Paperjam Plus Guide de l'investisseur

Page 1

guide de l’investisseur Tout savoir et se lancer ! Édition 2022


INVESTISSEZ POUR LE FUTUR ÉCONOMISEZ MAINTENANT Tradez au meilleur coût avec le leader de l'investissement en ligne.

swissquote.lu

Les investissements comportent divers degrés de risque. Swissquote Bank Europe SA – RCS B78729. Banque basée au Luxembourg et régie par la CSSF.


Édito

Maison Moderne ™

www.maisonmoderne.com TÉL. (+352) 20 70 70 COURRIER BP 728, L-2017 Luxembourg BUREAUX 10, rue des Gaulois Luxembourg-Bonnevoie 10, avenue de la Liberté Luxembourg-Gare

L’ESG n’est pas tout

FONDATEUR

Mike Koedinger CEO

Geraldine Knudson

DIRECTEUR ADMINISTRATIF ET FINANCIER

Etienne Velasti Rédaction

press@paperjam.lu DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

Mike Koedinger

RÉDACTRICE EN CHEF

Nathalie Reuter

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION

Jennifer Graglia RÉDACTEUR

Marc Fassone FREE-LANCES

Alex Barras, Quentin Deuxant, Sébastien Lambotte, Michaël Peiffer, Jeanne Renauld CORRECTION

Maison Moderne PHOTOGRAPHES

Romain Gamba, Matic Zorman Brand Studio DIRECTEUR DU BRAND STUDIO

Youcef Damardji

STRATEGIC BUSINESS DEVELOPMENT ADVISOR

Francis Gasparotto

DIRECTEUR DE LA CRÉATION

Jeremy Leslie

DIRECTEUR ARTISTIQUE

Marielle Voisin MISE EN PAGE

Charlène Pouthier ILLUSTRATION

Salomé Jottreau

natureOffice.com | DE-261-JYACEBD

Tous droits réservés. Toute reproduction, ou traduction, intégrale ou partiel­le, est strictement interdite sans l’autorisation écrite délivrée au préalable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA (Luxem­ bourg) Maison Moderne ™ is used under licence by MM Publishing and Media SA — ISSN 2354-4619 Conformément à l’article 66 de la loi du 8 février 2004 sur la liberté d’expression dans les médias, la présente mention est obligatoire « une fois par an, au pre­mier numéro diffusé ». Nous avons choisi de la publier chaque mois. La société éditrice de Paperjam est détenue indirec­tement, par une participation excédant 25 %, par Mike Koedinger, éditeur domicilié au Luxembourg. La direction générale et la gestion journalière sont de la respon­ sabilité de Geraldine Knudson.

Guide de l’investisseur  2022

Alors que la COP26 piétine, les investisseurs vont-ils prendre la relève des gouvernements ? Selon une enquête menée à l’instigation de Natixis, 49 % des investisseurs demandent désormais l’intégration des critères ESG dans le processus d’analyse des investissements. Fait marquant, la demande mondiale des investissements ESG concerne tout le monde. La barre des 1.600 milliards d’actifs investis dans des stratégies environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), atteinte en 2020, devrait donc vite être dépassée grâce à ce consensus. Sauver la planète ? Si l’écologie prend le dessus dans le monde de la finance, il n’en est pas forcément de même dans la sphère sociale. Avec la hausse du prix de l’énergie, le débat « fin du mois contre fin du monde » revient sur le devant de la scène. Et si les analystes confirment que la transition énergétique sera tout à la fois une chance pour les marchés financiers et pour la planète, concilier protection de la nature et progrès social semble plus ardu. Attention à ce que les progrès enregistrés sur un front ne soient pas perdus sur un autre. La foule n’est pas aussi patiente que la planète… Auteur MARC FASSONE

3



Sommaire

10

60

40 PLUS-VALUE Cinq conseils pour bien revendre dans cinq ans

LE JOUR OÙ

REVENUS

42 IDÉES Pourquoi investir dans les fonds immobiliers ?

… J’ai investi dans l’art

Fiscalité : les incontournables de la déclaration

44 HÉDONISME Le plaisir d’investir

64

46 PASSION L’art d’investir dans l’art 50 ROULEZ JEUNESSE La voiture de collection, pour le plaisir et pour investir

SECTEUR SPÉCIFIQUE

Private equity, rentable… pour ceux qui y ont accès

52

66

DIVERSIFICATION

La montée en puissance des cryptos

FORECAST

Les trois valeurs-clés dans lesquelles investir en 2022 ?

54

L’investissement peut aussi devenir un plaisir quand il s’agit d’investir dans une passion.

14

BAS DE LAINE

Quel profit pour mon épargne ?

DOSSIER

Investir : quelles stratégies adopter ? 16 CONJONCTURE La bourse pour tous 20 PROFILS D’INVESTISSEURS En matière d’investissement, à chaque âge ses priorités

Union européenne

25 %

Belgique

Allemagne

France

Luxembourg

TAUX D’ÉPARGNE DES MÉNAGES

Avec le Covid-19, les ménages ont moins consommé et le taux d’épargne a grimpé, accentuant le problème d’excès de liquidité. 20 %

Source

Eurostat

Illustration

Salomé Jottreau

22 ESG L’investissement se fait vertueux 26 INTERVIEW MARC HENGEN « L’indispensable outil de gestion patrimoniale » 30 COMPARAISON Zoom sur les meilleures assurances-vie 34 IMMOBILIER La pierre toujours aussi précieuse

Guide de l’investisseur  2022

15 %

10 % 0 % 2009

2010

2011

5

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020


Brand voice

Investir pour le long terme

L’ASIE, PLUS ATTRACTIVE QUE JAMAIS POUR LES INVESTISSEURS

REPENSER LE RAPPORT ENTRE « VALEUR » ET « CROISSANCE »

« L’intérêt des investisseurs pour l’économie asiatique s’est fortement développé ces dernières années. L’Asie, qui représente aujourd’hui 35 % de l’économie globale, connaît une progression importante et rapide. Les opportunités d’investissement y sont désormais aussi plus nombreuses, avec notamment quelque 16.000 entreprises cotées. Il s’agit de sociétés parmi les plus innovantes, dans le domaine de la production de semi-conducteurs, du développement de plateformes numériques, de l’IoT, des biotechnologies, etc. Elles incarnent la manière dont l’activité a évolué, présentant en outre un fort potentiel de croissance sur le long terme. Investir en Asie implique toutefois de bien connaître ce territoire économique, aujourd’hui encore très fragmenté, ainsi que ses acteurs, afin d’y déceler les meilleures opportunités d’investissement, en tenant compte du marché et de ses évolutions. »

« Traditionnellement, au moment de composer un portefeuille d’actions, deux stratégies principales s’opposent. D’une part, l’investissement orienté vers la valeur se concentre sur les actions apparaissant comme ‘bon marché’. D’autre part, l’investissement axé sur la croissance privilégie des actions qui laissent entrevoir des perspectives de croissance supérieures. Toutefois, dans une économie changeante, en proie à un resserrement de la composition sectorielle et qui est essentiellement pilotée par le numérique, l’approche duale opposant les deux styles perd en pertinence. Dans ce contexte, les investisseurs devraient plutôt considérer l’ensemble de l’univers d’investissement pour sélectionner les actions qui répondent à leurs objectifs d’appréciation du capital et de revenu. La clé réside dans l’évaluation la plus juste des actifs. » Flashez ce QR Code et écoutez cet épisode.

Flashez ce QR Code et écoutez cet épisode.

JULIE DICKSON Investment Director

Guide de l’investisseur   2022

NISHA THAKRAR Client Solutions Specialist

6


Brand Voice

Dans un monde qui change, investir en adoptant une approche à long terme implique une démarche sélective, intégrant les nouvelles tendances, en appréciant avec soin les enjeux et en s’appuyant sur une connaissance fine des marchés envisagés. Marchés financiers

Contenu sponsorisé par CAPITAL GROUP

LES MARCHÉS ÉMERGENTS, TERRITOIRES D’OPPORTUNITÉS

INVESTIR À LA FAVEUR D’UNE SOCIÉTÉ PLUS DURABLE

« C’est au début des années 80 qu’est apparu le concept de marchés émergents. À l’époque, il recouvrait un nombre réduit de pays et les opportunités d’investissement se limitaient à quelques centaines d’entreprises. Au fil des années, les marchés émergents ont considérablement évolué, avec notamment l’apparition de sociétés de nouvelle génération aux ambitions globales et au potentiel considérable. Ces développements constituent de nouveaux territoires d’opportunités pour les investisseurs, notamment dans les domaines des soins de santé, des biotechnologies, du numérique, de l’e-commerce, du tourisme, du luxe, des services financiers, etc. Cependant, pour y investir dans une démarche à long terme, il est plus que jamais important de bien évaluer les opportunités en considérant les fondamentaux de marché et en étant particulièrement sélectif. »

« Avec l’adoption des critères ESG, on assiste à un changement fondamental de la manière de concevoir l’investissement à long terme, en considérant comme essentielle l’intégration des enjeux environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance. Il ne s’agit plus de considérer les actifs durables comme un produit autonome, mais d’inclure les considérations de responsabilité et de durabilité au sein d’une approche globale. Dans cette perspective, l’industrie financière, appelée à jouer un rôle-clé en faveur de l’émergence d’un monde plus durable, est confrontée à de nouveaux défis. Elle doit s’adapter pour bien appréhender les changements, développer de nouvelles connaissances, parvenir à évaluer les opportunités et les risques à l’aune des nouveaux enjeux. Il est dès lors essentiel de prendre le temps de discuter avec l’investisseur, afin de s’assurer que la démarche d’investissement sera alignée avec ses aspirations. »

Flashez ce QR Code et écoutez cet épisode.

Flashez ce QR Code et écoutez cet épisode.

VALERIA VINE Investment Specialist

MATT LANSTONE Head of ESG Research and Investing

7


Foyer complète son offre

avec des garanties state of the art. Comment bien protéger son patrimoine, a fortiori lorsque l’on possède des objets d’art, tableaux ou collections ? Ceci est une question que se posent tous les collectionneurs ou amateurs, qu’ils soient déjà les heureux propriétaires de biens précieux ou qu’ils viennent de céder à un coup de cœur dans une galerie. Leur désir commun est de protéger ces « objets passion » non seulement par des mesures de prévention appropriées, mais également par l’assurance d’être bien couverts en cas de dommage. Pour répondre aux besoins très spécifiques de cette clientèle, Foyer lance, en partenariat avec l’assureur Hiscox, une offre étendue à destination de ces collectionneurs et amateurs d’art. Interview croisée de Caroline Heraly, Product Manager, et Jean-Claude Stoos, Head of Business Development chez Foyer, qui présentent cette nouvelle offre.

Comment est né le partenariat entre Foyer et Hiscox ? Jean-Claude Stoos : Foyer compte environ 200 000 clients particuliers au Grand-Duché, à qui il propose une offre d’assurance couvrant l’ensemble des besoins « classiques ». Avec une part de marché de 43%, en progression sur les dernières années, nous visons naturellement une croissance ciblée sur des segments de niches, parmi lesquels les High Net Worth Individuals ou HNWI. Aujourd’hui, cette clientèle particulièrement exigeante est déjà servie avec succès par notre filiale active en gestion patrimoniale, CapitalatWork Foyer Group. Pour ces clients, nombreuses sont les voies de diversification de leur patrimoine : marchés financiers, acquisitions immobilières ou encore objets d’art ou de collection.

Cependant, lorsque l’on parle d’art, on parle souvent de passion. Foyer se devait donc de proposer à cette clientèle une offre d’assurance pour les biens précieux qui va bien au-delà de celle de ses produits d’assurance traditionnels. Pour ce faire, qui de mieux pour nous accompagner que le spécialiste mondial en matière d’assurance de biens précieux, Hiscox ? Leur expertise et leur savoir-faire en matière d’assurance haut de gamme ne sont plus à démontrer. Hiscox, quant à elle installée au Luxembourg après le Brexit, a vu dans cette opportunité de belles synergies possibles avec Foyer sur ce marché. Le partenariat était né.

À qui s’adresse la nouvelle offre développée par Foyer en collaboration avec Hiscox ? Jean-Claude Stoos : Celle-ci s’adresse à toute personne qui possède des objets d’art et de collection et qui souhaite les protéger et les assurer. Ainsi, à côté du module « Biens précieux » déjà intégré à notre produit mozaïk, la nouvelle offre spécialisée développée avec Hiscox s’adresse aux collectionneurs les plus passionnés, qui se voyaient avant contraints de se tourner vers l’étranger pour trouver des couvertures d’assurance à la hauteur de leurs exigences. Notre gamme protège donc aujourd’hui des plus petites collections aux biens d’exception les plus précieux, dans une offre adaptée et modulable, pour répondre au mieux aux besoins de chaque client.


“ Ce qui nous intéresse avant tout, c’est qui nous assurons plutôt que ce que nous assurons.” Robert Hiscox

Les objets d’art et de collection sont des biens très spécifiques. Qu’attendent leurs propriétaires lorsqu’ils les assurent ? Caroline Heraly : Vu la nature des biens à assurer, leurs propriétaires souhaitent naturellement une offre d’assurance spécialisée, qui les couvre simplement et dont l’étendue sera adaptée en fonction de leurs besoins. D’autant plus que le terme « biens de valeur » correspond en fait à une très large description, car nous ne nous limitons pas à couvrir les objets d’art ou les bijoux, mais également les différentes passions de nos clients telles que leurs collections, leurs instruments de musique, leurs accessoires de mode ou leur cave à vin, par exemple. La personnalisation de l’offre en est un élément clé. Afin d’adapter au mieux notre offre, les questions en jeu sont aussi nombreuses que variées. Parle-t-on

d’œuvres d’art ? Sont-elles exposées ou transportées ? Y a-t-il des bijoux ? Le client voyage-t-il souvent ? En fonction de ses besoins, nous voulons proposer à notre client la meilleure solution. Nous l’aidons ainsi, d’une part, à valoriser son patrimoine et à s’assurer que tous ses biens sont correctement évalués, et d’autre part, à comprendre et prévenir les risques auxquels il serait exposé.

Concrètement, comment la nouvelle offre va-t-elle répondre à ces attentes ? Caroline Heraly : Comme déjà expliqué, chaque client présente des besoins spécifiques et des demandes particulières. Notre gamme, composée de trois différentes offres, a dès lors l’avantage de répondre à chaque besoin, en alliant le service offert par Foyer

et l’expertise et le savoir-faire de notre partenaire Hiscox. Les points forts de nos offres sont leur modularité et leur flexibilité, l’accès à un réseau d’experts professionnels pour l’évaluation des biens de valeurs, la prévention avec des conseils de protection et surtout, un accompagnement personnalisé en cas de sinistre, notamment une intervention rapide, différents modes d’indemnisation, des mesures de protection adaptées, la mise à disposition d’une équipe pluridisciplinaire spécialisée en matière de restauration et de conservation. Notre garantie « Art et Passion », et notre produit « Fine Art » sont avant tout l’assurance d’un service haut de gamme et sur mesure, à la hauteur des exigences de nos clients.

Foyer Assurances 12 rue Léon Laval - L-3372 Leudelange Tel. : 437 437 - www.foyer.lu


Le jour où

... J’ai investi dans l’art

Guide de l’investisseur  2022

dans ma maison depuis 25-30 ans et je suis heu­ reux de les voir tous les jours. Au fil du temps, ma collection s’est agrandie, mais mes acquisitions se sont toujours tournées vers des pièces d’art premier ou d’art contem­ porain pour lesquelles j’ai eu un coup de cœur. Ce sont, pour moi, des investissements de pas­ sion. Jamais je n’acquerrais une œuvre qui ne me plaît pas, même si son prix me semble intéressant. J’aime beaucoup le travail de Raymond Hains. J’appré­ cie aussi de soutenir des artistes luxembourgeois et des artistes émergents. À mes yeux, c’est une ma­nière de les encourager. Il est très facile d’investir dans un Picasso, par exemple, si l’on a l’argent nécessaire. On ne fera jamais d’erreur. Mais quand on investit dans un jeune artiste, on ose, c’est comme un pari sur l’avenir. S’il monte en cote au fil du temps, s’il devient connu, alors là, on a du mérite, car cela veut dire que l’on a eu l’œil dès le début. Auteur J. R.

10

Photo

J’ai toujours été intéressé par l’art. C’est en sep­ tième année, alors que je devais avoir 12 ans, que j’ai commencé à acheter mes premières petites œuvres. Il s’agissait de cartes postales représentant de l’art surréaliste. Je les achetais dans les musées et je les accrochais aux murs de ma chambre. À l’époque, je collectionnais aussi des lithographies que je payais entre 100 et 300 francs luxembourgeois, étalés sur six mois. Au lycée, j’ai commencé à me passionner pour l’art pre­ mier. Une connaissance d’Esch avait réussi à me dégoter une sculpture en bois très odorant, un grand oiseau – qui était d’ail­leurs trop imposant pour être dans ma chambre ; mes pa­­rents avaient gentiment ac­cep­té que je l’installe dans le salon. C’était ma première vraie pièce, et je l’ai toujours. Elle est très importante pour moi, même si ce n’est pas du grand art. Par la suite, quand j’ai com­ mencé à gagner ma vie, j’ai acquis deux pièces importantes : un tam­ bour du Vanuatu et une peinture de l’artiste belge Bram Bogart. Je les garde précieusement, elles sont

Matic Zorman, Shutterstock

Fondateur de la galerie d’art Valerius Gallery, Gérard Valerius évoque ses premières acquisitions d’œuvres d’art, alors qu’il n’était encore qu’un adolescent.


Asset Management Wealth Management Asset Services Alternative Investments

Pictet & Cie (Europe) SA 15 Avenue John F. Kennedy 1855 Luxembourg +352 46 71 711 groupe.pictet

L’indépendance. Une des clés pour être à l’avant-garde de l’investissement.


La gestion d’un portefeuille durable

Brand Voice

Contenu sponsorisé par Degroof Petercam Luxembourg

La gestion discrétionnaire permet d’investir durablement. Rencontre avec Jean-François Genicot, Head of Investments Management. Qu’est-ce que la gestion discrétionnaire ? C’est la solution que choisit un client sou­ haitant déléguer la gestion quotidienne de son portefeuille d’investissement. Il donne mandat à la banque pour agir en son nom, selon des modalités établies et définies dans le contrat.

Quelle est l’offre que propose Degroof Petercam ? Pour prétendre au label de gestion discrétionnaire durable et satis­ faire aux critères de l’article 8 de la réglementation SFDR, la banque a souhaité réorienter son offre. Nous poursuivrons dans cette direction afin de proposer à nos clients une gestion dite « article 8+ » voire « article 9 ». Cela engendre des contraintes pour chaque partie qu’il convient de bien appréhender. La performance n’est plus le critère unique, l’impact des investissements au niveau ESG entre aussi en jeu.

