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N°78 — février - mars 2022

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N° 78

L’É DIT O M ART I NE DUT EI L, D I REC TRI C E DE LA RÉDACTION

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© STUDIO ANDRÉS REISINGER.

’un croisement de fils de chaîne et de trame, naît une toile de fond sur un métier à tisser. Il en va du textile comme du tissu urbain qui, de plus en plus serré, constitue une ville où s’inscrit la vie. Visions, talents, univers, personnalités y mêlent leurs singularités. C’est à ces enchevêtrements de fils vertueux, virtuoses, virtuels que nous consacrons ce premier rendez-vous de 2022. Une année que l’on souhaite prometteuse surtout, prospective aussi. C’est bien à ces superpositions d’idées, à ces additions de projets, à ces agrégats d’expériences que nous consacrons ces premières pages.

Et à une génération de têtes chercheuses qui montre la voie en même temps qu’elle donne l’exemple. Pressée par un contexte qui laisse peu de place à l’idéologie, elle se concentre pour trouver une issue de secours et se dessiner un avenir. Cette jeunesse porte dans ses mains, comme dans ses réflexions, une capacité à repousser l’inéluctable, à transcender le virtuel, à faire de la 3D une véritable dimension, à repousser les frontières du réel, à imaginer des objets d’aujourd’hui à partir de formes d’hier, à inventer des matériaux alternatifs, à initier d’autres solutions de construction moins énergivores, à développer les initiatives collectives. Ces nouveaux inventeurs créent des mondes, moins pour échapper au quotidien que pour se rapprocher d’imaginaires fantasmés. Ils ont, plus ou moins, la trentaine, et diffusent leurs énergies autant qu’ils projettent leurs envies. Actifs, réactifs, ces architectes, ingénieurs, designers, Ces nouveaux inventeurs créent des mondes, moins artisans caressent l’espoir de réunir leur pour échapper au quotidien que pour se savoir-faire. À cette trame créatrice, il faut les paysages de Lucia Sellier qui rapprocher d’imaginaires fantasmés. Ils ont, plus ou associer crée des tableaux à partir de morceaux de moins, la trentaine, et diffusent leurs énergies tissus récoltés chez les maisons de mode et autant qu’ils projettent leurs envies. les éditeurs d’ameublement. Il convient aussi de souligner la richesse du panorama textile sublimant l’art de croiser les fils et les inspirations. Chaque toile est liée à une recherche de couleurs, de motifs, de graphismes, d’effets de matières associés. On aime alors à se perdre dans ses compositions qui jouent du trait comme de la perspective. Ces tissus font naître aussi des robes dans la tête des créateurs. On se souvient alors d’Alber Elbaz qui dessinait de véritables messages d’amour, de Thierry Mugler étirant les lignes comme les volumes, d'Yves Saint Laurent, dont les silhouettes entraient en corresC I-DE SS U S pondance avec l’art. Ils ont construit leur style, bâti leur légende, Le fauteuil de la en façonnant l’étoffe. Et toujours dans le droit fil de l’audace. collection The Shipping d’Andrés Reisinger, né du numérique est à la fois le héros du film L’Odyssée, et un mobilier, exposé à la galerie Nilufar à Milan, lors de l’installation immersive, réelle et virtuelle, réalisée par le créateur.

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N° 78

L E SOMMA IRE FÉ V R I E R - M AR S 2022

M AT I È R E S À R É F L E X I O N S 104 TRENTENAIRES ET VISIONNAIRES Architectes, créateurs, artisans défrichent d’autres voies, proposent d’autres alternatives. À la question, « Le design peut-il changer demain ? » Ils répondent : « Il ne saurait en être autrement. » 124 RENCONTRES TEXTILES Artistes, designers, architectes d’intérieur, éditeurs, ouvrent le champ à de nouvelles influences et collaborations, mettant en lumière les collections 2022, présentées prochainemnt à Paris Déco Off.

70 DÉCO-THÉRAPIE Les architectes d’intérieur Raphaël Le Berre et Thomas Vevaud font entrer les arts décoratifs dans un cabinet médical, unique en son genre.

80 GRIFFE ET GREFFE CONTEMPORAINE Comment offrir un nouveau souffle à cet appartement haussmannien ? C’est en réflexions ajustées à une vie de famille, que l’architecte Thomas Vidalenc répond à cette transformation.

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ACTU ET CULTURE

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16 TOUS POUR UN Le palais Galliera retranscrit le défilé dédié au maestro de la mode, Alber Elbaz. 45 créateurs ont interprété son héritage stylistique.

23 PÔLES D’ATTRACTION Les univers fusionnent, les matières jouent d’effets spéciaux. Des créateurs reformulent l’existant pendant que d’autres inventent les formes de demain. Extraits choisis.

36 L’HOMME DES BOIS Figure du monde de la décoration, Philippe Hurel, s’en est allé. Hommage à un tempérament ardent qui fit rayonner son style, par-delà nos frontières.

40 DESIGN À L’ÉLYSÉE Le design revient en force et en formes à l’Élysée. Ainsi déployés, art et création s’invitent à tous les étages.

46 L’ÉTOFFE DES RÊVES Installations artistiques, œuvres numériques, créations artisanales investissent le Conseil de l’Union européenne. Avec « L’Étoffe de l’Europe », les pièces parlent des liens tissant des imaginaires communs.

48 PAYSAGES PUZZLE Dans l’appartement-atelier de Lucia Sellier, paysages graphiques et couleurs éclatantes célèbrent une matière textile vivante.

50 PLUS LOIN, PLUS HAUT Le créateur Thierry Mugler rappelle à travers sa rétrospective au musée des Arts décoratifs, que la vie se conjugue en « issime ».

Glamourissime. Brillantissime. Couturissime.

52 VISIONS PLURIELLES En ce début d’année, les expositions questionnent les rapports humains et les espaces de liberté.

DÉCO ET STYLE

124

58 GRIS-GRIS L’architecte libanais Chadi Abou Jaoude cultive ici les nuances de gris. Sa palette tempère la solennité haussmannienne et fait glisser cet appartement vers une modernité intemporelle.

90 ORFÈVRE EN LA MATIÈRE Entouré d’artisans d’art, le décorateur, architecte d’intérieur et designer Oscar Lucien Ono signe des intérieurs teintés de belles matières. Comme cet appartement aux influences Art déco.

134 TRAITS D’ESPRIT Les collections de papiers peints appliquent sur les murs leurs effets de style, en nuances ou de façon appuyés, en contrastes ou en camaïeux, s’ajustant ainsi à nos intérieurs parisiens.

140 INTÉRIEURS NUIT Têtes de lits moelleuses, textiles aux couleurs crépusculaires, tapis aux inspirations d’ailleurs À cette palette feutrée, la chambre s’adjoint, dressings cabine et rangements à composer.

S AV E U R 98 L’ENVOLÉE CHOCOLATÉE Moelleux à cœur ou marbré à souhait, il soigne l’intensité de son goût autant que sa présentation. En mousses, en merveilleux, en choux, le chocolat réveille la tradition pâtissière.

Couverture nationale et couverture couplage L’architecte Chadi Abou Jaoude fait glisser cet haussmannien vers une modernité intemporelle. Dans la salle à manger, table « Natura », Riva, vase de Jean-Claude Novaro, suspension « Cosmos » de Lievore Altherr Molina, Vibia, chaises « Drop » d’Arne Jacobsen, Fritz Hansen.

Reportage Caroline Clavier.

Photo Nicolas Millet. Ce numéro comporte un encart abonnement jeté à l’intérieur des exemplaires en kiosques.

M AT I È R E S À R É F L E X I O N S TRENTENAIRES ET VISIONNAIRES

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LA VIE E N RO S E PAG E DE GA UC H E Création de Demna Gvasalia, directeur artistique de Balenciaga. « En hommage à Alber Elbaz, cette robe-cape en taffetas de nylon et sa paire de pantoufles assorties s’inspirent des principes de conception chers au designer, créant un volume maximal en utilisant des coutures minimales, dans l’une de ses couleurs préférées, le rose ».

PAG E DE DR OI TE Alber Elbaz par Stéphane Gallois, 2020.

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L’ I N S TA N T

© STÉPHANE GALLOIS, 2020.

TOUS POUR UN À talent exceptionnel, exposition inédite. Le palais Galliera retranscrit dans une scénographie fidèle, le défilé dédié au maestro de la mode, Alber Elbaz, disparu bien trop tôt. 45 créateurs ont interprété avec flamboyance son héritage stylistique. À la démesure de celui qui réveilla Lanvin, la plus ancienne maison de couture parisienne. À la mesure de son mantra « Love Brings Love ».

TEXTE

Virginie Bertrand

PHOTOS

Filippo Fior

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DÉFILÉ-HOMMAGE PAG E DE GA U C H E 1 . Une création d’Alber Elbaz pour sa marque AZ Factory.

2 . Création hommage de Stella Mc Cartney, « Dans la mode, son talent a brillé d’un tel éclat qu’il a déchiré les conventions et enveloppé de bonheur un million d’âmes. » 3. Création hommage de Kim Jones, directeur artistique Femme de Fendi. « Lors d’un voyage au Japon, il était assis à la place que j’occupe par habitude dans un avion.

Il m’a dit : “J’ai entendu dire que vous vouliez avoir ma place, voulez-vous vous asseoir à côté de moi ? ” Il n’était rien d’autre que gracieux et gentil ».

4 . Interprétation par Thom Browne du smoking « Alber Elbaz ».

PAG E DE DRO I TE Bruno Sialelli, directeur artistique de Lanvin, signe une silhouette dans les règles de l’art de son prédécesseur.

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Sous son mantra « Love Brings Love », ce défilé d’anthologie aurait aussi pu s’appeler «Femmes, je vous aime», car il s’agit bien de cela. Quarante-cinq créateurs sollicités par l’équipe d’AZ Factory ont imaginé chacun, une silhouette qui rend hommage à Alber Elbaz, à sa « marque de fabrique », ses volumes si particuliers, aussi amples qu’aériens, ses drapés parfaits, ses coupes au cordeau. Mais chacune des interprétations va plus loin.

Toutes transcrivent l’amour qu’Alber Elbaz adressait aux femmes dans ses créations. Il avait coutume de dire « Parfois, on n’a pas vraiment besoin d’une armure pour se sentir protégé. Parfois, vous avez juste besoin d’une robe en mousseline pour vous étreindre ». Repéré à New York, quand il débutait sa carrière avec Geoffrey Beene, par Ralph Toledano en 1996 qui le débauche pour Guy Laroche, le créateur israélo-américain succède en 1998 à Yves Saint Laurent dans sa propre maison avant de prendre les rênes de Lanvin en 2001 pour quinze ans. Il inaugure une nouvelle ère pour « cette belle endormie » qui renaît avec flamboyance et retrouve sa splendeur d’une mode exigeante, alliant force et féminité. Quand il est brusquement renvoyé en 2015, c’est la mode qui saigne, une épine dans le cœur, si cher à Alber Elbaz, qui le porte en bandoulière et le sème sur toute tenue. Le créateur s’en va. Et cite Charlie Chaplin « qui s’autorise à pleurer les jours de pluie pour que ça ne se voit pas ». Durant cinq ans, il fait deux fois le tour du monde, enseigne dans différentes écoles. Il prend le pouls de la planète, celui des nouvelles générations et questionne la mode dans son fondement même.

«Pendant toutes ces années, je n’ai fait que voir la souffrance de celles, si nombreuses, qui bataillent avec leur poids, soumises aux diktats et aux jugements permanents. On vit dans un monde qui génère trop de solitude et trop d’agressivité. Un monde qui a trop de likes et pas assez de love. C’est le moment, je crois, de s’autoriser à être soi-même et à s’aimer. » Après, il fonde son «usine laboratoire » AZ Factory, repensant 18

la mode de A à Z, avec l’appui du groupe Richemont dont le P.-D.G. Johann Rupert ne lui demande qu’une chose « Make it fun ». Alber Elbaz propose avec son premier défilé AZ Factory en janvier 2021 une autre mode « couture super athlétique », innovante, sociale et éthique. La collection présentée se centre sur la robe transformable, multi-usages pour toutes les tailles. « Je soutiens le ventre mais je libère le cœur. » Chacune des personnalités de mode invitées traduit un des aspects particuliers de ce trublion multifacettes : l’ampleur de ses volumes avec une cape rose, géante, par Demna Gvasalia de Balenciaga, son humour dans un tee-shirt au nœud de travers, la perfection de ses fourreaux drapés par Riccardo Tisci de Burberry, son goût pour le grandiose avec une robe en faille noire par Pierpaolo Piccioli de Valentino… Sarah Burton, Donatella Versace, Vivienne Westwood, Gabriela Hearst pour Chloé, Dries Van Noten, Maria Grazia Chiuri pour Dior, Giorgio Armani, Ralph Lauren, Nicolas Ghesquière pour Louis Vuitton… Tous s’en donnent à cœur joie. Alexandre Samson, responsable des créateurs contemporains au musée Galliera, insiste sur la mise en scène de ses quarante-six modèles, reprenant les ordres de passage du défilé, les codes lumière, la musique « mais l’émotion viendra aussi de la proximité des créations, les mannequins se verront de tous côtés ». On entendrait presque Alber Elbaz citer une de ses maximes « Quand tu marches, regarde dans cinq directions différentes : regardez droit parce que vous devez regarder devant vous.

Regardez en arrière parce que vous devez vous rappeler d’où vous venez. Regardez sur les côtés pour voir qui sont les personnes qui seront à côté de vous si vous en avez besoin. Regardez-en bas pour vous assurer que vous ne marchez sur personne. Et levez les yeux pour vous rappeler que quelqu’un nous protège. C’est peut-être ça, la vie».

«Love Brings Love» du 5 mars au 11 juillet. Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris. 10, av. Pierre 1er de Serbie, 75116. Tél. 01 56 52 86 00 et palaisgalliera.paris.fr

« QUE SERA SERA » PAGE DE GAUCHE 1 . Rei Kawakubo, créatrice de Comme des Garçons interprète l’imprimé de sa collection 2021 avec l’ampleur et la fluidité recherchées par Alber Elbaz.

2 . Jean Paul Gaultier multiplie pour lui les cœurs. « Une robe cœur s’est imposée tant Alber en avait et qu’il a mis dans toutes ses créations et ses collections ».

PAGE DE DR OITE Interprétation par le créateur belge Dries Van Noten des volumes chers au créateur, épaule bouffante et rectitude de la ligne, avec peint en « porte-bonheur » la joyeuse bonhomie d’Alber Elbaz.

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FIGURE DE STYLE

1. Dérivée d’un siège Louis XV épuré, la chaise « Ruban », un des premiers modèles emblématiques de la Fabrique de Meubles de Coulombs.

2. Philippe Hurel, digne héritier de la manufacture familiale née en 1911, face au logo maison : le H hachuré, apposé au fer sur chaque meuble.

3. Une icône de la maison : le tabouret « Zigi » en chêne blanchi, disponible en de multiples versions,

dont noir fusain, cuivré, canon de fusil ou encore en bronze.

4. La chaise « Wallis » en hêtre blanchi gainée de cuir neige et son plan d’exécution réalisé par le bureau d’études interne.

5. Prélude à la naissance de la chaise « Tyrol », un croquis esquissé de la main de Philippe Hurel dans ses fameux carnets. Le modèle – un succès – sera décliné en banquettes, fauteuils, tabouret et autres sièges de bar.

L’HOMME DES BOIS !

EN CE DÉBUT D’ANNÉE, PHILIPPE HUREL, UNE FIGURE DU MONDE DE LA DÉCORATION – ET DU MOBILIER EN PARTICULIER – NOUS A QUITTÉS. HOMMAGE À UN TEMPÉRAMENT ARDENT QUI FIT RAYONNER SON STYLE, PAR-DELÀ NOS FRONTIÈRES. S E S S O FA S, FA UT EUIL S, B IB L I OT HÈQUES ET A U TR E S G UÉ R I D ONS PAR A DE NT DANS L ES DE ME UR ES CO NFI DEN TIEL LES , PA R Alix de Dives P H O T O S Jean-Marc Palisse T O U T CO M M E DA N S LES GR A N D S HÔT E LS ET L ES M AI S ONS D E C OU T U RE .

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© PHOTOS EXTRAITES DU LIVRE « PHILIPPE HUREL, SO FRANÇAIS ! » D’ALIX DE DIVES ET PIERRE LÉONFORTE, AUBANEL, ÉDITIONS DE LA MARTINIÈRE.

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FIGURE DE STYLE

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1. Deux guéridons tripodes « Massaï » dans les ateliers : après encollage, l’assemblage aux serre-joints des piètements en chevrons dans leurs emboîtures.

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2 . Dans la cabine de teinture, une carcasse de chaise « Wallis » juste teintée ton wengé et une carcasse de chaise « Saint James » vierge de toute finition.

De l’homme, on se souviendra : « D’une grande courtoisie », son allure – toujours extrêmement élégante – sa faconde, son enthousiasme indéfectible, son goût de la qualité en toute chose. Un goût pour le bel ouvrage qu’il mettra au service de cette manufacture familiale spécialisée dans le meuble dit « de style ». Fidèle à sa lignée, il portera haut La Fabrique de Meubles de Coulombs, labellisée EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant), en créant des modèles contemporains en phase avec notre époque.

Une carcasse de siège Louis XV, débarrassée de moulures, dorures, teintures et autres garnitures donnera naissance à l’incontournable chaise « Ruban » (1990).

La table « Datcha » (1992), transfuge épuré d’une table à gibier XVIIe vue au château d’Anet, demeure à ce jour un succès non démenti. À œil affûté, tout est source d’inspiration : Philippe Hurel – fan éclectique d’Hans Wegner, de Jean-Michel Frank ou de Carlo Mollino – ne se sépare jamais de ses carnets de croquis… Ainsi naîtront de ses griffonnages les fameux tabourets « Zigi » (2006), motif hélicoïdal repéré sur les montants d’un chalet en Autriche, tout comme la chaise, dite « Tyrol », un des modèles iconiques de la maison. Intarissable sur ses balades sylvestres en forêt de Tronçais, plus belles futaies de chênes sessiles d’Europe, Philippe Hurel, on l’aura compris, aime le bois, tous les bois ! Du chêne rouvre au platane, du sycomore ondé au palissandre des Indes, de l’ébène de Macassar au bois de palmier, toutes les essences ont grâce à ses yeux. Dans le droit fil des ébénistes et des grands ensembliers des années 1930, il façonne les bois précieux avec gourmandise et sophistication. C’est cependant lui, le premier, qui utilisera pour le mobilier outdoor le robinier – variété d’acacia imputrescible – en lieu et place du teck de Birmanie : préoccupation environnementale oblige ! Encore tout récemment, il projetait un modèle de « rocking-tabouret » réalisé avec des chutes de bois, doté d’un piètement courbe façon luge pour la version « rocking », retourné, l’on obtient la version stable… ou comment recycler les reliquats de façon ludique et inventive ! Mais Philippe Hurel n’est pas (que) de bois : il le pare de bronze ou de parchemin, d’étoffes raffinées ou de cuir grené, de laques profondes ou de pierre bouchardée… En éditions limitées, des pièces d’exception comme un meuble bar pour une maison champenoise, un argentier pour une griffe d’orfèvres. C’est le chantre du sur-mesure, du meuble à système, du dressing à tiroirs et clayettes multiples !

Mises au point complexes que « Monsieur Philippe » – tel qu’on le nomme à la manufacture – étudie en connivence intime avec son chef d’atelier (40 ans de maison !).

Le temps passe. Hier, son fils Maxime prenait le relais, aujourd’hui Martin, « bien dans ses meubles », assure la quatrième génération. La saga se poursuit, travaille avec les grands décorateurs, de Pinto à Gilles & Boissier, du Groupe LVMH au Sénat, des USA au Japon en passant par la Corée. Et dans ce goût toujours si français qui justifiera le titre de l’ouvrage paru aux éditions de La Martinière Philippe Hurel, So Français ! Mais « Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel » ! Au seuil de sa 80 e année, comme Ces chênes qu’on abat…, Philippe Hurel s’en est allé, entre les boiseries de sa maison drouaise, entouré des siens : sur sa table de chevet le dernier livre d’Alain Baraton, jardinier en chef du parc du château de Versailles, son Dictionnaire amoureux des arbres. Ad resse page 152

© PHOTOS EXTRAITES DU LIVRE « PHILIPPE HUREL, SO FRANÇAIS ! » D’ALIX DE DIVES ET PIERRE LÉONFORTE, AUBANEL, ÉDITIONS DE LA MARTINIÈRE.

