Paperjam février 2023

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Shahram Agaajani

NUMÉRO 231 FÉVRIER 2023 Business zu Lëtzebuerg 5€ Furious Fast & 545300007401702 ENJEUX Au service des PME
Hyper actifs Hyper exigeants Hyper pressés
Shahriar Agaajani

GOUVERNANCE

Le nouveau conseil d’administration de Maison Moderne sera composé de Hugues Delcourt (président) et de Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini, Pascale Kauffman, Mike Koedinger et Daniel Schneider (membres).

Croissance et pérennité

Le moment des vœux et des bonnes résolutions est passé. Dans les entreprises, on commence à déployer les plans d’action pour réussir 2023, malgré les prévisions sombres des économistes qui jouent, tous unis, la carte de la prudence. Comme « chaque crise présente des opportunités » (non, on ne peut plus l’entendre après quatre années de crises), c’est maintenant aux entreprises, et donc aux équipes et aux collaborateurs, de « faire, chacun, son match ». E-xé-cu-ter la stra-té-gie !

Chez Maison Moderne, la société éditrice de Paperjam et de Delano, cela passe par un renforcement de son leadership et par une clarification de ses objectifs multiples pour satisfaire l’ensemble des lecteurs, membres, clients, collaborateurs, l’actionnariat, bien entendu, sans pour autant oublier la société en général et l’environnement en particulier. À l’aube de son 30e anniversaire et dans le cadre d’un important projet de croissance et de pérennisation, Maison Moderne améliore donc sa gouvernance.

Tout d’abord, je me réinstalle durablement comme CEO. Au programme : penser le futur de l’entreprise à moyen et long terme, et, parallèlement, exécuter son plan de déploiement Ensuite, pour le réussir, deux personnes ont accepté un nouveau challenge. Etienne Velasti, qui nous a rejoint début 2014 en tant que directeur financier, est promu chief operations officer. Il veillera à la réalisation des projets stratégiques tout en améliorant continuellement l’excellence opérationnelle. Nous avons déjà passé neuf années ensemble, Etienne connaît l’entreprise comme personne d’autre.

Dans un souci d’amélioration de notre gouvernance, je cède la présidence du CA pour me concentrer sur mon rôle de CEO. Au sein du board, nous étions unanimes quant à cette nécessité. Un profil nous intéressait particulièrement. Je suis honoré qu’Hugues Delcourt, entrepreneur, conseiller stratégique, homme d’affaires et ancien banquier, ait accepté de rejoindre Maison Moderne en tant que président. Bienvenue, Hugues.

Édito #2023 FÉVRIER 2023 3
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p.  28 Architecte et cofondateur du bureau Metaform Architects, Shahram Agaajani a un pied au Luxembourg, et l’autre qui tâte l’international.

un demain meilleur qu’aujourd’hui»

28 SHAHRAM AGAAJANI « Nous sommes des rêveurs réalistes »  –36 JEANNE DUVOUX « Nous ne faisons pas que vendre des fonds ! »

44 MAUDE TESCH-RIGAUD « Chaque sac est une œuvre d’art »

48 MICHÈLE ROB « Un magasin comme le nôtre est voué à s’adapter »

À
Blueshift,
Ristretto 08 #POLITIQUE 10 LIZ BRAZ « La plupart des partis m’ont sollicitée » –12 #ENTREPRISES 14 ALEXANDER FLASSAK « Lux-Airport ambitionne le zéro émission » –16 #PLACEFINANCIÈRE 18 NICOLAS MACKEL « Pas de concurrence avec Paris ou Francfort » 20 SHAHRIAR AGAAJANI « Créer
p.  20
la tête du groupe
Shahriar Agaajani mène tambour battant sa vie professionnelle.
FÉVRIER 2023 5 Février 2023
Photos Guy Wolff

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p.  86

Larissa Best avoue être plus fourmi que cigale avec son argent. Mais aimer aussi le risque.

p.  92

Alexandra Kahn nous invite à découvrir son appartement de Luxembourg à l’ambiance très parisienne.

p.  70 Baby you can drive my car : les voitures, c’est leur passion, mais aussi leur métier.

82 Business Club Lifestyle 86 MON ARGENT 88 MON STYLE 90 MA RECETTE 92 MA MAISON 96 PICTURE REPORT 102 #UNDER50 Advertoriaux 94 LES LABORATOIRES RÉUNIS On est ce que l’on mange 56 Enjeux Au service des PME –58 EN CHIFFRES Un reflet de l’économie réelle –60
Les besoins transversaux des PME –64
L’écosystème
PME
–66
Les principales aides
–68 INTERVIEW Lex Delles :
le mieux » 70
Baby you can drive my car FÉVRIER 2023 7 Février 2023
Photos Guy Wolff
TOUR D’HORIZON
SYNTHÈSE
des
au Luxembourg
VUE D’ENSEMBLE
de l’État
« Aider n’est pas
PORTFOLIO

1 MOTIVÉE

« Utiliser seulement la moitié de notre population, de nos idées, de nos compétences et de notre énergie n’est pas suffisant. Nous avons besoin de plus d’égalité. »

À cinq mois des communales, la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding (LSAP), a déclaré qu’elle espérait que davantage de femmes rejoindraient la politique locale.

« Cette année, les subventions pour l’installation de panneaux photovoltaïques et pour l’installation de pompes à chaleur n’auront jamais été aussi élevées au Luxembourg. » C’est ce qu’a martelé le ministre de l’Énergie Claude Turmes (déi Gréng), lors d’une conférence de presse tenue début janvier sur les mesures pour aider les ménages, faisant un état des lieux de la situation. 5 CONSCIENCIEUX

La ministre de la Justice Sam Tanson (déi Gréng) a ainsi présenté, le 11 janvier, le projet de loi sur le mandat de protection future, qui permet à toute personne majeure d’anticiper et d’organiser à l’avance sa propre protection.

« Nous avons encore 137 projets de loi dans les cartons, quatre débats de consultation et 18 interpellations.

Donc, nous avons encore beaucoup de travail. »

Fernand Etgen (DP), président de la Chambre des députés, a ainsi préfacé les mois à venir, lors de sa traditionnelle réception de Nouvel An.

Sélectionné par IOANNA SCHIMIZZI

2 CONVAINCU
3 SOLIDAIRE  4 PROTECTRICE
« Le nouveau dispositif garantit le respect de la volonté de la personne à protéger. »
Photos Matic Zorman (archives) et Guy Wolff (archives)
Ristretto #Politique 8 FÉVRIER 2023
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« La plupart des partis m’ont sollicitée »

Fraîchement diplômée en droit public et international, Liz Braz, fille de l’ancien ministre et vice-Premier ministre déi Gréng Félix Braz, se lance en politique à Esch. Sous les couleurs du LSAP.

Être estampillée « fille de » ouvre pas mal de portes, mais représente aussi un poids considérable. Le ressentez-vous ?

Oui. Au début, on peut prendre cela pour un privilège. Mais, assez vite, on se rend compte en effet que certains veulent vous comparer. Mais comment comparer quelqu’un qui entre en politique à 26 ans à une personne qui a évolué durant 30 ans dans ce monde-là ? Mon papa est un repère, une personne dont je m’inspire. Mais je ne suis pas son clone. Je suis d’une autre génération.

Comment souhaitez-vous vous différencier ?

Par le choix de mon parti tout d’abord, même si cela n’a en rien été dicté par une simple volonté de contradiction…

La manière dont votre père a été écarté de ses fonctions suite à son infarctus en août 2019 n’a pas joué dans votre décision de ne pas rejoindre déi Gréng ?

Cela a forcément eu une influence. Mais c’est loin d’être la raison principale. La plupart des partis m’ont sollicitée, et j’ai opté pour celui qui correspondait le mieux à mes idées. Aujourd’hui, déi Gréng n’a plus le monopole de la conscience écologique. La transition pour un avenir plus durable passera par le social. Et, à mes yeux, le courant politique social-démocrate est le plus à même d’y arriver en ne laissant personne à quai.

Que va défendre Liz Braz ?

J’ai grandi avec les idéologies de mes parents : défendre les minorités, les droits des enfants, des femmes, etc. Mais, à côté, j’ai d’autres idées, davantage liées à notre époque. Comme l’éducation ou la digitalisation. Ainsi, je considère que notre système scolaire devrait plus s’inspirer des écoles européennes et s’écarter de la logique qui veut que l’alphabétisation doive se faire

uniquement en allemand. J’imagine bien également Esch-sur-Alzette s’inscrire comme modèle pour la construction des futures smart cities. S’il ne veut pas être rapidement dépassé, le Luxembourg doit avancer dans la construction de smart cities, en soutenant l’innovation. Et Esch, compte tenu de ses caractéristiques, pourrait s’inscrire dans cette voie-là. Il faudrait s’inspirer de Copenhague, Oslo ou Amsterdam pour leurs réseaux énergétiques plus durables, leurs modes de gestion intelligents du trafic, etc.

Devenir un jour ministre, comme l’était votre papa, est une fin en soi ? Non. Comprenez-moi bien : je m’engage en politique et j’assumerai toutes les responsabilités que l’on me confiera. Mais j’ai vu ce qui est arrivé à mon papa. Et je ne veux pas que ma vie ne repose que sur un mandat politique.

Quelle est alors votre ambition, outre votre engagement politique ?

BIO EXPRESS

Après un bachelor en droit général à l’université de Belval et un master en droit public et international à l’ULB (Bruxelles), la jeune Eschoise sera sur la liste du LSAP pour les élections communales à Esch-sur-Alzette, le 11 juin prochain.

D’intégrer le corps diplomatique et d’y gravir les échelons pour peut-être accéder un jour au poste d’ambassadrice. Je postulerai d’ailleurs cette année au ministère des Affaires étrangères.

Comment se porte votre papa ?

Il va mieux. Il continue de faire des progrès, même si nous sommes obligés d’admettre que certains domaines ne s’amélioreront plus. Mais sincèrement, il se trouve dans un état qui semblait inespéré après son accident.

Ristretto #Politique
Interview JULIEN CARETTE Photo ROMAIN GAMBA
10 FÉVRIER 2023

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SENSATIONS HYBRIDES

« Cet

ENTHOUSIASTE

Genna Elvin, cofondatrice de Tadaweb avec François Gaspard, ne manque pas d’ambition à la suite de l’apport de 15 millions d’euros de la société d’investissement Wendel. Une excellente nouvelle pour la plateforme luxembourgeoise de collecte de données publiques pour les analystes.

Grégoire Yakan, à propos du CES, auquel il participait sous la double casquette de CEO de Koosmik et de veilleur technologique de Batipart.  4

ATTAQUÉ

Philippe Scheffer, directeur général de l’hôtel Le Royal, dénonce les pratiques de la plateforme et s’impatiente de voir le projet de loi sur la réforme du droit d’établissement entrer en vigueur.

Wolff

Marc Devillet, CEO d’Autopolis Luxembourg, affiche clairement ses ambitions au moment d’intégrer la marque Kia au sein de ses concessions en 2023. En Europe, Kia détient 4 % des parts de marché, et même 4,4 % en Belgique.

Sélectionné par AURÉLIE BOOB

Ristretto #Entreprises
Photos Simon Verjus (archives) et Guy
1 CONCENTRÉ
« Il ne s’agit pas d’aller à Las Vegas pour s’éclater pendant quatre jours. »
« Airbnb est une concurrence déloyale. »
5 AMBITIEUX
« Au Luxembourg, Kia n’est qu’à 2,2 % de parts de marché. L’objectif est donc de corriger cela. »
3 VERTUEUX  2
investissement est une étape supplémentaire et fondamentale dans notre histoire : cela va accélérer notre expansion mondiale. »
12 FÉVRIER 2023
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« Lux-Airport ambitionne le zéro émission »

Quelles sont vos priorités en tant que CEO de Lux-Airport ? Lux­Airport veut être un employeur résilient et durable. Nous ambitionnons d’atteindre, avec nos infrastructures, le zéro émission en 2030. Contrairement à d’autres aéroports, nous n’avons pas diminué notre masse salariale durant la crise sanitaire. Elle a même progressé de 26 effectifs par rapport à 2019, pour atteindre 352 salariés.

Est-ce difficile de recruter alors que la work-life balance prime pour beaucoup de candidats ?

La situation est difficile parce que nous recherchons des personnes avec de l’expérience en milieu aéroportuaire. Ces profils sont très prisés, également par des aéroports concurrents. Mais nous sommes persuadés de notre attractivité en tant qu’employeur.

Le trafic a repris avec 3,7 millions de passagers entre janvier et novembre 2022, selon Eurostat. Quand espérez-vous renouer avec les 4,4 millions de passagers enregistrés en 2019 ?

Nous espérons atteindre ce niveau – qui était un record – au plus tard en 2024. Mais l’environnement économique marqué par l’inflation affecte aussi bien les dépenses des voyageurs que les coûts des compagnies aériennes.

La construction du Skypark, mêlant bureaux, parkings, commerces, espace fitness et hôtel, progresse à côté du terminal. Quand sera-t-elle terminée ?

Nous espérons livrer les premières cellules à la fin de l’année 2023. Le Moxy Hotel devrait ouvrir en 2024, année où l’aéroport sera relié au tram.

Le Skypark apportera 1.500 nouvelles places de parking, et l’aéroport en compte actuellement 7.866. Est-ce suffisant pour faire face à la croissance du nombre de passagers ?

En 2019, l’aéroport a accueilli 4,4 millions de passagers et disposait de 7.500 places de parking. Nous avons donc déjà accru nos capacités et prévoyons d’en construire 1.500 de plus. En parallèle, nous sommes occupés à créer de nouveaux parkings avec 150 à 200 nouveaux emplacements.

Le parking Economy (M) était fermé pendant la pandémie. Pourquoi ?

Le parking Economy a fermé en partie durant la pandémie afin de limiter les coûts induits par les navettes de bus qui le relient au terminal. Désormais, nous revenons à une certaine normalité et il a rouvert avec une capacité légèrement accrue. Je recommande toutefois à tous les passagers de réserver leur place de parking à l’avance, car nous connaissons parfois des pics d’activité.

RECORD EN 2024 ?

Alexander Flassak ambitionne de renouer, en 2024, avec le niveau pré-Covid record de 4,4 millions de passagers. Ce sera également l’année de la liaison de l’aéroport au tram et de l’ouverture du Moxy Hotel, attendu au sein du complexe mixte Skypark.

À ce propos, beaucoup de files d’attente sont observées aux contrôles de sécurité durant les périodes de pointe… Nous sommes sur le point d’ouvrir une sixième ligne de contrôle pour les vacances scolaires de Pâques. Nous sommes également en train d’adapter l’infrastructure et avons recruté 20 effectifs pour assurer ces missions.

Ristretto #Entreprises
Officialisé CEO de Lux-Airport en décembre dernier, Alexander Flassak revient sur les chantiers de l’aéroport et ses projets, à l’heure où le trafic de passagers redécolle et où l’aérogare s’apprête à être reliée au tram, en 2024.
14 FÉVRIER 2023
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« Le Luxembourg n’a pas une fiscalité spécialement attrayante et ce n’est pas en raison de la fiscalité que la place financière attire de nouveaux clients ou de nouvelles banques ! »

Guy Hoffmann, chairman de l’ABBL, entend tordre le cou à cette idée préconçue chaque fois qu’il en a l’occasion.

PROSPECTIF

« Ce qui me dérange aujourd’hui, c’est l’impression donnée que si l’on arrive à retrouver une inflation basse et que les banques centrales font une pause dans le resserrement monétaire, le cycle va repartir. C’est faux. »

Patrice Gautry, chef économiste de l’Union bancaire privée (UBP).

Silke Bernard, investment funds partner et global head of investment funds practice chez Linklaters, s’attend à ce que le Luxembourg touche les dividendes des efforts faits en matière d’Eltif.

« Avec un texte spécifique à l’industrie crypto-implémentée il y a plusieurs années, nous aurions peut-être pu attirer plus d’acteurs. »

Thomas Campione, director & crypto-assets leader chez PwC Luxembourg, avec l’entrée en vigueur du règlement Mica en 2023, regrette que le Luxembourg n’ait pas su monter à temps dans le train des crypto-actifs. 5 CIRCONSPECTE

« Les

Malgré cela, Valeria Merkel, partenaire en gestion d’actifs chez KPMG Luxembourg, estime que de nombreuses opportunités verront le jour en 2023 pour les investisseurs.

Sélectionné par MARC FASSONE

Photos KPMG, Romain Gamba (archives) et Mike Zenari (archives)
2
4 MÉLANCOLIQUE
conséquences des récentes incertitudes géopolitiques pourraient signifier que les taux de défaillance des entreprises augmentent. »
1
OFFENSIF
Ristretto #PlaceFinancière  3
OPTIMISTE
« Le Luxembourg est en quelque sorte la juridiction naturelle des Eltif. »
16 FÉVRIER 2023

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« Pas de concurrence avec Paris ou Francfort »

En février, l’agence de développement de la Place, Luxembourg for Finance (LFF), célébrera son 15e anniversaire. Son CEO, Nicolas Mackel, dresse la liste des défis qui attendent son organisation et le centre financier.

Quel bilan dressez-vous des 15 années d’existence de LFF ?

Plutôt que de dresser un bilan, nous préférons anticiper sur les cinq prochaines années.

Le monde a tellement changé, rien qu’au cours des trois dernières années, que ça n’a pas beaucoup de sens de faire le bilan des 15 années passées. D’autant plus que LFF n’existe qu’à travers ce que le Luxembourg peut offrir.

Quel est donc le succès de Luxembourg en tant que centre financier ?

L’emploi dans le secteur financier n’a cessé d’augmenter durant les 10 dernières années. Sur cette même période, la Place a connu une croissance annuelle de presque 2 %, avec plus de 63.000 personnes qui y travaillent aujourd’hui. Le secteur contribue à près de 75 % des recettes de l’impôt sur les sociétés et de l’impôt communal. La contribution de l’industrie financière au PIB a un peu reculé, mais se situe toujours autour de 25 %.

Quels marchés stratégiques retiennent votre

attention ?

Nos principaux marchés sont l’Europe occidentale, avec la Suisse et le RoyaumeUni, l’Amérique du Nord et l’Asie, avec un intérêt pour la Corée du Sud, le Japon et la Chine. Les marchés émergents, comme l’Inde et le Vietnam, vont également prendre de plus en plus d’importance.

Quid des marchés africains ?

Jusqu’à présent, nos priorités ont été ailleurs. Avec les sources de croissance qui évoluent, nous allons peut-être devoir considérer certains marchés africains à l’avenir.

À l’étranger, comment définissez-vous la place financière luxembourgeoise en tenant compte des atouts des centres financiers concurrents ? J’explique à mes interlocuteurs étrangers que la Place se définit par sa complémentarité, en leur faisant comprendre que sa valeur ajoutée se trouve dans l’expertise multijuridictionnelle que les acteurs financiers viennent y chercher. Luxembourg n’est pas concurrente de Paris ou Francfort.

Au niveau local, quels obstacles pourraient venir entraver son développement ?

Le coût de la main-d’œuvre au Luxembourg et la digitalisation amènent à la rationalisation de certaines activités.

Avec un risque de perte de compétitivité ?

PÉNURIE DE TALENTS

Nicolas Mackel, CEO de Luxembourg for Finance (LFF), alerte sur le risque que la pénurie de talents amène des acteurs de la Place à développer certaines de leurs activités dans d’autres centres financiers.

