VALENTIN DELLUC I SPEED RIDER
r i A
©Tristan Shu
x u e j e d « ALLER PLUS HAUT, ALLER PLUS HAUUUUUUUT… » POUR QUOI FAIRE ? VALENTIN DELLUC N’EST VISIBLEMENT PAS UN FAN DE TINA ARENA, CAR LUI, QUAND IL S’ENVOLE, CE N’EST PAS POUR S’ÉLOIGNER DU PLANCHER ET DE SES VACHES, MAIS POUR CONTINUER, TOUT EN LÉGÈRETÉ, À LES EFFLEURER. PAR MÉLANIE MARULLAZ
L
a météo est capricieuse ce matin. De gros nuages sont accrochés aux falaises qui surplombent le Lac de Montriond, du côté de Morzine-Avoriaz. Valentin n’a pas pu gonfler sa voile, mais il en faut plus pour faire disparaître les fossettes qui chatouillent ses joues dès qu’il sourit. Le jeune speed-rider a le zygomatique hyperactif, l’œil qui brille et l’enthousiasme contagieux. “Mon but, c’est de me faire plaisir, d’arriver en bas avec le sourire. Même si tu viens de dévaler 1000 mètres en 2 minutes, alors qu’il t’a fallu 2 heures pour les monter ! C’est tellement fort qu’à chaque fois que tu te poses, quoi
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qu’il se soit passé, tu es toujours content. Et je veux que ça reste comme ça : une passion. J’aime voir des choses que peu de gens voient”. Et les voir de près, au point, souvent, de les toucher du bout des spatules ou même des doigts : les toits des immeubles d’Avoriaz, la cime des sapins, la main de Nathan Paulin en équilibre sur sa slackline… C’est la particularité de ce type de vol, très court et intense, proche du sol : “A cette hauteur, on ressent très fort l’effet de vitesse, il faut adapter sa trajectoire au terrain, au centimètre près. Tu n’as jamais trop l’impression de quitter le relief, tu le frôles, tu cherches des trajectoires, c’est comme en ski.”