FIGURE DE STYLE

SCÈNE CONTEMPORAINE 1.

1. L’escalier d’honneur,

© 1. THIBAUT CHAPOTOT. 2. EXTRAITS DE « RÉSIDENCES PRÉSIDENTIELLES » D’ADRIEN GOETZ, PHOTOS AMBROISE TÉZENAS, ÉDITIONS FLAMMARION.

pierres de liais et rampes aux barreaux en forme de palmes, se pare de l’œuvre-tapis « Odyssée » de Nathalie Junod-Ponsard, invitant le visiteur à suivre la trajectoire des variations chromatiques, réalisé par le Mobilier national.

2. Sous la Vue du château de Benrath, 1807, d’Alexandre-Hyacinthe Dunouy et de Carle Vernet, « Psychose », console d’Hervé Van der Straeten, matériaux composites laqués, 2008.

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SCÈNE CONTEMPORAINE 2.

DESIGN À L’ÉLYSÉE

DEPUIS DES DÉCENNIES LE DESIGN SE FAISAIT DISCRET À L’ÉLYSÉE. ENTRÉ PAR LES APPARTEMENTS PRIVÉS DES POMPIDOU PUIS DANS LES SALONS, INVITÉ DANS LE BUREAU PRÉSIDENTIEL PAR FRANÇOIS MITTERRAND, AVEC LE MOBILIER DE PIERRE PAULIN, IL REVIENT EN FORMES NOUVELLES. AINSI DÉPLOYÉ, ART ET CRÉATION S’INVITENT À TOUS LES ÉTAGES. PA R Virginie Bertrand

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1. Le Salon des ambassadeurs, dédié au Conseil des ministres se prête aussi, depuis 2017, à des déjeuners ou à des dîners en cercle restreint avec le président de la République. Nouvel invité, le tapis de Frédéric Ruyant, 2021. 2. Voiles-Assemblages de Pierre Bonnefille, application de bandes peintes, appliquées par l’atelier de tapisserie du Mobilier national. 3. « Brass », bureau de Valentin Loellmann, en bois brûlé et laiton. 4. Future table du Conseil des ministres réalisée par l’Atelier de Recherche ARC du Mobilier national. 5. « Bleu Élysée », service de table de l’artiste Evariste Richer, Manufacture Nationale de Sèvres. 6. « Une fenêtre au sol », tapis d’André-Pierre Arnal.

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© 1, 5, 6. EXTRAITS DE « RÉSIDENCES PRÉSIDENTIELLES » D’ADRIEN GOETZ, PHOTOS AMBROISE TÉZENAS, ÉDITIONS FLAMMARION. 2. MOBILIER NATIONAL. 3. FRANÇOIS ROELANTS. 4. ÉTIENNE BORDES, MISIA MOREAU, LUCILLE POOUS ET JULIEN ROOS.

SCÈNE CONTEMPORAINE

s’ancrer dans le présent s’arrêter un instant se recentrer s’épanouir être unis

Le bureau du président de la République. « Compositions Claire et Foncée », les tapis de Victor Vasarely renouvellent le regard porté sur les peintures de Jean-Louis Godon. Le mobilier actuel se compose de «K», bureau de Thierry Lemaire, en chêne, cuir et cuivre poli, d’«Ombres portées», lampes de Caroline Ziegler et Pierre Brichet, en cuivre, tôle d’acier et Plexiglas, de « Passion », fauteuils de Philippe Starck, en cuir matelassé, et d’« Ico », fauteuils d’Ora-ïto, en frêne et cuir. À l’arrière, « Colonne double », consoles d’Éric Schmitt, en bronze, «Élancée», lampes d’Hervé Van der Straeten, en bronze patiné. Devant, « Kami» , salon de Patrick Jouin, en cuir, et « Basic» , table basse de Toni Grilo, en acier, laiton et marbre.

« Depuis 2017, le design est là et n’a jamais été aussi présent ». Le président Emmanuel Macron souligne dans son discours, le 20 janvier 2022, à l’occasion des prix French Design le rôle crucial de la création contemporaine.

«Depuis ce mandat, nous nous sommes engagés à redéployer tout ce qui correspond à cet esprit français qui rayonne au monde. Le Mobilier national, la tête de pont, avec les manufactures et les écoles qui y sont associées, doit retrouver ce pourquoi il a été créé: la capacité à passer des commandes, à promouvoir des artistes, à inventer».

Chose dite et faite. L’œuvre-tapis de Nathalie Junod Pansard s’étend sur l’escalier d’honneur, après quatre ans de recherche entre l’artiste et les ateliers Pinton d’Aubusson. «L’escalier Murat devient le sujet d’un déplacement durant lequel la montée et la descente sont accompagnées d’une énergie particulière produite visuellement par des passages entre chromatiques choisies », précise l’artiste.

Un clin d’œil au parti pris pompidolien de la modernité, rappelé dans le livre Résidences Présidentielles, «qui apporte une respiration attendue au palais du gaullisme. La métamorphose débute à l’étage de manière expérimentale. L’art cinétique triomphe, invitation à cligner des yeux, à rafraîchir son regard: chaque visiteur transforme l’espace qui change devant lui à chaque pas, à chaque instant. Message politique et philosophique», explique Adrien Goetz, l’auteur. Il ajoute «L’Élysée, pour la première fois peut-être depuis Madame de Pompadour et l’épisode Auriol, est le laboratoire d’un style qui se confond avec ce que l’époque à de plus audacieux». La future table du Conseil des ministres semble sortie d’un monde virtuel. Allure de vaisseau spatial, elle est le fruit de l’imagination de quatre étudiants, lauréats d’un concours organisé par le Mobilier national. Étienne Bordes, 44

Misia Moreau, Lucille Poous et Julien Roos l’ont pensé en fibre de verre, démontable. Car dans ce Salon des ambassadeurs, se déroulent aussi des déjeuners d’exception autour du service d’Evariste Richer. Derniers arrivés, sur le palier des Huissiers, les «voiles-assemblages» de Pierre Bonnefille, les paysages peints à la main, surdorés à la feuille d’or, répondent au laiton doré du bureau de Valentin Loellmann. Le Mobilier national, grand gardien du mobilier des lieux de pouvoir depuis Louis XIV – à l’époque, Garde-meuble de la Couronne – renoue avec la commande des pièces in situ et sa vocation de décoration. «Le palais de l’Élysée sert d’écrin pour la création contemporaine et de vitrine à l’excellence des savoir-faire français. Par sa volonté de cohérence esthétique et fonctionnelle, le Mobilier national renoue avec la tradition française d’ensemblier en matière d’aménagement des pièces à vivre», souligne Hervé Lemoine, directeur du Mobilier national. Au-delà de son rôle de conservation et de restauration des chefs-d’œuvre des siècles passés, le Mobilier national initie, avec son Atelier de recherche et de création, ARC, ceux de demain. Chaque année, ses collections s’enrichissent par l’acquisition de nouvelles pièces, cinquante-trois en 2021. « Les plus grands trésors d’un goût français sont en perpétuelle réinvention, du XVIIIe à nos jours», le dernier mot à Adrien Goetz, membre PA LA I S DE L’É LY SÉ E de l’Institut, élu à l’Académie des Beaux— Arts. Résidences présidentielles d’Adrien Visite lors des Journées du Goetz, photos d’Ambroise Tézenas, Patrimoine en septembre 320 p., 65 €, éditions Flammarion. ou sur le site visite.elysee.fr

© EXTRAITS DE « RÉSIDENCES PRÉSIDENTIELLES » D’ADRIEN GOETZ, PHOTOS AMBROISE TÉZENAS, ÉDITIONS FLAMMARION.

SCÈNE CONTEMPORAINE

Deirdre Dyson is a registered trade mark of Deirdre Dyson

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E X C L U S I V E

C A R P E T S

A N D

R U G S

SUNLIT & SUNSHAFT – Collection 2022 « All at Sea » Deirdre Dyson – 12 Rue des Saint-Pères, 75007 Paris www.deirdredyson.com

SCÈNE CONTEMPORAINE

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L’ÉTOFFE DES RÊVES

70 ANS, 27 PAYS, 447 MILLIONS D’HABITANTS. L’EUROPE S’ENVISAGE EN GRAND DANS LE REGARD DES ARTISTES. INSTALLATIONS, ŒUVRES NUMÉRIQUES, CRÉATIONS ARTISANALES INVESTISSENT LE CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE À BRUXELLES, SOUS LA PRÉSIDENCE FRANÇAISE. AVEC COMME INTITULÉ « L’ÉTOFFE DE L’EUROPE », LES PIÈCES PARLENT DES LIENS TISSANT DES IMAGINAIRES COMMUNS. PA R Virginie Bertrand

Dès l’entrée de l’atrium Juste Lipse, six cent cinquante mètres carrés d’un textile tissant les vingt-sept drapeaux emballent le visiteur dans une vision multiculturelle, une ode à ce projet européen autant social qu’économique et écologique. Les motifs engendrés par un processus numérique de « data design » conçu par l’agence d’architecture Adeline Rispal et le Studio irresistible, séquencent les trente-sept teintes Pantone des bannières de chaque pays. De cette trame, chaque artiste vient tirer son fil d’Ariane.

Aux politiques de les emprunter. La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, ne cite-t-elle pas William Shakespeare: «Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les rêves… Ambitieuse métaphore d’une Europe humaine et humaniste, le projet incarne les priorités culturelles de la présidence française : la transmission des savoirs et du goût de la pratique aux nouvelles générations, un soutien énergique à l’innovation et à la création numérique ainsi qu’à ses acteurs». Si ce tissu exprime la souplesse, l’agilité dans la rigidité et la puissance des institutions, la vidéo entremêlant numériquement les paysages de Jacques Perconte, pointe les liens distendus que l’homme entretient avec la nature. « Aour » comme le pionnier de l’art digital l’appelle : « c’est l’or, l’amour, la lumière, j’ai 46

travaillé le montage à la feuille d’or – les jaunes viennent de là. Cela fait vingt ans que m’habite la question des relations que j’entretiens avec la nature. Cette recherche a été pragmatique avant de devenir philosophique puis spirituelle. J’ai ce désir de révéler de la magie partout ». En droite ligne avec le concept de « L’Étoffe de l’Europe », la créatrice textile Jeanne Goutelle fomente cinq paravents, composés de dix-huit panneaux, à travers une architecture de sangles et de rubans issus des rebuts. Ses alcôves, baptisées « Intersection(s) », viennent dialoguer avec les pièces du Mobilier national : collection Hémicycle de Philippe Nigro prototypé par l’Atelier de Recherche et de Création du Mobilier national et édité avec Ligne Roset, la ligne Star d’Olivier Gagnère avec Coedition et celle de Maximum en plastique recyclé. Dix talents émergents, Léa Belooussovitch, Jérôme Bonvalot, Vincent Chenut, Elise L’ÉTOFFE DE L’EUROPE De Maio, Amat Gueye, Loup Lejeune, — Élise Peroi, Lucien Roux, Estelle Saignes, Installations artistiques Amélie Scotta disent aussi que demain au siège du Conseil n’est pas forcément cousu de fil blanc. de l’Union européenne.

© 1 À 8. ATELIERS ADELINE RISPAL / STUDIO IRRESISTIBLE / PHOTOS LUC BOEGLY. 4. ATELIERS ADELINE RISPAL / ALAIN DUPUY.

1, 2. « L’Étoffe de l’Europe », scénographie des bâtiments du Conseil de l’Union européenne à Bruxelles. Ici dans l’atrium Juste Lipse. 650 mètres carrés tissés à partir des 27 drapeaux, 3. « Aour Europe » de Jacque Perconte, un tissage d’images animées des paysages européens. 4. Habillage des fenêtres d’un tissage tricolore et européen. 5. Essai test numérique de Jacques Perconte. 6, 7. Fresque dans le Forum Europa. 8. Paravents « Intersection(s) » de Jeanne Goutelle et mobilier Hémicycle, design Philippe Nigro pour Ligne Roset.

SCÈNE CONTEMPORAINE

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TA L E N T

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1. Évocation d’Hossegor. L’univers de Lucia Sellier se découpe en masses et en couleurs qui fragmentent ses compositions textiles. 2. Derrière une table « Tulipe » d’Eero Saarinen, Knoll, et des chaises de Gastone Rinaldi, le paysage « Mère Méditerranée ». 3. Au gré de contacts avec la mode et les éditeurs de textiles, naît un art dédié à l’upcycling. 4. Assemblage de perspectives solaires. 5. Dans l’atelier, velours, lins, cotons triés et classés par couleur attendent leur heure.

PAYSAGES PUZZLE

DANS L’APPARTEMENT-ATELIER DE LUCIA SELLIER, PAYSAGES GRAPHIQUES ET COULEURS ÉCLATANTES CÉLÈBRENT UNE MATIÈRE TEXTILE VIVANTE. AUTOUR D’UNE MATÉRIAUTHÈQUE RÉCOLTÉE CHEZ LES MAISONS DE MODE ET LES ÉDITEURS DE TISSUS D’AMEUBLEMENT, LES CHUTES DE TEXTILES ASSEMBLÉES RECOMPOSENT LA MÉMOIRE D’UNE ENFANCE MÉDITERRANÉENNE. PA R Cécile Vaiarelli P H O T O S Bernard Touillon

Lucia Sellier trace les lignes de force d’architectures et d’horizons infinis. De son enfance nomade, elle garde un goût de Grèce, de soleil, de Syrie, d’Oman, de couleurs et de senteurs mêlées. Face au Péloponnèse, la jolie maison suspendue sur la colline est celle de son grand-père, capitaine au long cours, à mi-chemin entre héros et demi-dieu. Une maison grecque, obsédante comme le refrain d’une odyssée lointaine. C’est cette construction du souvenir qui habite les toiles de Lucia Sellier. Des toiles libres ou montées sur châssis, composées à partir de chutes de tissus, où affleurent l’exigence du dessin et la liberté de la couleur. Depuis l’atelier de son appartement parisien, la créatrice vit à rebours une forme d’itinérance où se télescopent des paysages graphiques assemblés avec un indéniable souci de perfection. Son apprentissage heureux à l’École Camondo favorise la main, le sens du détail où s’expriment toutes les nuances d’une géographie mentale.

Ainsi naissent les paysages de matières upcyclées de Lucia Sellier.

Ils ont pour origine « l’envie d’assembler de la couleur et de donner une 48

seconde fonction à des matières textiles neuves, en récoltant des trames d’uni, du lin, du velours… On peut dire que les collections de Dedar ont été un point de départ, dit-elle. La rencontre avec l’univers d’Agnès B aussi. Mes toiles se composent au hasard de ce que je trouve ». De la recherche de chutes à la recherche de formes, de la découpe laser au collage, Lucia Sellier applique une même exigence de savoirfaire. Sa première collection Aspra, se décline en dix exemplaires de chaque motif sur la base d’un travail qui s’épure et évolue au fur et à mesure de l’avancée du tableau. Chaque pièce conserve ainsi un mode d’expression unique, où la créatrice apprivoise le tissu comme une matière vivante.

Son appartement parisien répond L U CI A S E LL IE R aux mêmes critères d’associations — et d’assemblages. Mobilier vintage Collection Aspra, six chiné, luminaires design et objets de paysages méditerranéens. créateurs y composent des tableaux à Prix sur demande. vivre, le tout coloré de rires d’enfant.

Adresse page 152

TA L E N T

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L’ E X P O

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1. Dauphine de Jerphanion photographiée par Thierry Mugler sur les toits de l’Opéra de Paris en 1986. Il se lance, dès 1976, dans les prises de vues de

ses propres campagnes visuelles faisant poser ses mannequins dans des décors monumentaux à travers le monde. Ses images sont aujourd’hui iconiques.

2. Le portrait de Thierry Mugler devenu Manfred Thierry Mugler, Montréal, 2018. Poing levé, il porte une bague reprenant l’étoile exacte du flacon « Angel ».

PLUS LOIN, PLUS HAUT Des shows plus que des défilés rassemblant des milliers de personnes – il sera le premier à les ouvrir au grand public en distribuant des tickets –, des silhouettes aux volumes exagérés, des décors de science-fiction, et enfin ses « glamazones » à l’assaut des podiums, Thierry Mugler magnifie tout, amplifie tout. Il surpasse la réalité, l’envoie se rhabiller. Sans casque de réalité augmentée. On est dans les années 1970 quand il arrive à Paris de son Grand Est qu’il juge trop étriqué. Il s’est déjà forgé un corps dans le corps de ballet de l’Opéra national du Rhin. Il a saisi la magie des costumes. Arpentant la capitale dans des tenues de capes et d’armures, il fait ses premières armes dans la mode et lance vite sa propre griffe « Café de Paris ». Une seconde, éponyme, la remplace l’année suivante en 1974. Ses lignes fuselées, étirées : épaules marquées, taille étranglée, jambes allongées, préfigurent les années 1980. Il se fait photographe et les immortalise portées par les mannequins les plus célèbres, de Jerry Hall à Eva Herzigova, dans des paysages choisis pour leur démesure, toit de l’Opéra de Paris, désert ou Groenland. Suit le clip 50

qu’il réalise pour George Michael, Too Funky. La haute couture, très parisienne, devient en une vidéo, un phénomène mondial. L’artiste pluridisciplinaire ne s’arrête pas là et entend bien enchanter, voir libérer, tous les imaginaires. Renversant les codes et convenances de la parfumerie, il imagine un parfum aux notes pralinées dans un flacon dit impossible à réaliser en forme d’étoile, de couleur bleu et baptisé « Angel ». Effluve planétaire immédiatement. Le monde de la mode évoluant avec l’arrivée des groupes de luxe, il s’envole en 2002 pour Berlin où il donne encore une autre dimension à son univers comme à lui-même. Il devient Manfred Mugler, parachevant son auto-fiction et défit la chronique avec son spectacle de cabaret The Wyld TH I E RRY MU G LE R , au Friedrichstadt-Palast, en 2014. Se COU T U R IS SIME succèdent les tournées de Beyoncé — à Cardi B. Avant « de partir relooker les Jusqu’au 24 avril. anges et les démons là-haut ! le ciel était MAD. 107, rue de Rivoli, sa couleur », confie Jean-Paul Gaultier.

75001. madparis.fr

© 1. MANFRED THIERRY MUGLER. 2. MAX ABADIAN.

ALORS QU’IL AVAIT QUITTÉ LA PLANÈTE MODE DEPUIS PRESQUE VINGT ANS, THIERRY MUGLER ENFLAMME À NOUVEAU LE CIEL DE PARIS, AVANT DE LE REJOINDRE EN JANVIER DERNIER. L’EXPOSITION-RÉTROSPECTIVE QUI LUI EST CONSACRÉE AU MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS, RAPPELLE QUE LA VIE SE CONJUGUE EN « ISSIME ». GLAMOURISSIME. BRILLANTISSIME. COUTURISSIME. PA R Virginie Bertrand

I N S TA N T S D ’ A R T

Visions plurielles DES BALADES PARISIENNES DE MARCEL PROUST RACONTÉES AU MUSÉE CARNAVALET AUX BALLADES SENTIMENTALES DE QUATORZE PHOTOGRAPHES CONTEMPORAINS PRÉSENTÉS À LA MEP, DE LA DÉMOCRATISATION DU DESIGN PAR PRISUNIC À L’INVITATION DU MAC VAL DE SE RÉINVENTER FACE AUX DÉTERMINISMES SOCIAUX, LES EXPOSITIONS QUESTIONNENT LES RAPPORTS HUMAINS ET LES ESPACES DE LIBERTÉ.