La pénurie de talents est le problème numéro un de la Place. De nombreux acteurs ne peuvent plus développer l’activité qu’ils avaient prévue au Luxembourg. Ils vont, dès lors, devoir la développer ailleurs. C’est un problème sur lequel il faut travailler de toute urgence en 2023. Réaliser une campagne à l’étranger pour recruter des talents est une chose, mais encore faut-il s’attaquer à la base du problème : le coût du logement. Quel que soit le prochain gouvernement, il faudra qu’il réalise que notre économie en dépend.

Au niveau international, comment voyezvous les influences extérieures à la Place ?

Les marchés baissent et les avoirs sous gestion dans les fonds sont passés de presque 6.000 milliards au début de 2022 à 5.300 milliards. De plus, le contexte réglementaire fait qu’il est presque devenu suspect de fournir des services d’un pays vers un autre. L’enjeu est clairement systémique pour le Luxembourg.

Ristretto #PlaceFinancière
Interview BENOÎT THEUNISSEN Photo ROMAIN GAMBA
18 FÉVRIER 2023

Dans un des domaines suivants :

Lutte contre le chômage

Perfectionnement des compétences

Inclusion sociale

Soutien à l’économie sociale et solidaire

Jeunes et éducation

Besoins en compétences liés à la transition climatique

Modalités pratiques et détails disponibles sur www.fse.lu Appel à projets ouvert jusqu’au : 26 MARS 2023 FONDS SOCIAL EUROPÉEN PLUS Nouveau programme « Investir dans le futur » 2021-2027
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VOUS AVEZ UNE IDÉE DE PROJET INNOVANT

« Créer un demain meilleur qu’aujourd’hui »

À la tête du groupe Blueshift, Shahriar Agaajani est un entrepreneur insatiable. À l’image de son frère, Shahram, également interviewé dans ce numéro, ce dirigeant d’entreprise mène tambour battant une vie professionnelle exponentielle.

Interview CÉLINE
20 FÉVRIER 2023 Conversation Shahriar Agaajani
Photo GUY WOLFF
COUBRAY
Shahriar Agaajani a l’entrepreneuriat dans le sang, tout comme la passion des sciences.

À 39 ans, vous êtes déjà à la tête de plusieurs entreprises rassemblées dans une soparfi dénommée « Blueshift ». Que signifie ce nom ?

Un blueshift est un terme d’astrophysique pour désigner le rapprochement d’une source d’énergie vers un point donné. Une ambulance en approche et dont le bruit de la sirène augmente progressivement est un blueshift, par exemple. Le blueshift permet donc de créer quelque chose de plus fort, de plus grand.

En 2019, j’ai décidé de rassembler mes différentes entreprises dans un groupe. Pour des raisons d’optimisation fiscale en premier lieu, mais aussi pour mettre en synergie toutes ces énergies. Je travaille pour gagner de l’argent, bien entendu, mais ma philosophie est de travailler pour faire évoluer la société et créer un demain meilleur qu’aujourd’hui.

Dans ce groupe, on trouve Asars Constructions, que vous dirigez aujourd’hui. C’est effectivement l’entreprise créée en 1998 par notre père, Rahim Agaajani, après avoir quitté l’Iran. Chaque lettre du nom

représente une personne de la famille, et le « S » de la fin était pour les enfants (dont tous les prénoms commencent par « Shahr », ndlr). J’ai intégré Asars dès 2008, après mes études, en tant que gérant administratif, puis technique. Suite au décès de mon père, l’ensemble des parts de l’entreprise m’a finalement été vendu. La sàrl est devenue une SA et j’en suis aujourd’hui l’administrateur délégué. De l’entreprise de construction initiale, nous nous sommes spécialisés au fil des années dans la promotion immobilière haut de gamme, que ce soit pour le résidentiel, le commerce ou les bureaux. Nous réalisons environ 2.000 m2 par an.

Vous avez pourtant une formation d’ingénieur, et non pas de gestionnaire d’entreprise…

Je suis en effet ingénieur civil des constructions, formation que j’ai faite à l’École polytechnique de Bruxelles. Quand je suis revenu au Luxembourg, j’ai choisi d’intégrer l’entreprise familiale. Mais, en 2010, comme c’est parfois difficile de travailler en famille, j’ai sorti un pied de l’entreprise pour aller le mettre dans la recherche. Pen-

dant cinq ans, j’ai travaillé à mi-temps chez Asars et à mi-temps pour mes études de doctorat à l’Université du Luxembourg.

Un doctorat qui portait sur une brique un peu particulière. Expliquez-nous. J’ai en effet eu mon titre de docteur en 2015 pour mes recherches sur une brique en béton très résistante aux charges et dont l’assemblage, aussi simple que celui de pièces de Lego, peut être réalisé par des robots. Cette brique permet de marier quatre paramètres qui ne vont habituellement pas ensemble : une grande résistance mécanique, une haute performance thermique, une grande attention à l’économie circulaire – le béton est recyclable, les briques se désemboîtent – et, enfin, un aspect économique important, car, par leur finesse, elles permettent de gagner en surface intérieure – ce qui vaut beaucoup d’argent au Luxembourg – et en coûts de chantier par leur simplicité de montage.

Avez-vous entrepris des démarches pour protéger cette invention ?

J’ai cédé la propriété intellectuelle de cette invention à Asars et nous avons déjà deux

BLUESHIFT

Cette proptech a développé une technologie permettant de voyager dans le temps et de scanner de très vastes surfaces.

Immobilier

Space Time est utile dans le domaine de l’immobilier et présente un intérêt dès la phase chantier.

Lorsque le chien-robot est envoyé dans la forêt, il est capable de repérer les biotopes présents sur un hectare en 12 minutes.

22 FÉVRIER 2023
Photos Space Time
Les forêts Les mines Grâce au robot, il est possible d’aller explorer des galeries de mines qui ne sont plus accessibles aux hommes.
Conversation Shahriar Agaajani

brevets, l’un au Luxembourg, l’autre aux États-Unis, qui sont validés. Nous travaillons actuellement à les obtenir dans d’autres pays du monde, dont la Chine, le Canada, l’Australie, au niveau européen… Quand les robots seront effectifs dans la construction, nous pourrons solliciter les industriels pour lancer la production de ces briques.

Vous vous êtes également associé avec Soludec et avez créé Soludec-Asars. Quelle est la raison d’être de cette entreprise ?

Cette entreprise est spécialisée dans le développement de très grands projets, comme Manhattan qui est en cours à Belval et qui représente 15.000 m2 de surface de plancher. Asars intervient en tant que promoteur et Soludec en tant que constructeur. C’est donc une approche complémentaire à celle d’Asars.

En tant que promoteur, une des grandes difficultés est d’acheter des terrains. Comment abordez-vous cette question ?

Pendant plusieurs années, Asars avait une visibilité à deux ans. C’est un calendrier qui correspond en fait à la durée moyenne de développement d’une parcelle et qui nous permet de récupérer des bénéfices pour les réinvestir dans l’achat d’un nouveau terrain. C’est assez stressant comme situation, car, avec un délai aussi court, la prise de risque est élevée. Aussi, ces 10 dernières années, je me suis efforcé de construire une visibilité qui va au-delà des cinq ans. Aujourd’hui, nous avons pu mettre la main sur différents terrains. Mais notre objectif premier reste de développer les terrains, pas la spéculation foncière. Toutefois, la réalité actuelle est que les administrations au Luxembourg sont très lentes pour autoriser les projets immobiliers et que nous devons, par conséquent, compter sur des délais de développement de plus en plus longs. L’un de nos projets à Steinfort, par exemple, a mis six ans avant d’être autorisé.

Quelle est votre réserve foncière actuellement ?

Nous avons environ 20 millions d’euros de dettes qui correspondent à des achats

de terrains. Ce sont des dettes cofinancées par les banques. Cinq terrains sont actuellement en développement chez Asars.

En tant que promoteur haut de gamme, vous êtes forcément sur un marché plus petit, avec un nombre de clients plus restreint.

Oui, c’est obligé. Le fait d’avoir un nombre de clients réduit, par le caractère exceptionnel de nos promotions, nous permet d’avoir une approche très différente des autres promoteurs. Ce n’est pas du tout la même démarche que lorsqu’on développe de grands volumes avec SoludecAsars. Le niveau de détail ne peut pas être aussi haut. Ce sont deux approches qui sont complémentaires. Et je ne souhaite pas construire que des petits bâtiments, car il faut exploiter au maximum les surfaces foncières dont nous disposons. Malheureusement, la pression foncière au Luxembourg est telle que les clients n’ont même pas la liberté de choisir le développeur avec qui ils souhaitent travailler. Les clients ne regardent que deux choses : le prix et la localisation. Le promoteur n’est pas le facteur déterminant. C’est pénalisant pour nous, et nos efforts et notre longévité sur le marché ne sont malheureusement pas reconnus à leur juste valeur.

En parallèle de ces entreprises, vous avez créé Charplantier. Au vu du nom, on devine qu’il s’agit de construction et de plantes, mais pouvez-vous préciser son activité ? Charplantier exploite la marque Green House et, potentiellement, demain, Make It Green. La raison d’être de Charplantier est d’importer des plantes, principalement des Pays-Bas, et de réaliser des parois verticales végétalisées et autonomes. Nous réalisons aussi de la location de plantes. Amener des espaces verts au sein de nos espaces de vie est une grande plus-value. Cela améliore la qualité de l’air, le bien-être des gens, rafraîchit l’atmosphère et permet d’absorber localement du CO 2. C’est une passion qui a grandi en étant aux côtés de mon père, qui avait une grande serre et un vrai amour pour ses plantes. Comme je vous l’ai dit, je travaille pour créer un

UNE BRIQUE RÉVOLUTIONNAIRE

Shahriar Agaajani a développé, avec Chaux de Contern et le laboratoire Solid Structures de l’Université du Luxembourg, une brique en béton d’un nouveau genre. Sans recourir au mortier pour les joints horizontaux, ces briques se superposent par simple emboîtement. La partie scientifique de ce travail a été récompensée par l’International Masonry Society de Londres, qui lui a décerné le Prix de la meilleure thèse en 2015.

Photo Blueshift FÉVRIER 2023 23

avenir meilleur et, pour moi, vivre au contact des plantes fait partie de cette vie meilleure.

Une autre de vos entreprises est la proptech Space Time, qui permet de remonter dans le temps. Un projet un peu fou qui mérite des explications… Space Time est la réalisation d’un rêve d’enfant. J’ai toujours voulu voyager dans l’espace-temps. C’est certainement pour cela que j’ai vu des centaines de fois la trilogie Retour vers le futur ! Pour moi, la science est une religion. Avec Space Time, j’ai réussi à réaliser ce rêve. Non pas avec une DeLoreane, mais avec une technologie qui est accessible à partir d’une app où il est possible d’avoir accès à sa propriété, ou à un lieu donné, de s’y déplacer et de remonter dans le temps à n’importe quel endroit que vous avez choisi.

Comment procédez-vous à l’enregistrement de ces données ? Nous avons développé un logiciel qui permet de scanner entièrement un lieu. Le laser est embarqué sur des chiensrobots de Boston Dynamics. C’est une technologie très puissante et rapide qui permet d’obtenir des millions d’informations que l’on peut superposer et, ainsi, suivre dans le temps. On peut voir, par exemple, toutes les installations techniques qui sont cachées derrière un mur. Sans pouvoir interagir avec le passé, on peut l’observer. On peut se servir de ces données dans la gestion des bâtiments, au niveau de la phase chantier, puis exploitation et aussi déconstruction. Elles peuvent être mises à disposition des maîtres d’ouvrage, bureaux d’études, constructeurs, clients finaux, assurances… Mais il y a

d’autres applications : nous avons scanné des galeries secondaires de mines qui ne sont plus accessibles aux hommes pour des raisons de sécurité. Nous avons aussi scanné des forêts et, à raison de 12 minutes par hectare, nous sommes en mesure de faire l’inventaire du biotope présent à un moment T. Nous pouvons aussi utiliser cette technologie pour assurer la sécurité des bâtiments : le chien-robot passe régulièrement dans un lieu et, grâce aux données collectées, on peut rapidement savoir si une fenêtre a été ouverte ou un objet déplacé et, le cas échéant, donner l’alerte. Les applications sont très nombreuses.

Développer ce genre de technologie demande beaucoup de recherches et est donc très coûteux. Comment avez-vous réussi à financer cela ?

ORGANIGRAMME DU GROUPE BLUESHIFT SA

BLUESHIFT SA

Depuis 2018 – 4 empl. – 300 K CA* 100 % Shahriar Agaajani

SPACE

ASARS CONSTRUCTIONS SA

Depuis 1998 – 8 empl. 11 M CA* 100 % Blueshift SA

PARUS SA

Depuis 2016 (en développement) 20 % Blueshift SA 20 % Sanichaufer Part. sàrl 20 % Sitael SA 20 % Altawena sàrl 20% Alginic sàrl

SOLUDEC-ASARS

DEVELOPMENT SA

Depuis 2013 – gérée par Asars & Soludec 18,4 M CA* 50 % Asars Constructions SA 50 % Soludec SA

SITAS SÀRL

Depuis 2022 – gérée par Asars & Sitael (en développement) 50 % Asars Constructions SA 50 % Sitael SA

BINGO.LU SÀRL

CHARPLANTIER SÀRL

Depuis 2018 – gérée par Blueshift – 35 K CA* 100 % Blueshift SA

Depuis 2019 – gérée par Parus (en développement) 100 % Parus SA

* Chiffre d’affaires

24 FÉVRIER 2023
9,5 %
4 %
TIME SA Depuis 2019 – 10 empl. 250 K CA* 86,5 % Blueshift SA
Antonino Mancuso
BCP sàrl
Conversation Shahriar Agaajani

Nous avons pu profiter du fonds de relance Neistart Lëtzebuerg proposé par le ministère de l’Économie. Ces investissements ont servi pour la recherche et développement, et pour le recrutement. En quatre ans, nous sommes passés de trois personnes à quinze aujourd’hui. Nous avons des profils juniors, mais hautement qualifiés, puisque notre équipe ne compte pas moins de trois docteurs et huit ingénieurs, dont quatre Ukrainiens qui ont fui la guerre. Grâce à leurs connaissances scientifiques et leur ouverture d’esprit, ce qui est la clé de l’innovation, nous arrivons à tout. Ce sont de vrais génies ! Maintenant, notre objectif est de faire progresser le chiffre d’affaires.

Comme si cela ne vous suffisait pas, il y a encore une autre société dans Blueshift : Parus. De quoi s’agit-il ?

En termes de développement, c’est la société qui est le plus en difficulté, mais elle a énormément de potentiel. Parus a été créée par cinq entrepreneurs luxembourgeois : Nico Biever, Alain Wildanger, Camille Koener, Alain Engel et moimême, et nous sommes actionnaires à parts égales. La société exploite la marque Bingo.lu, plateforme spécialisée dans la parution de petites annonces résidentielles et qui pourrait s’étendre demain à d’autres domaines.

Côté vie privée, vous êtes père de deux jeunes enfants et aussi pilote d’avion. C’est ambitieux comme activité de loisir ! Il y a quelques années de cela, j’ai fait un rêve dans lequel je flottais et je parvenais à me déplacer dans les airs. Ce rêve était si puissant que j’ai décidé d’apprendre à piloter un avion. Et par un concours de circonstances, j’ai pu acquérir un petit avion d’occasion. Cela m’a aussi permis d’intégrer l’association Aircraft Owners and Pilots Association (AOPA) Luxembourg, dont je suis trésorier. Là aussi, j’apporte ma pierre à l’édifice, car j’ai proposé que les pilotes privés puissent compenser les émissions de CO2 dues à la combustion de carburant par la plantation d’arbres. Par l’intermédiaire de l’association Graine de Vie, des arbres sont plantés dans des

pays tropicaux. Cette initiative a retenu l’attention d’autres pays membres de l’AOPA, qui est présente dans 66 pays, et pourrait bien être développée aussi à l’international.

Vous ne vous arrêtez donc jamais… Cette volonté d’entreprendre est vraiment dans l’ADN de notre famille. Mon frère est à la tête d’un bureau d’architecture de 70 employés, ma sœur, qui est médecin, est aussi comme cela. Nous sommes de vrais malades ! Je pourrais tout à fait me contenter de poursuivre le développement d’Asars, mais j’ai aussi l’énergie de développer beaucoup plus, de travailler pour un monde meilleur. Cette énergie vient de notre culture familiale, mais aussi du contexte du Luxembourg, qui offre tellement de possibilités de développement et de travail ! Et cela me rend furieux de voir à quel point on se contente de prendre sans donner en retour. Je n’ai pas cette culture-là.

Grâce à l’application mobile de Space Time, il est possible de voir comment était l’espace avant l’installation de cette paroi végétale réalisée par Green House pour un projet d’Asars.

26 FÉVRIER 2023
Photos Space Time
Conversation Shahriar Agaajani

« Nous sommes des rêveurs réalistes »

Architecte, Shahram Agaajani est cofondateur du bureau Metaform Architects. Avec un pied fortement ancré au Luxembourg et un autre qui tâte l’international, le bureau a connu une croissance spectaculaire en 20 ans. Une soif d’entreprendre qu’il partage avec son frère, Shahriar, également interviewé dans ce numéro.

28 FÉVRIER 2023 Conversation Shahram Agaajani
Photo GUY WOLFF Interview
CÉLINE COUBRAY

Cofondateur de Metaform Architects, Shahram Agaajani est à la tête d’un bureau qui ne cesse de grandir.

En mars 2023, Metaform Architects célébrera ses 20 ans. Fondé par Thierry Cruchten et vousmême à la sortie de vos études, le bureau compte aujourd’hui près de 70 personnes. Comment expliquez-vous cette croissance si rapide ?

Il y a 20 ans, fraîchement diplômés, nous avons mis sur pied Metaform Architects dans un coin de mon appartement avec un rêve en tête, celui de faire de l’architecture. Aujourd’hui, ce rêve persiste toujours et gagne en intensité au fil du temps et des rencontres. Il s’agit véritablement d’une passion que nous nourrissons avec tous nos clients, partenaires et collaborateurs. Au fur et à mesure que les projets se multiplient et se diversifient, nous nous enrichissons des spécificités et qualités de chacun des intervenants pour développer et affiner sans cesse les idées.

Et la croissance a continué… Effectivement, car, avec notre succès lors du concours que Post a organisé en 2016, nous nous sommes trouvés très vite face à un projet dont la taille et la complexité représentaient un vrai challenge pour notre équipe de l’époque. Nous avons dès lors continué à élargir notre expertise et, parallèlement, notre équipe a dû répondre aux demandes très spécifiques et pointues de notre client. D’autres succès ont suivi, comme le pavillon luxembourgeois à Dubaï, le vélodrome, le quartier général de Paul Wurth et, plus récemment, le quartier général des CFL et le projet Skypark avec le bureau d’architectes BIG au Findel.

Avez-vous aussi fait évoluer votre organisation interne, avec une nouvelle structuration ? Metaform est comme une grande famille, une organisation collective qui se nourrit

grâce à cette passion pour l’architecture. Nous avons mis en place une organisation horizontale, et non pas verticale. Ceci a l’avantage de laisser la liberté aux collaborateurs d’évoluer et prendre des responsabilités pour, un jour peut-être, devenir associés ou partenaires dans cette structure. Notre bureau ne devait pas être reconnaissable à travers un nom ou un style, mais bien à travers ses valeurs et visions. Lors de la création du bureau, Thierry et moi étions soucieux de nommer notre entreprise dans ce sens. Celui qui rejoint Metaform intègre une famille et ses valeurs.

