les canaux de la Sérénissime, baptisant son œuvre « Le Jardin de Narcisse ». Yayoi Kusama a même commencé à vendre les boules 2 dollars pièce aux passants, mais la police a rapidement mis un terme à ce spectacle ! Son audace, cependant, a payé : 27 ans plus tard, après avoir rencontré un énorme succès public à la fin des années 80, elle a représenté son pays à l’exposition la plus prestigieuse du monde de l’art, devenant du même coup la toute première femme à exposer en solo dans le pavillon du Japon. Aujourd’hui, l’art et la mode font plus que jamais bon ménage. Ce mariage d’amour – et de raison – n’a cessé de se consolider depuis l’aube du nouveau millénaire. Mais si on remonte aux premiers coups de génie de Stephan Sprouse, Murakami et Richard Prince, tous invités par Marc Jacobs à revisiter le monogramme, les liens entre les artistes et la planète mode ne datent pas d’hier. Chez Vuitton, les collaborations artistiques ont débuté il y a près d’un siècle lorsque l’esthète Gaston-Louis Vuitton, petit-fils du fondateur, a commencé à commander des œuvres destinées à décorer les boutiques Louis Vuitton. Mais le véritable précurseur en la matière n’est autre que le couturier Paul Poiret, quelques années auparavant. Picasso a même invité en 1916 l’écrivaine et collectionneuse Gertrude Stein à le rejoindre dans le show-room du maître couturier. C’était une adresse bien connue des stylistes de l’époque, qui regorgeait de créations avant-gardistes. Paul Poiret avait pour ambition de jeter des ponts entre le monde de l’art et celui de la mode. Il compte parmi les tout premiers couturiers à collaborer avec des artistes comme Robert Delaunay, André Derain, Brancusi, Picasso et Raoul Dufy. Sa jeune admiratrice, Elsa Schiaparelli, a quant à elle conçu des vêtements pour ses amis surréalistes, et notamment pour les artistes comme Dali, avec qui elle a travaillé pour créer le chapeau-chaussure et la cultissime robe homard. Ses créations ont été encensées par la presse de l’époque et en 1932, le « New Yorker » n’hésita pas à affirmer qu’« une robe Schiaparelli est une véritable peinture moderne ». Quelques années plus tard, le fervent amateur d’art et collectionneur Yves Saint Laurent a commencé à s’inspirer de tableaux emblématiques, on pense à sa robe Mondrian de 1965 – qui a contribué à propulser l’artiste néerlandais sur la scène mondiale –, sa blouse Romane, une interprétation de la toile éponyme de Henri Matisse, et ses éblouissantes vestes brodées par la Maison Lesage dans les années 80, qu’il a ornées de sa propre version des Tournesols et Iris de Van Gogh. À la même époque, Jean-Charles de Castelbajac a invité ses amis artistes Hervé Di Rosa, Gérard Garouste, Jean-Charles Blais et Ben à peindre directement sur des tuniques blanches, créant ainsi un art prêt-à-porter. Excellente nouvelle pour toutes et tous : la nouvelle collaboration entre Yayoi Kusama et Louis Vuitton inaugure un nouveau chapitre de ce pas de deux créatif et vertigineux. *L’acte 1 a été dévoilé le 1er janvier 2023 en Chine et au Japon, puis dans le monde entier le 6 janvier. L’acte 2 sera dévoilé le 31 mars.
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Texte Marie-Noëlle Vekemans Photos Nic Hartley
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Texte Marie-Noëlle Vekemans Illustration Florence Collard
MIROIR, MON BEAU MIROIR…
FAUT-IL ÊTRE BELLE POUR ÊTRE PLUS HEUREUSE? Aligner les dents, gonfler les lèvres, gommer les rides, lifter les paupières… Les personnes qui choisissent de modifier leur apparence physique le font le plus souvent pour gagner en amour-propre et confiance en soi. Mais soyons honnêtes, la pression sociale est bien réelle et elle s’abat principalement sur les femmes. Les gens beaux sont-ils plus heureux ? La question dérange, mais mérite d’être posée. Car, selon certaines études et statistiques, améliorer son apparence physique peut avoir de réels effets positifs sur la vie privée et professionnelle.
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ugé comme trop frivole, le sujet des discriminations liées à l’apparence physique est rarement traité par les scientifiques et peu pris en compte par les politiques. Un constat que dénonçait déjà en 2002 le professeur Jean-François Amadieu dans son livre « Le poids des apparences, beauté, amour et gloire »*. Celui qui enseigne la sociologie et la gestion des ressources humaines à l’université Paris-I et qui est directeur de l’Observatoire des discriminations démontrait le poids des apparences physiques et vestimentaires dans la vie de tous les jours. En 2016, il publie un nouvel ouvrage baptisé « La société du paraître, les beaux, les jeunes… et les autres »*, et certaines vérités qu’il met en lumière ne sont vraiment pas belles à découvrir.
Des clichés tenaces
Au fil de la lecture, on apprend avec effroi – mais sans grand étonnement au fond – que l’apparence physique reste grandement déterminante tant dans le s relations sociales que dans l’obtention d’un emploi ou d’un appartement. On découvre que, par nature, l’être humain est attiré par le beau et par celleux qui lui ressemblent, qu’à la simple vue d’un visage en photo, une personne sera jugée bonne ou mauvaise, compétente ou incompétente, mais aussi que les enfants préfèrent les femmes minces, et ce dès 3 ans, que les personnes en surpoids écopent de tous les défauts du monde, ou encore que des études* démontrent qu’être jeune, mince, blonde, à forte poitrine, maquillée, bien habillée et amatrice de talons hauts est bien souvent synonyme de compétences
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et facilite l’obtention d’un emploi ainsi que de meilleurs revenus aux postes en contact avec la clientèle ou à moindres qualifications. À l’inverse, pour les postes de direction ou de management**, ces éléments sont beaucoup moins appréciés. Malgré tout, correspondre aux critères de beauté valorisés par la société faciliterait grandement la vie, les relations, les carrières et permettrait de bénéficier de meilleures opportunités. C’est en quelque sorte comme avoir tous les feux au vert sur l’autoroute de la vie. Et les hommes ne sont pas épargnés non plus par ces diktats. À diplôme égal, ceux jugés plus séduisants et plus grands gagnent davantage et ont plus de promotions. Et on ne vous parle même pas de l’effet lunettes = intelligence. C’est le jackpot assuré ! C’est tellement énorme qu’on a presque envie d’en rire… mais pas longtemps. Parce que derrière ces clichés tenaces se cachent les mots sexisme, grossophobie et jeunisme. Et si l’on refuse de « jouer le jeu » que la société nous impose ? Doit-on dire adieu à nos chances de décrocher (et garder) un job ? Aline Lewy, consultante senior chez Robert Walters Group, cabinet de conseil international spécialisé dans le recrutement, se veut rassurante concernant les pratiques dans notre pays : « L’apparence physique d’une personne n’influe pas sur un recrutement. La raison est simple : en tenir compte est illégal en Belgique****. Si une société nous demande de publier une offre dans laquelle il est fait mention d’un critère physique, nous refusons tout simplement. La politique du groupe est d’ailleurs d’envoyer les CV aux employeurs sans photo, pour garantir un maximum de neutralité. » Une protection qui semble minimum, mais qui n’existe pas partout dans le monde.