PA R

Virginie Bertrand

Naissant, évanescent, foudroyant, ambivalent… Les plus grands photographes des XXe et XXIe siècles font œuvre de leur intimité, explorant les relations amoureuses. S’inspirant de la ballade de Nan Goldin (The ballade of sensual dependency), l’exposition est conçue « comme une compilation musicale que l’on offrirait à un amant ». Quatorze séries d’images, souvent inédites, du Voyage Sentimental d’Araki en passant par les déclarations de René Groebli, qu’il compare à des poèmes, aux personal letters de RongRong & Inri, aux dérives adolescentes de Larry Clark ou l’érotisme revendiqué de Lin Zhipeng. « Love songs », du 30 mars au 21 août, MEP. 5/7, rue de Fourcy, 75004. Tél. 01 44 78 75 00 et mep-fr.org 1. René Groebli, photo de la série L’œil de l’amour , 1952, tirage

gélatino-argentique. Le photographe suisse réalise cette série lors de sa lune de miel en France. Il en fait en 1954 un essai narratif.

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© RENÉ GROEBLI, COURTESY GALERIE ESTHER WOERDEHOFF.

instant. N°1 Sentiment amoureux

Avec nos collections, votre maison devient chaleureuse. Que vous choisissiez un accessoire ou un intérieur complet.

C’est toute la magie de la touche Flamant.

flamant.com A I X E N  P R O V E N C E / A N V E R S / B R U X E L L E S / K N O K K E  L E ZO U T E / PA R I S /R H O D E  S A I N T G E N È S E / S I N T M A R T E N S  L AT E M

I N S TA N T S D ’ A R T

Interconnexions, interdépendances, réel, virtuel, superposition des mondes… Le département « Mutations/ Créations » du Centre Pompidou porte un regard transversal, historique et prospectif, sur la notion de réseaux, en commençant par celui du corps et du vivant jusqu’aux réseaux mécaniques, technologiques puis informatiques et immatériels de la société Internet. Artistes, ingénieurs, philosophes, chercheurs questionnent leurs enjeux et leurs impacts dans la création. « Réseaux-mondes », du 23 février au 25 avril. Centre Pompidou. Place Georges Pompidou, 75004. Tél. 01 44 78 12 33 et centrepompidou.fr

instant. N°3 Attraction tellurique Le sculpteur milanais Gianluca Pacchioni subjugue avec ses pièces, guéridons ou tables, de bronze coulé ou d’acier martelé sertissant des pierres rares, de taille et qualité exceptionnelles, fruits de longues quêtes. Un travail de joaillier aux dimensions monumentales. Il réalise des fossiles de bronze à la dimension d’immenses panneaux, immortalisant les végétaux. « Baroque/Minimal », jusqu’au 18 mars. Galerie Negropontes. 14, rue Jean-Jacques Rousseau, 75001. Tél. 01 71 18 19 51 et negropontes-galerie.com

instant. N°4 Jeux picturaux Entre structures géométriques aux tons vifs et surfaces en différents matériaux se dissimulent des fragments photographiques, l’artiste américain, James Hyde, interpelle. Il trouble doublement le visiteur en collaborant avec Nathan Hauenstein dans la création d’une sculpture dansante en réalité augmentée faisant apparaître et disparaître les éléments colorés des peintures. « Going Public Sculpture », jusqu’au 26 février. Galerie Les Filles du Calvaire. 17, rue des Filles-duCalvaire, 75003. Tél. 01 42 74 47 05 et galeriefillesducalvaire.com 2. EcologicStudio, GAN-Physarum, 2021. Les architectes Claudia Pasquero et Marco Poletto travaillent à partir du Physarum polycephalum, un organisme vivant unicellulaire étudié pour ses capacités d’apprentissage et de communication. 3. Gianluca Pacchioni, Pupil rose, miroir, 2017, laiton et aluminium satiné, pièce unique. 4. James Hyde, Hermes (Public Sculpture), 2021, dispersion de pigments acrylique, acrylique, impression jet d’encre (sur papier Archival) et vernis uréthane sur panneau d’affichage en vinyle.

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© 2. ECOLOGICSTUDIO. 3. COURTESY GALERIE NEGROPONTES. PHOTO LORENZO PENNATI. 4. COURTESY GALERIE LES FILLES DU CALVAIRE.

instant. N°2 Archiconnectés

instant. N°5 Objets d’affection « Le beau au prix du laid », le slogan signé Denise Fayolle, directrice du bureau du style Prisunic de 1957 à 1967, marque l’avènement du design pour tous et de l’utopie du tout plastique. Scénographiée par l’architecte et designer India Mahdavi, l’exposition exulte l’optimisme des années 1960 et met en

lumière les premières créations de Terence Conran, Claude Courtecuisse, Marc Held… Suivent les années Monoprix dans le même esprit de démocratisation avec des créateurs invités, Marion Lesage, Paola Navone, Ionna Vautrin, Constance Guisset… « De Prisunic à Monoprix, une aventure française », jusqu’au 2 mai. MAD. 107-111, rue de Rivoli, 75001. mad.com

instant. N°6 Le Paris de Proust

instant. N°7 Portraits de famille

instant. N°8 Le corps à nu

Une traversée de la capitale de 1871, année de naissance de Marcel Proust, à sa mort en 1922, d’un Paris meurtri par la défaite contre la Prusse à un Paris des Années folles. En plus de 280 documents, photographies, peintures, affiches, mobilier, accessoires de mode, on suit l’auteur, de ses appartements toujours sur la rive droite et sa chambre tapissée de liège en dîners mondains auxquels il participait comme chroniqueur, entre Cocteau et Colette. « Marcel Proust, un roman parisien », jusqu’au 10 avril. Musée Carnavalet. 23, rue de Sévigné, 75003. Tél. 01 44 59 58 58 et carnavalet.paris.fr

L’artiste française, américaine, mexicaine Alicia Paz peint sur toile, reprenant les codes décoratifs des azulejos ou encore des assiettes de Delft, sa tribu de femmes célèbres (Nina Simone, Virginia Woolf, Marie Curie, Sonia Delaunay, Rosa Luxemburg…) ou anonymes. Elle rassemble les géographies, les temporalités, les expériences et les luttes des protagonistes représentées. Ici, les femmes s’expriment activement et revendiquent une histoire partagée.« Juntas » (Ensemble) jusqu’au 31 mars. Maison de l’Amérique Latine. 217, bd Saint Germain, 75006. Tél. 01 49 57 75 00 et mal217.org

Il est question de réinvention de soi contre la réalité, la fatalité ou les déterminismes sociaux. La fiction, le récit, la mise en scène, le travestissement sont autant de stratégies mises en œuvre par les artistes pour initier ce futur qu’il appartient à chacun de créer… Ce que l’on adresse à l’autre, à son regard, à son corps est au cœur des œuvres de Jean-Luc Blanc, Nina Childress, Annette Messager, Françoise Pétrovitch, Jean-Luc Verna… à travers la fabrication de sa propre image. « À mains nues », jusqu’au 30 avril. Mac Val. Place de la Libération, 94400 Vitry-sur-Seine. Tél. 01 43 91 64 20 et macval.fr

5. Jean-Pierre Garrault, canapé « Module », 1971, et à droite, Section enfance, Prisunic et Monoprix, avec table basse et lit à roulettes de Marc Held, étagères « Kangourou » et jouets de plage Prisunic. 6. Jacques-Émile Blanche, Portrait de Marcel Proust, 1892. Prêt du musée d’Orsay. 7. Alicia Paz, Ana Mendieta, 2021, technique mixte sur toile, 40.5 x 30.5 cm. 8. Nina Childress, 1048 – Bush, bottes rouges, 2020, acrylique phosphorescente, huile sur toile, 250 x 180 cm. En cours d’acquisition.

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© 5. © JEAN-PIERRE GARRAULT/ADAGP, PARIS, 2021. MAD, PARIS / CHRISTOPHE DELLIÈRE. 6. RMN-GRAND PALAIS (MUSÉE D’ORSAY) / HERVÉ LEWANDOWSKI. 7. STEVE WHITE. 8. SDP/ADAGP, PARIS.

I N S TA N T S D ’ A R T

Photos non-contrctuelles.

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44 VERTOU - PORNIC 45 ORLEANS 50 NORD TOLLEVAST 50 SUD AVRANCHES 54-55-57-70-88 LUXEMBOURG ESSEY-LES-NANCY 60-95 PRECY-SUR-OISE 75 PARIS (SIEGE) 77 NORD EST : SERVON

77 NORD : MAREUIL-LES-MEAUX / CLAYE-SOUILLY 77 SUD LINAS 78 ECQUEVILLY 91 SAINTE-GENEVIEVE DES BOIS 83 LA VALETTE 85 LES SABLES-D’OLONNE 92 ANTONY 93-94 BRY-SUR-MARNE

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CH AILLOT

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E N APESANT E UR PAGE DE GAUCHE Dans la salle à manger, détail de la suspension « Cosmos », de Lievore Altherr Molina, Vibia, suspendue au-dessus d’une table « Natura » en noyer, Riva, dessus, vase de Jean-Claude Novaro et assiettes de Sonja Kastner, chaises « Drop » en cuir d’Arne Jacobsen, Fritz Hansen. À l’arrière, assiette murale, Fornasetti, et sur la cheminée, bols japonais de Kanazawa.

PAGE DE DR OITE Partisan de l’épure et de l’esthétique belge, l’architecte Chadi Abou Jaoude a travaillé ici sur une rénovation toute en nuances de gris.

GRIS-GRIS L’architecte libanais Chadi Abou Jaoude cultive ici les nuances de gris jouant les tons sur tons velours et subtils. Du mobilier aux accessoires, des tapis aux textiles, des murs aux revêtements, sa palette enveloppante de camaïeux, tempère en douceur la solennité haussmannienne et fait glisser ces trois cents mètres carrés vers une modernité au masculin, intemporelle.

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Caroline Clavier

PHOTOS

Nicolas Millet 59

FAÇON ALC ÔVE PAGE DE GAUCHE Dans la salle à manger, derrière l’arrondi du mur, table « Natura », Riva, vase de Jean-Claude Novaro, suspension « Cosmos » de Lievore Altherr Molina, Vibia,

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chaises « Drop » en cuir d’Arne Jacobsen, Fritz Hansen. Sur le mur, assiettes, Fornasetti.

Au-dessus, plafonnier « Araignée » à trois bras, Serge Mouille. Les murs sont peints en gris dans tout l’appartement et les plafonds en blanc.

PA G E D E DR OI T E 1. Accoudé à la cheminée, l’architecte Chadi Abou Jaoude.

2. Dans le salon en rotonde, sous une photo de Sacha Goldberger, canapé rond « Amoenus » d’Antonio Citerrio, B&B Italia. Lampe, chinée.

3. Dans le même salon, au-dessus du canapé « Arne » d’Antonio Citerrio, B&B Italia, grand tableau de Jean-Michel Alberola. Tables basses, « Cage » de Gordon Guillaumier, Tacchini, et tapis, Limited Edition. Suspensions

« Rituals » de Ludovica et Roberto Palomba, Foscarini. Vase blanc, Ceramic Matters.

4. Rideaux en tissu, Kvadrat. Sur le mur, œuvre de Robert Malaval, en dessous, borne romaine en pierre.

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BL A N C M OU LUR É PA G E D E G A UC HE Dans le petit salon bureau, fauteuils « Coach » en bois et drap de laine, SaintLuc, et tables basses « Tribeca », Poliform, l’ensemble Jean-Marie Massaud. Tapis à motifs géométriques en peau de vache, Limited Edition, plafonnier « Araignée » à trois bras, Serge Mouille.

Dans le fond, bureau « Concorde » d’Emmanuel Gallina, et chaise de bureau « Ventura » de Jean Marie Massaud, l’ensemble Poliform.

PA G E D E D ROI T E Détail de la suspension blanche « Flamingo » d’Antoni Arola, Vibia.

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ris perle, gris argent, gris tourterelle, gris acier, gris taupe…

L’architecte Chadi Abou Jaoude explore la palette, superposant les nuances, du mobilier aux tapis, des revêtements aux murs, des tissus aux accessoires, pour créer un jeu d’empilement de gris subtilement contrastés en forçant le relief. Pour cet adepte de l’épure qui partage l’éthique de l’architecte d’intérieur belge Pieter Vanrenterghem ou la radicalité d’un John Pawson, peu enclin à jouer de la couleur dans ses projets, « il faut laisser parler la matière et l’architecture, il n’est pas nécessaire de convoquer l’artifice pour éblouir, le silence suffit ». Son goût pour la sobriété dépouillée – sans doute une réponse aux décors bavards, souvenir de sa culture libanaise – est ici associé à un peu de rondeur. Dans cet appartement haussmannien de trois cents mètres carrés, l’héritage naturel des lieux est intouchable, mais ses propriétaires souhaitent davantage de convivialité. En préambule, modifier la distribution des pièces et leurs fonctions est au cahier des charges. L’ancienne salle de bain devient la cuisine, la rotonde morcelée en chambres à l’époque, retrouve son intégrité. Une fois l’équilibre restauré, vient le choix du geste qui signera l’identité. De la couleur ?

Oui, mais une teinte qui saura se glisser sans prendre le pas sur le patrimoine, sur la beauté des moulures omniprésentes, sur le parquet d’origine, sur les cheminées, sur la lumière qui baigne l’espace. L’idée du gris ou plutôt des gris, se met ainsi en place de façon radicale, sans compromis, comme l’architecte aime à penser. Mobilier, tapis, textiles, tête de lit, matériaux, tout se met au diapason d’une seule et même palette. Pour éviter l’impression d’aplat monochrome, les reliefs, les séquences et les deuxièmes plans, se cultivent par le choix de plus de dix coloris ton sur ton. Et pour ne pas perdre en luminosité, pour ne pas noyer les creux et les pleins des moulures, l’ensemble des plafonds passent au blanc dans un élégant contraste. Une onde de modernité portée par la sélection du mobilier orchestrée par l’architecte. L’esprit masculin domine, il oriente des choix de pièces design aux lignes sobres, sans fioritures, dans un style parfois quasi technique. La douceur intervient notamment dans la mise en valeur de l’architecture d’origine – alcôve et rotonde – mais aussi dans les luminaires, ceux de l’enseigne espagnole Vibia dont les pastilles lumineuses flottent en apesanteur au-dessus de la table de la salle à manger ou la blancheur opaline des suspensions « Rituals » de Ludovica et Roberto Paloma chez Foscarini mais aussi dans la rondeur du canapé « Amoenus », d’Antonio Citerrio chez B&B Italia et celle des tapis circulaires de part et d’autre. Inconditionnel des monochromes aux volumes architecturés, qu’il le veuille ou non, l’architecte Chadi Abou Jaoude sait aussi manier la courbe comme la ligne, le masculin au féminin et la couleur sans couleur, dans un juste équilibre, donnant à cet appartement un raffinement et une modernité intemporelle, ou plutôt hors du temps.

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S O US LA R OT ON DE Dans le salon, de gauche à droite, au-dessus du canapé « Arne » d’Antonio Citerrio, B&B Italia, grand tableau de Jean- Michel Alberola, tables basses « Cage »

de Gordon Guillaumier, Tacchini, posées sur un tapis, Limited Edition.

Suspensions « Rituals » de Ludovica et Roberto Paloma, Foscarini, et vase blanc, Ceramic Matters.

Entre les deux fenêtres, soulignées de rideaux en tissu, Kvadrat, œuvre

de Robert Malaval, et en dessous, une borne romaine en pierre.

Sous une photo de Sacha Goldberger, canapé « Amoenus » d’Antonio Citerrio, B&B Italia.

Lampe, chinée.

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1.

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GRI S PERLE PA GE DE GAUCHE 1. Au-dessus du bureau « Mexique » de Charlotte Perriand, Cassina, un tableau de Peter Klasen. Lampe, chinée.

2. Derrière la chaise « Ventura » de Jean-Marie Massaud, Poliform,

une photographie de Pieter Hugo.

3. Le parquet en chêne à chevrons d’origine a été entièrement rénové. À gauche, des œuvres d’Ernest Pignon-Ernest et, à droite, une de Valerio Adami.

4 . Gros plan sur une assiette de Sonja Kastner.

PA GE D E DR OI T E La cuisine, Poliform, se compose d’un îlot central en noyer Canaletto, le plan de travail et la crédence sont en marbre Cardoso, suspensions « Amp » de Simon Legald, Normann Copenhagen.

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L ES A DRE SSE S DE L’A R CH I TEC T E C H AD I AB O U JA O U D E Pour ses ventes de pièces d’art précolombien et africain, la maison de ventes Binoche et Giquello. Pour ses tapis sur mesure, Limited Edition. Pour son savoir-faire en menuiserie, en ébénisterie et pour son agencement sur mesure, EFI Design. Pour sa sélection pointue d’art contemporain, School Gallery Olivier Castaing. Pour son mobilier contemporain et ses cuisines design, Silvera. Adresses page 152 68

E N CAM AÏ E UX PA GE D E GAUCH E Dans la salle de bain, sur un meuble en marbre Habana Dark, vasque « Minim », L’Antic Colonial chez Porcelanosa. Robinetterie « Diametro35 », Ritmonio, applique « Ontherocks » d’Antonio Citerrio, Flos, tabouret « Butterfly » de Sori Yanagi, Vitra.

Devant, baignoire en Corian, collection Gout, Inbani.

Carrelage en grès cérame, Atlas Concorde.

PA GE D E DR OITE Tête de lit, lit et tables de chevet « Dream » de Marcel Wanders, suspensions noires « Falling in » de Tobias Grau. Sous une œuvre de Pierre Fouché, chaise « Lama » de Ludovica et Roberto Palomba, Zanotta. Suspension blanche « Flamingo » d’Antoni Arola, Vibia.

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TROCA DÉ RO

D É C O-T H É R A P I E Les architectes d’intérieur Raphaël Le Berre et Thomas Vevaud mettent les arts décoratifs au cœur de ce projet de rénovation hors normes. Un cabinet médical, unique en son genre, où l’esthétique se pratique à la fois dans et sur les murs. Faisant de ce lieu un concept global où la beauté, l’équilibre et le bien-être, se conjuguent pleinement et en toute harmonie.

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JEU D E CONS TRUCTI O N La salle d’attente conçue comme un salon privé, est habillée d’un décor mural sculpté en staff, dessiné par les architectes, et réalisé par SOE Stuc et Staff. Il a été travaillé avec un enduit « spalté » par Solène Eloy de L’Atelier du

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Mur. Devant la cheminée, sol en marbre rose du Portugal. Fauteuil « Fil Noir » de Christophe Delcourt, Minotti, sur la console « Belize », collection Empreinte, Le Berre Vevaud, lampe « Don Giovanni », India Mahdavi, rideaux « Craft », Pierre Frey, tapis, création Le Berre Vevaud, Tai Ping,

Caroline Clavier

canapé vintage 1950, galerie Glustin, coussins en tissu « Diamonds », collection India Mahdavi pour Pierre Frey, table basse « Giulia », collection Empreinte et tabouret « Barth », l’ensemble Le Berre Vevaud. Suspension, « Arrangements » de Michael Anastassiades, Flos.

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Jérôme Galland

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MAT IÈRES ASS OC IÉES PA GE DE GAUCHE Portrait des architectes d’intérieur, Thomas Vevaud et Raphaël Le Berre. Dans ce projet de rénovation, le tandem a ciblé le travail de matières pour

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donner à ce cabinet médical, la dimension d’un véritable écrin. À l’arrière, le paravent qu’ils ont dessiné, est en verre laqué corail.

Le plafond révèle un travail de découpe graphique, qui se répète dans l’ensemble des volumes.

PA G E D E D ROI T E Dans la salle d’attente, le mur facetté dessiné par les architectes, accueille la cheminée.

Il a été réalisé par SOE Stuc et Staff, et travaillé par Soléne Eloy de L’Atelier du Mur.

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CLAUSTRA LAQUÉE PAGE DE GAUCHE La salle de consultation communique par des portes en chêne, Renaissance et Restauration. Bureau habillé de marbre, Le Berre Vevaud, fauteuils « Platner » de Warren Platner, Knoll, recouverts du tissu « Fox », et rideaux en tissu « Craft », l’ensemble Pierre Frey.

