MarieClaire - Magazine FR - Mai & Juin 2022

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MAI & JUIN 2022 — 5,90 €

BELGIQUE

Dossier spécial LE COURAGE DES UKRAINIENNES

KRISTEN STEWART

STYLE LA BONNE ALLURE 100 % JEAN

LIBRE SINON RIEN

TABOU POUR NE PAS ÊTRE MÈRE, ELLES SE SONT FAIT STÉRILISER MÉDECINE ESTHÉTIQUE PETITS GESTES, GRANDS EFFETS

S’ÉVADER ! VOYAGE, FOOD, CULTURE, MODE

50 plaisirs de saison




ÉDITO

Alors que, au moment de boucler ce magazine, des images affreuses nous parviennent d’Ukraine, que la guerre fait toujours rage, que des millions de gens fuient leur pays en laissant tout derrière eux, peut-on décemment parler de plaisir(s) ? Pour nous, la réponse est clairement oui ! Parce que la morosité, le pessimisme, la désolation n’ont jamais aidé personne. Parce que tout être humain a droit au plaisir, « cette sensation ou émotion agréable liée à la satisfaction d’une tendance, d’un besoin, à l’exercice harmonieux des activités vitale »

selon la définition du Petit Robert. Parce que (se) faire plaisir est un formidable moyen de recevoir et donner du bien-être, de la joie, du bonheur. Alors profitons de tous les petits plaisirs que la vie nous offre en cette saison (p. 70) sans oublier ceux qui en sont privés. Aidons les réfugiés ukrainiens, et les autres, marchons pour l’épicerie du cœur de Mons (p. 76), gardons foi en l’avenir et la paix. Julie Rouffiange Rédactrice en chef – jro@marieclaire.be

PHOTO PERSONNELLE.

PLAISIRS PARTAGÉS



p. 26 Sri Lanka, elles bravent les vagues et les préjugés

p. 76 Petits plaisirs de saison

SOMMAIRE ÉDITO

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TOUT CE QUI VA FAIRE VIBRER MAI & JUIN

ÉPOQUE

12 ENQUÊTE Je compte, donc je suis ? 16 DOSSIER SPÉCIAL Le courage 28 34

TÊTE-À-TÊTE(S)

50 PORTRAIT Kristen Stewart,

libre sinon rien

CULTURE

58 AGENDA Expos et sorties

des Ukrainiennes REPORTAGE Sri Lanka, elles bravent les vagues et les préjugés NEWS La pionnière oubliée

60 MUSIQUE Pretty Loud,

STYLE

66 LIVRES Marc Meganck « La tendresse

36 LES TENDANCES DÉCRYPTÉES PAR MARIE CLAIRE

les féministes du rap rom

62 CINÉMA Cannes 2022, retour

à la normale ou presque

64 CINÉMA Downton Abbey, en vrai

n’est pas genrée »

MAGAZINE

70 INSPIRATIONS Petits plaisirs

de saison

76 WOMAN @ WORK Phuong Luu « Il

faut oser regarder au fond de soi »

78 ENQUÊTE Pourquoi elles ont choisi

la ligature des trompes

82 MOI LECTRICE « J’ai repris ma vie en

main grâce à un atelier d’écriture »

GAËL TURINE. PIERRE LUCET-PENATO.

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Photo Yohan Burel. Mannequin Vitoria Mota/Next Models.

p. 98 Le grand mix

p. 128 Médecine esthétique,

petits gestes, grands effets

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MODE

LIFESTYLE

116 ENQUÊTE Les soins cheveux font

138 ESCAPADE La French Riviera

MODE D’EMPLOI

122 PALMARÈS Prix international

140 CROISIÈRE La Croatie au fil de l’eau

98 PANOPLIE Le grand mix

104 TENDANCE Denim, de bas en haut YOHAN BUREL. ANNA BU KLIEWER.

BEAUTÉ

L’école est finie

108 ADRESSE C’est tout Dior !

111 ACCESSOIRES Frédérique Constant,

peau neuve

du parfum Marie Claire 2022

128 DÉCRYPTAGE Médecine esthétique,

petits gestes, grands effets 132 NEWS Les envies de mai & juin

le luxe abordable

d’Alain Llorca

144 ÉVASION Douceur de vivre

mauricienne

148 EXPO Des femmes pour un monde

plus beau

152 DESIGN Les couleurs d’India 154 MASTERCLASS Le tabouleh

112 REPÉRAGES Bijoux et montres

160 HOROSCOPE

162 LE QUESTIONNAIRE Isabelle Carré

Suivez-nous sur marieclaire.be/fr


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NOUVEAU DADA

En lançant La Muse, la distillerie gantoise Dada Chapel et les créatrices Wouters & Hendrix combinent le meilleur du dadaïsme et du surréalisme. Pour cette collaboration, la marque de bijoux a imaginé un collier qui danse autour de la bouteille de Potato Vodka (à base de pommes de terre Mona Lisa cultivées dans notre pays). Le bijou et le flacon sont à jamais liés, mais pour prolonger le plaisir, on peut remplir la bouteille deux fois. Disponible en édition limitée (100 pièces), 485 €, dadachapel.be

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DURABILITÉ AU TOP !

Le label belge Yuma Labs donne une nouvelle vie aux déchets plastiques en les transformant en lunettes de soleil. En collaboration avec le créateur belge Christian Wijnants, Yuma Labs lance, en première mondiale, des lunettes de soleil en acrylique recyclé et entièrement recyclable. La jolie monture est disponible en bleu, noir et transparent.

TOUT CE QUI VA FAIRE VIBRER MAI & JUIN Par Timon Van Mechelen, Julie Rouffiange et Malvine Sevrin

PRESSE.

Christian Wijnants x Yuma Labs, 265 €, christianwijnants.com


MAI & JUIN

TOCADES

EMBLÉMATIQUE

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De 1997 à 2011, John Galliano a invité ses passions et son audace dans chacune des silhouettes qu’il a créées pour la maison Dior. Il a inventé une nouvelle attitude et un nouveau style dans lesquels on retrouve ses chansons fétiches, mais aussi ses voyages, réels ou imaginaires. Dans ce cinquième volume d’une série inédite rendant hommage aux différents directeurs artistiques de la maison, on (re)découvre ses modèles les plus emblématiques photographiés par Laziz Hamani avec, en bonus, des images de Richard Avedon ou Paolo Roversi. Dior John Galliano 1997-2011, éd. Assouline, 195 €.

BEAU LIVRE

Fondée en 1955, Codimat Collection est spécialisée dans les tapis sur mesure qu’on retrouve dans les maisons, boutiques, restaurants et hôtels les plus prestigieux du monde, dont les salons de la Maison Blanche et de l’Institut de France pour n’en citer que deux parmi les plus illustres. Séduit par les perspectives de développement de la marque dans notre pays, le groupe belge qui a racheté Codimat en 2018 a ouvert des showrooms à Bruxelles et Knokke. Ce printemps, la marque lance un beau livre qui rassemble quelques-uns des projets les plus emblématiques du label. Carpet Society: a history of decorative flooring, éd. Tallandier, 59 €.

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LETTRE PERDUE

LAZIZ AMANI. GUILLAUME DE LAUBIER. PRESSE.

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DES NOTES FROISSÉES AU FOND D’UN SAC À MAIN OU DANS UNE POCHE DE PANTALON… VOILÀ L’INSPIRATION DE LA NOUVELLE COLLECTION WOLVIS. LA MARQUE BELGE A TRADUIT LE CHARME DE CES SOUVENIRS EN SIX ÉCHARPES ESTIVALES FRAÎCHES ET COLORÉES. 95 €, wolvis.be


TOCADES

MAI & JUIN

BABY DOLL

FIDÈLE À SON UNIVERS RÉGRESSIF ET COLORÉ, LE LABEL PARISIEN D’ACCESSOIRES MIYETTE SE LANCE DANS LE PRÊT-À-PORTER. SYNONYME DE RETOUR EN ENFANCE, LA ROBE DOLLY AFFICHE UNE ALLURE RÉSOLUMENT SEVENTIES. ON CRAQUE POUR SES MANCHES BOUFFANTES, SON IMPRIMÉ PSYCHÉDÉLIQUE ET SON COL PELLE À TARTE.

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Robe Dolly, Miyette Paris, 210 € sur miyette-paris.com

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TEINT NATURE

Ce nouveau soin pigmenté révèle la beauté naturelle de la peau en y déposant un voile de couleur qui s’adapte à toutes les carnations. Et parce que c’est un soin, il contient des actifs qui hydratent et protègent des agressions extérieures. Une vraie bouffée d’air frais ! Le Baume de Teint Plein Air d’Hermès, 75 € les 40 ml.

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EIGHTIES POUR LES KIDS

Au milieu des années 80, Dirk Bikkembergs a invité l’univers du sport sur le catwalk. Si, désormais, ce concept est connu de tous, le début de carrière du designer reste sa principale source d’inspiration. Ces sandales sportives pour enfants en attestent.

Sandalen Bikkembergs, € 79,50, bikkembergs.com

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CAPSULE ULTRA

À l’occasion du lancement du Galaxy S22 Ultra, Samsung s’associe à Arte, le label créatif belge à l’âme streetwear. Le résultat de cette collaboration, c’est un étui Galaxy S22 Ultra, un bracelet de montre Galaxy Watch4 et un étui Galaxy Buds, chacun disponible en bleu intégral et en bleu dégradé. Une veste en coton complète cette capsule. Une série de pièces disponibles dans les boutiques Arte d’Anvers et de Bruxelles et sur arte-antwerp.com, à partir de 69 €.

PRESSE.

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THISPERSONDOESNOTEXIST.COM.

MOI, EN MIEUX ?

LA MESURE DE SOI, POUR LE MEILLEUR... OU POUR LE PIRE.

Le site thispersondoesnotexist.com génère des visages humains inexistants à chaque clic. L’éthique de la manipulation d’images par I.A. est ici remise en cause.

ÉPOQUE


Je compte, donc je suis? 12

ÉPOQUE

ENQUÊTE

Plus d’un Belge sur cinq possède un objet personnel connecté. Bracelet, podomètre, fourchette, brosse à dents… ou comment la domotique, sur un air a priori ludique, transforme chacun en un « moi augmenté » qui frise la perfection. Et banalise aussi une injonction quotidienne supplémentaire à se dépasser. On a testé.

THISPERSONDOESNOTEXIST.COM. GETTYIMAGES.

Par Aurélia Dejond


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MARS 2022: PREMIÈRE JOURNÉE EN MODE

«ME, MYSELF AND I», ou comment être l’hé-

roïne de son quotidien et accéder à un idéal de soi fantasmé, à coups d’automesures. La promesse est tentante : à force d’évaluations personnelles, devenir expert de soi-même serait en effet à portée de tous, pour maximiser l’autocontrôle en vue d’une performance optimale, tant sur le plan de l’épanouissement personnel que sur celui de la santé. Comme 22 % des Belges(1), je possède moi aussi, le temps d’un test (voir encadré), un objet personnel connecté, et comme trois consommateurs sur cinq, je vais l’utiliser tous les jours. T-shirt GPS, cuissard, casque de vélo, body qui surveille la respiration de bébé, sa température et son pouls, fourchette qui mesure le nombre de bouchées, balance qui alerte sur les variations de poids quotidiennes, bracelet qui rappelle quand il faut remettre de la crème solaire, pilulier qui signale l’oubli d’un comprimé, podomètre… l’essor du marché des objets connectés est considérable, en Belgique

comme ailleurs. A priori amusants, certains seraient avant tout de vrais alliés santé car comptent tout en temps réel : poids, taux d’oxygène ou de sucre dans le sang, qualité du sommeil, nombre de calories dépensées, tension… le « quantified self », ou la mesure de soi, est entré dans le quotidien de beaucoup d’entre nous, au point de devenir banal. Pour le meilleur… ou le pire ? C’EST LE MILIEU SPORTIF QUI S’EST APPRO-

PRIÉ LE PREMIER L’AUTOMESURE, par le biais des fabricants de grandes marques ou enseignes, comme Décathlon ou Nike. L’engouement a rapidement dépassé l’univers des stades pour s’immiscer dans la vie des sportifs amateurs et/ou des technophiles en puissance, avides de technologies et de ne jamais être dépassés dans un quotidien plus 2.0 que jamais. Le principe ? Simplissime : des applications mobiles pour smartphone, des objets de la vie usuelle munis de capteurs et des sites consacrés au stockage et au partage de ces

mesures. Ou comment faire son entrée dans un monde où vous n’aurez plus de secret pour vous-même… et pour les autres, si vous décidez de poster vos exploits au grand jour. Si le but premier des sportifs de haut niveau était de vérifier s’ils maintenaient leur condition ou atteignaient leurs objectifs, celui de Monsieur ou Madame Tout-leMonde est d’avoir une vue d’ensemble sur son état de forme quotidien. Une évaluation personnelle journalière qui pose question sur la notion même de qualité de vie, devenue la nouvelle injonction individuelle et collective, pas toujours sans conséquences. « Mes résultats sont moins bons que ceux de mes copines, ça sape ma confiance en moi, je me voudrais plus performante. Autre inconvénient : j’appelle mon médecin au moins une fois par semaine car je ne suis pas armée pour savoir seule si je dois m’inquiéter ou non de mon taux de sucre dans le sang ou d’un rythme cardiaque parfois élevé », confie Agnès, 38 ans, en quête d’une meilleure forme physique, sa bonne résolution pour 2022. CAR U N E FOR M E D’HYPOCON D R I E ET D E

DÉCEPTION de ne pas être à la hauteur accompagnent souvent l’automesure. Sorte de bulletin quotidien qui donne les bonnes ou les mauvaises notes, le récapitulatif des prouesses du jour boostent l’estime de soi ou au contraire, décourage. La traque de soi n’est en effet pas anodine. « Comme individu, tout devient enjeu. Vivre dans un monde qui nous enjoint à tout évaluer, que ce soit la qualité d’un restaurant ou d’un hôtel, au même titre que sa propre capacité à faire suffisamment de sport ou à bien s’alimenter, peut réellement devenir anxiogène.

Un algorithme génère aléatoirement des visages humains à chaque clic sur thispersondoesnotexist.com. Le site veut montrer que l’intelligence artificielle peut fabriquer des visages humains parfaits, mais peut aussi commettre une petite erreur pour lancer le débat sur l’éthique de la manipulation d’images. Dans quelle mesure laissons-nous une application prendre le contrôle de nos vies ?

«Ces autobilans constants de soi-même peuvent devenir étouffants, avec une grande culpabilité à la clé.» Simon Brunfaut, philosophe


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ÉPOQUE

ENQUÊTE

La qualité devient le nouveau bien du monde contemporain, alors même que sa notion est tellement subjective », explique le philosophe belge Simon Brunfaut. Pourtant, beaucoup jouent le jeu de cette mise en abyme volontaire, alors même que la notion de libre arbitre individuel s’en voit estompée. Car si notre faculté à juger nos compétences devrait avant tout être propre à chacun, les partager sur les réseaux sociaux ou sur un site dédié entraîne un autre phénomène, source potentielle de dérives: la comparaison. « S’il s’agit au départ de la possibilité d’un regard, voire d’un plus grand contrôle sur soi-même, c’est en réalité aussi un regard sur les autres : suis-je à la hauteur de ma communauté ou non, suis-je aussi bien qu’eux ? Avec des autoinjonctions du type ‘ Reprends-toi en main ’, ‘ Autoresponsabilise-toi, fais des efforts ’… Tout devient travail, même le sport, qui n’est alors plus un loisir. Ces autobilans constants de soi-même peuvent devenir étouffants, avec une grande culpabilité à la clé », déplore le spécialiste. L’AUTOAPPRÉCIATION EST POURTANT LOIN

D’ÊTRE UN PHÉNOMÈNE NOUVEAU. Elle existait déjà chez les Stoïciens et à l’époque de Marc Aurèle, qui enjoignait à s’autoévaluer régulièrement. « Il s’agissait de

« J’ai réussi à faire de mon bracelet connecté un allié et non un ennemi qui me fait la morale. » Alicia, 43 ans

réels examens de conscience. Aujourd’hui, se mesurer du matin au soir est une autoévaluation de surface, cela n’a rien d’une démarche profonde, on ne va pas plus loin. On se rassure sur le plan individuel, dans un système capitaliste qui joue sur nos défauts et nos peurs. Mais qu’est-ce que cela dit de nous, hormis que l’on accepte sans broncher une injonction supplémentaire ? », interroge Simon Brunfaut. Si l’objet connecté, bien utilisé, peut s’avérer un précieux allié pour savoir où on en est sur le plan de sa forme physique, notamment, le vrai défi est en effet de ne pas subir le diktat du dépassement de soi à tout prix. « Je suis devenue orthosomniaque : l’obsession d’un sommeil parfait m’a complètement dominée. Avec des scores de 8 ou 9/20 tous les jours, je culpabilisais de rater mes nuits. Aujourd’hui, j’ai réussi

MA SEMAINE EN MODE CONNECTÉ Les promesses quotidiennes qui m’ont intéressée a priori* : la surveillance avancée de ma santé 24 h/ 24 et 7 j/7 (fréquence cardiaque, sommeil, pouls, stress, hydratation, suivi du cycle menstruel, etc.), une forme physique personnalisée (25 applis sportives extérieures et intérieures, entraînements prédéfinis ou personnalisables parmi 1400 exercices, etc.), des fonctions intelligentes au poignet (musique intégrée, paiements sans contact, fonctions de sécurité et envoi d’un message aux contacts d’urgence en cas d’incident) et la possibilité de répondre à un appel et d’envoyer un message depuis son poignet. *Modèle testé : Garmin Venu 2 Plus, garmin.com

MON VERDICT Les plus : une vraie valeur ajoutée

à ma vie quotidienne. Savoir que j’effectue les 10 000 pas quotidiens recommandés par l’OMS est rassurant, les messages de félicitations font du bien à l’égo. Les applis pointues font office de coach à domicile, on se sent pris en main, j’ai diversifié mes activités (Pilates et yoga). Les moins : hypocondriaques, s’abstenir ! Il s’agit de ne pas paniquer lorsqu’on constate une tension ou un pouls faible ou élevé ou un déficit de sommeil. Je me suis également surprise à trop souvent vérifier mes données sur une journée, petit côté obsédant à bien maîtriser. Conclusion : à condition d’en rester maître, la montre intelligente permet de savoir si on en fait trop ou trop peu, de varier les sports grâce aux applis et d’avoir une vue plus nuancée de son état au quotidien, d’éventuellement s’alerter.

à faire de mon bracelet connecté un allié et non un ennemi qui me fait la morale. J’ai réappris à dormir sans me fixer d’objectif », explique Alicia, 43 ans. Vanessa Lalo, psychologue clinicienne spécialisée dans le numérique, insistait, lors de la 13e conférence TechnoArk(2), sur la notion d’économie de la pensée en évoquant notamment « ces outils qui répondent à notre place à des questions que l’on ne se pose même pas». La spécialiste invite à se se demander « si l’on est (encore) capables de poser un regard sur nous-mêmes sans l’aide d’un outil, sans avoir à disposition une mesure précise de data visualisation de ce que l’on est censés être». Et les comportements, même s’ils sont nuancés, d’être encore assez genrés en la matière. « Les femmes ont tendance à utiliser ces objets de quantification car elles tendent à plus prendre soin d’elles, ce sont les notions de bien-être et de développement personnel qui l’emportent, elles sont davantage centrées sur elles-mêmes, c’est comme si elles avaient un coach personnel. Elles partagent moins leurs exploits, c’est pour elles. Les hommes sont plus dans une notion de performance, de compé tition ou de comparaison », constate la psychologue, qui rappelle également que devenir expert de soimême peut poser question, un bracelet connecté ne remplaçant jamais une consultation médicale en bonne et due forme, notamment. « Papa adore voir que ses copains ont de moins bons scores que lui après le footing, ça le met de bonne humeur, comme s’il avait réussi un examen. Tout le monde s’en fiche, non ?», sourit Samya, 12 ans. Et si la vérité numérique sortait de la bouche des enfants ? 1. Étude Deloitte 2019. 2. Le Quantified Self,

quelles répercussions sur nos comportements et notre société ?, 2018



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DOSSIER SPÉCIAL

UKRAINE

LES UKRAINIENNES AU CŒUR DU COMBAT Elles sont majoritaires sur les routes de l’exil, mais aussi très actives sur le terrain, armes à la main ou engagées dans les opérations logistiques. D’un courage inouï, elles jouent un rôle central dans ce conflit, comme nous l’explique Anna Colin Lebedev, chercheuse en sciences politiques spécialiste de l’Ukraine et de l’espace post-soviétique. Ses propos éclairent avec acuité les témoignages de femmes ukrainiennes recueillis dans ce dossier. Propos recueillis par Laure Marchand

1. Kyiv, 5 février 2022 : des Ukrainiennes participent volontairement à un entraînement militaire organisé par l’armée ukrainienne dans le quartier dortoir de Dniprovskiy. 2. Des Ukrainiens fuient le chaos sur la route de Lviv, le 3 mars dernier. Un grand nombre de personnes qui quittent leur maison sont des femmes et des enfants. 3. 25 février 2022 : dans les décombres de Kyiv, au deuxième jour de l’attaque massive de la Russie.

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GUILLAUME HERBAUT/AGENCE VU. JUSTYNA MIELNIKIEWICZ/MAPS. ANDRIY DUBCHAK.

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En février dernier, à Lviv, des volontaires ukrainiennes chantent l’hymne national du pays après s’être réunies pour confectionner des filets de camouflage.

En agressant l’Ukraine, la Russie ne s’attendait pas à une telle résistance de la part de sa population. Quelle part occupent les femmes dans ce mouvement ?

Vladimir Poutine pensait avoir à faire à des forces armées qu’il s’agirait de désarmer et ensuite à une société civile qui accepterait passivement l’entrée de l’armée russe. Or, il a été confronté à une opposition à l’invasion de la société tout entière. Dans cette résistance, le rôle des femmes est absolument central.

BERNAT ARMANGUE/AP PHOTO/SIPA.

Ce rôle se voit-il concrètement dans la composition de l’armée ?

Tout à fait. Aujourd’hui, plus de 15 % des combattants de l’armée sont des femmes et elles représentent 22,8 % de l’ensemble des militaires, y compris ceux aux postes administratifs et logistiques, selon les derniers chiffres. Bien sûr, ce n’est pas proportionnel au nombre de femmes dans la population mais leur augmentation rapide dans l’armée a été impressionnante. On a là un changement de paradigme conscient et une volonté affichée du gouvernement ukrainien d’assurer cette intégration des femmes. L’Ukraine cherche à se rapprocher des normes européennes et

“Cette année, les messages officiels de l’État ukrainien pour souhaiter un bon 8 mars étaient des images de combattantes. On passe du talon aiguille au treillis de combat.” occidentales en termes d’égalité femmes-hommes. Les efforts au sein de l’armée font partie de l’effort général. L’engagement des femmes se traduit militairement mais également au sein de la société civile…

Dans l’espace post-soviétique, le 8 mars est un jour de célébration de la féminité plus qu e des droits des femmes. Généralement, les pouvoirs publics communiquent avec des fleurs, en célébrant la beauté… Cette année, les messages officiels de l’État ukrainien pour souhaiter un bon 8 mars étaient des images de combattantes. On passe du talon aiguille au treillis de combat . Clairement , le message change car il reflète une situation déjà existante. La société se trouve dans cet

état d’esprit où hommes et femmes combattent. Ce ne sont pas les femmes qui se sont militarisées mais la société tout entière, préparée à la guerre. Pouvez-vous expliquer cette préparation et cet esprit de résistance ?

La société est mobilisée depuis 2014, année de la révolution de Maïdan et du début de la guerre dans le Donbass. Depuis, il y a eu un apprentissage, des rôles ont été distribués. Les fonctions sont effectivement sexuellement différenciées. Globalement, on retrouve plus de femmes dans les fonctions de soin, de soutien… Mais si, nous, nous avons découvert la guerre le 24 février dernier, les Ukrainiens se savent en guerre depuis 2014. Il y a huit ans, quand le conflit a éclaté dans le Donbass, la société s’est


DOSSIER SPÉCIAL

UKRAINE

d’autant plus mobilisée que la défaillance militaire ukrainienne était totale au début. L’armée n’était pas capable de combattre. Ceux qui le font dans une première phase sont donc les civils ; ceux qui leur donnent la possibilité de combattre sont aussi des civils, restés à l’arrière. Ils vont être activement engagés et les femmes sont déjà très présentes. Ainsi, lorsque la Russie attaque en février 2022, hommes et femmes avaient une place dans cette guerre. Quel impact a cette militarisation des femmes ? Accélère-t-elle une émancipation ?

ANASTASIIA, RÉFUGIÉE D’UKRAINE EN FRANCE

“C’est difficile d’accepter que je vais changer de vie...” Par Juliette Hochberg

La question de l’émancipation des Ukrainiennes ne se pose pas : elle remonte à 1917, au moins pour la partie de l’Ukraine qui était dans l’Empire russe. Dès cette époque, les femmes ont l’obligation de travailler, sont encouragées à faire les mêmes études que les hommes, font des carrières à égalité avec eux, ont leur indépendance financière. Cet égal accès à l’éducation et à la carrière pendant l’ère soviétique a vraiment façonné les rapports entre les sexes. Même si les mécanismes de plafond de verre – le terme n’est pas approprié car il est anachronique – fonctionnaient aussi, bien évidemment. Mais on a un modèle

très particulier aux pays de l’ex-URSS et donc à l’Ukraine : quand un jeune couple a un enfant, la grand-mère, paternelle ou maternelle, part très souvent à la retraite à ce moment-là afin de s’occuper intégralement de la vie domestique et de l’enfant. La grand-mère permet ainsi à la mère de mener sa carrière. Par ailleurs, les infrastructures de prise en charge collective des enfants sont très développées. En revanche, il y a une inégalité au sein du foyer car les femmes prennent en charge la totalité des fonctions domestiques. Cela dit, elles vont toujours avoir l’indépendance financière pour partir. Le taux de divorce est d’ailleurs extrêmement

sœur et de ma nièce née il y a quelques jours ? Anastasiia me confie qu’elle deviendra bientôt tante à son tour : « Je suis inquiète de savoir où et comment l’enfant viendra au monde. » Peut-être que sa sœur accouchera dans un bunker, où elle se réfugie depuis que la guerre a pulvérisé leur quotidien. C’était il y a douze jours, une éternité pour Anastasiia qui a traversé depuis de nombreuses frontières, avec pour tout bagage un sac à dos et une petite valise. Ce 24 février, à Kyiv, l’étudiante de 27 ans et sa colocataire Tetiana sont réveillées à 5 h du matin par l’appel qui suit.

en Hongrie. Là-bas, elles sont prises en charge par la famille d’une amie. « Je suis allée au restaurant, j’ai bu du café… alors que mon pays a difficilement accès à l’eau. Je me suis sentie comme une traître de vivre une vie normale », confie Anastasiia.

« Bonne blague ! Bonne nuit ! » raccrochent-elles. Il a fallu une seconde sonnerie pour quitter le monde des rêves : les bombes commencent à pleuvoir sur la capitale. « Durant dix minutes, nous sommes restées figées, en état de choc », se rappelle la jeune Ukrainienne. Dix minutes, et puis… Il faut agir. La priorité ? Quitter leur appartement proche de la zone ciblée par les premiers bombardements. « Tout le quartier était dehors. Tout le monde semblait choqué et criait : “Go, go, go !” » Dans le bunker où les amies ont trouvé refuge, impossible de s’endormir. « Vous savez, quand vous entendez des bombes sans cesse, vous développez des angoisses, de la paranoïa… » Au deuxième jour de la guerre, Anastasiia et Tetiana rejoignent des amis qui souhaitent quitter le pays. Cinq voitures, onze futurs réfugiés. Les grands axes étant saturés, le groupe tente de rejoindre un village ukrainien à la frontière moldave par des petites routes. « Il y avait tellement de soldats russes… » Au volant, Anastasiia est prise d’une crise de panique. Arrivés sur place, les exilés, accueillis par la grand-mère d’un ami, s’endorment à onze dans une chambre. Au matin, le groupe se divise. Chacun suit son plan : certains roulent en direction de la Pologne, d’autres vers la République tchèque. Anastasiia et Tetiana optent pour Budapest, “LA GUERRE A COMMENCÉ.”

LUNDI 7 MARS 2022, AU DÉPART DU TGV MARSEILLE-PARIS. Une jeune femme au

teint blafard assise sur le siège d’en face envoie des notes vocales dans une langue étrangère. Je crois reconnaître un mot : « Poutine. » Je lui demande alors d’où elle vient, si tout va bien. « Ukraine », répond Anastasiia, avant de rembobiner ces derniers jours cauchemardesques. Qu’a-t-elle pu bien vivre, cette fille de mon âge, quand je profitais de tendres instants auprès de ma

“JE NE SAIS PAS SI C’ÉTAIT LE BON CHOIX DE PARTIR. J’aime l’Europe, j’aime voyager,

j’aime les gens… Mais j’aime surtout mon pays et ma famille », poursuit celle qui ignore encore quel sera son terminus. Londres peut-être, car quelques copains y sont installés. « C’est difficile d’accepter que je vais changer de vie… » Qui plus est seule. Ses parents et sa sœur ont refusé de la suivre. Tandis que Tetiana est restée en Hongrie, Anastasiia a pris l’avion pour Marseille. Son petit ami travaille sur un bateau qui est actuellement amarré au port. « Il vit très mal le fait d’être bloqué ici. Il veut retourner en Ukraine mais je lui ai dit que c’était trop dangereux… Toutes les nuits, je me réveille car j’entends les bruits des bombardements et des sirènes dans ma tête. Je ne peux pas rester seule. Je ne peux plus dormir ou manger normalement. » POUR QUE JE RÉALISE L’HORREUR, ELLE ME TEND SON TÉLÉPHONE. À l’écran, une vidéo

montre le visage déchiqueté d’un soldat ukrainien. Une vidéo, parmi celles qu’elle reçoit de ses proches ou qui surgissent sur Instagram. Les réseaux sociaux, indispensable source d’information en temps de guerre, mais impitoyable source d’anxiété. Parmi les suggestions de contenus sur son feed : des vidéos du président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Un bref sourire se dessine sur son visage : « Il a des “big balls”. Sa détermination nous donne de l’espoir ». Dans sa coque de portable, Anastasiia a rangé quelques billets, 2 000 dollars. La solitude, l’inquiétude pour les siens, l’avenir incertain sont plus anxiogènes que le manque d’argent, assure-t-elle. « Nous verrons ce qui arrive… C’est la vie. Une vie un peu différente… » Loin des menaces et des chars russes, ce sera désormais sa vie.

COLLECTION PERSONNELLE.

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DOSSIER SPÉCIAL

UKRAINE

élevé. Dans ce modèle, ce qui est important pour s’accomplir en tant que femme, ce n’est pas d’être en couple mais d’avoir eu au moins un enfant. Qu’il y ait un homme ou pas est secondaire. Les femmes plus âgées ne sont-elles pas plus attachées à un rôle domestique ?

Au contraire, car elles sont imprégnées du modèle soviétique. Elles ont souvent fait des carrières importantes. Parce qu’elles étaient médecin, ingénieure, directrice d’usine, elles ont laissé leurs enfants se débrouiller un peu tout seuls dans les institutions, à l’école, à la garderie… Alors qu’après la chute de l’empire soviétique, l’économie de marché a introduit une nouveauté totale : le corps des femmes a pu devenir une marchandise, celles-ci ont pu monnayer leurs attraits physiques. Une différence générationnelle est-elle alors perceptible dans l’attrait pour l’Occident ?

Cela pouvait être valide avant mais la guerre a gommé cette différence générationnelle. Certes, les femmes plus âgées vont être sensibles à une vision plus nuancée de l’époque soviétique, notamment à cause de leur accomplissement professionnel. L’agression de la Russie a rebattu les cartes entre les générations, comme elles ont également été rebattues au niveau territorial. Avant, on pouvait avoir une sensibilité de l’Ouest et une sensibilité de l’Est. Ce n’est plus pertinent.

Aux côtés de l’équipe du Marie Claire Ukraine MARIE CLAIRE UKRAINE EST UNE ÉDITION QUI EXISTE DEPUIS 2008, D’ABORD EN RUSSE. EN MARS 2021, L’ÉQUIPE DÉCIDE DE PASSER À L’UKRAINIEN. UN AN PLUS TARD, C’EST LA GUERRE. TÉMOIGNAGES À CHAUD D’IRINA TATARENKO, RÉDACTRICE EN CHEF, ET DE KATERINA LAGUTINA, BRAND MANAGER, RECUEILLIS LE 10 MARS, QUINZE JOURS APRÈS LE DÉBUT DU CONFLIT. Par Galia Loupan

Quand la nouvelle est tombée, nous nous sommes tout de suite inquiétées pour notre petite sœur, Marie Claire Ukraine. Nous les avons contactées et avons reçu, impuissantes, leur désarroi. Irina nous disait: «C’est l’enfer. Je vous en supplie, il faut dire ce qui se passe.» La déflagration des bombes est aussi intérieure. Depuis ce jour, Katerina compte en «jours de guerre». Quand nous lui avons parlé pour cet article, elle en était au 14e. Elle a fini par quitter Kyiv pour la région de Dnipro, mais n’envisageait pas de quitter le pays. Irina, elle, n’a pas supporté les caves, la peur. Elle a rejoint la Pologne, seule, car les hommes ne pouvaient plus partir. «Je ne pense qu’à mon mari, mes parents, ma ville, mon pays.» Elle nous a dit que leur informaticien Denys s’était engagé dans l’armée Katerina Lagutina. et qu’Olga, éditrice beauté, avait conduit ses parents et sa fille en Moldavie avant de revenir à Kyiv pour s’engager. «Il y a trois jours, elle donnait du sang pour les soldats blessés.» Deux semaines après le début du conflit, le reste de l’équipe continuait à travailler. «Nous faisons une réunion tous les matins», a expliqué Irina. Elle voulait convaincre la directrice mode de quitter Kyiv avec sa famille. Cela faisait sept jours qu’ils étaient dans une cave. Le reste de l’équipe travaillait sur l’édition digitale et percevait ses salaires. Pour combien de temps? Quand nous leur avons demandé ce que nous pouvions faire, Katerina a suggéré des dons à la Croix-Rouge* tandis qu’Irina s’est écriée: «Il faut parler, expliquer, raconter. Oui la guerre est physique, mais c’est aussi une guerre de l’information!»