Des discriminations tolérées
Jamais l’apparence physique n’a été aussi importante, et ce, tant dans la sphère privée que publique. En cause, la puissance d’internet, le développement des réseaux sociaux et autres applications. L’émergence des filtres a incontestablement influencé notre vision de nous-mêmes en créant parfois des complexes inexistants auparavant, et ce, jusqu’à la dysmorphophobie. Sans oublier les appels et réunions en vidéo qui ont fait un boum depuis la pandémie. On est sans cesse confronté à son image. Mais pour le professeur Amadieu, le problème est surtout culturel et politique puisqu’« attaquer les gens sur leur physique, leur taille, leur poids est le premier motif de moqueries et quasiment la dernière discrimination qui peut être pratiquée sans que cela n’émeuve grand monde. Socialement, c’est toléré, alors qu’énormément de personnes en souffrent au quotidien. Il n’y a pas ou peu de tissu associatif derrière, pas de puissant lobby pour défendre les victimes. Or, pour que les gouvernements enquêtent et légifèrent, il faut que l’opinion publique s’empare du sujet et s’en offusque ».
Génération dents blanches et lèvres gonflées
L’un des exemples récents de cette quasi-sacralisation du physique : l’essor de l’alignement dentaire. On ne se contente plus de veiller à la bonne santé de sa dentition. On veut aussi qu’elle soit belle. Emmanuel Jr. Dumu est spécialiste en orthopédie dento-faciale depuis 2010 et il constate un changement dans les comportements des personnes qui poussent les portes de son cabinet : « Auparavant, la majorité des patient·e·s étaient surtout référé·e·s par les dentistes. Aujourd’hui, et de plus en plus souvent, les patient·e·s se présentent d’eux·elles-mêmes au cabinet pour un souci d’alignement dentaire. Autre phénomène, ce sont désormais les adolescent·e·s qui demandent eux-mêmes à leurs parents à pouvoir porter un appareil orthodontique. Et la demande est aussi en forte croissance chez les adultes. » Pour le sociologue Jean-François Amadieu, il est important de souligner que la société est aussi de moins en moins tolérante envers certaines imperfections « C’est le cas de l’acné ou des dentitions irrégulières. Il n’y a quasi plus de tolérance à ce sujet. Avoir une belle peau et de belles dents est devenu un indicateur de votre milieu social, de vos moyens, de votre santé, de votre degré d’hygiène presque et même de votre intelligence. C’est devenu une injonction de prendre soin de soi. La société s’attend à ce que les gens fassent les efforts nécessaires pour correspondre à ces critères esthétiques. S’ils ne le font pas, est sous-entendu que quelque chose ne va pas chez eux. » La pression est donc maximale. Le fait que la beauté soit valorisée socialement n’étonne en rien le docteur Pascal Castus, chef du service de chirurgie plastique des Cliniques de l’Europe qui, lui aussi, remarque un rajeunissement de sa patientèle concernant certaines demandes d’interventions. « Selon moi, c’est dû aux réseaux sociaux et au fort développement ces dernières années de la médecine esthétique qui n’inclut pas d’opérations lourdes et qui est moins coûteuse. » Ce volet complémentaire
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à la chirurgie propose une série de traitements non invasifs (dont les injections) capables de ralentir le processus de vieillissement et d’en atténuer les signes visibles. Il est ainsi possible de gommer des imperfections, de rajeunir, de revitaliser, mais « il faut de la bienveillance de la part des chirurgien·ne·s, du dialogue et que l’intérêt des patient·e·s prime toujours », précise le chirurgien. Car à force de trop injecter, on prend le risque de déformer. « Personnellement, je refuse régulièrement de pratiquer certaines opérations ou injections, soit parce que la personne est trop jeune, soit parce que ce n’est pas nécessaire, ou encore que la demande n’est pas adaptée. Malheureusement, certain·e·s de ces patient·e·s trouveront toujours un moyen de répondre à leur demande, que ce soit pour des injections ou des opérations. » Le docteur Castus met tout de même en garde ce jeune public contre la promotion de plus en plus fréquente d’interventions médicales en tout genre sur les réseaux. « Les consultations pour gérer des complications liées à des interventions réalisées à l’étranger sont en augmentation. Dans certains pays, on vous propose une téléconsultation, une opération à prix réduit, une brève rencontre avec le/la chirurgien·ne une heure avant l’intervention et peu ou pas de suivi postopératoire. Les risques sont énormes. Ces pratiques ne sont pas autorisées en Belgique, il y a un cadre légal à respecter. Il faut garder en tête qu’il n’y a jamais d’urgence quand on parle de médecine esthétique. Il faut se renseigner, réfléchir, voir plusieurs spécialistes. » Et rappeler que la recherche d’économies, parfois très limitées, peut avoir des conséquences désastreuses sur la santé physique et mentale des patient·e·s concerné·e·s.
« AVOIR UNE BELLE PEAU ET DE BELLES DENTS EST DEVENU UN INDICATEUR DE VOTRE MILIEU SOCIAL... »
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Lutter contre sa nature
Mais si, de façon naturelle, l’être humain est attiré par les personnes possédant certains critères physiques, comment éviter les discriminations ? « Il faut faire la différence entre les situations problématiques et les autres », précise le sociologue. « Dans les relations amoureuses ou amicales, il faut laisser faire la nature, après tout, chacun ses goûts. Par contre, dans la recherche d’un emploi ou d’un appartement, il faut lutter contre ce biais, car il est discriminant. Pas besoin d’être beau pour être compétent ou capable de payer un loyer. Il faut trouver un moyen de neutraliser ces inégalités. Laisser faire la nature n’est pas toujours légitime. » Pour limiter les discriminations, certains algorithmes et outils d’intelligence artificielle sont prometteurs. Bien utilisés, ils permettent de réaliser des sélections de candidat·e·s en limitant le facteur humain et donc les discriminations liées à l’apparence physique. Mais attention à ne pas laisser ces outils être détournés de leur objectif premier et faire pire que mieux en écartant les femmes, les seniors, les personnes de petite taille… En attendant la mise au point de ces technologies, souriez à pleines dents blanches et ne plissez pas trop le front, car être beau à l’extérieur, ça compte vraiment.
*Aux éditions Odile Jacob. ** Entre autres : M. Lynn, «Determinants and consequences of female attractiveness and sexiness: realistic tests with restaurant waitresses», Archives of Sexual Behavior, 2009, 38, p. 737-745. S.Kertechian, L’influence du maquillage sur le processus de recrutement, sous la direction de J.-F. Amadieu, université Paris-I, 2015. Alibi Aicha, L’impact de l’apparence physique sur la sélection des candidats, sous la direction de J.-F. Amadieu, université Paris-I-Cergos, 2010. *** E. Dechter, Physical Appearance and Earnings, Hair Color Matters, School of Economics, University of New South Wales, Sydney, 2012. **** loi du 10 mai 2007. La législation belge pose un principe général interdisant la discrimination directe et indirecte des personnes sur base, entre autres, du sexe, de l’âge, de l’origine ethnique ou nationale, de la conviction religieuse ou philosophique, de l’orientation sexuelle, du handicap, etc. magazine ELLE 107
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Texte Marie-Noëlle Vekemans
AMERICAN WOMAN
Égérie Yves Saint Laurent, mais surtout artiste curieuse et engagée, Zoe Kravitz a pris dix minutes de son temps pour partager avec nous quelques-uns de ses secrets de beauté.