Paravent-claustra en bois laqué, Le Berre et Vevaud.

Parquet, Rocacher.

PAGE DE DR OITE 1 . Chaise « Aluminium Chair EA 103 » de Charles & Ray Eames, Vitra, bureau et bout de canapé, Le Berre Vevaud. Suspensions, collection Float, Articolo.

2 . Paravent en bois laqué, module équipé d’un miroir, tabouret « Barth », Le Berre Vevaud. Suspension vintage, chinée.

C

2.

’est l’histoire d’un médecin pas comme les autres qui souhaitait offrir à ses clients un cabinet de consultation unique.

L’histoire d’un chirurgien qui voulait faire de l’espace médical – où l’usage veut que technique et fonction prédominent – une halte bienveillante, où le patient apaisé optimise sa prédisposition à l’acte qui suivra. Pensée telle une bulle onirique, la scénographie de son lieu de travail rompt avec les a priori, rappelant la part chaleureuse et conviviale, réservée à l’espace privé.

Ici, l’autorité de la mission ne s’impose pas par une certaine distanciation mais par la douceur d’un raffinement rassurant. Pour mettre en musique cette intention, le choix s’est porté sur le tandem Raphaël Le Berre et Thomas Vevaud. Les deux architectes d’intérieur, rodés à la mise en scène, ont minutieusement ciselé l’espace à la manière d’un écrin enveloppant, comme une promenade visuelle tournée vers la forme, la matière et l’éclat de la couleur. Dans cet espace haussmannien, installé en rez-de-chaussée, ils préservent l’identité des lieux en conservant sa fonction initiale d’appartement privé comme point d’appui. Le patient doit y retrouver les mêmes sensations. Cheminée, convivialité, distribution des pièces, tout y participe. Traitée comme un salon, la salle d’attente donne le ton et l’esprit. Un mur manifeste, sculpté

sur toute la hauteur, affiche l’imbrication de blocs de staff patinés d’un enduit couleur terracotta, réalisé par Solène Eloy de L’Atelier du Mur. La culture du relief, de la ligne, se révèle chez les architectes comme un jeu de piste sensoriel. Elle dessine le contour du canapé, du tapis, de la table en équilibre sur ses pieds boules, des paravents, des crédences, des parquets à larges lames posées selon un décor aléatoire, des portes en chêne brossé au fil inversé, un patchwork de miroirs d’une alcôve dans le couloir ou encore celui des découpes des plafonds. Tactile, texturée, veloutée, brillante, découpée… la matière conjugue les impressions, du reflet à la transparence, des pleins aux vides, associant verre, bois, laques, papier peint, textile, en gainant l’espace de vibrations intérieures. Un rapport d’évidence pour le duo d’architectes, qui évoque sa collaboration avec l’éditeur de tissus Métaphores, avec qui ils ont interprété une version de leur fauteuil « Peonia ».

Le mobilier, un autre pan créatif de leur travail, s’est concrétisé en septembre dernier, avec l’ouverture de leur galerie, installée rue de Verneuil.

Toute leur collection s’expose désormais ici, dans un élan décoratif qui leur est propre, et rappelant l’importance d’une architecture d’intérieur envisagée comme une vision globale, indissociable d’un mobilier sur mesure et d’une réflexion cohérente.

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ÉC RAN E T É C R IN PA GE D E GA U CH E 1 . Le couloir de l’entrée est rythmé de portes en chêne brossé, Renaissance et Restauration. En creux, un espace banquette ponctue l’enfilade.

2 , 3 . Les toilettes sont équipées d’une vasque en terrazzo, la crédence découpée accueille un miroir et au-dessus du verre églomisé en différentes nuances. Suspension, « Welles Double Blown Glass » de Scott Richler, Gabriel Scott.

4. Le secrétariat est souligné par un décor mural géométrique qui associe différentes nuances de bleus, Ressource, et un motif habillé du papier peint « Acardia », collection Curiosa, Arte.

Le bureau, Le Berre Vevaud, est entouré, par l’« Aluminium Chair EA 103 » de Charles & Ray Eames, Vitra, et par deux chaises « Softshell Chair » de Ronan & Erwan Bouroullec, Vitra.

PA GE D E DR OI TE Dans le couloir de l’entrée une niche en chêne abrite une banquette dont le dossier est recouvert d’un tissu « Woodstock », et l’assise du velours « Marin », l’ensemble Boussac. L’intérieur de l’alcôve est animé d’un patchwork de verre teinté. Suspension vintage, chinée.

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G É O MÉ T R I E VA RI A B LE PAG E D E G AU CH E La salle de soins est isolée par un paravent qui associe des modules de formes organiques, l’un en chêne blanchi équipés de hublots décoratifs, les autres en bois laqué, création

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sur mesure des architectes.

Derrière le fauteuil de consultation, tabouret « Barth », Le Berre et Vevaud.

PA GE DE DR O ITE À l’avant du paravent posé comme une sculpture, fauteuil, Le Berre et Vevaud.

L E S A D R E SS E S D E S A R C H I T E C TE S L E B E R R E E T V E VA UD Pour la qualité de ses finitions, sa démarche créative et son label « Entreprise du patrimoine Vivant », SIGébéne Agencement. Pour ses tissus qui répondent à l’architecture d’intérieur, Métaphores. Pour la palette de couleurs et la qualité des matières de ses tapis, Tai Ping. Pour l’inspiration et la sélection audacieuse de leurs luminaires, Triode. Pour ses pièces de mobiliers et luminaires d’exception, Aurélien Serre. Adresses page 152 79

PAR C MON CEA U G R AP HI S ME À L’ U N I S SON PA GE DE GA UC HE Dans le salon, canapé chiné aux Puces, tissu, Pierre Frey, coussin, Maison de Vacances, table basse en bois et cannage. Chaises, en bois et canne naturelle, réédition d’un modèle de Pierre Jeanneret, réalisé dans les années 1950 pour les bâtiments administratifs de Chandigarh en Inde, Object Embassy.

Fauteuil et table « Platner », design Warren Platner, Knoll, tabouret « Bishop », India Mahdavi, et lampe, design India Mahdavi pour Monoprix, backgammon, design

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Alexandra Llewellyn, The Conran Shop, et tapis, Angelo Rugs.

PAG E DE DR OI TE Table, design Florence Knoll, en marbre, Knoll, chaise « Botolo », design Cini Boeri pour Arflex, Siltec, vases, design Stéphanie Langard, en grès noir, carafe, Lalique, décanteur, design Michael Anastassiades et Enrico Bernardo.

Puiforcat. Œuvre murale, Quand les carrés font des triangles : HautsReliefs situés. 1 Carré = 4 Triangles, octobre 2010, de Daniel Buren, Galerie kamel mennour et lustre, Stilnovo chez Arts et Design, Aline Seror.

PHOTO SOUVENIR © DANIEL BUREN, QUAND LES CARRÉS FONT DES TRIANGLES : HAUTS-RELIEFS SITUÉS. 1 CARRÉ = 4 TRIANGLES, OCTOBRE 2010 , ADAGP, PARIS, 2022. COURTESY THE ARTIST AND KAMEL MENNOUR, PARIS.

GRIFFE ET GREFFE CONTEMPORAINE Comment réunir deux espaces fragmentés ?

Comment importer la lumière ? Comment unifier les époques ? Comment associer les styles ?

Et comment offrir un nouveau souffle à cet appartement haussmannien ? C’est en gestes fondateurs, et en réflexions ajustées à une vie de famille, que l’architecte Thomas Vidalenc répond à cette transformation qui se tourne vers une modernité affirmée, sans jamais oublier de préserver le passé.

PA R

Aurélie des Robert

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Vincent Thibert

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PHOTO SOUVENIR © DANIEL BUREN, QUAND LES CARRÉS FONT DES TRIANGLES : HAUTS-RELIEFS SITUÉS.1 CARRÉ = 4 TRIANGLES,OCTOBRE 2010 , ADAGP, PARIS, 2022. COURTESY THE ARTIST AND KAMEL MENNOUR, PARIS...© COURTESY WADE GUYTON AND GALERIE CHANTAL CROUSEL, PARIS.

R É C E P T ION E N G R AN D Dans le salon-salle à manger, canapé dessiné sur mesure et tissu mohair, Pierre Frey, coussins, Christina Lundsteen et India Mahdavi, guéridon « Shuffle », design Mia Hamborg, &Tradition. Table d’appoint, design Warren Platner, Knoll, gobelet, design Michael Anastassiades et Enrico Bernardo, en métal argenté, Puiforcat, et dessous de verre, Christofle. Dans le fond, banc, réédition en bois et canne naturelle du modèle de Pierre Jeanneret, réalisé dans les années

1950 pour les bâtiments administratifs de Chandigarh en Inde, Eichholtz, coussin et plaid, Maison de Vacances, tabouret « Victory », design Ymer&Malta et Sylvain Rieu-Piquet, en cuir, édition limitée, Ymer&Malta et chaises « 646 Leggera », design Gio Ponti, Cassina. Œuvre murale, Quand les carrés font des triangles : HautsReliefs situés . 1 Carré = 4 Triangles, octobre 2010, de Daniel Buren, Galerie kamel mennour, et lustre, Stilnovo chez Arts et Design, Aline Seror. À droite, œuvre murale Untitled, 2019 de Wade Guyton, Galerie Chantal Crousel.

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a préservation ouvre sur la transformation, et la transformation permet la préservation », griffe comme une signature, l’architecte Thomas Vidalenc.

Bien avant son diplôme de l’ÉSA, École Spéciale d’Architecture, il cultivait un attachement particulier à l’histoire inscrite, racontée par les lieux et se plaisait à en tracer les époques, à en lire les traces. Après plus de deux cents projets à travers le monde, l’architecte est habité par la même passion. L’architecte sino-américain, leoh Ming Pei, reste une référence absolue. Il en aime, l’approche architecturale en continuité avec les édifices d’origine comme l’illustrent la pyramide du Louvre et le prolongement d’une des ailes de la National Gallery of Art à Washington. Voilà pour les lignes de constructions fondamentales et la toile de fond inspirante. Aujourd’hui, l’exercice s’applique à une relecture d’un vaste appartement haussmannien de deux cent quatre-vingts mètres carrés, dont les propriétaires comme lui-même souhaitait conserver l’esprit des lieux. Au programme, des pièces de réception, amplement ouvertes, où la lumière pénètre à flot, mais aussi une autre séquence sur cour, très cloisonnée et sombre. Rompre avec cette opposition, fluidifier les circulations, redonner de la cohérence, constituait l’enjeu principal du projet. Le passage à l’acte a induit une phase de démolition, en prévision d’une réorchestration des volumes, des perspectives, des vues, des passages.

S’affranchir de la partie obscure aura nécessité huit mois de travaux. Moulures et corniches d’origine ont été

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préservées et respectées. La cuisine a pris place dans l’ancienne grande chambre. La rénovation s’exprime aussi dans le choix des matériaux qui force les contrastes entre les époques. Du marbre blanc de Carrare et du chêne, qui fait écho au parquet point de Hongrie. La cuisine et son îlot central, sont devenus le point de ralliement familial. Dans le grand salon, le croisement d’époque est aussi à l’honneur. Bibliothèque, cheminée, réalisées sur mesure, accompagnent la toile de fond historique.

Des œuvres d’art choisies, deux grands canapés aux formes libres, des pièces de design édités par Knoll, Vitra, Ymer&Malta, côtoient du mobilier chiné. D’évidence, les beaux esprits se rencontrent. Dans l’entrée, un bloc de bois, allie modernité et fonctionnalité, en accueillant au passage des rangements. Le couloir, emblématique des appartements haussmanniens, s’étirait en profondeur.

Aujourd’hui, élargi et magnifié par une porte sur pivot, il devient une pièce à part entière. Rythmées par des portes coulissantes, des percées, les trois chambres d’enfant et la suite parentale, équipées de pièces d’eau particulières, accueillent largement la lumière. Avec son King size bed recouvert de velours bleu canard, la chambre des parents se prolonge d’une salle de bain en rotonde. En pièceécrin, elle est équipée d’une baignoire Devon & Devon, et opte pour le blanc pur et le marbre. La relecture de cet appartement a permis de réunir les espaces en premier lieu, mais aussi d’unifier les époques, proposant au passage une véritable osmose entre passé et modernité.

PA R TIT ION CON T E MP O R AIN E PA G E DE G A U C H E 1. L’architecte Thomas Vidalenc. Chaise « Wiggle », de Frank O.Gehry, en carton, Vitra.

2 . Banc « Oiseau » et assises « Victory », design Ymer&Malta et Sylvain Rieu-Piquet, Ymer&Malta, toile Manuscrit de Bernard Frize et appliques, CTO Lighting.

PA G E DE D RO I TE Cheminée en marbre, Ringot et Villarecci, surmontée d’un miroir à l’aspect vieilli, bibliothèque en chêne, Moveis Mendes.

Lampe, Zuzana Hlivarova, Maison de Vacances, et vase, design India Mahdavi pour Monoprix. Œuvre murale, Quand les carrés font des triangles : Hauts-Reliefs situés. 1 Carré = 4 Triangles, octobre 2010, de Daniel Buren, Galerie kamel mennour.

PHOTO SOUVENIR © DANIEL BUREN, QUAND LES CARRÉS FONT DES TRIANGLES : HAUTS-RELIEFS SITUÉS. 1 CARRÉ =4 TRIANGLES, OCTOBRE 2010, ADAGP, PARIS, 2022. COURTESY THE ARTIST AND KAME MENNOUR, PARIS. © BERNARD FRIZE

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PHOTO SOUVENIR © DANIEL BUREN, QUAND LES CARRÉS FONT DES TRIANGLES : HAUTS-RELIEFS SITUÉS. 1 CARRÉ = 4 TRIANGLES, OCTOBRE 2010 , ADAGP, PARIS, 2022. COURTESY THE ARTIST AND K MEL MENNOUR, PARIS.

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JE U D E TRANS PAREN CE PAGE DE GAUCHE La cuisine sur mesure, MBC Décoration, en marbre, Ringot et Villarecci, s’associe au bois. Suspension « Tubes », design Michael Anastassiades, Anastassiades Studio chez Espace Lumière, « Snoopy », design Achille et Pier Giacomo Castiglioni, Flos et série « Belle de Nuit », design Ymer&Malta et Océane Delain, collection Akari Unfolded pour le musée Noguchi de New York, Ymer&Malta. Chaise « 646 Leggera », design Gio Ponti, Cassina.

Sur l’îlot, de gauche à droite, carafes, L’Atelier du Vin et

Chef & Sommelier.

Voilage, Maison Sarah Lavoine.

PAGE DE DROITE Une cave à vin sur mesure délimite la cuisine du couloir. Appliques, chinées aux Puces, Robert Mathieu et chaise « Standard », design Jean Prouvé, Vitra. Devant, centre de table en marbre, The Conran Shop, verres « Narcisse », design Boris Tabacoff, en cristal, Baccarat, et luminaires « Belle de Nuit », design Ymer&Malta et Océane Delain, Ymer&Malta.

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© ELLIOT ERWITT.

D É C OR FE U T R É PA GE D E GA UC H E Chambre en bleu canard.

De gauche à droite, table de chevet, Sarah Lavoine pour La Redoute, tabouret « Butterfly », design Sori Yanagi, en bois, et banc « Nelson Bench », design George Nelson, l’ensemble Vitra.

Suspensions « Hand Grenade», design Alvar Aalto, Artek, suspension centrale en verre chinée, aux Puces et photographie d’Elliot Erwitt, Paris,

France, 1989, Artcurial.

Linge de lit et coussins, Maison de Vacances.

PA GE D E DR OI TE Tout en marbre, avec sa baignoire «Celine», Devon&Devon, la salle de bain joue d’épure.

Chaise « Botolo », design Cini Boeri pour Arflex, Siltec, linge de toilette, Maison de Vacances, et robinetterie, CEA.

LES AD R ESSES D E L’ARC H ITECTE TH OM A S V I DALE N C Pour ses réalisations en verre sur mesure, Ateliers Bernard Pictet. Pour leurs sélections de parquets de style, CarréSol et La Parqueterie Nouvelle. Pour chiner des pièces de 1950 à aujourd’hui, Arts et Design, Aline Seror. Pour leur conception de cuisines, MBC Décoration. Pour son savoir-faire, l’artisan du bois, Moveis Mendes. Adresses page 152 89

SA IN T-G E RM AIN- DES- P RÉS VE RRE ET ÉCL AT PAGE DE GAUCHE Le laiton et les nuances bronze comme fil conducteur. Sur la verrière, un vitrail numérique réalisé sur mesure,

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Beauregard Studio.

Table en laiton et marbre noir veiné doré, et tapis dessinés, Maison Numéro 20. Chaise en rotin, L’Atelier 55, fauteuil « Hug », par Humbert & Poyet,

Pouenat, suspension « Org Pendant Horizontal », en laiton, DCW Editions, appliques « Melange Pill Form » par Kelly Wearstler, en albâtre, et sculpture en plâtre

« Tumbleweed », de François Mascarello.

PA G E D E D ROI TE Tapis « Marqueterie », en laine et soie, création sur mesure dessinée à l’origine

pour l’hôtel Elysia, à Paris, par le studio de création de Maison Numéro 20. Fauteuil « Arture », Hamilton Conte, tissu, Rubelli.

ORFÈVRE EN LA MATIÈRE Laiton, marbre et verre, peintures ornementales et textiles vibrants… Entouré d’artisans d’art et de créateurs de renom, le décorateur, architecte d’intérieur et designer Oscar Lucien Ono signe des intérieurs teintés de belles matières. À chaque projet, une composition unique détourne les références décoratives pour leur donner une tout autre ampleur. Cet appartement aux influences Art déco en est une belle illustration.

TEXTE

Julie Rebeyrol

PHOTOS

Francis Amiand 91

TAL ENT ET SAVOI R-FAI RE Au mur, fresque réalisée sur place par la peintre ornementaliste Cécile Gauneau qui s’est inspirée du pointillisme. Rideaux en dégradé de gris par la créatrice et éditrice de tissus Pacale Gontier. Miroir en verre églomisé de l’artiste Florence Girette détourné en table basse avec pied en métal, Maison Numéro 20.

Bibliothèque en ébène de Macassar,

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bronze et miroir. Canapé, fauteuil, console et tapis dessinés sur mesure, Maison Numéro 20.

Sculpture en bronze par Denis Pérez, Galerie Cyril Guernieri.

Paravent, Hamilton Conte, suspension, Visual Confort, fauteuil « Uto », par François Champsaur, et guéridon « Derviche », par Hélène Paoli, Pouenat, coussins, Élitis, dessins et sculpture de Philippe Valentin, L’Atelier 55.

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1.

M ATI ÈRES À EX PRESSI ON PAGE DE GAUCHE Dessinée à quatre mains avec Aurélia Paoli de Beauregard Studio, la verrière est une vitrophanie, vitrail travaillé numériquement et appliqué sur une vitre, qui s’inspire de l’Art déco. Dans la cuisine, avec îlot central, plan de travail en granit noir, et murs habillés de marbre Black Horse, choisi pour son veinage large et graphique.

PAGE DE DR OITE 1 . La salle à manger, un décor intimiste inspiré par l’Art déco.

2 . Le décorateur, architecte d’intérieur et designer Oscar Lucien Ono, devant l’œuvre en plâtre réalisée par François Mascarello pour l’hôtel Elysia à Paris, inspirée du Baiser de Gustav Klimt.

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élébrer les artisans et les artistes d’aujourd’hui, renouer avec la tradition française des grands ensembliers, composer avec des créations contemporaines inédites dans le domaine de la fresque murale, des patines, du plâtre ou encore du laiton, du verre et du marbre… Un renouveau que donne à voir le décorateur, architecte d’intérieur et designer Oscar Lucien Ono à travers des projets signés pour Maison Numéro 20, une agence de décoration et d’architecture d’intérieure dont il est le fondateur.

Pour cet adepte du fait main, les matières et les textures représentent une part essentielle de son travail.

