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LIFESTYLE
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ÉVASION
l’archipel sont entourées de récifs coralliens qui s’étendent sur environ 1600 km. La Nouvelle-Calédonie abrite ainsi la plus grande lagune du monde et, après la Grande Barrière de corail, le plus grand récif du monde. La beauté de la lagune est déjà remarquable en surface, avec des dizaines de nuances de turquoise et des centaines d’îlots inhabités au large de ses côtes. Mais la splendeur sous-marine est bien plus grande. Le récif corallien accueille plus de 1000 espèces de poissons exotiques, 6500 espèces d’invertébrés et une flore si colorée que les amateurs de plongée et de snorkeling doivent s’appliquer pour ne pas perdre leur tuba lorsque la surprise les laisse bouche bée. UNE BEAUTÉ STUPÉFIANTE
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1. La belle île d’Ouvéa est la perle de l’archipel. 2. Nouméa, capitale exotique de la Nouvelle-Calédonie. 3. Le marché de produits frais de Nouméa. 4. Le capitaine d’une «pirogue», bateau local en bois. 5. Street art dans la capitale.
PAS DE TOURISME DE MASSE
Après avoir exploré deux îles et la capitale, une question continue de me tarauder : où sont les touristes ? La NouvelleCalédonie a clairement le potentiel pour devenir la destination exotique la plus visitée et la plus appréciée au monde, mais le tourisme de masse est loin d’être une réalité ici. « La Nouvelle-Calédonie est l’un des territoires les plus riches du Pacifique Sud », affirme Maud, une jeune Française qui a commencé à travailler
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ROADTRIP
comme comptable à Nouméa il y a six ans. « Le sol de la Grande Terre est riche en nickel, qui est extrait depuis le XIXe siècle. Actuellement, il y a encore trois mines de nickel sur la Grande Terre qui ont participé à la richesse de l’île. Je gagne beaucoup plus ici qu’en France. Et les prix des loyers à Nouméa sont à peu près les mêmes qu’à Paris. Contrairement à des destinations très touristiques comme Fidji et Tahiti, la Nouvelle-Calédonie n’a donc jamais vraiment eu besoin du tourisme de masse. »
SEBASTIAAN BEDAUX.
L’une des escapades les plus populaires au départ de Nouméa est la visite de l’île des Pins, qui se trouve à quelque 20 minutes en avion ou à environ trois heures en ferry de la capitale. L’île des Pins est un paradis ensommeillé de criques turquoise, de plages de sable immaculé et de végétation tropicale, mais la présence de tous ces pins et de ces grottes sombres cachées dans les bois lui confère aussi une certaine étrangeté. En d’autres termes, sa beauté est à couper le souffle ! Tout touriste qui se respecte montera à bord d’une pirogue, une longue barque traditionnelle qui permet de traverser une baie truffée de tortues de mer et infestée de requins pour atteindre la jungle. Une balade courte mais aventureuse vers la « piscine naturelle » de l’île des Pins. Ouvéa, l’une des trois « grandes » îles Loyauté, à l’est de l’archipel, est un autre spot incontournable de la Calédonie. Ici, les bateaux de croisière sont interdits depuis plusieurs années en raison des dommages irrévocables qu’ils causent aux coraux. Sur la côte ouest, en forme de croissant de 50 km de long, on trouve une plage de sable blanc de 27 km, qui est généralement déserte. Sur la côte est, des falaises abruptes émergent de l’eau de mer bleu clair. Dans le ressac des vagues, il n’est pas rare de croiser des requins, mais pour être honnête, il faut rester vigilant partout dans la lagune de la Nouvelle-Calédonie. Avec un peu de chance, on peut d’ailleurs y apercevoir des dauphins et des baleines. Les possibilités d’hébergement à Ouvéa ne sont pas légion, mais étant donné qu’un groupe de cinq touristes sur la plage est déjà considéré comme une foule, y passer quelques nuits ne devrait pas poser problème.
La Nouvelle-Calédonie semble ainsi être le secret le mieux gardé au monde. Si vous faites route depuis Nouméa vers le nord de l’île, puis prenez la direction de la côte est, vous irez de surprise en surprise. Tantôt vous vous croirez au Texas avec ses troupeaux de vaches qui paissent dans de vastes plaines d’herbe jaunie, tantôt vous serez cerné par une jungle qui rappelle à s’y méprendre l’Amazonie brésilienne. Si vous plissez les yeux, vous pourriez même vous croire en Écosse (Cook avait donc raison ?) quelques kilomètres plus loin. Le must absolu ? Un roadtrip. Au programme, un tour de l’île vous permettra de contempler les falaises abruptes longeant la lagune, les lits des rivières luxuriants, les hautes montagnes, et vous arriverez sans peine à la conclusion que la NouvelleCalédonie est sans doute le plus beau pays que vous ayez soumis aux caprices perfides d’une Peugeot ou d’une Renault – après tout, on est encore en France !
EN PRATIQUE
Y aller De Paris, on peut prendre un vol direct avec Air France pour Osaka ou Tokyo et de là, avec Aircalin, pour Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie. Comme il s’agit d’un territoire français, les touristes européens n’ont pas besoin de visa. Se déplacer Il est très pratique de louer une voiture sur la Grande Terre pour explorer l’île. Nouméa n’est pas la ville la plus facile à parcourir en voiture, mais le reste de l’île est traversé par une seule route principale menant vers une multitude de voies transversales. Pour découvrir les autres îles de la
Nouvelle-Calédonie, vous pouvez prendre le ferry ou vous envoler avec Air Calédonie, qui propose ses services à partir de l’aéroport de Magenta, situé à Nouméa même. L’aéroport international La Tontouta se trouve à environ 45 minutes de route au nord-ouest de la capitale. Monnaie La monnaie de la NouvelleCalédonie est le franc CFP, qui est également utilisé en Polynésie française. 1 € = 120 CFP. Quand partir ? La meilleure période pour voyager en Nouvelle-Calédonie s’étend d’avril à janvier.