Pour un tas de raisons. Tout d’abord, j’apprécie les personnes avec lesquelles je travaille, mais aussi la manière globale dont l’entreprise est dirigée, les engagements qu’elle prend, les valeurs qu’elle défend. Je me sens vraiment connectée à la marque notamment par la façon dont ils traitent les femmes, la manière qu’ils ont de les encourager à être audacieuses et à avoir confiance en elles. J’aime aussi qu’ils jouent sur le côté masculin et féminin. Je trouve ça important, surtout pour une marque de maquillage, d’être capable de mettre en valeur chaque individu.
Make-up addict ou fan de looks nude ? La plupart du temps, je mise sur des beauty looks plutôt minimalistes. J’adore le maquillage, mais j’en porte énormément lorsque je travaille, alors au quotidien j’opte plutôt pour des mises en beauté simples. J’ajoute un voile de blush, je structure mes sourcils ou souligne mon regard, mais toujours de façon légère.
Quel produit de beauté réussit à vous donner confiance en vous ? Je suis vraiment une grande fan de Touche Éclat. Un produit qui illumine instantanément le teint et qui est super simple d’utilisation. Je travaille beaucoup, je voyage beaucoup et donc apporter un peu d’éclat à ma peau, ça peut vraiment faire la différence parfois.
Quel est le meilleur conseil beauté jamais reçu ? Il vient de ma mère qui m’a toujours dit que la beauté commençait par l’intérieur. Et elle ne parlait pas seulement d’alimentation, mais de la manière dont tu prends soin de ton corps et de qui tu es. Je suis persuadée que lorsqu’on adopte un mode de vie équilibré et qu’on écoute son corps, ça se voit sur la peau. Finalement, peu importe à quel point tu es belle extérieurement, si tu n’es pas une belle personne à l’intérieur. Cela se verra.
En quoi Black Opium le parfum reflète votre personnalité ? Probablement par son côté un peu sombre, son jus puissant, mêlé à des notes sucrées. Je suis comme ça aussi. J’ai une facette douce et une autre plus foncée. Cette dualité me parle, comme ses ingrédients, tant masculins que féminins.
Que vous souhaitez-vous pour le futur ? D’être capable de continuer à être curieuse et de toujours apprendre en faisant des découvertes. Plus je fais des choses et plus le temps passe, plus je me rends compte que je ne veux pas me dire un jour que ça y est, j’ai tout fait, j’ai fait le tour de la question, que je suis arrivée au bout de mon chemin. Je veux continuer à explorer, à découvrir ce que c’est d’être une artiste. J’ai la chance de pouvoir vivre de mon art et je veux donc conserver cette curiosité pour le monde qui m’entoure le plus longtemps possible.
Black Opium le parfum, Yves Saint Laurent, 50 ml, 136 €.
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Yves Saint Laurent et vous, pourquoi ça matche ?
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TECHNO
Texte Marie-Noëlle Vekemans
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HAPPY HOUR
JUSTIN PAQUAY
Quand le repas devient un moment de divertissement entre bonne musique, happening culinaire et fiesta.
Le Lily’s est un nouveau resto-bar festif avec l’ambition d’offrir à Bruxelles un endroit premium hyper léché comme on pourrait en trouver à Londres, New-York ou Paris.
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Texte Céline Pécheux Photos Justin Paquay
FAMILY BUSINESS Bar, resto, speakeasy… Lily’s est le nouvel endroit où voir et être vu à Bruxelles. Une table conviviale, un Basil Smash bien dosé, de la musique qui monte et donne envie de danser… C’est aussi le nouveau bébé de la famille Litvine, clan motivé par l’amour du partage et de l’hospitalité.
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I
l suffit de peu de choses pour passer un bon moment : un accueil aux petits soins, le confort d’une banquette, la longueur d’un bon verre de vin, le croquant d’un morceau de pain… Parfois, c’est quelque chose que l’on ressent plus qu’on ne le perçoit : les bonnes énergies d’un lieu, la gentillesse d’une serveuse, l’atmosphère d’un décor, la patte d’un chef. En ce sens, un restaurant c’est un peu comme un spectacle qui raconte, à chaque service, une histoire différente. Comme au théâtre, on y consomme une œuvre éphémère en plusieurs actes. Sa mise en scène varie en fonction du décor (la salle, le dressage, les assiettes) et du jeu des acteurs et actrices (les cuisinier·e·s, serveurs, serveuses et bartenders). Mais parfois, le déroulé « entrée, plat, dessert » ne suffit pas ou plus. Certains établissements font alors du repas un moment de divertissement en mariant musique, happening culinaire et fiesta. C’est le cas du Lily’s, le nouveau lieu de Litvine Society, qui, en plus de servir à boire et à manger, invite à une expérience festive digne des endroits les plus courus de Londres à Paris.
Quand Bruxelles prend l’accent parisien
Au bas de la célèbre IT Tower, le lieu a de l’allure… Visible depuis la rue, sa tonnelle new-yorkaise invite à fouler son tapis rouge et à entrer dans un univers hautement distingué où les volumes déclinent des ambiances très Riviera Seventies… Côté resto, un plafond miroir duplique le paysage intérieur, augmentant instantanément la sensation d’espace. Tabourets sur mesure, luminaires élégants et rideaux de velours, on s’attable ici à quatre, à six, à douze… Peu importe, tant qu’on est « entre nous ». Au menu ? Une carte d’inspiration méditerranéenne avec des plats simples et réconfortants à partager (ou pas) et des cocktails parfaitement shakés. Derrière le bar, Sam, le mixologiste, embarque
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les convives avec ses breuvages aux noms hollywoodiens comme Closer to the Club, Bitter as You, Basilico to Mexico. Et puis, que serait Lily’s sans musique ? La véritable star du lieu, c’est elle. Servie par des playlists créées sur mesure et des DJs triés sur le volet par le Studio Mustard & Bongo, elle incite crescendo au lâcher-prise. Du coup, à mesure que la nuit tombe, les décibels grimpent et les client·e·s se déhanchent sur des hits d’hier et d’aujourd’hui qui ne connaissent pas de détracteurs. Emportés par la fougue, les oiseaux de nuit feront ensuite le Moonwalk jusque dans le club caché derrière deux portes dérobées. « L’idée est ici de partager un bon moment et de faire la fête dans un cocon intimiste où règne une ambiance bon enfant », explique Vladimir Litvine, l’un des initiateurs du concept. ••• Sur la photo de gauche à droite : Vladimir, Serge et Tatiana Litvine.
