ELLE Belgique Octobre - FR

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SPÉCIAL ACCESSOIRES BELGIQUE

ELLE BELGIQUE N° 222 • OCTOBRE 2022 • LE NUMÉRO ACCESSOIRES

® BELGIQUE - OCTOBRE 2022 MENSUEL € 5,90

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Je pense que cette obsession pour les chaussures s’est vraiment matérialisée lorsque je cherchais la tenue de mon mariage civil. Je n’ai jamais été une grande collectionneuse de bijoux, ni de foulards ou de chapeaux (pour des raisons capillaires évidentes). En revanche, quand il s’agit de sacs et de chaussures, le temps s’arrête. Donc, je cherchais un peu mollement ma robe de mariée, quand j’ai compris qu’une seule et unique chose m’intéressait : les escarpins que j’allais porter. Ils devaient être roses (de toute façon, je ne m’habille pas en blanc). Ils devaient être chargés. Avec des strass. Peut-être même des clous. Ils devaient être chers. J’ai donc répondu à toutes les personnes interloquées par mon manque d’ambition sur la robe : « J’ai les chaussures, tu veux les voir ? T’es pas prêt·e ! » Quel soulagement. Je les avais trouvées. Le mariage est en novembre, j’ai encore un peu de temps. Pour l’instant, une fois par semaine, j’ouvre la boîte, je défais chacun des dustbags, je les observe. La semelle est toujours immaculée. Si on peut admirer une magnifique sculpture, pourquoi ne pas faire de même avec celles que l’on met à ses pieds ? En ce point, je rejoins certainement notre article sur « la mode objet » : « La mode sculpture, que l’on imagine plus facilement dans un musée d’art contemporain que sur un corps quotidien, explose et explore les nouvelles normes. » La confection, les matières, la couleur et ses reflets sont autant d’éléments qui nous font apprécier ces accessoires qui ne le sont pas. Dans ce numéro, nous leur rendons hommage. Mais cette question me taraude… faut-il vraiment porter la mode objet ? N’est-ce pas l’ultime hommage de ne jamais les altérer ?! Les savoir intactes et prêtes à me transformer en fée sans jamais, en réalité, les déballer. OK, c’est décidé. La mariée montera l’allée… nu-pieds.

Marie Guérin, rédactrice en chef @_marieguerin

Escarpins en cristaux, Mach & Mach, 1.071,54 € sur Nordstrom.com

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ACCESSOIRE, LA FASCINATION DE L’OBJET

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Front row : nos tendances préférées nous font chavirer La mode objet : quand le vêtement devient sculpture Quelles sont les nouvelles marques de sacs belges ? Marina Rinaldi x Sara Battaglia : la collaboration qui fait notre rentrée Shopping : quels sont les accessoires de la rentrée ? Édito mode : back to school !

20 REPORTAGE 27 Radar : les décryptages du mois d'octobre 44 Rencontre avec Rupi Kaur : « Comme si le fait d’avoir une opinion nous rendait hostiles ou moins attirantes » 70 Xueli Abbing, mannequin albinos engagée 76 La clinique de genre ouvre à Bruxelles : de quoi parle-t-on ? 84 Psycho rigolo : l'herbe plus verte d'Alexandre Jardin

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Marrakech, mon amour : dans le jardin d'Yves Saint Laurent Portrait de Francis Kurkdjian, parfumeur d'âme Beauty focus : comment prendre soin de soi ce mois-ci ? Regé-Jean Page : rencontre avec l'égérie d'Armani Code Visite du jardin aux 1001 roses de Lancôme

LIFESTYLE Bienvenue chez Elena Soboleva : digital diva Ann Demeulemeester sur le divan On a testé la calligraphie C'est mon histoire : « Il m'a fait croire que j'allais conquérir le monde » 150 Dépaysement en Croatie : nos meilleures adresses 154 En vacances avec son ado 162 L'héroïne du quotidien : Samanta Borzi

EN COUVERTURE Margot Davy @IMM porte une robe polo, un pantalon jodhpur, des boucles d'oreilles en or et argent et un sac à main "Pont 9" en cuir lisse, le tout Louis Vuitton. Photographe : Stephen Mattues Stylisme : Delphine Dumoulin Direction artistique : Iris Rombouts Hair & make-up : Elke Binnemans @Sisley Cosmetics et Hair Rituel Assisitante photo : Noemi Morren

DAMON BAKER, PRESSE

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RÉDACTRICE EN CHEF

RÉDACTRICE EN CHEF ELLE.BE

Marie Guérin, Marie.Guerin@elle.be @_marieguerin

Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be @maryvekemans

DIRECTRICE ARTISTIQUE Iris Rombouts, iro@elle.be @imageboulevard

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Noemi Dell’Aira, nda@elle.be

@noemidellaira

EDITING

COORDINATRICE ELLE.BE Jessica Fine, jfi@editionventures.be

GRAPHISTE WEB

Rosalie Bartolotti, rba@elle.be

Juliette Debruxelles, jdb@elle.be

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MODE

Responsable : Marie Guérin, Marie.Guerin@elle.be Elisabeth Clauss, ecl@elle.be @elisabethclauss

BEAUTÉ

@jessicafine1

@rosaaliee

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Back-end developer : Paul Ansay; paul@editionventures.be

SALES DIRECTOR

CREATIVE SALES MANAGERS

Grégory Escouflaire, ges@elle.be

Johanna Webb, jwe@editionventures.be Kelly Gielis, kgi@editionventures.be Alexia Neefs, alexia.neefs@editionventures.be Valérie Decallonne, vdc@editionventures.be Nathalie Fisse, nfi@editionventures.be Elodie Andriveau; ean@editionventures.be

GRAPHISTES

PRINT PRODUCTION COORDINATOR

LIFESTYLE

Responsable : Céline Pécheux, cpe@elle.be

CULTURE

Leen Hendrickx, lhe@elle.be @l1hendrickx Florence Collard, fco@elle.be @florencecollard

Amélie Eeckman, aee@editionventures.be

TRAITEMENT DE L’IMAGE

Lore Mosselmans (Chief Marketing Officer) lmo@editionventures.be Carla Circiello (Junior Campaign Coordinator) cci@editionventures.be Laura Collu (Junior Campaign Coordinator) lco@editionventures.be

Walter Vleugels, wvl@elle.be

@walt_wings

PHOTOGRAPHIE

Justin Paquay, jpa@elle.be

CORRECTEUR

CREATIVE SOLUTIONS LAB

MATÉRIEL PUBLICITAIRE

Geoffrey Favier

Valérie De Jonghe, vdj@editionventures

TRADUCTION Virginie Dupont feat. talkie-walkie srl

EVENT

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO

PRODUCTION

Juliette Debruxelles, Camille Vernin, Lore Ginneberge, Alice Herman, Juliette Maes, Jolien Vanhoof, Barbara De Munnynck, Eveline Janssens, Ringo Gomez-Jorge, Stephen Mattues, Delphine Dumoulin, Kim Theylaert, Elke Binnemans, Noemi Morren, Margot Davy @IMM

DIRECTEUR GÉNÉRAL Didier Henet COO Florian de Wasseige fdw@editionventures.be

EDITION VENTURES WOMAN CEO Bernard de Wasseige

CELLULE WEB

Philippe De Jonghe, pdj@editionventures.be

Responsable : Marie-Noëlle Vekemans, mnv@elle.be

EDITION VENTURES CEO Bernard de Wasseige

PHOTOGRAPHES/VIDÉASTES Justin Paquay, jpa@elle.be

co lo fon

Noah Falcone nfa@editionventures.be Business Team Corporation Michel Vanderstocken/Isabelle Matthys

IT-MANAGER Dominique Remy (alpha-chrome)

IMPRIMERIE Quad/Graphics DISTRIBUTION AMP ABONNEMENT

Par téléphone +32 (0)2 556 41 40 de 8 h à 16 h 30 / du lundi au vendredi par courrier AMP - viapress. be, Route de Lennik 451, 1070 Bruxelles. Par mail info @ viapress.be

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LAGARDÈRE NEWS

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INTERNATIONAL AD SALES HOUSE : LAGARDÈRE GLOBAL ADVERTISING CEO SVP/International Advertising – Julian Daniel jdaniel@lagarderenews.com ELLE Belgique est publié 9 fois l’an par Edition Ventures Woman

RÉDACTION ELLE BELGIQUE 431 D CHAUSSÉE DE LOUVAIN, 1380 LASNE - E-MAIL : INFO@ELLE.BE

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La transmission de documents et informations à la rédaction du ELLE Magazine Belgique – S.A. Edition Ventures inclut l’autorisation de l’auteur quant à leu libre utilisation voire publication. Les marques, les prix et les adresses publiés dans le ELLE Belgique n’engagent en aucune manière celui-ci et ne sont annoncés qu’à titre indicatif sans vérification préalable de leur contenu par le ELLE. La reproduction, même partielle, de tous les articles, photographies, dessins, modèles et illustrations du ELLE Belgique est interdite tout comme celle des créations d’artistes publiées dans le ELLE et ce, même si ceux-ci sont publiés à titre de publicité. La rédaction décline toute responsabilité concernant le contenu commercial.

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Photo © Rodolphe OPITCH

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STEPHEN MATTUES

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Robe en dentelle de calais noire, Dior. Perfecto géant en fausse fourrure jaune, Stand Studio. Boucles d'oreilles en or et argent et sac à main "Coussin BB" en cuir, satin imprimé et cristaux, Louis Vuitton.

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ÇA PÉTILLE ! Rejoignez le monde maximaliste où l'accessoire est source de gloire.

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BOTTEGA VENETA

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MORE IS MORE

PIEDS FLUFFY Vos pieds nus ont eu la vie dure cet été : soleil, sable, bière de festival… À présent, prenez grand soin d’eux avec des chaussures extra douces et câlines.

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Les minimalistes feraient mieux d’hiberner. Les derniers accessoires sont grands, audacieux et beaux. Vous en êtes ou pas ?

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Badhairday ? Dissimulez-vous dans votre chemise (trop grande), votre veste de pluie ou votre sweat à capuche. Pas vu, pas pris !

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EMPORIO ARMANI

GIVENCHY

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CACHE-CACHE

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NOSTALGIE DES ANNÉES 2000

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5 1 RICHARD QUINN 2 DOLCE & GABBANA 3 HALPERN 4 COPERNI 5 SUPRIYA LELE

Dépoussiérez ces sacs baguettes que vous avez cachés dans le placard il y a des années. Si le vintage n’est pas votre truc, optez pour un nouveau modèle fantaisie dans une couleur vive ou avec des paillettes.

DOLCE & GABBANA

COURRÈGES

Oui, les cuissardes sont très sexy… Cette saison, elles défilent dans des couleurs métallisées séduisantes, des rouges passionnés et des violets irrésistibles. CHANEL

BOTTEGA VENETA

ISABEL MARANT

ALBERTA FERRETTI

SEXY !

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PERCE-OREILLE

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Des bijoux qui rampent le long, sur et dans votre oreille. Magnifique, mais ça nous donne la chair de poule !

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AU STADE

5 1 DOLCE & GABBANA 2 FENDI 3 GIVENCHY 4 RABAL GURUNG 5 BRONX AND BANCO

La casquette de baseball joue les gros bras. Cette dernière version se démarque nettement des autres. La question est de savoir si elle a vraiment sa place dans les tribunes.

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KENZO

ROKH

CHANEL

L’écharpe en soie fait un retour en force. Chocs de couleurs et contrastes, tout est permis, à condition de maîtriser le nœud Sloane Ranger. Deux mains gauches ? Emprunter une cravate aux garçons.

GUCCI

JOLIS NOEUDS

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PERLES D’AMOUR Qu’il s’agisse d’une perle discrète autour du doigt ou d’une perle aussi grosse qu’une balle de ping-pong autour du cou, le perlage est la nouvelle mode.

UNE-DEUX Deux sacs valent mieux qu’un. Un grand pour votre trousse à maquillage, votre smartphone et vos liasses de billets, un mini pour vos clés et vos petits oursons en gélatine. Pratique, non ?

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Réfléchissez avant de vous promener dans la rue avec une paire de sandales à plateforme : l’orgueil précède toujours la chute.

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MARC JACOBS

VERSACE

EN HAUTEUR

VALENTINO

GIAMBATTISTA VALLI

HALPERN

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1 DOLCE & GABBANA 2 GIVENCHY 3 PRABAL GURUNG 4 DIOR 5 VERSACE

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BCBG Sortez la cravate de l’armoire, car, cette saison, le look d’écolière est de nouveau à l’honneur. Optez pour des chemises oversize, des mocassins épais et des couvre-chefs originaux.

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GONFLÉ À BLOC

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Votre prochain sac à main promet d’avoir un certain « confort ». Les designers font exploser la pochette gonflable et créent des modèles qui font penser à un oreiller extra doux. Pratique pour nos virées en festival l’été prochain !

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FENDI

Les fans de la série Netflix « Les chroniques de Bridgerton » le savaient déjà : une taille cintrée est l’incarnation de la séduction. Une tendance qui — presque littéralement — vous laisse pantoises. Ne portez pas le corset sur la peau nue, mais sur un haut uni.

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BALMAIN

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CAMISOLE DE FORCE

DIOR

1 PAUL & JOE 2 LOUIS VUITTON 3 VERSACE 4 GUCCI 5 MIU MIU

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GIAMBATTISTA VALLI

Marie Guérin I Jolien Vanhoof I Elisabeth Clauss

UPSIDE-DOWN

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Des cheveux mouillés symbolisant la renaissance aux looks révolutionnaires rappelant les grandes manifestations étudiantes de mai 1968, Giambattista Valli a retourné le monde de la mode pendant un certain temps. Ou est-ce l’effet de ces lunettes de soleil ?

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GOOD SPIRIT On pourrait s’abandonner à la nouvelle collection préautomne de la marque belge Âme, aux influences sportswear et workwear des années 90. Des pièces confortables avec des fentes latérales, des manches smockées et des tons neutres comme le marron chocolat et le gris vintage qui font la loi. Féminin au sens cool et décontracté. ame-antwerp.com

Q&A

CIAO SIGNORINA ! Aroz, c’est la marque de bijoux qui nous fait rêver pour la rentrée puisqu’elle prolonge l’été. Les créatrices Laura et Paola nous emmènent en Italie…

« Paticcino », c’est une pâtisserie en italien, et quoi de plus gourmand que ce sac iconique Weekend Max Mara pour représenter fièrement son artisanat ? Cette année, il entame une tournée mondiale avec un premier arrêt à Venise pour rendre hommage à ses magnifiques tissus. Weekendmaxmara.com

Qu’est-ce que la collection Ciao Signorina signifie pour vous ? Cette collection nous tient particulièrement à cœur. Elle signifie énormément de choses pour nous. Peut-être parce qu’on s’est plongées dans tous ces souvenirs, on s’est inspirées de nos racines, des bijoux de notre grand-mère… Et puis, parce qu’on a créé une médaille à son effigie, la Nonna, qu’on a d’ailleurs hâte de porter.

Y a-t-il une explication/inspiration concrète derrière chaque bijou ? Oui, généralement il y en a toujours une ! Par exemple, pour le collier Dario, on s’est inspirées d’un Palazzio à Venise qui porte le même nom. Dès le départ, on savait qu’on voulait créer une collection autour de l’Italie. On a donc d’abord créé notre roadmap et puis on s’est inspirées de photos de voyages trouvées sur Pinterest. On aimait beaucoup l’architecture de ce palais et plus particulièrement les formes de ses fenêtres qui sont alors devenues les maillons de l’une des pièces phares de cette collection. arozjewelry.com

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TOURNÉE MONDIALE

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JIL SANDER

JE LE VEUX ! Les gros mariages sont à nouveau autorisés et on n’a pas l’intention de s’en priver. Vous ne tarderez pas à trouver l’inspiration au salon du mariage moderne I Do I Do, qui est dirigé depuis cette année par l’organisatrice de mariages Karolien Verstraeten et son partenaire Mathieu Spaenjers. Le duo choisit résolument des marques locales et durables pour lesquelles nous sommes heureux/euses de nous mettre à genoux.

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Le 30 octobre à Felix Pakhuis, Anvers. Les billets sont au prix de 12,50 € en prévente, 15 € au guichet. idoido.be

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HUE, DADA ! Le Far West n’a jamais été aussi proche cet hiver. La chemise en flanelle et le chapeau en

LE NOUVEAU NYLON Voilà plus de 40 ans que Prada a fait du nylon la matière signature de ses collections. Une matière innovante que la marque italienne a sublimée en lui attribuant les codes et le savoir-faire du luxe. À l’époque, c’est une révolution. Aujourd’hui, le nylon en entame une seconde. Avec Re-nylon, Prada ouvre le chapitre durable de ce tissu iconique avec un nylon créé grâce au recyclage et à la purification du plastique collecté dans les océans, les filets de pêche, les décharges et les déchets de fibres textiles : l’ECONYL®. Par un processus de dépolymérisation, de purification puis de transformation en nouveaux polymères puis en fils, ce matériau peut être récupéré et transformé en un nouveau tissu de nylon. Sur le catwalk, on ne pouvait pas louper le bomber revisité avec ses fleurs en sequins XXL entièrement brodées à la main pour un effet tridimensionnel bluffant. Un bon exemple de la rencontre entre créativité et durabilité.

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feutre ne sont pas des incontournables, mais les bottes ? Yee-haw ! 1 Bottines en cuir, Khaite, 900 € 2 Bottes de cowboy en suède, Isabel Marant, 720 €.

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Inspiré de l’icône de l’application photo de l’iPhone et plié de manière experte pour en faire un magnifique sac. Sac en cuir, 595€. coperniparis.com

PALMARÈS Code vestimentaire pour un tour du pâté de maisons ou le marathon

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Veste en tricot, Dodo Bar Or via net-a-porter.com, 470 €

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Art ou chaussure ? La question nous brûle les lèvres tandis que ces beautés sculpturales passent de la scène à la rue.

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VOUS AIMEZ KEITH HARING ? Si oui, vous allez adorer la nouvelle collection de Pandora, inspirée de la devise de l’artiste « Love for all ». Ainsi, la marque redonne vie à la créativité de la scène underground new-yorkaise des années 80, marquée par les rappeurs, les amateurs de breakdance, les skateurs, les joueurs de basket, les musicien·ne·s et le milieu de la nuit. En tout, 14 bijoux – huit Charms, un bracelet, un collier et des boucles d’oreilles, inspirés des œuvres emblématiques de Keith Haring : le chien aboyant, l’ange bébé et les lignes larges. Définitivement, c’est la collab’ feel good qui nous rappelle que l’art est aussi à porter ! Keith Haring x Pandora, disponible le 29/09 sur Pandora.com

JEAN-PIERRE GABRIEL, IMAXTREE, PRESSE

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LIAN BENOIT, PRESSE

NOTRE BESOIN DE POMME EST IMPOSSIBLE À RASSASIER « La consolation ne dure que le temps d’un souffle de vent dans la cime d’un arbre… », écrit Stig Dagerman dans le livre qui donne son titre à cet article : un livre que Pomme a lu sur les conseils de l’illustre illustrateur Claude Ponti, qui a réalisé l’artwork de son nouvel album, le troisième, baptisé donc « Consolation ». « C’est un trop beau mot », considère-t-elle, et il ne cessera de revenir, tel un mantra, une prière, lors de cette interview. Ces douze chansons qui, cette fois, se parent d’une teinte subtilement électronique, comme du « Vespertine » de Björk en mode bedroom folk, ne parlent que de ça : « Écrire ces chansons-là, c’était pour moi un moyen d’aller vers quelque chose de plus lumineux et d’apaisé après la pandémie… Je ne pouvais pas passer ma vie à tout le temps être anxieuse. C’était vital. » « L’humanité a besoin d’une consolation qui illumine », rajoute Dagerman dans son testament culte… Après le succès fulgurant de ses « Failles », album « révélation » aux Victoires de la Musique 2020, Pomme avait envie, cette fois, de dire « tu » et plus « je » : de consoler celles qui ne le sont jamais au lieu de remuer le couteau dans ses fêlures à elle, « parce que moi j’ai la chance d’être consolée tout le temps, de faire un métier de privilégiée et d’être entendue ». D’où ces chansons épistolaires, qui s’adressent à ces femmes « qui

n’ont pas eu la chance d’avoir une vie facile, surtout quand elles sont artistes » : qu’il s’agisse de Barbara (« B. »), de l’écrivaine suicidée Nelly Arcan (« Nelly ») ou même du personnage animé de Chihiro (« La rivière »), toutes ces figures féminines donnent à Pomme, et à celles qui l’écoutent, un sentiment de « légitimité » et donc de « soulagement » : « Me reconnaître dans leur vie, leur histoire, leur art, ça me donne le sentiment d’être acceptée et d’être moins seule... » Bref ça console — d’ailleurs « bien plus que le succès » — à une époque où subsistent, malgré la prise de conscience, les inégalités, la peur, les discriminations. Après avoir survécu à une pandémie et deux Victoires de la Musique, après avoir « exposé toute cette anxiété » (c’est même le titre d’un de ces précédents tubes) et ses « névroses », Pomme a donc trouvé un certain équilibre, « en se dispensant d’accrocher sa vie à des points d’appui aussi précaires que le temps et la gloire » (Stig Dagerman, toujours). Disque d’échappée (de l’enfance, de la mort, de la célébrité, du « prêt-à-écouter »), « Consolation » montre une artiste de 26 ans qui se sent libre et « souveraine à l’intérieur de ses limites » (lis Stig). Écoute-la t’ouvrir ses bras.

Pomme, « Consolation » (Sois sage musique/Universal). pommemusic.fr En concert au Cirque Royal le 8 mars 2023 magazine ELLE 31

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Texte Elisabeth Clauss

LA PIÈCE QU’ON N ’AVA I T PA S V U E V E N I R

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VINYLE, VIDI, VICI Cet hiver, on sera verni·e·s. En total look de préférence, et en colorama de haut en bas. Quand on était petit·e·s, c’était juste les souliers. Dans le meilleur des cas, avec un imper un peu stylé. Mais le temps a passé comme sur une toile cirée, et on peut enfin briller de créativité en vinyle et vernis, sexy seulement si on en a envie, et à l’abri de la pluie.

Seconde peau, premier choix

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1 Nicole Kidman, Balenciaga Couture look 56 2 Cuissardes vernies rouges, Sarenza, 149 € 3 Maison Natan 4 Pantalon, Dondup, 375 € 5 Baskets à plateforme métallisées, Buffalo, 180 € 6 Doudoune, Stand, 449 € 7 Escaprins, Dior, 1190 €.

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On se plie volontiers aux charmes de l’esthétique synthétique sans rechigner quand le polyuréthane est à la fois souple et plein d’âme. Sortis depuis longtemps du champ lexical du fétichisme, le vinyle, le silicone et le latex nous jouent chaque saison une nouvelle partition. En l’occurrence, celle d’une sensualité ludique et expressive, d’un goût du jeu mode assumé. Pop ou métallisés, ces (re)vêtements polis retournent la lumière droit dans la pupille de qui s’y mire : entre gammes pastel et color blocks piquants, on attire le regard tout en détournant l’attention. C’est toute la grâce de ces matières à sculpter, qui renvoient des reflets cinglants si on s’en approche imprudemment. Alors, on cède aux robes ajustées, on ressort les manteaux longs, noirs si on veut même si la tendance tend vers des gouaches festives, parce qu’on aime toujours l’idée d’une main de fer dans un gant de PVC.