À quoi faut-il être particulièrement attentif ? La banque et le client doivent être attentifs à définir les objectifs du contrat. Nous ­établissons le profil de risque du client avec des questions sur sa situation patrimoniale globale, son horizon de placement, son éven­ tuelle aversion au risque et ses connaissances des instruments financiers. La réglemen­ tation MiFID nous impose une transparence totale et l’assurance que le client comprenne Guide de l’investisseur  2022

, ir plus n savo e r u o P ctez conta icot is Gen o ç n a r F n Jea mail : par e-

12

icot@ jf.gen m.lu eterca p f o o r deg

Photo

À qui s’adresse-t-elle ? À toutes les personnes souhaitant déléguer cette gestion, par manque de temps, d’intérêt ou de compé­ tences en la matière. C’était le cas de notre cliente Léa, disposant d’un patrimoine financier consé­ quent dont elle avait hérité. Elle a fait le choix de la tranquillité d’esprit. La stratégie pourra se faire via des fonds exclusivement pour des porte­ feuilles plus modestes, ou bien par des fonds et des lignes directes pour des portefeuilles s’élevant à plus d’un million et demi d’euros, afin de ne pas être ­impactés par les aspects tarifaires.

Simon Verjus (Maison Moderne)

les risques encourus. Les opérations et placements effectués doivent être parfaitement exposés et en accord avec le cadre défini. La communication entre le banquier et son client est indispensable pour établir une relation saine reposant sur la confiance. Il n’est pas rare que cette confiance se perpétue sur plusieurs générations.


Léa, jeune héritière, a deux priorités : ses fils et son métier d’architecte.

Jean-François opère la gestion discrétionnaire de son patrimoine.

Growing together


Investir : quelles stratégies adopter ?


Il est clair que, vu les taux d’intérêt actuels, garder son argent sur un compte épargne est contreproductif. Mieux vaut sortir ses jumelles et choisir d’autres inves­tissements. Mais avant de se lancer, il faut se poser les bonnes questions : quel type d’investisseur suis-je ? Quelle est ma capacité financière ? Quelle est mon attitude face au risque ? Quel est mon horizon de placement ? Si la bourse vous tente, rappelezvous la phrase de Benjamin Graham, investisseur américain, mentor de Warren Buffett : « En bourse, tu as deux choix : t’enrichir lentement ou t’appauvrir rapidement. » Des alter­ natives aux marchés boursiers existent. On peut citer les suspects usuels que sont les fonds d’investissement, l’assurance-vie ou l’immobilier. Et il ne faut pas oublier les investissements plaisir qui se développent fortement : art, vin, voitures ou encore montres. Et pour les plus altruistes ou cons­ cients, l’investissement durable et éthique, où la création de valeur bénéficie à toute la société.

Illustration

Salomé Jottreau

Dossier

Auteur NATHALIE REUTER

15


Conjoncture

La bourse pour tous

Le marché des actions continue d’avoir la cote auprès des investisseurs. Mais, dans le contexte actuel, quels sont les secteurs à privilégier pour faire fructifier son épargne ? Nous avons posé la question à deux experts. Guide de l’investisseur  2022

16


Aujourd’hui, en quelques clics sur votre ordina­ teur, ou en quelques secondes sur votre tablette ou votre smartphone, il est possible d’investir en bourse. Si la technologie a rendu l’accès à ce marché autrefois très élitiste extrêmement simple, il convient de rappeler qu’il est nécessaire d’être particulièrement prudent lorsqu’on s’engage sur ce terrain. « Durant le Covid, ce sont des milliards d’euros qui ont pu être épargnés par les ménages à travers le monde. Tout un chacun pourrait donc être tenté de faire fructifier cet argent en bourse. D’un point de vue purement pratique, grâce aux nouvelles technologies, tout le monde peut désormais y avoir accès, confirme Germain Birgen, head of strategic initiatives, Professional Banking Services à la Banque de Luxembourg. Toutefois, il est capital d’être très bien informé sur les spécificités de ce marché. Investir en bourse, ce n’est pas un jeu, cela comporte des risques. Avant de se lancer, il est nécessaire de se poser plusieurs questions : quel argent suis-je prêt à investir ? Pendant combien de temps suis-je prêt à me passer de cet argent ? Et enfin, quelle est mon appétence au risque ? » Pour s’engager sur ce terrain, il est donc nécessaire de se renseigner, voire de se faire accompagner par un professionnel. « En outre, cela permet de se prémunir contre la cybercriminalité qui frappe de plus en plus les petits investisseurs », ajoute Niccolo Polli, CEO de HSBC Luxembourg et chair du cluster Corpo­ rate Banking de l’ABBL.

NICCOLO POLLI CEO de HSBC Luxembourg et chair du cluster Corporate Banking de l’ABBL

«  Investir en Bourse peut offrir des rendements bien supérieurs, en fonction des secteurs choisis. » portefeuille, à travers un fonds par exemple, les chances de voir votre investissement fructifier sont plus importantes. Mais avec un rendement moins intéressant, certes. Encore une fois, il est important pour un investisseur de se poser les bonnes questions sur ce qu’il cherche réellement à obtenir », rappelle Germain Birgen. Si le coronavirus a engendré une crise sans précédent dans certains secteurs, qui peinent encore aujourd’hui à relever la tête, force est de constater que cette dernière a été une belle source d’opportunités pour de nombreux inves­ tisseurs, qui pourraient encore en tirer parti aujourd’hui. « Il faut faire la distinction entre les jeunes investisseurs, qui ont plus d’appétence au risque, et les plus âgés, qui peuvent moins se permettre de prendre des risques puisqu’ils ont moins de temps devant eux pour rebondir en cas d’échec, souligne Germain Birgen. Il est indéniable que, sur le marché des actions, les bourses ont bien performé et qu’il y a des chances pour qu’elles continuent à le faire pendant un certain temps. Mais certains investisseurs, plus âgés et qui ne sont pas forcément à la recherche de rendements hors normes, optent aussi pour le marché plus sécurisant des obligations. »

Illustration

Salomé Jottreau Photo

Nader Ghavami (archives)

LE MARCHÉ DES ACTIONS A LA COTE Malgré les risques importants que peut repré­ senter un investissement en Bourse si l’on n’est pas suffisamment informé, les particuliers semblent de plus en plus enclins à se tourner vers ce mar­ ché. « Conserver son argent sur un compte épargne n’a aujourd’hui plus aucun sens au regard des taux d’intérêt extrêmement bas. Si l’on regarde d’autres produits comme le real estate au Luxembourg, vous aurez 2-3 % de rendement annuel maximum. Or investir en bourse peut offrir des rendements bien supérieurs, en fonction des secteurs choisis », assure Niccolo Polli. « Si vous misez tout votre argent sur un seul numéro à la roulette, vous avez peu de chances de voir votre chiffre sortir et de gagner le gros lot. Cependant, en diversifiant votre 17


SANTÉ, FINTECH ET INFRASTRUCTURES GREEN AU TOP

INDICES SECTORIELS MSCI SUR LE MARCHÉ EUROPÉEN Perfomance nette totale en %. Arrêtées à fin août 2021. 2019

-40

-30

2020

-20

Dans un contexte post-Covid, certains secteurs, qui ont connu un essor incroyable durant la crise, devraient continuer à offrir d’excellents rende­ ments dans le futur. « Parmi ceux-ci, on pense en premier lieu à celui de la santé. La crise du coronavirus a rappelé combien il était important d’investir dans la recherche de médicaments, de vaccins, de traitements, etc. La vitesse avec laquelle nous avons trouvé le vaccin contre le Covid est avant tout due aux sommes massives qui ont été injectées dans ces secteurs », souligne Germain Birgen. La santé n’a pas été le seul domaine à profiter de la crise pour connaître une croissance expo­ nentielle. « Il y a également celui des fintech. Tous les outils, qui ont permis aux gens de travailler depuis chez eux, sont des secteurs intéressants. Puisque le télétravail est amené à se généraliser au-delà de la crise, je pense que c’est une tendance qui devrait perdurer », souligne Niccolo Polli, qui identifie également le secteur des infrastructures, et prin­ cipalement les infrastructures « vertes », comme étant un marché porteur dans les années futures. « On sait qu’il est nécessaire de s’affranchir des énergies fossiles et de trouver des alternatives plus vertes. Les structures nécessaires pour produire ces énergies vertes à partir du soleil, du vent ou encore de l’eau sont clairement intéressantes dans une logique d’investissement à long terme. » Autre secteur qui devrait connaître une certaine croissance dans les années à venir : celui de la smart mobility. « On le voit avec l’essor de marques comme Tesla ou Polestar et de nombreuses autres sociétés qui cherchent à développer une nouvelle forme de mobilité, que ce soit pour les camions, les vélos ou les avions », assure Niccolo Polli. « On critique souvent le tourisme spatial, popularisé depuis peu par les Musk, Bezos et autres Branson. Mais on oublie souvent que ce genre d’opération, dont profitent seulement quelques privilégiés fortunés, va permettre de faire des avancées notables en matière de technologie. Une évolution qui permettra, in fine, de servir de nombreux autres domaines», indique de son côté Germain Birgen, qui pointe également les services de paiement électronique et le secteur de la logistique et des transports comme des tendances en devenir sur les marchés boursiers.

2021

-10

0

10

20

30

40

Technologies de l’information

Industrie

Matériaux

Finance

Santé

MSCI Europe (tous secteurs)

Services de communication

Consommation discrétionnaire

Énergie

Consommation de base

Utilitaires

Guide de l’investisseur  2022

18


LES 5 MEILLEURS SITES POUR INVESTIR

Dans un contexte incertain, il existe aussi quelques secteurs refuges, garantissant aux investisseurs une certaine sécurité en matière d’investissement. « On constate toutefois que les valeurs refuges traditionnelles, comme l’énergie, les produits de consommation de base, les services publics ou les obligations, ne sont plus forcément aussi attrayantes que par le passé, indique Niccolo Polli. Ce phénomène s’explique de plusieurs manières. Premièrement, aujourd’hui, d’autres secteurs, comme le numérique, la cybercriminalité ou la santé, sont considérés comme défensifs. Ce sont des secteurs en croissance et leurs bonnes performances récentes devraient s’inscrire dans la durée. Deuxièmement, certains secteurs refuges traditionnels ne répondent pas forcément aux critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance, ndlr), ce qui les rend risqués. Enfin, les obligations et bons du Trésor sont des secteurs défensifs typiques. Mais, dans le contexte actuel de taux bas, ils ne sont pas attrayants. »

eTORO Précurseur du trading social, eToro se distingue des autres plateformes d’investis­ sement par son esprit de communauté. Autrement dit, elle permet à un débutant de trader en s’appuyant sur le sentiment du plus grand nombre ou en se fiant au schéma de traders plus aguerris. Accessibles depuis son smartphone ou son ordinateur, la plateforme d’investissement et son interface simple sont idéales pour les novices mais conviennent également aux investisseurs confirmés. DEGIRO D’origine néerlandaise, Degiro est l’une des plateformes de trading les plus appréciées par les utilisateurs. Elle doit notamment son succès à sa large variété d’actifs disponibles, ses faibles frais de courtage et l’absence de frais annexes. Accessible depuis un smartphone, Degiro dispose également d’un catalogue de plus de 200 ETF. L’idéal pour les investisseurs qui veulent mettre en place une gestion passive. XTB Fondé en 2002, XTB est depuis longtemps l’un des principaux acteurs du courtage en ligne. C’est une plateforme idéale pour faire ses premiers pas en bourse puisqu’elle propose à ses utilisateurs de nombreuses formations. Facile d’accès et intuitive, XTB offre un choix très vaste, notamment en matière d’actions. La plateforme est aussi l’un des rares sites pour investir en bourse qui permette de négocier des actions avec 0 % de commission.

DES SECTEURS INCERTAINS A contrario, certains domaines d’activité ont été frappés de plein fouet par la crise sanitaire. C’est le cas notamment des compagnies aériennes, de l’horeca, et de ce qui touche au tourisme. Si un rebond est attendu, il est difficile de savoir quand celui-ci se produira. « Il faut en effet être prudent lorsqu’on parle de rebond pour ces secteurs. Je pense qu’il est important de distinguer les voyages d’affaires des voyages traditionnels, assure Niccolo Polli. Le contexte sanitaire changeant qu’on connaît partout dans le monde devrait retarder encore quelque temps les voyages d’affaires. De plus, le Covid a montré qu’avec les outils de visioconférence, il était possible de ne pas forcément se déplacer à l’autre bout du monde pour avoir des rendez-vous. Les compagnies aériennes low cost, souvent privilégiées par les vacanciers, devraient donc rebondir plus rapidement que les autres. » Si les grandes chaînes hôtelières et le tourisme de masse devraient encore manger leur pain noir quelque temps, d’autres secteurs touris­ tiques pourraient tirer leur épingle du jeu. « Les gens ont redécouvert le tourisme de proximité. Cela pourrait donc être un investissement de niche intéressant à considérer », conclut Germain Birgen.

AVATRADE AvaTrade est l’une des plateformes d’investis­ sement les plus fiables et les plus complètes du marché. Elle propose elle aussi des formations à ses utilisateurs et son site web est disponible dans près de 30 langues différentes. AvaTrade permet d’accéder à plus de 250 instruments financiers, notamment des indices, des actions, des matières premières, des devises, des cryptomonnaies… le tout, sans commission. SKILLING Fondée en 2016, la plateforme d’investissement en ligne Skilling a rapidement été adoubée par les utilisateurs aux quatre coins de l’Europe grâce sa licence CySEC, lui permettant d’opérer dans toute l’Union européenne. Avec Skilling, il est possible de négocier plus de 800 instruments financiers sur le Forex notamment des paires de devises, des CFD, des actions des sociétés les plus populaires, des matières premières et des indices.

Auteur A. B.

19


En matière d’investissement, à chaque âge ses priorités

Auteur Q. D.

35

25 SITUATION PERSONNELLE

SITUATION PERSONNELLE

Début de sa vie professionnelle, en couple avec l’envie de faire des enfants.

En activité, avec l’envie de profiter de la vie et de penser à ses proches.

AVIS D’EXPERT

AVIS D’EXPERT

« À cet âge, la principale volonté est de voler de ses propres ailes », explique Paulo Flora Rei, conseiller private banking au sein de la BDL. Le premier investissement auquel on pense est l’achat d’un logement. « L’aide des parents peut s’avérer précieuse, mais il faudra alors évaluer les impacts fiscaux de ce coup de pouce. » Autre stratégie d’investissement à initier dès l’entrée dans la vie active : la souscription d’un contrat d’épargne-pension, devenu essentiel.

« Souvent, à cet âge on a déjà réussi à amasser un petit capital et on pense donc, par exemple, à un investissement locatif », détaille Paulo Flora Rei. C’est aussi à cet âge de la vie que des parents proches peuvent décéder et laisser un héritage qu’il s’agit de gérer correctement. « Il est évidemment intéressant de diversifier ses placements en se tournant vers la bourse. Le tout est d’être bien conseillé et de trouver le bon équilibre pour faire fructifier son capital. »

50

65

SITUATION PERSONNELLE

SITUATION PERSONNELLE

En préparation de la retraite, en réflexion sur la façon de sécuriser son capital.

Carrière terminée, en quête de la meilleure manière de transmettre son patrimoine.

AVIS D’EXPERT

AVIS D’EXPERT

« À l’approche de la retraite, on compte, par exemple, sur l’achat d’une résidence secondaire. Il faut toutefois prendre en compte les implications fiscales. » Il s’agit également de modifier ses investissements afin de prendre en compte la diminution de l’horizon d’investissement. « Quand on est jeune, on peut se permettre de prendre plus de risques, car on a le temps de se retourner. »

Guide de l’investisseur  2022

« À l’âge de la retraite, la perspective n’est plus de faire grandir son patrimoine, mais bien d’en organiser au mieux la transmission. » Les options sont nombreuses : donation, legs classique… « Quelles que soient la taille du patrimoine et la solution retenue, il y aura des impacts fiscaux à cette opération. Notre rôle est de structurer les choses de façon à contenter toutes les parties. » 20


Information publicitaire sans valeur contractuelle. SOGELIFE S.A - sogelife.com - Siège social : 11, avenue Emile Reuter L-2420 Luxembourg R.C.S Luxembourg B 55612


L’investissement se fait vertueux Investir pour faire fructifier son patrimoine, c’est une chose. Le mettre au service d’un monde plus durable, ou du moins veiller à ce que les inves­ tissements ne soient pas nuisibles, c’est encore mieux. Toutefois, il n’est pas toujours évident pour l’investisseur de faire des choix. ESG

Dans un environnement où les taux d’intérêt restent bas, où l’inflation commence à se faire ressentir, un nombre croissant d’investisseurs cherchent à faire fructifier leur épargne en plaçant leurs capitaux sur les marchés. Ils agissent de plus en plus souvent en intégrant leurs valeurs à leur démarche, avec la volonté d’aligner leur politique d’investissement avec leurs engagements de citoyens responsables. « Aujourd’hui, ces enjeux apparaissent de plus en plus fondamentaux aux yeux de nos clients, affirme Alexandre Schmitz, head of business development (Private Banking) au sein de Degroof Petercam Luxembourg. Il y a peu, ces préoccupations émanaient d’investisseurs principalement jeunes. Désormais, la conscientisation est beaucoup plus large. » Cette évolution concerne tous les investisseurs, quels que soient les montants inves­ tis. « Depuis deux ans, on constate une demande active croissante émanant des clients, qui viennent vers nous avec un niveau de connaissance sur les enjeux bien plus élevé que par le passé, confirme Claude Hirtzig, senior vice president, head of department Retail & Private Banking au sein de Spuer­ keess. C’est encore loin d’être la majorité de nos clients, mais la demande est croissante et nous oblige à faire évoluer l’offre pour y répondre. » La banque Spuerkeess, dès 2010, s’était enga­ gée dans la voie de l’investissement responsable, avec un premier fonds qui intégrait des critères

Guide de l’investisseur  2022

d’exclusion éthiques et sociaux. Après l’avoir aban­ donné en 2016, faute de demandes, la banque remet aujourd’hui l’ouvrage sur le métier, en redé­ ployant une offre mais sous une autre forme.

