Dossier
L’abécédaire des LGBTQIA+ C’est toute une communauté riche en identités, en préférences, en attirances qui se rassemble aujourd’hui derrière l’acronyme LGBTQIA+. Avec les représentants de l’association Rosa Lëtzebuerg, nous avons souhaité prendre la mesure de toute cette diversité, lettre par lettre. Auteur S. L.
Si l’acronyme LGBTQIA+ débute par la lettre L, ce n’est pas pour rien. « Chacune des lettres est ajoutée selon son ordre d’adoption, explique Tom Hecker, président de l’association Rosa Lëtzebuerg. L’acronyme, dès lors, traduit une certaine évolution de la communauté. Elle vit, s’agrandit avec le temps, chaque catégorie gagnant à la fois en visibilité, en reconnaissance ainsi qu’en nuance. » C’est donc avec la lettre L que s’est ouvert le cycle. Elle symbolise les lesbiennes, concept qui traduit « une attirance sentimentale ou sexuelle entre personnes s’identifiant comme femmes ». La définition, simple, précise, exige toutefois de la nuance. Peuvent se réclamer lesbiennes des personnes qui ne sont pas nées « femmes », mais qui s’identifient comme telles. On doit l’origine du mot « lesbienne » à une poétesse de l’Antiquité répondant au nom de Sappho. Celle-ci est née sur une île grecque de la mer Égée, proche de la Turquie, baptisée Lesbos. « Cette femme littéraire, que l’on qualifierait aujourd’hui de bisexuelle, a notamment
LESBIENNES
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DIVERSITY & INCLUSION JUIN 2022
produit de nombreux poèmes érotiques destinés aux femmes qui vivaient sur cette île », explique Tom Hecker. L’histoire aura gardé le nom de l’île pour aujourd’hui identifier une communauté de femmes et de personnes s’identifiant comme telles partageant une même attirance affective ou sexuelle. Au Luxembourg, la communauté est aussi incarnée par le mouvement Pink Ladies, qui ne représente pas uniquement les lesbiennes, mais qui a pour ambition de fédérer les « femmes cis et transgenres qui aiment les femmes et les femmes s’identifiant comme lesbiennes, bisexuelles, asexuelles, queer ou en questionnement ». Il s’agit d’un groupe transfrontalier et multiculturel, qui accueille des femmes de tous âges. L’un des combats importants portés par les femmes réside dans la reconnaissance des familles de couples homosexuels de la même façon que pour les couples hétérosexuels. À l’heure actuelle, en effet, une femme mariée avec une femme qui a un enfant doit passer par une procédure d’adoption afin que la seconde mère soit reconnue comme parent légal.
VIVRE CACHÉ(E) ?
65 %
Au Luxembourg, 65 % des étudiant(e)s de moins de 18 ans s’identifiant comme membre de la communauté LGB ou T l’ont « toujours » ou « souvent » caché ou dissimulé (moyenne UE : 67 %). Source FRA (2013). Enquête sur les personnes LGBT dans l’UE – Enquête sur les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres dans l’Union européenne – Les résultats en bref
75 %
Au Luxembourg, trois personnes sur quatre (75 %) ne divulguent pas du tout ou seulement de manière sélective à leur lieu de travail qu’elles sont LGB ou T (moyenne UE : 83 %) Source Étude LGBT de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne de 2012
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