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La recette Litvine
Aux commandes de cet endroit où l’acte de se nourrir se mélange au plaisir festif, on retrouve la famille Litvine qui, sous le label « Litvine Society », fait rayonner la restauration bruxelloise depuis 2010 en redynamisant des établissements mythiques comme La Villa Lorraine, Odette en ville, Da-Mimmo ou encore Lola au Sablon. Lily’s est donc une affaire de famille, mais aussi et surtout une affaire de goût… Car chez les Litvine, le plaisir de la bonne chère se transmet de génération en génération. Immigré russe marié à une Belge, le grand-père préparait déjà avec amour le Bortsch pour régaler les siens. Son fils s’est à son tour mis aux fourneaux et a donné à son propre fils le plaisir de bien manger. De son enfance, Serge Litvine a donc gardé le goût pour les déjeuners étoilés comme pour les bons petits plats faits maison. Passion qu’il a ensuite transmise à ses enfants et qu’ils transmettent à leur tour. « J’ai la cuisine dans le sang ! Le dimanche, on se rassemble autour d’une table avec toute la famille et on se challenge derrière les fourneaux. C’est sans doute pour partager ma passion que j’ai eu envie d’avoir mes propres restaurants », confie l’homme d’affaires à la tête de neuf établissements où famille, hospitalité et qualité sont les leitmotivs. Épaulé dans l’aventure par ses filles Tatiana et Sasha et son fils Vladimir, Litvine Society est devenu au fil du temps l’aventure d’un clan qui depuis la reprise de La Villa Lorraine il y a 12 ans n’a de cesse d’entreprendre de nouveaux challenges. « Au départ, je ne pensais pas investir dans plusieurs restaurants tant
j’avais à cœur de rendre à La Villa Lorraine ses lettres de noblesse. Mais l’appétit vient en mangeant et j’ai eu l’opportunité de reprendre d’autres maisons qui correspondaient à nos valeurs et qui avaient besoin d’un nouveau souffle. Mes enfants m’ont petit à petit suivi dans l’aventure », explique Serge Litvine. Pour le Lily’s, l’histoire est un peu différente… C’est la jeune génération, Vladimir, Tatiana et Sasha, qui, ensemble, ont déterminé les grandes lignes
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« OUVRIR UN ENDROIT COMME LE LILY’S À BRUXELLES EST UN VRAI CHALLENGE »
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« DANS LE CONTEXTE ACTUEL, BRUXELLES A BESOIN D’ENTREPRENEURS·EUSES QUI, COMME NOUS, ONT ENCORE L’ENVIE ET LA PASSION D’ENTREPRENDRE DES PROJETS AMBITIEUX » VLADIMIR LITVINE
de ce nouveau QG bruxellois en lieu et place de l’ancien Callens Café. La déco, ils l’ont choisie sous l’œil averti du designer israélien Saar Zafrir, génie des atmosphères cool et branchées à travers le monde. Mais c’est surtout l’art du partage qui fait la colonne vertébrale de ce lieu singulier où une cuisine de qualité, un accueil personnalisé et une ambiance chaleureuse sont les maîtres mots. « Ouvrir un endroit comme le Lily’s à Bruxelles est un vrai challenge. Nous ne sommes pas à Londres ou à Paris où les gens vivent dans 30 mètres carrés et sont dehors tout le temps. Ici, les gens sont plus casaniers. Il faut leur proposer quelque chose de vraiment
qualitatif pour les sortir de chez eux et les fidéliser », constate Vladimir. Et sa sœur Tatiana d’ajouter : « La singularité de chacun de nos établissements, c’est ce qui fait notre spécificité dans le paysage horeca bruxellois. Ce sens du détail, de l’hospitalité, on l’a hérité de nos parents. On est tous perfectionnistes dans la famille. Le niveau d’exigence est très haut », confie l’aînée de la fratrie avant d’ajouter : « Travailler en famille dans la restauration, c’est beaucoup de bonheur, mais aussi beaucoup de sacrifices. On ne compte pas nos heures. On est présents et très investis dans chacun de nos projets. La famille et le travail, ce sont nos valeurs et la clé de notre succès. » Un succès qui pour perdurer s’entretient au quotidien… Car plus qu’un phénomène de mode, Lily’s est un lieu intemporel qui en dit long sur l’ambition du clan Litvine de faire bouger Bruxelles, et ce, dans tous les sens du terme.
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Référence incontournable en matière de vacances haut de gamme, le Maxx Royal Belek Golf Resort devient le lieu idéal pour réconcilier corps et esprit.
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ATTEINDRE PAIX, REPOS ET SÉRÉNITÉ La nature nous offre ce qu’elle a de plus beau. La vie quotidienne nous en éloigne parfois, mais ce contact est essentiel. Ici, vous prenez le temps de remettre les compteurs à zéro, de renouveler votre vision des choses, de réévaluer vos priorités. L’objectif de votre séjour : obtenir un équilibre complet de tout ce qui fait de vous un être unique. Votre voyage commence par une consultation détaillée qui nous permet de mieux vous comprendre et de déterminer vos objectifs de santé. Votre processus de régénération holistique est ensuite renforcé grâce aux conseils de nos préparateurs physiques. Au MaxxWell SPA, vous profitez de traitement aux algues aromatiques, de traitements de rajeunissement de la peau, de programmes d’amincissement locaux. Nos équipes pluridisciplinaires (expert·e·s en Ayurveda, médecins du bien-être, massothérapeutes, professeur·e·s de méditation et de yoga…) se coordonnent pour créer une synergie et s’assurer que vous profitez pleinement de votre expérience.
REDÉCOUVRIR LE VRAI SENS DU GOÛT Une prise en charge globale de votre bien-être doit naturellement inclure une alimentation saine et équilibrée. Au restaurant MaxxWell et au Vitamin Bar vous sont proposés des aliments et des boissons ayurvédiques ainsi que des repas et collations bio, sans gluten, végétaliens, sans lactose, frais et de saison. Manger est un facteur important qui soutient votre processus de régénération et nous veillons à vous proposer des palettes de saveurs agréables, stimulantes, étonnantes et réconfortantes. Ces délicieux repas sont préparés par les chefs de MaxxWell qui gardent toujours à l’esprit leur valeur nutritionnelle. Vous vivez une véritable cure de rajeunissement et de regain d’énergie dans un cadre idyllique. Vous renaissez et en revenez positivement transformé·e.
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reportage
Texte Marie Guérin
staycation
S’OFFRIR UNE NUIT DE LUXE, AVEC OU SANS PLUS ONE
Le concept a eu le vent en poupe en 2020 et n’est pas près de s’essouffler. Aujourd’hui, il est synonyme de petite escapade qui fait briller notre quotidien. Et, pourquoi pas, en mettre plein la vue ?
