Mayotte Hebdo n°1070

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LE MOT DE LA RÉDACTION

QUEL AVENIR POUR MAYOTTE ? Alors que l’hexagone se déchire sur la loi immigration, le 101ème département regarde ces débats de loin et espère ne pas être oublié dans ce texte. En effet, le territoire subit une forte immigration depuis des années, malgré les moyens mis en place par le gouvernement pour empêcher les étrangers d’entrer à Mayotte. L’immigration est devenue incontrôlable et l’île et ses habitants doivent composer avec ses conséquences. Les salles de classes sont surchargées, les bidonvilles jonchent sur les hauteurs des grandes villes, et les actes de violence sont de plus en plus fréquents. Existe-t-il réellement un lien entre l’immigration et l’insécurité grandissante à Mayotte ? Chacun y va de son avis, mais les Mahorais ont tendance à répondre oui. Une chose est sûre, les auteurs de cette délinquance sont de plus en plus jeunes et violents. Pour l’instant, il est difficile de croire à un avenir meilleur pour cette belle île aux parfums. Bonne lecture et bonnes vacances à tous, Raïnat Aliloiffa

© Photo : Dorian Prost

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tchaks Restriction d’eau allégée

La pluviométrie et l’augmentation de la capacité de production d’eau potable permettent un retour aux 24 heures (de 16h à 16h) de l’eau. Le nouveau rythme, dont la base reste deux jours sans et un jour avec, sera en vigueur à partir de ce vendredi 22 décembre, annonce la préfecture de Mayotte. Cela ne signifie pas que le département est sorti de la crise de l’eau. Les habitants de l’île vont devoir vivre avec les coupures encore un bon moment à cause de sécheresse de l’an dernier et du manque d’infrastructures pour produire de l’eau potable.

Le SMUR ne prendra plus en charge les patients de nuit Nora Oulehri, la directrice médicale du Samu à Mayotte, a annoncé ce mardi 19 décembre, que les ambulances ne prendront plus en charge les patients une fois la nuit tombée et jusqu’à nouvel ordre. La raison ? Une nouvelle agression perpétrée sur une équipe du service médical ambulant à Majicavo dans la nuit de lundi à mardi. Il n’y a pas de blessés physique, mais les soignants se disent « profondément choqués ». Pour rappel, le 14 décembre, des cadres du personnel hospitalier de Mayotte avaient rencontré le préfet Thierry Suquet. Ils réclamaient alors un renforcement de la sécurisation des voies publiques pour le transport des patients.

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Les attaques en mer Rouge ont des conséquences à Mayotte

Mayotte devrait subir les conséquences de la guerre israélo-palestinienne et des attaques des navires marchands en mer Rouge par les rebelles yéménites Houthis. CMA CGM, le géant français du transport de conteneurs et le premier à fréquenter le port de Longoni, a décidé de ne plus faire transiter ses navires par le canal de Suez. Tous les prix à la consommation sont donc appelés à augmenter dans un avenir proche. En effet, les marchandises en provenance d'Europe ne pourront plus être acheminées par cette voie maritime qu’est le canal de Suez reliant la mer Méditerranée à la mer Rouge, donc à l'Océan Indien. Un raccourci synonyme de gain de temps et de moindre coût pour le fret de marchandises transporté par bateau.

Le mahorais Ikibal Boinali parmi les lauréats des talents de l’Outre-mer La cérémonie récompensant les personnalités ultramarines, les dixièmes Talents de l’Outre-mer étaient organisés, au musée du Quai Branly, à Paris, le 14 décembre. Le Comité d’action sociale en faveur des originaires des départements d'Outre-mer en métropole (Casodom) y a décerné 48 trophées dans des domaines aussi variés comme la culture, les arts, l’économie, la médecine, la politique, l’ingénierie ou le management. Seul Mahorais de la liste, Ikibal Boinali, 28 ans, fait partie des sept récompensés dans la catégorie arts, droit, science po, gestion publique et économie. Celui qui est directeur financier adjoint à la chambre de commerce et de l'industrie (CCI) de Mayotte a exercé à New York comme auditeur senior chez KPMG, l’un des quatre grands groupes mondiaux d’audit et de conseil.


MAYOTTE VUE DE L’HEXAGONE : « BEAUCOUP IGNORENT OÙ ÇA SE TROUVE SUR UNE CARTE ! » Publié le 19.12.2023 sur Ouest-France, par Valérie Parlan

À Albi, dans le Tarn, une association de Mahorais installés dans l’hexagone entretient et promeut la culture de l’île. Une opportunité de raconter autrement leur île natale. Safinati Bahedja n’en revient toujours pas. Quand elle regarde la vidéo postée sur les réseaux sociaux, elle ne cesse de répéter : « Mais comment notre île en est arrivée là ? » Sur les images tournées à Mayotte, deux personnes rentrant du travail se font agresser dans leur véhicule. Un coup de marteau lancé dans le pare-brise. « Vous vous rendez compte, vous allez au travail un matin et, le soir, vous ne savez pas si vous allez rentrer vivant… Non, vraiment, on ne reconnaît plus notre Mayotte. » À ses côtés, son frère Chahidi et sa sœur, Nida, en conviennent, la vie sur leur île natale n’a jamais été aussi « dure » à raconter.

essentiel. Dans la fratrie de neuf enfants arrivés pour leurs études, la plupart se sont installés dans le Sud-Ouest. Chahidi est agent municipal, Nida cheffe d’équipe dans une entreprise pharmaceutique et Safinati, cuisinière. « Nos danses, nos chants, nos fêtes traditionnelles font tellement partie de nous, explique Nida. C’est dommage de ne pas en faire profiter nos voisins et amis de l’Hexagone. C’est l’occasion de mieux faire connaître Mayotte parce que c’est fou comme beaucoup ignorent ne serait-ce que là où ça se trouve sur une carte ! »

Entretenir et partager la culture mahoraise

À la maison de quartier de Cantepau, les membres de l’association se retrouvent régulièrement pour danser, chanter ou préparer des évènements particuliers comme le Carnaval d’Albi. Une institution locale, qui chaque mois de février, rassemble des milliers de participants. « Cette année, le thème, ce sont les diablotins. Pour le déguisement, on réfléchit à un rappel de notre culture. Peut-être que l’on va imaginer des djinns », sourit Nida. Un clin d’œil aux créatures surnaturelles de la mythologie arabique et à la religion musulmane, majoritaire à Mayotte. « Les gens savent peu qu’un département français est à 95 % musulman et que tout se passe très bien », renchérit Safinati. Les valeurs de solidarité, d’entraide et d’ouverture aux autres fondent aussi l’association. « On est réputés être très discrets, reconnaît Chahidi, mais

Pourtant, ils aimeraient tant que Mayotte rayonne par bien d’autres faits d’actualité que ceux récurrents de l’insécurité, de l’immigration clandestine, de la pénurie d’eau… Et c’est bien pour montrer un autre visage de leur département qu’ils se sont engagés dans l’association des Mahorais d’Albi (Tarn). Nida, 30 ans, en est la présidente depuis 2019. « Cette association existe depuis une vingtaine d’années et a été créée par des Mahorais installés dans le Tarn et qui voulaient entretenir, partager leur culture et la transmettre aussi à nos enfants. » Pour la famille Bahedja, arrivée dans la région Occitanie dans les années 2000, se rassembler autour des piliers de la culture mahoraise est

« Nous avons construit notre vie ici »

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quand il s’agit de mettre en valeur notre île, nous nous serrons les coudes. » De retour dans l’Océan indien lors de vacances auprès de leurs parents restés là-bas, ils ne se voient pas y repartir définitivement. « Nous avons construit notre vie ici, renchérit-il. Nous sommes très bien intégrés. »

« Nos parents ont connu une île tellement plus tranquille » Et quand le froid hivernal les rend nostalgiques de la chaleur du pays, ils se plaisent à vanter les beautés de l’île à leurs amis et collègues de l’hexagone. Safinati aime raconter qu’elle a, par exemple, convaincu une connaissance de son travail de partir à Mayotte en vacances. « Elle en est revenue enchantée, tellement étonnée de trouver des plages paradisiaques, un accueil formidable

des habitants. Bien sûr, elle a reconnu que côté sécurité, il fallait faire attention… » Une situation qui rend tellement « triste » leur famille mahoraise. « Nos parents ont connu une île tellement plus tranquille, poursuit Nida. Avec une cohabitation jusqu’alors sereine avec nos voisins Comoriens. Chez nous, nos arrières grands-parents étaient des Comores. Toutes les familles sont liées alors c’est difficile de voir aujourd’hui toutes ces communautés se rejeter. » À Albi, loin des heurts et des querelles politiques, Nida se réjouit de proposer une autre vision de l’île aux parfums. En enroulant son salouva, tenue traditionnelle mahoraise, autour de ses épaules, elle glisse, ravie : « Bientôt, une autre association va faire vivre notre culture ici et notamment l’art de la cérémonie du debaa qui est très encore très pratiqué par les femmes de Mayotte. On danse, chante notre tradition, c’est très beau… »