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FALL

SIMONE, LE VOYAGE DU SIÈCLE Simone Veil a fait adopter la loi dépénalisant

Intelligent, minimaliste, haletant. Ces trois qualificatifs décrivent parfaitement le film de survie « Fall » du réalisateur Scott Mann (« Bus 657 »). Deux amies, Becky et Hunter, cultivent une passion commune pour l’escalade et les réseaux sociaux. Après un accident tragique, Becky sombre dans la dépression, mais Hunter l’entraîne dans leur prochain défi : escalader une tour de télécommunication dans un paysage désertique. En haute altitude, les filles se retrouvent piégées. 100 minutes d’action effrénée, portée par une réalisation qui donne le vertige. Réservez d’ores et déjà une manucure, car vous quitterez la salle avec des ongles rongés. À partir du 14 septembre au cinéma

l’avortement en 1975. Rien que pour ça,

THE WOMAN KING

elle mérite un film. Mais sa vie recèle de

Viola Davis a déjà un Emmy et un Oscar sur sa table de chevet. Espérons qu’elle aura encore une petite place, car son rôle de Générale Nanisca dans « The Woman King » est du genre à attirer les récompenses. Le film se déroule dans le royaume du Dahomey en Afrique de l’Ouest (l’actuel Bénin occidental) en 1823. Ici, les Agojie, un régiment de guerrières, protègent le roi. Mais leurs valeurs et leur mode de vie sont menacés. Au cours de cette période agitée, la Générale Nanisca entraîne une nouvelle génération de recrues. En parlant de femmes de pouvoir…

mille épisodes dignes d’être racontés. Contrairement à sa mère, juive comme elle, elle a survécu à leur déportation à Auschwitz. Elle a étudié le droit, avant de devenir ministre, puis la première présidente du Parlement européen. Ce biopic est tout sauf une austère leçon d’histoire. Construit à partir de souvenirs glanés, il s’agit d’un portrait atmosphérique et intime de la femme Simone et non d’un film de propagande sur l’icône féministe Veil. À partir du 12 octobre au cinéma

À partir du 12 octobre au cinéma

ZILLION Dans les nineties, on se déhanchait au Zillion à Anvers. La légendaire discothèque belge renaît de ses cendres dans le dernier film de Robin Pront (« Les Ardennes »). Du moins l’espace d’un instant, car l’histoire du fondateur Frank Verstraeten, de sa chérie slash Miss Belgique et de son ami roi du porno Dennis Black Magic, truffée d’affaires louches et de coups fumants, se conclut par une chute vertigineuse qui semblait écrite.

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À partir du 26 octobre au cinéma

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L’AUTOMNE AU GRAND KAHLO Artiste, plasticienne en feuilles, conteuse d’histoires à la page, peintre et sculptrice, Isabelle de Borchgrave présente Miradas de Mujeres*, exposition en hommage à l’œuvre et à la personnalité de Frida Kahlo.

Elles ont en commun le goût du décalage des matières, l’art d’être là où on ne les attend pas, un propos sociologique (et haut en couleur) sur leur époque, qui interroge les normes esthétiques. Chacune a signé des œuvres aux palettes intenses, joué des textures, sculpté la peinture. L’exposition de la patiente belge à propos de la militante mexicaine aux Musées royaux des Beaux-Arts à Bruxelles a nécessité trois années de mises en couleur et de pliages, pour concevoir grâce à quatre kilomètres de papier une quarantaine de robes, des tapis, des meubles, des oiseaux et des accessoires propres

*Regards de Femmes. Miradas de Mujeres, aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, du 14 octobre 2022 au 12 février 2023. Frida Kahlo au-delà des apparences, au Palais Galliera à Paris, jusqu’au 5 mars 2023.

METALLICA Le plus beau des métaux précieux brille, scintille et resplendit. Cette saison, montrez ce de quoi vous êtes fait·e : de l’or pur !

à dépeindre toutes les pièces de l’univers de Frida Kahlo et de sa Casa Azul (la célèbre « maison bleue »). Tout près du sujet, mais à Paris, Le Palais Galliera célèbre aussi l’artiste féministe et révolutionnaire à travers une rétrospective intimiste rassemblant vêtements originaux, correspondances, bijoux, photos, produits de beauté et prothèses médicales. Avec jusqu’au 31 décembre une exposition-capsule pour aborder l’influence de l’artiste sur la mode contemporaine. Deux voyages en créativité pour (re)découvrir au-delà du corps contrarié, la flamboyance de la liberté.

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LE REFUGE

RECONSTRUCTION

UNE VIE QUI BASCULE

1894, Texas. Dans une Amérique qui se reconstruit doucement après une épidémie de grippe ravageuse et qui célèbre la fécondité des femmes par-dessus tout, la stérilité est condamnée et même punie. Après une année de mariage, la jeune Ada, 17 ans et apprentie sage-femme, voit avec désespoir son ventre rester plat. Chassée de son foyer, accusée de sorcellerie, elle s’échappe d’un couvent et finit par rejoindre un gang de hors-laloi pour le moins surprenant, composé uniquement… de femmes. Démarre alors pour elle et ses acolytes une quête éperdue de liberté, d’éducation et de justice, une chevauchée épique portée par les paysages grandioses du Far West. Il y a vraiment quelque chose d’exaltant dans le fait de lire un roman d’aventures, dans la plus pure tradition du western, mais dont les codes de genre (généralement 100 % masculins) ont été totalement revisités et réinventés. Ici, l’histoire se joue du côté des femmes (exclues de la société à cause de leur infertilité ou de leur orientation sexuelle), mais c’est loin d’être une histoire de perdantes.

Plusieurs livres de cette rentrée littéraire abordent le sujet des violences domestiques. Il y a notamment « Trois sœurs », de Laura Poggioli, qui revient sur l’histoire (vraie) de trois jeunes filles russes accusées pour le meurtre de leur père, un homme violent qui leur a fait subir un enfer pendant des années et qui échappait (comme souvent, si pas toujours dans ce genre d’affaires) à la police. Il y a aussi l’excellent premier roman de Sarah Jollien-Fardel, « Sa préférée ». Un récit incarné et d’une justesse à couper le souffle sur les ravages qu’un père violent peut laisser derrière lui. Car comment grandit-on, comment se construit-on après une enfance faite de coups et d’humiliations ? Jeanne, la narratrice, essaye de vivre, parce que c’est comme ça qu’on fait, c’est la seule solution. Sortir de tout ça, étudier, trouver un travail, fuir sa famille, se faire des amis, des amours même. C’est furieusement beau et triste, fragile et puissant. C’est aussi un livre nécessaire. Il faut continuer à s’indigner, à se révolter, à briser la loi du silence. « Sa préférée », Sarah Jollien

Le nouveau roman de l’écrivaine anglaise Tessa Hadley se dévore comme une délicieuse comédie dramatique, un brin désuète, mais agréablement réconfortante. On y rencontre Phyllis, épouse charmante et mère au foyer aimante, prototype parfait de la femme quadra des années 60, dans une banlieue cossue de Londres. Un soir, le fils d’un couple d’amis éloignés vient dîner à la table familiale. Il a vingt ans, il est révolté, grossier même, il est jeune et terriblement énervant, mais il est aussi intrigant. Le dîner est arrosé. En fin de soirée, Phyllis et lui finissent par s’embrasser au détour d’un étang dans le jardin des voisins. C’est le début du basculement. Car Phyllis va foncer tête baissée dans cette nouvelle histoire d’amour qui n’est qu’un prétexte pour quitter une existence qui ne lui convient pas, une vie qui l’ennuie. Dans un monde où la liberté d’être et d’aimer est souvent entravée par le poids du mariage et de la maternité, c’est un roman qui vient rappeler que la vie est complexe, multiple et que rien n’est jamais figé.

« Hors-La-Loi », Anna North, Stock, 23,10 €

Fardel, Sabine Wespieser, 20 €

« Free Love », Tessa Hadley, Bouquins , 22 €

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Des histoires de femmes, encore. Parce qu’elles nous inspirent si fort. Parfois difficiles, mais tellement touchantes par leur force d’esprit et leur regard changeant sur la vie.

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TOUTE LA DOUCEUR DU CACHEMIRE À présent que les vacances d’été sont officiellement terminées, place au dressing d’automne.

On rêve de tricots chauds et moelleux. La base idéale de toute garde-robe automnale ? Le cachemire pour son côté intemporel. Et l’élégance qu’il apporte, en plus de la douceur, aux pulls mais aussi aux pantalons. La bonne idée : privilégier les tons neutres pour pouvoir combiner à l’infini. Les pièces de la dernière collection cachemire de C&A sont fabriquées 100% en cachemire de haute qualité. On est déjà impatients de les porter tout l’hiver - et de nombreux hivers à venir.

CACHEMIRE CERTIFIÉ SFA Chez C&A, on peut shopper des pièces élégantes en cachemire certifié SFA et donc récoltées de manière responsable. Cette certification atteste qu’on tend, tout au long du processus de production, vers des normes élevées en matière de bien-être animal tout en minimalisant l’impact environnemental et en protégeant les ressources des bergers. La Sustainable Fibre Alliance collabore en effet avec pas moins de 95 communautés de bergers, dont certains sont nomades. Opter pour ces vêtements douillets en cachemire équivaut à donner un coup de pouce à l’agriculture durable.

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© ALEX SILVA

Marine Simonis

« LA GARMIN FORERUNNER 955 SOLAR M’AIDE À AMÉLIORER MES PERFORMANCES SPORTIVES TOUT EN ME PRÉSERVANT DU SURENTRAÎNEMENT » ELIEN

Elien Janssen

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DE VRAIES CHAMPIONNES Kinésithérapeute du sport à temps partiel, Marine Simonis fait de la plongée en apnée pendant son temps libre. Et Elien Janssen jongle entre son métier de maître-chien au sein de la police et la pratique du triathlon. Ces deux athlètes de haut niveau partagent leur amour du sport.

© ALEX SILVA

Depuis quand le sport joue-t-il un rôle important dans votre vie ? Elien : « J’étais très jeune quand j’ai attrapé le virus du sport. Enfant, j’ai fait de l’athlétisme. Je me suis lancée dans le triathlon il y a une dizaine d’années pour le défi physique et mental qu’il représente, mais aussi pour la variété car il permet de pratiquer trois disciplines en même temps. » Marine : « Avec un père triathlète et une mère coureuse de marathon, j’ai baigné dans le sport dès le berceau. Ma mère m’a appris à nager quand j’avais quatre ans et puis tout s’est enchaîné. À l’âge de dix ans, j’ai participé à mes premiers championnats de Belgique. »

Vous vous entraînez combien de fois par semaine ? Elien : « Je m’entraîne en moyenne 15 à 20 heures par semaine et j’augmente la cadence à l’approche d’une compétition. Je complète mon entraînement en course à pied, cyclisme et natation par des exercices de musculation visant à renforcer la stabilité de mon tronc. » Marine : « En semaine après le travail, je fais de la musculation, de l’aquabiking et de la pole dance. La pole dance est un sport extrêmement physique qui requiert à la fois une grande force musculaire et de la souplesse. Pédaler dans l’eau m’aide à améliorer ma tolérance au CO2. Les week-ends et les jours où je ne travaille pas, je pratique la plongée en apnée. »

Quelle montre de sport portez-vous et pour suivre quoi exactement ? Elien : « La Garmin Forerunner 955 Solar m’aide à améliorer mes performances sportives tout en me préservant du surentraînement. Grâce à l’analyse des différentes données mesurées par ma montre, mon coach met en place un suivi étroit. Des écarts dans certaines valeurs ? Je prends un temps de repos supplémentaire. Tous les paramètres sont bons ? Je peux passer à la vitesse supérieure. Ma montre ne quitte jamais mon poignet. Elle me permet de suivre mon nombre d’heures de

sommeil, l’évolution de ma récupération, et de savoir si j’ai besoin d’un nouvel entraînement ou au contraire de repos. » Marine : « J’ai choisi la Garmin Descent Mk2S. Grâce à elle, je peux décortiquer mes activités de plongée pour savoir sur quoi travailler et aussi éviter de trop m’entraîner. Son design élégant me permet de la porter toute la journée. Les paramètres que je consulte le plus sont la profondeur maximale, ainsi que le temps, la durée et la vitesse de remontée. La montre et le graphique sont d’une telle précision qu’ils m’indiquent jusqu’au nombre de mouvements de brasse que j’effectue au cours d’une plongée. En plus de mon sommeil, je suis également mon cycle menstruel, car il a une grande influence sur la qualité de mes entraînements et de mes performances en compétition. »

Vos fonctionnalités préférées sur votre montre ? Elien : « L’autonomie de longue durée et la précision du GPS sont parfaits pour le sport que je pratique. La montre offre aussi une fonction super pratique qui permet d’enregistrer un triathlon en tenant compte de la transition entre les différentes parties de la compétition. En plus de la montre, j’utilise aussi des pédales à capteurs de puissance et une ceinture qui mesure ma fréquence cardiaque. » Marine : « L’application conviviale sur laquelle on peut consulter les différents paramètres mesurés par la montre, mais surtout les alarmes de profondeur. Je peux plonger en apnée en toute confiance sans m’inquiéter de savoir si elles vont se déclencher, ce qui était une source de stress avant d’avoir ma montre Garmin. »

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CET ARTICLE A ÉTÉ RÉALISÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC GARMIN. GARMIN.COM

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U N V O YA G E E N T R E DEUX MONDES

AMRITA SINGH

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Texte Jolien Vanhoof

Elle compare ses poèmes à des « noyaux de pêche ». Elle a raison : les thèmes qu’elle aborde sont souvent bien pêchus. On pourrait plutôt parler d’une sincérité mâtinée de brutalité. À l’occasion de sa tournée mondiale – qui fera bientôt escale en Belgique –, on a pu s’entretenir avec l’enfant terrible de la poésie, Rupi Kaur, autour de sujets aussi divers que ses racines indiennes, les trains à grande vitesse et la santé mentale.

Pas mal pour quelqu’un qui ne parvenait pas à trouver un éditeur.

Le nom de Rupi Kaur ne vous dit peut-être rien de prime abord, mais vous avez probablement déjà vu défiler l’un de ses vers percutants sur Instagram. Après avoir autoédité en 2014 son premier recueil de poésie, « Milk and Honey », cette Canadienne aux racines indiennes est aujourd’hui en passe de devenir l’une des Instapoets les plus influentes au monde. Sauf qu’on aurait tort de réduire son talent à Instagram. Influenceuse littéraire, autrice à succès, militante politique, féministe, performeuse, Rupi Kaur (30 ans) est tout ça à la fois. Bien qu’elle n’aime pas les étiquettes dont les Occidentaux sont coutumiers. « Une fois qu’on est mis dans une case, il est presque impossible d’en sortir. C’est tellement restrictif. On me cantonne à la culture orientale alors qu’un·e artiste présente tant de facettes. Qui peut se targuer de savoir où et qui je serai dans dix ans ? J’ai parcouru tellement de chemin depuis mes débuts… » Avec un délicieux accent nord-américain, elle évoque les dix, vingt dernières années de sa vie. Comment elle a émigré avec ses parents à Montréal pour échapper à la persécution des sikhs. Ce qu’elle a ressenti à la maternelle quand elle ne comprenait pas un traître mot d’anglais – « comme si j’avais été enlevée par des extraterrestres » – et comment la communauté locale d’immigré·e·s a constitué pour elle une véritable planche de salut pendant toute son enfance. « Mon père a trouvé un emploi de chauffeur routier sans rien perdre de son côté contestataire. Il m’emmenait à des manifestations et parlait régulièrement de ce que nous avions vécu. Ça m’a permis de connaître mes origines en Inde. La seule chose qui m’a donné le mal du pays, c’est le froid (rires). » C’est l’élément sous-jacent de notre conversation : Rupi est issue de deux mondes distincts, obligée de s’adapter à l’un, tout en refusant de renier ses racines dans l’autre. Par ailleurs, elle a rapidement appris à se faire entendre. En 2015, elle provoque une émeute sur Instagram en postant une photo d’elle allongée dans son lit, avec une tache de sang menstruel sur son jogging et sur le drap. La critique acerbe qu’elle a formulée lorsque le réseau social a supprimé la photo est devenue virale et a conduit à la réimpression de « Milk and Honey », son premier livre, qu’elle avait autoédité un an auparavant. Le recueil, vendu à plus de trois millions d’exemplaires et traduit en 40 langues, a connu un succès commercial sans précédent.

Absolument, j’admire mon moi plus jeune ! Elle était beaucoup plus intrépide que je ne le suis aujourd’hui. Elle considérait chaque revers comme un défi plutôt que comme un échec. Personne ne voulait publier son travail ? Alors elle s’en est chargée elle-même… J’ai grandi dans un quartier ouvrier ; je ne connaissais que des chauffeurs de taxi et des travailleurs d’usine. Je n’avais donc rien à perdre et tout à gagner. Je ne m’étais pas fixé de but précis, je n’essayais pas de vendre des millions de livres ou de figurer sur la liste des best-sellers du « New York Times ». Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir beaucoup plus à perdre. J’ai des rêves et des objectifs tangibles, ce qui va de pair avec une certaine pression.

Ce n’est un secret pour personne : après le succès de « Milk and Honey », vous avez traversé une période de dépression et de burn-out. Quels ont été les éléments déclencheurs ? J’étais encore étudiante quand j’ai publié ce livre. Et soudain, j’ai eu la chance de me produire dans les endroits les plus cool du monde. Pendant longtemps, je n’ai pas compris ce qui m’arrivait.

« COMME SI LE FAIT D’AVOIR UNE OPINION NOUS RENDAIT HOSTILES OU MOINS ATTIRANTES » magazine ELLE 45

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Comme si j’étais dans un train lancé à pleine vitesse, dont il m’était impossible de descendre. Immédiatement après « Milk and Honey », je me suis sentie oppressée, contrainte d’écrire le prochain best-seller. J’ai signé le contrat pour mes deuxième et troisième livres au moment où j’ai décroché mon diplôme. C’était vraiment impressionnant. Je me sentais isolée, car en tournée, j’étais généralement la seule femme sikhe punjabi. Je me suis sentie bannie de ma propre communauté alors que c’est justement ce sentiment d’appartenance qui me procure le plus de joie. Avant de commencer « Le soleil et ses fleurs », je voulais faire une pause, mais on m’a pris pour une dingue. Est-ce que je me rendais compte que je pouvais être évincée en un clin d’œil ? C’était une pensée à la fois effrayante et destructrice pour une jeune femme d’à peine 22 ans.

Votre poésie traite de l’isolement, la perte, la migration, la violence domestique… L’écriture est-elle une forme de thérapie pour vous ? Mon travail est en partie autobiographique, mais pas à 100 %. Je m’inspire aussi beaucoup des expériences des gens qui m’entourent ou avec qui j’ai grandi. Enfant déjà, je faisais preuve de beaucoup d’empathie. Si je voyais ou j’entendais quelque chose d’un peu triste, mon cœur se brisait en mille morceaux. Alors, l’écriture apporte un effet thérapeutique, purifiant même. Ce qui peut sembler tabou pour certain·e·s ne l’est pas pour nous en tant que groupe de jeunes militant·e·s sikhs. Nous parlons de problèmes réels auxquels les gens sont confrontés tous les jours. Au sein de la communauté sikhe, mais aussi en dehors.

« J’AI DES RÊVES ET DES OBJECTIFS TANGIBLES, CE QUI VA DE PAIR AVEC UNE CERTAINE PRESSION »

Le fait que votre travail soit reconnu ne vous met pas à l’abri des critiques. Vos détracteurs estiment qu’il manque de profondeur et prétendent que vous cherchez la controverse. Ça vous dérange ? « Haters gonna hate. » Ils n’aiment pas ma plume ou les sujets que j’aborde ? J’ai peu de contrôle là-dessus, et c’est très bien comme ça. Lorsque j’ai parlé d’abus sexuels lors de mes premières apparitions dans les médias, on m’a demandé à plusieurs reprises – surtout des hommes – pourquoi je faisais preuve d’une telle agressivité. On pose souvent cette question aux femmes. Comme si le fait d’avoir une opinion nous rendait hostiles ou moins attirantes. Pendant un temps, j’ai envisagé de n’écrire que des poèmes d’amour. Parce que je ne veux pas passer pour une femme à cran. Mais c’est ma vérité, mon histoire. Les gens qui me qualifient d’agressive ne font pas partie de mon public. Je suis là pour celles et ceux qui ont subi des abus et cherchent un endroit sûr pour se reconstruire.

Quand avez-vous su que vous vouliez être écrivaine ? Je suis née au Pendjab et j’ai grandi avec la poésie mystique. Je n’en ai pas pris conscience à l’époque, mais les mots me stimulent. En fait, l’art était mon premier grand amour. Quand j’avais cinq ans, ma mère m’a appris à dessiner, et je n’ai jamais arrêté. Plus tard, à l’école, j’ai commencé à compléter les dessins de mes cahiers avec des mots dans le coin supérieur gauche. Pour moi, les uns ne fonctionnaient pas sans les autres. Plus tard encore, lorsque je suis montée sur une scène – j’avais environ 17 ans –, j’ai eu l’impression de tromper mon travail visuel. Ma poésie était plus forte, plus sexy et plus directe. J’aimais ça (rires).

Vous souvenez-vous de votre première fois sur une scène ? Comme si c’était hier ! C’était tellement contre nature. Je n’étais pas du genre à vouloir attirer l’attention. Mais je ne me sentais pas bien, alors à ce moment-là, j’ai voulu faire tout ce que je n’aurais jamais fait en temps normal ; c’était une forme d’évasion. Le poème que j’ai lu était nul. Heureusement, mon

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AMRITA SINGH, RUPI KAUR

« ÊTRE ÉVINCÉE EN UN CLIN D’ŒIL, C’ÉTAIT UNE PENSÉE EFFRAYANTE ET DESTRUCTRICE POUR UNE JEUNE FEMME D’À PEINE 22 ANS »

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QUI EST RUPI KAUR ? Née le 4 octobre 1992 dans le Pendjab, en Inde. Elle avait à peine 3 ans lorsqu’elle a émigré au Canada avec ses parents. A étudié le Professional Writing à l’université de Waterloo en Ontario. Écrit « Milk and Honey » (2014), « Le soleil et ses fleurs » (2017) et « Home Body » (2020). Fin septembre 2022, elle ajoute un quatrième livre, « Healing Through Words », un livre DIY rempli de conseils et d’exercices d’écriture. Occupe la première place des bestsellers du « New York Times ». En 2019, le magazine américain « The New

Votre performance est hors norme, comme si vous chantiez les mots.

Republic » la nomme « écrivaine de la décennie ». Inspire de nombreux tatouages. Le chanteur Sam Smith porte le « human heart » de Rupi sur son bras, et il n’est pas le seul à avoir immortalisé ses mots et ses illustrations.

Je ne me souviens pas exactement comment et quand j’ai développé mon style. Je n’y ai pas vraiment réfléchi, mais cette façon de réciter est devenue sacrée pour moi. Même lorsque j’écris, je dois prononcer les mots à voix haute, décomposer les syllabes et marquer les retours à la ligne.

comme une pêche jusqu’à ce qu’il ne reste que le noyau. Un processus qui peut prendre des jours, voire des semaines. Je trouve mes noyaux de pêche plus puissants sur le papier, parce que j’utilise de façon tout à fait délibérée un minimum de mots. Je déteste le gaspillage (rires). Chaque mot doit raconter quelque chose. Quand je suis sur scène, j’ai l’occasion, voire le luxe, de transmettre mon message en long et en large.

Écrivez-vous différemment pour la scène et pour Instagram ?

Aucune idée ! Chaque spectacle est différent du précédent. C’est logique, car mon public fait partie de la performance : il réagit à ce que je dis et m’interrompt sans cesse. I love it ! J’ai envie d’être connectée à eux, c’est la raison pour laquelle nous sommes réunis, non ? Lors d’un de mes derniers spectacles, à Fort Lauderdale en Floride, j’ai reçu une ovation après le tout premier poème. J’étais sur scène depuis seulement cinq minutes, je n’étais même pas encore échauffée (rires) ! Le poème parlait de la dépression, un problème contre lequel j’ai lutté pendant des années. Être applaudie à ce moment-là, c’était une façon pour moi de boucler la boucle. rupikaur.com @rupikaur_

Oui, j’appelle mes vers courts sur Instagram des noyaux de pêche. Tout le monde pense que je les écris en 30 secondes, mais si vous saviez le sang, la sueur et les larmes qu’ils me coûtent ! Je commence généralement par un texte d’environ 500 mots, que je mange

Le 16 octobre, vous vous produirez au Queen Elizabeth Hall à Londres, qui affichera complet. À quoi devons-nous nous attendre ?

RUPI KAUR

public a fait preuve d’indulgence (rires). Je me suis sentie soutenue et, au sein de la communauté sikhe, j’ai eu l’occasion de nourrir mon amour pour la poésie. Je me suis exercée sur leurs scènes pendant plusieurs années avant de commencer à partager mon travail sur Tumblr, puis sur Instagram.

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reportage

Texte Elisabeth Clauss

MARINA HOERMANSEDER

JEAN PAUL GAULTIER

LA MODE OBJET

L’EXTRAVAGANCE COMME SUJET

STEFAN ARMBRUSTER, PRESSE

VIKTOR & ROLF

VIKTOR & ROLF

Parallèlement à la tendance confort avec sa percée historique pendant deux années-canapés, et alors que toutes générations confondues revendiquent ne plus supporter de contraintes vestimentaires, la mode « sculpture », que l’on imagine plus facilement dans un musée d’art contemporain que sur un corps quotidien, explose et explore les nouvelles normes.