Les matériaux, tels que le marbre noir Black Horse choisi pour son veinage extra-large et graphique, y occupent une place de choix. La palette d’Oscar Lucien Ono, qui imagine chacun de ses projets de décoration comme des tableaux, ne se limite pas à un éventail de couleurs, d’essences et d’étoffes choisies. C’est un choix de métiers d’art, où peintres ornementalistes, ébénistes ou créateurs textiles interviennent en étroite collaboration. C’est ce talent diffus qu’Oscar Lucien Ono recherche, en privilégiant l’expérimentation à la répétition, le détournement des savoir-faire artisanaux à l’application systématique d’un style. « Ensemble, nous pouvons développer des projets uniques où chacun se nourrit des idées et des savoir-faire des autres. », explique-t-il. En témoigne cet appartement parisien de cent cinquante mètres carrés sous influences Art déco, où il a donné

forme à l’inattendu. Rendant hommage aux vitraillistes de l’époque, l’ouvrage appliqué sur la verrière, séparant la cuisine de la salle à manger, en est un bel exemple.

Dessiné à quatre mains avec Aurélia Paoli de Beauregard Studio, une maison d’édition de matériaux décoratifs exclusifs, le motif, qui associe nuances bronze, effets de verres transparents et bullés, est une vitrophanie, un vitrail travaillé numériquement et appliqué sur une vitre. Dans le salon, c’est un miroir en verre églomisé de l’artiste Florence Girette qui a été détourné en une table basse sur un pied en métal par le studio de création de Maison Numéro 20. En toile de fond, le travail sur les textiles tisse la profondeur de ce décor. Le raffinement des détails et des finitions se lit dans les rideaux en velours de soie confectionnés tout en dégradé de gris par la créatrice et éditrice de tissus Pascale Gontier, dont le travail sur la couleur en mouvement fait vibrer la matière. Ou encore dans la réalisation de tapis en laine et soie, réalisés au Portugal et édités par la maison de décoration de Munira Bonnet, spécialement dessinés pour faire écho aux couleurs de la fresque murale, réalisée sur place par la peintre ornementaliste Cécile Gauneau. Dans le droit fil de la haute décoration, que ce soit pour un appartement, une résidence privée, un hôtel, un restaurant ou encore une boutique, en France comme à l’étranger, Maison Numéro 20 couvre des projets, de la conception de l’espace au dessin du mobilier.

Une cohérence, une alchimie qui crée l’esprit des lieux.

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L ES AD R E SS E S D ’O SCA R L U C I E N O NO Pour ses miroirs artistiques, Christophe Gaignon à la galerie Bartoux.

Pour ses enduits décoratifs à base de poudre de pierre, Signature Murale.

Pour son savoir-faire et ses pièces de mobilier 1930 revisitées, Maison Leleu.

R ÉS ON A N CE S A R T I S T IQU ES

Pour ses pièces de mobilier années 1950 chinées et rééditées, L’Atelier 55.

PAG E DE G AU C HE Dans la chambre, la tête de lit a été dessinée sur mesure par Maison Numéro 20 pour faire écho à la géométrie des panneaux de cuir réalisés avec Cuir au Carré. Pouf habillé de tissu, Rubelli, rideaux confectionnés

Pour chiner de belles pièces à bon prix, les Puces de Vanves.

Pour son décor signé Maison Numéro 20 et ses spectacles, Le Paradis Latin.

— Adresses page 152

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en tissu, Métaphores, coussins et tapis, Élitis, suspension, Visual Comfort, et appliques Bert Frank.

PAG E D E D R OIT E 1. Dans la salle de bain, qui associe marbre noir et marbre blanc, œuvres de l’artiste néerlandais Merijn Kavelaars. Meubles en chêne grisé.

2. Sculpture en bronze par Denis Pérez, éditée à 8 exemplaires, Galerie Cyril Guernieri.

3. Sculpture en plâtre de François Mascarello.

Au fond, sculpture en cuivre patiné Gazelle de Francesco Moretti.

4. Sculpture de Philippe Valentin, L’Atelier 55, et à droite, sculpture chinée aux Puces.

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AVE C GOÛ T

Choux chocolat-café

L’ E N V O L É E C H O C O L AT É E Moelleux à cœur ou marbré à souhait, il soigne l’intensité de son goût autant que sa présentation.

En mousses, servies dans des verres de cristal chinés et dépareillés, en merveilleux, perché sur une coupe sur pied, en roulé, jouant de contraste avec son plat d’accueil, en choux, parfaitement ajusté à son assiette… l’atout chocolat réveille la tradition pâtissière et sublime l’art des belles associations.

STYLISME CULINAIRE

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Bérengère Abraham

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Valérie Lhomme

CONT EN U ET C ON TENANT PA GE DE GAUCHE L’art d’associer douceurs sucrées et belles présentations. Ici, choux sur une petite assiette en céramique, Margot Lhomme, couverts en palissandre et vermeil, chinés.

PA GE DE DR OITE Assiettes très plates en faïence réalisées à la main, décorées d’illustrations fines et jouant de motifs et de graphismes, Three Seven Paris.

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Bûche tiramisu roulée

D É C AL É OU D É PAR E I LL É PA GE DE GA UC HE Jouer de tradition ou d’imagination, autour de plats dédiés, de verres dépareillés, ou d’écrins décalés. Ici, bûche roulée sur un plateau, Valérie Casado, fourchettes en nacre et vermeil, chinées, petite assiette, Jars chez Merci.

PA GE DE D ROI TE 1. Mousse au chocolat sur un café au lait, plateau carré, Christiane Perrochon, cuillère à dessert en métal doré brossé, Cutipol, pichet en céramique, Margot Lhomme, et verres « Bulle », Merci.

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2. Noisettes dorées et roulées dans le cacao pour décorer la Sachertorte revisitée en gâteau à étages.

3. Reine de Saba, un dessert moelleux au chocolat marié à de la crème chantilly ou à une crème anglaise, serviteur, Margot Lhomme.

4. Mousses individuelles dans des coupes en cristal dépareillées, chinées, assiette à dessert, Christiane Perrochon, petite assiette en céramique, Margot Lhomme, et cuillère à dessert en métal doré brossé, Cutipol.

Café latte chocolat

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Sachertorte

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Reine de Saba au chocolat et aux noisettes

Mousses épicées chocolat noir

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MA R BR É E T S AU P O U D R É PAGE DE G A U C HE Rond, bombé, marbré, saupoudré, ou comment soigner la cerise sur le gâteau.

Ici, sur un plateau en céramique, Isabelle Poupinel, couverts en nacre et vermeil, chinés, et gobelet en céramique, Margot Lhomme.

PAGE DE DR O ITE Meringue chocolatée sur un plat à pied, Christiane Perrochon, petite assiette en céramique, Jars chez Merci, et fourchette à dessert en métal doré, chinée, en fond papier peint, de Gournay.

Recettes page 150 Adresses page 152

Cheesecake marbré

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Merveilleux chocolat-café

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NOUV EA U X INVENT EUR S

OBJ E T D E RÊVE Le fauteuil de la collection The Shipping d’Andrés Reisinger, né du numérique est à la fois le héros charismatique d’un film épique sur les origines, titré L’Odyssée, et un mobilier à la séduction augmentée, exposé à la galerie Nilufar à Milan, lors de l’installation immersive, réelle et virtuelle, réalisée par le créateur.

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TRENTENAIRES ET VISIONNAIRES Ils invitent dans des mondes virtuels mais réactivent aussi l’artisanat. Ils créent leurs propres matériaux, refusant de continuer à détruire et piller la planète, ils inventent d’autres façons de construire, plus légères, moins énergivores, ils imaginent des objets émotionnels, « injetables ».

Architectes, créateurs, artisans défrichent d’autres voies, proposent d’autres alternatives. À la question, « Le design peut-il changer demain ? » Ils répondent : « Il ne saurait en être autrement. » PAR

L

Virginie Bertrand soutenus par l’Arsenal. C’est ainsi que leurs travaux se voient développés et exposés. « On remarque que l’on ne voit plus de jeunes gens qui répondent simplement à une commande. Ils réinterrogent tout, tout le temps, jusqu’à leurs métiers. Ils pratiquent la recherche par l’expérimentation. Ils vont jusqu’à fabriquer eux-mêmes, comme Ciguë ou d’autres ». Entre les premiers qui font resurgir du passé des techniques anciennes, et les seconds qui télétransportent dans des mondes virtuels, se trouvent ces chercheurs initiant des matériaux vertueux, découvrant des qualités insoupçonnées au chanvre ou aux sédiments marins, ou offrant une seconde vie à des rebuts de la consommation. Geneviève Gallot, auteur de 75 designers pour un monde durable, les pense en « lanceurs d’alerte » car, à travers leurs créations, brique en textile broyé de Clarisse Merlet, chaise en plastique recyclé de Maximum ou teintures naturelles de Marie-Sarah Adenis, chacun pointe les dérives des systèmes actuels, tout en proposant des solutions. « Une nouvelle habitabilité du monde emprunte des chemins de traverse ».

Aux éditeurs, industriels, concepteurs de les suivre à la trace.

© STUDIO ANDRÉS REISINGER.

a tête dans les étoiles, les pieds dans la terre. Il y a toujours ces frictions positives, ceux qui renouent avec le travail à la main, avec la maîtrise totale de la réalisation, poursuivant une démarche presque initiatique, artistique, à l’exemple de Benjamin Graindorge ou de Valentin Loellmann. Je les appelle les modérateurs. Et il y a les visionnaires qui proposent des univers numériques mais dont le mobilier peut devenir réel, sur les sollicitations du public, comme le fauteuil floral d’Andrés Reisinger apparu sur Instagram et tellement aimé qu’il est édité par Moooi ». Vincent Grégoire de l’agence de prospective Nelly Rodi souligne le contexte dans lequel évoluent ces designers. « Nous sommes dans une phase de renaissance, à la recherche de nouvelles vies, après la résistance de 2020 puis la résilience de 2021. Plus de RSE (responsabilité sociale et environnementale), de disruption technologique, de services innovants. » Alexandre Labasse directeur du Pavillon de l’Arsenal, épicentre de la documentation et des expositions de l’architecture et de l’urbanisme de Paris, est au plus près de ces jeunes diplômés, avec son appel à projets « Faire », lancé il y a cinq ans. Les lauréats, dix par an, sont accompagnés,

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© 1, 2. ANDRÉS REISINGER STUDIO. 3, 4, 5. BENOÎT CHALLAND.

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PIONNIER DU MÉTAVERS Affranchis des contraintes de fabrication, des règles de l’offre et de la demande, des réseaux de distribution, les créateurs 3D invitent à emprunter des road movies menant à des architectures rêvées. Leurs mondes oniriques libèrent des convenances, ouvrent la voie à des univers fantasmés sur les pistes du design de demain. L’argentin Andrés Reisinger, installé à Barcelone, interroge une autre façon de concevoir un objet, à l’inverse des procédés industriels et de la consommation en série. Destinée au métavers (de méta et univers, désignant un monde parallèle fictif digital), la pièce créée est unique, donc rare et chère, et est associée à un certificat d’authenticité et de propriété. L’image de son fauteuil « Hortensia », mobilier numérique duveteux aux milliers de pétales roses, a crevé l’écran d’Instagram avec un tel impact que l’éditeur Moooi a voulu lui donner « chair ». Il a été présenté dans l’espace de Rossana Orlandi lors de la dernière Milan Design Week. L’artiste 3D récidive à la Nilufar Gallery. Sa collection The Shipping comportant dix pièces de mobilier, destinée au métavers, se décline dans la réalité à travers quelques modèles, un canapé et deux fauteuils, en un seul exemplaire.

Il conçoit pour leur présentation une scénographie immersive, rendant tangible cette porosité entre le virtuel et le réel.

EXPLORATEUR D’AILLEURS Benoît Challand, fondateur du studio Magnane, échange toutes les semaines avec le designer argentin de Barcelone, Andrés Reisinger. Ces défricheurs d’univers parallèles, ces brouilleurs de pistes entre réel et virtuel, ces enchanteurs du quotidien, ne sont pas si nombreux. Il y a derrière leurs créations, cette volonté de se libérer d’un monde ancien. Benoît Challand souligne que du choix de la 3D comme médium, vient la nouveauté. « Notre processus de travail diffère ». Il est un de ces spécialistes du genre qu’il met au service de grandes maisons. Parallèlement, il développe ses propres mondes. Ses meubles volontairement pop revêtent des couleurs acidulées de Bubble Gum, se gonf lent comme des ballons. Lui-même ne peut résister à les faire exister « en vrai ». « J’aime cette fusion de ces deux systèmes, le virtuel et le réel, mon propos s’en trouve considérablement enrichi ». Un des « Popou » version métal est en cours de prototypage et une grande marque de mobilier se penche sur son berceau. Il participera demain à une exposition virtuelle pour laquelle il développe une assise sculpturale se déployant sur plusieurs mètres, long serpent à plusieurs corps. Ses idées ne connaissent pas de limites.

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Aux frontières du réel 1. Le designer argentin Andrés Reisinger. 2. Une des dix créations de la collection The Shipping d’Andrés Reisinger, vendues sous forme de NFT (jeton non fongible) fichier numérique non reproductible, avec certificat d’authenticité et de propriété), accompagnées de films d’animation les mettant en scène. 3. «Popou long nest», sculpture virtuelle pour une prochaine exposition d’une galerie d’art sur le Net. 4. Benoît Challand, créateur 3D. 5. «Popou chaise longue», en 3D dans un paysage inspiré de Dubaï

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CRÉATEUR D’INTÉRIEUR FANTASMÉ Architecte récemment diplômé, Anthony Authié a rapidement déserté les grandes agences. Il lance Zyva Studio en 2020. Sans chantiers de référence, il utilise la 3D pour présenter à des clients ce qu’il peut réaliser, comme autant de projets fictifs à concrétiser. « Je me libère des lois physiques. Cela me donne des idées de subterfuges afin de contourner les problématiques, ainsi on ose plus, on va plus loin ». Ses propositions, dans lesquelles les couleurs optent pour la saturation, où les lignes ondulent et le mobilier enlace, s’exportent dans de réels intérieurs et boutiques, dignes

de décor de film : « Snow Bunny » dans le IIIe arrondissement et autres appartements parisiens. Il effectue aussi la démarche inverse pour des designers, installant par exemple les créations physiques de Victoria Magniant dans des paysages tenant de la science-fiction martienne, des étendues aquatiques.

Dernièrement, il se consacre à la transmutation de ses meubles échappés de Toy Story, en assises physiques. La première chaise aux allures de bagnard prend vie entre les mains de son ami architecte Maxime Comet, devenu ébéniste à Biarritz.

Esthétique romancée 1. Zyva Studio réalise un appartement très cinématographique, à Pigalle. Ici, le mur de la salle de bain semble avoir subi l’impact d’un obus.

2. La mezzanine ressemble à un tambour de machine à laver, l’échelle est faite de mains agrippées, paraissant s’y hisser. 3. Anthony Authié, créateur de Zyva Studio, invente le Trans-Design, hybridant le mobilier avec des personnages imaginaires. 4. Jeux d’échelles et monochromie provoquent une perte de repère et invitent dans un autre monde. Les éléments sont recouverts de carreaux 10 x 10 en référence à l’artiste Jean-Pierre Raynaud. 5. Dans la cuisine, la hotte s’enroulant sur les poutres, semble vivante.

© ZYVA STUDIO.

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© 1. MARYLIN CLARK. 2. FELIX DOL MAILLOT. 3. VALERIO GERACI.

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VISIONNAIRE RÉTROFUTURISTE Uchronia d’après uchronie, néologisme du XIXe siècle désignant «un non-temps» dans lequel l’histoire se réécrit non pas comme elle fut mais telle qu’elle aurait pu être. Julien Sebban questionne cette notion au cours de ses études d’architecture à Londres et en fait le fondement de son agence qui s’apparente plus à un collectif pluridisciplinaire. Il travaille sur cette idée du futur vu du passé, hors temporalité, un interstice fictif, un espace propice à de nouvelles attitudes. Car il entend bien les transcender. À l’approche éco-responsable, à la réutilisation des matériaux, au made in France, il ajoute une recherche formelle et une étude de la couleur sous l’angle vibratoire, de la luminothérapie aux chakras. Wave, sa première ligne de mobilier auto-éditée, qu’il esquisse d’abord en pâte à modeler, rassemble de multiples artisans.

«C’est une collection de savoir-faire réinventés qui explore le motif de la vague.».

Ses tables « Peanuts » semblent conçues pour entremêler les conversations, ses assises doubles « Toi et Moi », les fondre. Son restaurant Forest au sein du Musée d’Art Moderne transporte en 2050 et le Café Nuances, dans un nouvel Art nouveau du XXIe siècle. «Le restaurant puis la librairie du Musée d’Art Moderne ont été l’un de nos premiers projets gagnés, et de plus, dans un bâtiment classé. Nous nous sommes inscrits dans son esthétisme constructiviste et nous avons imaginé un refuge post-apocalyptique dans son entresol.» Entre colonnes et hauteurs de plafond, les murs de béton racontent dans leur texture, lissée, effritée, abîmée, la fiction écrite par Uchronia. Ce féru d’art, citant Vassily Kandinsky et Eduardo Paolozzi, entend bien continuer à provoquer le futur.

Architecture conceptuelle 1. Dans l’entresol du Musée d’Art Moderne, Forest est un refuge. L’Agora, un des quatre espaces du restaurant, est son épicentre. Cinq mètres de hauteur sous plafond, parpaings bruts et poteaux de béton, gamme chromatique chaude, tables de noyer au plateau en raku et banquettes « Toi et Moi» aux dossiers collés serrés. 2. Café Nuances réinvente l’univers du café, réactivant un lieu classé Art nouveau par une vision contemporaine. 3. Le fondateur d’Uchronia, Julien Sebban.

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BIOLOGISTE-DESIGNER ET CONTEUSE DU VIVANT Du laboratoire Pili au Palais de Tokyo en passant par des workshops aux Beaux-Arts de Paris, Marie-Sarah Adenis suit le même fil, celui de l’ADN. « C’est le fil qui relie tous les vivants, qui se transmet de génération en génération. Il faut nous relier au vivant et que l’on arrête de défoncer la nature. » Biologiste diplômée de l’ENS (École Normale Supérieure), elle rejoint l’ENSCI (École Nationale Supérieure de Création Industrielle). Au sein des ateliers, elle développe une expérience de teintures réalisées à partir de bactéries. Dès sa sortie, elle fonde Pili avec Guillaume Boissonnat, docteur en chimie organique, Thomas Landrain, biologiste, et Jérémie Blache, manager « on ne peut pas parler d’écologie si ce n’est pas à grande échelle. Les molécules colorées produites par des micro-organismes permettent un développement économique, à un prix accessible, rivalisant avec la pétrochimie ». La chercheuse designer ne s’arrête pas là car ce qu’il faut changer « ce sont les imaginaires ». « Quand un récit scientifique devient réel, il est plus facile à embrasser. Je veux raconter ces histoires, les emmener ailleurs, que le grand public ressente de l’émerveillement, comme source d’action. » Au Palais de Tokyo, elle agit en tant qu’artiste et donne à voir les mystères de l’ADN à travers une forêt chromosomique et un bassin des ancêtres en céramique, réalisé avec la céramiste Karen Swami. « Je suis toujours sur le même sujet : le vivant. D’un côté avec une solution technique pour répondre à un problème de production, de l’autre, restituer la puissance des récits scientifiques par le prisme de l’art. » Mystères du vivant 1. Comètes de teinture, à partir de colorants renouvelables produits en collaboration avec des bactéries, processus breveté et réalisé par Pili. 2. Fente Magique, exposée au Palais de Tokyo pour « Ce qui tient à un fil ». L’installation évoque le moment de la naissance et l’ADN devient le fil rouge de ce récit allégorique, pour relier les êtres dans ce moment de crise du vivant. 3. Portrait de Marie-Sarah Adenis.

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© 1. MARIE-SARAH ADENIS. 2. THOMAS LANE. 3. ÉMILE KIRSCH.

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© GWILEN.