(*) icrc.org/en/donate/ukraine

Comment s’est construite la répartition genrée en Ukraine ?

De façon assez par ticulière. Elle remonte à l’époque soviétique et est encore présente aujourd’hui. En devenant indépendante en 1991, l’Ukraine a hérité de cette répartition. L’idée d’une égalité dans la vie professionnelle et dans la vie publique cohabite avec celle d’une différence biologique fondamentale. Ce modèle est difficile à comprendre pour nous : du fait de leurs spécificités biologiqu es, hommes et femmes ont des rôles sociaux différents et essentiels. La femme cumule ainsi sa carrière, son investissement dans la sphère publique et un rôle central dans l’entretien de la famille et le

2 mars 2022 : les soldats de la Garde nationale ukrainienne Olesya et Alexander se sont mariés dans la mairie barricadée de Sarny. Selon la Garde nationale, qui a publié cette photo sur les médias sociaux, le mariage s’est déroulé sans robe blanche, sans amis, sans parents, mais avec un bouquet de la mariée.

KATARINA LAGUTINA. GARDE NATIONALE D’UKRAINE/EYEPRESS/AFP.

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DOSSIER SPÉCIAL

UKRAINE

soin à la société. Cette double charge n’est pas considérée comme une discrimination. Ioulia Tymochenko, qui a été Première ministre de l’Ukraine, l’incarne très bien : femme de fer, elle mettait en scène la figure de protectrice et de mère avec ses robes renvoyant à l’habit traditionnel ukrainien, sa tresse autour de la tête…

5 PHOTOGRAPHES

À SUIVRE SUR LE TERRAIN

Les centaines de milliers de femmes et d’enfants se réfugiant hors d’Ukraine pendant que les hommes restent pour défendre le pays – les Ukrainiens de 18 à 60 ans ont interdiction de sortir du territoire* – n’illustrent-ils pas cette fonction de la femme protectrice du foyer ?

Tout à fait. Même si, comme je l’ai dit, ce rôle primordial n’exclut pas du tout que les femmes s’engagent dans les combats. D’ailleurs, quelques semaines avant l’agression russe, l’Ukraine a changé sa législation pour recenser les rés ervistes p otentielles chez les femmes. Cela a provoqué des inquiétudes parce que cette mesure n’a été prise dans aucun autre État postsoviétique. Dans des pays occidentaux, ce type de décision susciterait très probablement aussi des questions. Chez les Ukrainiennes, tout ce qui concerne les tâches et le soin domestiques est actuellement discuté. En revanche, la maternité ne l’est pas. C’est le bastion. Il est encore très tôt pour évoquer les conséquences mais cette intégration très forte des femmes dans la guerre, à tous les niveaux, peut-elle avoir un impact sur la distribution des rôles entre les femmes et les hommes ?

Nous n’en sommes pas du tout là. Il faudra d’abord savoir quel sera le degré de traumatisme de la population ukrainienne, considérer l’état psychique de celles et ceux qui auront vécu la guerre. Il faudra également voir dans quoi ils reviendront : beaucoup de villes sont d’ores et déjà à reconstruire et de nombreuses personnes ne pourront pas revenir chez elles. La recomposition des places sera un des éléments, mais pas tout de suite. (*) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décrété la mobilisation générale le 24 février.

OKSANA PARAFENIUK

Photographe indépendante basée à Kyiv, en temps de paix, elle explorait les signes de résilience et de dignité des personnes face aux épreuves. Désormais, elle chronique la guerre. @oksana_par

ANDRIY DUBCHAK

Reporter freelance, il poste vidéos et images des combats et des victimes civiles, à Kyiv, Irpin, et aussi au Donbass, dont il a suivi dès 2014 les manifestations de Maïdan. Une chronique au long cours de ce conflit qui s’est mué en guerre. @andriy.dubchak @donbas.frontliner

LYNSEY ADDARIO

Photographe de guerre américaine, lauréate du Pulitzer, elle montre les ravages de la guerre sur les habitants, les villes et les paysages. @lynseyaddario

JUSTYNA MIELNIEKIEWICZ

Cette photojournaliste et vidéaste indépendante polonaise, qui habituellement vit à Tbilissi, en Géorgie, est partie pour l’Ukraine, d’où elle documente la vie des civils, comme un acte de résistance face aux troupes russes. @justmiel

EVGENY MALOLETKA

Ce photojournaliste de Kyiv saisit l’effroyable engrenage des bombes, des balles, des blessés, des destructions, et l’inévitable choix des armes. @evgenymaloletka

INSTAGRAM.COM : ANDRIY.DUBCHAK, IOKSANA_PAR, LYNSEYADDARIO, JUSTMIEL,EVGENYMALOLETKA.

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ÉPOQUE

REPORTAGE

Dans la baie d’Arugam, de gauche à droite, les surfeuses Mona, Shamali, Naomi, Nandini, Omu, Isuri, Babyrani (surnommée Baby) et Tiffany posent en sari. Californienne, Tiffany est venue s’installer ici avec mari et enfants il y a une dizaine d’années et a créé, avec Shamali, le premier club de surf féminin sri lankais.


SRI LANKA

Elles bravent les vagues et les préjugés

Dans la baie d’Arugam, à l’est du Sri Lanka, ces villageoises sont des héroïnes. Issues de familles de pêcheurs dévastées par le tsunami de 2004, elles défient aujourd’hui l’océan au sein de l’Arugam Bay Girls Surf Club, le premier club de surf féminin du pays. Mais aussi la tradition locale, imprégnée de patriarcat, en prouvant qu’elles peuvent être les égales des hommes. Nos reporters sont allés les rencontrer. Par Caroline Laurent-Simon Photos Gaël Turine


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ÉPOQUE

REPORTAGE

ongtemps, l’océan a, dans mon esprit, symbolisé la mort et la souffrance, raconte Mona. J’avais 15 ans en 2004 quand le tsunami a englouti mon village et emporté ma mère. Mon père est mort de chagrin un an après. Ma vie a été dévastée. Je détestais l’océan, les vagues me terrifiaient. J’ai surmonté cette peur : aujourd’hui l’océan, c’est la liberté et la joie. » De sa maison modeste aux murs nus de couleurs vives, entourée d’un jardin de sable, à 5 min à pied de la côte qui borde le village de pêcheurs d’Arugam Bay, on entend le bruit du ressac de l’océan Indien. La jeune femme de 36 ans souligne ses paroles d’un lumineux sourire. Sa fierté, tout en humilité, est palpable. Mère de deux filles de 14 et 6 ans, épouse d’un pêcheur, elle est l’une des quinze membres de l’Arugam Bay Girls Surf Club, premier club féminin de surf du Sri Lanka, créé en 2018, qui regroupe une quinzaine de femmes du village. Ces pionnières sont les premières citoyennes de cette île de 21 millions d’habitants, qui, sur longboards, glissent à l’égal des hommes dans les vagues de ce spot de surf mondialement réputé.

“JAMAI S J E N’AU RAI S I MAG I NÉ U N J OU R S U R FE R”,

s’étonne Mona. Jouer avec cet océan qui lui a pris les siens et 35 000 autres vies sri lankaises un matin de décembre 2004, c’est un exploit. Mais se jeter à l’eau, pour Mona et ses amies du club, c’est aussi repousser les mentalités conservatrices et patriarcales des communautés du village : Arugam Bay, sur la côte sud-est, à neuf heures de route de Colombo, la capitale d’un pays composé à 50% de bouddhistes, de chrétiens et d’hindous, l’autre moitié étant musulmane. Longtemps, cette région de l’est a été interdite d’accès, en proie à la guerre entre la minorité tamoule (principalement hindouiste) et les Cinghalais majoritaires (essentiellement bouddhistes) qui, de 1983-2009, a déchiré le Sri Lanka. À Arugam Bay, nombreux sont ceux et celles qui, au village, ont été hostiles voyant cette poignée de femmes (chrétiennes et bouddhistes), habituellement cantonnées au rôle de gardiennes du foyer, revêtir leur tenue de surf – leggings et T-shirts flanqués du logo de leur « team » – et rivaliser de dextérité avec les hommes du village – surfeurs depuis des générations – autant qu’avec les surfeurs étrangers qui déferlent chaque été sur la côte. Certaines n’ont pu rejoindre le club car « leur famille ne voulait pas qu’elles surfent ». D’autres ont quitté le groupe quand elles se sont mariées, convaincues par leur conjoint et leur entourage que surfer n’était pas pour des femmes « respectables. » Shamali Sanjaya

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et Tiffany Carothers, soudées, n’ont pas lâché face aux oppositions et aux suspicions, expliquant sans relâche, y compris à la police locale venue les questionner, qu’elles ne revendiquaient pas de faire la révolution. Mais « juste » de pratiquer, à égalité avec les hommes, leur passion sportive, dans un espace interdit par tradition aux femmes. En cet après-midi de saison des pluies, entre deux averses, la plage d’Arugam Bay est surtout le territoire des pêcheurs : le ballet des pirogues à moteur est incessant. C’est dimanche : à l’extrémité de la plage, les familles se baignent. Les femmes, eau jusqu’à la taille et pas plus, restent habillées. Au milieu des surfeurs locaux – des hommes –, Shamali, Baby, Isuri, Amu, la benjamine Naomi, 12 ans, et Nandini, 43 ans, s’élancent et chaloupent sur la houle. Il y a une heure encore, elles ressemblaient à toutes les femmes et filles que l’on croise ici, à

1. Shamali Sanjaya

et sa petite fille dans la cour de sa maison. Ses exploits de surfeuse en ont fait une légende vivante. 2. Même dans sa maison, Babyrani (Baby) n’est jamais bien loin de sa planche de surf. 3. Séance d’échauffement pour les surfeuses de l’Arugam Bay Girls Surf Club avant de rejoindre l’océan.


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balayer leur parcelle et à préparer le repas au feu de bois… Ne pas se fier à la douceur de vivre apparente que dégage Arugam Bay. Le contrechamp de ce paysage de carte postale est une succession de maisons modestes en tôles et planches rafistolées qui s’alignent le long de rues calmes, envahies de végétation. La vie y est précaire et les revenus rares en dehors des deux mois de saison touristique – et plus encore depuis la pandémie. « Quand je surfe, je ne pense plus à mes soucis, je me détends, c’est mon moment à moi », explique Nandini Kaneshlingam, l’aînée de la team, veuve et mère d’une fille et de trois garçons. Assise à l’ombre d’un arbre gigantesque dans son jardin en bord de dunes, sa mère Nona, 68 ans, assure que si elle était « plus jeune », elle aussi aurait rejoint le club : « Je suis fière de ma fille et je suis heureuse parce que je la vois heureuse d’aller surfer. » Heureuse de voir sa fille libre de repousser, en sportive accomplie, ses capacités physiques. D’oser sortir des carcans patriarcaux. “EN SURFANT, NOUS PROUVONS QUE NOUS SOMMES

LES ÉGALES DES HOMMES, que nous pouvons tout faire comme eux », souligne Shamali, la présidente du club. Sans cette jeune femme de 34 ans, mère de deux filles de 4 et 1 an et enceinte de quatre mois, le club n’aurait jamais existé. Sans Tiffany Carothers, ex-DRH californienne, surfeuse et fondatrice de l’ONG Girls Make Waves* venue s’installer à Arugam Bay il y a une dizaine d’années avec mari et enfants, non plus. C’est de leur amitié et de leur passion qu’est né ce projet inédit, monter

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ÉPOQUE

REPORTAGE

Shamali sur son surf, dans cet océan Indien qui lui procure des moments intenses de bonheur et de liberté.

“Ma grand-mère m’a encouragée quand j’ai voulu faire du surf et appris que rien ne m’était interdit parce que j’étais née fille.” Shamali Sanjaya, présidente de l’Arugam Bay Girls Surf Club et première Sri Lankaise à surfer en 2011

le premier club officiel de surf féminin sri lankais. « Shamali est une légende, c’est un exemple pour nous toutes », affirment Isuri, 25 ans, et Baby, 34 ans, deux piliers du club. Les plus jeunes recrues, Naomi, 12 ans, et sa sœur Amu, 14 ans, ne cachent pas non plus leur admiration. Si elles s’imaginent institutrice et ingénieure, elles se rêvent avant tout championnes – « pour gagner des compétitions, comme les garçons, remporter des trophées, être les meilleures… comme Shamali ! » Inspirante pour toutes les générations de villageoises et désormais connue dans tout le pays, la pionnière a passé des heures, enfant, à regarder les exploits de son frère Asanka, gloire du surf sri lankais. Après avoir été réticent, ce dernier est aujourd’hui le premier fan de celle qui restera dans l’histoire comme la toute première Sri Lankaise à avoir osé se mettre au surf en 2011. Elle se souvient de son cousin, improvisé moniteur, qui l’y a encouragée. « Il me disait : “Tu as le surf dans le sang !” » À l’observer, si agile et concentrée sur sa planche, surgir de l’écume bouillonnante alors que la houle

grossit, on n’en doute pas une seconde. Son mari Raj, chauffeur de tuk tuk, que l’on rencontre alors qu’il l’aide à équeuter des haricots pour le repas familial, est son premier admirateur : « C’est la meilleure ! Et c’est elle qui m’a appris à surfer : elle est une prof extraordinaire. » Peut-être faut-il voir dans l’enfance de Shamali l’origine de sa détermination hors du commun ? Nul n’ignore, au village, l’histoire tragique de sa famille. Elle avait 10 ans quand ses parents ont été agressés par un groupe d’hommes de la région qui, avant de les assassiner tous les deux, ont violé sa mère. « Ma grand-mère m’a élevée et c’est grâce à elle que je suis devenue ce que je suis, se souvient-elle. Elle m’a toujours poussée à faire du volley, à aller nager, m’a encouragée quand j’ai voulu faire du surf. Elle m’a appris que rien ne m’était interdit parce que j’étais née fille. » AUJOURD’HUI ADULTE, SHAMALI REVENDIQUE D’ÊTRE

Voix posée, regard dans le vôtre, elle balaie les réticences qu’éprouvent encore certains dans sa communauté : « C’est mon choix, ma vie. Je décide seule de ce que je fais. Les hommes et même certaines femmes qui critiquaient et critiquent encore parfois le fait que nous surfions, disent que notre place est à la maison, à nous occuper des enfants et à faire la cuisine. Pas d’aller “s’amuser” dans les vagues. Ils craignaient aussi qu’en surfant, nous finissions par aller dans des fêtes, boire de l’alcool, délaisser nos maris et nos enfants, perdre notre culture sri lankaise… Mais beaucoup ont compris qu’il n’en était rien. Maintenant tout va mieux. Nous ne portons pas de bikini, nous surfons avec des leggings et des manches longues. Notre passion ne nous empêche pas d’être des mères et des épouses présentes. » Sans compter que les filles de l’Arugam Bay Girls Surf Club, à la saison touristique d’été, se muent aussi en profs de surf, à 2 300 roupies sri lankaises (env. 10 euros) la leçon d’une heure et

“UNE ÉPOUSE, UNE MÈRE ET UNE SURFEUSE”.

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1. C’est

traditionnellement habillées que les Sri Lankaises se baignent quand elles vont à la plage en

famille, comme ici sur celle d’Arugam Bay. 2. Naomi et Amu, des sœurs qui assurent la relève des surfeuses sri lankaises.

demie. Un revenu bienvenu dans ces familles où l’on vit souvent sous le seuil de pauvreté. Peu à peu, Shamali et ses amies ont fait bouger les lignes au Sri Lanka, et bien au-delà de leur village. « Nous sommes plus confiantes en nous, en nos capacités », explique Baby. Cette trentenaire solaire veut croire que leur exemple encouragera d’autres femmes, même si elles ne surferont jamais, à croire en leurs capacités et à ne plus subir les diktats culturels qui les cantonnent à des statuts immuables. Désormais, quand Shamali et ses amies se jettent à l’eau, la foule se rassemble sur les plages d’Arugam Bay, étonnée encore, parfois, de voir des Sri Lankaises sur des planches, mais surtout admirative de les voir défier les éléments. Shamali, Mona, Isuri, Naomi, Amu, Baby, Nandini… ces « Filles qui font des vagues » soufflent un vent de liberté nouveau sur la société, puissant comme les rouleaux de l’océan Indien qu’elles n’ont désormais plus jamais peur d’affronter. (*) girlsmakewaves.com


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ÉPOQUE

NEWS

RAICHŌ HIRATSUKA LA PIONNIÈRE OUBLIÉE

Femme de lettres dans le Japon du début du XXe siècle, elle secoue son pays en y créant Seitō, la première revue féministe, mue par une idée fixe – et révolutionnaire : les femmes sont bien plus que des épouses ou des mères. Par Françoise-Marie Santucci

Née en 1886 à Tokyo dans un milieu privilégié (son père est un haut fonctionnaire), Raichō Hiratsuka suit des études poussées en littérature et philosophie et devient une adepte du bouddhisme zen. Mais aussi, et surtout, elle développe une critique implacable du système traditionnel ultra-corseté sur lequel repose la société japonaise : pourquoi les hommes ont-ils tant de droits et les femmes aussi peu ? En 1911, avec quelques camarades, elle crée Seitō, qu’on peut traduire par « bas bleus », le sobriquet railleur qui servait jadis à qualifier les femmes de lettres. Dans ce magazine autant littéraire que militant, on peut lire une longue étude d’Une maison de poupée d’Ibsen, mais aussi des écrits pamphlétaires signés Raichō Hiratsuka. L’un d’entre eux, influencé par la spiritualité orientale comme par les luttes féministes occidentales, fait sensation. Sa première phrase ? « Au commencement, une femme était le soleil. » Parfois, elle est plus directe : « Je me demande combien de femmes ont contracté, au nom de la sécurité financière, des mariages sans amour pour finalement devenir, jusqu’à leur mort, la servante et prostituée d’un même homme ? » Dans le Japon des années 10, ça fait l’effet d’une bombe et Raichō Hiratsuka, dont la vie privée est à l’aune de ses convictions (elle a des amants plus jeunes qu’elle, fait deux enfants hors mariage…), devient une figure publique vilipendée. En 1913, la publication de son essai intitulé Aux femmes du monde a des répercussions majeures : une sorte de King Kong théorie

L’écrivaine-journaliste, en 1949.

avant l’heure. Elle questionne notamment la « féminité » et ce qu’on y assigne d’ordinaire de douceur, sacrifice et patience… au service des hommes. Mais Seitō, achevé par les scandales et les censures, finit par fermer. Raichō Hiratsuka fonde alors une association féministe qui milite notamment pour le droit de vote des Japonaises (qui ne leur sera accordé qu’en 1946). Après la fin de la Seconde Guerre, elle multiplie les engagements en faveur de la paix jusqu’à sa mort, en 1971, n’ayant jamais failli à ses convictions féministes. Car, comme elle l’écrivait, « une fois que nos yeux sont ouverts, nous ne pouvons plus nous endormir ».

Ci-dessus : Seitō, la revue de Raichō Hiratsuka (ici, un exemplaire des années 1911-1916). « Seitō » signifie « blue stocking » en anglais – « bas bleus » en français –, soit le surnom moqueur pour désigner ces femmes qui, au XVIIIe siècle, se rencontraient pour discuter de politique et d’art.

Dans notre pays, chaque jour, environ 8 plaintes pour viols sont enregistrées, mais le nombre réel est estimé à 80. Seuls 10 % des signalements aboutissent à une condamnation. L’un des facteurs qui peut expliquer ce décalage est la loi – forcément obsolète - de 1867 sur la violence sexuelle. Récemment mise à jour, elle a permis de redéfinir un certain nombre de notions, dont celle traitant du concept de consentement. Désormais, le fait que la victime ne résiste pas

ne signifie pas qu’il y a consentement. Ce qui est également nouveau, c’est que ce consentement n’est en aucun cas définitif et qu’il ne s’applique pas si l’auteur exploite l’état vulnérable de la victime - si, par exemple, elle est en état d’ébriété. Dans la nouvelle version de la loi, la peine maximale pour viol est doublée et le travail du sexe est progressivement décriminalisé. Enfin, des mesures plus strictes sont prises à l’encontre du proxénétisme. T.V.M.

PRESSE. GETTYIMAGES.

Nouvelle «loi sur le sexe» approuvée



Ci-dessus, de g. à d., défilés printemps-été 2022 Bottega Veneta, Altuzarra, Bevza, Jil Sander, Prabal Gurung.

COURTESY OF BOTTEGA VENETA/IMAXTREE.COM. FILIPPO FIOR/MAXTREE.COM (X2). COURTESY OF BEVZA/IMAXTREE.COM. PAOLO LANZI/IMAXTREE.COM.

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BELLES EN PASTEL


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PINK QUOTIDIEN MOODBOARD

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En “all over” des lunettes aux escarpins, le rose donne à notre printemps le mordant d’Elle Woods, l’héroïne du cultissime La revanche d’une blonde. Réalisation Agathe Gire

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PRESSE (X7). METRO-GOLDWYN-MAYER STUDIOS INC./UFD. DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM.

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1. Polo Jacquemus. 2. Brassière Khaite. 3. Jupe Dolce & Gabbana. 4. Eau de toilette Rose Tonnerre d’Édouard Fléchier aux Éditions de Parfums Frédéric Malle. 5. Reese Witherspoon et Moonie dans La revanche d’une blonde de Robert Luketic (2001). 6. Mules Roger Vivier. 7. Lunettes Gucci. 8. Défilé Chanel printemps-été 2022. 9. Sac Loewe.


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LE CORSET COME-BACK

1996

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Marie Gillain sur le tournage du Bossu, de Philippe de Broca.

Défilé Sportmax printemps-été 2022.

C’EST L’UNE DES PIÈCES LES PLUS CLIVANTES DE L’HISTOIRE DE LA MODE. Déjà au Moyen-Âge, les femmes se

devaient de marquer leur taille pour la rendre la plus fine possible mais aussi de soutenir leur poitrine pour apporter du maintien, d’où la naissance du corselet, qui s’enfile sur la chemise. Les paysannes le lacent devant, les aristocrates derrière, preuve qu’elles s’habillent avec l’aide d’une domestique. Délaissé par les premières, le corset apparaît à la cour – Marie-Antoinette aimait faire confectionner les siens par son habilleuse préférée, Rose Bertin. La compression des organes marque alors le statut social et devient un symbole de la domination patriarcale sur le corps des femmes. Au XXe siècle, ces dernières s’en affranchissent mais le corset revient par la petite porte du fétichisme – qui a oublié Madonna et son modèle Jean Paul Gaultier dans les années 90 ? Sa version 2022 est au diapason de l’époque : on ne porte plus un corset pour souffrir mais par choix esthétique. Chez Dior, il se porte ouvert comme un gilet, Acne Studios s’en est emparé comme d’un élément punk minimaliste, Dolce & Gabbana en livre une version très lingerie, Gucci s’inspire de son graphisme pour des robes de soirée et Sportmax s’en sert pour marquer la taille. On peut même désormais respirer avec… Ouf !

CATHERINE CABROL/KIPA/SYGMA/GETTY IMAGES. COURTESY OF SPORTMAX.

Longtemps symbole de soumission, il réapparaît chez les créateurs, délesté du poids de l’histoire. Et s’affirme comme un signe de pouvoir féminin reconquis. Par Vicky Chahine


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CONVERSATION

LE SENS DE LA MODE SELON

KENNETH IZE

Après avoir collaboré avec la marque Karl Lagerfeld, le créateur nigérian a fait sensation lors de la dernière Fashion Week parisienne. Il nous raconte sa vision de mode, ses ambitions et ses doutes, aussi.

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Par Vicky Chahine

aux États-Unis avec mon ami, le styliste Ib Kamara, afin de trouver des habits qui nous semblaient intéressants. Ils servent ensuite de base car, au fond, je finis toujours par dessiner ce que j’aimerais porter. 3

Les textiles paraissent être le point de départ de vos vêtements, comment les choisissez-vous ?

Petit, je me souviens de la garde-robe de ma mère en « aso oke », un tissu traditionnel avec des couleurs incroyables, gris, vert, rose… J’aimais me cacher dans sa chambre pour la porter et jouer à Oprah Winfrey, Mary J. Blige, Beyoncé… Ces jeux ont développé mon sens de la mode et j’ai tout naturellement utilisé ce tissu traditionnel pour mes premières collections. C’est à toute cette période-là, aussi, que je rends hommage dans ma collection « Dear Fashion ». La mode n’est pas seulement un vêtement, c’est un outil puissant. Quel rôle a l’impact médiatique pour un jeune créateur ?

Vous venez de présenter votre collection automne-hiver 2022 lors de la dernière Fashion Week à Paris, comment avez-vous abordé ce défilé ?

Je n’étais pas sûr de produire cette collection. Ces derniers temps ont été difficiles, très – peut-être trop – défiants. J’ai le sentiment que tout mon pays, le Nigeria, me regarde et cette responsabilité me submerge parfois. Je ne m’étais pas arrêté depuis mes études à l’Université des arts appliqués de Vienne, donc j’ai pris un peu de recul pour me questionner sur les raisons qui me poussent à faire ce que je fais aujourd’hui. Cette façon de se remettre en question, je l’ai apprise de mes années passées en Autriche. C’est ainsi qu’est né le thème de cette collection plus personnelle baptisée « Dear Fashion », une lettre d’amour à la mode pour la remercier de ce que je suis devenu. Comment débute votre processus de création ?

Étudiant, j’aimais faire du shopping pour dénicher des pièces à partir desquelles expérimenter des choses, couper les bras, jouer avec une manche, rallonger une veste… Je ne vois pas les vêtements comme genrés. En tant que queer, j’expérimente tout ce qui me plaît. J’ai gardé cette habitude. Pour cette dernière collection, par exemple, j’ai passé du temps

En tant que designer africain, avez-vous le sentiment d’avoir une mission à mener ?

Mes textiles sont confectionnés au Nigeria avec les métiers à tisser traditionnels, mais j’essaie d’en proposer des esthétiques différentes. Je les fais ensuite assembler en Italie, car l’artisanat du tailleur, qui se perd là-bas aussi, est le meilleur. Créer mon usine au pays pourrait mettre les travailleurs dans de mauvaises conditions sanitaires avec les coupures de courant et les générateurs qui consomment du pétrole. Je ne veux pas de cet environnement. La mode doit jouer en Afrique un rôle très important, au niveau économique notamment. Nous bénéficions enfin d’une exposition médiatique qu’il n’y a jamais eue auparavant. Au Nigeria, dans le village où je travaille, tout le monde sait tisser. Nous possédons les savoirfaire pour proposer une nouvelle façon de créer de la mode. 1. et 2. Défilé printemps- été 2022. 3. Kenneth Ize

LUCA TOMBOLINI. COURTESY OF KENNETH IZE.

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Sans Instagram, je n’aurais jamais eu le privilège de montrer mon travail. Quand on vient d’un pays invisible dans la mode, il n’y a pas beaucoup d’autres possibilités. Je ne cherche pas à mener une révolution mais une évolution pour faire connaître cette culture et ses origines. Ce travail de « visibilisation » a été facilité par Naomi Campbell, qui me suit depuis les débuts et m’a appris à croire en ma marque. Elle est ma lumière. Lorsqu’elle m’a proposé de défiler pour ma première collection présentée à Paris, je n’en revenais pas, c’était un rêve.


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STYLE

PEOPLE

SUR LE FIL INSTA DE

ZENDAYA

Révélée en 2019 par la série américaine Euphoria, l’actrice a, depuis, imposé son talent au cinéma. Avec 130 millions d’abonnés, elle intègre en outre le Top 25 des personnalités les plus suivies sur le réseau social. Où elle partage souvenirs, photos de famille et convictions bien trempées. Par Maud Gabrielson SES RENDEZ-VOUS STYLÉS

SA TEAM GAGNANTE

SON SENS DE LA FAMILLE

Très attachée à ses parents et à sa famille, l’actrice partage ses photos d’enfance les plus intimes. Sa mère, Claire, d’origine allemande et écossaise, est professeure de théâtre tandis que son père, Kazembe, originaire du Zimbabwe, est un ancien professeur de sport, devenu avec le temps son manager et garde du corps.

Flirtant avec les limites du politiquement correct, Euphoria a, en deux saisons, fait connaître plusieurs jeunes actrices. En février, celles-ci s’offraient la une du magazine américain The Cut. Parmi elles, l’ex-mannequin Barbie Ferreira, l’actrice transgenre Hunter Schafer, et Sydney Sweeney, découverte dans la série The White Lotus.

SON PERSONNAGE FÉTICHE

Depuis 2019, l’actrice tient le rôle de la lycéenne Rue dans la série HBO Euphoria de Sam Levinson, acclamée par la critique. On y suit les parcours cabossés d’une bande d’amis de Los Angeles expérimentant tout ce qui fait le sel de l’adolescence : la recherche de soi, les relations amoureuses et amicales, la sexualité ou encore l’effet néfaste des drogues.

SES PRISES DE POSITION

Très à l’écoute du monde qui l’entoure, la jeune femme relaie sur son compte instagram les causes qui lui sont chères. Qu’il s’agisse de mettre en lumière le mouvement Black Lives Matter, d’inciter ses abonnés à voter lors des élections ou de se souvenir de Martin Luther King lors du jour annuel consacré à sa mémoire, le 20 janvier, elle ne manque pas une occasion d’afficher ses convictions.

SES “SPÉCIALES DÉDICACES”

Avec sa notoriété grandissante, Zendaya est amenée à côtoyer de nombreuses célébrités. Qu’il s’agisse de Michelle Obama, Lenny Kravitz, Jessica Chastain ou encore Naomi Campbell, elle reste une fan comme les autres… et poste volontiers des souvenirs de ces rencontres.

INSTAGRAM.COM/ZENDAYA. MICAIAH CARTER/THE CUT.

Rapidement repérée par le petit monde de la mode, Zendaya sort à chaque fois le grand jeu sur les tapis rouges. Où elle alterne les robes de créateurs, à chaque fois spectaculaires – Balmain, Rick Owens, Vera Wang… –, avec l’aide de son ami et styliste Law Roach. Égérie Lancôme depuis 2019, elle est aussil’un des nouveaux visages de la maison Valentino.


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TRESSÉ DÉSTRESSÉ En raphia naturel et cuir noir, ce cabas de ville généreux, rehaussé du logo du célèbre malletier, est un appel aux langueurs ensoleillées de l’été. Photo Mathieu Trautmann Stylisme végétal Pauline Monnier Réalisation Anna Quérouil

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Eucerin Anti-Pigment : dites au revoir aux taches pigmentaires La promesse des soins Eucerin Anti-Pigment ? Un teint plus uniforme grâce au Thiamidol, qui contribue à diminuer efficacement les taches brunes dès 2 semaines* d’utilisation.

Les soins dermocosmétiques ont le pouvoir de changer la vie. C’est non seulement la conviction d’Eucerin, mais également de celles et ceux que la marque accompagne au quotidien, comme Fien, blogueuse belge (@fiendq). « Il y a environ 5 ans, quand j’étais enceinte, des taches brunes sont apparues sur mon visage. Après l’accouchement, elles devaient disparaître … mais malheureusement, elles n’ont jamais disparu. Et chaque fois, pendant l’été, c’était pire. Souvent dans une conversation, les gens fixaient les taches sur mon front. J’étais gênée et mal dans ma peau. Aujourd’hui je suis vraiment heureuse d’avoir découvert les soins Anti-Pigment de Eucerin. Un mois et demi plus tard, mes taches ne sont presque plus visibles. Pour moi, ces soins ont vraiment changé ma vie. J’espère sincèrement que mon histoire va pouvoir aider d’autres femmes. » Les taches plus foncées de Fien traduisent un phénomène de désordre pigmentaire appelé hyperpigmentation. De forme, d’étendue et de couleur variables (de marron clair à brun), ces taches apparaissent lorsque la mélanine est produite en quantité excessive au niveau de certaines zones cutanées. En réalité, il touche 1 femme sur 3** : par exemple, les taches liées au soleil, le masque de grossesse, les marques post-acné ou liées à certains traitements cosmétiques répandus (dermabrasion, laser et peelings chimiques). UN INGRÉDIENT ACTIF BREVETÉ*** UNIQUE AU SERVICE DE VOTRE TEINT

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Cet article a été écrit en étroite collaboration avec Eucerin. www.eucerin.be


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PORTRAIT

KRISTEN STEWART, L’AUTHENTIQUE “Good Bad Girl” d’Hollywood

Ci-dessus, photographiée par Lauren Dukoff.