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Violence juvénile :

le fléau de Mayotte

IL NE PASSE PAS UN JOUR SANS QUE L’ON PARLE D’AGRESSION PHYSIQUE, DE VANDALISME, DE CAMBRIOLAGE ET AUTRES ACTES DE VIOLENCE. ILS SONT DEVENUS LE QUOTIDIEN DES HABITANTS DE MAYOTTE. POURTANT, IL Y A DIX ANS, LE DÉPARTEMENT VIVAIT ENCORE DANS LA SÉRÉNITÉ. MAIS FORCE EST DE CONSTATER QUE CE N’EST PLUS CAS. L’INSÉCURITÉ RYTHME LA VIE DE LA POPULATION. ET LES AUTEURS DE CES ACTES DE VIOLENCE SONT DE PLUS EN PLUS JEUNES. COMMENT EXPLIQUER CE PHÉNOMÈNE ? QUI SONT CES INDIVIDUS QUI TERRORISENT LE TERRITOIRE ? ET COMMENT SONT-ILS PRIS EN CHARGE ? NOUS VOUS APPORTONS DES ÉLÉMENTS DE RÉPONSE DANS CE DOSSIER.

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DOSSIER

Raïnat Aliloiffa

REPORTAGE

« JE PENSE QUE LA CLANDESTINITÉ JOUE UN RÔLE IMPORTANT DANS CETTE VIOLENCE » DEPUIS UNE DIZAINE D’ANNÉES, L’INSÉCURITÉ EST GRANDISSANTE À MAYOTTE. LES ACTES DE VANDALISME ET LES AGRESSIONS SONT DE PLUS EN PLUS VIOLENTS. ILS RYTHMENT ÉGALEMENT LE QUOTIDIEN DES HABITANTS DE L’ÎLE. UN PHÉNOMÈNE QUI S’EXPLIQUERAIT PAR L’IMMIGRATION CLANDESTINE ET L’ÉVOLUTION DE LA SOCIÉTÉ.

« LA RELIGION NE FONCTIONNE PLUS CAR NOUS NE SOMMES PLUS AUSSI SPIRITUELS QU’AVANT » « Le premier phénomène de violence officielle a émergé en 1993 », se souvient Salim Mouhoutar, auteur-conférencier et membre de l’Observatoire des violences de Mayotte ainsi que l’Observatoire pour la parentalité de l'océan Indien. À l’époque, des organisations syndicales revendiquaient une augmentation du salaire minimum. En marge de cela, des individus ont brûlé les locaux des services fiscaux, l’office du tourisme et la caisse de sécurité sociale. Après cela, les épisodes de violence sont ponctuels à Mayotte jusqu’en 2012. « Cette année marque un grand tournant. Un adolescent a été poursuivi par un groupe d’autres jeunes et a été poignardé au lycée Bamana à

Mamoudzou », raconte Salim Mouhoutar. C’est le début du chaos pour les Mahoraises et Mahorais puisque les actes sont de plus en plus violents et leurs auteurs de plus en plus jeunes. Selon l’auteur-conférencier, ce phénomène s’explique en partie par les conditions de vie des personnes en situation irrégulière sur le territoire. « Je pense que la clandestinité joue un rôle important dans cette violence. Lorsque vous vivez dans la clandestinité administrative, on est menés à se débrouiller. Si à Mayotte, on était comme dans n’importe quelle autre région de France où les étrangers sont autorisés à exister, on aurait eu moins de violence. Mais chez nous l’étranger est bien là mais il n’a pas la possibilité d’exister », affirme-t-il avant d’ajouter que rien ne justifie la violence.

L’AUTORITÉ TRADITIONNELLE N’EST PLUS ADAPTÉE L’évolution de la société a également un rôle à jouer dans cette violence juvénile. Les schémas d’autorité traditionnels ne sont plus en adéquation avec la nouvelle génération. Il s’agit de la famille, de la communauté et de la religion qui régissaient le fonctionnement de la vie en société. Aujourd’hui ces trois institutions n’ont plus la même importance. « On passe d’une société qui était jadis collective et communautaire à une qui est individuelle. Avant la communauté primait sur l’individu, et on existait seulement si on appartenait à un groupe », rappelle

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« LES PÈRES DOIVENT PRENDRE LEURS RESPONSABILITÉS » le membre de l’Observatoire des violences de Mayotte. Ce qui n’est plus le cas de nos jours puisque l’individualisme a pris le dessus. La religion est également reléguée au second plan, pourtant les maires, le conseil départemental et même la préfecture ont souvent essayé d’inclure le cadi (autorité religieuse) dans les solutions de lutte contre la délinquance. « La religion ne fonctionne plus car nous ne sommes plus aussi spirituels qu’avant. Autrefois nous avions plein de croyances, les enfants allaient à l’école coranique pour apprendre l’islam mais aussi le respect, l’hygiène, les bonnes manières. Aujourd’hui ce n’est plus le cas et les parents ne compensent

pas le travail que faisait l’école coranique », explique Salim Mouhoutar.

LE RÔLE DES PARENTS La composition des familles a également évolué au fil des années. Les familles monoparentales sont plus nombreuses et ce sont souvent les mères qui s’occupent des enfants. « Les pères doivent prendre leurs responsabilités, qu’il soit avec la mère ou pas. Même s’ils sont ensemble, aujourd’hui le papa est comme un invité d’honneur chez sa femme. Il fait juste acte de présence », dénonce le professionnel. Il estime que les deux parents doivent « guider » leurs enfants dans la vie et les inciter à faire les bons choix. L’éducation est l’une des clés qui permettront à Mayotte de sortir de ce fléau de la violence. Mais cela ne suffira pas. Salim Mouhoutar préconise de créer ce qu’il appelle « le droit commun plus ou moins institutionnel ». Cela consiste à réduire l’inégalité sociale et « autoriser aux étrangers d’exister sur le territoire comme cela se fait en métropole. » Un point de vue qui ne fait pas l’unanimité à Mayotte et encore moins en France hexagonale.

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DOSSIER

Propos recueillis par Marine Gachet

JEUNESSE

« CES JEUNESLÀ N’ONT PAS DE MODÈLE DE RÉUSSITE DANS LEUR QUARTIER » L’ASSOCIATION WENKA CULTURE, SITUÉE À KAWÉNI, VIENT EN AIDE AUX JEUNES DE CE VILLAGE DE MAMOUDZOU EN LEUR MONTRANT LE CHEMIN VERS L’EMPLOI. UNE PARTIE D’ENTRE EUX A UN PASSÉ DE VIOLENCE. OMAR SAÏD, LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’ASSOCIATION, REVIENT SUR LA FAÇON DONT LA STRUCTURE AIDE CES INDIVIDUS À SORTIR DE LA DÉLINQUANCE TOUT EN NOUS EXPLIQUANT CE QUI, SELON LUI, EST LA CAUSE. Mayotte Hebdo : Votre association, Wenka Culture, est connue pour travailler avec les jeunes de Kawéni avec ses chantiers d’insertion. Pouvez-vous expliquer comment ? Omar Saïd : Wenka Culture est une SIAE, une structure d'insertion pour l’activité économique, donc agréée par l'État, par le ministère du Travail. C’est un modèle entre l'économie et le social. Il faut savoir que les SIAE sont régies par le code du travail. Et pour pouvoir rentrer dans les SIAE, il y a des critères d'éligibilité. Les profils concernés vont par exemple être les seniors, les jeunes en situation d'oisiveté ou encore les jeunes qui sortent de prison.

Omar Saïd est le directeur général de l’association Wenka Culture, basée à Kawéni, Mamoudzou.