C’est dans cet état d’esprit qu’en 2017, Metaform a accueilli GG Kirchner, qui est aujourd’hui à vos côtés comme partenaire… Exactement. GG est un véritable pilier dans la structure du bureau. C’est un architecte exemplaire qui motive toujours

LES PROJETS EN COURS

Paul Wurth Campus

Le nouveau siège de Paul Wurth sera développé dans le quartier Nei Hollerich. Il comprend une nouvelle tour de bureaux, la réaffectation d’anciennes bâtisses (halles classées, maison du directeur), la construction de nouveaux bâtiments dans la continuité des halles et la création d’une nouvelle place publique. Le site sera desservi par le tram.

Maître d’ouvrage : Paul Wurth

Architecte : Metaform Architects

Génie technique : Paul Wurth

Geprolux Surface : 17.000 m2 hors-sol

Localisation : Luxembourg-Hollerich

Siège de Post Luxembourg

La nouvelle construction inclut la préservation de la façade d’Accinauto, datant des années 1950. La façade en lamelles verticales est un geste architectural faisant contrepoids au bâtiment de la gare centrale. Des solutions avant-gardistes sont mises en œuvre, comme un bac à glace de plus de 2.100 m3 ou la récupération de chaleur du data center voisin. À l’intérieur, l’escalier de l’atrium fait sensation.

Maître d’ouvrage : Post Luxembourg

Architecte : Metaform Architects Ingénieur statique : Ney & Partners Ingénieur technique : Goblet Lavandier & Associés Surface : 27.700 m² hors-sol Certification : DGNB Platine Localisation : Place de la Gare, Luxembourg

Maison de soins

Cette maison de soins est conçue pour accueillir 200 personnes âgées peu ou pas valides ne nécessitant pas de traitement médicalisé important. Elle se présente sous une forme monolithique composée de deux blocs imbriqués créant un plan en 8, avec deux cours intérieures. Tout est pensé pour favoriser les chemins courts et le bien-être. Les relations avec l’extérieur sont nombreuses et favorisées.

Maître d’ouvrage : Ministère de la Mobilité et des Travaux publics Architecte : Metaform Architects Ingénieur-conseil génie statique : AuCarré

Ingénieur-conseil génie technique : Jean Schmit Engineering Surface totale : 18.850 m2 Localisation : Bascharage

Conversation Shahram Agaajani 30 FÉVRIER 2023 Photos Metaform Architects

les équipes et qui fait sortir le meilleur de chacun d’entre nous.

Ce partage d’expérience et d’expertise nous permet de gérer des projets de plus en plus complexes. Nous mettons en place des stratégies internes pour préparer l’avenir du bureau au Luxembourg ou ailleurs. Nous réfléchissons à une extension au Canada, et nous sommes aussi en train d’étudier la possibilité d’ouvrir une antenne dans le sud de la France pour répondre aux besoins d’un nouveau projet. Mais c’est encore trop tôt pour que je puisse vous en parler plus dans le détail. En procédant ainsi, on renforce la dynamique de l’entreprise, ce qui la prépare à de nouveaux challenges. Ce mode de fonctionnement demande de l’anticipation, de revoir les stratégies et les procédés constamment, et de rester curieux dans tous les domaines, tels que les conceptions durables, l’art, les technologies, la sociologie…

Vous avez créé, en février 2018, un bureau à Dubaï, Metaform Middle East. Maintenant que le pavillon pour l’exposition universelle est achevé, que devient ce bureau ? Nous avons ouvert ce bureau à Dubaï pour gérer le projet du pavillon et, grâce à lui, nous avons pu participer à des concours dans la région. Nous avons obtenu plusieurs succès : une seconde place à un concours de très grande envergure au Koweït (voir encadré), et une première place à un concours à Abu Dhabi que nous avons dû décliner à cause des conditions du contrat. Aujourd’hui, nous avons d’autres défis à relever.

Que retenez-vous de l’expérience du pavillon à l’exposition universelle ? L’expérience fut très enrichissante, mais aussi très difficile. Heureusement, le pavillon a rencontré un grand succès auprès

des critiques et du public. Il a notamment été mentionné comme l’un des pavillons les plus appréciés au cours de l’exposition universelle. Mais encore, il a été l’un des rares pavillons à être maintenu sur place par les organisateurs avec une nouvelle fonction qui va continuer à lui donner vie très prochainement.

Votre père a fondé Asars

Constructions après avoir quitté l’Iran en 1989 avec toute votre famille. A-t-il été un modèle pour vous ? Mon père a déplacé des montagnes avec une petite cuillère. Nous sommes partis d’Iran à cause du régime qui sévissait dans le pays. Nous avons tout laissé derrière nous pour venir nous installer ici. Ces sacrifices-là n’ont pas de prix. Mon père nous a inculqué les valeurs du travail, l’honnêteté, la persévérance, la confiance en soi et envers autrui, et le respect tout

Skypark

Premier jalon du futur Airport City au Findel, ce nouveau business center participe à la diversification des activités de Lux-Airport.

La construction est réalisée en bois, avec des noyaux en béton. En plus des 15.000 m2 de bureaux sont prévus des espaces de restauration, des commerces, une crèche, un centre de fitness, un hôtel...

Maître d’ouvrage : Lux-Airport

Architectes : BIG (conception), Metaform Architects et Jim Clemes Associates (exécution) Ingénieur-conseil : Jean Schmit Engineering

Surface : 45.000 m2

Localisation : Findel

Metaform Architects a en charge la rénovation du bâtiment des CFL à la Gare, ainsi que l’extension de celui-ci. Jusqu’à 1.200 personnes travailleront dans cet ensemble qui préserve le bâtiment historique classé, tout en étant tourné vers le futur avec la nouvelle construction qui facilitera la communication et aura des extérieurs aménagés. Un projet qui révèle aussi une sensibilité urbanistique certaine.

Maître d’ouvrage : CFL

Architecte : Metaform Architects Ingénieurs-conseils : INCA, Boydens Engineering

Paysagiste : Agence Babylone Surface : 25.000 m2

Localisation : Place de la Gare, Luxembourg

Vélodrome

Suite au concours remporté en 2018, le vélodrome national sera construit par Metaform Architects et le bureau d’architectes néerlandais Mecanoo. En plus de la piste pour vélos, on trouvera une piscine, une salle multisport, un restaurant et des espaces administratifs. Une attention particulière a été accordée à l’intégration de l’équipement dans le paysage.

Maître d’ouvrage : Administration communale de Mondorf-les-Bains Architectes : Metaform Architects, Mecanoo

Autre expert : Pohl Architekten Paysagiste : Latz + Partner

Ingénieur : Werner Sobek Expert climat : Transsolar Surface : 26.860 m2

Localisation : Mondorf-les-Bains

FÉVRIER 2023 31
Siège des CFL

simplement. Ce sont des valeurs de vie que j’ai reçues et que j’essaye de transmettre à mon tour.

Alors que beaucoup de bureaux se plaignent du coût que représente une participation à un concours, votre bureau s’est spécialisé dans cet exercice. Pourquoi avoir choisi cette stratégie plutôt que la commande directe, par exemple ?

Les concours sont une manière très intéressante et enrichissante de partager son expertise avec des partenaires de plus en plus singuliers. Cela nous semble vital pour progresser et remettre toujours en question les idées reçues. Participer à un concours, c’est aussi avoir l’opportunité d’expérimenter différents concepts. Effectivement, cette démarche a un coût important pour un bureau. Vu sous un autre angle, cela signifie que les architectes paient en quelque sorte pour avoir du travail.

Et, du coup, vous avez constitué une cellule concours hyper efficace, qui a réussi à remporter plusieurs gros projets…

Nous n’avons pas toujours gagné les concours. Ce qui est important, c’est d’apprendre de ses erreurs et de réussir à se remettre en question. Les réflexions que nous menons grâce aux concours permettent de stimuler les esprits et de créer une émulation positive qui favorise le travail en équipe. Les concours nous nourrissent et nous donnent ce pouvoir de relever tous les défis.

La démarche de concours témoigne aussi d’une volonté de la part du maître d’ouvrage d’aller vers une architecture de qualité, ce qui laisse supposer des relations plus aisées entre le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre ?

Les concours d’architecture livrent aux maîtres d’ouvrage plusieurs visions et concepts d’architectes à analyser, et cela leur permet de retenir un projet qui répond au mieux aux défis et aux contraintes fixés en amont. Organiser un concours sousentend également de procéder à toute une série d’études préliminaires en relation avec le budget, les délais, le programme à

définir, etc. Lorsqu’on gagne un concours, c’est autant de discussions épargnées grâce à ce travail fourni par le maître d’ouvrage.

Lors d’une discussion précédente, et parce que vous êtes aussi vousmême pilote d’avion, vous m’aviez dit : « Être chef d’entreprise, c’est comme piloter un avion : avant de décoller, il faut établir un plan de vol et s’informer sur les conditions météo ou l’état de l’aéroport de destination, tout en s’assurant de la quantité de carburant à bord. » C’est comme cela que vous gérez votre bureau ? Oui, tout est une question d’organisation et de structuration. Chaque décision que nous prenons a une incidence sur notre avenir professionnel. Nous devons nous fixer des buts et nous donner les moyens d’y arriver. Ces buts nous guident et nous motivent au quotidien. Ils nous permettent d’oser l’impossible. Nous préparons actuellement la réorganisation de notre structure et allons prochainement communiquer sur Metaform 3.0.

Prendre la parole à travers l’architecture, c’est important pour Metaform ? C’est notre mission. L’architecture ne se résume pas à une question de goûts ou de couleurs. C’est une question d’éducation et de culture. On dit toujours qu’il y a peu de choses entre rêve et réalité. Comment quantifier ce peu de choses ? Quelles en sont les valeurs ? Que nous restera-t-il demain ? Un rêve devient un objectif en y ajoutant une date. Un objectif composé de plusieurs étapes devient un projet. Un projet soutenu par des actions devient une réalité. Voilà la particularité de notre profession, nous sommes des rêveurs réalistes. Les rêves et les passions se partagent.

Vous vous sentez artiste ?

Notre métier a évolué. Nous ne sommes plus à l’époque où l’architecture artiste s’improvisait. La créativité dans notre métier ne représente plus qu’une petite marge par rapport à l’ensemble de notre mission. À mes yeux, l’architecture ne peut pas être seule considérée comme l’art, bien que nous vivions à une époque où une approche formelle et sculpturale

32 FÉVRIER 2023
Conversation Shahram Agaajani
« Les concours sont une manière très intéressante et enrichissante de progresser. »
www.mgs.lu +32 (0) 4 239 01 98 Rue du Roua, 44 4140 Sprimont info@mgs.lu MGS PARTENAIRE DE VOS ÉVÉNEMENTS Du simple besoin en équipement à la réalisation de vos projets événementiels les plus complexes, MGS met son expertise et sa créativité à votre service. Avec MGS, vos idées deviennent réalité. SON | LUMIÈRE | MOBILIER | VIDÉO | STAND

rencontre bien plus souvent de succès qu’une architecture sobre et respectueuse des valeurs et de l’histoire du site. Notre approche est d’apporter une réponse la plus adaptée possible à un contexte et son histoire, à un budget et un programme dans l’intérêt d’un maître d’ouvrage et de son identité, tout en valorisant notre regard sur l’environnement bâti et notre propre patrimoine.

Notre premier projet était la maison de mes parents dans les vignes. À cette époque, nous avions eu beaucoup de mal à faire accepter par la Commune l’utilisation de grandes baies vitrées et la toiture-terrasse. Mais nous avons trouvé le chemin pour le faire. Et, à la fin, ce projet est devenu une référence pour le village, et les règlements communaux ont même été adaptés par la suite pour permettre la réalisation de projets similaires. Notre métier contribue au développement de notre pays, tant d’un point de vue culturel qu’urbanistique, sociétal et environnemental. Autre exemple : notre projet d’immeuble résidentiel à Cessange dont la façade accueille des peintures de Sumo. Aujourd’hui, cet immeuble est devenu une véritable référence malgré les problèmes pour faire accepter le projet durant les phases de conception et d’exécution.

Ce qui veut dire qu’il faut parfois forcer les règlements pour faire exister certains projets ?

Il faut oser, il faut rêver, car l’architecture est une discipline qui naît des contraintes. Nous avons une mission qui est de poser des questions. À l’image d’une bibliothèque que l’on viendrait enrichir avec différents ouvrages au quotidien, il faut donner la possibilité aux gens d’avoir des références pour apprécier l’architecture. Cette dernière a ce rôle d’être un sujet de débat et de discussion. C’est très facile de ne pas oser au Luxembourg. Tant que l’immobilier restera aussi rare à obtenir, on peut faire tout et n’importe quoi. Mais la crise actuelle pourrait bien redistribuer les cartes et être intéressante pour le développement culturel et patrimonial de notre pays.

Pourquoi n’avez-vous pas gardé ce lien avec Asars Constructions

au décès de votre père ? Cela aurait pu être une belle occasion de développer une synergie entre votre architecture et la promotion immobilière. Metaform a fait ses débuts aux côtés d’Asars Constructions, qui avait été fondée et était dirigée par mon père. Pour moi, ce n’était pas facile de sortir de l’école et de proposer un style architectural à mon père, qui s’était déjà forgé une vision très différente de la mienne. Puisqu’il s’agissait de travailler avec mon père, il était évident que ma mission était de faire ce travail de sensibilisation à l’Architecture avec un grand « A ». Avec le temps, Asars et Metaform ont prospéré grâce à cette confiance mutuelle et au respect des valeurs  réciproques. À son décès, je n’ai plus retrouvé ces valeurs et je ne voyais plus de complémentarité pour un avenir commun.

En cette année électorale, avez-vous un message à faire passer aux politiciens ?

C’est un moment difficile, car c’est une politique qui sort de la crise du Covid et qui accumule d’autres crises. Il faut maintenir l’attractivité du pays et montrer qu’on a le savoir-faire et les ambitions pour y arriver. Ce que je peux souhaiter à un politicien, c’est de maintenir l’union dans la société, car nous sommes dans une période qui en manque cruellement.

Pensez-vous que la crise du logement peut être résolue par la politique ?

Je ne pense pas que la politique puisse résoudre à elle seule ce problème. Les prix élevés de l’immobilier sont malheureusement le revers de la médaille d’un pays prospère et attractif. Il dépasse largement la capacité politique du pays. Il y a cependant des batailles à mener au niveau de la densité urbanistique pour changer certains règlements obsolètes. Je pense toutefois qu’à côté des logements subventionnés pour la population la moins favorisée, il devient urgent que la politique s’intéresse aux classes moyennes qui peinent de plus en plus à se loger. Elles gagnent soit trop pour pouvoir bénéficier d’un logement subventionné, soit pas assez pour trouver un logement sur le marché sans s’endetter sur des générations.

CONCOURS : CES PROJETS QUI NE SERONT JAMAIS RÉALISÉS

La KFAS à Koweït City

Metaform Middle East a obtenu la seconde place au concours organisé pour le siège de la Kuwait Foundation for the Advancement of Sciences (KFAS) et son centre de conférences dédié s’intégrant dans le projet de transformation du front de mer à Koweït City.

Centre Convict Troisième place pour ce projet qui vise à repenser tout le site occupé par le Centre Convict à Luxembourg. Il s’appuie principalement sur le contraste existant entre les deux façades du projet, à savoir la façade ville et la façade corniche. Cette dualité sous-tend la trame urbaine, les typologies d’espaces et de constructions et la programmation envisagées pour ce site.

Centre omnisports

Henri Schmitz (COHS)

Troisième place pour la conception d’une extension au COHS à Eschsur-Alzette, qui vient compléter un bâtiment de 1975 et une première extension des années 1990.

Le projet a la particularité de fluidifier les circulations, de rendre les lieux plus accueillants et envisage les salles de sport comme des lieux publics, ouverts et généreux.

Place de la Constitution

Afin de remplacer le parking Metaform Architects propose de créer une place publique qui assure un accès au panorama de la vallée, libère une promenade le long de la corniche et implante des kiosques ayant toujours vue sur la vallée.

34 FÉVRIER 2023 Photos Metaform Architects Conversation Shahram Agaajani

« Nous ne faisons pas que vendre des fonds ! »

Jeanne Duvoux est devenue directrice générale d’Amundi Luxembourg en janvier 2020. Depuis, les crises se succèdent… « Heureusement, nous avons toujours réussi à trouver des solutions et à retomber sur nos pieds », dit-elle. Un atout alors que 2023 s’annonce à nouveau très incertaine.

Photo MATIC ZORMAN
Conversation Jeanne Duvoux 36 FÉVRIER 2023
Interview MARC FASSONE
Pour Jeanne Duvoux, les relais de croissance d’Amundi Luxembourg se trouvent dans les services. Services qu’elle entend développer.

L’année 2022 s’est achevée par une forte chute des cours des grandes sociétés de gestion. Est-ce une situation conjoncturelle ou peut-on y voir l’annonce de mutations structurelles dans votre industrie ?

Le cours des sociétés de gestion est très corrélé au marché puisque le modèle d’affaires, c’est de facturer les clients sur la base des actifs. Dès lors que les marchés baissent, comme on l’a vu en 2022, une chute des cours est inévitable. Est-ce que cela remet en cause le modèle ? Non. Chez Amundi, nous pratiquons une gestion rigoureuse de nos coûts. Cela fait partie de notre réputation. Et nous avons la capacité d’absorber ce genre de baisse.

Mais je ne vous cacherai pas qu’on nous a demandé, au moment d’établir nos budgets, de faire très attention à la croissance des coûts. Voire de ne pas les augmenter du tout…

Dans ce contexte, quelle appréciation portez-vous sur les deux tranches indiciaires prévues pour les prochains mois ?

Si la motivation politique d’accompagner l’inflation se justifie, cela représente un coût supplémentaire à absorber pour l’entreprise. C’est très compliqué… Ne serait-ce que pour l’expliquer aux actionnaires.

Les tensions sur les cours des sociétés de gestion peuvent-elles enclencher une vague de consolidation au sein du secteur ?

La consolidation n’a pas attendu cela pour commencer… Nous sommes dans un secteur où il y a énormément de coûts liés à la réglementation, qui augmentent et qui demandent des efforts en termes d’organisation. Les acteurs doivent avoir une taille minimale que tous n’ont pas, ce qui favorise logiquement les acquisitions. Depuis que je suis dans le groupe, j’ai vécu deux acquisitions majeures : Banco Sabadell et, plus récemment, Lyxor. Nous ne nous interdisons pas de regarder les opportunités qui pourraient se présenter. Il faut cependant que certains critères soient remplis, comme la complémentarité avec nos activités, la rentabilité de l’opération et notre capacité à intégrer.

Nous avons d’ailleurs développé une très forte capacité à intégrer rapidement des sociétés. Mais notre priorité reste la croissance organique.

Caceis, filiale de votre actionnaire Crédit Agricole et de Santander, a pris 33 % du capital de Fund Channel, votre plateforme de distribution de fonds. Qu’est-ce que cela implique pour l’activité d’Amundi Luxembourg ?

Fund Channel est une filiale à 100 % d’Amundi Luxembourg active dans la distribution des fonds. Activité qui a connu une énorme croissance ces dernières années : la distribution des fonds au travers des plateformes représente désormais quasiment un tiers du marché. Le groupe a pensé qu’il était important que l’on soit présent dans cette activité.