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« LA MODE DEVRAIT REDEVENIR UN PEU PLUS ANARCHIQUE » BENOÎT BETHUME

oncevoir des vêtements comme des décors à enfiler, messages d’excentricité et de pouvoir d’une personnalité assertive, ça ne date pas des défilés haute couture (toujours un peu plus culottés). L’Histoire est émaillée de puissants et d’originaux en costume du théâtre de leur vie, que l’on n’aurait jamais qualifié de « déguisés » : oser, c’est afficher son influence, ou au moins assumer sa présence. Parmi les créateurs et créatrices contemporain·e·s, Iris Van Herpen fabrique des pièces conceptuelles sculpturales par intervention technologique ultra-innovante. À la clef, des vêtements évanescents ciselés par ce qui semble être de la magie. Néerlandais comme elle, Viktor&Rolf racontent depuis trente ans des contes sublimes et terribles d’art-à-porter, présentant à chaque défilé une scénographie de poésie fantastique. Ce n’est pas un hasard si le « Camp » a été choisi comme thème du MET Gala de 2019. Tendance subculturelle subversive apparue dans les années 60 dans la communauté gay, cette manifestation jubilatoire d’une excentricité quasi politique au départ fait de plus en plus d’émules. Le langage de l’extravagance a évolué, son usage s’est démocratisé, mais le fond reste le même : dans l’épure ou dans les frasques, on veut s’exprimer.

La viralité de l’assertivité

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Benoît Bethume est consultant en images de mode et éditeur. Pour lui, de tendance underground, l’extravagance est passée dans le langage courant de la mode au cours des deux-trois dernières années : « La Covid a été un accélérateur, mais le phénomène a commencé avec VETEMENTS et Balenciaga. Le parti pris incarné par Demna Gvasalia a marqué une nouvelle génération, comme l’avait fait avant cela Phoebe Philo chez Céline, ou l’esthétique Prada dans les années 90 où la mode jouait sur le snobisme, inaccessible pour être cool, destinée à une bourgeoisie cultivée et avisée, pour des amateurs de design et d’architecture. Demna et Lotta* ont marqué un changement d’époque, avec l’avènement de la génération MTV. Ils ont fait muter la coolitude vers quelque chose de plus pop. Le snobisme s’est délité parce que son public s’est raréfié. Balenciaga plus encore que VETEMENTS a replacé au centre des réflexions l’idée qu’on pouvait se faire un look avant même d’acheter des vêtements. Ça a libéré un geste, décomplexé l’impulsion de s’habiller. Une démarche très en rapport avec la musique, avec Instagram, avec le retour des nineties. Tout d’un coup, on a de nouveau plus recherché des idoles que des vêtements. Sur les podiums, les gens regardent à nouveau plus les manne-

quins que les pièces qui défilent. Depuis ses débuts, Demna a l’intelligence de sa génération. Régner sur une niche aujourd’hui, ça ne permet plus de percer et de survivre. Pour durer, il faut étendre la mode au lifestyle, avec des extensions de l’univers d’une marque. Le rapport à la séduction a aussi changé, avec un côté explosif de l’expression de soi, une forme de naïveté et d’innocence, qui ne fonctionnent plus s’il n’est question que d’attirer l’attention. La mode devrait redevenir un peu plus anarchique. Il faudrait arriver à la fin des dogmes et des tendances. Désormais, tous les corps deviennent potentiellement beaux, toutes les différences acceptables. Nous assistons à un énorme bond en avant dans la diversité. »

Le corps sujet sous le vêtement objet Ses robes « vases » moulées en cuir vernis rigide sur une base de carcans orthopédiques, et ses jupes entièrement conçues en sangles comme des cocons de bandages habillent Lady Gaga, Kylie Jenner, Nicki Minaj, et une communauté grandissante de fans et de collectionneurs/euses, excentriques même pas fétichistes malgré ce qu’on pourrait penser de ces vêtements qui rappellent l’esthétique du film « Crash ». Marina Hoermanseder a fondé ses premières

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MARINA HOERMANSEDER

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inspirations sur des images de moulages médicaux. « Pour moi le corset orthopédique, surtout dans les représentations qu’on peut en voir au XIXe siècle, est souvent une pièce obscure, qui dégage un sentiment de malaise. C’est cette dimension que je voulais paradoxalement intégrer à une notion de beauté, pour souligner que le corset apporte du soulagement : c’est un soutien, une aide à la stabilité pour se tenir droit, même si à l’intérieur, on s’effondre. Ce qu’on choisit de porter chaque matin, ça tient notre colonne vertébrale. L’orthopédie, avec son côté bizarre, remet debout. » Attachée – au sens propre et figuré – à démonter la normalité des critères de beauté, sa prochaine collection comprend une robe moulage plus size aux

formes extrapolées et aux courbes exagérées, portée pour le défilé par un mannequin menu : un travail de sculpture d’art fondé sur le contraste, pour un message engagé envers l’acceptation de toutes les formes de soi. « Il est très important de générer des émotions, et c’est peut-être le principal propos de la mode objet, qui permet de créer des pièces extravagantes pour cultiver le mythe de la fascination et pour toucher les étoiles. Avec des vêtements sculptures, on peut passer des messages, c’est un support fort qui permet de bouger les lignes. Les artistes sont peut-être les dernier·e·s à pouvoir exprimer librement leurs messages à propos de politique et de société. Quand on pose un vêtement sur un corps, déjà sculpture lui-même, on peut changer ses énergies. Cela confère au créateur ou créatrice une forme de responsabilité. » Marina explique aussi le retour de l’extravagance par un effet de revanche des dernières années de confinement. « Tout le monde a besoin de renouer avec le plaisir. Je vois monter partout un besoin d’excentricité, expression généralisée de la fatigue d’avoir brimé nos élans. Cette énergie refoulée ressort dans un grand feu d’artifice de créativité. Chaque occasion de s’exprimer est vécue comme une opportunité. »

De la curiosité à la transversalité

« Pour moi, il y a la mode digérée, et la mode à montrer. » Benoît Bethume analyse l’évolution de l’extraversion : « Les vêtements sculptures sont encore souvent un effet d’image pour vendre un autre produit, des parfums

STEFAN ARMBRUSTER, PRESSE

« QUAND ON POSE UN VÊTEMENT SUR UN CORPS, DÉJÀ SCULPTURE LUI-MÊME, ON PEUT CHANGER SES ÉNERGIES »MARINA HOERMANSEDER

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IRIS VAN HERPEN

ou des sacs. Le phénomène des collections-performances n’est pas nouveau, Hussein Chalayan faisait déjà des robes meubles. Mais la réaction anti-pyjama après la Covid a rendu le pointu plus aigu. On constate une montée en puissance des tenues “faire-valoir”. Thierry Mugler et Jean-Paul Gaultier avaient déjà brillé dans cette discipline en leur temps, puis ils ont été ringardisés, avant qu’une vague de kitsch hyper créatif ne les remette sur le devant la scène, sans doute parce que la culture drag est passée par là. Avec les stars et les influenceurs/euses au premier rang des défilés et de plus en plus d’acteurs et actrices sur les podiums, il faut capter le regard. Finalement, s’habiller devient compliqué, on ne perçoit plus de lignes directrices et le public se perd. » Autre facteur de popularité d’une mode spectaculaire proche du costume selon ce spécialiste : « Une perte d’appétence pour la

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culture des belles coupes et les finitions impeccables. C’est comme pour la pâtisserie : la tarte aux fraises triple couche de crème colorée sur Instagram fait qu’on n’est plus capable d’apprécier une simple et savoureuse crêpe au sucre. Du côté des marques, il faut une bonne dose de maturité pour arriver à équilibrer show of et portabilité : le succès visuel ne suffit pas à faire vivre un label. » Et la mode sculpture livre ses nouveaux sujets de réflexion, finalement son premier objet. *Lotta Volkova, styliste star de l’avant-garde punk/ swag streetwear

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Texte et photo Ringo Gomez-Jorge

REBEL REBEL

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Chaque génération a ses figures rebelles qui font bouger les lignes du paysage urbain. Qui sont-elles aujourd’hui ? Rencontre avec Lou Desmet (21 ans), make-up artist gantoise qui applique le maquillage avec la même expressivité qu’un·e artiste peintre.

epuis mon adolescence, je cherche des manières de sortir de ma tête. Je suis taraudée par tellement de pensées 24h/24 que j’ai parfois des difficultés à fonctionner. Le maquillage s’est avéré un excellent moyen d’y parvenir. Lorsque je l’applique, l’hyperfocalisation me transporte. Quand j’étais en secondaires, je respectais un rituel matinal qui m’apaisait. Je me levais, prenais un bain et me maquillais. Tout ça durait une heure et demie. » « Le maquillage m’a d’abord permis de masquer mes imperfections. Poussée par un sentiment d’insécurité, j’appliquais le fond de teint en plusieurs couches sur mon visage. Les choses ont changé à mesure que j’ai commencé à me sentir mieux dans ma peau. Lors d’une hospitalisation (en psychiatrie), le maquillage, cet outil que j’utilisais pour être belle aux yeux des autres, est devenu un moyen de dévoiler ma véritable identité. » « Aujourd’hui, le make-up est toujours une forme de méditation pour moi. Mon look du jour, par exemple, représente quatre heures de travail. Je considère le maquillage comme de la peinture, mais sur le visage. À l’instar d’un·e peintre, c’est ma façon d’exprimer mes sentiments et les choses qui se passent autour de moi. »

« Je me maquille de manière totalement intuitive : je choisis une couleur à partir de laquelle je travaille. J’essaie de ne pas trop y réfléchir, car ça entraînerait des blocages. Mon style tend vers le mystérieux et le fabuleux. J’ai toujours eu beaucoup d’imagination. Enfant, j’avais parfois du mal à distinguer rêve et réalité. Les fées et les créatures mystiques m’ont toujours attirée. » « Je reproduis ce look élaboré presque tous les jours. Avec ce maquillage, j’ose plus facilement enfreindre les règles de conduite imposées par la société. Je suis très impulsive, je peux réagir de façon émotive et brusque. Ça me coûte trop d’énergie de me contrôler et de me conformer à la bienséance. Je veux juste être moi-même. » « Les avis sont mitigés : certain·e·s sont intimidé·e·s, d’autres charmé·e·s. Les enfants font preuve d’une spontanéité incroyable. “Oh, une elfe!”, s’écrient-ils. La plupart des adultes me fixent ou sont curieux. Je n’ai pas encore reçu de réactions vraiment négatives. » « Je suis consciente que mon maquillage (d)étonne. Dans notre société, se démarquer est connoté négativement et sous-entend qu’on veut attirer l’attention. Mais pourquoi devrions-nous faire profil bas ? Quand j’étais enfant, ma mère me disait parfois : “Tu demandes tellement d’attention.” Je n’en peux rien, je suis comme ça. »

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« LE MAKE-UP EST UNE FORME DE MÉDITATION POUR MOI » LOU DESMET

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Texte Elisabeth Clauss

TOUT BEAU, TOUT SHOW

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LES NOUVEAUX SACS BELGES QUI EMBALLENT NOS VIES 58 ELLE magazine

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Dans un contexte de turbulences économiques et de repositionnement des marques, certaines griffes disparaissent quand d’autres naissent. Créatives, alternatives, éthiques et fondées dans le respect du produit et des client·e·s, de nouvelles maisons de maroquinerie belges signent une singularité durable.

Les sacs n’ont pas de tailles comme les vêtements, ils sont statutaires, plus facilement transmissibles, on les chérit comme des investissements à la fois affectifs et patrimoniaux. Derrière les nouvelles marques qui se lancent sur le marché poussées par le feu sacré de leurs créateurs/trices et fabricant·e·s, il y a des mois de réflexion, des calculs infinis pour réguler la passion, et parfois de bienvenues années d’expertise. C’est, pour commencer notre voyage en nouveauté, l’histoire de Damiaan, maison belge révélée lors de la fashion week de septembre, designée par Damian O’Sullivan et supervisée par Christina Zeller, directrice artistique de Delvaux jusqu’en 2020. Avec plus de quarante ans de métier dans les arcanes du luxe, elle a embrassé ce projet tout neuf avec l’enthousiasme des premières fois, et la pertinence de son expérience. Quand on parle des défis de la création d’une marque à cette entrepreneuse au regard clair déterminé, elle évoque sans détour les épreuves qu’auront à surmonter les nouveaux arrivants, et son soutien à la nécessaire ambition des porteurs/euses de projets innovants : « J’ai beaucoup d’admiration pour les jeunes entreprises qui veulent se lancer aujourd’hui sur le marché de l’accessoire, surencombré par des “gorillas players” qui ont à la fois des moyens financiers considérables et un pouvoir de marque inégalable. Il faut aujourd’hui passion, détermination, courage, patience, réseau, un minimum de trésorerie venant essentiellement de love money (amis, famille) ou du crowdfunding, et heureusement une certaine inconscience. Tout est difficile lorsque l’on est seul à devoir créer, fabriquer, se faire référencer dans des points de vente de qualité, avoir un site d’e-commerce, livrer en temps et heure, animer les réseaux sociaux pour créer du trafic sur le site… Tout est une montagne et l’on doit être

une femme ou un homme-orchestre. » Selon cette professionnelle du secteur du luxe qui a fait ses armes auprès de Karl Lagerfeld et coordonné des lignes entières de produits chez Christian Lacroix et Givenchy, ce serait déjà un défi d’élaborer un concept et un territoire de marque distinctifs, au milieu d’une offre exponentielle. Elle nous éclaire à propos des écueils connus seuls des courageux qui se sont jetés dans l’arène : « Les sous-traitant·e·s qui travaillent avec ces jeunes marques n’en font souvent pas leur priorité, les délais de livraison sont très difficiles à tenir vis-à-vis de leurs clients, c’est un combat de tous les jours. Les accès aux composants ne sont pas simples non plus ces maisons émergentes qui rachètent des surplus de matières premières auprès des grandes marques ou tanneries. C’est une démarche de recycling et upcycling qui nécessite de s’adapter aux peaux et aux couleurs disponibles. Ensuite quand on a la chance d’être arrivé à ce stade, le nouveau challenge est de se faire référencer par les grands magasins pour avoir un minimum de visibilité. » Pour autant, forte de ses années de direction de collection, Christina Zeller poursuit sa vocation d’accompagnement à la création. L’origine du projet tout neuf qu’elle investit désormais est l’œuvre de Damian O’Sullivan, qui cumule avec elle 70 ans d’expérience pour les plus grandes maisons de luxe françaises et belges. Ils ont rassemblé leurs désirs de liberté pour proposer une maroquinerie singulière et surprendre en s’affranchissant des contraintes « qui brident trop souvent la création, et la banalisent ». Damiaan, c’est le fruit de leur complémentarité : lui est un artiste conceptuel aux multiples influences et disciplines, elle est pragmatique, intuitive, facétieuse, avec un œil

« FAIRE TOURNER LES TÊTES ET DÉLIER LES LANGUES » CHRISTINA ZELLER

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exacerbé sur ce métier qu’elle exerce depuis longtemps. Il est toujours en retard, elle n’a jamais été qu’en avance. Avec le design de l’un et le sens du business de l’autre, cette marque aux inspirations surréalistes livre l’excentricité d’une élégance décomplexée, une esthétique peut-être « magrittante ». La première collection ne comprend que deux modèles et leurs variations, parfaits, allégories d’humour et de désir : un trompe-l’œil et un serpent. « L’idée est de faire tourner les têtes et de délier les langues. » Les sacs sont entièrement fabriqués en France, selon la tradition de la haute maroquinerie. Question financement, leur entreprise a bénéficié du soutien de START Invest et du WBDM. Pas de grand groupe derrière cette initiative pour l’instant, rien que des étoiles parfaitement alignées, le long d’une couture de lin cirée. *la famille, les amis… damiaan.co

« JE CRÉE DES SACS OBJETS À PORTER OU À EXPOSER »

NASTASIA FINE

NASTASIA FINE

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A S PA S S I A TA G L I E N T E

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LA NAISSANCE D’UNE MYTHOLOGIE

Sa marque porte son nom : Aspassia Tagliente est grecque et italienne, elle a grandi en Belgique, vit en Flandre et y a fondé son entreprise en février 2019. À 32 ans, elle lance sa propre maison, au format artisanal et pour l’instant uniquement disponible sur son site, après un diplôme de communication Belgique, puis des études de management de mode et de design à Milan. Son premier stage, effectué chez Chanel, lui a permis de découvrir les accessoires de luxe, et a signé sa vocation. « J’ai commencé à rêver de développer ma propre marque, avec une vision à 360°. J’ai choisi la création de sacs parce que ce sont des accessoires qui apportent une touche décisive au look. Au cours de mes études, j’ai appris qu’ils avaient longtemps été réservés aux hommes, car les femmes n’avaient droit ni à la propriété ni à l’intimité. Quand elles y ont eu accès, elles ont pu garder des clés, de l’argent, et leurs objets personnels. Ça, c’est pour le côté philosophique. Il y a aussi une dimension pratique : les sacs à main représentent moins de stock, car ils ne sont pas soumis aux déclinaisons de taille comme les vêtements, cela nécessite donc moins d’inventaires. Lancer cette collection est donc le fruit d’une réflexion stratégique et logistique. » La fabrication est réalisée à Florence par une société familiale, avec des cuirs italiens. « J’apprends et j’éduque ma marque aux pratiques sociales et

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PATCHWORKS D’ÉMOTIONS

Diplômée de l’Académie d’Anvers en 2017, cette Bruxelloise de 30 ans a effectué à l’issue de ses études un stage d’assistante chez Olivier Theyskens, qui l’a menée à devenir son bras droit : « Une expérience intense, très enrichissante. Le travail se fait en petite équipe, ce qui m’a permis de toucher à tout, de la création à la visite des fournisseurs. » Elle a finalement lancé sa propre marque en août 2021 : « Je ressentais le besoin de me consacrer entièrement à un projet personnel, de m’exprimer en mon nom. » Nastasia est pour l’instant

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ASPASSIA TAGLIENTE

écoconscientes, pour préparer l’avenir. Je produis en toutes petites quantités, et les prototypes ne sont pas faits en cuir, pour économiser cette matière qui est précieuse. Les client·e·s précommandent sur le site, et les modèles sont produits au fur et à mesure. Les chutes de cuir deviennent des porte-cartes des porte-clés. J’ai appelé ma collection Renaissance, parce que tout est réutilisé. » Aspassia a grandi entourée de mythologie, et elle a développé une passion pour les sirènes. « Elles sont belles, puissantes et douces, mais si on les fâche, elles peuvent renverser un bateau. Il y a une autre raison pour laquelle j’ai utilisé les sirènes comme logo : elles incarnent la force de la sensualité, la terre et la mer, elles sont femmes et poissons. J’ai moimême toujours ressenti une dualité, outre le fait que je suis issue de deux cultures. » Qui pourrait résister au chant des sirènes d’Aspassia ? aspassiatagliente.com

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reportage seule aux commandes de son projet, et collabore avec une usine familiale de fabrication haut de gamme au Vietnam. « Je travaille principalement avec des surplus de stocks de grandes maisons : pas de surproduction, pas d’overconsommation. » Sa signature de coutures apparentes lui vient de son expérience dans le vêtement : « J’ai lié cette perception esthétique à ma passion du design. Je crée des sacs objets à porter ou à exposer, numérotés en série limitée, pour me distinguer dans un monde de mode ou on a encore tendance, plus ou moins consciemment, à s’uniformiser. » Pour l’instant, Nastasia distribue uniquement ses modèles sur son site. Son prochain défi sera de développer des points de vente physiques. « J’aime les challenges, je me sens bien dans le rush, je suis plus performante sous pression. Les émotions fortes permettent d’exprimer une énergie. » Un ensemble de bonnes impulsions, liées pour durer. nastasiafine.com

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OCTOGONY

« L’INSPIRATION VIENT DE L’ARCHITECTURE, AVANT LES TENDANCES » CHARBEL ABOU ZEIDAN

Avec un positionnement « easy luxury », cette maison fondée en 2020 à Bruxelles cultive des collections genderless par ses courbes inspirées du brutalisme, essentielles et intemporelles par ses couleurs sobres et contemporaines. Architecte de formation formé à Beyrouth, le directeur artistique Charbel Abou Zeidan a choisi l’octogone comme thème graphique récurrent. Libanais installé à Courtrai depuis 2011, il a été pendant neuf ans le bras droit d’Elie Saab, œuvrant aux collections prêt-à-porter, couture et accessoires. « Chez Octogony, l’inspiration vient de l’architecture, bien avant les tendances. Au titre du design, nous développons parallèlement une nouvelle petite ligne de bijoux, évolution naturelle de toutes les pièces métalliques dessinées et produites pour les sacs. » Les pièces sont fabriquées en Bulgarie dans des ateliers artisanaux, les matelassages et tressages effectués en Inde dans des manufactures spécialisées, toujours en petites quantités, dans un cuir italien. Le concept est celui d’une collection de base intemporelle, classique, avec des drops occasionnels, comme les modèles miniatures, qui s’accrochent et s’additionnent. Une esthétique mixte, pour des modèles évolutifs en fonction de l’usage et de l’inspiration. octogony.com et dès le mois de septembre, ouverture d’un pop-up longue durée Anvers, Lombardenvest 20.

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PRATICITÉ AU CARRÉ

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Théâtre Royal des Galeries Directeur : David Michels

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Avec Fabio Zenoni, Elsa Tarlton, Marvin Schlick, Juliette Manneback, Arnaud Van Parys et Cécile Florin. Mise en scène : Thibaut Nève Décor : Vincent Bresmal et Matthieu Delcourt Costumes : Béatrice Guilleaume Lumières : Félicien Van Kriekinge

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Du 19 octobre au 13 novembre 2022

En coproduction avec La Coop asbl et Shelter Prod avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge

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ENAMOURE

ENAMOURE

TOMBER POUR LES LIGNES

« DES FORMES GRAPHIQUES, MINIMALISTES, INTEMPORELLES »

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L’ARC-EN-CIEL D’UNE ÉPURE DURABLE

Cette société familiale fondée en 1992 fabrique artisanalement dans ses propres ateliers de Forest des pièces haut de gamme de cuir et de daim. En 2021, Lucie Gulcu, fille des fondateurs et ingénieure de gestion diplômée de Solvay, a lancé la première ligne de sacs signée des ateliers. À 26 ans, autodidacte dans la création, elle a été initiée depuis son enfance à la qualité et au travail des matières. « Après les crises successives des dernières années, j’ai quitté mon job de consultante et j’ai rejoint l’entreprise familiale. Nous avons commencé par une ligne complète de dix modèles, que nous enrichissons chaque année, avec des formes graphiques, minimalistes, intemporelles, hors tendances. » Une quinzaine de couleurs et des textures sont disponibles pour chaque sac, produit à la commande. C’est l’éthique de l’expertise, au service de la durabilité. 29thoctober.com

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LUCIE GULCU

Gantoise de 27 ans, Estelle Hanet a lancé sa marque en février 2021, pour répondre, « même si ça semble cliché », aux besoins pratiques des femmes en matière d’accessoires : « Il est difficile de trouver des sacs qui ne soient ni peu chers mais de mauvaise qualité, ni luxueux mais hors de prix. C’est l’entre-deux que je trouve intéressant. » Estelle s’est familiarisée avec tous les ressorts de la création avant de lancer sa marque de modèles élégants, multi-usages, conçus pour passer du brunch à la soirée habillée. « Je dessine toute la collection, en partant toujours du cuir. Pour les sacs en particulier, le toucher est très important. Je veux créer des formes qui sortent de l’ordinaire, sortir des sacs carrés traditionnels. Je m’inspire entre autres de la mer et ses vagues, qu’on perçoit dans les lignes de mes modèles. En toute chose, je recherche la fluidité et l’ergonomie. » Estelle produit ses collections au Portugal, avec un souci écologique : les teintures sont non toxiques, les colles formulées à l’eau. La jeune créatrice porte une attention particulière aux poignées de ses sacs, dont certaines sont des clins d’œil au collier de perles, bijoux pour appuyer la silhouette, quand les bandoulières amovibles peuvent se transposer d’un sac à l’autre. Des bijoux à porter au bras, alliances d’équilibre.

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UN MUST POUR LES CHEVEUX

LA CURE DÉTOX ANTI-MÉTAL Des cheveux abîmés et ternes ? La nouvelle huile concentrée Metal Detox de L’Oréal Professionnel nourrit instantanément la fibre capillaire et pré­ vient la casse. Un vrai remède miracle !