Hors de question d’être mesuré ! Lorsque l’on décide de profiter de l’offre « Staycation » du Steigenberger Wiltcher’s à Bruxelles, on y va à fond. On met les petits plats dans les grands. L’idée est simple : profiter du service luxueux d’un prestigieux hôtel cinq étoiles supérieur, le temps d’une nuit ou deux. Il n’est pas question d’en sortir, juste de se faire plaisir. Peu importe si on habite dans le quartier (ce n’est pas à la maison qu’on est accueillie avec un verre de champagne et des chaussons molletonnés). Avec cette offre, le Wiltcher’s apporte une touche de glam’ et une pause bien méritée à notre vie au rythme effréné. Donc, on résume : pour faire la totale, on improvise un joyeux rendez-vous au Loui, l’iconique cocktail bar, suivi d’un dîner imaginé par le chef étoilé Kevin Lejeune (La Canne en Ville). Ensuite, il est temps de prendre possession de ce qui sera notre nouveau nid pour les prochaines heures. Arrivée dans la chambre, on reçoit une petite pochette de bienvenue qui nous rappelle qu’on est là pour prendre soin de soi. Goodies, vouchers pour le cocktail bar et masque de beauté. C’est à ce moment-là qu’on se félicite d’avoir payé le petit supplément d’upgrade pour profiter de la suite. Après une bonne nuit de repos (ou pas – si on a de la chance), on prend la liberté de se commander un petit déjeuner royal qui n’a que l’imagination pour limite (le pain perdu est à tomber). Après cela, il nous reste assez d’énergie pour prendre l’ascenseur qui nous emmène directement au -1, au Spa Aspria, sanctuaire de bien-être, avec piscine, sauna, hammam, jacuzzi, et surtout, un institut Clarins avec une très belle offre de soins. On y reste tout la matinée, ça tombe bien, avec l’option « Late Check Out à 16 h », on sait déjà qu’on profitera d’un lunch et puis d’une petite sieste Netflix & Chill dans notre lit king size. C’est la vie que l’on mérite !
Mais une question demeure… avons-nous vraiment besoin de quelqu’un pour nous accompagner ? Le temps de trouver, c’est déjà réservé ! Rendez-vous sur staycation.co pour profiter du package ou sur Wiltchers.com
Untitled – Château Marmont | François Patoue
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Oh
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C’est dans son studio que Julien met en scène ces questions qui l’angoissent et l’excitent en même temps. Tout en me parlant de cette nouvelle exposition qui sera sa deuxième dans la Galerie Sorry We’re Closed, menée de front par Sébastien Janssen et Émilie Pischedda (le duo le plus atypique du marché), il tourne le dos à ses œuvres pourtant bien visibles, m’obligeant ainsi à m’y intéresser par moi-même et à entrer dans son univers.
JULIEN MEERT SUR PLUTON
PRESSE
L’immensité de l’univers taraude l’artiste belge Julien Meert depuis bien longtemps. Quelle place l’Humain y prend-il ? À quelle échelle peut-il se mesurer ? À quelle entité peut-il se comparer ?
Après une absence sur la scène artistique depuis 2018, Julien Meert chamboule ses propres codes avec l’exposition Planetarium. Premier paradigme : le changement de format de ses toiles. Exit le portrait et le paysage, le format de scène de théâtre est de mise. Julien nous montre plus d’éléments et nous fait interagir avec ce qui l’entoure. Le vide, qui fait peur à tou·te·s, des écrivain·e·s aux peintres, est nourri par un travail de composition qui l’a obligé à prendre des risques dans sa pratique picturale. La couleur et les formes prennent le contrôle et remplissent ce vide, de manière subtile et intense. Connu pour ses autoportraits – troublants parfois, attractifs souvent –, Julien décide de s’en détacher, de prendre le contrepied de ce que les collectionneurs·euses et le marché attendent de lui, pour expérimenter le médium pur. C’est en se retirant en tant que personnage principal de son art et en en intégrant d’autres qu’il nous donne à lire davantage sur lui, en tant qu’homme et artiste. Pluton, Mars, Terre, Uranus… Tant de planètes qui accueillent les nouveaux visages de l’artiste et entrent en collision pour créer un univers, qui valorise l’entièreté de son travail. Planetarium nous met face à plus grand que nous avec des peintures imposantes et des vidéos qui se lisent comme des tableaux vivants, enveloppées dans des constructions en bois imaginées avec son frère ébéniste.. Son rapport à la famille, à l’humain, ainsi que ses obsessions personnelles sont dévoilés dans un travail risqué, mais sans faux semblant. Julien Meert, ‘Planetarium’, 19/01 - 18/03/2023, sorrywereclosed.com magazine ELLE 121
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c'est m on histoire
Texte Juliette Debruxelles
JE ME SUIS RÉCONCILIÉE AVEC MA MÈRE
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Après une vie entière à la détester, Béatrice a trouvé des raisons de pardonner sa maman.
lle avait l’air si petite, si vulnérable. Elle qui m’avait toujours semblé si immense, si charismatique, semblait s’être réduite, comme un raisin sec. Elle marchait derrière le cercueil en pleurant sur elle-même. Quand je l’ai appelée pour lui annoncer la mort de son frère, ses premiers mots ont été : « Je suis la dernière, je suis la prochaine. » Cadette d’une famille dysfonctionnelle, elle avait vécu dans un confort bourgeois aux apparences bien lisses et n’avait jamais réussi à apaiser ses traumatismes d’enfance. Sa vie de petite fille entre une mère oisive, mondaine et alcoolique, un père industriel, limite incestueux. Et deux frères aînés brillants partis de la maison quand elle n’avait que 10 ou 12 ans, la laissant en proie au climat familial terrifiant. Quand elle était jeune, ses parents donnaient des fêtes incroyables. C’est sans doute pour cela qu’elle avait des paillettes dans les veines, des jambes faites pour danser et des jupes plus courtes au fur et à mesure qu’elle grandissait. Exubérante femme-enfant toujours à la recherche de figures parentales rassurantes, elle avait suivi des études de psycho avant de voyager en Asie du Sud-Est et en Afrique du Nord pendant quelques années. Mais mon grand-père avait fait de mauvais placements et l’argent commençait à manquer. Ma mère avait alors eu le choix entre rejoindre la réalité et s’enfoncer
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c'est mon histoire
dans le mensonge. Elle a bien sûr choisi la seconde option en épousant mon père, un jeune homme bien né et aussi instable qu’elle. Rien n’était impossible pour ce couple qui oscillait entre violence sourde et passion dévorante. Ils s’aimaient, se déchiraient, déménageaient, se réconciliaient et arrosaient tout ça de luxe et de décadence. C’était joyeux et tragique à la fois. Mais la mort a commencé à semer des graines autour d’elle. Un fils, mon frère, né trois ans après moi et décédé d’une malformation cardiaque avant d’avoir quitté la maternité. Ses deux parents, victimes d’un chauffard et tués sur le coup dans un accident de circulation. Son frère, suicidé sous un train. Mon père, noyé lors d’une régate en Méditerranée. Cinq décès en trois ans et pour seul héritage des dettes et des emmerdes. Elle a dû vendre des biens, des bijoux, des œuvres d’art. Elle a constitué un petit capital avec ce qui restait puis elle a complètement dévissé.