22

Photo

«  Les entreprises qui n’intégreront pas les critères ESG risquent, à terme, de rencon­trer des difficultés à se financer au niveau des marchés. »

Spuerkeess

CLAUDE HIRTZIG Senior vice president, head of department Retail & Private Banking Spuerkeess


VERS PLUS DE TRANSPARENCE Car la demande est désormais présente. L’inves­ tisseur est aujourd’hui davantage soucieux des impacts sociaux et environnementaux de ses investissements. Au-delà, le développement d’une offre de placement intégrant les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) est aussi activé par l’évolution de la réglementa­ tion, qui traduit la volonté des autorités de réo­ rienter les flux financiers au service des enjeux de transition. « La réglementation SFDR, qui est entrée en vigueur cette année, contraint à une plus grande transparence vis-à-vis des critères de durabilité des produits proposés, explique Rudi Belli, head of department secretary general chez Spuerkeess. Chaque acteur financier souhaitant se positionner sur le segment des investissements durables doit répondre à de nouvelles obligations vis-à-vis du client et du régulateur. » La réglementation établit trois grandes caté­ gories de produits : ceux sans objectif de durabilité, ceux intégrant les critères ESG (article 8) et les investissements poursuivant des objectifs de dura­ bilité (article 9). « En établissant des normes, en obligeant chacun à se positionner sur le marché, une telle réglementation poursuit l’objectif d’emmener les acteurs vers des investissements plus responsables », indique Rudi Belli. Dans ce contexte, Spuer­ keess a mis sur pied deux fonds verts, l’un intégrant les critères ESG (art. 8), le second menant des objectifs de durabilité (art. 9). « C’est une démarche semblable au Nutriscore, dans la grande distribution. Sur chaque fonds, il y aura une étiquette, avec pour objectif d’emmener les acteurs sur la voie de l’investissement responsable et de mettre en œuvre une finance qui se veut plus vertueuse », commente Alexandre Schmitz, dont l’institution a fait le choix stratégique en début d’année de proposer systé­ matiquement une gestion discrétionnaire com­ patible avec l’article 8. En contraignant les acteurs à mieux informer les investisseurs et à rendre des comptes au régu­ lateur, l’Union européenne veut lutter contre la pratique du greenwashing. Toutefois, la difficulté à laquelle sont confrontées les institutions finan­ cières est de parvenir à consolider l’information permettant de démontrer que chaque investis­ sement s’inscrit dans une démarche durable. 23

INVESTISSEMENT DURABLE : 3 LABELS À CONNAÎTRE 1   LUXFLAG L’un des plus anciens labels en matière d’investissement durable et responsable est luxembourgeois. Créée en 2006, l’agence indépendante Luxflag promeut la levée de capitaux pour le secteur de l’investissement responsable en attribuant notamment un label reconnaissable aux véhicules d’investissement éligibles. Il se distingue par son caractère international. Le demandeur peut être domicilié dans toute juridiction soumise à un niveau de surveillance nationale équivalent à celui des pays de l’Union européenne. En avril 2021, 347 produits d’in­ ves­tissement étaient labellisés, représentant 150 milliards d’euros d’actifs sous gestion. 2 ISR ISR est un label français créé en 2016 par le mi­ ni­stère de l’Économie et des Finances, dont l’objectif est d’offrir une meilleure visibilité aux fonds d’investissement respectant les principes de l’investissement socialement responsable, autorisés à la commercialisation en France. 149 sociétés de gestion et 792 fonds sont labellisés ISR, représentant 635 milliards d’euros d’actifs d’encours. 3 TOWARDS SUSTAINABILITY Towards Sustainability est le label belge orienté vers l’investissement durable. Créé en 2019, il a été octroyé à 625 produits d’investissements.

Le législateur européen, bien conscient de cette problématique, complète progressivement son arsenal réglementaire avec l’élaboration d’une taxonomie ESG et l’obligation de divulguer de l’information à travers la réglementation SFDR. « La taxonomie, c’est la science de classer, précise Alexandre Schmitz. L’idée est, pour chaque activité, d’établir une série de critères qualitatifs et quantitatifs déterminant si une activité est durable ou non. Elle permettra de dire précisément si une société peut être qualifiée de ‘durable’ ou non. » Cette taxonomie, qui sera évolutive, doit offrir la possibilité de pousser les standards vers le haut et de limiter tout risque de dérive découlant d’une interprétation trop large de ce qui relève d’une activité responsable. « L’ensemble législatif est complété par la directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises (SFDR), fixant les exigences relatives à l’établissement de rapports non financiers par les sociétés cotées », explique Rudi Belli.


SOUTENIR LA TRANSITION À moyen terme, ce nouveau cadre doit aussi emme­ ner les acteurs économiques, du moins ceux qui cherchent à se financer sur les marchés, à s’inscrire dans une approche durable. « Les entreprises qui n’intégreront pas les critères ESG risquent, à terme, de rencontrer des difficultés à se financer au niveau des marchés », commente Claude Hirtzig. Avec la taxonomie, chacun devrait avoir la possibilité d’adopter une procédure de transition. « Investir de manière responsable, ce n’est pas forcément soutenir le développement d’éoliennes ou de toute autre technologie verte. Un groupe pétrolier, qui s’inscrit dans une démarche de transition, avec une feuille de route claire en faveur d’un modèle plus respectueux de l’environnement, pourra être considéré comme répondant à certaines exigences ESG, explique Alexandre Schmitz. Investir vert, c’est avant tout investir dans la transition. » Ces réglementations, qui représentent des chan­ tiers considérables, entreront en application dans les mois à venir. En attendant, il n’est pas forcé­ ment simple pour les investisseurs de séparer le bon grain de l’ivraie. « L’information disponible est aujourd’hui encore fragmentée, peu uniforme. Dans la perspective de soutenir l’investissement durable, il nous a dès lors fallu développer une expertise nous permettant d’aller chercher les bonnes données, de les questionner, pour nous assurer de la pertinence des investissements, déclare Claude Hirtzig. C’est ce qui nous permet d’offrir un conseil de qualité, de tenir compte des critères ESG dans notre offre de gestion discrétionnaire ou encore dans le développement de l’offre de fonds. » Concernant le conseil, le responsable de la banque privée précise que celui-ci ne se limite pas à l’investissement sur les marchés. « Investir dans la rénovation énergétique de son habitation, avec l’aide d’un prêt par exemple, permet de contribuer à la transition tout en renforçant la valeur de son bien immobilier », indique-t-il. Au sein de Degroof Petercam, on a commencé à considérer les indicateurs environnementaux et sociaux dès 2001. « Aujourd’hui, toute notre offre intègre les aspects de durabilité, explique Alexandre Schmitz. L’expertise acquise au fil du temps nous permet d’apporter un meilleur conseil à nos clients, en toute transparence, en tenant compte de leurs aspirations. Le client peut connaître le degré ESG Guide de l’investisseur  2022

24

3 CHOSES À SAVOIR SUR LE LGX DATA HUB 1   En 2020, la Bourse de Luxembourg a com­ plété le Luxembourg Green Exchange, sa plateforme pour les obligations vertes et durables, d’un outil de collecte et de centralisation des données concernant ces obligations. 2  L’objectif de l’outil est de simplifier la tâche des investisseurs en leur évitant un travail fastidieux de collecte manuelle de données fiables, structurées et complètes dont ils ont besoin pour construire leurs portefeuilles d’in­ves­tissement. Cette information permet notamment de suivre l’impact tangible des investissements. 3  Un tel outil contribue à davantage de transparence dans le domaine de l’investis­se­ ment durable, le meilleur moyen de s’attirer la confiance des investisseurs. Et cette trans­ parence se construit à partir des données.

de son portefeuille. Mais la volonté est d’aller plus loin, en lui permettant à l’avenir de connaître le taux d’émission de CO2 associé à ses investissements en bourse. » Si l’investissement tient compte désormais des enjeux environnementaux, sociaux et de gouver­ nance, qu’en est-il de la performance ? « Il y a quelques années, le client avait le sentiment de devoir choisir entre performance financière et contribution au changement, commente Alexandre Schmitz, dont la banque peut faire valoir une expérience d’une vingtaine d’années en matière d’investissement durable. Cela a évolué. On constate aujourd’hui qu’un portefeuille qui intègre les critères ESG résiste mieux aux chocs qui affectent les marchés, en raison souvent d’une stratégie qui traduit une vision à long terme, intégrant par exemple les risques climatiques, réglementaires ou encore sociaux. À long terme, les classes d’actifs durables devraient afficher de meilleures performances que celles qui ne le sont pas. » Jusqu’à devenir une norme. « Le mouvement est bien engagé. Si, à long terme, les acteurs durables devraient mieux s’en sortir, le changement qui s’opère est aussi source de stress et d’incertitudes, de risques et d’opportunités, qu’il faut pouvoir appréhender et gérer », conclut Claude Hirtzig. Auteur S. L.


« ET SI ON ARRÊTAIT D’AVOIR UNE PENSÉE TOUTE DROITE ? » (probablement dit par) Victor Horta, 1892

ETF obligataires : adoptez une nouvelle approche Comment les fonds négociés en bourse (ETF) peuvent vous aider à relever les défis actuels du marché obligataire.

Voyez plus loin dans vos investissements. Risque de perte en capital. La valeur des investissements et le revenu en découlant peuvent évoluer à la baisse comme à la hausse et ne sont pas garantis. L’investisseur n’est pas assuré de récupérer son investissement initial. Jusqu’au 31 décembre 2020, publié par BlackRock Investment Management (UK) Limited, société agréée et réglementée par la Financial Conduct Authority (FCA), dont le siège social est situé au 12 Throgmorton Avenue, London, EC2N 2DL, Angleterre, Tél. +44 (0)20 7743 3000. Enregistré en Angleterre et au Pays de Galles sous le numéro 00796793. Pour votre protection, les conversations téléphoniques sont généralement enregistrées. BlackRock est un nom commercial de BlackRock Investment Management (UK) Limited. Veuillez-vous reporter au site Internet de la Financial Conduct Authority pour consulter la liste des activités autorisées menées par BlackRock. À partir du 1er janvier 2021, dans l’éventualité où le Royaume-Uni quitterait l’Union européenne sans conclure d’accord avec cette dernière autorisant les entreprises britanniques à proposer des services financiers au sein de l’UE (Brexit sans accord), l’émetteur du présent document serait : (i) BlackRock Investment Management (UK) Limited pour tous les pays hors de l’Espace économique européen ; et (ii) BlackRock (Netherlands) B.V. dans l’Espace économique européen. BlackRock (Netherlands) B.V. est autorisée et réglementée par l'Autorité néerlandaise des marchés financiers. Siège social Amstelplein 1, 1096 HA, Amsterdam, Tél : 020 - 549 5200, Tél : 31-20-549-5200. Numéro de registre du commerce 17068311 Pour votre protection, les appels téléphoniques sont généralement enregistrés. © 2021 BlackRock, Inc. Tous droits réservés. 1553878


Assurance-vie

« L’indispensable outil de gestion patrimoniale »

Président du comité de direction et administrateur délégué de l’ACA, l’Association des Compagnies d’Assurances et de Réassurances, Marc Hengen revient sur les multiples facettes de l’assurance-vie luxembourgeoise. Guide de l’investisseur  2022

26


Matic Zorman (archives) Photo Salomé Jottreau Illustration

Qu’est-ce que l’assurance-vie ? À qui s’adresse-t-elle ? Si l’on reprend le sujet de manière très générale, l’assurance-vie recouvre des facettes très diffé­ rentes. Historiquement, ce type de contrat per­ met à une personne de s’assurer elle-même ou d’assurer un tiers contre le risque de décès pen­ dant une période donnée. C’est toujours le cas aujourd’hui, par exemple lorsque vous signez un contrat d’assurance solde restant dû dans le cadre d’un crédit hypothécaire conclu avec votre banque. Après le décès, un deuxième grand risque cou­ vert est celui de l’invalidité suite à une maladie ou un accident, lorsqu’une personne voit ses facultés physiques amoindries ou est tout sim­ plement en incapacité de travailler. On parle dans les deux cas d’assurances risque et pré­ voyance et les acteurs de l’assurance-vie jouent un grand rôle dans ces domaines en servant une clientèle locale et frontalière. Dans les portefeuilles de produits de nos membres, on retrouve donc des contrats de pen­ sion complémentaire, des produits d’assurance prévoyance-vieillesse (art. 111 et 111 bis LIR) bien connus pour leur déductibilité fiscale, des assu­ rances solde restant dû… La particularité de ces contrats réside dans le fait qu’ils incluent toujours trois intervenants : en premier lieu, le preneur d’assurance, qui est la personne en relation avec l’assureur, ensuite l’assuré, et enfin le ou les bénéficiaire(s). Ce sys­ tème unique, organisé selon le principe qu’on appelle de « stipulation pour autrui », est aussi devenu aujourd’hui un outil pour assurer sa propre succession, avec l’avantage de pouvoir identifier un ou plusieurs bénéficiaires au terme du contrat, que ce soit en cas de vie ou de décès. Mais, au-delà de ces aspects traditionnels, l’assurance-vie revêt aujourd’hui une tout autre dimension. C’est devenu un outil de gestion patri­ moniale très sophistiqué à destination d’une clientèle internationale. Avec des sommes inves­ ties bien supérieures à celles que l’on connaît pour les contrats classiques.

l’histoire de la place financière et à l’essor des banques privées, amenées à gérer des fonds de plus en plus importants et à diversifier les véhi­ cules d’investissement. Dans le cas de l’assurance-vie, les clients payent généralement une prime unique, souvent assez importante, et confient cette somme à l’assureur dans une perspective de gestion et de transmis­ sion de patrimoine. En cela, le travail peut se rapprocher de celui de banquier privé, même s’il reste typiquement une activité d’assureur. Les banquiers privés qui proposent des contrats d’as­ surance-vie de ce type sont d’ailleurs aussi des courtiers en assurance. Au fil du temps, le Luxembourg s’est notam­ ment spécialisé dans le choix des sous-jacents, soit les différents supports d’investissement que comprend un contrat d’assurance-vie. Plus la mise de départ est élevée, plus le choix de ces sous-jacents est large. Au-delà du million d’eu­ ros, il est aujourd’hui possible de créer un fonds dédié pour un seul client, répondant à tous ses besoins et rencontrant ses souhaits.

MARC HENGEN Président du comité de direction et administrateur délégué de l’ACA

« L e secteur de l’assurance-vie a connu une croissance exceptionnelle de plus de 30 % sur la première moitié de l’année 2021 par rapport à la même période l’année précédente. »

D’où vient ce succès de l’assurance-vie luxembourgeoise à l’international ? Le Luxembourg a toujours été spécialisé dans la gestion patrimoniale. Cela est étroitement lié à 27


Pour Marc Hengen, le Luxembourg a toujours été spécialisé dans la gestion patrimoniale.

Quels sont les atouts qui ont permis au pays de se démarquer de la concurrence ? Aujourd’hui, les acteurs du marché servent dans une très large mesure des personnes qui résident dans d’autres pays, essentiellement en Europe, selon le principe de la libre prestation de ser­ vices. Le premier atout vient justement de cette capacité à diversifier les supports d’investisse­ ment, les sous-jacents dont nous parlions juste avant. Il en résulte des contrats très sophistiqués, quand il ne s’agit pas tout simplement de pro­ duits construits sur mesure pour le client. L’autre atout de la place luxembourgeoise réside dans sa capacité à offrir des réponses à des personnes au profil complexe. Prenons l’exemple d’un preneur d’assurance résidant en France, avec un assuré en Espagne et des béné­ ficiaires dans d’autres pays du globe… Les assu­ reurs basés au Luxembourg ont développé au fil du temps de grandes compétences pour répondre à ces situations juridiquement compliquées. Ce

Guide de l’investisseur  2022

28

know-how profite également à de grands groupes internationaux qui ont décidé de faire de notre pays leur centre de compétences pour ce type de produits. L’expertise luxembourgeoise en la matière n’est plus à prouver. Enfin, le Luxembourg offre une protection et une sécurité uniques en Europe pour les souscrip­ teurs d’un contrat d’assurance-vie auprès d’une compagnie d’assurances luxembourgeoise. Ce régime de protection unique des souscripteurs est connu sous le nom de « triangle de sécurité ». Pouvez-vous nous rappeler comment fonctionne ce « triangle de sécurité » ? En pratique, les actifs liés aux contrats d’assu­ rance-vie (appelés « provisions techniques ») sont déposés, séparément des autres engagements de la compagnie et de la banque, auprès d’une banque dépositaire préalablement approuvée par le Commissariat aux Assurances. Ce dernier contrôle chaque trimestre le cloisonnement des


actifs. En cas de défaillance de l’assureur, l’au­ torité de contrôle peut bloquer les comptes auprès de la banque dépositaire pour protéger les droits des souscripteurs. Par ailleurs, les souscripteurs disposent éga­ lement d’un super privilège qui leur octroie la qualité de créanciers privilégiés de premier rang de la compagnie d’assurances sur la masse des actifs représentatifs des provisions techniques. Ce privilège du souscripteur, qui l’emporte sur tous les autres créanciers, doit permettre aux clients de récupérer en priorité les créances rela­ tives à l’exécution de leurs contrats d’assurance en cas de défaillance de la compagnie d’assu­ rances. Ces dispositions sont uniques en Europe et contribuent à notre succès. Comment évolue le marché aujourd’hui ? Le marché de l’assurance-vie a souffert ces der­ niers temps. On parle d’une régression de près d’un tiers du chiffre d’affaires pour les acteurs présents au Luxembourg. Bien sûr, c’est la crise sanitaire qui nous a touchés de plein fouet. À cela s’ajoute une crise boursière. Même si elle s’est étendue sur une période relativement courte, de mars à mai 2020, des pertes impressionnantes ont été constatées dans certains secteurs. Cela dit, les clients ont continué à nous faire confiance. Nous n’avons pas assisté à une vague de rachats de contrats ou à des résiliations. L’un des princi­ paux freins au développement du marché est tout simplement lié à l’impossibilité de se déplacer. Lorsqu’on traite avec une clientèle internationale, il est difficile de signer de nouveaux contrats quand tout est à l’arrêt… Cela dit, la reprise semble bien amorcée et nous espérons plutôt retrouver dès la fin de cette année les très bons niveaux de 2019. Le Luxembourg reste une Place attractive pour les grands acteurs de l’assurance-vie. Les arrivées se sont multipliées ces dernières années. Certes, nous avons assisté à quelques regroupements de portefeuilles, mais cela ne les détruit pas. Ainsi, le secteur de l’assurance-vie a connu une croissance exceptionnelle de plus de 30 % sur la première moitié de l’année 2021 par rap­ port à la même période l’année précédente. La collecte nette, c’est-à-dire l’encaissement dimi­ nué des rachats, est positive et s’élève à plus de 4,8 milliards d’euros. 29

Comment les principes de finance durable et d’investissement responsable viennent-ils impacter le marché ? La prise en compte des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance, ndlr) consti­ tue une vraie demande de la part de nos clients, qui exigent plus de transparence par rapport aux investissements consentis avec l’argent qu’ils nous confient. Tous les assureurs font évidem­ ment partie du scope de la réglementation SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) dont le but est, précisément, de fournir une meilleure information par rapport à ces critères ESG, et ce sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Les acteurs ont pris leurs responsabilités afin de se mettre en conformité avec les niveaux d’exi­ gence attendus. Cela a évidemment un coût. Au cours de ces dernières années, notre secteur a été touché, comme d’autres, par de nombreuses nouvelles réglementations. Il a fallu s’adapter. Bien sûr, cela occasionne de la complexité, cela demande plus de moyens humains et matériels, avec pour conséquence des coûts plus élevés. À l’avenir, la taille critique des activités d’un assu­ reur augmentera pour qu’il puisse assumer ce coût. On devrait par ailleurs voir plus de sociétés rechercher des synergies. Mais les produits dis­ tribués gardent tout leur attrait. Comment envisagez-vous l’avenir pour le secteur de l’assurance-vie au Luxembourg ? Avec optimisme. Le Luxembourg est une place d’assurance et de réassurance performante, qui est capable d’attirer toujours plus d’acteurs inter­ nationaux de renom. Une tendance veut que les activités financières internationales ou trans­ frontalières soient considérées comme plus à risque que d’autres. Le vrai challenge pour le Luxembourg est de démontrer que ce n’est pas le cas et que l’assurance-vie reste un véhicule de première importance pour assurer sa gestion patrimoniale, en toute transparence. Dans ce domaine, nous pouvons compter sur le soutien de Luxembourg for Finance pour promouvoir la place financière et le domaine des assurances luxembourgeois en dehors de nos frontières. Auteur M. P.


