Confi'Lyon le magazine lyonnais et confiné by ISCPA

Page 23

ÉCOLES

Une éducation retardée Les élèves français ont été contraints de laisser les bancs de l’école durant deux mois, lors du premier confinement. Pour ce deuxième confinement, le gouvernement a jugé nécessaire de laisser les écoles ouvertes pour permettre la continuité de l’éducation scolaire. Mais quel impact a eu ce confinement sur le niveau des élèves présents à l’école élémentaire ? Avec deux mois de cours chez eux, les élèves n’ont pas eu accès aux mêmes conditions, causant de la disparité aujourd’hui ©Anthony Comberousse

E

n ce début d’année scolaire, les élèves d’école primaire ont dû remplir un livret de positionnement, pour évaluer leur niveau et les possibles retards pris sur les notions qu’ils sont censés maîtriser. L’information qui ressort, c’est que les compétences normalement travaillées en mars et avril ne sont pas acquises. Un constat partagé par les enseignants, « sans surprise, tout ce qui n’a pas été travaillé en classe a échoué […] Il faut repartir de zéro pour plusieurs notions, à l’image des fractions avec ma classe de CM2 », explique Amélie Durant*, enseignante lyonnaise depuis 15 ans dans le primaire. L’attitude des élèves a également été grandement touchée, avec une concentration en classe plus difficile à obtenir qu’avant. « Le métier d’élève a été perdu » constate-t-elle. Cependant, elle se veut rassurante en affirmant que ce n’est qu’une

question de temps avant que les élèves reprennent une attitude scolaire.

« Deux ans en un an » Rattraper ce décalage scolaire est possible, cela passe forcément par un plus gros investissement de la part des enseignants qui vont devoir pour certaines notions reprendre les bases, mais aussi pour les élèves qui doivent faire « deux ans en un an ». Selon l’institutrice, les élèves en sont totalement capables. Un autre problème se pose toutefois. Tous n’ont en effet pas eu les mêmes conditions de confinement, pas le même suivi, pas le même matériel, créant donc une grande disparité entre leurs difficultés. Il faudrait alors un accompagnement plus personnel pour les élèves, mais malheureusement cela reste compliqué. « J’ai 28 élèves,

c’est très difficile de leur accorder individuellement le temps nécessaire [...] Je ne suis pas satisfaite par le temps que j’ai à leur consacrer ». Pour cela deux solutions sont possibles selon elle : soit il faut moins d’élèves par classe, soit à l’inverse, deux instituteurs par classe. Dans les deux cas, ce qu’il semble manquer, c’est le nombre d’enseignants, visiblement insuffisant pour assurer la meilleure éducation possible. Ce décalage scolaire n’est vraisemblablement pas une fatalité pour l’enseignante lyonnaise. « Ce n’est pas infaisable, les élèves ne s’arrêtent jamais d’apprendre de toute manière […] ils ont loupé deux mois, pas leur scolarité », conclut-elle. Léo Ballery

*le nom et prénom ont été modifiés

onfi’Lyon

23


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.