TÊTE-À-TÊTE(S)



PORTRAIT

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KRISTEN STEWART, libre sinon rien Époustouflante dans Spencer, le biopic sur Lady Di qui l’a propulsée cette année aux oscars, l’Américaine, dont la saga Twilight a fait l’idole de toute une génération, s’est construit, de blockbusters en films plus confidentiels, une carrière qui ne ressemble à aucune autre. Fan de rock, engagée en faveur de la cause LGBTQIA+ et mue par un vigoureux besoin d’indépendance, l’actrice continue de fonctionner aux coups de cœur, dans la vie comme à l’écran et loin des réseaux sociaux. Attendue dans le nouveau Cronenberg, elle réalise aussi en 2022 son premier long métrage. L’occasion de revenir sur le parcours de celle que l’on surnomme “The Good Bad Girl”. Par Maroussia Dubreuil, avec James Mottram Photos Lauren Dukoff

« De toutes les actrices qui ont joué Diana au cours des dix dernières années, c’est elle qui s’en est le plus approchée », a déclaré Ken Wharfe, l’ancien garde du corps de la princesse de Galles, devant la prestation en mode mimétique absolu de Kristen Stewart dans Spencer, diffusé sur Amazon Prime Video depuis janvier. Réalisé par le Chilien Pablo Larraín, qui a l’art d’alléger le plomb du biopic intégral en se concentrant sur un morceau choisi, le film se déroule sur trois jours pendant les fêtes de Noël 1991, à Sandringham House. On y découvre Diana au volant de sa décapotable, inquiète à l’idée de ne pas se repérer dans la campagne du Norfolk. Déjà, cette peur de conte de fées – qui a quelque chose à voir avec celle des héroïnes perdues en forêt – s’est engouffrée dans les grands yeux de Kristen Stewart, qui font planer sur le film une mélancolie vertigineuse. VI NGT AN S APRÈ S QU E JOD I E FOSTE R a décelé sa capacité peu commune à « montrer à l’écran comment elle a du mal à manifester ses émotions » sur le

plateau de Panic Room, de David Fincher, l’actrice de 32 ans a reçu sa première nomination aux Oscars – le verdict n’est pas encore connu à l’heure où nous rédigeons cet article. Si le rôle de Diana Spencer semble porter chance – Emma Corrin a remporté un Golden Globe pour son interprétation dans la série Netflix The Crown, en 2021 –, il confirme aussi l’intérêt de l’actrice pour les beautés de résistance, ces loseuses magnifiques qui perdent contre le système. « Lady Di voulait disparaître, elle dépérissait. Sa peine est devenue tellement physique… Vivre à l’intérieur d’un corps féminin non reconnu, muselé, est une expérience violente et il n’est pas facile d’en parler. C’est une affaire compliquée, je devais m’y employer », reconnaît-elle, trois ans après avoir interprété Jean Seberg (1) , l’icône américaine de la Nouvelle Vague, utilisée et broyée par l e F BI p o u r a v o i r f r é q u e n t é u n membre des Black Panthers. « Dans Spencer, Kristen a réussi à se transformer pour le rôle tout en gardant son naturel, décrit Claire Mathon, la cheffe

opératrice du film. Pour saisir l’intimité du personnage, je l’ai beaucoup regardée. Et petit à petit, j’ai senti qu’elle me regardait aussi, me laissant le temps de peaufiner l’image, pour que nous puissions aller toutes les deux au bout du travail. Kristen sait combien c’est important d’être bien regardée. » L’ É V E N T U A L I T É D E L A R É C O M P E N S E

SUPRÊME vient marquer vingt-trois ans d’une vie d’artiste mouvementée qui a failli s’arrêter à plusieurs reprises. « Cinq films, une expression » ou « Je ne souris pas toujours, mais quand je le fais, je ne le fais pas » : raillée sur internet pendant ses années Twilight, accusée d’avoir brisé le ménage d’un homme marié (Rupert Sanders, le réalisateur de Blanche Neige et le chasseur) et critiquée par des associations de lutte contre les troubles alimentaires pour avoir tenté de se faire vomir sur le plateau de Spencer (où l’on découvre quelques scènes de boulimie), elle est passée experte en situations inextricables dont elle sait s e s or tir par le haut à la faveur de sa grâce


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PORTRAIT

rockabilly. « Enfant, je voulais être une rock star… Je suis allée en rock star à la Journée des Métiers à la maternelle, rappelle celle qui, dix ans plus tard, interprétera la rockeuse Joan Jett, dans The Runaways (2), en souvenir de la bandeson post-punk de son adolescence. J’étais une gosse tellement emo (pour “emocore”, sous-genre du punk, ndlr). J ’a l l ai s à u n e s o irée e m o to u s le s “putains” de week-ends. » À côté des éclatantes, des brillantes, des glossy, des fun et des parfaites, la Californienne aux airs de Garbo jurant co m m e A l Pa c i n o da n s Sc arface incarne une bouffée d’air face aux injonctions, visant le charme plutôt que la perfection, fidèle à son credo : « Je ne veux pas être une star de cinéma comme Angelina Jolie. » Surnommée qu elqu es années plus tard « The Good Bad Girl » par le New York Times Magazine, cette ambassadrice, depuis 2015, de la maison Chanel n’aime pas vraiment Internet et n’est présente sur aucun réseau social. Sans façon, elle grignote les bonbons à la réglisse Good & Plenty en pleine nuit, se fait réveiller par son « petit chien hypoglycémique », se balade dans une fourgonnette noire qu’elle a baptisée « Beth », préfère être nue que danser et teste son endurance sur des terrains de golf, en jeanbaskets à Griffith Park ou en treillis dans le décor de Guantánamo, lors du tournage de The Guard (3), en 2014.

d’un vampire, dans la saga Twilight(4), adaptée des romans de l’écrivaine mormone Stephenie Meyer. À la surprise des K-Stew (ses fans, dans le même esprit que les Beliebers, Swifties ou Directioners), elle voyage ensuite entre blockbusters et film d’auteurs, Amérique et vieux continent, premiers rôles et apparitions, robes à strass et vieux T-shirts, pratiquant avec habileté la science des opposés et cherchant à préserver son indépendance malgré la pression de la machine hollywoo dienne. « Une fille normale, une bonne copine, pas déconnectée des réalités, avec qui on peut parler de tout, décrit la comédienne Sigrid Bouaziz, sa partenaire dans Personal Shopper, d’Olivier Assayas, en 2016. Du genre à m’inviter

humains ont appris à vivre sans enveloppe corporelle, débarrassés de la douleur physique. De Stewart, il dit qu’elle est une « Ferrari » – un compliment de la part du réalisateur canadien de Crash, fasciné par notre devenir machine, sans savoir que l’actrice a fait ses débuts dans une campagne pour Porsche. « Je ne suis pas une showman typique », a-t-elle souvent dit, incapable de présenter un soda ou quoi que ce soit d’autre. À LA LIMITE DE L’IMPRUDENCE, elle choisit ses rôles à l’instinct, parfois aveuglée par une scène prometteuse, en dépit de tout le reste. Au fil de ses dernières interviews, elle estime avoir tourné cinq bons films, soit 10 % de son travail. Le reste du temps, sur les tournages qui flanchent, elle se donne deux options : poser une bombe ou progresser aux mots croisés. Parmi ses réussites, elle compte les jours tournés sous la direction du Français Olivier Assayas. « Habituée à fréquenter les plateaux américains où tout est marqué et millimétré, elle était surprise par la liberté qu’il nous laissait, c’était quelque chose qu’elle ne connaissait pas », se souvient Sigrid Bouaziz. La rencontre avec Assayas remonte à 2014 : Stewart refuse le rôle de la starlette dans Sils Maria et le convainc de lui donner celui de Valentine, l’assistante d’une comédienne de renommée internationale. Son choix, comme une riposte à sa condition d’idole des adolescentes, lui vaut d’être la première actrice américaine à recevoir un César. Suivront Personal Shopper et, l’an dernier, le tournage de la minisérie Irma Vep, dans lequel elle tient un petit rôle. 2022 se présente comme une année importante. Il y a la nomination à l’Oscar mais aussi la concrétisation d’un projet de longue date : d’ici quelques mois, Stewart réalisera son premier long métrage adapté du bestseller La mécanique des fluides (The

À côté des éclatantes, des brillantes, des glossy, des fun et des parfaites, Kristen Stewart incarne une bouffée d’air face aux injonctions, visant le charme plutôt que la perfection.

ENFANT DE LA BALLE, fille d’un producteur-régisseur et d’une scripte-scénariste, elle a grandi à Woodland Hills, dans la banlieue de Los Angeles. Malgré son anxiété, qu’elle a longtemps jugée « incapacitante », c’est là, dans la vallée de San Fernando, qu’elle s’inscrit à l’atelier casting ouvert par le père d’un camarade de sa classe de CE2. Une quinzaine de films plus tard, elle accède à la notoriété à 18 ans dans le rôle de Bella Swan, une lycéenne romantique néogothique amoureuse

dans sa chambre et me faire monter dans sa voiture pour se rendre à des soirées, lors de la présentation du film au Festival de Cannes, en 2016. Et sa garde rapprochée ? Des jeunes gens sympas, de sa génération. » Habituée du Palais des festivals, dont elle monte les marches pieds nus en 2018 pour protester contre l’obligation de porter des talons, elle n’est pas à l’abri de retâter du red carpet, en mai prochain avec Crimes of the Future, le nouveau film de David Cronenberg (5). Ce dernier lui a offert le rôle de la petite amie d’un « performer » (Viggo Mortensen) qui ablate et transforme ses organes, dans un monde où les



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TÊTE-À-TÊTE(S)

PORTRAIT

Chronology of Water), les mémoires de Lidia Yuknavitch : une jeune nageuse bisexuelle, fille d’une mère alcoolique et d’un père qui a abusé d’elle sexuellement, devient sujette à diverses addictions mais parvient à entrer, grâce à la natation, à l’université, où elle participe à un atelier d’écriture. Du lourd. Porteuse du projet depuis 2018, Stewart a vécu trois semaines dans une camionnette dans l’Oregon auprès de l’auteure et ne cache pas son enthousiasme : « Son style est tellement physique et si férocement féminin, expliquait-elle en janvier dernier à Nicole Kidman dans le cadre d’une interview de Variety. Je vais écrire le meilleur “putain” de rôle féminin… un rôle que je veux tellement mais que je ne jouerai pas. » Et, à Cronenberg, en décembre 2021, dans Document Journal : « On voit toujours les garçons se branler dans une chaussette. J’adore American Pie, que j’ai découvert à 12 ans, mais les filles n’ont jamais vraiment été autorisées à avoir un corps au cinéma. J’ai très envie de faire un film sur le passage à l’âge adulte qui les considère vraiment. » Plus crue, dans The New Yorker, en novembre dernier : « Je veux faire quelque chose qui va puer et être horriblement embarrassant, mais aussi vous faire mouiller et être vraiment honnête. »

Coécrit avec un ingénieur des effets spéciaux et son producteur, le texte aborde le « Neural Style Transfer », une intelligence artificielle qui lui a permis de donner à son image vidéo le style impressionniste d’une de ses peintures représentant un homme au cœur brisé sous l’eau. LA PEAU DE STEWART EST AUSSI TOUT UN

POÈ M E où cohabitent : l’ampoule du Guernica de Picasso, le logo du groupe de punk hardcore Black Flag , un « swim » enserré dans une flèche, le symbole de l’infini, « L.A. », « one more time with feeling », un domino… Ce faisceau d’indices plein de mystères rappelle ses débuts de poétesse dans un numéro de Marie Claire États-Unis, en 2014 : « My Heart is a Wiffle Ball/ Freedom Pole » (Mon cœur est une batte

lance-t-elle en réaction à une série de t w e et s d e D o n a l d T r u m p é c r i t s quelques années avant son élection (entre autres : « Robert Pattinson ne devrait pas se remettre avec Kristen Stewart. Elle l’a trompé comme une chienne et elle le refera. Il peut trouver bien mieux. ») « Rien ne me rend plus heureuse si cela peut aider les gens, livre-t-elle aujourd’hui. Mais je ne cherche pas à mettre en avant ce genre de choses… Je ne veux pas être un modèle. Ce serait ridicule car ma démarche n’est pas proactive. » APRÈS LE PETIT ROBERT, son cœur s’est épris de la chanteuse et actrice française Soko, de la mannequin Stella Maxwell, de la styliste Sara Dinkin, de la productrice d’effets visuels Alicia Cargile et, plus récemment, de la scénariste Dylan Meyer, qui a notamment travaillé sur le film Netflix Moxie ! – l’histoire d’une ado timide qui s’élève contre le sexisme au collège. Les deux femmes viennent d’ailleurs de se fiancer et collaborent à un projet de série dont elles ont écrit le premier épis o de en dix jours : « C’est comme si on s’était découvert un “super cerveau” », s’est enthousiasmée Stewart. La cause LGBTQIA+ est aussi au cœur d’un autre projet : la conception d’une téléréalité gay de chasse aux fantômes présentée comme « une aventure paranormale dans un espace queer ». Depuis, sa chère et tendre l’a baptisée « My hard working princess ». Une vraie bosseuse, qui bat froid les baguettes magiques.

“ J’ai très envie de faire un film sur le passage à l’âge adulte qui considère vraiment les femmes. ”

ALOR S QU’E LLE A CH OI S I S ON ACTR I CE

en toute discrétion, son moodboard s’épaissit un peu plus chaque jour. Au fil des pages : une photo d’enfance de Yuknavitch et de sa sœur, des images de sang, de piscines et d’appartements miteux des années 70, la mangrove de la rivière Ichetucknee, en Floride… Si son ambition formelle a quelque chose à voir avec la prose viscérale des mémoires de l’auteure, elle révèle surtout le goût de Stewart pour l’expérimentation. En 2017, dans le cadre de son premier court métrage, Come Swim, le voyage mental d’un homme noyé dans son chagrin présenté en avant-première au Festival de Sundance et à Cannes, elle publie un article scientifique sur le site de la bibliothèque de l’université Cornell.

de baseball/Pôle de la Liberté), titraitelle, pour se remettre du scandale Rupert Sanders et de sa rupture avec Robert Pattinson. En réalité, Stewart n’est pas si lyrique. À la différence d’un certain nombre d’actrices de sa génération, qui dispensent des discours mélodramatiques au micro de l’ONU ou autres tribunes engagées, elle agit comme une snipeuse. « Je ne compte plus les fois où j’ai sauvé des maquilleuses, glisse-t-elle pendant l’affaire Weinstein lors de la soirée des Elle Women in Hollywood Awards, en octobre 2017. Parce que cela arrive aussi aux maquilleuses, aux assistantes caméra interpellées par des “Hey, baby”. Ça se passe à tous les niveaux. » Ou la même année, lors d’une émission du Saturday Night Live : « Je suis tellement gay »,

1. Dans Seberg, de Benedict Andrews, 2019,

avec aussi Yvan Attal, Gabriel Sky…

2. De Floria Sigismondi, 2010, avec aussi

Dakota Fanning, Michael Shannon…

3. De Peter Sattler. 4. De Catherine Hardwicke, 2008, avec aussi

Robert Pattinson, Billy Burke…

5. Avec aussi Léa Seydoux… Date de sortie

en salle non encore communiquée.


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L’INSUPPORTABLE LÉGÈRETÉ DE L’ÊTRE Photo Knokke-Heist Jusqu’au 12 juin au Centre culturel Scharpoord de Knokke-Heist, fotoknokke-heist.be

CULTURE


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URGENCE CLIMATIQUE N’ayant plus de temps à perdre, The Climate Show réunit l’art et la science pour fournir une scène unique au débat sur le climat. Un mélange entre théâtre, cinéma, installation et performance collective.

La fonte des calottes polaires, les inondations, les vagues de chaleur, les tempêtes et les glissements de terrain... La réalité de la crise climatique n’a plus besoin d’être démontrée. L’inaction de notre société sur cette question cruciale reste poignante. Comment l’expliquer, alors que nous avons encore la chance d’assurer l’avenir ? Quelles solutions pouvons-nous, individuellement et collectivement, apporter ici et maintenant ? Le Climate Show offre une nouvelle étape pour penser aux scénarios possibles et provoque un autre type de débat public, avec la participation de scientifiques et de porteparole prestigieux. François Gemenne, spécialiste de la géopolitique environnementale et de la gestion des migrations à l’Université de Liège, l’auteur David Van Reybrouck, la militante écologiste Lucie Pinson et l’auteur et conférencier Cyril Dion. En plus de l’exposition, on pourra également admirer les sculptures engagées de l’artiste multimédia Gloria Friedmann, avec ses « tableaux vivants » et les montages de Chris Jordan. Ce projet d’avant-garde vise à mettre l’émotion au service de la responsabilité sociale. The Climate Show, jusqu’au 30 juin à Bruxelles Expo, Palais 2, theclimateshow.eu

Par Étienne Heylen

BEERVELDE

BRUXELLES

LOUVAIN

BRUXELLES

Fête des Plantes

Éditions

Dry Culture Wet Culture

Collectible

Les 6, 7 et 8 mai au Parc de Beervelde, parkvanbeervelde.be

Jusqu’au 24 juin, Deodato Art Gallery, 28 rue Saint-Jean, deodato.be

Jusqu’au 28 août au MLeuven, 28 rue Leopold Vankerkelen, mleuven.be

C’est un écrin magnifique pour fêter le printemps : dans ce parc superbe, 240 exposants strictement sélectionnés se consacrent aux plantes, aux fleurs et à la décoration de jardin. L’édition est consacrée aux Trois Mousquetaires et à leur région natale, le Gers (Gascogne).

Mr. Brainwash (Thierry Guetta) est l’un des artistes de rue les plus importants de notre époque. Il est surtout connu pour sa synthèse parfaite entre pop et street art. En plus d’une sélection exclusive d’œuvres antérieures, il présente également de nouvelles créations.

L’artiste égyptien Wael Shawky voit, en particulier dans le monde arabe, un changement constant des Bédouins errants traditionnels dans le désert sec (culture sèche) à une société sédentaire basée sur l’irrigation et l’agriculture (culture humide). Passionnant.

Cinquième édition de la foire internationale pour le design du XXIe siècle, pensée et développée comme une plateforme mettant en lumière le meilleur du design contemporain de collection et de ses créateurs et acteurs d’exception, établis comme émergents. Un incontournable. Du 20 au 22 mai à l’Espace Vanderborght, 50 rue de l’Écuyer, agenda.brussels/fr

TEMPORA PRODUCTION - 2022.

AGENDA


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ODE À LA FEMME

Sandro Miller, Tadi, Joburg, 2019.

de Grèce et d’Afrique, y compris la reine de Saba, qui est mentionnée à la fois dans la Bible hébraïque et le Coran, et Didon, reine et fondatrice de Carthage.

Dès la Préhistoire, les artistes ont été inspirés par la beauté du corps féminin. Il suffit de penser à la Vénus de Willendorf, dont les archéologues supposent qu’elle date de 25 000 ans. L’exposition Portrait of a Lady crée un dialogue entre différentes cultures et civilisations orientales et occidentales, à travers une sélection de pièces anciennes et contemporaines. Une attention particulière est également accordée au parcours de vie de certaines femmes exceptionnelles et de personnages historiques. On y admire des œuvres

Portrait of a Lady, jusqu’au 4 septembre à laVilla Empain (Fondation Boghossian), 67 av. Franklin Roosevelt à Bruxelles, boghossianfoundation.be

PRESSE. DIANA MARKOSIAN/COURTESY GALERIE LES FILLES DU CALVAIRE, PARIS.

Diana Markosian, The Arrival, 2019. Série Santa Barbara.

ENTRE MÉMOIRE ET IMAGINAIRE Diana Markosian (°1989) raconte l’histoire de la migration de sa famille de façon surprenante et émouvante. Sur la base de films, de photographies et de séquences d’archives, elle démêle les choix extrêmes que sa mère a dû faire. Au milieu des années nonante, elle veut échapper aux conditions de vie sombres de la Russie post-soviétique. Le feuilleton américain lui offre une fenêtre sur un autre monde. Elle décide de tout laisser derrière elle et déménage aux États-Unis, à la recherche d’une vie meilleure pour elle et ses deux enfants. Ce projet personnel est la tentative de Markosian de comprendre les choix de sa mère. Non seulement

elle s’est plongée dans les archives familiales, mais elle a également reconstitué son histoire sous la forme d’un feuilleton. L’exposition est un mélange particulier de mémoire et d’imagination. FoMu accueillera la première européenne.

Diana Markosian, Santa Barbara. Jusqu’au 28 août au Musée de la photo, 4 quai des Wallons à Anvers, fomu.be

Par Étienne Heylen et Aurélia Dejond


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CULTURE

MUSIQUE

PRETTY LOUD, LES FÉMINISTES DU RAP ROM thématiques sont celles qui touchent les femmes de notre communauté mais concernent également les autres femmes. » LA PLACE DES FEMMES DANS L’ORCHESTRE

Par Joëlle Lehrer

Silvia Sinani, 24 ans, n’est pas à proprement parler le leader de Pretty Loud mais c’est elle qui s’exprime le plus facilement en anglais. C’est donc elle qui répondra à mes questions. Nous nous trouvons au KC Grad, un centre culturel de Belgrade, à deux pas du Danube. Aujourd’hui, Silvia a choisi de porter un pull jaune qui claque alors

que le ciel est imperturbablement gris. C’est un signe de l’énergie que cette jeune femme dégage. Dans son groupe, elles sont six et pour ce qu’on en comprend, elles n’ont pas intégré les codes vestimentaires des rappeuses de l’Ouest. « Le groupe est né à l’initiative de GRUBB Foundation, dont l’action se concentre sur l’éducation des Roms. Nos

#METOO DES BALKANS

Soutenues par l’ONU, les filles de Pretty Loud s’inscrivent aussi dans le mouvement #MeToo des Balkans et dénoncent la violence à l’égard des femmes. Qu’elles soient roms ou non. « On ne nous a pas donné la permission de parler fort, on l’a prise », conclut Silvia. Merci au Festival Balkan Trafik qui nous a permis de réaliser ce reportage. Balkan Trafik Festival, à Bruxelles et Namur, du 28 avril au 1er mai.

ALESSANDRO GANDOLFI.

C’est un girls band qui ne ressemble à aucun autre. Pretty Loud, originaire de Serbie, s’est fondé pour faire entendre très fort la voix des filles et femmes de la communauté rom. Contre les mariages forcés, les maternités précoces et la pauvreté, elles rappent. Rencontre à Belgrade.

Pour l’heure, les membres du groupe officient comme bénévoles. Silvia, quant à elle, est prof de danse. « Nous avons sorti notre premier clip au début de la pandémie, en 2020. Et il a été vu par des centaines de milliers de personnes, dans les Balkans mais ailleurs aussi. » Leur morceau Ravnopravo leur a ouvert les portes des grands médias nationaux comme internationaux. Le New York Times leur a consacré un article important. « Le patriarcat au sein de notre communauté est très fort mais les jeunes femmes comme nous appellent au changement. Elles veulent pouvoir prendre les décisions qui les concernent. Elles ne veulent plus être mariées à 16 ans. Elles veulent pouvoir aller à l’école et trouver du travail ensuite. » Silvia est fiancée à un jeune homme qui fait du rap comme elle et qu’elle a pu choisir. « Les choses changent peu à peu », dit-elle. Leur musique provient de la rencontre entre la musique traditionnelle rom et le hip-hop. Dans les orchestres tziganes, les musiciens sont tous des hommes. Et lorsqu’il y a une femme, elle chante ou danse. D’après Silvia, on commence à voir des filles jouer du violon, de la guitare ou du darbouka.


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ON EST FAN

Florence + The Machine Digne héritière de Kate Bush, Florence Welch a su nous subjuguer par sa musique et son univers plein de symboles, dès le succès de son premier album Lungs, paru en 2009. Depuis, le groupe constitué autour de cette femme fougueuse et singulière, appelé avec humour « Florence + The Machine », s’est hissé dans les charts. Quatre ans après High As Hope, Florence propose Dance Fever. Un album bâti entre New York et Londres avant et pendant la pandémie. Inspiré par la choréomania, un phénomène datant de la Renaissance et désignant une danse à outrance, sauvage et sans fin, Dance Fever véhicule une musique habitée et énergique faite pour danser. Jack Antonoff et Dave Bailey (de Glass Animals) ont collaboré à la production de l’album. Pour les textes, Florence Welch, qui a le sens de la poésie, a puisé une part de son inspiration dans l’art des héroïnes préraphaélites.

ALEX THOMAS. MICHAEL MARCELLE. PRESSE.

Dance Fever, Universal Music, sortie le 13 mai.

ON RETROUVE

Lous and The Yakuza

ON APPROUVE

Alaska Gold Rush

En guise d’apéricube avant la sortie en septembre-octobre de son deuxième album, Lous and The Yakuza livre Kisé. Ce single, produit par El Guincho et Mems, est largement influencé par sa passion pour les mangas, le hip-hop et la dance. On ne comprend pas forcément tout ce qu’elle chante mais on se laisse entraîner par le son. L’artiste est, enfin, prête à se produire sur scène et c’est une bonne nouvelle.

Renaud Ledru et Nicky Collaer forment le groupe Alaska Gold Rush depuis quelques années. Ils aiment qualifier leur musique de free folk garage mais peu importe le nom, on trouve sur ce troisième album de belles lignes mélodiques folk et une énergie entraînante très rock. Chaque morceau de ce disque, qui en compte dix, met l’accent sur les relations humaines et leurs côtés lumineux.

Kisé, Sony Music, en concert le 1er juin au Bota et le 1er juillet à Werchter.

Human Flare, Luik Music, sortie le 29 avril, en concert le 10 mai aux Nuits Botanique.

ON SAVOURE

Arcade Fire

Les Canadiens sont de retour après cinq ans d’absence. En prélude à la sortie de We, ils proposent un ample single The Lightning I, II qui ne rompt pas avec leur style légendaire. Pour se chauffer avant la tournée, Arcade Fire a donné un concert surprise à New York dont les bénéfices ont été versés au profit de l’Ukraine. L’album contient un hommage à Bowie, l’un des grands modèles du groupe. We, Sony Music, sortie le 6 mai.

Par Joëlle Lehrer


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CULTURE

CINÉMA

CANNES 2022,

RETOUR À LA NORMALE OU PRESQUE Après l’édition 2021 déplacée en juillet et sous le signe de la pandémie, le Festival de Cannes retrouve ses repères connus. Du 17 au 28 mai, voici ce que l’on pourra voir sur la Croisette. Par Joëlle Lehrer

Top Gun : Maverick

VIRGINIE EFIRA, MAÎTRESSE DE CÉRÉMONIE

d’Elvis Presley. Un p’tit gars pauvre du Tennessee devenu une rockstar planétaire. Son lien avec son manager, le redouté Colonel Parker a retenu particulièrement l’attention du cinéaste. Pour incarner ce dernier, c’est Tom Hanks -pratiquement méconnaissable- qui a été choisi. Quant au King, l’acteur Austin Butler qui réussit une étonnante performance. Le film sortira chez nous le 22 juin.

HOMMAGE À TOM CRUISE

On attend beaucoup de Blonde, l’adaptation du livre de Joyce Carol Oates, réalisé par Andrew Dominik et qui donne une version très intime de la vie de Marylin Monroe. L’actrice, disparue le 4 août il y a soixante ans, est incarnée ici par Ana de Armas. Le film sera diffusé sur Netflix mais pourrait bénéficier d’une sortie en salles.

Devenue en quelques films l’une des stars les plus bankables du cinéma français, Virginie Efira a été choisie par le Festival comme maîtresse de cérémonie. Elle officiera à la cérémonie d’ouverture, le 17 mai, comme à la clôture, onze jours plus tard. On ne doute pas que son talent, son élégance et son peps apporteront tout l’éclat nécessaire à ces événements retransmis en télé sur France 2. Top Gun : Maverick, réalisé par Joseph Kosinski, se présente comme la suite, trente ans plus tard, de Top Gun. Tom Cruise y reprend son rôle et tente de former de nouveaux pilotes. Le cast comprend Miles Teller et Jennifer Connelly. Cruise viendra en personne sur la Croisette le 18 mai. Et le Festival a choisi de lui rendre un hommage spécial. L’acteur n’avait pas été à Cannes depuis trente ans… La sortie du film est prévue chez nous le 25 mai. LES JEUNES ANNÉES DU KING

Virginie Efira, Cannes 2022

Elvis

Les films de Baz Luhrmann ont toujours de la magnificence et de l’excentricité. On pense notamment à Moulin Rouge et à Roméo + Juliette. Cette fois, le réalisateur australien a choisi de retracer la formidable ascension

BLONDE PLATINE

DU CÔTÉ BELGE

Il se dit que Saint Habib, de Benoît Mariage, pourrait débarquer au Festival, sans doute dans une section parallèle. Cette comédie douceamère relate les tribulations d’un jeune acteur belge, d’origine marocaine, qui, pour casser son image, accepte le rôle de saint François d’Assise. Le Français Bastien Ughetto incarne Habib et Catherine Deneuve fait une apparition dans le film. On a hâte de voir ça!

PRESSE.

On attend beaucoup plus de (beau) monde à Cannes, cette année. Les salles retrouveront leur jauge normale et les masques protecteurs pourront tomber. L’édition 2022 sera presque complètement normale. Car le conflit en Ukraine et son cortège horrifique interpellent la communauté artistique. Ainsi, The Natural History of Destruction, du réalisateur ukrainien Sergei Loznitsa, qui se rapporte à la Seconde Guerre Mondiale, sera projeté en séance spéciale. Et il se peut que des cinéastes russes, anti-Poutine, débarquent, eux aussi, avec de la bonne pellicule dans leurs valises. Bien que la sélection cannoise n’ait pas encore été annoncée à l’heure où nous bouclons, nous avons pu glaner quelques infos de choix.


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GRAND ÉCRAN Ce mois-ci, on découvre une épopée viking, le secret de Downton Abbey, le face-à-face Charlotte Gainsbourg-Emmanuelle Béart et Rebel Wilson en pom-pom girl… Par Joëlle Lehrer

ON EST EXCITÉ The Northman, de Robert Eggers, figure parmi les blockbusters les plus attendus du printemps. Cette épopée fantastique nous emmène à la découverte d’une légende viking du Xe siècle qui aurait inspiré Hamlet. Le fils d’un roi devenu grand entend venger le meurtre de son père. La magie et le mysticisme compensent les scènes violentes. Et le casting cinq étoiles ajoute un sérieux bonus. Nicole Kidman intrigue en reine nordique, Anya Taylor-Joy a des visions, Björk -dont c’est le grand retour au cinéma- jette des sorts et, bien sûr, Alexander Skarsgård incarne parfaitement ce guerrier vengeur. Du grand spectacle à voir sur grand écran. The Northman, de Robert Eggers, avec Alexander Skarsgård, Nicole Kidman, Anya Taylor-Joy et Björk, en salles.

PRESSE.

ON EST ÉMU

ON RETOURNE AU LYCÉE

ON DÉCOUVRE UN SECRET

Que fait une femme, mère de deux ados, après que son mari l’a quittée? Eh bien, elle doit absolument trouver du travail et se retrouver. Tel est le pitch de Les Passagers de la nuit, de Mickhaël Hers, dans lequel Charlotte Gainsbourg tient le premier rôle féminin. Avec sa voix toute douce, l’héroïne parviendra à trouver un job en radio, dans l’émission de nuit qu’anime Emmanuelle Béart. Beau face-à-face entre ces deux-là. La famille sera rejointe par de très intéressants personnages reflétant bien l’esprit de Paris dans les années Mitterrand.

Rebel Wilson compte certainement parmi les actrices les plus drôles des États-Unis. Dans The Senior Year, elle retourne au lycée vingt ans après être tombée dans le coma. Elle retrouve certaines de ses sensations, quand elle était une cheerleader - vous savez, ces filles qui agitent des pompons et encouragent les équipes sportives - sauf qu’elle a vingt ans de plus. Et bien sûr, les autres filles ont l’âge d’aller à l’école… Mais Rebel tient à son titre de « prom queen » et va se battre pour ça. On rit !

Mais comment apporter une suite intrigante à Downton Abbey ? En y ajoutant le secret de jeunesse de Lady Violet, la toujours caustique tata incarnée par l’inégalable Maggie Smith, par exemple. Dans Downton Abbey II, la nouvelle ère, de Simon Curtis, la famille au sens large et leurs domestiques découvrent non seulement que l’auguste doyenne a un secret mais aussi une propriété dans le sud de la France. Les Anglais débarquent à Nice alors qu’à Downton Abbey, une équipe de cinéma investit les lieux. Plaisant.

Les Passagers de la nuit, de Mickhaël Hers, avec Charlotte Gainsbourg, Emmanuelle Béart et Noée Abita, sortie le 25 mai.

The Senior Year, de Alex Hardcastle, avec Rebel Wilson, Angourie Rice, Sam Richardson et Alicia Silverstone, sortie le 13 mai, sur Netflix.

Downton Abbey II, la nouvelle ère, de Simon Curtis, avec Maggie Smith, Imelda Staunton, Hugh Dancy et Michelle Dockery, sortie le 4 mai.