Fund Channel était une joint-venture avec BNP Paribas. Lorsqu’ils se sont retirés, nous avons repris leurs parts pour redevenir actionnaires à 100 %. Notre volonté a toujours été de développer cette activité en rajoutant des services à forte valeur ajoutée, tant à destination des fonds que des distributeurs. Comme des services de reporting, de data ou de market intelligence. Ce qui manquait à Fund Channel, c’était le volet exécution. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes rapprochés de Caceis, qui est spécialisée dans les activités d’asset servicing, comme le custody et l’exécution de parts de fonds, afin de compléter la gamme de services de notre filiale.

C’est un véritable partenariat industriel. De plus, nous sommes persuadés que les clients de Caceis seront intéressés par nos services de distribution, ce qui générera de fortes synergies de revenus.

Quelles sont vos ambitions concrètes pour Amundi Luxembourg ?

Fund Channel est un axe de développement très important pour nous. Nous attendons l’accord de la CSSF pour finaliser l’entrée de Caceis dans le capital, autorisation qui devrait intervenir d’ici peu. Et nous comptons investir fortement afin de rajouter des services et des distributeurs sur la plateforme. Parce que plus on a de distributeurs, plus on

BIO EXPRESS

De Paris à Milan…

Française, Jeanne Duvoux est diplômée de la Neoma Business School. Elle commence sa carrière à Paris, chez Deloitte, en 1989, avant d’intégrer, en 1996, le Groupe Société Générale, pour lequel elle s’installe en 2006 à Milan en tant que directrice générale adjointe de SGSS SpA. Elle en devient administratrice déléguée en 2012.

Jusqu’au Luxembourg et chez Amundi

Elle rejoint le Luxembourg en 2015 en tant que responsable des activités de banque privée au Luxembourg et membre du comité exécutif de SG Luxembourg. En janvier 2020, elle est nommée administratrice déléguée d’Amundi Luxembourg et de sa filiale Fund Channel. Elle est également, depuis cette date, membre du conseil d’administration de l’Alfi.

Conversation Jeanne Duvoux 38 FÉVRIER 2023

Real Estate Awards

CATEGORIES

BUILDING FUNDS PEOPLE

Best Residential Building

Cette catégorie comprend les bâtiments résidentiels dont la part de logements est d’au moins 80 %. Les projets résidentiels abordables développés par un promoteur privé ou par le secteur public peuvent être présentés dans cette catégorie.

Best Offices Building

Cette catégorie présente les immeubles et surfaces de bureaux. Elle n’est valable que pour des blocs de bâtiments complets. La surface des bureaux doit représenter au moins 80 % du bâtiment.

Best Retail Building

Cette catégorie comprend toutes les tailles et tous les types de projets de commerces de détail (alimentation, mode, style de vie, horeca....) et récompense le meilleur concept de magasin. Les centres commerciaux ne sont pas inclus dans cette catégorie (ils doivent être présentés dans la catégorie Best Special Projects & Other Usages Building).

Best Mixed Use Building

Cette catégorie comprend tous les bâtiments à usage mixte avec au moins trois utilisations / fonctions différentes qui sont physiquement et fonctionnellement intégrées. Un usage ne peut pas dépasser 50 % de l’ensemble du bâtiment.

Best Sustainable Building

Cette catégorie présente les projets ou bâtiments incorporant un minimum de 25 % de ressources renouvelables et recyclées, présentant une efficacité énergétique élevée, utilisant des matériaux écologiques et certifiés verts, etc.

Best Special Projects & Other Usages Building

Cette catégorie est ouverte aux projets /bâtiments qui n’entrent pas dans une autre catégorie. Par exemple, un hôtel et un appartement de service, un hôpital, un aéroport, une gare, une université, une école, un centre commercial, etc.

Innovative strategy

Cette catégorie s’adresse aux fonds real estate et à leur gestionnaire domicilié au Luxembourg. Le fonds doit avoir été lancé entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2022, et doit proposer une réelle innovation dans sa stratégie et / ou sa structure (classes d’actifs et géographie ciblées, format et structure, modèle d’allocation, performance et risques…).

ESG Strategy

Ce prix vise à reconnaître et récompenser un gestionnaire qui a lancé, entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2022, un fonds immobilier qui est domicilié au Luxembourg avec une stratégie ESG forte sur les aspects environnementaux ou sociaux. Il doit démontrer son excellence sur le sujet et ses bonnes pratiques (définition d’objectifs, reporting, mesure…).

Best Personal Contribution LuxReal Personality of the Year Award

Ce prix honore la personne de l’année 2022 en termes de contribution remarquable à l’industrie immobilière luxembourgeoise. Les supporting members de LuxReal seront invités à soumettre un nom. Bien que le nombre de votes reçus soit un élément-clé (et un facteur déterminant), le droit de désigner la Personnalité de l’année 2022 appartient au conseil d’administration de LuxReal, agissant à sa propre discrétion.

Pour être éligible dans cette catégorie, la date d’achèvement du bâtiment doit être comprise entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2022.

Un jury indépendant, composé de personnalités représentatives du milieu, déterminera les lauréats (sauf pour la catégorie Best Personal Contribution).

Les dossiers de candidature peuvent être déposés du 1er décembre 2022 au 10 février 2023 sur le site www.luxreal.lu.

Save the date 25 mai 2023

intéresse les asset managers . Pour la ManCo, nous avons achevé l’intégration des activités de Lyxor. Et nous lançons une activité nouvelle de « sub-advisory », ou sélection de fonds, une plateforme de gérants externes sur laquelle on trouve 25 fonds agréés que nous mettons à la disposition de nos clients. L’objectif stratégique est de s’intermédier dans l’architecture ouverte de nos clients. C’est ce que l’on fait aussi avec Fund Channel.

Nous développons également toute une gamme de services pour notre clientèle. Nous ne faisons pas que vendre des fonds. Nous voulons également instaurer avec nos clients un partenariat dans la durée. Ce qui passe par le développement d’une gamme de services de conseil ou de fourniture de portefeuilles modèles afin d’accompagner nos clients dans leurs activités de gestion.

Que pèse aujourd’hui ce volet dédié aux services dans votre activité ?

L’activité au Luxembourg reste marginale. Mais c’est clairement un relais de croissance. En plus des services autour des activités de gestion, nous vendons également nos systèmes. Comme ALTO* Investment, notre système de gestion de portefeuille modulaire couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de la gestion d’actifs et fournissant une analyse de portefeuille pour toutes les classes d’actifs.

L’un des faits marquants de 2022 est l’évolution à la baisse des actifs nets des OPC. Sur la Place, ils ont chuté de 10 % en 2022, et au niveau européen, la tendance est la même. Est-ce le signe que l’industrie des fonds d’investissement est arrivée à son apogée ?

Non. Ce recul est avant tout dû aux effets de marché et pas à une décollecte. Souvent, en cas de crise, il n’y a pas forcément de sorties de fonds, notamment parce que les investisseurs commencent par attendre. Et, de plus, il n’y avait pas en 2022 d’endroits évidents où se réfugier.

Pour nous, il existe encore beaucoup de relais de croissance pour l’industrie : l’énorme épargne en cash constituée durant la pandémie, les retraites, ou

encore l’émergence de marchés, notamment en Asie, où les capacités d’épargne sont sous-exploitées. Autant de nombreux nouveaux marchés à défricher pour les gestionnaires d’actifs. Charge à eux de développer les thématiques qui intéresseront ces nouveaux investisseurs.

Parmi ces thématiques, il y a l’ESG. Comment abordez-vous ce thème dans le fonctionnement de votre entreprise et votre offre aux clients ?

L’ESG a toujours été un thème central pour Amundi, qui veut en être un des leaders. Dans notre dernier plan de développement, nous réaffirmons le fait que tous nos produits, nos fonds ouverts, vont intégrer des critères ESG. Par exemple, 40 % de notre gamme ETF sera ESG.

Ce discours est-il suffisant face aux attentes des clients et aux évolutions réglementaires rapides ? L’évolution réglementaire peut se révéler frustrante pour un groupe comme le nôtre,

UNE CROISSANCE DYNAMIQUE

Évolution des actifs sous gestion du groupe Amundi Évolution des encours sous gestion d’Amundi Luxembourg En milliards d’euros

2.500 2.000 1.500 1.000 500 0

20152016 2018 2017 2019 2020 2021
Conversation Jeanne Duvoux 40 FÉVRIER 2023 Source Amundi
985 2.064 214 155
PARTENAIRE GOLD Registration on paperjam.lu/club 23 February 2023 Delano Luxembourg’s financial community The leading English language media for Luxembourg turns 12 Melusina Luxembourg-Clausen 18:30 — 21:30 Let’s celebrate!

qui était plutôt en avance sur ces thèmes de développement et d’investissement durables. Quelquefois, cela nous amène à revoir la façon dont nous faisons les choses, puisque la réglementation le voit différemment. Comme avec la SFDR. Ce qui est compliqué, c’est que les règles doivent encore être affinées. Nous devons appliquer une réglementation dont les contours doivent être clarifiés. On l’a vu pour le nucléaire et le gaz. Mais si la réglementation évolue, notre philosophie et notre objectif demeurent.

L’ESG n’est-il pas en train de devenir, pour une entreprise comme la vôtre, une source de risque réputationnel ?

Oui, le risque de réputation est devenu important. C’est un risque si le marché comprend mal un produit ou a des attentes qui ne correspondent pas à ce qui est vendu. La CSSF parle de « misselling » pour qualifier les situations où des investisseurs pensent acheter un produit, mais qu’ils ne trouvent pas dans le produit ce qu’ils pensent avoir acheté.

Je crois que, pour les professionnels, face aux interrogations légitimes des investisseurs qui peuvent ne pas se retrouver dans les dédales de la réglementation, il faut être transparent, expliquer ce qu’il y a dans le fonds et comment on remplit les objectifs ESG. Si l’on fait cela de manière rigoureuse, il n’y a pas de raison de s’inquiéter.

Un autre élément fort de votre offre concerne les ETF. Comment voyez-vous évoluer ce marché ?

C’est un marché en croissance qui va continuer à grossir. L’avantage des ETF, justement, est qu’il s’agit de produits financiers simples à comprendre et peu onéreux. Cela permet à un investisseur qui souhaite suivre un indice de le faire facilement avec des coûts moins élevés qu’avec de la gestion active. Maintenant, dans un marché qui va moins bien, on peut penser aussi que la gestion active a plus d’intérêt.

Pour moi, ces deux modes de gestion remplissent des objectifs différents et il est pertinent de les combiner dans un

nous a demandé de faire très attention à la croissance des coûts. »

portefeuille. Chez Amundi, nous avons toujours expliqué à nos clients que la diversification est importante.

Quelles sont les perspectives, dans les prochains mois, pour votre établissement et pour la Place ?

Pour l’instant, nous restons prudents. Ce qui se reflète dans notre budget. La remontée actuelle des marchés est une bonne surprise, mais les risques de récession demeurent. Beaucoup de choses vont dépendre de l’évolution de la guerre en Ukraine, de l’évolution des politiques monétaires et de la nouvelle politique sanitaire chinoise.

Photo Matic Zorman Conversation Jeanne Duvoux 42 FÉVRIER 2023
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« Chaque sac est une œuvre d’art »

La marque de maroquinerie de Maude Tesch-Rigaud, Maison Marcheval, revendique une production artisanale à Paris. Mais son histoire passe aussi par le Luxembourg.

Conversation Maude Tesch-Rigaud 44 FÉVRIER 2023
Maude Tesch-Rigaud produit 100 à 150 sacs par an.

La marque Marcheval (du nom de la maison de famille Rigaud, en Sologne) a à peine quelques années. Qu’est-ce qui vous a poussée à vous lancer en tant qu’entrepreneure sur le segment premium d’un artisanat de niche ?

Mon projet a vu concrètement le jour en 2019. J’avais à cœur de créer un produit qui se transmet de génération en génération, avec un design intemporel et une qualité irréprochable, similaire à celle que l’on trouvait à l’époque de mes grands-parents.

Je suis issue d’une famille d’industriels. Du côté de ma maman, originaire d’Autriche, on avait une usine de textiles. J’y allais étant enfant et je jouais avec les tissus et les boutons. Après mon bac et ma prépa, je suis partie durant un an découvrir l’Argentine, où la maroquinerie est réputée et très présente.

Votre activité professionnelle se situe à Paris, mais vos liens sont très forts avec le Luxembourg…

Mon mari est Luxembourgeois, ainsi que mon bébé [sourire]. Je me sens ici comme à la maison, car j’y trouve mes racines francophones et germaniques. Les Luxembourgeois sont de grands entrepreneurs, certains m’impressionnent énormément. D’ailleurs, l’une des premières enseignes à avoir été séduite par mes sacs était luxembourgeoise, c’était Muse by… Elle a commencé à commercialiser les articles de Maison Marcheval voici deux ans.

Aujourd’hui, par quels canaux vos produits sont-ils commercialisés ?

Par le site web de la marque, le boucheà-oreille et les réseaux sociaux.

Les boutiques ne vous intéressent pas ?

La production des sacs coûte très cher. Ils sont vendus entre 750 et 1.250 euros. Si je structurais mes prix de vente en y incluant la marge, parfois gourmande, que peuvent avoir de grands magasins ainsi que les coûts liés à la publicité, ils atteindraient 3.000 à 4.000 euros. Or, je souhaite que mes produits restent accessibles. C’est pour cela que je privilégie une distribution par internet, du moins

pour commencer. Maintenant que la marque est mieux établie et qu’il y a une certaine demande, je peux envisager une production à plus grande échelle avec une distribution possible en magasin. Mais ma priorité est de maintenir mon échelle tarifaire.

À quel niveau se situe votre production annuelle ? 100 à 150 sacs sont produits chaque année. Ils sont fabriqués à Paris, où je travaille avec un atelier spécialisé dans la réalisation de prototypes pour de grandes maisons. Je dessine une collection une fois par an, et l’atelier travaille deux fois par an, pendant deux semaines, pour ma marque. Cela m’aide au niveau des coûts, puisque je n’ai pas à supporter les frais liés à un atelier en interne ni ceux liés à la main-d’œuvre à l’année.

Comment votre marque se distingue-t-elle de la concurrence ? Chaque collection est limitée et faite à la main. Chaque pièce est unique. À mes yeux, un sac est une petite œuvre d’art, car une couture ne sera jamais entièrement identique à une autre, la manutention par différents artisans donne une petite touche différente à chaque pièce.

La prochaine collection est dessinée et sa particularité est que chaque sac est numéroté. La prochaine étape, c’est la fabrication avant la commercialisation prévue à la fin du printemps 2023 pour un sac, puis deux autres nouvelles pièces à l’automne-hiver 2023. Une collaboration avec un artiste peintre allemand et un chapelier américain est aussi lancée. J’envisage par ailleurs d’ouvrir un showroom durant la Fashion Week de Paris, à l’automne 2023, afin de montrer mes produits aux acheteurs et à la presse. Ils pourront ainsi voir et toucher les sacs, prendre la mesure du niveau de qualité et de finition des produits.

Je prépare, en outre, une collection qui correspondra aux besoins des clients du Grand-Duché, car je constate que chaque pays a ses préférences. En France, les plus grands sacs de type cabas sont plus populaires, alors qu’ici, les modèles intermédiaires, voire les plus petits, ont davantage de succès.

« J’envisage d’ouvrir un showroom durant la Fashion

Week. »

BIO EXPRESS

De Vienne à Paris

Maude Tesch-Rigaud est née en 1987 à Vienne. Elle étudie, en 2007-2008, l’histoire de l’art à l’École du Louvre (Paris).

Elle effectue une année préparatoire à l’Atelier de Sèvres (Paris) en 2008-2009, puis poursuit des études sur le stylisme au Studio Berçot (Paris) entre 2011 et 2013.

Après l’obtention, en 2017, d’un bachelor en fashion design, puis d’un master en fine art à la Saint Martin’s School de Londres, elle crée, en 2019, la marque Maison Marcheval à Neuilly-sur-Seine.

Conversation Maude Tesch-Rigaud 46 FÉVRIER 2023

« Un magasin comme le nôtre est voué à s’adapter »

Enseigne emblématique de la capitale et haut lieu du design, le magasin connu aujourd’hui sous le nom de Rob/Carrérouge est installé à Hollerich depuis 65 ans. Une longévité derrière laquelle on trouve une famille qui a toujours su se montrer précurseur. Michèle Rob, à sa tête depuis 30 ans, en est le meilleur exemple.

WOLFF Interview JULIEN CARETTE 48 FÉVRIER 2023 Conversation Michèle Rob
Photo GUY

Michèle Rob est experte judiciaire assermentée pour le mobilier du 20e siècle.

Février 2023 49

Qu’est-ce qui a le plus changé depuis que vous avez repris le magasin, voici 30 ans ? Quand je suis arrivée à la tête du magasin le 1er janvier 1993, on ne proposait que 15 ou 20 marques, mais pas mal d’exclusivités. Si vous vouliez du B&B Italia ou du Cassina, vous deviez venir chez Rob. Depuis, notre portfolio s’est élargi, se diversifiant également vers des marques plus accessibles au niveau des prix, à l’image des scandinaves Hay ou Muuto. De manière à satisfaire également une autre partie de notre clientèle, au budget moins élevé. Mais le changement le plus marquant se situe au niveau de la concurrence. À une époque, nous étions pratiquement les seuls dans le créneau du design à Luxembourg. Mais avec l’ouverture des frontières, il y a eu une vraie accélération. Le nombre d’acteurs a augmenté, alors que les exclusivités ont, quant à elles, baissé. Résultat : on a aujourd’hui un marché un peu uniformisé.

Comment continuer à se démarquer dans ce nouveau contexte ?

C’est le grand défi ! Il n’y a pas de recette magique. C’est une compilation de différents éléments qui, mis bout à bout, créent une différence par rapport aux autres : garder quelques exclusivités en termes de marques, offrir un service et un conseil de qualité supérieure, faire valoir que la longévité de votre affaire est gage de qualité, pouvoir compter sur un showroom d’exception, qui apporte une vraie touche d’authenticité. Dans notre secteur, le cadre dans lequel on présente nos meubles est primordial.

Considérez-vous les grandes enseignes d’ameublement et de décoration, celles qui s’adressent au grand public, comme des concurrentes ?

Non. Nos gammes de produits sont fort différentes. Nous, comme d’autres boutiques, restons dans une certaine niche, celle du haut de gamme. Les enseignes grand public, elles, ne font pas dans les marques de design. Si certains producteurs exposés peuvent s’en inspirer, la qualité des matériaux ou des finitions reste inférieure.

Cependant, j’ai le sentiment que, dans les années à venir, les magasins comme le nôtre seront voués à devoir s’adapter. À mon sens, il faudra réussir à développer un concept plus complet qu’aujourd’hui, à se diversifier plus encore. En s’associant, par exemple, avec d’autres magasins de qualité issus de secteurs différents. Davantage que la présence des grandes enseignes, c’est la manière dont notre société évolue qui m’inspire cette réflexion. Elle bouge vite, tout le temps. Avec l’augmentation des frais et le développement de la vente sur internet, il va bien falloir réussir à récupérer ailleurs ce que l’on perd…

Pourquoi n’avez-vous jamais tenté de vous développer davantage, en ouvrant d’autres boutiques, voire en franchisant votre marque ?