ARCHITECTE-INGÉNIEUR BRETON «Architectes et designers, en tant que concepteurs, sont les mieux armés pour penser le monde de demain. Nous n’avons plus besoin d’une transition écologique, mais d’une rupture écologique. Pour cela, nous devons être capables de déconstruire ce qui existe aujourd’hui pour le penser à nouveau. » Architecte et ingénieur des Ponts et Chaussées, Yann Santerre et son associé Mathieu Cabanes, polytechnicien et ingénieur, s’attaquent « à la pollution de l’industrie de la construction qui est l’une des plus néfastes. Après l’eau, le béton est le matériau le plus consommé ». Si on compare le béton à un État, il serait le troisième pollueur mondial. Originaire du Morbihan, Yan Santerre voit chaque année l’estuaire de La Vilaine s’ensabler depuis la construction d’un barrage. Ces sédiments marins qui l’encombrent, nécessitent des extractions pharaoniques pour être ensuite inutilement stockés. Il voit en eux les potentiels d’une ressource naturelle. «La recherche s’appuie sur les propriétés intrinsèques des sédiments marins qui les transforment en roche.» Aucune cuisson à haute température énergivore comme pour l’acier, ce nouveau matériau se moule, se teint dans la masse en affichant une résistance à la compression proche de la terre cuite, très supérieure au parpaing. Yann Santerre le présente en carreaux, lampe et console dessinée par le designer Marc Dibeh à la dernière Design Week lors de l’exposition Frugal. Il entend aussi en faire un véritable matériau de construction. Accompagné par l’incubateur du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, la région de Bretagne et la ville, il installe son atelier à Brest. «Être inspiré par la nature est en effet le meilleur moyen de concevoir en harmonie avec elle.»

Ressources marines 4. La première lampe « Gwilen », se pose au sol, ou sur un bureau, dans diverses positions. Sa face intérieure rugueuse, contrairement à celle extérieure qui est lissée, module la lumière et elle peut être teintée dans la masse, comme les carreaux. 5. Yann Santerre, fondateur de « Gwilen » (La Vilaine en breton). 6. Prototype de la console « Monolithe » réalisée par Gwilen, d’après un dessin de Marc Dibeh, designer franco-libanais. Ses lignes jouent de sa minéralité.

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ARCHITECTES FRUGAUX En plaçant au cœur de leur métier d’architecte le « faire », allant jusqu’à donner toujours plus de place à l’ébénisterie à laquelle ils ont été initiés lors de leurs études à l’École de la Villette, au sein de leur agence, le collectif Ciguë est le fer de lance de toute une nouvelle génération « Homo Faber » (tracer une ligne droite de la pensée, à l’œil, à la main). Aussi discrets que connus à travers leurs différentes réalisations, treize boutiques Aesop à travers le monde, douze pour Isabel Marant, ou encore dernièrement avec l’aménagement du bâtiment de la Samaritaine signé de l’agence japonaise SAANA, ils croisent, approche contextuelle et éco-conception.

D’une part, « être au-delà de l’échelle du projet », le penser dans son environnement, dans ses usages, pour demain, et en fonction de l’autre, « utiliser des matériaux sains », de réemploi ou bio-sourcés.

Ensemble, ils explorent la matière, du bois au papier compressé.

Le Pavillon de l’Arsenal, centre de documentation et d’expositions d’architecture et d’urbanisme, les accueille souvent dans ses murs.

Hier, pour une chambre-prototype économe en eau (plus de 70 % de consommation en moins) avec récupération des eaux de pluie, filtrage et circuit en boucle, et aujourd’hui, avec le béton de plâtre.

Le lieu met à l’honneur aussi les réalisations des quarante finalistes du 1er prix mondial des architectures contemporaines en terre crue et en fibres végétales « Terra Fibra ». On y découvre, entre autres La Ferme du Rail en paille et bois des architectes Julia Turpin et Clara Simay, construite à Paris, sur la petite Ceinture, dans le XVIIIe. Éco-conception 1. Le collectif Ciguë, Camille Bénard, Julien Franc Wahlgreen, Guillem Renard et Alphonse Sarthout. 2. Cet habitat revisite la maison de campagne. Fait de bois sur des fondations en acier, il s’inspire des scieries. 3. Centre de formation à la construction en terre, Yunnan, Marc Auzet et Juliette Goudy, architectes et lauréats du prix Terra Fibra Awards. 4. Centre de formation à la construction en terre, Saint-Denis, 2021, par MoonWalkLocal, collectif d’architectes.

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© 1, 2. CIGUË. 3. CE WANG. 4. CLÉMENT GUILLAUME.

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ALCHIMISTES DE LA MATIÈRE À peine 30 ans, Dimitry Hlinka n’en finit pas d’étonner la planète design, repoussant les qualités des matériaux. Le vélo EB-Cycle, conçu en bambou en utilisant le cintrage à froid, avait marqué les esprits lors de sa présentation à Maison&Objet, puis ce fut le verre coulé dans des moules en liège et aujourd’hui, l’alliance du chanvre, du soja et de la terre pour un radiateur végétal.

En duo, avec un ébéniste maîtrisant la technique ancestrale urushi de la laque, il imagine une onde chauffante, passant du noir au rouge en fonction de l’intensité de la température. Son radiateur-sculpture est enduit de terre calcinée, de textile, de chanvre sur une structure d’une trentaine de tubes imprimés en 3D à partir de résine végétale de soja biodégradable. Prototype en attente d’industriels visionnaires, « Entropie » comme il se nomme, a reçu le prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main. Le collectif Ciguë remet aussi dans l’actualité un matériau ancien, le plâtre, qui au XVIIe siècle blanchissait tout Paris. Durant deux ans, ils expérimentent des solutions de substitution au ciment, énergivore et carboné (responsable de près de 30,3 % des émissions de CO2 du secteur du bâtiment).

Ils présentent au Pavillon de l’Arsenal leurs recherches aboutissant à un « béton de plâtre » à partir de matériaux issus des démolitions : terre excavée, béton concassé, briques pilées. « Le projet béton de plâtre témoigne de notre capacité, en tant qu’architectes, à porter un nouveau regard sur les ressources disponibles. » Expérimentation 1. Recherche et expérimentation « FabBRICK » menées par Clarisse Merlet, architecte dans le cadre de l’accélérateur de projets innovants « Faire » – Prototype présenté au Pavillon de l’Arsenal, 2018. 2. « Entropie », le radiateur végétal de Dimitry Hlinka et Nicolas Pinon. 3. Recherche sur le « béton de plâtre » menée par Ciguë architectes dans le cadre de l’accélérateur de projets innovants « Faire » – Expérimentation présentée au Pavillon de l’Arsenal, 2022.

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© 1. PIERRE L’EXCELLENT. 2. DIMITRY HLINKA. 3. CIGUË ARCHITECTES.

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© REPORTAGE CÉCILE VAIARELLI. PHOTOS BERNARD TOUILLON.

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CRÉATEURS DE MATÉRIAUX De Maximum à FabBRICK, l’approche est la même : faire de l’écologie à grande échelle. Ils questionnent l’habitabilité d’un monde qui épuise ses ressources et multiplie ses déchets. En France, l’industrie rejette un tiers de sa production sous la forme de rebuts, soit 65 000 tonnes par jour. La filière habillement européenne cumule 4 millions de tonnes de stocks par an. Le trio fondateur de Maximum, Basile de Gaulle, Romée de la Bigne et Armand Bernoud, va directement à la source de ces résidus au sein même de l’entreprise. Auprès du leader de la plasturgie, A. Schulman, ils récupèrent les poudres colorées de plastique écartées de la chaîne de fabrication afin de les mouler en coque de chaises. Ils transforment aussi en mobilier, anciens échafaudages, panneaux de carbone des planchers d’Airbus, verre de sécurité trempé. « Dans une benne, le déchet est un problème. Dans un meuble, il est une solution. » Architecte, Clarisse Merlet s’attaque au gaspillage textile en réemployant les vêtements en surplus – une loi de 2021 interdit désormais aux marques de détruire les stocks – en matériau de construction innovant. Véritable métamorphose de la matière, une fois broyé et mêlé avec de la colle écologique, le coton devient brique et confectionne des parois isolantes, thermiques et acoustiques. Intégrée au programme « Faire » du Pavillon de l’Arsenal, Clarisse Merlet a développé ce qui était encore hier une recherche d’étudiante. Ses briques sont référencées à la Matériauthèque de la Plateforme du Bâtiment.

Recyclage industriel 1. Les ateliers de Maximum à Ivry dans les anciennes Halles Girard Sudron. 2. Le trio fondateur, Basile de Gaulle, Romée de la Bigne et Armand Bernoud. 3. Les coques des chaises « Gravêne » sont moulées avec les poudres de plastique récupérées auprès des usines A. Schulman, leader de la plasturgie. Entre deux colorations, les cent premiers kilos de poudre amalgament les deux teintes et sont donc invendables. Ce qui donne dix tonnes de matières perdues par mois…

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ARCHÉOLOGUES DU FUTUR «Nous nous sommes rejointes sur les objets d’avant», Marie Piplard et Kelly Eng, en post-master design à l’École des Arts Décoratifs, questionnent « le passé pour l’amener vers le futur ». Elles s’interrogent sur la perte de valeur des objets « devenus presque rien, déclassés avec l’industrialisation.

Nos grands-parents pouvaient les conserver toute une vie, les aimer ». Elles explorent ce rapport intime et désirent «tisser à nouveau du lien avec l’objet ». Elles font resurgir des ustensiles, bouillottes, briques de cuisson, carafes réalisés à la main, ou avec des artisans. Mais chacun interroge une problématique actuelle: la louche à manche tubulaire sensibilise à la rareté de l’eau, le «garde-frais» reprend le principe du réfrigérateur du désert, et induit que l’on pourrait s’en passer. Autre duo, Trystan Zigmann et Thomas Roger, diplômés de la Haute école des arts du Rhin, empruntent à l’archéologie et à l’Antiquité gréco-romaine des formes, vases, urnes, armures qu’ils réinterprètent en 3D. Succèdent à l’impression des moules, le retour des gestes artisanaux, la coulée, le travail des surfaces, à la cire de carnauba pour leur dernière collection Viver&Mori. Mémoire et matière aussi pour Timothée Musset, Compagnon du devoir et charpentier qui crée l’Atelier Musset. « Je voulais travailler sur le patrimoine, les bois anciens, témoins souvent séculaires, pas toujours bien conservés des intempéries, des insectes ». Il cherche à transmettre leur puissance, à révéler la beauté d’une dentelle organique, la couleur brune unique que l’on découvre à travers la coupe. « Je souhaite montrer qu’il est encore possible de créer des pièces contemporaines avec de vieux matériaux, et à partir de techniques oubliées » Futur antérieur 1. Timothée Musset, artiste charpentier. 2. Lampe «Nef», travail avec l’artiste Celia Bertrand, pour la Galerie Scène Ouverte 3. «Esprits Inachevés», installation de 30 bougeoirs en bois, issu de l’Hôtel de Breteuil. 4. Thomas Roger et Trystan Zigmann, fondateurs du studio La Double Clique. 5. Carafe «Armure», par La Double Clique, en terracotta, bois et marbre. 6. Carafe «Abracadabrant Routinier», de Kelly Eng et Marie Piplard, réalisée par soufflage. 7. Marie Piplard et Kelly Eng.

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© 1. GAËTAN JARGOT. 2, 3. TIMOTHÉE MUSSET. 4, 5. STUDIO LA DOUBLE CLIQUE. 6, 7. KELLY ENG ET MARIE PIPLARD.

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INCUBATEURS DE TALENTS Ici, se crée la mode durable. Ici, se respire l’art. Ici, s’invente demain. Trois lieux se font le creuset des nouvelles générations.

Le premier emprunte son nom au lieu même, une des plus anciennes casernes de pompiers de Paris. La Caserne réunit une trentaine d’entrepreneurs porteurs d’une démarche éthique, du Slip Français qui fait presque office de doyen, aux talents émergents comme le styliste Benjamin Benmoyal, inscrit au calendrier de la Fashion Week parisienne. Masterclass, ateliers, festivals s’y multiplient, sensibilisant aussi les Parisiens à ce changement de paradigme vital pour une des industries les plus polluantes. Le second se dresse aux abords du périphérique dans un ancien immeuble de bureaux désaffecté. Poush est devenu en moins d’un an, le rendez-vous des galeries, collectionneurs et commissaires d’exposition. Manifesto, l’agence culturelle, à son initiative, a su rassembler plus de deux cents jeunes diplômés des Beaux-Arts de Paris, de Central Saint Martins, de la Design Academy Eindhoven… les accompagnant dans la production et la communication. Quant au 35-37, logé dans l’Hôtel de Coulanges du XVIIe siècle au cœur du Marais, son maître d’œuvre, est Adrian Joffe, l’alter ego de la créatrice de Comme des Garçons, Rei Kawakubo. Elle, a révolutionné la mode avec ses silhouettes radicales aux volumes réinventés, texturés, brodés. Lui, ouvre des lieux à nul autre pareil où la création est en marche, les talents de demain en émergence. Adresses page 152 Lieux de création 1. Le toit-terrasse de La Caserne. 2. Entrée de La Caserne : 4 000 m2 entre ateliers, studio photo, restaurant 100 % végétal, concept-store…

3. Photo du danseur Yamsonite tirée du livre Jump for Live-Paris, réalisé par Kong Factory, résident à la Caserne. 4. Dans l’Hôtel de Coulanges, «The Case for a Tragic Optimism», une installation de la marque Airei, au 35-37. 5. Exposition «L’écume des songes», à Poush, rassembleur d’artistes. Sur la grève, peinture de Rose Barberat, 2021.

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© 1, 2. NICOLAS THOUVENI. 3. FRED DI GIROLAMO. 4. ROMAIN DARNAUD. 5. ROMAIN EUGÈNE CAMPENS.

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AIX-EN-PROVENCE PARC JOURDAN

3 AU 6 JUIN www.vivrecotesud.fr

Photographie : Anthony Lanneretonne. Styliste : Cécile Vaiarelli.

TERRES D’EXPRESSION

MOSAÏQUE D’IDÉES

RENCONTRES TEXTILES PA P I E R S P E I N T S E T T R A I T S D ’ E S P R I T AUTOUR DE LA CHAMBRE

© ASTERÉ

T OI L E DE FOND « Mirage », design Charlotte Morot, coloris Reflet Indigo, panoramique, impression sur lin et support métallique, 3 coloris, disponible aussi sur mesure, Asteré.

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TIS SUS

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’enseigne Misia, dernière-née du groupe Casamance, évoque la matière par le motif, la couleur et le travail d’applications ou de finitions. Broderies, reliefs animent la palette des ocres, des terres de sienne et des terres d’ombre du Colorado provençal qui pigmentent les collections. Une envie de nuances chaudes sous influences géométriques mises en forme notamment par les compositions cubistes de la designer new-yorkaise Alison Rose. Le designer, décorateur et directeur artistique, Pierre Gonalons, choisi par l’éditeur pour révéler ses collections cette année, a mis en lumière l’esprit méditerranéen de la saison dans les murs de la villa Les Colombières à Menton, y associant des pièces d’art à ses propres créations de mobilier, habillées des étoffes issues de la collection.

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MATI ÈRE À L’HONNEUR PA GE D E GA U C H E 1. « Potier de Provence », collection Terre des Ocres, 1 coloris, coton, viscose, polyester, 169€ le m en 140 cm de L. 2. « Mirabeau », Collection Terre des Ocres, coloris Noir, 3 coloris, coton, viscose et laine, 189 € le m en 140 cm de L. PA G E D E D R O I T E Pour Misia, le designer, décorateur et directeur artistique, Pierre Gonalons, ici dans la librairie Jousseaume de la galerie Vivienne, un lieu qu’il affectionne particulièrement, à qui la marque a demandé de mettre en scène le catalogue de la collection 2022. Assis sur une de ses créations, le fauteuil « Serge » et son repose-pieds, dessiné par ses soins pour Duvivier Canapés, l’assise est recouverte de tissu, collection Apparence, coloris Opaline, 20 coloris, coton, lin et viscose, 149 € le m en 150 cm de L. Derrière lui, « Magie des Ocriers », collection Terre des Ocres , à gauche coloris Terracotta et à droite coloris Noir, 2 coloris, lin, soie et viscose, 219 € le m en 140 cm de L, l’ensemble Misia.

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RENCONTRES TEXTILES Inspirés et visionnaires les éditeurs expérimentent, ouvrant le champ à de nouvelles influences et collaborations afin de mettre en lumière leurs collections 2022. Artistes, designers, architectes d’intérieur se mobilisent et fusionnent avec les directions artistiques autour d’un pacte créatif enthousiaste renouvelant à l’infini le paysage textile.

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Caroline Clavier

PHOTOS

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éinterprétant les halls d’immeuble de Milan, beaux exemples de modernisme ou les années Memphis, Ariane Dalle, la directrice artistique d’Élitis se nourrit de références italiennes pour orchestrer ses quatre collections de tissus 2022. « Milano, Alchimia, Ambienti » affichent perspectives géométriques, lignes architecturées et un esprit jeu de construction, cher au designer Ettore Sottsass. Des motifs graphiques qui s’illustrent en couleurs franches ou jouent le contraste du noir et blanc. L’Italie toujours, avec « Craft Chic », les décors et fresques des palazzi refont surface en relief, patine d’or vieilli, fils métalliques et coups de pinceaux dans une version sophistiquée très « matière ».

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À L’ I TALI E NNE PA GE D E GAU C HE Ariane Dalle, directrice artistique chez Élitis, devant une composition murale, inspiration des collections 2022. Courant Memphis, graphismes et lignes architecturées donnent le ton. 1. « Architettura », collection Milano, couleur Esquisse Italienne, 4 coloris, coton et viscose, 183 € le m en 140 cm de L. En bas, série d’échantillons issus de la collection. PA G E D E D R O I T E 1. « Castello », collection Milano, couleur Parenthèse graphique, velours jacquard, 5 coloris, 169 € le m en 139 cm de large. 2. « Grafico », broderie sur jacquard, couleur Temps d’avance, collection Alchimia, 4 coloris, 132 € le m en 140 cm de L.

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ourrie des influences du Paris créatif de l’entredeux-guerres, la collection Parade de Pierre Frey évoque la folie et le foisonnement des ballets russes et les courants cubistes de l’époque.

Pour l’éditeur, l’artiste japonais Naoki Kawano en revisite les thèmes. Ses dessins s’illustrent par le mouvement géométrique à travers un assemblage de formes simples aux couleurs complexes. Partant des esquisses originales de l’artiste, la maison Pierre Frey révèle une nouvelle fois son sens de la couleur et du motif graphique jouant le relief des broderies et les jeux de matières sur du lin ou sur un modèle de tapis en laine nouée à la main de façon traditionnelle.

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L’ ÉC LAT CO ULEUR PAGE DE GA U C HE 1. Une œuvre de l’artiste Naoki Kawano sur le tapis en laine qu’il a réalisé en collaboration avec la maison Pierre Frey, « Petrouchka », collection Parade, couleur Olive, 200 x 300 cm, prix sur demande. 2. Dans le fond, « Bolero », collection Parade, couleur Miami, 2 coloris, polyester, 236 € le m en 142 cm de L. Dessus, « Funambule », collection Parade, couleur Tomette, 2 coloris, lin, 234 € en 126 cm de L. 3. « Prélude », collection Parade, couleur Original, 1 coloris, 100 % lin, 190 € le m en 138 cm de L. 4. Sur « Vladimir », collection Parade, couleur Tsarine, 3 coloris, lin, 210 € le m en 138 cm de large, « Petrouchka », papier peint intissé, collection Parade, couleur Multicolore, 1 coloris, 185 € le m en 134 cm de L. PAG E DE D R OIT E Naoki Kawano au milieu de la collection de tissus et de papiers peints qu’il a réalisés en collaboration avec la maison Pierre Frey. 1. « Fanfare », collection Parade, couleur Sorbet, 2 coloris, acrylique, 434 € le m en 131 cm de L. 2. « Centaure », collection Parade, couleur Galerie, 2 coloris, lin, 384 € le m en 130 cm de large. 3. « Petrouchka », papier peint intissé, collection Parade, couleur Multicolore.

