Pulsations Magazine juillet - septembre 2023

Page 24

Pulsations

Junior

Les coups de soleil

Odorat

De nouveaux tests olfactifs

DOSSIER Arts

Au cœur de l’hôpital

Juillet-Septembre2023

L’essentiel, c’est vous.

Vous faire bénéficier du plus haut niveau de maîtrise et de sécurité accessible à tout moment.

Juillet - Septembre 2023

Octobre - Décembre 2020

IMPRESSUM Editeur Bertrand Levrat, Hôpitaux universitaires de Genève, Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, CH-1211 Genève 14, www.hug.ch Réalisation Bertrand Kiefer, Michael Balavoine, Planète Santé / Médecine et Hygiène, www.planetesante.ch Responsable de publication Frédérique Tissandier Rédactrice en chef Suzy Soumaille Edition Joanna Szymanski, Giuseppe Costa Maquette et mise en page Jennifer Freuler, Bogsch & Bacco Publicité Michaela Kirschner, pub@medhyg.ch Abonnements Version électronique : gratuit, www.hug.ch/ pulsations-magazine. Version papier : gratuit, Tél. 022 702 93 11, www.pulsations.swiss Fiche technique Tirage :38’900 exemplaires, 4 fois par an. Référence 441696, ISSN 2813-5385 — La reproduction totale ou partielle des articles contenus dans Pulsations est autorisée, libre de droits, avec mention obligatoire de la source.

Crédits couverture: Adobe Stock, Science Photo Library Crédits sommaire : Adobe Stock, Jordi Ruiz Cirera, Herbert Goetsch, François Wavre | Lundi 1

Pulsations 1
Sommaire
04 24 34 38 Témoignage
lupus ne m’empêche plus de vivre ma vie » Actualité 04 Nouvelle consultation d’ophtalmologie 07 La révolution du cartilage 08 Mieux supporter la dialyse 10 Un nouveau test olfactif 12 Le portrait Pr Pascal Bonnabry, pharmacien-chef de l’hôpital 22 L’invité Pr François Ansermet : la Maison de l’enfance et de l’adolescence 24 Reportage Les cuisines des HUG 27 Vrai-faux L’eau 28 L’infographie Le don du sang 30 Partenariat Les HUG au Burkina Faso 32 Traumatisme Le coup du lapin 34 Rencontre Pre Valentina Garibotto, experte en médecine nucléaire 36 L’organe La vulve 40 Junior Les coups de soleil 42 Mieux-vivre Prendre soin de sa santé mentale 44 Brèves Agenda 48 Livres & Web Pour en savoir plus 14 DOSSIER ARTS Au cœur de l’hôpital
« Le

Un travail qui a du sens

Vous cherchez un nouveau défi professionnel?

Alors envoyez-nous votre candidature dès maintenant et soutenez les personnes âgées dans leur vie quotidienne.

Senevita Casa Genève

Rue Jacques-Grosselin 8, 1227 Carouge

Téléphone 022 340 40 95, jobs.senevita.ch

Choisir, c’est agir.

Ma contribution au développement d’une électricité plus verte et locale.

sig-vitale.ch

2023 © parentidesign.com SIG_ap_2023_Pulsation_HUG_B2C_mere_fille_190x125mm.indd 1 27/03/2023 16:17
santé
Nous recherchons: Auxiliaires de
CRS, ASSC CFC
SenevitaCasa_HR-Inserat_FR_Genf_Pulsations_190x125mm_Zeitung_RZ.indd 1 08.03.23 11:54 547 546

Fenêtre ouverte sur l’art

« Hier, j’ai vu une expo vraiment intéressante aux HUG ! ». À l’hôpital, vraiment ? Cet avis enthousiaste pourrait aussi bien provenir d’une patiente, d’un visiteur ou d’une collaboratrice. Espace ouvert sur la cité et fréquenté par un public varié, l’univers hospitalier se prête particulièrement bien aux différentes interventions artistiques qui le traversent.

Entre lieu de soin et lieu de vie, véritable concentré d’humanité, l’hôpital a pour objectif le soulagement de la souffrance. L’art y contribue aussi à sa manière. Depuis 2019, il a d’ailleurs été officiellement reconnu par l’OMS pour son rôle majeur – comme l’art­thérapie –dans la promotion de la santé, la gestion et le traitement de la maladie.

Les HUG n‘ont pas attendu cette consécration mondiale pour diffuser l’art sous toutes ses formes dans leurs murs et même en dehors (lire le dossier en pages 14 à 21).

Depuis 25 ans, ArtHUG organise une multitude d’événements, expositions, concerts, films, Printemps de la poésie et autres activités culturelles pour apaiser l’expérience des personnes atteintes dans leur santé et rendre les lieux plus… hospitaliers.

À l’heure de la médecine ultraspécialisée, l’art au sein de l’hôpital offre une expérience globale et facilement accessible, sollicitant tous les sens. Diffusé parfois jusqu’au chevet des malades, il fait appel au caractère unique de chaque individu et non seulement au corps souffrant. Une démonstration de danse, le chant d’un gospel ou une fresque de street art deviennent alors prétextes à s’évader, s’émerveiller ou à nourrir la curiosité. Passerelle entre raison et émotion, l’art nous rappelle que la « vraie » vie ne s’arrête pas à l’entrée de l’hôpital. 

Pulsations 3 JuilletSeptembre 2023 Editorial
Suzy Soumaille Rédactrice en chef

Un suivi lors de maladies ophtalmologiques chroniques

Les personnes souffrant de sécheresse oculaire, de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) ou de glaucome ont désormais une consultation infirmière à leur disposition.

Certaines maladies chroniques des yeux nécessitent un suivi régulier : la sécheresse oculaire, le glaucome et la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) en font partie. En effet, ces pathologies ne se guérissent pas, mais des traitements et un suivi adaptés ralentissent leur développement. Raison pour laquelle une

Pulsations 4
JuilletSeptembre 2023 Actualité
Par Yseult Théraulaz Illustration Francesco Ciccolella

consultation infirmière hebdomadaire a été mise en place en avril dernier.

Pour rappel, la DMLA, qui touche les plus de 50 ans, provoque une vision déformée des objets, une perte d’acuité visuelle, une gêne à la vision nocturne, entre autres. Elle nécessite des injections mensuelles dans l’œil. Quant au glaucome, maladie qui induit une augmentation de la pression oculaire, il peut longtemps passer inaperçu, car il altère principalement la vision périphérique (sur les côtés). Pour limiter son avancée, la personne doit mettre des gouttes dans les yeux toute sa vie. Enfin, la sécheresse oculaire, dont les origines peuvent être diverses (érosion de la cornée après un traumatisme, mauvaise innervation de la cornée, certaines maladies), se traduit par des yeux rouges et une sensation de brûlure. Larmes artificielles, pommades ou encore sérum autologue (lire encadré) améliorent la situation.

Répondre aux inquiétudes

Ces maladies, qui ont un impact sur la qualité de vie des personnes concernées, suscitent inquiétudes et questions. La nouvelle consultation infirmière hebdomadaire se propose justement d’y répondre. « L’équipe est à disposition de ces personnes pour prendre le temps de discuter de leur traitement, de l’évolution de la maladie et de leurs besoins liés à la basse vision. Elle peut également les mettre en contact avec des orthoptistes (spécialiste qui traite les troubles visuels moteurs, sensoriels et fonctionnels, ndlr) pour trouver de nouvelles aides optiques », explique Carole Revol Chatain, infirmière en charge de la consultation.

Par ailleurs, pour combattre la sécheresse oculaire, des séances de laser et lumière pulsée sont faites directement à la consultation infirmière, sous indication d’un ou une médecin. Horace Massa, médecin adjoint au Service d’ophtalmologie explique :

« La lumière pulsée stimule les glandes des paupières qui sécrètent le film lipidique. Cette couche de gras est déposée à la surface de l’œil lorsqu’on cligne des yeux. Il faut imaginer l’œil comme un récipient rempli

d’eau, que sont les larmes, sur lequel on va mettre une couche d’huile pour éviter que le liquide ne s’évapore. Le laser utilisé en combinaison avec la lumière pulsée active en profondeur ces glandes. »

« La consultation infirmière est là aussi pour soutenir moralement ces personnes, dont les traitements occasionnent parfois un grand stress, et pour faire de l’éducation thérapeutique afin qu’elles comprennent leurs besoins et connaissent les gestes d’hygiène à appliquer au quotidien, entre autres », poursuit Carole Revol Chatain.

José-Maria Gomez-Roman, 56 ans, ne tarit pas d’éloges sur l’aide fournie par l’infirmière : « Je souffre de sécheresse oculaire. Les produits vendus dans le commerce ne me conviennent pas. J’utilise du collyre de sérum autologue (lire ci-dessous). Cela fait plusieurs mois que je consulte Carole Revol Chatain. Elle m’a fourni des “trucs et astuces” pour bien mettre les gouttes dans mes yeux. Elle me rappelle aussi à l’ordre lorsque j’oublie mon traitement. C’est une véritable crème, son aide m’est très précieuse.»

Un sérum fait sur mesure

Lorsque les produits vendus en pharmacie contre la sécheresse oculaire ne fonctionnent pas ou son mal tolérés, les patients et patientes peuvent bénéficier d’un collyre de sérum autologue. « Du sang est prélevé chez la personne, à partir duquel on fabrique le sérum autologue, puis le collyre. Celui-ci est riche en facteurs de croissance et donc biologiquement très actif », explique la Dre Lucie Bouchoud, pharmacienne adjointe. Sans conservateur, très bien toléré, ce collyre fait parfois des miracles. « Il est très efficace chez les personnes dont les yeux sont rouges en permanence ou qui ont des ulcères de la cornée qui ne guérissent pas », précise le Dr Horace Massa, médecin adjoint au Service d’ophtalmologie. Le sérum autologue ne se garde pas plus d’un mois et coûte cher. Il nécessite de revenir chaque mois à l’hôpital pour une prise de sang.

 JuilletSeptembre 2023 Actualité 5

URGENCES GÉRIATRIQUES À L’HÔPITAL DES TROIS-CHÊNE

Accueil rapide et dédié aux personnes de 75 ans et plus Une équipe médicale et soignante spécialement formée pour prendre soin des personnes âgées Pour les urgences non vitales et non chirurgicales

Ouvert 7 jours sur 7 de 8h à 19h

Hôpital des Trois-Chêne Chemin du Pont-Bochet 3, 1226 Thônex Accueil d’urgence : 022 305 60 60 505

La révolution du cartilage

Régénérer un tissu articulaire endommagé ? Un défi qui peut désormais être relevé grâce à l’implantation de cellules prélevées chez le ou la patiente. Une technique prometteuse actuellement expérimentée aux HUG.

Avec l’âge ou suite à des traumatismes, le cartilage articulaire du genou peut se retrouver durablement lésé. À terme, ces blessures non traitées peuvent évoluer vers de l’arthrose, qui se caractérise par une dégénérescence progressive du cartilage. Depuis 2022, un essai clinique permet aux personnes touchées de bénéficier d’une solution innovante : la régénération de cartilage articulaire.

Première étape, le prélèvement de cellules cartilagineuses au niveau de la zone à traiter ou d’une zone non sollicitée. Cette opération ne dure qu’une dizaine de minutes, à l’issue de laquelle la biopsie est envoyée en laboratoire. Les cellules y sont mises en culture pour être multipliées et transformées en mini greffons de cartilage sous forme de billes d’un millimètre cube environ : les « Cartibeads ». « Même en utilisant le cartilage d’origine d’une personne de 80 ans présentant une articulation arthrosique, nous parvenons à produire du cartilage assez semblable à celui d’un genou en bonne santé », explique le Dr Philippe Tscholl,

médecin adjoint au Service de chirurgie orthopédique et traumatologie de l’appareil moteur.

La dernière étape, deux mois environ après la mise en culture des cellules de cartilage, est la transplantation. Les « Cartibeads » sont implantées au niveau de la lésion, dont le cartilage endommagé a été préalablement enlevé. « Ce système de billes est révolutionnaire : en fusionnant, elles comblent la zone et favorisent la régénération du cartilage », détaille le Dr Tscholl.

Un essai clinique sur deux ans À ce jour, la procédure, autorisée par Swissmedic pour dix interventions, a déjà bénéficié à quatre personnes. Parmi elles, Geoffray, 36 ans, dont le cartilage était endommagé suite à une chute à ski : « J’ai accepté en toute confiance de bénéficier de ce traitement expérimental et je n’ai pas de regret. Sept semaines après l’opération et après plusieurs séances de rééducation, j’ai repris une activité physique intense. Je n’ai aujourd’hui plus de douleur. »

Pour Geoffray, comme pour les autres personnes participant à l’essai, les résultats obtenus sont très encourageants. « Pour l’instant, nous avons proposé cette thérapie pour des lésions de cartilage localisées suite à un accident. Mais l’objectif final serait de l’étendre à des cas d’arthrose localisée, ce qui constituerait une avancée considérable pour cette maladie. »

7
JuilletSeptembre 2023 Actualité Par Clémentine Fitaire
ZIAD M. EL-ZAATARI /
Pulsations
SCIENCE PHOTO LIBRARY

Plus de confort pour les personnes en dialyse

Lorsque les reins n’assurent plus correctement leur fonction nettoyante et filtrante, il faut recourir à des méthodes de substitution extracorporelle comme l’hémodialyse. Ce procédé consiste à retirer les déchets du sang à l’aide d’une machine qui fait office de rein artificiel. Les personnes concernées doivent aller environ trois fois par semaine à l’hôpital pour effectuer des séances de trois à quatre heures en position assise sur un fauteuil pendant que la machine fait son travail. « Certaines ont des cathéters en place en permanence au niveau des veines du cou, ce qui permet de les connecter à la machine sans faire de geste invasif à chaque séance. En revanche, d’autres doivent être piquées lors de chaque rendez-vous, ce qui peut être douloureux. Par ailleurs, rester immobile aussi longtemps est souvent pénible », explique la Dre Anne Dufey Teso, médecin adjointe au Service de néphrologie et hypertension.

De la technologie pour plus de confort Pour que ces moments soient plus agréables et moins anxiogènes, le Service de néphrologie et hypertension – grâce au soutien de la Fondation privée des HUG –s’est équipé de casques de réalité virtuelle. « Les personnes qui le souhaitent sont plongées dans un univers imaginaire de leur choix. Les images défilent avec de la musique et une voix, disponible en plusieurs langues, qui les accompagnent dans une séance de détente. Cela détourne l’attention pendant l’hémodialyse, réduit la perception du temps, calme les éventuelles peurs inhérentes aux gestes invasifs de préparation et rend ainsi ces quatre heures plus douces », poursuit la Dre Dufey Teso.