Avec mon associé, Martin Dieterle, nous y avons pensé sans jamais réussir à sauter le pas. Les raisons sont diverses : le manque de personnel qualifié pour assurer le service que nous voulons fournir, la surface qui serait nécessaire dans un pays où le mètre carré est très coûteux, le fait que – par tradition – Rob est situé à Hollerich, etc. Mais cela ne veut pas dire non plus que cela ne bougera jamais.

Vous nourrissez un projet précis ?

Disons juste que Hollerich est un quartier en mutation et que, dans les 15 ans à venir, il faudra refaire notre showroom. Ce qui signifie déménager. Temporairement ou, peut-être, à plus long terme. Cela pourrait être l’occasion de créer autre chose ici.

Rob Vintage, votre deuxième boutique, a vu le jour en 2012. C’est un concept complémentaire à celui de Rob/Carrérouge ?

Totalement. Le positionnement n’est pas le même. Si une partie de la clientèle est commune aux deux magasins, il existe, effectivement, une grosse différence : les meubles vintage que nous vendons ne sont plus en production. Donc, si vous ne l’achetez pas chez nous, vous risquez d’attendre longtemps avant de retrouver le même ailleurs. Dans ce secteur précis, la concurrence est donc quasiment

BIO EXPRESS

Une formation de juriste Née le 19 mai 1962 à Luxembourg, Michèle Rob a effectué ses études au lycée Michel Rodange. Avant d’entamer une formation de juriste à l’ULB, à Bruxelles.

Dans l’entreprise familiale En dernière année de droit, il lui paraît évident que sa place est dans l’entreprise familiale. Pendant neuf ans, de 1984 à 1993, elle épaule ainsi son père, Nic, avant de reprendre les rênes. Elle en est aujourd’hui codirectrice.

Une troisième génération ? Âgé de 18 ans, Kai, le fils de Michèle Rob, ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait. Mais il n’exclut pas d’être la troisième génération à la tête de l’entreprise, la quatrième à occuper les locaux situés à Hollerich.

50 FÉVRIER 2023
« Le pre-loved est un marché considérable et totalement inexploité chez nous. »
Conversation Michèle Rob
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inexistante. Et plus un objet est rare, plus il sera cher. Mais, en marge du vintage, je pratique aussi, chez Rob Vintage, ce qu’on appelle du pre-loved.

De quoi s’agit-il ?

C’est ce que l’on qualifie communément de la seconde main. Mais désormais, on préfère utiliser le terme pre-loved. Pour le haut de gamme, c’est un marché considérable et totalement inexploité au Luxembourg. Imaginez : vous possédez de belles pièces chez vous, qui ont deux ou trois ans, mais vous devez déménager à l’étranger. Que faites-vous ? Si vous allez dans une boutique classique de seconde main, vous n’en tirerez presque rien. Et passer une petite annonce vous obligera à négocier avec tous les acheteurs potentiels. Moi, avec mon concept de dépôt-vente, je viens chez vous, j’évalue vos biens, les emmène, les mets en beauté, etc. Nous nous occupons de tout grâce aux 12 professionnels qui travaillent chez nous. Ensuite, les biens sont mis en vente, à un prix en moyenne 35 à 40 % en dessous de celui du neuf. Vous n’avez qu’une

chose à faire : regarder l’argent arriver sur votre compte.

Vous avez lancé Rob Vintage voici 10 ans, anticipant l’engouement que l’on connaît aujourd’hui. D’où est venue cette idée ?

En réalité, le vintage commençait tout doucement à pointer le bout de son nez lorsqu’en 2011, je ne trouvais pas d’idée pour notre vitrine de Noël. J’ai alors sorti du dépôt des meubles que mon père avait rangés 40 ou 50 ans plus tôt – des invendus. Je les ai placés dans ma devanture, et le téléphone a alors commencé à sonner. Tous voulaient me les acheter. Dans un premier temps, j’ai refusé. Puis, je me suis dit que ces objets pullulaient dans nos dépôts. En vendre quelques-uns était donc une bonne chose. Résultat : tout est parti en moins d’un mois.

L’opportunité business est devenue alors une évidence ?

Exactement. Même si j’avoue que je ne savais pas trop dans quelle direction aller… J’ai alors eu une autre idée, celle

d’organiser une sorte d’exposition se tenant dans l’appartement qu’occupaient mes parents, à l’étage au-dessus de Carrérouge. Celui-ci a été aménagé dans les années 60. Un parfait espace vintage pour exposer du mobilier vintage. C’est d’ailleurs resté notre showroom. L’expo en question n’était pas finie que l’on revenait vers moi pour savoir si certaines pièces étaient à vendre. On était le 29 septembre 2012. Une date que je considère être comme celle de la fondation de Rob Vintage.

Au Luxembourg, le secteur vintage reste-t-il une niche ?

Oui, c’est une évidence. Je nous vois deux confrères – Oddhaus, à Muhlenweg, et le regroupement Fracht 23 –, mais qui sont davantage spécialisés dans des objets de plus petite taille ou moins haut de gamme. On ne peut donc pas vraiment parler de concurrence.

Vous vendez. Mais vous devez aussi vous fournir. Comment faites-vous pour trouver les pièces ?

UNE AVENTURE QUI DURE DEPUIS PLUS D’UN SIÈCLE

Cela fait désormais 130 ans que la famille Rob occupe les mêmes lieux, à Hollerich. Une aventure qui a commencé grâce au grand-père et au grand-oncle de Michèle Rob.

Pompes funèbres et menuiserie

Nicolas Rob, le grand-père de Michèle, et son frère Dominique – tous deux menuisiers – ouvrent Rob Frères. Cette entreprise de pompes funèbres est couplée à une menuiserie où les cercueils sont notamment fabriqués. Tout se passe déjà à Hollerich, où se situe aujourd’hui le magasin Rob/Carrérouge.

Le premier magasin de design

Nic Rob, le fils de Nicolas, reprend la menuiserie, tout en stoppant les activités de pompes funèbres. Il préfère ouvrir le premier magasin de design à Luxembourg, baptisé Nic Rob-Kahn. Il vend du sur-mesure, mais aussi des produits de grands designers comme Arne Jacobsen, Kaare Klint, etc.

Rob, le mobilier contemporain

Le 1er janvier, Michèle Rob prend la suite de son père et devient, à 30 ans, chef d’entreprise. Elle décide d’en changer le nom. Nic Rob-Kahn devient ainsi Rob, Le Mobilier Contemporain.

Fondation de Carrérouge Michèle Rob fonde, avec le designer allemand Martin Dieterle, la société Carrérouge Édition. En 2005, cette dernière fusionnera avec Rob, Le Mobilier Contemporain afin de former Rob/Carrérouge, la boutique que l’on retrouve aujourd’hui à Hollerich.

Rob Vintage voit le jour Anticipant le phénomène vintage, Michèle Rob crée Rob Vintage, une boutique située au 2e étage de l’immeuble de la rue de Hollerich, dédiée au vintage (elle y propose du mobilier historique des grands noms du design) mais aussi au pre-loved

52 FÉVRIER 2023 2012 2001 1993 1957 1892
Photos Rob/Carrérouge
Conversation Michèle Rob

102.100 résidents et frontaliers lisent Paperjam

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Il n’existe pas de fournisseurs précis. C’est le public qui me sollicite. Je vends ce qu’on m’apporte. Il a fallu un peu de temps pour me faire connaître, mais aujourd’hui, le téléphone et les messages ne manquent pas. En provenance du Luxembourg mais aussi parfois d’Allemagne, de France ou de Belgique. Certaines pièces ne restent pas une semaine chez nous. On sent parfois l’influence de la presse sur le goût du public. À l’image des chaises Eames, de Herman Miller, voici un ou deux ans. On les a vues partout dans les magazines. Du coup, je ne les rentrais jamais assez vite…

Quelle époque est la plus demandée actuellement ?

On ne peut pas définir une tendance nette. En tout cas, rien de l’ampleur de ce qu’on a connu avec les années 1960. Là aussi, les médias jouent un rôle important. Souvenez-vous de cette époque pas si lointaine, où l’on voyait partout des objets hyper colorés et pop. Aujourd’hui, on va dans une autre direction. Les années 80 ont la cote. À l’image des meubles Ettore Sottsass exposés dans les boutiques Saint Laurent, à Paris. C’est simple, désormais, le vintage court des années 1960 à la fin des années 1990.

Comment les marchés de l’ameublement et de la décoration sortent­ils de la crise sanitaire ?

Jusqu’en 2022, nous avons clairement été gagnants. Après la fermeture due au premier confinement, les gens se sont rués sur les meubles. En 30 ans, je n’avais jamais vécu un moment aussi incroyable que celui-là. Il y avait une telle envie de sortir et de se faire plaisir ! Aujourd’hui, les choses ont changé. La crise énergétique et la guerre en Ukraine sont passées par là. Nos frais de transport ont fortement augmenté. Et si les clients achètent toujours, ils sont devenus plus compliqués, bataillant vigoureusement afin d’obtenir la remise la plus élevée. Et puis, internet a pris une place encore plus importante dans le secteur. Certains fournisseurs nous imposent des frais de transport supérieurs, alors qu’ils les offrent à leurs clients si ceux-ci commandent en direct sur le site. Désormais, ces fournisseurs sont donc aussi devenus des concurrents…

On évalue à 10 % les ventes sur internet pour le secteur du meuble et de la décoration. Votre croissance est­elle identique ?

Sur le site web de Carrérouge, nous avons un light shop. Nos luminaires sont donc disponibles à la vente par ce canal-là. Pour le reste, il faut passer par notre showroom de 800 m2 à Hollerich. On ne m’enlèvera pas de la tête que, lorsque vous achetez un fauteuil, il est important de pouvoir le toucher, le tester. Chez Rob Vintage, la situation est différente. Je travaille beaucoup sur le net. Le secteur du vintage est fait pour ce type de vente. Ainsi, à côté de notre espace d’exposition de 120 m 2 , nos produits se retrouvent par ailleurs sur huit ou neuf sites spécialisés. Tandis qu’Instagram se révèle être un bon outil pour gérer le relationnel avec certains clients. En termes de chiffres de vente, si je devais faire une moyenne, je dirais que, chez Rob Vintage, 50 % de nos ventes se font sur le net ou les réseaux sociaux.

Quels sont vos chiffres d’affaires réalisés ?

Je n’aime pas donner un chiffre précis. Mais je peux vous donner une idée : chez Rob Vintage, on se situe entre 100.000 et 160.000 euros. Là où le chiffre d’affaires de Carrérouge s’établit plutôt entre 2 et 4 millions, selon les années.

Vos deux boutiques sont donc aussi très différentes à ce niveau­là… Rob Vintage connaît une belle croissance depuis 2019. Et le vintage est vraiment devenu une passion. Cependant, Carrérouge reste, quant à elle, une institution à Luxembourg. Avec un emplacement historique, à Hollerich, où ma famille est présente depuis plus d’un siècle. Certes, notre secteur d’activité a bien changé depuis que mon père a ouvert, en 1957, ce qui était le premier magasin de meubles design au Luxembourg. Mais elle reste la première boutique où on a proposé des marques iconiques comme Knoll, Herman Miller, Cassina ou B&B Italia. C’est également chez nous qu’ont été fabriqués les bancs de la Chambre des députés, par exemple…

619 mrds

Si la Fédération luxembourgeoise de l’ameublement n’a pas de chiffres précis permettant d’évaluer le marché du meuble au Luxembourg, en France, l’Institut de prospective et d’études de l’ameublement le chiffrait, lui, à 14,5 milliards d’euros pour 2021. À l’échelle mondiale, une étude d’Allied Market Research l’estimait à 619 milliards en 2019.

EXPERTE JUDICIAIRE ASSERMENTÉE EN MOBILIER DU 20E SIÈCLE

Assermentée en janvier 2021, Michèle Rob est devenue la première experte judiciaire assermentée en mobilier du 20e siècle au Luxembourg. « J’étais régulièrement contactée pour effectuer des évaluations, mais ces dernières n’avaient aucune valeur juridique », expliquet-elle. C’est ainsi que l’idée a germé. Mais la réalisation de celle-ci s’est avérée compliquée. « Cela m’a pris 5 ans ! Entre les explications à fournir, les lettres de recommandation demandées, etc., je n’ai pas été loin d’abandonner à certains moments. Pourtant, le design est un domaine qui a aussi besoin d’experts. Notamment pour les assurances. Ces dernières couvrent de plus en plus les meubles haut de gamme. »

54 FÉVRIER 2023
Conversation Michèle Rob

La solution facile pour la facturation électronique

Vous, en tant que dirigeants de société ou indépendants, êtes obligés d’envoyer vos factures par voie électronique, comme par exemple via Open Peppol.

Depuis le 18 mai 2022, les entreprises luxembourgeoises ont l’obligation légale de basculer progressivement vers une facturation structurée, c’est-à-dire répondant aux normes de l’administration fiscale. La dernière étape de cette obligation entrera en vigueur le 18 mars 2023. Une facture électronique, également appelée “e-invoice”, est une facture qui est émise, envoyée et reçue dans un format électronique, c’est-à-dire avec des données structurées basées sur l’UBL (Universal Business Language). Un document PDF n’est donc pas une e-invoice. L’e-invoicing est de plus en plus courant en raison de ses nombreux avantages, tels que la simplicité, la sécurité et, surtout, les économies de temps et d’argent. En outre, les gouvernements du monde entier mettent actuellement en œuvre des mandats de facturation électro-

nique pour leur permettre de mieux contrôler et appliquer les lois fiscales et de récolter la TVA auprès des entreprises. C’est grâce à des canaux d’envoi comme Open Peppol qu’ils y arrivent. Open Peppol est un réseau international sécurisé qui permet aux entreprises d’échanger des documents et des données avec toute personne enregistrée comme membre du réseau.

Coté en bourse et leader européen des solutions automatisées, Unifiedpost Group a 20 années d’expérience dans la dématérialisation de documents et la gestion financière des entreprises. La société souhaite mettre ces 20 ans d’expériences au service des sociétés qui sont en train de passer cette étape importante de la digitalisation de leur business, en outre grâce à Banqup, la nouvelle solution destinée au PME.

VINCENT ULENS

Country Manager

T. +352 621 826 851 luxembourg@unifiedpost.com

Crédits Maison Moderne
Charline Moreau (Sales & Business Development Manager) et Vincent Ulens (Country Manager)
PARTNER CONTENT

Au service des PME

58 EN CHIFFRES

Un reflet de l’économie réelle –

60 TOUR D’HORIZON

Les besoins transversaux des PME –64 SYNTHÈSE

L’écosystème des PME au Luxembourg –

66 VUE D’ENSEMBLE

Les principales aides de l’État –68 INTERVIEW

Lex Delles : « Aider n’est pas le mieux »

56 FÉVRIER 2023

PME

L’économie réelle d’un pays se reflète dans la vitalité de son tissu de PME. Elles se définissent comme des entreprises comptant de 1 à 249 personnes, actives dans de très nombreux secteurs : commerce de détail et de gros, distribution et logistique, artisanat et industrie, innovation, immobilier, construction, services financiers, horeca… 87 % d’entre elles ont moins de 10 salariés sur leur payroll, ce qui les amène à externaliser certains besoins. En 2022, les quelque 40.000 PME luxembourgeoises ont employé près de 229.000 personnes, soit un peu plus de 55 % de l’emploi intérieur total et 99,5 % des entreprises du pays. Paperjam vous propose de comprendre comment, au Luxembourg, un écosystème dense s’est créé et est au service des PME. La force du collectif leur offre une meilleure représentation sectorielle et un poids plus grand dans le débat public. À titre individuel, il leur offre des opportunités de soutien à leur développement, d’accompagnement sur mesure ou d’accès à des aides financières.

Enjeux FÉVRIER 2023 57

Les PME, reflet de l’économie réelle

Le nombre de PME ne cesse de croître et représente 99,5 % des entreprises au Luxembourg. Elles étaient 36.000 en 2020 et plus de 40.000 en 2022. Le secteur des services tertiaires – surtout financiers – reste en tête, suivi de la construction et du commerce. 87 % des PME comptent moins de 10 salariés et 20 % de l’emploi national relève de l’artisanat.

Qu’est-ce qu’une PME ?

Les PME sont les petites et moyennes entreprises. Il s’agit d’une entreprise dont l’effectif est inférieur à 250 personnes et pour laquelle soit le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 50 millions d’euros, soit le total du bilan annuel n’excède pas 43 millions d’euros. Les PME intègrent également les TPE (très petites entreprises) et les auto–entrepreneurs. Sont considérées comme autoentreprises les sociétés dont l’effectif est d’un seul emploi ; comme TPE, celles de moins de 10 salariés ; comme petites entreprises, celles employant entre 10 et 49 salariés ; et comme moyennes entreprises, celles employant entre 50 et 249 salariés.

LES TRANCHES

1 2

NOMBRE DE PME PAR TRANCHE D’EFFECTIFS 60 35

40 25

30 20

20 15  10  5

En milliers d’entreprises ÉVOLUTION DU CA DES PME PAR TRANCHE D’EFFECTIFS En millions d’euros 50 30

25 31

8,4 2,3

58 54 0,7

21 15 13 15 1,4

10 Sources Luxstat, Eurostat Luxembourg 2020

58 FÉVRIER 2023
EN CHIFFRES
D’EFFECTIFS DES PME 0 à 9 personnes 10 à 19 personnes 20 à 49 personnes 50 à 249 personnes 2019 2018 2017 2016 2015 0 0

Enjeux Au service des PME

HIT-PARADE

Les cinq plus importantes PME dans les secteurs d’activité les plus représentés (hors activités spécialisées)

CONSTRUCTION 4.366

ACTIVITÉS IMMOBILIÈRES 3.593

INFORMATION ET COMMUNICATION 2.722 ACTIVITÉS FINANCIÈRES ET D’ASSURANCE 2.138

COMMERCE, RÉPARATION D’AUTOMOBILES ET DE MOTOCYCLES 7.120 TRANSPORT ET ENTREPOSAGE 979

HÉBERGEMENT ET RESTAURATION 2.651

ACTIVITÉS SPÉCIALISÉES, SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES 9.923 ACTIVITÉS DE SERVICES ADMINISTRATIFS ET DE SOUTIEN 2.217 ENSEIGNEMENT 721

COMMERCE

1 2 3 4 5 INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE 716 PRODUCTION ET DISTRIBUTION D’ÉLECTRICITÉ, DE GAZ, DE VAPEUR ET D’AIR CONDITIONNÉ 112 PRODUCTION ET DISTRIBUTION D’EAU, ASSAINISSEMENT, GESTION DES DÉCHETS ET DÉPOLLUTION 65

1 2 3 4 5 Pall Center Exploitation Munhowen Kichechef Exploitation Renault Retail Group Luxembourg Autocenter Goedert INDUSTRIES EXTRACTIVES 10

SANTÉ HUMAINE ET ACTION SOCIALE 1.858 ARTS, SPECTACLES ET ACTIVITÉS RÉCRÉATIVES 675 RÉPARATION D’ORDINATEURS ET DE BIENS PERSONNELS ET DOMESTIQUES 105

AUTRES SERVICES PERSONNELS 1.347

FÉVRIER 2023 59
2.000 4.000 6.000
Source Statistiques Luxembourg 2022 3
RÉPARTITION DES PME PAR SECTEUR D’ACTIVITÉ ET TRANCHE D’EFFECTIFS (y compris auto-entreprises) 0
8.000  10.000
CONSTRUCTION Entreprise Poeckes AlphaBau Wickler Claude Jans UVB Universal-Bau

Les besoins transversaux des PME

Pour pouvoir se développer, une PME ne doit pas uniquement se concentrer sur son activité ou sa production. De nombreux éléments et besoins sont également à prendre en compte, comme les services financiers, le secrétariat social ou la gestion des ressources humaines.