« ON PEUT ENCORE SAUVER CES GAMINS » On a un panel de personnes qu’on appelle des personnes non employables, c’est à dire qu’elles ont des difficultés à trouver un emploi. Donc on les prend en charge et on les met dans un parcours d'insertion, avec un encadrant technique et un conseiller

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« J’AI EU BEAUCOUP DE MAL À M’INSÉRER ET AUJOURD'HUI, JE SERS UN PEU DE MODÈLE POUR CES JEUNES » en insertion professionnelle, pour les accompagner et les rendre employables. M.H. : Vous venez d’évoquer différents profils, mais y’a-t-il beaucoup de jeunes coutumiers des violences ? O. S. : Dans notre association la moyenne d'âge est de 24 ans. Donc on s’occupe beaucoup des jeunes, on en a douze actuellement. On travaille notamment avec la Protection Judicaire de la Jeunesse (PJJ), qui nous envoie des jeunes. En 2022, je me souviens, on en avait un qui venait de sortir de prison, et deux jeunes qui étaient tête de file d'une bande rivale à Kawéni. On les a recrutés chez nous, on leur a donné un contrat, on leur a confié des responsabilités et nous avons vu leur changement petit à petit. C’est parce qu'on leur a donné des opportunités alors qu’ils n’en avaient pas. Quand on les a responsabilisés, quand ils ont touché leur premier salaire à la fin du mois, quand ils ont vu ce qu'ils ont gagné, on a vu le changement d’attitude et de discours chez eux. On a vu leur attitude changer, on a vu le discours changer. C'est pour cela que je dis toujours que les SIAE sont parmi les solutions à cette délinquance-là. Le jeune a un conseiller en insertion professionnelle (CIP), qui va l’aider à monter un projet professionnel s’il en a un, et s’il n’en a pas du tout, il va lui en monter un pour qu'il puisse savoir ce qu'il veut faire dans la vie. Et on a aussi ce que l'on appelle un encadrant technique qui va le former à un métier. Je vais donner un exemple. Il y en a un qui est rentré dans notre chantier d'insertion mais qui voulait être ambulancier. Donc on lui a donné un support de travail, à travers nos chantiers d’insertion, pour qu'il puisse développer le savoir-faire et le savoir-être professionnel, pour qu’il se réveille le matin, qu’il sache respecter un règlement intérieur, l’autorité, son supérieur. Et en même temps, le CIP l’accompagnait pour passer des formations pour être ambulancier. Et aujourd'hui, il est ambulancier en Petite-Terre. Je le vois quelques fois sur la route avec les ambulances et il est super content. Il faut leur montrer que ce genre d’opportunité existe. M.H. D’après votre expérience auprès de cette tranche d’âge, vous pensez que c’est le manque d’opportunité qui conduit à la violence ? O.S. : C'est exactement ça. C'est un manque d'opportunités, de perspectives, de valorisation. Personne ne voit ni ne regarde ces jeunes-là, et ils n’ont pas de modèles de réussite dans leur quartier.

Si on ne leur donne pas ces perspectives-là, ils se retrouvent tout seul dans un tourbillon où ils se disent “De toute façon, dans mon quartier ou dans mon village personne n’a réussi, donc pourquoi moi ?”. Moi j’ai eu beaucoup de mal à m’insérer. Aujourd'hui, je sers un peu de modèle justement pour ces jeunes-là. Il y en a qui me demande des conseils, des idées, que ce soit dans les études ou autre, et j’en suis ravi. Moi j’ai aussi fait pas mal de bêtises quand j’étais jeune. C’est le sport qui m’a aidé. Au collège, il y avait un professeur de sport qui a remarqué mes capacités en l'athlétisme. Cela m’a permis de faire de l’athlétisme à haut niveau. C’est le sport qui m’a aidé à sortir de la violence, parce qu’a Kawéni, la violence elle est là depuis des lustres. Et après ma carrière sportive, je me suis mis dans les études jusqu’à avoir un master. Dans le sport, il y a aussi la notion de responsabilité, d’être payé que par le fruit de ses efforts. M.H. : Constatez-vous une réelle différence chez ces jeunes une fois qu’ils ont commencé à travailler sur les chantiers d’insertion de votre association ? O.S. : La différence est là, la différence est frappante. Quand ils commencent à toucher leur premier salaire, quand ils ont un bulletin de salaire avec leur nom, c’est quelque chose d’incroyable chez eux. Donc on voit la différence, mais surtout on les responsabilise. On leur dit “tu es responsable de ça, alors si ça se passe mal, c’est de ta faute, pas de celle de quelqu’un d’autre”. M.H. : Est-ce qu’on peut considérer les chantiers d’insertion comme une solution à la violence à Mayotte ? O.S. : La situation qu’on connaît actuellement n’est pas une fatalité. On peut encore faire quelque chose, on peut encore sauver ces gamins. Il y a les idées, mais maintenant il faut mettre un coup d’accélérateur. Les associations, ce sont les premiers outils qui travaillent avec ces jeunes-là, donc il faut les aider, les regrouper. Après, il ne faut pas juste avoir un projet associatif. Aujourd'hui, dans ces quartiers-là, il faut avoir un vrai projet économique, social et solidaire. Ce n'est que comme ça que ça peut marcher. Parce que si on fait que du social, et qu’il n’y a pas d’économie dedans, au bout d’un moment le jeune va se dire « Le bénévolat c’est bien, mais jusqu’à quand ? ». Si dans ces projets-là on a du social tout en rajoutant un peu d’économie en créant des emplois, je pense qu’on peut sauver ces jeunes. Ils ont juste besoin d'être valorisés, qu’on leur montre des perspectives et surtout faire ce travail de modèle. En métropole, on a des modèles de gens des quartiers qui réussissent, on les met en avant, mais à Mayotte, je n’ai pas encore vu un jeune de ma commune qu’on a valorisé. Or les jeunes font ce qu’ils voient, donc s’ils voient un des leurs monter un business, devenir ingénieur, architecte, journaliste, ils vont se dire « C’est possible, je peux faire comme lui ».

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DOSSIER

Samuel Reffe

REPORTAGE

« LE LIEN DE CONFIANCE EST LONG À METTRE EN PLACE » EN SÉCURISANT LES ABORDS DES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES, DES ASSOCIATIONS COMME FAHAMOU MAECHA RÉALISENT DES PRISES DE CONTACT AVEC LES JEUNES À LA DÉRIVE ET TENTENT DE LES INTÉGRER DANS LA SOCIÉTÉ.

« NOTRE OBJECTIF EST DE DÉSAMORCER DES SITUATIONS QUI PEUVENT DÉGÉNÉRER »

Erwan, éducateur spécialisé, Mouhamadi Colo et Madjinda Mounaya, en charge de la prévention spécialisée à Fahamou Maecha.

Elles sont en quelque sorte le « métronome » des violences urbaines sur l’île. En sillonnant les zones jugées criminogène de Mayotte, les associations qui prennent part, depuis 2020, au dispositif des Groupes de médiation citoyenne (GMC), mis en place par l’Etat, vont au contact de la jeunesse mahoraise. Recrutés dans le cadre de contrats aidés « parcours emploi compétences », leurs médiateurs agissent en groupe afin de lutter contre les violences urbaines et de prévenir la délinquance. Si le dispositif a été renouvelé en octobre dernier, les missions ont évolué, dans la continuité des actions déjà entreprises.

« Les médiateurs sont sollicités aux abords des établissements scolaires en journée et à la sortie des élèves. Ils doivent aussi travailler davantage dans les villages, particulièrement au sein des quartiers aux abords des établissements scolaires », explique Erwan, éducateur spécialisé au sein de l’association Fahamou Maecha, chargée d’une mission de médiation sociale à Acoua et Dzoumogné. « Notre objectif est de désamorcer des situations qui peuvent dégénérer. Mais tout n’est pas simple à Mayotte, beaucoup d’éléments et de facteurs font qu’on ne maîtrise pas tout. » poursuit-il.

ROMPRE AVEC L’ISOLEMENT Chaque jour, en période scolaire, douze agents sont mobilisés à Dzoumogné, trois à Acoua. De quoi rassurer les esprits des habitants. L’école d’Acoua a été la cible d’une violente intrusion vraisemblablement commise par un groupe extérieur à la rentrée. Sur le terrain, les médiateurs réalisent des « rondes » en trinôme entre 6 h et 19 h. Un moyen simple pour sécuriser l’arrivée des bus, dissuader les caillassages, voire accompagner

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Maraude des médiateurs à Dzoumogné, à proximité

« IL FAUT CRÉER DEUX, TROIS, VOIRE UNE DIZAINE DE CONTACTS AFIN QUE ÇA SE PASSE BIEN » certains élèves jusqu’à leur domicile depuis l’école. Cette présence permet également aux agents d’orienter des jeunes vers l’association qui propose également, via une vingtaine d’éducateurs spécialisés, une série d’actions et d’ateliers afin de permettre aux jeunes marginalisés de

rompre avec l’isolement ou les effets néfastes des bandes qui font la loi dans leur commune. « Chez certains jeunes, il faut créer deux, trois, voire une dizaine de contacts afin que ça se passe bien. Le lien de confiance est long à mettre en place » constate Erwan. La plupart des jeunes qui passent par les locaux de l’association à M’tsangamouji sont en rupture avec le système scolaire, ou n’ont simplement pas pu l’intégrer. Fahmou Maecha les oriente alors vers le centre académique pour la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés (CASNAV). Ceux qui n’ont pas la chance d’intégrer un établissement scolaire peuvent toujours prendre part aux accueils de jour des jeunes non-scolarisés, à M’tsangamouji ou encore à Bouéni.