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CULTURE

CINÉMA

Downton Abbey, en vrai Alors que le deuxième long métrage consacré à la saga Downton Abbey arrive sur nos écrans, les fans seront ravis d’apprendre que le château où ont été tournés la série et les films est ouvert au public. La pétillante Lady Fiona Carnarvon, celle qui a remis le château de Highclere sur le devant de la scène, nous a conviés à une petite visite de son domaine. Par Elspeth Jenkins Adaptation Marie Honnay

Le retour sur le devant de la scène de ce beau domaine n’est pas vraiment une surprise. Au cours de son histoire, bien avant que quiconque n’ait jamais entendu parler de Downton Abbey, le château de Highclere a en effet fait la une des journaux à plusieurs reprises. Situé dans la campagne britannique, dans le Hampshire, le magnifique domaine est la résidence historique des comtes de Carnarvon. Au début du XXe siècle, c’est

Lady Almina Carnarvon qui, avec son mari Lord Carnarvon, a financé l’expédition qui a conduit à la découverte de la tombe de Toutânkhamon en Égypte. En tant qu’héritière du banquier Alfred de Rothschild, l’un des hommes les plus riches du monde à l’époque, la plus fortunée des deux, c’était elle. Son histoire ressemble un peu à celle de Lady Cora Grantham dans la série : une riche héritière qui déménage en Angleterre pour

se marier avec un seigneur britannique et qui entretient financièrement la succession de son mari. Il est évident que Julian Fellowes, scénariste de la saga, a puisé son inspiration dans la riche histoire du château de Highclere. Totalement investie dans la conservation et la sauvegarde de ce monument emblématique, l’actuelle Lady Carnarvon a ellemême écrit plusieurs livres à ce sujet. Nous l’avons rencontrée.


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ADAM HILLIER. PRESSE.

Le château de Highclere a accueilli une belle brochette de résidents illustres, mais, comme c’est le cas aujourd’hui, les femmes ont toujours été le visage et le cœur battant du château.

La série Downton Abbey a été lancée en 2010. Mon livre sur le destin d’Almina est sorti un an plus tard. Avant cela, j’avais déjà eu l’idée d’écrire un livre sur son mari, le 5 e Comte de Carnarvon, celui qui avait découvert la tombe de Toutânkhamon. Puis, soudain, je me suis dit que je voulais plutôt écrire quelque chose sur Almina. Je suis tellement contente d’avoir pris cette décision ! J’étais déjà en pourparlers avec des éditeurs concernant mon idée de livre sur le Comte, mais j’ai trouvé intéressant de raconter cette histoire au travers des yeux d’une femme. Gérer une maison comme celle-ci est impossible si on fait cavalier seul. C’était encore plus vrai autrefois. Almina et son mari étaient deux personnages importants sur la scène mondiale. Plus tard, il y a eu Catherine qui, bien sûr, n’était pas aussi riche que sa belle-mère, Almina. Elle a eu une vie assez difficile et n’a pas forcément eu la chance de choisir son destin. Malgré leur différence de génération, elle n’avait pas non plus la même force qu’Almina. À cette époque, les femmes ne pouvaient pas voter et n’étaient même pas autorisées à avoir leur propre compte bancaire. Ni moi, ni la génération de mon fils ne pouvons imaginer à quel point tout était difficile pour ces femmes. Au Royaume-Uni, un titre ne peut être transmis qu’au fils aîné, mais les parents peuvent choisir comment ils partagent l’héritage. En Europe, c’est différent. Napoléon a décidé que tous les enfants devaient hériter d’une part égale. Conséquence : l’aristocratie s’est retrouvée de plus en plus fragmentée. Quand j’apprends qu’un couple d’amis installé en Écosse n’a pas le droit de transmettre son titre à sa fille unique, mais bien à un cousin éloigné, j’ai du mal à l’accepter. Au fait, saviez-vous que le 4e comte de Carnarvon était pour l’introduction du suffrage féminin ? Dans la société victorienne des années 1800, militer en faveur des droits des femmes n’avait rien d’une évidence. Il ne pouvait pas accepter qu’une grande partie de la population ne soit pas impliquée dans le

droit de vote. Il était très en avance sur son temps. Le château est-il encore habité ?

Nous vivons ici. Chaque saison de la série a nécessité six mois de tournage. Il était donc plus facile de vivre dans le château. Le deuxième film a été tourné en avril, mai et juin 2021 avec un mois de retard en raison de la pandémie. C’était un énorme défi de respecter toutes les mesures. Il y avait une équipe médicale sur le plateau pour que tout le monde puisse être testé tous les jours, mais tout était bien organisé. Je pense que l’équipe et les acteurs étaient contents que nous puissions reprendre le travail. Le salon dans lequel nous nous trouvons maintenant était trop petit pour y installer une équipe de tournage. C’est donc là que Maggie Smith s’est installée entre les prises. C’était comme une réunion de famille. Ce qui m’a séduite dans la série, c’est que le scénariste a osé aborder des sujets difficiles, comme le viol d’Anna, la femme de chambre, ou l’arrestation du majordome Thomas Barrow à une soirée illégale de la scène gay. Un bon indicateur de la dangerosité de la société de l’époque. L’histoire racontée dans cette série est à la fois remarquable et forte. J’ai aussi beaucoup aimé la manière dont on peut observer les personnages principaux trouver l’amour, puis le perdre. Toute la série, ainsi que les deux films, se déroulent autour de ce domaine d’exception. Un peu comme un retour à la maison. J’étais récemment aux États-Unis et c’est incroyable le nombre de personnes qui connaissent cette maison.

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Quels sont les projets futurs pour le château de Highclere ?

Je travaille actuellement sur un livre portant sur le 5e comte et son rôle dans la découverte de la tombe de Toutânkhamon. Même avant que Downton Abbey ne soit tourné ici, nous avions monté une exposition permanente sur l’égyptologie au sous-sol du château, mais je prévois de la développer encore davantage l’année prochaine, quand le livre sera sorti. Downton Abbey 2, en salles dès le 4 mai. Pour planifier une visite au Château de Highclere, vous pouvez consulter le site highclerecastle.co.uk

1. Lady Fiona Carnarvon in de beroemdste voordeur van het VK. 2. Net zoals in de serie en films.

À gauche Lady Fiona Carnarvon à la porte d’entrée la plus célèbre du Royaume-Uni. 1. Comme dans les séries et les films. 2. Les fans de Downton reconnaîtront le canapé rouge. 3. Château de Highclere : Le véritable château de Downton Abbey.


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CULTURE

LIVRES

noises, grandissent et font mal. Sans affection, un enfant ne se construit pas, mais se détruit. C’est lourd, noir, sombre, encombrant. En guérir ne va pas de soi. Au point de devoir mettre des mots sur les maux pour survivre ?

Le narrateur est au milieu de sa vie, il vient de rompre, sa mère est morte… Comme son père, il est seul. Il est temps pour lui de se débarrasser du poids de l’enfance, de s’en libérer, de poser en effet les questions embarrassantes et de sortir du silence qui isole. C’est le moment opportun pour tuer le père symboliquement. Il le sort de sa zone de confort, l’emmène en voyage dans l’Atlantique Nord, dans un climat qui ressemble à leur relation: glacial, pesant, gris. Une sorte de voyage-vérité, un besoin de créer un lien dans l’urgence.

« La tendresse n’est pas genrée »

Parce que grandir sans affection nuit à la santé mentale, à l’épanouissement et à la construction de soi, Marc Meganck a décidé d’explorer l’amour parental sous l’angle très particulier de la relation père-fils. Un récit bouleversant sur les blessures d’enfance qui poursuivent à l’âge adulte. Par Aurélia Dejond

Père manquant, fils manqué, êtes-vous d’accord avec cette affirmation du grand analyste Guy Corneau ?

Je n’avais jamais envisagé le thème sous ce prisme particulier. Mais cela colle assez bien au propos de mon roman, oui. J’y interroge sur les ravages de l’absence d’un père, pourtant présent, voire omniprésent physiquement.

Le manque total de communication, de gestes, de marques d’affection, même bénignes, de signes de tendresse, de dialogue… cela impacte considérablement un enfant en devenir. Être seul, alors que l’on vit en famille, c’est une façon d’être orphelin. Les dégâts sont colossaux : les blessures se tissent au fur et à mesure, s’immiscent, sour-

J’ai peut-être eu tendance à le penser vaguement avant de devenir père. Mais je suis convaincu que la tendresse n’est pas genrée. Elle est plus ou moins compliquée à explorer, selon les milieux socio-culturels et les époques, mais elle n’est en aucun cas liée au fait d’être homme ou femme. L’émergence des « super papas » actuels montre à quel point ces relations évoluent. Il était peut-être davantage tabou pour un père de dire à son fils qu’on l’aimait dans les années 50… Mon fils a 8 ans et je suis autant fusionnel avec lui que l’est sa maman, nous sommes un trio très soudé. Pour moi, la règle numéro un est la communication. Ne pas câliner son fils, l’embrasser, le consoler quand il pleure ou ne pas l’encourager sous prétexte que je suis un homme et qu’il est un garçon n’aurait aucun sens. S’interdire toute sensibilité au nom du genre m’est incompréhensible. Paterner est un acte nécessaire et magnifique. Le jour où mon père n’a pas eu le dernier mot, Marc Meganck, éd. Deville 20 €.

PRESSE.

MARC MEGANCK

Vous êtes vous-même fils et père, cette relation filiale particulière vous semble-t-elle aller moins de soi que pour le sexe opposé ?



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ANDRÉ

À REVOIR SUR


INSPIRATIONS

FOOD, STYLE, BEAUTÉ, ÉVASION : NOS COUPS DE CŒUR DE SAISON

Ci-dessus, la table d’Alice Moireau, l’auteure de nos recettes, par Pierre Lucet-Penato.

MAGAZINE


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MAGAZINE

INSPIRATIONS

Parce qu’on a très envie d’ouvrir grand les fenêtres, de prendre l’air et de remettre un peu de légèreté dans nos vies, voici tous nos coups de cœur mode, déco, food, évasion et beauté pour ensoleiller la saison. Par Timon Van Mechelen, Nathalie Dolivo, Elvira Masson et Nolwenn du Laz

PIERRE LUCET-PENATO.

Petits plaisirs de saison


NSPIRATIONS

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1. À TABLE Des assiettes fraîcheur Des recettes comme échappées d’un cahier familial, simples et rapides à préparer, avec beaucoup de cru et beaucoup de vert : Alice Moireau* en a créé trois pour nous, que l’on fait déjà en boucle ! Et non contente d’être une merveilleuse cuisinière, Alice lance ces jours-ci son nouveau projet : une marque d’arts de la table qui porte le nom de Table, tout simplement. (*) Au pays d’Alice, éd. de La Martinière, 19,90 €. table-table.fr

TARTE POIS, RICOTTA & HADDOCK LES INGRÉDIENTS

Pour la pâte 250 g de farine, 125 g de beurre, 10 cl d'eau, 1 pincée de sel. Pour la garniture 400 g de ricotta, sel, poivre, huile d’olive, 1 botte de ciboulette, 150 g de petits pois et pois gourmands écossés (soit 2 grosses poignées de chaque), 200 g de haddock fumé. LA RECETTE

Faire fondre le beurre. Verser la farine dans un saladier, creuser un puits, y verser le beurre puis l’eau. Mélanger de façon à faire une boule de pâte mais en la travaillant le moins possible. Étaler la pâte à la main dans un moule carré format standard (20 cm env.). Piquer la pâte à blanc et la cuire au four pendant 20-25 minutes à 180 °C jusqu’à ce qu’elle soit dorée. Laisser refroidir. Mélanger la ricotta avec la ciboulette hachée. Ajouter du sel, du poivre, de l’huile d’olive. Cuire à la vapeur les pois gourmands et les petits pois jusqu’à ce qu’ils soient al dente, 15 min environ. Étaler la préparation de ricotta sur le fond de tarte. Ajouter les pois et le haddock détaillé en dés. Arroser d’un filet d’huile d’olive.

ASPERGES SAUCE YAOURT KÉFIR ET HERBES LES INGRÉDIENTS

2 bottes d’asperges vertes, 500 g de yaourt kéfir bio, 1/2 botte de menthe, 1/2 botte de persil, 1/2 botte de coriandre, 1/2 botte d’aneth, sel, poivre, huile d’olive.

SALADE DE FREGOLA SARDA, RADIS, CAROTTES, PECCORINO LES INGRÉDIENTS

320 g de fregola (pâtes sardes en forme de boules), 5 c. à s. d’huile d’olive, 3 c. à s. de jus de citron, 1 c. à c. de pimentón (paprika fumé), sel, poivre, 2 carottes, 1 botte de radis, 60 g de peccorino. LA RECETTE

Cuire la fregola à l’eau bouillante salée. Préparer la sauce en mélangeant l’huile d’olive, le jus de citron, le sel, le poivre et le pimentón. Ajouter à la fregola cuite et égouttée. Peler les carottes et ôter les fanes des radis. Les détailler en rondelles. Ajouter à la fregola. Parsemer de copeaux de peccorino réalisés à l’économe.

PIERRE LUCET-PENATO.

LA RECETTE

Hacher finement les herbes. Ajouter le yaourt, puis le sel, le poivre et l’huile d’olive. Ôter l’extrémité filandreuse et sèche des asperges. Les cuire à la vapeur 10-12 min. Disposer les asperges tièdes dans un plat de service et napper de sauce froide du côté des pointes.

À gauche, la mannequin, cuisinière et entrepreneuse Alice Moireau.


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MAGAZINE

INSPIRATIONS

2. PARFUMS

Un bouquet de roses La reine des fleurs s’affirme aux beaux jours, couture et sexy en diable.

2. FLORALE, POUR ELLE ET LUI. Raving Rose de Dries Van Noten, 220 € les 100 ml. 3. GOURMANDE, AVEC UN ZESTE DE FRAMBOISE. La Vie Est Belle Oui de Lancôme, 61,90 € les 30 ml.

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3. ÉVASION Des bulles de calme

Trois spots sublimes pour se retrouver, en phase avec soi et la nature.

REPOS ET LUXE

AU MILIEU DE LA FORÊT

Benedict combine le meilleur des deux mondes : l’atmosphère détendue d’une maison de vacances couplée à l’expérience super luxueuse d’un hôtel de charme. Cachés dans les dunes, les appartements, répartis dans deux villas restaurées, ont été meublés par Paul Linse, un designer qui a également signé le Rijksmuseum d’Amsterdam et le Royal Opera House de Londres.

Cette maison est cachée au fond des bois, entre Zoersel et Sint-Antonius, dans une réserve naturelle qui accueille plusieurs chevaux. Les grandes fenêtres offrent une sensation unique. On a l’impression d’être à l’extérieur tout en profitant d’un confort aux accents contemporains : douche intérieure et extérieure, cuisine entièrement équipée, salon et terrasse spacieuse.

À partir de 225 € la nuit pour deux personnes, benedictnoordwijk.nl

À partir de 280 € pour deux personnes, séjour minimum de 2 nuits, naturehuisje.be

CABANES DE RÊVE

Nutchell dispose de 26 cabanes enchanteresses situées à Martelange, à la frontière luxembourgeoise. Durant le séjour, on revient à l’essentiel. Au menu : éclairage à la lampe à huile et aux bougies, poêle à bois pour se réchauffer, moments lecture ou promenade dans les bois. À partir de 260 € pour deux personnes, séjour minimum de 2 nuits, nutchel.be

PRESSE. FREDERIK VERCRUYSSE. PATRICK PARCHET. ROSA CENTIFOLIA PAR PIERRE-JOSEPH REDOUTÉ, IN CHOIX DES PLUS BELLES FLEURS D’ERNEST PANCKOUKE, 1833, BIODIVERSITY HERITAGE LIBRARY.

1. ENVOÛTANTE GRÂCE AUX BOIS ET AU CUIR CARESSANT. Rose de Russie collection Private Rose Garden de Tom Ford, 215 € les 50 ml.


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4. MODE

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Des parterres de fleurs

DANIELE OBERRAUCH/IMAXTREE.COM (X2). IMAXTREE.COM. ISIDOR MONTAG/IMAXTREECOM. COURTESY OF PACO RABANNE. COURTESY OF ERDEM. ALESSANDRO LUCIONI/IMAXTREE.COM.

Foin de timidité ! Cette saison, on opte pour de grandes brassées, pétales XXL et feuillages enveloppants. En symbiose avec le réveil de la nature, on choisit des dominantes bucoliques, du vert, du jaune, du rose. En all over de préférence, pour faire de sa silhouette un jardin enchanté. Défilés printemps-été 2022 1. Saint Laurent. 2. Paul & Joe. 3. Isabel Marant. 4. MSGM. 5. Erdem. 6. Paco Rabanne. 7. Giambattista Valli.

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INSPIRATIONS

5. COULEUR Pêche gourmande

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Juteuse et sexy, la couleur pêche squatte les collections de cette saison. 1. OCTOGNALES Lunettes en plastique Chloé, 250 €, chez Bijenkorf.be. 2. PATTES D’EPH Jean her., 159 €. 3. EN CROCHET Top en coton CKS, 59,99 €. 4. CLIN D’ŒIL Ombre à paupières Satin ‘08 Glossy Coral’ Clarins,

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26,50 €, chez Ici Paris XL. 5. WATERPROOF Pouf Masso Exterioo, 328,93 €.

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6. STYLE Une envie de flashy

Du jaune fluo, du rouge coquelicot, du rose ultra-fuchsia : les silhouettes les plus en vue sont celles qui n’ont pas froid aux yeux. On s’inspire donc de ces belles repérées devant les défilés et on assume les tons pop. Bonne mine assurée.

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Fashion Weeks 1. et 2. New York A/H 2022-23. 3. Copenhague A/H 2022-23. 4. Paris P/E 2022.

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PRESSE. UNSPLASH. VALENTINA VALDINOCI/IMAXTREE.COM (X3). VINCENZO GRILLO/IMAXTREE.COM.

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7. DÉCO

Un grand coup de frais Directrice artistique, décoratrice, chineuse invétérée et auteure*, Zoé de Las Cases partage ses coups de cœur déco et ses engouements pour l’artisanat le dimanche à 12 h 35 dans Archibeau, l’émission qu’elle coanime sur Paris Première. 1. UNE NAPPE FLEURIE « C’est joli et ça fait un bien fou ! Et disposer sur cette nappe des fleurs dans tout ce qui peut faire office de soliflore : vase, petite bouteille, flacon… » 2. UN CANAPÉ BLANC « Quand l’hiver finit et que la lumière se fait plus douce, je rehousse mon canapé de blanc. Et s’il n’est pas déhoussable, on l’habille d'un grand drap blanc vintage : on en trouve plein les brocantes. Brodé, c’est encore mieux ! » 3. DES ÉLÉMENTS NATURELS « À la fin de l’hiver, j’ai envie d’en ajouter, notamment à la table. Raphia, jute ou paille comme ici avec ces sets de table. Ils vont avec tout, aussi bien le bois que la nappe la plus fleurie ! » 4. UNE ACCUMULATION DE COUSSINS « Ils sont de formes, couleurs et imprimés divers, c’est flatteur à l’œil et donne une impression de changement de décor à peu de frais. J’ai un faible pour les teintes pastel, qui ne créent pas un contraste trop fort avec le canapé blanc. »

COURTESY OF ZOÉ DE LAS CASES.

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(*) La Maison de Zoé de Las Cases, éd. Hachette, 29,95 €.


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Phuong Luu

« Il faut oser regarder au fond de soi » Convaincue que chaque épreuve de la vie peut mener à une transformation en profondeur, Phuong Luu a amorcé un virage à 180 ° en choisissant de faire de l’humain une priorité. Aujourd’hui gestionnaire de l’Épicerie du Cœur de Mons, cette ingénieure de gestion regarde dans le rétroviseur avec fierté et le sentiment d’être utile, son nouveau moteur.

DOC PRIVÉ.

Par Aurélia Dejond


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Son optimisme est contagieux. Heureuse de son choix de vie, apaisée d’avoir trouvé un sens à son existence, brisée en plein vol après un accident de la route qui a coûté la vie à son petit garçon de 8 ans en 2019. Après des mois de torpeur, Phuong a décidé de se consacrer à ceux qui sont dans le besoin, portée par la satisfaction d’être dans l’entraide. À 40 ans, celle qui est arrivée du Vietnam à l’âge de 18 mois avec ses parents réfugiés politiques nous livre son parcours de vie avec beaucoup de douceur. Contente de pouvoir partager son expérience du bénévolat, qui l’a aidée à reprendre goût à l’existence, elle encourage aussi à oser regarder au plus profond de soi, introspection nécessaire que l’on ne s’autorise pas nécessairement, enchevêtrés dans la routine, les habitudes et une zone de confort qui empêchent parfois de se réaliser pleinement. Trouver une voie professionnelle qui a un sens, c’est la clé d’une vie épanouie ?

Après mon accident de vie, oui. J’ai travaillé treize ans au sein d’une société qui s’appelle aujourd’hui Odoo. Je m’y suis réalisée avec beaucoup de bonheur, grâce notamment à la confiance de mon patron, Fabien, homme formidable, véritable mentor et metteur en valeur. Il a dopé ma confiance en moi et m’a portée très loin, j’étais réellement passionnée. Au départ, nous étions cinq, j’étais la seule femme dans un univers très masculin, le milieu de l’informatique n’étant pas tellement éloigné du stéréotype que l’on s’en fait, geeks entre eux et pizzas pour toute curiosité culinaire. (Rires.) Aujourd’hui, l’entreprise compte un millier de personnes et à mon départ, j’étais la seule femme parmi le comité de direction. Mon genre ne m’a jamais freinée, au

contraire, j’ai évolué dans une équipe très bienveillante. Si nous n’avions pas croisé ce chauffard en février 2019, je pense que jamais je n’aurais pensé à explorer d’autres facettes de moi-même. Vous être dirigée dans une voie plus sociale, c’était salutaire ?

Lorsque mon fils de 8 ans et moi avons été renversés, il est mort sur le coup, alors que je n’ai eu qu’un pied cassé. J’ai arrêté de travailler pendant six mois, mon retour chez Odoo m’a menée à une grande introspection à l’issue de laquelle j’ai été convaincue qu’il me fallait trouver un plus grand sens à ma vie, comme s’il lui manquait une dimension. J’ai demandé un an de pause et ai voulu explorer le monde du bénévolat. Les Restos du cœur (rebaptisés en « Épicerie du Cœur de Mons », ndlr) ont répondu favorablement à ma demande. Ce que j’ai trouvé en travaillant ave c eu x m’a sauvé e de ma dépression. Face à la misère, j’ai appris à relativiser, à réapprivoiser ma vie autrement : j’avais un mari que j’adore, une petite fille magnifique, une maison, nous étions tous les trois en bonne santé… tout n’était finalement pas si noir. Lorsque la gestionnaire a quitté le bateau après le premier confinement, je me suis occupée davantage du volet administratif. Le CA a changé et on m’a proposé de reprendre le poste, alors qu’au départ, j’avais uniquement pris cette année de pause pour réfléchir et me reconstruire. Une reconversion totale a pourtant été une évidence…

Oui. C’était un changement radical, au profit de la volonté de vivre pleine-

ment, sans plus une minute à perdre. Concrètement, c’était être proche de ma petite fille et profiter d’elle à chaque instant en ne travaillant plus à 100 km de chez moi, mais dans ma ville, cela signifiait la voir grandir, profiter de ma vie de famille, des petits bonheurs quotidiens, malgré une perte financière conséquente, avec la satisfaction inégalable de venir en aide aux plus démunis. Mon fils était extrêmement sensible à ces causes, très empathique : à travers mon choix de vie, j’ai l’impression de continuer à le faire vivre et de rendre hommage à sa belle sensibilité. Aujourd’hui, je suis plus que jamais en phase avec moi-même et mes valeurs. Il faut oser regarder au fond de soi. Le dimanche 15 mai, nous organisons la première édition de la Marche du Cœur à Mons, elle a pour but de récolter des fonds pour notre épicerie, bien sûr, mais elle sera ludique : les gens auront des questions/réponses tout au long du parcours pour les informer sur notre activité et les sensibiliser à notre cause. J’espère que mon fils est fier de moi, je lui dois beaucoup.

« J’étais convaincue qu’il me fallait trouver un plus grand sens à ma vie. »


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ENQUÊTE

Pourquoi elles ont choisi la ligature des trompes Décider de ne pas avoir d’enfant et avoir recours à la contraception définitive est un choix intime que toute femme majeure a le droit de faire dans notre pays. Il rencontre pourtant de nombreuses résistances. C’est l’expérience vécue par nos témoins qui ont, parfois très tôt, décidé qu’elles ne s’accompliraient pas dans la maternité. Par Émilie Poyard Illustration Hina Hundt

« J’ai toujours eu ce sentiment de ne pas vouloir d’enfant. » Terriblement « angoissée à l’idée de tomber enceinte », Claudie raconte les tests de grossesse à répétition. Malgré la pilule et les préservatifs, elle n’est jamais sereine. « Cela a même influé sur ma vie amoureuse car je n’ai eu des relations qu’avec des hommes plus âgés que moi. » Elle adore les voyages, enchaîne les projets mais ses rêves se jouent ailleurs que dans la maternité. À 34 ans, elle se tourne vers un médecin qui lui rétorque qu’elle est « trop jeune » et la ramène à sa prétendue « horloge biologique ». Quatre ans plus tard, en juillet 2019, elle a enfin pu se faire ligaturer les trompes. Un soulagement. Si la stérilisation féminine est la méthode contraceptive la plus couramment utilisée au monde (1) , elle ne concerne qu’une minorité de femmes en Belgique.

Camille a toujours su que la maternité ne serait pas pour elle. Cette étudiante y pense depuis ses 16 ans : « Je ne l’ai pas décidé du jour au lendemain, ça a pris du temps ! » Elle explique que des lectures lui ont permis de nourrir son cheminement intérieur et cite Sorcières (2) de Mona Chollet et Lâchez-nous l’utérus ! (3) de Fiona Schmidt, où elle découvre « la charge maternelle qui pèse même sur celles qui ne sont pas mères ». À l’époque, Camille a un implant contraceptif, « ne supporte plus les effets secondaires et cherche une solution sans hormones ». Le stérilet en cuivre lui est déconseillé pour des raisons de santé. « Pourquoi m’embêter encore avec une énième contraception alors que je sais que je ne veux pas d’enfant ? » “C’EST QUAND MÊME RADICAL!” « Mais tu ne vas pas regretter ? » « Et ton mec, il en pense quoi ? »… Voilà un aperçu des remarques

auxquelles sont confrontées ces jeunes femmes. « Avoir un enfant n’est pas mon projet de vie. Mais on vous fait sans cesse comprendre que vous ne rentrez pas dans le moule. Certains associent mon choix à une sexualité débridée, d’autres au cliché de la fille traumatisée dans son enfance. C’est naturel pour une femme d’avoir des enfants alors que cela devient anormal si on n’en veut pas », dénonce Camille qui a fait une salpingectomie bilatérale (on coupe et cautérise les trompes) en avril 2021, à 21 ans. C’est poussée par ses convictions écologiques que Sara, 30 ans, a mûri son projet. « Il me paraît inconscient de laisser un enfant sur une planète déjà surpeuplée », explique-t-elle. Elle veut « poursuivre ses rêves » et raconte ses copines « rongées par la maternité ». Opérée à 28 ans, elle assume même si son entourage a souvent levé les yeux au ciel : « Je suis fille unique,



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ENQUÊTE

ma mère a pleuré quand je lui ai annoncé. Et si elle ne comprend pas totalement, elle me soutient. » De même que ses amis proches. « Dans mon cercle plus éloigné, je me suis sentie jugée. Comme si je faisais une chose choquante. Pourtant, c’est mon corps, et ça ne regarde que moi… » « La pression est telle que l’explication devient véritablement justification, sinon un tribunal », déplore la psychologue et auteure Édith Vallée (4). Un tabou très fort perdure, dû au processus archaïque de besoin de renouvellement de l’humanité. Refuser la maternité, c’est comme sortir du cycle de la vie et de la mort, ce qui est contre nature. C’est déstabilisant pour beaucoup : comme si ces femmes étaient des démiurges qui faisaient tourner le monde à l’envers. » Mais quels ressorts se cachent derrière cette décision d’une ligature des trompes ? « La non-maternité s’impose à elles comme un choix évident. Ces femmes sont dans une quête de bonheur utilisant d’autres canaux que la reproduction. Elles pensent par elles-mêmes et se choisissent. Et il faut reconnaître qu’on peut très bien s’épanouir dans une rencontre avec soimême », rappelle-t-elle. Dans les années 70 puis 2000, la psychologue a été la première à leur donner la parole et a établi trois profils : « D’abord, les grandes amoureuses, où le couple se suffit à luimême, mais aussi les créatrices ou les chercheuses qui se lancent dans une quête intellectuelle, scientifique ou spirituelle. » Elle décrit ensuite « des femmes en action, passionnées, indépendantes : les entrepreneuses ou les toujours curieuses de la vie ». Puis celles qui sont dans la rupture avec leur passé ou le monde à venir. Toutes disent leur apaisement après l’opération. « La ligature des trompes est aussi un moyen de marquer leur corps de ce refus de maternité. Ces femmes sont complètes dans leur décision, leur esprit mais aussi leur corps. » En accord avec elles-mêmes mais toujours confrontées à l’incompréhension. « Ce phénomène, minoritaire, plutôt plébiscité par les classes les plus favorisées, dit beaucoup de choses de la société actuelle : il reste ancré dans les représentations qu’une femme, pour s’épanouir, doit passer par la maternité. Celles qui disent qu’elles ne veulent pas d’enfant dérangent et éventuellement font peur », confirme la sociologue Charlotte Debest (5) . Elle les appelle les SEnVol (Sans Enfant

“ Je me suis sentie jugée. Comme si je faisais une chose choquante. Pourtant, c’est mon corps, et ça ne regarde que moi. ” Sara, 30 ans, opérée à 28 ans

Volontaire), un acronyme « positif et poétique » qui n’est pas sans rappeler l’anglicisme Childfree existant depuis les années 70 aux États-Unis. On ne fait donc pas encore complètement ce qu’on veut de son corps en 2022. « Elles sont vues comme carriéristes et égoïstes. Elles disent qu’elles sont importantes pour ce qu’elles sont et non pas parce qu’elles vont fonder une famille. Cette liberté est problématique pour d’autres : elles rappellent aux mères qu’elles aussi ont fait un choix, quitte à le regretter », soutient-elle. Autre difficulté : le parcours pour accéder à cette intervention chirurgicale reste semé d’embûches. Léa a vu cinq gynécologues qui ont tous refusé de l’accompagner. Les motifs ? « Je suis trop jeune, je n’ai pas trouvé “le bon”, celui avec qui j’aurais envie d’un bébé. Quand je dis que je suis en couple, on me rétorque que si je me sépare, je regretterai ma décision. On m’a même expliqué qu’un rendez-vous chez le psy était obligatoire : c’est faux ! » À 29 ans, elle sait « depuis toute petite » que devenir mère ne l’intéresse pas : « Je me sens infantilisée, ça ne regarde que moi et pourtant tout le monde donne son avis. Quand une femme exprime un désir d’enfant, lui demande-t-on pourquoi ? » ELLES SONT DES MILLIERS À SE CONFIER

SUR LES COMPTES INSTAGRAM @sterilisezmoi ou @jeneveuxpasdenfant et sur Facebook . S’il faut saluer ces espaces de parole libérateurs, pourquoi est-ce si compliqué d’accéder à la stérilisation à

visée contraceptive ? En Belgique, il n’existe pas de loi encadrant cette pratique, contrairement à ce qui se passe en France depuis la loi Aubry du 4 juillet 2001. Chez nos voisins, seule une personne majeure et responsable de ses actes peut en faire la demande. Après un délai obligatoire de quatre mois de réflexion, elle peut ensuite confirmer son souhait auprès du médecin qui pratiquera l’intervention. Chez nous, la seule condition est d’avoir 18 ans. Comment expliquer alors que tant de médecins rechignent à entendre ces femmes ? La faute à une médecine paternaliste ? C’est ce que soutient la gynécologue obstétricienne MarieLaure Brival (6). « Quand cette méthode est rentrée dans l’arsenal contraceptif, cela a été un vrai progrès en termes d’expression d’un choix de vie pour les femmes. » Mais la loi a précédé les évolutions de la société. « Les médecins sont présents dans ce contrôle sociétal sur le corps des femmes. Celle qui exprime son souhait de ne pas ou de ne plus avoir d’enfant reste inaudible. C’est une décision qui échappe aux médecins, et être mis de côté dans un rôle de prestataires, ça ne leur a jamais plu ! » Marie-Laure Brival a opéré des centaines de femmes, parfois même à des âges assez précoces. « Ce sont des choix pesés. Elles n’arrivent pas en nous demandant ce qu’elles doivent faire ! Mais comme à chaque fois que les femmes ont à prendre une décision autonome qui va à l’encontre de la norme imposée, on va remettre en cause cette immense maturité qu’elles portent en elles de façon viscérale », dénonce-t-elle. « Aujourd’hui, je me sens plus femme et ma vie sexuelle est beaucoup plus intense. Je me suis vraiment libérée », confie Claudie, qui dit avoir pleuré de joie après son opération. Qu’importe si ces femmes avancent à contre-courant, elles ont décidé. Pour elles. 1. Source: Nations Unies, Contraceptive Use by Method 2019. 2. Sorcières. La puissance invaincue des femmes, éd. Zones. 3. Lâchez-

nous l’utérus! En finir avec la charge maternelle, éd. Hachette Pratique. 4. Pas d’enfant dit-elle… Les refus de la maternité, éd. Imago. nonmaternite.org 5. Le choix d’une vie sans enfant, éd. Presses Universitaires de Rennes. 6. SOS Contraception, éd. First Editions. À lire : J’ai décidé de ne pas être mère de Chloé Chaudet, éd. L’iconoclaste ; Échographie du vide de Camille Bonvalet, éd. Autrement.