Lavage après lavage, des particules de métal comme le cuivre pénètrent à l’intérieur du cheveu où elles peuvent causer des dommages en profondeur. Résultat : des cheveux ternes, secs et décolorés. Pour contrer ces effets indésirables, L’Oréal Professionnel a mis au point l’huile Metal Detox.

DÉTOXIFICATION La nouvelle huile concentrée Metal Detox est enrichie en glicoamine, une molécule suffisamment petite pour accéder au cœur de la fibre capillaire et neutraliser toute trace de métal. Grâce à sa texture riche, cette huile délicieusement parfumée est directement absorbée par le cheveu. Autre atout de taille : les résultats sont visibles dès la première application. Nourri et plus volumineux, le cheveu résiste mieux à la casse, tandis que l’éclat de la couleur est préservé. Que demander de plus ?

COULEUR PROTÉGÉE L’huile concentrée Metal Detox exerce une action bienfaisante sur les cheveux soumis régulièrement à des colorations ou des décolorations. « Après un balayage ou une décoloration, le cheveu devient très poreux. Il a besoin d’un temps de récupération. Grâce à cette huile, ses écailles se referment plus rapidement et il retrouve une brillance extrême », explique Charlotte Catherin, coloriste. En plus de résister à la chaleur, l’huile Metal Detox peut être appliquée sur des cheveux secs ou séchés à l’essuie. Elle enrobe les premiers d’une gaine protectrice qui renforce leur résistance et répare les seconds de l’intérieur et leur donne plus de volume. Si vous l’appliquez sur des cheveux séchés à l’essuie, les cheveux retrouvent leur force intérieure et semblent plus volumineux par la suite. Sur les cheveux secs, vous obtenez un effet de revêtement : les cheveux deviennent plus forts et plus résistants.

La nouvelle huile Metal Detox sera disponible dans les salons L’Oréal Professionnel dès le 5 septembre. Plus d’infos sur @Lorealpro et @Lorealpro_education_belgium.

CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC L’ORÉAL PROFESSIONNEL. WWW.LOREALPROFESSIONNEL.BE

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Texte Marie Guérin

« LES IMPERFECTIONS SONT DES COMPLIMENTS » PRESSE

Cette saison, c’est Sara Battaglia qui a mis son esprit créatif au service de Marina Rinaldi pour créer une collection toute en joie et estime de soi.

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a créatrice basée à Milan, connue pour son art de mélanger volumes et couleurs, inspirations 70’s et imprimés joyeux a imaginé Absolutely Flawless, une sélection de pièces qui jouent sur les proportions et les Sara Battaglia mélanges inattendus de matières afin de souligner les formes. « Les imperfections sont des compliments. C’est un plus, ce n’est pas un moins » explique la créatrice. « Le titre de cette collection parle de cette transmission de joie aux clientes. Créer une émotion quand on entre dans le magasin avec toute ces couleurs, ces formes. Il y a une référence à la chanson de Georges Michael ‘Flawless (Go to the City)’ qui m’a procuré beaucoup d’émotions la dernière fois que je l’ai entendue, ça a été ma source d’inspiration. J’ai donc commencé à penser la collection en travaillant sur ce sentiment de joie que je voulais transmettre dans les vêtements. En utilisant des couleurs pop comme le bleu, le jaune, un imprimé rose et blanc, noir et blanc, et l’arc-en-ciel. J’ai pris la meilleure pièce de ma collection personnelle et je l’ai transformée en une version Marina Rinaldi. Je n’ai pas tellement dû l’adapter d’ailleurs : nous avons cela en commun, car j’utilise les mêmes astuces pour mettre en valeur les formes des femmes et rendre justice à leurs courbes. J’ai, par exemple, des tailles hautes qui allongent les jambes, qui gainent, etc. » De ce travail, résulte une série de pièces fortes comme le tailleur en latex, la jupe en fausse fourrure ludique, le pantalon palazzo en denim qui s’associe au pull en maille à franges « Rainbow », l’une des signatures de la créatrice. Mais quelle est cette pièce fondamentale de sa collection? « J’adore profondément le manteau jaune matelassé. Les manteaux peuvent aussi être portés comme des robes. J’ai choisi des matières légères, ce sont des pièces attractives et polyvalentes que vous pouvez porter le matin, le soir et qui apportent énergie et force. » L’inclusivité est également une valeur chère à la créatrice et à Marina Rinaldi, au coeur du travail sur cette collection. « C’est pour cela que j’ai choisi

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la chanson de Georges Michael ! Elle date de 2004 et pourtant son clip est tellement actuel. Le futur, c’est maintenant, c’est fantastique, il faut que chacun puisse s’exprimer. Il faut être honnête avec soi-même. » ‘Cause you are beautiful like no other’: si la chanson prône l’estime de soi et la beauté universelle, c’est aussi une invitation à s’ouvrir, à faire rayonner la star qui est en soi : ‘You’ve got to go to the city !’ résonne comme une injonction. La ville est donc aussi présente dans l’énergie de cette collection qui s’adresse aux femmes en action. « Milan va très vite, de façon magnifique. Elle se renforce en tant que capitale de la mode, mais pas uniquement. Il y a beaucoup d’étrangers qui viennent s’installer ici et j’en suis heureuse, car il y a une grande dynamique créative qui s’installe. Je peux vraiment sentir cette évolution rapide sur les dernières années. » C’est donc la collaboration qu’il nous fallait pour débuter cette saison et embrasser la rentrée d’un pas déterminé qui laisse derrière nous un sillon de positivité. Flawless, absolutely flawless ! Marinarinaldi.com magazine ELLE 69

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Texte Virginie Dolata

XUELI ABBING

Xueli Abbing, mannequin néerlandaise atteinte d’albinisme, met désormais sa notoriété et sa différence au service d’une cause : la lutte contre les discriminations et le racisme. Elle devient (la plus jeune) ambassadrice de bonne volonté nommée par l’UNESCO. De Chine, où elle fut abandonnée, aux Pays-Bas, où elle fut adoptée, la jeune fille de 18 ans nous raconte son histoire, son combat. De l’ombre à la lumière.

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On vous sent extrêmement soudées toutes les trois. Oui, nous sommes très proches, très complices avec ma sœur. Il y a un vrai lien entre nous. Ma mère appelle ça « le fil rouge », comme dans la fameuse légende chinoise.

Que vous reste-t-il de vos origines chinoises ? Mon prénom, donné par l’orphelinat. Ma mère a voulu que je le garde en souvenir de mes racines. Xue signifie « neige » et Li, « belle ». J’apprends le chinois depuis 4 ans et je suis très motivée, d’autant que ma sœur et ma mère s’y sont également mises !

Vous êtes atteinte d’albinisme. Quelles en sont les caractéristiques ?

oût 2022, Paris VIIe, siège de l’UNESCO : auréolée de ses longs cheveux blancs, Xueli Abbing apparaît dans le hall de l’imposant immeuble 70’s. Lunettes de soleil, canne blanche, elle est vêtue d’une petite robe noire, doublée d’un voile noir, soigneusement choisie pour l’occasion : « Mais j’ai d’autres tenues dans mon sac si vous préférez pour la photo », ajoutet-elle timidement. La jeune fille est accompagnée de sa mère et de sa grande sœur, qui veillent sur elle tout en se tenant en retrait, car « c’est à Xueli de parler ». Et Xueli parle, s’enthousiasme de ce nouveau rôle d’ambassadrice de bonne volonté qui lui tient tant à cœur. Qui mieux qu’elle pour comprendre le fléau qui touche les albinos du monde ? Hier encore, dans le journal : un père mozambicain a été arrêté par la police pour avoir voulu vendre ses trois enfants albinos âgés de 9 à 16 ans. Dans certains pays d’Afrique, les superstitions selon lesquelles leurs morceaux de corps apporteraient richesse, pouvoir, conquêtes sexuelles… sont tenaces, et dévastatrices. Au Malawi notamment, pays le plus dangereux au monde pour ses 7 à 10.000 albinos, en Tanzanie, au Mozambique ou au Burundi, ils sont kidnappés, assassinés sauvagement, et leurs dépouilles vendues à des sorcier·e·s. « Il faut mettre les personnes atteintes d’albinisme en sécurité et j’apporterai toute mon expérience et ma notoriété à leurs services », s’exclame Xueli.

C’est une maladie génétique. Mon albinisme est de type OCA. J’ai moins de pigment, j’attrape des coups de soleil au moindre rayon, mes cheveux sont blancs par manque de mélanine, mes yeux supportent mal la lumière et je ne vois que de 8 à 10 %. Il y a différents albinismes. Nous n’avons pas tous la peau blanche et les yeux rouges. Ils ne le sont d’ailleurs pas, ce sont juste les vaisseaux sanguins dans les yeux.

Lors de la Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme le 13 juin 2022, Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, vous a nommée à la fonction d’Ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO pour la lutte contre les discriminations et le racisme. Que ressentez-vous ? Je suis extrêmement honorée. Nous partageons la même conviction que la diversité est précieuse et qu’en toutes circonstances, et en tous lieux, chaque individu doit être respecté, protégé et capable d’exprimer tout son potentiel. Jamais je n’aurais imaginé que suite à mes photos de mode parues dans un magazine et à l’interview donnée à la BBC, je me retrouverais là. Je ne connaissais pas grand-chose de l’UNESCO avant, à part son importance pour le patrimoine mondial, mais j’ai beaucoup lu et appris depuis !

« JE SUIS CONTRE LES STÉRÉOTYPES ET J’ESPÈRE ÊTRE UNE SOURCE D’INSPIRATION »

De Chine aux Pays-Bas, racontez-nous votre parcours. J’ai été abandonnée à huit mois dans le jardin d’un orphelinat en Chine et adoptée à 3 ans par ma mère originaire des Pays-Bas, et sa fille biologique, Yara, ma sœur, qui avait 8 ans à l’époque. Ma mère voulait donner une chance à un enfant différent. Mon adoption a été un long parcours pour elle. Elle a dû remplir des tonnes de questionnaires, passer des tests, participer à de nombreux entretiens… Puis elle a reçu une photo de moi. Et elle est venue me chercher en Chine, avec ma sœur.

Comment se passe votre scolarité ? Avez-vous souffert de harcèlement ? Je viens de passer mes examens de fin de lycée dans un établissement adapté qui fut assez compliqué à trouver. J’ai eu de la chance. Je n’ai pas vraiment souffert de harcèlement. Mais une fois, par erreur, on m’a oubliée dehors et ce fut douloureux. Ma vie quotidienne n’est pas si difficile que ça. C’est juste que je lis difficilement, je dois porter des lunettes de soleil et mettre de la crème solaire. J’ai une plus forte probabilité d’être atteinte d’un cancer de la peau. Mais en se faisant contrôler régulièrement, les risques sont plus faibles. Je dirais plus globalement que

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« JE SOUFFRE PLUS DE RACISME QUE D'INTOLÉRANCE ENVERS LES ALBINOS »

Comment êtes-vous devenue mannequin ? Un peu par hasard, vers l’âge de 11 ans, à Hong-Kong. Angela Fung, une designeuse que ma mère avait rencontrée, m’a proposé de participer à son défilé intitulé « Imperfections parfaites ». Son fils, qui a une fente labiale, défilait aussi. Elle voulait que les gens le regardent en se disant « quel joli vêtement » et pas « comme il est bizarre ». Ensuite, Brock Elbank m’a photographiée, il a mis ma photo sur Instagram. Une agence de mannequins, Zebedee, m’a engagée. C’est parfois compliqué lorsque je pose pour un shooting car je dois expliquer au photographe qu’il ne peut prendre que quelques photos de moi les yeux ouverts. Après, je ne supporte plus. Mais cela fonctionne ! Les personnes différentes sont de plus en plus présentes aujourd’hui dans la mode. C’est super, mais cela devrait être normal. Et on ne devrait pas seulement utiliser un mannequin avec des différences parce que c’est hype ! Je suis contre les stéréotypes et j’espère être une source d’inspiration.

« Être différente », ressentez-vous cela comme une malédiction ou une bénédiction ? C’est juste un désordre génétique, cela ne me définit pas. Je veux mettre ma notoriété à profit pour changer les mentalités afin que l’albinisme, au même titre que d’autres particularités, ne soit plus considéré comme une malédiction. En Afrique, les personnes albinos sont tellement persécutées. Les gens pensent que leurs os sont magiques. Naturellement, c’est faux ! Il faut aider ces personnes et les mettre à l’abri des dangers.

Qu’aimeriez-vous faire après le mannequinat ? J’adore être mannequin, faire les séances de photo, rencontrer de nouvelles personnes... Plus tard, j’aimerais aider les gens, devenir thérapeute. Je voudrais étudier le corps humain et apprendre à le soulager. Mon sens du toucher est assez développé, je ressens très bien les tensions des muscles par exemple.

Quelles sont vos prochaines missions pour l’UNESCO ? Je suis nommée pour deux ans pour mener des actions de sensibilisation de l’opinion internationale aux droits de l’homme et à la dignité des personnes les plus vulnérables, notamment celles atteintes d’albinisme. J’utiliserai différents moyens pour créer ou contribuer à des contenus : vidéos, interviews, podcasts... Je participerai en novembre au Global Forum against Racism and Discrimination et au Gala de collecte de fonds afin de mobiliser des ressources pour renforcer les actions. En mars 2023, je serai à la Global edition of the Master Class against Racism and Discrimination en tant que speaker. Et je dois me rentre au Burundi prochainement. Je contribuerai également à la campagne de l’UNESCO « Les arts pour la dignité, la justice et la paix ».

Comment aimeriez-vous que l’on appréhende la différence ? En ne pensant pas que nous sommes différent·e·s ou d’une autre espèce. Nous sommes des personnes comme tout le monde avec des qualités et des défauts. Je connais quelqu’un d’aveugle qui joue merveilleusement bien du piano. Est-ce qu’il faut le regarder parce qu’il est génial ou parce que c’est un aveugle qui joue du piano ? On doit vraiment changer le regard des gens.

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j’ai parfois expérimenté une triple discrimination : être femme, avec un handicap et d’origine chinoise. Les gens ne voient pas tout de suite mon albinisme. Mais quand ils apprennent que je suis chinoise, ils se moquent parfois de mes petits yeux. C’est plus du racisme qu’un manque de tolérance vis-à-vis des albinos !

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ARACHNOPHOBE ET SEULE AU MONDE Comme 6 %* de la population, je suis arachnophobe. Pas du genre « Oups j’ai eu un petit peu peur, allez zou, vilaine bestiole ». Non, plutôt du genre à sortir de la douche et à courir nue dans la rue les bras en l’air pour arrêter une bagnole dans l’espoir que l’on vienne à mon secours si une araignée se pointe dans la salle de bains (situation vécue). Je serais capable de faire entrer un·e psychopathe dans ma cuisine si, avant de me manger, il ou elle promettait de s’occuper de la tégénaire coincée sous l’évier. Les employé·e·s à la livraison de La Poste, d’Amazon, de Hello Fresh, du Delhaize, d’UPS, de Deliveroo et d’Uber Eats connaissent (mieux que moi) les moindres recoins de ma maison. Car d’août à novembre (période critique), chaque commande en ligne livrée à domicile est l’occasion de demander à ces inconnu·e·s de me sauver en sortant ces monstres de mon habitation. Elles sont là, dans nos villes, dans nos campagnes, velues, pattues, furtives et terrifiantes. J’ai même créé un groupe de voisin·e·s dans lequel j’ai proposé à « des gens qui n’ont pas peur » d’aider « des gens qui ont peur » contre troc ou petite rémunération. Une sorte de réseau Tinder qui, au lieu de te permettre de niquer, te permettrait de les éradiquer, ces saloperies. Le plan a foiré. Surtout parce que les personnes invitées ne pouvaient s’empêcher de partager des solutions à la con. Parmi les conseils, commentaires et remarques non sollicités et pourtant reçus : « Les petites bêtes ne mangent pas les grosses. » « Tu prends un verre, et une feuille de papier et tu n’as plus qu’à l’emmener dehors pour la libérer. » « Aspirateur. » « Eau bouillante. » « Tu lui lances un dictionnaire dessus pour l’écraser. » « Les phobies, ça se soigne ! » Les gars, si je savais approcher ma main munie d’un verre à 3 centimètres de la bête, je ne m’urinerais pas dessus régulièrement en confondant un pédoncule de tomate avec une bête à huit pattes. Je saurais à

quoi ressemble ma cave dans laquelle des gens vivent peut-être à mon insu vu que je n’ose pas y foutre les pieds. Je ne pousserais pas des hurlements de Céline Dion à la vue d’un bout de ficelle, d’une peluche un peu sombre, d’une brindille un peu sèche. Si le tuyau de l’aspirateur était long de plusieurs mètres, je craindrais quand même une remontada de la bête vers l’intérieur de ma manche. Si je voulais ébouillanter des êtres vivants, je serais écaillère à la mer du nord. Je ne pratique pas le lancer de dictionnaire, trop hasardeux, et puis, de toute façon, on ne tue pas. Question thérapies, parlons-en : toucher des photos d’araignées sous la surveillance d’un hypnotiseur à la vieille haleine de café/estomac me susurrant à l’oreille des « vous n’avez pas peur » façon ASMR, j’ai essayé, ça ne m’a rien fait. Quant aux petites bêtes qui ne mangent pas les grosses, pardon, mais c’est mal connaître l’Amazonie. Comprenez-vous que c’est insurmontable, irrationnel et paralysant ? Et que ce dont nous avons tou·te·s besoin, c’est que la recherche, la science et la technologie soient mises au service de cette cause au lieu de nous casser les noix avec des évolutions vers les internets mobiles 5G ? Génies du monde entier, je vous en conjure, agissez (sinon, laissez-moi toute seule sur mon groupe de sauvetage. Je vous hais) !

« SI JE VOULAIS ÉBOUILLANTER DES ÊTRES VIVANTS, JE SERAIS ÉCAILLÈRE À LA MER DU NORD »

*Source non fiable appelée « internet »

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Texte Camille Vernin

LA PREMIÈRE CLINIQUE DE GENRE À BRUXELLES : MAIS DE QUOI ON PARLE ?

Une nouvelle clinique de genre ouvrira à Bruxelles en 2023. Si le nom sonne inclusif et « open-minded », il reste abstrait. Qu’est-ce que c’est et à qui est-ce destiné ?

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On parle de « la première », mais en réalité, il existe déjà trois « cliniques de genre » en Belgique (à Gand, Liège et Genk). La quatrième s’installera au CHU Brugmann et sera bien la première clinique de ce type dans la capitale. Son but ? Proposer des suivis médicaux multidisciplinaires à toutes les personnes en questionnement sur leur identité de genre (et pas uniquement aux personnes transgenres en transition physiologique).

Un réel besoin de société

UNSPLASH / NICK FEWINGS

En Belgique, on estime que 5 à 6 % de la population est en questionnement identitaire. On trouve dans ce pourcentage statistique des personnes intersexuées, qui naissent avec des caractéristiques sexuelles ne correspondant ni aux catégories mâles ou femelles. Des personnes transgenres dont le sexe biologique ne correspond pas à leur identité ressentie. Des personnes non binaires ou fluides dont l’identité de genre évolue avec le temps (femme, homme ou les deux à la fois). L’éventail du lexique ne s’arrête pas là, et la clinique de genre s’adresse à toutes ces personnes. « Nous ne sommes pas qu’une clinique de la transidentité », explique Priam Van Eeckhout, directeur des opérations à l’hôpital Brugmann à l’initiative de la clinique de genre. « Les personnes en questionnement sur leur identité de genre sont souvent stigmatisées, car perçues comme déviantes. Notre objectif est de leur offrir un cadre sécurisé avec des médecins à la pointe dans une série de disciplines : endocrinologie, hormonothérapie, vaginoplastie, phalloplastie, dermatologie, urologie, gynécologie… le tout dans un hôpital public bilingue au cœur de Bruxelles. »

Au-delà du cadre médical, il y a la volonté de créer un cadre d’écoute psychosocial, mais aussi une aide juridique pour gérer l’administration souvent complexe de ce type de situation.

Du personnel formé aux transidentités

Le défi ? Intégrer une prise en charge différenciée pour chaque patient·e, sans jamais tomber dans la stigmatisation. Une tâche d’autant plus périlleuse que la demande est énorme. À l’UZ de Gand, on compte une liste d’attente de 1.000 patient·e·s pour les six prochains mois. « Des patient·e·s appellent déjà aujourd’hui pour avoir un rendez-vous à Bruxelles », confie Priam Van Eeckhout. « Je pense que le fait que les transidentités soient de plus en plus visibles joue un rôle », explique Samantha Warginaire, représentante de l’ASBL TRANS-ition. « On voit de plus en plus de figures publiques qui s’assument, comme la ministre Petra de Sutter ou la journaliste de VTM, Bo Van Spilbeeck. » ••• magazine ELLE 77

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Mais il manque selon elle une visibilité claire du personnel formé. « Il y a encore beaucoup de médecins et psychologues complètement fermé·e·s sur la question, ou pas assez formé·e·s. Il y a aussi les chirurgien·ne·s qui ont fait des transidentités leurs fonds de commerce », explique-t-elle. Trouver un·e bon·ne professionnel·le de santé fonctionne donc souvent grâce au bouche-à-oreille. D’où l’importance de lieux centralisés, avec un personnel formé, mais aussi en nombre suffisant pour faire face à la demande. « Pour une vaginoplastie (qui n’a rien d’une “obligation” dans une transition, NDLR), l’attente est de plus ou moins deux ans », explique Samantha. « Les chirurgies esthétiques plus “classiques” comme l’augmentation mammaire sont plus rapides. Mais une vaginoplastie est une opération complexe pour laquelle on n’a pas envie de se rendre n’importe où. L’Université de Gand jouit d’une réputation internationale, mais il y a une forte demande puisqu’elle attire des gens du monde entier. »

Sortir de la psychiatrisation

Si elle a été fortement médiatisée, la clinique de genre ne serait pas la panacée pour autant selon plusieurs associations et ASBL représentant les personnes transgenres, fluides ou intersexuées. L’absence d’accueil véritablement adapté est notamment l’un des problèmes pointés du doigt. « Quand vous poussez les portes de la clinique de genre à Liège, il y a un questionnaire très intrusif avec une cinquantaine de questions », explique par exemple Samantha Warginaire. Une faille que la nouvelle clinique de genre du CHU Brugmann souhaite éviter, en s’inspirant notamment des méthodes des pays anglo-saxons, mais aussi en effectuant des formations dans la clinique de Gand et auprès des associations de patient·e·s. Mais la question qui fait le plus débat reste celle de la « pathologisation » des transidentités. Le CHU Brugmann a déjà annoncé – et c’est une grande nouveauté – que la première consultation se ferait en tandem, avec un·e endocrinologue et un·e psychiatre.

« ON SOUFFRE DAVANTAGE DU JUGEMENT DES AUTRES QUE DE TRANSIDENTITÉS » MAX NISOL

Une solution loin d’être suffisante selon l’ASBL Genres Pluriels qui souhaite une approche « non psychiatrisante ». Pour cela, elle invoque notamment la Convention européenne des droits de l’homme (en passe de devenir « des droits humains », NDLR), qui postule que chacun·e a le droit de disposer de son corps. « Au niveau légal, il n’y a aucune obligation de passer par un rendez-vous psychiatrique pour débuter un traitement hormonal ou une chirurgie de réattribution ou de réassignation sexuelle », explique Aurore Dufrasne, coordinatrice du Réseau Psycho-médico-social Trans* et Inter* belge qui a déjà formé plus de 10.000 professionnel·le·s. « C’est uniquement une question de remboursement. Pour obtenir une convention Inami comme à Gand et à Liège, l’Inami exige un rendez-vous psychiatrique pour identifier une “dysphorie de genre”, ce qui sous-tend une pathologie mentale, alors que l’OMS ne considère plus les transidentités comme telles depuis 2019. Au-delà du fait que cette pratique n’est pas obligatoire, elle est donc illégale. » Ce qui ne signifie pas que ce genre d’intervention ne nécessite pas un accompagnement sur la durée, tempère-telle. D’ailleurs, en dehors des cliniques de genre, de nombreux autres endroits existent pour un suivi psychosocial ou une préorientation médicale. Quoi qu’il en soit, les transidentités ne nécessitent pas forcément le passage par une opération chirurgicale ou un traitement hormonal. « Une personne transgenre ne doit pas obligatoirement changer de corps pour se sentir plus légitime d’être trans », explique Max Nisol, formateur chez Genres Pluriels. « On souffre davantage du jugement des autres que de transidentités. » Les problèmes d’accès aux soins liés à la peur de la discrimination sont d’ailleurs un important facteur de comorbidités. Alors, si on peut se réjouir que des cliniques de genre s’ouvrent un peu partout dans notre pays, on espère surtout qu’elles annoncent une nouvelle ère qui donnera un coup de balai aux préjugés.