Zoom sur les meilleures assurances-vie Envie d’investir par le biais de l’assurance-vie ? Nous avons passé au crible les contrats de droit luxembourgeois les plus intéressants.

Le Luxembourg est reconnu pour l’attractivité de ses contrats d’assurance-vie, et notamment pour ceux qui s’appuient sur des fonds d’investissement. Il tire son épingle du jeu grâce à de nombreux avantages et cumule ses atouts pour ses souscripteurs comme par exemple : une fiscalité douce, une grande sécurité, la possibilité de gérer son patrimoine et sa succession. On peut également ajouter à ces éléments, la portabilité, grand atout de l’assurance-vie de droit luxembourgeois. Pour comparer de manière pragmatique certaines offres du pays, quatre grands critères ont été appréhendés pour comparer cinq contrats dédiés aux investisseurs : Global Invest Evolution (Allianz), Liberty 2 Invest (Cardif Lux Vie), Espace Lux Vie (Generali), Liberté (Lombard International) et OneLife.

LES FRAIS Les frais appliqués peuvent faire varier les performances d’un contrat. Ainsi, les frais de gestion annuels sur les supports en unités de compte, par exemple, sont de 1 % maximum chez Lombard International (pour le contrat Liberté), 1,25 % maximum chez Allianz (pour le contrat Global Invest Evolution) et 1,5 % maximum chez OneLife. En ce qui concerne les frais d’arbitrage, les compagnies proposent généralement des packages : 1 ou 2 arbitrages gratuits par an, puis environ 0,50 % de frais au-delà. LES FONDS Tous ces contrats d’assurance-vie offrent la possibilité d’investir dans une grande variété de fonds : fonds en unités de compte, fonds en euros, fonds externes, fonds internes dédiés, fonds internes collectifs, fonds d’assurance spécialisés, etc.

LES VERSEMENTS Ces contrats d’assurance-vie ne sont pas accessibles à tout un chacun. Une prime initiale conséquente doit en effet être versée à la souscription, en sus des primes versées par la suite, tout au long du contrat. Cette prime initiale en gestion libre s’élève à 250.000 euros pour quatre des cinq con­ trats (chez Allianz, Cardif Lux Vie, Generali et Lombard International). Chez OneLife, elle est moins haute : 100.000 euros. En ce qui concerne les versements libres complémentaires, ils peuvent aller de 1.500 euros à 50.000 euros.

Guide de l’investisseur  2022

LE RATIO DE SOLVABILITÉ Le ratio de solvabilité fait référence au rapport entre les fonds détenus par l’assureur et ceux possédés par des tiers. Plus il est élevé, plus le contrat et la compagnie sont réputés solides. Toutes affichent de bons résultats. Selon les derniers chiffres disponibles, elles se classent comme suit : Cardif Lux Vie (135 %), OneLife (137 %), Lombard International (141 %), Allianz (151 %) et Generali (224 %). Auteur J. R.

30


PUBLIREPORTAGE

L’investissement thématique : l’avenir de la gestion actions ? Les fonds thématiques représentent désormais environ €572 milliards d’actifs dans le monde, avec une croissance annuelle de 37 % depuis 2018. En 2020, la demande a connu une croissance de 77 %. Les fonds thématiques ne collectent pas uniquement dans un contexte de marché haussier. Échelle de gauche - Afflux nets cumulés de capitaux enregistrés dans les fonds thématiques et non thématiques (Md€) Échelle de droite - Indice MSCI World (USD) Thématiques

Non thématiques

MSCI World – USD

700

2,900

COVID-19

'20

'20

Q4

'20

Q3

'20

Q2

'19

Q1

'19

Q4

'19

Q3

Q2

Q1

Q4

Q3

Q2

Q1

Q4

Q3

Q2

Q1

'19

1,500

'18

1,700

0

'18

100

'18

1,900

'18

2,100

200

'17

2,300

300

'17

2,500

400

'17

500

'17

2,700

'16

600

Q4

Par Tom Riley, Directeur des stratégies thématiques globales chez AXA Investment Managers. L’investissement thématique vise une exposition à des entreprises qui bénéficieront de changements structurels clairs à long terme résultant de facteurs politiques, économiques et sociaux. Une étude menée par Broadridge (leader mondial des technologies financières) et AXA IM révèle une demande importante pour différents types d’investissements thématiques auprès des sélectionneurs de fonds du monde entier. Il s’agit de fonds ‘Multi-durables’ en Europe, des technologies émergentes (la technologie de rupture, l’Intelligence Artificielle, la robotique, …) en Amérique du Nord et en Asie-Pacifique, ainsi qu’une série d’autres thèmes tels que la (cyber-)sécurité, les technologies financières, les semi-conducteurs, la connectivité et la numérisation. Outre les grandes tendances en matière de durabilité, l’étude a révélé que la thématique liée aux avancées technologiques reste la plus omniprésente à l’échelle mondiale, en atteste la proportion des flux dans les fonds thématiques axés sur l’innovation technologique ces dernières années. On a constaté que la pandémie mondiale a accéléré significativement de nombreuses tendances au sein de l’univers thématique, et a suscité l’émergence de nouvelles tendances. Ainsi, le changement climatique représentait une problématique de plus en plus importante pour beaucoup de sélectionneurs de fonds interviewés, surtout en Europe. Cela suggère que l’urgence de combler les lacunes en matière de changement climatique a été amplifiée par la pandémie, car les investisseurs et les gestionnaires d’actifs, dont AXA IM, ont exploré un plus large éventail de priorités liées au climat. Il s’agit notamment des engagements « Net Zero », des benchmarks climatiques et des opportunités d’investissement conformes à l’Accord de Paris. En outre, de nombreuses personnes interrogées ont souligné que la pandémie avait marqué « l’aube d’une économie à distance », la numérisation étant stimulée par son rôle de premier plan dans la lutte contre la pandémie. Les fonds thématiques ont par ailleurs prouvé leur résilience pendant la pandémie, ils ont bien collecté et ont su attirer de nouveaux investisseurs. Un autre enseignement tiré de cette étude est que les sélectionneurs de fonds privilégient les fonds gérés acti-

Source : Broadridge GMI Funds, Broadridge Thematic Analysis 2021, MSCI

vement, 73 % des actifs thématiques étant détenus dans des fonds actifs. Si par le passé, les fonds thématiques étaient souvent considérés comme des positions spécialisées ou distinctes, on y a de plus en plus recours, surtout en Europe, pour diversifier les portefeuilles d’actions internationales. La plupart des investisseurs considèrent les thématiques comme un investissement à long terme ou stratégique. Nous sommes convaincus que les fonds thématiques ont déjà transformé le secteur et continueront à jouer un rôle croissant dans les allocations des sélectionneurs de fonds et investisseurs institutionnels. Si les actions thématiques ne représentent encore qu’une petite partie du marché global des fonds, elles ont tout de même représenté près de 40 % de toutes les collectes nettes de fonds depuis 2017. A titre illustratif uniquement. Aucune décision financière ne devrait être prise sur la seule base des informations fournies dans ce publireportage. Rédaction achevée fin juillet 2021.

AXA IM Benelux 1, Place du Trône | B-1000 Bruxelles +32 2 679 63 50

www.axa-im.lu info.belux@axa-im.com


Brand Voice

Fonds Général : un placement garanti Dans le contexte actuel de taux durablement bas voire négatifs, le contrat d’assurance-vie apparaît comme une solution de diversification présentant de nombreux avantages pour les résidents luxembourgeois souhaitant placer leur épargne.

Assurance-vie

Contenu sponsorisé par CARDIF LUX VIE

En matière de rendement, quelles attentes observezvous chez les clients ? VALÉRIE LÉONARD  Les clients recherchent pour leur épargne des placements leur apportant à la fois sécurité et profit. Cependant, dans les condi­ tions de marché actuelles, les supports obligataires ou monétaires classiques présentent des taux nuls voire négatifs. Vous proposez dans votre gamme le Fonds Général.

« Le Fonds Général affichait en 2020 un rendement de 1,76% brut de frais de gestion. » VALÉRIE LÉONARD Local Market Sales Executive chez Cardif Lux Vie

Guide de l’investisseur   2022

Pour quelles raisons cette solution est-elle avantageuse ? V.L.  Cette solution est particu­ lièrement plébiscitée par nos clients car le capital investi est 100  % garanti 1, à tout moment. De plus, en 2020, le Fonds Général de Cardif Lux Vie affichait un rendement de 1,76 % 1 brut des frais de gestion du contrat. L’épargne est quant à elle disponible à tout moment 2, sans frais. Les con­ trats d’assurance-vie bénéfi­ cient également de nombreux atouts en termes de protection, de fiscalité ou de choix d’in­ vestissement. Ils s’imposent ainsi comme de formidables outils de diversification de l’épargne. Par quels moyens peut-on accéder à ce Fonds Général ? V.L.  Cardif Lux Vie propose le support d’investissement Fonds Général au sein 32

de l’ensemble de sa gamme de contrats luxembourgeois d’assurance-vie de type épargne, essentiellement distribuée via le réseau bancaire BGL BNP Paribas  3 ainsi qu’au travers d’un large réseau de courtiers en assu­ rance indépendants. Les clients intéressés par ce type d’épargne à long terme ont également la possibilité de prendre contact directement avec les équipes commer­ ciales de Cardif Lux Vie. 1. Hors frais de gestion du support Fonds Général et frais éventuellement applicables aux contrats. Les performances passées ne présagent pas des futures. 2. Attention : certains produits d’assurance-vie de droit luxembourgeois n’autorisent pas le rachat avant le terme ou uniquement sous certaines conditions. 3. Agence d’assurance de Cardif Lux Vie.

r notre ssé pa Intére Général ? Fonds sur z-vous Rende

m/

o xvie.c ardiflu www.c ds-general fon



Immobilier

La pierre toujours aussi précieuse

Le prix des logements au Luxembourg ne cesse de croître. La pierre constitue-t-elle toujours un investissement intéressant au Luxembourg ? Réponse avec Tehdi Babigeon, COO et head of capital markets chez Inowai. Guide de l’investisseur  2022

34


Les personnes qui ont choisi d’investir dans la pierre au Luxembourg il y a quelques années ont eu le nez creux. Et c’est un euphémisme. Selon l’Observatoire de l’Habitat, entre 2012 et 2018, le prix des logements anciens et neufs a connu une augmentation annuelle de 5 %. Ces deux dernières années, cette flambée s’est encore accélérée avec une croissance à deux chiffres (10,14 % en 2019 et 14,5 % en 2020). « Le marché de l’immobilier au Luxembourg est attractif, solide, mais aussi victime de sa dynamique. Son offre limitée en biens immobiliers par rapport à la demande engendre en effet une certaine crise, explique Tehdi Babigeon, COO et head of capital markets chez Inowai. Une vue d’ensemble du marché permet de se rendre compte que cette hausse est notamment portée par la très grosse croissance du prix sur les appartements existants encore constatée lors de l’année écoulée (+19,1 % selon l’Observatoire de l’Habitat). D’un autre côté, on remarque que les loyers ne suivent pas l’augmentation observée sur les prix de vente. Ceci alors que le taux d’effort, c’est-à-dire la part du budget des ménages allouée au logement, progresse plus vite chez les locataires que chez les propriétaires. Lorsqu’on est propriétaire, on peut encore allonger la durée de son prêt pour diminuer sa charge. Un locataire, lui, ne dispose d’aucun mécanisme pour faire cela, ce qui signifie qu’il est beaucoup plus exposé à l’évolution des prix. »

Illustration

Salomé Jottreau Photo

Inowai

UNE DEMANDE EN ÉVOLUTION Ce phénomène de flambée des prix s’explique principalement par le déséquilibre entre l’offre et la demande. Même la diminution du nombre de nouveaux arrivants sur le sol luxembourgeois en 2020 et 2021 (environ 7.500 contre 11.000 en 2019) n’a pas permis de ralentir la hausse des prix, l’offre restant bien trop restreinte par rapport à la demande. « Au-delà du déficit structurel de l’offre, le contexte de taux bas incite les personnes à investir une partie de leur capital dans la pierre, renforçant la dynamique de marché. Les incitations fiscales, comme l’amortissement accéléré de 6 %, sont une autre raison qui pousse à acheter de l’immobilier. Enfin, le Luxembourg, de par sa stabilité économique et la plus-value qu’affichent ses transactions immobilières ces dernières années, reste très attractif pour les investisseurs », commente Tehdi Babigeon. 35

À PARTIR DE QUAND INVESTIR DANS L’IMMOBILIER ? L’investissement dans l’immobilier nécessite de mobiliser des fonds considérables car, au-delà du prix d’achat élevé, il vous sera certainement exigé un apport personnel de 20 % du montant du bien. Il est donc plutôt rare de voir des trentenaires pouvoir s’offrir un deuxième bien. « Toutefois, si on en a les moyens, je conseille d’investir le plus tôt possible. Les banques aiment prêter aux jeunes car elles savent qu’ils pourront emprunter sur une durée plus longue, alors autant en profiter. De plus, dans un contexte de taux bas comme actuellement, le moment est vraiment propice. Sans oublier les incitations fiscales et le fait qu’un bien immobilier est un excellent moyen de léguer quelque chose de tangible à ses enfants », explique Tehdi Babigeon, COO et head of capital markets chez Inowai.

Si certains observateurs pensaient que la crise sanitaire aurait raison de cette croissance inin­ terrompue des prix de l’immobilier au Luxem­ bourg, il n’en fut rien… bien au contraire. « Après la période de confinement, nous avons vu les ménages reconsidérer leurs critères en matière de logement. Ils sont aujourd’hui prêts à aller dans des régions plus excentrées, plus attractives au niveau du prix, proposant des biens avec un peu plus de terrain, pour profiter d’un jardin, d’une belle terrasse… Il y a vraiment eu un changement de comportement à ce niveau-là. Par contre, les prix n’ont pas flanché… », constate le COO. LA PIERRE COMME SOLUTION À L’INFLATION Alors, au regard des prix de l’immobilier actuel­ lement élevés au Luxembourg, est-il toujours aussi intéressant d’investir dans la pierre ? « La première question à se poser est la suivante : est-il préférable d’épargner ou d’investir ? En septembre dernier, la zone euro a enregistré une inflation de 3,3 %, après 3 % en août et 2,2 % en juillet. Ce sont des niveaux qui n’avaient plus été atteints depuis 10 ans. Et on peut encore s’attendre à une hausse des prix à la consommation d’ici la fin de l’année, en raison notamment de l’augmentation des prix de l’énergie. Cette inflation a un impact négatif sur l’épargne : une hausse des prix de 3 % sur 10 ans engendre par exemple


une perte de 25 % de votre épargne. Or, au cours des derniers mois, l’épargne au Luxembourg n’a cessé d’augmenter (+8 % sur un an) en raison de la crise du Covid-19. Cette situation inflationniste actuelle ne laisse que peu de choix : soit vous acceptez de prendre des risques pour compenser la hausse des prix, soit vous acceptez de perdre du pouvoir d’achat », souligne Tehdi Babigeon. Maintenant, pourquoi opter pour l’immobilier plutôt qu’un autre véhi­ cule d’investissement ? « Historiquement, investir dans la pierre a toujours été une alternative largement plébiscitée en raison de son couple rendement/ risque très intéressant, poursuit le head of capital markets. Investir dans l’immobilier permet également de se prémunir de l’effet inflationniste grâce aux mécanismes d’indexation des loyers. En effet, si je peux indexer mon loyer, je limite les effets de l’inflation parce que, moi aussi, je bénéficie de cette hausse de prix. Enfin, quand on contracte un emprunt dans un contexte de taux bas, comme c’est le cas actuellement, on peut également profiter d’un bel effet de levier à long terme. » LA LOCALISATION, UN CRITÈRE ESSENTIEL Au-delà du prix d’achat, le type de bien immobi­ lier aura également un impact considérable sur le rendement. « Nous recommandons toujours d’investir dans de l’immobilier présentant de bons fon-

TEHDI BABIGEON COO et head of capital markets chez Inowai

NEUF VS EXISTANT

«  Posséder plusieurs petits studios plutôt qu’un grand appartement permet de réduire le risque de vide locatif s’avère plus facile à financer à l’acquisition. » Guide de l’investisseur  2022

damentaux : des actifs avec une haute qualité de construction, de bonnes performances énergétiques ou encore avec des loyers et des locataires stables. On observe aussi qu’il est souvent plus intéressant d’investir dans des actifs de petite taille et plus fonctionnels. Posséder plusieurs petits studios plutôt qu’un grand appartement permet en effet de réduire le risque de vide locatif. Ce type de bien, certes souvent plus cher au mètre carré, reste plus facile à financer lors de l’acquisition et également plus liquide en cas de revente », explique Tehdi Babigeon. Autre critère primordial à considérer lorsqu’on veut engager son épargne dans la pierre : la locali­ sation. Même si les biens y sont plus chers, le centre du pays est, par exemple, considéré comme une zone très intéressante pour investir, les risques de dévalorisation dans le temps étant moindres. « Il est aussi intéressant de considérer des actifs situés dans des zones à haut potentiel de développement, comme Belval ou Howald, très prisées pour le moment, ou des emplacements à proximité de transports et de services, ou de centres névralgiques tels que les universités, les gares, les pôles médicaux ou encore le long de la ligne de tramway. Lorsque l’on en a les moyens, il peut être également intéressant de diversifier son portefeuille en considérant par exemple des alternatives au résidentiel classique comme le coliving ou le résidentiel géré. L’immobilier tertiaire offre aussi son lot d’opportunités : il peut être malin d’investir dans les murs commerciaux de petites surfaces alimentaires, ou encore dans de petits halls industriels stratégiquement localisés aux abords de la ville. Enfin, lorsque la possibilité se présente, investir dans son propre outil de travail est souvent un pari gagnant », détaille le COO d’Inowai.

Réputé pour être plus cher, l’investissement dans l’immobilier neuf peut toutefois s’avérer être plus intéressant que dans l’existant. « Lorsqu’on achète sur plans, on ne paie des droits d’acquisition que sur ce qu’il y a de matérialisé au moment de la signature de l’acte, c’est-à-dire la quote-part terrain. En prenant cette donnée en compte, acheter un bien existant peut donc finalement s’avérer être aussi cher… », assure Tehdi Babigeon, qui rappelle éga­ lement que la construction neuve présente géné­ ralement de meilleures performances énergétiques, 36


INVESTMENT FUNDS

BECOME AN EXPERT More than 100 training modules 10 professional profiles 15 certified paths in asset management and investment funds

Our training offer includes courses and certified paths: Sustainable Finance Real Estate, Private Equity & Hedge Funds Risk Management Compliance Officer Fund Accountant Register & Transfer Agent Depository Bank Fund Legal

Face-to-face or distance learning

Developing knowledge and competence in association with ALFI and the fund industry’s leading specialists

Information and registration on www.houseoftraining.lu


PRIX DE VENTE PAR M2 DES APPARTEMENTS EN FONTION DE LA SURFACE DU LOGEMENT Source: Publicité foncière, Statec et Observatoire de l’habitat. Légende : Au 31 décembre 2020.

