Industrie du Maroc Magazine N˚38

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afrique

Avis d’expert de la Banque Mondiale sur l’investissement en Afrique

Albert G. Zeufack : « l’investissement privé, une clé pour la croissance durable » L’investissement en Afrique doit être encadré et stratégique et l’aide publique au développement doit servir de levier pour attirer d’autres capitaux. L’investissement privé est un levier accélérateur de croissance. Mais encore il faudrait que la confiance entre africain rêgne pour favoriser les investissements locaux et étrangers. d’infrastructures ». Une mission confiée à la filiale de la banque Mondiale, SFI et qui consiste à utiliser les fonds de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (Miga) pour toucher les couches du secteur privé auxquelles l’institution n’a pas pas encore accès. Le but, c’est que les financements concessionnels accordés par les institutions servent de levier pour attirer les investisseurs. Nous visons en particulier les fonds de pension des pays avancés, qui placent aujourd’hui plusieurs centaines de milliards de dollars en Europe et aux États-Unis, à des taux extrêmement bas. Moins de 1 % de ces fonds apporteraient déjà une contribution extraordinaire au financement des infrastructures à travers le continent.

Mettre le privé sur orbitre et éviter les erreurs du passé Pour l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, le financement des infrastructures est important certes pour donner un cadre plus approprié et favorisant plus facilement les rentabilités économiques. Mais tout ne doit pas être laissé entre les mains des Etats, le privé doit jouer sa partition. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Il faut savoir lui proposer un terrain favorable. L’expert de la Banque mondiale insiste sur la nécessité de mobiliser l’investissement privé pour en faire le moteur de la croissance en Afrique. Il prône « des réformes pour développer les marchés locaux de capitaux, renforcer l’efficacité des services publics et accroître la quantité et la qualité 38 N° 38 Août 2018

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des infrastructures ». Il estime que les entreprises privées devraient meme anticiper ce tournant qui leur met en orbiter pour profiter des inombrables opportunités qu’offre le continent. Albert G. Zeufack prévient les Etats contre d’éventuel retour des modèles d’ajustements fiscaux menés dans les années 1980 et qui avaient provoqué une forte baisse des taux d’investissement et une limitation de la croissance du continent. « Pour éviter de répéter ce type d’erreur, nous devons développer de nouveaux outils qui garantissent l’investissement privé tout en réduisant le risque ». Albert G. Zeufack précise que la banque Mondiale œuvre à « inciter les investisseurs privés, étrangers et locaux, à s’engager dans les projets

La SFI dans la danse. « La SFI prête une attention soutenue au développement du secteur privé local, pour que se multiplient les joint-ventures entre investisseurs étrangers et locaux, qui donnent d’excellents résultats. Les uns apportent les financements, les autres leurs connaissances du terrain. En Afrique, le problème ne vient pas du rendement des projets, qui est aussi élevé que dans le reste du monde, mais des risques qui leur sont liés. Et, sur ce point, les garanties que nous apportons peuvent aider », explique Albert G. Zeufack. Les cadres macroéconomiques les plus stables sont les meilleurs terreaux d’investissements. La banque mondiale travaille avec les gouvernements pour stabiliser les cadres macroéconomiques, en réduisant l’inflation, en stabilisant les taux de change, en s’assurant que les pays lèvent suffisamment

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