Chance pour tous
Une législation peu contraignante Le premier impératif est de s’assurer que les personnes porteuses d’un handicap aient suffisamment accès au monde du travail. À ce niveau, la politique a un vrai rôle à jouer en légiférant pour faciliter la mise à l’emploi de ces personnes. Aujourd’hui, la législation luxembourgeoise prévoit déjà des quotas : toute entreprise privée ou structure publique est tenue d’embaucher un certain nombre de personnes handicapées. Pour les établissements publics, 5 % des effectifs totaux doivent être composés de salarié(e)s handicapé(e)s. Pour le privé, cela dépend de la taille de la structure : au moins un(e) salarié(e) handicapé(e) à temps plein pour une entreprise entre 25 et 49 personnes ; au moins 2 % de l’effectif total pour une entreprise de moins de 300 personnes ; et au moins 4 % de l’effectif total pour une entreprise de plus de 300 salariés. Dans les faits, toutefois, cette législation ne tient pas ses promesses. «Le problème, c’est que les sanctions prévues par la loi en cas de non-respect des quotas ne s’appliquent jamais, dans la mesure où les conditions pour qu’elles soient vraiment appliquées sont très floues, explique Andrea Di Ronco. Il faudrait vraiment qu’un employeur dise ‘Je ne veux pas engager de personnes porteuses d’un handicap’ pour être sanctionné. Évidemment, cela n’arrive jamais. » Ce caractère peu contraignant de la loi fait que les quotas théoriques que devraient atteindre les différentes entreprises et structures publiques ne sont, en pratique, jamais atteints. Pour Info-Handicap, il apparaît urgent de renforcer l’arsenal législatif en la matière. « Quel que soit le sujet, les grands changements qui interviennent dans nos sociétés le font toujours par le biais de lois plus contraignantes. Sans Code de la route, ce serait toujours le chaos ! », illustre Andrea Di Ronco.
Marielle Voisin
Chacun de nous, au cours de sa vie, peut être limité par une affection ou un handicap divers. Le sujet du handicap concerne donc toutes les entreprises. Pourtant, la réglementation reste peu ambitieuse en la matière, contrairement aux initiatives lancées par des acteurs privés et publics.
Perdre un peu de mobilité, avoir des problèmes de vue ou d’audition importants, souffrir de troubles mentaux… qu’ils soient congénitaux ou qu’ils résultent d’accidents de la vie, ces handicaps rendent notre existence plus difficile au quotidien. C’est notamment le cas dans le cadre du travail, où ils ne sont pas toujours perçus par l’employeur… car ils ne sont ni visibles ni explicités par l’employé(e). « Il faut savoir que plus de 80 % des handicaps ne sont pas des handicaps physiques», précise en effet Andrea Di Ronco, collaborateur au service Information juridique de l’asbl Info-Handicap. Pour permettre à une personne porteuse d’un handicap de s’épanouir dans sa fonction et de faire pleinement profiter de ses compétences à son employeur, il convient donc de structurer l’approche que l’on a du handicap en entreprise.
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Handicap en entreprise : loin des quotas espérés