UNSPLASH / ILYA CHUNIN

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GENTIS

LE RECRUTEMENT INTÈGRE ET PERFORMANT Gentis n’est pas seulement une agence de recrutement, c’est aussi une entreprise qui place la diversité et l’inclusivité au cœur de ses priorités. Des gens de confiance à qui confier sa carrière pour la faire évoluer sans renoncer à ses valeurs et passions.

Belgique, en France et au Maroc. « Nous luttons contre tous les préjugés auxquels nous pouvons faire face dans le milieu du travail. Nous nous battons pour donner une chance égale à tou·te·s les candidat·e·s.»

« PEOPLE FIRST, HUMAN BEFORE »

Accompagner les candidat·e·s dans la recherche du job de leur rêve revient à exercer un impact positif significatif sur la vie des gens. C’est cette prise de conscience qui guide Gentis dans ses recrutements. « Nous travaillons avec des êtres humains, ce ne sont pas des produits, ce sont des personnes avec des émotions ».

La passion, la diversité et l’inclusion, la flexibilité, le respect et la dimension internationale sont des super pouvoirs. Cette énergie purement humaine est le carburant des consultant·e·s de Gentis qui repèrent, sélectionnent, accompagnent et révèlent les talents. Ils et elles organisent ensuite la rencontre de candidat·e·s et d’entreprises à la recherche de profils définis dans des secteurs spécifiques (principalement dans les domaines de l’informatique, de l’ingénierie, de la construction, des services financiers, des ressources humaines et des techniques de vente), qu’il s’agisse de missions à long terme ou ponctuelles. Les liens se créent, la confiance se noue entre recruteurs et recruteuses, candidat·e·s et entreprises qui emploient. Le travail et les efforts collectifs et individuels sont reconnus, valorisés et récompensés, dans le respect de chacun·e et de son individualité.

HUMAINE, INCLUSIVE ET PERFORMANTE Gentis (le terme latin désignant un groupe d’êtres humains partageant les mêmes valeurs) est une entreprise belge dont la vocation est d’humaniser et de simplifier la façon dont les gens recherchent leur prochaine aventure professionnelle. Gentis est fondée sur le respect de soi-même et des autres. Stéphanie, Hassane, Olivier et Farid — les fondateurs et fondatrices de Gentis — ont lancé l’entreprise en 2011. Elle compte aujourd’hui 38 nationalités, des femmes aux postes de PDG et de directrice financière/DRH et 300 consultant·e·s en CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC GENTIS.WWW.GENTISRECRUITMENT.COM

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SIDESTEP

Texte Marie Guérin

GÉNÉRATION SNEAKERS Le tank top, le pull fluffy, la jupe boutonnée, nombreux sont les must-haves de l’automne qui ne demandent qu’à trouver une place au chaud dans mon dressing. Quelle paire de chaussures peut être un dénominateur commun ?

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SIDESTEP

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Comment choisir ses sneakers en fonction des tendances de la saison ? C’est le défi que m’a lancé SIDESTEP. Trouver la paire de baskets qui se combine le mieux avec mes coups de coeur de la rentrée. « Donc, je laisse tomber mes talons et je choisis une paire de sneakers ? » Challenge accepté. J’ai flashé sur les Adidas Astir. Mais pourquoi argentées ? Je suis toujours bardée de couleurs et mes pièces favorites oscillent entre intemporalité et extravagance. Il me fallait un trait d’union qui soit un statement facile à associer. Et ce n’est pas un oxymore. Parmi mes tendances favorites, il y a le débardeur blanc (repéré chez Chloe, Prada et Bottega Veneta), je le décline en orange (couleur incontournable de l’automne) que je porte comme sur le catwalk, avec un jeans large.

« J’AI TOUJOURS UN PETIT DÉTAIL EXTRAVAGANT QUI APPORTE DE LA LUMIÈRE DANS MON LOOK »

La chemise blanche et ses plumes sur les manches fait écho à mon autre pièce favorite: le pull fluffy, un peu corseté. De la matière sauvage et abondante qui respire la créativité et une petite dose de ‘drama’. Je le porte avec une jupe en jeans boutonnée pour apporter un élément ‘streetwear’ renforcé par les Adidas Astir.

Tout est une question d’équilibre, finalement. Cette campagne pour SIDESTEP m’a également permis de m’inspirer de mes confrères internationaux. À chacun son style et ses conseils. Ainsi Monica, fashion Director de Metal Magazine, a choisi une paire de Nike Air Force One: «Suivre les tendances peut être agréable, mais parfois elles ne vous conviennent tout simplement pas », expliquet-elle. Cependant, il y a une tendance pour l’automne/hiver qui lui va bien : le tailoring. « J’adore les baggy et les pantalons avec une veste de tailleur ou un trench, très masculins. Je suis presque toujours vêtue de noir, et les couleurs vives de la Nike AF1 Shadow fonctionnent parfaitement avec. C’est un classique avec un twist qui a l’air incroyable avec quoi que je porte. On ne peut jamais se tromper avec une paire d’Air Force One.» Son style plus architectural, moins organique que le mien, qui mixe les couleurs à la perfection en suivant la tendance du ‘Color blocking’ m’a donné envie d’expérimenter une nouvelle couleur cet hiver: le bleu. En route pour un nouveau challenge ?

CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC SIDESTEP. SIDESTEPSTORE.BE

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PLUS D'INFOS ? À VISITER : Johnson Eziefula - From Time to A Time Du 8 septembre au 22 octobre 2022 Galerie Maruani Mercier 430 avenue Louise, 1050 Ixelles À LIRE : Souleymane Bachir Diagne - Leopold Sedar Senghor L’art Africain comme philosophie Aux éditions Riveneuve À FOLLOW SUR INSTAGRAM : Matthew Imuetiyan Eguavoen @matthewevaguavoen_art Amoako Boafo @amoakoboafo

UN PEU D’HISTOIRE

L’art contemporain africain trouve ses origines dans la négritude, un mouvement fondé par Aimé Césaire et Léopold Sédars Senghor, les penseurs de la cause « A sour Dialogue », noire. Créé à la fin des années 30 par des artistes Johnson Eziefula. africains basés à Paris, ce nouvel art africain a pour ambition de critiquer le colonialisme, faire découvrir la culture africaine et se doit de montrer l’Afrique d’aujourd’hui. Au revoir aux statuettes et autres fétiches, bonjour à la modernité. C’est durant cette période compliquée de la décolonisation — qui selon moi n’est pas encore finie — que les artistes africains se tournent vers un art plus conceptuel, que l’on connaît encore aujourd’hui, fait d’éléments trouvés dans la rue. Ce n’est que depuis une vingtaine d’années que les grands acteurs du monde de l’art ont ouvert leurs portes aux artistes africains. Que ce soit par une véritable volonté de faire découvrir leur travail ou par simple envie de nouveauté, la sauce a pris. Au Centre Pompidou il y a 30 ans avec l’exposition les Magiciens de la Terre, avec la création de la foire d’art contemporain 1:54 ou encore avec l’ouverture de galeries d’art telles que MAGNIN - A, Galerie Cécile Fakhoury ou Marianne Ibrahim Gallery. Ainsi le travail proposé par ces artistes a pris le chemin des grandes foires, des maisons de ventes les plus prestigieuses ainsi que les collections privées et publiques où il faut être. Aujourd’hui, il est encore plus important de soutenir cet art. Pas seulement parce qu’il est « accessible » ou à la mode, mais bien parce qu’il est temps de changer l’histoire. Avec l’avènement de productions artistiques de pays en développement, de nouvelles clés de lecture s’offrent à nous. De nouveaux matériaux, formes et cou« No longer Invincible », leurs, pour nous raconter leur vision Johnson Eziefula. de l’Afrique.

PRESSE

L’ART CONTEMPORAIN AFRICAIN, KESAKO?

Depuis quelques années, les collectionneurs du monde entier se ruent sur ce qu’on appelle « l’art contemporain africain ». Cette « nouvelle » appellation qui, je dois l’avouer a tendance à me faire lever les yeux au ciel car elle réduit une création artistique à son continent, regroupe donc les artistes dits « d’Afrique ». C’est-à-dire 54 pays, plus d’une centaine de langues parlées, des centaines de tribus et encore plus d’us et coutumes.

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Texte Elisabeth Clauss

L’ H E R B E P L U S V E R T E D ’A L E X A N D R E J A R D I N

DES MENTORS DE LIBERTÉ POUR RÉENCHANTER LE QUOTIDIEN L’écrivain français est lui-même un mage conteur : le voyage de l’esprit au-delà des pages, il sait de quoi il parle. Auteur de best-sellers, il consacre sa carrière à décloisonner les possibles attendus, en explorant le désir de vivre qui se niche après la marge. Avec ses « Magiciens »*, Alexandre Jardin propose de la liberté, légère comme du papier.

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epuis 30 ans, il enrichit sa liste personnelle de pygmalions punks des idées, puisée dans 3.000 années de « penseurs à côté ». Il évoque des « grands défonceurs de certitudes », des « fabuleux décapeurs de lieux communs », qui lui ont inspiré 40 chapitres à piocher dans l’ordre, et surtout dans le désordre tant affectionné. Alexandre Jardin invoque parmi ses professeurs d’audace des scientifiques, des proches, des résistants, des arbres, un roi. Pour (re)découvrir la saveur de l’impertinence, et d’une honnêteté très décomplexée.

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S’ÉMANCIPER DE SES CONSTRUCTIONS MENTALES, EN S’INSPIRANT DE JAMES COOK Vos océans de fantasmes agités Votre imagination vous a rendu de nombreux services, vous permettant de vous projeter dans tous les projets qui vous ont construit·e. Une foi dans l’avenir, qui vous a fait tout plaquer pour lancer un élevage de calamars en Flandre-Occidentale et ne jamais être à court d’encre pour écrire vos mémoires. Mais il existe un revers hypocondriaque à avoir le cerveau en roue libre : des nuits blanches à analyser des hybrides de réalité.

Le magicien déconstructeur de mythes Alexandre Jardin invoque ce navigateur de la fin du XVIIIe siècle qui s’est vu confier par la Royal Society la mission très officielle de retourner le Pacifique de fond en comble, pour démontrer l’inexistence de ce qu’on appelait la terre australe. L’objectif : démonter la croyance diffusée depuis l’Antiquité qu’un immense continent occupait l’hémisphère Sud, pour équilibrer le globe (ils ignoraient encore que la Terre est plate, mais on s’égare). Résultat : une révolution pour la géographie, et une leçon philosophique. Le meilleur moyen de vérifier s’il y a bien un monstre, c’est d’allumer et d’aller voir sous le lit. Où l’on ne retrouvera ni goule ni la chaussette perdue depuis des semaines. Moralité : les mythes tombent, mais les séchoirs continuent de dévorer les sous-vêtements.


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VOYAGER L’ESPRIT LÉGER, AVEC STEPHEN HAWKING Vos escapades contrariées Avant, c’étaient les confinements. Maintenant, c’est le prix du carburant. Comme si l’univers se liguait pour vous empêcher de larguer les amarres. Vous tentez de distraire votre légitime frustration en achetant plus de maillots de bain qu’il n’y a de gouttes d’eau sur la vitre un dimanche de novembre et Google Earth est devenu votre moyen de transport préféré. C’est une solution pratique, et écologique. Mais vous pouvez aussi utiliser votre cerveau comme un bateau.

Le magicien désenclavé Pour Alexandre Jardin, Hawking est un « voyageur immobile qui accorde une attention totale à la pensée ». L’écrivain cite le physicien : « J’ai vécu des choses extraordinaires sur cette planète, et en même temps j’ai voyagé à travers l’univers par la pensée, au moyen de mon cerveau et des lois de la physique. » Son secret ? Il utilisait ses capacités intellectuelles pour dépasser son corps, quand on a tendance à dilapider nos neurones au rythme des algorithmes voraces en temps comme dans une machine à sous. Hawkins étudiait les singularités du cadre de la relativité générale, on devrait réussir à réfléchir notre singularité relative.

VOIR LE VERRE À MOITIÉ PLEIN, COMME LOUIS XI Vos échecs sublimés Vous vous rappelez cette ascension du mont Blanc que vous avez reportée parce que vous aviez une angine, même que vous en aviez pleuré ? En regardant l’avalanche à la télé, vous avez remercié vos streptocoques. Ce garçon ou cette fille qui vous a mis un râteau format jardin botanique pour préférer votre meilleur·e ami·e ? En ramassant à la balayette ce ou cette pote le cœur en miette, vous réalisez que vous l’avez échappé belle. Certaines défaites sont des fêtes.

JOUIR DE L’IMPULSION DU MOMENT, COMME PAPA JARDIN Vos coups de folie Face aux invitations qui pleuvent, mais un peu tard – il est 21h30 –, vous hésitez à ressortir ce soir parce que vous êtes démaquillé·e et que vous avez lancé une binge-savoureuseperte-de-temps-matage de séries ? Vous repassez toujours quatre fois dans la boutique avant d’acheter un manteau très beau, mais un peu cher ? Alors qu’il suffirait parfois de jouer votre ennui à la loterie. Alexandre raconte dans son livre qui invite à mettre la Voie lactée à nos pieds comment son père, parti un jour en balade avec lui, s’est retrouvé à Rome pour avoir suivi un panneau « Autres directions ». 1.496 kilomètres de liberté, à faire l’école buissonnière qui a tant de choses à nous apprendre.

Le magicien spontané-délivré Le père de l’auteur lui a montré la voie de l’inattendu. Qu’il n’est pas toujours nécessaire de faire griller Waze pour explorer des horizons insoupçonnés, et qu’il vaut mieux avoir des P.-V. que des regrets. Surtout, pour les moins aventureux/euses, Alexandre nous fait la magistrale démonstration que les pages d’un livre qu’on n’aurait pas songé à ouvrir mènent parfois à des destinations que même un plan cartonné n’aurait pas anticipées : « Ne dites jamais non à un ouvrage de rencontre, à un volume inattendu qui vous veut du bien. » Comme celui-là. *Albin Michel

PRESSE

Le magicien résilient Louis XI (1423-1483) avait compris que si se ramasser n’est pas très prestigieux, il arrive que ce soit ce qui pouvait nous arriver de mieux. Face à une offensive territoriale de l’Anglais Édouard IV qu’il était quasiment sûr de perdre il a négocié, offrant soixante-quinze mille écus d’or plus une pension annuelle sur sept ans, afin que son adversaire lâche l’affaire. Non seulement il a économisé les coûts humains et financiers d’une guerre hasardeuse, mais, finalement, un peu roublard et pas tout à fait transparent, il en est sorti gagnant. Comme quoi un bon accord vaut toujours mieux qu’un mauvais bras de fer, même avec une manchette Hermès cloutée. magazine ELLE 85

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18 & 19 NOVEMBRE LE FORUM QUI BOOSTE LES FEMMES ACTIVES

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Des conseils d’experts, de l’énergie et des rencontres avec des leaders inspirants. Le ELLE Active Forum apporte des solutions concrètes pour mieux concilier vie pro/vie perso et promouvoir sa carrière.

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Escarpins Lipchick en cuir vernis et talons sculptés dorés, 895 €, Christian Louboutin.

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BLI NG THI NG S Stylisme Delphine Dumoulin Photos Iris Rombouts

Cet automne, on voit la vie en or et bleu.

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ChaÎne en métal doré, 95 €, Essentiel.

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Sac en PVC bleu transparent, 89,99 €, Steve Madden.

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Vase losange en verre bleu, 179,90 €, Iittala. Lunettes en plastique ambré, 50 € Polette.

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Boucles d'oreilles en résine jade et dorée, 179 €, Laurence Delvalez.

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Micro-sac en cuir doré, 195 € Pinko. Sac matelassé et brodé, 195€ Kurt Geiger.

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Bottines Lipbooty en veau velours, 1.295 €, Christian Louboutin. Ceinture en cuir et métal doré, 55 €, BSB.

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Lunettes solaires papillon, 210€ Dolce & Gabbana.

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Sac Lady Dior en cuir d'agneau noir, 2.900 €, Dior et sac Lady-D-Lite brodé, 4.100 €, Dior.

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Coussin brodé, 79,95 €, Anna+Nina. Mocassins brodés, 650 €, Fratelli Rossetti.

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Manchette sculptée en bronze plaqué or, 1.135 €, Espèces. Manchette en métal et tweed, prix sur demande, Chanel. Manchette plate structurée en bronze plaqué or, 830 €, Espèces.

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SCHO OL GIRL PU NK Stylisme Delphine Dumoulin Photos Stephen Mattues

La mode de ce début d’automne a belle allure : imprimés audacieux, coupes asymétriques et tissus robustes. Parfait pour les extraverties qui aiment le rock’n’roll.

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Ensemble blazer et pantalon en jacquard léopard, Dries Van Noten chez Stijl. Cravate en soie, Dries Van Noten chez Stijl Hommes. Bikini rouge, Eres. Mitaines en résille, Falke. Lunettes de soleil, Louis Vuitton. Boucles d’oreilles en or et argent, Louis Vuitton.

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Ensemble blazer et pantalon en jacquard léopard, Dries van Noten chez Stijl. Cravate en soie, Dries Van Noten chez Stijl Hommes. Mitaines en résille, Falke. Lunettes de soleil, boucles d’oreilles en or et argent, mocassins en jacquard rouge et noir, Sac à main "City Steamer MM" en cuir grainé noir, Louis Vuitton.

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Chemise en popeline blanche, Drykorn. Mini-jupe plissée asymétrique, longue jupe plissée portée sur l’épaule et corset en cuir ajouré, Dior. Carré de soie "Bouquet 70" porté en cravate, boucles d’oreilles en or et argent, bottes en cuir caramel et sac à main "Petite Malle" en nacre rouge et finitions cuir, Louis Vuitton.

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Robe polo oversized imprimée de photos de David Sims, pantalon Jodhpur en satin de soie drapé et imprimé, boucles d’oreilles en or et argent, mocassins en jacquard noir et blanc et sac à main "Pont 9" en cuir lisse noir, Louis Vuitton.

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Ensemble pull et robe-débardeur en cachemire bicolore brodés de paillettes, Louis Vuitton.

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Haut péplum sans manches en tweed brodé doublé de fausse fourrure, pantalon en laine imprimée, imperméable rose en Econyl, sneakers et boucles d’oreilles en or et argent, Louis Vuitton.

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Ensemble pull et robe-débardeur en cachemire bicolore brodés de paillettes, bottes "Donna" en cuir caramel et boucles d’oreilles en or et argent et sac à main "Pont 9" en cuir lisse crème, Louis Vuitton.

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Maxi chemise avec débardeur intégré, Maison Martin Margiela chez Stijl. Bottes en cuir caramel "Donna", lunettes de soleil et boucles d’oreilles en or et argent, Louis Vuitton.

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BEAUTY TIPS LOOK 1 TEINT : crème Réparatrice, Baume efficace, Instant Perfect, Phyto-Teint Nude 1W cream + 3W1 warm almond, Phyto-Poudre Compact 2 natural YEUX : phyto-Cernes éclat 2, Les Phytoombres 22 mat grape + 10 silky cream Mascara So Stretch 1 BLUSH : Phyto-Blush Twist 5 Contour + 3 papaya SOURCILS : Phyto-Sourcils Fix 2 LÈVRES : le Phyto-Rouge 33 orange Sevil + Phyto-lip twist 16 balm CHEVEUX : L’Huile Précieuse Cheveux La Crème 230, Le Spray Volume

LOOK 2 YEUX : So intense eyeliner Les Phyto-ombres 13 silky sand CHEVEUX : masque soin régénérant aux quatre huiles végétales Tous les produits sont signés Sisley.

Maxi blazer double croisure, Christian Wijnants. Top en tulle et taffetas avec volant asymétrique, Maison Martin Margiela chez Stijl. Jean gris, Essentiel. Boucles d’oreilles en or et argent, carré de soie imprimée "Garden 90", sac à main "Coussin PM en cuir embossé et escarpin "Archligth" en cuir et toile Monogram, Louis Vuitton.

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Maxi pull jacquard gris, noir et bleu, Christian Wijnants. Sweater rouge et legging imprimé fleuri, Bellerose. Boucles d’oreilles en or et argent, escarpin "Archligth" en cuir et toile Monogram et sac à main "Twist MM " en cuir épi marine, Louis Vuitton. ÉQUIPE DE PRODUCTION : Direction artistique : Iris Rombouts Coiffure & make-up : Elke Binnemans @Sisley Cosmetics & Hair Rituel Assistante photo : Noemi Morren Mannequin : Margot Davy @IMM Nos remerciements au Musée Middelheim.

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BIENVENUE AU CLUB Pouvoir s’installer en un clin d’œil au volant d’une voiture luxueuse et durable sans devoir régler un tas de choses ? Un rêve qui devient réalité grâce à Lynk & Co, qui remplace le stress par le confort et le plaisir de conduire. Sa solution de mobilité dépasse de loin la concession automobile, puisqu’elle offre l’accès à une communauté centrée sur le partage de voitures. Rouler écologique n’a jamais été aussi simple !

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Lynk & Co

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FLEXIBELE LUXE On ne se l’imagine pas mais une voiture est garée 96% du temps. Le partage de voitures est la clé pour préserver l’environnement comme pour réduire les embouteillages au quotidien. Le Suédois Lynk & Co propose une solution d’avant-garde en matière de mobilité : la possibilité de louer, de partager ou d’acheter une voiture sans se soucier de l’assurance ou de l’entretien. Les utilisateurs, propriétaires ou non d’un véhicule, ont accès à des formules d’abonnement et peuvent partager leur voiture avec d’autres membres de la communauté Lynk & Co. Disponible en noir et en bleu, la 01 au look branché est proposée à la location pour 550 € par mois et à la vente à partir de 42.000 €. Bref, un bon plan calqué sur les besoins de l’utilisateur. De plus, l’abonnement peut être résilié facilement chaque mois.

ÉCOLOGIQUE ET CHIC La 01 de Lynk & Co 01 est disponible en version hybride plug-in. Un pas de plus vers un avenir plus vert puisqu’elle émet moins de CO2 qu’une voiture essence ou diesel de type moyen. Mais la marque ne s’arrête pas en si bon chemin : les sièges sont en ECONYL®, un matériau issu entre autres de filets de pêche recyclés. Ce type de nylon se recycle à l’infini et contribue à l’économie circulaire. Et parce que la durabilité est cruciale mais que le design a aussi son importance, Lynk & Co ne fournit que des voitures haut de gamme. Toutes les options qui font

rêver, de la caméra d’aide au stationnement au porte-gobelet en passant par l’éclairage d’ambiance et le toit panoramique, sont incluses de série. Le seul choix à faire porte sur la teinte extérieure bleue ou noire.

LA COMMUNUTÉ LYNK & CO Conduire une voiture Lynk & C, c’est aussi faire partie d’une communauté soudée. Grâce à l’application conviviale, on peut gérer son abonnement, mais aussi prêter sa voiture en quelques clics à d’autres membres pour le montant de son choix. De quoi faire baisser facilement le coût de l’abonnement. Cerise sur le gâteau : l’accès au Club Lynk & Co d’Anvers. L’endroit idéal pour réserver un essai routier, siroter un café avec d’autres membres, faire du coworking, assister à des événements sympas et en apprendre davantage sur le monde merveilleux de la mobilité durable.

CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC LYNK & CO. WWW.LYNKCO.COM

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BANANA’S HAIR STUDIO

Dans ce salon du très prisé quartier du Vivier d’Oie, les cheveux reçoivent l’attention à laquelle ils ont droit. « Les gens ont envie d’être eux-mêmes ». C’est comme ça que pense Léna, ravissante petite Fée Clochette à la tête du salon de coiffure Banana’s Hair Studio (BHS pour les intimes). Entrepreneure dans l’âme, cette fille à la voix de star hollywoodienne a aussi de l’or dans les doigts et dans le cœur. Ici, on est reçue presque en VIP, mais sans les chichis. Léna s’occupe d’un·e client·e à la fois. Dans l’agréable espace tout en longueur de son salon lumineux, on se sent le droit de parler fort pour couvrir le bruit du sèche-cheveux, de se laisser aller à quelques confidences et de laisser tomber le masque des apparences. Une carte de services complète et des produits de qualité Brushings et coupes, soins à la kératine végétale, lissage kératine, extensions cousues, chignons classiques ou complètement fous, couleurs, highlight/mèches, bleach/décoloration… et l’une des spécialités de Léna : les ombrés, balayages et voiles qui rendent les

cheveux lumineux et laissent de magnifiques reflets. Le tout réalisé avec les produits professionnels L’Anza. Une marque aux valeurs fortes et aux technologies à la fois performantes et respectueuses : ingrédients issus de milieux naturels durables, réductions des composants controversés comme le sulfate, le chlorure de sodium, le gluten ou les parabènes, réduction des risques l’allergie… On compose son menu à la carte en conjuguant les services complémentaires ou supplémentaires et le prix est clairement affiché sur le site où la prise de rendez-vous se fait en quelques clics. Ouvert à tous les genres et à tous les âges, le salon est un espace sans aucune zone d’ombre. Le labo ou Léna prépare ses soins et colorations est intégré à l’espace, ce qui renforce encore davantage la confiance. Les murs accueillent les œuvres d’artistes émergeant dans une exposition qui change régulièrement. Le jardin, accessible, permet de se détendre durant le temps que les soins posent en sirotant un thé, un café et même un smoothie en été. C’est aussi ça, Banana’s Hair Studio : un endroit vitaminé qui (re)donne le sourire et offre l’occasion de s’évader. Chaussée de Waterloo 982 - 1180 Uccle.