Rendre ces moments plus supportables, c’est aussi le but des ergomètres disponibles depuis avril dernier. « Ce sont des pédaliers qui se fixent aux pieds du patient ou de la patiente. Il ou elle pédale ainsi à une intensité légère pendant une demiheure. Selon plusieurs études, l’activité physique pendant l’hémodialyse réduit la fatigue et contribue à limiter la perte mus-culaire. » Afin de vérifier les effets bénéfiques de cette activité physique modérée sur la fatigue, une septantaine de personnes dialysées aux HUG participent à une étude en cours.

L’hypnose fait aussi partie des outils à disposition de l’équipe soignante pour apaiser celles et ceux dont les reins ne

Pulsations 8
La réalité virtuelle et le mouvement aident à mieux supporter les traitements. Ils ont un impact important sur le bien-être des personnes soignées.
JuilletSeptembre 2023 Actualité Par Yseult Théraulaz Photos
|
Fred Merz
lundi13

fonctionnent plus correctement. « Elle agit sur l’anxiété et la douleur, et réduit également la fatigue. L’avantage de l’hypnose est que la séance est sur mesure. Elle s’adapte aux besoins de la personne. Et grâce aux exercices d’autohypnose que nous pouvons lui apprendre, la personne arrive ensuite à gérer son anxiété de manière autonome », conclut la Dre Dufey Teso. 

fonctionnent plus correctement. « Elle agit sur l’anxiété et la douleur, et réduit également la fatigue. L’avantage de l’hypnose est que la séance est sur mesure. Elle s’adapte aux besoins de la personne. Et grâce aux exercices d’autohypnose que nous pouvons lui apprendre, la personne arrive ensuite à gérer son anxiété de manière autonome », conclut la Dre Dufey Teso. 

Louise* ne supportait plus ses séances de dialyse. La septuagénaire souffrait de douleurs lors de la piqûre indispensable pour la relier à la machine. Celles-ci ne faisaient qu’augmenter au fur et à mesure que les heures s’égrenaient. « J’ai accepté de tester la réalité virtuelle et j’ai été très surprise de constater à quel point cela capte mon attention. Ma préférence va à la scène sous-marine. J’adore regarder les poissons nager, j’ai bien moins mal et le temps passe plus vite. Je choisis parfois aussi l’univers de la forêt. Entendre les oiseaux chanter et regarder les arbres me distrait, comme lorsque je regarde un film. La réalité virtuelle a nettement amélioré mon confort pendant mes dialyses. Ce n’est que du bonheur ! »

Louise* ne supportait plus ses séances de dialyse. La septuagénaire souffrait de douleurs lors de la piqûre indispensable pour la relier à la machine. Celles-ci ne faisaient qu’augmenter au fur et à mesure que les heures s’égrenaient. « J’ai accepté de tester la réalité virtuelle et j’ai été très surprise de constater à quel point cela capte mon attention. Ma préférence va à la scène sous-marine. J’adore regarder les poissons nager, j’ai bien moins mal et le temps passe plus vite. Je choisis parfois aussi l’univers de la forêt. Entendre les oiseaux chanter et regarder les arbres me distrait, comme lorsque je regarde un film. La réalité virtuelle a nettement amélioré mon confort pendant mes dialyses. Ce n’est que du bonheur ! »

9 Actualité
JuilletSeptembre 2023
* Prénom d’emprunt.
« J’adore regarder les poissons nager, j’ai moins mal »
« J’adore regarder les poissons nager, j’ai moins mal »

La piste des odeurs blanches

Rose ou vanille ? Le flou peut être total, même avec un odorat parfait, en raison des diverses subtilités auxquelles se heurtent les tests olfactifs actuels. Le test en cours de développement aux HUG pourrait bien changer la donne.

Dans l’univers des sens, rien de plus courant que de tester la vision ou l’audition en cas de doute. Évaluer les performances de l’odorat s’avère en revanche bien plus complexe. Trois explications entrent en jeu.

La première relève d’un biais culturel. La logique est implacable : il est quasi impossible de reconnaître et nommer une odeur jamais rencontrée auparavant. La deuxième englobe les disparités individuelles. Et pour cause, chaque personne naît avec un set de près de 400 récepteurs olfactifs qui lui est propre et ne couvre bien entendu pas la totalité des odeurs existantes. Dès lors, une personne ne sera en mesure de percevoir une odeur donnée que si elle est équipée des récepteurs correspondant à cette odeur. « Ces deux aspects expliquent les limites des

tests actuels, puisque ces derniers se fondent sur l’identification d’odeurs bien précises. Dès lors, de mauvais résultats sont-ils le signe d’un réel trouble de l’olfaction, d’une méconnaissance de l’odeur présentée ou d’une spécificité génétique ? L’énigme peut être totale », résume le Dr Julien Hsieh, chef de clinique à l’Unité de rhinologie et olfactologie et à l’initiative du test olfactif SMELL-RS, actuellement étudié aux HUG.

Test universel

Quant au troisième obstacle, il relève d’aspects pratiques : « Le test le plus utilisé en Europe, appelé Sniffin’Sticks, fait intervenir plusieurs séries de feutres odorants. Il dure environ 45 minutes, nécessite un matériel précis et une supervision en continu par un ou une soignante expérimentée. Tout cela limite sa faisabilité à large échelle », souligne Nathalie Isidor, infirmière spécialisée

Pulsations 10 JuilletSeptembre 2023 Actualité Par L æ titia Grimaldi Illustration Bogsch&Bacco

au NeuroCentre, centre des HUG dédié à la recherche et partenaire de l’étude portant sur le test SMELL-RS. D’où l’idée de ce test universel. D’abord pensé au sein de l’Université de Rockefeller, aux États-Unis, par le Dr Hsieh et ses collègues – la Pre Leslie Vosshall et le Dr Andreas Keller –, il a fait l’objet d’une collaboration avec les HUG, où il est aujourd’hui en phase de test clinique pour évaluer sa fiabilité et sa capacité à établir des normes officielles. Les résultats sont attendus dans les mois à venir.

Double avantage

Parmi ses secrets : le recours à des odeurs blanches. « À l’instar de la lumière blanche, qui résulte d’un mélange de longueurs d’onde, nous avons créé des composés olfactifs inédits en associant une vingtaine de molécules différentes choisies selon leur composition chimique », explique le Dr Hsieh. Double avantage : l’odeur est bien réelle, mais inédite pour tout le monde – ce qui lève le biais culturel – et la variété des molécules utilisées multiplie les chances d’activer des récepteurs olfactifs, contournant ainsi le biais génétique. Avantage supplémentaire : se présentant sous la forme d’une tablette délivrant elle-même les échantillons successifs, le procédé est en grande partie automatisable. En pratique, il repose sur deux étapes. La première, dite « SMELL-S », est le test de sensibilité. Il évalue la capacité à détecter une odeur blanche de plus en plus diluée. Le second, « SMELL-R », est le test de résolution. Il s’agit alors de reconnaître une odeur blanche « intruse » parmi deux autres.

Attendu en Allemagne, aux États-Unis ou encore en Chine, le test, s’il confirme ses performances, pourrait transformer la prise en charge des personnes souffrant de troubles de l’olfaction. Et plus encore : « Ces troubles constituent l’un des premiers symptômes de pathologies neurodégénératives telles que les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson, qui altèrent très tôt les zones cérébrales dédiées à l’olfaction. Bénéficier d’outils diagnostics fiables et universels serait une avancée majeure pour leur prise en charge », précise le Dr Hsieh. 

Témoignage #1

ESTELLE, praticienne en thérapie olfactive, a travaillé pendant vingt ans en tant que chimiste dans l’industrie du parfum. Elle s’est portée volontaire pour l’étude portant sur le test SMELL-RS.

« Les odeurs blanches sont étonnantes et insolites »

« Je ne m’étais jamais prêtée à un test d’olfaction comme celui-là. L’expérience m’a beaucoup plu : les instructions de l’appareil sont claires et la démarche plutôt ludique. Les “odeurs blanches” sont étonnantes et insolites. Alors, pour les mémoriser, j’ai tenté de les raccrocher à des souvenirs, le bois de coco pour l’une, un baume utilisé pour les douleurs musculaires pour une autre… »

Témoignage #2

ALEXANDRA, aide-soignante. Atteinte de Covid long, elle a multiplié les tests d’olfaction et en a expérimenté les limites.

« Le Covid m’a fait perdre l’odorat »

« En 2020, le Covid m’a fait perdre l’odorat. Depuis, je récupère doucement, mais certaines odeurs m’échappent encore, à tel point que j’ai mis le feu à ma cuisine en quittant la pièce sans me rendre compte que j’avais allumé la mauvaise plaque de cuisson… Et pourtant, tous les tests que j’ai faits ont donné des scores “dans la norme”. Je suis très bien prise en charge aux HUG, mais ces résultats restent troublants au vu de ce que je vis au quotidien. »

11 Actualité JuilletSeptembre 2023

Le virus des médicaments

Depuis plus de vingt ans, le Pr Pascal Bonnabry est le pharmacien-chef de l’hôpital. Il partage son temps entre management, développement, recherche et enseignement avec pour maîtres-mots l’humain et l’innovation.

JuilletSeptembre 2023 Le portrait
Par Élodie Lavigne Photo Nicolas Righetti | lundi13
Pulsations 12

Fidèle aux HUG depuis sa thèse de doctorat, le Pr Pascal Bonnabry dirige la pharmacie des HUG depuis l’an 2000. Marié et père de deux enfants – dont une fille qui suit ses traces –, il a toujours vécu entre Genève et Lausanne. C’est sans doute son père, employé dans l’industrie pharmaceutique, qui lui a donné le virus des médicaments. « Enfant, je n’étais pas un grand rêveur. Je vivais plutôt au jour le jour et donnais beaucoup d’importance à mes amis et à mon entourage. » Au collège, l’adolescent se passionne pour les sciences : « J’ai choisi les études de pharmacie, car c’est une discipline à la croisée de la chimie et de la biologie. » Il s’imagine alors davantage travailler en milieu hospitalier que dans une officine. Sa première expérience aux HUG l’en convainc : « C’était intellectuellement stimulant. J’ai aimé l’émulation, le côté scientifique et l’échange entre les différentes professions. »

Le goût pour l’innovation

Il gravit peu à peu les échelons de l’institution. Désormais à la tête d’une centaine de personnes, le Pr Bonnabry s’assure que les différentes missions de son service soient remplies : approvisionner l’hôpital en médicaments, assurer une fabrication « maison » et conseiller les médecins et le personnel infirmier dans la prescription et l’administration des traitements. « La routine quotidienne n’a pas tellement besoin de moi. Mon rôle est plutôt stratégique : je mène des nouveaux projets et des développements. »

Son service a beaucoup évolué : « Nous sommes passés de la cave à une présence dans les unités de soins ! » La technologie a aussi beaucoup aidé. La robotisation offre aujourd’hui une plus grande traçabilité des médicaments et améliore l’efficience des processus ainsi que la sécurité de prise en charge des patients et patientes. Des outils de coordination pour mieux accompagner la sortie de l’hôpital sont par exemple en cours d’élaboration.

Que ce soit dans ses tâches d’enseignement ou de recherche, le Pr Bonnabry est avide de nouvelles solutions concrètes. Grâce à la

Fondation privée des HUG, il a mis en place le projet « Pharmamobile », impliquant des méthodes pédagogiques innovantes autour du médicament dont pourront aussi bénéficier les autres hôpitaux et les officines. Ses activités de recherche portent sur tous les processus de la pharmacie, des aspects d’approvisionnement à la pharmacie clinique, en passant par la production et le contrôle qualité.

1967

Naissance à Nyon (VD).

1991

Diplôme de pharmacien à l’Université de Genève (UNIGE).

1996

Thèse de doctorat à l’UNIGE.

2000

Pharmacienchef aux HUG.

2007

Professeur associé à l’UNIGE.

Il faut dire que son service est confronté à des défis de taille : « En 2022, nous avons dû gérer 600 situations de pénurie de médicaments, ce qui était déjà un record. Cette année, la problématique a explosé. Tous les jours, quatre à cinq nouvelles ruptures de stock nous sont annoncées. » Cela ne l’empêche pas de penser aux personnes moins bien loties. Depuis 2007, il participe à des missions humanitaires, par exemple au Mali, ce qui l’a conduit à mettre en place une plateforme gratuite d’enseignement en ligne* pour les pays à faibles revenus. Il dirige également, au sein de l’Université de Genève, le Centre de pharmacie d’urgence et de catastrophe de la Confédération.

Un esprit rock

Le Vaudois a également à cœur de réfléchir à l’hôpital de demain. Sa participation aux plans stratégiques de l’institution, de même que la visite du Centre de l’innovation de Stockholm, l’ont beaucoup nourri : « Je me sens très concerné par l’avenir de l’hôpital et par le bien-être des collaborateurs et collaboratrices. » Il s’implique beaucoup dans la gestion de ses équipes avec la volonté d’insuffler un management humain et bienveillant.

Le Pr Bonnabry essaie aussi de préserver sa vie privée et de passer du temps avec ses proches. Fan de la première heure du Paléo festival, il fait partie du comité d’organisation et est le responsable de l’information au public. Il se plaît aussi à tenir le micro puisqu’il chante dans un groupe de musique qu’il a créé avec ses copains d’enfance.

* www.Pharm-Ed.net

13 Le portrait JuilletSeptembre 2023

Un hôpital ouvert à l’art

Depuis 25 ans, ArtHUG fait une place à l’art et à la culture au sein de l’hôpital. Une multitude d’événements, d’expositions et d’activités culturelles sont organisés pour apporter chaleur et humanité dans les lieux de soins et apaiser l’expérience des personnes qui les traversent. L’art est aussi un merveilleux outil auxquels les équipes soignantes recourent pour améliorer la santé et le vécu des patients et patientes.