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desquelles je vomissais tout mon jugement. Elle débarquait avec toute sa fantaisie, sa folie, elle se comportait comme une enfant de 4 ans, faisait le clown, sautait sur les lits, finissait la journée échevelée et en sueur tant elle était surexcitée. Je devais repasser derrière elle, calmer les gamins, remettre de l’ordre, comme toujours. Puis elle a rencontré quelqu’un de bien, à l’aube de ses 60 ans : Jean. Un type en or, veuf, droit, généreux, qui lui a apporté un peu d’apaisement. Ils sont partis s’installer à la mer, elle s’est posée. Il la regarde avec beaucoup d’amour et semble très patient. Leur histoire dure depuis 11 ans, avec quelques heurts qu’elle n’a pas pu s’empêcher de provoquer. Quand il ne lui accorde pas toute l’attention dont elle a besoin, elle fait une connerie. Ça peut aller d’une coiffure improbable à l’achat d’un objet dispendieux en passant par une escapade avec un amant. Mais Jean pardonne tout, sage, posé et aimant. Il pense qu’il est à l’origine de notre réconciliation progressive. En réalité, c’est la conjugaison de plusieurs facteurs qui font que je suis
« ELLE DÉBARQUAIT AVEC TOUTE SA FANTAISIE, SA FOLIE, ELLE SE COMPORTAIT COMME UNE ENFANT DE 4 ANS... » Elle a plongé. Pas dans l’alcool, la drogue ou les cachets, mais dans des aventures avec des hommes de plus en plus riches et de plus en plus bizarres. Des hommes que je croisais au petit matin, des hommes qui gâchaient nos vacances parce qu’elle passait son temps à chercher une cabine téléphonique ou à se consoler d’une rupture. Des hommes qui aimaient bien me regarder quand je prenais mon bain. Des hommes qui pouvaient être les pères de mes amies, les maris des siennes ou, plus tard, mes copains d’université. Je l’ai jugée, je l’ai détestée. Elle m’aimait, elle le montrait en assurant mes bons soins, mais elle n’a pas su me protéger des prédateurs, pas plus qu’elle n’a su se protéger elle-même. Mais ça, je ne l’ai compris qu’il y a peu. Je me suis éloignée, j’ai rencontré mon mari et j’ai eu trois enfants. J’ai construit toute ma vie avec la ferme intention de ne jamais reproduire les erreurs de ma mère. Dans une situation donnée, je choisissais toujours la solution inverse à celle qu’elle aurait adoptée. Mes enfants ont grandi en sécurité, un peu surcouvés, dans une famille de carte postale des années 50. J’ai la réputation d’être quelqu’un de très organisé et je n’ai jamais laissé ma mère garder ses petits-enfants. Quand elle voulait les voir, c’était chez nous, en notre présence. Ça provoquait des disputes terribles entre elle et moi. Des disputes au cours
moins en colère qu’avant. Le premier déclic, c’est donc la mort de son dernier frère. Elle, plus seule au monde que jamais, et moi, consciente enfin qu’elle n’est pas invincible. Le second, c’est lorsque mon mari m’a quittée trois mois après que mes trois enfants ont quitté la maison pour vivre leur propre vie. Je me suis sentie seule, vulnérable et abandonnée de tou·te·s. Et j’ai appelé ma maman. Ma mère, cet être haletant qui court depuis toujours pour échapper à la réalité, au temps qui passe et au chagrin. Cette femme qui, finalement, n’a rien mis en place pour me nuire sciemment. Elle est la première victime de son système foutraque et de ses dysfonctionnements. Et après avoir attendu toute ma vie qu’elle me demande pardon, je suis passée à d’autres sentiments. J’ai pardonné à ma maman. Parce qu’elle est vieille. Parce qu’elle a peur. Parce qu’elle a fait ce qu’elle pouvait et que dans les épreuves que je viens de traverser, elle a été plus clairvoyante et bienveillante que n’importe laquelle de mes amies. Parce qu’elle, elle sait…
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FIDUCIAIRE REGE LUX
L’accompagnement sur-mesure pour les entreprises et leurs dirigeants Créer ou gérer une entreprise amène parfois le dirigeant à faire face à des questions ou des décisions qui peuvent s’avérer difficiles. Etre bien accompagné et conseillé face à ces choix est donc primordial. C’est pourquoi, Geneviève Régis, après de longues années d’expérience au Luxembourg, en France et dans la Principauté de Monaco a crée en 2018, la Fiduciaire Rege Lux.
C
ette expert-comptable de formation a su apporter une vision différente du métier de la fiduciaire. Geneviève et son équipe, font rimer ce métier avec efficacité et humanité. Toujours à l’écoute de ses clients, collaborateurs ou partenaires, elle met l’Humain au cœur de son activité. Ainsi, la fiduciaire propose des services sur-mesure pour accompagner ses clients de manière personnalisée et optimale à développer leurs potentiels économiques et financiers. Geneviève Régis partage avec son équipe ses valeurs d’écoute et de bienveillance. Une expertise et des expériences mises au service des dirigeants et de leurs entreprises pour leur permettre de se concentrer sur leur cœur de métier avec plus de sérénité. De ce cœur de métier basé sur le conseil et l’expertise comptable, à l’aide à la création d’entreprise ou de start-up, La Fiduciaire REGE Lux vous propose un éventail de prestations pour chacun de vos besoins. L’une des forces de Geneviève est d’avoir su créer des partenariats de qualités, comme des avocats spécialisés en fiscalité par exemple, afin de répondre aux différentes demandes et exigences de sa clientèle. Une clientèle variée puisque la fiduciaire accompagne des entreprises dans tous secteurs d’activités et à chaque étape de leur développement. La Fiduciaire REGE Lux excelle dans son analyse et la compréhension de chaque situation de ses clients. Chacune est unique et est traitée comme telle. Une vision à la fois globale et précise qui permet d’apporter des réponses adaptées à chacun. Ainsi chaque membre de cette équipe proactive est formé pour s’adapter à toutes les situations tout en proposant le meilleur service. D’ailleurs la fiduciaire sait aussi s’adapter au budget de ses clients, offrant ainsi aux jeunes entrepreneurs la possibilité d’accéder à des services de qualités. L’entreprise, en pleine expansion depuis sa création, n’a de cesse d’élargir ses prestations pour toujours mieux servir ses clients. Et c’est dans cette volonté que Geneviège Régis a accueilli dernièrement un nouvel associé, actionnaire : Gabriel Catania. Ce qui permet à La Fiduciaire REGE Lux d’intégrer le groupe GCP. Un groupement d’entreprises et d’entrepreneurs qui forment une incroyable synergie entrepreunariale, profitant ainsi aux clients qui bénéficient de ce réseau d’experts. C’est donc un service complet d’accompagnement pour chaque entreprise et chaque dirigeant qui est proposé par la Fiduciaire REGE Lux.
Expertise pointue, engagement, savoir-faire de qualité, discrétion, adaptabilité mais aussi proximité et convivialité, autant de mots qui riment avec l’activité de cette fiduciaire. Geneviève Régis applique la même recette à ses collaborateurs et ses clients. Savoir créer un environnement favorable aux échanges et aux relations humaines est important aussi bien pour les clients, que pour le quotidien de l’équipe dans ses missions de conseil et d’accompagnement. Une approche qui fait de la Fiduciaire REGE Lux, le partenaire privilégié de leurs clients, privés ou corporate. Un véritable chef d’orchestre qui appréhende l’ensemble des besoins de ses clients, définit et met en œuvre la stratégie conforme à leurs attentes. DES PRESTATIONS SUR-MESURE POUR UN SERVICE HAUT DE GAMME La fiduciaire s’engage également auprès de ses clients en restant à l’écoute de leurs besoins ainsi que de leur environnement économique et législatif par une veille minutieuse de l’actualité en gestion d’entreprise. Avec un grand sens de l’éthique et de la responsabilité, La Fiduciaire REGE Lux cultive au quotidien la transparence dans toute sa gestion afin de bâtir une véritable relation de confiance mutuelle. En permettant à chaque dirigeant d’avoir un interlocuteur unique, les échanges sont facilités, fluides et efficaces.
