ENTRETI EN Mouad MKAMEL «mon objectif est de rendre le venin des scorpions un patrimoine national comme le phosphate» Propos recueillis par Asmae BOUKHEMS
Dans cette interview, le chercheur Mouad MKAMEL nous rapproche du dispositif VES 4, et de cette invention 100% Marocaines d’un robot léger et facilement portable qui peut être programmée pour différents tailles de scorpions.
Des chercheurs marocains de l’université Hassan II Ben M’Sik à Casablanca ont inventé un robot pour extraire le venin des scorpions.
I
DM : Pouvez-vous présenter le dispositif VES4 aux lecteurs ? C’est un dispositif automatisé d’extraction de venin scorpionique rapide et sécurisé, destiné aux laboratoires et industries pharmaceutiques spécialisés dans le développment des principes actifs et production d’antidotes. La méthode classique est risqué, elle peut provoquer des dégats graves à l’experimentateur et au scorpion. Ce dispositif est le résultat de plusieurs années de recherche en collaboration avec plusieurs acteurs à l’échelle national et international.
réduire le fléau des piqûres de scorpion? Un antivenin vise à arrêter les effets du venin, et donc tout dégât supplémentaire, sa production nécissite l’usage du venin qu’on peut extraire en masse grace au dispositif. Ya t-il des suggestions pour commercialiser cette invention 100% Marocaine à l’échelle nationale et internationale ? Pour l’instant cette machine est commercialisé à l’échelle internationale surtout à la turquie et l’iran.
IDM : Comment la machine peut être utilisée dans la recherche sur le cancer et peut aussi permettre de développer de nouveaux médicaments ? La recherche s’intéresse déjà depuis plusieurs années aux venins pour comprendre leurs mécanismes d’action et mettre au point des anti-venins et divers médicaments. Un médicament a déjà été produit contre l’hypertension artérielle à partir du venin. Aujourd’hui, des millions de personnes utilisent ce remède. La fabrication d’un nouveau médicament antidouleur pourrait remplacer la morphine qui comporte beaucoup d’effets secondaires gênants, et constituerait une réelle avancée pour les patients. IDM : Comment la machine peut
IDM : Comment vous trouvez le niveau de la recherche scientifique au Maroc? Insuffisance des ressources humaines, budget sectoriel dérisoire, manque de convergence entre les différents départements, difficultés linguistiques... Autant de contraintes à surmonter par le Maroc pour promouvoir la recherche scientifique qui peine à décoller alors que son développement est un enjeu majeur. Il faut aussi miser sur l’amélioration du système d’évaluation du secteur en tant que catalyseur de développement de la recherche.
20 N° 43 Février 2019
INDUSTRIE DU MAROC
IDM : Parlez-nous de la classification précise des scorpions sur le territoire marocain selon les espèces? 70% des espèces de scorpions venimeux
du monde se trouvent au large du grand sahara du maghreb surtout au maroc, les scientifiques s’intéressent aux genre Buthus et Androctonus qui englobent plusieurs espèces et sous espèces dont quelques unes sont endémiques. IDM : Votre biographie ? Né à Casablanca en 07/04/1986, j’ai pris mes diplomes LMD( licence, master et doctorat ) à l’université Hassan II Casablanca qui mon partenaire scientifique durant tous mon cursus de recherche. Je suis actuellement enseignant, et je poursuit mes recherche au laboratoire biologie et santé de UH2C. J’ai pris la médaille d’exellence d’enseignant chercheur de 2018 et j’ai participé à plusieurs manifestations scientifiques à l’échelle mondial et j’ai raporté pas mal de prix à l’université et au Maroc. Marié avec 2 enfants. Un dernier mot J’aime bien mon pays, j’ai eu plusieurs opportunités séduisantes à l’étrangers et j’ai refusé bravement. Mon objectif est de développer ce domaine dans mon pays, et rendre le venin un patrimoine national comme le phosphate. Aussi former la nouvelle generation pour assurer de nouveaux experts en venimologie.