12.000 €/m2

9.999

Appartements existants

10.000

8.659 8.000

Appartements en construction

8.484 7.361

8.014

7.782 6.944

7.362

7.139 6.591

7.072

6.178 5.708

6.000

7.014

4.000

2.000

0

Moins de 50m2

De 50 à 69 m2

De 70 à 89 m2

De 90 à 109 m2 De 110 à 129 m2

ce qui permet à son propriétaire de mieux gérer ses charges. « A contrario, dans l’ancien, on n’est jamais à l’abri de travaux imprévus : changer une chaudière, refaire un toit, etc. Enfin, le neuf offre généralement plus de confort d’utilisation : les espaces sont optimisés, mieux pensés, les finitions sont de standing et au goût du jour. Autant d’arguments qui permettent de louer plus facilement », analyse le COO d’Inowai. Trouver un bien neuf dans certains quartiers du centre du pays relève toutefois de l’exploit. Dans ce contexte, il convient de se tourner vers le mar­ ché de l’existant. Et cette catégorie de biens pré­ sente elle aussi de nombreux avantages. « Et notamment celui du financement, réputé plus simple que si vous souhaitez acquérir un logement neuf où il faut souvent faire appel à des crédits-relais. Il existe par exemple des formules d’épargne-logement accessibles lorsque vous achetez dans l’ancien, mais qui ne le sont pas dans le neuf parce que les projets sont trop longs, note Tehdi Babigeon. Il y a vraiment du pour et du contre dans les deux cas. » Reste que la flambée des prix mêlée aux condi­ tions d’octroi des prêts hypothécaires rend l’accès Guide de l’investisseur  2022

38

130m2 et plus

Total

à l’immobilier au Luxembourg de plus en plus dif­ ficile pour les investisseurs mais aussi, et c’est plus inquiétant, pour l’ensemble des citoyens. « Le taux d’effort atteint aujourd’hui les 35 % au Luxembourg et presque 50 % pour les ménages les moins aisés. La capacité d’emprunt arrive donc à sa limite. » De quoi alimenter l’inquiétude ? « Jusqu’à présent, on peut se réjouir de la dynamique du marché immobilier au Luxembourg, laquelle ne fait que refléter la bonne santé économique du pays. Une situation inverse constituerait un mauvais signal. La contrepartie à cela est que nous devons faire face à des enjeux relevant de notre politique sociale, fiscale, ou encore de notre approche en matière d’aménagement du territoire. Il n’en demeure pas moins vrai que la situation interpelle… » Si la surchauffe des prix et le spectre de l’ex­ plosion d’une bulle immobilière – annoncée immi­ nente… depuis 10 ans – continuent d’alimenter les conversations, force est de constater que la pierre en tant que véhicule d’investissement continue de jouer pleinement son rôle de valeur refuge. Auteur A. B.



Cinq conseils pour bien revendre dans cinq ans 1

ACHETER CE QUE L’ON AIME Cela peut paraître évident, mais dans la perspective de réaliser une plus-value intéressante sur un bien immobilier, il faut d’abord acheter quelque chose qui vous plaît. « Au vu des prix actuels, certains investisseurs sont prêts à acquérir un bien mal situé ou peu lumineux, pour peu qu’il soit bon marché. Mais ce n’est pas en achetant toujours le moins cher que l’on réalise la plus-value la plus importante, explique Romain Muller, managing director de Firce ­Capital Fund, société spécialisée dans la gestion d’actifs, le développement et l’investissement immobiliers. En achetant un bien dans lequel on pourrait vivre soi-même, on est bien mieux armé pour réaliser une plus-value intéressante, de l’ordre de 30 à 40 % à un horizon de 5 ans. »

il est préférable de réduire un peu le loyer pour s’assurer de conserver ses locataires. Ceux-ci seront aussi plus précautionneux par rapport au bien », assure Romain Muller.

4

CHOISIR DES MATÉRIAUX NEUTRES « Des goûts et des couleurs, on ne discute pas. » L’expression prend tout son sens pour un investisseur immobilier. Si vous avez l’opportunité de faire construire un bien dans une logique d’investissement, ayez une vision à long terme au moment de choisir les matériaux utilisés. « Si une peinture peut facilement être recouverte, ce n’est pas le cas du carrelage, par exemple, qui est un poste particulièrement coûteux. Pour ce type de matériaux, choisissez des tons neutres, des motifs classi­ ques, qui ne rebuteront pas un éventuel locataire ou acheteur », précise Romain Muller.

2

ACHETER AU PRIX DU MARCHÉ Un autre mauvais réflexe à éviter est l’achat « coup de cœur », réalisé à un prix supérieur à celui du marché. « On peut parfois ‘craquer’ sur un bien atypique et débourser une somme importante pour l’acquérir. Mais le marché, pour ce type d’actifs, peut très rapidement évoluer. On se retrouve alors avec un bien qu’il est difficile de valoriser suffisamment pour réaliser une plus-value intéressante », estime Romain Muller. Avant de prendre une décision d’achat, il est donc recommandé de faire appel aux services d’un expert connaissant les prix du marché.

5

EN COPROPRIÉTÉ, IMPOSEZ-VOUS Dans une copropriété, au gré des vaet-vient, l’état des communs peut rapidement se détériorer. Or, même si l’appartement que vous possédez dans le complexe est sublime, des couloirs ou cages d’escalier mal entretenus auront un effet négatif sur tout candidat locataire ou acheteur. « Il faut veiller à préciser, dans l’acte de copropriété, à quelle fréquence la cage d’escalier sera d’office repeinte, par exemple. En règle générale, les promoteurs n’aiment pas trop discuter de ce genre de choses, car cela augmente les charges et le montant du fonds de roulement. Mais il ne s’agit, au final, que de toutes petites sommes qui ont un grand impact sur le maintien ou la création de valeur. Il ne faut donc pas hésiter à s’imposer », conseille le managing director de Firce Capital Fund.

3

CRÉER UNE BONNE RELATION AVEC LES LOCATAIRES Pour l’investisseur, le fait de conserver ses locataires le plus longtemps possible est bénéfique à plusieurs niveaux : cela limite l’usure du bien, liée notamment aux emménagements et déménagements successifs, tout en sécurisant la rentabilisation de l’investissement. « Parfois,

Guide de l’investisseur  2022

Auteur Q. D.

40


Publireportage

be an integral part of the decisionmaking process. Furthermore, instead of just buying external ESG data, Asset Managers should invest in ESG resources, meet with and engage with companies. These measures place the responsible investor in a better position to understand and assess how a company is positioned to manage ESG opportunities and risks.

Thierry Muller, Head of Western Europe Distribution at Nordea Asset Management

Partnership for success in ESG With European ESG regulation now live, the majority of asset managers are offering ESG solutions, but not every player offers the same thing. Finding an asset manager with whom to partner can be invaluable, but how do you choose? Three questions to consider as you seek the right asset manager to be your ESG partner: 1. Do they have the required experience? A true partnership in RI must be built on a solid foundation. Expertise in ESG cannot be acquired overnight: the learning curve is long and steep. Technology and financial resources alone are not sufficient to match experience in ESG developed over years. At the same time, the organization must live up to its values and demonstrate sustainability in all of its actions. Only if ESG is part of its

DNA can you be truly confident that there is limited reputational risk. As an investor you should take a note of the organization’s long-term commitment and milestones within the field of RI. 2. Are they truly integrating ESG? No matter what your approach to RI is, make sure that your Asset Manager is truly integrating ESG into their investment processes. This means incorporating all available data, ESG-related as well as financial, into the portfolio management. ESG analysis should be available to everyone in the investment organization and should

3. Does the manager measure and disclose its ESG efforts? While impact measurement outside its traditional home of Private Equity is still in its infancy, primarily due to lack of data, there are other ways a manager can monitor its ESG efforts. A rigorously applied approach to ESG should include internal monitoring of processes and, where available, regular qualitative and quantitative monitoring and reporting of outcome. In order for the ESG activities to be credible, they must be demonstrated and disclosed. Examples of useful ESG reporting are Annual Reports, PRI Transparency Reports, voting statistics as well as reports on corporate engagement activities. You should also expect to find all relevant RI policies publicly available. Above all, ESG should not mean giving up returns! A bad product wrapped in an ESG cover is still a bad product. So, when choosing the right ESG partner make sure their product delivers long-term returns while meeting your responsible investment needs. Finding the right ESG partner will both ensure you have a strong and credible product range to offer your clients, and at the same time, help you as your own business adapts.

Nordea Asset Management is the functional name of the asset management business conducted by the legal entities Nordea Investment Funds S.A. and Nordea Investment Management AB (“the Legal Entities”) and their branches and subsidiaries. This document is intended to provide the reader with information on Nordea’s specific capabilities. This document (or any views or opinions expressed in this document) does not amount to an investment advice nor does it constitute a recommendation to invest in any financial product, investment structure or instrument, to enter into or unwind any transaction or to participate in any particular trading strategy. This document is not an offer to buy or sell, or a solicitation of an offer to buy or sell any security or instruments or to participate to any such trading strategy. Any such offering may be made only by an Offering Memorandum, or any similar contractual arrangement. This document may not be reproduced or circulated without prior permission. © The Legal Entities adherent to Nordea Asset Management and any of the Legal Entities’ branches and/or subsidiaries.


Pourquoi investir dans les fonds immobiliers ? « L’immobilier est, à mes yeux, l’investissement le moins volatil disponible actuellement sur le marché. Évidemment, il ne faut pas s’attendre à des rendements extrêmes ni à un retour sur investissement rapide. Mais, pour les personnes qui cherchent une certaine sécurité, c’est un segment auquel il faut s’intéresser, en ciblant un horizon de 3 à 5 ans », déclame Romain Muller, managing director au sein de Firce Capital Fund. Au Luxembourg, pays reconnu pour son indus­ trie des fonds alternatifs très dynamique, les plus grands acteurs internationaux côtoient des structures plus locales. Chaque investisseur doit donc trouver le fonds qui correspond à son ADN, à son tempérament, à ses envies. « Il est tout à fait possible d’investir dans de grands fonds internationaux qui vont soutenir la construction de bâtiments à l’autre bout du monde, en vous promettant un rendement intéressant. Mais si vous voulez placer votre argent dans quelque chose de plus concret pour vous, il est aussi possible de choisir un fonds luxembourgeois, dont l’objectif est de porter des projets locaux, en veillant aux aspects environnementaux ou sociaux », poursuit le directeur de Firce Capital Fund. Mais pourquoi un investisseur luxembour­ geois placerait-il son argent dans un fonds alors qu’il peut acheter son propre bien immobilier, à l’endroit de son choix, le louer et miser sur une plus-value d’ici quelques années ? « Imaginez quelqu’un qui dispose de 125.000 euros à investir dans l’immobilier. A-t-il pour autant une bonne connaissance du marché luxembourgeois et les compétences techniques nécessaires ?, interroge Romain Muller. Est-il plus intéressant pour lui d’acheter à Mersch, à Belair ou à Diekirch ? S’il achète un studio à 600.000 euros, le loyer Guide de l’investisseur  2022

42

ne lui permettra pas d’assurer le remboursement du prêt. Chaque mois, il devra remettre la main au portefeuille… Pour nous, le meilleur choix est de placer cet argent dans un fonds d’investissement spécialisé dans l’immobilier, avec la possibilité de faire fructifier et de multiplier son épargne par 1,5 ou par 2 d’ici 5 ans. C’est surtout plus facile, plus tranquille, plus structuré, plus sécu-

88,2 mds Les actifs sous gestion des fonds d’investissement immobiliers réglementés (Reif) ont augmenté de 7,22 % en 2020, pour atteindre 88,2 milliards d’euros.

42 %

Les stratégies multisectorielles sont les plus populaires auprès des investisseurs, avec une allocation de 42 %. Pour les stratégies monosectorielles, l’allocation la plus élevée est celle du résidentiel (12 %), suivie de celle des commerces et des bureaux (10 %).

53,5 %

Les fonds de petite taille constituent la majorité des fonds immobiliers, 53,5 % d’entre eux ayant une valeur liquidative inférieure à 100 millions d’euros.


Avec 88,2 milliards d’euros d’actifs sous gestion fin 2020, les fonds d’investissement alternatifs dédiés à l’immobilier connaissent un succès croissant au Luxembourg. Décorrélée des cours parfois agités de la bourse, cette classe d’actifs permet d’apporter de la diversification et une certaine stabilité dans le portefeuille des investisseurs.

Photo

Romain Gamba (archives)

Idées

risant. La transparence est totale. Le cadre mis en place par le régulateur est très rassurant, y compris au niveau des acquisitions réalisées dans d’autres pays que le Luxembourg. » Aujourd’hui, certains fonds immobiliers per­ mettent d’avoir un impact palpable sur l’évolu­ tion de l’offre de logements au Luxembourg. « À ce titre, le logement social est un secteur qui doit s’ouvrir aux investisseurs et aux promoteurs privés. Nous avons un rôle à jouer pour contribuer à la création de maisons et d’appartements pour les familles moins aisées, qui ont elles aussi le droit à un logement convenable. Même si le rendement attendu est moins élevé que pour un investissement de promotion pure, il reste toujours acceptable et contribue positivement à ce marché de l’immobilier luxembourgeois qui est en déficit important. » Comme n’importe quel autre fonds alternatif, les fonds immobiliers s’adressent toutefois à des investisseurs avertis qui ont conscience qu’ils peuvent tout perdre du jour au lendemain. Pour le client, l’important est donc de bien comprendre l’objectif du fonds dans lequel il va investir, le ren­ dement qu’il peut en attendre et le risque qu’il prend. « À mes yeux, avant de se lancer dans un projet, il est primordial de pouvoir analyser l’investissement sous toutes ses facettes. Pour Firce ­Capital Fund, le but n’est pas de presser le citron jusqu’à la dernière goutte, mais bien de contribuer à la croissance du pays. Notre avantage est que nous maîtrisons tout le processus en interne, à commencer par la gestion du fonds, l’asset management, mais nous participons aussi à sa conception avec nos architectes et nos experts du bâtiment. » Investir dans un fonds immobilier permet aussi de soutenir des approches durables, mais là encore tous les produits ne se valent pas et il 43

ROMAIN MULLER Managing director, Firce Capital Fund

«  Le logement social est un secteur qui doit s’ouvrir aux investisseurs et aux promoteurs privés. » est important de bien se renseigner. « Pour notre fonds luxo-luxembourgeois, ne pas pouvoir concevoir un PAP ou le développement d’un logement sans penser durable serait aujourd’hui un acte scandaleux. Mais nous allons plus loin encore. Dans le cadre d’un projet à l’étude au Luxembourg, nous réfléchissons par exemple à ne plus attribuer de places de parking aux logements, mais bien à prévoir une solution de flex-mobilité en sous-sol avec des bornes de recharge, des voitures partagées, des solutions de mobilité douce… Il est devenu urgent de penser différemment », conclut Romain Muller. Auteur M. P.


Hédonisme

Le plaisir d’investir

Œuvres d’art, bijoux, montres, voitures, vins ou encore whiskies… Certaines passions peuvent devenir des leviers d’investissement. S’ils peuvent se révéler fructueux, ces placements ne doivent toutefois pas être réalisés à l’aveuglette. Guide de l’investisseur  2022

44


Considéré comme le plus gros diamant rose sans défaut du monde, le Pink Star est égale­ ment le joyau le plus cher de l’histoire. En 2017, il a battu un nouveau record à Hong Kong, où il a été adjugé à plus de 71,2 millions de dol­ lars par la maison de vente aux enchères Sothe­ by’s. Découverte en 1999 dans une mine d’Afrique du Sud, la pierre brute pesait alors 132,5 carats. En investissant dans une passion, telle que les diamants, on peut donc réaliser de très belles opérations… Mais pour beaucoup, investir dans une pas­ sion est avant tout un plaisir. « La majorité de nos acheteurs acquièrent un tableau, une voiture, une montre ou encore un vin par plaisir. Ils ont un réel coup de cœur pour cet article, avant d’être dans une démarche d’investissement, confie Adrien Denoyelle, commissaire-priseur officiant au Luxembourg, qui dispose de sa propre maison de vente, Lux-Auction, à Stadtbredimus. Sur ce marché, nous rencontrons aussi des collectionneurs qui investissent pour embellir leur collection personnelle et éventuellement spéculer. Enfin, nous retrouvons les marchands, qui font de l’achat et de la revente et qui visent donc une certaine rentabilité. »

Illustration

Salomé Jottreau Photo

Shutterstock

UN INVESTISSEMENT QUI AURA TOUJOURS DE LA VALEUR Investir dans un produit de passion présente plusieurs avantages. « Le premier est que l’on peut profiter pleinement de son acquisition. Lorsque l’on achète une œuvre d’art, par exemple, on peut l’admirer chaque jour », souligne Adrien Denoyelle. Un tel placement peut aussi se transmettre faci­ lement de génération en génération et faire par­ tie de l’histoire d’une famille. Par ailleurs, ces investissements de niche sont généralement décorrélés des marchés boursiers, et peuvent ainsi compléter et diversifier une stratégie d’investissement plus classique. « On ne peut pas tout perdre, comme cela peut être le cas en bourse. L’œuvre, la voiture, le bijou, le vin sont là ; ils ne vaudront jamais ‘rien du tout’. Cela reste une valeur refuge, en témoigne l’intérêt grandissant que ces produits rencontrent depuis le début de la crise sanitaire. » 45

DES MONTRES À PRIX D’OR Les montres constituent un excellent investissement. On peut choisir d’investir à court terme, en optant pour des modèles de chez Rolex ou Patek Philippe, qui sont extrêmement recherchés. Certains peuvent se revendre deux à trois fois plus cher que leur prix en catalogue ! On peut également décider d’investir à plus long terme, en repérant aujourd’hui les modèles emblé­ matiques de demain. Un pari sur l’avenir qui peut être parfois très fructueux pour les connaisseurs.

DES ERREURS À ÉVITER Investir dans une passion ne doit toutefois pas se faire au hasard. « S’il existe des valeurs sûres, il y a aussi des investissements plus risqués », met en garde le commissaire-priseur. Alors, vers quoi se tourner ? « Les grands vins de prestige et les whiskies sont très prisés en ce moment. On ne peut pas se tromper avec de tels investissements. Sur le marché luxembourgeois, les pièces d’origine grand-ducale rencontrent aussi un grand succès. En revanche, les livres ou les timbres sont à éviter. Ces marchés sont finis. » L’idéal, pour ne pas commettre d’erreur – sur­ tout si l’on n’est pas connaisseur –, est de se faire conseiller par un expert, au fait de la cote actuelle du marché. « Concernant l’art, par exemple, le marché fluctue énormément. Il y a des modes. Le mobilier design est par exemple davantage recherché aujourd’hui que le mobilier du 18  e siècle. C’est très aléatoire et très subjectif. Mais tout s’achète et tout se vend pour peu qu’il y ait un nom, une signature, une garantie, indique Adrien Denoyelle. La qualité et l’authentification de l’objet doivent donc guider votre investissement. » Auteur J. R.