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LE SALON SOURIANT

CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC BANANA’S HAIR STUDIO. WWW.BANANASHAIRSTUDIO.BE

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Et si on allait se promener ?

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DANS LE JARDIN

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Texte Marie-Noëlle Vekemans

ARRAKECH, ON AMOUR

Un coup de foudre. Voilà ce qu’il s’est produit lors du premier voyage d’Yves Saint Laurent à Marrakech. La naissance d’une véritable histoire d’amour qui l’a marqué à jamais.

Et qui de mieux que Laurence Benaïm, biographe d’Yves Saint Laurent, journaliste et écrivaine, pour éclairer sur cette période de la vie du mythique créateur ?

Il s’y rend pour la première fois avec son compagnon Pierre Bergé lors d’un voyage privé. Ils raconteront que, ce jour-là, le temps était mauvais, il faisait gris, la vision n’est pas du tout idyllique. À cette époque, Marrakech n’est pas du tout celle que l’on connaît aujourd’hui avec sa Palmeraie et ses belles villas.

Il parlait de la bienfaisante magie rose de Marrakech. Il est tombé amoureux de cette ville, sa lumière, sa culture, ses arts, ses habitant·e·s. Là-bas, il va vivre cet âge d’or très libérateur et vivre la féerie orientaliste qui a séduit tous les amoureux de l’Orient.

Lors de ce premier voyage, le couple décide tout de suite d’acheter une maison. Cette spontanéité le caractérise-t-il ?

Est-il différent là-bas de celui qu’il est à Paris ?

Je ne parlerais pas de spontanéité. Yves Saint Laurent était resté un grand enfant, quand il voyait une chose qu’il aimait, il la lui fallait tout de suite. Et Pierre Bergé aimait posséder les choses, c’est son côté prédateur.

Chez Yves Saint Laurent, il y a une dimension assez bipolaire. À Marrakech, on le voit en photo dans sa villa avec sa djellaba blanche et portant des babouches alors qu’à Paris, il s’habille en costume. Il a l’intelligence d’un caméléon,

YSL découvre Marrakech en 1966. Qu’est-ce qui le mène là-bas ?

NADIM ASFAR, GUY MARINEAU

Qu’avait-il l’habitude de dire lorsqu’il parlait de Marrakech ?

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le sens des lieux, il ne se déguise pas en Parisien à Marrakech ni en nomade à Paris.

Effectivement, Marrakech se transforme et devient très festive. Il vivra à fond cette période, les soirées, la débauche de toute une génération, celle du baby-boom. Il vit totalement cet exutoire charnel et sensuel. Mais au bout d’un certain temps, il a fait le tour de ce monde de la fête. On peut dire qu’il en est en quelque sorte le baromètre. Il se réveille dans ce silence de mort des premières victimes du sida. Et y échappe. Dans la seconde partie de sa vie, à partir de 1983, il va s’identifier à Proust, et faire de Marrakech un endroit où il va se réfugier. Les deux aspects sont présents. D’ailleurs, symboliquement, la première maison qu’il achète se trouve dans la médina, alors que les autres seront plus isolées, à la campagne. Il aimait y venir pour se cacher, être incognito, vivre une vie beaucoup plus intimiste et fuir l’exposition qu’il vivait à Paris.

« LA LIBERTÉ ÉTAIT TRÈS IMPORTANTE POUR LUI » Cette passion pour Marrakech transforme le couturier, mais est-ce qu’elle transforme aussi l’homme ? Je ne sais pas si elle le transforme, je dirais plus qu’elle le révèle. Tant le couturier, qui a grandi à l’école du tailleur et qui passe alors au flou, à la sensualité des crêpes, des mousselines, de la transparence, que l’homme que l’on voit apparaître barbu, lui qui était un jeune homme si rangé, toujours en blouse blanche. Il devient ce que j’appelle le « beatnik de la rue Spontini ». Il se transforme, il ne porte plus de cravate, il fait de la gymnastique, travaille son bronzage, il découvre son propre corps.

Il s’inspire par la suite de cette ville pour ses créations mode, mais cette ville l’inspire-t-elle pour le développement de ses parfums ? Tout à fait et je pense en particulier au parfum Opium (1977) qui est l’oriental par excellence ou encore Paris (1983), un concentré de roses incroyable. Il y a toujours dans ses créations de mode, de parfum, mais aussi de maquillage, des couleurs saturées, puissantes, qui sont des clins d’oeil à Marrakech. Une incroyable palette chromatique qui ne va cesser de l’inspirer. Pour lui, la beauté et la mode sont complètement liées au Maroc à travers cet idéal orientaliste, très charnel, les yeux noirs maquillés, les femmes parfumées et des couleurs très intenses. Lorsqu’il lancera la beauté, il dira même : « Il manquait un visage à la femme que j’habille. »

Quelles sont les odeurs qu’il aimait tout particulièrement ? Des odeurs puissantes, à commencer par celle du lys, l’anagramme de son nom, de la rose, des tubéreuses, toujours des parfums intenses, des notes animales, ambrées, mais aussi très fleuries.

Quel lieu à Marrakech symbolise le mieux YSL ? Selon moi, toute l’âme d’YSL est dans ce jardin conçu par les paysagistes Éric Ossart et Arnaud Maurières pour YSL Beauté. Il ne s’agit pas de nostalgie, pas de pèlerinage. C’est le témoin de ce que la nature peut nous offrir de meilleur à travers l’ensorcellement des couleurs qu’aimait tant Yves Saint Laurent. Il s’agit d’expérience, d’imprégnation. •••

PIERRE BOULAT / ASSOCIATION PIERRE & ALEXANDRA BOULAT, NADIM ASFAR

Dans les années 70, Marrakech devient très festive. Il n’y va donc pas spécialement pour s’isoler en quête de calme et de solitude pour créer ?

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Comment prenait-il soin de lui au quotidien ? Au début de sa carrière, il était comme une sorte de geek, un jeune homme tellement sérieux, qui ne s’occupait pas trop de lui, même s’il a toujours été obsédé par son apparence et l’image qu’il pouvait renvoyer. Ensuite, il a commencé à prendre soin de lui et à

devenir beau tardivement. Il est même, à un moment donné, devenu une sorte d’incarnation de jeune dieu sur terre en posant nu en 71. Après, il y a eu les drogues, l’alcool et ces paradis artificiels qui l’ont progressivement détruits, mais, malgré tout, jusqu’au bout, il était dans le contrôle de son image. Tout en opposition. À la fois le monstre de sa propre vie par ses excès, mais aussi le plus exquis gentleman qui soit.

Quelles sont ses plus grandes qualités d’homme et de créateur ? L’intelligence, la générosité. C’est difficile de différencier les deux, Yves Saint Laurent c’est tout terriblement, tout est lié.

Libre, est-ce un mot qui définit bien YSL ? C’est un mot qui définit très bien le créateur puisqu’il a été celui qui s’est affranchi le premier des codes de la mode de son époque et le premier à démolir les barrières et conventions existantes autour du sexe, de la mode, etc. Il avait toujours besoin d’un cadre, mais sa liberté c’était de pouvoir inventer ce cadre, à sa façon.

FLEURS DE FEU Libre, ce mot qui collait si bien à la peau du créateur, Yves Saint Laurent Beauté a décidé d’en faire un parfum car il est évident que rien n’est plus vital aujourd’hui que la liberté. Une fragrance au succès immédiat, désormais emblématique de la marque, qui revient à la rentrée avec une nouvelle signature olfactive florale épicée et miellée. Les parfumeurs, Anne Flipo et Carlos Benaïm, ont voulu décupler sa sensualité, son intensité, en l’habillant de notes chaudes. Une structure fougère, signature de Libre, des notes amplifiées de fleur d’oranger, une lavande fraîche, de la bergamote, une explosion

pour la toute première fois dans une fragrance. Touché par l’épice flamboyante, Libre Le Parfum devient aussi rouge que la terre du Maroc qui a tant inspiré la palette flamboyante du couturier. 50 ml, 124 €

PRESSE

de gingembre alliée à l’accord de safran cultivé dans les Jardins collectifs de l’Ourika d’YSL Beauté au Maroc et utilisé

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Texte Marie-Noëlle Vekemans

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PA R F U M E U R D ’ Â M E

RANCIS KURKDJIAN Il collabore depuis le début de sa carrière avec de grandes maisons, mais assoiffé de liberté, il décide – il y a plus de 10 ans déjà – de créer sa maison éponyme. Sa dernière création est un écho au tourbillon de la vie, celle des grandes capitales, là où l’énergie est infinie.

Vous avez beaucoup voyagé et même vécu plusieurs années dans différentes grandes villes à travers le monde. Qu’est-ce qui vous attire dans l’idée de parcourir les quatre coins de la planète ? J’ai la chance en effet d’avoir pu évoluer dans des cultures différentes, de beaucoup voyager. Ces voyages étaient avant tout effectués pour des raisons professionnelles. Je parle au passé, car depuis la crise Covid, j’ai drastiquement réduit le nombre de mes déplacements. Mais il est vrai que la beauté

FRANÇOIS ROELANT, PRESSE

On ne présente plus Francis Kurkdjian. Son parcours professionnel est impressionnant, ses créations justes et impactantes, certaines sont même devenues intemporelles. Rencontre avec l’un des maîtres de la parfumerie.

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Qu’ont les parfums Maison Francis Kurkdjian que les autres n’ont pas ?

Paris, sans aucune hésitation. Elle représente le cœur de mon inspiration, c’est la seule ville au monde où je me sens libre. Pour être créatif, il faut se sentir libre.

L’un des éléments clés qui nous différencie des autres maisons, c’est tout d’abord que nous sommes conduits par la créativité, et non par une stratégie marketing. Lorsque je crée, je ne veux pas plaire aux gens, je veux les séduire avec des émotions authentiques, uniques et sophistiquées, à travers des produits de haute qualité. En créant ma maison de parfums, j’ai voulu partager ma vision du parfum, des ingrédients et du luxe avec un large public. Je crée parce que j’ai quelque chose à dire.

Votre nouvelle création rend hommage à New York. Que représente cette ville pour vous ?

Quel est votre plus grand plaisir dans votre métier de parfumeur ?

Bien plus que New York, 724 est un parfum urbain. Ce n’est pas un hommage à la ville, c’est un parfum qui permet d’être en ville, un parfum protecteur. Le parfum est le premier vêtement. Mais j’aime New York, son effervescence, son énergie exaltante, palpitante. Je l’ai découverte pour la première fois en 1993. Je cherchais un emploi et j’ai obtenu un entretien dans le New Jersey pour un poste d’apprenti parfumeur. J’ai pris l’avion depuis Paris, c’était la première fois que je prenais un vol pour un si long voyage.

Ma liberté ! Celle de créer, d’entreprendre les projets qui me font envie et de m’entourer ou de collaborer avec celles et ceux qui m’attirent.

n’a pas la même expression dans toutes les parties du globe. L’apport de mes nombreux voyages et de mes rencontres est une indéniable source d’inspiration et de création.

Quels voyages vous ont le plus marqué ? Mes plus belles rencontres ont été l’île de Naoshima au Japon et les roches orangées des ruines de Pétra, en Jordanie.

Y a-t-il une ville dans laquelle vous pourriez vivre sans jamais vous lasser ?

Quels sont les ingrédients de cette nouvelle création qui traduisent le mieux l’énergie de cette ville emblématique ? 724 ne s’inspire pas seulement de la vie urbaine new-yorkaise, mais de toutes les grandes villes du monde et ce qu’elles ont en commun : leur énergie, leur électricité, la sensation que tout est possible. J’ai imaginé la composition de 724 comme des nuances de blanc, venues se superposer entre elles. En note de tête, on perçoit un accord urbain frais, censé traduire la sensation d’une fraîcheur propre et énergisante comme celle qui émane des blanchisseries newyorkaises au petit matin. On y retrouve la bergamote d’Italie et la verticalité des aldéhydes avec leurs facettes sophistiquées, légèrement métalliques et effervescentes. Au cœur de cette architecture très verticale, on ressent une aura aérienne grâce à un bouquet de fleurs structuré par l’absolu de jasmin d’Égypte, le pois de senteur et le seringa. En fond, on ressent la sensation enveloppante et réconfortante d’une bulle de blancheur, grâce à un accord de bois de santal et des muscs blancs. Je voulais que cette eau de parfum soit comme un doudou, un oreiller que l’on emporte au milieu de la ville. C’est très rassurant, mais en même temps, il porte une certaine élégance. Un chic sophistiqué.

Vous avez créé des fragrances pour des maisons très prestigieuses. Quelles ont été alors les raisons qui vous ont poussées à créer votre propre marque ? Maison Francis Kurkdjian s’inscrit dans la suite logique de ma carrière débutée il y a plus de 25 ans, sachant que j’avais déjà exprimé ce besoin de liberté en ouvrant mon atelier de création de parfums sur mesure dès 2001. L’univers olfactif de Maison Francis Kurkdjian va au-delà des conventions, j’ai une totale liberté de créer et de tenir des partis pris artistiques forts. Je voulais ancrer le parfum dans mon époque contemporaine tout en conservant l’exigence de la tradition qui a fait la renommée de l’École française de haute parfumerie : la qualité sans concession.

Comment entretenez-vous la passion pour votre métier au fil des ans ? Repousser les limites de la création, essayer d’ouvrir de nouvelles voies créatives olfactives. Me surprendre moimême. Je ne m’ennuie jamais et suis sans cesse sur de nouveaux projets. Je ne travaille pas seulement pour Maison Francis Kurkdjian ou Dior, mais aussi pour d’autres marques. Sans parler des nombreux projets artistiques et associatifs dans lesquels la maison s’engage dorénavant.

Eau de parfum 724, famille floral musqué, 70 ml, 180€ en vente chez Senteurs d’Ailleurs, Bruxelles. senteursdailleurs.com

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Texte Marie-Noëlle Vekemans

Le saviez-vous ? Le marché international de l’ongle connaît un essor fulgurant. Il devrait atteindre 10 milliards d’euros en 2027.

testé et approuvé

DO IT YOURSELF

VALEUR SÛRE L’enseigne Roger&Gallet est fière de

Et comme d’autres avant lui, ce secteur suit la tendance globale du « mieux consommer ». Manucurist a su tirer son épingle du jeu en se positionnant comme une marque française innovante, éthique, naturelle et respectueuse de l’environnement. C’est notamment sur son innovation phare, la gamme de vernis à ongles semi-permanents Green Flash™, lancée en 2019, que la marque s’est particulièrement illustrée. Elle contient une lampe led professionnelle, une crème pour les mains, un baume pour ongles et lèvres, un stylo correcteur, une eau dissolvante, des pinces de

retrait ainsi que plusieurs vernis (une base coat, trois couleurs et un top coat) et une pochette. Manioc, coton, canne à sucre, maïs et blé… Ce n’est pas la recette d’un banana bread végétalien mais bien la composition d’un vernis Green flash™. Premier semi-permanent clean et vegan du marché, il est formulé à partir d’ingrédients biosourcés, sans perturbateurs endocriniens ni allergènes. En seulement trois étapes faciles et rapides, la manucure est sèche, impeccable et peut tenir jusqu’à dix jours. Le retrait se fait facilement et en douceur, comme pour un vernis traditionnel, grâce à un dissolvant biosourcé sans acétone. Les packagings, créés à partir de matériaux recyclables, sont eux aussi pensés pour avoir un moindre impact sur la planète. Coffret cadeau Green flash, 89 € sur www.manucurist.com

must-have

ses authentiques racines parisiennes mais sait évoluer avec son temps.

choisi de rebrander ses célèbres Eaux Parfumées Bienfaisantes, enrichies en extraits de plantes aux propriétés relaxantes ou revigorantes. Packaging plus moderne, fragrances plus durables, production exclusivement française, chaque senteur possède ses propriétés spécifiques. Floral et fruité, Fleur de Figuier, 100 ml, 41,20 €

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BONS BAISERS DE MAASTRICHT Quoi de plus désirable que du maquillage qui résiste aux folles embrassades ? PUNE a été créé par une équipe passionnée originaire de Maastricht. Du fard à paupières à la base, du mascara waterproof au brillant à lèvres, il existe toujours un produit qui correspond à votre humeur ou votre look. La marque propose une large gamme de produits de maquillage professionnel et fournit également les pinceaux parfaits pour les appliquer. Constamment améliorées, les créations PUNE sont faciles à utiliser, non testées sur les animaux, sans paraben et avec un focus constant sur des ingrédients doux de haute qualité. Uniquement disponible auprès des make-up artists professionnels ainsi que chez les coiffeurs et salons de beauté agréés. Non disponible en ligne. Pune.be

SHUTTERSTOCK, PRESSE

Raison pour laquelle la marque a

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Arkopharma

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CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC ARKOPHARMA. ARKOPHARMA.COM

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Texte Lore Ginneberge

«

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JE VEUX CONTINUER À ME SURPRENDRE » 130 ELLE magazine

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Le type qui faisait monter la température dans « Les chroniques de Bridgerton », c’est lui. Aujourd’hui égérie d’Armani Code, il nous donne rendez-vous au huitième étage d’un hôtel de luxe au cœur de Londres pour parler de cette collaboration inspirante. Accent britannique et regard de braise, talent et avenir brillant, rien n’arrêtera Regé-Jean Page.

Un parfum pour homme présente souvent un caractère bien spécifique : sportif, sensuel… Qu’en est-il d’Armani Code ? Pour moi, c’est un parfum polyvalent. Il s’agit d’une nouvelle création basée sur Armani Code Original avec un côté complexe et doux sous la couche intense. L’idée derrière tout ça est justement de combiner différentes facettes dans un seul flacon.

« Rewrite the code », le slogan du parfum, vous va comme un gant. « Les Chroniques des Bridgerton », des films d’action, un documentaire sur la nature… Comment choisissez-vous ces projets divers et variés ? Je pense à ce que je peux apprendre sur moi-même et à ce que j’ai à offrir. Ce n’est pas une question de genre, c’est plutôt lié à ce que le projet peut avoir de nouveau ou de passionnant. Je veux continuer à me surprendre et à enthousiasmer le public. Il y a plein de façons d’y parvenir.

Toujours détendu, vous dégagez une sorte de confiance naturelle. Ça a toujours été le cas ? L’estime de soi fluctue forcément. Il s’agit de s’accepter comme on est et de trouver des manières de se sentir à l’aise. Quand on ose être en accord avec soi-même, on présente une confiance en soi plus organique.

Quel rôle le métier d’acteur a-t-il joué dans ce processus ? Ce que j’aime le plus dans ce job, c’est la curiosité. Rencontrer de nouvelles personnes, apprendre à connaître les personnages que je construis et le monde qui les entoure, nécessairement différent du mien. C’est de cette curiosité que naissent l’empathie et la générosité. Bizarrement, je pense que le secret de la confiance consiste à ne pas trop penser à soi, mais plutôt aux autres. Dans les moments de doute, je me concentre sur ce que j’ai à offrir. Et ça rend ma vie tellement plus facile.

DAMON BAKER

Vous parlez souvent d’empathie par rapport aux personnages de vos films. Pourquoi est-ce si important ?

Votre carrière est en pleine évolution. Quand avez-vous été le plus fier de vous ? Présenter le « Saturday Night Live » était très intense. Je parle souvent de ce que j’espère donner aux spectateurs et spectatrices, mais il n’y a rien de tel que ce retour instantané du public. Le rire a quelque chose d’incroyablement instinctif, il rend les gens vulnérables. La proximité avec un public qui apprécie ce qu’on fait génère une dose énorme d’adrénaline. C’est probablement l’expérience la plus exaltante que j’ai vécue à ce jour. Ce soir-là, au cocktail, quelques heures après l’interview, il déborde encore d’énergie, mais son mantra de « donner au public » revient à l’esprit. Patient, charismatique, généreux… et il sent bon, aussi.

Armani Code, Eau de Parfum 87 € pour 50 ml

Pour la même raison qui vous pousse à poser cette question, parce que vous avez manifestement assez d’empathie pour vous soucier de ce que je raconte en interview. Je pense que l’empathie est incroyablement importante, c’est le seul moyen d’évoluer en tant qu’individu. Lorsque nous avons imaginé la campagne Armani, par exemple, nous savions qu’elle devait porter sur le lien. On apprend de nouvelles choses et on continue à s’épanouir grâce aux connexions inattendues avec d’autres personnes. Il en va de même dans mon métier d’acteur. J’apprends des choses sur les gens et je les transmets pour qu’on puisse avoir de l’empathie envers les personnages… De cette façon, on crée aussi plus d’empathie envers soi-même.

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Texte Marie Guérin

LE JARDIN AUX 1001 ROSES Il faut imaginer un Eden au coeur de la région de Grasse où vivent 63 espèces de plantes, 33 d’oiseaux, 31 de papillons et même 18 espèces de chauves-souris. En mars dernier, Lancôme inaugurait le Domaine de La Rose et nous étions les premiers à mettre les pieds.

Un fameux pied-à-terre

La frivolité du parfum, le sérieux de la nature 900 kilos de Rosa x centifolia pour 1 kg d’absolu, 4.000 kilos de Rosa x damascena pour 1 kg d’essence, cette année le Domaine de la Rose aura produit quatre tonnes de fleurs, ce sont des chiffres qui font tourner la tête comme le sillon des parfums qui en résultent. Autant de fleurs cultivées dans le respect et le soin de méthodes agroforestières biologiques. Le Domaine est aussi un lieu de transmission du savoirfaire de la parfumerie Lancôme, comme en témoignent la distillerie pédagogique et l’orgue à parfum que nous avons pu découvrir et tester pour notre plus grand plaisir. Un plaisir partagé, d’ailleurs, puisqu’en juin le Domaine de la Rose a ouvert ses portes au public qui peut désormais découvrir les compositions olfactives réalisées à partir de la nouvelle Rosa x centifolia, le nouveau parfum La Vie Est Belle Domaine de la Rose et la fragrance Maison Lancôme 1001 Roses.

PRESSE

C’est en 2020 que la marque fait l’acquisition du Domaine, non seulement dans le but d’y cultiver son ingrédient distinctif — la rose — et d’autres plantes à parfum, mais aussi pour développer un sanctuaire de la biodiversité afin de protéger le patrimoine et les ressources naturelles de la terre. Ce projet s’est développé autour de deux axes majeurs : la plantation fraîche d’essences locales et de fleurs à parfum et la réhabilitation du patrimoine bâti et naturel existant, sans artificialisation des sols, par la restauration de la maison principale à l’aide des matériaux locaux, recyclés et biosourcés. Lancôme devient ainsi propriétaire, producteur et protecteur d’un patrimoine agricole et horticole complet, une première pour une marque de beauté ! Le Domaine est exploité depuis environ cinq siècles et les anciens propriétaires sont considérés comme des pionniers de la culture biologique de la rose et des plantes à parfum depuis plus de 50 ans. On prend donc plaisir à parcourir les sentiers entre les pieds de rose, les canaux irrigués, les arbres et les murets en pierres sèches, autant d’écosystèmes infiniment variés.

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18 & 19 NOVEMBRE LE FORUM QUI BOOSTE LES FEMMES ACTIVES

Des conseils d’experts, de l’énergie et des rencontres avec des leaders inspirants. Le ELLE Active Forum apporte des solutions concrètes pour mieux concilier vie pro/vie perso et promouvoir sa carrière.