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VIBRATIONS TEXTURÉES PAGE DE GAUCHE Choisi par Métaphores, les architectes Laurene B. Tardrew et Romain Jourdan du Studio Parisien dans le showroom, mis en scène par leurs créations. Celles-ci sont habillées des tissus de la collection Métaphores et réalisées par l’atelier Jouffre. À gauche, «Parcelle », Studio Parisien, panneau en plâtre, résine texturée, patine corail et émaillage brillant, conçue en collaboration avec Tollis. 1. « Wabi », collection Craft Gallery, couleur Obsidienne, 4 coloris, coton, lin et soie, 269 € le m en 145 cm de L. 2. Ottoman « A », Studio Parisien, par l’Atelier Jouffre, recouvert en « Caroube », collection Craft Gallery, couleur Sorgho, 10 coloris, coton et laine vierge, 287 € le m en 130cm de L, l’ensemble Métaphores. PA GE DE DR OI T E Emilie Paralitici, directrice artistique de Métaphores. 1. « Talisman », collection Craft Gallery, coloris Majorelle, 6 coloris, 282€ le m en 134cm de L. 2. «Wabi», collection Craft Gallery, couleur Feu, 4 coloris, coton, lin et soie, 269€ le m en 145cm de L, l’ensemble Métaphores.

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a directrice artistique de Métaphores, Emilie Paralitici, poursuit la fibre émotionnelle attachée à la maison Métaphores. Des motifs engagés, du relief, des reflets et du volume tissent l’humeur de la collection Craft Gallery. La terre, le bois, le cuir, texturent la surface de la collection. Des étoffes précieuses, fortes en couleur et en impressions, comme le spectaculaire « Talisman », qui joue l’expression d’une céramique cloisonnée mais aussi la douceur de teintes nude velours avec « Caroube » et « Suede ». L’objectif : faire corps avec le travail des architectes, comme le formalise leur collaboration avec Studio Parisien qui a mis en scène cette année la collection sur une série de ses récentes pièces de mobilier.

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a fusion du savoir-faire traditionnel et de l’innovation, chère à l’enseigne, tisse les inspirations d’une saison tournée vers deux tendances créatives fortes.

Le goût des grands classiques, porté par la collection Icônes , qui s’exprime notamment dans le retour du motif animalier, avec le modèle « Faon ». Précieux, sophistiqué, bénéficiant d’une approche semi-artisanale, conçu à partir d’anciens et rares métiers à tisser, ce velours jacquard reproduisant le pelage, joue l’exception. Plus nature, Massalia comme son nom l’indique, évoque le voyage et l’esprit ethnique, mise sur les tissages en fibres naturelles, la matité des matières, les influences végétales comme la douceur pastel des branches en ombre portée qui font vibrer le voilage « Cèdre ».

NAT URE EN TO IL E DE FOND PA G E DE G A U C HE Eric Valero, directeur artistique de Nobilis, à côté d’un de ses tableaux. 1. « Paros », collection Massalia, jacquard, 4 coloris, 125 € le m en 141 cm de L. 2. « Oia », Noir et Jaune, collection Massalia, lin, coton, laine et viscose, 5 coloris, 145 € le m en 144 cm de L. 3. Velours « Faon », collection Icônes, 2 coloris, 245 € le m en 135 cm de L. Céramique, Galerie Stimmung, lampe « Religieuse » de Pierre Chareau, Galerie MCDE, fauteuil « France », House of Finn Juhl, Galerie Triode. PAG E DE DR OI T E Voilage « Cèdre », collection Massalia, lin et polyester, 4 coloris, 143 € le m en 290 cm de L. Trois couleurs sont présentées ici avec le cyanotype, œuvre originale sur fond noir, qui a inspiré ce motif. Adresses page 152

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THÉ ÂT RAL

PA GE DE DR OITE « Evoluzione della civilità italiana », design Stefano Canziani, vinyle non tissé, reprend des chefs-d’œuvre de l’architecture italienne, édition limitée, sur mesure, disponible sur plusieurs supports, 107 € le m2, Londonart.

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© PIERRE FREY / SYLVIE BECQUET.

PA GE DE GAUCHE « Les Modèles », design Fanny Kuminn, collection Parade, coloris Multicolore, intissé satiné, 2 coloris, 185 € le m en 1,37 m de L, Pierre Frey.

T R A I T S D ’E S P R I T Avec un supplément d’âme et d’esprit, les collections de papiers peints appliquent sur les murs leurs effets de style, en nuances ou de façon très appuyée, en contrastes ou en camaïeux dilués à la manière d’une toile de fond parfois proche de l’aquarelle. Véritable support d’expression créatif, le papier peint se décline en version grisée ou grisaille, et s’adapte parfaitement à nos intérieurs parisiens.

Aurélie des Robert

© LONDONART.

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PANO RAMI QUE E T GRIS AI LL E PAGE DE GAUCHE 1. « Pins et Cyprès », panoramique, coloris noir et blanc, intissé ultra-mat, paysage de campagne romaine, 4 coloris, 995 € le panneau

de 2,50 x 4 m, Ananbô.

2 . « Mirage », design Charlotte Morot, panoramique, coloris Reflet Indigo, impression sur lin et support métallique, 3 coloris, 2 035 € le décor de 3 x 4,35 m, Asteré.

3. « Mont Rempart »,

panoramique, intissé, coloris marron et sépia, 65 € le m2, Les Dominotiers.

4. « Arizona », panoramique, coloris noir et blanc, intissé, 3 coloris, 395 € le décor de 3,20 x4,32m de L, Edito.

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1. ANANBÔ. 2. ASTERÉ. 3. LES DOMINOTIERS. 4. EDITO.

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FAU N E ET FLO R E 1. « Feuillage », dessin de Madeleine Castaing, coloris Gris, intissé, 5 coloris, 149 € le m en 1,20 m de L, Edmond Petit.

2. « Hassel », design Viola Grasten pour Nordiska Kompaniet en 1959, collection Scandinavian, Designers III, coloris Black & White, intissé, 3 coloris, 128 € le décor de 2,65 x 1,80 m, Boråstapeter chez Au fil des Couleurs.

3. « Macao », collection Autour du monde, coloris Noir, intissé, 4 coloris, 319 € le rouleau de 10,05 m en 0,70 m de L, Jean Paul Gaultier, Lelièvre Paris.

4. « Serenity », panoramique, coloris Bleu-Gris, papier moyen, peint à la main façon aquarelle, différents supports, 45,60€ le m2, Hovia.

1. EDMOND PETIT. 2. BORÅSTAPETER. 3. LELIÈVRE PARIS. 4. HOVIA. 5. CALICO. 6. COLE & SON. . ETOFFE.COM. 8. LONDONART.

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5. « Atmosphère », coloris Moonlight, surface métallique avec feuille appliquée à la main, 8 coloris, sur commande, 558 € le m2, Calico, Triode.

6. « Procuratie con vista », collection Senza Tempo, de Fornasetti, coloris Gris Foncé et Blanc Neige, intissé, 2 coloris, 249 € le rouleau de 10 m en 0,68 m de L, Cole & Son, Au fil des Couleurs.

7. « Pluie du soir à Matsunoshima », collection Etoffe.com x Agence Musées Nationaux, coloris Dusk, intissé, d’après une estampe d’Hasui Kawase, 1920, 658 € le panneau de 2,50 x 3,81 m, Etoffe.com 8 . « See Sea », design Giuseppe Restano, vinyle non tissé, sur mesure, disponible sur plusieurs supports, 107 € le m2, Londonart.

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G R A PHIS M E ET CO NT R A ST E PAG E D E G A UC HE 1. « Prête-moi ta plume », collection L’Odyssée, intissé, 3 coloris, 273 € le panneau 3 x 1,35 m de L, Maison Christian Lacroix, Designers Guild.

2. « Charcoal », collection Panoramique, coloris unique Noir & Blanc, intissé, 794 € le décor de 3 x 2,80 m de L, Élitis.

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© 1. DESIGNERS GUILD. 2. ÉLITIS. 3. ARTE INTERNATIONAL. 4. LONDONART.

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3. « Queen Cobra », design Moooi x Arte International, collection Extinct Animals, coloris Charcoal, support de fibres de sisal tissées à la main, 259 € le m en 0,90 m de L, Moooi, Arte International.

4. « Op’Art », collection Gallery, coloris Gris-Noir, intissé, 5 coloris, 76,81 € le rouleau de 10,05 m en 0,53 m de L, Casadeco.

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EX P R ES S ION S LIB R ES PAG E D E G AUC H E 1. « Bamboo », coloris Black & White, papier proche de l’impression au bloc traditionnelle, 62 coloris dans 2 variantes de motifs, 161 € le rouleau de 10 m en 0,53 m 2.

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et d’or, prix sur demande, Mooi, Arte International.

4. « Cloudscape », coloris Sand, impression sur vinyle, 4 coloris, 162 € le rouleau de 10 m en 0,68 m de L, Jane Churchill, Manuel Canovas.

Adresses page 152

© 1. LITTLE GREENE. 2. FARROW & BALL. 3. © MOOI / ARTE INTERNATIONAL. 4. JANE CHURCHILL / MANUEL CANOVAS

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de L, Farrow & Ball.

2. « Pines », coloris Ash, intissé, 4 coloris, 131 € le rouleau de 10 m en 0,52m de L, Little Greene.

3. « Saturnia », design Moooi x Arte International, collection Les Thermes, coloris Charcoal, technique fil à fil feuille d’argent

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INTÉRIEURS NUIT Des têtes de lits moelleuses comme des oreillers, des textiles aux couleurs crépusculaires, des tapis qui naviguent entre perspectives imaginaires et horizons lointains, reliefs et profondeurs des tissages. À cette palette intime et feutrée, la chambre s’adjoint le confort d’usage de dressings cabine ou de rangements à composer. Le tout sur fond de calme et de sérénité.

Julie Rebeyrol

© MAXALTO.

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I N SP IR AT I O N CH AMB R E - S ALO N « Filemone - Ovidio », par Antonio Citterio, tête de lit rembourrée, revêtue de tissu, structure en bois massif, piètement en MDF, polyuréthane et polyester, disponible en acier chromé brillant, verni nickel bronzé, ou en bois massif de chêne gris, chêne clair brossé, chêne noir brossé et chêne teinte fumé, L 190 x H 114 cm, plateau disponible en 4 largeurs, plusieurs configurations et finitions, prix sur demande, Maxalto.

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E SP RI T C ABI N E

PA GE D E D RO I T E 1 . « Gliss Master », par Vincent Van Duysen, système de dressing modulable, avec armoires et îlot, plusieurs configurations et finitions,

prix sur demande, Molteni & C. 2. « Eracle », dressing en bois massif, porte en double vitrage transparent, L 110 x P 63,5 x H 220 cm, plusieurs configurations et finitions, prix sur demande, Maxalto.

© MAXALTO.

PA GE D E GAUCH E « Alcova », par Antonio Citterio, lit à baldaquin, en chêne massif, tête de lit revêtue de tissu ou de cuir, structure en chêne massif, L 210 x P 230 x H 230 cm,

plusieurs finitions, prix sur demande, Maxalto.

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© 1. MOLTENI & C. 2. MAXALTO.

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© 1. SCAVOLINI. 2. BONALDO. 3. DEPASQUALE+MAFFINI. 4. POLIFORM.

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HABILLAGE TEXTILE PAG E DE G AUC H E 1. « Walk-in Fluida », par Design Vuesse, dressing avec modules ouverts et fermés, structure en mélaminé finition Gris Fer et panneaux finition Chêne Charbon, portes en verre fumé avec cadre finition Gris Anthracite, tiroirs et accessoires,

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CONFORT ABSOLU

multiplis de peuplier, plusieurs dimensions, à partir de 3630€, Cassina.

4. « Senzafine », dressing, panneau de particules de bois mélaminé, rangements ouverts combinant porte-cintres, tiroirs, étagères et plateaux plusieurs dimensions et finitions, réalisation sur mesure, prix sur demande, Poliform chez Silvera.

de lit habillée de tissu, structure en tube et panneaux multiplis, pieds métalliques, L 160 x H 200 cm, à partir de 4 626 €, Cinna.

3. « Bubble », par Sacha Lakic, lit habillé de tissu Orsetto Flex, en mousse, structure en sapin, multiplis de pin et panneaux de particules, L 202 x H 90 x P 266 cm, 5 710 €,

Roche Bobois.

4. « Park 1 », par Carlo Colombo, tête de lit et cadre de lit habillés de tissu, rembourrés en polyuréthane avec revêtement en fibre de polyester, structure en aluminium verni avec revêtement en fibre de polyester, plusieurs dimensions et finitions, à partir de 4346€, Poliform chez RBC Mobilier.

© 1. GAUTIER. 2. CINNA. 3. FLAVIEN CARLOD, BAPTISTE LE QUINIOU. 4. POLIFORM.

PAG E DE D RO IT E 1. « Montmartre », lit, en panneaux de particules revêtus de mélamine finition Chêne vintage, L 177 x P 223 x H 108 cm, plusieurs dimensions, 1 349 €, Gautier.

2 « Desdemone », par Nada Nasrallah et Christian Honer, tête

plusieurs dimensions, et finitions, prix sur demande, Scavolini Store Paris.

2. « Basket », par Mauro Lipparini, tête de lit habillée de tissu, structure bois et aggloméré, disponible avec sommier coffre, L 191 x P 233 x H 96cm, 2430€, Bonaldo.

3. « Moov », par Piero Lissoni, tête de lit revêtue de tissu ou de cuir, structure en

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PAY S A G E S I M A G I N A I R E S 1. « Sun Shaft », par Deirdre Dyson, collection 2022 All At Sea, tapis en laine et soie, 170 x 235 cm, 5 130 €, Deirdre Dyson.

2. « Sin Titulo 28 », par Harry Paul, en laine et soie, noué main, réalisé au Népal, s’inspire des détails chromatiques des peintures impressionnistes, plusieurs dimensions, 4 coloris, prix sur demande, Living Divani. 3. « Cano Madura », collection Inspiration, en laine et soie, l’évocation d’une rivière en Colombie, 20 966 €, Edition Bougainville. 4.« Formation 1 », par Edoardo Piermattei, en laine, 230 x 300 cm, plusieurs dimensions, à partir de 7 866 €, CC-tapis chez Silvera.

5. « Horizon Lake », en laine, une perspective sur l’horizon imaginée comme une aquarelle, D 250 cm, 3 380 €, Moooi Carpets chez RBC Mobilier. 6. « Mulholland II », Collection Overview, par Elliott Barnes, en laine, une exploration stylistique des territoires californiens, D 260 cm, prix sur demande, Tai Ping. 7. « Utah », par Nathalie Ryan, en laine et soie de bambou, noué main, une célébration des terres rocheuses de l’État de l’Utah, 250 x 300 cm, 10 215 €, Edition 1.6.9.

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© PAGE DE GAUCHE, SDP PAGE DE DROITE, 1. FRETTE. 2. SÉBASTIEN SIRAUDEAU. 3. SOCIETY LIMONTA. 4. D3 STUDIO - ANDRÉ RENAULT. 5. MAEVA DELACROIX. 6. TRECA. 7. ROMAIN RICARD. 8. HÄSTENS. 9. FRANCIS AMIAND.

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B EL L ES MAT I ÈRES 1. « Triplo Bourdon », housse de couette, en popeline de coton, brodée, 390 €, et « Triplo Bourdon », taies d’oreillers, « Herringbone », coussins, à partir de 100 €, Frette.2. « Premium », collection Toronto, couette, en duvet, plumettes, satin et coton, à partir de 323€, Pyrenex. 3. Collection SS2022, drap, en coton, et taies d’oreillers, en ramie, prix sur demande, et Malfi », jeté de lit, en laine et soie, prix sur demande, Society Limonta. 4. « Hybrid’O », matelas, mousse Elastorem® Soja, 1 948 € et « Essentiel », sommier revêtu de tissu Natural, prix sur demande, l’ensemble André Renault. 5. « Nuage », jeté de lit, en laine et lin, 520 €, et coussins en laine et lin, à partir de 160 €, Cap d’Arsène. 6. « Imperial », tête de lit capitonnée, revêtue de tissu, 650 € et « Imperial Infini », matelas, et sommier à lattes, prix sur demande, Treca. 7. « Nuit Blanche », housse de couette et taies d’oreiller, en satin de coton, à partir de 315 €, et 70 €, Yves Delorme. 8. « Hästens 2000T », matelas et base habillés de tissu, 34 390 €, et couette, en duvet d’oie et coton, 11 €, Hästens. 9. « Anouk », housse de couette, en satin de coton, à partir de 119 € et « Anouk », taies d’oreillers et « Elena », plaid, en laine, prix sur demande, Madura.

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I N SP IR AT I O N 2.

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T I S S A G E S I N S P I R É S 1. « Galée », tapis en coton, laine et kutchi, une laine de tisserands indiens, 90 x 150 cm, plusieurs coloris, 390€, Caravane.

2. « Ruban », par Fabien Cappello, en laine filée à la main en Iran, teintes naturelles, extrait de la collection anniversaire célébrant les 20 ans de la maison, 300 x 200 cm, disponible sur mesure, 7 900 €, Parsua à la Galerie Chevalier. 3. « Penny Lane », en jute tressé, réalisé à la main, 180 x 250 cm, 1300€, Elitis.

4. « Coquelicot », par Fabrice Berrux, en polyamide soyeux, tufté puis imprimé, D 320 cm, 3 400 €, Roche Bobois. 5. « Seashell », par Deirdre Dyson, collection 2022 All At Sea, en laine tibétaine et soie, D 250 cm, 13 270 €, Deirdre Dyson. 6. « Agosto Camel », par Constance Frapolli, en laine, tufté main, un jeu d’ombres et de lumière, 250 x 350 cm, 1821 €, Ligne Roset. 7. « Amos », collection Cosmati, par Charles Zana, en laines afghanes et soie filée à la main, nœud tibétain, arasage & ciselure manuelle, extrait d’une collection rendant hommage aux mosaïstes italiens du XII e siècle, 182 x 255 cm, 5 866,44 €, Galerie Diurne.

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© PAGE DE GAUCHE, SDP. PAGE DE DROITE, 1. CARAVANE. 2. BOCONCEPT. 3. © OLIVER FRITZE POUR MAISON DE VACANCES. 4. POLIFORM. 5. ALBERTO BRAVINI - LISSOY. .6. CALLIGARIS. 7. MOLTENI & C. 8. MINOTTI. 9. SOCIETY LIMONTA.

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EN DO UC EUR 1. « Bora », drap housse et taies, en percale de coton, à partir de 75 €, et « Lana », couvre-lit, en lin, 485 €, Caravane. 2. « Austin », par Henrik Pedersen, tête de lit en tissu Cotton Velvet, avec sommier, 3 399 €, BoConcept. 3. « Cocoon Ocre Givré », housse de couette, en lin, à partir de 280 €, et linge de lit « Basic » en lin , prix sur demande, Maison de Vacances. 4. « Chloé », par Carlo Colombo, tête de lit et sommier revêtus de tissu Naxos, en polyuréthane, cadre en métal, disponible en cuir, à partir de 4 709 €, Poliform chez RBC Mobilier. 5. « Lin Lavé Caramel », housse de couette, en lin, 235€, et taies « Satin de Lin Ardoise », en satin de lin, « Lin Lavé Chambray Caramel » et « Lin Lavé Miel », en lin, à partir de 41 €, Lissoy. 6. « Fluff », par Daniele Lo Scalzo Moscheri, tête de lit revêtue de tissu, 1 875 €, Calligaris. 7. « Azul », par Nicola Gallizia, lit, en cuir ou tissu, prix sur demande, Molteni & C chez Silvera. 8. « Brasilia Bed », par Marcio Kogan/Studio mk27, lit, avec lattes en noyer, structure en palissandre, à partir de 10 500 €, Minotti chez Silvera.

9. Collection SS2022, coloris Girasole, drap, en coton, et taies en ramie, prix sur demande, et «Malfi», jeté de lit, en laine et soie, prix sur demande, Society Limonta. Adresses page 152

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RECETTES

L’envolée chocolatée RECETTES

1.