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DOSSIER

TRIBUNE

Quelques jours avant l’arrivée de la première ministre Elisabeth Borne à Mayotte, l’auteur et conférencier Salim Mouhoutar a écrit une tribune pour mieux comprendre les causes de la violence juvénile qui sévit dans le département. La voici en intégralité

AU SUJET DES RELATIONS CONFLICTUELLES A MAYOTTE

LES PHÉNOMÈNES DE VIOLENCE SONT AUSSI VIEUX QUE LE MONDE. SI PAR LE PASSÉ, LA VIOLENCE À MAYOTTE S’EXPRIMAIT DANS UN CADRE RITUALISÉ NOTAMMENT LE « MURINGUE », ET QUI AVAIT POUR EFFET L’INSTAURATION ET L’ENTRETIEN DES RELATIONS PACIFIQUES ENTRE LES INDIVIDUS ET LES GROUPES, FORCE EST DE CONSTATER QUE DEPUIS 2012, DATE À LAQUELLE, UN JEUNE DE 17 ANS EST POIGNARDÉ À MORT DANS L’ENCEINTE DU LYCÉE BAMANA À MAMOUDZOU, ON RECOURT DE PLUS EN PLUS À LA FORCE À DES FINS DE DOMINATION, D’ACCAPAREMENT, OU DE DESTRUCTION. DEPUIS, UNE CHOSE SEMBLE FAIRE L’UNANIMITÉ À MAYOTTE. IL S’AGIT DE L’ÉVIDENCE D’UNE VIOLENCE JUVÉNILE SOUTENUE, QUI SE VIT PAR LA POPULATION EN TERMES D’INSÉCURITÉ. ET EN CE MOIS DE NOVEMBRE NOIR, CETTE QUESTION DE LA VIOLENCE JUVÉNILE EST DE NOUVEAU AU CENTRE DES PRÉOCCUPATIONS ET DES DISCOURS PUBLIQUES ET POLITIQUES À MAYOTTE. RISUHUKARIBISA (BIENVENUE) Les Mahorais ne manqueront pas à leur grande tradition d’hospitalité. Ils regardent comme un honneur et un signe remarquable de considération, la visite le 8 décembre prochain, de la Première Ministre E. BORNE, accompagnée de ses Ministres de la Santé et celui en charge des OutreMer. Pour l’heure et malgré le contexte social lourd, de crise d’eau, que vivent les Mahorais depuis plusieurs mois et qui s’est aggravée avec cette nouvelle crise exceptionnelle de violence juvénile, Mayotte est unie pour souhaiter à Madame la Première Ministre, une très sincère bienvenue chez elle à Mayotte.

UNE VIOLENCE AU CŒUR DE L’ACTUALITÉ Au mois de novembre de cette année 2023, plusieurs faits-divers graves impliquant des jeunes ont eu lieu dans des nombreuses communes de l’île, notamment à MAMOUDZOU, KOUNGOU, TSINGONI, DEMBENI, OUANGANI et SADA. Ces faits qui n’en restent pas moins très graves (callaissage, incendie des véhicules, des cases et maisons d’habitation, violences physiques…) mettent la société mahoraise, en présence d’une situation de rupture, marquée par des conduites de plus en plus agressives des jeunes et peu courantes dans le réseau traditionnel d’autorité. Les mahorais parlent d’un « Novembre noir ». En effet, à la différence de la jeunesse mahoraise d’antan où les situations de rupture sociale étaient facilement maîtrisables par les procédures traditionnelles de régulation sociale et de gestion de conflits (RADHI) (Bénédiction) ou le (SULUHU) (Réconciliation), qui tendaient principalement à rétablir l’ordre social et l’unanimité au sein du groupe

social, succède de nos jours la spirale sans fin des conflits, des ruptures des liens familiaux et sociaux, des problèmes de scolarité, des comportements à risque, des frustrations, de délinquance juvénile et des violences jusqu’à l’homicide en (2013, 2017, 2019, 2020…). Cette situation suscite de nombreuses réactions publiques dans les réseaux sociaux, dans la population et chez leurs élus. Tous expriment leur volonté de lutter contre cette violence juvénile et sollicitent le soutien du gouvernement qui donnerait à cette lutte la dimension nécessaire à sa réussite. Par ailleurs, cette violence s’exprime le plus souvent sous forme d’affrontement entre bandes rivales de deux villages différents (COMBANI/MIRENENI, ILONI /DEMBENI par exemple). Et c’est leur caractère non maîtrisable et surtout l’usage d’armes d’anéantissement qui caractérisent cette violence.

PREMIÈRE CAUSE : L’IMMIGRATION CLANDESTINE Malheureusement, tous ces faits divers sont les symptômes bien visibles de ce nouveau syndrome qui affecte l’actuelle société mahoraise. Il s’agit de ce décor désormais permanent de la déferlante migratoire clandestine dans le département le plus pauvre de France avec ses bidonvilles tentaculaires. Cette immigration clandestine est aujourd’hui une des questions sociales les plus sensibles à Mayotte en raison de l’attractivité de l’île de Mayotte pour les populations des îles voisines et plus particulièrement, des Comores, mais aussi de Madagascar, de Maurice, des pays d’Afrique de la zone des Grands Lacs et des Etats bordant le Canal du Mozambique. Ces migrants sont attirés par des salaires beaucoup plus élevés à Mayotte que ceux pratiqués dans leurs îles ou pays respectifs. Malheureusement, force est de

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constater que, cette forte attractivité, légitime pour chaque individu désireux d’améliorer son niveau de vie, ne s’opère pas le plus souvent dans la légalité et entraîne une situation exceptionnelle pour le département français le plus jeune et le plus pauvre de France. Ce flux d’immigration est rendu plus aisé par la situation géographique de Mayotte, située à 70 km de l’île d’Anjouan et à proximité des côtes africaines et de Madagascar dont les côtes les plus proches se trouvent à 350 km des côtes mahoraises. Sans renier en rien la tradition d’hospitalité de la République française, d’accueillir les ressortissants de ses anciens territoires, mais Mayotte, petite et fragile, est au bord de toutes les ruptures sociales, et que les conditions du séjour clandestin exposent la population immigrée elle-même à tous les dangers, notamment : logement insalubre et délinquance élevée. Sur ce dernier point, il semble qu’il soit interdit d’énoncer à Mayotte l’évidence pourtant bien réelle d’un taux de délinquance beaucoup plus fort chez les clandestins. Ce serait une manifestation de racisme et de xénophobie, alors qu’aucun mahorais ne dit que les Comoriens sont naturellement plus délinquants. Ils disent seulement que toute population vivant dans la clandestinité administrative et la pauvreté économique est condamnée à recourir plus que d’autres à la délinquance. Même si les Mahorais compatissent aux problèmes des clandestins, à leur habitat précaire, à leurs conditions d’hygiène défavorable, à leurs difficultés économiques et sociales, ils ne peuvent néanmoins accepter que les services publics mahorais soient submergés par l’immigration clandestine, que les terrains urbains soient envahis par des bidonvilles, que la délinquance et la violence progressent de façon alarmante, que tous les trafics s’installent entre les Comores et Mayotte. En bref, Mayotte hérite de la misère dont profitent les dirigeants comoriens. La population clandestine est évaluée au tiers de la population mahoraise. Dans quelle autre collectivité de la République accepteraiton de tels ratios ? On dit souvent aux Mahorais que l’immigration clandestine serait inévitable à raison de la proximité et des différences de niveaux de vie. Il convient de préciser ici que ces facteurs sont les mêmes –et parfois

plus puissants entre le MAROC et l’ESPAGNE ou entre la TURQUIE et la GRECE, et pourtant l’immigration y est fortement maitrisée. À laisser l’immigration progresser audelà du niveau déjà atteint, on risque d’autres problèmes autrement plus graves. En effet, nombreux sont ceux qui pensent que Mayotte est une poudrière qui risque de s’embraser très prochainement.