, Maëlle

Le dialogue entre les arts et les soins a toujours existé. Aux HUG, cette sensibilité à l’égard du monde artistique et culturel est le fruit d’une longue tradition qui a commencé par les dons d’œuvres d’art à l’institution. Considérant qu’un hôpital universitaire a des devoirs de sciences et d’humanité, la Direction générale a décidé d’officialiser la promotion de l’art et de la culture au sein de l’hôpital en créant un service dédié, qui fête cette année son 25e anniversaire. ArtHUG, c’est désormais son nom, a pour mission de maintenir une présence de la culture et de l’art à l’hôpital, explique Michèle Lechevalier, sa responsable : « Nous organisons des interventions artistiques sur tous les sites, aussi bien pour les patientes et les patients que pour les collaborateurs et collaboratrices. L’hôpital est souvent perçu comme anxiogène et nous souhaitons, par notre travail, apporter un supplément d’âme pour que les personnes se sentent mieux prises en charge. »

Concilier les missions

ArtHUG collabore étroitement avec les équipes soignantes pour concilier au mieux sa mission avec celle des soins : « Nous nous adaptons aux lieux, aux publics, aux patho­

Pulsations 14 JuilletSeptembre 2023 Dossier Par Élodie Lavigne
L’Opéra des baleines, Thomas Perrodin, fresque, 2017 Summer snow, Composition 015, Free Style Anemones 003, Katharina Von Flotow, photographie, 2019 Beauté extérieure, Sylvain Meyer & Jan Reymond, sculpture, 2018 Alliances Cornut, peinture à l’encre, 2021 Photo : Jan Reymond

logies, aux durées de séjour et bien sûr à la condition des personnes atteintes dans leur santé », souligne-t-elle. Très éclectique, la programmation se veut accessible et inclusive. Au fil du temps, de nombreux projets ont vu le jour (lire plus loin), que ce soient des pauses musicales, des poèmes glissés sur les plateaux-repas, la projection de films et documentaires, l’exposition d’œuvres dans les espaces communs ou l’accueil de résidences d’artistes, par exemple. Par l’intermédiaire d’une œuvre ou d’un projet artistique, des thématiques de santé peuvent être présentées sous un jour nouveau.

ArtHUG collabore avec de nombreux acteurs de la scène culturelle genevoise, parmi lesquels la Haute école de musique (HEM), la Haute école d’art et de design (HEAD), les Concerts du cœur genevois (lire en page 21), le Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH), le Festival Animatou, le Printemps de la poésie, différents musées, etc. Une façon aussi de rapprocher l’institution et la cité.

Plus qu’une distraction

La rencontre avec l’art et le plaisir qu’il procure contribue à modifier la perception

du milieu hospitalier et les sentiments négatifs qui peuvent y être associés. Car la maladie, lorsqu’elle s’invite dans une existence et par les points de rupture qu’elle impose, génère bien souvent souffrance, appréhension et questionnements. Une attention particulière est donc donnée à la décoration et à l’animation des lieux, dans les salles d’attente, les couloirs, les halls. Musique, danse, théâtre, peinture, cinéma, poésie, installations et performances artistiques offrent des moments d’évasion.

« L’accès à l’art et à la culture est un droit fondamental de l’être humain, même en cas d’hospitalisation », rappelle Michèle Lechevalier qui, avec son service, œuvre pour une démocratisation de la culture. Ainsi, l’art n’est pas une simple distraction et encore moins « un gadget », selon les mots du Dr Rémy Barbe, responsable d’unité au Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Ses effets sur la santé et le bien­être sont prouvés par de nombreuses recherches scientifiques, comme l’indique l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un rapport complet sur le sujet (lire l’interview en page 18). Son pouvoir thérapeutique tient à de

15 JuilletSeptembre 2023
Atelier à l’Hôpital de Loëx, Ballet Junior de Genève, 2018 Photos : Julien Gregorio / Magali Dougados Sans titre, Gilles Porret, xylogravure, linogravure et lithographie, 2001
Art

Synthesis of neocortical neurons, EPFL, Blue Brain Project, 2008

multiples facteurs. « L’émotion esthétique suscitée par la beauté d’une œuvre d’art favorise l’activation du système de récompense, situé dans le cerveau, ainsi que la sécrétion de dopamine et de sérotonine, deux hormones impliquées dans la régulation de l’humeur », note le Dr Barbe. Au­delà de la beauté, l’art stimule notre curiosité, mais aussi notre empathie lorsque nous essayons de comprendre ce qu’un ou une artiste a voulu exprimer. Il peut amuser, dérouter ou au contraire éveiller des sentiments de familiarité.

Quelle que soit son expression, l’art fait appel à nos sens, réveille notre sensibilité et invite à la rêverie. Il permet en outre de se socialiser, un ingrédient essentiel de la santé, poursuit le pédopsychiatre : « Les visites culturelles, à raison d’une fois par mois au moins, réduisent le risque de dépression, selon les travaux de chercheurs britanniques. Le fait d’aller au musée, au cinéma ou au théâtre, de parler de l’expérience vécue et de se reconnecter avec les autres y participe fortement. »

Un outil de soin

Aux HUG, plusieurs équipes y recourent comme outil de soin, à l’instar du Dr Frédéric Sittarame, médecin associé au Service de cardiologie : « Les patients et patientes des programmes de réadaptation cardiovasculaire peuvent bénéficier de sorties au Musée d’ethnographie de Genève (MEG) et au Musée d’art et d’histoire (MAH) pour suivre des ateliers d’enseignement

thérapeutique avec création à médiation artistique ou culturelle. » Mais aussi d’autres projets variés comme du théâtre musical, des séances de rythmique en partenariat avec l’Institut Jaques­Dalcroze, de l’écriture, etc. Le Dr Barbe évoque quant à lui les groupes thérapeutiques au sein de l’unité d’hospitalisation : « Nous proposons aux jeunes de partager un morceau de musique de leur choix. La musique est sans doute l’art le plus universel. Elle implique une forte résonance émotionnelle et peut transformer l’humeur. » En médecine des

DANIELLE, proche d’un patient

« Ce concert est le dernier moment heureux que nous avons partagé ensemble »

« Mon beau­père Jean avait des problèmes cardiaques. Mais c’est la découverte fortuite, aux urgences, d’une grosse masse dans son côlon qui a conduit à son hospitalisation. Il n’a pas voulu se faire opérer et sa santé s’est dégradée rapidement. Un mois avant son décès, le personnel soignant de l’Unité de soins palliatifs de Bellerive lui a proposé un concert en chambre. La violoniste et le guitariste de Barlovento, un groupe professionnel de musique, nous ont offert un concert épatant et de grande qualité. C’était sublime, un vrai bonheur. Ils ont montré beaucoup d’empathie. Ce qui s’est passé dans cette chambre a été extraordinaire, c’était un moment de communion intense. Ce concert est le dernier moment heureux que nous avons partagé ensemble. Mon mari et moi étions très émus. Nous nous en souviendrons toujours. »

Fête de la danse, Compagnie Delrevés, 2018

Pulsations JuilletSeptembre 2023
Michèle LECHEVALIER, responsable de ArtHUG Jedo 1 Jedo 2, Jedo 3, Wake, 2019, photographie Portrait : Julien Gregorio / Danse : Magali Dougados

addictions, parce qu’il bouscule et interpelle, l’art est aussi un bon auxiliaire de soins, explique le Pr Daniele Zullino, médecin-chef du Service d’addictologie : « Il aide à sortir d’une pensée rigide, figée et ritualisée, qui est propre à l’addiction. »

Pour le spécialiste, se confronter à l’art permet en outre de s’identifier et de se raconter, mais aussi d’élargir le champ des possibles dans une perspective de vie à plus long terme.

Que ce soient des murs colorés, des miroirs de brocante ou des blouses blanches suspendues dans les couloirs de l’unité, des installations créées par des étudiants et étudiantes de la HEAD en résidence font naître le dialogue et suscitent des émotions. Car le pouvoir de l’art réside surtout dans sa capacité à créer du lien et à faire ressortir la dimension humaine des différentes personnes actrices de l’hôpital, au­delà du rôle de chacun et chacune. Son intégration dans les soins s’inscrit enfin dans une approche holistique, où la personne est envisagée dans sa globalité 

Voyager à travers les objets du musée Ariana

« Les voyages d’une vie constituent des souvenirs marquants. À l’heure du bilan, les patients et patientes les évoquent et expriment leur regret de ne plus pouvoir voyager », raconte la Dre Lisa Hentsch, médecin adjointe au Service de médecine palliative. Pour leur offrir de nouveaux horizons, la spécialiste a eu l’idée d’amener des objets d’art à leur chevet. Depuis le mois de mars, les médiatrices culturelles du Musée Ariana, soigneusement préparées, ouvrent leur coffre aux trésors dans les différentes unités de soins palliatifs, offrant un moment d’évasion à l’écoute du récit de l’histoire d’objets précieux, datant pour certains de milliers d’années. « Plus que l’art en tant que tel, c’est ce que la personne peut, par son intermédiaire, apprendre d’elle-même qui est intéressant », explique la Dre Hentsch.

Terrine en forme de salade, Strasbourg, vers 1754, Manufacture de Strasbourg Vase, Murano, 1970­1995, Gino Cedenese

Le nombre (approximatif) d’œuvres d’art de la collection des HUG, dont une grande partie est exposée dans les lieux de soins.

titre,

Dans le futur, d’autres démarches et projets de ce type verront le jour. Il est question notamment de visites au Musée Ariana pour les patientes et patients consultant en ambulatoire. Mais encore, les personnes hospitalisées en soins palliatifs pourront, à leur arrivée dans l’une des trois unités, choisir une œuvre parmi une sélection de la collection d’art des HUG. Le tableau sera accroché dans leur chambre et les accompagnera durant tout leur séjour. Nommé Artpal, ce projet d’arts en soins palliatifs contribue à offrir les meilleures conditions de séjour possibles. Il s’inscrit dans une approche thérapeutique tenant compte des dimensions physique, psychique et spirituelle de la personne.

Zoologrammes, Alexandre Zanetti, 2021 Hôpital des enfants

17 JuilletSeptembre 2023
Sans Jean Baier, sérigraphie, non daté
2000
Art
Dre Lisa HENTSCH, médecin adjointe au Service de médecine palliative Nicole Loeffel, Musée Ariana –Ville de Genève / JeanMarc Cherix, Musée Ariana –Ville de Genève / HUG / Zoologramme : Ulrich Fischer

Les activités artistiques promeuvent la santé

TROIS QUESTIONS à Nisha Sajnani, directrice de la dramathérapie à l’Université de New York et cofondatrice du Jameel Arts and Health Lab en collaboration avec l’OMS.

Pulsations L’art est­il une forme de médicament ?

Nisha Sajnani Les activités artistiques et culturelles sont importantes pour promouvoir la santé et le bien­être des populations, tant individuellement que collectivement. Le théâtre et les films, notamment, sont efficaces dans les stratégies d’information et de prévention. Quant à la danse, elle est un bon moyen de promouvoir l’interaction sociale et l’activité physique qui, à leur tour, améliorent le bien­être physique, mental et social. En ce qui concerne le traitement et la gestion des symptômes, il a été démontré que la musique réduit efficacement le stress. Elle est partie intégrante de différents programmes de soins reconnus pour les malades de Parkinson, les mères souffrant de dépression postnatale ou les personnes qui se remettent d’un AVC.

Quelles sont les preuves scientifiques ? Au cours des deux dernières décennies, il y a eu une augmentation importante de la recherche sur les effets des arts sur la santé et le bien­être. En 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié le premier rapport qui synthétise les résultats de plus de 3000 études ayant identifié un rôle majeur de l’art et de l’art­thérapie dans la prévention et la promotion de la santé, la gestion et le traitement de la maladie tout au long de la vie.

De quelle manière les arts améliorent­ils la santé physique et psychique ? Les activités artistiques sont des interventions complexes en ce sens qu’elles combinent de multiples composantes qui sont toutes connues pour promouvoir la santé. Celles­ci peuvent impliquer le plaisir, l’engagement esthétique, l’imagination, l’activation sensorielle, l’évocation de l’émotion et la stimulation cognitive. Selon sa nature, une activité artistique peut également comporter une interaction sociale, une activité physique, un engagement avec des thèmes de santé et une interaction avec les milieux de soins. Chacune de ces composantes peut déclencher des réponses psychologiques, physiologiques, sociales et comportementales qui ont elles­mêmes un impact positif sur la santé. De plus, les thérapeutes en arts créatifs aident les jeunes et les adultes en offrant différentes formes d’expression créative dans le cadre d’une relation thérapeutique.

Pulsations 18 JuilletSeptembre 2023
Trauma, Vincent Calmel, photographie, 2013 Caring, collectif BEAMS (Haute école d’art et de designGenève), édition, 2022

Objets détournés, dé escargot, Pascal Benoît, photographie, 2002

Les bienfaits de l’art­thérapie

L’art-thérapie est proposée dans différents services et unités de l’hôpital (pédiatrie, soins palliatifs, soins intensifs, réadaptation gériatrique, psychogériatrie, etc.). Complémentaire à la médecine, elle mobilise, de manière détournée, le corps dans ses aspects sensoriels, émotionnels et imaginaires afin de lui redonner son élan vital. Comment ?

En faisant appel au potentiel créatif de chacun et chacune, déclare Cristina Anzules, artthérapeute à l’Unité d’éducation thérapeutique du patient : « Nous invitons la personne à se reconnecter à elle-même. Par l’intermédiaire de la matière, qui devient langage, elle peut donner forme à ce qui l’habite à l’intérieur. L’art-thérapeute est là pour accueillir ce qui émerge de ces expériences. »

Faire appel à ses ressources

L’art-thérapie peut aider dans de nombreuses situations cliniques, dont les maladies chroniques, illustre-t-elle : « Les personnes diabétiques, parce qu’elles doivent faire très attention à leur taux de glycémie, sont constamment dans le contrôle. La routine est très forte et les gestes mentalisés. Nous leur donnons la possibilité de créer, de se remettre en mouvement et de partager au-delà de la maladie, en faisant appel à leurs ressources. Ces expériences créatives permettent de faire face aux changements qu’implique la maladie chronique au quotidien. »

L’art est une opportunité d’accéder aux ressources personnelles, de renouer avec soi et avec les autres. L’art-thérapie est ainsi également utilisée dans le cas de troubles du comportement alimentaire et d’obésité pour celles et ceux qui veulent explorer leur univers imaginaire, donner du sens à leur vécu et le transformer. Le nouveau programme ART*S, soutenu par la Fondation

Art-thérapie et la Fondation privée des HUG, est destiné aux 18-25 ans. Des séances en atelier et des visites d’expositions leur sont proposées.

