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reportage santé
Texte Malvine Sevrin
nature
RETOUR AUX SOURCES D’où viennent les plantes que l’on retrouve dans les compléments alimentaires ? Qui les sélectionne ? Quels sont les critères ? Réponses avec un chasseur de plantes.
Depuis 25 ans, Fabrice Maurice est responsable « achats & sourcing de plantes » pour les laboratoires Arkopharma. Surnommé par ses collègues « l’Indiana Jones » des plantes, c’est lui qui sélectionne les matières premières à travers le monde.
En quoi consiste le métier de responsable achats & sourcing de plantes ?
Fabrice Maurice
Il s’agit de trouver, d’identifier et gérer le sourcing de plantes médicinales à travers le monde. J’organise le réapprovisionnement et la mise en culture des plantes existantes dans nos références et je me charge également de dénicher de nouvelles plantes sollicitées par notre service recherche et développement.
Comment devient-on « chasseur de plantes » ? Il n’existe aucune école spécifique pour se former à l’achat de plantes. Nous sommes d’ailleurs très peu à faire ce métier en France, peut-être une dizaine tout au plus. Il n’existe pas de grand catalogue des plantes où l’on passe commande ! On apprend ce métier avec le temps et l’expérience et surtout on n’arrête jamais d’apprendre.
La première compétence à avoir est une grande connaissance des plantes de A à Z. Il faut aussi être un passionné en accord parfait avec la nature, connaître la saisonnalité des plantes afin de cibler l’époque à laquelle il faudra acheter ou réserver la plante. Une organisation minutieuse et une capacité à anticiper sont nécessaires afin de prévoir les récoltes pour pouvoir produire un an plus tard. Une bonne et solide base scientifique est également requise, notamment pour connaître les actifs des plantes médicinales. Enfin, le côté relationnel avec les producteurs et fournisseurs est également essentiel. Il faut être en fusion avec le monde agricole, aimer ce milieu et connaître plusieurs langues pour se faire comprendre à travers le monde. Je parle quatre langues et je possède de bonnes bases en latin, ce qui facilite l’échange lorsqu’on parle de plantes médicinales (car les noms botaniques des plantes sont connus universellement).
SHUTTERSTOCK
Quelles sont les compétences requises ?
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