DEUXIÈME CAUSE : LES INÉGALITÉS SOCIALES Les liens entre l’inégalité et qualité de vie ne sont pas inédits, ils sont évidents. Non seulement les inégalités ont toujours été responsables de divisions, mais elles sont tenues responsables des nombreuses divisions rencontrées dans les sociétés. À Mayotte, elles sont responsables de la compartimentation de la société mahoraise en plusieurs groupes sociaux, qui contribuent chacun à sa manière à la construction de la nouvelle société mahoraise. D’un côté, les français (métropolitains et locaux) et de l’autre côté, la population étrangère comprenant celle en situation régulière (ESR) et celle en situation irrégulière (ESI), appelés communément (clandestins). Constatons également que cette nouvelle société a fait émerger de nouveaux types d’individus notamment les clandestins, les sans papiers, les coupeurs de routes, les réfugiés, les enfants du juge ou les mineurs isolés étrangers. Cette inégalité aggrave la pauvreté relative et l’infériorité relative. Elle compromet ainsi la liberté, comprise comme le sentiment de ne pas être méprisé et traité en inférieur. Pour conclure, entre immigration clandestine et inégalités sociales s’installent à Mayotte des rapports qui sont souvent défavorables à l’amitié et la participation à la vie collective. L’égalité sociale et une meilleure maitrise de migration, constituent les conditions sine qua non de bonnes relations sociales dans l’Ile aux parfums. Salim MOUHOUTAR Auteur-Conférencier Membre de l’Observatoire des Violences de Mayotte Membre de l’Observatoire de la Parentalité de l’Océan Indien

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Audrey Margerie

LA COMMISSION ENVIRONNEMENT DE MAYOTTE LANCE L’ALERTE Le conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement de Mayotte a transmis aux élus du département, jeudi 14 décembre, plusieurs recommandations pour assainir d’urgence l’île. Après un an de recherches, le bilan est catastrophique. « Seulement 18 % du territoire urbanisé, villages et gros bourgs, sont raccordables à un réseau collectif d’assainissement. Et quand on est raccordé, l’eau est mal traitée », fulmine Amélie Springer, architecte et membre de la commission environnement du conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement à Mayotte. Le schéma directeur d’assainissement des eaux usées (SDAEU) de 2015 prévoyait que plus de 53% de ce territoire serait raccordable à l’horizon 2030. Ce jeudi, la commission a signé, après un an de recherches, une auto-saisine. Le document recueille près d’une trentaine de recommandations au sujet du système d’assainissement de l’île, déjà transmis aux élus du Département. Parmi ces préconisations, la commission évoque la création d’un office de l’eau (prévu pour 2024). « Dans tous les autres départements, il y a un agent de l’eau. Mayotte n’en a pas malgré tous ses problèmes auxquels elle est confrontée », commence à lister la conseillère, également vice-présidente de l’Ordre des architectes La Réunion-Mayotte.

Un manque de contrôles « On a besoin de formations, de montée en compétences des techniciens. » La commission recommande de développer les Services publics d’assainissement non collectif (Spanc), constitués de personnes formées pour contrôler les installations individuelles et les ventes. Ils sont aussi chargés de collaborer avec les services d’instruction de permis de construire dont l’obtention dépend de la présence d’un système. «

Mais ils sont en train de se mettre en place », détaille le chargé de mission environnement, Namoudine Ibrahim, qui souhaiterait qu’ils se généralisent dans toutes les communes et intercommunalités (auxquelles reviendra la gestion de l’eau en 2026). La Cadema (communauté d’agglomération DembéniMamoudzou) ne disposait, au moment des auditions pour cette enquête 2023, que d’une personne en charge de toute la zone. Elle recommande aussi plusieurs mesures pour améliorer les systèmes de traitement de l’eau « vétustes et sous-dimensionnés » afin d’éviter les saturations, informer la population de leur fonctionnement et usage des eaux usées qui ne doivent pas être jetées, chercher des traitements expérimentaux adaptés à l’île. Comme réfléchir à un usage agricole des boues d’épuration, se servir des mangroves et des roseaux qui filtrent les eaux usées traitées, évacuer par bateau sur un autre site etc. « Toute agglomération de plus de 10.000 habitants devrait avoir une station d’épuration. Aujourd’hui, il y en a quatre sur l’île qui risquent d’être très rapidement saturées », poursuit Amélie Springer, alors que la démographie de l’île explose. La station Baobab, à Mamoudzou, pourrait être dans ce sens étendue. Sur son réseau, des remontées d’eaux souillées se constatent déjà.

Réseaux inexistants ou mal raccordés « Les ouvrages ont été conçus sans partenariat avec le syndicat des eaux et avec des sous-dimensions ainsi que des défauts de fonctionnements. Ils ne

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Aujourd’hui, il y a seulement quatre stations d’épuration sur l’île.

remplissent pas 100 % de leurs capacités », rend compte Chadia Saidali, responsable finances de l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AaDTM). Au cours de cette année, cette autre conseillère s’est déplacée pour voir comment les eaux usées sont traitées. « Il y a des zones classées en assainissement collectif, où il devrait y avoir un réseau mais où il n’y en a pas alors qu’y sont situées des maisons individuelles », illustre Namoudine Ibrahim. « Les gens trouvent des systèmes D, font des épandages qui ne respectent pas la réglementation. Ces eaux usées risquent de se répandre dans la nappe phréatique artificielle. » À Chiconi, les réseaux débordent sur les routes. La population se connecte à un réseau qui n’est, lui, pas connecté à la station. Et quand ce ne sont pas les routes, c’est aussi le lagon qui reçoit les eaux usées. « On retrouve des fosses septiques en dessous des maisons. Ce qui complique les contrôles et les vidanges », déroule Chadi Saidali. « Beaucoup sont pleines et débordent. Or, une fosse jamais vidangée peut causer des problèmes d’insalubrité et l’effondrement de l’habitat. Il faut pousser les foyers à en construire à distance légale (N.D.L.R. la fosse et son traitement doivent être à un minimum de trois mètres de distance de la limite de la propriété). » Il faut compter au moins 6.000 euros de construction. Le raccordement, lui, entre 2.000 et 7.000 euros. Sans compter les habitats ne disposant pas de fosses. Sur cet aspect, la commission recommande d’instaurer des aides financières. Sans diagnostic assainissement, il est pourtant interdit de louer ou de vendre son bien.

« Et on ne fait juste qu’effleurer le problème » « C’est comme une patate chaude. Personne ne veut la toucher parce que sinon, il faudrait s’expliquer sur les

La commission environnement, cadre de vie et tourisme a transmis une trentaine de recommandations pour assainir l’île. « On ne peut pas parler d’eau, sans parler d’assainissement », insiste Amélie Springer, architecte et membre de la commission.

défaillances », exprime Abdallah Saïd, autre conseiller. Pour cette année d’enquête, la commission dit s’être heurtée à « des portes bloquées » auprès des organismes pour obtenir des données et explique avoir dû s’appuyer sur des sources anonymes. Le conseil a d’ailleurs essayé de récupérer également des données cartographiques auprès des Eaux de Mayotte. Sans succès. « C’est très difficile d’obtenir des données récentes », indique Noumoudine Ibrahim. La commission insiste sur l’importance d’un diagnostic global. L’éruption sous-marine d’un nouveau volcan, Fani Maroé, aurait, par exemple, pu provoquer des fissures et des déplacements des tuyaux d’équipements collectifs. « Ça fait un an que l’on travaille dessus. Et on ne fait juste qu’effleurer le problème », lance Amélie Springer. « On sait qu’en creusant, on trouvera certainement des choses plus catastrophiques. Le souci c’est que l’assainissement, c’est sous terre. Personne ne le voit. Et la population n’est pas sensibilisée au sujet. » Or, les conséquences d’une inaction seront, selon la commission, eux, bien visibles : une aggravation des remontées d’eaux usées au moment des pluies, une saturation des stations d’épuration, un « n’importe quoi » général quant aux initiatives de chacun pour se raccorder et se créer une fausse, des risques pour la biodiversité, mais aussi pour la santé avec le développement de maladies. « On utilise tous les canaux pour se faire entendre : la presse, les associations intégrées au conseil… », appuie Amélie Springer. « On est sur un système D qui ne va pas tenir. J’espère que, comme l’urgence de l’eau dont on est au courant depuis des années, on ne mettra pas plusieurs années à reconnaître politiquement l’urgence de l’assainissement. » Le conseil, en tant qu’assemblée consultative, émet des avis, mais ils n’ont aucune obligation d’être suivis. n

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LITTÉRATURE

LISEZ MAYOTTE

Robert Fernier, L’Archipel au cœlacanthe, édition des amis de Robert Fernier, 1956.