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TANIEU COUTURE LA MODE POUR TOUS
C’est l’histoire d’une femme Franco-Ivoirienne, Tanieu. Une créatrice moderne, qui peaufine chaque tenue qu’elle crée avec passion. Tanieu Couture, c’est un concept qui naît et qui grandit au travers de l’esprit de la mode. Elle cherche le côté unique de chaque création, accompagnée d’une marque forte avec ses looks, qui portent sa signature. J’ai eu la chance de partir à la rencontre de cette artiste… Par Yaël Ohana.
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ui est Tanieu Couture ? T. Tanieu Couture c’est la création d’un rêve mais que j’ai vraiment investi afin qu’il se réalise. Après avoir baigné dans le monde de la mode et du mannequinat, je ne trouvais pas les bons looks, les vêtements qui me correspondaient. C’est comme ça que j’ai créé Tanieu Couture dans l’optique de donner vie aux tenues que j’imaginais. C’est ainsi que le voyage a commencé, entre la conception et la fabrication de ma ligne de vêtements. Comment fonctionnez-vous ? Quelles sont vos exigences ? T. Je suis une femme pointilleuse mais très humaine. Je fais mon travail avec minutie au travers de coutures bien tracées et de tissus choisis selon la demande de mes clients. J’ai l’œil vif et mes mains traduisent mon intérêt et ma passion de créer de nouveaux looks uniques. Je propose l’art de s’habiller avec goût et en harmonie avec soi. Je laisse aussi la porte ouverte à mes collaborateurs afin d’exprimer leur talent et de mettre en avant ce qu’ils vendent. Je reste à l’écoute de chacun de mes clients et je mets en lumière mon travail pour en faire une création personnalisée et intemporelle. Quel message souhaitez-vous passer au travers de la création de Tanieu Couture ? T. Aller au bout de ses rêves et réussir… Avoir une ligne de conduite et s’y tenir, être déterminé, relever le défi de s’investir sincèrement dans son projet. Mon inspiration je la puise au travers de la satisfaction des personnes qui viennent me voir pour se looker ou trouver le bon vêtement pour un évènement sur mesure. La mode c’est ma seconde peau.
Quels sont vos projets futurs ? T. Avant tout, c’est continuer à satisfaire toutes les personnes qui viennent me voir en espérant trouver leur bonheur autour de mes collections. J’ai aussi le souhait, de me développer encore et de faire de Tanieu Couture un nom qui va transcender les frontières en voyageant à travers le monde et en donnant la possibilité de s’habiller enfin selon ses envies et ses goûts. Cela passe aussi par s’écouter et revendiquer ses choix vestimentaires. En attendant vous pourrez me trouver en Suisse à Genève sur la route de nouvelles créations…
Qu’est ce que Tanieu offre à Tanieu Couture ? T. Son expérience personnelle, sa volonté de créer de nouveaux modèles originaux et colorés. Tanieu à été la première cliente de Tanieu Couture. J’y crois autant que je m’investie.
TANIEU COUTURE Rue de Chêne - Bougeries 14, 1224 Genève Tél : 079 254 88 03 — Mail : eshop@tanieucouture.com Site : www.tanieucouture.com — Insta : @annetanieu7
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Luxury Estate Luxembourg « N’est pas un homme accompli celui qui ne possède pas un lopin de terre »
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la tête de sa propre agence immobilière, c’est une femme accomplie et de caractère qui a fait sien ce proverbe hébreu. Désormais brillante chef d’entreprise, mariée et maman de 7 bouts de choux, Virginie Michelet est parvenue à surmonter les très nombreuses difficultés familiales traversées durant son enfance et sa jeunesse ; une vie compliquée faite de maltraitance, d’abandons, de vie en foyers avec des éducateurs défaillants, de violence... Émancipée à l’âge de 17 ans et demi, avec un immense besoin de liberté et d’indépendance et après avoir appris à ne compter que sur elle-même, elle a fort heureusement rencontré de bonnes personnes, créé sa propre entreprise à l’âge de 18 ans et s’est prise de passion pour le monde de l’immobilier. Travaillant étroitement avec des promoteurs, Luxury Estate est aujourd’hui une agence conviviale et professionnelle pour vendre ou acheter un bien immobilier au Luxembourg. Virginie souhaite également écrire un livre pour partager son parcours atypique. Nul doute que là encore, elle réussira !
Tél : +352/661.336.874 — Site : www.luxuryestate.lu
Clairette Collection Des bijoux pour graver l’éternité
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’est l’histoire d’une femme à l’énergie communicative, qui a créé son entreprise pour délivrer les plus beaux des messages gravés sur bijoux. Au coin d’une larme, d’un sourire, au détour d’un regard, nous aimerions garder au plus près de nous l’Amour sous toutes ses formes. Clairette Collection est un concept de gravure faite à la main, une valeur ajoutée pour cette magicienne passionnée par ce qu’elle fait. Cette graveuse de bonheur lance régulièrement une nouvelle collection capsule au travers de colliers, de bracelets, de bagues pour délivrer un message essentiel : « le vôtre ». Engagée pour des évènements comme Octobre Rose ou sponsor des Gazelles, Claire est à l’écoute de chaque demande avec le même investissement. “J’ai créé Clairette Collection pour que nos bijoux puissent raconter une histoire et qu’il y ait une cohérence entre le message délivré et le bijou porté. Je travaille avec mes mains, et je mets tout mon coeur dans chaque gravure pour que chaque bijou soit unique et symbolique”. Retrouvez cette artiste humaine et généreuse sur insta, tik tok et sur son site internet qui vous offrira une balade au travers de votre histoire. Un immense merci à Clairette Collection d’avoir gravé au travers d’un collier l’amour au sens le plus pur du terme. Propos recueillis par J.Yael Bitan
Insta: clairette_collection — Tik Tok : clairettecollection Site Internet : www.clairettecollection.com Livraison sous 8 jours environ
Cécile Maes
« Accompagnement en rupture amoureuse avec l’hypnose »
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arce qu’elle-même a vécu une rupture amoureuse difficile par le passé, cette praticienne en hypnose vous donne toutes les clés nécessaires pour traverser et réparer rapidement cette épreuve en douceur. À son cabinet ou en visioconférence, avec l’hypnose, découvrez également tous les formidables bienfaits de l’auto hypnose. Cécile Maes vous aide concrètement à chasser vos angoisses, à découvrir les «bonnes réponses» très souvent enfouies dans votre inconscient et à retrouver votre confiance en vous et en vos capacités à aimer et à être aimée à nouveau. Souriez à la vie, vous êtes prête pour un nouveau bonheur !