L’art d’investir dans l’art D’abord acquise pour le plaisir des yeux, une œuvre d’art peut aussi s’avérer être un bon moyen de faire fructifier son patrimoine. Adriano Picinati di Torcello nous révèle les subtilités de cet investissement passion. Passion

Le 3 septembre 2021, le street artist Banksy avait créé la stupéfaction dans le monde entier avec son œuvre La Fille au ballon. En effet, alors qu’il venait d’être adjugé pour la somme de 1,4 million d’euros, en pleine salle des enchères, le graffiti s’était autodétruit partiellement grâce à un broyeur dissimulé dans le cadre. Ce happening artistique avait alors été considéré comme le plus specta­ culaire du 21e siècle. Il y a quelques semaines, l’œuvre réduite en charpie était de retour dans une vente aux enchères et s’est vendue 21,8 mil­ lions d’euros, soit 15 fois plus qu’il y a trois ans ! S’il s’agit évidemment d’une transaction extrê­ mement rare, cette juteuse opération pour sa propriétaire rappelle que l’art, au même titre que l’immobilier, peut constituer un achat intéres­ sant dans une logique d’investissement. « Toutefois, acquérir une œuvre dans le seul but d’espérer en tirer un bénéfice n’est peut-être pas le meilleur calcul, prévient Adriano Picinati di Torcello, directeur chez Deloitte Luxembourg et coordi­ nateur Global Deloitte Art & Finance. La première motivation, dans l’acquisition d’œuvres d’art, doit être le côté émotionnel. On doit acheter une œuvre qui nous plaît, avec notre cœur. Ensuite, en effet, personne n’aime jeter son argent par les fenêtres et il est naturel de faire en sorte que cet achat émotionnel fasse l’objet de vérifications, pour être sûr d’acheter au prix le plus juste et d’avoir toute la documentation sur l’œuvre. » Guide de l’investisseur  2022

46

Considéré souvent, et à juste titre, comme une valeur refuge, l’art en tant que produit d’inves­ tissement n’est pas forcément destiné à une poi­ gnée d’investisseurs fortunés. « Toutes les œuvres d’art ne se vendent pas à des dizaines, voire des centaines de millions d’euros. On peut parfaitement acquérir une œuvre pour 500 euros. Mais il est évident que si l’on achète une œuvre d’un artiste connu et coté, on a plus de chances de voir cette pièce conservée ou prendre de la valeur. Par contre, un artiste émergent peut très bien avoir une belle évolution de carrière et, in fine, voir son œuvre représenter un bel investissement », explique Adriano Picinati di Torcello. On rappellera par exemple que Van Gogh, aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands artistes de tous les temps, n’a vendu qu’une seule toile de son vivant, son art n’ayant été reconnu que des dizaines d’années après son décès. « Dans tous les cas, il est important de s’éduquer, de faire ses propres recherches, seul ou en se faisant conseiller par un tiers de confiance », rappelle le coordinateur Global Deloitte Art & Finance. DES OPPORTUNITÉS POUR LA PLACE Qu’il s’agisse d’un achat purement passionnel ou de capital asset, l’investissement en art a aussi ses propres tendances. « Tout le monde a aujourd’hui entendu parler des œuvres digitales


Alamy et Shutterstock Photos

et des NFT (non-fungible token, ndlr). La toké­ nisation permet de voir émerger une nouvelle tendance, celle de l’achat fractionné. On va pouvoir tokéniser des œuvres d’art mais aussi d’autres biens de collection à travers des security tokens pour pouvoir en être copropriétaire », explique le coordinateur Global Deloitte Art & Finance. Les considérations environnementales et sociales, toujours plus fortes dans notre société, ont également un impact sur l’art en tant que produit d’investissement. Selon le dernier rap­ port Art & Finance de Deloitte, 28 % des col­ lectionneurs et 31 % des professionnels de l’art ont identifié l’investissement à impact durable dans les arts comme le modèle d’investissement le plus attractif. Chez les moins de 35 ans, ce chiffre atteint même les 50 %. « La culture est un secteur qui se prête bien à cet investissement à impact. Il est en effet aujourd’hui reconnu – et la crise du Covid nous l’a rappelé – que la culture a un rôle social et économique important. Cela provoque l’émergence de nouveaux services financiers liés à l’investissement et au financement culturels. Dans ce contexte, il existe des opportunités évidentes pour les gestionnaires de patrimoine qui s’engagent dans cette voie. Entre les concepts d’achat groupé par tokénisation et l’investissement à impact, on pourrait en effet imaginer de nouveaux mécanismes d’investissement dans l’art. On pourrait envisager, par exemple, qu’une œuvre soit tokénisée et achetée à la fois par un musée et par des investisseurs privés qui ont un objectif d’investissement à impact. Elle serait ensuite mise en valeur dans le musée », explique Adriano Picinati di Torcello, qui ver­ rait bien le Luxembourg se positionner comme un précurseur sur ce nouveau modèle, mêlant la philanthropie et l’investissement. « La Place a été particulièrement avant-gardiste dans de nombreux domaines, notamment en matière d’obligations vertes. Pourquoi ne pourrait-elle pas l’être aussi au niveau de l’investissement à impact dans le secteur de la culture et de l’industrie créative ? », se questionne Adriano Picinati di Torcello. L’appel est lancé…

Auteur A. B.

47

LES 3 ŒUVRES D’ARTISTES VIVANTS LES PLUS CHÈRES AU MONDE

EVERYDAYS: THE FIRST 5000 DAYS DE BEEPLE Cet assemblage de dessins et d’animations numériques réalisés quotidiennement durant 13 ans par Mike Winkelmann a été commercialisé sous forme de NFT (non-fungible token) pour 69,3 millions de dollars en mars dernier.

RABBIT DE JEFF KOONS Le lapin gonflable en acier du plasticien amé­ ricain Jeff Koons a été adjugé en mai 2019 pour 91,075 millions de dollars par la maison Christie’s, à New York.

PORTRAIT OF AN ARTIST DE DAVID HOCKNEY Cette toile grand format de style pop du peintre, graveur et photographe britannique s’est vendue 90,3 millions de dollars en novembre 2018, chez Christie’s, à New York.


Investir activement dans l’immobilier Dans la conjoncture actuelle, la pierre se révèle être un placement particulièrement attractif. À travers son fonds immobilier ICN Synergy RE, ICN entend faire profiter les investisseurs d’opportunités uniques en leur permettant de prendre directement part aux projets immobiliers haut de gamme qu’il développe. Immobilier

Contenu sponsorisé par ICN

Guide de l’investisseur   2022

48


Photo

Marc Blasius (Maison Moderne)

Brand Voice

Dans un monde où les marchés financiers peuvent se montrer particulièrement volatils, l’inves­tissement immobilier offre des perspectives attrayantes de stabilité et de rendement. Pour un investisseur, il est dès lors intéressant de pouvoir accompagner les opportunités offertes par des professionnels du métier, pouvant faire valoir leur expertise dans le dévelop­ pement immobilier. « Depuis plusieurs décennies, nous nous concentrons sur la conception et la réalisation de développements immobiliers haut de gamme, avec une attention particulière portée à la qualité, l’architecture et l’intégration environnementale de chaque projet. Ceci afin d’en garantir la valeur dans le temps, explique Nik ­Coenegrachts, Directeur et cofondateur d’ICN. Dans le cadre de notre développement, notre souhait est d’offrir à d’autres investisseurs la possibilité de prendre part à nos projets. Depuis 2018, ils peuvent le faire à travers ICN Synergy RE, notre fonds d’investissement alternatif (RAIF). » Avec ce fonds, géré par une structure réglementée, ICN entend répondre aux attentes d’investisseurs avertis qualifiés à la recherche d’un risque modéré. « Nous proposons deux types d’obligations : les obligations participatives liées au développement d’un projet immobilier bien spécifique et les obligations avec émission

de coupons fixes, qui financent l’ensemble de notre portefeuille immobilier », précise Nik Coenegrachts. Aujourd’hui, une partie des obligations à coupons fixes est cotée à la Bourse de Luxembourg et le processus d’admission à Euronext Bruxelles est en cours. « Ce fonds est un pilier indispensable du financement de notre activité. Il permet de soutenir le développement de projets résidentiels et de bureaux haut de gamme au Luxembourg, en Belgique et aux Pays-Bas, assure Nik Coenegrachts. C’est avant tout notre connaissance du marché, notre approche du développement et notre engagement dans la mise en œuvre de projets à réelle valeur ajoutée qui séduisent les investisseurs. De plus en plus, ils souhaitent comprendre ce que l’on fait, la vision du groupe, comment nous approchons chaque projet. À travers ce fonds, les investissements ont un caractère tangible très apprécié. » ICN compte à ce jour plus de trente projets au Benelux et se positionne comme un acteur reconnu pour le déve­ loppement de projets immobi­ liers inspirants et durables dans des lieux d’exception. En s’appuyant sur sa plate­ forme d’investissement et en capitalisant sur plus de 35 ans d’expérience dans l’immobi­ lier, ICN entend développer son portefeuille de projets à l’échelle européenne.

49

QUELQUES PROJETS ICN

Printzipal

Upside

River Park

Faïencerie

ations nform ts, lus d’i Pour p et ses proje N sur sur IC z-vous rende icn.eu


La voiture de collection, pour le plaisir et pour investir Comment combiner plaisir et investissement ? Pour les personnes qui disposent des fonds suf­ fisants, les produits susceptibles de fournir ce double avantage à leurs acquéreurs ne sont pas si nombreux. À côté d’une certaine catégorie d’immobilier et des grands vins, on trouve aussi les voitures de collection. Ce marché de niche, peu connu du grand public, tend à se dévelop­ per dans les pays disposant d’une forte tradition automobile… ou d’une population aux revenus particulièrement élevés. Mais comment distingue-t-on une voiture de collection d’un simple ancêtre ? « La voiture de collection peut être à peu près neuve, son âge n’est donc pas déterminant, explique un expert en voi­ tures de collection de Barnes Luxembourg, société spécialisée dans l’immobilier et les placements haut de gamme, qui s’est installée l’an dernier à Luxembourg. Ce qui compte, c’est qu’il s’agisse d’un véhicule d’exception pour différentes raisons : peu d’exemplaires produits, voiture mythique, véhicule qui a performé en compétition et qui a été

FERRARI 330 P4 100 millions de dollars, c’est l’estimation actuelle de la rarissime Ferrari 330 P4. Cette somme en fait la voiture de collection la plus chère. du monde.

Guide de l’investisseur  2022

50

conduit par de grands pilotes… La rareté et l’histoire de la voiture sont deux facteurs-clés. » UNE COLLECTION COHÉRENTE Pour de nombreux acheteurs qui font appel aux services de Barnes, il s’agit d’abord de se faire plaisir. « Certains veulent une voiture d’exception qu’ils comptent faire rouler. D’autres veulent seulement l’exposer et ne souhaitent pas l’emmener sur route. Dans ce dernier cas, on peut vraiment s’amuser en allant chercher des voitures de compétition, non homologuées pour la route, comme des Formule 1 par exemple, précise l’expert de Barnes Luxembourg. Ce qui m’importe quand un collectionneur fait appel à nos services, c’est de le conseiller de façon à ce que sa collection conserve une certaine cohérence. Certains acheteurs ont en effet tendance à se disperser… » Dans ce secteur, comme dans d’autres, les modes fluctuent au fil des générations. La For­ mule 1 historique est, par exemple, une grosse


Pour un public fortuné et passionné, les voitures de collection constituent souvent un achat plaisir. Toutefois, acquises dans une logique d’investissement, elles peuvent offrir des rendements très intéressants… pour peu qu’on soit bien conseillé. Roulez jeunesse

ET POUR LES VOITURES CLASSIQUES ?

tendance en ce moment. C’est aussi le cas des véhicules des années 80, dont les volumes cubiques rebutaient pourtant bien des amateurs il y a encore quelques années.

Parmi les voitures de collection, il existe également la catégorie dite classique. Ces véhicules d’une autre époque, à l’allure rétro, sont toujours autant plébiscités par les amoureux de la mécanique. Mais comment classer un véhicule du type classique ? Selon la SNCA (Société nationale de circulation automobile), pour classer un véhicule routier en tant que véhicule classique il faut que la date de la première mise en service remonte à au moins 30 ans, que le type de véhicule ne soit plus produit, et qu’il soit maintenu dans son état d’origine, sans qu’une modification essentielle n’ait été apportée à ses composants principaux ou à l’aspect tant externe qu’interne, car le véhicule doit pouvoir être considéré comme faisant partie du patrimoine culturel automobile.

Photo

Shutterstock

POUR INVESTIR, IL FAUT ÊTRE BIEN CONSEILLÉ Mais la voiture de collection intéresse aussi une seconde catégorie d’acheteurs : les investisseurs. Alléchés par les montants mirobolants atteints par la vente de certains véhicules, ils acquièrent des voitures de collection dans le but de réaliser une plus-value financière dans quelques années. Mais cette stratégie est-elle vraiment intéres­ sante ? La voiture de collection peut-elle effec­ tivement rapporter gros ? « Tout à fait, et les exemples sont nombreux, estime l’expert de Barnes Luxembourg. Une Mercedes CLK GTR des années 90, par exemple, se vendait 1,5 million d’euros il y a quelques années. Aujourd’hui, il faut débourser 15 millions d’euros pour l’acquérir. En termes de rendement, c’est donc pour le moins intéressant. Surtout pour des investisseurs en quête de diversification. » Il s’agit toutefois de se faire conseiller pour ne pas jeter son dévolu sur un véhicule qui, pour une raison ou pour une autre, n’a pas la valeur escomptée. « Les investisseurs connaissent bien moins le monde de l’automobile que celui de l’immobilier, par exemple », justifie-t-on du côté de Barnes Luxembourg. Dans une logique d’investissement, quel que soit le produit, la clé consiste toujours à savoir quand acheter et quand revendre. Comment, dès lors, identifier aujourd’hui les véhicules qui se revendront demain à prix d’or ? « À chaque changement de génération, on constate que les goûts changent. Des voitures qui suscitaient peu

d’intérêt hier peuvent devenir des must-have, car elles rappellent des souvenirs aux acheteurs qui sont devenus assez fortunés pour les acquérir, détaille l’expert. Mais un soudain intérêt médiatique ou l’apparition d’un véhicule lors d’une course, par exemple, peuvent aussi faire monter les prix. » Quant au temps nécessaire pour faire fructifier son investissement, il faut au mini­ mum compter trois à quatre ans. Reste à voir comment évoluera ce secteur, alors que le monde de l’automobile a bien changé. « Les voitures actuelles ne pourront jamais se conserver aussi bien et aussi longtemps que celles produites jusqu’aux années 90. Elles ne peuvent pas être réparées et sont bourrées d’électronique. Mais cela donnera peut-être encore plus de valeur aux voitures de collection », conclut l’expert. Auteur Q.D.

51


La montée en puissance des cryptos Il n’est aujourd’hui plus possible de parler d’in­ vestissement sans évoquer les cryptomonnaies. Encore souvent considérées avec méfiance et cir­ conspection, elles représentent désormais un mar­ ché que l’on ne peut plus ignorer, avec une capitalisation qui, cette année, a franchi la barre des 2.500 milliards de dollars. « Aujourd’hui, cette catégorie d’actifs est considérée avec un intérêt grandissant par les investisseurs tant institutionnels que privés. Les cryptomonnaies, dont la valeur évolue fréquemment de manière décorrélée d’autres marchés financiers, constituent un levier de diversification du portefeuille », explique Dave Sparvell, CEO de Swissquote Bank Europe. PLUS QU’UNE MONNAIE, UNE TECHNOLOGIE Comment expliquer l’intérêt croissant pour cette classe d’actifs relativement jeune, la création du bitcoin remontant à 2009 ? Cela tient, selon le dirigeant de Swissquote, plateforme de trading en ligne établie au Luxembourg et offrant la pos­ sibilité d’acquérir plus d’une vingtaine de crypto­ monnaies, à l’intérêt toujours renouvelé des investisseurs pour les nouvelles technologies. Après l’émergence d’internet, les révolutions dans la chaîne de valeur se succèdent en passant par le commerce électronique et la désintermédiation des échanges ; les cryptomonnaies pourraient por­ ter les prochaines transformations économiques majeures. « Les gens aiment investir dans la technologie, ils s’intéressent à la nouveauté et à son adoption potentielle à large échelle, précise encore Dave Sparvell. Aujourd’hui, certains considèrent les cryptomonnaies comme un actif d’une nature similaire à l’or, une valeur refuge. Plus largement, cependant, je pense qu’il est intéressant de tenir Guide de l’investisseur  2022

52

LES CINQ PRINCIPALES CRYPTOMONNAIES BITCOIN (BTC) Capitalisation : 1.195.033.637.038 $ Créé en 2009, c’est toujours aujourd’hui une valeur de référence sur le marché des crypto­ actifs. Le 20 octobre dernier, la valeur d’un bitcoin atteignait 66.000 dollars. ETHEREUM (ETH) Cap. : 529.233.298.256 $ Ethereum est une chaîne de blocs programmable. Les développeurs peuvent l’utiliser pour créer des applications décentralisées. Fin octo­ bre, elle se valorisait autour de 4.400 dollars. BINANCE COIN (BNB) Cap. : 93.195.428.838 $ Créé en 2017 par la plateforme asiatique éponyme, le Binance Coin est devenu l’une des cryptomonnaies les plus valorisées du marché. Son niveau le plus haut, 675 dollars, a été atteint le 5 mai dernier. TETHER USD (USDT) Cap. : 71.459.889.495 $ Tether est du type stablecoin, créé par Tether Limited. Historiquement, la société affirmait que chaque coin était adossé à un dollar américain. Depuis mars 2019, elle a modifié son adossement pour inclure les prêts aux entreprises affiliées. CARDANO (ADA) Cap. : 63.651.147.814 $ Cardano est un projet blockchain « open source » créé en 2017 et développé en couches pour faire fonctionner des applications financières.

compte de la technologie sous-jacente, qui participe à la transformation de l’industrie financière, avec un fort potentiel de développement et de répercussion sur d’autres secteurs d’activité. » Pour se convaincre de ce potentiel, il suffit de considérer l’intérêt d’une large diversité d’acteurs pour ces nouvelles technologies. Des principaux


Les cryptomonnaies attirent un nombre grandissant d’investisseurs, qui voient dans cette classe d’actifs un nouveau levier de diversification de leur portefeuille dans un contexte de valorisation historiquement élevée des marchés financiers et de remontée de l’inflation. L’investissement n’est toutefois pas sans risque et exige d’adopter une approche réfléchie. Diversification

acteurs institutionnels des marchés financiers aux institutions les plus traditionnelles, en passant par les banques centrales qui ont décidé, dans un cadre établi par le G7, de tester et lancer leur propre monnaie numérique sur la base de ces technolo­ gies. « La situation actuelle peut être comparée à ce que l’on a connu au début des années 90, avec l’émergence d’internet, commente Dave Sparvell. On voit une multiplication des projets, des initiatives, des acteurs qui se positionnent dans le domaine des technologies crypto. Un nouveau marché émerge. Il y aura des perdants, certainement, mais aussi des gagnants qui transformeront durablement l’économie et les usages. »

DAVE SPARVELL CEO, Swissquote Bank Europe

«   Avant d’investir, il est important de faire ses devoirs d’analyse. »

Photo

Maison Moderne

ADOPTER UNE APPROCHE RÉFLÉCHIE L’investissement n’est toutefois pas sans risque. Il suffit de jeter un coup d’œil à la courbe d’évo­ lution de la valeur du bitcoin ou d’ethereum, les deux cryptomonnaies les plus sollicitées, pour appréhender la nature très volatile de ces actifs. Une fois engagé sur un tel marché, mieux vaut avoir le cœur bien accroché. « C’est un investissement qui reste hautement risqué, confirme Dave Sparvell. Avant d’investir, il est important de faire ses devoirs d’analyse, de comprendre comment se comporte le marché. Ce dernier peut en effet réagir fortement et soudainement à diverses annonces, qu’elles émanent d’un régulateur ou encore d’une personnalité médiatique. » Les bonnes pratiques liées à tout investissement s’appliquent aussi aux cryptoactifs. Si le bitcoin et ethereum semblent régner sur le marché, les possibilités de diversifica­ tion sont considérables. Aujourd’hui, on dénombre des centaines de cryptoactifs différents, chacun ayant ses spécificités. Swissquote, par exemple, 53

offre un accès à 25 d’entre elles. « La diversification doit s’opérer plus largement, au-delà de ces actifs numériques. Il ne s’agit pas de tout placer dans les cryptoactifs, mais de considérer cette catégorie parmi d’autres, poursuit le CEO de ­Swissquote Bank Europe. Si l’on regarde le comportement de nos utilisateurs, leur approche est, le plus souvent, réfléchie. La part investie dans les cryptos est en moyenne inférieure à 5 % du portefeuille. » Le marché des cryptomonnaies est donc encore jeune et appelé à gagner en maturité. À ce titre, il offre des opportunités, mais est loin d’être exempt de risques. Il est important d’adopter une approche réfléchie et équilibrée à l’égard de cette classe d’actifs. Si l’adoption, aujourd’hui, est encore limi­ tée, il est toutefois probable qu’elle continue de croître dans les mois et années à venir. Auteur S. L.