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INSCRIPTIONS SUR ELLE.BE Rendez-vous chez Comet Meeting Louise 20 place Stéphanie - 1050 Bruxelles

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hub.brussels

Bruxelles veut initier un maximum de femmes au monde de la tech d’aujourd’hui et de demain – univers encore en majorité réservé aux hommes – notamment à travers le Women Code Festival.

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QUAND LES FEMMES S’APPROPRIENT LA TECH Cette quatrième édition est organisée par la plateforme « Women in Business » de hub.brussels, l’Agence bruxelloise pour l’Accompagnement de l’Entreprise. « La crise sanitaire a récemment mis en lumière le manque de visibilité des accompagnements spécifiques à l’entrepreneuriat féminin, et plus précisément dans le domaine de la digitalisaAudrey Kamali tion et de l’accès à l’information, » explique Audrey Kamali, coordinatrice entrepreneuriat féminin chez hub.brussels, « Notre priorité, au travers de ce genre d’initiative, est aujourd’hui de promouvoir le renforcement des compétences digitales chez les entrepreneuses et de soutenir la création d’entreprises innovantes par les femmes déjà présentes dans les métiers liés aux nouvelles technologies. » Aujourd’hui, seulement 8% des diplômé.e.s dans les études STIM (Sciences Technologie Ingénierie Mathématiques) sont des femmes. Puisqu’elles sont moins représentées dans le secteur, elles risquent d’être moins prises au sérieux lors de la création d’entreprises innovantes. Or, l’entrepreneuriat féminin, c’est aussi des entrepreneuses qui innovent dans les nouvelles technologies.

PRESSE.

Le Women Code Festival est une semaine d’événements autour de l’entrepreneuriat féminin et de l’usage des nouvelles technologies qui se déroule à Bruxelles du 14 au 21 octobre 2022. Il s’adresse autant aux femmes entrepreneuses curieuses de découvrir les opportunités que le digital offre pour garantir la pérennité de leur entreprise, qu’aux femmes actives dans les nouvelles technologies qui voudraient se lancer dans la création de startups.

CET ARTICLE A ÉTÉ ÉCRIT EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC HUB BRUSSELS. WWW.HUB.BRUSSELS

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Dans son pied-à-terre bruxellois, cette New-Yorkaise ultra-connectée nous parle de digitalisation du marché de l'art et de comment les vêtements virtuels sont le nouveau moyen d'expression sur les réseaux sociaux.

JUSTIN PAQUAY

ELENA SOBOLEVA

Elena porte la robeVenustrap, une création 100% digitale réalisée « sur-photo » par la marque de mode numérique Auroboros.

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Top, jupe et chaussures, Prada. Jean Prouvé Façade Panel pour le Siège Social de la CIMT, 1963.

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Texte Céline Pécheux Photos Justin Paquay

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IGITAL IVA

Du haut de ses escarpins Prada, Elena Soboleva, directrice internationale des ventes en ligne d’une des plus prestigieuses galeries d’art au monde, prend la pose comme elle en impose. Rencontre.

Cette jolie blonde qui vit entre Bruxelles et New York est la reine de la digitalisation du marché de l’art. Elle figure d’ailleurs dans les classements des plus prestigieux magazines spécialisés. La preuve ? En 2020, le site de référence Artnet l’avait classée parmi ses « New Innovators ». Son job ? Rendre visibles et accessibles les oeuvres des plus grands artistes, et ce, en quelques clics, sur les différentes plateformes digitales de la galerie David Zwirner pour laquelle elle travaille depuis 2018… Et grâce à ses 25.400 abonnés sur Instagram et ses posts léchés, elle est aussi considérée comme une influenceuse qui compte dans le monde très fermé du contemporary art business… Une étiquette qu’Elena ne revendique pas, même si, avec sa silhouette de mannequin, ses looks griffés et son visage d’ange, elle admet prendre plaisir à documenter ses coups de coeur artistiques, mais aussi sa vie de businesswoman et de maman globe-trotteuse… « Je ne me considère pas comme une influenceuse, j’utilise Instagram comme un outil pour partager mes impressions, mes idées. Mais il est évident que ce réseau social est en train de changer le monde de l’art plus que toute autre plateforme, surtout pour les jeunes artistes, qui peuvent y exposer ou y proposer directement leurs œuvres. C’est grisant d’y décou-

vrir de nouveaux talents. La plupart des collectionneurs font d’ailleurs très souvent l’acquisition d’oeuvres découvertes sur ce réseau social ! » C’est donc via Insta qu’on fixe son interview le mardi 23 août, juste après ses vacances en Italie et pile avant qu’elle ne s’envole pour New-York… Son camp de base. •••

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Power woman

Le jour J, c’est dans un hôtel particulier du quartier des étangs d’Ixelles qu’elle nous reçoit en total look Prada. Le cadre est à la hauteur de la tenue : une sublime maison dédiée à l’art minimal et conceptuel où elle vit quelques semaines par an et où elle a passé un des trois confinements. « Le confinement d’ailleurs parlons-en ! », s’exclame celle qui passait sa vie (avant la pandémie et avant de devenir maman) dans les avions pour rencontrer artistes et collectionneurs du monde entier. « Ça a été une période de doutes et de remise en question pour tout le monde, mais aussi et surtout pour le marché de l’art ! » De gros doutes même, car rappelez-vous… En mars 2020, tous les clignotants étaient au rouge. La pandémie, disait-on, allait souffler un tiers des marchands, enterrer les foires et éteindre l’appétit des collectionneurs. Presque trois ans plus tard, le marché de l’art n’a jamais eu aussi bonne mine, renouant avec les sommets d’avant Covid-19, à quelques détails près… « Avant la pandémie, le commerce de l’art était une activité principalement analogique et conservatrice. Aujourd’hui, toutes les galeries ont leur showroom en ligne. Les restrictions liées à la pandémie et l’annulation des foires ont poussé les professionnels du secteur à se réinventer, notamment via des expositions virtuelles. Les outils digitaux ont changé de manière radicale la façon dont les gens achètent et découvrent l’art… » Résultat ? Les mégagaleries investissent aujourd’hui massivement dans leurs salles de ventes virtuelles avec en chef de file celle de David Zwirner (influent marchand d’art allemand et pionnier du marché d’œuvres online) qui engagea Elena, forte de ses dix années d’expérience (chez Artsy notamment), afin de diriger son département des ventes digitales. « C’était une première ! Le poste de directrice des ventes en ligne d’une galerie d’art n’existait pas. Nous l’avons créé. Aujourd’hui, c’est monnaie courante. » En plus d’oeuvres inédites proposées à la vente sur le site de la galerie, l’amateur d’art peut donc profiter de podcasts, de visites d’atelier, d’expositions numériques, et même, de mini-foires virtuelles. « Derrière chacun de nos projets virtuels, il y a de la recherche, des articles, des photographies, du marketing, des communiqués de presse, des vidéos et un espace de vente en ligne exclusifs créés par des équipes numériques spécialisées », explique la jeune femme. « Le site est un espace supplémentaire où l’on propose de temps en temps des monographies. Cela permet aux artistes d’avoir un espace d’expression supplémentaire », raconte Elena. « De plus en plus d’artistes connus et moins connus s’emparent de cet espace virtuel de ••• façon inventive et je trouve ça passionnant. »

« LE SITE WEB N’EST PAS UNE ÉMANATION SECONDAIRE DE LA GALERIE : C’EST UN LIEU SUPPLÉMENTAIRE, DESTINÉ À DES EXPOSITIONS SOLOS ET COLLECTIVES, DES VISITES VIRTUELLES D’ATELIERS ET DES VENTES PRIVÉES »

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À gauche : Robe et bottes, Courrèges. Mobilier, Memphis Milano. À droite : Sandales, Loewe. Tapis Arizona, Nathalie du Pasquier.

« LE DÉBAT QUI OPPOSE ACCROCHAGES CLASSIQUES ET EXPOSITIONS DIGITALES N’A PAS LIEU D’ÊTRE. RÉEL ET VIRTUEL CONSTITUENT LES DEUX FACETTES D’UNE MÊME AMBITION : EXPOSER L’ART AU PLUS GRAND NOMBRE »

Réel vs virtuel

Quant à la question si le virtuel va un jour supplanter le réel ou si une vidéo TikTok pourrait remplacer une visite dans un musée ou une galerie, Elena Soboleva refuse de confronter les deux mondes car ils sont, selon elle, tout à fait complémentaires. « Si dix gamins découvrent via les réseaux sociaux qui est Francis Alÿs, l’un des plus grands artistes belges du moment, ma mission est réussie ! On aura toujours envie d’admirer les oeuvres d’un·e artiste en vrai. Rien ne pourra remplacer cette expérience sensorielle, mais la galerie présente aussi des défauts… Elle est locale et touche une audience limitée. L’espace online peut amplifier considérablement

cette audience. L’autre inconvénient de la galerie physique est qu’elle n’offre paradoxalement pas vraiment de contextualisation. Si vous allez dans une galerie découvrir une œuvre et que vous voulez en savoir plus sur l’artiste, vous devez consulter des livres ou des moteurs de recherche. Sur le site web, on crée un contexte pour chaque expo. L’œuvre est toujours accompagnée d’un texte de présentation et/ou d’une vidéo sur l’artiste dans son atelier. Donc, le contexte est plus riche et varié en ligne qu’en vrai. » Mais alors pourquoi ne pas fermer les galeries physiques pour se concentrer sur internet ? « Le site web ne remplacera jamais la galerie : c’est un outil supplémentaire, qui augmente l’échelle plus qu’il ne la réduit. Grâce à notre offre en ligne, nous pouvons servir tous les amateurs d’art où qu’ils soient. » C’est comme ça qu’une sculpture Pumpkin de Yayoi Kusama a pu être vendue 1,8 million de dollars à un riche collectionneur en ligne lors d’une vente dirigée par Elena pendant la foire Art Basel 2019. Mais même si ce e-shopping d’oeuvres d’art est en plein boom, il n’est en fait qu’au tout début de son développement, nous explique la jeune femme : « Le problème, c’est que de nombreuses foires transposent leur formule de manière trop littérale en ligne. Elles créent des stands virtuels et font déambuler les visiteurs dans des couloirs numériques. Ça ne marche pas pour la simple raison que si vous copiez-collez un événement sous forme numérique, l’original sera toujours meilleur. Voilà pourquoi il faut développer de nouveaux formats, spécialement conçus pour le web. Il faut donner aux amateurs d’art un sentiment de découverte et d’interaction exclusive. Bien sûr, le virtuel n’est pas parfait et ne le sera jamais », reconnaît Elena Soboleva, « mais à l’avenir, le visu et la visio fonctionneront main dans la main. » •••

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Pantalon et blazer, Khaite. Lucy R. Lippard, 557,087 et 955,000, cartes imprimées, 1969-70.

L’art comme religion

« JE SUIS FAN DES VÊTEMENTS VIRTUELS, COMME ALTERNATIVE À LA MODE “IN REAL LIFE” »

Mais par quel mystère cette trentenaire russe qui a grandi au Canada et a travaillé dans les plus hautes sphères de l’art contemporain à New York a-t-elle posé ses valises à Bruxelles ? Par amour of course ! Il y a neuf ans, c’est à Art Brussels qu’elle rencontre son âme soeur, le collectionneur d’art issu du monde de la finance Ronald Rozenbaum. « On s’est rencontrés alors que j’étais à Bruxelles pour promouvoir Artsy, le site de marché d’art en ligne pour laquelle je travaillais alors », raconte Elena Soboleva. « Au début, nous nous retrouvions principalement aux foires d’art internationales, en coordonnant nos agendas de voyage. Nous nous sommes mariés il y a quatre ans, au Château La Coste en Provence, parmi les vignes et les œuvres d’art. » Avec son mari, Elena partage sa passion dévorante pour l’art. Lui aime et collectionne l’art minimal et conceptuel. Elle aime mettre en avant les œuvres de jeunes talents et repérer les tendances underground du moment. C’est donc tout naturellement que le couple décide en 2016 de curater ensemble son propre projet artistique baptisé « The Embassy». Le principe ? Organiser chez eux et sporadiquement des expositions d’artistes « coup de coeur » en lien avec leur collection privée. Pourquoi «The Embassy» ? Car leur lieu de vie et de travail bruxellois se trouve dans l’ancienne ambassade du Liban. C’est l’architecte Julie Engels (Studio P Architects) qui a transformé le bâtiment de 1910 en résidence sophistiquée avec un espace d’exposition polyvalent. Une maison-musée où les oeuvres, mais aussi les pièces de design iconiques vous invitent à la réflexion.

La mode comme mode d’expression

« Je ne suis pas une artiste… La mode ou encore l’art floral est donc le moyen pour moi d’être créative et d’exprimer ma personnalité d’une certaine façon. Je m’inspire de nombreux artistes, mais aussi de créateurs de mode comme Nicolas di Felice chez Courrèges. Je suis aussi fan des vêtements virtuels, comme alternative à la mode “in real life”. Le concept de prêt-à-porter purement numérique développé par la marque anglaise Auroboros est super intéressant ! » Dédiée au biomimétisme (littéralement : imitation du vivant), leur « collection » virtuelle n’a pas été fabriquée dans un atelier de couture, mais bien dans des logiciels d’ordinateur, sous la houlette des designers Alissa Aulbekova et Paula Sello. Auroboros propose donc une garde-robe virtuelle, dont les vêtements et accessoires peuvent être imbriqués, après achat, sur une photo qu’on leur envoie. Ce cliché retouché peut-être ensuite utilisé sur les réseaux sociaux. « Pour moi, la mode virtuelle est une forme d’expression artistique en tant que telle, mais aussi une solution pour contrer la fast fashion et la montée du “wear it once” (phénomène consistant à n’arborer un vêtement qu’une seule fois) et de leur impact négatif sur l’environnement. L’art ne fait pas le bonheur, mais pour moi il y contribue grandement… Et ce sera de plus en plus vrai dans les années à venir avec les nouveaux défis qui nous attendent. » @elenasoboleva

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Texte Elisabeth Clauss

ANN DEMEULEMEESTER

SUR LE DIVAN La créatrice à l’influence décisive sur la mode s’est éloignée du vêtement en 2013, pour exercer son art des formes et des contrastes sur le design de maison. Après la Table et la Lumière, Ann Demeulemeester signe une collection de meubles aux lignes paradoxales.

Talents multiples, réflexion duale

Les maquettes et les prototypes ont été réalisés par son mari, binôme de l’ombre, mais source de lumière, tout au long de sa carrière : « Ann Demeulemeester, c’est aussi Patrick Robyn. Je dis A, il dit B, on arrive à C, qui est encore plus beau. Au départ, nous avions simplement besoin d’une table pour montrer la vaisselle et d’un lustre pour l’éclairer. Tous les éléments de ces collections ont trouvé leur chemin de façon naturelle. Sans stratégie, donc sans stress. »

Un voyage, plusieurs itinéraires

« Vers l’âge de 50 ans, j’ai commencé à penser à changer de vie, pour ne pas avoir uniquement consacré ma carrière à la mode. Je savais que je devais prendre une décision si je ne voulais pas finir à 80 ans sur un catwalk. Je voulais me ménager la possibilité de créer autre chose que des vêtements. La mode prend toute notre énergie, c’est toute notre vie. Les collections s’enchaînent et absorbent les années. J’ai senti que je devais me créer du temps, pour créer tout court. J’ai toujours voulu être honnête. Quand je m’engage, c’est totalement, et j’assume toutes les responsabilités. Nous avons imaginé des meubles pour être actifs, de la façon dont nous vivons nous-mêmes. J’aime la liberté, j’espère que cette collection invitera les gens à en faire tout simplement ce qu’ils veulent. » Sur certaines tables conçues comme des meubles-projecteurs, la lumière vient de l’intérieur. Comme chez Ann. En exclusivité chez RR Corner, à Knokke. rrinterieur.be

VICTOR ROBYN, PRESSE

« C’est un nouveau chapitre de création et comme le précédent, il est délibérément anti-dogmatique, adaptable à la vie. » Entièrement conçu en Belgique et produit par Serax, ce mobilier est fluide dans son usage – les divins divans sont aussi des lits de jour, les fauteuils sont parfaits sous tous les angles pour être placés au centre de la pièce, et la série comprend des socles, comme ça a toujours été le cas, mais désormais, c’est au sens propre : des piliers délicats, qui peuvent devenir des tabourets ou des tables basses. Pour vivre, travailler et dessiner les potentiels du futur, le plateau des tables noires a été recouvert de toile de peinture blanche. On caresse les consoles géométriques, quasiment des comptoirs, qui adoptent la fonction qu’on leur assigne. D’autres tables, arachnéennes, rendent hommage

aux sculptures de Louise Bourgeois. Chaque pièce est pratique, élégante, intéressante, discrète, comme flottant dans l’espace ou délicatement posée au sol, mais solide. « Quand on est artiste, on peut changer d’outil, mais l’expression ne diffère pas tant. » Ni n’indiffère.

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Texte Juliette Maes

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LA CALLIGRAPHIE, C’EST CHIC !

Ce qu'il nous faut pour libérer notre créativité ? Un carnet en cuir coloré, des pinceaux et une large palette de peintures.

« CHAQUE LETTRE EST UNE HISTOIRE » FRANÇOIS TUSSÉKI

Tout au long du mois de mai dernier, l’équipe d’ELLE Belgique invitait ses lecteurs et lectrices à une rencontre dans le cadre du ELLE Club. L’événement, organisé en collaboration avec Wokr17, un bar-restaurant et espace de coworking à Ixelles, proposait des activités autour des quatre grands thèmes phares du magazine : la beauté, la mode, le voyage et la gastronomie. Au terme de la troisième semaine dédiée au voyage se tenait une activité créative en collaboration avec la marque de stylos de luxe Montblanc. François Tusséki y donnait un atelier de calligraphie sous la forme de personnalisation d’un emblématique carnet au signe de l’étoile blanche. Son travail consiste à créer des typographies qu’il peut appliquer à n’importe quelle surface. « Je peux aussi bien créer un logo pour une carte de visite qu’une fresque sur plusieurs étages d’un immeuble », explique François. Comme beaucoup d’artistes, sa passion pour le dessin a commencé sur les bancs de l’école et ne l’a jamais quitté. S’il a choisi de se spécialiser dans les lettres, c’est parce qu’elles parlent à tout le monde et sont facilement reconnaissables tout en offrant une infinité de possibilités. Les participant·e·s se sont réuni·e·s autour d’une table pour démarrer l’activité armé·e·s de leurs nouveaux carnets en cuir coloré, de pinceaux et d’une large palette de peintures. Pendant quelques heures, la créativité a été mise à l’honneur. D’abord, choisir une typographie à utiliser sur son carnet. Ensuite, un design qui représenterait au mieux la personnalité de chacun·e. Une fois l’inspiration trouvée et les lignes directrices tracées, place à la peinture, imposante au premier abord, car la peur de faire une erreur est présente, mais instantanément tout aussi satisfaisante lorsque la vision prend vie sur la surface du carnet. Pour François, la beauté des lettres, c’est leur capacité d’expression : « Dans chaque courbe, dans chaque terminaison, on raconte quelque chose », décrit-il, « dans la combinaison de la forme du caractère que l’on va choisir et des éléments à côté, comme les ombrages, les effets, tout raconte quelque chose. Chaque lettre est une histoire. » Après tout… on les appelle polices de caractères pour une raison !

TANGUY PELS

Lettrage, customisation et Montblanc, tels sont les trois mots qui ressortent de l’atelier calligraphique tenu à Bruxelles, dans le cadre du ELLE Club. Au détour d’un délicieux brunch, le lettreur et typographe François Tusséki a proposé une customisation de carnets.

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Ce vendredi 5 août avait lieu notre désormais célèbre ELLE International Tennis Cup annuelle à Knokke, supportée par la commune de Knokke-Heist et Sani Resort.

Rien de tel que le prestigieux Royal Zoute Tennis Club pour accueillir nos lectrices à ce bel événement dans une ambiance fun et sportive. Le rendez-vous sportif plein de cadeaux et de surprises était à la hauteur des coups droits et revers des participantes !

RETOUR EN IMAGES SUR CE CHOUETTE ÉVÉNEMENT. RETROUVEZ LES SUR ELLE.BE

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Merci à la commune de Knokke-Heist, à Sani Resort et à tous nos partenaires.

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c'est mon histoire

Texte Juliette Debruxelles Illustration Florence Collard

IL M’A FAIT CROIRE QUE J’ALLAIS CONQUÉRIR LE MONDE Noémie a cru que sa réussite professionnelle passait par le support d’un mentor. Après 12 mois de manipulations, elle a échappé aux perversions d’un manipulateur de renom.

Je le sais aujourd’hui : je ne suis pas la première. Et sans doute pas la dernière. Comme ce qu’il fait ne relève d’aucune atteinte au droit, comme ses victimes sont « consentantes », il continue sans doute à nuire en toute impunité. Pour ma santé mentale, je suis obligée d’avancer. Je ne peux pas prévenir chaque personne susceptible de l’approcher, et de toute façon, peu de gens comprendraient. J’ai rencontré Pierre lors d’une formation. En tant que professionnel de la communication, il dispensait des cours et partageait son expérience entre deux remises de prix et trois campagnes pour des marques de renom. Son nom ne me disait rien, mais je n’étais sur le marché du travail que depuis 3 ans. Je trouvais ma formation initiale un peu légère et je me trouvais régulièrement face à des situations dans lesquelles mon manque de connaissance me faisait défaut. J’avais donc envie de renforcer mes compétences, d’aller plus loin, d’être solide et de développer mon réseau. J’ai de l’intuition, je suis une bosseuse, mais je manque aussi beaucoup de confiance en moi. Il a joué sur cette fragi-

lité. Dès le premier cours, je l’ai trouvé passionnant. Il semblait tout connaître, il partageait des anecdotes, sûr de lui malgré un regard de chien battu et des signes de l’âge qui se marquaient sur son visage, mais aussi dans sa manière de s’habiller. J’ai tout de suite été sa « chouchoute ». Il m’appelait « le soleil » quand il m’interrogeait en cours. L’ambiance était vraiment chouette et détendue, il n’y avait pas d’enjeux, pas d’examen, on payait pour cette formation, le rapport entre « élèves » et « profs » était donc très informel. J’ai appris en le stalkant, mais aussi en parlant de lui qu’il était super calé et très respecté dans son domaine. Quand il m’a proposé d’aller prendre un café, j’ai cru qu’il me draguait. Le plan déshonorant du prof en fin de libido pour la mère de ses enfants qui crushe sur son élève de 25 ans… Un truc de pauvre type.