Pr DANIELE ZULLINO, médecin­chef du Service d’addictologie

« C’est une façon d’ouvrir le dialogue »

« J’ai peu à peu rassemblé des objets qui me plaisaient. C’est une façon de personnaliser mon bureau. Au fil du temps, j’ai constitué une vraie collection extra­européenne et une certaine cohérence s’est construite. Ces objets évoquent le voyage, mais beaucoup d’entre eux viennent du marché aux puces de Plainpalais. Mes patients et patientes m’en parlent, me posent des questions, c’est une façon d’ouvrir le dialogue. J’ai également un grand tableau qui représente un champ de bataille. Il effraie parfois, mais il m’inspire. Pour moi, la psychothérapie n’est pas une bataille. Souvent, celle­ci a déjà eu lieu. Il s’agit, grâce à la psychothérapie, de construire le futur. »

Aquifers, Northern Kalahari Basin, aquarelle, Marie Velardi, 2012

Dossier 19
Atelier d’art dans l’unité Colza de l’Hôpital de psychiatrie, 2019
JuilletSeptembre 2023
Club de Rome, Eric Bossard, 2014 Collage sur toile

Ressentir grâce à Artopie

Artopie a vu le jour en 2017 au sein de MALATAVIE unité de crise grâce au partenariat public­privé avec la Fondation Children Action et le soutien financier de la Fondation d’Harcourt. Aujourd’hui, le programme est piloté par la Fondation Convergences.

Ce projet pilote propose des expériences artistiques et culturelles aux patientes et patients du Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent : « Il s’appuie sur l’expérience montrant qu’exprimer ses émotions ou sa souffrance psychique est en soi thérapeutique », explique la Dre Anne Edan, médecin adjointe et responsable de MALATAVIE unité de crise.

Des activités sur mesure L’engagement des artistes, des institutions culturelles genevoises et des équipes soignantes a permis de mettre sur pied un programme d’activités extrêmement riche et éclectique allant d’ateliers d’écriture, de théâtre, de radio, de danse orientale, de hip-hop, aux chanteurs d’oiseaux ou à la participation à différents événements comme le festival de films FIFDH avec la remise du prix Artopie. Les jeunes ont

rencontré des personnalités inspirantes dans des domaines aussi variés que la littérature, le culturisme, le sport de haut niveau ou le monde numérique, avec la présence d’une YouTubeuse. « Artopie relève le pari de travailler directement avec des artistes. Par un effet de surprise et de rencontres, les jeunes peuvent voir que d’autres voies sont possibles », se réjouit la Dre Edan. Dans ces moments de plaisir et sous le regard attentif des équipes médicales, les jeunes explorent une nouvelle relation à soi et à l’autre. « Ces expériences font tomber les barrières entre les ados et le personnel soignant, et nous invitent à nous redécouvrir », poursuit la psychiatre.

Dans sa fonction protectrice, le monde du soin est habituellement à l’écart de la cité. Artopie cultive au contraire l’ouverture vers celle-ci. « La proximité entre psychiatrie et société, via l’art et la culture, est centrale », confirme Chloé Défago, chargée de projet culturel d’Artopie. Avec certitude, Artopie pourra pleinement se déployer dans la toute nouvelle Maison de l’enfance et de l’adolescence (MEA), avec sa salle de spectacle et son rez-de-chaussée ouvert au public.

Pulsations 20 JuilletSeptembre 2023
Artopie, atelier Pers­noces avec Coralie Sanson, 2019 Artopie, Pig (Varken), Jorn Leeuwerink, film d’animation, festival Animatou Croquis aux soins intensifs, Eliane Beytrison, croquis, 2019 Artopie, atelier de graffiti avec Jazi, 2019 Dre Anne EDAN, médecin adjointe, responsable de MALATAVIE unité de crise Light painting : Coralie Sanson

Place à la musique !

La musique est bien présente aux HUG : pendant plus de vingt ans, l’Ensemble instrumental romand s’est produit aussi bien dans les unités de soins que lors du traditionnel rendez-vous pour le concert de l’an. Désormais, les Concerts du cœur genevois s’occupent d’une grande partie de la programmation musicale à l’hôpital. Cette association organise une vingtaine de concerts par an sur les différents sites des HUG, en plus de coordonner ceux de la Haute école de musique de Genève, partenaire historique des HUG. Offrir des moments de musique de qualité, notamment lorsque l’accès aux salles de concert traditionnelles est compromis en raison de la maladie, d’un handicap ou d’une hospitalisation, est la noble mission des Concerts du cœur genevois.

Dans un couloir, un hall, une cafétéria, un parc ou directement en chambre, les musiciens et musiciennes sont invitées à créer des moments chaleureux et accessibles, raconte Laure Zaugg, co-directrice artistique de l’association : « C’est une démarche de médiation culturelle. Nous encourageons les artistes à établir un dialogue avec leur public et à s’adapter à celui-ci. » Du choix de l’habillement à celui des morceaux, en passant par la présentation des œuvres et des instruments ou le partage d’anecdotes, il s’agit de casser les codes traditionnels du concert.

L’association propose une programmation musicale très variée, privilégiant des œuvres connues du grand public. « Nous souhaitons qu’elle soit très hétérogène et représentative de la scène genevoise, mais toujours de grande qualité », précise Laure Zaugg. Ces concerts, qui sont de vrais moments d’évasion, visent à apporter du réconfort et de la joie dans le quotidien de l’hôpital.

« Que ce soient les malades ou le personnel, la musique ramène chacun et chacune à son humanité et créée du lien entre les gens », conclut Laure Zaugg.

CLÉMENTINE, violoniste

« Des tout­petits se sont dressés dans leur lit à barreaux pour écouter la musique »

« Tout a commencé à la naissance de ma fille, née avec sept semaines d’avance. C’était en 2021, elle est restée un mois à l’hôpital. Je voulais lui jouer du violon, mais je n’ai pas eu le droit d’apporter mon instrument à cause des restrictions liées au Covid­19. C’est grâce à elle que je suis revenue bénévolement en pédiatrie pour apporter un peu de chaleur aux enfants malades.

J’avais beaucoup d’appréhension, mais le fait de jouer m’a permis de regarder les enfants autrement et d’oublier où j’étais. Grâce à la musique, les lieux sont devenus plus vivants et plus gais. J’ai joué du Bach, du Brahms, du Mozart, dans les couloirs, dans les chambres et sur le grand balcon, ainsi qu’une berceuse pour une maman qui allaitait son bébé. Des enfants sont sortis, se sont mis à danser. Des tout­petits se sont dressés aux barreaux de leur lit pour écouter la musique, j’en ai vu d’autres lâcher le portable de leur parent pour ne pas perdre une miette de ce que je faisais… Lorsque nous évoluons dans un grand orchestre, le public est loin. Ici, j’ai aimé être au contact de mon public. Un adolescent handicapé moteur, qui partageait mon goût pour la musique irlandaise, m’a ainsi raconté qu’il adorait le violon, car son père en jouait. Je me suis sentie utile et j’ai reçu beaucoup d’énergie positive en retour. La joie des enfants, de leurs parents et du personnel soignant m’a donné envie de renouveler l’expérience avec les Concerts du cœur genevois pour lesquels je vais passer une audition. »

JuilletSeptembre 2023
Fête de la musique, Fanfare Revuelta, 2018
21
Concert de Barlovento, Hôpital de Bellerive, 2022
Art Dossier
Musique : Ariane Mawaffo / Fanfare : Michèle Lechevalier

La MEA ? « Une fabrique du futur » pour les jeunes en souffrance

Précédent médecin-chef du Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SPEA), le Pr François Ansermet est à l’origine de la Maison de l’enfance et de l’adolescence (MEA). Elle ouvre ses portes en juillet à deux pas de la Maternité et de l’Hôpital des enfants.

Pulsations Il y a dix ans, vous avez eu l’idée de cette « maison » pas comme les autres. Aujourd’hui, elle se concrétise par sept étages et 14 600 m2 baignés de lumière au boulevard de la Cluse 26. Comment résumeriez-vous l’esprit du projet ?

Pr François Ansermet Le premier objectif était très pragmatique puisqu’il s’agissait de regrouper sur un même site les onze lieux des consultations de psychiatrie des HUG destinées aux jeunes. Se trouvent

Pulsations 22 JuilletSeptembre 2023 L’invité
Par L æ titia Grimaldi Phot o Nicolas Righetti | lundi13

ainsi désormais réunis l’ensemble des unités de la pédopsychiatrie (consultations ambulatoires, hôpitaux de jour, unités d’hospitalisations), le dispositif de prévention et de prise en charge du suicide MALATAVIE*, les consultations de médecine des adolescents, adolescentes et jeunes adultes, ainsi que divers espaces consacrés à la recherche et à l’enseignement. Idéalement placée entre l’Hôpital des enfants et la Maternité, la MEA s’articule autour de l’idée d’une continuité des soins et d’une approche éminemment multidisciplinaire. Le second enjeu était de repenser la place de la psychiatrie dans la cité, en intégrant l’une à l’autre.

Par quels moyens ?

Par le choix d’une psychiatrie non stigmatisante, en lien direct avec la pédiatrie et pleinement intégrée à l’univers hospitalier. Mais il y a tout même eu ce moment de doute, lors de l’élaboration des plans, où la perspective de ce vaste bâtiment, d’abord de six étages, entièrement dédié à la pédopsychiatrie a questionné. C’est là qu’a surgi l’idée d’aller plus loin encore dans le concept en imaginant un « septième étage », le rez-de-chaussée lui-même, axé sur les liens avec la cité, la culture, l’art, les sciences du vivant et la rencontre.

Il est donc possible de franchir les portes de la

MEA simplement pour se rendre à une exposition, au Bioscope (qui y ouvre une antenne) ou encore assister à une émission de radio ?

Absolument. L’idée est ainsi de démystifier le lieu pour faciliter le recours aux soins. Nombre de jeunes et de familles n’osent pas franchir ce pas et les souffrances s’aggravent. La MEA a été pensée dans ses moindres détails pour être vécue comme un lieu propice aux soins, mais également comme une « fabrique du futur » offrant un temps et un lieu pour une possible liberté. Derrière cela, il y a la conviction que tout n’est pas joué d’avance et que d’une situation difficile peut s’inventer un avenir libéré de certains déterminismes.

La notion de « lien » est omniprésente dans le projet. Est-ce là un enjeu central en pédopsychiatrie ?

J’en suis convaincu. Bien souvent, la souffrance psychique, y compris des plus jeunes, s’accompagne de liens rompus, avec la famille, l’école, le cercle social. Ces liens sont eux aussi à soigner pour se rétablir. Mais ces interactions vont dans les deux sens : nous avons beaucoup à apprendre de celles et ceux qui souffrent. Leurs symptômes sont aussi l’écho de dysfonctionnements familiaux, sociétaux, environnementaux qu’il faut oser questionner. L’enjeu

est donc de favoriser la « porosité » entre les personnes qui souffrent et les autres, entre l’hôpital et la cité, entre la maladie psychique et le monde lui-même. Un champ de perspectives nouvelles dans les soins en faisant tomber ces frontières.

Ces approches novatrices constituaient un pari sur l’avenir. Avez-vous eu des difficultés à convaincre ?

Aucune, et ma reconnaissance n’en est que plus grande. Je pense bien sûr aux HUG eux-mêmes : la Direction générale, le Pr Dominique Belli (anciennement chef du Département de l’enfant et de l’adolescent), Paola Flores Menendez (responsable des donations), ainsi que les collaborateurs et collaboratrices du SPEA. Mais l’appui s’est aussi joué hors des murs de l’hôpital avec les participations décisives de la Fondation Children Action dans un premier temps, puis de la Fondation Hans Wilsdorf. Sans oublier la Fondation Convergences, créée par les HUG pour mettre en œuvre la dynamique culturelle et artistique de la MEA. L’ensemble de ces synergies a donné vie à ce concept d’« hôpital autrement » auquel je crois profondément. 

Plus d’infos : mea.hug.ch

L’invité 23 JuilletSeptembre 2023
* Unité de crise créée en partenariat entre les HUG et la Fondation Children Action.

Dans les cuisines des HUG

Dans les cuisines des HUG

Cuisiner pour le plus grand hôpital universitaire de Suisse ne s’improvise pas. Ici, les marmites fument 365 jours par année et 1 000 repas sont préparés chaque jour. Bienvenue dans le Service restauration des HUG, où l’alimentation est considérée comme un soin intégré à la prise en charge globale.

Aux HUG, les 350 membres du service de restauration ne ménagent pas leur peine pour gâter les patients et patientes de l’hôpital. En 2022, l’équipe leur a ainsi cuisiné pas moins de 1 900 000 repas, sans compter l’activité des nombreux restaurants des HUG et les livraisons effectuées pour l’institution genevoise de maintien à domicile (imad). « Nos menus doivent être diététiques et variés, adaptés aux exigences médicales, sociétales, écologiques et économiques. Et surtout, ils doivent être bons ! », explique Ivan Coullet, chef du Service restauration des HUG.

24
JulletSeptembre 2023 Reportage
Cirera
Par Anna Bonvin Photos Jordi Ruiz
Pulsations

Du XXL…

Derrière chaque repas servi en chambre se cache une logistique millimétrée. Tout commence sur le site principal des HUG, Cluse-Roseraie, bien avant que le soleil ne se lève. Devant une bâtisse de laquelle s’échappe un fumet odorant, des dizaines de camions, principalement des producteurs genevois, déchargent chaque matin les matières premières pour les cuisines. Elles sont ensuite acheminées au deuxième étage, dans l’Unité centrale de production et de distribution (UCPD), une cuisine XXL assurant la majorité des repas servis aux patients et patientes, mais aussi ceux du personnel ainsi que les livraisons à domicile effectuées par l’imad : « Ici, nous allions une cuisine traditionnelle à des outils industriels. Nous préparons 10 000 repas par jour, qui sont ensuite distribués sur les différents sites des HUG et servis dans la semaine », indique Stéphane Galéazzi, responsable du secteur UCPD.

… au XXS

Pour compléter le travail de la cuisine centrale, chaque site des HUG comporte également une unité de finition dans laquelle est cuisiné tout ce qui ne peut l’être par avance, comme les salades ou les pâtisseries. C’est là que sont également préparés les repas soumis à des régimes médicaux spécifiques. Sans sel, pauvre en fibres, haché, mixé… Les cuisinières et cuisiniers en diététique travaillent cette fois à l’assiette près pour satisfaire au mieux les exigences médicales tout en conservant la saveur originelle des plats.

1 100 repas personnalisés

Une fois cuisiné, chaque repas servi en chambre est également dressé sur mesure. Comme chaque matin, aux alentours de 9h30, les postes de l’Unité de finition de Cluse-Roseraie se vident et le personnel se répartit autour d’un long tapis roulant : trois fois par jour, une vingtaine de collaboratrices et collaborateurs préparent ainsi 1 100 repas en moins d’une heure et demie, qui seront servis aux patientes et patients des bâtiments principaux des HUG. Le silence règne dans la salle, la cadence est soutenue. Banane ou

25 Reportage JulletSeptembre 2023

yoghourt, viande ou tofu, les repas sont composés sur mesure d’après une fiche personnalisée placée en tête de chaque plateau détaillant les régimes médicaux spécifiques ainsi que les préférences culinaires de chaque patient ou patiente. Chargés sur des chariots qui les réchaufferont à l’heure programmée, les plateaux disparaissent ensuite dans les méandres sinueux des tunnels des HUG, direction les unités de soin.