Services bancaires et financiers

Avant de créer une société, l’entrepreneur doit ouvrir un compte bancaire auprès d’un établissement luxembourgeois. Il doit, en tout premier lieu, s’assurer de disposer des fonds nécessaires. Ceux­ci seront bloqués jusqu’à la constitution effective, sauf si le porteur de projet souhaite créer une société à responsabilité limitée (sàrl­s). Mais la conjoncture économique actuelle fait que certaines banques sont de moins en moins enclines à accepter des clients. Et, contrairement à la France, il n’existe pas au Luxembourg de droit au compte bancaire professionnel. Bien préparer et argumenter son dossier ainsi que solliciter différentes banques et néo­banques sont des étapes indispensables et cruciales. D’autant plus qu’un dossier complet ne garantit pas automatiquement de recevoir un accord d’ouverture de compte, et que l’historique bancaire du demandeur peut jouer un rôle.

Secrétariat social

Un secrétariat social décharge les entreprises de toutes leurs activités liées à l’engagement, à la rémunération et à la gestion de leur personnel. Mais entre un secrétariat social et une fiduciaire, quel est le meilleur choix pour la gestion des salaires ? « Il est préférable de privilégier un secrétariat social, car même s’ils partagent de nombreuses similarités au premier abord, leurs domaines d’action sont bien différents, du fait de leurs connaissances des règles régissant le monde du travail, répond­on chez RH Lab. Déclarations légales, élaboration des contrats de travail et prestations complémentaires, le secrétariat social prend en charge chacune des obligations légales de l’entreprise. » Et si on ne veut pas de l’appui d’un secrétariat social, il est fortement recommandé de suivre une formation certifiante en gestion de paie pour éviter toute déconvenue.

60 FÉVRIER 2023
TOUR D’HORIZON
1
2
« Au Luxembourg, environ 99 % des entreprises sont des PME, et beaucoup n’ont pas des centaines de salariés. »
MARC WAGENER COO et directeur Entrepreneurship à la Chambre de commerce

Ressources humaines

« Ce qui est généralement sousestimé, c’est que la fonction RH comporte plusieurs métiers : l’opérationnel, le recrutement, le développement, la rémunération, l’accompagnement… et, en conséquence, les entreprises commettent généralement deux erreurs : elles se lancent avec une externalisation du calcul des salaires, et le/la dirigeant(e) reprend tout le reste. Et les entreprises cherchent une ressource RH pour ‘tout ce reste’, déclare Gérard Sinnes, fondateur et CEO de Vistim. Ceci est une erreur, car les ressources qui maîtrisent tous les métiers RH et qui se contentent de combiner l’administratif avec le stratégique pour un effectif de 30-50 personnes n’existent tout simplement pas ! »

Communication et marketing

Pour bien vendre, une entreprise doit réussir à bien faire collaborer ses services Marketing et Sales. Pourtant, souvent frères ennemis, chacun revendique l’importance de son action et a le sentiment d’apporter plus de valeur que l’autre. « Le sales marketing, ou smarketing, représente l’alignement entre les équipes de vente et le service Marketing en vue de créer une communication pertinente. Fini la stratégie marketing d’un côté avec ses hashtags, ses réseaux… et le CRM et le SAV de l’autre… Désormais, les efforts doivent être en synergie pour atteindre un objectif commun : générer plus de business en démontrant un retour sur investissement fort », explique l’agence marketing française DigitaWeb.

3 QUESTIONS À MARC WAGENER

COO et directeur Entrepreneurship à la Chambre de commerce

Quels sont les besoins les plus demandés par les entreprises qui vous sollicitent ?

Mobilité des collaborateurs

Les employeurs repensent leur offre de package salarial. « La configuration véhicule / carte essence ou carte énergie est un schéma classique au Luxembourg. Les entreprises en viennent toutefois à le remettre en question, indique Aude-Emelyne Marasse, mobility manager chez Securex. Elles doivent donc miser sur la multimodalité, réfléchir à la meilleure combinaison pour un salarié en particulier. L’intérêt n’est plus seulement porté sur les voitures, mais aussi sur les vélos, les trottinettes électriques, etc. De manière globale, l’employeur a tout intérêt à réfléchir en termes de situation géographique et de composition familiale des collaborateurs, en différenciant frontaliers et résidents, par exemple », précise-t-elle.

Workspace, co-working

Pour une PME en création ou en développement, le choix de ses locaux va varier selon différents critères. « Le premier paramètre que les chefs d’entreprise prennent en compte est la localisation, répond Barbara Brecko, cofondatrice et managing director de Ginkgo Solutions Facilities. Aujourd’hui, les salariés ne veulent plus perdre de temps dans le trafic et les transports. » Quelle ville choisir ? « Cela dépend de la visibilité que veut avoir l’entreprise et de son activité. Le Kirchberg, à titre d’exemple, est beaucoup moins sollicité, sauf par les entreprises dont les clients s’y situent. Et je dirais que Luxembourg-ville – qui, il y a 10 ou 20 ans, était vraiment l’endroit où tout le monde voulait être – est de plus en plus délaissée au profit d’Esch-Belval par exemple. »

Neuf personnes sur dix qui viennent nous voir sont en création ou en reprise d’entreprise. Les premières questions qu’elles nous posent sont de savoir comment ouvrir un compte bancaire, de quelles autorisations elles auront besoin, quelle forme juridique doit prendre leur entreprise, etc.

Comment leur venez-vous en aide ?

Nous proposons de nombreuses formations, et nous organisons aussi des rencontres avec d’autres créateurs ou repreneurs d’entreprise, car, souvent, ils ont les mêmes questions et peuvent s’entraider.

Est-il préférable d’externaliser ses besoins transversaux ?

Au Luxembourg, environ 99 % des entreprises sont des PME, et beaucoup n’ont pas des centaines de salariés. Donc, avoir son propre secrétariat social, son propre service de gestion de paie ou encore sa propre comptabilité est coûteux et pas très utile. Il vaut donc mieux externaliser ses besoins.

62 FÉVRIER 2023
3 4 6 5
Enjeux Au service des PME
SO Graphiste 8, rue Le Bataclan, L-4374 Esch-Belval (+352) 26 17 52 10 contact@so-graphiste.lu so-graphiste.lu Identité visuelle Produit imprimé Web et digital Motion design Illustration Campagne publicitaire Regard avisé, écoute attentive et réponse éclairée constituent l’essence de notre philosophie collaborative. Confiez-nous vos projets de communication et passez l’année 2023 en toute sérénité. La communication créative et réactive adaptée aux besoins de votre entreprise.

L’écosystème des PME au Luxembourg

L’écosystème au service des PME s’articule sur une gamme de services très segmentée et des représentations collectives solides qui interagissent entre elles. Ce schéma indique quels liens unissent les PME aux organes qui les représentent et comment le système les soutient individuellement et collectivement. Pour les petits, l’union fait la force.

TYPE DE RELATION

Cinq chambres pour représenter, promouvoir et assister

Au Luxembourg, la représentation des entreprises est répartie entre cinq entités créées par la loi de 1924 : la Chambre de commerce (toutes activités et services tertiaires et industriels), la Chambre des métiers (artisanat) et la Chambre des salariés (droit des salariés, syndicats). Les entreprises agricoles et les employés du secteur public ont leur propre chambre professionnelle. Les PME sont tenues d’adhérer à l’une de ces chambres, mais peuvent également s’affilier à des associations patronales ou professionnelles.

L’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) représente les chambres et les associations patronales. Elle peut rendre un avis sur des enjeux économiques et négocier des accords de conventions collectives. Accompagnement, formation, levée de fonds ou reprise… les « houses of » créées par les chambres offrent des services pratiques dédiés selon le besoin et le cycle de l’activité des PME.

Est membre de Offre des services et une représentation collective Offre des services individuels

64 FÉVRIER 2023
SYNTHÈSE
- Création - Formation - Développement - Conseil - Cession - ... Syndicats AUTRES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES - Ordre des architectes - Barreau de Luxembourg - ... PME + 79 professions réglementées

CHAMBRE DES EMPLOYÉS ET FONCTIONNAIRES PUBLICS

CHAMBRE D’AGRICULTURE

Représentation et promotion

HOUSES OF - Entrepreneurship - Startups - Training - Lhoft

UEL

Représentation et promotion

CHAMBRE DES SALARIÉS

FÉDÉRATIONS

PATRONALES

- ABBL - Aca - CLC - Horesca - Fedil

+ 21 sousfédérations sectorielles

CHAMBRE DE COMMERCE

FÉDÉRATION DES ARTISANS

+ 36 sousfédérations sectorielles

CHAMBRE DES MÉTIERS

FÉVRIER 2023 65 Enjeux Au service des PME

Les principales aides de l’ÉÉtat

De nombreuses aides sont mises à disposition des PME par le gouvernement. Sous forme ponctuelle ou de façon plus pérenne, elles sont gérées par différents ministères ou organismes. Tour d’horizon non exhaustif.

1Les aides à l’investissement

Il existe une aide à l’investissement et une aide aux investissements divers, qui ne sont pas cumulables. La première est une aide destinée aux PME souhaitant investir pour promouvoir la création, l’extension, la diversification et le changement fondamental du processus de production. Les coûts admissibles pour la seconde aide sont les coûts des investissements dans des actifs corporels, tels que la modernisation des équipements / machines, et qui ne sont pas éligibles sous le régime « aide à l’investissement ». Toutes deux sont octroyées par la Direction générale des classes moyennes.

2SME Packages

Il s’agit d’une aide pour les PME qui souhaitent apporter des changements dans les domaines suivants : digital, service et sustainability. Un accompagnement personnalisé est assuré par la House of Entrepreneurship. Le montant de l’aide financière attribuée par la Direction générale des classes moyennes est un montant fixe de 5.000 euros HTVA (6.000 euros pour le programme SME Packages – Service).

4Régime d’aides aux entreprises particulièrement touchées par la hausse des prix de l’énergie

Ces aides destinées à couvrir les surcoûts en gaz naturel et en électricité (PME de tout secteur) et les surcoûts en gasoil des entreprises du transport routier de fret, de la construction et de l’artisanat alimentaire ont vu leurs critères d’obtention élargis en décembre dernier. Pour en bénéficier, les achats de produits énergétiques et d’électricité doivent atteindre au moins 1,5 % du chiffre d’affaires (ou de la valeur de production de l’entreprise). L’intensité et le montant des aides peuvent atteindre jusqu’à 4 millions, voire, dans certains cas, 75 millions d’euros.

5Aides pour les jeunes entreprises Deux aides sont accessibles : celle en faveur des jeunes entreprises et celle en soutien aux jeunes entreprises innovantes. Les entreprises doivent notamment être enregistrées depuis un maximum de cinq ans. Le montant des subventions consenties en équivalent subvention brut, quant à lui, n’excède pas 400.000 euros pour l’aide aux jeunes entreprises, et 800.000 à 1.200.000 euros pour l’aide aux jeunes entreprises innovantes.

3Infrastructures de charge

Chaque entreprise peut soumettre une unique demande par an et par projet. Les demandes d’aides sont disponibles sur MyGuichet.lu et doivent être transmises avant le début des travaux. L’intensité maximale de l’aide par projet va jusqu’à 40 % pour les infrastructures de charge qui reposent sur un système intelligent et qui disposent d’au moins quatre points de charge pour une moyenne entreprise, et jusqu’à 50 % pour une petite entreprise.

Les aides disponibles sont répertoriées sur le site guichet.public.lu, rubrique « Entreprises ». La House of Entrepreneurship permet aussi d’être conseillé.

66 FÉVRIER 2023 Enjeux Au service des PME
VUE D’ENSEMBLE

News from the financial centre

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« Aider n’est pas le mieux »

Vous dites que les entreprises ne veulent pas d’aide, mais souhaitent pouvoir travailler. Paradoxalement, c’est un fait établi, les PME sont la catégorie d’entreprises qui est la moins représentée dans la commande publique. Ne faudrait-il pas réserver un quota obligatoire de commandes pour leur permettre de faire face aux grands groupes, plus aptes à répondre aux appels d’offres ?

Je confirme que l’aide aux entreprises n’est pas le mieux, il faut les mettre en état de travailler. Mais les soumissions publiques sont… publiques. Les PME et TPE ont parfaitement le droit d’y répondre, et elles le font, d’ailleurs. Ce problème possible de leur sous-représentation ne m’a pas été évoqué à ce jour. Ce qui arrive souvent, c’est qu’une entreprise générale emporte le marché en lot global, mais sous-traite ensuite des missions à de nombreuses PME. Avec la nouvelle loi sur les soumissions et l’inflation, la proximité, la compétence et la durabilité des entreprises sont des critères qui sont apparus et qui peuvent se substituer au critère initial du prix.

Mais les PME ne concourent souvent pas dans la même catégorie. Leur digitalisation est, par exemple, à la peine. Le Statec a récemment constaté que seulement 19 % des PME analysent des mégadonnées qui sont pourtant vitales pour demeurer compétitives... Il y a différents niveaux de digitalisation dans le secteur, également en fonction des besoins des entreprises. Si seulement 19 % utilisent en effet des mégadonnées, certaines n’ont même pas d’ordinateurs et d’autres utilisent au quotidien Google

Le ministre des Classes moyennes, Lex Delles, estime que les PME ne veulent pas être aidées, mais souhaitent pouvoir travailler.

My Business. Les nuances sont nombreuses. Des formations et des aides existent, accessibles au plus grand nombre. Le programme Fit4Digital comprend par exemple un volet de gestion de clientèle via l’usage des données.

Depuis des années, le recrutement est un sujet de préoccupation des PME. N’est-ce pas un désaveu de l’action du gouvernement qui devrait les soutenir via la fiscalité, les avantages sociaux, la formation… ?

Ce problème ne touche pas uniquement les PME. Il impacte même la fonction publique. Le gouvernement travaille, à son niveau, sur la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Nous avons mis en place, par exemple, deux centres de compétences à Bettembourg pour le secteur de la construction. Des budgets conséquents sont investis pour améliorer l’accessibilité aux lieux de travail, conscients que le temps de trajet qui augmente, notamment pour les frontaliers, est un frein terrible à l’attractivité. Néanmoins, le Luxembourg propose des salaires et surtout des prestations sociales et familiales plus élevés que dans de nombreux autres pays. Il y a enfin des leviers que l’État ne peut actionner.

Lesquels, par exemple ?

Le télétravail. L’État peut relever le seuil de défiscalisation, mais in fine, c’est l’entreprise qui décide de l’appliquer ou non.

Cela va faire un an que vous avez présenté le projet de loi réformant le droit d’établissement. Qu’en est-il ?

Non, car il est important. Il vise notamment à accorder une seconde chance en cas de malchance ou en cas de mauvaise gestion, en lien par exemple avec un mauvais choix stratégique. Une commission composée d’un curateur, du ministère des Finances et de la CNS examinera les dossiers. Le texte est au stade de l’examen par le Conseil d’État, et nous ne nous attendons pas à des oppositions formelles. Nous sommes donc dans les temps.

INTERVIEW
LEX DELLES Ministre des Classes moyennes Photo
Romain Gamba
« Les soumissions publiques sont… publiques. Les PME et TPE ont parfaitement le droit d’y répondre, et elles le font d’ailleurs. »
68 FÉVRIER 2023
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Baby, you can drive my car

Qu’elles soient citadines, berlines, SUV, sportives ou familiales, les voitures, c’est leur passion mais aussi leur métier. Via leurs garages et leurs concessions, ils représentent au Luxembourg les plus importantes et les plus luxueuses marques automobiles internationales. Ils évoquent ici leur voiture actuelle, celle qui restera à jamais leur première voiture et leur voiture « coup de cœur » du moment.

Auteurs GUY WOLFF ET NICOLAS LÉONARD
70 FÉVRIER 2023 Portfolio
Photos

MARC DEVILLET

Autopolis

MARQUES VENDUES :  Abarth, Alfa Romeo, Cadillac, Chevrolet, Corvette, Fiat, Hyundai, Isuzu, Jeep, Kia, Maxus, MG, Opel, SsangYong, Suzuki, Volvo

NOMBRE D’EMPLOYÉS :  345

NOMBRE DE POINTS DE VENTE :  3 au Luxembourg, mais 231 au total de Van Mossel Automotive Group

Ma voiture actuelle…

Une Alfa Romeo Stelvio en version Quadrifoglio Verde, qui possède le moteur  6 cylindres bi-turbo de 510 ch et un châssis incroyablement performant.

Ma première voiture... C’était en 1987, une Austin Metro datant de 1981.

Cette voiture était une catastrophe en tous points, mais c’était ma première voiture avec tout ce que cela comporte comme émotions.

La voiture choisie pour la photo…

Une Hyundai Ioniq 5. Il s’agit du fleuron de la production de Hyundai. Le futur est à nos portes, et pour moi, cette voiture le symbolise avec tout ce qu’il va nous apporter de plus intéressant.

FÉVRIER 2023 71

MICHEL LOURO

Losch Import sàrl

MARQUES VENDUES :

Volkswagen, Seat, Cupra, Skoda, Audi, Porsche, Bentley, Lamborghini, Man

NOMBRE D’EMPLOYÉS :  1.200

NOMBRE DE POINTS DE VENTE :  24

Ma voiture actuelle…

Une Audi RD6 : le bon compromis entre une voiture familiale et sportive.

Ma première voiture...

Une Volkswagen Golf GTD d’occasion. C’était mon moyen de transport principal et une évocation de la liberté, les sorties avec les copains, les premières vacances en voiture…

La voiture choisie pour la photo…

Une Cupra Formentor, le premier modèle développé exclusivement pour Cupra. La combinaison d’un design marquant avec des moteurs de haute performance. Son raffinement et son allure sportive établissent un nouveau standard pour tous les futurs modèles Cupra.

FRANCESCO LOPERFIDO

Garage Intini SA

MARQUE

Ma voiture actuelle…

Une Maserati Levante Trofeo. Jeune père de famille, il me faut de la place sans faire de compromis.

Ma première voiture...

Une Fiat Punto d’occasion. En tant que petit-fils et fils de garagiste, la voiture, ce n’était pas le problème. Passionné de mécanique, je dépensais tout mon argent de poche dans l’optimisation de ma voiture.

La voiture choisie pour la photo…

Une Levante de couleur Blu Denim. Elle fait partie du programme de personnalisation Fuoriserie, qui permet de créer des véhicules uniques en leur genre.

VENDUE :  Maserati NOMBRE D’EMPLOYÉS :  21 NOMBRE DE POINTS DE VENTE :  1

Binsfeld

Ma voiture actuelle…

Je roule pour le moment avec la toute nouvelle Kia Sportage hybride (SUV), 5e génération de ce véhicule, qui est un des modèles phares de notre marque et qui existe aujourd’hui dans différentes motorisations.

Ma première voiture... Ma première voiture, achetée avec mes premières économies, était la Nissan 350z.

La voiture choisie pour la photo…

La Kia EV6 est, pour moi, un des meilleurs véhicules 100 % électriques. Elle possède un système de charge 800 V qui permet de charger le véhicule de 10 % à 80 % en 18 minutes.