Cabinet : Avenue Brugmann 412, 1180 Bruxelles Tél : +32489250069 — Mail : contact@cecilemaes.com Site : www.cecilemaes.com Instagram.com/hypnose_et_vous_/
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IONNYK Inédit
C’est une première mondiale et une invention 100 % belge. Le label propose le premier cadre d’art photographique connecté, basé sur la technique du papier électronique. Une nouvelle expérience d’art et de design, grâce à un catalogue en constante évolution. Le cadre permet aussi de vivre des moments en temps réel grâce aux Stories. 1.350 € le petit format Jane, 3.250 € le grand format Linn. Abonnement Discovery avec accès au catalogue, 12,99 €/mois ionnyk.com
PUCCI X FUSALP La collab’ qui claque
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Bien plus que des chaussures, les créations Kunoka sont des œuvres d’art, caractérisées par l’imaginaire et l’inventivité d’Évelyne, designer à qui l’on doit des pièces hors des sentiers battus. Cette collection mêle matériaux naturels de haute qualité, des combinaisons de couleurs surprenantes et des textures inattendues. Colorée, joyeuse et confortable !
Pour son 70ème anniversaire, Fusalp, créateur iconique de vêtements de ski, s’associe à Pucci, Maison florentine créée par le Marquis Emilio Pucci, alias « The Prince of prints ». Une capsule inédite de vêtements et d’accessoires aux couleurs vibrantes, pour le ski comme l’aprèsski. Audace et enthousiasme, un ADN fort propre aux deux marques.
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Œuvres d’art
GINETTE NY
New store alert ! Une première boutique en Belgique pour la marque dédiée aux femmes de caractère, conscientes de leur singularité et de leur pouvoir. Un ADN unique dans l’univers de la joaillerie contemporaine qui offre un luxe quotidien, un bijou de peau en or et intemporel. Une inspiration new vintage, une expérience sensuelle, un lifestyle N.Y.C.-Paris. 92A, avenue Louise, 1050 Bruxelles ginette-ny.com
SÉZANE Happy birthday !
Maison Natan fête ses 40 ans ! Pour célébrer cet anniversaire, Christophe Coppens est invité comme directeur créatif et travaillera avec l’ADN de la Maison pour y ajouter son empreinte unique. Une collaboration spéciale qui se répercutera sur les collections, les accessoires, l’imagerie, les boutiques, les défilés et autres évènements ! natan.be
Mode éthique Fondée en 2013 par Morgane Sézalory, Sézane est la première marque de mode française née en ligne. Une mode engagée, éthique, conçue pour durer et un label certifié B CORP. Le Sézane Tour se poursuit avec l’ouverture d’une première adresse éphémère à Bruxelles. Un nouveau lieu pour des achats responsables qui font sens. Foulard CLEOPATRA Arabesque fleurie – 40 € Pop-up store 35 rue de Namur, 1050 Bruxelles sezane.com
AURÉLIA DEJOND, PRESSE
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Tous les mois, Céline Pécheux met en lumière une Wonder Woman du quotidien.
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« Quand on vous annonce que vous avez le cancer, non seulement votre vie change, mais le regard des autres sur vous et leur comportement vis-à-vis de vous changent aussi… On devient tout à coup et sans le vouloir un·e malade, un·e patient·e… Je remarquais que c’était difficile pour mon entourage de trouver les mots, de savoir comment agir, comment m’apporter son soutien… Certaines personnes très proches de moi n’osaient pas se manifester par pudeur, par peur de me blesser et/ou de me déranger. Après plusieurs semaines de traitement, j’ai eu l’idée de publier un texte sur Facebook intitulé : “Guide pour la super copine de chimio”. Mon but était de briser certains tabous, de dédramatiser la situation et de rappeler à quel point les amis, la famille sont source de vie dans de telles circonstances… Du coup, j’ai fait une liste de l’équipement parfait à s’offrir ou à se faire offrir quand on est en chimio (les baskets les plus confo, les chemises pratiques, les chapeaux les plus cool, les make-up et produits de soin les plus adaptés) et j’ai compilé les petites attentions, les gestes qui m’ont fait et me font beaucoup de bien pendant mes traitements, comme quand une copine m’accompagne à l’hôpital, me masse les pieds pendant ma chimio, m’offre un beau foulard à elle pour protéger mon crâne… Prêter un foulard qu’on aime à quelqu’un qui a perdu ses cheveux, c’est un cadeau merveilleux, car non seulement on pense à elle chaque fois qu’on le porte et ça nous donne de la force, mais, en plus, le fait de devoir le rendre “après” marque la repousse, la victoire sur la maladie,
la rémission. Mais avant ça, il faut passer par la chute des cheveux, des poils, des cils, des sourcils qui commencent à tomber 17 jours après la prise du premier Taxol. C’est glauque, c’est triste et très dur à supporter. Alors, au lieu d’attendre, j’ai organisé avec des proches une “shaving party” où un ami m’a tondu les cheveux dans une ambiance chaleureuse, festive même. J’étais GI Vayou l’espace de quelques jours, mes collègues et amis étaient avec moi dans l’aventure et je me suis sentie forte. Il y a plein d’autres choses qui me font du bien, comme recevoir des produits naturels au silicium pour le soin des mains. On souffre beaucoup de picotements, cassures et noircissement des ongles quand on est en chimio, c’est donc le cadeau parfait auquel on ne pense pas forcément. Et puis la super copine c’est aussi et surtout celle qui passe te prendre et t’emmène faire un tour à pied, à cheval, à vélo sans que tu doives y réfléchir (parce que souvent l’envie et l’énergie te manquent pour faire tes 30 minutes d’activité physique par jour). C’est celle qui te prend un rendez-vous chez une masseuse pour te détendre ou chez un réflexologue. C’est celle qui te fait oublier tes maux en te racontant sa vie, ses histoires de cœur, ses petits problèmes du quotidien. Celle qui continue à t’inviter aux dîners qu’elle organise même si tu ne viens que pour l’apéro, histoire d’économiser tes forces. C’est aussi celle qui accepte que tu annules en dernière minute et qui te réinvite quand même la fois d’après. En fait, toutes les manifestations d’amour et de soutien sont bonnes. Un smiley, un cœur, un texto, un mot d’encouragement. Tout devient force. Quand on est malade du cancer, on a peur, on a des maux, on est très fatigué, mais on est vivant·e ! J’ai beaucoup de chance d’être entourée et aimée par des gens merveilleux. Alors, si je peux aider ne fût-ce qu’une personne à se sentir aussi aimée que je le suis, ce cancer aura servi à quelque chose. »
« MON BUT ÉTAIT DE BRISER CERTAINS TABOUS... »
PRESSE
Atteinte d’un cancer du sein, Vayou souhaite que son expérience puisse servir aux autres en partageant sur les réseaux sociaux ses « tuyaux » dédiés à celles et ceux qui accompagnent ou accompagneront un jour un·e ami·e malade.
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ANNELIE VANDENDAEL
23 MARS @BLOODY LOUIS AVENUE LOUISE - 1050 BRUXELLES
Le 23 mars 2023 aura lieu l’événement le plus glam’ de l’année : la ELLE Party 2023 ! L’occasion de venir fêter nos fidèles partenaires et lectrices sur le dancefloor du lieu iconique de la capitale : le Bloody Louis! Cette édition sous le thème des années 2000 sera aussi l’occasion de fêter les 20 ans du ELLE. Autant vous dire que nous vous promettons une soirée inoubliable avec des prestataires d’exceptions, des acteurs de la mode, de l’art, de la création et de l’information qui rêvent de célébrer notre magazine.
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