Un repas dégusté… et une vaisselle à nettoyer

Le repas est finalement servi en chambre par le personnel soignant ou, grande nouveauté, par le personnel hôtelier des HUG. Celui-ci se charge des tâches d’intendance de 150 lits de l’hôpital, permettant ainsi de diminuer la charge de travail du personnel soignant (lire témoignage). Une fois le repas terminé, les 1 100 plateaux utilisés sont réexpédiés en cuisine où, en à peine une heure, les laveries accompliront la prouesse de tous les nettoyer pour que jamais la vaisselle propre ne vienne à manquer aux HUG. 

Menu à choix

En plus du menu du jour, se déclinant selon tous les régimes alimentaires, les cuisines des HUG proposent aussi plusieurs alternatives afin que tous les goûts soient satisfaits. Si le steak haché de bœuf servi à midi ne convient pas, il est ainsi possible d’opter pour un filet de poisson vapeur, une omelette aux fines herbes ou encore du tofu grillé au citron. De l’entrée au dessert, chaque repas est adaptable afin qu’il reste pour toutes et tous un moment de plaisir. Ce projet a été mis en place avec le soutien de la Fondation privée des HUG.

Témoignage #1

Témoignage #1

ELIANYS MARIN SAGO, agente hôtelière

ELIANYS MARIN SAGO, agente hôtelière

« Le service hôtelier est une nouveauté aux HUG. Je trouve ma place au sein de l’hôpital, petit à petit. Venant de l’hôtellerie traditionnelle, j’ai dû adapter ma pratique au secteur hospitalier. Ce que je retiens principalement, c’est l’importance de donner et recevoir des sourires, car être à l’hôpital est rarement un moment plaisant pour les patientes et patients. »

« Le service hôtelier est une nouveauté aux HUG. Je trouve ma place au sein de l’hôpital, petit à petit. Venant de l’hôtellerie traditionnelle, j’ai dû adapter ma pratique au secteur hospitalier. Ce que je retiens principalement, c’est l’importance de donner et recevoir des sourires, car être à l’hôpital est rarement un moment plaisant pour les patientes et patients. »

Témoignage #2

Témoignage #2

ROMAIN BERLIOZ, cuisinier en diététique

ROMAIN BERLIOZ, cuisinier en diététique

« Une condition

« À la cuisine diététique, notre mission est d’adapter le menu du jour au régime de chaque patient ou patiente, tout en essayant de s’en écarter le moins possible. Aujourd’hui, par exemple, nous servons une salade de betteraves retexturisées. Le goût et la texture sont presque identiques, mais cette version convient aux personnes ne pouvant pas mastiquer les aliments. Une condition médicale particulière n’empêche pas pour autant de bien manger ! »

« À la cuisine diététique, notre mission est d’adapter le menu du jour au régime de chaque patient ou patiente, tout en essayant de s’en écarter le moins possible. Aujourd’hui, par exemple, nous servons une salade de betteraves retexturisées. Le goût et la texture sont presque identiques, mais cette version convient aux personnes ne pouvant pas mastiquer les aliments. Une condition médicale particulière n’empêche pas pour autant de bien manger ! »

« L’important est de donner et recevoir des sourires ! »
26
Pulsations
« Une condition médicale particulière n’empêche pas de bien manger ! »
« L’important est de donner et recevoir des sourires ! »
JulletSeptembre 2023
médicale particulière n’empêche pas de bien manger ! »

L’eau, essentielle à notre organisme

Il est possible de boire trop d’eau.

Vrai. Boire trop d’eau est néfaste pour la santé : cela peut entraîner un trop faible taux de sodium dans le sang, appelé hyponatrémie. La limite à ne pas dépasser diffère selon la fonction des reins et l’alimentation de chacun et chacune. Elle sera ainsi plus basse chez une personne de faible corpulence se nourrissant peu. La vitesse d’ingestion joue également un rôle déterminant. Par exemple, boire plus de trois litres d’eau en moins d’une heure est dangereux. Mais les cas d’intoxication à l’eau restent relativement rares. 

Il faut boire deux litres d’eau par jour.

Vrai et faux. Les besoins individuels varient en fonction de nombreux facteurs, surtout de l’alimentation : le sel et les protéines les augmentent, alors que les fruits et légumes les réduisent. S’il fallait toutefois conseiller un apport minimal hors alimentation, il serait de l’ordre d’un litre et demi par jour, parfois plus en cas d’activité physique ou de fortes chaleurs. Les meilleurs indicateurs pour réguler son hydratation restent la soif et l’apparence des urines. Une urine concentrée (foncée) révèle un trop faible apport en eau.

Il est déconseillé de boire pendant les repas. Faux. Boire avant, pendant ou après les repas importe peu. L’essentiel est de s’hydrater tout au long de la journée, surtout pour les 20% de la population suisse concernés par les calculs rénaux (lire ci-contre). Le meilleur moyen de s’hydrater en Suisse est de consommer l’eau potable du robinet. Les boissons riches en sucre sont en revanche déconseillées, en raison de leur haute teneur calorique.

Une surveillance particulière

Certaines catégories de la population doivent veiller plus attentivement à leur hydratation, comme :

• Les personnes âgées

• Les enfants en bas âge

• Les personnes sujettes aux calculs rénaux

• Les personnes ressentant peu la soif

• Lors de la prise de certains médicaments (notamment les diurétiques qui favorisent l’élimination d’eau)

• Une attention particulière est à avoir lors de fortes chaleurs

Pulsations 27 JuilletSeptembre 2023 Vrai/Faux
Crédit : gettyimes
Par Anna Bonvin
La Pre Sophie De Seigneux, médecin-cheffe du Service de néphrologie et hypertension, nous révèle les secrets d’une hydratation optimale.

don du sang

Le nombre moyen de poches de sang nécessaires à une personne gravement accidentée ou atteinte de leucémie.

Phase de traitement…

3

Vital et capable de prouesses inouïes, le sang qui coule dans nos veines est un « médicament » irremplaçable, qu’aucun laboratoire ne peut à ce jour fabriquer.

D’où l’importance des dons de sang et de plaquettes pour pallier son manque, en cas d’hémorragie ou de leucémie notamment. Zoom sur deux constituants clés du sang : les globules rouges (ou hématies) et les plaquettes.

25%

Experte : Dre Sophie Waldvogel, médecin adjointe, responsable du Laboratoire d’immunohématologie transfusionnelle et de l’Unité d’hématologie transfusionnelle des HUG

LeLa proportion de dons extérieurs au canton nécessaires pour couvrir les besoins à Genève.

Dans un laboratoire, le sang est séparé par centrifugation en trois niveaux de liquides : les globules rouges (partie basse de la poche obtenue, 45% de l’échantillon) ; les globules blancs et plaquettes (parfois extraites à ce stade) ; le plasma. … des plaquettes À l’issue du prélèvement et passé la phase de test, les poches de plaquettes sont prêtes.

4 … des globules rouges

Tests, étiquetage et stockage

Les poches de sang sont analysées, notamment pour être étiquetées par groupe sanguin.

Plasma Globules blancs et plaquettes Globules rouges

Le parcours du don De la personne donneuse à la receveuse, un processus en cinq étapes majeures.

Le don

1

… de globules rouges

Le sang coule par gravité vers une poche placée sur une balance. Cette pesée en temps réel permet de ne pas prélever plus de 450 ml de sang.

… de plaquettes

La personne donneuse est reliée à une machine comprenant une centrifugeuse. Celle-ci sépare en direct le sang prélevé en trois constituants : les plaquettes, les globules rouges et le plasma. Seules les plaquettes sont conservées par la machine ; plasma et globules rouges retournent instantanément dans les veines du donneur ou de la donneuse.

30 Pulsations Juillet
Septembre 2023
-
L’infographie
28
Par
Laetitia Grimaldi Illustration Muti

La ou le receveur Selon le besoin, les globules rouges et les plaquettes peuvent être administrées simultanément par le biais de deux veines distinctes ou en deux temps par la même veine.

Première phase de test

Dans les 24 heures suivant le prélèvement, un appareil automatisé analyse le sang afin de détecter la présence d’agents pathogènes (virus de l’hépatite C, de l’hépatite B, VIH, etc.). Tout échantillon suspect est éliminé.

Globules rouges et plaquettes à l’assaut d’un saignement

En cas de blessure ou d’hémorragie massive, une série de mécanismes s’enclenche dans l’organisme pour freiner la perte de sang et permettre la coagulation.

Clou plaquettaire en voie de résorption

Plaquettes (forme activée)

Réparation en cours

Clou plaquettaire

Production de globules rouges

Dans un second temps, une prolifération réactionnelle de globules rouges comble la perte sanguine.

Les plaquettes colmatent les brèches sur les petits vaisseaux lésés.

Facteurs de coagulation

Plaquettes activées

Les plaquettes déploient des « tentacules » pour s’agréger les unes aux autres et colmater la brèche. Le « clou plaquettaire » obtenu participe à l’arrêt de l’hémorragie.

Réaction cellulaire Les signaux se multiplient pour mobiliser des agents clés, notamment les plaquettes.

Les conditions pour donner son sang

• Avoir plus de 18 ans

• Peser plus de 50 kg

• Être en bonne santé

• Ne pas présenter de contre-indications (Plus d’infos : https://www.hug.ch/ don-du-sang/puis-je-donner-mon-sang)

Plaquettes (forme non activée)

À quoi servent les dons ?

Vaisseau sanguin

Globules rouges

Vaisseau sanguin lésé Déchirée, la paroi du vaisseau sanguin laisse échapper le sang, notamment les globules rouges.

Pour 90% des plaquettes et 10% des globules rouges → Traitement des cancers (leucémies en particulier).

Pour 90% des globules rouges et 10% des plaquettes → Polytraumatismes (accidents de la route par exemple), transplantations, chirurgies, soins intensifs, accouchements, etc.

Les globules rouges apportent l’oxygène aux organes et aux muscles.

JuilletSeptembre

L’infographie 29
2023
2
5

Pédiatrie : les HUG au Burkina Faso

The Geneva Project in Global Children’s Surgery

Faso. Trois ans après son lancement, le point sur ses avancées.

epuis 2020, les HUG se sont associés au ministère de la santé burkinabé et au Centre hospitalier universitaire Souro Sanou de Bobo-Dioulasso (CHUSS), ville du Sud-Ouest, pour élaborer un plan national de développement de la chirurgie pédiatrique sur cinq ans. Conçu par la Pre Barbara Wildhaber, médecincheffe du Service de chirurgie de l’enfant et de l’adolescent, et par la spécialiste en santé internationale Sophie Inglin, ce projet humanitaire, dont elles sont respectivement directrice et responsable, est l’un des plus conséquents jamais entrepris par les HUG. Le plan d’action repose sur la consolidation de cinq axes : l’infrastructure, la formation, la qualité des soins, la collaboration communautaire et la recherche. « Notre projet s’ancre à tous les

DDepuis 2020, les HUG se sont associés au ministère de la santé burkinabé et au Centre hospitalier universitaire Souro Sanou de Bobo-Dioulasso (CHUSS), ville du Sud-Ouest, pour élaborer un plan national de développement de la chirurgie pédiatrique sur cinq ans. Conçu par la Pre Barbara Wildhaber, médecincheffe du Service de chirurgie de l’enfant et de l’adolescent, et par la spécialiste en santé internationale Sophie Inglin, ce projet humanitaire, dont elles sont respectivement directrice et responsable, est l’un des plus conséquents jamais entrepris par les HUG. Le plan d’action repose sur la consolidation de cinq axes : l’infrastructure, la formation, la qualité des soins, la collaboration communautaire et la recherche. « Notre projet s’ancre à tous les

Pulsations
30
JuilletSeptembre 2023 Partenariat Par A nna Bonvin
est un projet médical et social visant à promouvoir durablement l’accès aux soins chirurgicaux et anesthésiques pédiatriques au Burkina

niveaux du système de santé, en venant renforcer durablement les efforts déjà entrepris par le pays. Nous collaborons activement avec une équipe pluridisciplinaire majoritairement burkinabée. Après trois ans, les résultats sont plus qu’encourageants », commente Sophie Inglin.

De nouvelles infrastructures

Le CHUSS s’est doté d’un bloc opératoire pédiatrique et d’une nouvelle aile d’hospitalisation venant augmenter les capacités de l’ancienne, entièrement rénovée. « Le bloc opératoire tourne déjà à plein régime, avec plus 600 opérations effectuées en moins d’un an. L’inauguration officielle du site a eu lieu ce printemps », indique Sophie Inglin. Une attention particulière est également portée à la maintenance des équipements médicaux qui, dans ces conditions climatiques difficiles, tendent à se dégrader rapidement. Grâce à une collaboration avec des ingénieurs biomédicaux, tout est pensé pour que ce matériel puisse encore servir pendant de nombreuses années.

Pérenniser la formation

« Le but est de développer durablement la chirurgie pédiatrique dans le pays. Nous veillons donc au renforcement des compétences de l’ensemble des actrices et acteurs engagés dans cette prise en charge », ajoute la Pre Barbara Wildhaber. Depuis 2020, cinq nouveaux modules de formation ont ainsi été créés et plus de 400 professionnelles et professionnels ont été formés. Prochaine étape ? Pérenniser et fortifier ces nouveaux cursus par leur mise à l’échelle au niveau national.

Une collaboration à tous les niveaux

Un point central du projet est la collaboration entre les équipes soignantes burkinabées et genevoises pour améliorer la qualité des soins. « Les pratiques hospitalières des deux pays sont différentes. Travailler ensemble est toujours un défi, car il faut trouver la juste manière de le faire sans s’imposer et avec respect », commente Sophie Inglin, qui souligne également la qualité de ces échanges. Le partage d’expertise ne se limite d’ailleurs pas au monde

hospitalier. « Au Burkina Faso, les tradipraticiens et tradipraticiennes* sont le premier recours aux soins de la population. Nous œuvrons donc à affermir le lien entre médecines traditionnelle et conventionnelle afin d’offrir aux enfants la meilleure prise en charge », poursuit la responsable du projet.