L’ARCHIPEL AU CŒLACANTHE (2/2)

AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE. Le séjour de Robert Fernier à Mayotte se déroule donc du 23 mars 1956 au 26 avril 1956, soit une durée d’environ un mois. Au cours de cette période, en plus de la Petite Terre et de Dzaoudzi, le peintre découvre la Grande Terre, du centre au sud, sans oublier le nord, en particulier Bandrélé et Coconi. Ses lettres, qui ne sont pas adressées à quelqu’un en particulier, fonctionnent principalement comme un réservoir d’anecdotes. Il reconnaît lui-même un certain décalage entre le projet et la réalisation : « Voilà bien d’amères réflexions inspirées par des ruines. Comme je suis venu ici pour peindre et non pour philosopher, je vais préparer une nouvelle expédition en brousse qui me conduira au nord de Mayotte. J’espère en rapporter des impressions lumineuses dont rien ne viendra ternir l’éclatant rayonnement. » (p. 49) Le peintre est sensible au thème de la vanité. Chez lui avant Gil, le cimetière de la Petite Terre retient l’attention, ainsi que les frangipaniers. Mais Robert Fernier délaisse l’ombre de la mort au profit de la lumière à la recherche de laquelle il est. En ce qui nous concerne, nous nous intéressons surtout à la façon dont le peintre se met en scène : « Je me sentais en veine de production. Las ! ma joie n’a duré qu’un jour, celui de mon arrivée. Dans la nuit tout a changé, tout a sombré. Vers quatre heures du matin le vent d’ouest s’est levé, a pris de la vitesse, de la fureur, est devenu bourrasque, puis tornade. Réveillé par le grondement du tonnerre et la fulguration des éclairs » (p. 44)

La lettre date d’avril et le lecteur méridional pourrait songer à la saison des pluies, mais c’est ici l’année qui compte plus que le mois. 1956 est en effet date de cyclone à Mayotte et les paysages sont ravagés par un esprit malin qui souhaite ôter au peintre son modèle. Qu’à cela ne tienne, Robert Fernier délaisse la nature au profit des hommes et retrouve sa fonction de portraitiste : « Mais l’un de mes matelots a pêché un cœlacanthe, dit le capitaine Hunt. Je vais le faire appeler immédiatement si M. Fernier désire faire son portrait. On courut à sa recherche et, en attendant mon futur modèle, le capitaine évoqua rapidement la prise du neuvième cœlacanthe par Aboudou Madé le 12 mars 1955. Mon bateau était en rade de Mutsamudu. Aboudou qui est originaire de cette ville pêchait depuis le bord des roudis qui servent d’appât pour les grosses pièces. Commandant, me dit-il, prêtez-moi la barque, je voudrais pêcher par grand fond. Il était huit heures du soir. À cinquante mètres de mon bateau et par cent vingt mètres de fond, son amorce fut happée par un poisson qu’il mit toute la nuit à tirer de l’eau : un cœlacanthe long d’un mètre soixante-douze et d’un poids d’environ quatre-vingts kilos. Vous allez voir Aboudou. Il est tout petit, il est extraordinaire qu’il ait pu maîtriser à lui seul une pièce aussi importante. J’ai su depuis que ce poisson était une femelle portant des œufs, c’est la dernière qu’on ait pêchée. Elle a rapporté cent mille francs à mon matelot. » (p. 53) N o u s n e s a u ro n s r i e n d ’ a u t re d e l’apparence du matelot ou de son visage si ce n’est dans la chronique suivante. Le

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mythe du vieux loup de mer tropical est remplacé par celui, moins prestigieux, du gringalet. Une fois de plus, l’anecdote verbale l’emporte sur l’image et par un effet de boucle, le cœlacanthe éponyme trouve ici une nouvelle actualité picturale. Pour

en savoir plus sur l’œuvre mahoraise de Robert Fernier, il faudra attendre 2013 comme vous le verrez dans la prochaine chronique. Christophe Cosker

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AVIS DE MARCHÉ - TRAVAUX NARENDRE DIRECTIVE 2014/25/UE Section I : Entité adjudicatrice I.1) NOM ET ADRESSES NARENDRE, agissant au nom et pour le compte de CADEMA (976), Numéro national d'identification : 09413010100028, Contact : Cellule marchés de la SIM, Place de l'Ancien Marché BP91, 97600 Mamoudzou, FRANCE. Courriel : tcu@narendre.com. Code NUTS : FRY50. Adresse(s) internet : Adresse principale : http://www. transamo.com Adresse du profil d'acheteur : https://www.marches-securises.fr I.2) PROCÉDURE CONJOINTE I.3) COMMUNICATION Les documents du marché sont disponibles gratuitement en accès direct non restreint et complet : https:// www.marches-securises.fr Adresse à laquelle des informations complémentaires peuvent être obtenues : Point(s) de contact susmentionné(s). Adresse à laquelle les offres ou demandes de participation doivent être envoyées : Par voie électronique à l'adresse : https://www.marches-securises.fr La communication électronique requiert l'utilisation d'outils et de dispositifs qui ne sont pas généralement disponibles et un accès direct non restreint et complet à ces outils et dispositifs est possible gratuitement à cette adresse internet (URL) : https://www.marchessecurises.fr I.6) ACTIVITÉ PRINCIPALE Service de chemin de fer urbains, de tramway ou d'autobus Section II : Objet II.1) ÉTENDUE DU MARCHÉ II.1.1) Intitulé : CARIBUS - Marché de travaux M4 - Secteur BaobabMahabou II.1.2) Code CPV principal 45233140 II.1.3) Type de marché : Travaux II.1.4) Description succincte TRAVAUX DE VRD, OUVRAGES HYDRAULIQUES, OUVRAGES D'ART, AMÉNAGEMENTS PAYSAGERS ET CHAUSSÉES. Pour la section de la RN comprise entre le carrefour Baobab et la pointe Mahabou II.1.5) Valeur totale estimée Valeur estimée hors TVA : 14890000 euros. II.1.6) Informations sur les lots Division en lots : oui Il est possible de soumettre des offres pour un nombre maximal de lots : 4 Nombre maximal de lots pouvant être attribués à un soumissionnaire : 4 II.2) DESCRIPTION LOT N° 1 II.2.1) Intitulé : VRD II.2.2) Code(s) CPV additionnel(s) 45233140 , 45220000 , 32424000

II.2.3) Lieu d'exécution Code NUTS : FRY50 Lieu principal d'exécution : Territoire de la CADEMA II.2.4) Description des prestations Signalisation de chantier, dégagement des emprises, voirie (hors produits hydrocarbonés définitifs), réseaux humides, réseaux secs signalisation verticale, génie civil, ouvrages hydrauliques et soutènement II.2.5) Critères d'attribution (Accord pour publication : oui) Prix : 50% Qualité La part d’exécution du marché que le soumissionnaire s’engage à confier à des PME ou à des artisans : 10% La valeur technique des prestations, appréciée au vu du contenu des documents explicatifs : 40% II.2.6) Valeur estimée Valeur hors TVA : 8670000 euros II.2.7) Durée du marché, de l'accord-cadre ou du système d'acquisition dynamique Durée en mois : 14 Ce marché peut faire l'objet d'une reconduction : non II.2.9) Informations sur les limites concernant le nombre de candidats invités à participer II.2.10) Variantes Des variantes seront prises en considération : non II.2.11) Informations sur les options Options : non II.2.12) Informations sur les catalogues électroniques Les offres doivent être présentées sous la forme de catalogues électroniques ou inclure un catalogue électronique : non II.2.13) Information sur les fonds de l'Union européenne Le contrat s'inscrit dans un projet/ programme financé par des fonds de l'Union européenne : oui Identification du projet : FEDER 2021/2027 II.2.14) Informations complémentaires LOT N° 2 II.2.1) Intitulé : OUVRAGES D'ART II.2.2) Code(s) CPV additionnel(s) 45220000 II.2.3) Lieu d'exécution Code NUTS : FRY50 Lieu principal d'exécution : Territoire de la CADEMA II.2.4) Description des prestations Réalisation des murs de soutènement n° 23 et 24 II.2.5) Critères d'attribution (Accord pour publication : oui) Prix : 60% Qualité La valeur technique des prestations, appréciée au vu du contenu des documents explicatifs : 40% II.2.6) Valeur estimée Valeur hors TVA : 3400000 euros II.2.7) Durée du marché, de l'accord-cadre ou du système d'acquisition dynamique Durée en mois : 14 Ce marché peut faire l'objet d'une