Bérengère Abraham P H O T O S Valérie Lhomme

2.

1. Choux chocolat-café Pour une douzaine de choux.

Préparation 30 min. Congélation 30 min.

Cuisson 30 min.

Pour les choux. 20 cl d’eau, 3 g de sel fin, 15 g de sucre en poudre, 60 g de beurre demi-sel, 1 fève tonka, 120 g de farine, 4 œufs. Pour le craquelin. 45 g de beurre ramolli, 45 g de cassonade, 30 g de farine, 5 g de cacao, fleur de sel. Pour la ganache. 60 g de chocolat noir haché, 40 g de crème liquide. Pour la crème au café. 30 cl de crème liquide, 3 c. à soupe de mascarpone, 15 g de café soluble, 30 g de sucre en poudre.

Préparez la ganache. Faites chauffer la crème liquide puis versez-la sur le chocolat haché. Lissez l’ensemble et réservez au frais. Préparez le craquelin en travaillant le beurre mou avec la cassonade. Ajoutez la farine, le cacao et une pincée de fleur de sel. Étalez cette préparation entre 2 feuilles de film alimentaire puis placez la feuille de craquelin au congélateur pendant 30 min. Coupez alors des disques de craquelin d’environ 2,5 cm de diamètre puis replacez-les au frais. Préchauffez le four à 200 °C. Dans une casserole, faites bouillir l’eau avec le sel, le sucre et le beurre. Râpez dans le mélange la fève tonka. Lorsque le mélange bout et que le beurre est parfaitement fondu, versez la farine en une seule fois en remuant vivement avec une spatule en bois. Faites dessécher la pâte sur le feu pendant 2 min en la remuant énergiquement. Puis, hors du feu, incorporez les œufs un par un jusqu’à ce que la pâte ait tout absorbé. Au final, la pâte à choux doit être lisse et brillante, un peu molle et doit se détacher des parois de la casserole. À l’aide d’une poche à douille ou d’une cuillère, dressez alors des petits choux de la taille d’une grosse noix sur une plaque à pâtisserie recouverte de papier sulfurisé puis déposez un disque de craquelin sur chaque chou.

Enfournez-les pour 30 min et ouvrez le four quelques secondes à mi-cuisson afin d’évacuer la vapeur présente à l’intérieur. Laissez les choux refroidir à la sortie du four. Diluez le café soluble dans 2 c. à soupe d’eau tiède.

Fouettez la crème liquide bien froide et

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3.

le mascarpone en chantilly puis lorsque l’ensemble est bien ferme, ajoutez le sucre en poudre et le café. Fouettez à nouveau et garnissez une poche à douille cannelée avec cette préparation.

Coupez les choux en 2 puis déposez une cuillerée de ganache sur la base du chou puis déposez un beau toupet de chantilly au café par-dessus. Posez le chapeau sur la crème puis réservez au frais jusqu’au moment de servir.

2. Bûche tiramisu roulée Pour 4 à 6 personnes.

Préparation 35 min. Cuisson 10 min.

Réfrigération 2 h 30.

Pour la génoise. 20 g de cacao amer en poudre, 6 œufs, 100 g de sucre en poudre, 100 g de farine, sel fin. Pour la mousse.

250 g de mascarpone, 2 jaunes d’œuf, 3 blancs d’œuf, 2 feuilles de gélatine, 100 g de sucre en poudre, 1 gousse de vanille. Pour le décor. 15 cl d’expresso, cacao en poudre.

P r é c h a u f f e z l e f o u r à 18 0 ° C .

Commencez par la génoise. Séparez les blancs des jaunes d’œuf. Fouettez les jaunes avec le sucre en poudre jusqu’à ce que le mélange blanchisse puis incorporez-y délicatement la farine. Fouettez les blancs en neige bien fermes puis serrez-les avec une pincée de sel. Incorporez délicatement les blancs d’œuf à la précédente préparation puis étalez la génoise sur une plaque de cuisson couverte de papier sulfurisé. Laissez cuire pendant 10 min jusqu’à ce que la génoise soit bien dorée.

Décollez-la délicatement, posez-la sur un torchon propre puis roulez la bûche et laissez-la refroidir. Préparez la crème. Faites ramollir la gélatine dans un bol d’eau froide. Fouettez les jaunes d’œufs avec le mascarpone et le sucre en poudre. Fendez et grattez la gousse de vanille puis incorporez les grains récoltés. Fouettez les blancs d’œuf en neige bien fermes. Faites chauffer la crème puis incorporez-y hors du feu la gélatine égouttée entre vos doigts.

Mélangez bien puis incorporez la crème au mélange au mascarpone. Incorporez alors les blancs d’œuf puis réfrigérez pendant 30 min. Déroulez la génoise puis arrosez-la généreusement avec le

4.

café puis étalez la crème au mascarpone dessus. Roulez délicatement la génoise pour obtenir un beau roulé. Étalez un peu de crème autour du roulé.

Poudrez généreusement avec du cacao et réservez au frais 2 h avant de déguster.

3. Café latte chocolat Pour 4 verres Préparation 10 min.

8 carrés de chocolat noir, 30 cl de café expresso, 30 cl de lait entier, 20 cl de crème liquide bien froide, 20 g de cacao en poudre + 5 g pour le décor, 15 g de sucre en poudre.

Concassez grossièrement le chocolat puis répartissez-le dans 4 verres.

Fouettez la crème liquide bien froide en chantilly. Ajoutez le sucre en poudre puis le cacao et mélangez bien.

Garnissez une poche à douille cannelée avec la chantilly cacao. Fouettez le lait tiède pour le faire mousser. Versez le café bien chaud sur le chocolat puis ajoutez le lait mousseux par-dessus.

Enfin, ajoutez un toupet de chantilly au cacao sur chaque verre. Poudrez avec le reste de cacao et dégustez sans attendre.

4. Reine de Saba au chocolat et aux noisettes Pour 6 personnes Préparation 25 min. Cuisson 45 min.

250 g de chocolat noir, 250 g de beurre demisel, 250 g de sucre blond de canne, 250 g de poudre de noisette, 60 g de noisettes, 8 œufs.

Beurre pour le moule, cacao pour saupoudrer.

Faites fondre au bain-marie le chocolat et le beurre. Séparez les blancs des jaunes d’œuf puis fouettez les jaunes avec la moitié du sucre et ajoutez-les dans le mélange au chocolat. Faites griller à sec les noisettes en poudre puis ajoutez-les dans la préparation avec les noisettes entières hachées. Enfin fouettez les blancs d’œuf en neige bien fermes et ajoutez-y le reste du sucre. Incorporez-les à la préparation.

Garnissez un grand moule beurré avec cette pâte puis enfournez pour 45 min environ. Laissez refroidir le gâteau, démoulez-le et poudrez-le de cacao.

5. Mousses épicées chocolat noir Pour 6 coupes Préparation 40 min. Cuisson 30 min.

Pour la mousse café-cardamome. 150 g de

5.

chocolat blanc, 35 cl de crème liquide, 10 g de café soluble, 1 c. à café de cardamome en poudre. Pour la mousse chocolat-gingembre.

175 g de chocolat noir, 10 cl de lait entier, 1 jaune d’œuf, 4 blancs d’œuf, 10 g de sucre en poudre, 1 c. à café de gingembre en poudre.

Commencez par la mousse chocolat.

Faites fondre le chocolat en morceaux au bain-marie puis mélangez le lait avec le gingembre. Ajoutez le lait dans le chocolat fondu puis lissez bien le tout.

Ajoutez le jaune d’œuf et continuez à bien mélanger. Fouettez les blancs d’œuf bien fermes en neige puis ajoutez le sucre en poudre et serrez-les bien. Incorporez-les délicatement au mélange chocolaté en 3 fois puis réservez cette préparation 15 min au congélateur. Pendant ce temps, réalisez la mousse au chocolat blanc. Faites fondre le chocolat blanc doucement au bain-marie et diluez le café soluble avec la cardamome dans 2 c. à soupe de crème liquide tiède. Mélangez au chocolat blanc. Fouettez la crème liquide restante bien froide en chantilly puis incorporez-la délicatement au chocolat blanc. Garnissez une poche à douille double avec d’un côté la mousse au chocolat et de l’autre la mousse au café. À l’aide de cette poche, dressez les mousses ensemble dans des coupes ou des verres. Si vous ne possédez pas de poche double, vous pouvez dresser les mousses l’une après l’autre. Placez au frais pour 2 h avant de déguster.

6. Sachertorte Pour 8 à 10 personnes Préparation 40 min. Cuisson 50 min.

Réfrigération 2 h 30 1 c. à soupe bombée de confiture de fruits rouges, 2 c. à soupe de gelée de groseilles, 3 c. à soupe de confiture de framboise. Pour les gâteaux. 400 g de pâte d’amandes, 200 g de sucre en poudre, 160 g de jaunes d’œuf, 150 g d’œuf, 150 g de blanc en neige, 50 g de chocolat noir fondu, 50 g de beurre fondu, 50 g de farine, 25 g de cacao en poudre. Pour la ganache. 300 g de chocolat noir fondu, 50 cl de crème fleurette, 25 g de miel, 100 g de beurre demi-sel.

Dans le bol d’un batteur, placez la pâte d’amandes avec 140 g de sucre en

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RECETTES

6.

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poudre, puis travaillez à la feuille pour obtenir un mélange souple. Ajoutez le reste de sucre en poudre dans les blancs d’œuf en neige. Ajoutez à la pâte d’amandes les jaunes d’œuf puis les œufs entiers. Incorporez un tiers des blancs d’œuf dans le chocolat mélangé au beurre fondu. Ajoutez la farine tamisée avec le cacao dans le bol du batteur, ajoutez le chocolat fondu et enfin le reste des blancs d’œuf. Beurrez 3 petits moules à manqué gigognes, puis remplissez-les avec la pâte à gâteau.

Enfournez le petit pour 35-40 min, les 2 autres pour 50 min. Préparez la ganache : faites bouillir la crème avec le miel, puis mélangez-la avec le chocolat fondu. Laissez refroidir à température ambiante puis ajoutez le beurre en morceaux en mixant. Réfrigérez 30 min. À la fin de la cuisson, démoulez les gâteaux, laissez-les refroidir et coupez chacun en 2 dans l’épaisseur. Étalez la confiture de fruits rouges à l’intérieur du petit gâteau, la gelée de groseilles dans le moyen et la confiture de framboise dans le plus grand. Répartissez de la ganache sur 3 des 6 disques puis refermez les gâteaux et superposez-les du plus grand au plus petit. Enveloppez généreusement le gâteau ainsi formé de glaçage au chocolat et réfrigérez au moins pour 2 h avant de servir.

7. Cheesecake marbré Pour 4 à 6 personnes.

Préparation 35 min. Cuisson 1 h.

Réfrigération 12 h.

600 g de fromage du type Philadelphia, 150 g de sucre en poudre, 1 c. à soupe de fécule de maïs, 3 œufs, 15 cl de crème liquide, 1 gousse de vanille fendue et grattée, 180 g de chocolat noir, 1 tasse d’expresso, quelques gouttes d’extrait de café. Pour la croûte. 180 g de biscuits type digestive, (biscuits anglais) 80 g beurre demi-sel.

Préchauffez le four à 180 °C. Mixez les biscuits pour les réduire en miettes.

Faites fondre le beurre et ajoutez-le aux biscuits mixés. Beurrez un moule à charnière et tapissez la précédente préparation dans le fond du moule.

Réservez au réfrigérateur. Dans un saladier, fouettez le fromage frais avec le sucre, la fécule de maïs, les graines de vanille et mélangez bien. Incorporez les œufs. Fouettez la crème liquide bien froide à l’aide d’un batteur électrique et incorporez cette chantilly pas trop ferme à la précédente préparation. Faites fondre le chocolat au

152

ADRESSES

8.

bain-marie. Séparez la préparation en 2, ajoutez le chocolat dans la première partie, le café et l’extrait de café dans la seconde. Versez la crème dans le moule en intercalant les préparations au chocolat et au café. Donnez quelques tours de cuillère pour obtenir l’effet marbré puis enfournez pour 1 h puis laissez le cheesecake refroidir dans le four éteint à la fin de la cuisson. Placez le cheesecake au frais et laissez-le refroidir 12 h avant de le déguster.

8. Merveilleux chocolat-café Pour 4 à 6 personnes Préparation 35 min. Réfrigération 8 h.

Cuisson 1 h 40.

Pour la meringue. 4 œufs, 200 g de sucre en poudre, 20 g de cacao en poudre. Pour la crème au café. 30 cl de crème liquide, 10 g de sucre en poudre, 20 g de café moulu, 1,5 feuilles de gélatine, 2 c. à soupe de mascarpone. Pour la crème au cacao. 30 cl de crème liquide, 2 c. à soupe de mascarpone, 30 g de sucre en poudre, 15 g de sucre en poudre.

La veille, préparez la crème au café.

Faites chauffer la crème liquide puis ajoutez-y le café et laissez infuser 30 min.

Faites ramollir la gélatine dans un bol d’eau froide. Filtrez la crème. Placez-la sur feu doux puis lorsqu’elle est chaude, ajoutez la gélatine égouttée entre vos doigts et mélangez bien. Laissez la crème refroidir au réfrigérateur. Commencez par préparer les meringues. Fouettez les blancs d’œuf en neige bien fermes puis incorporez le sucre en poudre petit à petit pour obtenir une belle meringue lisse et brillante. Ajoutez ensuite délicatement le cacao. Préchauffez le four à 110 °C. Déposez sur une plaque de cuisson couverte de papier sulfurisé 3 disques de meringue de 20 cm de diamètre environ puis enfournez-les pour 1 h 30. Éteignez ensuite le four et laissez les meringues refroidir dans le four fermé.

Préparez la chantilly au cacao, fouettez la crème avec le mascarpone puis lorsque le mélange est très ferme, ajoutez le sucre et le cacao et fouettez à nouveau. Ajoutez le mascarpone dans la crème au café puis fouettez-la comme une chantilly.

Ajoutez le sucre quand le mélange est bien ferme. Répartissez la crème au cacao sur 2 des 3 disques de meringue.

Empilez-les les uns sur les autres puis enrobez l’ensemble avec la crème au café.

Enfin réalisez des copeaux de chocolat puis poudrez-les sur le gâteau. Réservez au frais jusqu’au moment de servir.

Pôles d’attraction page 23 Alki. alki.fr AP collection. apcollection.be Atelier d’architecture Franck Hammoutène. franckhammountene. fr Atelier Tortil. ateliertortil.com B er n a rd aud . ber na rdaud.com Blanche. 21, rue Blanche, 75009 Paris.

Tél. 01 42 40 12 12 et 21blanche.com Casa Lopez. 4, rue du Mail, 75002.

Tél. 01 42 21 91 42 et casalopez.com Ciclotte. ciclotte.com DAS Studio. das-studio.fr DCW Editions. dcwe.fr Degrenne. degrenne.fr Dior. dior.com Dior Maison. dior.com Dior Spa au Cheval Blanc Paris. chevalblanc.com Dyson. dyson.fr ER Studio. erstudiola. com Ethimo. ethimo.com Forestier. forestier.fr Fornasetti. fornasetti.com Gabor Palotai Design. gaborpalotai. com Galerie Avant-Scène. 4, place de l’Odéon, 75006. Tél. 01 46 33 12 40 et avantscene.fr Galerie Sandy Toupenet. sandytoupenet.com Galerie Tourrette. 70, rue de Grenelle, 75007.

Tél. 06 33 85 98 99 et touretteparis.com Graf. grafparis.com Habitat. habitat. fr Hock. hockdesign.de Juan Pablo Heredia. jpheredia.com JVD. jvd.fr Karman. karmanitalia.it Klay. 4 bis, rue Saint-Sauveur, 75002 Paris. Tél.

01 40 26 0000 et klay.fr L’Usine SaintLazare. usinesportsclub.com L’Usine.

1, cour du Havre, 75008 Paris. Tél. 01 84 79 40 40 et usinesportclub.com L/ Uniform. luniform.com La Maison de Commerce. lamaisondecommerce. com Le Centre Élément. lecentre-element.com Le Cercle Boxing. 6, rue de Clignancourt, 75018 Paris. Tél. 01 84 88 62 27 et lecercle-boxing.com Le Tigre Yoga Club Chaillot. 19, rue de Chaillot, 75116 Paris. Tél. 09 84 54 17 34 et tigre-yoga.com Lelièvre. lelievreparis.com LightAir. lightair.com Ligne Roset Contract. ligne-roset-contracts. com L iv s d a l. liv sda l.com L ou ie George Michael. louiegeorgemichael. com Louis Vuitton. fr.louisvuitton. com Lululemon. lululemon.fr Matteo Cibic. matteocibicstudio.com Maximo R ier a . ma x imor ier a.com Mer ve K a hra ma n. mer vekahraman.com mp12. mp12.se Ogata Paris. 16, rue Debelleyme, 75003, ogata.com Pierre Frey. pierrefrey.com Prestige. prestigeitaly.com Ramy Fischler. rfstudio. fr Riise. 43, rue Etienne Marcel, 75002 Paris et riise-yoga.com RS Barcelona. rs-barcelona.com Scarlet Splendour. scarletsplendour.com Serax. serax. com Stéphane Margolis. stephanemargolis.com Technogym. technogym. com The Conran Shop. conranshop.fr The Future Perfect. thefutureperfect. com Thevenon. thevenon1908.com L’homme des bois page 36 Show room Philippe Hurel. 4 ter, rue du Bouloi, 75001. Tél. 01 53 0 0 95 0 0 et phi l ippe - hu rel.com Paysages puzzle page 48 L u c i a S e l l i e r. lu c i a s el l ier.com Gris-Gris page 58 Chadi Abou Jaoude. 22, rue Stendhal, 75020. Tél. 06 14 90 05 11 et chadiaboujaoude.com ou insta @chadi. abou.jaoude B&B Italia. 35, rue du Bac, 75007 01 55 35 14 35 et bebitalia.com Binoche et Giquello. 5, rue de la Boétie, 75008. Tél. 01 47 42 78 01 et binocheetgiquello.com Cassina Rive Gauche. 236, bd Saint-Germain, 75007. Tél. 01 42 84 92 92 et cassina. com EFI Design. 7 rue du Parc, 49280 St Christophe du Bois. Tél. 02 41 71 12 12 et efidesign.fr Flos. 15, rue de Bourgogne, 75007. Tél. 01 53 85 49 93

et flos.com Fornasetti. fornasetti.com Foscarini. foscarini.com Fritz Hansen. fritzhansen.com Inbani. inbani.com Kvadrat. 33, rue Charlot, 75003. Tél.

01 42 44 29 29 et kvadratshop.com La Palma. lapalma.it Limited Edition. 11, rue de Mézières, 75006. Tél. 01 45 48 90 75 et le.be Norman Copenhagen. normann-copenhagen.com Poliform. poliform.it Porcelanosa. 45, rue du Bac, 75007. Tél. 01 42 84 84 00 et porcelanosa.com Ritmonio. ritmonio.it SaintLuc. santluc.fr School Gallery Olivier Castaing. 322, rue Saint-Martin, 75003. Tél. 01 42 71 78 20 et schoolgallery.fr Silvera. 58, avenue Kléber, 75016.

Tél. 01 53 65 78 78 et silvera.fr Tacchini. tacchini.it Vibia. vibia.com Vitra. 5, rue Boudreau, 75009. Tél. 01 56 77 07 77 et vitra.com Zanotta. zanotta.it Déco-thérapie page 70 Galerie Le Berre Vevaud. 20, rue de Verneuil, 75007. Tél. 01 42 61 41 31 et leberrevevaud.com Agence d’architecture Le Berre Vevaud. 35, rue de l’Annonciation, 75016. Tél. 01 45 24 42 00 et leberrevevaud.com Arte International. 6, rue de l’Abbaye, 75006. Tél. 01 46 33 86 97 et arte-international.com Articolo. articololighting. com Aurélien Serre. Marché Serpette.

110 Rue des Rosiers, 93400 Saint-Ouen.

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