Un engagement sans faille Après trois ans, la Pre Barbara Wildhaber et Sophie Inglin portent un regard optimiste sur l’avancée du programme : « Nous sommes épatées par l’engagement sans faille de l’équipe burkinabée. » Le projet ne cesse ainsi de grandir et de se développer, notamment grâce à une récolte de données systématique permettant d’agir de façon ciblée. « Nous apprenons tous les jours des problèmes rencontrés. Cette capitalisation est un point fondamental du programme : elle aidera notre action à se poursuivre au mieux lors des deux prochaines années et permettra, plus tard, qu’un projet similaire puisse avoir lieu ailleurs dans le monde », conclut Sophie Inglin. 

* Personne qui pratique la médecine traditionnelle.

Quelques chiffres

• Au Burkina Faso, les enfants représentent 45% de la population.

• 85% d’entre eux auront besoin d’une chirurgie avant l’âge de 15 ans.

• Ce projet a été soutenu par de généreux donateurs et donatrices ainsi que par la Fondation privée des HUG. Plus d'informations : https://hug.ch/projet-burkina-faso Contact : GPGCS@hcuge.ch

31 Partenariat JuilletSeptembre 2023
Crédits : Sophie Inglin, Karim Barro Sophie Inglin (au centre) et la Pre Barbara Wildhaber (à droite).

Le coup du lapin ?

Douloureux, mais pas dangereux

Lorsque la tête subit une accélération et une décélération brusques, sans lésion ligamentaire ni fracture, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Soulager la douleur et retrouver une bonne mobilité sont la priorité.

Le coup du lapin est une des blessures classiques des automobilistes. Lors d’un choc, la tête part en avant puis revient violemment en arrière, occasionnant des douleurs dans la nuque et souvent une perte de mobilité. « Le coup du lapin est associé à un accident à basse vélocité. Ce terme est utilisé lorsqu’il n’y a pas de dégât structurel au niveau de la colonne cervicale, de lésion ligamentaire, ni de fracture », explique le Pr Stéphane Genevay, chef de la Clinique multidisciplinaire du mal de dos du Département de rhumatologie. La prise en charge est en effet bien différente en cas de lésions dans cette zone cruciale.

S’il n’est pas dangereux, le coup du lapin se révèle bien souvent douloureux et gênant. « La personne peut avoir des contractures musculaires qui limitent l’amplitude des mouvements de la tête. Elle peut aussi souffrir de désordre du fonctionnement neuromusculaire. En d’autres termes, la coordination entre la contraction et le relâchement musculaires ne se fait plus correctement et cela entraîne des douleurs. Ce sont d’ailleurs les mêmes symptômes que peuvent éprouver les personnes souffrant d’un fort torticolis. Ces douleurs entraînent parfois des vertiges et créent des troubles de la concentration si elles ne sont pas traitées », poursuit le spécialiste.

Ne pas immobiliser Bouger, même très peu, est important. « Par le passé, on proposait le port d’un collier cervical en mousse pour protéger la nuque et limiter les mouvements. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Les médecins préconisent avant tout d’essayer de bouger et de faire des séances de chiropraxie, d’ostéopathie ou de physiothérapie. L’application de chaud ou de froid, selon ce qui convient le mieux, aide

JuilletSeptembre 2023 Traumatisme Par Yseult Théraulaz Pulsations 32

également. Si la douleur est vive, il ne faut pas forcer, mais essayer de faire de légers mouvements de tête en s’allongeant sur un lit, par exemple », souligne le Pr Genevay.

Les mouvements oculaires sont aussi utilisés par les thérapeutes pour retrouver de la mobilité. En effet, les muscles de la nuque interviennent lorsque l’on bouge les yeux. La prise de médicaments antalgiques appropriés peut également aider à retrouver un peu de mobilité. Même si, chez un grand nombre de personnes, le coup du lapin se dissipe tout seul après quelque temps, le spécialiste insiste sur le fait qu’il ne faut pas laisser la douleur s’installer durablement.

À noter que, s’agissant d’un accident, il convient de consulter une ou un médecin de premier recours afin de lui demander de remplir une déclaration en bonne et due forme pour l’assurance. 

Agir sereinement et en sécurité

Stéphane Kaczorowski est praticienformateur pour les élèves en ostéopathie de la Haute école de santé de Fribourg. Il encadre les ostéopathes en formation qui se rendent au chevet des malades à l’Hôpital Beau-Séjour et exerce également comme ostéopathe à Genève et Lausanne. Il explique : « Lorsqu’une personne vient me voir tout de suite après un coup du lapin, je n’interviens pas forcément dans la zone touchée, surtout si la douleur est aiguë. Je préfère manipuler à distance de la nuque, au niveau du crâne ou de la partie haute du thorax, impliquée dans les mouvements de la tête. » Le soignant attend souvent une quinzaine de jours après l’accident avant de travailler au niveau de la nuque. « Il faut toujours agir en sécurité et sereinement. Cependant, même lorsque la douleur est vive, je conseille à la personne de bouger dans l’amplitude disponible. »

JuilletSeptembre 2023 Traumatisme 33
angelhell / Getty Images

« La médecine nucléaire a de grandes possibilités de développement »

Allier chimie et biologie pour détecter une maladie, suivre son évolution ou mettre en place des traitements ciblés : c’est le rôle du Service de médecine nucléaire et d’imagerie moléculaire, dont la Pre Valentina Garibotto vient récemment de prendre la tête.

Pulsations La médecine nucléaire est assez mal connue, pouvez-vous nous en dessiner les contours ?

Pre Valentina Garibotto Cette spécialité regroupe les différentes applications médicales (examens d’imagerie, radiothérapie ciblée, etc.) qui utilisent la radioactivité sous forme « non scellée »*. Notre service a plusieurs missions : fournir aux patients et patientes les standards de l’imagerie de haut niveau pour détecter une éventuelle maladie, mais aussi participer à des études de recherche clinique pour continuer à innover et développer des diagnostics et des traitements ciblés.

Le terme « radioactivité » fait parfois peur. Comment parvenez-vous à utiliser ce phénomène physique en toute sécurité et même à en faire des traitements ?

C’est toujours une question de dosage et d’équilibre entre bénéfices et risques.

* Dont les conditions d’emploi ne permettent pas de prévenir toute dispersion de substance radioactive. Cette forme de radioactivité nécessite donc des précautions d’emploi particulières.

Le développement technologique nous aide grandement : grâce à nos nouveaux appareils, nous obtenons des images avec des doses de plus en plus basses, ce qui facilite toute la chaîne, de la production jusqu’à l’utilisation chez une ou un patient. Chaque étape est surveillée de façon très étroite.

Quelles maladies est-il possible de soigner avec la médecine nucléaire ? Elles sont nombreuses ! Cette discipline très transversale s’applique aussi bien à l’oncologie qu’à la pédiatrie, à la cardiologie ou encore à la neurologie. Le PET (tomographie par émission de positons), par exemple, est un examen standard pour visualiser la plupart des tumeurs cancéreuses. Du côté de la pédiatrie, la scintigraphie rénale nous permet de voir une obstruction des voies urinaires chez un nouveau­né. La scintigraphie myocardique, quant à elle, peut identifier une maladie coronarienne chez une personne qui présente une douleur thoracique. Bref, le champ d’application est vaste et une grande majorité des services de l’hôpital nous adressent des personnes pour le diagnostic, le suivi de l’évolution de leur maladie ou la mise en place de traitements.

C’est une discipline récente, quelles sont les évolutions que vous aimeriez mettre en place ?

En effet, elle a déjà fait ses preuves dans de nombreuses indications, mais a encore de grandes possibilités de développement. Le service intègre notamment l’Unité du cyclotron, une infrastructure qui nous permet de produire une partie des radio-

Pulsations 34
JuilletSeptembre 2023 Rencontre
13
Par Clémentine Fitaire Photo François Wavre | lundi

pharmaceutiques (médicaments radioactifs) que nous utilisons. Nous introduisons sans cesse de nouveaux agents dans notre pratique. Par exemple, en ce moment, un traceur qui visualise les récepteurs des œstrogènes, des hormones féminines pouvant favoriser la croissance de certaines cellules cancérigènes. Ce type d’outil pourrait donc grandement nous aider dans le suivi et la prise en charge de certains cancers du sein.

Vous vous intéressez beaucoup aux maladies neurodégénératives. Les choses avancent-elles aussi dans ce domaine ?

Oui, mais le cerveau est un organe complexe à visualiser. Il est difficile d’y avoir accès, car nous ne pouvons pas faire de biopsie. Grâce à nos techniques de neuroimagerie moléculaire, nous pouvons désormais voir d’éventuels dépôts pathologiques dans le cas de la maladie d’Alzheimer, par exemple. Nos recherches se poursuivent également du côté des thérapies ciblées pour mieux comprendre l’apparition des maladies neurodégénératives, leur évolution et la manière de les soigner. La prévalence des personnes concernées ne cesse d’augmenter dans les pays industrialisés et après des décennies plutôt infructueuses, de récentes recherches ont permis de mettre au point des médicaments, comme le lecanemab, pour ralentir l’évolution de la maladie d’Alzheimer. Avec l’imagerie en médecine nucléaire, nous pouvons sélectionner les malades qui ont les meilleures chances de répondre au traitement.

Vous venez d’être nommée au comité de l’Association européenne de médecine nucléaire (EANM). Cette distinction participe-t-elle au rayonnement de la Suisse sur la scène internationale ? Je suis en effet responsable du congrès annuel de l’EANM, qui est le plus important au monde pour cette discipline, pour laquelle la Suisse jouit d’une renommée particulière. C’est une grande fierté et une satisfaction de collaborer avec d’autres institutions universitaires afin d’en faire bénéficier nos patients et patientes. 

35 Rencontre JuilletSeptembre 2023

Experte

Dre Jasmine Abdulcadir, médecin ajointe agrégée responsable de l’Unité des urgences gynécoobstétricales des HUG

Partie externe des organes génitaux

La vulve a les mêmes fonctions que son homologue masculin, le pénis, soit la sexualité et l’évacuation des urines. Divisée en deux par une fente médiane, elle désigne l’ensemble des organes génitaux externes de la femme et des personnes ayant une vulve : les lèvres internes et externes, qui entourent le méat urinaire, la partie visible du clitoris, ainsi que l’orifice vaginal. Au niveau de la vulve fluent l’urine, le sang menstruel et les sécrétions vaginales.

Pulsations 36
JuilletSeptembre 2023 L’organe Par Geneviève Ruiz Illustration Gabrielle Lissot
LA
Évoluant tout au long de la vie, la vulve est l’ensemble des organes génitaux féminins externes. En raison de ses fonctions sexuelles et érogènes, elle demeure souvent méconnue et sujette aux tabous.

Une évolution tout au long de la vie

La pilosité pubienne apparaît durant la puberté, période lors de laquelle les lèvres internes peuvent changer de forme ou de couleur. En raison de la congestion veineuse et de certaines hormones, la vulve devient plus sombre durant la grossesse et peut augmenter en taille. Après la ménopause, sa peau peut devenir plus sèche et plus pâle ou fine. La vulve se modifie également sous l’effet de l’excitation sexuelle : en plus d’être lubrifiés, les lèvres et le clitoris s’engorgent alors de sang.

Organe aussi diversifié que méconnu

Il existe une grande diversité de formes et de couleurs de vulve. De nombreuses personnes ignorent l’aspect de cette partie du corps. Des facteurs socioculturels agissent dans cette méconnaissance, en lien avec la honte et les tabous. Les mutilations de la vulve telle l’excision concernent environ 200 millions de personnes dans le monde.

VULVE

84% des filles de 13 ans ne savent pas représenter leur vulve alors que la moitié d’entre elles savent dessiner un pénis.

2/3 des femmes n’ont pas d’orgasme par pénétration vaginale seule, mais en stimulant aussi leur clitoris au niveau vulvaire.

Des cancers plutôt rares

Les cancers de la vulve touchent environ 0,3% des femmes. Ils sont plus fréquents après 65 ans et en lien avec le papillomavirus humain ou le lichen scléreux vulvaire, une affection dermatologique inflammatoire. Essentiellement traités par voie chirurgicale, leur évolution est lente.

+10 000

Le nombre de terminaisons nerveuses du gland du clitoris (sa partie externe visible).

Démangeaisons et douleurs

Parmi les pathologies les plus fréquentes de la vulve, on peut citer les mycoses ou les infections, dont certaines sont sexuellement transmissibles. Les symptômes sont des démangeaisons ou des brûlures. Les traitements vont des antimycosiques aux antibiotiques en passant par des cures de lactobacilles, des bactéries naturellement présentes dans le vagin et capables d’inhiber la plupart des germes pathogènes. La vulvodynie concerne des douleurs chroniques localisées sur une partie ou toute la vulve, sans cause apparente. Des antidouleurs locaux, de la physiothérapie du périnée et des thérapies psychocorporelles peuvent être prescrits.

Éviter les excès d’hygiène

La santé de la vulve est liée, entre autres, aux hormones sexuelles et à l’équilibre de son microbiome. Il s’agit de veiller à ne pas le rompre par des excès d’hygiène. Ces derniers peuvent être en lien avec des croyances socioculturelles visant à bannir les sécrétions et les odeurs. Un nettoyage une fois par jour à l’eau suffit.

45% des femmes seulement disent trouver leur sexe « beau et désirable ».

L’organe 37 JuilletSeptembre 2023

«

Le lupus ne m’empêche plus de vivre ma vie »

Pour Emily DarkoSarkwa, 18 ans était l’âge de tous les possibles. La Genevoise était loin de se douter que dans son cas, il serait synonyme de lourdes contraintes. En février 2022, elle apprend qu’elle souffre d’un lupus érythémateux systémique*.

* Lupus érythémateux systémique (LES) : Maladie inflammatoire chronique dans laquelle le système immunitaire attaque par erreur les cellules saines du corps, le LES peut toucher n’importe quel organe. Fièvre, fatigue, douleurs musculaires… ses symptômes sont multiples, mais les plus caractéristiques sont l’apparition d’une tache rouge en forme de papillon sur les joues ainsi que des douleurs articulaires inflammatoires. S’il n’existe pas de traitement pour guérir le lupus, il est en revanche possible d’agir sur ses symptômes et sur les mécanismes immunologiques sous-jacents.

* Lupus érythémateux systémique (LES) : maladie inflammatoire chronique dans laquelle le système immunitaire attaque par erreur les cellules saines du corps, le LES peut toucher n’importe quel organe. Fièvre, fatigue, douleurs musculaires… ses symptômes sont multiples, mais les plus caractéristiques sont l’apparition d’une tache rouge en forme de papillon sur les joues ainsi que des douleurs articulaires inflammatoires. S’il n’existe pas de traitement pour guérir le lupus, il est en revanche possible d’agir sur ses symptômes et sur les mécanismes immunologiques sous-jacents.