reconduction : non II.2.9) Informations sur les limites concernant le nombre de candidats invités à participer II.2.10) Variantes Des variantes seront prises en considération : oui II.2.11) Informations sur les options Options : non II.2.12) Informations sur les catalogues électroniques Les offres doivent être présentées sous la forme de catalogues électroniques ou inclure un catalogue électronique : non II.2.13) Information sur les fonds de l'Union européenne Le contrat s'inscrit dans un projet/ programme financé par des fonds de l'Union européenne : oui Identification du projet : FEDER 2021/2027 II.2.14) Informations complémentaires LOT N° 3 II.2.1) Intitulé : Aménagements paysagers II.2.2) Code(s) CPV additionnel(s) 45112700 II.2.3) Lieu d'exécution Code NUTS : FRY50 Lieu principal d'exécution : Territoire de la CADEMA II.2.4) Description des prestations Aménagements et plantations II.2.5) Critères d'attribution (Accord pour publication : non) II.2.6) Valeur estimée Valeur hors TVA : 180000 euros II.2.7) Durée du marché, de l'accord-cadre ou du système d'acquisition dynamique Durée en mois : 14 Ce marché peut faire l'objet d'une reconduction : non II.2.9) Informations sur les limites concernant le nombre de candidats invités à participer II.2.10) Variantes Des variantes seront prises en considération : non II.2.11) Informations sur les options Options : non II.2.12) Informations sur les catalogues électroniques Les offres doivent être présentées sous la forme de catalogues électroniques ou inclure un catalogue électronique : non II.2.13) Information sur les fonds de l'Union européenne Le contrat s'inscrit dans un projet/ programme financé par des fonds de l'Union européenne : oui Identification du projet : FEDER 2021/2027 II.2.14) Informations complémentaires LOT N° 4 II.2.1) Intitulé : ENROBES ET SH II.2.2) Code(s) CPV additionnel(s) 45233140 II.2.3) Lieu d'exécution Code NUTS : FRY50 Lieu principal d'exécution : Territoire de la CADEMA II.2.4) Description des prestations Fourniture et mise en œuvre de

matériaux hydrocarbonés (hors réfection et chaussée provisoire), signalisation horizontale II.2.5) Critères d'attribution (Accord pour publication : oui) Prix : 60% Qualité La valeur technique des prestations, appréciée au vu du contenu des documents explicatifs : 40% II.2.6) Valeur estimée Valeur hors TVA : 2640000 euros II.2.7) Durée du marché, de l'accord-cadre ou du système d'acquisition dynamique Durée en mois : 14 Ce marché peut faire l'objet d'une reconduction : non II.2.9) Informations sur les limites concernant le nombre de candidats invités à participer II.2.10) Variantes Des variantes seront prises en considération : oui II.2.11) Informations sur les options Options : non II.2.12) Informations sur les catalogues électroniques Les offres doivent être présentées sous la forme de catalogues électroniques ou inclure un catalogue électronique : non II.2.13) Information sur les fonds de l'Union européenne Le contrat s'inscrit dans un projet/ programme financé par des fonds de l'Union européenne : oui Identification du projet : FEDER 2021/2027 II.2.14) Informations complémentaires Section III : Renseignements d'ordre juridique, économique, financier et technique III.1) CONDITIONS DE PARTICIPATION III.1.1) Habilitation à exercer l'activité professionnelle, y compris exigences relatives à l'inscription au registre du commerce ou de la profession III.1.2) Capacité économique et financière Critères de sélection tels que mentionnés dans les documents de la consultation III.1.3) Capacité technique et professionnelle Critères de sélection tels que mentionnés dans les documents de la consultation III.1.4) Règles et critères objectifs de participation III.1.5) Informations sur les marchés réservés Marché réservé : non III.1.6) Cautionnement et garanties exigés III.1.7) Modalités essentielles de financement et de paiement et/ ou références aux textes qui les réglementent III.1.8) Forme juridique que devra revêtir le groupement d'opérateurs économiques attributaire du marché III.2) CONDITIONS LIÉES AU MARCHÉ III.2.1) Informations relatives à la

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profession III.2.2) Conditions particulières d'exécution III.2.3) Informations sur les membres du personnel responsables de l'exécution du marché III.2.4) Marché éligible au MPS La transmission et la vérification des documents de candidatures peut être effectuée par le dispositif Marché public simplifié sur présentation du numéro de SIRET : non Section IV : Procédure IV.1) DESCRIPTION IV.1.1) Type de procédure Procédure ouverte IV.1.3) Information sur l'accordcadre ou le système d'acquisition dynamique IV.1.4) Informations sur la réduction du nombre de solutions

ou d'offres durant la négociation ou le dialogue IV.1.6) Enchère électronique Une enchère électronique sera effectuée : non IV.1.8) Marché couvert par l'accord sur les marchés publics (AMP) : oui IV.2) RENSEIGNEMENTS D'ORDRE ADMINISTRATIF IV.2.1) Publication(s) antérieure(s) relatives à la présente procédure IV.2.2) Date limite de réception des offres ou des demandes de participation : Jeudi 15 février 2024 - 12:00IV.2.3) Date d'envoi des invitations à soumissionner ou à participer aux candidats sélectionnés IV.2.4) Langue(s) pouvant être utilisée(s) dans l'offre ou la demande de participation : français.

IV.2.6) Délai minimal pendant lequel le soumissionnaire est tenu de maintenir son offre Durée en mois : 8 (à compter de la date limite de réception des offres). IV.2.7) Modalités d'ouverture des offres Date : vendredi 16 février 2024 - 12:00 Section VI : Renseignements complémentaires VI.1) RENOUVELLEMENT Il s'agit d'un marché renouvelable : non VI.2) INFORMATIONS SUR LES ÉCHANGES ÉLECTRONIQUES La facturation en ligne sera utilisée Le paiement en ligne sera utilisé VI.3) I N F O R M AT I O N S COMPLÉMENTAIRES VI.4) PROCÉDURES DE RECOURS

VI.4.1) Instance chargée des procédures de recours Tribunal Administratif de Mayotte Les Hauts du Jardin du Collège , 97600 MAYOTTE FRANCE. VI.4.2) Organe chargé des procédures de médiation CCIRA - PARIS 5, rue Leblanc, 75911 PARIS Cedex 15 FRANCE. VI.4.3) Introduction des recours VI.4.4) Service auprès duquel des renseignements peuvent être obtenus concernant l'introduction des recours Tribunal Administratif de Mayotte Les Hauts du Jardin du Collège , 97600 MAYOTTE FRANCE. VI.5) DATE D'ENVOI DU PRÉSENT AVIS : 15 décembre 2023

AVIS DE MARCHÉ - TRAVAUX NARENDRE DIRECTIVE 2014/25/UE Section I : Entité adjudicatrice I.1) NOM ET ADRESSES NARENDRE, agissant au nom et pour le compte de CADEMA (976), Numéro national d'identification : 09413010100028, Contact : Cellule marchés de la SIM, Place de l'Ancien Marché BP91, 97600 Mamoudzou, FRANCE. Courriel : tcu@narendre. com. Code NUTS : FRY50. Adresse(s) internet : Adresse principale : http://www. transamo.com Adresse du profil d'acheteur : https:// www.marches-securises.fr I.2) PROCÉDURE CONJOINTE I.3) COMMUNICATION Les documents du marché sont disponibles gratuitement en accès direct non restreint et complet : https:// www.marches-securises.fr Adresse à laquelle des informations complémentaires peuvent être obtenues : Point(s) de contact susmentionné(s). Adresse à laquelle les offres ou demandes de participation doivent être envoyées : Par voie électronique à l'adresse : https://www.marches-securises.fr La communication électronique requiert l'utilisation d'outils et de dispositifs qui ne sont pas généralement disponibles et un accès direct non restreint et complet à ces outils et dispositifs est possible gratuitement à cette adresse internet (URL) : https://www.marches-securises.fr I.6) ACTIVITÉ PRINCIPALE Service de chemin de fer urbains, de tramway ou d'autobus Section II : Objet II.1) ÉTENDUE DU MARCHÉ II.1.1) Intitulé : CARIBUS - Marché de travaux M3 - Secteur KAWENI II.1.2) Code CPV principal : 45233140 II.1.3) Type de marché : Travaux II.1.4) Description succincte T R AVA U X DE VRD, OUVRAGES HYDRAULIQUES,