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MOI LECTRICE

MOI LECTRICE

“J’AI REPRIS MA VIE EN MAIN GRÂCE À UN ATELIER D’ÉCRITURE” Entre la réussite de ses enfants, son mari et son job de directrice de cabinet dans un ministère, la vie de Karine, 50 ans, avait tout du beau roman. Son inscription à un atelier d’écriture allait pourtant lui permettre de mettre des mots sur le malaise qui grandissait en elle. Et d’agir… Propos recueillis par Julia Pommier Illustrations Vanessa Van Meerhaeghe


“JE NE ME SOUVIENS PLUS VRAIMENT CE

QUI M’A POUSSÉE à m’inscrire à cet ate-

lier d’écriture, au fond. Je ne fraye pas vraiment avec le monde culturel, si ce n’est le soir, dans mon lit, avec la pile de livres qui se trouve à côté de moi et n’en finit plus de grandir au fil des années. Le reste du temps, je vis plutôt entourée de technocrates qui discutent beaucoup des territoires. Après avoir lu son roman Juvenia (1), qui parlait de manière hilarante et très bien pensée d’une société – fictive – où les hommes ne pouvaient partager leur vie avec des femmes plus jeunes car c’était interdit par la loi, je me suis mise à faire des recherches sur l’écrivaine Nathalie Azoulai. Son style me plaisait, j’en voulais plus encore. Parmi ses différentes publications – que j’ai toutes aussitôt commandées –, j’ai découvert qu’elle animait un atelier d’écriture intitulé “Le réel comme ter-

ritoire de fiction”, ou “La fiction au plus près de l’intime”, je ne sais plus, chez Gallimard. Cela se déroulait deux soirs par mois pendant un trimestre. Ça me permettrait peut-être de la connaître. Et puis, qu’est-ce que j’avais à faire de plus intéressant les lundis d’hiver de 20 h à 22 h ? Pour être honnête, je n’avais pas vraiment besoin de grand-chose et cet argent – un peu plus de mille euros – serait mieux dépensé là que dans un énième sac que je ne porterais pas. Je gagnais bien ma vie, ma fille s’en foutait que je ne sois pas là un soir par semaine et mon mari aussi, quand j’y pense. Quand je leur ai dit que je m’étais inscrite, ça ne les a pas vraiment surpris : je lisais beaucoup et, finalement, mon métier c’était d’écrire aussi. Des notes que personne d’extérieur à mon cabinet ne lisait, certes, mais peut-être ne faisaient-ils pas la différence ?

Je me suis acheté un beau carnet, un beau stylo, et je me suis rendue au premier cours un peu comme une étudiante. J’étais replongée plus de vingt ans en arrière avec des gens que je ne connaissais pas, qui venaient de tous les milieux et que je n’aurais certainement pas croisés autrement. Il y avait très peu de personnes qui avaient fait métier de l’écriture, nous étions presqu e tous débutants dans ce domaine et tout le monde était extrêmement bienveillant. Je ne pouvais pas m’empêcher de les regarder en me disant : qu’est-ce qu’ils viennent bien chercher ici ? Alors que moi-même je n’aurais pas eu de réponse. J’étais là par hasard, pourquoi pas eux ? Le premier soir, je suis rentrée avec des devoirs à faire pour la semaine suivante et une certaine légèreté. J’ai d’ailleurs marché jusque chez moi en regardant tout d’un œil neuf. Ça m’a


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MOI LECTRICE

“ En rentrant chez moi, j’ai compris qu’il y avait un problème : cette bourgeoise qui s’ennuyait que j’avais dépeinte dans mon texte, c’était moi. ”

fait rire, je me suis même foutue de moi qui me voyais en écrivaine. Puis j’ai passé la semaine suivante, à chaque fois que j’en avais le temps, à penser à ce que j’allais écrire. Je prenais des notes dans mon téléphone et je me souvenais d’un des conseils de l’auteure : “Ne vous éloignez pas trop de vous pour que ce soit sincère et donc touchant. Il ne faut pas croire que le personnel ne devient pas universel pour toucher un maximum de gens. Au contraire !” JE ME SUIS MISE À FAIRE LES EXERCICES

BASIQUES qu’on devait réaliser, puis à réfléchir au thème de la nouvelle qui serait notre “travail final” réuni et publié ensuite dans un recueil édité qu’on conserverait chez nous. J’ai tout de suite imaginé le pseudo que je prendrais pour signer ce texte : on ne savait pas vraiment où finissaient ces trucs et je n’avais pas envie que des stagiaires de mon équipe puissent retrouver ma prose sur Internet en fai-

sant des recherches sur moi pour voir si une directrice de cabinet d’un ministère avait une gueule sympa. J’ai d’ailleurs commencé par là, par raconter l’allure d’une femme qui me ressemblait à travers les yeux d’un nouvel arrivant au ministère. Il se mettait à imaginer quelle pouvait être sa vie, dans son intimité, chez elle. En dépeignant cette femme qui arrivait tôt au bureau après avoir couru les dix kilomètres qu’elle s’imposait chaque matin, les vingt pages qu’elle s’obligeait à lire chaque soir pour bien dormir, les vacances scolaires bookées des mois à l’avance, souvent au même endroit et les conversations avec les copines de toujours qui se retrouvaient, à 50 ans, larguées par leur mari, j’ai commencé à ressentir un léger vertige. Pas de peur que mon mari ne me quitte : nous étions la famille absolument parfaite, c’était impossible. Je savais exactement où il était en temps réel et lui aussi, nos enfants étaient beaux, en bonne santé, bons à l’école. Le premier venait d’entrer dans une université anglaise, la deuxième allait passer son bac, sûrement avec mention, et intégrer une très bonne école de commerce. Rien ne dépassait du cadre. Je ne savais pas bien de quoi ce vertige était le révélateur mais, au fil des séances, il s’accentuait. Ce qui était d’autant plus étrange, c’est que les moments où j’écrivais avaient lieu chez moi, le soir après dîner, quand le reste de la famille était dans sa chambre. Et moi, à la lumière de mon salon, je racontais cette vie qui pouvait être la mienne et sentais monter en moi l’angoisse. L’angoisse au milieu de l’endroit le plus rassurant pour moi pourtant. J’avais fait une psychanalyse, terminée dix ans plus tôt, donc je considérais que tout était bien en ordre, bien net, qu’il n’y avait pas de déni, de nondit. La psy avait bien dit : “C’est bon, je crois que nous avons fini.” D’OÙ EST-CE QUE ÇA POUVAIT VENIR, CETTE

BOU LE ? À la dernière séance d’écriture, quand j’ai dû lire devant tout le groupe le texte que je venais de finaliser comme certains venaient de le faire avant moi, je me suis mise à pleurer au milieu d’un paragraphe. J’étais

extrêmement gênée car il n’y avait rien de grave et tout le monde autour de la table avait un regard compatissant. En rentrant chez moi, j’ai compris qu’il y avait un problème : cette bourgeoise qui s’ennuyait, c’était moi. C’était moi qui allais me retrouver seule dans six mois avec mon mari dans cet appartement magnifique et sans vie. Nous avons été complices pendant trente ans, mais aujourd’hui, qu’était-on encore ? Qu’avions-nous encore en commun en dehors de la belle image que l’on renvoyait ? J’ai laissé passer les vacances, que nous avions déjà réservées, et à la rentrée je lui ai parlé. Je lui ai dit que je pensais qu’on ne s’aimait plus et qu’il fallait peut-être que l’on se sépare. Il n’y a pas eu de drame, rien, c’était assez apaisé, en fait. Je me suis souvenue d’une scène d’un film des années 2000 avec Édouard Baer, Alice Taglioni et Marie-Josée Croze qui s’appelait Mensonges et trahisons et plus si affinités (2). Quand les personnages de Marie-Josée Croze et Édouard Baer se rencontrent, elle est folle amoureuse mais lui dit : “Si un jour tu veux me quitter, dis-le moi. Je ne crierai pas, je ne pleurerai pas, je ne ferai pas de drame et ce sera comme ça.” Ce jour-là arrive, il a rencontré une femme, il l’appelle et elle dit : “D’accord”, avant de raccrocher. Je n’ai pas eu d’amant. Je n’ai pas de raison précise mais j’ai vu sous mes yeux, en croyant décrire un personnage de fiction, la lente érosion que je ne voulais pas vivre. Nous avions encore la vie devant nou s p our connaître autre chose, la passion et des tas de choses oubliées. Nous avons parlé à nos enfants, qui ont été assez compréhensifs et se sont surtout inquiétés pour moi qui prenais pourtant la décision. Dans leurs yeux, je pouvais lire : est-ce qu’elle fait une crise, est-ce qu’elle le regrettera ? Mais aussi quand même un peu : pourquoi maintenant ? Je ne savais pas trop quoi leur répondre, à part : “Les ateliers d’écriture, ça dessille.” Depuis, ils sont tous les deux partis, j’ai déménagé et je me suis réinscrite à un cours. Il commence dans quelques semaines, j’espère que je ne vais pas quitter mon job ! » 1. Éd. Stock. 2. De Laurent Tirard (2004).



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Un coach for women only Du travail au sport en passant par le maintien de contacts sociaux, le rythme de vie actuel ne nous laisse aucun répit. À tel point qu’on aimerait parfois pouvoir compter sur un coach de yoga virtuel ou une bouée de sauvetage numérique pour garder à l’œil notre mental, par exemple. La réponse toute trouvée: la montre connectée. Saviez-vous que de nombreux modèles sont désormais dotés de fonctionnalités taillées sur mesure pour les femmes? Petit tour d’horizon.

Les montres connectées Garmin offrent une solution à l’afflux de défis à relever au quotidien : un simple coup d’œil sur notre poignet. Leurs fonctionnalités ont, en effet, été spécialement étudiées pour la gent féminine. 1. GESTION DU STRESS

Vous êtes du genre calme ou plutôt boule de stress ? En faire moins vous serait bien utile parfois. Bonne nouvelle : les montres connectées Garmin mesurent votre niveau de stress 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Savoir que vous êtes stressée vous permet d’y remédier. 2. FRÉQUENCE RESPIRATOIRE

La transition est facile vers le deuxième outil pratique car rien de tel que les exercices de respiration pour vaincre son stress. Utilisez-les pour pratiquer trois techniques de respiration différentes : tranquillité, cohérence, détente et concentration. 3. SUIVI DU CYCLE

Cette période du mois qu’on préfère oublier… Et pourtant le cycle menstruel peut donner des indications sur l’état de santé général. Règles régulières ou pas, pré-ménopause ou absence de menstruations : rester à l’écoute de vos symptômes physiques ou émotionnels est toujours une bonne idée. L’application Garmin Connect™ peut vous y aider en vous informant sur votre cycle en quelques clics. Votre famille va s’agrandir ? Cette application vous permet aussi de suivre votre grossesse en connectant simplement votre montre à un smartphone compatible. 4. BATTERIES RECHARGÉES

Besoin que quelqu’un appuie à votre place sur le frein ? Votre montre connectée peut très bien s’en charger grâce à la fonctionnalité de suivi d’énergie Body Battery™. Elle vous permet de garder un œil sur votre niveau d’énergie et de faire le lien


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entre stress, récupération, sommeil et activité physique. Plus le chiffre est élevé (de 0 à 100), plus vous êtes en mesure de vous concentrer sur ces défis et de les relever.

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5. SOMMEIL RÉPARATEUR

Selon certaines études, les femmes ont besoin de plus de sommeil que les hommes. Vous n’arrêtez pas de vous agiter la nuit ? Vous n’êtes pas la seule. Savoir comment vous dormez peut vous aider à mieux dormir. Certaines montres connectées Garmin enregistrent les données de votre sommeil et vous fournissent chaque matin une vue d’ensemble de la nuit que vous avez passée. 6. TOUJOURS EN SÉCURITÉ

Il vous arrive de vous sentir en insécurité le soir en rue ou lors d’une activité sportive en solitaire ? Les montres Garmin intègrent des fonctions de sécurité et de suivi qui peuvent vous être utiles. Si votre sécurité est menacée ou que votre montre détecte que vous avez eu un accident, les fonctions d’assistance et de détection d’incidents envoient un message précisant votre localisation aux services d’intervention d’urgence pour autant que votre montre soit connectée à un smartphone compatible.

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7. SPORT À LA CARTE

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Manteau en velours, pull en soie, chemise en popeline, jupe en coton, ceinture en cuir, chaussettes côtelées en cachemire et escarpins en cuir Miu Miu, soutiengorge brassière et culotte haute en maille de coton biologique D Nu D.

COLLEGE GIRL

LE LOOK COLLÈGE REVISITÉ PAR UNE LINGERIE DÉLICATE.

Ci-dessus, Feli Rasztar photographiée par Manuele Geromini.

MODE


L’école est finie

Des tenues librement inspirées de l’uniforme des “college girls” où soutiens-gorges, culottes, brassières et caracos s’invitent aux premiers rangs comme dans une rêverie poudrée. Photos Manuele Geromini Réalisation Anna Quérouil


Blazer en mohair et soie, brassière bandeau et culotte en coton Lycra Max Mara, short en soie Intimissimi. Ceinture en cuir Miu Miu. À droite Polo en cachemire Prada, brassière triangle satinée en polyamide Etam, jupe plissée en laine Christopher Kane.



Manteau en laine Acne Studios, blazer en laine Giuliva Heritage, robe-chemise en coton Rosso 35, soutien-gorge en dentelle et tulle Chantal Thomass. Chaussettes côtelées en cachemire Calzedonia, escarpins en cuir Miu Miu. À gauche Pull en laine recyclée Ganni, culotte satinée en coton et polyamide Etam. Ceinture en veau à boucle en métal plaqué or Hermès.


Chemise en coton, pull en cachemire, jupe en suède, ceinture en cuir et escarpins en cuir Miu Miu, soutien-gorge triangle côtelé en viscose Banana Moon. Chaussettes côtelées en cachemire Calzedonia. À droite Chemise en coton Cos, caraco en satin de soie et dentelle Sessùn, short à coutures apparentes en laine Maison Margiela. Sac à main en cuir Balenciaga, chaussettes côtelées en cachemire Calzedonia, escarpins en cuir Miu Miu.



Assistante stylisme Sonia Jorka Montout. Mannequin Feli Rasztar/Women Management. Casting Nicolas Bianciotto/ IKKI. Coiffure Leslie Thibaud/Airport Agency. Maquillage Camille Arnaud/ Airport Agency. Manucure Eri Narita/ Artists Unit. Production et set design Zoé Martin/ Producing Love, assistée de Ludovic Del Puerto et Margot Bootz.


Manteau en lainage Musier, cardigan en cachemire Kujten, nuisette en soie et dentelle de Caudry Carine Gilson, pantalon en lin Intimissimi. Sac à main en toile et cuir de veau Delvaux, ceinture et escarpins en cuir Miu Miu. À gauche Veste en coton Givenchy, chemise en coton Egonlab, culotte en dentelle et microfibre Sans Complexe Lingerie. Ceinture en cuir Miu Miu, chaussettes côtelées en cachemire Calzedonia, sac à main en cuir de veau Hermès.


On joue avec les longueurs Superposées, elles aèrent un mix d’imprimés hétéroclites. Sweat-shirt en coton Love and Let Dye, 185 €, robe en viscose Comptoir des Cotonniers, 95 €, robe en viscose IKKS, 225 €, jupe-culotte en laine écoresponsable Egonlab, 320 €, pantalon en coton Forte_Forte, 375 €. Créoles en laiton doré et strass Isabelle Toledano, 90 €, bagues en argent massif sertie de pierres, en argent massif doré à l’or jaune sertie de pierres, et à l’index, bague en argent serti de pierres Thomas Sabo, 198 € et 249 € et 179 €, escarpins en coton éponge Nina Ricci, 575 €.

Le grand mix Comment superposer et assortir fleurs, carreaux, tie & dye ou rayures en all over pour un look bohème joyeux et ultra-stylé. Nos six propositions. Photos Yohan Burel Réalisation Agathe Gire


PANOPLIE

On donne du corps au tie & dye Sur des plateformes comme des petits nuages, avec une veste épaulée et ceinturée.

Veste en coton Vanessa Bruno, 350 €, blazer en polyester recyclé Rotate Birger Christensen, 320 €, robe en tulle et jersey Act N° 1, prix sur demande, pantalon en coton Love and Let Dye, 185 €. Boucle d’oreille en argent Marc Deloche, 330 €, sac en tissu brodé de perles Fendi, 4 800 €, sandales plateformes en satin Sportmax, 625 €.

MODE D’EMPLOI

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MODE D’EMPLOI

PANOPLIE

On dynamise une maille avec des rayures Des lignes blanches et des couleurs chaudes, pour faire vibrer les soirées du printemps-été.

Robe en jacquard Paco Rabanne, 1 090 €, blouse en coton Mes Demoiselles… Paris, 225 €, chemise et pantalon en coton mélangé Molly Bracken, 45 € pièce. Boucles d’oreilles dorées à l’or fin Gas Bijoux, 260 €, sac en cuir semi-verni By Far, 575 €, mules strassées en polyester Mango, 50 €.


On structure une robe floue avec du tartan Bien épaulé, il donne du mordant à un long tie & dye en jersey côtelé. Manteau en coton Acne Studios, 980 €, robe en coton côtelé Loewe, prix sur demande, blouse et pantalon en coton Sézane, 95 € et 95 €. Lunettes de soleil en acétate Prada, 350 €, collier doré à l’or fin Gas Bijoux, 220 €, sac en thermoplastique Mango, 40 €, sandales en cuir Nodaleto, 480 €.


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MODE D’EMPLOI

PANOPLIE

On crée un bouquet de volumes Pour une tenue “babouchka chic”, on accumule les robes et les jupes imprimées prairie.

Robe en taffetas de nylon Sportmax, 515 €, chemise et jupe en coton Caroll s’engage, 75 € et 95 €, col roulé en jersey Coperni, 190 €. Sac Nano, en laiton Paco Rabanne, 650 €, sandales en corde et cuir Miista, 325 €. Assistante stylisme Manon Baltazard. Mannequin Vitoria Mota/Next Models. Casting Nicolas Bianciotto/ IKKI. Coiffure Natsumi Ebiko. Maquillage Alexia Amzallag, avec les produits Glossier et Byredo. Production Zoé Martin/Producing Love, assistée de Ludovic Del Puerto et Margot Bootz.


On rafraîchit son herbier avec des nuances sorbet Une longue chemise au dégradé doux pour apaiser le dialogue sophistiqué des imprimés fleuris. Chemise en coton The Kooples, 175 €, sur une chemise en viscose Garçons Infidèles, 405 €, robe en soie organique Ganni, 495 €, pantalon en soie Minjukim & Other Stories, 129 €. Lunettes de soleil en acétate Nathalie Blanc Paris, 350 €, sac en cuir et strass Coperni, 495 €, sandales en cuir Loewe, prix sur demande.


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MODE D’EMPLOI

TENDANCE

Denim, de bas en haut Populaire par essence, symbole de jeunesse et de liberté, la toile de jean est de tous les dressings depuis plus de cinquante ans. Mais c’est sur tapis rouge et dans les défilés qu’elle (re)crée la surprise cette année, en version total look et upcyclée. D’une inaltérable modernité.

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COURTESY OF BALENCIAGA/IMAXTREE.COM. COURTESY OF MAISON RABIH KAYROUZ.

Les histoires d’amour ne durent pas toujours, le denim, si. Telle pourrait être la morale de la brève idylle entre l’actrice et mannequin Julia Fox et le rappeur Kanye West, qui a tenu en haleine les médias début 2022. Une love story sous le signe de la performance mode qui restera dans les mémoires grâce à l’apparition du couple, en janvier dernier au défilé parisien Kenzo en total look denim. Lui en Balenciaga, elle en mini-blouson à poitrine coniqu e Schiaparelli et pantalon Carhartt. C’est Daniel Roseberry, le directeur artistique de Schiaparelli, qui a prêté à Julia Fox son propre jean car le modèle assorti à la veste n’était plus disponible. « Je savais que le résultat serait dingue sur elle », expliquait le Texan. Vingt ans après avoir défrayé la chronique mode (et le bon goût) sur Britney Spears et Justin Timberlake aux American Music Awards, le total look denim est de retour. Cette saison, les créateurs lui déroulent le tapis rouge, des robes romantiques de Chloé aux panoplies années 2000 en patchworks de logos de Fendace (la col-

COURTESY OF SCHIAPARELLI/IMAXTREE.COM. COURTESY OF BOTTEGA VENETA/IMAXTREE.COM.

Par Charlotte Brunel


lection Versace revue par Kim Jones, le directeur artistique de Fendi) en passant par les costumes inspirés des archives de Wrangler (75 ans cette année), fruits d’une collaboration avec La Redoute. UN DESTIN GRANDIOSE pour ce style né dans la classe ouvrière américaine et qui doit sa célébrité à Bing Crosby. La légende raconte qu’en 1951, le chanteur fut refoulé de son hôtel de Vancouver car il portait un jean et une veste de smoking en denim Levi Strauss & Co. Ce qui donnera l’idée au fabricant de créer un ensemble baptisé « Canadian Tuxedo » (littéralement, le « smoking canadien ») en mémoire de cette mésaventure. Très vite, le pantalon et la chemise seront adoptés par la jeunesse rebelle – Elvis Presley en tête – mais aussi par le mouvement pour les droits civiques (manière de rappeler les racines

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ouvrières des Afro-Américain·es et de militer pour l’égalité des sexes). Entré dans la mode dans les années 70 et 80, le « smoking canadien » estampille le look des « cool kids » à coup de délavages et de traitements à l’acide, s’offre des volumes démesurés avec le mouvement hip-hop des années 90… Son histoire, qui se confond avec celle de l’Amérique, n’a jamais cessé de faire rêver.

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“POUR MOI, LE DENIM EST ASSOCIÉ À L’ADO-

IMAXTREE.COM

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IMAXTREE.COM (X2).

DANIELE OBERRAUCH/

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Défilés printempsété 2022 1. Schiaparelli. 2. Bottega Veneta. 3. Christian Dior. 4. MSGM. 5. Rejina Pyo. 6. Balenciaga. 7. Maison

Rabih Kayrouz.

LE SCE NCE ET À LA LI B E RTÉ”, expliquait Caroline de Maigret dans une vidéo réalisée pour l’exposition Jean, présentée récemment à la Cité des sciences et de l’industrie de Paris. « C’est un peu comme un doudou qui répond à tous mes besoins. Avec lui, la prise de risque est limitée et il résiste au temps », poursuivait la mannequin et productrice, qui a contribué à lui donner ses lettres de noblesse mode en France, dans le sillage d’une Jane Birkin. Éclipsé de nos vestiaires par la pandémie au profit de pièces plus « molles » comme le jogging, le denim revient aujourd’hui comme cet ami qui nous veut du bien. Entre-temps, il a gagné en


MODE D’EMPLOI

TENDANCE

5 accessoires pour décliner un total look jean 1. UNE POCHETTE FUN Pour créer la surprise.

2. UN FOULARD EN SOIE Pour donner du chic.

3. DES SOLAIRES FLASHY Pour apporter de la lumière.

4. UNE CASQUETTE SIGLÉE Pour la jouer college.

5. DES MULES À TALON Pour inviter le glamour.

confort grâce aux pantalons plus amples plébiscités par la génération Z (même Hedi Slimane, instigateur du skinny, vient de lancer Elephant, son modèle XXL pour Celine). « Quand le monde tourne en rond, on revient aux valeurs sûres, analyse Dinah Sultan, styliste tendance chez Peclers Paris. Et le denim en est une. C’est un produit qui n’a pas de mal à se réinventer et l’a toujours fait. » Cette saison, sa version total look s’inscrit dans un retour nostalgique à l’un de ses âges d’or : le tournant des années 90 et 2000. « La tendance

Y2K (l’an 2000, ndlr) revisitée est l’une de celles que nous suivons le plus pour le denim car nous aimons son côté amusant, jeune, énergique, confirme Libby Page, senior market editor du site net-a-porter.com. Des robes façon Britney Spears de Loewe aux jeans taille basse de Petar Petrov, ces pièces suintent la nostalgie et l’espièglerie. Et c’est ce que recherchent nos clients et clientes aujourd’hui. » SEXY, POP, SHOW-OFF, le « smoking canadien » version 2022 n’a donc peur de rien. Les minijupes reviennent (chez Alaïa), les pantalons dévoilant le nombril se portent avec des dos-nus « papillon » (Blumarine), les robes anatomiques empruntent leurs formes au corset, loin de l’esthétique unisexe du streetwear. Côté couleur, le bleu pâle domine pour apporter plus de romantisme. « Le jeu des proportions est important, poursuit Dinah Sultan. Soit tout est dans l’exagération, avec des volumes amples, soit dans l’équilibre, avec des jeans portés avec des crop tops et des vestes structurées. » Adoubé par une génération de créateurs qui casse les codes élitistes et mélange les genres, le « smoking canadien » deviendrait presque le nouveau tailleur. On pense à Demna Gvasalia, qui l’avait même introduit dans la première collection de haute couture Balenciaga (automne-hiver 2021-2022) sous la forme d’un ensemble à veste sculpturale au col montant. Mais on peut citer aussi Glenn Martens, le créateur de Y/Project et directeur artistique de Diesel, qui plonge aussi bien dans les archives de la marque italienne pour en extraire un vestiaire intemporel (la nouvelle Diesel Library) que dans la créativité la plus folle avec ce top et ces leggings en stretch rose, ornés d’un trompel’œil de veste et de jean. Le denim en prend donc pour son grade, rehaussé de strass de couleur (Dolce & Gabbana) ou d’yeux et de bouches dorés surréalistes (Schiaparelli). L’important réside dans le contraste des styles. Si le total look jean aimante aujourd’hui les désirs de la jeune génération, c’est aussi parce que, pointé du doigt comme l’un des produits les plus polluants au monde, il a trouvé sa fibre écolo. En 2021, nombre de marques ont intégré des lignes à base de traitements de délavage moins gourmands en eau et moins

toxiques pour l’environnement, à l’instar de Prada ou de Ganni, qui travaille avec le Jeans Redesign Project de la fondation Ellen MacArthur. Le denim a aussi trouvé dans l’upcycling un champ des possibles créatifs immense. C’est le pari du jeune label parisien Resap, qui a imaginé pour Levi’s une collection de total looks conçus à partir de ses stocks et invendus et pour laquelle il a organisé des ateliers de recyclage dans sa boutique amirale des Champs-Élysées. « Le denim, décliné sur toute la silhouette, ça habille tout de suite ! explique la cofondatrice Mona Boujtita. En plus, les toiles vintage offrent d’infinies nuances de bleu que l’on peut utiliser en patchwork pour donner de la matière et du rythme. C’est tout sauf ennuyeux. » Vous reprendrez bien une dose de denim cette saison ?

“ Le denim décliné sur toute la silhouette, ça habille tout de suite ! C’est tout sauf ennuyeux. ” Mona Boujtita, cofondatrice de Resap

Kanye West et Julia Fox au défilé Kenzo A-H 2022-2023, à Paris, en janvier dernier.

PRESSE (X5). STEPHANE CARDINALE/CORBIS/GETTY IMAGES.

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x Sani Resort

SANI RESORT

Le temple du luxe green dans un écrin grec Partez à la découverte de ce domaine hôtelier haut de gamme multiprimé, pionnier en matière de durabilité.

PRESSE.

Idyllique et éco-engagé, le Sani Resort est un microcosme unique situé sur la baie de la péninsule de Kassandra, au cœur de trois splendides écosystèmes : une forêt luxuriante, des milieux humides et 7 km de plages de sable fin primées Pavillon Bleu. Désireux de protéger cet environnement exceptionnel, le complexe de cinq hôtels a mis en place une foule d’initiatives et d’activités green, tant et si bien qu’il a été reconnu comme étant le premier resort certifié « neutre en carbone » de Grèce. Il a également été récompensé par le prix du « Meilleur domaine hôtelier familial et balnéaire du monde » et du « Leader mondial du complexe hôtelier vert de luxe » lors des World Travel Awards 2021.

Grâce au programme « Sani Green », les installations du Sani Resort sont depuis 2019 alimentées par 100 % d’énergie renouvelable et constamment axées sur l’amélioration de leurs performances en matière de durabilité et d’efficacité énergétique. Dès cette année, le complexe s’attèle à rendre ses cuisines sans plastique et sans déchets, et privilégie toujours le circuit court : plus de 60 % des produits utilisés proviennent d’un rayon de 160 km ! DES ÉCOACTIVITÉS POUR S’OUVRIR À LA NATURE

Outre ses 40 bars et restaurants (étoilés Michelin ou cuisine locale), ses 5 spas Anne Semonin, sa marina privée, ses plages et ses nombreuses piscines, le complexe abrite également des installations sportives et des académies de renommée internationale (dont le Rafa Nadal Tennis Centre, la Chelsea FC Foundation et la Bear Grylls Survival Academy). Mais surtout, il propose des expériences qui replacent l’écologie au cœur des vacances : observation des oiseaux et des abeilles, runs et randonnées guidés en forêt, cours de yoga face à la mer… Un écrin naturel et respectueux qui n’attend que d’être exploré, apprécié et protégé. Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec Sani Resort. www.sani-resort.com


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MODE D’EMPLOI

ADRESSE

C’EST TOUT DIOR! ÉVÈNEMENT

La maison de luxe inaugure, dans son siège historique, un espace ambitieux regroupant tous ses univers et doté d’un restaurant ainsi que d’une passionnante galerie retraçant son histoire. Visite guidée.

Par Vicky Chahine

DES PASSERELLES VERS L’ART

Avant d’être couturier, Christian Dior tenait la galerie Pierre Colle, dans la capitale. Il y organise notamment, en 1933, une exposition sur le surréalisme qui fait date. Une salle de La Galerie Dior, à laquelle on accède par le 11bis, rue François-Ier, est aujourd’hui dédiée aux relations entre la maison et les arts, à travers les dessins de René Gruau pour les parfums, une sculpture de Giacometti, exposée à l’époque dans la galerie de Christian Dior, ou encore une robe de Maria Grazia Chiuri inspirée d’une œuvre de Man Ray.

UNE FAÇADE EMBLÉMATIQUE

Dès le 16 décembre 1946, date de création de sa maison de couture, Christian Dior installe ses ateliers au numéro 30 de l’avenue Montaigne, dans un hôtel particulier construit en 1865 par le comte Walewski, fils naturel de Napoléon Ier. Il en aime la façade néoclassique, les dimensions humaines et la proximité avec les grands hôtels. En 1955, il inaugurera la boutique à l’angle, devenue l’adresse légendaire de Dior.

Il faut emprunter l’escalier en colimaçon de la galerie pour observer la monumentale vitrine comprenant 1 874 objets, cousus à la main ou imprimés en 3D, avec une palette chromatique du noir au blanc qui passe par toutes les tonalités de couleur. Créée pour le lieu, cette installation reprend en miniature les icônes des 75 ans de la maison : la veste Bar, le sac Saddle ou encore le flacon Miss Dior.

ADRIEN DIRAND. KRISTEN PELOU (X2).

UNE PALETTE CHROMATIQUE STYLÉE


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UN RESTAURANT ANIMÉ PAR UN CHEF ÉTOILÉ

Pour signer la carte, Jean Imbert s’est inspiré des péchés mignons de Christian Dior et de son livre, La cuisine cousu-main : potage Colle Noire, entrecôte frites sauce béarnaise qu’il aimait manger avant un défilé… Dans la salle, une soixantaine de couverts, des sièges reprenant l’emblématique pied-de-poule et une fresque de Guy Limone. Réservation indispensable.

UNE PLONGÉE DANS L’HISTOIRE DE LA MAISON

UN JARDIN INTÉRIEUR GOURMAND

Dans les premières années, une douzaine de mannequins travaillaient avenue Montaigne pour défiler devant la presse et les clientes. Dans cette cabine surnommée la « ruche », elles se retrouvaient pour échanger, se maquiller, se faire coiffer et habiller. Tout a été recréé à l’identique, jusqu’à la bande-son qui reprend le brouhaha avant les présentations.

Passion familiale des Dior, le jardin s’invite dans la boutique avec un espace intérieur conçu par le paysagiste belge Peter Wirtz. Un parterre de jonquilles, tulipes, roses de Noël et autres muguets jouxte le café et la pâtisserie imaginés par Jean Imbert. À ne pas manquer : une étoile, le porte-bonheur de Christian Dior, à la vanille, au caramel et aux noix de pécan.

DES SALONS HAUTE COUTURE EXCLUSIFS

Des 3 000 m² pensés par l’architecte Peter Marino, c’est l’espace le plus exclusif. Dans ces salons dédiés à la haute couture, les pièces les plus précieuses et les plus techniques s’exposent sur des portants. Les clientes y sont invitées à choisir une forme, un tissu, un drapé qui sera adapté sur mesure par les ateliers situés à l’étage.

CRÉDITS KRISTEN PELOU.

UNE RÉPLIQUE DU BUREAU DE MONSIEUR DIOR

Installé à son emplacement historique, le bureau de Christian Dior a été reconstitué. La table en bois, la chaise, le nécessaire de bureau en crocodile ainsi que la corbeille de papier sont d’origine ; la lampe, le téléphone, le mètre ruban et la pelote à épingles ont été chinés avec l’aide d’une décoratrice de cinéma pour coller parfaitement aux photos d’archives.


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ACCESSOIRES

MODE D’EMPLOI

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FRÉDÉRIQUE CONSTANT, LE LUXE ABORDABLE CURRICULUM

Un nom de femme pour une marque de montres qui bouscule les codes de l’horlogerie ? Voilà qui a le mérite de titiller notre curiosité. Nous avons cherché à savoir qui se cachait vraiment derrière la signature Frédérique Constant. Par Marie Honnay

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ÉRIC ROSSIER. PRESSE.