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c'est mon histoire

Pourtant j’ai accepté. J’étais très curieuse, un peu fascinée. Au final, il voulait me parler boulot, rien d’autre. Il m’a assommée de compliments à propos de mon intelligence, de ma vivacité d’esprit. Il avait envie de me prendre sous son aile, de me voir grandir, de m’aider à me libérer de mes croyances limitantes. J’étais flattée, tellement heureuse. Il m’a proposé de consacrer une soirée par semaine au développement d’un projet fictif. Un exercice grandeur nature qu’on mènerait à deux, lui pour se challenger dans son expertise et donner un coup de frais à ses process, moi pour gagner en confiance et en réflexes. C’était génial, stimulant, très pro. On se retrouvait dans un coworking près de mon boulot. Un mois après le début de nos rendez-vous, il m’a proposé de bosser chez lui. Plus confo, plus pratique pour lui. J’étais tellement reconnaissante qu’il me consacre du temps que j’ai bien sûr accepté. Là encore j’ai pensé à une situation qui pouvait déraper, mais rien. Le type correct en tous points. Il s’est juste permis une remarque, un petit rien du tout qui m’a transpercée. « Vous respirez très fort quand vous réfléchissez, c’est embarrassant. » C’était très intime, très déroutant, mais en même temps dit sur un ton neutre, ni agressif ni tendancieux. On m’avait déjà dit que je faisais des

« VOUS RESPIREZ TRÈS FORT QUAND VOUS RÉFLÉCHISSEZ, C’EST EMBARRASSANT » bruits « bizarres » en respirant. J’ai donc commencé à faire attention, tentant de contrôler mes soupirs en sa présence, ce qui nécessite une grande concentration. Mal à l’aise, j’ai annulé la séance de travail suivante, ce qui n’a provoqué aucune réaction de sa part. Comme il semblait s’en foutre, j’y suis retournée. Il ne m’attendait pas, il y avait plein d’autres gens chez lui : de grands noms de la com, des directeurs d’agences, tout le monde avait plus de 40 ans. Il m’a présentée comme « son jeune espoir ». J’ai passé une soirée formidable avec des gens brillants. On a parlé de notre exercice, les gens trouvaient la démarche et le produit (un projet d’app de recrutement vraiment innovant) au top. On allait peut-être pouvoir le concrétiser, le développer, qui sait, révolutionner le secteur. La formation à l’école était finie, on a convenu de doubler notre temps de formation/réflexion privée. J’allais chez lui deux fois par semaine au moins, durant des heures entières, au détri-

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ment de certaines de mes activités ou de soirées avec mes ami·e·s. Il me parlait de philo, me montrait des films, des spots, des œuvres. De temps en temps, il me présentait des gens que j’ajoutais à mon LinkedIn, mais qui ne me rendaient pas mes invitations. Il me disait que je semais, que j’allais bientôt récolter. Ma tête tout entière était remplie de ce qu’il y mettait. Il y rangeait les choses sales dont il parlait sous prétexte de conversations sur l’art. Il employait toujours un langage précis, médical, descriptif. Rien qui soit contre la loi, mais en même temps glaçant. Il organisait ma pensée, mon esprit, mes opinions. Je me suis mise à tenir en public des propos très troublants à propos de faits-divers ou de drames et crimes dont parlait la presse. Mon rapport aux autres avait changé, tout comme mon hygiène de vie et mon apparence aussi. C’était sa faute et c’était subtil. Il pouvait par exemple fixer ma bouche avec un petit air de dégoût quand je mangeais ou buvais, ce qui me poussait à prendre de plus petites gorgées ou bouchées. C’est surtout au niveau de tout ce qui est organique et naturel qu’il agissait sur moi frontalement. Il prononçait des phrases péremptoires comme « une femme a les ongles longs et rouges, sinon c’est un bœuf ». Et je me vernissais les ongles la fois suivante. S’il avait dit « je pense que tu devrais mettre du vernis », j’aurais pu refuser, mais c’était tellement plus vicieux. Il a ainsi blessé et réorienté mes odeurs corporelles (« il faut avoir sur soi une légère odeur de transpiration, c’est un signe de labeur et de belles valeurs qui excite les recruteurs »). Ma manière de mâcher, de déglutir, de me nettoyer les oreilles, de me soigner les dents (brossettes et fil dentaire, évidemment)… J’ai commencé à mettre de la crème nourrissante sur mes coudes et à développer un complexe, car il qualifiait cette partie du corps des autres de « prépuces répugnants. » J’ai arrêté de porter des manches courtes ( je n’en porte toujours pas, 2 ans plus tard). Ma carrière ne progressait pas, le projet d’app n’avançait plus. Il a commencé à se désintéresser de moi. La rentrée scolaire avait sonné, il avait rencontré une nouvelle « élève ». J’allais devoir passer à autre chose, il me chassait. Lors de notre dernière rencontre, il m’a expliqué sans jamais hausser le ton que je l’avais déçu, que je n’avais pas su résister à la vanité, que j’avais mal réparti mon énergie et mon temps. Il m’a dit tout ça en se coupant les ongles des pieds. Le bruit du coupe-ongles, les rognures qui volaient, j’en ai encore la nausée. J’ai décidé de suivre une thérapie, mais j’ai changé 3 fois de psy : le ton de voix d’un homme plus âgé me suggérant des hypothèses me rend malade. J’ai fini par choisir une femme. Je n’ai pas changé de secteur d’activité, j’ai perdu l’envie d’être ambitieuse, mais je suis restée intègre et je me suis détachée de lui. J’espère qu’il en sera de même pour les prochaines filles…. magazine ELLE 149

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Texte Noemi Dell'Aira

C R O AT I E

La dolce vita se savoure encore mieux hors saison, loin de la chaleur accablante et de la foule estivale. Ne suffit-il pas d’une météo clémente, de paysages méditerranéens, de plaisirs gastronomiques et de trésors culturels pour s’évader quelques jours de son quotidien ? La Croatie et ses îles dalmates s’annoncent incontournables pour une douce escapade en famille, entre amis ou en duo.

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SOUS LE SOLEIL DE LA DALMATIE

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L'ÎLE DE HVAR EST CONSIDÉRÉE COMME LA PLUS TENDANCE DE LA DALMATIE, MAIS AUSSI L'UNE DES PLUS LUXUEUSES

En haut : la ville de Split est le point de chute idéal pour découvrir les îles des alentours. En bas : avec ses fontaines et monuments culturels, le cœur de Dubrovnik est une perle historique à savourer.

La ville de Split est le spot idéal pour commencer l’aventure. Son emplacement central en fait le parfait point de départ pour sillonner les petites terres dalmates situées à seulement quelques heures en bateau. Deuxième ville la plus peuplée de la Croatie après Zagreb, Split est éblouissante avec ses murs de pierres blanches, ses différents marchés à travers lesquels il fait bon de flâner et ses terrasses en bord de mer qui nous mènent jusqu’à la cathédrale romaine, classée monument de l’UNESCO, et qui se trouve être la plus ancienne au monde. La vieille ville abrite également le palais de l’empereur Dioclétien, vestige du cœur historique et l’un des édifices les mieux conservés au monde de l’architecture romaine.

Hvar, l’île de tous les désirs

Sur la reine des îles dalmates, aussi surnommée « la petite Saint-Tropez » et réputée pour ses champs de lavande et son environnement pittoresque, on visite l’authentique vieille ville et on part à la recherche des plus belles criques où se rafraîchir. Elle est considérée comme l’île la plus tendance de la Dalmatie avec sa vie nocturne palpitante, mais aussi l’une des plus luxueuses grâce à son art de vivre de haut standing. Parmi les établissements haut de gamme à découvrir absolument, l’hôtel Maslina (qui signifie « olivier ») est l’endroit rêvé pour poser ses valises. Bâti en plein cœur de la nature pendant la crise Covid, cet hôtel cinq étoiles offre un luxe d’une tout autre dimension. Dans un style boho chic minimaliste et design, chaque recoin - des chambres/ suites/villas au spa, en passant par le sublime restaurant vue sur mer - est digne des plus beaux magazines. ••• magazine ELLE 151

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Folklore et gastronomie

CÔTÉ GASTRONOMIE, LES PAPILLES FRÉTILLENT AU LESIC DIMITRI PALACE

Proto Fish Restaurant

À Korcula, la nature est belle et sauvage tandis que la population locale vit sur le rythme des chansons et danses folkloriques traditionnelles. La plus célèbre ? La Moreska, danse de guerre jouée avec des épées depuis 400 ans. Les vins complexes et savoureux de la région en font une référence pour les épicurien·ne·s du monde à la recherche de nouvelles variétés à goûter.

Côté gastronomie, les papilles frétillent du côté du restaurant de l’hôtel cinq étoiles Lesic Dimitri Palace, étoilé au guide Michelin. Ici, sur la terrasse bordant l’eau, on accorde une confiance aveugle au chef Marko Gajski et sa cuisine fusion raffinée aux saveurs franches qui évolue au fil des saisons. Au menu : Sashimi de vivaneau rouge, câpres, concombre, gaspacho - gyoza aux crevettes, sauce mousseline, piment, daikon, sésame - crémeux de noix, ganache au chocolat, noix de pécan. Sublime !

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La perle de l’Adriatique

Le surnom de la ville de Dubrovnik n’est pas démérité. Elle possède une histoire poignante contée au travers de ses nombreux monuments culturels et historiques et sa vieille ville somptueuse. Sa beauté unique attire d’ailleurs de nombreux réalisateurs et réalisatrices de cinéma. Depuis 2012, plus de 100.000 personnes s’y sont rendu·e·s à la suite du succès fulgurant de la série « Game of Thrones ». La ville compte 120 locations de tournage, de la deuxième à l’ultime saison. Une certaine sérénité règne dans les petites ruelles de Dubrovnik, où l’on se promène à la recherche d’un coin ombragé où déguster une crème glacée ou en quête de boutiques de souvenirs pour faire le plein d’huiles d’olive et autres produits artisanaux. Pause gourmande oblige, l’adresse à retenir est le Proto Fish Restaurant. Recommandé par le guide Michelin, on y déguste une cuisine méditerranéenne terre et mer. Sa carte et son ambiance chaleureuse auraient même déjà séduit de grandes célébrités. Depuis la terrasse, un guide racontait à son groupe de visiteurs/euses que Michael Jordan et Beyoncé avaient déjà dîné ici. Fancy !

UNSLPASH, PRESSE

À gauche : sur l’île de Hvar, l’atmosphère est douce comme la lumière au coucher du soleil. À droite : les petites ruelles de Dubrovnik nous enchantent. On s’y perd avec plaisir à la recherche de fraîcheur.

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Le 09 octobre 2022, rejoignez-nous pour la ELLE Run !

AU PROGRAMME Une course de 5 ou 10 km en plein cœur de la Forêt de Soignes et des cadeaux à la clé, dont un t-shirt ELLE Run, un dossard, un goodie bag rempli de surprises et un accès aux villages des partenaires.

PRÉPAREZ-VOUS, ENFILEZ VOS CHAUSSURES DE COURSE ET INSCRIVEZ-VOUS SUR ELLE.BE ! ELLE s’associe cette année à Think Pink pour exprimer notre soutien et notre solidarité dans la lutte contre le cancer du sein. Joignez-vous à nous = faites un don !

Merci à KBC Brussels et tous nos partenaires

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Texte Juliette Debruxelles

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SANI RESORT

Nichées sur la péninsule grecque de Kassandra, les cinq résidences de rêve du Sani Resort mettent tout le monde d’accord. C’est ici que le plaisir d’être ensemble trouve tout son sens, entre expériences sportives ou amusantes et cadre éblouissant.

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E LIEU QUI RÉCONCILIE ADOS ET PARENTS SOLOS 154 ELLE magazine

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« Il n’a pas soupiré une seule fois. Il n’a pas traîné les pieds. Il n’a pas grommelé. Il a oublié son portable. On a même beaucoup parlé. » Voilà pour la carte postale envoyée. Pour celles et ceux qui sont coutumier·e·s de la complainte de l’ado que l’on traîne derrière soi en vacances, la déclaration fait figure de victoire. Car si gentils et aimants que soient nos enfants, vient un âge où nos centres d’intérêt s’éloignent. Et c’est ici qu’opère la magie de Sani. Un décor luxueux, une approche durable et écoresponsable au bord de la mer Égée, voilà les piliers de ce lieu parfaitement intégré dans une réserve naturelle de 400 hectares, bordé de 7 kilomètres de plages privées et entouré de 20 kilomètres de chemins forestiers. Le premier complexe neutre en carbone de Grèce se compose de cinq résidences distinctes, mais proches : Sani Club, Sani Beach, Sani Asterias, Porto Sani et Sani Dunes. Ici, le doux silence et la quiétude ne sont rythmés que par des rires d’enfants heureux et par les attentions du staff discret, mais aux petits soins. L’atmosphère raffinée – mais jamais guindée – invite au lâcher-prise et à l’oubli des téléphones portables.

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Les sports et activités qui réunissent

À l’arrivée, on télécharge l’application Sani Resort qui permet d’organiser et de booker toutes les activités proposées. Family yoga, snorkeling, core workout, beachvolley, location de vélos électriques, basketball, Pilates, jogging guidé, aquafit, circuit training, croisière… L’offre est incroyable et la plupart des activités comprises dans le forfait. Des académies de réputation internationale assurent les activités. Le Rafa Nadal Tennis Center dispense des cours, Chelsea FCF Football Academy réjouit les footeux et la nouvelle Bear Grylls Survival Academy fait vivre aux familles une véritable aventure. Pour cette expérience réjouissante, le rendez-vous est donné sous une tente façon « Lost » par un moniteur-militaire au cœur tendre. Avec lui, on part en balade dans la pinède du bord de mer et on apprend des techniques de « survie ». Traverser un obstacle, se repérer dans l’espace, se signaler si on se perd, allumer un feu avec les éléments naturels à disposition. L’occasion de bluffer son enfant et de se rendre compte à quel point il ou elle est devenu·e grand·e. Loin des obligations et des ordis, détaché·e·s du rythme effréné de nos vies, un autre dialogue se crée, des confidences sont échangées. ••• magazine ELLE 155

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Les valeurs qui rassurent

Nos gamins sont les premiers concernés par la préservation de l’environnement. Les installations du Sani Resort sont, depuis 2019, alimentées par 100 % d’énergie renouvelable. Les déchets sont limités, 60 % des produits utilisés en cuisines proviennent d’un rayon de 160 km max. Le resort est également engagé en faveur de la collectivité, soutenant divers projets de biodiversité et plus de 40 organisations sociales, tout en aidant financièrement les agriculteurs locaux à pratiquer une agriculture plus durable. L’occasion de lancer une conversation engagée avec son ado.

LES COUPS DE CŒUR À ÉPINGLER

Le choix est donné entre 27 restaurants aux cuisines variées, locales, internationales, gastronomiques et surprenantes. En faut-il autant pour nourrir un·e adolescent·e ? Oui. Là encore, l’app Sani Resort est d’une précieuse aide. Une envie ? Il suffit de la consulter pour trouver le resto qu’il nous faut et le booker. Petit-déjeuner les pieds dans l’eau, luncher au bord de la piscine, dîner face à la marina intégrée au complexe en regardant les bateaux danser et même s’offrir un plaisir sucré chez le glacier, tout est possible. Trop de choix et donc d’hésitations ? Le programme Dine Around propose un tour gastronomique à travers des menus conçus dans onze restaurants pour les résident·e·s en demi-pension et en pension complète. Chaque année, en mai, plusieurs chef·fe·s étoilé·e·s et étoiles montantes des fourneaux prennent les commandes des cuisines lors du festival Sani Gourmet. Que l’on ait découvert le monde, voyagé dans les plus beaux hôtels ou développé un goût affirmé pour le raffinement, on ne peut que trouver ici la définition du paradis. sani-resort.com

- Les excursions écologiques : découverte des oliviers, observation des oiseaux, Bee Spot : un jardin innovant, fruit d’une collab entre Sani Resort et le Bee Camp, la première ONG grecque spécialisée dans la protection des pollinisateurs. - La marina complètement intégrée et donnant au lieu une allure chic et romantique. Le soir, on s’y balade façon défilé de tenues légères et colorées. - Les boutiques de la marina : designers grec·que·s, grandes marques (Missoni, Ralph Lauren…), optique, joaillerie et horlogerie… - Les restaurants Artemis pour le lunch (glissez à l’oreille de l’adorable maître d’hôtel que vous aimeriez goûter le pain rond au sésame fourré de crème, saumon et aneth), Asian pour un dîner thai-fusion, Psaroyannos pour goûter aux spécialités grecques. Mention spéciale au Tomata pour son concept zéro-waste. - Les déplacements en voiturette de golf avec chauffeur, où que l’on souhaite aller dans le complexe. - Les cinq spas Anne Semonin. - La grande piscine sinueuse du Porto Sani dans laquelle il est possible de nager des kilomètres sans jamais s’ennuyer. - La beauté de tout : de la disposition du pain aux ombres dessinées par les claustras de bois, tout est harmonieux. - Les chambres spacieuses, la literie impeccable, la qualité des tissus et matériaux, du linge de bain et de table. - La gentillesse et la disponibilité du personnel d’accueil. - Le silence et la courtoisie qui règne entre les résident·e·s.

SHUTTERSTOCK, PRESSE

« Qu’est-ce qu’on maaaange ? »

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RETOUR SUR NOTRE

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FASHION COCKTAIL BY MooRER

Le ELLE Fashion Cocktail by MooRER a eu lieu le 11/8 au Knokke Out Zoute. Nous revenons sur cet événement privé exclusif, placé sous le signe de la mode, de la beauté et des bonnes ondes.

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Les invités ont été accueillis avec un verre d’Eole Belgian Spritz à leur arrivée, après quoi, ils ont pu faire une halte aux différents stands de l’événement.

UN PUR PLAISIR 6

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Les participants ont pu découvrir les produits d’Authentic Beauty Concept et se faire coiffer par le styliste de la marque. Aussi, le mixologue de Monkey Shoulder était présent pour apaiser les soifs avec des cocktails rafraîchissants à base de leur savoureux whisky de malt mélangé. Il y avait également des boissons de Somersby, TAO, Gris Blanc, Bernard Massard et Carlsberg.

LA MODE ITALIENNE

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Le point culminant de la soirée : le défilé de mode MooRER, connu pour fusionner l’élégance italienne et la fonctionnalité. MooRER vient d’ouvrir sa première boutique belge à knokke. Les mannequins ont volé la vedette dans leurs tenues à couper le souffle. Coiffures stylées par les coiffeurs de Zoute Avenue.

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Les invités ont pu immortaliser la soirée sur pellicule grâce au photomaton de Sharingbox. Et ce n’est pas tout : les participants ont eu un avant-goût exclusif d’Alibi, le nouveau parfum d’Oscar de la Renta. Enfin, chacun est reparti avec un goodie bag bien rempli contenant un parfum MooRER, une portion de Great Granola et, bien évidemment, le dernier numéro ELLE.

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Merci à nos partenaires. 1 Defilé MooRER femmes. Authentic Beauty Concept proposait de tester ses produits capillaires. 3 Gabriella Gallo (MooRER) et Michele Pilon ( Parma Distribution). 4 Alexia Neefs (ElleBelgique). 5 Sharingbox était présent avec une nouvelle machine d’animations photos. 6 Eole BelgianSpritz. 7 Noah Falcone (Edition Ventures) et Katia Defraeye (Eyes Up). 8 Somersby et Carlsberg présents pour tous les events Elle ! 9 Defilé MooRER hommes. 10 Nouveau Parfum Oscar de la Renta. 11 Monkey Shoulder presentait ses fameux cocktails au Whisky ! 12 Vasco , partenaires fidéle avec ses produits Gris-Blanc et Bernard Massard.

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NATAN & LE BON MARCHÉ RIVE GAUCHE Sophistication accessible

Après une première édition exceptionnelle en été 2021, la Maison belge revient en hiver 2022 dans un espace agrandi et développe sa présence visuelle. L’identité de ce nouveau corner : pointue, élégante et contemporaine. Une installation graphique en accord avec les tons naturalistes des décors d’hiver du Bon Marché. Prestigieux ! natan.be

ARKO

Beauté des cheveux Forcapil®, expert de la force et de la santé du cheveu depuis plus de 30 ans, a développé une formule exclusive pour une double utilisation : en soin après chaque shampoing, ou en masque pour une réparation plus intense. Une formule à l’efficacité prouvée : 97 % d’ingrédients sans silicone pour des cheveux renforcés, protégés et réparés.

PETIT PUK

Le lit intelligent pour enfant Des meubles en bois pour jouer, apprendre ou dormir et qui s’adaptent au développement de l’enfant. Chez Petit Puk, le choix est vaste : un lit Montessori au sol, un lit junior, un lit superposé avec espace de rangement, un « lit de maison » dans de nombreuses tailles, selon les souhaits et les besoins de chacun. De quoi dormir sur vos deux oreilles ! petitpuk.com

Forcapil masque soin double usage, 200 ml. En parapharmacie et pharmacie, 19,90 € arkopharma.com

CAPPELEN DIMYR N°12

C’est le nouveau tapis lancé cet été par la marque Cappelen Dimyr, pour la première fois plus classique et traditionnel, dans une laine épaisse de luxe. Il a été fabriqué avec un fil surdimensionné, qui le traverse entièrement CHALLENGE et se transforme en franges le long des côtés. Claire et lumineuse, une pièce forte pour une décoration sublimée.

ENJOY

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cappelendimyr.com

BALNZ

Gérer les temps d’écran

LOUIS WIDMER

AURÉLIA DEJOND, PRESSE

Peaux jeunes

Parce qu’il n’est jamais trop tôt pour commencer à bien prendre soin de sa peau, Louis Widmer a conçu une gamme exclusivement dédiée aux peaux jeunes. Trois produits de soins qui leur apportent tout ce dont elles ont besoin pour rester saines, hydratées, élastiques et fermes. Des tubes funky au service d’une peau éclatante ! En pharmacie, prix conseillés : de 17,50 € à 22,90 € louis-widmer.com

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Les ados passent en moyenne 6 heures par jour sur leur smartphone… soit 15 ans d’une vie. Le 1er septembre dernier, la société Balnz a lancé un crowdfunding pour financer les développements et la mise sur le marché de son appli destinée aux 10-18 ans. Objectif : les inciter à se challenger pour apprendre à réduire leurs temps d’écran au quotidien en échange de récompenses. balnz.io

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Tous les mois, Céline Pécheux met en lumière une Wonder Woman du quotidien.

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Après avoir été toxicomane pendant plus de 20 ans, Samanta raconte l’histoire de son combat pour la vie et celle de ses enfants. Elle est la preuve vivante que ce qui ne tue pas rend plus fort.

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« Prenez-le, je l’aime trop ! »

Medhi loin de moi, je m’autodétruis plus encore. Mon corps me lâche. Je dois me faire opérer du cœur. Personne n’est à mes côtés le jour de l’opération. Je me rends compte qu’il n’y a que moi pour me sauver. Sauf que c’est trop difficile. Je n’ai plus envie de vivre. Au moment où je veux avaler la boîte de cachets, j’ai un dernier sursaut en pensant à mon fils. Je ne voulais pas mourir comme ça, lui laisser penser que sa mère n’avait été qu’une toxico ! Je veux qu’il soit fier de moi. Je décide de faire une cure de désintox. Et puis, miracle ! Le 23 février 2007, j’apprends que j’attends une petite fille. La vie m’offrait une dernière chance de rebondir. J’étais déterminée à la saisir. L’énergie que j’utilisais pour me détruire, j’allais enfin l’utiliser pour quelque chose de positif. L’amour que j’ai pour mes enfants m’a donné la force d’arrêter les produits, de changer ma manière de fonctionner et de me battre pour récupérer mon fils. Aujourd’hui, j’ai cinquante ans. Je suis auteure, comédienne, thérapeute… Mais je suis surtout maman. Quelque part entre une Mama sicilienne et Françoise Dolto. Mes enfants m’ont sauvé la vie sans jamais rien me reprocher. J’essaye à présent de leur donner la sécurité émotionnelle qui moi, m’a tant manqué. Je suis super fière d’eux, mais aussi de moi, car j’ai enfin trouvé ma voie. En tant que formatrice et thérapeute en pratiques holistiques (labonheure.be), j’aide aujourd’hui les autres comme j’aurais voulu être aidée… Les épreuves que j’ai vécues sont une force pour guider les autres vers une vie meilleure, les écouter sans jugement, les aimer pour ce qu’ils sont, leur ouvrir les yeux sur les beautés de l’existence… Car la vie est belle et il faut en savourer chaque seconde. »

« JE ME RENDS COMPTE QU’IL N’Y A QUE MOI POUR ME SAUVER »

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« Je suis d’une gratitude infinie pour tout ce que j’ai vécu dans ma vie. Mon parcours chaotique commence par le divorce de mes parents… Et l’arrivée dans ma vie d’une belle-mère toxique et maltraitante. À 12 ans, je perds pied. Je fume, je prends des médocs, je me scarifie. Je me rends compte que c’est quand je me fais mal qu’on s’occupe de moi. Une autodestruction qui guidera mes pas pendant 20 ans… A 15 ans, je me prostitue pour acheter de l’héroïne. Je tombe enceinte. J’arrête de consommer pour préserver le bébé que je porte, mais c’est plus fort que moi… Je retombe accro. Je perds mon enfant à huit mois de grossesse. La culpabilité me ronge. La victime devient bourreau et cette idée m’est insupportable. Je touche le fond. Je me retrouve à la rue et je me prostitue. Avec l’aide du produit, je me coupe de mon ressenti. En fait, quand on est toxicomane, chaque jour est une guerre. Une guerre pour trouver de l’argent (beaucoup d’argent) pour acheter le produit, le matériel pour le consommer, l’endroit où le prendre et à côté de ça assouvir les besoins vitaux tels que se laver, se nourrir, dormir. Je passe dix ans à me punir par l’aiguille. Je suis au plus bas, si bas que personne ne pensait qu’un jour je pourrais me relever. Certains me pensaient même déjà morte… Puis je rencontre Saïd. Nous nous aimons et je tombe enceinte d’un petit garçon. Medhi. Je lutte de toutes mes forces, mais… La drogue me rattrape encore une fois. J’accouche d’un bébé que l’on doit sevrer. Seule, je réalise que je ne suis pas capable de m’en occuper. Je l’abandonne pour le protéger…

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30 ans d’engagement. Unis pour mettre fin au cancer du sein. Estée Lauder Companies soutient la recherche, l’éducation, et l’accès aux services médicaux pour améliorer constamment la qualité de vie des personnes touchées par le cancer du sein.

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L'héroïne du quotidien: Samanta Borzi

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