Kia, Mazda, Maxus, Fuso
50
FÉVRIER 2023 73
BOB BINSFELD Garage
sàrl MARQUES VENDUES :
NOMBRE D’EMPLOYÉS :
NOMBRE DE POINTS DE VENTE :  2

Ma voiture actuelle…

Une Polestar 2 Long Range Dual Motor, équipée des packs Plus et Pilot Lite. En plus d’avoir un design stylé et très épuré, et de m’apporter tout le confort et la technologie dont j’ai besoin, c’est un excellent compromis entre puissance et autonomie.

Ma première voiture...

Une Peugeot 206 HDI 70, série spéciale, gris iceberg, avec des nuances de glace bleutée. Je l’ai financée dans le cadre de mon tout premier poste chez Peugeot Allemagne, suite à la revente d’une Renault Clio familiale qui avait fait son temps.

La voiture choisie pour la photo…

La Polestar 2 : le premier modèle full electric de notre marque.

MARIEPIERRE REPPLINGER Polestar Automotive Luxembourg sàrl MARQUE VENDUE :  Polestar NOMBRE D’EMPLOYÉS :  4
DE POINTS
VENTE :
74 FÉVRIER 2023
NOMBRE
DE
1

PHILIPPE EMOND Bilia-Emond

Ma voiture actuelle… C’est une BMW M8 Gran Coupé. Elle allie sportivité et look haut de gamme.

Ma première voiture... Grâce à mon père, j’ai eu une BMW 316i que je devais partager avec mes sœurs. Puis j’ai acheté une formidable Golf GTI préparée par Oettinger avant de revenir chez BMW.

La voiture choisie pour la photo... La BMW iX, 100 % électrique et haut de gamme. Elle va devenir une référence dans le segment et laisse entrevoir le futur chez BMW.

MARQUES VENDUES :  BMW, Mini NOMBRE D’EMPLOYÉS :  165 NOMBRE DE POINTS DE VENTE :  1 au Luxembourg, 2 en Belgique FÉVRIER 2023 75

ERIC BAILLEUL Merbag SA

MARQUE VENDUE :  Mercedes-Benz NOMBRE D’EMPLOYÉS :  610

NOMBRE DE POINTS DE VENTE :  5 au Luxembourg, 50 en Suisse et en Europe

Ma voiture actuelle…

Quand elle n’est pas utilisée pour des essais clients, une EQS dont j’apprécie l’ergonomie, le confort et l’autonomie 100 % électrique.

Ma première voiture... Une ancienne Seat Ibiza qui m’a fidèlement accompagné dans ma vie d’étudiant.

La voiture choisie pour la photo… Le modèle EQB qui montre que la conduite électrique s’accorde parfaitement au quotidien de la vie de famille !

76 FÉVRIER 2023

PASCAL DRIANT Car Avenue Luxembourg

MARQUES VENDUES :

Peugeot, Citroën, DS Automobiles, Opel, Fiat, Abarth, Alfa Romeo, Jeep, Maserati, BMW, Mini, BMW Motorrad, Hyundai, Kia, Porsche, Volkswagen, Audi, Seat, Skoda, MG, Nissan, Toyota, Lexus, Mercedes, Mercedes Trucks, Smart

NOMBRE D’EMPLOYÉS :  2.600

NOMBRE DE POINTS DE VENTE :  130 concessions et services, dont 13 points de vente au Luxembourg

Ma voiture actuelle… La DS7 Première édition E-Tense 360 cv 4x4.

J’ai choisi ce véhicule pour son esthétique, ses performances, son confort et sa technologie avancée, mais également pour son avantage écologique.

Ma première voiture... C’était en 1984 : une Renault 5L, la seule voiture que j’ai pu m’acheter avec mes petites économies. Je l’avais relookée en R5 Alpine. Mais, avec son moteur de 45 cv, elle n’en avait que l’aspect !

La voiture choisie pour la photo…

J’ai choisi la Peugeot 408 car c’est un nouveau véhicule avec une silhouette originale et dynamique qui change les codes et qui crée un nouveau segment entre la berline et le SUV.

FÉVRIER 2023 77

ARNAUD VOISIN

KEOS LUXEMBOURG SA

MARQUES VENDUES :  Renault, Dacia, Alpine NOMBRE D’EMPLOYÉS :  189 NOMBRE DE POINTS DE VENTE :  3 au Luxembourg

Ma voiture actuelle…

Une Renault Megane E-Tech 100 % électrique Iconic 220 ch noir étoilé, intérieur riviera sable clair. Le premier modèle de la « Renaulution ».

Ma première voiture...

Une Renault 5 GT Turbo de 1985 d’occasion, avec 70.000 km. À l’époque, c’était le concentré de l’esprit sportif de Renault dans son modèle emblématique, et elle marchait fort !

La voiture choisie pour la photo…

Le tout nouveau Renault Austral full hybride 200 ch. Premier modèle à arborer la nouvelle finition Esprit Alpine, en hommage à la pépite sportive du groupe depuis 1955.

78 FÉVRIER 2023

BENJI KONTZ

Arnold Kontz Group

MARQUES VENDUES :

Aston Martin, Lotus, Land Rover, Jaguar, Kia NOMBRE D’EMPLOYÉS :  230

NOMBRE DE POINTS DE VENTE :  5 au Luxembourg, 1 en Belgique (Kia)

Ma voiture actuelle… Un Land Rover Defender 110, que j’utilise cependant assez peu car je me déplace au quotidien presque exclusivement à vélo ou à pied – en tout cas pour tous mes déplacements autour de Luxembourg-ville.

Ma première voiture... Une BMW 325ix que j’ai partagée pendant plusieurs années avec ma sœur, qui l’avait récupérée d’occasion déjà 4 ans plus tôt. Cette voiture m’a accompagné de temps

à autre à Paris et à Londres pendant mes études, et notamment pour mes divers déménagements. Je me rappelle avoir quelques fois dormi dedans de manière assez inconfortable, notamment pendant des festivals de musique, mais aussi lors de mes déplacements en Écosse.

La voiture choisie pour la photo… Le Defender, parce que c’est la voiture à laquelle je m’identifie le plus facilement.

FÉVRIER 2023 79
SAVE THE DATE!
CATEGORIES
ESG Personality (Diversity & Inclusion) Private Equity Executive Fintech Entrepreneur Visionary Banking Personality Insurance Personality Funds Personality
Cocktail — International keynote speaker — Awards ceremony — Seated dinner

Bienvenue au Club !

Business, politique… 2023 sera une année riche pour le Business Club. Après un premier 10×6 Leading CIOs’ Challenges ouvert par M. Marc Hansen, ministre délégué à la Digitalisation, vous pourrez entendre, lors du 10×6 Women on Board, le 28 février, les témoignages de 10 femmes dirigeantes exemplaires.

L’évolution des infrastructures de transport, des véhicules, des usages et des pratiques sera le sujet phare de la première table ronde de l’année, le 31 janvier : eDrive + Mobilité.

Julie Becker, CEO de la Bourse de Luxembourg et personnalité économique la plus influente au Luxembourg, élue lors du Paperjam Top 100 2022, sera au centre du CEOs- and Entrepreneurs-Only Cocktail du 9 février.

Célébrons ensemble les 12 ans de Delano, le magazine anglophone de la communauté financière, avec une soirée d’anniversaire au Mélusina le 23 février.

La crise du logement est un sujet brûlant depuis des années au Luxembourg. Au-delà des analyses, quelles sont les priorités et actions concrètes des partis politiques pour la prochaine législature ? Découvrez les réponses à cette question lors de notre table ronde politique du 28 mars où un représentant de chacun des partis représentés au Parlement sera présent.

Enfin, l’Academy du Paperjam + Delano Business Club, organisme de formation agréé par l’État, étoffe son offre avec de nouveaux formats : Off the record, trainings on demand, nouvelles formations avancées… Découvrez-les dès maintenant sur le site du Club. Très belle année à vous, en compagnie du Paperjam + Delano Business Club.

Head of programming

Paperjam + Delano Business Club

Business club
« Vous récompensez aussi, cela me semble évident, la finance verte. »
82 FÉVRIER 2023
Julie
Becker CEO, Bourse de Luxembourg
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COMMENT PARTICIPER AUX ÉVÉNEMENTS

DU PAPERJAM + DELANO BUSINESS CLUB ?

Vous êtes déjà membre

Il vous suffit de vous rendre sur notre site web paperjam.lu, dans la section Business Club, afin de trouver l’événement auquel vous souhaitez participer. Remplissez le formulaire d’inscription en bas de page pour vous inscrire à nos événements physiques ou digitaux.

Vous n’êtes pas encore membre

Il vous suffit de contacter l’équipe du Paperjam + Delano Business Club par e-mail via club@paperjam.lu, qui vous mettra en relation avec un de nos chargés de compte pour vous faire entrer dans le plus grand business club du Luxembourg.

Annick Ernster (Ernster)

Bouchet (NHOOD)

Aude Lemogne (Link Management)

Carine Feipel (ILA)

Franz Fayot (ministère de l’Économie)

Olinger (UEL)

Bock (Moniflo)

Mackel (Luxembourg for Finance)

Parkhouse (PwC)

Nadine Collet (Eurocontrol)

Philippe Seyll (Clearstream Banking)

Sandrine de Vuyst (ING)

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Photos Eva Krins, Marie Russillo
Fernand Ernster (Ernster)
Raphaël
Jean-Paul
Georges
Nicolas
John
Bob Kneip
Sasha Baillie (Luxinnovation)
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Le programme

AGENDA TALKS & SHOWS

Jeudi 9 février (18:30-22:30)

European Convention Center Luxembourg (ECCL)

CEOs- and Entrepreneurs-Only Cocktail

Deux fois par saison, les CEOs- and Entrepreneurs-Only Cocktails réunissent les principaux décideurs économiques et dirigeants d’entreprise du pays. Pour cette première édition 2023, ils se retrouveront au sein de l’European Convention Center Luxembourg pour une soirée de networking précédée d’une conférence. Avec la participation de Julie Becker, CEO de la Bourse de Luxembourg, le décideur économique le plus influent au Luxembourg, élu lors du Paperjam Top 100 2022.

Mardi 28 février (18:30-22:30)

Athénée de Luxembourg

10×6 Women on Board

Avec la participation de Paulette Lenert, vice-Première ministre, et des expertes Karen Wauters (Consulat du Canada), Charlotte Pedersen (Wizz Air), Najia Belbal (TheDigitalBoard Luxembourg), Félicie Weycker (Fonds Kirchberg, Fonds Belval, CFL, Lux-Airport, Luxtram), Anouk Agnes (administratrice indépendante de sociétés), Christianne Wickler (Cargolux), Anne-Pascale Malréchauffé (Clearstream Banking), Valérie Arnold (independent board member et sustainability advisor) et Isabelle Goubin (independent director).

Mardi 28 mars (18:30-21:30)

PwC – Crystal Park

Crise du logement : quelles actions concrètes dès demain ?

Avec la participation de Henri Kox (déi Gréng), Max Hahn (DP), Max Leners (LSAP), Elisabeth Margue (CSV), Sylvie Mischel (ADR), Nathalie Oberweis (déi Lenk) et Chloé Timmermann (Piratepartei).

AGENDA SOCIAL EVENTS 27.01 SOLD OUT

Thank-God-It’s-Friday HR Lunch 03.02 SOLD OUT

Thank-God-It’s-Friday Marketing Lunch 10.02 Déjeuner Carrousel 10.02 SOLD OUT Thank-God-It’s-Friday Under 50 Lunch 23.02 Delano turns 12. Let’s celebrate! 02.03 LET’S TASTE Women-only Wine Tasting 03.03 Thank-God-It’s-Friday Leadership Lunch 10.03 SOLD OUT Thank-God-It’s-Friday HR Lunch 17.03 SOLD OUT Thank-God-It’s-Friday Marketing Lunch 31.03 Déjeuner Carrousel

AGENDA ACADEMY 02.02 Journée de workshops 06.02 ADVANCED TRAINING Boostez votre middle management (2/6)

07.02

OFF THE RECORD Communication & Marketing 08.02 WEBINAR Réussir l’onboarding

15.02

ADVANCED TRAINING Développez votre stratégie commerciale (2/4)

22.02

ADVANCED TRAINING Réussir la digitalisation de votre entreprise (2/3) 22.02 WEBINAR Change management 01.03

ADVANCED TRAINING Devenez un recruteur efficace (2/3) 06.03

ADVANCED TRAINING Réussir la digitalisation de votre entreprise (3/3)

07.03

OFF THE RECORD Human resources 08.03

WEBINAR Artfully assertive Retrouvez le programme complet

Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam + Delano Business Club : club.paperjam.lu

Business club Février / mars
84 FÉVRIER 2023

ACTIONS CONCRÈTES DÈS DEMAIN ?

Des prix immobiliers en croissance vertigineuse (+ 100 % en 10 ans sur les maisons, et même 153 % pour les appartements), une offre à développer (2.000 logements manquent à l’appel chaque année) et des pressions énormes côté demande (avec un vif accroissement continu de la population active) sont autant d’indicateurs qui témoignent des challenges relatifs à la politique du logement. Assurer un accès au logement, que ce soit en location ou en propriété,

et ce à des prix abordables pour le plus grand nombre, relève en premier lieu d’une question d’équité sociale. Par ailleurs, l’accès au logement est essentiel pour le recrutement de main-d’œuvre pour les entreprises et la croissance du pays. Depuis l’automne 2021, Paperjam propose, avec des experts et représentants des marchés privés et publics, de nombreuses solutions. Quelles sont ainsi les priorités et actions concrètes des partis politiques pour la législature 2023-2028 ?

D  A  E  B  F  C  G
Inscriptions
CRISE DU LOGEMENT : QUELLES
sur paperjam.lu/club
A HENRI KOX Ministre du Logement (déi Gréng) B MAX HAHN Député, Président DP-Sud, Echevin (DP) C MAX LENERS Membre du Comité Directeur (LSAP) E SYLVIE MISCHEL Présidente de ADR Fraen (ADR) F NATHALIE OBERWEIS Députée (déi Lénk)
REAL-TIME TRANSLATION
28 March 2023 18:30 21:30 Athénée de Luxembourg 24 Bd Pierre Dupong, 1430 Luxembourg
G CHLOÉ TIMMERMAN Employée privée, membre du comité de la circonscription Est (Piratepartei Lëtzebuerg)
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ELISABETH MARGUE Députée, Présidente (CSV)
TABLE RONDE 1/4 Élections législatives 2023

La chef de projet digitalisation à l’Institut de formation de l’Éducation nationale, Larissa Best, apprécie les voyages, mais vers des destinations insolites et avec des expériences à la hauteur.

Avez-vous un principe par rapport à l’argent ?

Ne pas trop se faire de souci pour cela. Sinon, on risque d’oublier de vivre.

Vous êtes plutôt cigale ou fourmi ?

Plutôt fourmi : j’aime investir et avoir de l’argent de côté. Mais j’aime aussi le risque… donc, si je perds de l’argent, j’estime que ce n’est pas la fin du monde. Tant que j’en ai suffisamment, c’est bien.

Un investissement que vous regrettez ?

La première start-up dans laquelle j’ai investi, active dans les healthtech. J’adorais l’idée, le fondateur et son équipe. Mais j’ai été trop dans l’émotionnel, et je n’ai pas réfléchi à l’implémentation du projet. C’est une belle leçon, qui m’a coûté beaucoup d’argent [sourire].

Avez-vous une passion coûteuse ?

J’aime investir dans des expériences de vie, et particulièrement les voyages.

Votre voyage le plus mémorable ?

Le Brésil : j’ai loué un bateau qui a remonté l’Amazone durant trois semaines et demie. Nous étions une dizaine de passagers – des chercheurs et ma famille – avec un capitaine et une cuisinière. Nous avons trouvé une orchidée très rare (une moonflower cactus) qui ne s’ouvre qu’une fois par an, et de nuit. Nous avons également rencontré des peuples indigènes. C’était une expérience géniale, mais chère.

Larissa Best n’a pas terminé de voyager aux quatre coins du globe.

Qu’est-ce que ce type de voyages vous procure ?

Un émerveillement du monde. Nous sommes tellement prisonniers de notre quotidien que nous en oublions qu’il y a énormément de choses fascinantes qui restent à découvrir.

J’aime le challenge, qu’il soit logistique, cérébral, physique ou psychologique. Tous les ans, je me fixe un nouveau défi et tente de le relever.

Quel est votre prochain challenge ?

Pour cette année 2023, je songe à réaliser un petit triathlon. Fin 2022, j’ai participé au marathon d’Hawaï après cinq mois d’entraînement seulement.

Quel est votre plus beau voyage ?

L’Iran : j’ai voyagé seule à Téhéran où j’ai suivi des proches de relations

que je connaissais ici. Ils m’ont fait découvrir des choses en dehors des circuits touristiques balisés. J’ai adoré cette expérience.

Une idée de votre prochaine destination ?

Mon prochain voyage de rêve serait très certainement la Corée du Nord. J’aimerais beaucoup voir ce pays, par exemple, via un semi-marathon. Mais l’accès y est difficile. Je me souviens qu’en 2021, je planifiais un voyage en Ukraine car je voulais voir Tchernobyl. Finalement, je l’ai postposé à l’année suivante, et j’ai donc raté cela. J’aime les choses qui sortent de l’ordinaire. Sinon, je m’ennuie.

Voyager intensément

Interview CATHERINE KURZAWA Photo GUY WOLFF
Mon argent 86 FÉVRIER 2023

FR Trois années après son premier listing « 100 femmes pour votre conseil d’administration », Paperjam en sort une nouvelle version. À la veille de la publication du magazine, la scène du 10×6 accueille 10 témoignages illustrant la diversité des parcours et des points de vue, et certainement les bénéfices apportés par la féminisation des conseils d’administration.

EN Three years after its first “100 women for your board” listing, Paperjam releases a new edition. On the eve of the magazine’s publication, the 10×6 stage hosts 10 testimonials on diversity of background and perspectives and the benefits of having more women on boards of directors.

PARTENAIRES SILVER PARTENAIRES GOLD
Karen Wauters Honorary Consul Consulat du Canada Paulette Lenert Vice-Premier ministre Charlotte Pedersen Company Owner Pegasus Consilium
Arnold Independent Board Member and Sustainability Advisor
Agnes Administratrice indépendante
Malréchauffé Head of Regulatory Strategy & Compliance Clearstream Banking
Wickler Administrateur délégué Pall Center
Belbal Independent Director / Senior Advisor TheDigitalBoard
Independent Director 28 February 2023 18:30 22:30 Registration on paperjam.lu/club Mot de bienvenue de Paulette Lenert Vice-Premier ministre Athénée de Luxembourg 24 Bd Pierre Dupong, 1430 Luxembourg WOMEN ON BOARD
Félicie Weycker Chairman Of The Board Fonds Kirchberg
Valérie
Anouk
de sociétés Anne-Pascale
Christianne
Najia
Isabelle Goubin

Comment définissez-vous votre style ?

Versatile. Certains jours, je suis en costume ; d’autres, en pantalon large, baskets et hoodie. J’apprécie ne pas avoir de contrainte sur ce point dans le cadre de mon travail.

Quelle est la pièce fétiche de votre dressing ?

Cela fait plus de 10 ans que je suis dans le monde de la sneaker, ce sera donc forcément une paire : une collaboration entre Converse et JW Anderson. J’avais tout fait pour l’avoir, et je l’ai même achetée en double. Et oui, je porte toutes les paires que j’achète.

Votre résolution mode pour 2023 ?