Pulsations 38 JuilletSeptembre 2023 Témoignage
Par Anna Bonvin Photo Hervé Annen

Jambes enflées, malaises à répétition… Quand le diagnostic tombe, la santé d’Emily se dégrade déjà depuis plusieurs mois. Dès lors, elle doit s’accommoder de nombreuses restrictions. Finies les oranges qu’elle adore ou la tomate cuisinée à toutes les sauces. « Malgré cela, j’étais plutôt optimiste. Il s’agissait simplement de compromis pour ne pas empirer mon état. Mais je ne réalisais pas encore à quel point cette maladie allait impacter ma vie », raconte la collégienne.

Hospitalisations à la chaîne

Car très vite, les hospitalisations commencent. La première fois, Emily reste une semaine à l’hôpital. Mais à peine sortie, elle y retourne en urgence, le lendemain, cette fois-là pour plus de six semaines.

« Je pensais qu’une fois le traitement commencé, la vie reprendrait comme avant. Mais je me trompais. » Alors en troisième année de collège, la jeune femme ne peut bientôt plus suivre le rythme scolaire.

« La maladie pesait très lourd sur mon moral. Je me posais des tas de questions : pourquoi moi ? Était-ce de ma faute ? »

Le soutien des infirmières Durant cette période difficile, Emily a pu compter sur une aide précieuse : celle des infirmières du Service d’immunologie des HUG, qui assurent un suivi spécialisé pour les personnes souffrant de maladies autoimmunes. « Dès le premier rendez-vous, elles ont été là pour me soutenir et me guider », raconte Emily. Spécificité des HUG, cette prise en charge personnalisée s’est poursuivie tout au long du traitement, prenant successivement la forme de séances d’éducation thérapeutique, d’aide à la gestion des émotions ou de sessions de relaxation. « Je suis extrêmement reconnaissante envers les infirmières du service. Elles m’ont non seulement permis de comprendre ce qui m’arrivait, mais aussi d’envisager un futur dans lequel j’aurais appris à vivre avec ma maladie », explique la jeune femme.

Apprendre à connaître ses limites

Aujourd’hui, Emily va beaucoup mieux. Sa dernière hospitalisation remonte à octobre dernier et, après une reprise progressive, elle est maintenant de retour à temps plein sur les bancs d’école. « Je repasse ma troisième année et, après une si longue interruption, il est un peu difficile de rattraper mon retard. Mais

je m’accroche », déclare la jeune femme, qui apprend à composer avec son lupus au quotidien. « La maladie s’est bien allégée, cependant elle est toujours présente. Je me suis habituée à ce nouveau style de vie en apprenant à connaître mes limites. »

L’importance de s’écouter

Emily doit, bien plus que les autres, rester à l’écoute de son corps. « Le lupus s’accompagne d’une grande fatigue, due non seulement à la maladie, mais également aux traitements. Bien me reposer est donc absolument nécessaire. » Et si son suivi médical s’est maintenant espacé, Emily peut toujours compter sur le soutien des infirmières du Service d’immunologie. « J’ai une totale confiance en elles. Ainsi, lorsque je m’emmêle dans mes prescriptions ou que je vais moins bien, je les appelle. »

Objectif : vivre sa vie à fond

Le futur ? Emily le voit d’un œil optimiste. « Je tente juste de vivre ma vie à fond, tout en sachant quand il faut doser. Il y a des jours plus difficiles, mais la plupart du temps, ça va super. Cet hiver, par exemple, je suis partie en vacances avec ma meilleure amie et je fais même de petits jobs le weekend. Maintenant, le lupus ne m’empêche plus de vivre ma vie », conclut-elle. 

Témoignage 39 JuilletSeptembre 2023

Gare aux coups de soleil !

Le soleil met de bonne humeur, mais ses rayons peuvent brûler ta peau et, à la longue, l'ab mer en profondeur. Il est donc très important de bien la protéger. Nous allons t'expliquer pourquoi et comment.

Experte

Le soleil est-il mauvais pour la santé ?

Oui et non. Notre corps a besoin de soleil pour fabriquer de la vitamine D, indispensable pour avoir des os solides. Il suffit pour cela de s’y exposer quelques minutes par jour. Mais il est aussi dangereux pour la peau. Si tu ne prends pas garde, tu peux attraper des coups de soleil.

En partenariat avec

Pourquoi dangereuxest-il ?

Le soleil émet des rayons ultraviolets (UV) qui sont invisibles, mais qui abîment nos cellules. Les <<UVA >> pénètrent la peau en profondeur (jusqu’au derme), tandis que les <<UVB >> atteignent les couches plus superficielles (l’épiderme). Ce sont eux qui sont responsables des dommages liés à l’exposition solaire : les coups de soleil, le vieillissement (taches, rides) et les cancers de la peau. La quantité d’UV dépend de l’heure de la journée, de l’endroit de la planète et de la saison, notamment.

Qu'est-ce qu'un coup de soleil ?

C’est une brûlure de la peau qui apparaît plusieurs heures après une exposition. Agressée par les rayonnements solaires, la peau se défend par un mécanisme d’inflammation : elle devient rouge, chaude et a fait mal ! Tu peux mettre une crème pour l’apaiser. La brûlure guérit en quelques jours, mais si tu as souvent des coups de soleil, cela peut endommager tes cellules avec des conséquences plus tard dans la vie.

JuilletSeptembre 2023 Junior
Pulsations
Par Elodie Lavigne
Illustrations PanpanCucul
Dre Marie Müller, cheffe de clinique au Service de pédiatrie générale du Département de la mère, de l’enfant et de l’adolescent des HUG
40

Et le bronzage ?

Le bronzage est aussi une réaction de défense de ton organisme pour faire barrage aux rayons UV. Ta peau fabrique en effet de la mélanine, une substance qui lui donne cette couleur brune. Attention, le bronzage ne met pas à l’abri des coups de soleil !

Comment s'en protéger ?

D’abord, en évitant de s’exposer aux heures les plus chaudes, entre 11 et 15 heures. Il faut privilégier l’ombre, s’équiper de lunettes de soleil et d’un chapeau. Il est également recommandé de porter des habits sombres ou antiUV pour empêcher les rayons de pénétrer ta peau. Si tu dois malgré tout t’exposer, applique de la crème solaire avec un indice de protection élevé (50 minimum).

Et sous les nuages ?

Même si le ciel est couvert, il laisse passer environ 80% des UV. Il est important de se protéger du soleil même si le ciel n’est pas bleu et en toute saison. Il faut particulièrement faire attention au bord de l’eau et en montagne, car l’eau, le sable et la neige réverbèrent (comme un miroir) les rayons du soleil.

Les peaux doivent-ellesfoncées aussi se protéger ?

Oui. Il est vrai que les peaux claires sont plus à risque d’attraper des coups de soleil. Mais une exposition prolongée abîme aussi les peaux foncées.

JuilletSeptembre 2023
Junior 41

Prenez soin de votre santé mentale

La pandémie de Covid-19 aura permis au moins cela : braquer l’objectif sur la notion de santé mentale. Une composante essentielle du bien-être général, dont les contours et les façons d’en prendre soin sont connus. Quelques conseils.

Alors que nous nous rendons assez vite compte quand nous avons de la fièvre ou une entorse à la cheville, comment jauger de l’état de notre santé mentale ? « Une mauvaise santé mentale s’accompagne quasiment toujours de symptômes physiques. Ces signaux d’alerte expriment une incapacité à réguler certains équilibres », constate le Dr Paco Prada, médecin adjoint agrégé au Service de psychiatrie de liaison et d’intervention de crise. Fatigue, somnolence, insomnie, perte d’énergie vitale, irritabilité, difficultés à se concentrer, perte de mémoire, altération de la libido, perte d’appétit ou prise de poids, difficultés à éprouver du plaisir, à être en relation avec les autres… Autant de signes, perçus par l’individu lui-même, ses proches

ou son ou sa médecin, qui peuvent indiquer que quelque chose ne va pas. Dans ce cas, le recours à un ou une professionnelle de santé disponible et formée à la question de la santé mentale (médecin de famille, psychologue, psychiatre, etc.) peut s’avérer nécessaire.

Trouver l’équilibre Et si tout va bien, est-il possible d’entretenir sa bonne santé mentale ? « Oui ! », répond le Dr Prada. Mais cela demande une certaine implication. « De la même façon que les personnes en bonne santé physique veillent à conserver un équilibre alimentaire, de sommeil, d’activité physique, pour une bonne santé mentale, il est important d’avoir des investissements riches et divers dans un tissu familial, amical, sentimental et professionnel équilibré. Cela apporte des sources de satisfaction variées essentielles à une bonne stabilité mentale. »

Attention cependant à ne pas trop en faire. Prendre du temps pour se régénérer, ne pas être dans l’action en permanence, apprendre à s’ennuyer pour faire émerger la créativité est également fondamental. « Les personnes sportives expérimentées savent ménager leur corps, lui proposer des plages de récupération et de repos. C’est pareil pour la santé mentale ! », poursuit l’expert.

Pulsations JuilletSeptembre 2023 Mieux-vivre Par C lémentine Fitaire 42

Quatre pistes à suivre

Dans son plan d’action pour la santé mentale, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en propose une définition claire qui n’est pas seulement l’absence de trouble mental, mais plutôt la constituante d’un bien-être qui nous permet d’affronter les difficultés de la vie. Quatre composantes essentielles, qui favorisent une bonne santé mentale, sont ainsi établies :

1 La possibilité de se réaliser en tant qu’individu

Pouvoir s’accomplir, mettre en valeur son potentiel personnel, est une démarche active qui peut prendre différentes formes selon chaque individu, son histoire, ses buts, ses envies. La théorie de la pyramide de Maslow illustre bien ce parcours : aux besoins physiologiques et de sécurité succèdent des besoins d’appartenance à un groupe, d’estime de soi et enfin d’accomplissement.

2 La capacité à surmonter les tensions normales de la vie

Nous rencontrons toutes et tous, durant notre vie, des moments difficiles tels qu’un deuil, une rupture sentimentale, la perte d’un emploi… La capacité à surmonter ces épreuves individuellement ou à demander si besoin une aide extérieure témoigne d’une santé mentale équilibrée.

3 L’accomplissement d’un travail productif

Autre point important : garder ou retrouver des objectifs qui nous stimulent, nous font du bien. Cela peut passer par un travail et des activités de loisirs que nous aimons, ainsi que par un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Pour atteindre cet objectif, faire un bilan professionnel ou établir une liste d’activités qui nous procurent du plaisir (et les pratiquer régulièrement) peuvent être de bons outils.

4 La contribution à la vie de la communauté

C’est l’une de dimensions qui a été malmenée durant la crise Covid et qui a provoqué, chez certaines personnes, un sentiment d’exclusion. Nous sommes des êtres sociaux et la contribution à des projets, que ce soit dans la sphère amicale, familiale ou associative, permet de développer, de maintenir et d’enrichir les liens, tout en nourrissant des relations de partage.

Dix pistes

L’association Pro Mente Sana propose dix pistes (se connaître, faire sens, se détendre, etc.) pour cultiver une réflexion et développer des actions au quotidien en faveur de la santé mentale. Pour consulter gratuitement le fascicule « La santé mentale – S’informer et devenir acteur·rice » : www.promentesana.org

En chiffres 15% des personnes interrogées en Suisse sont affectées par des problèmes psychiques moyens à graves.

1/3

des personnes seront touchées par une dépression au cours de leur vie.

Source: La santé psychique en Suisse, Monitorage 2020, Rapport Obsan.

Adobe Stock Mieux-vivre 43 JuilletSeptembre 2023

Le personnel des HUG est écomobile

Dans le cadre de leur stratégie engagée visant à réduire l’impact de leurs activités sur l’environnement tout en privilégiant la qualité de l’accueil et des soins aux patients et patientes, les HUG ont mené une enquête auprès de leur personnel sur leurs déplacements

Vaccination contre la rougeole

Actuellement, les enfants sont vaccinés contre la rougeole à l’âge de 9 mois. Des études suggèrent qu’une vaccination à l’âge de 6 mois permettrait d’apprendre très tôt à l’organisme à se défendre contre la rougeole et aussi contre d’autres infections et à développer moins d’allergies. L’étude

Label d’excellence pour le Centre d’endométriose

Le Centre d’endométriose des HUG a obtenu, en mars dernier, le renouvellement de son label d’excellence, délivré par la Ligue européenne d’endométriose et la Fondation scientifique d’endométriose. Ce dernier atteste que le centre assure aux femmes une prise en charge personnalisée, médicale, chirurgicale et multidisciplinaire à chacune des étapes de la

domicile-travail. Elle révèle que 60% des collaborateurs et collaboratrices ont adopté une mobilité durable pour se rendre sur leur lieu de travail. Ils et elles ont notamment réduit de 12% leurs trajets en voiture et augmenté de 7% leurs déplacements à vélo, ce qui a permis aux HUG d’améliorer l’offre de parking public, en particulier pour les personnes venant recevoir des soins et leurs proches en visite. Pour soutenir la mobilité douce du personnel, les HUG ont mis en place un guichet Mobilité, qui apporte des conseils et des informations.

est ainsi lancée pour comprendre les bénéfices indirects du vaccin contre la rougeole sur la santé des enfants et l’influence du plan de vaccination sur le développement du système immunitaire. Si votre enfant a moins de 6 mois et est en bonne santé, il peut être inclus dans cette étude avec votre consentement. Le vaccin contre la rougeole est très bien toléré à tout âge. Inscription et renseignements : nemau@hcuge.ch ou 079 553 82 77 https://recherche.hug.ch/ etudes

maladie, dispose d’une infrastructure, d’un équipement technique et d’un processus clinique remarquables et mène des activités de recherche. Le Centre d’endométriose coordonne toutes les disciplines médicales concernées pour établir le diagnostic, effectuer le traitement et assurer le suivi des patientes. L’endométriose se caractérise par la prolifération de cellules de l’endomètre en dehors de la cavité utérine. Cette maladie chronique concerne les femmes en âge de procréer et se manifeste principalement par la douleur. Elle peut entraîner une infertilité. Une femme sur dix en souffre. Plus d’informations : https://www.hug.ch/ endometriose

Pulsations 44 JuilletSeptembre 2023 Brèves
Crédits : Julien Gregorio, Shutterstock, Julien Gregorio
Par Giuseppe Costa
NEMAU

HUG : chiffres-clés 2022

139 173

urgences, dont 102 878 adultes et 36 295 pédiatriques.