1. Lancée en 2000 et enrichie de nouveaux modèles l’an dernier, la ligne Lady Vitalities renseigne son utilisatrice sur, entre autres, sa fréquence cardiaque et son activité physique. 2. & 3. Les nouvelles créations Highlife Ladies Automatic (34 mm) se parent d’or jaune plaqué ou d’un mix acier et or jaune. 4. Aletta Stas. 5. Esprit sporty-chic pour cette Highlife Ladies automatique en acier et or jaune. Les index en diamants : la patte d’Aletta, fondatrice du label.

Imaginez un couple originaire des PaysBas : jeunes, enthousiastes et pragmatiques. De passage par Bâle pendant la foire de l’horlogerie, Aletta et Peter Stas s’arrêtent devant une vitrine. Leur première réflexion : hormis, peut-être Longines, aucune marque suisse ne propose des montres de luxe abordables. Ce qu’en langage marketing, on appelle le « middle premium range ». Qu’à cela ne tienne : le duo remédie à ça en fondant Frédérique Constant, un nom né de la contraction des prénoms de leurs grands-parents. C’est Aletta qui se charge du design. Dès la création de Frédérique Constant Genève en 1988, 35 % des modèles sont féminins. À la fin des années 80, la plupart des marques

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ne s’invitaient pas du tout dans ce créneau, moins porteur que celui des montres masculines. Depuis, comme le confirme Niels Eggerding, Managing Director de Frédérique Constant, les choses ont pas mal changé dans le registre de l’horlogerie. « Aujourd’hui, dans nos bureaux, je croise pas mal de collaboratrices qui portent des modèles 38 mm avec diamants. Plus aucune femme ne veut être mise dans une petite case. Hormis en Asie, un marché qui reste très classique, nos clientes n’ont pas forcément envie de se cantonner aux montres féminines. » GIRL’S BEST FRIENDS

Si le diamètre n’est plus un critère limitant dans le choix d’une montre, les

femmes ont une idée de plus en plus précise de ce qu’elles attendent de leur bijou de poignet. « Les femmes dans la cinquantaine - qui, généralement, sont plus attentives que les hommes à rester en forme - ont massivement craqué pour nos montres connectées, comme la Lady Vitalities en 36 mm. De manière générale, même si certaines collectionneuses font exception à la règle, nos clientes sont attentives au design, plutôt qu’à la technologie des montres qu’elles achètent », poursuit Niels Eggerding qui confirme l’engouement des femmes pour l’or jaune, dont l’esprit vintage est plus que jamais tendance, ainsi que pour les modèles avec diamants. Et ce, y compris, dans le segment sport-chic dans lequel se classe la collection Highlife, la plus désirable et branchée du label. Pendant direct de la collection Highlife pour hommes, cette série de montres est dotée d’un bracelet en acier intégré dans le boîtier. Marque de fabrique de Highlife, il peut être remplacé par un bracelet en caoutchouc disponible en plusieurs couleurs, dont un blanc livré avec chaque montre. Cette année, Frédérique Constant lance de nouvelles versions de la Highlife Ladies Automatic, célébration d’une collection lancée en 1999 et plus que jamais branchée : une première en or jaune plaqué et une autre, mix d’acier et or jaune. frederiqueconstant.com


REPÉRAGES

PETITS BIJOUX Par Timon Van Mechelen Adaptation Marie Honnay

L’AMOUR MATERNEL

PARCE QUE TOUTES LES MAMANS SONT DIFFÉRENTES, SWAROVSKI A DÉCIDÉ DE LES FÊTER CHACUNE À LEUR FAÇON EN LANÇANT UNE COLLECTION EXCLUSIVE QUI MET EN LUMIÈRE LES DIFFÉRENTES FORMES DE MATERNITÉ.

swarovski.com

charlottechesnais.com

PERS.

BÊTE DE MODE

Charlotte Chesnais a travaillé avec Nicolas Ghesquière pour Balenciaga. En 2015, elle a lancé sa propre marque de bijoux. Avec ses créations aux formes sculpturales, elle a immédiatement conquis le monde de la mode et remporté le prestigieux prix Andam, catégorie « accessoires ». Tous ses bijoux sont fabriqués à la main en France et disponibles en or vermeil et en argent sterling.


ACCESSOIRES

MODE D’EMPLOI

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LIBERTÉ FÉROCE

Un bijou de la maison anversoise Isabeau Olislagers est censé donner à celle qui le porte une sensation de libérté. Cette volonté fait écho aux formes résolument organiques, fluides et audacieuses de chaque création. Lors de la conception des bijoux, la créatrice se laisse guider par son instinct et ses pulsions féminines. Le résultat : un bijou férocement libre que vous pouvez commander via Instagram et bientôt en ligne. @izabo__ sur Instagram.

PRESSE.

COUSSIN PRÉCIEUX

Il s’agit de la première montre Cartier pour laquelle les ateliers ont appliqué un sertissage triangulaire innovant qui permet d’intégrer les diamants directement dans le boîtier de forme coussin. Cela fait disparaître le métal tout en soulignant la beauté des pierres. Le nouveau garde-temps Coussin de Cartier se décline en différentes variantes telles que l’or et le diamant, des versions bicolores et plus expérimentales avec des pierres de couleur. Prix sur demande, cartier.com

L’ART DE SUBLIMER

Le créateur de bijoux italien Marco Bicego a grandi dans les ateliers familiaux de Trissino, un village près de Vicence, où ses parents fabriquaient des bijoux en or. Au tournant du siècle, il décide de suivre leurs traces. Sa marque éponyme fait la part belle aux formes organiques en or jaune, généralement gravées de fines lignes parallèles. Aujourd’hui, il lance ALTA, sa première collection de haute joaillerie : une ode à la splendeur des pierres précieuses naturelles et des techniques artisanales traditionnelles. « Nous voyons la haute joaillerie comme l’art de sublimer les pierres précieuses. La nature, les fleurs et les feuilles ont toujours été pour moi des sources d’inspiration majeures. Nous restons fidèles à ces concepts, car ils nous donnent l’opportunité de mettre en valeur le travail artisanal. Les recherches intensives menées par notre équipe sur les pierres précieuses en attestent. Nous accordons une attention particulière à la couleur, au poids, à la taille et à la beauté inhérente des pierres. Nous ne travaillons qu’avec des pierres naturelles, non traitées et non chauffées. » marcobicego.com


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MODE D’EMPLOI

ACCESSOIRES

PERSPECTIVE CONTEMPORAINE

Lancée en 2013, la marque italienne Eéra a déjà tapé dans l’œil de nombreuses stars. Pas si surprenant quand on y pense : les créations signées Eéra combinent la qualité des bijoux haut de gamme classiques et une approche stylistique résolument contemporaine. Toutes les pièces de la collection portent le nom de femmes que les fondatrices Chiara Capitani et Romy Blanga admirent, y compris des amis et des proches. eera.com

LA NOUVELLE COLLECTION CAPSULE DE CHANEL, WANTED, OFFRE AUX MONTRES SIGNATURE DE LA MAISON UNE CURE DE JOUVENCE ROCK AND ROLL. ALTERNANCE DE NOIR MAT ET BRILLANT, LE LOGO CHANEL EN SIX LETTRES EST CENTRAL, DÉCLINÉ DE FAÇON LUDIQUE DANS SON DESIGN. LE SLOGAN DE CETTE COLLECTION EST « TOUT CE QUE JE VEUX, C’EST CHANEL ! »…NOUS SOMMES EN PHASE ! La collection Wanted de Chanel sera en vente à partir de la mi-juin, chanel.com

Boucles d’oreilles Rubain, 294,95 €, juwelinaparis.com

MOST WANTED

PRESSE.

C’EST BELGE

Priya Jajoo a grandi en Belgique. Elle a ensuite étudié le droit des affaires et travaillé comme lobbyiste avant de renouer avec ses racines familiales en se replongeant dans l’univers des pierres précieuses et de la haute joaillerie. Avec Juweline Paris, elle propose des bijoux dans l’air du temps, fabriqués de manière durable et abordables. « Je veux offrir à toutes les femmes des pièces de qualité qu’elles peuvent garder toute leur vie », explique-t-elle.


ROBE ET SOUTIEN-GORGE ACNE STUDIOS.

ENQUÊTE

LES NOUVELLES RÉVOLUTIONS DU SOIN CHEVEUX

Ci-dessus, Lila Pankova/Titanium Management, photographiée par Anthony Arquier.

BEAUTÉ


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BEAUTÉ

ENQUÊTE

Les soins cheveux font peau neuve Plus clean, plus techniques, plus luxe, les produits capillaires nouvelle génération s’inspirent de l’univers du “ skincare ” pour proposer des formules ciblées qui traitent la chevelure là où elle en a besoin. L’éclairage de nos experts et notre sélection de nouveautés “ cheveux en pleine santé ”. Par Claire Dhouailly et Malvine Sevrin Photos Anthony Arquier Stylisme Agathe Gire

Mannequin Lila Pankova/Titanium Management. Casting Nicolas Bianciotto/IKKI. Coiffure Nicolas Philippon/Call My Agent, assisté de Gwendoline Poitevin, avec les produits Bumble and Bumble : Curl Anti Humidity Gel Oil, Hairdresser’s Invisible Oil Heat/UV Protective Primer et Curl Reactivator. Mise en beauté Marielle Loubet/Calliste, assistée de Sofia Maiche, avec La Provençale Bio et Byredo. Manucure Eri Narita/ Artists Unit. Production Zoé Martin/Producing Love, assistée de Ludovic Del Puerto et Margot Bootz.

Longtemps, le secteur des produits capillaires est resté dominé par les grands groupes présents soit en pharmacie, en grande surface ou chez les coiffeur·ses. Mais comme pour le soin de la peau, l’époque est au changement avec de nouveaux acteur·rices qui bousculent les codes et nos habitudes. Ce sont d’abord les pros sur le terrain, qui se réapproprient le marché et, ciseaux et sèche-cheveux en mains, deviennent les influenceur·ses de leurs propres produits. À la tête de salons parisiens en vue, Delphine Courteille et David Lucas ont ainsi lancé leurs propres gammes, courtes (finies les classifications par type de cheveux), clean, sensorielles, joliment designées et forcément testées et approuvées en salon. Cohérentes avec l’univers de chacun, elles séduisent les clientes fidèles comme celles qui n’ont pas accès à leurs prestations mais veulent s’offrir un peu de leur savoir-faire. Le coiffeur Olivier Lebrun, fondateur du salon Olab Paris, a choisi, lui, de remettre au cœur de la routine capillaire un objet devenu désuet, la brosse,

un outil à redécouvrir pour aérer les racines, apporter du volume et de la brillance naturelle à la fibre et réduire l’usage des produits cosmétiques. Avec sa Brosse de Soin, faite à la main en France et conçue pour durer toute la vie, il s’inscrit dans la mouvance minimaliste-essentialiste du « less is better ». Une démarche suivie aujourd’hui par la jeune marque française La Bonne Brosse. Nombreuses sont aussi les maisons alternatives qui débarquent avec des propositions étonnantes, comme Yodi et ses produits sans eau, en poudre ou à base de jus d’aloe vera. « On voit arriver de nouveaux concepts, de nouvelles gestuelles, qui suscitent un vif intérêt chez les cibles jeunes en recherche de “ never seen, never felt ” (“ jamais vu, jamais ressenti ”, ndlr). Si la dimension écoresponsable s’y ajoute, c’est l’idéal », constate Lucille Gauthier-Braud, directrice beauté à l’agence de prospective Peclers. Entre aussi dans cette catégorie l’approche solide, avec les shampoings d'Umaï, Unbottled, Les Petits Prodiges, Respire, et aujourd’hui de Dop, Garnier, Klorane et Clarins.



PULL STEVEN PASSARO. LUNETTES DE SOLEIL RENDEL.


ENQUÊTE

Une tendance à la “skinification” Le fil rouge qui relie la plupart des lancements, c’est une nouvelle approche qui passe par une attention toute particulière apportée au cuir chevelu, longtemps négligé au profit du bénéfice recherché sur la fibre capillaire. C’est ainsi que l’on voit s’emparer du sujet des maisons que l’on n’attendait pas là : les spécialistes du soin de la peau. « Le produit capillaire prend une nouvelle dimension : il passe d’un rôle fonctionnel à un rôle d’expert soin, avec des ingrédients et des promesses empruntés aux gammes visages haute performance. Il n’est donc pas étonnant que les marques pointues haut de gamme s’y intéressent. De manière générale, les consommatrices attendent une expertise sur les ingrédients et les formules dans le sens “ technique ” et non plus sur le s eul “ s tyling ” », résume Lu cille Gauthier-Braud. Sisley a initié le mouvement en 2018 avec sa gamme Hair Rituel by Sisley. Des marques plébiscitées actuellement pour leur approche scientifique et les résultats visibles qu’elles délivrent sur la peau, comme Augustinus Bader et Dr. Barbara Sturm, mettent à leur tour leur connaissance approfondie des mécanismes cutanés au service de la santé du cuir chevelu en proposant des produits lavants qui sont de véritables soins, et des sérums dédiés au cuir chevelu qui dépassent la problématique de chute et parlent de jeunesse,

de régénération, de confort. « Le scalp n’est qu’une extension de la peau, il faisait sens pour moi de créer des produits riches en actifs issus de la science pour favoriser un cuir chevelu sain, bien nourri et, de cette façon, permettre la pousse de beaux cheveux. Nous avons trop l’habitude d’utiliser des produits capillaires agressifs qui déséquilibrent le cuir chevelu, créent de l’inflammation, de la sensibilité et n’offrent pas un bon environnement pour les bulbes. Mon credo, depuis toujours, est de lutter contre l’inflammation, néfaste à la peau mais aussi à la chevelure. Elle a un impact sur le cycle de vie du cheveu et provoque un raccourcissement de la phase de pousse », explique la Dre Barbara Sturm, dont les produits sont sans silicone, sans microplastique, sans polyéthylène glycol (PEG) et sans sulfate, ces tensioactifs qui font mousser les shampoings mais qui sont aujourd’hui accusés de déséquilibrer le microbiome. Connu pour ses concentrés mono-actifs qui répondent avec efficacité et minimalisme aux diverses problématiques de peau, The Ordinary investit également le secteur du capillaire avec une gamme ultra-courte – un nettoyant cheveux et corps, un conditionneur, un sérum cuir chevelu – et un discours raccord avec la « skinification » ambiante : « Depuis des années, le secteur est dominé par des produits qui apportent des solutions express pour un résultat visible rapide mais peu durable et où le cuir chevelu est négligé. Nous voulons, à travers des produits simples, éduquer les consommatrices à mieux comprendre le lien qui existe entre la santé du cuir chevelu et celle du cheveu », explique Prudvi Kaka, directeur scientifique Deciem.

Des produits plus haut de gamme Une conséquence de cette approche très « soin » est souvent l’envolée des prix, avec des tarifs dignes des meilleures formules pour le visage, comme c’est le cas avec Guerlain et son Huile-en-Sérum Jeunesse Cuir Chevelu et Cheveux qui vient étoffer la gamme aux formules naturelles et ingrédients high-tech de la ruche, Abeille Royale. « Aujourd’hui, les consommatrices qui ont les moyens sont

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prêtes à mettre le prix, elles ont compris l’intérêt d’investir pour la santé de leur chevelure comme elles le font depuis des années pour leur peau. C’est notre rôle de les aider à consommer différemment, à s’habituer aussi à d’autres sensorialités, avec des produits plus sains, plus écologiques. Et pour convaincre, il faut proposer de bonnes formules, ce qui a un coût », estime David Lucas. D’ailleurs, utiliser un bon shampoing, parfaitement adapté au cuir chevelu et à la fibre, permet de se passer aisément de produits coiffants et d’équilibrer autrement son budget. La pandémie a eu cet effet de renforcer l’intérêt porté au bien-être, au soin de soi, avec une augmentation de la consommation des produits haut de gamme pour le corps mais aussi pour la chevelure. En 2020, ce secteur a connu une hausse des ventes de 27 %, selon The NPD Group. La gamme Hair Rituel by Sisley a carrément doublé son chiffre d’affaires pendant la période du Covid19 et son succès ne retombe pas. Ce mouvement de fond ne sert pas seulement les nouveaux venus, une marque historique comme Kérastase connaît actuellement un regain de croissance grâce à des formules plus technologiques et un repositionnement clairement plus luxe. « Le secteur des produits capillaires est très porteur, il se sophistique énormément et il a encore une belle marge de progression devant lui », constate Lucille Gauthier-Braud. L’Asie, notamment, représente un marché en plein essor qui devrait inciter les marques à continuer sur leur lancée.

À QUELLE FRÉQUENCE DOIT-ON VRAIMENT SE LAVER LES CHEVEUX? À DÉCOUVRIR SUR MARIECLAIRE.BE


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Notre sélection cheveux sains 1. Revitalisante Des extraits high-tech issus des produits de la ruche pour stimuler le cuir chevelu et soigner les longueurs, sans graisser.

Facteurs Naturels d’Hydratation + HA pour le Cuir Chevelu de The Ordinary, 13,30 € les 30 ml.

2. Protecteur Une combinaison d’agents

5. Détoxifiant Appliquée lors d’un massage crânien, cette boue minérale naturelle stimule la circulation sanguine et détoxifie en douceur le cuir chevelu pour le rééquilibrer.

lavants doux et d’extraits végétaux antioxydants et fortifiants qui rend les cheveux plus sains, souples et volumineux.

Super Anti-Aging Shampoo Molecular Hair & Scalp Collection de Dr Barbara Sturm, 55 € les 250 ml. 3. Assainissant Un cocktail dynamisant

et apaisant avec minéraux, extraits végétaux et technologie régénérante brevetée. Le stress diminue, les cheveux poussent mieux.

The Scalp Treatment d’Augustinus Bader, 68 € les 30 ml.

4. Équilibrant Trois actifs essentiels pour

hydrater idéalement le cuir chevelu et maintenir son équilibre : le squalane, l’acide

Detoxifying scalp mud d’Authentic Beauty Concept, 37 € les 165 g. 6. Protecteur Enrichi d’un complexe

prébiotique (sirop d’agave), ce shampooing formulé à base d’huile d’argan apporte discipline et douceur. Shampooing Nourishing Love is in the hair, exclusivement chez Ici Paris XL, 9,95 €.

7. Ergonomique Une brosse pneumatique pour épouser le crâne sans irriter la peau, avec manche en bois de frêne, latex et poils d’origine naturelle.

9. Nutritif Un sérum universel qui délivre un

cocktail de pré et probiotiques pour équilibrer et apporter du confort au cuir chevelu.

Sérum Spécifique Potentialiste de Kérastase, 45 € les 90 ml. 10. Régénérant Un cocktail d’huiles

essentielles et végétales à appliquer avant le shampoing comme un booster. À utiliser en cure, une à deux fois par semaine, au changement de saison.

Elixir Régénérescence Naturelle de Leonor Greyl, 29,65 € les 20 ml sur leonorgreyl.com. 11. Purifiant Pour les cuirs chevelus à

tendance grasse, une base lavante douce et des extraits végétaux purifiants et vitalisants.

Soin Lavant Doux Pureté Hair Rituel by Sisley de Sisley, 68 € les 200 ml.

Brosse Unique d’Olivier Lebrun, 75 €.

8. Naturelle Des poils en soies de sanglier

et un manche en résine organique biodégradable, disponible en quatre jolies couleurs.

L’Universelle Soin & Brillance de La Bonne Brosse, 120 €.

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PRESSE.

L’Huile-en-Sérum Jeunesse Cuir Chevelu & Cheveux Abeille Royale de Guerlain, 136 € les 50 ml.

hyaluronique, les facteurs naturels d’hydratation. À appliquer chaque soir.


x JFG Clinic JFG CLINIC

Cinq traitements anti-âge pour redonner naissance à votre visage

1.

LE CRAITH-LAB Un soin innovant en 4 étapes qui comprend un nettoyage en profondeur par ultra-sons, un remodelage de l’ovale du visage par radiofréquence, une sonophorése (pour une meilleure absorption des actifs) et un puissant masque aux algues.

2.

LE CARBON PEEL Un peeling doux élaboré sur mesure pour retrouver un teint lumineux tout en réduisant l’aspect des rides.

3.

LE MICRO-NEEDLING Ces centres professionnels proposent des traitements et soins anti-âge à la pointe de la dermo-cosmétique pour un coup d’éclat sans chirurgie. Vous ne connaissez pas encore JFG Clinic ? Avec plus de 25 ans d’expertise, c’est LA clinique beauté et minceur par excellence. Ces centres qualitatifs offrent trois types de prestations et d’accompagnements personnalisés en fonction de vos besoins et du diagnostic réalisé sur place : minceur, dépilation et anti-âge. Focus sur 5 traitements non invasifs (c.-à-d. qui ne nécessitent pas d’intervention chirurgicale et ne causent pas de destruction des tissus) disponibles chez JFG Clinic pour atténuer les stigmates du temps qui passe et ainsi retrouver une peau lisse et repulpée.

GETTYIMAGES. PRESSE.

Si vous cherchez une adresse qui allie efficacité, professionnalisme et moment de détente, vous savez maintenant où aller.

JFG Clinic BRUXELLES, 1384D, Chaussée de Waterloo 1180 Uccle

JFG Clinic CHARLEROI, 32, Boulevard Joseph Tirou 6000 Charleroi

Une insertion de sérums hautement concentrés via des microperforations dans la peau à profondeurs et vitesses variées, afin de stimuler la production de collagène et d’acide hyaluronique.

4.

LE SOIN DÉTOX HYDRAFACIAL Un profond nettoyage de peau à l’aide d’un stylo à double action qui aspire les impuretés tout en injectant différents soins.

5.

LE SOIN PLASMA LIFT Un rajeunissement immédiat sans chirurgie via une technique de pointe qui « rétracte » la peau et peut être pratiquée sur toutes les zones du visage (pli d’amertume, paupières, sillons nasogéniens, rides du front…).

Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec JFG Clinic. www.jfg-clinic.be


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PALMARÈS

Prix international du parfum Marie Claire 2022 Meilleure création, meilleur flacon, prix de l’audace et prix Belgique : découvrez les six lauréats de la dixième édition, célébrée dans vingt-six pays cette année. Par Nolwenn du Laz et Malvine Sevrin Photos Mathieu Trautmann Styliste florale Amy Humphreys

Prix du meilleur parfum féminin IZIA LA NUIT DE SISLEY

Notre jury couronne une senteur singulière et personnelle, à mille lieues des tendances et promise à devenir un classique. Sisley est une entreprise familiale dont chaque parfum est intimement lié à son histoire. En 2017, une rose du jardin de la maison de campagne d’Isabelle d’Ornano inspirait Izia, composition fraîche, féminine et solaire. Quelques années plus tard, la parfumeure Amandine Clerc-Marie orchestre une nouvelle interprétation de cette fleur, plus suave, sensuelle, profonde et mystérieuse. Elle s’éclaire de bergamote, de mandarine et de cassis, vibre ensuite grâce au freesia et au magnolia, et s’épanouit surtout dans un sillage sombre et somptueux tissé de labdanum, ambrox et patchouli. Cette belle empreinte aux inflexions boisées, chyprées, vanillées et cuirées s’habille du même flacon, sculpté par l’artiste polonais Bronislaw Krzysztof, mais précieusement laqué de noir pour ne révéler que deux gouttes de la fragrance dorée.


Prix de l’audace EAU DE PARFUM NATURELLE DE CHLOÉ

Chloé fait le pari d’un parfum vegan 100 % d’origine naturelle, dénué de filtres et de colorants artificiels, aux ingrédients issus de cultures responsables et au flacon écoconçu. Et la réalisation est aussi élégante et exquise que vertueuse. Le parfumeur Michel Almairac, contraint de composer avec une palette de matières premières restreinte, a imaginé une rose boisée merveilleusement facettée. La fleur, issue de l’agriculture bio, est joliment rafraîchie par le cédrat et les bourgeons de cassis, adoucie de néroli, poudrée de mimosa ensoleillé et escortée de cèdre pour gagner en ténacité. Elle séduit et ravit aux premiers effluves, nous entraînant en promenade dans une roseraie. Même le flacon de Chloé Signature, au fameux plissé rappelant une blouse de la marque, est irréprochable. Composé de 25 % de verre revalorisé et paré d’un ruban vert en polyester intégralement recyclé, il dessine un nouveau luxe, porteur d’avenir.


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Prix du meilleur flacon féminin LA COLLECTION DES EXTRAITS DE LOUIS VUITTON

Ce flacon renversant est le fruit de la rencontre entre deux géants, animés par une grande ambition artistique. Pour cette collection, Jacques Cavallier-Belletrud, maître parfumeur de Louis Vuitton, réinvente l’extrait, forme la plus précieuse de la parfumerie. Ses cinq créations étirées, déconstruisant les impératifs habituels de tête, cœur et fond, portent chacune une intense émotion et la quintessence d’une famille olfactive. Dancing Blossom, Cosmic Cloud, Rhapsody, Symphony et Stellar Times subjuguent par leur charisme, se révèlent intimes à fleur de peau et sont faciles à porter, même en pleine journée. Pour les vêtir, le célèbre architecte Frank Gehry revisite le flacon originel des parfums maison. Faisant écho aux senteurs, l’écrin de verre gagne en fluidité. Il est surmonté d’un bouchon d’aluminium froissé aux allures de fleur, aussi puissant que les voiles de la Fondation Louis Vuitton, à Paris. Ce prix amplement mérité a fait l’unanimité.

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Prix du meilleur parfum masculin H24 D’HERMÈS

Fluidité des coupes, trame des tissus… La mode homme de Véronique Nichanian inspire à Christine Nagel – parfumeure maison – une nouvelle signature olfactive. La sauge sclarée en majesté, aux accents de foin et d’herbe coupée et au fond ambré, flirte avec le narcisse à l’élégante amertume, avec l’essence de bois de rose vivifiante et le sclarène. Cette molécule de synthèse aux accents humides et métalliques est familière comme la vapeur chaude d’un fer sur un lainage. Ainsi, entre nature et technologie, cet aromatique vert se révèle viril mais subtil, diablement vif et aromatique. Là encore, notre jury célèbre un parti pris. On applaudit ce sillage atypique, faisant fi des tendances un peu caricaturales du genre prônant habituellement chaleur et puissance. Même son flacon épuré, élancé et dessiné par Philippe Mouquet, nous enchante.


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Prix Belgique masculin SAUVAGE ELIXIR DE DIOR

François Demachy, Parfumeur-Créateur Dior, réinterprète la fraîcheur iconique de Sauvage en une version à la concentration inédite, encore jamais atteinte. « Pour atteindre cette puissance, j’ai choisi de mettre à nu son architecture pour n’en retenir que l’essentiel. » Repoussant les limites, ce nouvel élixir se joue des extrêmes. Plus intense, plus sauvage, il surprend par sa puissance envoûtante. Au cœur de son sillage, la lavande cultivée sur le massif des PréAlpes provençales. Fruit d’un assemblage de plusieurs récoltes sélectionnées avec précision, elle donne vie à une essence de Lavande de Nyons AOP qui se distingue par une note « foin » un peu vanillée. Des accords de pamplemousse, épices (cannelle, noix de muscade, cardamome) et bois liquoreux (réglisse, bois de santal, ambre, patchouli et vétiver de Haïti) subliment la fleur sauvage.


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Prix Belgique féminin PARIS-ÉDIMBOURG LES EAUX DE CHANEL

Depuis 2018, la collection Les Eaux de Chanel nous invite à découvrir les lieux chers à Mademoiselle. Après Biarritz, Deauville, Venise et Riviera, c’est dans la capitale écossaise que le nez Olivier Polge nous emmène. En 1924, Gabrielle Chanel découvre l’Écosse grâce au duc de Westminster. Elle y découvre un monde loin des mondanités et se ressource dans cette nature sauvage et imposante. Les vêtements portés par les aristocrates britanniques lors de leurs activités en plein air l’inspirent pour ses créations. « À la fois frais et boisé, Paris-Édimbourg pourrait être le parfum d’une veste en tweed empruntée du vestiaire masculin qui a tant inspiré Gabrielle Chanel. » Conçue comme une eau fraîche, cette fragrance aérienne et non genrée est empreinte de légèreté. Un voyage olfactif aux notes vives de baie de genièvre et cyprès, enveloppées de cèdre et de vétiver.


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ÉCLAIRAGE

Pour retrouver un visage rebondi, un large sourire ou un regard plus frais, il existe un choix de petites interventions ciblées qui changent tout sans que cela ne se voie (trop). Par Joy Pinto et Julie Rouffiange Collage Anna Bu Kliewer

Petits gestes, grands effets MÉDECINE ESTHÉTIQUE


DÉCRYPTAGE

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Objectif éclat Option 1: les “skinboosters”

C’EST QUOI? Des injections d’acide hyaluronique dans le derme de la moitié inférieure du visage. Faiblement réticulé, cet acide ne donne pas de volume, mais hydrate la peau en profondeur. Presque immédiatement, elle est plus lumineuse et repulpée. En injectant l’acide hyaluronique à la canule, on crée des microtraumatismes au niveau des fibroblastes, qui produisent alors plus de collagène et d’élastine. Résultat : après quelques semaines, l’épiderme est plus dense, plus ferme et plus tonique. C’est parti pour six à huit mois de jolie peau.

Un regard grand ouvert Il est un peu tombant?

Grâce à la toxine botulique (le fameux Botox) injectée au niveau de l’arcade sourcilière, on rehausse une paupière qui s’affaisse. On relève ainsi légèrement la queue de sourcil pour ouvrir le regard vers l’extérieur et obtenir le fameux « fox eye » pour six à huit mois. Comme toujours avec la toxine botulique, la finesse du dosage conditionne le résultat – d’imperceptible à figé façon reine des glaces.

POUR QUI ? Toutes celles et ceux qui, dès 25 ans, veulent un coup d’éclat sans modifier la structure du visage.

Une peau un peu rouge et gonflée pendant vingtquatre heures. Parfois, un petit oedème lié aux injections. LES EFFETS SECONDAIRES

Option 2: le plasma riche en plaquettes (PRP)

Après une prise de sang, le médecin le centrifuge pour isoler le plasma et les plaquettes (PRP). Cette solution, riche en facteurs de croissance et en protéines, est réinjectée à l’aiguille ou au pistolet injecteur pour relancer les mécanismes cellulaires. On peut y associer du microneedling en surface pour stimuler les couches superficielles de la peau . Celle-ci est immédiatement plus claire, lumineuse, et sa qualité s’améliore au fil des mois à mesure que la régénération cellulaire opère. C’EST QUOI ?

POU R QU I ? Même indication que les « skinboosters ».

Une peau rouge et parfois quelques bleus. Tamponner un peu de glace apaise et aide à dégonfler. LES EFFETS SECONDAIRES

Un nez plus flatteur Vraiment impressionnante, la rhinoplastie médicale consiste à injecter de l’acide hyaluronique fortement réticulé – donc particulièrement dense – dans le nez afin d’en modifier la forme.

S’il y a une bosse

On injecte au-dessus et en dessous pour la lisser. Elle disparaît au profit d’une arête bien droite.

S’il est un peu tombant

On injecte dans la columelle, c’est-àdire la zone entre les deux narines, pour remonter la pointe et ouvrir l’angle entre le nez et la bouche.

S’il est tout plat

On injecte une ligne le long de l’arête afin de construire une forme pyramidale. Par effet d’optique, ce nouveau volume l’affine. ATTENTION La zone du nez est particulièrement vascularisée, le risque d’hématome est donc très important. Voire, mais rarement, celui d’ischémie, nécrose de la peau, quand on injecte dans un vaisseau par erreur.

LES EFFETS SECONDAIRES Ils consistent la plupart du temps en une sensation de rigidité sous la peau, mais si la piqûre n’est pas bien ciblée, elle peut provoquer une chute de la paupière quand le produit se dissipe.

Il est plutôt sombre?

Le PRP détoxifie et éclaircit la zone tout en apportant la juste dose de volume pour combler un cerne creux sans effet poche. Compter trois séances espacées d’un mois pour un résultat lumineux qui dure plus d’un an.

Il est vraiment marqué?

On peut combiner plusieurs techniques pour un flash fraîcheur général : une seringue d’acide hyaluronique dans la vallée des larmes et le haut des pommettes pour défroisser et lifter, et quelques injections de Botox pour ouvrir le regard. On termine en injectant subtilement les cernes avec de l’acide hyaluronique. LES EFFETS SECONDAIRES Inexistants, à part un peu d’œdème ou un petit bleu. Et comme la peau des cernes n’abrite pas beaucoup d’enzymes destructeurs d’acide hyaluronique, le résultat s’installe pour deux ans.


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Une bouche repulpée Un ovale mieux dessiné Avec les injections

Plus naturel que les injections dans les maxillaires « effet mâchoire carrée », une seringue d’acide hyaluronique dans le menton permet de le corriger s’il est fuyant ou si le bas du visage s’affaisse. Une dose suffit à tendre la peau vers le centre du menton et à affiner le visage par effet d’optique.