Continuer de développer un style qui me ressemble, qui me correspond, sans chercher à suivre les tendances. Et investir dans des pièces de qualité qui vont durer dans le temps.

Une boutique coup de cœur à Luxembourg ?

Olliewood, qui possède une belle sélection de baskets et qui arrive à proposer des paires assez exclusives. Ils sont aussi de très bon conseil sur tout ce qui touche au skate.

Mon style
88 FÉVRIER 2023

Dalva Teixeira Girard Managing associate, Clément Konrad & Partners

Quel est votre rapport à la mode ?

J’ai grandi avec une maman très coquette et commerçante dans la mode. Mon attrait pour le sujet a aussi grandi avec le développement de mon compte Instagram (@teixeira_dalva).

Comment associer style et engagement professionnel ?

Les mentalités ont évolué. Je ne suis pas l’avocate au look le plus classique, mais ce n’est pas pour autant qu’on me considère comme superficielle. C’est ma personnalité, ça n’influence pas ma capacité à traiter les dossiers, et ça ne m’a pas empêchée d’évoluer au sein de mon cabinet.

Votre résolution mode pour 2023 ?

Choisir la qualité plutôt que la quantité, et favoriser les marques responsables. Je voudrais aussi acheter plus souvent en seconde main.

Quelle enseigne aimeriez-vous voir arriver à Luxembourg ?

J’aimerais voir plus de boutiques avec une identité et une âme, pour changer des chaînes qui sont omniprésentes. Des boutiques indépendantes, des conceptstores originaux et des friperies. Je pense que ce type de concepts plairait à beaucoup de personnes.

Thomas Lanigra et Dalva Teixeira Girard ont été photographiés au Mudam. Interview LÉNA FERNANDES Photos ROMAIN GAMBA
FÉVRIER 2023 89

Présentation d’une recette chocolatée de babka par Sophie Macri, head of communication pour Raiffeisen.

Pour une pièce

Préparation : 10 h Cuisson : 20 min

POUR LA PÂTE

300 g de farine 100 g de sucre 4 œufs 70 g de beurre doux 1 càc de sel 10 g de levure fraîche

POUR LA GARNITURE

200 g de chocolat noir 70 % 10 g de beurre doux

Babka au chocolat

Dans le bol du robot, mélanger au crochet le sucre, la farine et le sel. Rajouter ensuite les œufs et la levure émiettée. Mélanger pendant 10 minutes à vitesse moyenne jusqu’à ce que la pâte soit élastique.

Ensuite, incorporer le beurre en dés et fouetter encore environ 10 minutes à vitesse supérieure jusqu’à ce que la pâte se décolle des bords. La pâte sera collante : c’est normal ! Plus la pâte est collante, plus la mie sera moelleuse et filante.

Recouvrir d’un film plastique et laisser pousser à l’abri des courants d’air pendant 1 h. Après une heure, dégazer, puis laisser poser une deuxième fois en plaçant le bol au frigo pendant toute une nuit.

La sortir du frigo environ 30 minutes avant de la façonner.

Pendant ce temps-là, préparer la garniture en faisant fondre le chocolat avec le beurre au bain-marie.

Pour que la babka ait sa jolie forme tressée, il faudra d’abord, sur un plan de travail fariné, dérouler la pâte en forme de rectangle et la tartiner du mélange de chocolat fondu. Ensuite, il suffit de former un boudin et de le trancher en deux. Tresser les deux morceaux ensemble, puis les disposer soit dans un moule, soit sur une grille recouverte d’une feuille de papier cuisson.

Enfourner pendant 20 minutes à 180 °C, à chaleur tournante. À dévorer sans remords encore tiède. Bon appétit !

Auteur SARAH MACRI Photos MATIC ZORMAN
Ma recette 90 FÉVRIER 2023

La jeune entrepreneure Alexandra Kahn habite avec son mari dans un appartement en ville qu’ils ont entièrement refait.

C’est au dernier étage d’un immeuble, à Luxembourg, que la directrice de la chocolaterie Genaveh, Alexandra Kahn, et son mari David ont choisi de s’installer. « Quand nous avons visité l’appartement, il était en mauvais état. Il fallait vraiment avoir la capacité de se projeter pour voir

UN AIR

le potentiel de ces surfaces », introduit Alexandra Kahn.

Accompagnés par le bureau B+ Architectes, ils ont imaginé un appartement traversant où la lumière règne en maître, en maximisant les surfaces claires et décloisonnées. Originaires de Paris, ils ont opté pour une décoration qui évoque les appartements haussmanniens, comme le parquet point de Hongrie. Partout, des détails graphiques soulignent l’aménagement. Pour le mobilier, on retrouve un mélange de pièces design et d’éléments plus courants, mais personnalisés.

Ma maison
Auteur CÉLINE COUBRAY Photos GUY WOLFF
1 2 3 92 FÉVRIER 2023

1 Partout dans l’appartement, la lumière joue un rôle important.

2 Alexandra Kahn dirige la chocolaterie artisanale Genaveh.

3 Dans le salon, des pièces design, comme la table tulipe d’Eero Saarinen ou la Plywood de Charles & Ray Eames, ponctuent la décoration.

4 En introduisant une porte vitrée dans la cuisine, la lumière file dans la profondeur du couloir.

5 La cuisine est une pièce importante pour Alexandra Kahn, qui est titulaire d’un CAP en pâtisserie.

DE PARIS

5 4 FÉVRIER 2023 93

Manger chaque jour les couleurs de l’arc-en-ciel, même en petites quantités, permet de couvrir les besoins quotidiens en vitamines, oligoéléments et phytonutriments.

Ma santé

94 FÉVRIER 2023
Contenu sponsorisé par LES LABORATOIRES RÉUNIS

Si des liens entre mauvais régime alimentaire et obésité sont généralement admis, les effets d’une alimentation déséquilibrée sur la santé vont bien au-delà. Le Docteur Agnès Collet, en charge de la médecine préventive auprès des Laboratoires Réunis, prodigue quelques conseils pour améliorer sa routine alimentaire.

Que faire pour bien manger ?

Cette question, en apparence simple, est en réalité très complexe tant l’acte alimentaire se trouve constamment au croisement de dimensions importantes : économique, écologique, sociale, sanitaire, culturelle… À l’ère de l’industrialisation et de la mondialisation de l’offre alimentaire, il est difficile de s’extraire de la « facilité » des produits massivement proposés. Comparativement à d’autres spécialités, les sciences nutritionnelles sont relativement jeunes, avec un éventail de possibilités expérimentales plus restreint. Pourtant, les impacts d’une alimentation déséquilibrée ou de mauvaise qualité sur notre état de santé à plus ou moins long terme sont continuellement développés. Des études font le lien entre nos habitudes alimentaires et la survenue de maladies chroniques, la diminution des performances cognitives, les troubles de l’humeur, l’endométriose ou encore l’exacerbation de certaines pathologies comme les maladies auto-immunes.

Il est important de garder en tête que la nutrition est propre à chaque personne, avec ses habitudes, ses capacités, son patrimoine géné-

tique et ses convictions. Le but est de transmettre des clés d’amélioration progressive, concrètes, sans culpabiliser les individus. Voici 5 conseils allant dans ce sens.

CONSEIL 1

Éviter les aliments (ultra)transformés

Ces aliments, composés de graisses trans et saturées, de sucres et pauvres en fibres sont liés à un surrisque de troubles cardiovasculaires, voire de certains cancers. Ils comprennent des additifs ou des composés d’emballage pouvant être des perturbateurs endocriniens ou participer à l’état inflammatoire du corps et au vieillissement cellulaire prématuré. Effectuer un bilan des acides gras érythrocytaires permet d’évaluer ses apports en acides gras et son exposition aux « mauvaises graisses ».

CONSEIL 2

Consommer bio, local et de saison Ce type de cultures est moins exposé aux pesticides et moins intensif. Il permet d’obtenir des aliments plus riches en nutriments. La qualité nutritionnelle des viandes bio et des poissons

sauvages est également considérée comme meilleure, avec une exposition moindre aux antibiotiques. Le site ewg.org est une aide puisqu’il dresse le top 12 des aliments devant être consommés bio.

CONSEIL 3

Viser l’arc-en-ciel

Il est désormais admis qu’il faut réduire la consommation d’aliments d’origine animale et augmenter celle de fruits et légumes. Une manière ludique d’équilibrer sa consommation végétale est de manger, chaque jour, chaque couleur de l’arc-enciel (même en petites quantités). Chacune d’entre elles contient différents niveaux de phytonutriments, minéraux et vitamines. Plusieurs analyses permettent d’évaluer ces apports et de détecter d’éventuelles carences, notamment le dosage des vitamines et des minéraux érythrocytaires.

CONSEIL 4

Opter pour des superaliments

Tout en se méfiant des effets de mode, des études soulignent l’intérêt d’intégrer dans sa routine des aliments comme les noix qui, consommées tous

les jours, réduisent le risque de maladie cardiovasculaire, ou les noix du Brésil, riches en sélénium. Le brocoli, avec ses vertus anti-inflammatoires et sa richesse en nutriments, est très intéressant. Les algues, souvent sous-estimées, sont une bonne source de protéines végétales…

CONSEIL 5

Bien nourrir son intestin

Pour bien nourrir et enrichir son microbiote, un apport suffisant en fibres et produits fermentés (choucroute, kéfir, etc.) est recommandé. Une attention particulière doit être portée à la muqueuse intestinale. Un état inflammatoire peut être entretenu à ce niveau par des sensibilités à des aliments (gluten, produits laitiers, etc.). L’analyse Florinscan du microbiote et des fonctionnalités digestives permet de dresser un état des lieux.

Besoin de plus d’informations?

Veuillez contacter le

On est ce que l’on mange

FÉVRIER 2023 95 BRAND VOICE
« Un mode de vie sain ne pourra jamais compenser une mauvaise alimentation. »
service client médecine préventive des Laboratoires Réunis : ics@labo.lu
(+352) 780 290 360

La grande soirée de gala du Paperjam Top 100 2022 a réuni le gratin des décideurs économiques et chefs d’entreprise du pays. Cette édition, organisée à la Rockhal d’Esch­sur­Alzette, a consacré Julie Becker, CEO de la Bourse de Luxembourg, en tant que décideur économique le plus influent du pays.

Picture report
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Photos GUY WOLFF et ERIC DEVILLET
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Edmond Muller (Moulins de Kleinbettingen) Josée Greiveldinger, Georges Krombach (Heintz van Landewyck), Jean-Paul Olinger (UEL), Lis et Michel Reckinger (Reckinger Alfred), Joëlle Elvinger (Cour des comptes européenne), Gérard Thein (Bonaria Frères) et Carole Muller (Fischer)

Djémaia Badji (MJT Consulting)

Pascale Kauffman (Apollo Strategists) et Philippe Kauffman (Luxaviation Group)

Bob Kneip (Kneip Management)

Paul Weydert (Schroeder & Associés), Nathalie Muller (Schroeder & Associés), Jacques Brauch (Soludec), Jean-Lou Kremer (Resultance) et Thierry Flies (Schroeder & Associés)

Thierry Goniva, Erica Silvia Monfardini et Andrea Scammacca (B Medical Systems)

Sasha Baillie (Luxinnovation) et Nicolas Mackel (Luxembourg for Finance)

Patrick Hansen, Jana App-Sandering et Gilles Reinert (Luxaviation)

Yoon-Shin et Hugues Delcourt (Delcourt, Kim & Associates)

Marc Glodt (DSM Avocats à la Cour) et Frank Steffen (Steffen Traiteur)

Marc Giorgetti (Félix Giorgetti), Alex Giorgetti (Félix Giorgetti) et Guy Hoffmann (Banque Raiffeisen / ABBL)

David Capocci (KPMG) et Daniel Capocci (Farad I.M.)

Zhujun Xie (Chinalux) et Nadia Manzari (Schiltz & Schiltz) Laurent et Simone Schonckert (Cactus)

Marc Lauer (ACA), Anne Lauer (Swiss Re), Sarah Lentini (ACA), Eric lauer (Luxinnovation) et Guy Hoffmann (Banque Raiffeisen / ABBL)

Luca Derlin (Deutsche Bank)

Sala Makumbundu (CBA Architects) et Murielle Cornely (Lampertz Stone Designer)

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Jérôme Wittamer (Expon Capital) et Daniel Schneider (Tenzing Partners)

Anne-Sophie Dufresne (BGL BNP Paribas) et Luc Rasschaert (Wealins)

Simône van Schouwenburg (Spuerkeess) et Emanuele Vignoli (HSBC)

Nathalie Reuter et Pedro Castilho (Verbalius)

Yves Nosbusch (BGL BNP Paribas) et Claudine Bettendroffer (Silversquare Luxembourg)

Mike Koedinger (Maison Moderne) et Franz Fayot (ministre de l’Économie)

Geoffrey Nichil, Charlotte Bourret-Waton, Fabienne Daine, Alice Bodart et Marc Hotton (Foyer)

Jean-Pierre Agarra et Diane Merten (Laboratoire Therascience)

Catherine Glod et Robert Goeres (Goeres Horlogerie)

Jean Muller (Moulins de Kleinbettingen) et Benita Muller Corinne Cahen (ministre de la Famille et de l’Intégration, et à la Grande Région) et Philippe Glaesener (SES)

Romain Wolff (Banque Degroof Petercam Luxembourg), Virginie Chambon (CBRE) et Damien Chasseur (Leader Partner)

Elizabeth Benarroch (Prolink Consulting) et Hervé Gernez (Exatech / LuxGoodies)

Vincent Ulens (UnifiedPost) et Enrique Sacau (Kneip)

Pit Reckinger et Manou Hoss (Elvinger Hoss Prussen)

Dominique Hansen et Robert Glaesener (Talkwalker)

Robert Scharfe et Julie Becker (Bourse de Luxembourg)

Claude Marx (CSSF) et Lucienne Andring (BDL)

Laurent Hengesch et Alain Wildanger (Ilavska Vuillermoz Capital)

Françoise Thoma (Spuerkeess), Philippe Dupont (Arendt & Medernach) et Françoise Deutsch

Carlo Schneider

Luc Rodesch (Banque de Luxembourg) et Ferny Rodesch-Schmit

François Moyse (Moyse & Associates)

Annick et Fernand Ernster (Ernster)

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ÉDITION FÉVRIER 2023

Rédaction

Téléphone 20 70 70 E-mail press@paperjam.lu

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Jennifer Graglia (-108)

POLITIQUE ET INSTITUTIONS

Julien Carette (-116) Pierre Pailler (-109) Ioanna Schimizzi (-120)

ENTREPRISES ET STRATÉGIES

Aurélie Boob (-121) Catherine Kurzawa (-115) Thierry Labro (-105) Mathilde Obert (-114) Jérémy Zabatta (-106)

PLACE FINANCIÈRE ET MARCHÉS

Marc Fassone (-157) Benoît Theunissen (-107)

LIFESTYLE ET VIE PRATIQUE Céline Coubray (-162)

RÉSEAUX SOCIAUX Christophe Lemaire (-118)

PAPERJAM GUIDE BIOGRAPHIES ET DATA Sarah Macri (-181) Jezabel Scolastici (-183)

RELECTURE ET FACT-CHECKING

Pauline Berg, Lisa Cacciatore, Sarah Lambolez, Manon Méral

WEBPUBLISHING

Léna Fernandes, Maëlle Hamma, Didier Hiégel PHOTOGRAPHES

Romain Gamba, Andrés Lejona Guy Wolff, Matic Zorman

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

RÉDACTEUR EN CHEF PRINT AD INTERIM

Nicolas Léonard

RÉDACTEUR EN CHEF DIGITAL Nicolas Léonard

COUVERTURE

Serge Ricco

Brand Studio

Téléphone 20 70 70-300 E-mail brandstudio@maisonmoderne.com

DIRECTOR BRAND STUDIO Youcef Damardji

ASSISTANTE COMMERCIALE Céline Bayle (-303)

CONSEILLERS MÉDIA Nicolas Galtier (-318) Mélanie Juredieu (-317) Aline Puget (-323) Laurie Cros (-310) Marie Langlais (-325) Géraldine Gij (-307) Alexis Fernandez (-314)

CONSEILLERS BUSINESS CLUB Virginie Laurent (-322) Léo Santoro (-335) Mikaël Spezzacatena (-326) Valentin Morello (-320) Philippe Raphael (-332) Ray Zubairi (-324)

HEAD OF CONTENT STRATEGY Emmanuelle Thivollard

STUDIO MANAGER Sandrine Papadopoulos

MISE EN PAGE Elina Luzerne (coordination), Salomé Jottreau

Éditeur

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Rétromobile, aux petits soins pour les véhicules anciens

Dans sa rubrique Under 50, Paperjam vous propose de découvrir des entreprises qui emploient moins de 50 personnes. Peu ou – souvent – pas assez connues, elles sont dirigées par des entrepreneurs passionnés et constituent des pièces essentielles du moteur du développement économique.

À Ellange, l’atelier Rétromobile, spécialisé dans la restauration de véhicules anciens, de collection et de prestige, a été repris en 2022 par Marek Jamroz et Steven Boulot, respectivement mécanicien et carrossier. Le premier a tenu à rester dans l’atelier, les mains dans les moteurs. Le second est devenu manager de l’entreprise. C’est ce dernier qui a répondu à nos questions.

À quel âge avez-vous su que la mécanique et la carrosserie seraient votre métier ? J’ai pris un virage à 180° quand j’avais 24 ans ! J’ai une formation en hôtellerie. Mais les contraintes de ce métier m’ont fait changer de voie. Avec mon papa, j’ai travaillé sur la restauration et l’entretien de voitures anciennes. C’est devenu une passion. Voici sept ans, j’ai commencé une formation de carrossier­tôlier. Une fois celle­ci obtenue, j’ai rejoint l’atelier Rétromobile. L’aventure pouvait commencer.

Votre quotidien correspondil à ce que vous attendiez ? L’histoire s’écrit sans cesse ! J’adore ce principe de chapitres qui nous portent toujours un peu plus haut

et un peu plus loin. Mon bonheur, c’est aussi d’offrir aux clients un service digne de notre image et de partager avec eux, parfois, ce qui est inexplicable.

Quels sont les plus grands challenges auxquels votre entreprise fait face ?

Le premier : la gestion des clients ! J’observe, depuis l’après­Covid, une certaine incertitude, parfois une certaine méfiance, un contrôle de la qualité plus pointilleux. Second défi : le personnel. J’ai la chance d’avoir avec moi sept personnes qui adorent leur métier, mais qui veulent plus de sens, de reconnaissance, de gratification. Le troisième : la compétitivité.

Comment voyez-vous votre entreprise dans cinq ans ? J’espère continuer à rentrer chaque soir du travail avec le sourire et l’envie d’y retourner le lendemain !

Votre message pour les décideurs politiques du pays ? Ne nous oubliez pas ! Malgré notre amour du métier, nous sommes très exposés aux crises. Nous avons besoin de soutien

RÉTROMOBILE

Collaborateurs

8

Actionnaires

Steven Boulot et Marek Jamroz

Fondateur Axel Bauer

Depuis mai 2022, Steven Boulot (à gauche sur la photo) et Marek Jamroz (à droite sur la photo) sont officiellement les patrons de Rétromobile, dont ils étaient déjà employés. Ils nous ont ouvert les portes de leur atelier, où l’âge et le temps n’ont plus d’importance.

#Under50
Interview
« J’ai la chance d’avoir avec moi sept personnes qui adorent leur métier. »
102 FÉVRIER 2023
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