Quel profit pour mon épargne ? Si la dégringolade des taux d’intérêt fait le bonheur des emprunteurs, les épargnants, eux, ne peuvent plus compter sur les produits d’épargne pour tirer profit de leurs dépôts. Mais d’autres pistes sont à explorer… Bas de laine

25 %

TAUX D’ÉPARGNE DES MÉNAGES En pourcentage Union européenne Belgique Allemagne France Luxembourg

20 %

10 % 0 2009

2010

2011

Guide de l’investisseur  2022

2012

2013

2014

54

2015

2016

2017

2018

2019

2020

Source

Eurostat

15 %


« Les taux d’intérêt moyens des dépôts à terme accordés aux particuliers n’ont cessé de baisser ces dernières années, passant de 4 % en 2007 à 0 % actuellement, soit les taux les plus bas jamais observés dans l’histoire », observe-t-on au sein de la banque Raiffeisen. Le constat est sans appel. Au lendemain de la crise financière de 2009-2010, pour relancer la consommation et l’investisse­ ment, la Banque centrale européenne a progres­ sivement baissé ses taux d’intérêt. « De telle sorte qu’ils sont passés en territoire négatif depuis 2014 déjà, explique Frank Wagner, investment product manager au sein de la BIL. Les banques commerciales ont suivi cette tendance et, depuis 2016, les taux de rémunération des comptes épargne sont tout proches de zéro, voire à zéro. » Les banques n’ont d’ailleurs pas vrai­ ment d’autre choix que d’appliquer des taux plancher. Ce sont elles qui paient les excès de liquidités de leurs clients déposées chaque soir à la Banque centrale… Ce n’est un secret pour personne : un compte épargne ne rapporte plus rien. Outre le taux de rémunération, l’autre paramètre à prendre en compte est le taux d’inflation, autrement dit l’augmentation du coût de la vie. « Même à un niveau faible d’environ 2 % aujourd’hui, le taux d’inflation étant plus élevé que le taux d’intérêt de l’épargne, cela signifie simplement que les liquidités ou l’épargne liquide perdent chaque année un peu de leur pouvoir d’achat », poursuit Frank Wagner. Ironie de l’histoire, avec la crise du Covid-19, les ménages ont réduit significativement leur consommation, ce qui a eu pour effet d’augmen­ ter les niveaux d’épargne, accentuant le problème lié aux excès de liquidités. La perspective d’un rebond à court terme de la rémunération de l’argent cash est extrêmement faible. Si une hausse des taux devait néanmoins avoir lieu au cours des prochaines années, elle serait minime afin de ne pas affoler les marchés. « Cette situation est bien évidemment avantageuse pour les emprunteurs, lesquels peuvent obtenir des crédits extrêmement avantageux, soulève-t-on chez Raiffeisen. A contrario, les épargnants en sont réduits soit à devoir accepter la quasi-absence de rendement de leur épargne, soit à s’orienter vers d’autres formes de placement, afin d’essayer de préserver leur pouvoir d’achat. » 55

UN RAPPORT AU RISQUE À DÉFINIR Si le client souhaite rester dans l’épargne moné­ taire, les banques proposent toutes différentes formules à analyser en fonction de son profil et de ses besoins. « Chez nous, il y a par exemple le choix entre les comptes épargne, le dépôt à terme et l’épargne-rente », détaille-t-on chez Raiffeisen. De manière générale, les banques doivent aujourd’hui faire comprendre à leurs clients que garder un niveau élevé de liquidités n’est pas dans leur intérêt. « C’est sans risque, mais cela nuit à leur pouvoir d’achat. Notre rôle est donc de les orienter vers les solutions d’investissement les plus adaptées à leur situation. Tous les clients n’ont pas le même rapport au risque. Ils doivent aussi définir leur horizon d’investissement : combien de temps peuvent-ils ‘bloquer’ cette épargne sans que cela ne remette en question leurs projets futurs, à court ou moyen terme ? », ajoute l’investment product manager de la BIL. La première étape pour toute personne qui souhaite explorer des pistes alternatives à l’épargne traditionnelle consiste à définir le niveau d’épargne disponible après avoir réglé les dépenses quo­ tidiennes, les dépenses de loisirs et à s’assurer d’avoir une épargne de précaution pour faire face aux imprévus. « Ensuite, nous pouvons proposer différents produits d’investissement et d’épargne en fonction du profil et des projets des clients », précise Frank Wagner. Ils peuvent par exemple se tourner vers des produits d’épargne-lo­ gement et de prévoyance pour préparer leur retraite, financer les études futures des enfants, préparer l’avenir de leurs proches en cas de décès. « Souvent, ces produits permettent, en plus de mettre de l’argent de côté, de déduire des montants de ses revenus imposables : contrat d’épargne-logement Wüstenrot, solutions de prévoyance vieillesse, assurance-vie. » Si les consommateurs ont encore de l’épargne disponible, ils peuvent aller vers des produits d’investissement tels les fonds d’investissement. Des fonds existent pour tous les profils d’inves­ tisseurs, avec différentes perspectives de ren­ dement, selon que le client recherche la sécurité ou est prêt à prendre des risques. Là encore, chaque banque propose sa gamme de place­ ments diversifiés dont les compartiments donnent


Constituer un portefeuille diversifié en plu­ sieurs étapes et en ligne avec son profil d’in­ vestissement et selon ses capacités financières est une alternative à envisager par tout type de client. « Nous constatons d’ailleurs que les clients s’orientent vers les fonds flexibles et les fonds mixtes, les ETF ainsi que vers les différentes formules de gestion discrétionnaire. Enfin, très en vogue, citons l’ensemble des produits et services ESG, c’est-à-dire ceux qui sont axés sur la durabilité », analyse Raiffeisen.

PAULO FLORA REI Conseiller Private Banking à la Banque de Luxembourg

«  Durant les périodes d’euphorie boursière, certains inves­ tisseurs font fi du risque inhérent à leurs placements. » Guide de l’investisseur  2022

56

Banque de Luxembourg

DES PLACEMENTS À BIEN ÉTUDIER

Pour les investisseurs qui souhaitent un accompagnement personnalisé, les banques proposent des services de conseil et, à partir d’un certain montant à investir, de gestion dis­ crétionnaire. « Quelques questions fondamentales se révèlent déterminantes. Il convient de se les poser dès le départ. Quel montant du patrimoine – soit les liquidités – doit rester disponible à tout moment ? Quelle partie du patrimoine est disponible pour des investissements à moyen et long terme ? Une fois les réponses apportées à ces questions, il convient de faire ou de refaire son profil d’investissement et de décider si l’on a besoin ou pas de confier la gestion de son patrimoine à un expert dans le domaine. Quoi qu’il en soit, il est toujours de bon ton de demander des conseils et de l’assistance à un banquier spécialisé », précise-t-on chez Raiffeisen. En dépit de ces incertitudes pesant sur les marchés, de réelles opportunités s’offrent aux investisseurs pour faire fructifier leur patri­ moine dans la durée. « Il est plus important que jamais d’opter pour une approche qui privilégie la maîtrise des risques en confiant ses avoirs à un spécialiste. Par exemple, une gestion sous mandat s’inscrit dans une telle approche. En effet, la gestion sous mandat, ou gestion discrétionnaire, est une gestion patrimoniale globale, qui va bien au-delà d’investissements ponctuels et isolés », analyse Paulo Flora Rei, conseiller Private Banking à la Banque de Luxembourg. Prendre les bonnes décisions pour la gestion de son patrimoine ne s’improvise pas, et gérer un portefeuille exige une attention permanente et une grande disponibilité. « Tout d’abord, aux côtés de nos clients, nos conseillers définissent leurs objectifs de performance, le niveau de sécurité recherché et le type de gestion à privilégier (fonds ou titres en direct), poursuit Paulo Flora Rei. Nos experts gèrent ainsi les portefeuilles selon la stratégie d’investissement définie, en analysant les marchés financiers et en prenant les décisions d’investissement qui s’imposent. La gestion sous mandat permet ainsi de se libérer de l’ensemble des contraintes liées au suivi quotidien du portefeuille. En nous confiant leurs avoirs, nos clients bénéficient d’une gestion active ayant fait ses preuves, qui met l’accent sur la préservation et la valorisation du capital. Cette

Photo

accès aux marchés actions et obligations. Pour faciliter la vie des épargnants, elles proposent des formules flexibles qui permettent aux clients d’investir à leur rythme, souvent à partir de 25 € par mois. « Cela dépend, bien sûr, du client. On constate néanmoins qu’ils sont de plus en plus nombreux à s’orienter vers des placements avec un certain niveau de risque afin de préserver ou faire fructifier leur épargne », ajoute-t-on chez Raiffeisen.


BANQUES

COMPTE ÉPARGNE DE 0 À 100.000 EUROS

FORMULE JEUNES

ÉPARGNE AU-DELÀ DE 100.000 EUROS

TAUX NÉGATIF

BGL

0 %

0,20 %

0 %

N.C.

ING

0 %

0,50 % (de 0 à 25 ans)

0 %

–0,5 % au-delà de 500.000 euros

BIL

0,05 %

0,50 %

0 %

–0,5 % au-delà de 500.000 euros

Raiffeisen

0,01 %

0,25 % (de 0 à 30 ans)

0 %

–0,4 % au-delà du million d’euros

Spuerkeess

0,01 %

0,20 % (de 0 à 30 ans)

0 %

N.C.

BDL

0 %

0,20 % (à 25 ans)

0 %

N.C.

Keytrade

0 %

0 %

0 %

0 %

Fortuna

0,10 %

0,65 % (jusqu’à 35 ans)

0,10 %

Non

Plus la moins-value est sévère, plus le rebond nécessaire pour se remettre de la chute sera important. « C’est la raison pour laquelle, au sein de nos différentes solutions de gestion discrétionnaire, l’objectif est de générer le couple rendement / risque le plus favorable pour nos clients. Cet objectif qui allie, d’une part, la recherche de rendement et, d’autre part, la volonté de limiter les risques, nous guide dans la gestion des portefeuilles. En misant sur des actifs de qualité, nos portefeuilles ont démontré au cours des dernières décennies une résilience importante lors de crises boursières d’ampleur », conclut le conseiller Pri­ vate Banking de la Banque de Luxembourg. À l’aune de ces informations, rien ne sert aujourd’hui de garder des surplus d’argent cash sur un compte épargne traditionnel. Aussi, tout épargnant avisé est invité à explorer les diffé­ rentes options proposées par son banquier, voire à comparer les nombreuses solutions disponibles sur le marché.

gestion permet ainsi une régularité des performances dans le temps. Ces dernières sont d’ailleurs – sur le long terme – nettement supérieures à celles de l’inflation, à l’inverse des placements sur un compte épargne. » LE MIRAGE DU RENDEMENT À TOUT PRIX De nombreux investisseurs se focalisent prin­ cipalement – parfois exclusivement – sur les perspectives de rendement, omettant une com­ posante-clé : le risque. Cette notion de risque est communément appréhendée par la volatilité. Celle-ci mesure la fluctuation de la performance du portefeuille. Plus cette volatilité est impor­ tante, plus le risque du portefeuille est élevé. « Durant les périodes d’euphorie boursière, certains investisseurs font fi du risque inhérent à leurs placements, privilégiant les titres à la mode, des entreprises spéculatives ou de moins bonne qualité, prévient Paulo Flora Rei. Malheureusement, lors d’une crise boursière d’ampleur, ces investisseurs prennent conscience du risque, constatant la faible résilience de ce type de portefeuille, encaissant de lourdes moins-values, voire des pertes définitives en capital. »

Auteur M. P.

57


Des solutions d’investissement uniques Luxembourg est l’une des places financières incontournables pour qui veut investir. Pour être à la hauteur des ambitions des clients investisseurs il est essentiel de proposer des opportunités au-delà des standards.

Dans un contexte où le dynamisme économique est important, de nouvelles tendances spécifiques apparaissent chez nos clients investisseurs. Ils sont aujourd’hui particulièrement orientés vers des produits plus atypiques. Nous avons la chance à la BIL de pouvoir proposer des opportunités en pleine croissance comme dans le domaine du Private Equity. Grâce à notre actionnaire Legend Holdings, nous pouvons faire bénéficier nos clients d’une expertise locale unique pour une banque luxembourgeoise. Nous pouvons ainsi proposer une sélection affinée d’entreprises en Chine qui peuvent entrer en bourse dans les prochaines années et ainsi permettre une prise de participation indirecte dans des entreprises privées locales. Le fonds BIL Private Equity, commercialisé en 2019 affiche, à ce jour, un taux de rentabilité interne de 14% net par an malgré la crise du Covid.

Une large palette de stratégies d’investissement Par ailleurs, afin de pouvoir répondre à tous les besoins de nos clients, nous mettons tout en œuvre pour mettre à disposition un univers très large de titres à travers le monde ainsi qu’un accès direct à notre salle des marchés.

Grâce à notre philosophie d’architecture ouverte, nous pourrons proposer en toute transparence des produits du marché les plus adaptés à ses besoins. Nous pouvons prendre en compte un univers comptant jusqu’à 130.000 fonds. Nous donnons ainsi accès à une palette de stratégies d’investissement qui couvrent différentes

Cédric Weisse, Head of Retail, Affluent & Private Banking Luxembourg, BIL


catégories d’actifs à travers le monde, soigneusement sélectionnées par les spécialistes en investissement de la BIL. Nous appliquons un processus de sélection rigoureux, en tenant compte de la capacité à générer de la performance, ainsi que du processus d’investissement et des personnes qui contribuent à l’historique de performance.

« Nous pouvons faire bénéficier (...) d’une expertise locale unique » Samy Picard, Head of Financial & Investment Advisory, BIL

Une plateforme d’information spécifique

Une proximité pour une meilleure compréhension

Dans un environnement très mouvant, il est essentiel pour nos clients investisseurs d’avoir accès à des sources d’informations fiables et proches de leurs préoccupations. Ils sont accompagnés par leur banquier privé de manière personnalisée et nous mettons également à disposition du contenu spécifique réalisé par nos experts. Ainsi, grâce à notre site bilinvestmentinsights.com nous traitons de manière continue l’actualité financière mondiale et donnons accès à notre vision en termes d’investissement. De nombreux experts de la banque, notamment issus du Group Investment Office, y contribuent pour partager leurs analyses et mettre en avant les recommandations de la BIL.

Comprendre les objectifs et les besoins de nos clients pour leur proposer une stratégie d’investissement adaptée est au cœur de notre métier. Pour chacun de nos clients, nous réalisons avant toute chose un entretien minutieux. Nous élaborons ainsi son profil d’investisseur et établissons un bilan clair de son patrimoine et de ses capacités d’investissement. La priorité avec un client investisseur est aussi de déterminer son niveau de connaissance dans le domaine de l’investissement. Cela nous permet de compléter les informations en avisant sur notre stratégie d’investissement à la BIL, nos convictions par secteur, par région. Les clients ne se

ressemblent pas et il est primordial pour nous de bien les connaître pour leur suggérer les recommandations les plus conformes à leurs objectifs et leurs possibilités. Ces premières étapes nous permettent de construire un portefeuille à l’image de chacun de nos clients. Nous les accompagnerons selon leurs besoins et suivrons les contrats pour adapter la stratégie d’investissement selon l’actualité et les opportunités.

Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

Banque Internationale à Luxembourg SA 69 route d’Esch, L-2953 Luxembourg pblux@bil.com or (+352) 2459-5900 www.bil.com/private-banking


Fiscalité : les incon­tour­ nables de la déclaration Vous cherchez à réduire vos impôts facilement ? Il existe au Luxem­ bourg toute une série de déductions fiscales possibles. Petit tour d’horizon des incontournables pour faire baisser le montant de vos revenus imposables. Revenus

Au Luxembourg, plusieurs placements et charges sont soutenus fiscalement. À commencer par les assurances qui permettent de se protéger des aléas de la vie : assurance invalidité, accident, res­ ponsabilité civile (véhicule, habitation, vie pri­ vée), maladie, décès et vie. « Les primes versées

Dans un contexte de vieillissement de la popula­ tion, l’État luxembourgeois encourage également chaque contribuable à préparer sa pension de manière individuelle. C’est ce que l’on appelle le 3e pilier du système de retraite. Celui-ci est sou­ tenu par des avantages fiscaux octroyés lorsque vous souscrivez un contrat de prévoyancevieillesse. Jusqu’à 3.200 € par an peuvent être déduits par contribuable, et ce indépendamment de son âge. Plusieurs formules sont disponibles sur le marché afin de répondre au mieux aux besoins de chacun. « Avec BIL Pension, par exemple, le client peut investir son épargne en unités de compte sur les marchés financiers au travers d’une large gamme de fonds d’investissement, ou la protéger

YVES MARQUIS Senior product manager investment, BIL

«  Deux solutions peuvent être com­binées. Cela permet de répon­dre à tous les profils d’investisseurs. » Guide de l’investisseur  2022

LE CONTRAT DE PRÉVOYANCE-VIEILLESSE, UN INDISPENSABLE

60

BIL

LES PRIMES D’ASSURANCE, DES DÉDUCTIONS TRÈS INTÉRESSANTES

dans le cadre de ces assurances sont déductibles du revenu imposable à hauteur d’un plafond unique de 672 € par an et par personne appartenant au ménage fiscal, enfants compris. En outre, ces produits sont exempts de l’impôt sur le revenu au Luxembourg », précise Yves Marquis, senior product manager investment au sein de la BIL. Seules conditions pour bénéficier de cet avantage fiscal : l’assurance doit être souscrite pendant une durée de 10 ans minimum, auprès d’une compagnie agréée au Grand-Duché ou agréée et ayant son siège dans un autre État de l’Union européenne.