Avec les ultrasons

Autrefois un peu douloureux et laissant quelques effets secondaires du type rougeurs persistantes, sensations de bleus sous la peau ou gonflement, l’High Intensity Focused Ultrasound (HIFU), et notamment la dernière machine CFU Èlife, est désormais aussi efficace qu’indolore. Les ultrasons provoquent des stimulations thermiques à différentes longueurs d’onde dans l’épiderme, le derme et le derme profond afin de pousser la peau à recréer du collagène et de l’élastine, voire permet de faire fondre un peu de graisse persistante sur un double menton ou des bajoues. Sur un visage un peu épais, on travaille au niveau graisseux, mais aussi par mouvements obliques pour remettre la peau en tension. L’ovale se fait plus net. Mais tous les visages peuvent bénéficier de cette technologie qui défroisse les peaux abîmées par les années ou le soleil et lifte l’ensemble des traits. Non seulement la peau a l’air vraiment plus jeune (cinq ans environ dès la première séance), mais elle vieillit moins vite. Idéalement, on combine deux séances espacées de six semaines et on entretient à raison d’une séance par an. Avantages : pas de risque de raté ou de « trop » comme avec les injections et des effets secondaires minimes genre petites rougeurs. Inconvénient : le prix (environ 700 € la séance).

Le point le plus délicat, c’est le mauvais goût potentiel du médecin. Demandez à voir des avant/après ou apportez des photos de vous plus jeune afin de mesurer la transformation.

Ourler le sourire

On injecte la zone entre le nez et la bouche, qui a tendance à s’allonger avec les années. Cet effet trompe-l’œil remonte la bouche, voire la retrousse discrètement sans que l’on ait besoin de piquer la lèvre rouge.

Repulper sans gonfler

Pour un résultat plus visible, on injecte la lèvre rouge pour redessiner l’arc de Cupidon ou donner du volume. Avec la bonne dose d’acide hyaluronique, on obtient juste un effet défroissant et glossy, comme si la lèvre était plus détendue. LES EFFETS SECONDAIRES Sur la bouche, très vascularisée, le risque d’œdème est important et le gonflement s’installe pendant une semaine. Pour pallier cette situation, on injecte les lèvres à la canule, un objet plus souple qui permet d’atteindre un sillon que l’on n’atteindrait pas avec la rigidité de l’aiguille. Les bleus se font plus rares, les gonflements, entre inexistants et peu durables en fonction de la réaction inflammatoire.

“RIEN N’EST ANODIN” LES CONSEILS ET LES MISES EN GARDE DE LA FACIALISTE-STAR SOPHIE CARBONARI*. 1. LES INJECTIONS “EN PRÉVENTION”

« Certaines se mettent à la toxine botulique et aux “fillers” dès 25-30 ans. Or, paralyser un muscle en prévention enclenche une atonie qui donne l’air fatigué. L’engrenage est lancé : même s’il n’y a pas de rides, il faut repiquer sans cesse. » 2. LE “BABY BOTOX”

« C’est le marketing de la médecine esthétique. On fait croire aux femmes que l’on va en injecter “un tout petit peu”. Peut-être, mais cela reste un acte qui a son importance. J’encourage les femmes à en prendre conscience et notamment concernant les injections. Rien n’est complètement anodin. » 3. L’EFFET “PHOTO”

« Attention aux photos que vous choisissez en référence pour vos médecins. Certaines icônes de beauté, comme Bella Hadid par exemple, ont modelé leur visage afin de le rendre photogénique. Mais dans la vraie vie, le résultat n’est jamais le même que sur photo. Il ne faut pas oublier que le visage est toujours en mouvement et doit pouvoir bouger. » (*) sophiecarbonari.com


x Maison Éole

Offrez à votre maman un parfum d’Égalité Maison Éole sort aujourd’hui du vignoble du Chant d’Éole et présente une gamme complète de cosmétiques écoresponsables, à l’action anti-âge révolutionnaire. L’Eau de parfum Égalité est la signature olfactive de la collection. Mariée à un vigneron, Anne-Sophie Charle-Ewbank de Wespin a toujours été convaincue que la vigne recelait des molécules et principes actifs encore inexploités dans le skin-care. Après avoir entrepris un processus de recherche approfondi, elle sort une marque de soins sensoriels et efficaces, la première en Belgique à partir de la vigne, inscrits dans une philosophie green & clean. AU CŒUR DES FORMULES : WINE EXTRACT3, UN ANTIOXYDANT INÉDIT

Les cosmétiques Maison Éole misent sur l’action antioxydante inégalée du Wine Extracts3, un polyphénol à trois cycles issu des sarments de la vigne qu’aucune gamme de cosmétiques européenne n’a encore travaillé. Il se distingue des polyphénols classiques par un pouvoir antioxydant 5 fois supérieur, et capte 100 % des radicaux libres, pour une protection et une action optimale contre le vieillissement cellulaire, tout en restaurant l’élasticité de la peau. UNE GAMME ÉCOSENSORIELLE MADE IN BELGIUM, POUR ELLE COMME POUR LUI

La gamme se décline en plusieurs produits de soins visage et corps, délicatement parfumés ou non. On y retrouve des crèmes (jour et nuit), un masque, un démaquillant et des lingettes lavables, un gommage, un soin après-rasage, une crème pour le corps, des sérums contour des yeux, une huile de douche et même une bougie parfumée. Sans oublier « Égalité », la divine Eau de Parfum signature olfactive de la marque. Cette fragrance asexuée et délicieusement rafraichissante dégage des notes vertes de feuilles de vigne et d’angélique, ainsi que la profondeur du bois ambré (patchouli, musc). Des produits véganes qu’on offre avec plaisir et sans culpabilité, puisque labellisés « Natural certified » et conditionnés dans des packagings écoresponsables nichés dans des écrins de bois réutilisables.

PRESSE.

En vente sur l’eshop www.maisoneole.com ou dans les points de vente renseignés sur www.maisoneole.com.

Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec Maison Éole. www.maisoneole.com


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NEWS

REPÉRAGES

LES ENVIES DE MAI & JUIN Un soin qui agit la nuit, une bougie qui nous fait voyager et des cheveux qui prennent le large : tour d’horizon des idées qui nous inspirent. Par Malvine Sevrin

UN SOIN NOCTURNE INTELLIGENT

La nuit est un moment-clef pour la stimulation cellulaire. Appliqué avant le coucher, ce masque haute performance régénère la peau pendant notre sommeil. Grâce à la technologie intelligente OSMV™ inventée par Sir Fraser Stoddart, Prix Nobel de chimie et fondateur de la marque, il calcule le moment idéal pour libérer chaque principe actif en fonction de leurs propriétés et spécificités. Son action en 3 phases détoxifie, répare et nourrit la peau pour retrouver au petit matin une peau plus ferme, repulpée et lumineuse. Masque nuit Chronobiologique The Exceptional de Noble Panacea, 322 € les 8 doses avec écrin rechargeable, sur noblepanacea.eu

UNE ÉVASION PARFUMÉE

Cette lotion riche en huile d’argan facilite le démêlage et protège contre les pointes fourchues et les dommages causés par la chaleur. À glisser dans son vanity pour la plage.

Revitalisant Sans Rinçage Tout-en-Un de Moroccanoil, 34,90 € disponible sur beautyplaza.com

DES ONDULATIONS DE SIRÈNE

Cet été, on troque les « beach waves » au profit des “ mermaid waves ”. Flottant sur le podium du défilé Hermès été 2022, les ondulations gaufrées façon sirène ont la côte. Pour créer de jolies vagues, on mise sur un fer à boucler à trois têtes (aussi appelé “ waver ”).

Bougie parfumée Mirto di Panarea d’Acqua di Parma x forte_forte, 69 € les 200 g, en boutiques et sur acquadiparma.com

UN SÉRUM LIFTANT

Inspiré des routines de soin coréennes, ce sérum fortement concentré en Acide hyaluronique et enrichi en Niacinamide et sucres tenseurs réduit la profondeur, la longueur et la surface des rides. Son secret ? Une nouvelle technologie brevetée qui met à l’honneur une enzyme capable d’inverser le vieillissement cutané en agissant sur les 8 principaux marqueurs de l’âge. Sérum Premier Cru, Caudalie, 93,30 € les 30 ml, disponible en pharmacies, dans les Boutiques Caudalie (Bruxelles & Bruges) et sur caudalie.com

GASPAR RUIZ LINDBERG. PRESSE.

UN BOUCLIER CAPILLAIRE

UNIES PAR LEURS RACINES ITALIENNES ET UNE PASSION COMMUNE POUR L’ARTISANAT, LA MARQUE DE MODE FORTE_FORTE ET ACQUA DI PARMA RÉINVENTENT LA FRAGRANCE MIRTO DI PANAREA. UNE ODE OLFACTIVE AUX ARÔMES ET COULEURS DE CETTE ÎLE ÉOLIENNE AU CHARME ENVOÛTANT.


C ÔTES DE PROVENC E C OTEAUX D’AIX-EN-PROVENC E C OTEAUX VAROIS EN PROVENC E VINSDEPROVENC E.C OM


x Maxx Royal

Design, bien-être et ultra-luxe: Avec son architecture spectaculaire qui lèche les côtes de la méditerranée, le Maxx Royal Kemer Resort est un complexe hôtelier shabby chic qui réinvente la notion de «all inclusive». UN CADRE NATUREL ÉBLOUISSANT

Situé à 6 kilomètres du centre de Kemer dans la province turque d’Antalya, ce luxueux resort établi sur une superficie de 160.000 m2 se distingue par une architecture inspirée par l’eau, la terre, l’air et le feu. Il s’est d’ailleurs hissé en finale du World Architecture Festival, obtenant à juste titre le prix du meilleur design. En plein milieu de la baie, entouré de pins et d’une plage de 400 mètres de long, le complexe offre de combiner services exclusifs et cadre naturel, comme en témoignent les chèvres de montagne


bienvenue au Maxx Royal Kemer Resort qui se promènent librement parmi les clients. Tout ici reflète l’apaisement et le luxe, qu’il s’agisse d’architecture, de mobilier, de restauration, d’installations, de soins ou de paysages extérieurs à couper le souffle.

PRESSE.

DES SOLUTIONS D’HÉBERGEMENT INTIMES ET CONVIVIALES

Fidèle à sa politique qui place le confort des clients au premier plan, le Maxx Royal Kemer Resort propose plusieurs options d’hébergement remarquablement bien pensées, des plus standards au plus haut de gamme, dont l’atmosphère élégante et authentique ne fait aucun doute. L’offre s’étend des simples suites situées dans le bâtiment principal aux très chics villas Royal Beach, dispersées sur la plage et disposant d’une imprenable vue sur la mer. Idéales pour les grands groupes ou celles et

ceux qui cherchent à s’isoler un peu plus, elles offrent évidemment toutes les commodités rêvées pour profiter du doux climat méditerranéen : jacuzzi sur la terrasse, accès direct à la piscine commune depuis le jardin, piscine extérieure privée, cabine à disposition sur la plage… Sans oublier la multitude de services inclus (champagne, plateau de fruit, services de pressing, etc.). De quoi faire de vos vacances une enclave de paix et de bien-être en famille ou entre amis sans lever le petit doigt, sans pour autant sacrifier votre intimité.

centre SPA qui vous fera directement oublier la fatigue accumulée ces derniers mois. Installé sur une grande surface à la décoration léchée, ce havre de paix épuré offre diverses cures de beauté et de bien-être, utilisant les dernières technologies et les marques de cosmétiques les plus reconnues au monde. Bains de boue, solutions anti-âge, bains turcs, séances d’aquagym, traitements ayurvédiques, thérapies à base de plantes, massages aux huiles curatives, cosmétologie hightech, soins détox… Dans votre chambre ou dans les espaces spa VIP, c’est vous qui choisissez où vous profitez de ce moment pour vous.

UN ESPACE DÉDIÉ AU CORPS ET À L’ESPRIT

Outre son imposant domaine, ses activités divertissantes, ses nombreux restaurants à la carte et ses assistants Maxx spécialement missionnés pour répondre à tous vos besoins, le Maxx Royal Kemer Resort abrite également un merveilleux

MAINTENANT, IL NE RESTE PLUS QU’À BOOKER VOS DATES ! Cet article a été rédigé en étroite collaboration avec Maxx Royal. Maxxroyal.com


Actu des marques

TI SENTO

UN AIR D’ÉTÉ

C’est la mer, et particulièrement le monde sous-marin et ses mystères, qui ont inspiré cette nouvelle collection printemps-été. Bernacles, oursins et autres créatures fascinantes pour des créations plus originales que jamais, dont certaines sont intemporelles. Des bijoux raffinés en hommage aux beaux jours, qui subliment le look et donnent une allure folle !

Page réalisée par le service commercial

tisento-milano.com

TOMMY HILFIGER

MODE RESPONSABLE

Une nouvelle collection printemps-été originale, inspirée par la nature, les couleurs et l’ambiance chaleureuse d’Hawaï. Ou comment chausser les jeunes aventuriers en quête d’exploration de la nature. Une basket conçue dans le respect de l’environnement, avec des tiges et des doublures en toile de coton recyclé, ainsi que des fonds en matériaux recyclés, tous fabriqués à partir de 100 % d’énergie solaire. Sneaker basique blanche enrichie de détails dorés comme l’iconique drapeau pailleté 79,95 €, be.tommy.com

BANANA’S HAIR STUDIO THE PLACE TO BE

LE HOUBLON, PANACÉE POUR LA PEAU !

Le xanthohumol, extrait de la fleur de houblon, est l’antioxydant végétal le plus puissant. Son effet est prouvé pour contrer la dégradation de l’élastine et du collagène, il aide également à réduire les rougeurs et est efficace contre les taches pigmentaires. Une gamme anti-âge complète et une toute nouvelle crème de jour anti-âge SPF20 avec filtre UVA et UVB. Pour une peau éclatante de santé ! 100 % belge, du brevet à la production, disponible en pharmacies Plus d’infos sur xantho.com

NHOW BRUSSELS ODE À L’ART

Un hôtel décliné comme un centre culturel, tel est le concept de cette adresse originale, idéalement située dans le quartier du Botanique. Des chambres pensées comme des galeries d’art, des salles de bains en hommage à l’univers de la photo, un espace petit déjeuner tagué par des artisans de rue de Rotterdam, un van à gaufre… c’est the place to be du moment, que l’on soit touriste ou non !

Chaussée de Waterloo 982, 1180 Uccle bananashairstudio.be

Infos et réservation : https://www.nh-hotels.com/hotel/nhow-brussels-bloom

ŠKODA ENYAQ COUPÉ RS iV

ÉLECTROMOBILITÉ AU SUMMUM

Des lignes sportives pour un aérodynamisme exceptionnel, de grandes jantes qui renforcent son allure athlétique, des couleurs pepsy, dont la très belle teinte Mamba Green, exclusivement réservée à ce modèle : l’Enyaq Coupé RS iV, qui sort en ce mois de mai, est la voiture parfaite pour l’été. Son incroyable toit panoramique en verre noir (équipement de série) fusionne avec la lunette arrière. Un modèle qui donne de furieuses envies d’escapades ! skoda.be

PRESSE. AURÉLIA DEJOND.

XANTHO

Un espace coiffure et un coin esthétique joliment agencés et décorés pour une agréable parenthèse consacrée à vos cheveux et à la détente. Léna, la gérante, véritable passionnée, a imaginé le lieu avec un concept de vernissage, pour les amoureux de l’art : le Banana’s Hair Studio, alias BHS. Une adresse originale et pointue pour hommes et femmes. Bien plus qu’un salon de coiffure, un endroit d’échanges et de partage.


Considéré comme un des piliers de la cuisine méditerranéenne contemporaine, le chef Alain Llorca crée ses recettes dans les cuisines du restaurant gastronomique qu’il a ouvert en 2009 à La Colle-sur-Loup, 1 étoile au Michelin depuis 2012. On y savoure une magnifique cuisine du Sud mêlant les influences du Comté de Nice, de la Provence, de l’Espagne dont il est originaire et de l’Italie toute proche, en profitant de l’une des plus belles vues que l’on puisse avoir sur Saint-Paul-de-Vence. Beau et bon ! Par Julie Rouffiange

PRESSE.

ON DIRAIT LE SUD Restaurant Alain Llorca, 350 route de Saint-Paul, 06480 La Colle-sur-Loup, France. +33(0)4 93 32 02 93, alainllorca.com

LIFESTYLE


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LIFESTYLE

ESCAPADE

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SAINT-PAUL-DE-VENCE

Perché au sommet d’une colline, ce village médiéval, entouré de remparts, bénéficie d’un panorama exceptionnel. Déambulez dans ses ruelles typiques et arrêtez-vous dans quelques-unes de ses galeries d’art afin de contempler les œuvres qui reflètent toute la richesse du patrimoine provençal. Faites une halte à la chapelle des Pénitents blancs pour admirer la fresque en mosaïques, les peintures, sculptures et vitraux imaginés par Jean-Michel Folon. Un peu plus loin, entrez dans la parfumerie artisanale créée en 1901 par le grand-père de Sonia Godet et qu’elle a décidé de relancer. 5 minutes en voiture saint-pauldevence.com - parfumsgodet.com LA FONDATION MAEGHT

La French Riviera d’Alain Llorca C’est à La Colle-sur-Loup qu’Alain Llorca a installé son hôtel. Un petit hameau de luxueuses villas, dont la plus grande héberge ses cuisines et son restaurant étoilé, avec une vue féérique sur la vallée de Saint-Paul-de-Vence jusqu’à la mer. De son petit coin de paradis, le chef nous livre quelques-unes de ses bonnes adresses à moins d’une heure en voiture. Par Julie Rouffiange

7 minutes en voiture fondation-maeght.com BIOT ET SA VERRERIE

Perché sur un piton rocheux, le vieux village de Biot est l’un des plus beaux de France. Il est célèbre pour son artisanat traditionnel de poterie et de verre soufflé ainsi que pour son musée Fernand Léger. Pendant des siècles, il a été l’un des

PRESSE. GETTYIMAGES.

Alain Llorca dans son restaurant.

Dès 1964, Marguerite et Aimé Maeght ont fait don à leur fondation d’un millier d’œuvres d’ar t . Aujourd’hui, celle-ci possède l’une des collections les plus importantes en Europe d’art moderne. On y trouve notamment des œuvres de Bonnard, Braque, Calder, Chagall, Giacometti, Kandinsky, Miró…) que l’on découvre dans les salles et le jardin. En été, la Fondation organise une exposition monographique ou thématique.


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centres potiers les plus importants de tout le bassin méditerranéen. En 1956, la verrerie de Biot, avec la création du verre à bulles, a permis la renaissance du verre de Provence en faisant de ce qui était un défaut, une qualité. L’âme du verre de Biot réside en effet dans ses bulles, chacun est unique. 25 minutes en voiture biot-tourisme.com - verreriebiot.com LE MUSÉE DU PALAIS LASCARIS À NICE

Situé au cœur de la vieille ville, ce palais est une ancienne demeure aristocratique construite par la famille Lascaris-Vintimille dans la première moitié du XVIIe siècle. Aujourd’hui, il a été transformé en un musée des instruments de musique anciens. C’est le monument le plus remarquable du baroque civil niçois avec son escalier monumental orné de fresques et ses salons luxueusement décorés. 30 minutes en voiture - nice.fr

@FONDATIONMAEGHT. PRESSE.

LE VIEIL ANTIBES

Empruntez la Porte Marine qui fut, pendant plusieurs siècles, le seul accès possible du port vers la ville et plongez-vous dans le dédale des rues de la vieille ville. N’oubliez pas de faire un tour sur le marché provençal qui a lieu tous les matins, entre 6 h et 13 h – Halle du cours Masséna – et laissez-vous porter par un véritable festival de saveurs, de parfums et d’accents au contact des producteurs locaux. Terminez votre balade par la visite des remparts et du Fort carré, construit au XVIe siècle sur un rocher s’élevant à 26 m au-dessus de la mer.

30 minutes en voiture - antibesjuanlespins.com

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LE MUSÉE ET L’USINE GALIMARD À GRASSE

Fondée en 1747, la parfumerie Galimard est l’une des premières maisons de parfums françaises. Elle vous accueille pour une visite guidée et gratuite de son usine dans la capitale mondiale de la parfumerie. Découvrez également ses ateliers exclusifs de création et initiez-vous aux secrets des parfums. 35 minutes en voiture - galimard.com LE JARDIN EXOTIQUE D’ÈZE

Le village d’Èze est un haut lieu d’art et de gastronomie. Aménagé à l’emplacement d’une ancienne forteresse médiévale à 429 m au-dessus de la mer, son jardin exotique offre une vue sur l’un des panoramas les plus exceptionnels de la Riviera qui s’étend jusqu’aux monts de l’Esterel et au golfe de Saint-Tropez. 45 minutes en voiture- jardinexotique-eze.fr

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1. Saint-Paul-de Vence. 2. La parfumerie Godet. 3. La fresque en mosaïques de Folon dans la chapelle des Pénitents blancs à Saint-Paul-deVence. 4. Le Labyrinthe, Joan Miró, 1964 - 1973, à la Fondation Maeght. 5. Le jardin exotique d’Èze. 6. La piscine de l’hôtel Alain Llorca avec vue sur Saint-Paul.

CHEZ ALAIN LLORCA

L’hôtel 4 étoiles comprend 10 suites toutes différentes et portant le nom d’un peintre, qui bénéficient d’une vue imprenable sur Saint-Paul-de-Vence. Situées dans des villas provençales dotées d’un grand confort et d’une déco élégante, les chambres possèdent toutes une terrasse ou un jardin privé qui donnent le sentiment d’être ici chez soi. Suite àpd 175 € la nuit pour 2 personnes en basse saison. Petit-déjeuner 27 € par personne. Forfait Épicurien comprenant 1 nuit en chambre double avec petits-déjeuners et 1 repas pour 2, 449 €/2 pers. en basse saison. D’autres tarifs et forfaits sur alainllorca.com


LIFESTYLE

CROISIÈRE

La Croatie au fil de l’eau

Une des meilleures façons de découvrir la Croatie est sans aucun doute de le faire par la mer. Le pays s’étend en effet sur une fine bande littorale qui dévoile toute sa beauté quand on longe ses côtes. Bienvenue à bord ! Par Julie Rouffiange

Après avoir atterri à l’aéroport de Dubrovnik, on est transféré au port où l’on embarque à bord du M/Y Adriatic Blue. Rien à voir avec les gros bateaux de croisière, ici, on est sur un véritable yacht ! 18 cabines seulement, réparties sur quatre ponts. Elles sont toutes extérieures et disposent d’une salle d’eau avec douche, climatisation individuelle, ameublement moderne et confortable. Une fois installé dans sa cabine, on se réunit pour le traditionnel verre de bienvenue durant lequel le directeur de la croisière présente l’équipe et donne toutes les explications nécessaires. Plusieurs espaces sont à la disposition des passagers sur les différents ponts : salon-restaurant, bar lounge, terrasse en partie couverte, petite piscine, bain à remous, transats et plateforme équipée de 2 échelles permettant un accès direct à la mer pour la baignade. Ensuite, direction le restaurant où le dîner est servi avant de savourer un dernier verre au bar ou sur la terrasse pour admirer le soleil qui disparaît derrière les flots. JOURS 2 ET 3 : DUBROVNIK ET L’ÎLE DE SIPAN

Le lendemain, journée consacrée à la découverte libre de Dubrovnik. Entourée de hauts remparts qui dominent l’Adriatique, la ville est considérée comme l’un des joyaux du patrimoine mondial. Fondée par les Grecs et peuplée par des tribus slaves dès le VII e siècle, elle devient une république en 1358. Durant plus de trois siècles, de magnifiques palais, des églises et des monastères y sont construits. Détruite par un tremblement de terre au XVIIe siècle, elle est reconstruite dans un pur style baroque. Aujourd’hui, on peut y visiter de nombreux palais, églises et maisons patriciennes, se balader dans ses ruelles pleines de charme, s’arrêter sur ses places et s’imprégner de son ambiance (voir p. 143 nos bonnes adresses

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2 À gauche Cavtat. 1. Rue typique de Dubrovnik. 2. Korcula. 3. Entrée du monastère dominicain de Dubrovnik. 4. Monastère franciscain de Sainte-

Marie-la-Miséricordieuse, sur l’île de Hvar.

à bord pour le déjeuner. Le bateau quitte le port et entame sa navigation vers l’île de Sipan, la plus grande des îles Élaphites, que l’on atteint en soirée.

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JOURS 4 ET 5 : KORCULA ET HVAR

à Dubrovnik). Des excursions facultatives sont également organisées au Monténégro et dans la Vallée de Konavle où se trouve entre autres la pittoresque station balnéaire de Cavtat, ancienne ville romaine d’Epidauros. Le troisième jour, une visite guidée de la vieille ville de Dubrovnik est prévue afin de découvrir le couvent des Franciscains, le palais du Recteur, la cathédrale baroque qui abrite un polyptyque du Titien... Des lieux incontournables et chargés d’histoire. Après la visite, retour

Le yacht reprend sa navigation et atteint Korcula dans la matinée. C’est une des îles les plus vertes de Croatie avec ses montagnes, ses forêts et ses vignes. Elle possède aussi de nombreux ports et des criques aux eaux turquoise. La ville de Korcula, quant à elle, est l’un des sites fortifiés les plus importants de l’ancienne République de Dubrovnik, un petit bijou avec ses remparts médiévaux, ses tours, sa vieille ville, ses beaux bâtiments et ses ruelles étroites. À ne pas manquer : la tour Revelin, la Cathédrale Saint-Marc, la Maison de Marco Polo et son musée. Après Korcula, cap vers une autre île située un peu plus au Nord : Hvar. Visite guidée de la ville pour s’imprégner de sa douceur de vivre et découvrir son patrimoine historique. Les deux places fortes qui l’encadrent - le fort français Napoléon et le fort vénitien Spagnola - la place, le théâtre construit en 1612 (le premier en Europe), le monastère des franciscains et la cathédrale Saint-Étienne témoignent du riche passé de l’île.

JOUR 6 : SPLIT ET MOSTAR

Arrivée à Split le matin et départ pour une visite guidée de cette ville incroyable, mélange de sites antiques et d’une vie nocturne animée avec ses nombreux bars et discothèques. Elle a été construite autour du palais de l’empereur romain Dioclétien à la fin du IIIe siècle. Ce palais, tout comme le cœur historique de la ville, sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. À voir, les remparts, les trois portes (or, argent et fer), le mausolée de l’empereur situé dans la cathédrale de Sveti Duje, le Péristyle de la place principale et le temple de Jupiter.


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LIFESTYLE

CROISIÈRE

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Ceux qui le souhaitent peuvent partir pour Mostar en Bosnie-Herzégovine. Meurtrie par la guerre entre Bosniaques et Croates, Mostar renaît depuis la reconstruction du Vieux pont bâti par les Turcs il y a plus de 500 ans et détruit en 1993. Après une promenade dans les ruelles de la Vieille ville, la visite de la maison turque et de la mosquée, retour à Split pour la soirée.

classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Après la visite de la ville, excursion au parc national des lacs de Plitvice. Un site très particulier composé de 16 lacs qui se succèdent, chacun se déversant dans le suivant par une ou plusieurs cascades. Au total, 92 cascades sur un dénivelé de 133 m ! La journée se termine par la visite de la vieille ville de Zadar et une promenade le long de ses fortifications.

JOUR 7 : TROGIR ET SIBENIK

JOUR 8 : SIBENIK, PLITVICE ET ZADAR

Protégée par sa grande baie et dominée par une forteresse, Sibenik abrite une vieille ville de toute beauté, avec ses églises, ses monastères et ses palais. La cathédrale Saint-Jacques, considérée comme le premier bâtiment de type Renaissance construit hors d’Italie, est

JOURS 9 ET 10 : RAB, KRK ET ZAGREB

Avec ses plages, ses baies, sa nature magnifique, ses villages en pierre, l’île de Rab offre des vues de carte postale. Promenade à travers les ruelles de la vieille ville de Rab, entourée de remparts construits entre le XIIe et XIIIe siècle, puis continuation de la navigation jusqu’à Krk. C’est la deuxième plus grande île de la Croatie et aussi la plus visitée. Après une dernière nuit à bord, on débarque et on prend l’autocar en direction de Zagreb, la capitale de la Croatie et la plus grande ville du pays. Outre un patrimoine médiéval bien conservé, elle compte de nombreux édifices religieux et culturels datant de la domination autrichienne. C’est ici que se termine le voyage. Après une petite visite de la ville, on est transféré vers

l’aéroport d’où l’on reprend l’avion pour rentrer chez soi avec une seule envie : revenir en Croatie et rester plus longtemps dans chacun de ces lieux qui nous ont donné un petit goût de « trop peu ». 1. Appartements construits sur les murs de la vieille ville de Split. 2. Le Parc national des lacs

de Plitvice est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979. 3. La ville de Rab. 4. La boutique Maria. 5. La tour de la maison de Marco Polo à Korcula. 6. Vue aétienne d’une baie de l’île de Rab. 7. Le M/Y Adriatic Blue est un vrai yacht.

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Située à 25 km au nord de Split, Trogir a conservé son caractère moyenâgeux ce qui en fait l’une des cités les plus intéressantes de la côte Adriatique. Visite de la cathédrale Saint-Laurent construite au XIIIe siècle, balade dans les ruelles de la ville où l’on peut admirer les façades de nombreux palais et du monastère Saint-Nicolas. Ensuite retour sur le bateau en fin de matinée et navigation vers Sibenik.


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Lokanda Peskarija

Sur le vieux port, cette taverne excelle dans les plats de poissons et fruits de mer. On conseille d’essayer leurs moules à la buzzara. Un must. Prix doux. Ribarnica, + 385 20 324 750.

Kavana Lazareti

Au Lazaret, l’ancien quartier de la quarantaine, cet établissement propose une jolie sélection de plats locaux comme les calamars grillés. À déguster avec un verre de Malvazija de Dubrovnik, bien sûr. Prix doux. Frana Supila, 10, + 385 97 676 71 14. SE BAIGNER

Banje Beach 4

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Nos bonnes adresses à Dubrovnik En escale ou en long séjour à Dubrovnik, voici où prolonger le plaisir. Par Joëlle Lehrer

La plage proche de la vieille ville est évidemment la plus bondée en haute saison. Une partie y est publique, l’autre privée. Très belle vue sur l’île de Lokrum et le vieux port de Dubrovnik. Sulic Beach

Dans le quartier de Pile, proche de la Forteresse Lovrijenac, cette petite plage possède un charme tout latin. Deux bars proposent des rafraîchissements et des snacks. Lapad Beach

MANGER OU PRENDRE UN VERRE

Buffet Skola

Les meilleurs sandwiches de la ville. Dinka les prépare avec du bon pain, cuit à l’huile d’olive. Ses incontournables, les sandwiches au prsut, jambon dalmate et au fromage. Prix doux.

L’un des innombrables restaurants du Prijeko, dans la vieille ville. Sa spécialité, le carpaccio, comme son nom l’indique, qu’il décline même aux fruits. Prix moyens. Kavana Festival

Kawa

Carpaccio

Prijeko, 30.

Sur la Stradun, le piétonnier de la ville historique, le Café Festival propose l’une des terrasses les plus courues. On peut juste y prendre un verre ou manger aussi bien des burgers que des plats méditerranéens. Avec une bonne carte des vins. Prix moyens. Stradun, + 385 20 321 148.

Gradska Kavana

EN PRATIQUE

Croisière de 10 jours/9 nuits, de Dubrovnik à Zagreb avec Rivages du Monde, àpd 2890 € par personne en pension complète sauf 3 dîners, vols inclus. rivagesdumonde.be

Île de Lokrum

L’île la plus proche de la vieille ville se rejoint évidemment par bateau. On y découvre un jardin botanique de toute beauté et les vestiges de l’ancienne résidence d’été de Charlotte de Belgique, fille de Léopold Ier et épouse de l’Archiduc Maximilien d’Autriche, empereur du Mexique. Son destin ressemble un peu à celui de Sissi.

Antuninska, 1, + 385 20 321 096.

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Complètement rénovée voici deux ans, la plage de Lapad, le quartier le plus vert de la cité, est parfaite pour les familles avec enfants.

On ne peut pas ne pas se rendre au moins une fois au Gradska Kavana, autrement dit le Café de la Ville. Situé près du Palais du Recteur, il offre une vue imprenable sur la Stradun, le Palais Sponza, la Colonne d’Orlando et l’Église de Saint-Blaise. Terrasse ultra-prisée. Les linguine à la truffe sont à tomber. Prix élevés. Pred Dvorom, 1, + 385 20 321 202.

FAIRE DU SHOPPING

Ce concept-store branché propose les créations de jeunes designers croates. Une gamme de vêtements et de bijoux aussi bien que de la déco dans des matières naturelles. Hrvaska, 2, +385 20 670 730.

Aqua

Cette marque croate est entièrement inspirée par la vie maritime. Outre une collection de vêtements et un large choix de marinières, Aqua présente quelques objets cadeaux sympas. Stradun 14, +385 20 324 797.

Maria

La boutique de luxe où trouver le dernier sac Balenciaga, les robes Valentino et des accessoires Saint Laurent. Sveta Dominika, + 385 20 321 330.


Douceur de vivre mauricienne


ÉVASION

LIFESTYLE

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La plage de La Plantation d’Albion au bord de l’océan.