AMÉNAGEMENTS PAYSAGERS ET CHAUSSÉES. Pour la section comprise entre le panneau d'entrée d'agglomération sud de Kaweni sur RN jusqu'au carrefour Zi Nel, hors carrefour el Farouck, SPPM et ZI Nel II.1.5) Valeur totale estimée Valeur estimée hors TVA : 29360000 euros. II.1.6) Informations sur les lots Division en lots : oui Il est possible de soumettre des offres pour un nombre maximal de lots : 3 Nombre maximal de lots pouvant être attribués à un soumissionnaire : 3 II.2) DESCRIPTION LOT N° 1 II.2.1) Intitulé : VRD II.2.2) Code(s) CPV additionnel(s) 45233140 , 45220000 , 32424000 II.2.3) Lieu d'exécution Code NUTS : FRY50 Lieu principal d'exécution : Territoire de la CADEMA II.2.4) Description des prestations Signalisation de chantier, dégagement des emprises, voirie (hors produits hydrocarbonés définitifs), réseaux humides, réseaux secs, signalisation verticale, génie civil, ouvrages hydrauliques et soutènement II.2.5) Critères d'attribution (Accord pour publication : oui) Prix : 50% Qualité La part d’exécution du marché que le soumissionnaire s’engage à confier à des PME ou à des artisans : 10% La valeur technique des prestations, appréciée au vu du contenu des documents explicatifs : 40% II.2.6) Valeur estimée Valeur hors TVA : 24400000 euros II.2.7) Durée du marché, de l'accord-cadre ou du système d'acquisition dynamique Durée en mois : 34 Ce marché peut faire l'objet d'une reconduction : non II.2.9) Informations sur les limites concernant le nombre de candidats invités à participer II.2.10) Variantes Des variantes seront prises en considération : oui

II.2.11) Informations sur les options Options : non II.2.12) Informations sur les catalogues électroniques Les offres doivent être présentées sous la forme de catalogues électroniques ou inclure un catalogue électronique : non II.2.13) Information sur les fonds de l'Union européenne Le contrat s'inscrit dans un projet/ programme financé par des fonds de l'Union européenne : oui Identification du projet : FEDER 2021/2027 II.2.14) Informations complémentaires LOT N° 2 II.2.1) Intitulé : Aménagements paysagers II.2.2) Code(s) CPV additionnel(s) 45112700 II.2.3) Lieu d'exécution Code NUTS : FRY50 Lieu principal d'exécution : Territoire de la CADEMA II.2.4) Description des prestations Aménagements et plantations II.2.5) Critères d'attribution (Accord pour publication : non) II.2.6) Valeur estimée Valeur hors TVA : 227000 euros II.2.7) Durée du marché, de l'accord-cadre ou du système d'acquisition dynamique Durée en mois : 34 Ce marché peut faire l'objet d'une reconduction : non II.2.9) Informations sur les limites concernant le nombre de candidats invités à participer II.2.10) Variantes Des variantes seront prises en considération : non II.2.11) Informations sur les options Options : non II.2.12) Informations sur les catalogues électroniques II.2.13) Information sur les fonds de l'Union européenne Le contrat s'inscrit dans un projet/ programme financé par des fonds de l'Union européenne : oui Identification du projet : FEDER 2021/2027 II.2.14) Informations

complémentaires LOT N° 3 II.2.1) Intitulé : ENROBES ET SH II.2.2) Code(s) CPV additionnel(s) 45233140 II.2.3) Lieu d'exécution Code NUTS : FRY50 Lieu principal d'exécution : Territoire de la CADEMA II.2.4) Description des prestations Fourniture et mise en œuvre de matériaux hydrocarbonés (hors réfection et chaussée provisoire), signalisation horizontale II.2.5) Critères d'attribution (Accord pour publication : oui) Prix : 60% Qualité La valeur technique des prestations, appréciée au vu du contenu des documents explicatifs : 40% II.2.6) Valeur estimée Valeur hors TVA : 4740000 euros II.2.7) Durée du marché, de l'accord-cadre ou du système d'acquisition dynamique Durée en mois : 34 Ce marché peut faire l'objet d'une reconduction : non II.2.9) Informations sur les limites concernant le nombre de candidats invités à participer II.2.10) Variantes Des variantes seront prises en considération : oui II.2.11) Informations sur les options Options : non II.2.12) Informations sur les catalogues électroniques II.2.13) Information sur les fonds de l'Union européenne Le contrat s'inscrit dans un projet/ programme financé par des fonds de l'Union européenne : oui Identification du projet : FEDER 2021/2027 II.2.14) Informations complémentaires Section III : Renseignements d'ordre juridique, économique, financier et technique III.1) CONDITIONS DE PARTICIPATION III.1.1) Habilitation à exercer l'activité professionnelle, y compris exigences relatives à l'inscription au

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registre du commerce ou de la profession III.1.2) Capacité économique et financière III.1.3) Capacité technique et professionnelle III.1.4) Règles et critères objectifs de participation III.1.5) Informations sur les marchés réservés III.1.6) Cautionnement et garanties exigés III.1.7) Modalités essentielles de financement et de paiement et/ ou références aux textes qui les réglementent III.1.8) Forme juridique que devra revêtir le groupement d'opérateurs économiques attributaire du marché III.2) CONDITIONS LIÉES AU MARCHÉ III.2.1) Informations relatives à la profession III.2.2) Conditions particulières d'exécution III.2.3) Informations sur les

membres du personnel responsables de l'exécution du marché III.2.4) Marché éligible au MPS La transmission et la vérification des documents de candidatures peut être effectuée par le dispositif Marché public simplifiésur présentation du numéro de SIRET : non Section IV : Procédure IV.1) DESCRIPTION IV.1.1) Type de procédure Procédure ouverte IV.1.3) Information sur l'accordcadre ou le système d'acquisition dynamique IV.1.4) Informations sur la réduction du nombre de solutions ou d'offres durant la négociation ou le dialogue IV.1.6) Enchère électronique Une enchère électronique sera effectuée : non IV.1.8) Marché couvert par l'accord sur les marchés publics (AMP) : oui IV.2) RENSEIGNEMENTS D'ORDRE ADMINISTRATIF

IV.2.1) Publication(s) antérieure(s) relatives à la présente procédure IV.2.2) Date limite de réception des offres ou des demandes de participation : Jeudi 15 février 2024 - 12:00 IV.2.3) Date d'envoi des invitations à soumissionner ou à participer aux candidats sélectionnés IV.2.4) Langue(s) pouvant être utilisée(s) dans l'offre ou la demande de participation : français. IV.2.6) Délai minimal pendant lequel le soumissionnaire est tenu de maintenir son offre Durée en mois : 8 (à compter de la date limite de réception des offres). IV.2.7) Modalités d'ouverture des offres Date : vendredi 16 février 2024 - 12:00 Section VI : Renseignements complémentaires VI.1) RENOUVELLEMENT Il s'agit d'un marché renouvelable : non VI.2) INFORMATIONS SUR LES

ÉCHANGES ÉLECTRONIQUES La facturation en ligne sera utilisée Le paiement en ligne sera utilisé VI.3) I N F O R M AT I O N S COMPLÉMENTAIRES VI.4) PROCÉDURES DE RECOURS VI.4.1) Instance chargée des procédures de recours Tribunal Administratif de Mayotte Les Hauts du Jardin du Collège , 97600 MAYOTTE FRANCE. VI.4.2) Organe chargé des procédures de médiation CCIRA - PARIS 5, rue Leblanc , 75911 PARIS Cedex 15 FRANCE. VI.4.3) Introduction des recours VI.4.4) Service auprès duquel des renseignements peuvent être obtenus concernant l'introduction des recours Tribunal Administratif de Mayotte Les Hauts du Jardin du Collège , 97600 MAYOTTE FRANCE. VI.5) DATE D'ENVOI DU PRÉSENT AVIS : 15 décembre 2023

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Lu par près de 20.000 personnes chaque semaine (enquête Ipsos juillet 2009), ce quotidien vous permet de suivre l’actualité mahoraise (politique, société, culture, sport, économie, etc.) et vous offre également un aperçu de l’actualité de l’Océan Indien et des Outremers.

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Première parution : juillet 1999 - Siret 02406197000018 - Édition Somapresse - n° CPPAP : 0921 y 93207 - Dir. publication : Laurent Canavate - red. chef : Gauthier Dupraz - http://flash-infos.somapresse.com

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Violence juvénile : le fléau de Mayotte

Journalistes Raïnat Aliloiffa Saïd Issouf Marine Gachet Samuel Reffe Audrey Margerie Direction artistique Franco di Sangro Graphistes/Maquettistes Olivier Baron, Franco di Sangro Commerciaux Cédric Denaud, Murielle Turlan Comptabilité Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com Première parution Vendredi 31 mars 2000 ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0125 Y 95067 Site internet www.mayottehebdo.com

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