Bourse d’un million attribuée Verre connecté pour prévenir la déshydratation

L’oncologue Noémie Lang, chercheuse aux HUG et à l’Université de Genève, a décroché la prestigieuse bourse du Groupe suisse de recherche clinique sur le cancer (SAKK), dotée d’un million de francs. Cette somme lui permettra de mener une étude clinique sur les lymphomes qui se concentrera sur la détection précoce d’une atteinte du

Dans les unités de maintien, les équipes soignantes ont pour mission d’accueillir et d’accompagner des patientes et patients âgés qui ne nécessitent plus de soins hospitaliers, mais sont supposés intégrer une structure de soins de long séjour. Le plus souvent, ces personnes présentent des troubles cognitifs et sont dépendantes pour les actes de

4 152 naissances à la Maternité.

101 patientes et patients transplantés, dont 7 enfants.

Retrouvez le rapport d’activité des HUG sur https://panorama. hug.ch/

système nerveux central dans les lymphomes. Il s’agit d’une approche diagnostique se fondant sur le séquençage d’ADN tumoral circulant dans le sang et le liquide céphalorachidien qui promet des standards de qualité et de précision nettement supérieurs aux techniques d’analyse actuelles. Cette innovation devrait permettre un diagnostic précoce et un meilleur ciblage des traitements, deux éléments clés pour prévenir les récidives et optimiser la sélection des patients nécessitant des thérapies.

la vie quotidienne. Elles sont fragiles, en particulier face au problème de la déshydratation, et le personnel soignant a constaté un réel souci concernant la traçabilité et le suivi des bilans hydriques. Le projet, soutenu par la Fondation privée des HUG, vise à tester un outil de prévention de la déshydratation, le verre Auxivia. Muni d’une puce, celui-ci envoie via Bluetooth les données à un logiciel qui mesure la quantité d’eau bue, en distinguant s’il s’agit réellement d’une prise d’eau ou si le verre a été renversé. Ce nouvel outil peut ainsi contribuer à améliorer la qualité de prise en charge de l’hydratation des personnes en obtenant un suivi et une traçabilité des prises hydriques.

Brèves 45 JuilletSeptembre 2023 Crédits : Vectorstate, SAKK, auxivia.com

25/08

Concert

Son Jarocho

12h

Hôpital Terrasse Opéra

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4

1206 Genève

Son Hermanas est un ensemble féminin qui se dédie au répertoire traditionnel mexicain et plus particulièrement au Son Jarocho, musique jouée pendant le fandango ou huapango, fête populaire de la région du Sotavento.

28/07

Concert

Tropical Soul

12h

Hôpital

Terrasse Opéra

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4

1206 Genève

Inspiré par la poésie cap-verdienne des mornas et des coladeras, le groupe genevois MiMoJi mêle rythmes urbains, musique latine, harmonies jazz et tropical soul.

Jusqu’au 04/09

Exposition

« Impermanence »

Hôpital Hall d’entrée

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4 Entrée libre

Gwenola de Muralt, au travers d’un huis-clos, utilise le médium photographique comme révélateur de la douleur et de son impermanence : présence-absence. Il n’y a pas de vérité de la douleur. Elle n’est ni vraie, ni fausse. Elle est là. Cela va au-delà des mots, cela s’exprime en dehors des mots. Comment représenter une sensation qu’on ne peut ni toucher, ni mesurer, mais qui nous consume ? Isolée du monde, entre quatre murs, l’artiste plonge dans une sombre introspection. Dans ses nouvelles frontières intérieures, avec un boîtier argentique, Gwenola observe et compose une mise en scène dont elle est à la fois la créatrice et le personnage. L’exposition se tient jusqu’au 4 septembre. A l’occasion du finissage, dès 12h15, visite guidée en présence de l’artiste.

12, 13, 14, 19 & 21/09

Don d’organes et de tissus

Stands d’information et de sensibilisation

À l’occasion de la Journée nationale du don d’organes au mois de septembre, les HUG organisent cinq journées d’information destinées au grand public et aux collaborateurs et colla-

Pulsations 46 JuilletSeptembre 2023 Agenda
Par Giuseppe Costa
Crédits : DR, gettyimages SEPT.
JUIL.
AOÛT

boratrices. Les spécialistes du don d’organes et de tissus seront sur place pour vous informer et répondre à vos questions.

Mardi 12

9h30-17h

Entrée de l’Hôpital Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4

Mercredi 13

11h-14h30

Hôpital des enfants Hall d’accueil Rue Willy-Donzé 6

Jeudi 14

11h-15h

Hôpital des Trois-Chêne Cafétéria

Ch. du Pont-Bochet 3 / Rte de Mon-Idée 1226 Thônex

Mardi 19

11h-14h

Hôpital de Bellerive Cafétéria

Ch. de la Savonnière 11

Jeudi 21

11h-14h

Accueil Bâtiment Julliard Rue Alcide-Jentzer 17

14/09 Allaitement

Ateliers gratuits

13h30-17h

Hall d’entrée de la Maternité Bd de la Cluse 30

À l’occasion de la semaine mondiale de l’allaitement, en présence de pédiatres, des consultantes en lactation proposent à la Maternité des ateliers gratuits autour du nouveau-né portant sur les bases de l’allaitement, les pleurs et la méthode Brazelton pour

communiquer avec votre bébé ainsi que sur l’alimentation.

Inscriptions et détails sur les ateliers : hug.plus/ smam-2023

16/09

Zumba

Cancers de la femme

Jardin anglais

Quai du Général-Guisan 34

11h-12h

Entrée libre

Chaque année, le Service de gynécologie des HUG et la Ligue genevoise contre le cancer se mobilisent par solidarité avec les patientes et leurs proches en mettant sur pied, en septembre, les 10 jours du cancer de l’ovaire. De son côté, le Centre du sein des HUG organise des événements destinés aux patientes, au grand public et au personnel de santé, en octobre, à l’occasion du mois du cancer du sein. Cette

année, un cours de zumba gratuit devant le kiosque du Jardin anglais marque le lancement de ces deux rendez-vous annuels. Venez en vert ou… en rose ! Programmes complets sur : www.hug-ge.ch/agenda

19/09 Alzheimer

Journée genevoise

18h-20h15

Auditoire Marcel Jenny

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4 Entrée libre

À l’occasion de la Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, le Centre de la mémoire des HUG, l’Association suisse pour la recherche sur l’Alzheimer (APRA) et Alzheimer Genève proposent une rencontre afin d’échanger sur les avancées de la recherche au Centre de la mémoire et ailleurs dans le monde, ainsi que sur l’impact psycho-social de la maladie d’Alzheimer pour les patients, patientes et leurs proches.

22/09 Concert

Afro-funk

12h

Hôpital

Terrasse Opéra

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4

1206 Genève

Gofefo Konaté Band propose de l’afro-funk et de la musique traditionnelle du Burkina Faso.

Agenda 47 JuilletSeptembre 2023

Pour en savoir plus sur…

L’art dans les soins

L’art qui guérit

Pierre Lemarquis

Hazan, 2020

Si les philosophes ont les premiers pressenti son impact sur notre existence, leurs thèses sont désormais confirmées par les neurosciences, qui nous révèlent comment l’art sculpte et caresse notre cerveau. Pierre Lemarquis, accompagné de Boris Cyrulnik, nous invite à visiter son musée imaginaire depuis la préhistoire jusqu’à nos jours, à travers des chefsd’œuvre d’illustres artistes.

Art-thérapie : mettre des mots sur les maux et des couleurs sur les douleurs

Johanne Hamel

Larousse, 2019

Parce qu’il n’est pas toujours possible de mettre des mots sur nos maux, l’art-thérapie, par le biais de la création artistique, permet d’exprimer nos émotions, de dépasser nos difficultés et d’apaiser nos angoisses.

CONTACT

Tous les livres référencés sont disponibles à la Bibliothèque de l’Université, site CMU. Ils peuvent être consultés et/ ou empruntés gratuitement par tous. La collection « patients » de la bibliothèque de médecine s’adresse à tout un chacun qui souhaite s’informer sur une thématique en lien avec la santé Bibliothèque de l’Université de Genève

Centre médical universitaire Avenue de Champel 9

1206 Genève

Lu-ve : 8h-22h et sa-di : 9h-18h biblio-cmu@unige.ch

022 379 51 00

Pers. de contact : Annick Widmer www.unige.ch/biblio/patients/

Le sang

Le sang et la transfusion sanguine : 100 questionsréponses Questions de patients, réponses de médecins Olivier Garraud, Jean-Daniel Tissot Ellipses, 2016

Cet ouvrage fait le lien entre le don de sang et de ses composés et la transfusion d’un produit sanguin à une personne malade, qui est l’objectif ultime. Il aborde des approches physiologiques, émotionnelles et sociales.

Il était une fois le sang

Il révèle notre santé et notre hérédité

Olivier Garraud, Jean-Daniel Tissot Humensciences, 2021

Le sang révèle nos vies, notre hérédité, notre espèce et notre santé. Ce livre est une plongée au sein de ce fluide qui reste mystérieux pour la plupart d’entre nous.

Le lupus

Le lupus : 100 questions pour mieux gérer la maladie Les réponses claires des spécialistes des Centres de référence maladies autoimmunes et maladies systémiques rares

Zahir Amoura, Eric Hachulla, Véronique Le Guern, et al. Maxima-L. Du Mesnil, Nouv. éd. 2018

Ce livre est conçu pour les malades, leur entourage, et pour celles et ceux qui souhaitent mieux connaître cette maladie. Il est écrit par des médecins exerçant dans les Centres de référence pour les maladies auto-immunes et maladies systémiques rares, en contact quotidien avec les malades. Les questions traitées relèvent des interrogations des patients et patientes et les réponses données sont compréhensibles par un large public.

La santé mentale

Guérir par la marche Gérer le stress, réduire l’anxiété et prévenir la dépression par l’exercice

Eric Griez

Editions Eyrolles, 2019

Stress, anxiété, dépression... Et si l’exercice physique, et la marche en particulier, avait des vertus thérapeutiques ? Ce livre, qui s’appuie sur les dernières recherches en neurosciences, décrit les bienfaits de la marche à pied.

Grave ou pas grave ?

Déprime, stress, anxiété… : quand consulter

Chantal Joffrin Le Clerc

Odile Jacob, 2017 Une adolescente qui dort mal et s’isole : surcroît de travail à l’école ou dépression débutante ? Un conjoint qui jette l’argent par les fenêtres : générosité soudaine ou accès maniaque ? Un parent âgé dont la mémoire devient déficiente : effet de l’âge ou début de démence ? Retrouvez des repères clairs pour savoir quand un proche va vraiment mal.

Association minds

Cette association promeut à Genève une vision déculpabilisante et non stigmatisante de la santé mentale.

https://minds-ge.ch/

L’odorat

Cerveau et odorat : comment (ré)éduquer son nez

Moustafa Bensafi, Catherine Rouby EDP sciences, 2021 (2e éd.)

Ce livre s’adresse à celles et ceux qui veulent mieux comprendre le fonctionnement de l’odorat. L’ouvrage fait découvrir au grand public ce sens remarquable par ses relations avec notre cerveau émotionnel, mais aussi par le fait qu’il est capable de régénération et de plasticité.

Pulsations
JuilletSeptembre 2023 Livres & Web En collaboration
Bibliothèque de l’Unige,
CMU
avec la
site
48

ADRIANA KAREMBEU SOUTIENT LE DON DU SANG

ADRIANA KAREMBEU est mannequin, présentatrice et égérie de plusieurs marques. Elle a fait quelques incursions dans le cinéma (Trois petites filles, Astérix aux Jeux Olympiques). À la télévision, elle a participé à des émissions comme présentatrice (Tops Models, Les pouvoirs extraordinaires du corps humain) ou candidate (Danse avec les stars, Pékin Express) et a joué dans la série Plus belle la vie sur France 3. Adriana Karembeu met sa notoriété au service des autres, elle est une fidèle ambassadrice de la Croix-Rouge.

DONNER SON SANG

C’EST SAUVER
VIES www.dondusang.ch
DES

AUGMENTER LE BIEN-ÊTRE DU PATIENT

Exemple de projet réalisé : favoriser la réhabilitation cardiaque par l’exercice physique encadré par des professionnels.

AMÉLIORER LA QUALITÉ DES SOINS

Infokids

Exemple de projet réalisé : création de l’application Infokids pour une assistance interactive lors d’urgences pédiatriques.

FAVORISER LA RECHERCHE MÉDICALE

Exemple de projet réalisé : soutenir la recherche en immunothérapie pour lutter contre les tumeurs cérébrales.

L’EXCELLENCE MÉDICALE POUR VOUS, GRÂCE À VOUS. Pour faire un don : www.fondationhug.org IBAN CH75 0483 5094 3228 2100 0 T +41 22 372 56 20 Email : fondation.hug@hcuge.ch
GRÂCE À SES DONATEURS, LA FONDATION PRIVÉE DES HUG RÉALISE DES PROJETS INNOVANTS ET AMBITIEUX AVEC 3 OBJECTIFS

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook

Articles inside

Pour en savoir plus sur…

2min
page 50

Prenez soin de votre santé mentale

8min
pages 44-49

Gare aux coups de soleil !

2min
pages 42-43

« Le lupus ne m’empêche plus de vivre ma vie »

3min
pages 40-41

VULVE

1min
page 39

« La médecine nucléaire a de grandes possibilités de développement »

3min
pages 36-39

Le coup du lapin ? Douloureux, mais pas dangereux

2min
pages 34-35

Pédiatrie : les HUG au Burkina Faso

3min
pages 32-33

don du sang

2min
pages 30-31

L’eau, essentielle à notre organisme

1min
page 29

Dans les cuisines des HUG Dans les cuisines des HUG

4min
pages 26-28

La MEA ? « Une fabrique du futur » pour les jeunes en souffrance

2min
pages 24-25

Place à la musique !

2min
page 23

Ressentir grâce à Artopie

1min
page 22

Les bienfaits de l’art­thérapie

1min
page 21

Les activités artistiques promeuvent la santé

1min
pages 20-21

Voyager à travers les objets du musée Ariana

1min
page 19

Un hôpital ouvert à l’art

5min
pages 16-19

Le virus des médicaments

2min
pages 14-15

La piste des odeurs blanches

3min
pages 12-13

Plus de confort pour les personnes en dialyse

3min
pages 10-11

La révolution du cartilage

1min
page 9

Un suivi lors de maladies ophtalmologiques chroniques

2min
pages 6-7

Fenêtre ouverte sur l’art

1min
page 5

L’essentiel, c’est vous.

0
pages 2-3
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.