À peine deux ou trois heures de décalage horaire (suivant la saison), un ciel azur, 30 °C en moyenne toute l’année, une nature et des plages magnifiques, l’Île Maurice est sans aucun doute une destination de rêve. Fidèle à son esprit pionnier, Club Med s’y est implanté dès les années 70. Ses deux resorts situés, l’un au nord de l’île, près de Grand-Baie (La Pointe aux Canonniers), et l’autre sur la côte ouest (La Plantation d’Albion) sont les points de départ idéaux pour partir à la découverte de l’île et vivre de multiples expériences. LE MÊME… EN MIEUX

Jouissant d’une situation exceptionnelle, au bord de l’une des dernières criques sauvages de l’île et au cœur d’une végétation luxuriante, La Plantation d’Albion s’étend sur 21 ha. Ce Club Executive Collection (anciennement 5 tridents) a rouvert ses portes en octobre 2021 après des travaux de rénovation et rafraîchissement. Les suites avec terrasse ouverte sur l’océan ont été redécorées dans un esprit design inspiré du mélange culturel de l’île. Le Grand Bar, les abords de la piscine principale et son mobilier ont aussi été changés pour offrir une ambiance plus conviviale, chaleureuse et colorée. La Maison des sports et sa piscine ont été redessinées, notamment pour accueillir la pratique du yoga by Heberson dans un environnement zen. Enfin, cet été, Club Med prévoit l’ouverture d’un nouveau Gourmet Lounge où l’on pourra déguster le meilleur de la cuisine mauricienne, le rafraîchissement de l’espace bien-être et des chambres, ainsi qu’une nouvelle salle au restaurant principal.

JULIE ROUFFINAGE. PRESSE.

SERVICES EXCLUSIFS

On la surnomme la « perle de l’Océan indien ». Et c’est vrai qu’avec ses lagons turquoise, ses plages idylliques, sa nature sauvage… l’île Maurice mérite bien son nom. C’est au cœur de cet éden, sur la côte ouest, que le Club Med La Plantation d’Albion a rouvert ses portes en octobre dernier. Embarquement immédiat pour un voyage haut en couleur, en saveurs et en sensations ! Par Julie Rouffiange

Après avoir profité d’un transfert privé depuis l’aéroport, on est accueilli par un G.O.® (gentil organisateur) avec une coupe de champagne ou un verre de jus de fruits, selon l’envie et le moment. Il vous explique le fonctionnement du club, les différents espaces, activités… avant de vous conduire à votre chambre ou suite où vos valises vous attendent déjà. Le temps de s’installer et de se changer, il est l’heure de l’apéro. Tous les soirs, le champagne est servi à volonté


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LIFESTYLE

ÉVASION

dès 18 h dans les différents bars. Ensuite, un buffet à thème avec un dress code particulier est proposé au restaurant principal, La Distillerie. Gros coup de cœur pour la soirée blanche où l’on peut déguster huîtres, homards et autres plats froids et chauds les pieds dans le sable. Un autre restaurant, Le Phare, est disponible sur réservation à quelques mètres de l’océan. Mais quel que soit le thème ou le restaurant, la cuisine est délicieuse et variée, mélange de plats mauriciens et du monde, riche en saveurs et combinée à un service haut de gamme. BIEN-ÊTRE TOTAL

FARNIENTE ET DÉCOUVERTE

Avec autant de choses à faire, on serait presque tenté de ne pas quitter le resort. D’autant que La Plantation d’Albion propose de goûter aux plaisirs du slow-living, de savourer chaque instant et d’expérimenter la douceur de vivre mauricienne. Mais ce serait dommage de ne pas partir à la découverte des nombreux trésors de l’île. Un tas d’excursions sont donc organisées au départ du Club. Exploration de la faune et de la flore locales, immersion dans la culture mauricienne, balades en

1. Les Villas d’Albion, summum de l’exclusivité Club Med. 2. et 3. Les chambres et suites ainsi que les salles de bains sont aménagées dans un style typiquement mauricien.

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Pur luxe

bateau jusqu’à de petites îles voisines avec barbecue créole et baignade dans les eaux du lagon, excursion à Port-Louis pour découvrir les monuments et sites emblématiques de la capitale… Une fois la journée terminée, on est heureux de retrouver le Club et de s’installer face à l’océan, une coupe de champagne à la main, pour y savourer la beauté du soleil qui disparaît derrière les flots… Infos et réservations clubmed.be Y aller Vols directs depuis Bruxelles avec Air

Belgium deux fois par semaine. À partir de 659 € l’aller-retour en classe economy, airbelgium.com

Envie de passer des vacances en toute intimité dans votre propre villa tout en profitant des services et de l’infrastructure du Club ? Lovées au cœur de 12 ha de forêt tropicale, à l’écart du resort, les Villas d’Albion représentent le summum de l’exclusivité Club Med. Aménagées dans un style typiquement mauricien, elles disposent de 2 à 4 chambres avec véranda, jardin et piscine privés, et service d’un majordome. Et bien sûr, elles offrent un accès à l’ensemble des prestations et des activités du resort.

Écoresponsable

Spécialiste des sites de rêve, Club Med est conscient de leur fragilité. C’est pourquoi il s’est impliqué depuis 2010 aux côtés de The Mauritius Wildlife Foundation pour la préservation des espèces endémiques, animales et végétales, uniques à l’Île Maurice.

JULIE ROUFFINAGE. PRESSE.

Cocooning au spa, séances de fitness au cœur d’un jardin tropical, sports en tous genres, le resort propose de nombreuses activités en harmonie avec la nature. Entouré d’une végétation foisonnante, le Spa by Cinq Mondes vous emmène dans un véritable voyage sensoriel. Envie de sensations fortes ? Ne manquez pas le trapèze volant qui offre une expérience haut perchée… comme au cirque ! Protégée par un harnais, vous rejoignez la passerelle du trapèze avant de vous lancer dans le vide, sous l’œil attentif des G.O®. Plus terre à terre ? La Plantation d’Albion est le paradis des golfeurs ! Débutante ou confirmée, vous y trouverez une offre très complète avec des infrastructures d’entraînement dans le resort même (bunker, practice filet et putting green) et des facilités pour aller jouer sur les plus beaux parcours environnants. Sans oublier évidemment tous les sports nautiques : kayak, paddle, voile, plongée et même pêche au gros. Quant aux plus jeunes, ils sont accueillis à partir de 2 ans au Petit Club Med où de nombreuses activités et des jeux leur sont proposés tout au long de la journée.


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148 LIFESTYLE EXPO

« Quand les femmes prospèrent, l’humanité entière prospère. » L’an dernier, boostée par la force inhérente à ce credo, Cartier a fait campagne en faveur de l’égalité des sexes. À l’occasion de L’Expo 2020 Dubaï (finalement organisée en 2022), la marque de joaillerie française a imaginé un pavillon thématique qui célébrait le 15e anniversaire de la Cartier Women’s Initiative. Par Margo Verhasselt Adaptation Marie Honnay

Dans la première salle était projeté le film de Nadine Nebaki, la première réalisatrice libanaise nominée pour un Oscar.


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VICTOR PICON / VICTOR & SIMON.

Des femmes pour un monde plus beau Parmi 191 pavillons, généralement centrés sur un pays en particulier, le Pavillon des femmes occupait une place à part dans le paysage de l’Expo 2020 Dubaï. Si les expositions universelles sont généralement l’occasion pour les pays présents de se dévoiler sous leur meilleur jour aux yeux du monde entier, le Pavillon des femmes entendait souligner les nombreux progrès qui restent à faire en matière d’égalité et de droits des femmes. Sous la bannière « New Perspectives », ce pavillon a attiré plus de 230 000 visiteurs du monde entier et a accueilli 120 tables rondes et événements percutants. L’objectif : encourager l’égalité des sexes en soulignant l’impact des femmes sur la création d’un monde meilleur. Pendant 181 jours, le premier pavillon autonome dédié aux femmes depuis la création de l’exposition universelle, il y a 50 ans, se voulait centré sur un message clair et percutent : quand les femmes prospèrent, l’humanité entière prospère. « Chez

Cartier, nous essayons de soutenir les femmes de différentes manières par le biais de nos Cartier Commitment’s. C’est une initiative qui me tient à cœur et qui est également chère à la Cartier », précise Sophie Doireau, PDG Moyen-Orient, Inde et Afrique. « C’est un trésor caché car méconnu. C’est pourquoi nous avons eu l’idée, il y a quatre ans, d’inviter ces initiatives à l’occasion de l’expo universelle de Dubaï. De par ses thématiques, l’Exposition elle-même partageait notre vision. C’est pourquoi nous avons décidé d’unir nos forces. En partant d’une page blanche, nous avons écrit une histoire dans laquelle nous célébrons les femmes. Nous voulions les mettre à l’honneur en tant que moteurs de changement, mais aussi montrer les défis auxquels elles sont encore confrontées. C’est ainsi qu’est née une collaboration entre les secteurs public et privé. Nous croyons fermement que si nous donnons une voix aux femmes, le monde s’améliorera de manière globale, c’est-à-dire pour les femmes, mais aussi les hommes. »


150 LIFESTYLE EXPO

1. L’étage supérieur présentait une exposition de Mélanie Laurent, actrice, scénariste et réalisatrice française. 2. Le pavillon soutenait la campagne #ActforEqual de l’ONU Femmes, les visiteurs peuvaient prendre des photos avec leur promesse à l’humanité. 3. Dans «La salle des solutions», des initiatives qui contribuent à déjà améliorer l’humanité étaient affichées sur chaque mur. 4. La salle des réalisations mettait en lumière les initiatives de femmes fortes qui ont eu un impact sur le monde.

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“ La lutte pour les droits des femmes nous tient à cœur. Elle est d’ailleurs au centre de nos programmes. ”

« Le pavillon représentait des femmes du monde entier. Nous avons en effet essayé d’influencer la perception des questions de genre », souligne Sophie Doireau. Le pavillon devait montrer que ces questions ne connaissent pas de frontières. Il reste des défis à relever partout dans le monde. Ils sont différents et se jouent à une échelle différente, mais l’écart entre les sexes reste présent où qu’on aille. « Il était important pour nous d’impliquer tous les milieux et générations dans ce projet. Tout devait être vraiment inclusif. Il a fallu au total trois ans pour sélectionner les artistes qui y exposeraient.

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Ce n’était pas une tâche facile. Très vite, nous avons compris que notre priorité était de donner la parole à des experts en matière d’égalité des sexes. Nous avons donc mis sur pied un conseil consultatif, composé de membres du personnel des universités et des institutions qui nous ont donné les bons outils pour aborder cette thématique. » Le Pavillon des femmes a offert aux visiteurs un voyage captivant. Imaginée par plusieurs artistes - l’architecte d’intérieur Laura Gonzalez, l’éclairagiste française Pauline David et l’artiste émi-

rati Kholoud Sharafi -, la façade du bâtiment racontait elle-même une histoire. L’œuvre unique d’eL Seed occupait la partie inférieure. Sa calligraphie était un poème, hommage à une militante des années 1950 qui a défendu les droits des femmes au Népal. Chaque pièce du pavillon offrait une expérience différente. Dans la première salle, on pouvait voir un film de Nadine Labaki, la première réalisatrice libanaise nominée pour un Oscar. Le film montrait comment des jeunes femmes et des petites filles poursuivent leurs rêves dans ce pays. La salle des réalisations

VICTOR PICON / VICTOR & SIMON.

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mettait en lumière l’impact positif des femmes sur le monde. Des figures influentes telles que Marie Curie et Ruth Bader Ginsburg avaient été placées dans une constellation qui regroupait leurs réalisations les plus emblématiques. L’objectif : démontrer qu’un monde plus égalitaire, plus sûr et plus ouvert d’esprit est la clé de l’émancipation. Mais bien sûr, le pavillon se devait, en marge de ces grandes réussites féministes, souligner les principaux défis auxquels les femmes sont confrontées en 2022 : l’éducation, la politique, la sécurité et les besoins fondamentaux. À l’étage, la comédienne, scénariste et réalisatrice Mélanie Laurent proposait une exposition immersive. Centrée sur une sculpture et une série de photos exclusives créées et sélectionnées par Mélanie, elle-même, la première partie symbolisait le lien universel qui existe entre les femmes et leur environnement. La deuxième partie invitait les visiteurs à découvrir un film de réalité virtuelle qui présentait les expériences vécues par des femmes, connues et inconnues. La troisième et dernière partie consistait en une œuvre audiovisuelle qui se faisait l’écho de voix féminines en provenance du monde entier. Dans une deuxième section, plus petite,

des expositions d’artistes émiratis se sont suivies d’un bout à l’autre de l’évènement. Le pavillon a fermé début avril, mais le message de Cartier se perpétue par le biais de ses initiatives. « Pendant six mois, le Pavillon des femmes de l’Expo 2020 Dubaï a permis à la fois de présenter l’œuvre de nombreuses figures féminines remarquables, mais aussi de souligner les actions qu’il reste à mener pour parvenir à l’égalité des sexes. Ce rendez-vous a également donné lieu à des conversations inspirantes. De nouvelles promesses ont été faites. Nous avons également réfléchi à de futures actions comme le renforcement des partenariats et des coalitions qui réunissent les secteurs privé et public», a préc i s é l e P D G d e C a r t i e r, C y r i l l e Vigneron. « La lutte pour les droits des femmes nous tient à cœur. Elle est d’ailleurs au centre de nos programmes », ajoute Sophie Doireau. « Je pense notamment à Cartier Women’s Initiative, Cartier Philantropy et Cartier for nature. Et ce pavillon a été un moyen de renforcer le message en braquant les projecteurs sur les communautés avec lesquelles nous voulons collaborer davantage. » Depuis sa création en 2006, la Cartier Women’s Initiative a soutenu

262 femmes actrices du changement dans 62 pays et a décerné un total de 5 830 000 € de prix pour soutenir des entreprises animées par une conviction commune : résoudre les défis mondiaux les plus urgents. « L’initiative s’est structurée au fil des ans, ajoute Sophie Doireau. La communauté est désormais très active. Toutes les femmes se connaissent. Leur impact, ainsi que celui de leur entreprise, sont vraiment déterminants. Pour Cartier qui a suivi ces projets depuis leur lancement, c’est très gratifiant.»

“ La lutte pour les droits des femmes nous tient à cœur. Elle est d’ailleurs au centre de nos programmes. ”


152 LIFESTYLE DESIGN

Ce printemps, H&M s’associe à l’architecte d’intérieur et designer India Mahdavi, créatrice du rose emblématique – et très buzz - du salon de thé Sketch’s The Gallery à Londres. C’est d’ailleurs elle qui a signé son récent lifting en jaune canari. Pour sa collaboration avec H&M Home, la créatrice s’est une nouvelle fois immergée dans son nuancier magique. Le résultat ? Une collection résolument positive et totalement dans l’air du temps. 2

Texte Elspeth Jenkins Adapatation Marie Honnay

Les couleurs d’India

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Depuis son ouverture en 2014, The Gallery s’est classé en première place des restaurants « les plus instagrammés » au monde. La femme qui a finalisé ce chantier en trois mois, c’est India Mahdavi, une créatrice née à Téhéran, puis élevée au x États-Unis et en Europe. Son studio de design parisien est connu pour réaliser une grande diversité de projets internationaux dans les domaines de l’architecture, du design d’intérieur et de la scénographie. Le travail de Mahdavi s’apparente à une forme d’art de vivre interculturel, dans lequel l’artiste crée des environnements uniques qui combinent confort contemporain, élégance, couleur et humour. L’univers visuel et la philosophie du design d’India Mahdavi respirent la joie de vivre. Elle aime les couleurs, les matières et les formes qui influencent positivement notre humeur et transforment notre intérieur en un cocon coloré. Cette identité créative a pu s’exprimer clairement au travers de

PRESE.

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internationale, cette collaboration avec H&M ne fait que renforcer sa réputation de gourou du design. Dans cette collection, comment s’est matérialisée votre obsession pour la couleur, fil rouge de votre travail ?

Quand on ferme les yeux au soleil, les couleurs se confondent. Elles se superposent et créent des formes lumineuses. J’ai imaginé cette collection à un moment très précis, juste après le premier confinement. Après être restés si longtemps à la maison, il nous fallait de l’optimisme. Heureusement, ce printemps à Paris était beau et ensoleillé, comme si la nature avait repris ses droits. À l’époque, même si nous étions incapables de savoir ce que l’avenir nous réservait, nous n’avions besoin que d’un peu de soleil pour profiter du moment présent.

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cette collaboration avec H&M. La collection née de cette rencontre comprend des objets en céramique fabriqués à la main (assiettes, bols et vases) et des pièces textiles en matières naturelles. Le grand tapis est probablement la pièce phare de la collection. Quant à la production proprement dite, elle a été étudiée dans un réel souci d’éthique. Il était en effet important pour India Mahdavi que les fabricants européens qui fournissent H&M Home travaillent en accord avec ses valeurs. Une

1. Dans cette collection, chaque assiette est unique. 2. Cette collaboration s’inspire des couleurs éblouissantes que l’on voit quand on ferme les yeux en plein soleil. 3. Textiles éthiques d’Inde et de Turquie. 4. Des couleurs pour remonter le moral. 5. India Mahdavi x H&M Home. 6. Le tapis comme accroche-regard coloré.

manière de transmettre sa joie de vivre et son amour des couleurs sans tourner le dos à sa philosophie première. Dégradés inspirants, tentes vibrantes, graphismes exceptionnels… La designer s’est inspirée des couleurs éblouissantes que l’on voit lorsqu’on se trouve en plein soleil et qu’on ferme les yeux. Dans un monde plein d’incertitude, cette ligne est une invitation à l’envisager avec optimisme. Une chose est sûre : si la sortie, l’an dernier, de sa première monographie a contribué à assurer sa renommée

La recherche d’artisans capables de réaliser la production de cette collection a été un facteur important dans la collaboration...

Je crois fermement au savoir-faire artisanal. Ce code d’éthique est le fondement de mon entreprise. La collection n’a été créée qu’après avoir identifié les fabricants européens qui fournissent H&M. Je devais m’assurer que nous partagions des valeurs communes. Qu’il s’agisse de laque du Vietnam, de broderie indienne, de vannerie mexicaine ou de verre soufflé à la main de Bohême, tant les petits meubles que les objets que je crée dans mon propre studio reposent sur un savoir-faire profondément enraciné en Europe et dans le monde. Mes plus grandes pièces de mobilier sont, à quelques exceptions près, produites exclusivement par des artisans locaux en France. Pourriez-vous nous donner un exemple qui illustre ce processus ?

Les assiettes pour H&M Home ont été fabriquées par une entreprise familiale au Portugal et les textiles viennent d’Inde et de Turquie. Dans le cas de la céramique, le processus d’émaillage est difficile à maîtriser. Conséquence : chaque assiette est unique. J’adore ça. La collection India Mahdavi x H&M Home est disponible dans certains magasins et en ligne sur hm.com. @indiamahdavi


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LIFESTYLE

FOOD

Le tabouleh MASTERCLASS

Élément essentiel des mezzes traditionnels du Liban, où elle est née, cette salade de persil plat doit être préparée dans le respect de certaines règles simples pour conserver sa fraîcheur acidulée incomparable. Comme dans cette recette qu’un puriste a concoctée pour nous. Par Elvira Masson Recette Kamal Mouzawak Photos Pierre Lucet-Penato

UN TABOULEH D’UN VERT FRANC, émaillé de rouge en parts égales. Plein la bouche, la verdeur du persil plat, adoucie par la rondeur de la tomate. Sous la dent crisse l’acidité d’un citron atténuée par l’huile d’olive. Le sel mord délicatement. Quelques grains de boulgour. Et un rien de menthe pour rafraîchir. C’est une salade de persil, essentiellement, ce vrai « tabouleh » libanais qui nous est préparé par Kamal Mouzawak, restaurateur et activiste des fourneaux *. Son taboulé n’a rien à voir avec la salade de semoule avec un peu de menthe fanée et des raisins secs ramollis, invention de l’agroalimentaire. Quand il nous tend le flyer

imprimé au blason des Dix commandements du tabouleh, on sait déjà que l’humour cache sincérité et engagement. Car il en va du tabouleh comme d’autres plats, leur dévoiement est synonyme de manque de respect d’une culture et d’appropriation culinaire, donc culturelle. « Le tabouleh est né dans les montagnes libanaises, il est un élément central des mezzes. On le retrouve, sous des formes légèrement variées, en Jordanie, en Syrie, en Arménie… Il est important de lui rendre justice car la connaissance et la compréhension sont un devoir. En cuisine aussi. » LE TABOULEH NE SE PRÉPARE QU’UNE HEURE À L’AVANCE.

C’est un travail minute, ou


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Les ingrédients Pour 6 personnes

5 bottes de persil plat, 3 brins de menthe, 3 oignons verts ou cébettes, 3 tomates, 1 piment vert (pas obligatoire), 1 c. à s. de boulgour fin, le jus de 2 citrons, 5 c. à s. d’huile d’olive, sel et poivre (ou piment de la Jamaïque), salade romaine ou sucrine pour servir.

La recette ultime Trier le persil, ôter les feuilles moins fraîches, composer des bouquets dont les feuilles sont toutes à la même hauteur, afin de faciliter la découpe. Effeuiller la menthe. Détailler les tomates en petits dés. Les disposer dans un saladier. Ajouter le boulgour, 4 pincées de sel et bien mélanger. Hacher le persil sans jamais repasser sur les feuilles déjà tranchées (afin d’éviter l’oxydation). Ajouter au saladier. Hacher la menthe, la glisser sous le persil pour qu’elle ne s’oxyde pas. Puis les oignons et les frotter de sel et poivre. Ajouter au reste. Ne pas mélanger. Couvrir le saladier d’un morceau de papier absorbant et réserver au frais pendant une heure. Mélanger, ajouter le jus de citron et l’huile d’olive. Servir avec des feuilles de romaine ou de sucrine qui font office de cuillères.

presque. Sans quoi pas de fraîcheur, les herbes cuisent dans le citron et c’est un désastre. La première étape relève de l’art du bouquet : trier le persil plat, ôter les feuilles moins fraîches et les ajuster afin qu’elles soient toutes à la même hauteur. « Impossible pour moi de hacher le persil sans avoir recomposé un bouquet bien ordonné. Ce n’est qu’ainsi qu’on pourra le trancher comme il faut. Mais c’est une tâche agréable, on l’accomplit en prenant le café, en rentrant du marché », précise Kamal. Car il faut le « trancher », comme avec une trancheuse à jambon, pas le hacher « à l’occidentale ». Les tiges ne sont pas jetées, elles serviront plus tard à

réaliser une salsa verde. Les opérations doivent ensuite se dérouler en respectant un certain ordre. La tomate est détaillée en petits dés et additionnée dans un saladier d’un peu de boulgour fin, impérativement. On y ajoute du sel qui fait lâcher plus d’eau à la tomate et permet au boulgour de gonfler. Le persil tranché est disposé sur le mélange tomate-boulgour. Puis la menthe tranchée doit être « cachée » sous le persil, sans rien mélanger pour l’instant, afin que la couche de persil la protège de l’oxydation, l’ennemie numéro un. On ajoute l’oignon frotté au sel et au poivre. « Mieux encore, on utilise du piment de la

Jamaïque en poudre, ce faux poivre aux notes de cannelle, girofle et noix muscade, le fameux “allspice”. » Kamal aime aussi y mettre une bonne dose de piment vert tranché fin. Après un passage au frais, pendant une heure, toujours sans être mélangé, on ajoutera, à la toute fin, du jus de citron et de l’huile d’olive. Et là, enfin, on peut mélanger les ingrédients avant de servir, sans attendre. Avec des feuilles de romaine, de sucrine ou, au Liban, de chou blanc. « Le tabouleh est notre fierté », dit Kamal Mouzawak. Et pour nous, ainsi préparé, il est une fête. (*) Auteur, notamment, de Manger libanais, éd. Marabout.


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LIFESTYLE

HOROSCOPE

Scorpion 24.10 – 22.11

ÉMOTIONS Vive le frisson amoureux! Vénus inaugure une période faste. À vous rencontre de cinéma, vertiges et palpitations. À deux? Vous serez sur le même nuage. AMBITION Le début du mois s’annonce tendu et laborieux, mais plein de bonnes choses se profilent pour la seconde quinzaine avec de l’énergie, de la créativité et des chances à saisir.

Sagittaire 23.11 – 21.12

ÉMOTIONS Des échanges amorcés récemment vont s’accélérer en début de mois. Ensuit, Vénus sera d’humeur épique. Le programme? Émois, plaisir et excès. AMBITION Comptez sur un super esprit d’équipe et des opportunités de vous mettre en valeur, mais ce sera plus tendu dès le 16, où des susceptibilités pourraient s’exprimer.

Capricorne 22.12 – 20.1

TAUREAU

Lion 23.7 – 23.8

22.4 – 21.5

Exit tensions et projets en berne, ce mois-ci, Vénus rétablit l’harmonie et ouvre la voie à de nouveaux possibles. Voyage, rencontre ou « crush » partagé. ÉMOTIONS

Le contexte gagne en fluidité et ça fait du bien. Ce mois-ci, votre parole aura plus d’impact et vos initiatives vont cartonner. AMBITION

Gémeaux 22.5 – 21.6

ÉMOTIONS Prête pour le grand frisson? Ce mois-ci, l’amour se vivra dans l’excès et la déraison. Un gros coup de cœur au travail n’est pas à exclure. AMBITION À vous opportunités, coups de chance et élan créatif, mais si le contexte est ouvert, il est aussi assez mouvant, donc assurez vos arrières et ne vous engagez pas sans garanties.

Cancer 22.6 – 22.7

ÉMOTIONS Inspiré, votre ciel exalte l’aspect le plus romantique et magique de l’amour. À deux ou en solo, les expériences émotionnelles seront très intenses. AMBITION Des négociations ardues devraient trouver une issue positive au milieu du mois, ce qui va amorcer une période dynamique et valorisante.

ÉMOTIONS Une situation au point mort devrait se débloquer et ensuite, tout va s’ouvrir. Comptez sur des frissons partagés et des projets qui prennent forme. AMBITION Le début de mois est un peu fermé, mais la seconde quinzaine va vous proposer des solutions et des opportunités vraiment intéressantes, notamment sur le plan financier.

Vierge 24.8 – 23.9

ÉMOTIONS Vénus excite votre

imagination et crée un climat propice aux rencontres et au frisson amoureux. À deux, les différences exaltent le désir. AMBITION Des changements se profilent, il pourrait s’agir d’une nouvelle collaboration, voire d’une reconversion. À noter: une ambiance propice aux luttes de pouvoir.

Balance 24.9 – 23.10

ÉMOTIONS Vénus embellit votre

quotidien. En couple, vous serez dans le même besoin d’unité et de construction. En solo? Une relation de travail pourrait devenir plus ambiguë. AMBITION La première quinzaine vous appartient. Projets, idées, argent, tout ce qui était en gestation va prendre une tournure concrète. À éviter : négliger les détails.

Verseau 21.1 – 18.2

ÉMOTIONS Votre vie amoureuse est dans une belle dynamique. Au menu: plus de désir et, à partir du 16, des opportunités de concrétiser vos projets en duo. AMBITION La première quinzaine sera propice à l’affirmation pour faire décoller vos projets. À prévoir: une communication moins fluide à partir du 12.

Poissons 19.2 – 20.3

ÉMOTIONS Vénus et Jupiter ne vous parlent que d’amour, de joie et de plaisir. À deux, la fusion sera magique. Une relation pourrait prendre une ampleur non prévue. AMBITION Le ciel vous propose un kit «affirmation et réussite». À vous reconnaissance, chance et opportunités. Seul bémol: mollo sur la mégalo, restez réaliste.

Bélier 21.3 – 21.4

ÉMOTIONS Entre émois troublants et échanges percutants, l’amour s’annonce bien. Vous pourriez faire une rencontre excitante sur le plan intellectuel. À exploiter à fond: une séduction solaire. AMBITION Comptez sur un climat très dynamique pour porter vos projets. C’est une période idéale pour argumenter et convaincre, car Mercure sera votre allié jusqu’au 12.

GETTYIMAGES.

Par Carole Vaillant

ÉMOTIONS Vénus apporte une bouffée d’oxygène à vos amours. Nouvelles envies, rencontres, jeux de séduction: ce mois-ci, tout est ouvert. AMBITION Le début du mois pourrait mettre en lumière des désaccords, mais ensuite, vos chances de susciter la confiance seront décuplées.


MARIE CLAIRE EST UNE PUBLICATION DE BASTILLE VENTURE CAPITAL S.A. (TVA BE 0875.062.635) CHAUSSÉE DE LOUVAIN 431 D, B-1380 LASNE.

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LIFESTYLE

INTERVIEW

années 80, mais c’est pour ça que ça me plaît beaucoup. J’aime l’esthétique et l’ambiance de ces années-là.

AIMEZ-VOUS VOTRE VISAGE ?

Oui, j’aime le voir vieillir car il me raconte davantage de choses que lorsqu’il était plus jeune. Il a longtemps été un peu trop lisse à mon goût. ÊTES-VOUS FILLE OU FEMME ?

J’ai l’impression d’être femme depuis l’adolescence. J’ai été les parents de mes parents. DORMEZ-VOUS LA NUIT ?

QUE NE SUPPORTEZ-VOUS PAS QUE L’ON DISE DE VOUS ?

LE PLUS BEAU REGARD QUE L’ON AIT POSÉ SUR VOUS ?

Celui de mes enfants.

CITEZ TROIS AMANTES ET AMANTS RÊVÉS AU COURS DE VOTRE VIE.

Pas assez. Quand je joue au théâtre, je m’endors tard et me lève très tôt parce que j’emmène ma petite dernière à l’école. Je dois cuisiner dès 7 h du matin pour préparer les lunch boxes de mes enfants parce qu’ils n’ont pas de cantine. Je dormirai quand je serai bien vieille ! (Elle rit.)

J’en ai quatre. Le magnifique Joaquin Phoenix, le drolatique Bill Murray, le beau Barack Obama et la renversante Penélope Cruz, qui me donnerait presque envie de virer ma cuti.

VOTRE MÈRE ÉTAIT-ELLE DOMINANTE OÙ SOUMISE ?

Regarder les vagues se casser sur la plage, à Saint-Jean-de-Luz ou ailleurs.

Soumise. On pourrait croire que ma mère reproduisait un vieux modèle féminin, mais c’était en fait une façon de faire fonctionner son couple un peu bancal. COMBIEN DE DROGUES VOUS FAUT-IL POUR VIVRE ?

Le théâtre, définitivement : j’en ai besoin pour vivre. Le vin : toujours deux verres, pas moins, pas plus, après une représentation. Ça m’est indispensable pour l’atterrissage. L’écriture : quand on met les mains dans le cambouis, on ne peut plus les enlever ! Enfin, les sourires et les odeurs de mes enfants, ainsi que les mots échangés avec eux.

VOTRE PLUS GRAND PLAISIR SIMPLE ?

Des réflexions sexistes où l’on devine une certaine condescendance. Le côté : « Ce n’est qu’une petite actrice, de quoi se mêle-t-elle ? » Je me sens quand même assez costaude mais j’ai parfois l’impression qu’on veut m’expliquer la vie. Et ça ne passe pas. ÊTES-VOUS VIOLENTE ?

Je le suis rarement, mais quand ça m’arrive, je retourne systématiquement cette violence contre moi. Je m’énerve et je pleure en même temps. J’en veux presque plus à moi-même qu’à l’autre.

POUVEZ-VOUS SORTIR SANS MAQUILLAGE DANS LA RUE ?

Oui, tout le temps ! Je ne me maquille que pour travailler. J’aime bien sentir le vent sur mon visage. C’est agréable de ne pas avoir de couches sur la figure. AIMEZ-VOUS VOTRE PRÉNOM ?

Je l’accepte bien, même s’il fait années 80, d’ailleurs plus aucune petite fille ne se prénomme ainsi. Ça ne me dérange pas qu’il passe pour daté. FUIR, S’ADAPTER OU COMBATTRE ?

Barack Obama. Je voulais vérifier notre différence d’âge. Dix ans, ça va encore pour être amants ! (Elle rit.)

J’ai commencé par fuir puis par m’adapter. Maintenant, je me sens prête à combattre. On possède plutôt l’âme combattante à l’adolescence, mais je ne me sens réellement forte qu’aujourd’hui. Vieillir possède d’énormes avantages de ce point de vue.

LE MEILLEUR CONSEIL QUE L’ON VOUS AIT DONNÉ.

LA PLACE DU SEXE DANS VOTRE VIE ?

VOTRE DERNIÈRE RECHERCHE GOOGLE ?

POUVEZ-VOUS PRENDRE UNE PHOTO DE VOUS ?

Il vient de Jean Cocteau : « Ce qu’on te reproche, cultive-le, c’est toi. »

Je dirais : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout, mais pas dans cet ordre.

LA DERNIÈRE CHOSE QUE VOUS AYEZ BUE ET MANGÉE ?

SI VOUS ÉTIEZ UNE FÉE ET QUE VOUS POUVIEZ OFFRIR TROIS DONS À UN ENFANT NAISSANT, LESQUELS SERAIT-CE ?

Des Chamallows fondus sur une tartine (recette de ma cadette) et un kir royal. LE GOÛT DONT VOUS AVEZ HONTE ?

La confiance, la créativité et l’empathie.

(*) Le jeu des si, éd. Grasset, 19 €.

Justement… le kir royal, depuis qu’un soir, un grand chef m’a dit que c’était complètement ringard comme apéritif. J’assume. Je sais que ça fait très

ISABELLE CARRÉ LE QUESTIONNAIRE

Alors qu’elle publie son troisième roman*, dont l’héroïne se redécouvre à la faveur d’une usurpation d’identité, la comédienne se dévoile sans fard entre tartines de marshmallows, torride enthousiasme pour Penélope Cruz et nostalgie des années 80. Par Fabrice Gaignault

ISABELLE CARRÉ.

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