Photo

Alors que la fin de l’année civile approche, il est tout doucement temps de penser à votre pro­ chaine déclaration fiscale. L’occasion de faire le tour des principales dépenses que vous pouvez déduire afin de payer moins d’impôts.


EXEMPLE TYPE POUR UN COUPLE MARIÉ AVEC DEUX ENFANTS

par un taux garanti. Les deux solutions peuvent être combinées. Cela permet de répondre à tous les profils d’investisseurs », indique Yves Marquis. Plu­ sieurs conditions s’appliquent pour profiter de cet avantage fiscal. Le contrat doit notamment avoir été conclu pour une durée minimale de 10 ans et souscrit auprès d’un établissement de crédit agréé au Luxembourg ou agréé et contrôlé par les auto­ rités compétentes d’un autre État membre de l’Union européenne, et habilité à exercer ses acti­ vités au Luxembourg.

Un tel ménage pourra, par exemple, déduire jusqu’à 5.376 € pour une épargne-logement, jusqu’à 6.400 € pour un contrat de prévoyancevieillesse, jusqu’à 2.688 € pour une assurance-vie et 2.000 € s’il vient de contracter un prêt immobilier pour sa résidence principale. Il est toutefois important d’opter pour des produits fiscalement déductibles qui correspondent aux besoins de chaque ménage. « La première chose à faire pour les contribuables est de rencontrer leur conseiller en investissement afin de faire le point sur leur situation, déterminer leurs revenus disponibles pour investir et définir leurs projets futurs. Le dernier avis d’imposition permettra de cons­­­tater les déductions fiscales dont le couple jouit déjà et d’identifier celles dont il peut encore bénéficier. Grâce à un outil de simulation, nos conseillers peuvent rapidement identifier s’il reste des poches de déductions fiscales », souligne ainsi Yves Marquis.

LE LOGEMENT, UN INVESTISSEMENT ATTRAYANT Autre investissement soutenu par l’État luxem­ bourgeois : l’immobilier, alors que les prix du loge­ ment ne cessent de croître dans le pays (+ 14,5 % l’an dernier). Si vous cherchez à préparer au mieux votre projet immobilier, le contrat d’épargnelogement, qui est destiné à financer la construc­ tion, l’acquisition ou la rénovation de sa résidence principale, constitue une excellente solution. En effet, « il s’agit d’un placement flexible à taux fixe garanti, qui permet d’associer un avantage fiscal à l’accès à un prêt logement à taux préférentiel », explique Yves Marquis. Ainsi, les cotisations ver­ sées dans le cadre de ce contrat et les intérêts créditeurs qui y sont liés peuvent être déduits de votre revenu imposable. Le montant maximal pouvant être déduit varie en fonction de l’âge du plus jeune des souscripteurs à l’épargne-logement. De 18 à 41 ans révolus, la déduction maximale est de 1.344 € par an et par personne appartenant au ménage fiscal, enfants compris. Au-delà de 41 ans révolus, la déduction est de 672 €. Ce plafond peut donc être majoré de son propre montant si vous et votre conjoint(e) êtes imposables collec­ tivement, et pour chaque enfant pour lequel vous obtenez une modération d’impôt. Dans le cas d’une imposition collective, c’est l’âge du plus jeune conjoint qui est considéré. Petite précision : si vous voulez profiter de cet avantage fiscal, le contrat doit dans ce cas être également souscrit auprès d’une caisse d’épargne-logement agréée au Luxembourg ou dans un autre État de l’Union européenne, pour une durée minimale de 10 ans, et il doit concerner votre future habitation per­ sonnelle et principale.

Si vous êtes déjà propriétaire, vous pouvez éga­ lement bénéficier d’avantages fiscaux attractifs. Un emprunt immobilier destiné à acheter, construire ou transformer votre résidence principale peut, en effet, contribuer à une réduction d’impôts importante, que l’habitation soit située au Luxem­ bourg ou à l’étranger. Vous avez notamment la possibilité de déduire les intérêts débiteurs de votre crédit : 2.000 € pour la première année d’oc­ cupation et les cinq suivantes, 1.500 € pour les cinq années subséquentes et 1.000 € par la suite. Dans ce cas aussi, chaque plafond peut être majoré de son propre montant pour le conjoint impo­ sable collectivement et pour chaque enfant ayant droit à une modération d’impôt. Si vous n’occu­ pez pas encore votre logement – le temps que des travaux soient réalisés, par exemple –, vous pouvez déduire l’intégralité des intérêts débiteurs en tant que frais d’obtention. À noter enfin que d’autres frais relatifs à la construction ou à l’ac­ quisition de votre bien peuvent être déduits sous certaines conditions : commission unique, acte d’obligation hypothécaire, frais d’ouverture du crédit immobilier ou encore frais d’instruction du dossier. Auteur J. R.

61


Outre les indispensables déductions fiscales évoquées auparavant, de nombreuses autres dépenses et charges peuvent encore être déduites dans votre déclaration afin de faire diminuer le montant de vos impôts.

Le régime complémentaire de pension

672 €

Si votre employeur met en place un régime complémentaire de pension, C’est le montant par contribuable vous pouvez choisir d’y cotiser en sus et par enfant que vous pouvez personnellement. Comme dans le cas déduire dans le cadre de d’un contrat de prévoyance-vieillesse, la souscription de crédits personnels. vous pouvez déduire les cotisations versées jusqu’à un plafond de 1.200 € par an dans votre déclaration fiscale. Si vous êtes indépendant(e) ou que vous exercez une profession libérale, vous Les charges extraordinaires avez alors la possibilité de déduire les Différentes dépenses considérées primes d’une assucomme inévitables et réduisant de rance-vie, à concurfaçon considérable la faculté contriburence de 20 % de tive d’un contribuable peuvent encore votre revenu annuel être déduites. Il s’agit notamment des brut au maximum. frais de garde d’enfant, de domesticité, Les prêts d’aide et de soins en raison d’un état de personnels dépendance, d’éducation ou encore de formation professionnelle. Les charges À l’image du prêt extraordinaires peuvent être déduites hypothécaire, les créselon le principe des frais réels ou, dits personnels destipour certaines d’entre elles seulement, nés à financer l’achat par le biais d’un abattement forfaitaire. d’une voiture, de meubles privés ou tout autre type de dépenses peuvent vous faire profiter d’avantages fiscaux. Les intérêts relatifs à ce prêt sont ainsi déductibles fiscalement à hauteur de 672 €. Les intérêts débiteurs que vous payez sur votre carte de crédit ou vos comptes bancaires sont également concernés. Une majoration est possible pour votre conjoint si vous êtes imposés collectivement et pour chaque enfant faisant partie de votre ménage.

Guide de l’investisseur  2022

120 €

C’est à partir de ce montant total annuel de don à une œuvre de charité que vous pouvez prétendre à une déduction fiscale.

62


L’assurance solde restant dû

5.000 €

Lorsque vous souscrivez un prêt immobilier pour votre résidence principale, vous êtes couvert(e) par une assurance solde restant dû. Si cette assurance est C’est le montant de l’abattement réglée par le versement d’une prime fiscal dont vous pouvez bénéficier si vous achetez unique, vous pouvez augmenter le une nouvelle voiture plafond de déductibilité de vos 100 % électrique. dépenses spéciales jusqu’à 6.000 €, majorés de 1.200 € pour chaque enfant qui fait partie de votre ménage. Si vous avez plus de 30 ans lorsque vous souscrivez l’assurance, le montant déductible dans votre déclaration d’impôt est encore surmaLes rentes versées à votre joré de 8 % par année accomplie au-dessus de la conjoint(e) divorcé(e) trentaine, sans toutefois Si vous êtes divorcé(e), il vous est également pouvoir dépasser 160 %. possible de déduire dans votre déclaration fiscale les rentes payées à votre ex-conjoint(e) durant l’année en tant que dépenses spéciales. Ces déductions peuvent atteindre un montant annuel de 24.000 €. À noter que ces rentes sont impoLes dons et sables du côté de l’ex-époux(se) qui en bénéficie.

libéralités

Saviez-vous que, lorsque vous faites un don à une œuvre de bienfaisance, vous pouvez le déduire fiscalement ? Une solution win-win qui permet de participer à une action qui vous tient à cœur et vous fait profiter d’une déduction fiscale. Cela concerne les dons ou libéralités versés à des fondations, des associations et organismes reconnus d’utilité publique, au Fonds culturel national ou aux institutions et organismes culturels. Le total des dons sur l’année doit atteindre 120 € minimum pour que ceux-ci puissent être déduits et ils ne peuvent dépasser 20 % du total de vos revenus nets ni un montant d’un million d’euros.

La mobilité douce Désireux d’encourager la mobilité verte et le recours à des moyens de transport plus durables, l’État luxembourgeois propose un abattement fiscal pour l’achat d’un véhicule neuf qui fonctionne 100 % à l’électricité ou avec une pile à combustible à hydrogène, d’une voiture électrique hybride rechargeable dont les émissions ne dépassent pas 50 grammes de CO2 par kilomètre, d’un vélo classique ou d’un vélo électrique neuf (pédélec), pour une utilisation à des fins privées. Les abattements sont respectivement de 5.000 €, 2.500 € et 300 €. Ils peuvent être cumulés, mais vous ne pouvez y prétendre que tous les 5 ans.

63


Private equity, rentable… pour ceux qui y ont accès

Guide de l’investisseur  2022

64

cette année sont en train de battre tous les records », affirme ainsi Adrian Aldinger. UN SEGMENT AUX NOMBREUSES SPÉCIFICITÉS Si ce sont surtout les acteurs institutionnels et les professionnels de l’investissement qui s’in­ téressent au private equity, c’est tout d’abord parce que ce segment n’est, en principe, pas accessible aux investisseurs de détail. Le risque est en effet jugé trop important pour être assumé par un particulier, qui devra dès lors trouver des subterfuges pour accéder indirectement à ce type de placement, par exemple en investissant dans des sociétés cotées qui, elles-mêmes, pla­ ceront des capitaux en private equity. « L’illiquidité est la principale spécificité de ce segment, poursuit Adrian Aldinger. Cela signifie que l’on s’engage pour une longue période et qu’il n’est pas

«  L’illiquidité est la principale spécificité de ce segment. »

Arendt & Medernach

ADRIAN ALDINGER Partner au sein du département Private Equity & Real Estate d’Arendt

Photo

Quels sont les placements qui, aujourd’hui, permettent encore de dégager des rendements confortables ? Pour de nombreux investisseurs, c’est du côté des investissements alternatifs que se trouve la réponse à cette question, et parti­ culièrement dans les placements en private equity. « On définit souvent le private equity par rapport à ce qu’il n’est pas, c’est-à-dire un investissement coté. Le principe de ce type de placement est d’investir directement dans des entreprises, dans l’économie réelle, précise Adrian Aldinger, partner au sein du département Private Equity & Real Estate d’Arendt. Ce n’est toutefois pas toujours vrai. Parfois, l’investissement peut se faire dans une société cotée avant de la décoter, par exemple. » Né aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, dans le but de soutenir l’économie au sortir de cette période délicate, le private equity connaît aujourd’hui un réel regain d’intérêt. En cause : l’environnement de taux très bas dans lequel on se trouve. « Pour les acteurs institutionnels, qui disposent d’horizons d’investissement éloignés, comme les fonds de pension, ce type d’investissement, notamment à travers des fonds actifs sur ce segment, est idéal : il offre un rendement élevé sur plusieurs années », explique le partner d’Arendt. Un autre facteur expliquant l’intérêt pour le private equity est la crise financière de 2008, qui a contribué à la chasse au rendement, rendant les actifs classiques moins intéressants. En outre, la nécessité, pour les institutionnels, d’intégrer les critères ESG à leurs investissements favorise également ces placements, qui peut avoir un impact positif sur la société. Enfin, la pandémie a encore renforcé l’attractivité du private equity.« Les levées de fonds dans ce segment


Devenu particulièrement populaire, l’investissement en private equity permet de bénéficier de rendements confortables, surtout dans un environnement de taux bas. Il faut toutefois rappeler que ce type d’investissement n’est pas accessible à tous et qu’il comporte certains risques. Secteur spécifique

du tout facile de se dégager avant le terme prévu, qui est souvent de 10 à 12 ans, mais qui peut aussi s’avérer plus lointain. » Cela signifie qu’en cas de crise majeure impactant le marché, il n’est pas possible de reprendre ses capitaux pour limiter la casse. « Mais la longue durée de l’investissement permet régulièrement de mitiger ce risque, en récupérant plus tard ce qui a été perdu lors de la crise », complète le partner d’Arendt. En outre, l’investisseur en private equity est dans une relation de dépendance importante vis-à-vis du gestionnaire de fonds. Il est donc essentiel d’assurer ses arrières en effectuant une due diligence pointue par rapport à la structure gérant le fonds, mais aussi en choisissant non pas un mais plusieurs gestionnaires de fonds. Enfin, les frais de gestion s’avèrent également plus élevés en private equity que dans d’autres segments. Un surcoût qui est toutefois gommé par les rendements intéressants proposés, de l’ordre de 10 à 15 % (et même plus selon la stra­ tégie d’investissement suivie). Comme pour n’importe quelle stratégie d’investissement, l’in­ vestisseur en private equity aura tout intérêt à diversifier les éléments qui constituent son por­ tefeuille. « Il peut par exemple être intéressant d’investir dans un fonds de venture capital et dans deux fonds de pur private equity, mais avec des stratégies différentes. Cela permet de limiter les risques », ajoute Adrian Aldinger. On le voit, s’il est séduisant, l’investissement en private equity est donc avant tout l’affaire d’investisseurs réellement avertis, bien conseil­ lés, et – pour l’instant – disposant de capitaux élevés. Auteur Q. D.

65

LES IMPÉRATIFS LIÉS AU PRIVATE EQUITY ASSUMER L’ILLIQUIDITÉ En matière de private equity, les capitaux sont mobilisés pour une période relativement longue. L’investisseur doit donc pouvoir assumer cette immobilisation des fonds. Il doit aussi être bien au clair avec la stratégie mise en œuvre (dans quel pays investir, dans quel secteur, etc.). VÉRIFIER LA FIABILITÉ DU GESTIONNAIRE L’investisseur étant très dépendant du gestionnaire de fonds dans le domaine du private equity, il est indispensable de réaliser une vraie due diligence de ce dernier, de vérifier son track record, etc. On s’engagera ainsi en toute confiance avec la structure, et ce pour plusieurs années. MONITORER LES PERFORMANCES L’illiquidité est une chose, mais il est indispensable de pouvoir vérifier que les rendements espérés sont bien au rendez-vous tout au long de la durée de vie du fonds. Pour ce faire, un reporting régulier doit être effectué par le gestionnaire, typiquement sous la forme d’un rapport trimestriel envoyé aux investisseurs. SE FAIRE CONFIRMER LES CHOSES PAR ÉCRIT Pour certains investisseurs plaçant des capitaux considérables dans du private equity, il est tout à fait possible d’obtenir des conditions particulières ou des droits supplémentaires. Si c’est le cas, il faut bien évidemment demander au gestionnaire de les formaliser dans un document écrit. C’est également le cas si des ambiguïtés sont relevées dans le prospectus de description du fonds, par exemple par rapport aux critères ESG. N’hésitez pas, alors, à demander des précisions écrites.


Forecast

Les trois valeurs-clés dans lesquelles investir en 2022 ?

Guide de l’investisseur  2022

Auteur S. L.

66

Photo

La parution de nouveaux acteurs en matière de private equity devrait aussi contribuer à maintenir les forts niveaux de fusions et acquisitions que nous voyons actuellement dans une gamme très large de secteurs. Les stratégies d’investissement capitalisant sur ce thème se trouvent essentiellement dans la sphère alternative, notam­ ment celle des hedge funds qui sont capables d’exploiter les écarts de valorisation lors d’acquisitions. Un troisième thème-clé est l’in­ frastructure. Force est de constater que les programmes de redresse­ ment post-pandémie autour du monde prévoient presque partout un fort dosage d’investissement dans les infrastructures axées, comme en Europe, sur la transition numérique et climatique. Nous pensons que les gouvernements resteront d’autant plus enclins à dépenser pour l’infrastruc­ ture à tendance verte que la dynamique économique commence à fléchir et que l’urgence climatique devient plus pressante.

Dans une période où les pressions infla­ tionnistes s’accumulent, nous restons foca­ lisés sur les actions d’entreprises qui ont la capacité de déterminer les prix de leurs produits ou services et ainsi de préserver leurs marges – soit en transférant d’éventuels surcoûts à leurs clients ou en réduisant leurs coûts de façon intelligente et sans endommager leur offre. Un autre thème-clé reste les fusions et acquisitions. Le bas niveau des taux est en train de stimuler fortement le nombre d’opérations. La pandémie de Covid-19 a contribué à la flambée des fusions et acquisitions en révélant la vulnérabilité de certaines entreprises et la force d’autres. Dans certains cas, celles qui avaient des bilans sains avant la pandémie en sont sorties encore ren­ forcées et bien positionnées pour absor­ ber les plus faibles. La vague de M&A (mergers and acquisitions) est aussi une raison supplémentaire en faveur de l’investissement actif, où l’on cherche à dénicher les actions les mieux pla­ cées pour bénéficier de cette tendance. Par ailleurs, il y a fort à parier que le niveau d’activité restera élevé en anti­ cipation d’un relèvement des taux d’intérêt par les banques centrales.

Romain Gamba

À l’approche de 2022, Sven Holstenson, responsable de Pictet Wealth Management en Europe, recommande ce que la banque considère comme des « valeurs sûres ».


A REAL ESTATE DEVELOPER REACHING YOUR EXPECTATIONS

www.besixred.lu - 00352 29 51 29 - info@besixred.lu


Banque de Luxembourg, société anonyme, 14 boulevard Royal, L-2449 Luxembourg - RCS Luxembourg B5310

“ Préservation du capital ou performance sur le long terme ? Pourquoi choisir ? ” Contactez Angela Murrell, Conseillère Banque Privée Tél. : 499 24 3752 www.banquedeluxembourg.com


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.